LaboratoireSite De La Ferte Mace Ă  La Ferte Mace (61600) Voir : Ă  29,42 km : Laboratoire Sur Noireau Ă  Conde En Normandie (14770) Voir : Ă  32,31 km : Laboratoire Site De Mayenne Ă  Mayenne (53100) Voir : Ă  33,11 km : Laboratoire Bio Emeraude - St Hilaire Du Harco Ă  St Hilaire Du Harcouet (50600) Voir : Ă  33,55 km See other formats *l AĂ  / r r L ""V LA FIN DE L'ANCIEN REGIME DANS LA GÉNÉRALITÉ DE CAEN 1787-1790 Digitized by the Internet Archive in 2013 SociĂ©tĂ© de L'Histoire de la RĂ©volution Française LA FIN DE L'ANCIEN RÉGIME ET LES DÉBUTS DE LA RÉVOLUTION DANS LA GÉNÉRALITÉ DE GAEN 1787-1790 PAR FÉLIX MOURLOT Inspecteur d'AcadĂ©mie, Membre de la SociĂ©tĂ© / 14- 1 °l fe °! r J*'lĂŻ PARIS, AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 3, RUE DE FÙRSTENBERG, 3 1913 611 BIBLIOGRAPHIE Il me paraĂźt indispensable de donner comme prĂ©face au prĂ©sent travail une notice bibliographique trĂšs dĂ©taillĂ©e, afin de dĂ©truire les prĂ©jugĂ©s qui ont eu cours pendant un temps assez long sur la pauvretĂ© de la documentation relative Ă  l'histoire de la fin de l'ancien RĂ©gime et des dĂ©buts de la RĂ©volution en France. La RĂ©volution radicale... qui nous sĂ©pare de l'Ancien RĂ©gime en a obscurci, Ă©crivait Tocqueville, tout ce qu'elle n'en dĂ©truisait pas. » * Et, renchĂ©rissant sur Tocqueville, Doniol ajoutait La RĂ©volution française a jetĂ© dans une nuit profonde tout ce qu'elle a dĂ©truit... La France de 1788 est hors de notre intel- ligence, comme hors des faits. Le moyen-Ăąge n'a pas de coin plus obscur. » * La lecture de cette bibliographie suggĂ©rera une conclusion toute diffĂ©rente. Le nombre et l'importance des dĂ©pĂŽts consultĂ©s, l'abondante masse des documents mis en Ɠuvre, prouveront que la matiĂšre est plus riche qu'on ne l'avait cru, et que les histo- riens disposent de moyens d'information assez Ă©tendus et assez prĂ©cis sur cette pĂ©riode. L'on examinera successivement A, les documents contenus dans les divers dĂ©pĂŽts d'archives; — B, les documents manuscrits conservĂ©s dans les bibliothĂšques publiques ou privĂ©es ; — C, les travaux imprimĂ©s. A. — DOCUMENTS D'ARCHIVES Mes recherches ont portĂ© sur six catĂ©gories de dĂ©pĂŽts d'archi- ves, dont deux Ă  Paris et quatre en province, savoir 1° les 1 A. de Tocqueville, L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, p. 89. 2 Doniol, La RĂ©volution et la FĂ©odalitĂ©, p. 1. VITI ARCHIVES NATIONALES Archives nationales ; 2° les Archives du MinistĂšre des affaires Ă©trangĂšres ; 3° les Archives dĂ©partementales de 1 dĂ©partements de Normandie Calvados, Manche, Orne et Eure ; 4° les Archives communales de 11 villes et de 184 bourgs et villages de la Basse- Normandie ; 5° les Archives de deux greffes judiciaires du ressort de la Cour d'appel de Caen Caen et Coutances ; 6° des Archives privĂ©es. Les milliers de piĂšces que la consultation de ces divers dĂ©pĂŽts m'a permis d'utiliser sont pour la plupart inĂ©dites 1]. I. ARCHIVES NATIONALES. Les Archives nationales sont riches en documents sur l'his- toire de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen de 1787 Ă  1790, surtout pour la seconde moitiĂ© de cette pĂ©riode &K J'y ai trouvĂ© des renseignements utiles Ă  la biographie du dernier intendant de Caen, Cordier de Launay, dans les sĂ©ries suivantes E 999A n° 58. Collection formĂ©e par les secrĂ©taires du Conseil, annĂ©e 1725. — Ordonnance relative au paiement de l'office de receveur ancien et mi-triennal des tailles de l'Ă©lection de Paris, acquis par Jacques-RenĂ© Cordier de Launay. grand- pĂšre de l'intendant de Caen, 7 avril 1725. E 1066B n° 95. Ibid., annĂ©e 1731. - - ArrĂȘt du Conseil des finances, du 20 fĂ©vrier 1731, relatif Ă  l'acquisition dĂ©finitive de cet office. P 2462, fol. 119 v°. MĂ©morial de la Chambre des Comptes de Paris, annĂ©e 1751. — PiĂšces relatives Ă  la gestion des comptes de Jacques-RenĂ© Cordier de Launay comme ci-devant trĂ©sorier de l'extraordinaire des guerres, 7 aoĂ»t 1751. 1 J'ai fait un unique emprunt aux archives de l'Ă©glise Catherine, Ă  Saint-PĂ©ters- bourg, qu'un ami bienveillant, feu M. Loutreuil, ancien industriel Ă  Moscou, a compulsĂ©es Ă  mon intention. Un des registres de dĂ©cĂšs de cette Ă©glise m'a fourni la date de la mort du dernier intendant de Caen, Cordier de Launay, Ă©migrĂ© en Russie 24 janvier 18?0. 2 J'ai Ă©tĂ© guidĂ©, au cours de mes derniĂšres recherches, par le prĂ©cieux travail de M. Ch. Schmidt, Les Sources de l'Histoire de France depuis 17H9 aux Archives j\atio- nales, Paris, 1907, Champion. — Je dois aussi de vifs remercĂźments Ă  MM. Le Grand, sous -chef de section, Viard. et Mi rot, prĂ©sidents de la salle de travail des Archives, dont la grande obligeance a facilitĂ© ma tĂąche. ARCHIVES NATIONALES IX P 2470, fol. 345 v° Ibid., annĂ©e 1755. - PiĂšces relatives Ă  la gestion du mĂȘme comme ancien receveur des tailles et octrois de l'Ă©lection de Paris pour l'annĂ©e 1725. 9 novembre 1755. P 2479, fol. 398 Ibid., annĂ©e 1760. — Lettre de dĂ©charge Ă  Anne-ThĂ©rĂšse de Croezer, veuve de Jacques-RenĂ© Cordier de Launay, trĂ©sorier gĂ©nĂ©ral de l'extraordi- naire des guerres, des amendes et intĂ©rĂȘts prononcĂ©s sur les comptes de ladite trĂ©sorerie, 7 juin 1760. X 8738, fol. 500 Patentes et ordonnances diplomatiques. — Lettre de maintenance de noblesse pour le sieur Jacques-RenĂ© Cordier de Launay et sa postĂ©ritĂ©, 8 mars 1736. Y 60, fol. 379 Publications du ChĂątelet. — Testament et codi- cille de Mme de Launay, Ă©pouse de M. Cordier de Launay, de son vivant trĂ©sorier de l'extraordinaire des guerres, 30 mai 1772. T 1613 SĂ©questre. — Inventaire des papiers appartenant Ă  Cordier de Launay, Ă©migrĂ©, rue du Faubourg-Pois- sonniĂšre, ci-devant maĂźtre des requĂȘtes et intendant de Caen, 3 thermidor an III. V1 466. Provisions de maĂźtre des requĂȘtes pour Louis-Guillaume- RenĂ© Cordier de Launay, 9 juin 177,'. La premiĂšre partie de mon Ă©tude les huit premiers chapitres, relative Ă  la situation de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en 1787 et au condominium de l'intendant et de l'AssemblĂ©e provinciale, a empruntĂ© des documents aux sĂ©ries suivantes C 9 AssemblĂ©e des notables de 1788 et 13 AssemblĂ©es provin- ciales. Divhis 44 Papiers du ComitĂ© de division. Dvi 64 Papiers du ComitĂ© des finances. W 1408, 1420, 1453, 1455, 1584, 1585, 1587, 1588, 1589, 1593, 1594. 1595, 1597 et 1603. GĂ©nĂ©ralitĂ©s, MĂ©langes. Cette contribution est fort modeste, en comparaison de l'abon- dante documentation que les Archives dĂ©partementales du Cal- vados m'ont fournie sur le mĂȘme sujet. Pour la seconde partie de ce travail, du chapitre IX au cha- pitre XVIII Convocation des Etats gĂ©nĂ©raux, troubles intĂ©rieurs, division de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en dĂ©partements, organisation X ARCHIVES NATIONALES administrative de ceux-ci, etc., les Archives nationales ont Ă©tĂ©, au contraire, une source d'information trĂšs prĂ©cieuse. J'en ai utilisĂ© les sĂ©ries suivantes 1° Pour l'histoire de la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux dans les bailliages de Caen et de Coutances chap. IX, X et XI Ba 27 et 35 Originaux et minutes. Bin 40, 53 et 54 Transcriptions de piĂšces, sĂ©rie des bailliages ; 166, 167 et 174 Ibid., sĂ©rie des villes. C 14, 17 et 18 ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es Ă©lectorales et piĂšces annexes. 2° Pour l'Ă©tude des progrĂšs de la RĂ©volution dans l'opinion publique, des troubles intĂ©rieurs, des retards dans la levĂ©e de l'impĂŽt et des manifestations locales de la vie politique en Basse- Normandie chap. XII, XIII, XIV, XVII C 88 Ă  120 Adresses des villes et communautĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 14 mai 1789-31 juillet 1790. Dvi 24, 38 et 43 Papiers du ComitĂ© des finances. Dxi 2 Papiers du ComitĂ© de liquidation. Dxin 4 Papiers du ComitĂ© d'agriculture et du commerce. Dxiv 2, 5 et 8 Papiers du ComitĂ© des droits fĂ©odaux. Dxxix 3, 8, 18, 20, 29, 30, 31, 32, 34, 40, 58, 78, 81, 83, 84 et 91. Papiers du ComitĂ© des rapports. Dxxixbis 2, 3, 4, 6 et 7 Papiers du ComitĂ© des recherches. F4 1051 ComptabilitĂ©. F? 36611, 36823 Police gĂ©nĂ©rale. F11 211, 215 Subsistances. H1 1453, 1455 MĂ©langes. 3° Pour l'Ă©tude de la division de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en dĂ©partements chap. XV Divhis 1, 2, 5, 10, 12, 21, 27, 55, 60, 90. Papiers du ComitĂ© de division. NN* 10, 12, 13. ProcĂšs-verbaux du ComitĂ© de division. NN 78, 112, 123. Cartes originales. 4° Pour celle de l'organisation administrative des dĂ©parte- ments du Calvados, de la Manche et de l'Orne Div 1, 2, 3, 5, 6, 7, 9, 11, 12, 21, 41. Papiers du ComitĂ© de consti- tution. ARCHIVES NATIONALES XI Flbn Calvados 1, Manche, 1, Orne 1. Personnel administratif. Flcm SĂ©rie dĂ©partementale. Calvados, 1 et 13 ; Manche, 1 et 12 ; Orne, 1. Esprit public et Ă©lections. 5° Pour le rĂ©cit de la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration en 1790 C 189148, 15°, 152, 133. ProcĂšs-verbaux des AssemblĂ©es nationales et piĂšces annexes. Je crois utile de donner ici, pour l'intelligence des annotations de cet ouvrage, l'analyse dĂ©taillĂ©e des emprunts faits Ă  ces diverses sĂ©ries, en passant successivement en revue celles - ci dans l'ordre alphabĂ©tique. SÉRIE B Élections et votes. Ba 27, liasse 45, contient 181 piĂšces originaux et copies rela- tives Ă  la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux dans le bailliage de Caen. Ces piĂšces sont rĂ©parties entre 18 dossiers. Ba 27, 1. 451. Extrait des dĂ©libĂ©rations de l'hĂŽtel de ville de Caen du 30 septembre 1788 et du 11 octobre 1788. MĂ©moire adressĂ© au garde des sceaux par les of- ficiers municipaux de Caen, le 22 octobre 1788, avec la lettre d'envoi. Lettre de Boismartin, dĂ©putĂ© du bureau des finances au garde des sceaux et Ă  Necker, 17 no- vembre 1788. — Extrait de la dĂ©libĂ©ration du bureau des finances de Caen, du 10 septembre 1788. — Minutes de rĂ©ponse du garde des sceaux aux officiers municipaux de Caen 27 octobre 1788 et Ă  Boismartin 21 novembre 1788. MĂ©moire des six corps de la ville de Caen sur le doublement du Tiers Ă©tat, dĂ©cembre 1788. Ba 27, 1. 45-. Lettre de DuperrĂ© de Lisle, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen au garde des sceaux, 19 fĂ©vrier 1789. — Lettres de Tirard-Deslongchamps, recteur de l'UniversitĂ© de Caen au garde des sceaux et Ă  Necker, 26 fĂ©vrier 1789. \ll ARCHIVES NATIONALES Ba 27, 1. i'y]. Copie du rallier de la corporation des mar- chands merciers, drapiers et quincailliers de la en, avec lettre d'envoi de Lentaigne, leur dĂ©putĂ©, 15 mars 1789. DĂ©libĂ©ration du bureau de la nouvelle commu- nautĂ© des marchands merciers de Caen, 2 mars 1789. Lettre de Le Fauconnier, syndic des maĂźtres en pharmacie de Caen au garde des sceaux, 22 fĂ©- vrier 1789. Lettre de du Belloys, avocat au bailliage de Caen, Ă  Necker, 15 mars 1789. Observations particuliĂšres sur le commerce de Caen, principalement sur les manufactures Ă  y Ă©lever; — observations sur diffĂ©rentes parties d'admi- nistration de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, adressĂ©es Ă  Necker par Girard Laforest l'aĂźnĂ©, avec lettre d'envoi du 12 avril 1789. Minutes des rĂ©ponses du garde des sceaux Ă  de Lisle 9 mars 1789, Tirard-Deslong- champs 4 mars 1789 et Le Fauconnier 17 mars 1789. Ba 27, 1. 45;{. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du clergĂ© du bailliage de Caen. Copie collationnĂ©e sur l'original. Cahier du clergĂ© du mĂȘme bailliage. Copie. Protestation de l'abbĂ© de Troarn. Copie, 24 mars 1789. Ba27, 1. 45*. RĂ©clamation du chapitre de Bayeux du 14 mars 1789 copie, avec lettre d'envoi des dĂ©putĂ©s du chapitre Ă  M. de Villedeuil, 20 mars 1789. Protestation des dignitaires et chanoines de Bayeux, 14 mars 1789. Copie. Protestation de l'Ă©vĂȘque de Bayeux, 18 mars 1789 copie. Proposition faite par les dĂ©putĂ©s du chapitre de Bayeux Ă  l'assemblĂ©e particuliĂšre du clergĂ© de Caen du 18 mars 1789 copie. Protestation s. d. des dĂ©putĂ©s du chapitre de Bayeux copie contenant le rĂ©cit dĂ©taillĂ© de l'assemblĂ©e du clergĂ©. Kxtrait du procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du clergĂ© de Caen copie. ARCHIVES NATIONALES XIII Ba 27, 1. 45*. Lettre de l'Ă©vĂȘque et du grand-chantre de Bayeux au roi s. d. — Extrait d'une lettre Ă©crite de Caen Ă  M. B . . . le 21 mars 1789 [par Revel de Bretteville ? pro- cureur du roi au bailliage de CaenJ copie in- forme. Ba 27, 1. 45\ Lettre de l'Ă©vĂȘque de Bayeux Ă  M. de Villedeuil, 21 mars 1789. — Lettre de M. de Villedeuil Ă  M. de Lessart, 25 mars 1789 avec sa minute. Lettre du duc de Coigny Ă  M. de Villedeuil, pour lui rendre compte de la marche des assem- blĂ©es Ă  Caen incident Soulavie, 27 mars 1789. Lettre de M. de Lessart Ă  M. de Villedeuil, 1er avril 1789 exprime la surprise peinĂ©e du roi Ă  propos de l'attitude de l'Ă©vĂȘque de Bayeux. Lettre de M. de Villedeuil Ă  M. de Lessart envoi d'un mĂ©moire au roi de l'Ă©vĂȘque de Bayeux, 28 juin 1789. Lettre de M. de Lessart Ă  M. de Villedeuil, 30 juin 1789 renvoi du mĂ©moire ci-dessus avec dĂ©sap- probation. Ba 27, 1. 45°. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la noblesse du bail- liage de Caen copie collationnĂ©e Ă  l'original. Extrait du procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des trois ordres, 16 et 30 mars 1789 copie collationnĂ©e sur l'original. — MĂ©moire lu par le baron de Wimpfen Ă  l'assemblĂ©e de la noblesse, avec ses additions, 26 mars 1789. Cahier des pouvoirs et instructions de la noblesse, 16 mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original. Ba 27, 1. 457. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bail- liage de Caen, 5-6 mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original avec lettre d'envoi du 7 mars 1789. — Etat des dĂ©putĂ©s des villes et des campagnes Ă  l'assemblĂ©e du 5 mars 1789 imprimĂ© — Liste des dĂ©putĂ©s du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen, nommĂ©s les 12, 13 et 14 mars 1789 im- primĂ©. Ba 27, 1. 458. Liste des dĂ©putĂ©s du Tiers Ă©tat nommĂ©s pour assis- ter Ă  l'assemblĂ©e des trois ordres du 16 mars 1789 imprimĂ©. XIV ARCHIVES NATIONALES Ba 27, 1. 45H. ProcĂšs-verbal de nomination et d'Ă©lection des six dĂ©putĂ©s du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen, 17 mars 1789 copie collationnĂ©e. Lettre de DuperrĂ© de Lisle au garde des sceaux, 30 mars 1789. Ba 27, 1. 459. Lettre du marquis de Than, lieutenant gĂ©nĂ©ral d'Ă©- pĂ©e au bailliage de Caen, au garde des sceaux, 18 fĂ©vrier 1789, et piĂšces annexes rĂ©clame la prĂ©sidence de l'assemblĂ©e. — Minute de la rĂ©ponse du garde des sceaux au marquis de Than s. d.. Ba 27, 1. 4510. Bulletins de l'abbĂ© Soulavie ou Journal des Ă©lections du bailliage de Caen » suite de cinq bulletins manuscrits adressĂ©s Ă  Necker du 6 au 24 mars 1789. Ba 27, 1. 4511. Correspondance de DuperrĂ© de Lisle avec le garde des sceaux et Necker, 14 lettres du 9 fĂ©vrier au 13 avril 1789 relatives aux opĂ©rations Ă©lecto- rales. Ba 27, 1. 4512. Correspondance du duc de Coigny avec Villedeuil et Necker mars et avril 1789. Correspondance de l'intendant Cordier de Launay avec Villedeuil et le garde des sceaux 5 lettres du 15 fĂ©vrier au 20 avril 1789. Ba 27, 1. 4513. Onze piĂšces relatives Ă  la convocation de la noblesse du bailliage de Caen pour le 25 juillet 1789 pour le retrait de son mandat impĂ©ratif. Ba 27, 1. 4514. DĂ©libĂ©ration de l'hĂŽtel de ville deBayeux du 14 dĂ©- cembre 1788 adhĂ©sion Ă  l'adresse de Rouen, avec la rĂ©quisition des communautĂ©s et corpora- tions de la ville sur le mĂȘme objet, du 8 dĂ©cembre 1788. Adresse imprimĂ©e des mĂȘmes, 21 janvier 1789. — Lettre de Le Tuai, curĂ© de Saint-Vigor-le-Grand, Ă  Necker, 14 mars 1789. Lettre de Duhamel de Vailly, syndic de Tracy, au garde des sceaux, 16 fĂ©vrier 1789 demande d'instructions sur la prĂ©sidence des assemblĂ©es locales. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du bailliage particu- lier de Bayeux 4 mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original. ARCHIVES NATIONALES XV Ba 27, 1. 4515. 12 piĂšces relatives aux assemblĂ©es Ă©lectorales du bailliage de Falaise U. Ba 27, 1. 4516. 14 piĂšces relatives au procĂšs et Ă  l'acquittement du procureur du roi Ă  Falaise, Bertrand de l'HodiesniĂšre. Ba 27, 1. 4517. Deux lettres du lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Torigni au garde des sceaux, 12 et 14 fĂ©vrier 1789. — Lettre des officiers municipaux de Vire au garde des sceaux, 7 dĂ©cembre 1788, avec mĂ©moire des gardes-jurĂ©s de la manufacture de draps, nĂ©gociants, marchands et autres citoyens du Tiers Ă©tat, du 30 novembre 1788. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du bailliage particu- lier de Vire et cahier de dolĂ©ances du bail- liage^ mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original. Ba 27, 1. 4518 *. RequĂȘte deBarfleur et de son arrondissement au roi, avec lettre d'envoi des officiers municipaux, 20 dĂ©cembre 1788. — Explications de Bricquebec et environs Ă  Necker s. d.. — DolĂ©ances du curĂ© de Bretteville-la-PavĂ©e aux commissaires du clergĂ© du bailliage de Caen, 20 mars 1789, avec lettre d'envoi Ă  Necker, 12 avril 1789. — Lettre des officiers municipaux de Cherbourg Ă  Necker, 22 dĂ©cembre 1789. — RequĂȘte de la municipalitĂ© de Cherbourg au roi, 3 janvier 1789, avec lettre d'envoi Ă  Necker pour obtenir une dĂ©putation directe. — Cahier du Bocage, ou dolĂ©ances et objets d'utilitĂ© publique, par Aveline, notaire Ă  Caumont, avec lettre d'envoi Ă  Necker, 7 fĂ©vrier 1789. — Cahier de dolĂ©ances de la paroisse de Valcongrain bailliage de Caen. 1 Les paroisses de ce bailliage, an nombre de 240. Ă©taient presque toutes en-de- hors de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, et ne rentrent point, par consĂ©quent, dans le cadre de cette Ă©tude. 2 Plusieurs des piĂšces contenues dans ce dossier y sont dĂ©placĂ©es et devraient se trouver auB" 35, 1. 70. \\l ARCHIVES NATIONALES Ba35, liasse 70, contient 106 piĂšces originaux et copies, rĂ©- parties en 13 dossiers et relatives au mouvement Ă©lectoral du bailliage de Cotentin ' Ba35, 1. 70*. Lettres de Desmarets de Mpntchaton, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Coutances, au garde des sceaux, 12 et 14 fĂ©vrier, 19 mai et 9 juillet 1789. Lettres de Duhamel, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police de Coutances, au garde des sceaux, 17 fĂ©vrier et 9 mars 1789. L>' .'ĂŻ5, 1. 70-. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat du bailliage principal de Coutances, 2-14 mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original. Ba35, 1. 703. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois ordres, du bailliage de Coutances copie colla- tionnĂ©e Ă  l'original, avec lettre d'envoi du lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage au garde des sceaux, 11 avril 1789. Ba35, 1. 70'*. Lettre de Mme HĂ©bert-Lheure, chĂątelaine de Cam- bernon, au directeur gĂ©nĂ©ral des finances, 17 fĂ©- vrier 1789. Lettre de Desplanques de Ventigny, chapelain de la cathĂ©drale de Coutances, Ă  Necker, 25 fĂ©- vrier 1789. Lettre d'Arnould, prieur de la BloutiĂšre, au garde des sceaux s. d.. Cahier de la noblesse du bailliage de Cotentin imprimĂ©, s. 1. n. d. Lettre de Frestel, curĂ© de Saint-Floxel, au garde des sceaux, 5 mars 1789. Protestation de la minoritĂ© du clergĂ© de Coutances imprimĂ© s. 1. n. d., du 27 mars 1789, avec deux lettres successives d'envoi au garde des sceaux, l'une signĂ©e par Tristan-Brission, curĂ© de Saint- Sauveur-Lendelin, du 27 mars 1789 ; l'autre, par Lejardinier des Landes, curĂ© de la Feuillie, du 5 mai 1789. Lettre de Desmarets de Montchaton au garde des sceaux, 2 avril 1789. 1 M. E. Bridrey a su tirer mi excellent parti des principaux documents de la sĂ©rie If' ‱'!‱"> dans son Recueil des Cahiers de dolĂ©ances du bailliage de Cotentin. Voir son Introduction, au tome 1, p. 18-19. ARCHIVES NATIONALE- XVII Ba 35, 1. 70j. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e dĂ©finitive du Tiers Ă©tat du bailliage de Cotentin, 20-30 mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original. Cahier de dolĂ©ances du Tiers Ă©tat du bailliage de Cotentin original signĂ© par les commissaires le 30 mars 1789. Etat des paroisses et du nombre des feux du bailliage de Coutances et nombre des dĂ©putĂ©s Ă  l'assemblĂ©e prĂ©liminaire. Lettres de Desmarets de Montchaton au garde des sceaux, 16 mars et 1er avril 1789. Ba 35, 1. 70°. MĂ©moire au Roi des avocats du bailliage d'Avran- ches sur les prochains Etats gĂ©nĂ©raux imprimĂ©, avec lettre d'envoi, 31 dĂ©cembre 1788, par Morin l'aĂźnĂ©, leur syndic en double expĂ©dition. — Lettre de TesniĂ©re de BrĂ©mesnil, maire d' Avranches, au garde des sceaux, 7 janvier 1789 envoi de deux dĂ©libĂ©rations de la municipalitĂ© relatives aux Etats provinciaux et gĂ©nĂ©raux. — Lettre des officiers municipaux d; Avranches au mĂȘme, 24 fĂ©vrier 1789 sur le partage des 8 dĂ©- putations du Tiers entre les 10 bailliages du Cotentin. — Lettres du lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Carentan, Lavalley de la Hogue, au mĂȘme, 12 et 15 fĂ©vrier et 16 mars 1789. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du Tiers Ă©tat de la ville de Carentan. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bail- liage de Carentan. — Liste des paroisses omises dans la liste gĂ©nĂ©rale. — Lettres des officiers municipaux de Granville au garde des sceaux, du 26 octobre et au Roi, du 7 dĂ©cembre 1788. Ba 35, 1. 70". RĂ©clamations de la Commission intermĂ©diaire pro- vinciale de Caen, en faveur du bailliage de Mor- tain, 20 janvier et 7 fĂ©vrier 1789. — Lettre du lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Mortain Ă  Xecker, envoyant un MĂ©moire sur le comtĂ© de Mortain et sa dĂ©putation en 1598 et 1614», 11 fĂ©vrier 1789. — Lettre du mĂȘme au garde des sceaux, 15 fĂ©vrier 1789, xviil Aiuui\is NATIONALES Ba 35, 1. 70". Lettres du marquis de GĂ©raldin, grand bailli d'Ă©- pĂ©e de Mortain, Ă  Necker et au garde des sceaux, 18 fĂ©vrier 1789. Ba 35, 1. 70s. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bail- liage de Mortain, 12 mars 1789 copie collation- nĂ©e Ă  l'original. — - Lettre du lieutenant gĂ©nĂ©ral, Vaufleury de Saint- Cyr, au garde des sceaux, 13 mars 1789. Ba 35, 1. 70°. Extrait du procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du dĂ©par- tement de Saint-LĂŽ, 20 octobre 1788. MĂ©moire des citoyens du Tiers Ă©tat de Saint-LĂŽ du 5 dĂ©cembre 1788, suivi de la dĂ©libĂ©ration du 7 dĂ©cembre 1788, avec lettre d'envoi des offi- ciers municipaux au garde des sceaux, 7 dĂ©- cembre 1788. MĂ©moire des avocats de Saint-LĂŽ Ă  Necker, avec lettre d'envoi de Le Menuet, syndic des avocats, 16 dĂ©cembre 1788. Lettre des officiers municipaux de Saint-LĂŽ au roi, 19 janvier 1789. Ba 35, 1. 70 10. Lettres de Robillard, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Saint-LĂŽ, au garde des sceaux, 12, 13, 18, 27 fĂ©- vrier, 7, 19 mars et 8 avril 1789. — Cahier de dolĂ©ances de Saint-Jean-d' Agneaux, avec lettre d'envoi au garde des sceaux par Gonfrey, 11 mars 1789. Ba 35, 1. 7011. Lettres de Lescaudey de Manneval, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Saint-Sauveur-Lende- lin, au garde des sceaux, 13, 14 fĂ©vrier et 10 mars 1789. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bail- liage de Saint-Sauveur-Lendelin, 9 mars 1789 copie collationnĂ©e Ă  l'original. Lettres d'Ango , bailli de Saint-Sauveur-le- Vi- comte, au garde des sceaux, 17 fĂ©vrier et 11 mars 1789. Lettre de Guillouet, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Tinchebrai, au garde des sceaux, 4 mars 1789. Ba 35, RĂšglement du 21 juin 1777 pour l'administration municipale de Valognes copie collationnĂ©e. ArrĂȘtĂ© de l'hĂŽtel de ville de Valognes, 3 novembre 1788 copie collationnĂ©e. ARCHIVES NATIONALES XIX Ba 35, 1. 701"2. Lettre du bureau intermĂ©diaire de Valognes au garde des sceaux, 5 novembre 1788. — Protestation des chirurgiens de Valognes, 14 no- vembre 1788. Protestation de la noblesse du bailliage de Valo- gnes, 15 dĂ©cembre 1788 contre une dĂ©libĂ©ration inconstitutionnelle des officiers du bailliage avec lettre d'envoi au garde des sceaux, du mĂȘme jour. — RequĂȘte des paroissiens d'Alleaume Ă  l'intendant, 8 novembre 1789. — Protestations de la noblesse 15 dĂ©cembre, des marchands merciers 15 dĂ©cembre, du clergĂ© 18 dĂ©cembre, des laboureurs 18 dĂ©cembre, — copies collationnĂ©es, avec lettre d'envoi des officiers municipaux au garde des sceaux s. d.. — RequĂȘte des officiers du bailliage de Valognes Ă  l'intendant, avec rĂ©ponse des officiers munici- paux copies collationnĂ©es. — Lettre des officiers municipaux de Valognes au garde des sceaux, 20 janvier 1789 adhĂ©sion au RĂ©sultat du Conseil du 27 dĂ©cembre 1783. Ba 35, 1. 7013. Lettres de Sivard de Beaulieu, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Valognes, au garde des sceaux, 12, 17 fĂ©vrier, 14 mars, 3 et 25 avril 1789. — ProcĂšs- verbal et pouvoirs des 81 dĂ©putĂ©s du Tiers Ă©tat du bailliage de Valognes, 9 mars 1789 co- pie collationnĂ©e* — Liste des dĂ©putĂ©s des villes, bourgs et commu- nautĂ©s Ă  l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Valognes. Bin 40 registre. Transcription de nombreuses piĂšces relatives au mouvement Ă©lectoral du bailliage de Caen et se- condaires Bayeux, Caen, Falaise, Torigni et Vire. Bin 53 registre. Transcription de documents du mĂȘme ordre pour le bailliage principal de Coutances et les baillia- ges secondaires d'Avranches et Coutances. Bin 54 registre. MĂȘmes transcriptions pour les bailliages secondaires de Carentan, CĂ©rences, Mortain, Saint- LĂŽ, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Saint-Sauveur-Len- delin, Tinchebrai et Valognes. XX ARCHIVES NATIONALES Il est inutile d'analyser en dĂ©tail ces trois registres, dont la plupart des piĂšces ne sont que des copies, souvent erronĂ©es, d'ori- ginaux existant dans les sĂ©ries Ba 27 et 35, C 17 et 18 des Archives nationales ou aux greffes de la Cour d'appel de Caen et du Tribu- nal de premiĂšre instance de CoutancesW. Bin 164-177, sĂ©rie des villes. On y trouve plusieurs documents dĂ©jĂ  vus dans la sĂ©rie desBa, par exemple Bm 166. Cahier du Bocage, par Aveline. Adresse de Barfleur sur le rĂ©tablissement des Etats gĂ©nĂ©raux et dolĂ©ances du curĂ© de Bretteville-la-PavĂ©e voir Ba 27, 1. 4518. Bm 167. Adresses de Caen, 22 octobre 1788 voir Ba 27, 1. 451, de Cherbourg, 22 dĂ©cembre 1788 ; de Coutances, 8 fĂ©vrier 1789, au garde des sceaux, avec rĂ©ponses de celui-ci ; lettres du prieur de la BloutiĂšre au garde des sceaux voir Ba 35, 1. 70*. Bm 168. Adresses de Granville, 7 dĂ©cembre 1788 voir Ba 35, 1. 706 et 26 fĂ©vrier 1789. Bm 174 . Cahier de dolĂ©ances de Valcongrain voir Ba 27, 1. 4518. SERIE C W ProcĂšs-verbaux des AssemblĂ©es nationales et piĂšces annexes. C 9, 1. 21-22, contient la Liste des personnes convoquĂ©es pour l'AssemblĂ©e des Notables du 3 novembre, remise au 6 du mĂȘme mois. Paris, imprimerie royale, 1788, 7 p. de Cagny, maire de Caen, y figure comme 23e dĂ©putĂ© du Tiers Ă©tat sur 25, et la liste des bureaux des Notables en l'annĂ©e 1788 de Cagny, 24e et dernier membre du 4e bureau, prĂ©sidĂ© par le prince de CondĂ©. C 13, I. 28. Lettres d'envoi des procĂšs-verbaux des AssemblĂ©es provinciales des trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s de Normandie ne contient que les lettres d'envoi du procĂšs-verbal de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen. 1 Sur cette collection des Bm, voir A. Brette, Recueil des documents relatifs Ă  la tonvocalion des Etats gĂ©nĂ©raux, Paris, 1894, in-4°, Introduction, p. cxxi sqq. 2 L'inventaire de cette sĂ©rie a Ă©tĂ© publiĂ© par A. Tuetey, Les Papiers des Assem- blĂ©es de la RĂ©volution aux Archives Nationales, Paris, 1908, in-8°. ARCHIVES NATIONALES XXI C 17,1. 1{8, contient 15 piĂšces relatives au bailliage de Caen copies conditionnĂ©es aux originaux, et directement versĂ©es par les dĂ©putĂ©s du bailliage au bureau de l'AssemblĂ©e nationale, savoir ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e particuliĂšre du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen, 17 mars 1789 et jours suivants. ProcĂšs-verbal de prestation de serment des dĂ©putĂ©s au bailliage de Caen, nommĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de l'ordre de la noblesse, 17 mars 1789 et jours suivants. Protestation de MM. du chapitre deBay eux, 16 mars 1 789, Protestation de MM. les dignitaires et chanoines du chapitre deBayeux, 14 mars 1789. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du clergĂ©. DĂ©claration de l'ordre de la noblesse, 18 mars 1789. RĂ©ponse de l'ordre de la noblesse Ă  la dĂ©claration du clergĂ© pour la rĂ©union des cahiers. — Proposition faite par les dĂ©putĂ©s du chapitre de l'Ă©- glise cathĂ©drale deBayeux, 18 mars 1789. — Protestation de M. l'Ă©vĂȘque deBayeux, 18 mars 1789. — Protestation de MM. les dĂ©putĂ©s du chapitre de Bayeux, 19 mars 1789. — Protestation du fondĂ© de pouvoirs de l'abbĂ© de Troarn. — DĂ©claration des commissaires du bailliage de Caen du 24 mars 1789 pour remercier le clergĂ© de sa dĂ©clara- tion sur la participation aux impĂŽts. — Cahier du clergĂ© du bailliage principal de Caen et bail- liages secondaires. ProcĂšs-verbal de prestation de serment des dĂ©putĂ©s du bailliage de Caen. C 18,1. I62, contient 7 piĂšces relatives au bailliage de Coutances originaux et copies, qui proviennent des secrĂ©tariats des trois ordres, savoir — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du clergĂ©, 20 mars 1789 et jours suivants. — - ProcĂšs-verbal de prestation du serment des dĂ©putĂ©s Ă©lus aux Etats gĂ©nĂ©raux, 1er avril 1789 en double expĂ©dition. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des communes, et de l'Ă©- lection des dĂ©putĂ©s du Tiers ordre, 20 mars 1789 et jours suivants. XMl ARCHIVES NATIONALES C 18, 1. 11-. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la noblesse. — Extrait du procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois ordres. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du Tiers Ă©tat du bailliage de Saint-LĂŽ imprimĂ©. C 88 Ă  121 contient, en une sĂ©rie de cartons, les adresses des villes et communautĂ©s de France Ă  l'AssemblĂ©e nationale, de mai 1789 Ă  aoĂ»t 1790. Cette sĂ©rie m'a fourni les documents sui- vants C 88',r\ ArrĂȘtĂ© du bailliage de CĂ©rences, 6 juillet 1789, avec lettre d'envoi du lieutenant gĂ©nĂ©ral Brohon, 8 juillet 1789 sur l'heureuse rĂ©union des trois ordres. C 8833. Adresse de la ville de Bayeux Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 23 juillet 1789 mĂȘme objet. C 8854. Adresse de la ville de Coutances Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 27 juillet 1789 mĂȘme objet. C 893Ăź. Adresse des communes du bailliage de Mortain Ă  l'As- semblĂ©e nationale s. d., reçue dans la sĂ©ance du 10 juillet 1789 mĂȘme objet. — Adresse des officiers municipaux de Granville, 28 juil- let 1789 mĂȘme objet. — TrĂšs humble et trĂšs respectueuse adresse de la ville de Saint-Sauveur-le-Vicomte Ă  l'AssemblĂ©e nationale s. d. prĂ©sentĂ©e Ă  la sĂ©ance du 29 juillet 1789 sur le retour de Necker. C 89i7. Adresse de Quinette de Cloisel, de Granville, 16 juil- let 1789. Lettre de Philippe Delleville, de Bayeux, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 27 juillet 1789 demande d'Ă©largissement, C 89G2. ArrĂȘtĂ© pris par l'ordre de la noblesse du bailliage de Vire, le 24 juillet 1789, avec lettre d'envoi d'un gentilhomme Virois, d'Anjou de Boisnantier, 2 aoĂ»t 1789. G 90ℱ. Adresse des officiers du bailliage et prĂ©sidial de Cou- tances, 28 juillet 1789 sur l'heureuse rĂ©union des ordres. — - Adresse des officiers municipaux d'Avranches, 28 juil- let 1789 sur le retour de Necker. C 9038. Adresse des citoyens de la ville de Caen, 1er aoĂ»t 1789 notification d'existence du ComitĂ© permanent. ARCHIVES NATIONALES XXIlt C 917,. Adresse de l'UniversitĂ© de Caen, 8 aoĂ»t 1789. C 9171, Adresse du ComitĂ© permanent de Carentan, 8 aoĂ»t 1789 sur le retour de Necker et le dĂ©cret du 4 aoĂ»t. C 917'2. Lettre d'envoi par les officiers municipaux de Granville, le 14 aoĂ»t 1789, du procĂšs-verbal de formation du ComitĂ© permanent. — Lettre d'envoi par le ComitĂ© permanent de Granville, le 14 aoĂ»t 1789, du procĂšs-verbal de son Ă©tablisse- ment, et copie de sa premiĂšre dĂ©libĂ©ration admi- ration pour la nuit du 4 aoĂ»t. C 917;{. Adresse du ComitĂ© permanent de Torigni, 12 aoĂ»t 1789 adhĂ©sion aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e. C 9174. Adresse des habitants de la ville de Coutances, 20 aoĂ»t 1789 adhĂ©sion du ComitĂ© permanent au dĂ©cret du 4 aoĂ»t. C 9178, Adresse du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral de la ville de Saint-LĂŽ s. d. reçue le 8 aoĂ»t 1789 mĂȘme^objet. C 9276. Adresse du ComitĂ© permanent du bailliage de Saint- Sauveur-Lendelin, Ă  Paris, 25 aoĂ»t 1789 mĂȘme objet. C 9278. Adresse des citoyens des trois ordres de la ville de Caen, 31 aoĂ»t 1789/ — DĂ©cret du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral national d'Avranches, relatif Ă  la perception des droits et impĂŽts de tout genre, 31 aoĂ»t 1789. C 9281, 11 piĂšces relatives Ă  Bertrand LhodiesniĂšre, procureur du roi au bailliage de Falaise le dossier s'est trouvĂ© scindĂ© par la remise de 13 piĂšces au garde des sceaux le 6 juin C 9382. Adresse des citoyens de Coutances cĂ  l'AssemblĂ©e natio- nale, 1er septembre 1789 adhĂ©sion nouvelle du ComitĂ© permanent Ă  ses dĂ©crets. C 9388. Adresse de la municipalitĂ© de Granville, rĂ©unie en ComitĂ© national, 11 septembre 1789 demande l'or- ganisation prochaine d'Etats provinciaux et de mu- nicipalitĂ©s. C 94. Adresse de la municipalitĂ© d'Avranches Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 9 octobre 1789, avec lettre d'envoi du 14 octobre sur le dĂ©cret du 26 septembre 1789. C 96l,. Lettre du ComitĂ© municipal et national de Cherbourg, 26 octobre 1789 adhĂ©sion Ă  la loi martiale. — Adresse de 10 particuliers de Saint-LĂŽ Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 23 novembre 1789 objet imprĂ©cis. XXIV ARCHIVES NATIONALES C 96 m. Adresse du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral et permanent de Vire, 8 no- vembre 1789 adhĂ©sion aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale. C 9MI. Adresse du ComitĂ© national de Coutances, 9 novembre 1789 demande d'assemblĂ©es administratives et mu- nicipales. Envoi par la municipalitĂ© de Cherbourg du procĂšs- verbal de proclamation de la loi martiale du 4 no- vembre, 26 novembre 1789. C 971-1. Adresse de la milice nationale de Cherbourg, 22 novem- bre 1789 adhĂ©sion aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e natio- nale. C 97,2\ Adresse du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral et permanent de la ville de Caen, 3 novembre 1789 demande d'assemblĂ©es pro- vinciales et de municipalitĂ©s. C 98429. Adresse de la ville de Carentan Ă  l'AssemblĂ©e nationale s. d. demande d'une juridiction. C 9813i. Adresse et supplique de la commune deBricquebec s. d. mĂȘme objet. C 99m. Lettre de Dubois -Dubais, ancien garde du corps, 9 fĂ©- vrier 1790. C 99iil. Plainte des officiers du rĂ©giment d'Aunis, 20 dĂ©cem- bre 1789 contre la motion de Dubois CrancĂ© inju- rieuse pour l'armĂ©e. C 100100. Lettre du ComitĂ© municipal d'Isigny, 20 dĂ©cembre 1789 demande d'une juridiction. C 101162. Adresse du ComitĂ© municipal du bailliage de Saint- Sauveur-Lendelin sĂ©ant Ă  PĂ©riers, 23 dĂ©cembre 1789 demande le maintien du bailliage. Adresse de la municipalitĂ© de Tinchebrai, avec lettre d'envoi du 23 dĂ©cembre 1789 adhĂ©sion aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale. C 101 167. Adresse de la communautĂ© de Sourdeval, 28 dĂ©cembre 1789 demande d'un district et d'une juridiction. C101169. Adresse des officiers municipaux de Granville, 1er jan- vier 1790 vƓux de nouvel an Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale. C102171. Adresse de la paroisse de Tourlaville, limitrophe de Cherbourg, 3 janvier 1790 remerciement pour l'obtention d'un district Ă  Cherbourg. C102174. Adresse de la ville de Saint-LĂŽ, 9 janvier 1790 vote d'une offrande patriotique. ARCHIVES NATIONALES XXV C 10217G. Adresse de la municipalitĂ© et des nĂ©gociants de la ville de Cherbourg, 11 janvier 1790 contre le projet de suppression de l'esclavage aux colonies. C 102170. Adresse de la garde nationale du bourg de Bricquebec, 20 janvier 1790 fidĂ©litĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale. C 102180. Adresse du ComitĂ© municipal et du corps composant la garde nationale de Bayeux, 22 janvier 1790, avec lettre d'envoi de Leboucher-Deslongsparcs, prĂ©si- dent du ComitĂ©, du 24 janvier 1790. Adresse de la garde nationale de la ville de Bayeux, 22 janvier 1790 adhĂ©sion Ă  la constitution. C 10318l Adresse des soldats français en garnison Ă  Valognes et Ă  Cherbourg, janvier 1790 protestation contre la motion Dubois-CrancĂ©. C 104188. Adresse des maire et officiers municipaux de Granville, 8 fĂ©vrier 1790 notifie la formation de la municipalitĂ©. C 104193. Adresse des municipalitĂ©s des paroisses de l'Ă©lection de Mortain, 17 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. C 104194. Adresse des habitants du bourg de Creully et hameaux en dĂ©pendant, 19 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. C 104196. Adresse de la municipalitĂ© de Cherbourg, 21 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. — Adresse du Conseil gĂ©nĂ©ral de la commune de Tourla- ville, 21 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. C 10520G. ProcĂšs-verbal de l'Ă©lection des officiers municipaux de Saint-LĂŽ et de la prestation du serment civique, 27 janvier, 15 fĂ©vrier 1790. C 108222. Adresse des officiers municipaux de Caen, 28 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. C 109223. ProcĂšs-verbal d'Ă©lection des officiers municipaux de Montebourg, 20-22 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. C 110241. Adresse des citoyens de la commune de GrĂ©ville-Ă -la- Hague, Basse-Normandie, 1er mars 1790 mĂȘme objet. C 110242. Adresse des membres de la municipalitĂ© d'Isigny, 2 mars 1790 mĂȘme objet. C lll246. Adresse des officiers municipaux de Cherbourg, 6 mars 1790, envoi de proclamations des 2 septembre, 6 novembre 1789 et 28 fĂ©vrier 1790, relatives Ă  la perception des impĂŽts indirects. C lll247. Adresse des officiers municipaux de Vire, 10 mars 1790 mĂȘme objet. XXVI ARCHIVES NATIONALES C 111 -i'' . Discours prononcĂ© par l'abbĂ© d'Agneaux dans l'Ă©glise de Villedieu pour la prestation de serment de la milice nationale des paroisses confĂ©dĂ©rĂ©es, Villedieu, Saultchevreuil et Saint-Pierre-du-Tronchet, 14 mars 1790. C 114-'S. ProcĂšs-verbal de la municipalitĂ© de Villedieu relatif Ă  une saisie de faux tabac, 7 avril 1790. C 1 1 4iK> . Adresse de la garde nationale de Caen du 15 avril 1790 avec lettre d'envoi de Faudoas, commandant. ProcĂšs-verbal de la prestation de serment par la garde nationale de Caen, 11 avril 1790, avec lettre d'envoi des officiers municipaux du 16 avril 1790. Proclamation du Conseil gĂ©nĂ©ral de Caen relative Ă  l'abolition de la contrebande, 9 avril 1790. Adresse des membres de la SociĂ©tĂ© patriotique et littĂ©raire de Coutances, 17 avril 1790, piĂšce origi- nale annonce d'un don remis aux indigents. — La mĂȘme, imprimerie Joubert, Coutances. 4 p. C 115u-. Adresse des maire et officiers municipaux d'Avranches, avec lettre d'envoi du 16 mai 1790 fĂ©licitations pour le dĂ©cret du 13 avril 1790. Discours du maire d'Avranches, TesniĂšre de BrĂ©mes- nil, lors de la prestation du serment par les ci- toyens d'Avranches, 2 mai 1790. 2 exemplaires imprimĂ©s. C 1153i3, Adresse de la commune de Valognes, 17 mai 1790 contre le manifeste des catholiques NĂźmois. ProcĂšs-verbal de prestation du serment par la garde nationale de Valognes, 6 juin 1790. Adresse des Ă©coliers du collĂšge de Valognes aux offi- ciers municipaux s. d. adhĂ©sion Ă  la Constitu- tion. Discours de Ribet, Ă©tudiant de philosophie, pro- noncĂ© le jour de la prestation du serment civique par les Ă©coliers. ProcĂšs-verbal de prestation du serment civique sur le Roc de Granville, 13 mai 1790, avec lettre d'envoi des officiers municipaux, 17 mai 1790. C 116J1G. Adresse des officiers de la garde nationale et des volontaires de Cherbourg, 20 mai 1790, avec lettre d'envoi du 21 mai 1790 mĂȘme objet. C 116318. Adresse des officiers de la sarde nationale d'Avran- ARCHIVES NATIONALES XXVII ches, 23 mai 1790, avec lettre d'envoi par Burdelot, lieutenant et secrĂ©taire du Conseil de la garde natio- nale adhĂ©sion Ă  tous les dĂ©crets de l'AssemblĂ©e. C 116318. Adresse de la garde nationale de Saint-LĂŽ, avec lettre d'envoi Ă  Vieillard, dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 23 mai 1790 mĂȘme objet. C 116323. Jugement de police prononcĂ© le 29 mai 1790 par les officiers municipaux de Baveux contre une dĂ©libĂ©- ration des commissaires du chapitre de la cathĂ©- drale, imprimĂ©e, considĂ©rĂ©e comme attentatoire aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale imprimerie veuve Nicolle, Ă  Bayeux, 7 p., avec lettre d'envoi des officiers municipaux du 11 juin 1790. C 1173-3. Adresse de l'assemblĂ©e primaire de Mortain, signĂ©e de Duhamel, maire et prĂ©sident, et de 56 autres citoyens, 31 mai 1790 fidĂ©litĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale. C 1 1 73-6 . Adresse de la section des Cordeliers, du canton de Valognes, 2 juin 1790 annonce la formation, avec les deux autres sections du canton, d'un Pacte fĂ©dĂ©ral pour la dĂ©fense de la Constitution. Adresse de la 3e section du canton de Sourdeval com- munes du Fresne-Poret et de Vengeons, 2 juin 1790 mĂȘme objet que Mortain. — Adresse de la lre section du canton de Villedieu, 2 juin 1790 rĂ©probation de libelles incendiaires. C 117333, Adresse des Ă©lecteurs des cantons de La Haye-du- Puits, PrĂ©tot et Lessay, 14 juin 1790 reprĂ©sen- tants Ă  l'AssemblĂ©e nationale. — Adresse de la garde nationale de Valognes, 18 juin 1790 nouvelle prestation de serment. C 118340, Adresse des officiers, bas officiers et soldats de la garde nationale de Valognes, 21 juin 1790 an- nonce qu'elle portera 3 jours le deuil de Franklin. — Adresse du dĂ©partement de l'Orne Ă  l'AssemblĂ©e nationale, par Le Veneur, prĂ©sident de l'assemblĂ©e Ă©lectorale, au nom des 601 Ă©lecteurs, 10 juillet 1790 adhĂ©sion Ă  la Constitution. C 119353. Adresse des jeunes patriotes de l'Education natio- nale des sieurs Mougeot, prĂȘtres Ă  Saultchevreuil, prĂšs Villedieu, 4 juillet 1790 adhĂ©sion Ă  la Consti- tution. XWIII ARCHIVES NATIONALES C 119353. Adresse de la garde nationale de Gavray aux PĂšres de la patrie, 4 juillet 1790 dĂ©vouement Ă  l'Assem- blĂ©e. C 121!,,T. Lettre d'envoi par les officiers municipaux de Cher- bourg du procĂšs-verbal de la fĂȘte du 14 juillet 1790, 25 juillet 1790. C 12137p. Proclamation du Conseil gĂ©nĂ©ral de la commune de Saint-LĂŽ, du 24 juillet 1790 imprimerie Jou- bert, 12 p., concernant le paiement des imposi- tions et droits, avec lettre d'envoi de la municipa- litĂ© du 12 aoĂ»t 1790. C 1891**. Papiers trouvĂ©s aux Tuileries, dans l'appartement de Louis XVI, le 25 juin 1791. Liste des dĂ©putĂ©s des dĂ©partements et districts, envoyĂ©s Ă  la FĂ©dĂ©ration et passĂ©s en revue par Louis XVI, les 13 et 19 juil- let 1790. C 189,1°. M. Etats, listes et procĂšs-verbaux des dĂ©putĂ©s Ă  la FĂ©dĂ©ration de 1790, Calvados. C 189152. Id. Etats, listes, etc., de la Manche. C 189,r>{. Id. Etats, listes, etc., de l'Orne. SÉRIE D ComitĂ©s des AssemblĂ©es Nationales Div Papiers du ComitĂ© de constitution, créé le 3 juillet 1789. Cette sous-sĂ©rie comprend la correspondance des commissaires du roi pour la formation des dĂ©partements avec le comte de Saint-Priest, les rĂ©ponses du ComitĂ© de constitution Ă  des ques- tions posĂ©es par les dĂ©partements ; des piĂšces sur la formation des corps administratifs et des procĂšs-verbaux de formation et d'installation de ces corps. J'y ai consultĂ© les documents suivants Div l57. Tableau gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement de la Manche divisĂ© en districts, cantons, assemblĂ©es primaires et com- munes, avec lettre d'envoi des trois commissaires du roi pour la formation du dĂ©partement, 31 juil- let 1790. Div liH. Lettre de FrĂ©min de Beaumont, commissaire du roi, au ComitĂ© de constitution, 1er juin 1790. ARCHIVES NATIONALES XXIX Div l39. Lettre du mĂȘme au mĂȘme ComitĂ©, 3 juin 1790. Div 212. Adresse de la ville de Granville Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 25 juillet 1790. Div 216. Lettre de Bernard, commissaire du roi, au ComitĂ© de constitution, 28 juin 1790. Div 317. Lettre des commissaires du roi, de la Manche, au Co- mitĂ© de constitution, 18 juin 1790. Lettre des commissaires du roi, du Calvados, Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 16 juin 1790. Div 543. Adresse des officiers municipaux de Bayeux au Corps lĂ©gislatif de France s. d., entre mars et juin 1790. Div 678. Lettre de Crafton, commandant de la garde nationale de La Hougue au ComitĂ© militaire de l'AssemblĂ©e nationale, 29 aoĂ»t 1790. Div 711''. ProcĂšs-verbal de formation de la municipalitĂ© de Bretteville-sur-Odon copie, 24 janvier 1790. Div 9132. Protestation de la Haye du Puits auprĂšs de l'Assem- blĂ©e nationale, 18 juillet 1790. Rapport des envoyĂ©s extraordinaires de la Haye du Puits sur l'insalubritĂ© de Carentan, 25 juillet 1790. Div 11169. ProcĂšs-verbaux de formation de la municipalitĂ© de CĂ©rence, 2, 7 et 21 fĂ©vrier 1790. — RequĂȘte de la municipalitĂ© contre les entreprises illĂ©- gales de Brohon, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de CĂ©rences, 14 mars 1790. — Ma justification » imprimĂ©, adressĂ©e par Brohon Ă  l'AssemblĂ©e nationale. Div 11170. Lettre des commissaires du roi, du Calvados, au ComitĂ© de constitution, 3 avril 1790. Div 12173. Lettre de Cauvin, apothicaire et notable de Creully, au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 17 fĂ©vrier 1790. Div Lettre des officiers municipaux de Tinchebrai au ComitĂ© de constitution, sur la garde nationale, 28 mars 1790. Div 21 422. Lettre d'Onfroy, procureur syndic de Tinchebrai, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 14 avril 1790. — Lettre des commissaires du roi, du Calvados, Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 29 mai 1790. Div 21431. Supplique des commis de l'administration provin- ciale de Basse-Normandie Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 24 juillet 1790. XXX ARCHIVES NATIONALES Div 21431. Lettre de CaillouĂ©, procureur de la commune d'Ar- gences, au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 12 mars 1790. Div 21*38. Plaintes des habitants de Louvigny contre la muni- cipalitĂ©, 22 mars 1790. — Plaintes de Comin, maire de Magny, contre l'illĂ©galitĂ© de l'assemblĂ©e primaire des Capucins, de Bayeux, 29 mai 1790. — * MĂȘmes plaintes des paroisses de Geffosse, Longues, Marigny, Saint-Germain-des-EntrĂ©es, Sommer- vieu, Saint-Germain-de-la-Lieue, avec dĂ©libĂ©ration spĂ©ciale pour chaque paroisse. Plaintes de Brouard, avocat de Vire, contre les irrĂ©gu- laritĂ©s de l'assemblĂ©e primaire des Capucins de Vire, 25 mai 1790. Plaintes de la municipalitĂ© de Tinchebrai contre l'Ă©tat- major de la milice nationale, 31 mai 1790. Plaintes de Lacour, capitaine des canonniers garde- cĂŽtes, au sujet de la FĂ©dĂ©ration, 30 juin 1790. Div 21 m. Nouvelle protestation de Brouard, avocat de Vire, 9 juin 1790. Div 41I10!. Plaintes de Brohon, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de CĂ©rences, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 18 fĂ©vrier 1790. RequĂȘte de Saint-Nicolas-de-Granville Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 1er mars 1790, contre sa rĂ©union Ă  Granville. — Plaintes de Germain de Louvigny sur la formation irrĂ©guliĂšre de la municipalitĂ© de Sainte-Marie-des- Bois, 26 mai 1790. Div 11110'1. Lettre d'un armateur de Tourlaville, 12 fĂ©vrier 1790. Lettres de deux fermiers d'Anneville-l'Etre, mars 1790. Lettre d'Enguerran des Landes, officier municipal de Saultchevreuil s. d.. — RĂ©clamation contre l'Ă©lection de Chantereyne comme procureur de la commune Ă  Cherbourg, 22 juillet 1790. Div 4111!Vi. Adresse de Granville cĂ  l'AssemblĂ©e nationale, 26 mai 1790. Div ll,l,r\ Lettre des officiers municipaux de Granville Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 15 fĂ©vrier 1790. ARCHIVES NATIONALES XXXI Div 41im. Lettre des officiers municipaux de Saint-Nicolas-de- Granville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 15 fĂ©vrier 1790. — AdhĂ©sion des bas officiers et fusiliers de la garde nationale de Mortain aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale, 23 juin 1790. Plaintes de la municipalitĂ© de Bricquebec contre l'insubordination de la garde nationale, 29 juillet 1790. Div 111117. ProcĂšs-verbal de formation de la municipalitĂ© de Coulouvray, accompagnĂ© d'une lettre de protesta- tions, 24 janvier 1790. — Lettre de la municipalitĂ© de Saint-Jean-de-Daye, janvier 1790. Lettre de la municipalitĂ© de Soulles, 31 janvier 1790. Divbis Papiers du ComitĂ© de division, 'instituĂ©, le 13 octobre 1791, par la LĂ©gislative pour continuer le travail inachevĂ© du ComitĂ© de constitution, dont il Ă©tait un dĂ©membrement. Cette sous-sĂ©rie comprend 110 cartons, relatifs Ă  la division adminis- trative et judiciaire de la France. J'y ai consultĂ© Divbis l-;{. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la province de Nor- mandie, 17 dĂ©cembre 1789. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s du Cotentin, 18 dĂ©cembre 1789. Note du duc de Coigny sur la division du dĂ©parte- ment de Caen en districts, 18 dĂ©cembre 1789. — Limites des dĂ©partements de Caen et d'Evreux, 21 dĂ©cembre 1789. Limites des dĂ©partements de Cotentin et d'Alençon, 22 dĂ©cembre 1789. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la province de Nor- mandie, 23 dĂ©cembre 1789. ‱ — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s du Cotentin, 24 dĂ©cembre 1789. — Carte du dĂ©partement de Cotentin, divisĂ© en 7 dis- tricts avec ratures, d'aprĂšs la nouvelle division adoptĂ©e le 24 dĂ©cembre 1789. — Limites du dĂ©partement de Beauvoisis et de la Nor- mandie, 1er janvier 1790. — Limites des dĂ©partements d'Evreux et de Mantes et Chartres, 2 janvier 1790. ARCHIVES NATIONALES Div1,is 123. Limites des dĂ©partements d'Evreux et de Chartres, 2 janvier 1790. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s du Coten- tin, 3 janvier 1790. Limites des dĂ©partements de Caen et de Cotentin, 7 janvier 1790. ProcĂšs-verbal de la division de la Normandie en dĂ©- partements et en districts, dressĂ© par Cherfils, Lindet, Goupil de PrĂ©felne, Delauney et de Bon- vouloir, commissaires nommĂ©s par les dĂ©putĂ©s de la province de Normandie, 7 janvier 1790. MĂ©moire sur la division du dĂ©partement de Cotentin, par Pouret-Roquerie, 8 janvier 1790. Rectification d'abornement entre les districts de Carentan et de Valognes, 15 janvier 1790. Etat des paroisses frontiĂšres entre les districts de Carentan et Valognes, de Carentan et Coutances, et des dix cantons Ă  former dans le district de Carentan, 15 janvier 1790. — Division en cantons des sept districts du dĂ©partement de Cotentin, 22 janvier 1790. Division en cantons des six districts du dĂ©partement d'Alençon, 6 fĂ©vrier 1790. Carte du dĂ©partement de Caen, divisĂ©e en districts, tracĂ©e sur la carte gĂ©nĂ©rale de Normandie traces de triangulation. Divbis 223. Constatation par les dĂ©putĂ©s du dĂ©partement de Chartres des procĂšs-verbaux de dĂ©marcation arrĂȘtĂ©s prĂ©cĂ©demment avec les dĂ©partements d'Evreux et d'Alençon, 20 janvier 1790. Pivbis 245. Fixation par les dĂ©putĂ©s de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Tours des limites entre le dĂ©partement du Mans et la Nor- mandie, 12 novembre 1789. Division du Perche entre les dĂ©partements d'Alençon et du Mans, 25 janvier 1790. Divbis517"2. Adresse de la municipalitĂ© de CondĂ©-sur-Noireau Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 23 dĂ©cembre 1789. ReprĂ©sentations de la ville et arrondissement du bailliage de Torigni sur la nouvelle division terri- toriale, 2 janvier 1790. — PrĂ©cis pour la ville de Torigni imprimĂ©, janvier 1790. ARCHIVES NATIONALES XXXIII Divbis5172. Suppliques des municipalitĂ©s de Fresnes et Montsecret pour rester au district de Vire, 17 janvier 1790. Divbis 517;J. RĂ©ponse que fournit aux Etats gĂ©nĂ©raux un habitant de Vire Michel le Besnerais, avocat, aux obser- vations de MM. de la commune de Caen sur la division territoriale de la Normandie et sur le dĂ©partement de Caen, 20 dĂ©cembre 1789. — ‱ Supplique du canton d'Hamars Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 11 juin 1790. — Rapport du Directoire du Calvados sur la situation de sept communes entre Dives et Orne, rattachĂ©es malgrĂ© elles au district de Pont-1'EvĂȘque, 20 octo- bre 1790. Divbis10230. Adresses respectueuses de Saultchevreuil, Saint- Pierre-du-Tronchet, Sainte-CĂ©cile, la Colombe, le Chefresne, Fleury, la BloutiĂšre, Margray Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour avoir un district Ă  Villedieu, novembre-dĂ©cembre 1789. — MĂ©moire de PĂ©iĂŻers contre la division du dĂ©partement de Cotentin en six districts, 25 dĂ©cembre 1789. — RĂ©clamations de trĂšs nombreuses paroisses du Coten- tin Ă  l'AssemblĂ©e nationale en faveur de PĂ©riers dĂ©libĂ©rations communales, du 6 dĂ©cembre 1789 au 17 janvier 1790. — Protestation de Pouret-Roquerie contre la division du dĂ©partement de Cotentin en sept districts, 30 dĂ©cembre 1789. — Adresse de Villedieu au ComitĂ© de constitution, 30 dĂ©cembre 1789. — RequĂȘtes de Percy et Montrabot pour ĂȘtre ratta- chĂ©es Ă  Villedieu, 30 dĂ©cembre 1789. — RĂ©clamation de Pouret-Roquerie en faveur de PĂ©- riers, 21 janvier 1790. Divbis10231. MĂ©moire du ComitĂ© municipal et national de Cher- bourg Ă  l'AssemblĂ©e nationale imprimĂ©, 12 aoĂ»t 1789. — Copie de la dĂ©libĂ©ration de l'hĂŽtel de ville de Gran- ville, 23 novembre 1789. — RĂ©futation de l'imprimĂ© ayant pour titre Obser- vations sur le chef -lieu du dĂ©partement de Cotentin », par Vieillard imprimĂ©, 19 dĂ©cembre 1789. \\\l\ ARCHIVES NATIONALES Div1,u10-,;il. Extrait du procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s du Cotentin copie, 24 dĂ©cembre 1789 formation d'un septiĂšme district. Cf. Div,,is l-;{. RĂ©clamation de PerrĂ©e-Duhamel pour Granville, 2 janvier 1790 ; requĂȘte de Couraye-Duparc pour Granville, 3 janvier 1790. — .MĂ©moire de Valognes au ComitĂ© de constitution contre rĂ©tablissement d'un district Ă  Cherbourg, 7 janvier 1790. — Addition Ă  la rĂ©clamation de PerrĂ©e-Duhamel, 11 jan- vier 1790. — Lettre de Couraye-Duparc, 21 janvier 1790. RĂ©clamation de Granville contre le projet de division de la Basse-Normandie, arrĂȘtĂ© par les dĂ©putĂ©s de cette province imprimĂ© s. d.. Adresse de la garde nationale de Valognes Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 11 mars 1790. Cahier de dolĂ©ances de la Haye du Puits, 1er mars 1789, avec lettre d'envoi de Regnault de Bretel, en septembre 1789. RequĂȘte de la municipalitĂ© de Saint-Fraguaire au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 25 avril 1790. Lettre de Regnault de Bretel Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 18 juin 1790. — RequĂȘte de la municipalitĂ© de Vezins Ă  l'AssemblĂ©e nationale, aoĂ»t 1790. RequĂȘte de la municipalitĂ© de Ducey contre forma- tion vicieuse de son canton s. d.. — Adresse de Saint-Sauveur-le-Vicomte et paroisses voisines Ă  l'AssemblĂ©e nationale s. d.. Cf. Divbis27^. Divl,is12-Vl. RĂ©clamation de la municipalitĂ© de Saint - Pierre - du-Regard au ComitĂ© de constitution, 19 novem- bre 1790 pour sa rĂ©union au Calvados ; lettre du maire de CondĂ© au ComitĂ© de constitution s. d., mĂȘme objet. — MĂ©moire des propriĂ©taires fonciers de Saint-Pierre-du- Regard au ComitĂ© de constitution, 16 janvier 1791. Div,,is21,-S. RequĂȘte de CondĂ©-sur-Noireau Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 14 fĂ©vrier 1790. Divbis21{{M. RequĂȘte d'ĂŻsigny Ă  l'AssemblĂ©e nationale, jan- vier 1790. ARCHIVES NATIONALES XXXV Div,,is213-8. Supplique du maire de Croissanville Ă  Gossin, mem- bre du ComitĂ© de constitution, 6 juin 1790. Divbis21330. Observations soumises par la Commission inter- mĂ©diaire provinciale de Caen Ă  l'AssemblĂ©e na- tionale, s. d. pour obtenir un tribunal supĂ©rieur Ă  Caen. Divbisi27;nw. RequĂȘte de Carentan Ă  l'AssemblĂ©e nationale, novembre 1789 pour ĂȘtre chef-lieu de dĂ©parte- ment. — RequĂȘte des habitants de la Lande-d'Airou, 6 dĂ©- cembre 1789. — RequĂȘte des habitants de Tribehou et Saint-Mar- tin-des-Champs, janvier 1790. RemercĂźments de Carentan Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 30 janvier 1790. — Lettres des revendeurs de sel blanc de la Haye du Puits et de PĂ©riers Ă  Lesage, receveur principal de Carentan, 15 et 17 fĂ©vrier 1790. — Remontrances de la commune de PĂ©riers Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 19 juillet 1790. — MĂ©moire des dĂ©putĂ©s de la Haye du Puits Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 25 juillet 1790. Divbis 27394. Plan du Haut - Cotentin divisĂ© par cantons de 36 lieues carrĂ©es, 26 dĂ©cembre 1789 en faveur de la Haye du Puits. — MĂ©moire de Regnault de Rretel pour la Haye du Puits, 26 dĂ©cembre 1789. — Lettre de Regnault de Rretel Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 7 juin 1790. — MĂ©moires de Granville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 31 mars, 4 aoĂ»t 1790, accompagnĂ©s des dĂ©libĂ©- rations d'une trentaine de paroisses, prises du 31 dĂ©cembre 1789 au 3 janvier 1790. — Adresse de Saint-Sauveur-le-Vicomte Ă  l'Assem- blĂ©e nationale s. d.. — Carte topographique des villes, bourgs et paroisses qui relĂšvent confusĂ©ment des bailliages de Va- lognes et de Saint-Sauveur-le- Vicomte s. d.. — Carte de la presqu'Ăźle de Cotentin comprenant les ‱ districts de Cherbourg, Valognes, Saint-Sauveur- le-Vicomte, portion des districts de Carentan et PĂ©riers s. d.. XXXVI ARCHIVÉS NATIONALES Divhis 44 . Tableaux de population de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en 1787, dressĂ©s par bailliages et Ă©lections 13 ta- bleaux. Divbis 55. Liste des premiers noms donnĂ©s aux 83 dĂ©parte- ments par le ComitĂ© de constitution. Div,is 60 . Instruction sur la formation de l'assemblĂ©e du dĂ©par- tement du Calvados, par les quatre commissaires du roi imprimĂ©, 31 mai 1790. Div1is 92A. RĂ©pertoire des dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale constituante, concernant la division de la France en dĂ©partements, districts, cantons et munici- palitĂ©s leurs circonscriptions, la fixation des chefs-lieux et le placement des autoritĂ©s admi- nistratives et judiciaires, la rĂ©union des municipa- litĂ©s et paroisses, du 17 juin 1789 au 30 septem- bre 1791. Dvi Papiers du ComitĂ© des finances. Cette sous-sĂ©rie contient dans quatre cartons, 23 Calvados, 38 Manche, 43 et 44 Orne, les documents relatifs Ă  l'assiette et Ă  la perception des impĂŽts dans ces trois dĂ©partements. J'y emprunte les piĂšces suivantes Dvi 24314. Lettre des officiers municipaux de Sommervieu, Ă©lection de Bayeux, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 31 mai 1790 rĂ©clamation relative aux impositions. — MĂ©moire de la paroisse de Rye relativement Ă  plu- sieurs difficultĂ©s sur la rĂ©partition de l'imposition des ci-devant privilĂ©giĂ©s, 21 juin 1790. RĂ©clamation du chevalier de Vaudreuil contre la municipalitĂ© de CampandrĂ©, 26 mai 1790. Dvi 24345. Lettre des officiers municipaux de Rouffigny, Ă©lection d'Avranches, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 23 fĂ©vrier 1790 demande d'instructions sur la rĂ©partition des impositions. Lettre du curĂ© de Chouains Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 4 aoĂ»t 1790 dĂ©nonciation contre la municipalitĂ©. — Lettre de l'abbĂ© de Jumilly, ex-prĂ©sident du ComitĂ© national de Caen, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 13 avril 1790 rĂ©clamation contre la lourdeur de lĂ  taxe reprĂ©sentative de la corvĂ©e imposĂ©e Ă  la ville de Caen. ARCHIVES NATIONALES XXXVII Dvi 24315. MĂ©moire de la municipalitĂ© de Margray, Ă©lection de Vire, 23 fĂ©vrier 1790 plainte contre la lourdeur des impositions. — MĂ©moire de la municipalitĂ© de Pontfarcy, Ă©lection de Vire, 16 fĂ©vrier 1790 mĂȘme objet. MĂ©moire de Cairon de la Varende, d'Amblie, 18 juil- let 1790 plainte contre l'imposition des ci-devant privilĂ©giĂ©s. Dvi 24316. MĂ©moire de la municipalitĂ© de CondĂ©-sur-Noireau, fin mars 1790 demande d'une rĂ©duction d'impĂŽt. A l'appui de sa requĂȘte, elle a joint des lettres de Lamy, dĂ©putĂ© du bailliage de Caen, et un exem- plaire imprimĂ© du procĂšs-verbal de la formation de la confĂ©dĂ©ration de CondĂ© du 26 aoĂ»t 1789, publiĂ© Ă  Caen, Chalopin, 1789. — MĂ©moire des marchands aubergistes de la ville et faubourgs de Caen, 4 aoĂ»t 1790 plaintes contre la duretĂ© de l'impĂŽt. — Lettre d'Aveline, notaire et syndic de la municipalitĂ© de Caumont, Ă©lection de Bayeux, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 6 fĂ©vrier 1790 plainte de 5 paroisses rurales contre le despotisme des villes. — Plainte anonyme des habitants, laboureurs, fermiers et exploitants des communautĂ©s de campagne de la Basse-Normandie Ă  NN. SS. de l'AssemblĂ©e nationale, 10 fĂ©vrier 1790 plaintes contre l'ins- truction de la Commission intermĂ©diaire de Caen du 19 janvier 1790. — Lettre de Mauduit, prĂ©sident du ComitĂ© national de Vire Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 9 dĂ©cembre 1789 plaintes contre l'exĂ©cution frauduleuse du dĂ©cret relatif Ă  l'imposition des ci-devant privi- lĂ©giĂ©s. Dvi 24317. RequĂȘte des employĂ©s de l'intendance de Caen Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 31 dĂ©cembre 1789 deman- dent Ă  ĂȘtre placĂ©s dans les bureaux de l'adminis- tration nouvelle. — Lettre de LangelĂ©-Duperrier, de Colleville prĂšs Bayeux, au ComitĂ© des finances, 8 aoĂ»t 1790 demande d'une manufacture pour la jeunesse. — RequĂȘte de Boutrais, marchand grainetier Ă  Caen, au ComitĂ© des finances, 16 fĂ©vrier 1791 demande WXYlii ARCHIVES NATIONALES d'indemnitĂ© pour le pillage de son magasin dans l'Ă©meute du 24 avril 1789, dossier de 17 piĂšces. Dvi 24{8. Lettre des habitants les plus notables et les plus imposĂ©s de Bricqueville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 19 fĂ©vrier 1790 protestation contre les irrĂ©gula- ritĂ©s de l'Ă©lection municipale. Dvi 24319, Lettre de Louvet, docteur-mĂ©decin Ă  Isigny, Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 3 octobre 1789 demande de travaux pour le soulagement des malheureux. Dvi 24i-°. RequĂȘte de Boislandry et Bougon-Longrais, dĂ©putĂ©s extraordinaires de la ville de Caen, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 20 mai 1790 demande d'autorisation d'un emprunt de 50,000 livres. Dvi 38i45. Lettre des officiers municipaux de Baubigny Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 30 mars 1790 demande d'une rĂ©duction d'impĂŽt. Lettre des officiers municipaux de Saint-Pierre- Eglise Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 12 mars 1790 plainte contre l'Instruction de la Commission in- termĂ©diaire provinciale de Caen du 19 janvier 1790, avec exemplaire imprimĂ© de cette Instruction. — Lettre de Chauvel, notaire Ă  la Lande-d'Airou, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 6 juin 1790 sur l'abus de la contrebande. — Lettre de Bernard, vice-prĂ©sident du ComitĂ© national de Saint-LĂŽ, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 25 novem- bre 1789, accompagnĂ©e d'une dĂ©libĂ©ration de ce ComitĂ© du 23 novembre sur le changement appor- tĂ© Ă  la rĂ©gie des droits d'aides. — Lettre des officiers municipaux de Tinchebrai Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 12 mars 1790 plaintes contre la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, avec exemplaire imprimĂ© de l'Instruction du 19 janvier 1790. — Lettre de Payen de Chavoy, membre du Bureau intermĂ©diaire d'Avranches Ă  l'AssemblĂ©e natio^ nale, 3 janvier 1790 sur l'assiette des impositions. Plainte de 16 paroisses de l'Ă©lection de Valognes contre l'Instruction de la Commission intermĂ©- diaire provinciale de Caen du 19 janvier 1790, 30 mars 1790, avec un exemplaire imprimĂ© de cette Instruction. ARCHIVES NATIONALES XXXIX Dvi 38ii0. Lettre des officiers municipaux de Cherbourg Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 12 juin 1790 demande d'autorisation d'un octroi sur les boissons. Dvi 38;/7. Lettre des officiers municipaux Ă  Tourla ville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 7 avril 1790 protestation contre les insinuations de PomiĂšs, commissaire de la Nation, accompagnĂ©e d'une proclamation de la municipalitĂ© contre la fraude, du 28 mars 1790 placard imprimĂ©. Dvi 38r,/'8. Proclamation de la municipalitĂ© de Cherbourg rela- tive Ă  la perception des droits, 28 fĂ©vrier 1790 imprimĂ©. — MĂ©moire pour les habitants de Cherbourg contre la rĂ©gie gĂ©nĂ©rale des droits d'aides s. d.. Dvi 38549. Lettre de Leconte, maire de la Bonneville, Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 10 avril 1790 signale l'Ă©tat misĂ©- rable du pays. — Extrait d'une dĂ©libĂ©ration du Conseil gĂ©nĂ©ral de Saint-LĂŽ, du 25 fĂ©vrier 1790 contre les exigences excessives du directeur des aides. Dvi 38350. Lettre de Bucaille, maire de Brevands, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 12 mai 1790 sur la nouvelle Ă©lection de la municipalitĂ©. Liste des officiers municipaux de Gatteville Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 22 mars 1790 plaintes contre l'Instruction de la Commission intermĂ©diaire provinciale du 19 janvier 1790. — Lettre des officiers municipaux de Tocqueville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 14 mars 1790 mĂȘme objet. Lettre des officiers municipaux de Canteloup Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 18 mars 1790 mĂȘme objet. Dvi 38iy' . Lettre de Lefauqueux, greffier de la subdĂ©lĂ©gation de Saint-LĂŽ, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 2 juillet 1790 demande de secours. Dvi 3833i. Lettres Ă©crites Ă  l'AssemblĂ©e nationale au sujet de la contribution patriotique, par DesaunĂšs, de Caen, 1er avril 1790 ; Lehardy, de Caen, 2 avril 1790 ; Delaville, mĂ©decin de l'hĂŽpital des travaux de la rade de Cherbourg, 28 dĂ©cembre 1789 ; de Morel, avocat Ă  Carentan, 18 juin 1790. Dvi 43. Lettre de Guillouet, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Jinchebrai, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 17 fĂ©vrier 1790 XL ARCHIVES NATIONALES sur les nouvelles exigences des curĂ©s pour les dĂźmes et les pailles. Dvi 64. Etals de situation des finances de la France, de l'Ă©ten- due, de la population et des contributions de chaque gĂ©nĂ©ralitĂ© du royaume en 1788. Dxi Papiers du ComitĂ© de liquidation. Cette sous-sĂ©rie ne m'a fourni de renseignements que sur un point Dxi 29. Lettres et mĂ©moires relatifs Ă  l'indemnitĂ© accordĂ©e Ă  Bellissent, nĂ©gociant Ă  Caen, pour le pillage de son magasin de grains dans l'Ă©meute du 23 avril 1789. Dxm Papiers du ComitĂ© d'Agriculture et de Commerce Dxm 4. Adresse des fermiers en gĂ©nĂ©ral du Cotentin Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, s. d. 1790, 2 piĂšces. Dxiv Papiers du ComitĂ© des droits fĂ©odaux, comprend douze cartons, classĂ©s par ordre alphabĂ©tique de dĂ©partements. Trois d'entre eux renferment d'importants documents relatifs Ă  l'Ă©- poque Ă©tudiĂ©e dans ce travail, Ă  savoir Dxiv 213 pour le Calvados, 548 pour la Manche, 8 pour l'Orne. Dxiv2l* Cabourg. DĂ©tails importants et d'un intĂ©rĂȘt marquant pour l'utilitĂ© publique, en ce qui touche et la vie la tranquillitĂ© de toutes les classes de citoyens dans les campagnes, 2 juin 1790 mĂ©moire sur les dunes de Cabourg, par le comte de Persan, contre les habi- tants. — Landelles. Lettre de Mireaume-Deslandes au ComitĂ© des droits fĂ©odaux, 21 mars 1790. — Rots. Lettre des officiers municipaux de Rots au prĂ©si- dent de l'AssemblĂ©e nationale, 23 fĂ©vrier 1790 contre les usurpations de l'abbaye Saint-Etienne de Caen. — Lettre de Cotelle, avocat au bailliage de Vire, 13 octo- bre sur les dĂźmes infĂ©odĂ©es. Dxiv 5''8 Agon. RequĂȘte des habitants Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 16 janvier 1790 sur l'usurpation de biens commu- naux par le seigneur. — Avranches. Lettre de Gauquelin, prĂȘtre, au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 18 aoĂ»t 1789 sur l'usur- pation des landes de Pontorson par le seigneur. ARCHIVES NATIONALES XLI Dxiv5''8 BrĂ©cey. Plaintes des habitants Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 28 mai 1790 sur l'abus et l'iniquitĂ© des redevances seigneuriales. — Bricquebec. Plaintes des habitants de Bricquebec, des Perques, de Quettetot et de Surtainville Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 20 septembre 1789 contre l'inter- diction par les seigneurs des droits d'usage dans la forĂȘt. — Carneville. Plaintes des habitants de Gonneville et Carneville, 30 mai 1790 contre les vexations du seigneur. — La Chapelle-Enjuger. Lettre de Dagobert, major des chevaliers royaux du DauphinĂ©, au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 26 fĂ©vrier 1790 contre les vexations du seigneur. — Coutances. Lettre des officiers municipaux Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 15 mars 1790 sur le droit de havage. — Gavray . Lettre d' Hervieu, avocat Ă  Gavray , Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 14 fĂ©vrier 1790 sur le droit de banalitĂ©. — Mesnil-Amant. Lettre de Cabaret, avocat Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 27 aoĂ»t 1790 sur le droit de pĂȘche. HautevilĂźe-sur-Mer. RĂ©clamations des habitants Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 5 aoĂ»t 1790 contre l'usur- pation d'un marais par le seigneur. — La Haye-du-Puits. Lettre de Regnault de Bretel Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 2 mai 1790 sur le rachat des rentes seigneuriales. — Isigny, prĂšs Mortain. Lettre de Godard Ă  l'AssemblĂ©e nationale, aoĂ»t 1790 sur un droit Ă  la foire Saint- Mathieu. — RequĂȘte des habitants de Moyon, Tessy, Villebaudon, Mesnil-Opac, Beaucoudrai, Mesnil-Hermant, Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 17 fĂ©vrier 1790 contre les vexa- tions des agents du prince de Monaco. — Neufmesnil. MĂ©moire rĂ©digĂ© par Lesens, mars 1790, dĂ©bats avec paroisses voisines. — Torigni. Lettre de DechevriĂšre Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 4 dĂ©cembre 1789 refus gĂ©nĂ©ral du paiement des droits seigneuriaux. — Valognes. Lettre de Hubert, procureur de la maĂźtrise des eaux et forets, 21 novembre 1789 sur les droits de treiziĂšme. \ ARCHIVES NATIONALES Dxiv 8 Tinchebrai. Lettre de Mme Duchatel, veuve de Fierval, au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 28 aoĂ»t 1791 sur refus de paiement des rentes par ses vassaux. Dxxix Papiers du ComitĂ© des rapports. Cette sous-sĂ©rie com- prend 101 cartons, classĂ©s par ordre de dĂ©partements 1 Ă  16 ; par ordre alphabĂ©tique des lieux 16 Ă  84, et des personnes 86 Ă  92. On y trouve d'assez nombreuses piĂšces relatives aux dĂ©buts de la RĂ©volution dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen Dxxix 8. Copie du registre destinĂ© pour recevoir les plaintes et griefs des citoyens de Granville contre M. de PrĂ©- fort, commandant du roi Ă  Granville, ouvert le 19 juillet 1790. MĂ©moire Ă  consulter pour le sieur de PrĂ©fort, comman- dant Ă  Granville. — Lettre de la municipalitĂ© de Granville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 4 octobre 1790 plaintes contre les mĂ©- faits de PrĂ©fort. Dxxix 18. Lettre de la municipalitĂ© et du ComitĂ© rĂ©unis d' Avran- ches Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 26 dĂ©cembre 1789 sur l'abaissement nĂ©cessaire du prix du sel blanc dans l'Avranchin. Extrait du registre des dĂ©libĂ©rations d'Avranches, 22 dĂ©cembre 1789 relatif au mĂȘme objet. Dxxix 29. Lettre du marquis d'Oilliamson au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 4 aoĂ»t 1789 sur l'incendie de son chartrier. — Lettre d'un bourgeois de Caen au prĂ©sident de l'As- semblĂ©e nationale, 7 octobre 1789 sur l'insubordi- nation des volontaires nationaux. Plaintes de tous les honnĂȘtes citoyens de la ville de Caen » Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 18 dĂ©cembre 1789 protestation contre le service de garde que le ComitĂ© veut leur imposer. . — Lettre de Boyer, directeur des aides et octrois de Caen Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 31 juillet 1789 sur l'Ă©- meute du 20 juillet. Lettre du Directoire du Calvados Ă  de Lessart, 24 juil- let 1789 avec piĂšces relatives Ă  l'indemnisation de Bellissent, pour le pillage de ses grains dans l'Ă©meute de Caen, des 23-24 avril 1789. ARCHIVES NATIONALES XLIII Dxxix 29. Lettre de Signard d'OuffiĂšres et Bougon-Longrais, dĂ©putĂ©s extraordinaires de Caen, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 3 dĂ©cembre 1789 protestation contre un article du Journal gĂ©nĂ©ral de France », du 19 no- vembre, injurieux pour Caen. Lettre du comte de Vassy au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 27 juillet 1789 sur l'abandon forcĂ© de ses droits fĂ©odaux. Lettre de la femme Sosson Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 21 octobre 1789 relative au meurtre de Belzunce. — Lettre de Guilbourt, ancien juge consul de Caen, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 23 novembre 1789 contre la composition dĂ©mocratique des assemblĂ©es pa- roissiales. — Etat, en deux tableaux, des signataires de l'assemblĂ©e de la paroisse Notre-Dame, du 18 novembre 1789, et des non signataires envoi de Guilbourt relatif au mĂȘme objet. — Lettre du lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen, DuperrĂ© de Lisle, au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 16 octobre 1789 contre l'anarchie mu- nicipale. — Lettre du mĂȘme, mĂȘme date, sur l'impuissance du ComitĂ© national de Caen. — Lettre des principaux citoyens de Caen Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 27 octobre 1789 sur la situation trou- blĂ©e de cette ville. ‱— - MĂ©moire justificatif, par du Belloys, avocat, dĂ©tenu au chĂąteau de Caen, ms. autographe, 28 p. sur le meurtre de Belzunce, avec lettre d'envoi de du Belloys au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 1er novembre 1789. — PrĂ©cis de ce qui s'est passĂ© Ă  Caen au ComitĂ©, les 11 et 12 aoĂ»t 1789, 8 p. ms., avec lettre d'envoi par le ComitĂ© deCaenĂ l'AssemblĂ©enationale, 19 aoĂ»t 1789, - — Avis important d'un citoyen de Caen Ă  ses conci- toyens pour la rĂ©formation de leur ComitĂ© et la perfection de leur milice nationale, par Brion des Parcs fils, avec lettre d'envoi Ă  l'AssemblĂ©e natio- nale, 7 novembre 1789. Pxxix 30. Extraits des dĂ©libĂ©rations du Conseil municipal de Carentan, des 25, 27 et 30 mai et du corps des NATIONALES volontaires nationaux, du 27 mai, avec lettre d'envoi de la municipalitĂ©, du 3 juin 1790 sur l'Ă©meute de Carentan, du 17 mai 1790. Dxxix 32. Lettre de Garantot, ancien maire et subdĂ©lĂ©guĂ© de Cherbourg, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, avec l'Ă©tat des piĂšces qui ont pu ĂȘtre retrouvĂ©es chez M. de Garantot aprĂšs le sac de sa maison et jointes Ă  son adresse, 6 fĂ©vrier 1790. Lettres nombreuses de l'intendant de Launay et de Garantot, relatives Ă  l'approvisionnement de Cherbourg, de mars Ă  juillet 1789. PrĂ©cis de ce qui s'est passĂ© Ă  Cherbourg depuis le 21 juillet jusqu'au 2 aoĂ»t 1789, avec le procĂšs et le jugement des brigands sĂ©ditieux qui ont portĂ© la dĂ©solation et la terreur dans cette ville. Cherbourg, imprimerie Clamorgan, 1789, 28 p. Jugement prĂ©vĂŽtal du 31 juillet 1789 placard imprimĂ© Compte de vente et produit net des divers envois de grains faits Ă  Garantot par l'AssemblĂ©e nationale. Lettre des officiers municipaux de Cherbourg Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 25 dĂ©cembre 1789 sur la contre- bande. Extrait du registre des dĂ©libĂ©rations de l'hĂŽtel de ville de Cherbourg, du 21 juillet au 6 aoĂ»t 1789, avec lettre d'envoi des officiers municipaux Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 6 aoĂ»t 1789 sur les troubles de Cherbourg. Copie de l'adresse de la SociĂ©tĂ© des amis de la Consti- tution de Cherbourg au corps municipal de cette ville, 19 juillet 1790 et procĂšs- verbal de la presta- tion du serment fĂ©dĂ©ral du 14 juillet 1790 Ă  Cher- bourg, avec lettre d'envoi des officiers municipaux Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 25 juillet 1790 sur les illuminations du 14 juillet. Dxxix 33. Lettre de Gourjon, pasteur de Monchamps, Ă  l'abbĂ© Goutte, vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 28 mai 1790 contre le fanatisme des prĂȘtres catho- liques de sa rĂ©gion. Dxxix 34. Lettre des officiers de la milice nationale de Cou- tances Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 26 juin 1790, et rĂ©ponses du ComitĂ© des rapports, 2 juillet et 2 aoĂ»t 1790 sur la destitution d'un garde national, notable de Coutances. ARCHIVES NATIONALES XLV Dxxix36. Adresse de SauvĂ©, maire de Ducey, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 31 janvier 1790, accompagnĂ© d'un procĂšs-verbal de dĂ©libĂ©ration des citoyens actifs de Ducey contre une accusation de malversation dont il est l'objet. Dxxix39. Lettre de GauchĂ©-Dumeslais, procureur du roi de la maĂźtrise des eaux et forĂȘts de Caen, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 11 dĂ©cembre 1789 sur les dĂ©vastations des bois nationaux. ProcĂšs-verbal d'un sergent de la maĂźtrise des eaux et forĂȘts, 3 dĂ©cembre 1789 mĂȘme objet. ProcĂšs-verbal du mĂȘme, 4 dĂ©cembre 1789 mĂȘme objet. Dxxix40. RĂ©clamation Ă  l'AssemblĂ©e nationale par les arma- teurs, capitaines, officiers de navires, nĂ©gociants, fabricants et marchands de Granville contre l'arrĂȘtĂ© du 2 dĂ©cembre 1789, pris contre eux par le soi- disant ComitĂ© national. Lettre de Couraye-Duparc, maire et ancien subdĂ©lĂ©guĂ© de Granville, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 7 septem- bre 1789 sur la formation du ComitĂ© de Granville. — Lettre des officiers municipaux de Granville Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 19 juillet 1790 sur le mĂ©contente- ment causĂ© par le retour de PrĂ©fort, commandant du roi. — Lettre de Poulain de Boutancourt aux officiers muni- cipaux de Granville, 8 mai 1790 conflit entre Gran- ville et Saint-Nicolas. Dxxix 58. Lettre des officiers municipaux du Mont-Saint-Michel Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 30 juin 1790 sur la rĂ©- pression de la contrebande. Dxxix 71. Adresse du ComitĂ© national de Saint-LĂŽ Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 18 novembre 1789 sur un dĂ©lit relatif aux subsistances. PĂ©tition de Leduc, citoyen de Saint-LĂŽ Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 6 janvier 1790 relative au service de la garde nationale. Dxxix78. Lettre de La FilanchĂšre, contrĂŽleur des vingtiĂšmes de l'Ă©lection de Mortain, aux dĂ©putĂ©s des Etats gĂ©nĂ©raux, 1er aoĂ»t 1790 sur son exclusion de Tinchebrai. — Lettre du mĂȘme au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 15 septembre 1789 mĂȘme objet. \LM ARCHIVES NATIONALES Dxxix78. Lettre de la municipalitĂ© de Tinchebrai Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 23 dĂ©cembre 1789 long exposĂ© de griefs contre La FilanchĂšre, contrĂŽleur des vingtiĂšmes. D XXIX 81. Adresse des officiers municipaux de Valognes Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 22 j uillet 1789 adhĂ©sion Ă  ses travaux. — Lettre de Pernet-Desbordes, contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des aides de Cherbourg Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 16 mars 1790 sur le manque d'autoritĂ© des employĂ©s. Lettre des officiers municipaux de Cherbourg Ă  l'As- semblĂ©e nationale, 20 mars 1790 plaintes contre la dĂ©livrance de contrebandiers par les gardes nationaux de Valognes. — ProcĂšs-verbal du 7 dĂ©cembre 1789 relatif Ă  la saisie de 7 sacs de sel blanc et Ă  la dĂ©livrance de neuf faux-sauniers par les habitants de Valognes. — ProcĂšs-verbal du 7 mars 1790 relatif Ă  la dĂ©livrance de deux contrebandiers de tabac par la garde nationale de Valognes. — Lettre des officiers municipaux de Valognes Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 16 avril 1790 protestation contre les accusations calomniatrices de Cherbourg. — Lettre des officiers municipaux de Valognes Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, s. d., envoi d'une dĂ©libĂ©ration de l'hĂŽtel de ville, du 9 mars 1790, sur l'insubordi- nation de la garde nationale et demande d'une rĂ©glementation gĂ©nĂ©rale. Dxxix 83. Adresse des municipalitĂ©s de Saultchevreuil, Ville- dieu et Saint-Pierre-du-Tronchet Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 26 mai 1790 adhĂ©sion Ă  ses dĂ©crets ; rĂ©cit d'une saisie de tabac. Dxxix 84. Lettre de Duboscq, Brouard, Cailly et Mauduit, com- missaires de la garde nationale de Vire Ă  l'Assem- blĂ©e nationale, 15 aoĂ»t 1790 rĂ©cit d'un attentat dirigĂ© contre le comte de PontĂ©coulant Ă  l'assem- blĂ©e Ă©lectorale de Vire, 7 juillet. Dxxix 91. Lettre de RouhiĂšre de Fontenelle, de Cherbourg, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 11 novembre 1789 au sujet de sa destitution comme aide-major de la milice nationale. Lettre de Viel, fabricant de bas au mĂ©tier Ă  Caen, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 18 novembre 1789 plaintes contre la libre circulation des grains. ARCHIVES NATIONALES xLVif Dxxixbis Papiers du ComitĂ© des recherches, comprend les lettres, mĂ©moires, procĂšs-verbaux et dĂ©libĂ©rations des munici- palitĂ©s, les dĂ©nonciations concernant les troubles dans les dĂ©par- tements. J'y ai relevĂ© les documents ci-aprĂšs Dxxix1^ 2*4 Dxxix'^333, Dxxixbis 315 Dxxixhis 4',s, Dxxixbis 4i/., du dĂ©partement d'Alençon Orne, dĂ©posĂ© le 24 mars 1790. SERIE W Tribunal rĂ©volutionnaire W 294-°. Dossier de la Roque, seigneur de Cahan, ancien subdĂ©- lĂ©guĂ© de Mortain. W 296-47. Dossier de Gabriel de Cussy, ancien dĂ©putĂ© du bail- liage de Caen aux Etats gĂ©nĂ©raux, puis conven- tionnel. W 3406-1. Dossier de Lacour, comte de Balleroy, ancien procu- reur-syndic provincial de Caen. ARCHIVES DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES SÉRIE AD BibliothĂšque administrative J'y ai particuliĂšrement utilisĂ© les sous-sĂ©ries suivantes ADi 60. RĂ©gime administratif et politique. ADxvi, 27, 49 et 56. Histoire des dĂ©partements. Les piĂšces ou brochures consultĂ©es sont mentionnĂ©es dans la partie de cette notice consacrĂ©e Ă  la bibliographie des imprimĂ©s. IL — ARCHIVES DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES L'administration de la province de Normandie relevant du secrĂ©tariat des affaires Ă©trangĂšres Ă  la fin de l'Ancien rĂ©gime jusqu'en 1788, les archives du ministĂšre actuel des affaires Ă©trangĂšres contiennent quelques documents relatifs au dĂ©but de la pĂ©riode qui fait l'objet de cette Ă©tude. Ils sont renfermĂ©s dans le fonds France, Affaires intĂ©rieures, et dans celui de Frange, Commerce lK J'y ai consultĂ© France. Affaires intĂ©rieures, 1401. Registre, piĂšce 29. Liste des notables composant l'assemblĂ©e des notables de 1787, parta- gĂ©e en 7 bureaux. Versailles. Imprimerie D. Pierres, 1787. Le comte de Vendceuvre, maire de Caen, y figure comme 16e mem- bre sur 19 du 7e bureau, prĂ©sidĂ© par le duc de PenthiĂšvre. Ici., 1403. Registre, piĂšce 53. Rapport du 7e bureau sur le MĂ©moire de GalonnĂ© relatif aux AssemblĂ©es provinciales. France. Commerce, 2006. MĂ©moires et documents, 1745- 1820, 46 piĂšces en un volume in-folio de 412 feuillets, piĂšce 35. Observations de la Chambre de commerce de Normandie sur le traitĂ© de commerce entre la France et l'Angleterre, fol0 292-323. IbicL, 2006, piĂšce 44. MĂ©moire d'Anquetil rĂ©sumant 4 bro- chures de polĂ©mique relatives Ă  ce traitĂ© de commerce, parues en 1788. 1 Inventaire sommaire des Archives du DĂ©partement des Affaires EtrangĂšres. MĂ©moi- res et Documents. France. Paris, Imprimerie Nationale, 1883. Inventaire supplĂ©men- taire. — Dans cette collection, le fonds France. Affaires intĂ©rieures, occupe les articles 744 Ă  1415, et le fonds France, Commerce, les articles 1984 Ă  2020. — Le fonds intitulĂ© Petits fonds provinces, articles 1416 Ă  1768, ne contient pour la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, aux articles 1662-1653 et 1762, que dos document-; antĂ©rieurs nu 26 aoĂ»t 1786. dont je n'ai pas eu Ă  tirer parti, LVI ARCHIVES DEPARTEMENTALES France. Commerce, 2013. MĂ©moires et documents, 1786-1829, 49 piĂšces en un volume in-folio de 374 feuillets, piĂšce 19. Plaintes des officiers municipaux de Granville, adressĂ©e au Roi et Ă  NN. SS. de son Conseil, contre le traitĂ© de commerce de 1786. IbicL, piĂšce 25. Lettre d'envoi des observations de la Chambre de commerce de Normandie au baron de Breteuil, par les syndics de cette Chambre, 15 octobre 1787 original. Ibid., piĂšce 26. Extrait des observations de la Chambre de com- merce, pour ĂȘtre placĂ© sous les yeux du roi. Ibid., piĂšce 27. Lettre de remercĂźments de l'intendant de Rouen, de Maussion, Ă  Breteuil, au nom de la Chambre de commerce de Normandie, 19 novembre 1787. TH. — ARCHIVES DÉPARTEMENTALES 1° Archives dĂ©partementales du Calvados J'y ai utilisĂ© de fort nombreux documents de la sĂ©rie C et accessoirement des sĂ©ries B, E, F et L. La sĂ©rie C compte prĂšs de 13,000 articles-1. Elle se compose des fonds de l'ancienne intendance de Caen et de ses subdĂ©lĂ©- gations, C 1-6957, C 9446-9565, et de la Commission intermĂ©- diaire provinciale de Basse-Normandie, C 7610-8578. L'Ă©tat de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen Ă  la fin de l'ancien rĂ©gime est exposĂ© d'aprĂšs C 267. Tableau nominatif des villes et communautĂ©s de la gĂ©nĂ©- ralitĂ© de Caen en 1787. C 269-292 ; 1056, 1070. MĂ©moires statistiques des intendants et des subdĂ©lĂ©guĂ©s au cours du XVIIIe siĂšcle. C 6379. Tableau du sol, des productions, du commerce et des impositions de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen par l'intendant Fontette, 1770. 1 La sĂ©rie c du Calvados comprend exactement l,243arliclcs d'inventaire imprime'1 en 4 volumes et 5 feuilles ; 8,122 articles d'inventaire rĂ©digĂ©, pouvant donner la matiĂšre de 7 volumes Ă  l'impression ; en outre, 1,525 registres et liasses fonds de l'enregistrement et des domaines, reprĂ©sentant environ 30 u/0 de la sĂ©rie Ă  clas- ser. Rapport de M. Besnier, archiviste dĂ© arlemental du Calvados, 1008, p. 274. — C'est Ă  la complaisance inĂ©puisable et aux savantes directions de M. Armand BĂ©net, ancien archiviste du Calvados, que je dois la connaissance de celle importante sĂ©rie C. A l'hommage de reconnaissance pie je lui rends ici, j'associe son aimable cl obligea ni successeur, M. Besnier. ARCHIVES DEPARTEMENTALES LVII C 151-190. Tableaux du mouvement de la population, 1773-1787. C 233. Tableau de l'administration de l'intendant Cordier de Launay, 1787-1790. C 6331. Tableau des dĂ©partements de l'intendance de Caen, 1769. C 201-228. Documents relatifs Ă  l'hĂŽtel de l'Intendance 1682- 1790. C 229-234 ; 6331-6332. Documents relatifs au personnel des bu- reaux de l'intendance. C 6880-6957; 9446-9565. Fonds des subdĂ©lĂ©gations Caen et Bayeux. Sur l'organisation de l'assemblĂ©e provinciale et l'Ă©bauche des assemblĂ©es d'Ă©lection chap. II, j'ai consultĂ© C 110. Edit concernant la formation et convocation des Assem- blĂ©es provinciales dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen im- primĂ©, 1787. C 6341-6343. RĂšglements, instructions et correspondance rela- tifs Ă  cet objet. La premiĂšre session de l'AssemblĂ©e provinciale et celles des assemblĂ©es d'Ă©lection de 1787 chap. III et IV, sont retracĂ©es d'aprĂšs les documents suivants C 7610-7618. ProcĂšs-verbaux des sĂ©ances, rapports et mĂ©moires de l'AssemblĂ©e provinciale, 1787. C 7643-7644. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e d'Ă©lection d'Avran- ches copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Boudent. C 7654. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Bayeux registre original. C 7663. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Caen copies collationnĂ©es par le secrĂ©- taire Hainguerlot. C 7689. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Caren- tan copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Duval. C 7698. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Coutan- ces copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Caillard. C 7705. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Mortain copies collationnĂ©es par le secrĂ©- taire Monnier. LYII1 ARCHIVES DEPARTEMENTALES C7711. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Saint-LĂŽ copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Vieillard. C7719. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Valognes co- pies collationnĂ©es par le greffier Duval. C 7725. Id. de l'assemblĂ©e d'Ă©lection de Vire registre original. L'Ă©tude du rĂ©gime municipal en 1787 et de la formation des municipalitĂ©s rurales de 1787 chap. V, s'est Ă©clairĂ©e des docu- ments suivants C 1049 . Edit concernant l'administration dans les villes et princi- paux bourgs delĂ  province de Normandie, juillet 1766. C 1050, 1051. Correspondance gĂ©nĂ©rale de 1692 Ă  1785. C 1058; 1061-1064; 7649. Correspondance relative Ă  l'adminis- tration municipale d'Avranches. C 1089-1095, 6478. Id. de Caen. C 1155-1157. Id. de Carentan. C 1168-1173. Id. de Coutances. C 1183-1186. Id. de Granville. C 1221, 6504, 7707. Id. de Mortain. C 1229, 1230. Id. de Saint-LĂŽ. C 1241, 1242, 7724. Id. de Cherbourg. C 1253-1257, 6507. Id. de Valognes. C 1277. Id. de Vire. C 6344. Incidents relatifs Ă  la formation des municipalitĂ©s rurales, 1787-1789. C 7680-7685. ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es Ă©lectorales des municipalitĂ©s de l'Ă©lection de Caen, 1787. C 7648. Tableaux de formation des assemblĂ©es municipales de l'Ă©lection d'Avranches. G 7662. Id. de l'Ă©lection de Bayeux. C 7697. Id. de l'Ă©lection de Carentan. C 7704. Id. de l'Ă©lection de Coutances. C 7710. Etat des assemblĂ©es municipales de Mortain et mĂ©- moire sur les assemblĂ©es municipales. C 7717. Tableau de formation des assemblĂ©es municipales de l'Ă©lection de Saint-LĂŽ. C 7731 . Id. de l'Ă©lection de Vire. L'activitĂ© de la Commission intermĂ©diaire provinciale, des bureaux intermĂ©diaires de dĂ©partement et des procureurs-syndics chap. VI, a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e d'aprĂšs ARCHIVES DEPARTEMENTALES LIX C 7619-7621. Compte-rendu de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Basse-Normandie, 1790 3 exem- plaires imprimĂ©s. C 7622, 7623. Deux registres de correspondance de la Commis- sion intermĂ©diaire provinciale 1° 10 fĂ©vrier- 7 mai 1788 ; 2° 21 juin-7 octobre 1788. C 7624, 7625. Deux registres de correspondance des procureurs- syndics provinciaux 1° 29 aoĂ»t 1787-4 juillet 1788 ; 2o 20 dĂ©cembre 1789-3 avril 1790. C 7626-7628. Lettres adressĂ©es Ă  la Commission intermĂ©diaire provinciale, 1787-1790. C 7729, 7730. Edits, dĂ©clarations et lettres patentes, 27 octobre 1789-25 juillet 1790. C 7778-8312. Documents relatifs aux impositions Impositions en gĂ©nĂ©ral, 7778-7790 ; tailles, 7790-7816 ; Ă©tats d'imposition de 1788 pour les Ă©lections de Caen et de Vire, 7816-9089 ; capitation, 8090-8155 ; contribution patriotique, 8156-8157 ; vingtiĂšmes, 8158-8178 ; impĂŽt territorial, 8179-8255 ; corvĂ©e, 8256-8312. C 8320-8517. Documents relatifs aux ponts et chaussĂ©es. C 3087-3088. Correspondance de Lefebvre, ingĂ©nieur en chef. C 7655. Registre des dĂ©libĂ©rations et arrĂȘtĂ©s du bureau intermĂ©diaire de Bayeux, 6 octobre 1787-7 aoĂ»t 1790. C 7726. Registre des dĂ©libĂ©rations du bureau intermĂ©- diaire de Vire, 18 fĂ©vrier 1788-30 juin 1790 avec lacune du 24 octobre 1788 au 21 novembre 1789. C 7657-7658. Deux registres de correspondance du bureau inter- mĂ©diaire de Bayeux, mars 1788-7 aoĂ»t 1790 *. C 7647-7649. Dossiers de correspondance du bureau intermĂ©- diaire d'Avranches. C 7661. Id. du bureau intermĂ©diaire de Bayeux. C 7666-7678. Id. du bureau intermĂ©diaire de Caen. C 7693-7696. Id. du bureau intermĂ©diaire de Carentan. C 7701-7703. Id. du bureau intermĂ©diaire de Coutances. 1 Les archives dĂ©partementales du Calvados viennent de rentrer en possession du registre des dĂ©libĂ©rations du bureau intermĂ©diaire du dĂ©partement de Caen, 24 janvier 1788-6 aoĂ»t 1790, qu'un libraire de Tours a revendu Ă  M. Besnier, archi- viste dĂ©partemental. Cette prĂ©cieuse restitution Ă©lĂšve de 5 Ă  6 le nombre des dĂ©par- tements de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen pour lesquels nous possĂ©dons la trace les dĂ©libĂ©- rations des bureaux intermĂ©diaires. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7664 ‱ LX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES C 7707-7709. Dossiers de correspondance du bureau intermĂš- de Mortain. C 7712-7716. Id. du bureau intermĂ©diaire de Saint-LĂŽ. C 7722-7724. Id. du bureau intermĂ©diaire de Valognes. C 7727-7730. Id. du bureau intermĂ©diaire de Vire. Sur les assemblĂ©es de dĂ©partement de 1788 et la campagne en faveur des Etats provinciaux de Normandie, j'ai consultĂ© C 7645. ProcĂšs-verbal des sĂ©ances de l'assemblĂ©e d'Avranches 3 cahiers, copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Boudent. C 7654. Id. de l'assemblĂ©e de Bayeux registre original. C 7664. Id. de l'assemblĂ©e de Caen 3 cahiers, copies collation- nĂ©es par le secrĂ©taire Hainguerlot. G 7690. Id. de l'assemblĂ©e de Carentan registre, copies colla- tionnĂ©es par le secrĂ©taire Duval. C 7700. Id. de l'assemblĂ©e de Coutances cahier, copie colla- tionnĂ©e par le secrĂ©taire Caillard. C 7707 . Id. de l'assemblĂ©e de Mortain copie collationnĂ©e par le secrĂ©taire Monnier. C 7112-7714. Id. de l'assemblĂ©e de Saint-LĂŽ 3 cahiers, copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Vieillard. G 7720, 7721. Id. de l'assemblĂ©e de Valognes 2 cahiers, copies collationnĂ©es par le secrĂ©taire Duval. C 7725 . Id. de l'assemblĂ©e de Vire registre original. C 7631 . Etats de Normandie. MĂ©moires et notices, 1788-1790. C 7632-7634. DĂ©clarations des paroisses de l'Ă©lection de Caen en faveur du rĂ©tablissement des Etats de Normandie septembre-novembre 1788. Les archives dĂ©partementales du Calvados renferment d'assez nombreux documents sur le mouvement Ă©lectoral, les Ă©lections et les cahiers des bailliages de Caen et de Coutances en 1789 chap. IX, X et XI. Ce sont, dans la sĂ©rie C C 6345. ArrĂȘts, instructions, correspondance gĂ©nĂ©rale relatifs Ă  la Convocation, 1788-1789. C 6346. Documents relatifs aux dĂ©penses des assemblĂ©es de bailliages. C 6348-6359. Documents relatifs Ă  la Convocation surtout rap- ports de subdĂ©lĂ©guĂ©s Ă  l'intendant pour Avran- ches 6318 ; Bayeux 6349 ; Caen 6350 ; Caren- ARCHIVES DEPARTEMENTALES EXI tan 6351 ; Cherbourg 6352 ; Coutances 6353 Granville 6354 ; Mortain 6355 ; Saint-LĂŽ 6356 Saint-Sauveur-le-Vicomte 6357 ; Valognes 6358 Vire 6359. La sĂ©rie B, non inventoriĂ©e, renferme le procĂšs-verbal et le cahier du clergĂ© du bailliage de Caen ; le cahier des pouvoirs et instructions de la noblesse ; le cahier d'observations et dolĂ©ances de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat de ce bailliage copies informes ; le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire des bailliages de Bayeux copie collationnĂ©e, signĂ©e du lieutenant gĂ©nĂ©ral, La Jumel- liĂšre, de Torigni copie collationnĂ©e par le greffier Dufresne, de Vire original signĂ© par tous les comparants avec le procĂšs-verbal original de l'assemblĂ©e du 5 mars 1789 ; les rĂ©flexions de MM. Le Canu et Laurent ; les protestations de Letellier, avocat Ă  Bayeux copies collationnĂ©es. Elle renferme aussi un certain nombre de cahiers paroissiaux ceux de 243 paroisses du bailliage de Fa- laise, 42 procĂšs-verbaux et 36 cahiers de dolĂ©ances du bailliage de Vire d. La sĂ©rie F fonds de Beaumont, contient, dans les papiers d'Eudes de la JumelliĂšre, une sĂ©rie de documents relatifs Ă  la convocation dans le bailliage de Bayeux, et notamment le cahier de dolĂ©ances de Villiers-le-Sec F 782. La sĂ©rie E famille de Vassy, non inventoriĂ©e, renferme une lettre intĂ©ressante du comte de Vassy, sur les Ă©lections aux Etats gĂ©nĂ©raux sans date $. Sur les troubles amenĂ©s par la disette des grains d'avril Ă  juillet 1789 chap. XII, j'ai consultĂ© C 2638-2641 ; 2663, 2665, 2670, 2674, 2675, 2679, 2684, 2685, 2688. Correspondance de l'intendant Cordier de Launay, relative Ă  l'approvisionnement des diverses villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. 1 J'ai consacrĂ© un article Ă  ces procĂšs-verbaux et cahiers, au lendemain de leur dĂ©couverte dans les greniers de la mairie de Vire, par M. A. BĂ©net. Voir La RĂ©vĂŽlu- lution française, tome XXXI, 1896, p. 300-346 et 414-426. 2 Ces archives contiennent aussi, dans un fonds tout rĂ©cemment acquis, relatif Ă  la famille de Savignac, une sĂ©rie de piĂšces trĂšs intĂ©ressantes sur les derniĂšres annĂ©es du rĂ©gime fĂ©odal dans le Bessin. et notamment des lettres de Leprestre, rĂ©gisseur du domaine de Meuvaines, au comte de Savignac, alors en rĂ©sidence Ă  Moissac, sur lea dĂ©buts de la RĂ©volution dans la Basse-Normandie, 1786-1790. LXII ARCHIVES DÉPARTEMENTALES C 6370. Rapport de Cordier de Launay sur l'Ă©meute de Cher- bourg, 28 mars 1790. F non inventoriĂ©. Registre de copies de lettres du directeur de la mine de Littry lettres relatives Ă  la grande peur, juillet 1789. Sur les milices urbaines antĂ©rieures aux milices nationales C 2105-2116. Sur la formation des municipalitĂ©s de 1790 chap. XIV C 1049. Lettres patentes et instructions de l'AssemblĂ©e nationale relatives Ă  la loi municipale du 14 dĂ©cembre 1789. C 7686-7688. ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es Ă©lectorales de 1790 Ă©lection de Caen. L non inventoriĂ©. Tableau de la formation des municipalitĂ©s du district de Bayeux et correspondance y relative. Sur la division de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en dĂ©partements, je n'ai trouvĂ© aux Archives dĂ©partementales du Calvados qu'un seul document, mais trĂšs important C 9. Carte originale de la division du dĂ©partement de Caen, signĂ©e par les dĂ©putĂ©s de ce dĂ©partement, le 25 fĂ©vrier 1790D. L'organisation administrative du dĂ©partement du Calvados et la liquidation des affaires relatives Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen font l'objet de nombreux documents de la sĂ©rie L, en trĂšs grande partie non inventoriĂ©e. En voici l'indication sommaire Registre des procĂšs-verbaux de la Commission du roi pour le dĂ©partement du Calvados, 29 mars-13 juillet 1790. Registre des ordonnances de cette Commission, 10 avril-11 juil- let 1790. Lettres-circulaires et expĂ©ditions de cette Commission, 29 mars- 13 juillet 1790. ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es primaires Ă©lectorales du Calvados et correspondance y relative. 1 C'est le double de la carie dĂ©posĂ©e au ComitĂ© de constitution et conservĂ©e aux Arch. nat., NN 78. Voir ci-dessus, p. u\. ARCHIVES DEPARTEMENTALES LXIII ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement du Cal- vados, 11-14 juin 1790. ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es Ă©lectorales des trois districts de Caen, Bayeux et Vire. ProcĂšs-verbal des arrĂȘtĂ©s de Messieurs les Commissaires des dĂ©partements de la Manche, du Calvados et de l'Orne, 3 octobre 1790-6 juin 1791. Lettres d'Esmangart, ancien intendant de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, Ă  Bayeux, procureur gĂ©nĂ©ral syndic du dĂ©partement du Calvados, 27 dĂ©cembre 1790 et 24 fĂ©vrier 1791. Lettre adressĂ©e au mĂȘme par Feydeau de Brou, ancien intendant de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, 12 janvier 1791. Tableau de partage entre les dĂ©partements du Calvados, de la Manche et de l'Orne des diverses espĂšces de fonds confiĂ©s Ă  l'administration de l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Nor- mandie ou de sa Commission intermĂ©diaire, conformĂ©ment au procĂšs-verbal signĂ© le 0 mars 1791. ProcĂšs-verbal dĂ©finitif de liquidation adressĂ© par les commissaires Ă  Roland, ministre de l'intĂ©rieur, 10 janvier 1793. La sĂ©rie C renferme Ă©galement deux liasses de documents rela- tifs au mĂȘme objet, l'un dans le fonds de l'intendance, et l'autre dans celui de la Commission intermĂ©diaire provinciale C 6334. Instructions relatives Ă  la remise des papiers adminis- tratifs par l'intendant de Caen aux Directoires de la Manche, du Calvados et de l'Orne, 8 juin-5 no- vembre 1790. C 7727. Instructions relatives Ă  la remise des papiers adminis- tratifs par la Commission intermĂ©diaire provinciale de Basse-Normandie aux Directoires de la Manche, du Calvados et de l'Orne. 2° Archives dĂ©partementales de la Manche *. J'ai eu recours Ă  trois sĂ©ries de ce dĂ©pĂŽt les sĂ©ries B, C et L. La sĂ©rie B inventaire manuscrit dĂ©taillĂ©, contient des docu- ments relatifs Ă  la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux de 1789 dans les bailliages de Carentan, Valognes et Torigni. 1 Passage en blanc dans le texte. 2 Je remercie vivement M. Dolbet, archiviste dĂ©partemental de la Manche, de L'obligeant empressement qu'il a mis Ă  me faciliter la consultation de ce dĂ©pĂŽt. LXIV ARCHIVES DEPARTEMENTALES Pour le bailliage de Carentan, un seul procĂšs-verbal d'assem- blĂ©e primaire, celui de Carentan, et le cahier de cette ville sur 48 cahiers rĂ©digĂ©s dans le ressort; en outre, le cahier de l'assem- blĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat du bailliage 0. Pour celui de Valognes, collection Ă  peu prĂšs complĂšte des procĂšs-verbaux 120 et des cahiers 124 sur 129 rĂ©digĂ©s *. Pour celui de Torigni, 40 procĂšs-verbaux d'assemblĂ©es Ă©lecto- rales, et 36 cahiers de dolĂ©ances, sur 59 rĂ©digĂ©s . La sĂ©rie C inventaire imprimĂ©, 1347 articles °, relative Ă  l'intendance d'Alençon, contient de rares documents sur les impositions de 24 paroisses de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen rattachĂ©es en 1790 au dĂ©partement de l'Orne. 1 Cf. Arch. Nat., NN* 12. Voir ci-dessus, p. liv. 2 J'exprime Ă  M. L. Duval, ancien archiviste de l'Orne, mes sincĂšres remerci- raents pour son obligeant concours. 3 Inventaire sommaire des Archives dĂ©partemen aies antĂ©rieures Ă  1796 Orne, sĂ©ries C et D, par Gravelle-Desulis. Paris, 1877, in-4*. LXVI ARCHIVES DÉPARTEMENTALES G 1298 1299. RĂŽles de la rĂ©partition faite, d'aprĂšs les mandements des bureaux intermĂ©diaires de Vire et de Mortain, de l'imposition du supplĂ©ment des ci-devant pri- vilĂ©giĂ©s pour les six derniers mois de 1789 dans ces 24 paroisses. La sĂ©rie L offre plus de ressources, la formation du dĂ©parte- ment ayant intĂ©ressĂ© les trois cantons d'Athis, Fiers et Tinche- bray, dont le territoire ressortissait presque entiĂšrement, sous l'ancien rĂ©gime, Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. L 376. Commission royale donnĂ©e Ă  Marescot, doyen du prĂ©si- dial d'Alençon, pour la formation du dĂ©partement de l'Orne, avec lettre d'envoi aux municipalitĂ©s, 7 avril 1790. L 377. Inventaire des piĂšces que MM. les Commissaires nommĂ©s par le roi pour la formation du dĂ©partement de l'Orne... ont remises au secrĂ©tariat dudit dĂ©parte- ment et dont ils demeurent dĂ©chargĂ©s P. L 383. Tableau de la formation et de la population active du dĂ©partement de l'Orne. Alençon, imprimerie veuve Malassis, 1790. L 388. ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es primaires des cantons d'Athis, Fiers et Tinchebray. L 391 . ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement de l'Orne, 30 juin-7 juillet 1790. L 392. ProcĂšs-verbal de la premiĂšre session du Conseil du dĂ©par- tement de l'Orne, 23 juillet 1790. L 396. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du district de Domfront, 16-19 juillet 1790. — ProcĂšs-verbal de la premiĂšre sĂ©ance du Conseil du district de Domfront. L 1022. Extrait du registre des actes et arrĂȘtĂ©s des commissaires des dĂ©partements du Calvados, de l'Orne et de 1 Parmi les piĂšces que mentionne cet inventaire, se trouvaient 1° un exemphrire imprimĂ© de la Commission donnĂ©e par le roi aux sieurs vicomte de Chambra y de la BelliĂšre, Ducoudray et Marescot, pour la formation du dĂ©partement de l'Orne ; — 2° une expĂ©dition du procĂšs-verbal des limites de dĂ©marcation de' la composition du dĂ©partement de l'Orne, arrĂȘtĂ© et signĂ© le 24 mars 1790 par les dĂ©putĂ©s Ă  l'Assem- blĂ©e nationale intĂ©ressĂ©s audit dĂ©partement, et attestĂ© par les commissaires-adjoints du ComitĂ© de constitution ĂȘtre un de ceux y dĂ©posĂ©s ». Ce prĂ©cieux document, dont le double existe aux Archives nationales. NX* 13, ne ligure plus aux Archives de l'Orne. ARCHIVES DEPARTEMENTALES LXYIl la Manche, entre lesquels les paroisses de la gĂ©nĂ©- ralitĂ© sont partagĂ©es, 3-5 octobre et 13 novembre 1790. L 1023. Liquidation des affaires communes de l'ancienne gĂ©nĂ©- ralitĂ© de Caen compte de la Commission intermĂ©- diaire provinciale, 13 fĂ©vrier 1791. Id. compte des ci-devant intendants de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, 1er mars 1791 . — Id. procĂšs-verbal des commissaires vĂ©rificateurs, 1er juin 1791. L 1024. Tableaux des partages de dĂ©penses et de recettes faits entre les trois dĂ©partements de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Q SĂ©questre. Dossier relatif aux biens possĂ©dĂ©s dans l'Orne par l'intendant Cordier de Launay et son pĂšre Cordier de Montreuil seigneuries d'Echauffour, LigniĂšres et Mesnil-Vicomte. B non classĂ©. Cette sĂ©rie n'offre qu'un seul document un appel des dĂ©putĂ©s, fragment du procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Tin- chebrai. 4° Archives dĂ©partementales de l'Eure !. La sĂ©rie E supplĂ©ment non inventoriĂ©e de ce dĂ©pĂŽt contient le fonds important du Chartrier du Champ de bataille marquisat de Neubourg, provenant des archives de la famille d'Harcourt. J'y ai trouvĂ© des documents relatifs au rĂŽle jouĂ© par le duc de Beuvron, commandant en second, puis en chef, de la province de Normandie, pendant les troubles de l'annĂ©e 1789. En voici l'Ă©- numĂ©ration succincte Dossier relatif aux troubles de Saint-LĂŽ, mai 1789. — Lettre du comte deBalleroy Ă  l'intendant Cordier de Launay, 3 mai 1789 ; de Bernard, avocat du roi au bailliage de Saint-LĂŽ, au duc de Beuvron, 10 mai 1789 ; de Robillard, lieutenant-gĂ©nĂ©ral du mĂȘme bailliage, au premier prĂ©sident du Parlement de Normandie, 13 mai 1789 ; du ComitĂ© d'approvisionnement de Saint-LĂŽ, Ă  l'intendant de Caen, 18 juin 1789. 1 J'adresse mes sincĂšres remerciements Ă  M. Besnier qui, Ă©tant archiviste dĂ©par- temental de l'Eure Ă  l'Ă©poque de mes recherches, ma, par son extrĂȘme ohligeance, facilitĂ© celles-ci. LXVIII ARCHIVES COMMUNALES Dossier relatif aux troubles d'Isigny et d'Osmanville, juillet 1789. — Lettres du duc deBeuvron Ă  Paysant, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Bayeux, et au chevalier de Gualy, chef du dĂ©ta- chement d'Isigny. Lettre de Vaufleury de Saint-Cyr, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bail- liage de Mortain, au duc deBeuvron, 5 juillet 1789. Lettre de Lentaigne de LogiviĂšrĂ©, receveur gĂ©nĂ©ral des finances, Ă  Guyard, premier secrĂ©taire de l'intendance de Caen, 1er juil- let 1789. PiĂšces relatives au dĂ©sarmement de braconniers Ă  Robehomme, 19 mai 1789 ; Mesnil-Patry, 21 juin 1789 ; Saint-Fromond, 1er juil- let 1789. Lettres de Necker au duc de Beuvron et Ă  l'intendant Cordier de Launay, 23 juin 1789 sur la dĂ©sobĂ©issance du lieutenant gĂ©nĂ©- ral du bailliage de Bayeux aux Ă©dits concernant les grains. Etat gĂ©nĂ©ral des armes et munitions de guerre qui ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©es depuis le 1er juillet jusqu'au 1er octobre 1789 par Du- fresne, garde d'artillerie de Saint-LĂŽ, 1er octobre 1789. Relation de ce qui s'est passĂ© Ă  Cherbourg les 21 et 22 juil- let 1789 » rĂ©cit, malheureusement fragmentaire, d'un tĂ©moin oculaire. IV. ARCHIVES COMMUNALES 1° Archives communales de Caen. Les archives communales de Caen, qui sont situĂ©es dans les combles de l'hĂŽtel de ville, sont assez riches en documents sur les dĂ©buts de la RĂ©volution. Elles n'avaient jusqu'ici Ă©tĂ© l'objet que d'un classement tout Ă  fait rudimentaire ; mais l'inventaire vient d'en ĂȘtre terminĂ© pour la partie antĂ©rieure Ă  1790. Les prĂ©cieuses indications que M. Sauvage, archiviste, chargĂ© de ce travail, m'a fournies, me permettent de donner une cote ferme Ă  un certain nombre des documents utilisĂ©s. La sĂ©rie AA contient les documents suivants AA 42. Adresse de la ville de Caen au roi, relative aux Etats provinciaux, 1788. A A 43. MĂ©moire au roi, par les 6 corps de la ville de Caen, 1788 imprimĂ©. ARCHIVES COMMUNALES LXIX AA 44. Lettres et rĂšglement relatifs Ă  la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux, 1789 6 piĂšces. AA 47. ProcĂšs-verbaux des dĂ©libĂ©rations des assemblĂ©es de corps et corporations de Caen, 1789. AA 48. RĂ©flexions relatives aux cahiers de dolĂ©ances, arrĂȘtĂ©es par MM. les Maires et Echevins de Caen, et lues Ă  l'assemblĂ©e du 28 fĂ©vrier 1789 imprimĂ©. AA 49. Cahiers de dolĂ©ances des corps et corporations, 1789. AA 50. Cahier d'observations et dolĂ©ances du Tiers Ă©tat de la ville de Caen original, 4 mars 1789 *. AA 51. DolĂ©ances du curĂ© et des prĂȘtres de la paroisse Saint- Sauveur-de-Caen, 1789 2 piĂšces. AA 52. DolĂ©ances et sentiments du curĂ© d'AmayĂ©-sur-Orne. AA 53. Cahier de dolĂ©ances de la paroisse de Moult original, 1er mars 1789. AA 54. Projet de cahier en 22 articles ms, sans date et sans nom d'auteur. AA 55. Discours de Revel de Bretteville, procureur du roi et de DuperrĂ©-Delisle, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, 22 octobre 1788 imprimĂ©. Lettre de Cagny, maire de Caen, Ă  Saffrey, prieur juge consul, 20 fĂ©vrier 1789. Discours de l'Ă©vĂȘque de Bayeux Ă  l'ouverture de l'assem- blĂ©e du clergĂ©, 17 mars 1789 copie ms. — Lettre Ă  la noblesse de Caen par l'un de ses membres, NĂ©el de Tontuit, 23 mars 1789 copie ms. — Lettre de Necker aux officiers municipaux de Caen, 19 aoĂ»t 1789. — Lettres du duc d'Harcourt sur le mĂȘme objet, 24 aoĂ»t, 3 septembre 1789. — Lettres de l'intendant Cordier de Launay aux officiers municipaux de Caen sur le mĂȘme objet, 2 aoĂ»t, 30 septembre, 20 dĂ©cembre 1789. — ArrĂȘtĂ©s du Bureau des subsistances de Caen, 28 septem- bre, 10 novembre 1789. il Je donnerai, sur le contenu des articles AA 47, 49 et 50, des renseignement; plus dĂ©taillĂ©s dans la Notice bibliographique de ma thĂšse complĂ©mentaire, intitulĂ©e Le Cahier d'observations et dolĂ©ances 1249. 40. Avis des bons Normands suite de /' dĂ©diĂ© aux AssemblĂ©es de bailliages, sur la rĂ©daction du cahier des pouvoirs et instructions [par le mĂȘmej. Bibl. nat., Lb391250. 41. Circulaire adressĂ©e aux curĂ©s au nom du duc d'OrlĂ©ans par M. de Limon, 7 mars 1789, s. 1., in-4°. Bibl. nat., Lb391378. 42. ConsidĂ©ration du Tiers Ă©tat de la province de Normandie sur la forme des futurs Etats gĂ©nĂ©raux [par Chartier, avo- cat]. 1788, in-8°. Bibl. comm., Caen, Broch. norm., GĂ©nĂ©ralitĂ©s, carton 3. 43 . Instructions envoyĂ©es par S. A. Mgr le duc d' OrlĂ©ans, s. 1. n. d. in-8°. Bibl. nat., Lb*4379. 44. Lettre d'un Bas-Normand au sujet de l'assemblĂ©e des Etats gĂ©nĂ©raux, 12 mars 1789. Imp., 47 p. Bibl. nat., Lb»140Ă». 45. Lettre de M. DuperrĂ© de Lisle, lieutenant gĂ©nĂ©ral au bailliage de Caen, Ă  M.... dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux. Arch. nat., ADxvi 27. 46. Prenez-y garde, ou avis Ă  toutes les AssemblĂ©es d'Ă©lection qui seront convoquĂ©es pour nommer les reprĂ©sentants des trois ordres aux Etats gĂ©nĂ©raux, prĂ©cĂ©dĂ© d'une observation importante pour les Normands sans nom d'auteur. Rouen, 1788, in-8°. 47. Projet d'un cahier gĂ©nĂ©ral destinĂ© Ă  l'instruction des dĂ©putĂ©s aux AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des bailliages et siĂšges provin- ciaux et des dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux, fait par un gentilhomme de Normandie, ami de la Nation. Rouen, 1789, in-8. XCVIII IMPRIMÉS 48. RequĂȘte au roi, par un avocat de V ordre du Tiers, demeurant et exerçant son Ă©tat dans l'enclave du grand bailliage de Cotenlin, 26 avril 1789. ImprimĂ© chez un bon citoyen, in-12. Bibl. nat., Lb^lGl?. 49. Tiers Ă©tat de Normandie Ă©clairĂ© Le, ou ses droits justifiĂ©s. 1789, in-8°. Bibl. nat., Lb>1106. 50. Tribut d'un gentilhomme Normand aux Notables de France assemblĂ©s le 4 novembre 1788 i par Achard de Bon- vouloir , publiĂ© par Hippeau, Le gouvernement de Normandie. Voir n° 52, t, VI., p. 167-171. VI Recueils des cahiers de dolĂ©ances rĂ©digĂ©s dans l'Ă©tendue du ressort des deux bailliages de Caen et de Coutances. 51 . ProcĂšs-verbal de rassemblĂ©e du Tiers Ă©tat de la ville de Saint- LĂŽ, s. 1., 1789, in-12. 52. Hippeau, Le gouvernement de Normandie aux XVIIe et X VIIIe siĂšcles. Documents inĂ©dits tirĂ©s des archives du chĂąteau d'Harcourt. Caen, 1863-1869, 9 vol. in-8°. Le t. VI, consacrĂ© aux Ă©lections de 1789 en Normandie ; les t. VII et VIII, aux cahiers de 1789 en Normandie. Cette publication a Ă©tĂ© l'objet d'une sĂ©vĂšre, mais juste critique de M. Bridrey, Les cahiers du Cotentin, t. I. Introduction, p. 48-54. 53. Anquetil E., Etats gĂ©nĂ©raux de 1789, cahier du Tiers Ă©tat de Bayeux. Bayeux, 1883, in-8°. 54. Bridrey, Les cahiers de dolĂ©ances du bailliage de Cotentin. Paris, Impr. Nationale, 2 vol. in-8° 1907-1909. Le 3e volume de cette excellente publication est sous presse. 55. Mourlot, Le Cahier d'Observations et DolĂ©ances de la ville de Caen. Paris, CornĂ©ly, 1911, in-8°. SociĂ©tĂ© de l'his- toire de la RĂ©volution fiançaise. VII ComitĂ©s permanents et gardes nationales. 56. Adresse du ComitĂ© municipal de Bayeux Ă  ses concitoyens, 25 novembre 1789. Bibl. comm., Caen, piĂšces sur Bayeux, I 26. IMPRIMES XCIX 57 . Adresse gratis aux citoyens de la ville de Caen. Caen, Le Roy, 1790. Bibl. comm., Caen. piĂšces sur Caen. 58. ArrĂȘtĂ© pris par les notables de la ville de Caen, assemblĂ©s Ă  Vhotel de M. le duc de Beuvron, concernant le soulage- ment des pauvres, 7 mars 1789. Caen, Le Roy, 1789. Arch. nat, ADxvi 27. 59. ArrĂȘtĂ© du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral de Coutances, 7 septembre 1789. Coutances, Joubert, 1789. Arch. nat., ADxvi 49. 60. ArrĂȘtĂ© de VassembtĂ©e gĂ©nĂ©rale de la municipalitĂ© et milice nationale de la ville de Mortain, 10 septembre 1789. Avranches, Lecourt, 1789. Arch. nat., ADxvi49. 61. Compte-rendu Ă  leurs commettants par les dĂ©putĂ©s de la no- blesse du grand bailliage de Cotentin aux Etats gĂ©nĂ©raux de France de 1789. Paris, de l'imprimerie Rain- ville, 1791, in-8o. Bibl. nat., Lb395455. 62. DĂ©cret du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral et national d' Avranches, 31 aoĂ»t 1789. Avranches, Lecourt. Arch. nat., ADxvi 49. 63. DĂ©cret du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral de Saint- Sauveur-le- Vicomte rela- tif au maintien des droits. Cherbourg, Clamorgan, 1789. Arch. nat., ADxvi 49. 64. Discours prononcĂ© dans V Ă©glise de V abbaye royale de Saint- Etienne de Caen, le 13 septembre 1789, lors de la bĂ©nĂ©- diction des Ă©tendards de MM. les Volontaires nationaux, par dom Mesnilgrand, prieur de la mĂȘme abbaye. Bibl. comm., Caen. 65. Discours de VĂ©vĂȘque de Bayeux au sujet de la bĂ©nĂ©diction des drapeaux de la garde nationale de cette ville, 22 novem- bre 1789. Bayeux, veuve Nicole, 1789. Bibl. comm., Caen, Bayeux, I, piĂšce 25. 66. Extrait du procĂšs-verbal du comitĂ© gĂ©nĂ©ral et national de la ville de Caen relatif Ă  la mort de M. de Belzunce. Caen, Le Roy, 1789. Arch. nat., AD xvi 27, et Bibl. nat., Lb392278. 67. Lettre de l'honorable Jean Rablu, maĂźtre crocheteur et caporal major de la milice de CĂ©na, Ă  l'honorable Pierre TubƓuf, garçon boucher de Poissy, 1790. Bibl. comm., Caen, piĂšces sur la RĂ©volution Ă  Caen. 68. Police intĂ©rieure du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral national de Caen et des bureaux particuliers. 15 aoĂ»t 1789. Caen, Le Roy. Bibl. comm., Caen, Broch. norm., Caen sous la RĂ©volu- tion, II, piĂšce 11. IMPItIMI S 69. RĂšglement pour la composition et l'organisation de la muni- cipalitĂ© de Cherbourg, ourle par les reprĂ©sentants de la commune Ă  l'HĂŽtel de Ville, le 6 octobre 1789. Cherbourg, Clamorgan, 1789. Arch. nat., ADxvi 49. 70. Hemeicicmenl des comtes de Fondons et d'Osseville aux ci- toyens de Caen, 28 aoĂ»t 1789. Bibl. comm., Caen, Broch. norm., Caen sous la RĂ©volution, II, piĂšce 12. 71 . RĂ©ponse du bureau militaire de la garde nationale de la ville de Bayeux Ă  l'adresse du ComitĂ© municipal. Bibl. comm., Caen, Bayeux, piĂšces I, 27. 72. RĂ©volutions de Caen, capitale de la Basse-Normandie, ou rĂ©cit exact de ce qui s'est passe dans celle capitale et parti- culiĂšrement de la prise de la forteresse, juillet 1789. Paris, 1789. Arch. nat., ADxvi 27. Cf. Bibl. nat., Lb392023. VIII Division de la Normandie en dĂ©partements. 73. Aubry-Dubochet, Nouvelle division de la France en 110 dĂ©- partements, chacun pouvant former une assemblĂ©e pro- vinciale, etc. Paris, Baudoin, 1789. Arch. nat., AD1 60. 74 . Bureaux de Pusy, Rapport sommaire sur la nouvelle division du royaume, 8 janvier 1790. Arch. nat., AD1 60. 75. Dupont de Nemours, Rapport sur le dĂ©cret gĂ©nĂ©ral relatif aux dĂ©partements du royaume, fait au nom du ComitĂ© de constitution, 15 fĂ©vrier 1790. Paris, Imp. Nat., 1790. Arch. nat, AD1 60. 76. Duquesnoy, Opinion sur la division du royaume, 5 octobre 1789. Paris, Baudoin, 1789. Arch. nat., AD*60. 77. mirabeau, Plan de division du royaume et rĂšglement pour son organisation. Arch. nat., AD1 60, incomplet. 78. MĂŽntier, Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la LĂ©gislative, 1789-1792. Paris, 1899, in-8°. SociĂ©tĂ© de l'histoire de la RĂ©volution française. 79. Observations sur le rapport du ComitĂ© de Constitution concer- nant la nouvelle organisation de la France, par un dĂ©putĂ© Ă  V AssemblĂ©e nationale, 2 octobre 1789. Versailles, Baudoin, 1789. Arch. nat., AD1 60. IMPRIMES CI 80. Rabaut de Saint-Etienne, RĂ©flexions sur la division nouvelle du royaume et sur les privilĂšges et les assemblĂ©es des provinces d'Etals. Paris, Baudoin, 1789. Arch. nat., AD* 60. 81 . Rabaut de Saint-Etienne, Nouvelles rĂ©flexions sur la nouvelle division du royaume, adressĂ©es Ă  ses commettants, Paris, Imp. Nat., 1790. Arch. nat., AD^O. 82. Target, Opinion sur la division du royaume, 10 novembre 1789. Paris, Baudoin, 1789. Arch. nat., AD»60. 83. Thouret, Discours Ă  V AssemblĂ©e nationale sur la nouvelle division territoriale du royaume, les 3, 9 et 11 novem- bre 1789. Paris, imp. nat,, 1790. Arch. nat., ADl60. 84. DĂ©crets de i AssemblĂ©e nationale concernant la division du royaume en 83 dĂ©partements. Paris, Imp. Nat., 1790. Arch. nat., AD1 60. IX Adresses des villes Ă  l'AssemblĂ©e nationale. 85. Lettre Ă  mes commettants, par le chevalier de la VarigniĂšre, dĂ©putĂ© extraordinaire de Torigni. s. d. Arch. nat., ADxvi 49. 86. MĂ©moire relatif Ă  la division des deux dĂ©partements de la Basse-Normandie, par trois dĂ©putĂ©s extraordinaires de Carentan. Arch. nat., ADxvi 27. 87. Observations pour la ville de Cherbourg, par de Chanlereyne, avocat, dĂ©putĂ© extraordinaire. Veuve HĂ©rissant, 14 dĂ©- cembre 1789. Arch. nat., ADxvi 49. 88 . Observations sur la division territoriale de la Normandie et sur le dĂ©partement de Caen en particulier, prĂ©sentĂ©es par les dĂ©putĂ©s extraordinaires de la commune de Caen et Ă  NN. SS., de V AssemblĂ©e nationale et Ă  MM. les DĂ©putĂ©s de la province de Normandie. Caen, Le Roy, 1789, in -8°. 89. Observations soumises Ă  NN. SS. de V AssemblĂ©e nationale au nom de la commune de Caen par ses dĂ©putĂ©s extraor- dinaires. Caen, 1790, imp. Le Roy. Arch. nat., ADxvi 27. 90. Observations pour la ville de Carentan. Carentan, veuve Delaguette, 1790. Arch. nat., ADxvi 49. 91 . PrĂ©cis pour la ville de Carentan, par Y ver de la Bruchollerie. Imp. veuve Delaguette, 1790. Arch. nat., ADxvi 49. Cil IMPRIMES 92. Addition au PrĂ©cis pour la ville de Carentan ou rĂ©ponse aux observations pour la ville de PĂ©riers. Carentan, s. d., veuve Delaguette. Arch. nat., ADxvi 49. X Organisation administrative des dĂ©partements. 93. Adresse de rassemblĂ©e Ă©lectorale du Calvados Ă  l'assemblĂ©e nationale, 19 juin 1790. Bibl. comm., Caen, Broch. norm., Caen sous la RĂ©vol., t. II, piĂšce 21. 94. Adresse du dĂ©partement du Calvados Ă  V AssemblĂ©e nationale. Caen, imp. Le Roy, 1790. Arch. nat., ADxvi 27. 95. Discours de MM. les Commissaires du roi pour le dĂ©parte- ment du Calvados Ă  la municipalitĂ© de Caen, le 2 avril 1790. Caen, Le Roy, 1790. Arch. nat., ADxvi 27. 96. Extrait des procĂšs-verbaux des assemblĂ©es primaires du dĂ©par- tement de la Manche, contenant la liste de MM. les Elec- teurs du dĂ©partement. Coutances, Joubert, 1790. Arch. nat., ADxvi 49. 97. Lettre circulaire des commissaires du roi aux municipalitĂ©s pour la formation du dĂ©partement du Calvados, 29 mars 1790. Arch. nat., ADxvi 27. 98. ProcĂšs-verbal de rassemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement de la Manche. Coutances, imp. Joubert, 1790. Arch. nat., ADxvi 49. 99. Tableau du dĂ©partement du Calvados, contenant le nombre des citoyens Ă©ligibles et actifs de chaque paroisse. Caen, imp. Le Roy, 1790. Bibl. comm., Caen, Broch. norm., Caen sous la RĂ©volution, I, piĂšce 20. XI Les FĂȘtes de la FĂ©dĂ©ration. 100. Faudoas de, Discours prononcĂ© par Faudoas, comman- dant de la garde nationale de Caen, le 1er juillet 1790, jour de la ConfĂ©dĂ©ration du dĂ©partement du Calvados. Caen, Le Roy, 1790. Bibl. comm. de Caen, G* 15*. 101 . PrĂ©cis sommaire de V ordre qui sera suivi lors de la fĂ©dĂ©ration. Caen, Le Roy, 1790. Bibl. comm., Caen, Broch. norm., Caen sous la RĂ©volution, II, piĂšce 23. IMPRIMES CIII 102. ProcĂšs-verbal de la confĂ©dĂ©ration des gardes nationales et troupes de ligne du dĂ©partement du Calvados, du 1er juil- let 1790. Caen, Le Roy, 1790. Arch. nat., ADxvi 27. 103. ProcĂšs-verbal de la fĂ©dĂ©ration des gardes nationales, troupes de ligne et marĂ©chaussĂ©es du dĂ©partement de la Manche, du 5 aoĂ»t 1790. Coutances, imp. Joubert, 1790. Arch. nat., ADxvi 49. 104. ProcĂšs-verbal fait par la municipalitĂ© de Cherbourg Ă  V occa- sion du serment prĂȘtĂ©, le 14 juillet 1790, par les troupes de ligne et du serment fĂ©dĂ©ratif prĂȘtĂ© tant par la garde nationale que les troupes de garnison, de dĂ©tachement et de tous les citoyens rĂ©unis. Cherbourg, imp. Clamorgan, 1790. Arch. nat., ADxvi 49. XIXe ET XXe SIÈCLES I Histoire gĂ©nĂ©rale et histoire des institutions. 105. Annuaire de Normandie Annuaire des 5 dĂ©partements de l'ancienne Normandie, publiĂ© par l'Association nor- mande de 1833 Ă  nos jours. Bibl. nat., Lc1922. 106 . Annuaire du Calvados de 1829 Ă  nos jours. 107 . Annuaire du dĂ©partement de la Manche de 1829 Ă  nos jours. 108. Ardascheff, Provintsialnaia Administralsia vo Franlsie ve posliedniouiou porou staravo poriadka. Tome I Provintsialnie intendants Petersbourg, Valacheff, 1900, in-8° en russe. Tome II Lioudi, Kiev, Tchokoloff, 1906, in-8°, traduit par Jousserandot, Paris. 199. Ardascheff, Les Intendants de province sous Louis XVI, tome III. Appendice, premiĂšre partie, piĂšces justifi- catives. Youriev, 1904, in-8°. 110. Ardascheff, Razbore knigi A. Onou Bhibori 1789 goda vo Franlzii i nakazui tretriago solsloviia slotchki zriĂ©niia ikhe sootvietstviia istinnomou nastroenniiou straniei. Analyse du livre d'A. Onou, intitulĂ© Les Ă©lections de 1789 en France et les cahiers du Tiers Ă©tat, au point de vue de leur corrĂ©lation avec la vĂ©ritable opinion du pays. Saint-PĂ©tersbourg, 1909 en russe. CI\ IMPRIMÉS 111. Ă ulard, Histoire politique de la RĂ©volution française. Paris, Colin, 1901, in-8*. Bibl. nai., La762. 112. Aulard, Etudes et leçons sur la RĂ©volution française pre- miĂšre sĂ©rie. Paris, Alcan, 1905, in-18. Le programme royal aux Ă©lections de 1789, p. 41-54. Bibl. nat., La32695. 113. Bayeux, Notice sur la vie et les ouvrages de feu M. avocat au Parlement de Normandie. Caen, 1803, 1 broch. in-8°. Bibl. nal., Ln-7226. 114. BĂ©net Armand, Rapports annuels de i archiviste dĂ©parte- mentale du Calvados, de 1886 Ă  1906. 115. Bernier, Essai sur le Tiers Ă©tat rural, ou les paysans de Basse-Normandie au XVIIIe siĂšcle. Mayenne, 1891, lvol. in-8°. Bibl. nal., Ll112. 116. Besnier Georges, Rapports annuels de V archiviste dĂ©parte- mental du Calvados de 1907 Ă  1911. 117. Bloch Camille, Une EnquĂȘte sur lĂ©tal des paroisses en 1788. RĂ©volution fr., t. XXXIII, p. 145-152. 118. Bloch Camille, Les Cahiers du bailliage d'OrlĂ©ans au point de vue Ă©conomique. RĂ©volution fr., t. XXXIX, p. 427-454 et p. 481-500. 119. Bloch Camille, Eludes sur l'histoire Ă©conomique de la France, 1760-1789. Paris, 1900, in-8°. 120. Brette, Allas des bailliages et juridictions assimilĂ©es ayant formĂ© unitĂ© Ă©lectorale en 1789. Paris, imp. nat.,, 1904, in-foR Bibl. nat.,. L45 30. 121. Brette, Les Ă©lections du clergĂ© de Caen en 1789. Bulletins de VabbĂ© Soulavie, 6-25 mars 1789. RĂ©vol. fr., t. XXVII, p. 162-169. 122. Brette, La population de la France en 1789. RĂ©vol. fr., t. XLVI, p. 481-486. 123. Brette, Les limites et les divisions territoriales de la France en 1789. Paris, CornĂ©ly, 1907, in-8°. Bibl. nat., L727. 124. Brette, La RĂ©forme des dĂ©partements. Revue politique et parlementaire, 1909, t. LXII, p. 258-281. 125. Bridrey, La reprĂ©sentation des professions aux assemblĂ©es graduelles du Tiers Ă©tat dans le bailliage du Colentin en 1789. Paris, 1905. Extrait des comptes-rendus de l'Association française pour l'Avancement des Sciences congrĂšs de Cherbourg. 126. Bridrey, L'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois ordres Ă  Coutances en 1789. Revue de Cherbourg et de la Basse-Norman- die, t. I, p. 92-105, 121-136. IMPRIMES CV 127. Champion, La France d'aprĂšs les cahiers de 1789. Paris, 1897 Armand Colin, 1 vol. in-8°. Bibl. nat., Lb3911593. 128. Chassin, Le GĂ©nie de la RĂ©volution. Paris, 1863, 2 vol. in-8°. Bibl. nat., La428. 129. ChĂ©rest, La chute de l'Ancien rĂ©gime, 1787-1789. Paris, Hachette, 1844-1886, 3 vol. in-8°. Bibl. nat,, Lb*>11359. 130. Dansin, Notice sur les libertĂ©s provinciales et V esprit public en Normandie en 1788. Paris, 1865, in-8°. Bibl. nat., in-8. Bibl. nat., Lk7744. 175. Carel P., Histoire de la ville de Caen. Paris, 1886-1888, in-8°. CVIII IMPRIMES 176. Delauney, dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e constituante, Bayeux et ses environs. Bayeux, 1804. Bibl. nat., Ye 19694. 177. Deschamps, Notice historique sur Saint-LĂŽ, Dela- marre. 178. Dumaine abbĂ©, Tinchebrai et sa rĂ©gion au Bocage nor- mand. Paris, Champion, 1882-1887, 3 vol. 179. FerriĂšre de la, Histoire de Fiers, ses seigneurs, son indus- trie. Paris, Dumoulin, 1855, in-8°. Bibl. nat., Lk72790. 180. FerriĂšre de la, Histoire du canton d' Alhis et de ses com- munes. Paris, Aubry, 1858, in-8° Bibl. nat., Lk62. 181. Huet, Histoire de CondĂ©-sur-N oireau. Caen, 1883, in-8°. 182. Hunger, Histoire de Verson Calvados. Caen, Brunet, 1910, in-8°. 183. Jamont, Mortain, 1789-1791. Esquisses d'histoire munici- pale. Annuaire des cinq dĂ©partements de Normandie, 1906. 184. Lecagheux abbĂ©, Documents pour servir Ă  V histoire de Montebourg, de 1789 Ă  1807. Valognes, Martin, 1874, in-8°. 185. Le Hardy, Notice historique sur Isigny. Annuaire de l'As- sociation normande, t. XXXVI, 1870. 186. Le Lorier, Monographie historique et statistique de la paroisse de BrĂ©ville. BrĂ©ville, 1898, in-8°. Bibl. nat., Lk731345. 187. Lepingard, Une page de V histoire de Saint-LĂŽ, ou notes sur rĂ©tablissement de V Administration dĂ©partementale Ă  Saint-LĂŽ. Annuaire de la Manche, 1866. 188. Pezet, Bayeux Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle. Bayeux, Saint- Ange-Duvant, 1857, in-8°. Bibl. nat., Lk7804. 189. Sauvage, Notice sur Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t. Annuaire des cinq dĂ©partements de Normandie, 1871. 190. Surville, Un coin du Bocage normand. L'ancienne paroisse Sainte- Suzanne, devenue la Chapelle- Biche. Le Mans, Harel, 1893, in-8°. INTRODUCTION Comme son titre V indique, ce livre a pour objet l'Ă©tude des deux phases successives de rĂ©volution qui s'est accomplie dans V organi- sation administrative de la France, Ă  une des Ă©poques les plus dĂ©cisives de son histoire. Le domaine chronologique de cette Ă©tude est la courte pĂ©riode des annĂ©es 1787-1790; son domaine gĂ©ogra- phique, une des circonscriptions administratives de l'ancienne monarchie la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Dans ce double cadre, elle em- brasse et confond les derniers jours d'un rĂ©gime d'autoritĂ© qui s'effondre et les premiers jours d'un rĂ©gime de libertĂ© qui s'Ă©difie. La premiĂšre partie chapitres I Ă  IX est consacrĂ©e Ă  la Fin de l'Ancien RĂ©gime. Si les intendants des pays d'Ă©lection avaient Ă©tĂ©, au cours du XVIIIe siĂšcle, les agents tout puissants de la royautĂ©, plus d'un s'Ă©tait aliĂ©nĂ©, par des actes arbitraires, la confiance de ses administrĂ©s. L'institution Ă©tait dĂ©jĂ  condamnĂ©e par l'opinion publique, lorsque la rĂ©forme dĂ©crĂ©tĂ©e par l'Ă©dit de juin 1787 vint entamer le pouvoir du dernier des intendants de Caen, Cordier de Launay, en crĂ©ant dans le ressort de sa gĂ©nĂ©ralitĂ© une administra- tion provinciale de Basse-Normandie, et en substituant Ă  son autoritĂ©, jusqu'alors sans partage, un condominium gros de futurs conflits. L' AssemblĂ©e provinciale de Caen, que son mode de recru- tement et sa composition aristocratique rendirent impopulaire avant sa tenue, n'eut pas le temps de poursuivre elle-mĂȘme la solution des importants problĂšmes qu'on avait soumis Ă  ses dĂ©libĂ©rations, et qui concernaient l'amĂ©lioration du rĂ©gime des impositions, des travaux publics, et de l'Ă©tat Ă©conomique du pays. Elle se borna Ă  en effleurer l'Ă©tude, dans son unique session. Les assemblĂ©es subordonnĂ©es qui, Ă©tablies aux chefs-lieux des neuf Ă©lections ou dĂ©partements et dans toutes les communautĂ©s du ressort provincial, devaient ĂȘtre ses collaboratrices, furent aussi impuissantes qu'elle. En effet, les assemblĂ©es de dĂ©partement, rĂ©unies deux fois seulement, ne purent qu'Ă©baucher l'examen du programme de rĂ©formes dont elles devaient CX INTRODUCTION Ă©tudier le mode d'application ; quant aux assemblĂ©es municipales rurales le rĂ©gime municipal des ailles n'avait pas Ă©tĂ© modifiĂ©, elles virent leur formation retardĂ©e par des causes multiples et V inexpĂ©rience de leurs membres paralysa le plus souvent leur activitĂ©. La Commission intermĂ©diaire provinciale, qui demeura chargĂ©e de l'administration jusqu'en aoĂ»t 1790, vit ses efforts annihilĂ©s par des obstacles de tout genre concours insuffisant des municipalitĂ©s qui s'essayaient gauchement Ă  leur noviciat adminis- tratif ; esprit d'indĂ©pendance et parfois d'insubordination des bureaux intermĂ©diaires de dĂ©partement ; hostilitĂ© sourde ou dĂ©clarĂ©e des officiers d'Ă©lection et du corps des ponts et chaussĂ©es, qui oppo- saient la rĂ©sistance ou la force d'inertie Ă  l'exĂ©cution de ses ordres ; et surtout, ombrageuse susceptibilitĂ© de l'intendant et de ses subdĂ©- lĂ©guĂ©s, source de perpĂ©tuels dissentiments oĂč se brisaient les ressorts d'un pouvoir exĂ©cutif imprudemment divisĂ©. La Normandie, qui avait acceptĂ© sans enthousiasme le rĂ©gime des AssemblĂ©es provin- ciales, ne tarda pas Ă  se lasser de son application. Sa protestation prit la forme d'une active propagande en faveur de la restauration de ses anciens Etats provinciaux ; mais la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux vint interrompre cette campagne en provoquant une consultation nationale qui devait Ă©largir les donnĂ©es du problĂšme de la rĂ©organisation administrative, conformĂ©ment au vƓu presque unanime des reprĂ©sentants du pays. La seconde partie chapitres IX Ă  XVIII, est consacrĂ©e Ă  l'Ă©tude des circonstances critiques au milieu desquelles s'accomplit cette rĂ©organisation, des institutions rĂ©volutionnaires qui furent alors improvisĂ©es pour la dĂ©fense de l'ordre public, et enfin des institu- tions lĂ©gales par lesquelles les dĂ©lĂ©guĂ©s de la Nation tentĂšrent d'asseoir un gouvernement stable, et d'en rĂ©gler le jeu normal en conciliant les principes d'autoritĂ© et de libertĂ©. Ce sont les DĂ©buts de la RĂ©volution. La plupart des dĂ©putĂ©s que les deux bailliages de Caen et de Coutances envoyĂšrent Ă  V AssemblĂ©e nationale Ă©taient animĂ©s d'un sincĂšre dĂ©sir de rĂ©formes ; les cahiers de dolĂ©ances de leurs commettants leur traçaient un vaste programme de revendi- cations en matiĂšre politique, administrative, judiciaire, sociale et Ă©conomique. La Basse- Normandie suivit avec une attention fiĂ©- vreuse les pĂ©ripĂ©ties de la lutte qu'ils livrĂšrent pour le triomphe de la cause chĂšre au Tiers Ă©tat. Des alternatives de joie enthousiaste et d'inquiĂ©tude affolante agitĂšrent des populations qui souffraient dĂ©jĂ  d'un malaise Ă©conomique profond. Emeutes urbaines excitĂ©es par la disette et le chĂŽmage, tentatives isolĂ©es de Jacquerie paysanne contre les derniers droits seigneuriaux, menaces de grĂšve fiscale INTRODUCTION CXI apparurent comme des symptĂŽmes prĂ©curseurs de catastrophes prochaines. Toute la province frĂ©mit au souffle de la Grande Peur. Pour remĂ©dier Ă  V inertie du pouvoir royal et de ses agents d'exĂ©- cution, incapables de rĂ©primer les excĂšs d'une anarchie qu'ils n'avaient pas su prĂ©venir, des pouvoirs nouveaux surgirent, d'un Ă©lan spontanĂ©, du sein de la Nation. Des ComitĂ©s locaux, vĂ©ritables ComitĂ©s de salut public anticipĂ©s, issus des suffrages populaires, et s'appuyant sur l'ardent civisme des jeunes milices de volontaires enrĂŽlĂ©s Ă  leur voix, assumĂšrent, au milieu de continuelles alertes, le pĂ©rilleux fardeau d'une double mission V approvisionnement des villes et des campagnes et la dĂ©fense de l'ordre. Cette rĂ©volution municipale, de forme si originale, ne fut pas, comme d'aucuns l'ont prĂ©tendu, une tentative insurrectionnelle, explosion malfai- sante d'une anarchie spontanĂ©e » ; ce fut, au contraire, pendant les sept mois que dura l'interrĂšgne de l'autoritĂ© administrative en France, de juillet 1789 Ă  fĂ©vrier 1790, un rĂ©gime improvisĂ© d' or- ganisation spontanĂ©e », qui prĂ©cĂ©da et prĂ©para l'organisation dĂ©crĂ©tĂ©e et lĂ©gale de la RĂ©volution. U AssemblĂ©e constituante allait accomplir cette Ɠuvre en votant deux lois capitales la premiĂšre unifiait le rĂ©gime municipal dans toutes les communes du royaume ; la seconde englobait ces com- munes dans des circonscriptions administratives nouvelles, moins Ă©tendues et mieux Ă©quilibrĂ©es que les anciennes. La loi municipale multiplia les prises de la RĂ©volution sur le pays par la crĂ©ation de milliers de cellules vivantes et l'appel de nombreux citoyens Ă  l'acti- vitĂ© politique; mais, en refusant celle-ci, par ses exigences censitaires, Ă  la masse des prolĂ©taires, dont elle faisait des citoyens passifs, elle endigua l'Ă©lan dĂ©mocratique des dĂ©buts de la RĂ©volution, et put ĂȘtre regardĂ©e comme une mesure d' ostracisme de la bourgeoisie Ă  l'Ă©gard du peuple. La rĂ©forme administrative, qui divisait la France en dĂ©partements, districts et communes, substitua aux trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s de Normandie cinq dĂ©partements, dont trois, la Manche, le Calvados et l'Orne empruntĂšrent leur territoire, en tout ou en partie, Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen ; son exĂ©cution se poursuivit pendant plusieurs mois, au milieu d'une agitation populaire qui compromit, Ă  maintes reprises, la sĂ©curitĂ© des particuliers et la paix sociale. Elle amena au pouvoir une bourgeoisie riche et Ă©clairĂ©e, fidĂšle reflet du rĂ©gime censitaire dĂ©crĂ©tĂ© par V AssemblĂ©e nationale. Elle brisa le parti- cularisme rĂ©gianal au profit de l'unitĂ© politique de la France. Le J 4 juillet 1789, lendemain du jour oĂč le Conseil gĂ©nĂ©ral du Calvados tenant Ă  Caen sa premiĂšre sĂ©ance, avait Ă©lu son Directoire, et oĂč VentrĂ©e en scĂšne des nouvelles autoritĂ©s administratives prĂ©cipitait CXII INTRODUCTION dans la mĂȘme chute la vieille institution des intendants et la jeune et Ă©phĂ©mĂšre institution de la Commission intermĂ©diaire provinciale, la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration groupait Ă  Paris, sur le Champ-de-Mars, des dĂ©lĂ©guĂ©s venus de tous les points du royaume. Les banniĂšres des milices nationales du Calvados, de la Manche et de V Orne flottĂšrent autour de V autel de la Patrie, avec celles des 80 autres dĂ©partements. Le chef de la dĂ©lĂ©gation caennaise, Bonnet de Meautry, en retra- çant, dans une lettre Ă  ses concitoyens, les dĂ©tails de cette fĂȘte qu*il proclamait devoir ĂȘtre, sa/75 contredit, une Ă©poque mĂ©morable dans les fastes de notre histoire », traduisit les impressions optimistes de tous ses compagnons d'armes, penchĂ©s sur /' avenir avec un regard d'espĂ©rance attendrie, au souvenir de cette belle journĂ©e qui venait de cimenter limitĂ© morale de la France par l'adhĂ©sion solennelle des Français de toutes les provinces Ă  la cause de la RĂ©volution. F. M. SITUATION ET LIMITES DE LA GENERALITE DE CAEN CHAPITRE PREMIER L'ADMINISTRATION DE LA GÉNÉRALITÉ DE CAEN EN 1787 Situation et limites de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. — Ses ressources, sa popu- lation, ses charges fiscales. — GĂ©nĂ©ralitĂ© et intendance Ă©lections et subdĂ©lĂ©gations. — Le dernier intendant de Caen, Cordier de Launay ses origines. — L'hĂŽtel de l'Intendance et ses bureaux. — Les subdĂ©- lĂ©guĂ©s leur situation sociale et leurs attributions. — MunicipalitĂ©s urbaines et communautĂ©s rurales double caractĂšre des syndics paroissiaux. L'Intendance ou gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, c'est-Ă -dire le ressort administratif dont Caen se trouvait le chef-lieu Ă  la fin de l'Ancien rĂ©gime, Ă©tait la plus occidentale des trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s de la Nor- mandie !. Elle avait pour limites au nord et Ă  l'ouest, la Manche ; au sud, la Bretagne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rennes et le Maine gĂ©nĂ©ralitĂ© de Tours ; Ă  l'est, les gĂ©nĂ©ralitĂ©s d'Alençon et de Rouen. Sa frontiĂšre maritime Ă©tait de beaucoup la plus dĂ©ve- loppĂ©e, par suite de la protubĂ©rance de la presqu'Ăźle du Cotentin. Sa frontiĂšre terrestre Ă©tait une ligne irrĂ©guliĂšrement tracĂ©e de l'embouchure du Couesnon Ă  celle de la Dives. Depuis Pontorson, situĂ© sur la rive normande du Couesnon, jusqu'Ă  Saint-Cyr du Bailleul, vers la source de la SĂ©lune, la limite qui sĂ©pare actuelle- ment le dĂ©partement de la Manche de ses voisins bretons ou manceaux Ă©tait dĂ©jĂ  celle de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. De ce point jusqu'Ă  l'embouchure delĂ  Dives, la ligne de dĂ©marcation 1 Un historien russe, M. ArdaschefĂŻ, dans son ouvrage sur l'Administration pro- vinciale de la France Ă  la fin de l'ancien rĂ©gime Ă©dition russe, tome I, p. 167, propose de dĂ©signer exclusivement par le terme d'intendance, la circonscription administrative confiĂ©e Ă  un intendant, la gĂ©nĂ©ralitĂ© Ă©tant, au sens strict du mot, le ressort fiscal de l'ancien Bureau des finances, et ces deux ressorts ayant parfois une Ă©tendue et des limites diffĂ©rentes. Comme intendance et gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen coĂŻncidaient exacte- ment, j'ai cru pouvoir conserver l'expression de gĂ©nĂ©ralitĂ©, communĂ©ment adoptĂ©e jusqu'ici, et d'ailleurs couramment employĂ©e dans la langue officielle du xvni" siĂšcle. Sur ce sujet, voir A. Brette, Les limites et /es divisions territoriales de la France en 1789, p. 109-U4. 1 I LES PAYS DE LA BASSE-NORMANDIE pĂ©nĂ©trait en Normandie, avec une direction gĂ©nĂ©rale nord-est ; coupant l'Egrenne et la Halouze, petits sous-affluents de la Mayenne, elle venait aboutir Ă  l'Orne Ă  Mesnil-Hubert, englo- bant dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen une trentaine de localitĂ©s dĂ©pen- dant aujourd'hui du dĂ©partement de l'Orne, et dont les plus importantes sont Fiers, Athis et Tinchebrai. L'Orne servait de frontiĂšre de Mesnil-Hubert Ă  Thury-Harcourt ; de lĂ , contournant la lisiĂšre mĂ©ridionale de la forĂȘt de Cinglais, coupant la Laize, la Muance et le Laison, la ligne conventionnelle de sĂ©paration atteignait la Dives Ă  l'est de Croissanville et se confondait avec cette riviĂšre, laissant le pays d'Auge, situĂ© sur la rive droite de celle-ci, Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rouen. Ainsi dĂ©limitĂ©e, la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen comprenait tout le dĂ©par- tement actuel de la Manche, la moitiĂ© occidentale de celui du Calvados'1, et un petit coin du dĂ©partement de l'Orne 2. La mĂȘme administration rĂ©unissait des rĂ©gions naturelles ou pays » de constitution gĂ©ologique, d'aspects et de ressources variĂ©s, dont les noms ont survĂ©cu aux remaniements successifs des circonscriptions qu'on y a taillĂ©es. Ce sont la Campagne de Caen, le Bessin, le Cinglais, le Bocage, l'Avranchin, le Penesme, le Cotentin. La Campagne de Caen, Ă©tendue sur les deux rives de l'Orne, de la Dives Ă  la Seulles, vaste plaine, presque dĂ©pourvue d'arbres, produisait dĂ©jĂ , grĂące Ă  la fertilitĂ© de son sol, des cĂ©rĂ©ales en abondance. A l'ouest, le Bessin, plaine lĂ©gĂšrement ondulĂ©e, Ă©talait autour de Bayeux ses cultures, ses prairies oĂč paissaient de nombreuses vaches, et fournissait le beurre dĂ©jĂ  renommĂ© d'Isigny. Au sud, le Cinglais, pays de forĂȘts et de chasses mĂ©diocrement fertile, accidentĂ©, se prolongeait, sur la rive gauche de l'Orne, par une rĂ©gion granitique plus tourmentĂ©e et plus pauvre, le Bocage normand. Le Bocage devait son nom aux bouquets d'arbres qui couvrent encore les pentes de ses collines, aux chĂȘnes et aux ormes plantĂ©s dans les haies vives qui en sĂ©parent les hĂ©ritages pays de petite propriĂ©tĂ© et de maigres cultures, alors presque dĂ©pourvu de routes, et dont les habitants vivaient de pain noir et de bouillie de sarrasin. Les rĂ©gions voi- 1 Les arrondissements de Bayeux et de Vire, l'arrondissement de Caen moins trois communes Airan, Cesny aux-Vignes, OnĂ©zy, la partie occidentale de l'arron- dissement de Falaise et trois communes de celui de Lisieux MĂ©ry-Corbcn, Crois- sanville et BissiĂšres. 2 Trois cantons de l'arrondissement de Domfront ceux d'Athis, Fiers et Tin- chebrai, Ă  peu prĂšs en totalitĂ©. POPULATION DE LA GENERALITE DE CAEN 6 sines, le Mortainais et l'Avranchin, vĂ©ritable Suisse normande, abondaient en sites pittoresques, mais n'offraient que trop de bruyĂšres, de rocs, de landes infertiles. C'Ă©tait la partie vraiment ingrate de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Vers le centre et le nord de la presqu'Ăźle, les herbages du Penesme, situĂ©s clans l'Ă©lection de Carentan, l'Ă©lection grasse », les vallons verdoyants du Coten- t'n, le val de Saire et la Hague, aux portes de Cherbourg, se prĂȘtaient Ă  un Ă©levage intensif et produisaient de belles moissons ; sur tous ces points, des plantations de pommiers faisaient ressem- bler la contrĂ©e Ă  un immense verger. VĂ©ritable grenier d'abon- dance, rĂ©gion dont la richesse se serait dĂ©veloppĂ©e, si le manque presque absolu de communications et de dĂ©bouchĂ©s ne l'avait trop longtemps confinĂ©e dans un isolement funeste t1. La superficie totale de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen Ă©tait, d'aprĂšs l'Ă©tat statistique qui en fut dressĂ© au contrĂŽle gĂ©nĂ©ral en 1788 t2, de 583 lieues carrĂ©es et demie ; c'Ă©tait plus du tiers de la Nor- mandie 3, et Ă  peu prĂšs la quarantiĂšme partie de la France. Sa population ne peut ĂȘtre qu'imparfaitement Ă©valuĂ©e ; les recen- sements ne se faisaient point alors avec la mĂȘme prĂ©cision qu'Ă  notre Ă©poque 4. Ce fut surtout depuis l'abbĂ© Terray et dans un but fiscal qu'on prescrivit aux intendants des recherches pĂ©riodiques sur le mouvement de la population dans les paroisses. On envoyait des tableaux imprimĂ©s que remplissaient habi- tuellement les greffiers des bailliages, moyennant gratification 5. Les subdĂ©lĂ©guĂ©s Ă©taient chargĂ©s de recueillir les Ă©tats des pa- roisses de leur circonscription, quel que fĂ»t le ressort judiciaire de celles-ci ; les bureaux de l'intendance centralisaient les recher- ches. En 1784, Calonne ordonna aux curĂ©s de relever le nombre des baptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures sur leurs registres parois- lj Cet aperçu trĂšs sommaire repose sur les rapports officiels des intendants et des subdĂ©lĂ©guĂ©s de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, rĂ©digĂ©s au cours du xvmc siĂšcle Ă  la demande des contrĂŽleurs gĂ©nĂ©raux enquĂȘtes de 1727, 1731, 1764, 1770, 1787, et con- servĂ©s aux arch. dĂ©p., Calvados, C 269 Ă  292, 1070 et 6379. Sur l'Ă©tat actuel des pays formant la Basse-Normandie, considĂ©rĂ©e comme rĂ©gion gĂ©ographique, voir R. de Felice, La Basse- Normandie. 2 Etat de situation des finances de la France, de l'Ă©tendue, de la population et des contributions de chaque gĂ©nĂ©ralitĂ© du royaume en 1788. » Arch. nat., D vi 64, 1. 107. 3 D'aprĂšs ce mĂȘme Etal, la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rouen comptait 587 lieues et demie et celle d'Alençon 464 lieues ; au total, 1,635 lieues carrĂ©es pour la Normandie. 4 Voir A. Brette, La population de la France en 1789, dans RĂ©vol. fr., tome XLVI, p. 481 sqq. 5 Une somme de 1,336 livres leur est allouĂ©e en 1782. Arch. dĂ©p., Calvados, C 151. 4 ACCROISSEMENT DE CETTE POPULATION AU XVIIIe SIECLE siaux. L'intendant de Caen, Feydeau de Brou, se heurta, dans l'exĂ©cution de cette mesure, aux protestations des greffiers de bailliages, menacĂ©s de perdre leurs gratifications, et Ă  l'inertie des curĂ©s. Quatre ans plus tard, son successeur Cordier de Launay Ă©crivait Les curĂ©s font mal, quand ils veulent le faire, ce travail dĂ©sintĂ©ressĂ© », et il priait les Ă©vĂȘques de Bayeux, de Coutances et d'Avranches de stimuler sur ce point le zĂšle de leurs subor- donnĂ©s W. L'Ă©tat statistique mentionnĂ© ci-dessus Ă©value la population de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, pour l'annĂ©e 1788, Ă  644,000 habi- tants 2. Des Ă©tats gĂ©nĂ©raux du mouvement de population des paroisses, dressĂ©s par Ă©lections, et conservĂ©s pour la pĂ©riode 1783-1787 3, font osciller le chiffre des naissances, pour chaque annĂ©e, entre 24,000 et 25,000 unitĂ©s, celui des mariages entre 5,900 et 6,500, celui des dĂ©cĂšs entre 20 et 25,000 *>. Il semble que la population de la Basse Normandie s'est accrue au cours du xvme siĂšcle. Plusieurs indices rĂ©vĂšlent cet accroissement. Si l'on compare les rĂŽles des tailles de 91 paroisses de l'Ă©lection d'Avranches pour la pĂ©riode des annĂ©es 1700 Ă  1785 5, on trouve que le nombre total des feux s'y est Ă©levĂ©, pendant cette pĂ©riode, de 8,999 Ă  10,416 feux, soit une augmentation de 1,417 feux, un sixiĂšme environ. En 1786, l'intendant Feydeau de Brou, plaidant auprĂšs du Conseil d'Etat la cause des sauniers de l'Avran- chin et rĂ©clamant en leur faveur l'augmentation du nombre annuel des jours de fabrication du sel, attribuait la pĂ©nurie de cette denrĂ©e dans les pays de quart-bouillon au dĂ©veloppement de la population, qui, d'aprĂšs son Ă©valuation, avait cru dans la proportion d'un cinquiĂšme au moins 6. Deux ans plus tard, ce sont les sauniers du Cotentin qui, s'appuyant sur les mĂȘmes raisons, demandent le mĂȘme privilĂšge 7. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 151. Des Ă©tats de naissances et dĂ©cĂšs, dressĂ©s par les curĂ©s de l'Ă©lection de Carentan en 1785, sont toutefois accompagnĂ©s d'observations trĂšs intĂ©ressantes sur la situation de leurs paroisses. Ibid., C 169. 2 Cet Ă©tat attribue 528,300 habitants Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© d'Alençon, et 740,700 habi- tants Ă  celle de Rouen, au total 1,913,000 habitants Ă  la Normandie, et 24,800,000 habi- tants Ă  tout le royaume. Etat de situation des finances, etc. Arch. nat., D vi, 64, 1. 107. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 153 Ă  157. 1 Un relevĂ© officiel de la population de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en 1787 13 tableaux dressĂ©s par bailliages et Ă©lections, accuse 22,830 naissances et 19,268 dĂ©cĂšs. Arch. nat., D Ăźv bis 44. 5 Arch. dĂ©p., Manche, C 1 Ă  193. 6 Arch. dĂ©p., Calvados, C 5998. 7 Ibid., C 6006. LA GENERALITE, DIVISION FINANCIERE, ET LES ELECTIONS 5 MalgrĂ© l'exiguĂŻtĂ© relative de son territoire, la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen n'Ă©tait pas une des moins importantes du royaume. A une Ă©poque oĂč les ressources agricoles constituaient un des Ă©lĂ©ments essentiels de la richesse d'un pays, elle devait passer pour un des plus aisĂ©s, et attirer particuliĂšrement l'attention du fisc. Le total des impositions qu'elle supportait en 1785 s'Ă©levait, d'aprĂšs l'Ă©tat des finances de cette annĂ©e, Ă  13,680,000 livres. C'Ă©tait environ la trente-quatriĂšme partie du chiffre global des impositions de la France, Ă©valuĂ© dans le mĂȘme Ă©tat Ă  473 millions de livres *. Ce chiffre, proportionnellement assez lourd, devait exciter, aux dĂ©buts de la RĂ©volution, les protestations des premiers reprĂ©sen- tants de la Basse-Normandie Ă  l'AssemblĂ©e nationale 2. Le ressort territorial de l'intendance de Caen, tel qu'il s'est maintenu clans le cours du xvme siĂšcle, correspondait rigou- reusement Ă  celui de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, c'est-Ă -dire de l'ancienne circonscription fiscale soumise Ă  la juridiction du bureau des finances de Caen 3l La gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen datait du xvie siĂšcle elle fut une des seize que crĂ©a François Ier par l'Ă©dit de dĂ©cem- bre 1542. On avait groupĂ©, pour la former, sept des seize anciennes Ă©lections alors comprises en Normandie les Ă©lections de Caen, Bayeux, Vire, Avranches, Coutances, Carentan et Valognes 4. Le nombre de ces Ă©lections s'Ă©tait accru par la formation de deux ressorts nouveaux, ceux de Mortain et de Saint-LĂŽ 5 ; en 1787, la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen comptait neuf Ă©lections, avec 1,214 pa- roisses 6. L'intendance avait environ un siĂšcle d'existence en moins. 1 Exactement Ă  472,415,549 livres. Arch. nat., D vi, 64, 1. 107. — D'aprĂšs cet Etat, la Normandie payait 51,320,000 livres d'impĂŽts 21,800,000 livres pour la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rouen, 12,840,000 livres pour celle d'Alençon. 2 Compte-rendu Ă  leurs commettants par les dĂ©putĂ©s de la noblesse du grand bailliage de Cotentin aux Etats-GĂ©nĂ©raux de 1789. Paris, 1791. Ils se plaignent de l'ancienne surcharge d'impĂŽts qui Ă©crasait la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen avant la RĂ©volu- tion, et dont continuent Ă  souffrir les nouveaux dĂ©partements. 3 C'est cette coĂŻncidence qui a amenĂ© la confusion frĂ©quente, mĂȘme dans le lan- gage officiel, de ces deux termes gĂ©nĂ©ralitĂ© et intendance. Voir Ardascheff, Pro- vinlsialnaia administratsia, tome I, p. 170 sqq. 4 Recherche de la noblesse par Raymon Montfaoucq en 1463. Arch. dĂ©p., Calva- dos, C 6424. 5 L'Ă©lection de Mortain existait en 1597 ; celle de Saint-LĂŽ, créée en 1639, suppri- mĂ©e en 1663, fut rĂ©tablie dĂ©finitivement en 1691, surtout aux dĂ©pens de celles de Rayeux et de Carentan. Arch. dĂ©p. Calvados, C 274 et 279. 6 Etat gĂ©nĂ©ral et nominatif des villes et communautĂ©s villageoises composant la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen en 1787, par Hommais, ancien commis de l'intendance. Ibid., C 267. 6 l'intendance et les subdĂ©lĂ©gations Sa constitution remontait au second quart du xvir3 siĂšcle. Les premiers commissaires dĂ©partis pour l'exĂ©cution des ordres du roi que l'on trouve Ă  Caen sont des maĂźtres des requĂȘtes, investis de missions spĂ©ciales et temporaires, comme Morant du Mesnil-Garnier en 1617, Paris en 1624, Turgot de Saint-Clair en 1632 ll Les pouvoirs de ces intendants de justice et de police » 2 Ă©taient surtout d'ordre judiciaire et n'Ă©taient pas contenus dans' les bornes d'une gĂ©nĂ©ralitĂ© financiĂšre. Mais, Ă  partir de Richelieu, les intendants de Normandie, aux attribu- tions desquels s'ajouta une compĂ©tence Ă©tendue en matiĂšre de finances, furent Ă©tablis Ă  poste fixe et d'une maniĂšre permanente au siĂšge de chacune des trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s normandes, Ă  Rouen, Caen, Alençon. Au lendemain des troubles de la Fronde, l'institu- tion, un instant suspendue, fut dĂ©finitivement rĂ©tablie et l'inten- dance de Caen garda jusqu'Ă  la RĂ©volution les limites de la cir- conscription financiĂšre qui lui avait servi de cadre administratif. Les subdivisions administratives de l'intendance de Caen, ou subdĂ©lĂ©gations, correspondaient, Ă  deux exceptions prĂšs, aux Ă©lections de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. Les deux Ă©lections de Coutances et de Valognes prĂ©sentaient un territoire trĂšs Ă©tendu et une ligne de cĂŽtes trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Elles contenaient des villes qui avaient dĂ©passĂ© en importance leurs chefs-lieux eux-mĂȘmes telle Cher- bourg, dans l'Ă©lection de Valognes ; Granville, dans celle de Coutances. Les rĂ©clamations de ces villes, l'accroissement continu de la besogne administrative avaient dĂ©terminĂ© l'intendant Feydeau de Brou Ă  crĂ©er deux subdĂ©lĂ©gations nouvelles, Ă  Gran- ville en 1783 3, Ă  Cherbourg en 1785 4;. Partout ailleurs les Ă©lections avaient formĂ© le cadre des subdĂ©lĂ©gations, ce qui portait le nombre de celles-ci Ă  onze pour la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen 5. Les 1,214 paroisses de cette gĂ©nĂ©ralitĂ© se rĂ©partissaient trĂšs inĂ©gale- ment selon l'Ă©tendue des divers ressorts et le mode d'habitat des diverses rĂ©gions. Tandis que la subdĂ©lĂ©gation de Mortain n'en comptait que 84, celle de Bayeux en avait plus du double 172 1 Floquet, Histoire du Parlement de Normandie, tome IV, p. 484 sqq. 2 C'est le titre que prend Turgot de Saint-Clair en 1632. Floquet, Histoire du Par- lement de Normandie, tome IV, p. 492. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 152. Cf. Arch. nat., D xxix 40. Leltre de Couraye Duparc, subdĂ©lĂ©guĂ© de Granville, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 7 septembre 1789. Sa commission date du 27 avril 1783. 4 Ibid., C 1185. 5 Il y avait, en outre, un subdĂ©lĂ©guĂ© spĂ©cial, Ă©tabli par l'intendant Fontette, et mis Ă  la tĂšte de la maison de force de Bcaulieu prĂšs Caen. Ibid., C 675 et 6332. LE DERNIER INTENDANT DE CAEN / et celle de Caen prĂšs du triple 234. La plus petite de toutes, la subdĂ©lĂ©gation de Cherbourg, taillĂ©e tardivement, dans celle de Valognes, ne comptait que 34 paroisses &\ L'intendance de Caen devait ĂȘtre assez enviĂ©e par suite de sa proximitĂ© de Versailles et de Paris. On y dĂ©butait rarement. Esmangart y vint de Bordeaux en 1775 ; Feydeau de Brou, avant d'ĂȘtre nommĂ© intendant de Caen en 1783, l'avait Ă©tĂ© Ă  Bourges et Ă  Dijon. Certains administrateurs y avaient fait d'assez longs sĂ©jours. Foucault y passa 17 ans 1689-1706 ; Aubry de Vastan 13 ans 1727-1740 ; Arnaud de la Briffe 12 ans 1740-1752. Fontette resta Ă  la tĂȘte de cette gĂ©nĂ©ralitĂ© pendant 23 ans 1752-1775 ; il y fĂ»t restĂ© plus longtemps, sans les scan- dales de son administration 2. En 1787, l'intendant de Caen Ă©tait Louis-Guillaume-BenĂ© Cordier de Launay. Il venait d'y succĂ©der Ă  Feydeau de Brou, nommĂ© surintendant gĂ©nĂ©ral des Ă©conomats. Il Ă©tait Ă©tranger Ă  la Normandie par ses origines ; mais sa famille avait rĂ©cemment fixĂ© sa rĂ©sidence dans cette province. En 1607, Etienne Cordier, sieur de Launay, avocat au Parle- ment de Dijon, obtenait la charge de conseiller secrĂ©taire du roi en la chancellerie de Bourgogne. Il devint ensuite contrĂŽleur ordinaire des guerres et de la compagnie des chevau-lĂ©gers de Louis XIII 3. En 1634, il Ă©pousa Ă  l'Ă©glise Saint-Paul, Ă  Paris, sa cousine, Marie Cordier, fille de Jacques Cordier, conseiller du roi, trĂ©sorier des aumĂŽnes, offrandes et dĂ©votions de Sa MajestĂ©. Son fils RenĂ©, Ă©cuyer, contrĂŽleur ordinaire des guerres et alter- natif de la compagnie des chevau-lĂ©gers et mousquetaires de la garde depuis 1672, Ă©pousa en 1680 Marie-Madeleine Renouard, fille d'un secrĂ©taire du roi. De ce mariage naquit Jacques -RenĂ©, le grand-pĂšre de l'intendant de Caen. En 1712, Jacques-RenĂ©, alors trĂ©sorier des troupes en garnison dans les villes de Bergues et Furnes, Ă©pouse Anne-ThĂ©rĂšse de Croeser, petite-fille du bourgmestre de Bergues i]. Il suit les armĂ©es de Louis XIV, pendant la guerre de la succession d'Es- pagne, aux Pays-Bas et sur le Rhin. TrĂ©sorier de l'extraordinaire des guerres Ă  Arras en 1716, il achĂšte en 1725 la charge de rece- 1 Ktat gĂ©nĂ©ral et nominatif de 1787, par Hommais, dĂ©jĂ  citĂ©. 2 F. Mourlot, Un Intendant de province sous Louis XV l'intendant Fontette, a Bibl. nat., Nouveau d'Hozier, vol. 201. 4 Ibid., collection ChĂ©rin, vol 59, ms. fr. 31621. Aux Arch. nat., Y 60, f° 37i>, se trouve le testament d'Anne-ThĂ©rĂšse de CroĂ«ser, en date du 30 mai 1772. 8 LA FAMILLE DE CORDIER DE LAUNAY veur ancien et mi-triennal des tailles de l'Ă©lection de Paris *. Son expĂ©rience et son honnĂȘtetĂ© dans l'exercice de cette charge » lui permettent d'obtenir l'un des deux offices de conseillers trĂ©soriers gĂ©nĂ©raux de l'extraordinaire des guerres créés en 1728 2 Le 1er fĂ©vrier 1736, Jacques-RenĂ© obtint des lettres-patentes du roi sur arrĂȘt du Conseil du 31 dĂ©cembre 1735, le maintenant lui et sa postĂ©ritĂ© dans le titre et privilĂšge de noblesse acquise par l'exercice de la charge de conseiller secrĂ©taire du roi autrefois octroyĂ©e Ă  son aĂŻeul Etienne » 3. Quelques annĂ©es plus tard, en 1740, il acquit les terres et baronnies d'Echauffour et de Montreuil l'ArgillĂ© *. Son fils, Claude-RenĂ©, appelĂ© d'ordinaire Cordier de Montreuil, Ă©pousait cette annĂ©e mĂȘme Madeleine Masson de Plissey, fille d'un secrĂ©taire du roi. Il fut prĂ©sident Ă  la cour des Aides de Paris et mourut dans cette ville le 26 nivĂŽse an III, dans un Ăąge fort avancĂ©. Sa vie s'Ă©tait Ă©coulĂ©e entre les occupations de sa charge et les loisirs de sa campagne d'Echauf- four 5. Cordier de Montreuil eut cinq enfants trois filles et deux fils. L'aĂźnĂ©e des filles, RenĂ©e-PĂ©lagie, Ă©pousa en 1763 le trop fameux marquis de Sade, dont elle fut sĂ©parĂ©e de corps et de biens par arrĂȘt du ChĂątelet de Paris, le 9 juin 1790 °. Des deux Arch. nat., E 999A, n° 58. Ordonnance du 7 avril 1725. 2 Bibl. nat, Nouveau d'Horier, vol. 201. — Arch. nat., E 999\ n° 58 ; E 1066, n°95 P 2462, f° 119 v° ; P 2470, f° 315 v° ; P 2479, f» 398. - A cette Ă©poque vivait une jeune femme qui jouit d'une certaine cĂ©lĂ©britĂ© dans le monde des lettres sous la RĂ©gence et qui, par une coĂŻncidence singuliĂšre, s'appelait Marguerite-Jeanne Cordier de Launay. MalgrĂ© cette homonymie rigoureuse, on ne peut Ă©tablir avec certitude que cette jeune fĂŻ lie, qui eut pour pĂšre un artiste peintre, et qui, aprĂšs avoir servi la duchesse du Maine au chĂąteau de Sceaux, raconta les divertissements de celte cour dans de captivants MĂ©moires, Ă©crits sous son nouveau nom de baronne de Staal, ait Ă©tĂ© unie par des liens de parentĂ© Ă  la famille du trĂ©sorier des galĂšres, grand-pĂšre du dernier intendant de Caen. 3 Bibl. nat., collection ChĂ©ri n 59, ras. fr. 31621. — Etienne n'avait exercĂ© cette charge que du 16 septembre 1607 au mois d'avril 1624. II lui manquait trois ans et sept mois pour avoir droit Ă  la noblesse, d'oĂč la nĂ©cessitĂ© de cet arrĂȘt du Conseil sollicitĂ© par son petit-fils. Lors de la recherche de la noblesse de 1666, Marie Cordier, veuve d'Etienne, au nom et comme tutrice de ses enfants mineurs, et RenĂ© Cordier, son fils, s'Ă©taient dĂ©sistĂ©s de la qualitĂ© d Ă©cuyers. Bibl, nat., Cabinet des Titres, ms, fr. 27338. — Cf. aux Arch. nat. XJA 8738, f° 500 copie de la lettre de maintenance de noblesse pour Jacques-RenĂ© Cordier de Launay, en 1736. 4 Echauffour, commune du canton de GacĂ© Orne; Montreuil-l'ArgillĂ©, commune du canton de Broglie Eure. 5 Arch. dĂ©p., Orne, sĂ©rie Q, Ă©migrĂ©s. Dossier Cordier de Montreuil.— J'ai pu voir, au chĂąteau d'Echauffour, une bibliothĂšque trĂšs fournie en ouvrages des xvne et xvme siĂšcles, avec reliure du temps et aux armes de la famille d'azur, au chevron d'or, accompagnĂ© de trois croissants d'argent, deux en chef et un en pointe ». 6 BibliothĂšque nationale, Cabinet des Titres, ms fr. 27338 billet de faire-part de ce mariage. PĂ©lagie de Montreuil mourut en 1810 Ă  Echaufiour et y fut enterrĂ©e. Une chapelle latĂ©rale de l'Ă©glise d'Echauffour conserve son inscription funĂ©raire. LA CARRIERE DE CORDIER DE LAUNAY \ fils, l'un Charles-Michel Cordier de ValĂ©ry devint colonel de cavalerie, puis marĂ©chal de camp ; l'autre, Louis-Guillaume- RenĂ© Cordier de Launay, nĂ© Ă  Paris au mois de novembre 1746, fut destinĂ© Ă  la magistrature. Conseiller au Parlement de Paris en 1769, puis maĂźtre des requĂȘtes au Conseil d'Etat en 1773 il\ il obtint l'intendance de Caen en 1787. Ce fut son premier et son unique poste dans l'administration provinciale. Il arrivait en Normandie rempli d'intentions gĂ©nĂ©reuses, rĂ©solu Ă  gĂ©rer avec zĂšle et Ă©quitĂ© les intĂ©rĂȘts de sa gĂ©nĂ©ralitĂ©, tĂ©moin une de ses premiĂšres lettres Ă  son secrĂ©taire Guyard. En tout il faut aller au but sans s'affecter des passions et contradictions qu'on ren- contre sur son chemin ; dans toute espĂšce d'opĂ©ration politique, il faut se monter sur deux sentiments qui paraissent contradic- toires, mais qui ne sont pas impossibles Ă  concilier il faut rĂ©unir l'amour du bien public, insĂ©parable de l'homme vertueux et l'indiffĂ©rence du mĂ©chant en appliquant le premier Ă  tout ce qui peut conduire au bien et l'autre Ă  tout ce qui tend Ă  nous en Ă©carter, on surmonte tout obstacle, et on fait tĂŽt ou tard triom- pher la vĂ©ritĂ© » 2. Sous ce style un peu guindĂ© percent de loua- bles intentions, que Cordier de Launay n'eut guĂšre le temps de rĂ©aliser. Il avait Ă©tĂ© nommĂ© intendant le 14 janvier 1787 3 ; aprĂšs l'Ă©dit de juin sur les AssemblĂ©es provinciales, celle de Basse-Normandie allait s'organiser au mois d'aoĂ»t, se rĂ©unir en novembre, et lĂ©guer ses pouvoirs Ă  une Commission intermĂ©- diaire provinciale permanente, destinĂ©e Ă  contrĂŽler l'intendant et Ă  le supplanter dans la plupart de ses attributions. Cordier de Launay ne possĂ©da ainsi rĂ©ellement qu'une dizaine de mois l'intĂ©gralitĂ© des fonctions ci-devant attachĂ©es Ă  son titre 4 » Il devait rester ensuite prĂšs de trois ans dans cette situation de magistrat dĂ©sarmĂ© et sans pouvoir, jusqu'au mois d'aoĂ»t 1790, Ă©poque oĂč la mise en mouvement des administrations dĂ©parte- 1 Provisions de maĂźtre des requĂȘtes, pour Cordier de Launay, du 9 juin 1773, mentionnant un extrait baptistaire du 12 novembre 1746. Il avait Ă©tĂ© nommĂ© conseil- ler au Parlement de Paris par provisions du 18 janvier 1769. Arch. nat., V1 466. — Voir A. Brette, Recueil de documents relatifs Ă  la convocation, tome III, p. 739. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 4156. 3 Je n'ai pu retrouver sa commission d'intendant dans les Lettres scellĂ©es de la maison du Roi, aux Archives nationales. La mention de sa nomination Ă  la date du 14 janvier 1787 est consignĂ©e dans un mĂ©moire rĂ©digĂ© vers cette Ă©poque et conservĂ© aux Arch. dĂ©p., Calvados, C 2211. 4 Tableau de l'administration de Cordier de Launay, dernier intendant de la gĂ©nĂ©- ralitĂ© de Caen, ibid., C 233. 10 PROJET D'UN HÔTEL DE ^INTENDANCE A CAEN mentales nouvelles entraĂźna dans le mĂȘme abĂźme la vieille insti- tution des intendants et l'institution naissante des Commissions intermĂ©diaires. MariĂ© depuis trois ans, Cordier de Launay avait achetĂ©, le 26 octobre 1787, avec une partie de la dot de sa femme, la terre de LignĂšres et dĂ©pendances, situĂ©e dans le voisinage du domaine paternel V. Il possĂ©dait aussi un hĂŽtel Ă  Paris, rue du faubourg PoissonniĂšre 2. A Caen, il habitait l'hĂŽtel de l'Intendance, situĂ© rue des Carmes, et qui servait depuis une vingtaine d'annĂ©es de rĂ©sidence Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs. A la fin du xvne et pendant toute la premiĂšre moitiĂ© du xvme siĂšcle, les intendants de Caen Ă©taient logĂ©s dans une maison particuliĂšre de la rue Saint-Jean, que la ville avait louĂ©e en 1682 Ă  un sieur de GoupilliĂšre, directeur de la Monnaie. Le quartier, marĂ©cageux, Ă©tait des plus malsains ; le bĂątiment, vieux de prĂšs de deux siĂšcles, nĂ©cessitait de continuelles rĂ©pa- rations qu'on avait peine Ă  obtenir. En 1759, aprĂšs avoir habitĂ© sept ans la maison de GoupilliĂšre avec la crainte constante de la voir s'Ă©crouler, l'intendant Fontette demanda l'annulation du bail. Un arrĂȘt du Conseil l'autorisa Ă  se loger Ă  sa guise moyennant une indemnitĂ© de logement de 1,500 livres que la ville de Caen devait lui fournir. C'Ă©tait une mesure provisoire, en attendant le retour de la paix et la crĂ©ation des ressources nĂ©cessaires pour la construction d'un hĂŽtel de l'Intendance a. DĂ©logeant ses bu- reaux qu'il Ă©tablit rue de l'Oratoire, Fontette transfĂ©ra sa rĂ©si- dence au chĂąteau de Tilly qu'il venait d'acquĂ©rir et oĂč il sĂ©journa pour Ă©pargner des dĂ©penses de construction Ă  Caen et Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© » 4. Plusieurs projets Ă©taient mis en avant au sujet de l'emplacement du futur hĂŽtel. Les uns proposaient le quartier Saint-Jean, plus central, plus peuplĂ©, mais formant une sorte d'Ăźle marĂ©cageuse. D'autres avaient en vue le quartier Saint- Sauveur, plus excentrique, mais oĂč l'air Ă©tait plus pur et le terrain 1 Arch. dĂ©p., Orne, sĂ©rie ç», Ă©migrĂ©s. Dossier Cordier de Launay. — LignĂšres, commune du canton du Merlerault Orne. Cette acquisition lui avait coĂ»tĂ© 239,360 liv. Par son contrat de mariage, du 24 fĂ©vrier 3781, et par des actes postĂ©rieurs, sa femme, PĂ©tronille de la Lande, lui avait apportĂ© une fortune de 370,000 livres. 2 Almanach royal de 1787. Cf. Inventaire des papiers trouvĂ©s dans la maison de Cordier de Launay, Ă©migrĂ©, rue du faubourg PoissonniĂšre, par trois commissaires de la section PoissonniĂšre, 3 thermidor an III. Arch. nat., T 1013. Etat des gages et traitements des gens de la maison dudit Ă©migrĂ©. Ibid., P 1G86. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 201. 4 Ibid., C 204. AMÉNAGEMENT DE CET HÔTEL 11 plus solide. Le corps municipal de Caen ne manifestait pas ses prĂ©fĂ©rences, et, pour Ă©viter de nouvelles dĂ©penses, Ă©tait partisan du statu quo. Fontette se plaignit au contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral de la mutinerie du corps municipal » et menaça d'Ă©tablir le siĂšge de l'Intendance soit dans sa terre de Tilly, soit Ă  Bayeux comme l'avait fait Chamillart un siĂšcle auparavant &>. Les douze paroisses de Caen, dans leurs assemblĂ©es particu- liĂšres, approuvĂšrent en principe la construction d'un hĂŽtel de l'Intendance, en priant Fontette d'attendre la conclusion de la paix et de faire contribuer toute la gĂ©nĂ©ralitĂ© Ă  la dĂ©pense » 2. AprĂšs avoir pesĂ© les avantages et les inconvĂ©nients des deux quartiers proposĂ©s, Fontette obtint en 1765 un arrĂȘt du Conseil autorisant l'achat de terrains situĂ©s au bout de la place Saint- Sauveur, sur une place rĂ©cemment créée, Ă  laquelle on avait donnĂ© son nom. L'obstination de la municipalitĂ©, qui refusa de dĂ©placer les glaciers publics » 3 Ă©tablis en cet endroit et dont la ville Ă©tait propriĂ©taire, fit abandonner ce projet. Fontette demeura dans une maison qu'il avait achetĂ©e rue des Carmes et oĂč, en 1769, il fit transfĂ©rer ses bureaux. La mĂȘme annĂ©e, il ven- dait cet immeuble au roi ; les propriĂ©taires de deux immeubles voisins l'imitĂšrent *. Le tout coĂ»ta 96,550 livres. DĂšs 1769 commencĂšrent les travaux d'appropriation qui devaient amĂ©na- ger en un seul hĂŽtel les trois maisons rĂ©unies ; ils furent longs et onĂ©reux. Des agrandissements furent nĂ©cessaires quand arriva le successeur de Fontette, Esmangart. Celui-ci, qui n'avait pas de chĂąteau Ă  sa portĂ©e, avait besoin d'une installation plus confor- table. Il fallut construire un pavillon sur le jardin, et une aile en retour du corps de logis principal ; une chapelle y fut Ă©levĂ©e 5. Les dĂ©penses s'accrurent bien au-delĂ  des prĂ©visions, sans appor- ter d'amĂ©lioration sĂ©rieuse. On n'avait rĂ©ussi qu'Ă  Ă©tayer un logis croulant » 6. A peine arrivĂ© Ă  Caen, Cordier de Launay 1 Arcli. dĂ©p., Calvados, C 205. 2 Ibid., C 206 et sĂ©rie G non inventoriĂ©e. Registre des dĂ©libĂ©rations des paroisses Saint-Martin, Saint-Nicolas, Saint-Sauveur, Saint-Michel, etc. 3 Ibid., C 209, 210. Les fonds qui avaient Ă©tĂ© destinĂ©s Ă  cette dĂ©pense furent employĂ©s aux travaux de canalisation de l'Orne. 4 Ibid., C 211, 217. Ces deux propriĂ©taires Ă©taient Mmc de Chazot et Cairon de la Mothe. 5 Ibid., C 222, 3085, 3091. De 1776 Ă  1783, Esmangart obtint, Ă  force de demandes rĂ©itĂ©rĂ©es, et tn se heurtant Ă  une vive rĂ©sistance des contrĂŽleurs gĂ©nĂ©raux des finances, des sommes qui lui furent successivement accordĂ©es sur les fonds libres de la capilation, et dont le total monta Ă  68,928 livres. Arch. nat., H1 1408. 6 Letlrc d'Esmangart au contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral, 8 dĂ©cembre 1782. Arch. nat., H1 1408. 12 LES BUREAUX DE L'INTENDANT dut faire exĂ©cuter pour plus de 13,000 livres de travaux afin de rendre habitable le taudis appelĂ© hĂŽtel de l'Intendance » 1. C'est dans cet hĂŽtel de la rue des Carmes que l'intendant avait Ă©tabli ses bureaux, depuis 1769. Ils ressemblaient Ă  ceux de nos prĂ©fectures. A leur tĂȘte se trouvait un premier secrĂ©taire de l'in- tendance, prĂ©dĂ©cesseur du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des prĂ©fets d'au- jourd'hui. Sous Fontette, il y eut Ă  Caen un subdĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral, le nĂ©faste Malafait, dont l'administration fut dĂ©testĂ©e et qui contribua Ă  la disgrĂące de son chef 2. Depuis 1775, le premier secrĂ©taire Ă©tait Guyard, avocat qu'Esmangart avait amenĂ© de son intendance de Bordeaux, et que ses successeurs avaient conservĂ© 3. Il devait exercer ses fonctions jusqu'aux premiers jours de la RĂ©volution, avec des appointements d'environ 5,000 livres '4. Au-dessous de lui, les bureaux, dont le personnel avait augmentĂ© depuis quelques annĂ©es, par suite des exigences crois- santes du service, comprenaient en 1787 douze secrĂ©taires et commis, jouissant de traitements Ă©chelonnĂ©s entre 600 et 4,000 li- vres. Les employĂ©s trop ĂągĂ©s ou infirmes recevaient une pension annuelle de 600 livres prises sur les fonds libres de la capitation 5. Ces bureaux Ă©taient chargĂ©s de la correspondance administra- tive que l'intendant entretenait, d'une part, avec le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral, le ministre de la province et les divers ministres 6>, et 1 Lettre de Cordier de Launay Ă  M. de Villedeuil, mai 1787. Je suis, Ă©crivait-il, dans une humeur inconcevable de n'ĂȘtre pas logĂ©, et, tranchons le mot, de ne pou- voir jamais l'ĂȘtre dans la maison que M. de Fontette a si mal Ă  propos vendue au roi et affectĂ©e Ă  l'intendance... J'aime beaucoup M. et Mme de Fontette, mais, comme je suis forcĂ© de le dire et comme tout le monde ici le crie, il n'est pas permis Ă  un administrateur, pour le petit intĂ©rĂȘt personnel, de se dĂ©faire d'une maison, d'affecter Ă  un homme public une habitation non seulement archimalsaine, mais encore si petite, si mal tournĂ©e, qu'il est de toute impossibilitĂ© d'y demeurer les deux tiers de TannĂ©e et d'y tenir en aucun temps l'Ă©tat ni la reprĂ©sentation convenable. » Arch. nat., H1 1408. 2 F. Mourlot, L'Intendant Fontette, op. citĂ©, p. 14. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 231. 4 Ibid., C 229. Guyard devint, en 1789, receveur des tailles de l'Ă©lection de Valognes. Ibid., C 2805. Lamy DesvallĂ©es, qui le remplaça pendant les derniers jours de l'intendance, Ă©tait le frĂšre cadet de Michel-Louis Lamy, dĂ©putĂ© du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen aux Etats gĂ©nĂ©raux de 1789. 5 Arch. dĂ©p., Calvados, C 229. bj L'administration de la Normandie bureau de PĂ©tigny de Saint-Romain ressor- tissait en 1787 au dĂ©partement des affaires Ă©trangĂšres ; voir Inventaire du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres France, affaires intĂ©rieures, n° 1401-1403. — L'annĂ©e sui- vante, on la rattacha au secrĂ©tariat d'Etat de la maison du roi qui eut pour titulaires successifs le baron de Breteuil, Laurent de Villedeuil et le comte de Saint-Priest. Voir Almanachs royaux de 1787 Ă  1790. TABLEAU DES DEPARTEMENTS DE LTNTENDANCE 13 d'autre part avec ses subdĂ©lĂ©guĂ©s, les officiers municipaux des villes, et les chefs des diffĂ©rents services de son ressort. Adminis- trateur suprĂȘme de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, l'intendant y exerçait encore, au commencement de 1787, en sa qualitĂ© de commissaire dĂ©parti, une autoritĂ© absolue sur toutes les parties de l'administration, et sous la triple rubrique de justice, police et finances » Ă©taient confondus une foule d'objets dont aucun n'Ă©chappait Ă  son contrĂŽle. Un Tableau des dĂ©partements des secrĂ©taires de l'intendance de Caen », dressĂ© Ă  l'Ă©poque de Fontette, montre la diversitĂ© des affaires soumises Ă  l'administration d'un intendant avant l'institution des AssemblĂ©es provinciales, et le mode de rĂ©partition du travail entre les dĂ©partements », analogues aux divisions » de nos prĂ©fectures 0; Premier dĂ©partement. — M. Malafait Lettres de cachet et ordres du roi ; administration municipale de toutes les villes y compris les ouvrages publics Ă  leur charge particuliĂšre ; mendicitĂ© ; administration des hĂŽpitaux de charitĂ© ; affaires de l'UniversitĂ© et du clergĂ© ; affaires extraordinaires ; ouvrages des ports de commerce ; fortifications de terre et de mer ; artillerie, poudres et salpĂȘtres ; Ă©tapes, extraordinaire des guerres ; milice de terre, milice garde-cĂŽte, rĂ©giment de recrues ; marĂ©chaussĂ©e et gĂ©nĂ©ralement tout ce qui a rapport au militaire. DeuxiĂšme dĂ©partement. — M. Marescot Capitation ; impositions extraordinaires y compris les rejets ; vingtiĂšmes ; ponts et chaussĂ©es ; bacs et pĂ©ages ; toutes les fermes du roi ; domaines, ventes et reventes ; affaires de la reli- gion prĂ©tendue rĂ©formĂ©e ; postes et messageries ; Ă©glises et pres- bytĂšres ; huissiers priseurs et tabellionnages ; lettres de grĂące et de rĂ©mission ; Ă©rections de fiefs, garde-noble, etc.; hĂŽtel des Monnaies ; Ă©tats des crimes et dĂ©lits ; imprimerie et librairie ; rĂ©gie des cartes. TroisiĂšme dĂ©partement. — M. Darras Taille ; affaires de dessĂšchement ; sociĂ©tĂ© d'agriculture ; con- cessions de terrains incultes ; manufactures ; arts et mĂ©tiers et tout ce qui a rapport au commerce ; rĂ©unions des juridictions ; parties casuelles et offices ; Ă©cole royale militaire ; haras ; maladies et remĂšdes de la Cour. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6331. 14 LE CONSEIL DE L'INTENDANCE QuatriĂšme dĂ©partement. — M. Boisard Lettres de compliments et tous les dĂ©tails qui lui seront confiĂ©s par les autres dĂ©partements. En dehors de ces dĂ©partements », l'intendant Cordier de Launay avait attachĂ© Ă  son cabinet, en 1787, un secrĂ©taire parti- culier, Grandjean de Fouchy. Celui-ci Ă©tait plus particuliĂšrement chargĂ© de la correspondance journaliĂšre sur les questions urgentes, que l'intendant croyait devoir traiter sans le concours de ses bureaux. A la mĂȘme Ă©poque, l'intendance de Caen se trouvait dotĂ©e, depuis peu d'annĂ©es, d'une institution qui devait laisser des traces profondes dans notre droit administratif public le Conseil de l'Intendance, vĂ©ritable prototype du Conseil de prĂ©fecture actuel. Le point de dĂ©part de cette institution avait Ă©tĂ© la nĂ©ces- sitĂ© d'organiser une tutelle des communautĂ©s d'habitants. DĂšs son arrivĂ©e Ă  Caen, en 1775, l'intendant Esmangart avait remar- quĂ© les mauvaises habitudes de ces communautĂ©s rurales, prĂȘtes Ă  intenter des procĂšs pour les causes les plus futiles. En prĂ©sence d'un esprit de chicane aussi dĂ©veloppĂ©, son prĂ©dĂ©cesseur Fontette avait exigĂ©, pendant les derniĂšres annĂ©es de son intendance, la production par les communautĂ©s d'un avis, signĂ© de deux avocats, certifiant la validitĂ© de leurs moyens juridiques. Ce fut un palliatif insuffisant. Des consultations trop souvent mendiĂ©es ne ser- vaient guĂšre Ă  Ă©clairer l'administration ; le contrĂŽle Ă©tabli n'Ă©tait souvent qu'une vaine vaine formalitĂ©. Pour rĂ©duire le nombre de ces procĂšs ruineux, Esmangart rĂ©solut d'installer au siĂšge mĂȘme de l'intendance un conseil de trois avocats, chargĂ©s d'exa- miner les dĂ©libĂ©rations des communautĂ©s et toutes les piĂšces y ayant trait » avant qu'elles fussent soumises Ă  son visa. Cette institution fonctionnait avantageusement Ă  Bordeaux, d'oĂč il arrivait ; il l'Ă©tablit Ă  Caen dĂšs le mois de fĂ©vrier 1776 *. Ce ne fut pas sans obstacle. Les procureurs de l'Ă©lection de Caen pro- testĂšrent contre l'obligation du visa du Conseil des avocats pour l Arch. dĂ©p., Calvados, C 232 et 234. Dans son ouvrage dĂ©jĂ  citĂ© sur l'administra- tion provinciale en France, Prou intsialnaia Admin'stratsia, etc. tome I, p. 298, note 2, M. Ardascheff, en montrant la nouveautĂ© de cette institution, cite la date de 1778 comme la date la plus reculĂ©e oĂč elle apparaisse, et l'intendant d'Amiens, Bruno d'Agay, comme un des initiateurs de la rĂ©forme, et il pose la question Y en eut-il d'autres avant lui ? » La date de 1776 doit ĂȘtre adoptĂ©e pour l'intendance de Caen, et, d'aprĂšs le tĂ©moignage d'Esmangart, il faut remonter plus haut encore pour celle de Bordeaux. LES SUIÎDÉLÉGUÉS DE 1/lNTENDANT 15 les dĂ©libĂ©rations des communautĂ©s relatives au fait des tailles ». La Chambre des comptes de Rouen leur enjoignit mĂȘme de pous- ser les communautĂ©s Ă  la rĂ©sistance. Mais Esmangart tint bon,' et le conseil de l'intendance Ă©tait encore en activitĂ© en 1787 !. Les trois avocats-conseils » Ă©taient alors Le Paulmier, profes- seur Ă  la facultĂ© des droits et subdĂ©lĂ©guĂ© de l'intendant ; Descotils- Desjardins, aussi professeur Ă  la facultĂ© des droits, et Mares- cotW. Chacune des onze subdivisions administratives de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, ou subdĂ©lĂ©gations, avait Ă  sa tĂȘte un subdĂ©lĂ©guĂ©. Tem- poraires au dĂ©but, ces agents, nĂ©s des besoins, de la pratique administrative des intendants, Ă©taient vite devenus permanents ; une rĂ©sidence fixe leur avait Ă©tĂ© assignĂ©e. Ils Ă©taient Ă  peu prĂšs par rapport Ă  l'intendant ce que sont aujourd'hui les sous-prĂ©fets par rapport aux prĂ©fets. Toutefois ils n'Ă©taient pas, comme les sous-prĂ©fets, nommĂ©s par le pouvoir central c'est l'intendant qui, en vertu de sa commission, avait le droit de les nommer ; ils Ă©taient rĂ©vocables Ă  sa guise. Ajoutons que cette autoritĂ© arbi- traire de l'intendant Ă©tait toute thĂ©orique, et que celui-ci n'avait guĂšre l'occasion de l'exercer. En fait, les subdĂ©lĂ©guĂ©s jouissaient, vis-Ă -vis de leur chef, d'une assez complĂšte indĂ©pendance 3. Leur charge administrative n'Ă©tait la plupart du temps qu'une fonction accessoire ajoutĂ©e Ă  une fonction publique antĂ©rieure- ment acquise. Par l'exercice de cette premiĂšre fonction, par leur degrĂ© de culture, leur Ă©tat social, leur situation de fortune, ils Ă©taient au rang des notabilitĂ©s locales avec lesquelles l'intendant devait compter. Ainsi, sur les onze subdĂ©lĂ©guĂ©s de l'intendance de Caen, trois Ă©taient lieutenants gĂ©nĂ©raux de bailliages Robil- lard Ă  Saint-LĂŽ, Sivard de Beaulieu Ă  Valognes, Lavalley de la Hogue Ă  Carentan. Ferey de Montitier, subdĂ©lĂ©guĂ© cl'Avranches, qui venait de succĂ©der Ă  MeslĂ©, dĂ©cĂ©dĂ© en 1787, Ă©tait lieutenant particulier au bailliage de cette ville, et lieutenant en l'Ă©lection 4. 1 On trouve des traces de l'activitĂ© de ce Conseil aux arch. dĂ©p. du Calvados pour les Ă©lections d'Avranches, C 1055 ; de Caen, C 1088; de Carentan, C 1248; de Mortain, C 1219; de Saint-LĂ», C 1227-1228. 2 Chacun d'eux recevait une gi'atificalion annuelle de 400 livres, prise sur les fonds libres de la capitation. Arch. dĂ©p., Calvados, C 231. AprĂšs la mort de le Paul- mier, janvier 1788, Lepage, puis Desbordeaux, avocats, furent conseillers de l'inten- dance. 3 ArdaschefT montre trĂšs bien cette indĂ©pendance de fait des subdĂ©lĂ©guĂ©s, dans son ouvrage dĂ©jĂ  citĂ© Provintsialnaia Adminislratsia, etc., chap. V, Intendant v'svoei oblasli i iĂšuo podtchinenniĂ©. Subdelegati, p. 332 sqq. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 3378. 16 CONDITION SOCIALE DES SUBDÉLÉGUÉS Le Harivel de Gonneville, subdĂ©lĂ©guĂ© de Caen aprĂšs la mort de Le Paulmier, Ă©tait lieutenant gĂ©nĂ©ral criminel au siĂšge de police de cette ville *. Le subdĂ©lĂ©guĂ© de Granville, Couraye Duparc, y exerçait avant sa nomination l'office de vicomte avec intelli- gence et Ă  la satisfaction du public » et en avril 1787 il fut choisi, par le roi comme maire de cette ville 2. DĂ©mons de Garantot, subdĂ©lĂ©guĂ© de Cherbourg, y Ă©tait lieutenant gĂ©nĂ©ral de police depuis 1761 3, et maire depuis 1781 W ; c'est en cette qualitĂ© qu'il avait reçu Louis XVI, quand celui-ci vint visiter en 1786 les travaux du port. Sivard de Beaulieu figurait en 1788 parmi les notables de l'hĂŽtel de ville de Valognes 5, Robillard, avant d'occuper le siĂšge de lieutenant-gĂ©nĂ©ral du bailliage Ă  Saint-LĂŽ et d'y recevoir une commission de subdĂ©lĂ©guĂ©, avait Ă©tĂ© docteur agrĂ©gĂ© aux droits » Ă  Caen 6. GĂȘnas, subdĂ©lĂ©guĂ© de Bayeux depuis 1772, conseiller au bailliage, Ă©tait fils d'un ancien conseiller Ă  l'Ă©phĂ©mĂšre Conseil supĂ©rieur de cette ville C. S'ils tenaient au titre de subdĂ©lĂ©guĂ©, c'Ă©tait surtout en raison du surcroĂźt de considĂ©ration et d'influence locale qu'il leur donnait. La charge, en effet, Ă©tait plus honorifique que lucrative. Elle ne comportait aucune rĂ©tribution fixe. A peine les subdĂ©lĂ©guĂ©s recevaient-ils quelques gratifications, comparables aux frais de bureau ou de tournĂ©es de certains fonctionnaires actuels ; 9,000 livres leur Ă©taient annuellement allouĂ©es en bloc dans l'intendance de Caen, ce qui rĂ©duisait Ă  peu la part de chacun *. Aussi plus d'un la rece- vait-il avec hauteur 5. La situation matĂ©rielle et sociale de ces subdĂ©lĂ©guĂ©s explique les mĂ©nagements que les intendants Ă©taient obligĂ©s de garder vis-Ă -vis d'eux 6> ; elle nous expliquera plus tard la dĂ©fiance qu'inspireront Ă  Cordier de Launay, au dĂ©but de la crise rĂ©vo- lutionnaire, la plupart de ces subordonnĂ©s, lorsqu'il les verra, assoiffĂ©s de repos ou avides de popularitĂ©, abdiquer leurs fonc- tions occasionnelles de subdĂ©lĂ©guĂ©s, dĂ©chues dans l'opinion pu- blique, pour se confiner dans l'exercice de leurs charges antĂ©- rieures et fondamentales, ou pour briguer les suffrages populaires. Pour se rendre compte de la multiplicitĂ© et de la variĂ©tĂ© des attributions des subdĂ©lĂ©guĂ©s Ă  la fin de l'Ancien RĂ©gime, il n'y a qu'Ă  feuilleter les archives des subdĂ©lĂ©gations. Si le dĂ©faut de mesures d'ensemble prises pour la conservation et le classement 1 MeslĂ© a tract' un portrait exact et trĂšs vivant des habitants de l'Avranchin. Arch. dĂ©p., Calvados, C 1070. 2 Sivard de Beaulieu fut subdĂ©lĂ©guĂ© Ă  Valognes pendant douze ans ; de Cheux de Saint-Clair, Ă  Vire pendant dix-neuf ans 1758-1777 ; MeslĂ©, Ă  Avranches, pendant vingt-quatre ans 1763-1787 ; de la Roque, Ă  Mortain, pendant vingt-huit ans 1762- 1790 ; de MombriĂšre, Ă  Coutances, pendant plus de quarante ans. 3 Deux GĂȘnas, l'oncle et le neveu, furent successivement subdĂ©lĂ©guĂ©s Ă  Bayeux de 1736 Ă  1789. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 231. Encore prĂ©levait-on sur cette somme des gratifi- cations pour les secrĂ©taires de l'intendance. 5 De la Roque, subdĂ©lĂ©guĂ© Ă  Mortain, se croit au-dessus de toute gratification, ne veut pas convenir en avoir reçu, n'en a pas besoin ; GĂȘnas, de Bayeux, a 12,000 liv. de rente et est fort Ă©conome ; de Saint-Clair, Ă  Vire, a 8,000 livres de rente ; de Varoc, Ă  Saint-LĂč, fait de la dĂ©pense pour l'Ă©ducation de sa famille et reçoit l'intendant lors de sa tournĂ©e. » Notes de l'intendant Esmangart. Ibid., C 231. 6 Ibid., C 4156. Ni Feydeau de Brou, ni Cordier de Launay n'osent transmettre Ă  Robillard, subdĂ©lĂ©guĂ© de Saint-LĂŽ, une lettre de blĂąme de Castries, secrĂ©taire d'Etat de la marine. Ils la trouvent trop mortifiante » Ă  l'Ă©gard d'un homme qui sacrifie son temps et sa fortune au service public et qui offrirait immĂ©diatement sa dĂ©mis- sion ». 18 SUBDÉLÉGUÉS, AGENTS D'INFORMATION de ces archives a eu de fĂącheux rĂ©sultats, si les fonds des subdĂ©lĂ©- gations sont plutĂŽt rares W, les Archives] dĂ©partementales du Calvados ont eu la bonne fortune d'acquĂ©rir les papiers des deux plus importantes subdĂ©lĂ©gations de l'intendance de Caen celles de Caen et de Bayeux *2. ReprĂ©sentants de l'intendant dans leur circonscription, comme celui-ci Ă©tait le reprĂ©sentant du roi dans la sienne, les subdĂ©lĂ©guĂ©s de l'intendance de Caen nous apparaissent sous le double aspect d'agents d'information et d'agents d'exĂ©cution. Agents d'information, ils Ă©taient les correspondants, les conseil- lers de l'intendant. Ils Ă©taient ses yeux et ses oreilles ». On les consultait Ă  tout propos et sur tous les objets. Les statistiques qu'ils Ă©taient chargĂ©s de dresser Ă  intervalles pĂ©riodiques Ă©taient dĂ©jĂ  effrayantes par leur nombre Ă©tats annuels, par paroisses, des naissances, mariages et sĂ©pultures, avec leurs observations sur les maladies Ă©pidĂ©miques W ; Ă©tats du mouvement de la population dans les maisons religieuses et hĂŽpitaux 4 ; Ă©tats annuels de la situation des rĂ©coltes avec des indications prĂ©cises sur les causes qui en favorisaient ou en contrariaient l'abon- dance 5 ; Ă©tats mensuels, puis bimensuels du prix des grains et des diverses denrĂ©es qui se vendaient sur les marchĂ©s de leur subdĂ©lĂ©gation 6 ; tableaux des dessĂšchements et des dĂ©friche- ments 7. Il ne se passait guĂšre de semaine sans que le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral ne demandĂąt Ă  l'intendant, et celui-ci Ă  ses subdĂ©lĂ©guĂ©s, un rapport sur les questions les plus diverses, surtout d'ordre Ă©conomique. Quels sont les endroits oĂč se tiennent des foires et quelle est l'importance de celles-ci ? 8 Existe-t-il dans la gĂ©nĂ©- ralitĂ© des mines de charbon ou de fer ? 9. Quels sont les princi- paux objets du commerce de la rĂ©gion ? 10. Quelles industries y prospĂ©reraient ? i11. Autant de demandes auxquelles devaient rĂ©pondre les subdĂ©lĂ©guĂ©s. Une sociĂ©tĂ© d'agriculture va-t-elle se 1 Voir Ardascheff, ouv. citĂ©, p. 378. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6884 Ă  6917 subdĂ©lĂȘgation de Caen ; C 9446 Ă  9565 sub- dĂ©lĂ©gation de Bayeux. 3 Ibid., C 9450. 4 Ibid., C 9451. 5 Ibid., C 2689 Ă  2711. 6 Ibid., C 9455. 7 Ibid., C 6885, 9457. 8 Ibid., C 6886. 9 Ibid., C 6887. 10 Ibid., C 9458, 9462, 9463 et suivants. 11 Ibid., C 6887. SUBDÉLÉGUÉS, AGENTS D'EXÉCUTION 19 fonder, vite l'intendant les prie de dresser la liste des personnes capables d'en faire partie *. Supprime-t-on des communautĂ©s d'arts et mĂ©tiers, voilĂ  les subdĂ©lĂ©guĂ©s occupĂ©s Ă  apurer leurs comptes, Ă  dresser l'inventaire de leurs titres W. Leur avis est rĂ©clamĂ© sur les demandes de sauf-conduits ou d'arrĂȘts de sur- sĂ©ance 3, sur les Ă©rections de fiefs W et jusque sur les moindres dĂ©- tails des rĂ©jouissances publiques et les illuminations des villes P. Agents d'exĂ©cution, les subdĂ©lĂ©guĂ©s Ă©taient comme les com- missaires dĂ©partis » de l'intendant. Ils servaient d'intermĂ©- diaires entre celui-ci d'une part, les corps municipaux des villes et les syndics des communautĂ©s rurales d'autre part. Ils leur transmettaient les ordres reçus et veillaient Ă  l'accomplissement de ceux-ci. Ces ordres Ă©taient, le plus souvent, leurs avis mĂȘmes qui, aprĂšs avoir suivi la voie hiĂ©rarchique, leur faisaient retour, Ă  la sortie des bureaux de l'intendance ou de l'administration cen- trale, transformĂ©s, soit en ordonnances de l'intendant, soit en dĂ©- cisions ministĂ©rielles, soit mĂȘme en solennels arrĂȘts du Conseil 6. Dans l'intendance de Caen comme dans les autres pays d'Ă©lection », l'activitĂ© des subdĂ©lĂ©guĂ©s se portait sur de multiples objets. On les voit collaborer avec les Ă©lus et les receveurs des tailles Ă  la prĂ©paration des mandements 7 ; rĂ©partir l'imposition territoriale et celle des bĂątiments de justice, spĂ©ciales Ă  la gĂ©nĂ©- ralitĂ© de Caen 8 ; dresser les rĂŽles des paroisses qui supportaient la taxe reprĂ©sentative de la corvĂ©e y ; prĂ©sider aux adjudications de travaux publics 10 ; veiller Ă  la sĂ©curitĂ© et au bon ordre u ; organiser l'assistance et propager l'hygiĂšne ]2l L'administration militaire leur occasionnait une surcharge accablante. Dans beaucoup d'Ă©lections oĂč il n'y avait pas de commissaires des guerres, comme Ă  Bayeux, Vire, Saint-LĂŽ, etc., les subdĂ©lĂ©guĂ©s I Arch. dĂ©p., Calvados, C 2501. * Ibid., C 6889. 3 Ibid., C 6882. 4 Ibid., C 6917. 5 Ibid., C 6916. 6 Ibid., C passim. Les cartons de l'intendance de Caen renferment en abondance les preuves de la transcription littĂ©rale des rapports des subdĂ©lĂ©guĂ©s par les bureaux de 1 intendant, sous forme de projets d'arrĂȘts du Conseil. Ardascheff a insistĂ© sur ce point, ouv. citĂ©, p. 366. 7 Arch. dĂ©p., Calvados, C 94 1 a 9477 8 Ibid., C 9503 Ă  9519. 9 Ibid., C 9490 Ă  9502. 10 Ibid., C 9550. II Ibid, C 9452. 12 Ibid., C 9563, 9454 '20 MUNICIPALITÉS URBAINES ET COMMUNAUTÉS RURALES en faisaient fonction. Les fournitures nĂ©cessaires -pour le transport des troupes, pour leur casernement voitures, bĂȘtes de somme, lits militaires ; le dĂ©nombrement des garde-cĂŽtes, la levĂ©e de la milice, la police des dĂ©serteurs et des hĂŽpitaux militaires, le ser- vice de la marĂ©chaussĂ©e; en un mot, les mille dĂ©tails d'une admi- nistration trĂšs compliquĂ©e absorbaient tous leurs instants *. L'extension progressive des attributions des subdĂ©lĂ©guĂ©s avait fait de ceux-ci les chevilles ouvriĂšres de l'administration provin- ciale Ă  la fin de l'Ancien RĂ©gime. Leur tĂąche avait quadruplĂ©, si l'on en croit l'un d'eux, le subdĂ©lĂ©guĂ© de Vire 2. Aussi, en plus d'un endroit, se faisaient-ils aider par des secrĂ©taires. A Saint- LĂŽ, le secrĂ©taire de Robillard exerçait ces fonctions depuis 1741, .et il avait succĂ©dĂ© Ă  son pĂšre qui occupait cet emploi depuis 1721 3. A Avranches, Boudent Ă©tait Ă  la fois greffier de l'Ă©lection et de la subdĂ©lĂ©gation 4. Ces commis, choisis par les subdĂ©lĂ©guĂ©s, Ă©taient, en gĂ©nĂ©ral, exempts de capitation, des corvĂ©es, des droits d'aides et du logement des gens de guerre 5\ Entre les onze subdĂ©lĂ©gations de la gĂ©nĂ©ralitĂ© se rĂ©partissaient 1,214 paroisses, d'inĂ©gale importance villes, bourgs et villages. Une douzaine de villes Ă  forme municipale, dont les constitutions respectives, unifiĂ©es par l'Ă©dit de juillet 1766, avaient Ă©tĂ© diver- sifiĂ©es par des rĂšglements particuliers ultĂ©rieurs, et 1,200 com- munautĂ©s rurales, pourvues d'organismes encore rudimentaires et enfermĂ©es dans les Ă©troites bornes d'une vie exclusivement locale, telles Ă©taient au dĂ©but de 1787, les derniĂšres molĂ©cules administratives de la gĂ©nĂ©ralitĂ© ». Il n'y avait aucune circons- cription intermĂ©diaire entre la subdĂ©lĂ©gation d'une part, les municipalitĂ©s urbaines et les communautĂ©s rurales d'autre part. Les subdĂ©lĂ©guĂ©s correspondaient directement avec les officiers municipaux et avec les syndics paroissiaux. Les maires, chefs des municipalitĂ©s, Ă©taient nommĂ©s par le roi sur une liste de trois membres proposĂ©s par les hĂŽtels de ville ; il est probable que 1 Voir les lettres de Demortreux, subdĂ©lĂ©guĂ© de Vire, du 28 mai 1780, et de Robillard, subdĂ©lĂ©guĂ© de Saint-LĂč, du 18 mars 1781. Arch. dĂ©p., Calvados, C 231. .‱ 2 Je ne crois pas dire trop en disant que j'ai la subdĂ©lĂ©gation la plus surchar- gĂ©e et la plus attachante, et que je n'ai pas un seul jour tranquille ; mon travail, par l'extraordinaire, est quadruple du prĂ©cĂ©dent. » lbid., ibid. 3 Lefauqueux de la BesnardiĂšre, greffier de la subdĂ©lĂ©gation de Saint-LĂŽ, demanda, en raison des soixante-neuf ans de services accomplis par son pĂšre et lui, une gratification Ă  l'AssemblĂ©e nationale, le 2 juillet 1790. Arch. nat, Dvi 38, 1. 554. Cf. Arch. dĂ©p. Calvados, C 6289. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7647. Yvert Ă©tait greffier de la subdĂ©lĂ©gation de Caen, et Basley de celle de Baveux. Ibid., C 6916 et 9446. C> Ibid., C 7647. LES SYNDICS DES PAROISSES RURALES 21 l'avis de l'intendant influait sur ces choix, et que ce dernier s'en rapportait aux renseignements fournis par ses subdĂ©lĂ©guĂ©s 1>. Les syndics ruraux de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen Ă©taient Ă©lus par l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de leurs paroissiens ; depuis 1769, ils Ă©taient prĂ©posĂ©s d'office Ă  la collecte des vingtiĂšmes 2, et l'on avait joint Ă  cette fonction de nature fiscale la levĂ©e d'autres impo- sitions rĂ©cemment Ă©tablies en Basse-Normandie et spĂ©ciales Ă  cette rĂ©gion, comme l'imposition territoriale et celle des bĂąti- ments de justice 3. Comme l'intendant et comme les subdĂ©lĂ©guĂ©s, ces officiers publics des communautĂ©s urbaines et rurales Ă©taient revĂȘtus, mais dans un ressort de moindre Ă©tendue, d'attributions admi- nistratives, par dĂ©lĂ©gation indirecte de l'Etat. C'Ă©taient les organes administratifs du degrĂ© infĂ©rieur, les agents d'informa- tion et d'exĂ©cution placĂ©s au dernier rang de l'Ă©chelle adminis- trative, et l'on a pu dire avec raison, notamment des syndics ruraux, qu'ils Ă©taient des vice-subdĂ©lĂ©guĂ©s » 4, et qu'ils reprĂ©sentaient les subdĂ©lĂ©guĂ©s dans toutes les opĂ©rations ayant trait Ă  l'ordre public et au gouvernement » 5. Toutefois, en dehors des attributions qui leur Ă©taient com- munes avec les intendants et les subdĂ©lĂ©guĂ©s 6, les maires et syndics en avaient d'autres qui leur Ă©taient propres, et qu'ils n'exerçaient pas au nom de l'Etat. Ils Ă©taient les reprĂ©sentants et les chefs de l'association communale ; les syndics en Ă©taient mĂȘme partout les chefs Ă©lus. Le principe de l'Ă©lection, bien qu'il fĂ»t parfois violĂ© par l'action arbitraire des intendants, n'en subsistait pas moins comme un dernier vestige de l'indĂ©pendance locale, et il pouvait devenir le point de dĂ©part de libertĂ©s nou- velles. Il allait bientĂŽt franchir le cercle Ă©troit oĂč l'absolutisme monarchique l'avait enfermĂ©, pour rĂ©gĂ©nĂ©rer, Ă  tous les degrĂ©s de la hiĂ©rarchie, le rĂ©gime administratif du pays. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, G 1068, 1092, 1095, 1173, 1184, 1221, 1230 et 1257. 2 Ordonnance de l'intendant Fontelte concernant la nomination des syndics et prĂ©posĂ©s au recouvrement des vingtiĂšmes. Ibid., C 5295. 3 Ces deux impositions, spĂ©ciales Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, avaient Ă©tĂ© Ă©tablies, la premiĂšre par des arrĂȘts successifs du Conseil, de 1769 Ă  1785 ; la seconde, par un arrĂȘt du Conseil du 18 janvier 1786. Ibid., C 4398, 8172, 8174 et 8181. 4 Ardascheff, oiw. citĂ© Ă©d. russe, p. 524. 11 les appelle aussi des subdĂ©lĂ©guĂ©s en miniature ». 5 A. de Tocqueville, L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, p. 75. 6 Je rappelle que plusieurs subdĂ©lĂ©guĂ©s Ă©taient en mĂȘme temps maires de la ville chef-lieu de leur rĂ©sidence tel Garantot Ă  Cherbourg, MeslĂ© Ă  Avranches et Couraye-Duparc Ă  Granville. Mais aucun subdĂ©lĂ©guĂ© de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen ne fut syndic rural. 22 l'Ă©dit de juin 1787 CHAPITRE II LA FORMATION DE l' ASSEMBLÉE PROVINCIALE DE BASSE-NORMANDIE. AOUT 1787 La rĂ©forme administrative de 1787 en Normandie son objet. — Critiques formulĂ©es contre les intendants ce qu'elles ont de fondĂ© dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. — DĂ©sirs et projets de rĂ©formes administratives en Normandie avant l'Ă©tablissement des AssemblĂ©es provinciales. Ledit de juin 1787. — L'assemblĂ©e prĂ©liminaire d'aoĂ»t 1787; sa composi- tion. — Formation complĂ©mentaire de l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie ; rĂ©partition gĂ©ographique et sociale de ses mem- bres assemblĂ©e de privilĂ©giĂ©s. — Ses organes d'exĂ©cution Commis- sion intermĂ©diaire provinciale et procureurs syndics provinciaux. — La premiĂšre moitiĂ© des assemblĂ©es d'Ă©lection condition sociale de leurs membres. — Atteinte portĂ©e au pouvoir de l'intendant par la crĂ©ation de l'institution nouvelle. L'annĂ©e 1787 vit s'opĂ©rer en Normandie, comme dans les autres pays d'Ă©lection » du royaume, une vĂ©ritable rĂ©volution administrative *. ConformĂ©ment Ă  l'avis Ă©mis par l'AssemblĂ©e des notables rĂ©unie au mois de fĂ©vrier, Louis XVI publia en juin un Ă©dit crĂ©ant des AssemblĂ©es provinciales dans toutes les gĂȘnĂ©- ralitĂ©s du royaume qui n'avaient pas d'Etats provinciaux i2. La Normandie, dont les Etats, pĂ©riodiquement rĂ©unis depuis le Moyen Ăąge, avaient Ă©tĂ© suspendus par Mazarin, devait avoir en vertu de cet Ă©dit trois AssemblĂ©es provinciales, correspondant Ă  ses trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s de Rouen, d'Alençon et de Caen. L'Ă©dit de juin fut suivi de deux RĂšglements royaux, l'un du 15 juillet 3, sur la formation et la composition des assemblĂ©es », 1 Voir le chapitre XIX de Tocqueville, L'Ancien RĂ©gime el la RĂ©volution, intitulĂ© Comment une grande rĂ©volution administrative avait prĂ©cĂ©dĂ© la rĂ©volution poli- tique, etc. y> 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 110. Cet Ă©dit fut enregistrĂ© au Parlement de Rouen le 10 avril 1787, et publiĂ© au bailliage et prĂ©sidial de Caen le 5 septembre. 3 Ibid., C 6341. LE RÈGLEMENT DU 15 JUILLET 1787 23 l'autre du 5 aoĂ»t l\ sur leurs fonctions et leurs relations avec l'intendant ». Le RĂšglement du 15 juillet Ă©tablissait trois sortes d'assemblĂ©es hiĂ©rarchiquement superposĂ©es municipales, d'Ă©lection et pro- vinciales. Des assemblĂ©es municipales, composĂ©es du seigneur et du curĂ©, membres de droit, et de trois, six ou neuf membres, plus un syndic, choisis par les habitants de la paroisse, en raison du nombre des feux, devaient ĂȘtre formĂ©es dans toutes les com- munautĂ©s oĂč il n'en existait pas encore. Neuf assemblĂ©es d'Ă©lec- tion » Ă©taient créées dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© » de Caen. Chaque Ă©lec- tion » Ă©tait divisĂ©e en un certain nombre de circonscriptions Ă©lectorales, ou arrondissements ; chaque arrondissement devait envoyer Ă  l'assemblĂ©e d'Ă©lection quatre dĂ©putĂ©s un du clergĂ©, un de la noblesse et deux du Tiers Ă©tat. L'Ă©lection de Caen, formĂ©e de 6 arrondissements, devait fournir 24 membres ; les huit autres Ă©lections, ne comprenant que 5 arrondissements, l'effectif de leurs assemblĂ©es respectives ne pouvait dĂ©passer 20 membres. L'AssemblĂ©e provinciale, sĂ©ant Ă  Caen, chef-lieu de la gĂ©nĂ©- ralitĂ©, devait ĂȘtre composĂ©e de 40 membres, dont 20 ecclĂ©sias- tiques, seigneurs laĂŻques ou gentilshommes les reprĂ©sentant, et 20 membres pris dans les dĂ©putĂ©s des villes et des paroisses. Les neuf Ă©lections devaient collaborer Ă  la composition de cette assemblĂ©e dans la proportion suivante 8 dĂ©putĂ©s pour l'Ă©lection de Caen, 4 pour chacune des huit autres Ă©lections. Dans l'avenir, c'est le systĂšme Ă©lectif qu'on devait employer au recrutement de ces trois espĂšces d'assemblĂ©es ; selon l'expres- sion de l'Ă©poque, elles seraient Ă©lĂ©mentaires » les unes des autres en d'autres termes, les membres de l'AssemblĂ©e provinciale devaient ĂȘtre choisis parmi ceux des assemblĂ©es d'Ă©lection, et ceux-ci parmi les membres des assemblĂ©es municipales. Toute- fois, pour mettre en mouvement la nouvelle institution, le roi s'Ă©tait rĂ©servĂ© le choix de la premiĂšre moitiĂ© de l'AssemblĂ©e provinciale, lui laissant le soin de se complĂ©ter elle-mĂȘme. Les premiĂšres assemblĂ©es d'Ă©lection devaient ĂȘtre formĂ©es d'aprĂšs les mĂȘmes principes la moitiĂ© des membres, Ă  la nomination des dĂ©putĂ©s provinciaux dĂ©signĂ©s par le roi, s'adjoindrait l'autre moitiĂ© par cooptation. Pour les assemblĂ©es municipales seules, 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7610, reproduit dans le ProcĂšs-verbal de Basse-Nor- mandie, pages 46 Ă  91. 24 LE RÈGLEMENT DU 15 JUILLET 1787 le systĂšme Ă©lectoral absolu Ă©tait immĂ©diatement mis en vigueur HY. On attendait du temps et de l'expĂ©rience le perfectionnement de l'institution. Ces diverses assemblĂ©es devaient avoir des rĂ©unions pĂ©rio- diques. L'AssemblĂ©e provinciale, annuelle, aurait une session de trente jours au plus ; les sessions, Ă©galement annuelles, des assemblĂ©es d'Ă©lection ne dĂ©passeraient pas quinze jours. Dans l'intervalle de ces sessions des bureaux permanents, Ă©lus parmi les membres de ces diverses assemblĂ©es, et appelĂ©s Commissions intermĂ©diaires » Ă©taient chargĂ©s de la suite des affaires ils de- vaient rendre compte de leur mandat aux assemblĂ©es suivantes par l'organe des deux procureurs-syndics, agents d'exĂ©cution placĂ©s auprĂšs de chacun d'eux. Les assemblĂ©es municipales, dont les rĂ©unions devaient ĂȘtre beaucoup plus frĂ©quentes, n'a- vaient pas de commission intermĂ©diaire et comme, seigneur et curĂ© exceptĂ©s, elles Ă©taient exclusivement issues du Tiers Ă©tat, elles n'avaient qu'un seul syndic. Dans les assemblĂ©es munici- pales la majoritĂ© Ă©tait partout acquise au Tiers Ă©tat. Quant aux assemblĂ©es supĂ©rieures, on s'Ă©tait prĂ©occupĂ© d'Ă©tablir une pro- portion rigoureuse dans la rĂ©partition de leurs membres une moitiĂ© appartenait aux deux ordres privilĂ©giĂ©s, clergĂ© et noblesse ; l'autre moitiĂ© au Tiers Ă©tat. Le maintien de deux procureurs- syndics rendait cette dualitĂ© plus sensible. Dans le prĂ©ambule du RĂšglement, Louis XVI avait expressĂ©- ment indiquĂ© que les dispositions en Ă©taient conformes Ă  l'esprit qui avait dirigĂ© les dĂ©libĂ©rations des Notables ». Le projet de GalonnĂ©, en effet, avait Ă©tĂ© modifiĂ© selon les vues des Notables, c'est-Ă -dire dans un sens rĂ©trograde. La distinction des trois ordres, supprimĂ©e par ce ministre, avait Ă©tĂ© rĂ©tablie. C'Ă©tait, sur un point capital, une concession faite aux ordres privilĂ©giĂ©s. Les Notables avaient encore obtenu gain de cause sur un autre point la prĂ©sidence des assemblĂ©es provinciales ou d'Ă©lection ne pou- vait ĂȘtre dĂ©fĂ©rĂ©e qu'Ă  un membre du clergĂ© ou de la noblesse. TrĂšs explicite sur le mode de recrutement et la composition des assemblĂ©es, le RĂšglement du 15 juillet n'indiquait ni leurs fonc- tions ni les relations qu'elles devaient entretenir soit entre elles, soit avec l'intendant. Un rĂšglement nouveau Ă©tait rendu nĂ©ces- saire par la juxtaposition de deux autoritĂ©s sur un champ d'action oĂč jusque-lĂ  il ne s'en Ă©tait exercĂ© qu'une seule. 1 Encore un clĂ©ment non Ă©lectif entrait-il dans leur composition avec les deux membres de droit reprĂ©sentant les deux premiers ordres, le seigneur et le curĂ©. LE RÈGLEMENT DU 5 AOUT 1787 25 Avant l'institution de l'AssemblĂ©e provinciale, l'intendant de Caen Ă©tait, on l'a vu, l'agent absolu du pouvoir central dans sa circonscription. Organe du Conseil d'Etat, dont il provoquait et prĂ©parait souvent les arrĂȘts avant de les faire exĂ©cuter, il avait l'initiative dans la dĂ©cision, l'indĂ©pendance dans l'action, l'administration sans contrĂŽle et sans partage. Le jour oĂč l'on plaçait prĂšs de lui, prĂšs de ses subordonnĂ©s les subdĂ©lĂ©guĂ©s et les syndics, toute une sĂ©rie d'assemblĂ©es pourvues d'attributions administratives, son autoritĂ© se trouvait singuliĂšrement amoin- drie. Il fallait au moins dĂ©terminer avec prĂ©cision les attributions de l'intendant et celles de l'administration nouvelle, essayer d'Ă©tablir entre elles une dĂ©marcation assez nette, une barriĂšre contre des empiĂ©tements possibles de part et d'autre, en un mot rĂ©gler les relations rĂ©ciproques des deux pouvoirs, de maniĂšre que la libertĂ© qu'il convenait de laisser Ă  l'action de chaque partie ne pĂ»t jamais altĂ©rer le concours et la surveillance mutuels qu'exigeait l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral de la province '-1 ». » Ce fut l'objet du RĂšglement du 5 aoĂ»t 1787. Son rĂ©dacteur devait avoir sous les yeux les lignes suivantes Ă©crites en 1778 par Necker Il est sans doute des parties d'administration qui, tenant uniquement Ă  la police, Ă  l'ordre public, Ă  l'exĂ©cution des ordres de Votre MajestĂ©, ne peuvent jamais ĂȘtre partagĂ©es et doivent, par consĂ©quent, reposer sur l'intendant seul ; mais il en est aussi, telles que la rĂ©partition et la levĂ©e des impositions, l'entretien et la construction des chemins, le choix des encourage- ments favorables au commerce, au travail en gĂ©nĂ©ral et aux dĂ©bouchĂ©s de la province en particulier qui, soumises Ă  une marche plus lente et plus constante, peuvent ĂȘtre confiĂ©es prĂ©fĂ©- rablement Ă  une commission composĂ©e de propriĂ©taires, en rĂ©ser- vant Ă  l'intendant l'importante fonction d'Ă©clairer le gouverne- ment sur les diffĂ©rents rĂšglements qui seraient proposĂ©s 2. » Telle fut prĂ©cisĂ©ment la division des attributions adoptĂ©e par le RĂšglement du 5 aoĂ»t. La rĂ©partition des divers impĂŽts, la surveillance et la direction des travaux publics, les Ɠuvres d'assis- tance, les encouragements Ă  l'agriculture, Ă  l'industrie et au commerce furent du ressort de l'AssemblĂ©e provinciale et de sa Commission intermĂ©diaire. L'intendant, par rapport Ă  l'Assem- blĂ©e, n'Ă©tait plus que le commissaire du roi », c'est-Ă -dire un 1 PrĂ©ambule du rĂšglement du 5 aoĂ»t 1787. ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 46. 2 Necker, MĂ©moire au Roi, p. 7 et 8. 26 DESIRS DE REFORME ADMINISTRATIVE haut fonctionnaire chargĂ© de la police et de l'ordre public. Il est vrai qu'il avait toujours le contrĂŽle sur les opĂ©rations de l'assem- blĂ©e, qu'il transmettait au pouvoir central les dĂ©libĂ©rations de celle-ci en les accompagnant de son avis, et qu'enfin il Ă©tait seul, par l'apposition de son visa, Ă  les rendre exĂ©cutoires aprĂšs leur ratification. Cette rĂ©forme administrative qui ne devait ĂȘtre rĂ©alisĂ©e dans la plus grande partie de la France qu'en 1787, au seuil mĂȘme de la RĂ©volution, s'accomplissait bien tardivement. Il y avait trois quarts de siĂšcle qu'on la dĂ©sirait. Depuis le jour oĂč FĂ©nelon avait rĂ©sumĂ© ses griefs contre l'administration de Louis XIV par ce seul cri Plus d'intendants ! » et oĂč Boulainvilliers, dans son Etat de la France» avait accusĂ© ceux-ci d'ĂȘtre les instruments de la misĂšre du peuple », les plaintes n'avaient pas cessĂ©. Non seulement des publicistes et des Ă©conomistes comme Saint- Simon m, le marquis de Mirabeau , mais les cours souveraines, les Parlements et les Cours des aides 4l, mais les hommes d'Etat, les ministres eux-mĂȘmes, d' Argenson 5, Tur- got 6, Necker P, avaient courageusement dĂ©voilĂ© les abus de la 1 Saint-Simon, Ecrits inĂ©dits publiĂ©s par FaugĂšre. Paris, 1880-1883, tome IV, p. 36. 2 Marquis de Mirabeau, L'Ami des hommes s. 1. 1755-1760, IVe partie MĂ©moire sur les Etals provinciaux. Etats provinciaux calquĂ©s sur ceux du Languedoc clergĂ©, noblesse, dĂ©putĂ©s des villes ; dĂ©libĂ©rations en commun et vote par tĂȘte. Ils ren- dront compte de leurs diverses opĂ©rations au roi par 1 intermĂ©diaire des intendants, ses commissaires, et recevront par le mĂȘme canal des ordres pour le bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©- ral de l'Etat. » Une Commission intermĂ©diaire provinciale formĂ©e des syndics gĂ©nĂ©- raux, dont un Ă  la suite de la Cour. 3 Le Trosne, De l'Administration provinciale el de la rĂ©forme de l'ImpĂŽt. Paris, 1779. Projet d'administration provinciale liĂ© Ă  l'Ă©tablissement d'un seul impĂŽt, la taille. CommunautĂ© d'arrondissement canton. District. GĂ©nĂ©ralitĂ©. AssemblĂ©es, conseils administratifs, dont membres Ă  vie dĂ©signĂ©s par l'Ă©lection. Plus d'intendants; des dĂ©putĂ©s du Conseil national font chaque annĂ©e une inspection des gĂ©nĂ©ralitĂ©s. 4 Voir notamment les Remontrances de la Cour des aides de Paris de 1775 Les AssemblĂ©es provinciales sont le vƓu unanime de la nation. » 5 Marquis d'Argenson, ConsidĂ©rations sur le Gouvernement ancien et prĂ©sent de la France. Amsterdam, 1781, in 8°. Le chapitre VII de cet ouvrage, intitulĂ© Plan du gouvernement proposĂ© pour la France, comprend 52 articles ; les articles 27 Ă  36 concernent les intendances et subdĂ©lĂ©gations, dont l'auteur rĂ©clamait l'augmentation lune intendance par 200 paroisses, une subdĂ©lĂ©gation par 20 paroisses. 6 Turgot, MĂ©moire sur les municipalitĂ©s Ă  Ă©tablir en France rĂ©digĂ© en 1775. OEuvres posthumes de Turgot. Lausanne, 1787. Ancien intendant, Turgot dit que les intendants et leurs subdĂ©lĂ©guĂ©s ne peuvent guĂšre connaĂźtre en dĂ©tail les res- sources et besoins des peuples, d'oĂč dĂ©cisions arbitraires et abus. Projet de rĂ©forme radical. Non plus des Etats avec les trois ordres, mais des asssemblĂ©es de propriĂ©- taires fonciers municipales, de ville et village, d'Ă©lection, provinciales, gĂ©nĂ©rale avec simple voix consultative, agents d'enquĂȘte Ă©clairant le pouvoir central. Ce projet ne supprime pas les intendants et n'entame pas leur autoritĂ©. 7 Necker, MĂ©moire au Roi sur l'Ă©tablissement des AssemblĂ©es provinciales, p. 170-184, et De l'Administration des Finances de la France, t. III, p. 379-385. CRITIQUES CONTRE LES INTENDANTS 27 centralisation excessive. Longtemps avant leur disparition, les intendants Ă©taient condamnĂ©s. De tous leurs adversaires, Necker avait frappĂ© le plus fort et il avait portĂ© la premiĂšre atteinte grave Ă  leur autoritĂ© en Ă©tablissant, les assemblĂ©es provinciales du Berry et de la Haute-Guyenne modĂšles de toutes les autres. A deux reprises diffĂ©rentes, dans son MĂ©moire au Roi » de 1778, et dans son TraitĂ© de l'administration des finances de la France » publiĂ© en 1784, il s'Ă©tait Ă©levĂ© avec la plus grande sĂ©vĂ©ritĂ© contre les vices de l'institution des intendants. Les critiques si vives qu'il formulait, avec d'autres contem- porains *, contre leur mode de recrutement, leur ignoraance, leur ambition, leur esprit ombrageux, leur dĂ©sintĂ©ressement des affaires de leur province Ă©taient-elles justes en ce qui concerne l'intendance de Caen? Premier grief un long usage appelle uniquement aux intendances les maĂźtres des requĂȘtes. Pourquoi s'entĂȘter Ă  les prendre dans ce corps? Leur Ă©tat ne forme pas particuliĂšrement Ă  l'administration, car ils ne sont occupĂ©s que de rapporter au Conseil des requĂȘtes en cassation ; ils sont donc fatalement, au dĂ©but, des administrateurs inexpĂ©rimentĂ©s. Si encore on les choisissait avec discernement ! Mais, ou bien l'on suit aveuglĂ©ment l'ordre du tableau, ou ce qui est pis encore, des considĂ©rations de faveur amĂšnent de trop jeunes maĂźtres des requĂȘtes Ă  la tĂȘte des intendances'2. Ce reproche Ă©tait fondĂ© pour quelques-uns des derniers intendants de Caen. Fontette et Esmangart avaient Ă©tĂ© nommĂ©s Ă  34 ans, Feydeau de Brou Ă  22 ans, aprĂšs six mois au plus de prĂ©sence au Conseil d'Etat 3. 1 L'Espion dĂ©ualisĂ© attribuĂ© Ă  Baudoin de GuĂ©madeuc, ancien maĂźtre des requĂȘtes, p. 216 et suiv. L'Espion anglais attribuĂ© Ă  Pidansat de Mairobert, secrĂ©- taire des commandements du duc de Chartres, membre de l'AcadĂ©mie royale de Caen. Tome V, p. 96 et suiv. 2 L'Espion dĂ©ualisĂ© s'exprimait ainsi Depuis 1776 on a reçu au Conseil quel- ques fils de maĂźtres faits pour y ĂȘtre, mais qui sont de plats sujets. VoilĂ  cependant la pĂ©piniĂšre des 33 intendants du royaume On reçoit des fils de traitants, de maçons, de trĂ©soriers, puis on veut que les peuples respectent ces va-nu-pieds... » p. 216-217. — L'Espion anglais, tome V, p. 96, est tout aussi dur Ă  l'Ă©gard des inten- dants. Qu'est-ce qu'un commissaire dĂ©parti ? Un jeune freluquet qui sort de Paris pour la premiĂšre fois, ignorant souvent comment croĂźt le blĂ©, ayant presque tou- jours un intĂ©rĂȘt contraire Ă  celui de la province, courant la carriĂšre de la fortune avide des grĂąces de la cour qu'il doit obtenir par le canal du ministre des finances... » 3 Jugement de l'Espion dĂ©valisĂ© sur Esmangart, p. 220-221 Esmangart, fils d'un valet de chambre du Palais Royal. . . Ă©tait Ă  Bordeaux d'oĂč on l'a chassĂ© en 1774 parce qu'il faisait l'important; il s'Ă©tait vouĂ© en bas valet Ă  Maupeou... Sa mĂšre, qui Ă©tait auprĂšs de Madame de Chartres, a eu le crĂ©dit, par M. le duc d'OrlĂ©ans, de placer ce beau fils Ă  Bordeaux. Je vous demande ce qu'il a fait dans celte intendance 28 CRITIQUES CONTRE LES INTENDANTS Autre accusation, Ă©galement motivĂ©e. Leur ambition les pousse Ă  changer souvent de place, Ă  considĂ©rer l'intendance qu'on leur a- confiĂ©e comme un simple Ă©chelon, comme un lieu de passage. PrĂ©sumant qu'on avance plus par les intrigues et les relations que par le travail et l'Ă©tude, ils viennent souvent Ă  Paris, se font remplacer par leurs secrĂ©taires ou leurs subdĂ©lĂ©guĂ©s. Leur vie se passe Ă  courir la France, d'une intendance Ă  l'autre, et chacun de ces changements leur fait perdre, au grand dĂ©triment de leur province, le bĂ©nĂ©fice des connaissances qu'ils ont acquises sur elle. LĂ  encore Necker touchait juste, et il exprimait avec une ferme modĂ©ration des vĂ©ritĂ©s que les pamphlĂ©taires du temps traduisaient avec plus de vĂ©hĂ©mence rK L'intendance de Caen avait eu Ă  souffrir de cette instabilitĂ© de ses administrateurs. Du dĂ©part de Fontette 1775 jusqu'Ă  la RĂ©volution, elle compta trois intendants Esmangart 1775-1783, Feydeau de Brou 1783-1787 et Cordier de Launay. Esmangart arrivait de Bor- deaux et devait quitter Caen pour Lille. Feydeau de Brou avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ©, de 1776 Ă  1783, intendant de Bourges et de Dijon il cumulait, avec ses fonctions d'intendant, celles de directeur adjoint des Ă©conomats, ayant l'expectative de cette charge possĂ©- dĂ©e par son oncle Marville. Pendant plus de cinq ans, Ă  la fin de l'administration de Fontette, l'intendance de Caen avait Ă©tĂ© Ă  la merci d'un subdĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral haineux et improbe, qui avait accumulĂ© les fautes et les scandales 2, tandis que son chef demeu- rait Ă  la cour comme chancelier de Monsieur. Aussi la Basse-Normandie, lasse d'Ă©prouver les mauvais effets d'une telle administration, en attendait-elle avec impatience la rĂ©forme. Depuis assez longtemps dĂ©jĂ , elle avait joint ses rĂ©cla- mations particuliĂšres Ă  celles de l'opinion publique. Le vieux et ce qu'il peut faire Ă  Caen ? » Jugement, du mĂȘme libelle sur Feydeau de Brou, p. 218 De Brou, qui est Ă  Dijon en 1780, n'a pas Ă©tĂ© six mois au Conseil. Richis- sime, beau-fils, petit-fils d'un garde des sceaux par intĂ©rim,, il mĂ©prise la place et l'Ă©tat. » 1 Leur antipathie pour le travail ne leur permet pas d'acquĂ©rir des connais- sances personnelles, les provinces qu'ils rĂ©gissent leur demeurent toujours Ă©gale- ment inconnues. . . » Lettre de M. Ă  M. . . conseiller au Parlement, au sujet de ledit pour l'Ă©tablissement des administrations provinciales 26 avril 1781. Ne connaissant point les lieux qu'il n'a jamais habitĂ©s, oĂč il ne rĂ©side que trois Ă  quatre mois de l'annĂ©e, l'intendant sera obligĂ© de s'en rapporter Ă  ses subdĂ©lĂ©- guĂ©s pour la formation des mĂ©moires envoyĂ©s Ă  la cour. » L'Espion anglais, p. 97. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 229. Note de d'Ormesson sur Malafait, subdĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de Caen. M. Malafait vante ses anciens services, mais il n'a pas travaillĂ© gratis ; bien des gens seraient contents de se retirer comme lui, Ă  la haine publique prĂšs. PROJET DE RÉFORME DE BALLEROY 29 marquis de Balleroy, exilĂ© dans ses terres par l'influence de la duchesse de ChĂąteauroux, avait occupĂ© ses loisirs Ă  tracer le plan d'une administration provinciale nouvelle *. Il Ă©tait l'ami intime du marquis d'Argenson, avec qui il entretenait une active corres- pondance'2. C'est d'aprĂšs ses conseils pressants, dit-on, que d'Argenson exposa un projet d'AssemblĂ©es provinciales dans ses ConsidĂ©rations sur le gouvernement ancien et prĂ©sent de la France ». L'ouvrage parut en 1764, sept ans aprĂšs la mort de d'Argenson. Balleroy aurait alors Ă  nouveau songĂ© Ă  leur com- mun projet et l'aurait mis sous les yeux de Fontette, intendant de Caen. Celui-ci, paraĂźt-il, le fit agrĂ©er au ministre, et fut chargĂ© de dresser un plan qui, oubliĂ© dans les cartons du contrĂŽle gĂ©nĂ©ral par des intendants de finances hostiles Ă  la rĂ©forme, devait tom- ber plus tard sous les yeux de Necker 3. Aucun document d'ar- chives ne m'a permis de contrĂŽler la vĂ©racitĂ© de cette assertion. Il serait peut-ĂȘtre excessif de faire de Fontette un partisan rĂ©solu de l'Ă©tablissement des assemblĂ©es provinciales. Il avait Ă  un trop haut degrĂ© l'ambition du pouvoir pour travailler lui-mĂȘme Ă  sa propre dĂ©chĂ©ance. Il n'est pas invraisemblable toutefois d'affirmer qu'il n'approuvait pas en tout point l'ordre de choses Ă©tabli Ă  son Ă©poque, et qu'il dĂ©sira une rĂ©forme administrative assez profonde. Il eut l'occasion d'exprimer ses vues Ă  ce sujet . en 1763. Le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Bertin, en vue d'assurer une rĂ©par- tition plus Ă©quitable de la taille, voulait alors procĂ©der au dĂ©nom- brement et Ă  l'estimation de tous les biens-fonds du royaume. En rĂ©ponse au questionnaire du ministre, Fontette proposa un projet de cadastre, basĂ© sur la division de la Normandie en ser- genteries 4. Les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des communautĂ©s rurales, auxquelles prendraient part tous les contribuables, pauvres comme riches, roturiers comme nobles, tous citoyens », devaient Ă©lire chacune trois dĂ©putĂ©s. RĂ©unie au chef-lieu de la sergenterie, l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s paroissiaux devait nommer Ă  son tour 3 commis- saires dont au moins un laboureur, chargĂ©s de dĂ©signer les experts et arpenteurs, de veiller Ă  la rĂ©daction du cadastre de la sergen- 1 E. de BarthĂ©lĂ©my, Les Correspondants de la Marquise de Balleroy, tome I, notice prĂ©liminaire, p. 2 D'Argenson, Journal et MĂ©moires SociĂ©tĂ© de l'Histoire de France, Paris, 1859- 1867, tome IV, p. 112, mentionne l'exil de Balleroy dans sa terre de Normandie. 3 AbbĂ© Bidot, Histoire de Balleroy, p. 236. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 4523. Voir F. Mourlot, L'Intendant Fontette,, p. 11-12. 30 PROJET DE RÉFORME DE FONTETTE terie et de rĂ©gler toutes les contestations qui naĂźtraient Ă  ce sujet. Les commissaires de la sergenterie, renouvelables tous les trois ans, seraient ainsi de vĂ©ritables Ă©lus ». ReprĂ©sentants du peuple, ils jugeraient leurs pairs avec capacitĂ©, intĂ©gritĂ©, dĂ©sin- tĂ©ressement ». Les sergenteries se grouperaient pour nommer trois commissaires par Ă©lection et une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale formĂ©e des 27 commissaires de l'intendance de Caen se rĂ©unirait chaque annĂ©e, sous la prĂ©sidence de l'intendant, pour faire connaĂźtre au roi les besoins de la province. Les circonstances ne permirent pas au ministre Bertin de rĂ©aliser ce projet. Le caractĂšre normand s'accommoda fort bien de ce retard, tant les esprits Ă©taient prĂ©venus contre l'Ă©tablissement d'un cadastre. Le projet de Fontette Ă©tait en apparence, rĂ©volutionnaire ; c'Ă©tait, avant la lettre, les AssemblĂ©es provinciales de la fin de l'ancien rĂ©gime, et mĂȘme les conseils gĂ©nĂ©raux de notre France contemporaine. L'Ă©lection Ă©tait le mode de recrutement adoptĂ© pour ces assem- blĂ©es ; le but qu'on leur assignait Ă©tait la substitution d'estima- tions Ă©quitables et fermes Ă  l'arbitraire et aux variations des anciennes Ă©valuations fiscales. Toutefois l'intention de Fontette n'avait jamais Ă©tĂ© d'amoindrir le prestige et la puissance des intendants. L'originalitĂ© de son projet consistait dans la demande de suppression des tribunaux d'Ă©lection et des cours des aides, c'est-Ă -dire des juridictions anciennes encore capables de faire obstacle, sur le terrain de l'impĂŽt, Ă  l'extension continue des attributions de l'intendant. Fontette espĂ©rait sans aucun doute que les assemblĂ©es futures, purement consultatives, seraient des commissions fiscales entiĂšrement dĂ©pendantes de leur prĂ©sident, le commissaire dĂ©parti. ConsidĂ©rĂ©e sous ce point de vue, cette mesure de nivellement, qu'il conseillait au contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral, n'eut visĂ© qu'Ă  affermir le despotisme du pouvoir central sur les ruines des derniĂšres indĂ©pendances locales. La Lettre d'un habitant de C. . . Caen Ă  M. de 1. L. de la Londe, maire de la ville de B Bayeux sur les administra- tions provinciales^ » rĂ©vĂ©lait de tout autres prĂ©occupations. A la nouvelle que Necker avait Ă©tabli une AssemblĂ©e provinciale dans le Berry et s'apprĂȘtait Ă  en organiser une dans le DauphinĂ©, l'auteur anonyme de cette brochure invitait les gentilshommes de la Basse-Normandie Ă  s'unir pour demander au Roi, par l'in- termĂ©diaire du duc d'Harcourt, gouverneur de la province, Ă  ce 1 Lellre sur les administrations provinciales. Amsterdam, 1779. En Ă©pigraphe, on lit Felices sua si bona noscunt, Nortnani. » DEMANDES D'ASSEMBLEES PROVINCIALES 31 moment en tournĂ©e dans le Bessin, l'Ă©tablissement d'une ou de trois assemblĂ©es normandes, au chef-lieu de chaque intendance. Cet Ă©crit marquait une vĂ©ritable dĂ©fiance vis-Ă -vis de l'intendant Esmangart EspĂšre-t-on, y disait l'auteur, trouver plus d'amour pour la province, plus de connaissance de ses vrais intĂ©rĂȘts dans la personne d'un commissaire du Conseil, que dans la rĂ©union de ses propriĂ©taires? Croit-on que ce commissaire Ă©tranger dans sa gĂ©nĂ©ralitĂ© en connaisse aussi bien les besoins et les ressources que les habitants? » Il est fort probable qu'Ă  cette Ă©poque le duc d'Harcourt, le marquis de Blangy et d'autres grands seigneurs normands firent, sans succĂšs d'ailleurs, de nouvelles dĂ©marches auprĂšs du ministre pour obtenir l'extension Ă  la Normandie du rĂ©gime accordĂ© au Berry tt. L'idĂ©e d'une rĂ©forme administrative n'en avait pas moins continuĂ© Ă  faire son chemin et, en 1781, l'AcadĂ©mie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen avait proposĂ© pour sujet d'un de ses prix la question suivante DĂ©terminer les avantages qui devraient rĂ©sulter pour la Normandie de l'Ă©tablissement d'une AssemblĂ©e provinciale » 2. En 1787, Ă  l'AssemblĂ©e des notables, l'intendant de Rouen, Laurent de Villedeuil, qui allait devenir ministre, insista lui-mĂȘme sur la nĂ©cessitĂ© d'Ă©tablir des AssemblĂ©es provinciales, a ne dissi- mulant pas que la foule des occupations dont se trouvaient inves- tis les intendants les exposait Ă  de frĂ©quentes surprises » 3. A la mĂȘme Ă©poque, un Bas-Normand saluait la prochaine rĂ©union de ces assemblĂ©es comme devant affranchir la France de la tyran- nie ordinaire des intendants, subdĂ©lĂ©guĂ©s et autres suppĂŽts 4V 1 On saisit la trace d'un mouvement gĂ©nĂ©ral de la province de Normandie dans un extrait du registre de dĂ©libĂ©rations de l'hĂŽtel de ville de Carentan, conservĂ© aux archives du chĂąteau d'Harcourt, carton 264. Par cette dĂ©libĂ©ration, datĂ©e du 17 aoĂ»t 1779, Carentan dĂ©clare s'unir aux autres villes de la province pour obtenir les mĂȘmes avantages que le Berry et le DauphinĂ© ». — En 1781, le comte de Faudoas, premier Ă©chevin noble de Caen, dĂ©nonçait en ces termes l'ambition de DuperrĂ© de Lisle, alors avocat du roi au bailliage et son concurrent Ă  l'Ă©chevinat C'est un ambitieux, qui croit que les AssemblĂ©es provinciales auront lieu bientĂŽt et compte y jouer un rĂŽle intĂ©ressant ». Arch. dĂ©p., Calvados, C 1093. 2 ProcĂšs-verbal des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e provinciale de Haute-Normandie, sĂ©ance du 11 dĂ©cembre 1787 ; discours de Bayeux, directeur de l'AcadĂ©mie, secrĂ©taire de rassemblĂ©e. 3 Nouvelles Ă  la main, du 19 mars 1787. Journal manuscrit donnant au vicomte d'Hautefeuille, brigadier des armĂ©es du Boi, toutes les nouvelles politiques et autres de Versailles et de Paris ; du 23 janvier 1787 au 20 fĂ©vrier 1788 Arch. dĂ©p., Calvados, E, famille d'Hautefeuille. 4 Lettre d'un candidat Ă  Larcher de la Londe, maire de Bayeux, du 25 avril 1787. CitĂ©e dans Pezet, Bayeux Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, p. 78.. note 1. CARACTÈRE FISCAL DE LA RÉFORME 32 Ainsi, en Normandie, l'esprit public Ă©tait favorable Ă  cette institution. On y voyait un heureux essai de dĂ©centralisation administrative ; on en attendait la rĂ©surrection des anciennes libertĂ©s provinciales, dont l'exercice Ă©tait depuis si longtemps suspendu. A la considĂ©rer en effet dans ses traits gĂ©nĂ©raux, l'AssemblĂ©e provinciale de Caen semblait une satisfaction donnĂ©e Ă  l'opinion publique. Son titre mĂȘme rĂ©vĂ©lait les prĂ©occupations qui avaient dĂ» guider le roi et le gouvernement. Par une habile tactique, on avait effacĂ© les anciens noms des intendances, qui rappelaient une administration dĂ©testĂ©e, pour lui substituer des dĂ©nomi- nations provinciales. Aux anciennes gĂ©nĂ©ralitĂ©s de Rouen, de Caen et d'Alençon, succĂ©daient des ressorts administratifs dont les noms faisaient vibrer plus d'un cƓur provinces de haute, basse et moyenne Normandie. Ce nom de Normandie, systĂ©ma- tiquement Ă©cartĂ© du langage officiel et administratif par le despo- tisme de Louis XIV, y rĂ©apparaissait victorieusement comme une formule magique annonçant le rĂ©veil du vieux duchĂ© et le retour de ses libertĂ©s. L'Ă©tiquette nouvelle semblait prĂ©dire, Ă  des esprits superficiels, l'avĂšnement du rĂ©gime d'autonomie tant convoitĂ©. Mais, Ă  y regarder de plus prĂšs, l'illusion ne pouvait guĂšre durer. Calonne, le ministre inspirateur de l'Ă©dit de 1787 *, avait, dans l'Ă©tablissement des AssemblĂ©es provinciales, pour- suivi surtout un but fiscal. A ses yeux, l'association des provinces Ă  l'administration Ă©tait un expĂ©dient devenu nĂ©cessaire et un moyen efficace de parer au dĂ©ficit des finances. Il faut, disait-il, faire participer les contribuables Ă  l'assiette de leurs contribu- tions pour les leur faire paraĂźtre plus supportables et plus justes. » En rĂ©alitĂ©, l'ancienne province de Normandie restait dĂ©sarti- culĂ©e, dĂ©pecĂ©e en trois tronçons, et si on lui accordait un sem- blant de dĂ©centralisation et d'institutions libres, des espĂšces d'assemblĂ©es dĂ©libĂ©rantes, c'Ă©tait uniquement pour en tirer des subsides dont la royautĂ© avait besoin, et qu'elle aurait voulu obtenir sans faire appel aux Etats gĂ©nĂ©raux. Il y avait donc, dĂšs le dĂ©but, un dĂ©saccord complet entre les intentions du Roi et les espĂ©rances de la province, et la rĂ©forme de 1787 allait apparaĂźtre bientĂŽt comme une demi-mesure, impuissante Ă  satisfaire les exigences de l'opinion publique et Ă  produire les effets qu'on s'en Ă©tait promis. 1 Cet Ă©dit avait Ă©tĂ© promulguĂ©, aprĂšs la chute de Calonne, par son successeur Brienne. RECRUTEMENT DE L'ASSEMBLEE PROVINCIALE 33 L'Ă©dit de juin 1787 fut enregistrĂ© sans rĂ©sistance au Parlement de Rouen, le 10 aoĂ»t suivant ; cette cour se plaignit plus tard, il est vrai, que l'enregistrement avait Ă©tĂ© surpris pendant que beaucoup de ses membres Ă©taient en vacances et dans leurs terres. DĂšs le dĂ©but, elle garda une certaine rĂ©serve, considĂ©rant sans doute cette mesure comme un acheminement vers les Etats provinciaux, dont elle ne cessait de rĂ©clamer le rĂ©tablissement 1. L'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie pouvait dĂšs lors s'organiser. Il est incontestable que l'intendant Cordier de Launay $ et ses subdĂ©lĂ©guĂ©s ont pris une part indirecte, mais rĂ©elle, Ă  sa formation. Le 17 juin 1787, le secrĂ©taire de l'inten- dance priait les subdĂ©lĂ©guĂ©s de lui adresser une liste des personnes de leur ressort qu'ils jugeraient, en leur Ăąme et conscience, ĂȘtre les plus proposables, dans les trois ordres, pour former l'Assem- blĂ©e provinciale ». On leur recommandait d'avoir Ă©gard Ă  la propriĂ©tĂ©, Ă  la considĂ©ration dont la personne jouissait dans la rĂ©gion, au caractĂšre moral qui la distinguait ». D'autres listes leur Ă©taient demandĂ©es en vue de la constitution des assemblĂ©es d'Ă©lection on les invitait Ă  rĂ©partir leurs choix sur les diffĂ©rents points des Ă©lections, destinĂ©es Ă  ĂȘtre divisĂ©es en cinq ou six arrondissements ou districts, et Ă  ne proposer pour la premiĂšre fois que des hommes d'extraction 3 ». Ces diverses listes durent guider le choix du roi dans la dĂ©signation de la premiĂšre moitiĂ© de l'AssemblĂ©e provinciale, et plus tard, le choix de ces membres eux-mĂȘmes appelĂ©s, dans les derniers jours d'aoĂ»t, Ă  complĂ©ter leur nombre et Ă  former le noyau des assemblĂ©es d'Ă©lection. Les subdĂ©lĂ©guĂ©s ont aussi adressĂ© une liste de candidats Ă  la prĂ©si- dence des assemblĂ©es d'Ă©lection et parfois mĂȘme fixĂ© les chefs- lieux des districts entre lesquels les Ă©lections devaient ĂȘtre par- tagĂ©es u. Ce fut le 20 aoĂ»t que se rĂ©unit, Ă  l'abbaye de Saint-Etienne de Caen, l'assemblĂ©e prĂ©liminaire, sur la convocation de son prĂ©si- dent, le duc de Coigny. Marie-François-Henri de Franquetot, duc de Coigny, pair de France, lieutenant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du roi, grand bailli et gouverneur des ville et chĂąteau de Caen, des 1 Floquet, Histoire du Parlement de Normandie, t. VII, p. 100-101. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6343. L'intendant eut, en juillet 1787, plusieurs entre- vues Ă  ce sujet Ă  Versailles, avec Brienne et Villedeuil. 3 Ibid. Listes Ă©tablies par les subdĂ©lĂ©guĂ©s pour la formation de l'AssemblĂ©e provinciale et des assemblĂ©es d'Ă©lection. 4 Tels Robillard pour l'Ă©lection de Saint-LĂŽ, et de la Roque pour celle de Moi- tain. Ibid., C GJ43. 'M COMPOSITION DE L'ASSEMBLEE PRÉLIMINAIRE ville et citadelle de Cambrai, bailli et capitaine des chasses de la Varenne du Louvre, Ă©tait le petit-fils du cĂ©lĂšbre marĂ©chal de CĂŽignyO. Sa famille Ă©tait, avec celle des d'Harcourt, une des plus illustres de Normandie. La terre de Coigny, situĂ©e dans le Cotentin, et qui rapportait, dit-on, livres de rente, venait d'ĂȘtre Ă©rigĂ©e cette annĂ©e mĂȘme en duchĂ©-pairie. Coigny, qui avait fait la campagne d'Allemagne pendant la guerre de Sept Ans, sous le marĂ©chal d'EstrĂ©es, avait cinquante ans en 1787. Il jouissait d'un grand crĂ©dit Ă  la cour, oĂč il Ă©tait un des familiers les plus Ă©coutĂ©s de la reine Marie- Antoinette ; il Ă©tait aussi connu par sa liaison avec la princesse de GuĂ©mĂ©nĂ©e. Sa situai ion bril- lante Ă  Versailles, l'illustration de son nom, sa qualitĂ© de grand propriĂ©taire bas-normand l'avaient dĂ©signĂ© au choix du roi comme prĂ©sident de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen. Avec lui, dix-neuf autres membres, nommĂ©s aussi par le roi, devaient composer l'assemblĂ©e prĂ©liminaire. C'Ă©taient, dans l'ordre du clergĂ©, les trois Ă©vĂȘques de Basse-Normandie le vieil Ă©vĂȘque deBayeux, du Cheylus, aumĂŽnier de la comtesse d'Artois, prĂ©lat de cour, aimant la reprĂ©sentation et le jeu 2, TĂ©vĂȘque de Coutances, Talaru de Chalmazel ;*>, et celui d'Avranches, Godard deBelbƓuf, de vieille famille normande, frĂšre cadet du procureur gĂ©nĂ©ral au Parlement de Rouen4 ; deux autres membres du haut clergĂ©, l'abbĂ© de Cussy, archidiacre du Cotentin'5 et dom Verdier, prieur de l'abbaye de Savigny en Mortainais. Les reprĂ©- sentants de la noblesse Ă©taient, outre Coigny, le marquis d'HĂ©ricy, lieutenant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es, dont le chĂąteau de Vaussieux avait Ă©tĂ© le quartier gĂ©nĂ©ral du camp d'invasion de l'Angleterre 1 Armand Tirette, Recueil de Documents, t. II, p. 99-100. .' Dominique de Cheylus, nĂ© Ă  Avignon en 1719 ; successivement vicaire gĂ©nĂ©ral , I. I, p. 510. —BelbƓuf Ă©migra pendant la RĂ©volu- tion el mourut en Angleterre en 1868. La mĂȘme annĂ©e mourait aussi en Angleterre l'Ă©vĂȘque de Coutances. Quanl Ă  >\t\ Cheylus, il Ă©tait mort en 1797 a Jersey. 5 Moii a Paris sur l'Ă©cliafaud, le thermidor an II. Wallon, Histoire du Tribunal rĂ©volutionnaire, etc., t. V, p. 70 et 111. FORMATION COMPLEMENTAIRE DE l\\SSEMBLÉE 35 formĂ© en 1778 * ; le comte de Balleroy, lieutenant gĂ©nĂ©ral lui aussi, fils du vainqueur de Lawfeld, du vieil ami de d'Argenson 2 ; le marquis de Canisy, marĂ©chal de camp ; et enfin le marquis de Chiffrevast 3. Le Tiers Ă©tat avait fourni dix membres un riche industriel de religion protestante, Massieu, seigneur de Saint- Manvieu, et neuf maires des principales villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© le comte de VendƓuvre, maire de Caen, qui avait assistĂ© Ă  l'Assem- blĂ©e des notables ; le marquis de Colleville, maire de Valognes ; Larcher de la Londe, maire de Bayeux ; Vaufleury de Saint-Cyr, maire de Mortain ; de Bacilly, maire de Saint-LĂŽ ; Desplanques du Mesnil, maire de Carentan ; FrĂ©min de Beaumont, maire de Coutances ; MeslĂ©, maire d'Avranches, et Mauduit, maire de Vire W. L'assemblĂ©e prĂ©liminaire, que l'intendant vint ouvrir le 20 aoĂ»t en sa qualitĂ© de commissaire dĂ©parti, dans la salle du chapitre de l'abbaye Saint-Etienne, dura cinq jours. Son champ d'action Ă©tait nettement dĂ©terminĂ© par le RĂšglement du 15 juillet. Elle devait se complĂ©ter, nommer son greffier, sa commission inter- mĂ©diaire, ses procureurs-syndics, puis former le noyau des neuf assemblĂ©es d'Ă©lection. Pour l'aider dans la premiĂšre de ces opĂ©rations, l'assemblĂ©e eut sous les yeux les listes dressĂ©es par les subdĂ©lĂ©guĂ©s 5. Les cinq membres qu'elle s'adjoignit dans l'ordre du clergĂ© furent cinq abbĂ©s ou prieurs dom Mesnilgrancl, prieur de l'abbaye Saint-Etienne ; l'abbĂ© Bruzeau, prieur de Tailleville ; l'abbĂ© de Champigny, abbĂ© de Mondaye ; de Chiffrevast, abbĂ© de Saint- Sever, frĂšre du marquis et Hardy, prieur d'Englesqueville-LaĂźtre. Dans l'ordre de la noblesse, les choix tombĂšrent sur le marquis d'Hautefeuille, seigneur de Louvigny, marĂ©chal de camp, le 1 Pezet, Bayeux Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, p. 29 et suiv. 2 Il s'Ă©tait distinguĂ© au combat de Saint-Cast pendant la guerre de Sept Ans, et avait, servi en Corse sous le comte de Vaux. II mourut sur l'Ă©chafaud le 6 germinal an II. Arch. nat., W 340. 3 Mort Ă  Paris sur l'Ă©chafaud., le 18 messidor an II. Arch. nal.. W 409. 4 Une premiĂšre liste, conservĂ©e dans les bureaux de l'intendance, et qui date de juillet 1787, proposait pour le Tiers Ă©tat dix habitants de Caen lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, lieutenant particulier des r;i\i\ et forĂȘts, procureur du roi de l'amirautĂ©, deux trĂ©soriers de France, un Ă©chevin et trois nĂ©go- ciants;. Cette omission systĂ©matique de dĂ©putĂ©s Ă©trangers Ă  Caen lit sans doute rejeter la proposition, mais le seul fait qu'un tel exclusivisme ait pu se manifester, tĂ©moigne du mĂ©diocre intĂ©rĂȘt que l'intendant prenait Ă  la reprĂ©sentation rĂ©elle de la province. 5 Les frĂ©quentes coĂŻncidences que l'on constate entre les propositions des subdĂ©- lĂ©guĂ©s et les choix faits par l'assemblĂ©e semblent le prouver 36 RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE SES MEMBRES comte Louis de Vassy, seigneur de Brecey, mestre de camp ; deux capitaines de dragons, le comte de SĂ©beville et le marquis du Quesnoy ; de Montfarville, seigneur du Mesnil-Veneron, gen- tilhomme fermier de l'Ă©lection de Saint-LĂŽ. Les dix associĂ©s rangĂ©s dans le Tiers Ă©tat furent Burdelot, maire et vicomte de Pontorson ; Flaust, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Vire ; deux lieutenants particuliers de bailliages, Daigremont Ă  Caen, et Hervieu de Pont-Louis Ă  Carentan ; deux avocats du roi aux bailliages de Saint-LĂŽ et de Mortain, Bernard et Levesque ; Ga- briel de Cussy, ex-directeur de la Monnaie de Caen ; de la Lande du Mesnildrey, ancien avocat au prĂ©sidial de Coutances ; Le VĂ©el, ancien notaire, bourgeois de Valognes et Faucon, bon propriĂ©- taire et nĂ©gociant Ă  Isigny ». La rĂ©partition gĂ©ographique des membres de l'AssemblĂ©e provinciale sur le territoire de la Basse-Normandie fut Ă  peu prĂšs conforme au RĂšglement du 15 juillet. En effet l'Ă©lection de Caen fournit 8 dĂ©putĂ©s ; les autres Ă©lections en eurent presque toutes quatre C. Ce qui est important Ă  constater, c'est que, pour des raisons de fortune, des hommes de valeur furent, Ă  cause de leur Ă©loignement de Caen, Ă©cartĂ©s Ă  priori de l'assem- blĂ©e ; certains subdĂ©lĂ©guĂ©s ne les firent figurer sur leurs listes que pour dĂ©plorer l'impuissance oĂč la mĂ©diocritĂ© de leurs ressources les mettait d'ĂȘtre utiles Ă  leurs concitoyens 2. L'assemblĂ©e a dĂ» y perdre des lumiĂšres assez prĂ©cieuses. Autre remarque intĂ©res- sante plusieurs des membres proposĂ©s par les subdĂ©lĂ©guĂ©s comme faisant partie de la noblesse furent inscrits dans le Tiers Ă©tat tels Mauduit, de Colleville, FrĂ©min de Beaumont, Leforestier de VendƓuvre. C'Ă©tait en vertu de leurs fonctions, et non de leur qualitĂ© personnelle, que ces derniers, chefs de quatre munici- palitĂ©s du ressort provincial, avaient Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  l'assemblĂ©e ; et c'est leur titre de maires qui les fit ranger dans le Tiers Ă©tat, comme dĂ©putĂ©s des villes 3. 1 L'Ă©lection de Baveux en comptait cinq, et celle de Saint-LĂŽ trois seulement ; l'Ă©vĂȘque de Baveux fut considĂ©rĂ© fictivement comme dĂ©putĂ© de cette derniĂšre Ă©lection. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C G343. Notes de Bobillard, subdĂ©lĂ©guĂ© le Saint-LĂŽ, sur Le Menuet de la JuganniĂšre Esprit trĂšs pĂ©nĂ©trant, bon citoyen, avocat renommĂ©, jurisconsulte instruit, mais ayant besoin de son Ă©tat pour soutenir sa maison. » Sur Le Tellier du Hutrel Elocution sĂ©duisante et connaissances fort Ă©tendues,... pas assez riche pour rester longtemps Ă  Caen, et cependant plus fait que tout autre pour Jigurer dans une AssemblĂ©e provinciale. » 3 Ce fut pour la mĂȘme raison que le comte de VendƓuvre, maire de Caen, et son successeur, MĂ©nage de Cagny, furent appelĂ©s, en qualitĂ© de membres du Tiers Ă©tat, le premier, Ă  l'assemblĂ©e des Notables de 1787, le second Ă  celle de 1788. Arch. nat., C 1 et 'J. LEUR RÉPARTITION SOCIALE 37 Si l'AssemblĂ©e provinciale, ainsi constituĂ©e, reprĂ©sentait assez exactement les diverses rĂ©gions de la Basse-Normandie, elle Ă©tait loin d'en reprĂ©senter toutes les classes. La rĂ©partition sociale de ses membres lui donnait un caractĂšre nettement aristocratique. Le clergĂ© n'y comptait que ses plus hauts dignitaires et on y eut vainement cherchĂ© un desservant rural. La noblesse d'Ă©pĂ©e seule figurait dans le second ordre. Quant au Tiers Ă©tat, il comprenait des magistrats municipaux ou des officiers de justice ayant presque tous la noblesse de robe, de riches nĂ©gociants ou propriĂ©- taires, et pas un laboureur venu de la campagne l1. La classe des paysans Ă©tait systĂ©matiquement tenue Ă  l'Ă©cart l'AssemblĂ©e provinciale Ă©tait Ă  proprement parler une assemblĂ©e de privilĂ©- giĂ©s. Les vues de l'auteur de la lettre de 1779 sur les administrations provinciales semblaient se rĂ©aliser la noblesse et la haute bour- geosiie allaient administrer seules. Par le fait de sa composition, due Ă  son mode originel de recrutement, l'AssemblĂ©e provinciale, qui ne tenait pas ses pouvoirs de l'investiture populaire, n'allait- elle pas exciter la dĂ©fiance des populations et apparaĂźtre Ă  priori, comme une simple commission d'agents fiscaux, comme un instrument ingĂ©nieusement placĂ© entre les mains du roi pour aggraver impunĂ©ment les charges publiques ? AprĂšs avoir choisi pour secrĂ©taire-greffier Alexandre, professeur Ă  la FacultĂ© de droit, l'assemblĂ©e procĂ©da Ă  la nomination de ses deux procureurs-syndics et de sa Commission intermĂ©diaire. Les deux syndics Ă©lus furent, pour le clergĂ© et la noblesse le comte de Balleroy et, pour le Tiers Ă©tat, Le Telier de Vauville, prĂ©sident trĂ©sorier de France au bureau des finances. La Commission intermĂ©diaire comprit, outre son prĂ©sident-nĂ©, le duc de Coigny, et les deux syndics, quatre membres un du clergĂ©, l'Ă©vĂȘque de Coutances ; un de la noblesse, le comte de Yassy et deux du Tiers Ă©tat, Daigremont, lieutenant particulier au bailliage de Caen et La Lande du MĂ©nildrey 2, ancien avocat au prĂ©sidial de Cou- tances. 1 L'assertion de KarĂ©iĂ«v sur la dĂ©putation des habitants de la campagne aux AssemblĂ©es provinciales est inexacte pour la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. KarĂ©iĂ«v, La Ques- tion paysanne dans le dernier quart du XVIIIe siĂšcle, p. 114. Cf. Arch. coram., Caen, carton 20. Lettre de M. de Chazot, du 18 octobre 1788, adressant Ă  l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Caen, dont il Ă©tait membre, ses plaintes sur l'absence de reprĂ©sen- tation des campagnes Ă  l'AssemblĂ©e provinciale de Caen. 2 Ce dernier, malade, fut remplacĂ© par Hervieu de Pont-Louis, lieutenant parti- culier au bailliage de Carentan. 38 NOYAU DES ASSEMBLÉES D'ÉLECTION L'assemblĂ©e s'occupa ensuite dĂ© dĂ©signer les membres qui devaient commencer Ă  former les assemblĂ©es d'Ă©lection, convo- quĂ©es pour le mois d'octobre. 11 devait y avoir neuf assemblĂ©es dans son ressort administratif. Le roi avait dĂ©jĂ  choisi leurs prĂ©sidents, tous dans les deux premiers ordres *. L'assemblĂ©e d'Ă©lection de Caen devait comprendre 24 membres; celles des huil autres, chacune 20 membres. C'Ă©tait au total un nombre de 83 membres i '.- que l'AssemblĂ©e Ă©tait appelĂ©e Ă  choisir, parmi les listes de notabilitĂ©s locales mises sous ses yeux. En gĂ©nĂ©ral, on tira du clergĂ© les membres les plus influents par leur origine 3>, leur situation 4 ou leur culture b; la noblesse fournit des seigneurs de vieille famille, rĂ©sidant pour la plupart dans leurs terres 6 ; les dĂ©putes du Tiers Ă©tat furent pris parmi les officiers des justices royales et seigneuriales 7, les officiers municipaux des villes8', les avocats °', notaires^10 et mĂ©decins'11'. On y fit entrer Ă©galement des nĂ©gociants 12, des propriĂ©taires cultivateurs 13, 1 Noms des prĂ©sidents par Ă©lection Caen, MĂ©ry de Berthenonville, doyen du SĂ©pulcre ; Bayeux l'Ă©vĂȘque; Vire lu marquis de MĂ©nĂźlĂŻet ; Saint-LĂŽ l'abbĂ© de Chiffrevast ; Carentan le comte d'OsseviHe ; Coutances le marquis de Vassy; Valognes le comte d'Octeville ; Avranches l'Ă©vĂȘque ; M or tain le comte de Sour- de val. 2 Sur 92 membres qui devaient composer la premiĂšre moitiĂ© des assemblĂ©es d 'Ă©- lection, les 9 prĂ©sidents Ă©taient dĂ©jĂ  nommĂ©s. 3 L'abbĂ© de Cairon, conseiller au Parlement de Rouen ; l'abbĂ© de la BazonniĂšre, curĂ© de Rampan l'abbĂ© de BeaudrĂ©, chanoine ; l'abbĂ© de Cheux, curĂ© de Vaudry ; I abbĂ© de Vaulleury, curĂ© de Barentin. 4 L'abbĂ© de Pradelle, vicaire gĂ©nĂ©ral de Baveux ; Brigeat, vicaire gĂ©nĂ©ral d Avranches ; l'abbĂ© 1. Les trois autres ne comptaient 1 Sur la procĂ©dure en matiĂšre de demandes de dĂ©charge d'impĂŽts. 2 ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 18 Ă  9!. 3 Trace de l'envoi de ces instructions au premier calepin pour le dĂ©part des lettres du contrĂŽle gĂ©nĂ©ral », 1787. Arch. nat., H1 1G05. 4 Philippe Lamare, secrĂ©taire de dom Goujet, bĂ©nĂ©dictin de l'abbaye de Fonte- nay, donne, dans son MĂ©morial, des dĂ©tails assez intĂ©ressants sur cette cĂ©rĂ©monie. La musique du rĂ©giment de Vivarais s'y lit entendre. Le duc de Coigny, en man- teau court, de velours noir, ayant un panache blanc Ă  son chapeau, se plaça au bas du chƓur, Ă  la premiĂšre place Ă  droite dans les hautes stalles . L'assemblĂ©e dĂźna chez le comte de Balleioy. MĂ©morial, etc., Ă©ditĂ© par G. Vanel, p. 242-243. & Autres membres abbĂ© de Cussy, marquis de Hautefeuille, marquis du Ques- noy, de la Londe, Hervieu de Pont-Louis, LĂ©vesque et Burdelot. '»'? BUREAUX ET PROGRAMME DE L'ASSEMBLEE que huit membres ; celui des fonds et de la comptabilitĂ© fut prĂ©sidĂ© par le marquis d'IIĂ©ricy i1 ; celui de l'agriculture, com- merce et bien public, par l'Ă©vĂȘque d'Avranches ; le 4 dĂ©cembre, sur les impositions parti- culiĂšres Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ©, imposition territoriale, impĂŽt des bĂąti- ments de justice, et sur la prestation reprĂ©sentative de la cor- vĂ©e {. Le bureau du bien public, les 23 et 24 novembre, fit un long rapport sur le RĂšglement du 15 juillet 1787 et sur l'adminis- tration de la province'1. Celui des fonds et de la comptabilitĂ©, dans une des derniĂšres sĂ©ances, traita la question importante des frais qu'allait entraĂźner le nouveau rĂ©gime administratif r,>. A la suite de ces rapports, l'AssemblĂ©e provinciale Ă©mit des vƓux, Ă©labora des projets de rĂšglement, rĂ©digea des arrĂȘtĂ©s. Elle entendit aussi des mĂ©moires, Ă©manant soit de ses membres, soit de particuliers, qui vinrent utilement seconder ses travaux, et Ă©clairĂšrent plus d'une de ses dĂ©cisions. Passons rapidement en revue les uns et les autres, en les groupant sous trois principaux chefs rĂ©gime des impositions ; des travaux publics ; bien public. 1° Impositions. — Les arrĂȘtĂ©s d'ordre financier pris par l'As- semblĂ©e provinciale eurent pour objet les vingtiĂšmes, l'impĂŽt territorial, la corvĂ©e et la taille. L'augmentation des vingtiĂšmes, imposĂ©e par le roi sous forme d'abonnement perpĂ©tuel, fut, on l'a vu, acceptĂ©e de mauvais grĂ© par l'AssemblĂ©e, qui dut borner ses efforts Ă  solliciter une remise. Elle avait cĂ©dĂ© sur ce point pour ne pas exposer les contribuables Ă  des recherches et vĂ©rifi- cations inquiĂ©tantes ». Mais pour marquer sa dĂ©fiance et protester contre les taxations des contrĂŽleurs, elle dĂ©cida que la rĂ©partition de cet impĂŽt serait assise sur la division fonciĂšre des paroisses en 1756, antĂ©rieure aux vĂ©rifications gĂ©nĂ©rales dont elle contes- tait l'exactitude. L'imposition territoriale Ă©tait une charge particuliĂšre Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Gaen. Etablie en 1769 pour divers besoins locaux 6, 1 ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 220-228. 2 Ces rapports ne sont pas insĂ©rĂ©s an procĂšs-verbal. On les trouve manuscrits aux Arch. dĂ©p., Calvados, C 7618. i,3 ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 279, 281, 282-286. 4 Ibid., p. 163-189. 5 Ibid., p. 315-321. 6 LevĂ©e d'abord pour les travaux du port de Granville, puis appliquĂ©e au rem- boursement des offices supprimĂ©s du Parlement de Rouen et Ă  l'achĂšvement de la maison de force de Beaulieu ; consacrĂ©e en partie aux grandes routes depuis 1772. Arch. dĂ©p., Calvados, C 3124. PRESTATION DE LÀ CORVEE ET TAILLE C>7 elle s'Ă©levait en 1787 Ă  la somme de livres. Cette somme Ă©tait alors affectĂ©e, en partie aux travaux de redressement de l'Orne, en partie au paiement des indemnitĂ©s des terrains expro- priĂ©s pour cette entreprise ou pour le tracĂ© des grandes routes. Une imposition dite des bĂątiments de justice, taxe de livres levĂ©e depuis 1782, venait s'y adjoindre et devait servir aux rĂ©parations des auditoires et prisons de la gĂ©nĂ©ralitĂ© l. Ces deux impĂŽts Ă©taient assis au marc la livre des vingtiĂšmes. L'AssemblĂ©e provinciale rĂ©solut de ne rien changer Ă  leur assiette et garda l'ancien usage. Une protestation s'Ă©leva dans son sein Ă  propos de ce dernier impĂŽt. Les dĂ©putĂ©s de Mortain demandĂšrent que leur Ă©lection en fut affranchie, parce que le duc d'OrlĂ©ans, comte de Mortain, pourvoyait seul Ă  l'entretien des locaux de justice de sa seigneurie, et qu'elle n'Ă©tait point ainsi Ă  charge Ă  la gĂ©nĂ©- ralitĂ© Pi La prestation de la corvĂ©e Ă©tait, depuis l'intendant Fontette, substituĂ©e Ă  la corvĂ©e en nature dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen ; c'Ă©tait en 1787 une taxe de livres, ajoutĂ©e au brevet gĂ©nĂ©ral de la taille. Il y avait alors conflit Ă  son sujet entre le ministĂšre et le Parlement de Rouen. Celui-ci, en enregistrant la dĂ©claration du 27 juin 1787, avait fait ses rĂ©serves et rĂ©duit le montant lĂ©gitime de cette taxe Ă  livres 3. C'Ă©tait une diffĂ©rence de livres en faveur de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. L'Assem- blĂ©e provinciale, appelĂ©e Ă  prendre parti dans la question, hĂ©sita. Elle aurait dĂ©sirĂ© payer la moins forte somme, mais elle craignit de manquer Ă  quelques convenances et de compromettre quel- ques intĂ©rĂȘts, et elle crut prudent de s'en rapporter Ă  la bienfai- sance du Roi» livres ; ruais les comptes avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s depuis plusieurs annĂ©es depuis 1782 dans l'Ă©lection le Saint-LĂŽ. ProcĂšs- verbal de Basse-Normandie, p. 123, INTENTIONS REFORMATRICES DE LASSEMBLÉE 71 propriĂ©taires Ă©taient seuls Ă  en souffrir les plus aisĂ©s et les plus influents avaient pu se faire indemniser les premiers {}, RĂ©seau routier incomplet, nombreuses voies amorcĂ©es et non terminĂ©es, propriĂ©tĂ©s Ă©ventrĂ©es, dettes criardes tout le mal fait sans aucun avantage correspondant », telle Ă©tait en matiĂšre de travaux publics, la situation lĂ©guĂ©e par l'ancienne administration Ă  l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie. Cette situation Ă©tait des plus pĂ©rilleuses, car elle laissait l'AssemblĂ©e aux prises avec deux nĂ©cessitĂ©s contradictoires d'une part, le besoin qui se faisait chaque jour plus impĂ©rieux de communications et de dĂ©bouchĂ©s nouveaux, d'autre part, l'obligation de strictes Ă©cono- mies, imposĂ©e par la pĂ©nurie des ressources, et l'impossibilitĂ© de demander davantage Ă  des impositions dĂ©jĂ  trop accablantes. Pour compliquer les difficultĂ©s, l'AssemblĂ©e provinciale, dĂšs le dĂ©but de son administration, se trouvait en prĂ©sence d'un fait accompli, d'une mesure qui lui liait les mains, paralysait son activitĂ©, annihilait ses intentions rĂ©formatrices. Peu de mois avant sa rĂ©union, en vertu d'un arrĂȘt du Conseil du 12 mars 1787, quarante-quatre baux d'entretien ou d'ouvrages neufs avaient Ă©tĂ© passĂ©s avec trente entrepreneurs, engageant des travaux jusqu'au 1er avril 1790, et une dĂ©pense de 1,911,000 livres 2. N'y avait-il pas contradiction entre les pouvoirs qu'on semblait vouloir donner Ă  l'AssemblĂ©e et l'inaction forcĂ©e oĂč ces engage- ments allaient la laisser pendant trois ans ? Devait-elle assister, impuissante, Ă  l'accroissement de la dette publique, dont on la rendrait peut-ĂȘtre responsable ? L'AssemblĂ©e provinciale prit rĂ©solument le parti que les circonstances lui imposaient, et une sĂ©rie d'arrĂȘtĂ©s rendus du 21 novembre au 5 dĂ©cembre 1787 tracĂšrent son programme d'administration en matiĂšre de travaux publics. Protestant tout d'abord contre l'inaction absolue oĂč la laisse- rait l'exĂ©cution sous ses yeux de travaux qu'elle n'aurait pas ordonnĂ©s », elle demanda Ă  l'unanimitĂ© la rĂ©siliation des quarante- quatre adjudications d'avril r3K Prenant en main la cause des 1 De nombreuses rĂ©clamations se produisirent Ă  ce sujet pendant la tenue des assemblĂ©es de dĂ©partement en 1788 Ex ;i Coutances. Arcli. dĂ©p., Calvados, C 7699 et pendant la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux, en 1789; plaintes de nombreux cahiers Breuville, Equeurdreville, Martinvast, Saint-Christophe-du-Foc, Saint-Sauvcur-le- Vicomte cahier de l'assemblĂ©e prĂ©lĂ©minaire du bailliage, etc.. 2 ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 125. 3 Ibid., p. 158-162. 72 RÈGLEMENTS SUR LES ROUTES ET ATELIERS DE CHARITÉ propriĂ©taires dĂ©possĂ©dĂ©s qui, depuis plus do sept ans, attendaient ' l'effet des promesses dont on n'avait cessĂ© de les flatter, et n'a- vaient pu toucher la somme la plus modique», elle dĂ©clara surseoir Ă  toute confection nouvelle de routes, sauf extrĂȘme urgence, jusqu'Ă  l'acquittement complet d'une dette sacrĂ©e pour la province » '. Elle chargea le duc de Coigny, son prĂ©sident, de demander au Roi une forte subvention, pour n'ĂȘtre point obligĂ©e Ă  effectuer ce rachat sur les fonds de la corvĂ©e, alimentĂ©s par les seuls roturiers *. Elle accepta la contribution volontaire, offerte au nom du clergĂ© et de la noblesse, d'une somme annuelle de 50,000 livres jusqu'Ă  extinction de la dette 3. Elle rĂ©digea un RĂšglement des travaux publics en trente-six articles, calquĂ© sur celui du Berry et visant Ă  l'achĂšvement progressif et mĂ©thodique du rĂ©seau routier par l'exĂ©cution de travaux dont la mesure serait graduĂ©e sur l'Ă©chelle des ressources et des besoins de la gĂ©nĂ©ralitĂ© » 4. La vicinalitĂ© rurale fut aussi l'objet de ses prĂ©occupations. AprĂšs la lecture du remarquable mĂ©moire du comte de Montfar- ville sur le mauvais Ă©tat des chemins vicinaux ,5>, elle vota en principe la construction d'un chemin dans chaque paroisse, Ă©tabli et entretenu aux frais de toute la communautĂ© et non plus des seuls bordiers. Elle adopta un rĂšglement en vingt-sept articles sur les ateliers de charitĂ©, qui rĂ©partissait ces derniers plus Ă©quita- blement entre les neuf Ă©lections de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, neuf filles Ă©galement chĂ©ries », qui introduisait une Ă©conomie plus grande dans leur rĂ©gie, et qui devait servir de rĂšgle et de loi immuable» pour les communautĂ©s 6. L'AssemblĂ©e provinciale porta enfin son attention sur les bĂąti- ments de justice de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, auditoires et prisons. Ils mĂ©ri- taient fort peu leur nom de palais de justice. La plupart d'entre eux, vieilles tours en ruines ou logis dĂ©labrĂ©s, Ă©taient dans un Ă©tat effrayant de vĂ©tustĂ© et d'insalubritĂ©. L'imposition spĂ©ciale de 50,000 livres, levĂ©e annuellement depuis 1782 sur tous les contri- buables de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, n'avait profitĂ© qu'Ă  la ville de Caen, oĂč l'on avait fait de vastes constructions pour le Bailliage, le bureau 1 ProcĂšs-verbal de liasse-Normandie, p. -219. 2 Ibid., ibid. 3 Ibid., p. >87. 4 Ibid., p. 302-312. 5 Ibid., p. 229-235. 6 Ibid., p. 220-228. LES prisons, l'agriculture 73 des finances, les prisons civiles et criminelles T. Beaucoup de chefs-lieux judiciaires de la Basse-Normandie, Bayeux, Vire, PĂ©riers, CĂ©rences, Coutances, Saint-Sauveur-le- Vicomte, Tori- gni se plaignaient avec raison du mauvais Ă©tat des prisons, qui menaçaient ruine et qui laissaient trop souvent s'Ă©vader les dĂ©tenus 2. La plus triste de ces geĂŽles Ă©tait celle d'Avran- ches ; le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage d'Avranches, Tes- niĂšre de BrĂ©mesnil, dĂ©peignit Ă  ses collĂšgues de l'AssemblĂ©e provinciale le dĂ©labrement de cette vieille bĂątisse, taillĂ©e dans les fortifications, vĂ©ritable cloaque, oĂč Ă©taient entassĂ©s quarante prisonniers des deux sexes, foyer de toutes les maladies conta- gieuses et de toutes les lĂšpres morales. Son mĂ©moire Ă©mut vivement l'AssemblĂ©e, qui ordonna la reconstruction immĂ©- diate des bĂątiments de justice d'Avranches et affecta une somme annuelle de livres pour les rĂ©parations urgentes des autres juridictions 3. 3° Bien public. — Nombre d'objets, confondus sous cette dĂ©nomination, donnĂšrent lieu Ă  d'intĂ©ressants mĂ©moires, lus pendant les trois derniers jours de la session, et dont la plupart gisent inĂ©dits dans les cartons de la Commission intermĂ©diaire provinciale 4. Leur thĂšme gĂ©nĂ©ral Ă©tait le dĂ©veloppement Ă©cono- mique du pays, l'hygiĂšne et l'assistance publique. Les intĂ©rĂȘts de l'agriculture furent dĂ©fendus par Montfarvillc, qui demanda le dessĂšchement des marais, le dĂ©frichement des landes et terres incultes, trop longtemps abandonnĂ©es Ă  d'indi- gnes concessionnaires, spoliateurs de la rĂ©gion ^5. Pour assurer la mise en valeur rationnelle du sol, il prĂ©conisait le partage des biens communaux, aprĂšs entente entre les seigneurs et les habitants, trop souvent divisĂ©s sur la question de propriĂ©tĂ© 6. L'industrie eut aussi ses protecteurs Flaust exposa la triste 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 1296-1302, 6496, 6755, 6856. — Ces bĂątiments servent encore aujourd'hui de Palais de Justice. 2 Ibid., C 1286-1320, 6753, 6770. 3 ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 237. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7618. 5 Les plus connus de ces spĂ©culateurs en Basse-Normandie avaient Ă©tĂ© Boullon- morange, Polignac et d'Aspect. Ibid., C 4195 et suiv. 6 Les exigences croissantes de nombreux seigneurs, revendiquant la propriĂ©tĂ© exclusive des communaux et enlevant les droits d'usage aux habitants, sont attestĂ©es par les plaintes des cahiers de 1789 notamment du bailliage de Valognes et par les pĂ©titions adressĂ©es au ComitĂ© des droits fĂ©odaux pĂ©titions de Carneville, Haute- ville-sur-Mer, Agon, Bricquebec, etc.. Arch. nat, Dxiv 5. 74 LINDUSTRIE ET LE COMMERCE situation de la manufacture de draps do Vire, alors en complĂšte dĂ©cadence U» Longuet, nĂ©gociant de Gaen et membre de l' Assem- blĂ©e d'Ă©lection de Gaen, fit prĂ©senter Ă  l'AssemblĂ©e provinciale un projet sur la fabrication des toiles façon de Suisse, garats, guinĂ©es, taffetas, etc., et sur l'Ă©tablissement d'une chapellerie Ă©conomique ; il proposa l'introduction du machinisme en Nor- mandie pour lutter avantageusement contre la concurrence anglaise 'l>. Gaugain l'aĂźnĂ©, riche entrepreneur de routes, proposa de substituer la tourbe, comme nouveau combustible, au bois de chauffage, dont la Basse-Normandie s'appauvrissait de plus en plus, ou au charbon de terre, assez difficile Ă  trouver et d'impor- tation fort coĂ»teuse i{. Le commerce de la Basse-Normandie vivait surtout de l'exportation des produits agricoles et des ressources fournies par le voisinage de la mer. Faucon, nĂ©gociant d'Isigny, se plaignit de la faveur qu'on accordait aux beurres de Grournay sur le marchĂ© de Paris, au dĂ©triment des beurres frais de sa rĂ©gion qui Ă©taient cependant de meilleure qualitĂ© 4 ; il demanda l'extension du nombre des jours de fabrication du sel dans les 1 Arc h- . En raison de l'extension croissante de la besogne administra- tive, l'AssemblĂ©e demanda l'adjonction de quatre membres nou- veaux Ă  sa Commission intermĂ©diaire et proposa Ă  l'agrĂ©ment du roi les noms de l'abbĂ© de Cussy, du marquis de Hautefeuille, du maire de Bayeux, Larcher de La Londe, et du lieutenant gĂ©nĂ©ral de Vire, Flaust. Elle sollicita l'exemption de certaines charges, comme la tutelle et la curatelle, en faveur des membres de la Commission et des bureaux intermĂ©diaires, l'exemption tempo- raire de la collecte pour tous les dĂ©putĂ©s taillables des assemblĂ©es provinciale et d'Ă©lection. Enfin, la majoritĂ© de ses suffrages fut favorable Ă  la translation des sĂ©ances de la Commission intermĂ©- l ProcĂšs-verbal de Basse-Normandie, p. 241-259. 2 Ibid., p. 259-274. D'autres instructions lurent rĂ©digĂ©es dans le mĂȘme but sur la rĂ©partition des diverses impositions taille, capilation, corvĂ©e, impĂŽt territorial et des bĂątiments de justice, etc...' Ibid., p. 290. 325 Ă  340. 3 Far exemple Le Telier de Vauville, trĂ©sorier de France, nommĂ© procureur-syn- dic provincial ; Le Tuilier, procureur du roi Ă  l'Ă©lection de Coutances ; Lemon- nier, prĂ©sident de l'Ă©lection de Saint-LĂŽ ; Courtin de la GervaisiĂšre, procureur au mĂȘme siĂšge. 4 Ibid., p. 313, 314. 82 CLÔT! RE DE L'ASSEMBLÉE PROVINCIALE diaire provinciale Ă  Saint-LĂŽ, vrai centre de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. Cette motion, qui Ă©mana il des dĂ©putĂ©s du Cotentin et qui ren- contra de l'opposition chez les dĂ©putĂ©s de Caen, ne devait avoir aucun succĂšs. Elle n'en marquait pas moins le dĂ©sir de l'administration nouvelle de se sĂ©parer manifestement de l'an- cienne, lui proposant l'abandon de Caen, chef-lieu de l'inten- dance, et le choix de Saint-LĂŽ comme capitale, l'AssemblĂ©e pro- vinciale entendait affirmer ses sentiments d'indĂ©pendance absolue vis-Ă -vis de l'intendant, et la raison politique ne l'avait pas moins dĂ©terminĂ©e que la raison gĂ©ographique Ă  proposer cette mesure. Le 6 dĂ©cembre 1787, Cordier de Launay vint faire la clĂŽture de l'AssemblĂ©e avec la mĂȘme solennitĂ© qu'il l'avait ouverte. Il remit Ă  ses membres une instruction relative Ă  l'agriculture et Ă  l'Ă©co- nomie rurale et ajourna l'AssemblĂ©e Ă  une date indĂ©terminĂ©e. Elle ne devait plus se rĂ©unir. Bien que le rĂ©gime administratif nouveau Ă©tabli en Basse-Normandie par l'Ă©dit de juin 1787 ait durĂ© trois annĂ©es, jusqu'Ă  l'expiration des fonctions de la Com- mission intermĂ©diaire provinciale aoĂ»t 1790, il n'y eut d'Assem- blĂ©e provinciale ni en 1788. ni en 1789. Le discrĂ©dit oĂč Ă©tait rapi- dement tombĂ©e cette institution, le mouvement qui s'Ă©tait pro- pagĂ© partout en faveur des Etats provinciaux, la promesse du roi de rĂ©tablir ceux-ci formellement inscrite dans l'arrĂȘt du Conseil du 8 aoĂ»t 1788, la rĂ©union des notables de 1788 firent surseoir cette annĂ©e Ă  la convocation de toutes les AssemblĂ©es provinciales ]\ En 1789, l'AssemblĂ©e nationale constituante abolit, dans la nuit du 4 aoĂ»t, avec la distinction des trois ordres, les privilĂšges des provinces, leur individualitĂ© politique et dĂ©cida la crĂ©ation de nouveaux cadres administratifs on jugea inutile de convoquer des assemblĂ©es dont le ressort allait ĂȘtre dĂ©membrĂ© et dont la composition interne ne correspondait plus au nouvel Ă©tat social du pays 2. Dans sa session unique, l'AssemblĂ©e provinciale de Caen avait fait preuve d'une grande activitĂ©. Elle sembla prendre en main les intĂ©rĂȘts de la Basse-Normandie ; elle essaya de les dĂ©fendre contre l'arbitraire du pouvoir central et la rapacitĂ© du fisc ; mais sa rĂ©sistance fut molle et facilement vaincue. Elle ne manqua pas 1 Lettre de Necker Ă  l'intendant, ,no0 ; — Pontorson, bourg, 12 Ă  1500; — Vire, 6 Ă  7,000; — CondĂ©-sur-\'oireau, bourg, 3,000 environ. Arch. dĂ©p., Calvados, C 1051. 1 Notamment les Ă©dits de 1092, 1733 et 1771. 2 L'Ă©dit visait trois catĂ©gories de villes au-dessus de 4,500; 16 2,0011;! 4,500 ; au-dessous de 2,000. 3 Le nombre des Ă©chevins variait de deux Ă  six ; celui des conseillers de ville, de trois Ă  six ; ces derniers n'apparaissent pas dans toutes les villes de Basse-Nor- mandie, mais seulement Ă  Bayeux, Carentan, Sainl-Lo, Cherhourg. 4 Les notables devaient ĂȘtre, selon les trois catĂ©gories ci-dessus dĂ©signĂ©es, au nombre de quatorze, dix ou six. 5 La nouvelle forme suivie Ă  Carenlan est trĂšs avantageuse et a obviĂ© au trouble qui rĂ©gnait prĂ©cĂ©demment dans les dĂ©libĂ©rations oĂč chaque membre de la commu- nautĂ© avait le droit d'opiner. » Observations du bureau municipal de Carenlan au subdĂ©lĂ©guc de La Hogue, 1778. Arch. dĂ©p., Calvados, C 1156. — A Cherbourg, il semble nĂ©cessaire, dĂšs 1717, de ne plus convoquer Ă  l'avenir la gĂ©nĂ©raĂŻĂźtĂ© >U^ bourgeois, qui occasionne le plus souvent de la confusion dans les dĂ©libĂ©rations, et d'Ă©lire douze bourgeois les plus capables de traiter les affaires avec les officiers municipaux ». Arch. comm., Cherbourg, BB 2. 88 LEDIT DE 1771. SON INSUCCÈS exerçant des arts libĂ©raux, les artisans et les laboureurs » W. Les premiĂšres classes, quoique comprenant la moindre partie de la population urbaine, comptaient le plus grand nombre de dĂ©putĂ©s, ce qui donnai l aux assemblĂ©es de ces villes une consti- tution nettement aristocratique '' . Si l'Ă©dit de 1766 eĂ»t Ă©tĂ© appliquĂ© partout Ă  la lettre, il aurait uniformisĂ© l'organisation municipale des villes de Basse-Nor- mandie. Mais son exĂ©cution ne fut ni prompte, ni rigoureuse. Sur les rĂ©clamations de ses officiers municipaux, des officiers de justice qui y rĂ©sidaient, de ses diffĂ©rents corps de citoyens, plus d'une ville obtint, avec l'avis favorable des intendants, en raison de circonstances particuliĂšres », son rĂšglement particulier. C'est ainsi que des lettres patentes de novembre 1769 donnĂšrent Ă  Caen une organisation spĂ©ciale, avec 28 notables Ă©lus par les 12 paroisses 3. Coutances en eut 25, et demanda leur rĂ©duction Ă  12 pour favoriser leurs dĂ©libĂ©rations » 4. L'Ă©dit fiscal de 1771, qui suspendit le rĂ©gime Ă©lectif et rĂ©tablit en titre d'office les charges municipales, ne fit que compliquer la situation. Pour augmenter la recette, Terray avait dĂ©signĂ© 21 villes et bourgs de l'intendance de Caen comme susceptibles d'ĂȘtre pourvus d'offices municipaux l5 . Mais la plupart de ces villes Ă©taient obĂ©rĂ©es et sans ressources. Vainement Terray rĂ©duisit-il aux deux tiers la finance Ă  payer et menaça-t-il celles qui Ă©taient 1 Corps de*- villes nommant des dĂ©putĂ©s notables. — A Àvranches, six corps clergĂ© 1 dĂ©putĂ©; nobles cl militaires 1 ; bailliage 1 officiers des autres justices, avocats, mĂ©decin-, et bourgeois vivant noblement 1 nĂ©gociants, notaires, procu- reurs, chirurgiens, arts libĂ©raux 1 ; artisans 1. \rch. dĂ©p., Calvados, C 1064. Coutances, dix corps clergĂ© 1 ; noblesse 4 ; bailliage et prĂ©sidial f4 Ă©lection fl; amirautĂ© 1 ; avocats 2 ; procureurs 1 bourgeois vivant noblement 4 ; mar- chand- 2 ; artisans 1 . Ibid., C 1170. - Saint-LĂŽ, huit corps clergĂ© 1 nobles et militaires 2 bailliage il Ă©lection I avocats mĂ©decins, bourgeois vivant noble- ment 2^ ; notaires, procureurs 1 ; nĂ©gociants en gros, marchands, chirurgiens, arts libĂ©raux 2; artisan- el laboureurs 2. Ibid., C 1230. Cherbourg, sept corps clergĂ© 1; noblesse 1 ; magistrature 1 ; avocats, mĂ©decins et gens vivant noble- ment 2 nĂ©gociants en gros et marchands 3 chirurgiens, notaires, greffiers et arts libĂ©raux 1 laboureurs et artisans H , Vrch. comm., Cherbourg, BH r>. i2i Exemples . \ Sainl LĂŽ, sur douze notables, huit sonl pris parmi le clergĂ©, les nobles et les gens vivant noblement, quatre parmi les marchands el les laboureurs. — A Avranches. sur six notables, un seul artisan. ! \ivh. dĂ©p., Calvados, , Ă  Cherbourg en 1777 3>, Ă  Valognes en 1779 4 , Ă  Caen en 1780 5 ; mais en certains endroits, la rĂ©sistance se prolongea ; et Ă  Coutances, en 1787, les officiers municipaux Ă©taient encore nommĂ©s par commission royale e . Plus d'une ville obtint, soit aprĂšs le rachat de ses offices, soit dans l'attente de ce rachat, un nouveau rĂšglement, d'ailleurs provi- soire. Valognes avait eu le sien en 1777 ,7', Ă  l'instar d'un rĂšglertient prĂ©cĂ©demment accordĂ© Ă  Bayeux ; ce fut le tour de Cherbourg en 1778 ', d'Avranches en 1779 0, de Saint-LĂŽ en 1780 do». Caen rentra en possession des statuts que les lettres-patentes de novembre 1769 lui avaient octroyĂ©s Ul. L'intendant Cordier de Launay, songeait Ă  rĂ©gulariser, au mois de mai 1787, l'adminis- tration municipale de Coutances 1?. Ces divers rĂšglements, si l'on excepte celui de Caen, s'Ă©cartaient assez sensiblement de l'esprit qui avait inspirĂ© la lĂ©gislation de 1766. Ils lui Ă©taient infidĂšles sur deux points principaux la composition du collĂšge Ă©lectoral et son mode d'Ă©lection. D'une part, plus d'une ville dont la popu- lation dĂ©passait ou mĂȘme habitants, et Ă  laquelle les articles 27 et 52 de l'Ă©dit de 1766 attribuaient 14 ou tout au moins 10 notables, vit son chiffre rĂ©duit Ă  6, ce qui ravalait son importance Ă  celle d'une des petites bourgades prĂ©vues Ă  l'article 1 Lettre de Turgot du 29 fĂ©vrier 1776. Arch. dĂ©p., Calvados, C 1050. 2 ArrĂȘt du Conseil du 4 aoĂ»t 1775. Ibid., C 1184. 3 Pour 3,000 livres. ArrĂȘt du Conseil du 20 dĂ©cembre 1776. Ibid., C 1241 et Arch. comm. Cherbourg, A A 50, 51. 4 Pour 2,000 livres. Arch. dĂ©p., Calvados, C L255. 5 Pour 12,000 livres. ArrĂȘt du Conseil du 25 juillet 1780. Ibid., C 1092, 1093. 6 Ibid., C 1173. Il en Ă©tait de mĂȘme ;> Vire, si l'on en croit une lettre de Mauduit, maire de cette ville, datĂ©e lu 9 septembre 1789. Ibid., C 2688. 7 21 juin 1-/77. Ibid., C 1254. Pour Bayeux, 18 avril 1777. Ibid., C 1434. 8 Ibid., C 1241, et Arch. comm., Cherbourg, AA 42. 9 Arch. dĂ©p., Calvados, C 1064 et 7649. 10 Ibid., C 1230. 11! Ibid., C 1095. 12 Ibid., C 1173. 90 RESTRICTION DES LIBERTÉS MUNICIPALES 55 du mĂȘme Ă©dit'1-1. Cette diminution de l'effectif du Conseil gĂ©nĂ©ral faisait crier Ă  l'insuffisance de la reprĂ©sentation urbaine W, et privait certains corps de l'exercice de droits dont on les avait tout d'abord investis {. D'autre part, le principe Ă©lectif lui-mĂȘme avait Ă©tĂ© singuliĂšrement entamĂ© par le rĂ©trĂ©cissement de son champ d'application. Pouvait-on appeler libres Ă©lections » cet ensemble d'opĂ©rations qui, semblant tourner clans un cercle vicieux, permettaient aux officiers municipaux, membres du bureau exĂ©cutif de l'HĂŽtel de Ville, de se faire Ă©lire par les notables, leurs collĂšgues du Conseil gĂ©nĂ©ral, c'est-Ă -dire par ceux- lĂ  mĂȘme qu'ils avaient auparavant choisis et soigneusement triĂ©s dans un nombre de corporations dĂ©jĂ  strictement dĂ©terminĂ©es ? Un tel mode de cooptation entre amis, dans le huis-clos propice aux combinaisons et Ă  l'intrigue, n'Ă©tait qu'une parodie du rĂ©gime Ă©lectoral, et la royautĂ© ne pouvait croire que le Tiers Ă©tat urbain en fĂ»t la dupe. Mais elle poussait si loin le mĂ©pris des libertĂ©s municipales, qu'elle aggrava mĂȘme, dans la pratique, la situation humiliĂ©e et amoindrie qu'elle avait imposĂ©e aux villes. AprĂšs s'ĂȘtre rĂ©servĂ©, pour la premiĂšre fois, le choix des officiers municipaux, elle les confirma, par brevet, dans l'exercice de leurs fonctions, Ă  l'expiration des dĂ©lais fixĂ©s par les rĂšgle- ments li, nĂ©gligeant ainsi de recourir, en dĂ©pit des sollicitations rĂ©itĂ©rĂ©es dont elle Ă©tait l'objet, au simulacre d'Ă©lection que ceux-ci autorisaient. A la veille de la RĂ©volution, la vie municipale prĂ©sentait, 1 Par exemple, Valognes, Cherbourg, Avranclies. 2 On ne trouve pas Ă  Valognes, Ă©crivaient le 12 avril 1788 les officiers du bail- liage, un nombre de notables suffisant pour reprĂ©senter une commune si nom- breuse ». Arch. dĂ©p., Calvados, 0507. 3 La rĂ©duction Ă  six notables, au lieu de quatorze ou dix, empĂȘchait parfois la reprĂ©sentation spĂ©ciale des chapitres, prĂ©vue Ă  l'article 30 de ledit de 1766 voir pleintes du chapitre d'Avranches, Ibid., C 1061 ; mais, le plus souvent, elle s'effec- tuait aux dĂ©pens des derniers corps urbains, nĂ©gociants, arts libĂ©raux et artisans, c'est-Ă -dire au dĂ©triment du vĂ©ritable Tiers Ă©tat urbain. 4 A Saint-LĂŽ, sur la proposition de l'intendant de Caen, le roi, Ă©cartant les trois candidatures qui lui Ă©taient soumises en 1781, date du renouvellement de la mairie, prorogea pour quatre ans les fonctions de M. de Bacilly. La situation actuelle durera toute seule, avait Ă©crit le subdĂ©lĂ©guĂ© ; personne ne rompra le silence. » Arch. dĂ©p., Calvados, C 1230. — La prorogation des pouvoirs du comte de Van- dƓuvre, maire de Caen, et du premier Ă©chevin, le comte de Faudoas, par brevet royal du 15 juin 1781, ne laissa pas de soulever des difficultĂ©s. Ibid., C 1095. — Le maintien Ă  la mairie de Valognes d'un homme entreprenant » qui avait substituĂ© Ă  des lois de profonde sagesse un rĂ©gime inconstitutionnel » il s'agit du marquis de Colleville, causa un vif mĂ©contentement qui se traduisit, en 1789, par un vaste pĂ©ti- tionnement en faveur du rĂ©tablissement du rĂ©gime Ă©lectif. Ibid., C 6507. l'oligarchie dans les villes 91 ainsi qu'on vient de le voir, dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, des aspects assez variĂ©s. L'Ă©tude approfondie du rĂ©gime intĂ©rieur de chacun de ces groupements urbains rĂ©vĂ©lerait des diffĂ©rences assez notables. Ces diffĂ©rences n'Ă©taient que superficielles, et le fond Ă©tait partout le mĂȘme, Ă©crit Tocqueville. » l Il y a lĂ  une exagĂ©ration Ă©vidente, dont un historien contemporain a fait justice 2. Toutefois on s'explique que Tocqueville ait pu croire Ă  l'homogĂ©nĂ©itĂ© du rĂ©gime municipal cachĂ©e sous une diversitĂ© trompeuse », parce qu'il y rencontrait partout deux traits dominants une administration oligarchique et une tutelle administrative assez Ă©troite. D'une part, en effet, la direction des affaires communales Ă©tait abandonnĂ©e, non pas aux reprĂ©sentants de tous les habi- tants, mais aux dĂ©putĂ©s des corps, aux Ă©lus de la noblesse et de la bourgeoisie. Le principe de l'Ă©lection n'Ă©tait qu'une belle façade, derriĂšre laquelle se dissimulait une vĂ©ritable oligarchie ayant pour cortĂšge inĂ©vitable le nĂ©potisme et toute une sĂ©rie d'abus »3-'. A Caen, par exemple, le maire VendƓuvre et l'Ă©chevin Faudoas avaient, de 1781 Ă  1787, gouvernĂ© la ville en tyrans. On leur reprochait l'oubli des formes, le mĂ©pris des droits des habitants, la prodigalitĂ© dans les dĂ©penses, la nĂ©gligence dans la convocation des notables, auxquels pendant une pĂ©riode de trois annĂ©es, les officiers municipaux n'avaient pas une fois rendu compte de l'Ă©tat des affaires de la communautĂ©, ni de l'emploi de ses deniers » 4. D'autre part, pour protĂ©ger les villes contre les suites nĂ©fastes d'une telle administration, le pouvoir central intervenait de plus en plus dans la gestion de leurs affaires, et sous le prĂ©texte d'une tutelle consciencieuse de leurs intĂ©rĂȘts, tendait Ă  leur enlever les derniers restes de leur ancienne autonomie. Ce n'Ă©tait pas seulement la prĂ©sence du juge royal, prĂ©sidant les sĂ©ances de l'hĂŽtel de ville, qui attestait l'autoritĂ© du roi, c'Ă©tait surtout l'action continuelle de l'intendant qui rappelait Ă  chaque instant aux villes leur qualitĂ© de mineures. Le maire que le roi leur 1 A. de Tocqueville, L'Ancien rĂ©gime et la RĂ©volution, p. 68. 2 Ardascheff, Pvovintsialnaia administratsia, t. I, chap. VIII Ă©dition russe, p. 498 et suivantes. 3 Ibid., t. I, p. 544. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 1095. Le 23 fĂ©vrier 1782, MeslĂ©, subdĂ©leguĂ© d'Avran- ches, Ă©crit Ă  l'intendant que le maire Lesourd. nommĂ© par le roi lors du RĂšglement municipal du 4 juillet 1779, a complĂštement nĂ©gligĂ© les intĂ©rĂȘts de la ville, et que de longtemps aucun compte n'a Ă©tĂ© rendu. Ibid., C 1064. 92 LA TUTELLE ADMINISTRATIVE DES VILLES donnait n'Ă©tait-il pas le candidat favori de l'intendant, parfois en dĂ©pit de leurs propositions? . '. Cette exclusion presque complĂšte des citoyens lu Tiers Ă©tat de la vie munici- pale, qui Ă©tait une rĂšgle presque gĂ©nĂ©rale pour les villes de Basse-Normandie, a dĂ» contribuer Ă  renforcer la part prise par le peuple des villes au mouvement rĂ©volu- tionnaire de juillet 1789. COMMUNAUTÉS ET PAROISSES RURALES 93 administrative identique, sanctionnĂ©e par la loi des 14-18 dĂ©- cembre 1789, unifia le rĂ©gime municipal de la France. Abstraction faite de ces quelques villes, on peut dire que la presque totalitĂ© des communautĂ©s d'habitants de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, formĂ©es surtout de paroisses rurales, Ă©tait dĂ©pourvue en 1787 d'institutions municipales nettement rĂ©glĂ©es. Leur administration Ă©tait des plus simples ; autonome et plus, dĂ©mo- cratique que celle des villes, elle Ă©tait exercĂ©e, sans le concours d'aucune assemblĂ©e reprĂ©sentative, par l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des habitants. Nous possĂ©dons, pour la Basse-Normandie, un assez grand nombre de registres contenant les dĂ©libĂ©rations prises par ces assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, au cours des XVIIe et XVIIIe siĂšcles, ce qui nous permet de caractĂ©riser avec exactitude le rĂ©gime municipal de ces communautĂ©s rurales h. Un trait essentiel de ce rĂ©gime, c'est l'union Ă©troite, souvent mĂȘme la fusion complĂšte de la communautĂ© » et de la pa- roisse ». Les mĂȘmes habitants rĂ©unis dans les mĂȘmes assemblĂ©es s'occupent des intĂ©rĂȘts de la paroisse et de la communautĂ©. Au XVIIe siĂšcle la confusion est absolue le titre de certains registres paroissiaux le prouve irrĂ©futablement "2 '. Ces assemblĂ©es se tien- nent soit au porche de l'Ă©glise, dans le parvis, ou dans le cimetiĂšre, soit encore dans la sacristie, quand la saison est rigoureuse ; elles ont lieu d'ordinaire un dimanche, Ă  l'issue de la messe ou des vĂȘpres, Ă  l'heure oĂč se trouvent rĂ©unis les paysans venus de leurs 1 Entre autres documents, j'ai surtout utilisĂ© les registres conservĂ©s aux archives des communes de 1 arrondissement de Caen, et dont M. BĂšnet a fait un inventaire dĂ©taillĂ©. SĂ©rie E supplĂ©ment, tomes 1 et 11. [2 Ces registres s'appellent ordinairement Registres des certificats et audien- ces ». Arch. comin., BeliengrevĂźlle, BB1. - Registres des sertificaz et autres affĂšres publiques de la paroisse. » Ibid., Hubertfolie BB'.j — Celui du Rosel est intitulĂ© Livre des attestations et rĂ©fĂ©rĂ©s de publications et proclamations pour les affaires royales et des tailles. » Ibid., Le Rosel, BB1. — A Secqueville-cn-Bessin, il y a un Registre des baptĂȘmes, mariages, inhumations, certificats, procurations, Ă©lections de la taille et autres affaires dĂ©pendant de l'Eglise ». Ibid., Secqueville-en- Bes-in, GG3. — Le registre qui me parait prouver le mieux cette confusion, est celui de Cairon a Registre commun de la paroisse de Cairon, contenant les certifi- cats faits et passĂ©s devant les curĂ©s dudit lieu, issue de la messe paroissiale, tou- chant les affaires et bien commun de la paroisse... tant Ă  l'Ă©gard de la collection des deniers -qui furent appliquĂ©s Ă  la nourriture des pauvres des Buissons et du Cairon, en la chertĂ© et disette des blĂ©s, par arrĂȘt du Parlement de la province, que tou- chant lĂ©lection des trĂ©soriers qui ont administrĂ© le revenu du TrĂ©sor de Cairon, ainsi que l'Ă©lection du capitaine de la cĂŽte pour Cairon, les bannies du fouage et guet commun de la dite paroisse, de l'herbage du cimetiĂšre, rĂ©parations de l'Ă©glise paroissiale et du presbytĂšre et autres charges de la communautĂ©. » Ibid., Cairon, BB1. \H CONFUSION ORIGINELLE ET SÉPARATION PROGRESSIF fermes ou de leurs hameaux Ă©cartĂ©s. Les questions les plus diverses s'y traitent nomination des collecteurs des tailles, enrĂŽ- lements et dĂ©rĂŽlements pour la taille, Ă©lections de syndics, de collecteurs du sel ; Ă©quipement d'un milicien ou Ă©lection d'un capitaine du guet ; partage des communaux et bruyĂšres, rĂšgle- ment sur les marais, bail d'une carriĂšre ; nomination de messiers, de procureurs pour soutenir un procĂšs au nom de la commu- nautĂ© ; rĂšglement des dĂ©penses communales, rĂ©parations ou constructions d'Ă©glises et de presbytĂšres, adjudication des pommes du cimetiĂšre, du fouage ; bannie des terres de la fabrique, examen des comptes de fabrique, nomination du custos, du trĂ©sorier ou marguillier, de la commission de charitĂ© pour la rĂ©par- tition du pain de PĂąques, etc.. W. Au XVIIIe siĂšcle, cependant, paroisse et communautĂ© tendent Ă  se dĂ©gager l'une de l'autre. Une sorte de dĂ©marcation semble se tracer entre leurs attributions et leurs agents. La paroisse a son trĂ©sorier, la communautĂ© son syndic. Quoique composĂ©es des mĂȘmes membres, les assemblĂ©es sont, Ă  des dates diverses Pf plus particuliĂšrement paroissiales ou communales, et pour- suivent des buts divers les premiĂšres, convoquĂ©es par le mar- guillier au banc d'Ɠuvre, s'occupent des affaires de l'Ă©glise, des revenus de la fabrique, du custos, du maĂźtre d'Ă©cole ; les secondes, convoquĂ©es par le syndic, sont consacrĂ©es Ă  la police et Ă  l'admi- nistration de la communautĂ©, Ă  la gestion de ses intĂ©rĂȘts, et aussi Ă  l'exĂ©cution de ses obligations envers l'Etat. Sous ce dernier point de vue, le syndic prend un aspect nouveau il n'est plus seulement l'organe exĂ©cutif de l'assemblĂ©e communale, mais aussi le dĂ©lĂ©guĂ© du subdĂ©lĂ©guĂ© de l'intendant, et le dernier agent de l'administration provinciale. Cette forme de la tutelle admi- nistrative contribue Ă  Ă©largir le fossĂ© entre la paroisse et la communautĂ©. LĂ©galement, la distinction est faite par les juris- consultes 3 ; en plus d'un endroit, elle saute aux yeux par suite de la juxtaposition de deux communautĂ©s dans une paroisse ou de deux paroisses dans une communautĂ© * ; parfois enfin 1 A. BĂ©net, Inventaire imprimĂ©, sĂ©rie E supplĂ©ment, tomes I et II passim 2 D'une façon gĂ©nĂ©rale, on voil les assemblĂ©es nommer les trĂ©soriers vers PĂąques, les collecteurs de la taille en octobre, les syndics en dĂ©cembre. 3 FrĂ©minville consacre un traitĂ© spĂ©cial aux communautĂ©s, et Jousse aux paroisses. La mĂȘme distinction est faite par Guyot et par Merlin. 4 Les paroisses de Cairon, de Douvres, d'Ifs, de Langrune, de Saint-Denis-le- Gast, de Truttemer, de BeauchĂšne renfermaient ebacune deux communautĂ©s ; dans les villes, l'ensemble de la communautĂ© Ă©tait rĂ©parti entre un nombre de paroisses plus ou moins considĂ©rable 12 paroisses Ăč Caen, par exemple. DOUBLE PORTÉE DE l'ÉDIT DE 1787 95 deux registres distincts de dĂ©libĂ©rations trahissent cette diver- sitĂ© i. Toutefois, la sĂ©paration n'est pas complĂšte. L'Ă©glise est restĂ©e le centre de la vie communale, la maison commune ; les assemblĂ©es se rĂ©unissent Ă  sa porte ou dans son enceinte ; elle renferme le coffre de chĂȘne oĂč l'on dĂ©pose les archives locales. Le curĂ© est officier de F Ă©tat-civil ; il lit toujours au prĂŽne les ordonnances et les mandements dont le texte est ensuite affichĂ© Ă  la porte de l'Ă©glise. L'Ă©dit de 1787 devait assez profondĂ©ment modifier la vie municipale des campagnes. Sa portĂ©e allait ĂȘtre double. D'une part, il allait substituer le systĂšme reprĂ©sentatif Ă  celui des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales d'habitants, en Ă©tablissant une municipalitĂ© dans chaque communautĂ© ; d'autre part, il devait hĂąter la sĂ©cula- risation de cette administration municipale en consacrant l'exis- tence distincte des bourgs et villages en tant que circonscriptions civiles, calquĂ©es sur les divisions religieuses, mais indĂ©pendantes d'elles. Pour comprendre la rĂ©forme municipale de 1787, il faut la ratta- cher Ă  la grande rĂ©forme administrative dont elle n'est que le corollaire. La communautĂ© Ă©tait le troisiĂšme et dernier Ă©chelon de la hiĂ©rarchie administrative nouvelle ; elle venait aprĂšs la pro- vince », aprĂšs l'Ă©lection ou dĂ©partement 2. Aux AssemblĂ©es pro- vinciales et d'Ă©lection, en vertu d'un systĂšme reprĂ©sentatif uniformĂ©ment appliquĂ©, devaient correspondre, au degrĂ© infĂ©rieur de l'Ă©chelle administrative, des assemblĂ©es municipales, dĂ©lĂ©ga- tion de la communautĂ©. Cette substitution d'assemblĂ©es res- treintes aux anciennes assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales ne causa pas une aussi vive surprise qu'on pourrait le croire. Si, en Basse-Nor- mandie, l'intendant n'avait pas, comme son confrĂšre de Cham- pagne, systĂ©matiquement rĂ©duit les assemblĂ©es des communautĂ©s Ă  une minoritĂ© d'habitants 3>, cette rĂ©duction n'avait pas moins dĂ» s'opĂ©rer en fait dans beaucoup de villages ; dans ce pays de propriĂ©tĂ©s divisĂ©es et de mesnils Ă©pars, plus d'un paysan man- quait aux rĂ©unions 4. Un rĂ©cent arrĂȘt du Parlement de Rouen, 1 Exemple Ă  Amblie Affaires de la communautĂ© d'Amblie Ă  partir de 1778 » Arch. coinm., Amblie, BB1, et DĂ©libĂ©rations touchant la fabrique de la paroisse d'Amblie Ă  partir de 1776 ».Ibid., BB2. 2 L'arrondissement, circonscription Ă©lectorale, n'avait pas reçu d'organisation administrative distincte. 3 Voir Ardascheff, Provintsialnaia administratsia, tome I, p. 512, note 3. 4 Arch. commv Gavrus, BB 1. 96 LES \SSEMBLÉES PAROISSIALES ET MUNICIPALES portant rĂšglement sur ces assemblĂ©es, avait, en 1784, restreint aux propriĂ©taires notables seuls le droit d'y assister l. Une conception vraiment dĂ©mocratique du rĂ©gime municipal n'exis- tait donc dĂ©jĂ  plus dans l'intendance de Gaen lorsqu'y furent publiĂ©s l'Ă©dit de juin 1787 et le RĂšglement du 15 juillet qui l'interprĂ©tait. Ce RĂšglement Ă©tablissait dans chaque communautĂ© rurale deux sortes d'assemblĂ©es une assemblĂ©e paroissiale, survivance de l'ancienne assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, ma;s qui, au lieu de com- prendre comme autrefois tous les habitants, Ă©tait restreinte aux taillables payant au moins 10 livres d'imposition fonciĂšre ou personnelle ; une assemblĂ©e municipale, composĂ©e de trois, six ou neuf dĂ©putĂ©s Ă©lus, selon le nombre des feux, et comprenant en outre un syndic Ă©galement Ă©lu, et deux membres de droit, le seigneur et le curĂ© ; pour faire partie de cette assemblĂ©e, il fallait avoir vingt-cinq ans, un an de domicile et payer au moins 30 livres d'impĂŽts. Une instruction envoyĂ©e par le ministre Villedeuil aux assem- blĂ©es paroissiales, en vue des Ă©lections, leur recommandait de choisir de prĂ©fĂ©rence leurs dĂ©putĂ©s parmi les habitants capables de lire et d'Ă©crire -J. La prĂ©sidence de ces rĂ©unions Ă©lectorales Ă©tait partout dĂ©volue au syndic de la paroisse. Muni des renseignements que ses subdĂ©lĂ©guĂ©s lui avaient fournis sur le nombre de feux et consĂ©quemment de dĂ©putĂ©s Ă  Ă©lire par chaque paroisse, l'intendant de Launay rendit le 5 sep- tembre une ordonnance qui ouvrait la pĂ©riode Ă©lectorale 3 . Les Ă©lections eurent lieu partout au mois d'octobre. L'ordre et le calme y rĂ©gnĂšrent en gĂ©nĂ©ral. Elles donnĂšrent lieu toutefois Ă  une sĂ©rie d'incidents, ce qui Ă©tait inĂ©vitable en prĂ©sence d'un mouvement Ă©lectoral aussi important, vu la nouveautĂ© de l'opĂ©- ration, l'inexpĂ©rience et l'ignorance de la plupart des syndics paroissiaux l4 >. D'assez nombreuses irrĂ©gularitĂ©s furent com- 1 ArrĂȘt du Parlement de Rouen, portant rĂšglement ]>our les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des j>aroisses tant dans les villes que dans les campagnes, et dĂ©signant les j>ersonnes qui g seront admises. 1784, Caeu, imp. Le Roy, 4 p. in-4°. Arch. dĂ©p., Calvados, C 6462. — A Tourville Ă©lection de Caen, on voit convoquer spĂ©cialement les propriĂ©- taires notable^ par billets, Ă  mu- assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du la paroisse. Arch. conim., Tourville, BBb. 2 Instruction du 11 aoĂ»t 1787. Arch dĂ©p., Calvados, CiJ.'Ul. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6344. l La majeure partie des syndics sont d'une ignorance crasse, et il faudrait en la plupart des paroisses un guide pour les faire comprendre et exĂ©cuter cette besogne. » Lettre du subdĂ©lĂ©guĂ© de Mortain Ăč l'intendant, du 22septembre 1787. Ibid. IRRÉGULARITÉS DANS LES ÉLECTIONS MUNICIPALES 97 mises. A Auvers, Cats, Saint-Pellerin, deux frĂšres furent illĂ©gale- ment nommĂ©s membres de l'assemblĂ©e municipale ; Brevands et Saint Georges de Brohon eurent pour syndics municipaux, l'un le frĂšre, l'autre le gendre d'un dĂ©putĂ© municipal ; Ă  Vaudry, ce fut le frĂšre du curĂ© qui devint syndic ; Ă  FerriĂšres, un noble, neveu du seigneur autant de cas d'annulation ] . En d'autres endroits, Ă  Vierville, Ă  Cauquigny, au Buisson, le syndic Ă©lu Ă©tait en mĂȘme temps membre de l'assemblĂ©e munici- pale, ce qui rendait cette derniĂšre incomplĂšte ; Ă  Saint-Sympho- rien, on avait nommĂ© deux syndics, et l'un d'eux devait ĂȘtre Ă©liminĂ© 'lL Parfois encore, on dut Ă©lire, par insuffisance d'autres candidats, des dĂ©putĂ©s qui ne payaient pas le taux d'imposition rĂ©glementaire, comme Ă  Beuzeville-au-Plain, Saint-Aubin-du- Perron, Saint-Christophe d'Aubigny, Doville, Sainte-Suzanne t3. Au Mesnil-FrĂ©mentel, pas un taillable ne rĂ©unissait les conditions voulues pour faire partie de la municipalitĂ© W, A Ducy-Sainte- Marguerite, l'assemblĂ©e Ă©lectorale ne rĂ©unit que cinq personnes -V. A Fierville-en-Bessin, village de 16 feux, elle ne compta que quatre comparants; il y avait moins d'Ă©lecteurs que de places Ă  pourvoir G . Dans d'autres communautĂ©s, les Ă©lections nom- maient plus de dĂ©putĂ©s que de droit, et une rĂ©duction de la municipalitĂ© Ă©tait inĂ©vitable ' . Une autre cause de difficultĂ©s fut la coexistence, dans la mĂȘme paroisse, de communautĂ©s qui, tout en ayant dĂ©jĂ  leur collecte sĂ©parĂ©e, Ă©taient trop petites pour constituer autant de munici- palitĂ©s distinctes ce fut le cas des Buissons, de la Mare, de Bras, de Tailleville, hameaux de Cairon, de Douvres, d'Ifs et de Lan- grune Hl Les mĂȘmes difficultĂ©s sĂ©paraient Isigny de ses hameaux, Gavray bourg de Gavray village, le grand Truttemer du petit Truttemer, Saint-Denis-le-Gast d'Orbeville, GhĂ©rencĂ©-le-HĂ©ron 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7697, 7710, 7621. Au Fresne-Poret, beau-pĂšre et gendre sont Ă©lus dĂ©putĂ©s municipaux. Ibid., C 7707. 2 Ibid., C 7697. 3 Ibid., C7697. 4 Ibid., C 7680. A Fresnay-le-Crotteur, une assemblĂ©e paroissiale de trois Ă©lec- teurs nomma deux dĂ©putĂ©s municipaux, seuls cotisĂ©s Ă  une somme dĂ©passant 30 liv. Ibid., C 7681. 5 Ibid., C 7681. 6 Dans cette communautĂ©, le syndic paroissial n'avait assemblĂ© que quelques mendiants sans fonds d'exploitation et avait Ă©cartĂ© les propriĂ©taires ». Ibid., C 7670. 7 A Fontaine-Eloupefour par exemple, oĂč la communautĂ© ayant moins de cent feux, avait nommĂ© six dĂ©putĂ©s municipaux. Ibid., C 7681. 8 Ibid., C7664, 7670. 7 VJO INTRIGUES ET de Saint-Martin-le-Bouillant, BeauchĂȘne des Guitons Ibid., C 7729. 6 Ibid., C 7723, 6344. RETAHDS DANS FA FORMATION DES MUNICIPALITÉS RURALES 99 et ses dĂ©biteurs, et fit passer la liste des Ă©lus per domos » oĂč on signa sans oser contredire » ,l. A Coudevilie, ce fut une femme qui dirigea les Ă©lections Jacqueline-Perrette Le Chevalier. Elle se prĂ©senta hardiment Ă  l'assemblĂ©e des paysans qui se tenait dans le cimetiĂšre, et Ă  force d'insistance, les emmena chez elle oĂč elle 'dĂ©signa elle-mĂȘme les dĂ©putĂ©s municipaux *, Il arriva, mais le cas a dĂ» ĂȘtre exceptionnel, que l'assemblĂ©e paroissiale refusa de se rĂ©unir, comme Ă  Brectouville W. Pour toutes ces raisons, l'organisation dĂ©finitive des munici- palitĂ©s rurales subit un certain retard, prĂ©judiciable Ă  la bonne marche de l'administration provinciale. Les assemblĂ©es d'Ă©lec- tion, Ă  qui le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral avait confiĂ© le soin de dresser l'Ă©tat de ces municipalitĂ©s pendant leur session d'octobre, n'eu- rent Ă  leur disposition qu'un nombre par trop insuffisant de procĂšs-verbaux d'assemblĂ©es paroissiales et dĂ©lĂ©guĂšrent leur tĂąche aux bureaux intermĂ©diaires. L'hostilitĂ© des syndics parois- siaux et des subdĂ©lĂ©guĂ©s, qui, forts de l'appui de l'intendant, gardĂšrent assez longtemps les expĂ©ditions de ces procĂšs-verbaux, vint encore reculer l'Ă©poque du dĂ©pouillement 4. A la fin de janvier 1788, le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral se plaignait Ă  la Commission intermĂ©diaire provinciale de la lenteur de cette opĂ©ration. Il est indispensable, Ă©crivait-il, de fixer sur cet objet essentiel toute l'attention des bureaux intermĂ©diaires en leur envoyant copie de ma lettre. Il faut employer tous les moyens lettres aux seigneurs, aux curĂ©s, aux particuliers faisant encore les l; Arcli. dĂ©p.. Calvados. C 7781. RĂ©clamation de Vincent, sieur du LongprĂ©, paroissien de Saint-Pierre-Lauger dĂ©cembre 1787. 2 Ibid., C 7701. 3 Ibid., C 6344. A Saint-Pierre-Oursin, oĂč deux ou trois petits fermiers exploitaient ‱ les parcelles conquises sur le marais des Terriers, on ne put former rassemblĂ©e municipale. Ibid., C 7683. Lettre du curĂ© de Saint-Pierre-Oursin au procureur-syndic du dĂ©parlement de Caen, 21 fĂ©vrier 1788. H en fut de mĂȘme Ă  Alliis. prĂ©s Caen, oĂč il n'y avait qu'une maison, occupĂ©e par un fermier des Ursulines de Caen. Ibid., C 7670. ,4 Ibid., C 6341. L'intendant avail reçu, le 11 aoĂ»t 1787, l'ordre d'envoyer dans chaque paroisse trois exemplaires du modĂšle de procĂšs-verbal Ă  dresser, l'un, dcvanl servir d'original, pour le greffe de la subdĂ©lĂ©gation, et les deux autres, d'expĂ©di- tions, pour l'ancien et le nouveau syndic. Les assemblĂ©es d'Ă©lection n'ayant pas les moyens de dresser l'Ă©tat des municipalitĂ©s, firent demander par la Commission inter- mĂ©diaire l'exemplaire restĂ© aux mains des anciens syndics et qui leur Ă©tait inutile. L'intendant refusa, ne se croyant pas suffisamment autorisĂ© pour priver lout-Ă - coup tous les syndics de sa gĂ©nĂ©ralitĂ© d'un titre qu'ils tenaient privativement des mains de 1 administration ». 11 dut cĂ©der toutefois, le 15 novembre 1787. sur les injonctions du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral. Sa rĂ©sistance avait reculĂ© d'un mois le dĂ©pouille- ment des procĂšs-verbaux d'assemblĂ©es paroissiales. 100 COMPOSITION DES ASSEMBLÉES MUNICIPALES fonctions de syndics... il faut que les assemblĂ©es municipales soient toutes constituĂ©es, sinon les autres assemblĂ©es, de dĂ©par- tement et provinciales, seraient arrĂȘtĂ©es dans leurs opĂ©rations ultĂ©rieures et il n'y aurait plus de vĂ©ritable organisation. » l Pour accĂ©lĂ©rer cette organisation, Lambert ordonnait de tran- cher par voie d'administration, et non par la voie contentieuse, toutes les difficultĂ©s qui surgissaient dans la formation des assemblĂ©es municipales. Il dessaisissait l'intendant de ce pouvoir pour Ă©viter toute nouvelle cause d'ajournement, et faisait un pressant appel Ă  la vigilance des bureaux intermĂ©diaires et de leurs procureurs syndics 2. Le travail de dĂ©pouillement se pro- longea pendant le premier semestre de l'annĂ©e 1788. Les Ă©lections de Bayeux et de Coutances envoyĂšrent leurs Ă©tats de municipa- litĂ©s au mois d'avril ; celles de Mortain, de Carentan et de Vire en mai3 ; Ă  la fin de juin quinze procĂšs-verbaux manquaient encore pour l'Ă©lection de Caen 4. Dans presque toutes les paroisses de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, les Ă©lections de 1787 investirent des charges municipales les gens que leur fortune ou leur situation sociale mettaient le plus en vue. Les assemblĂ©es municipales furent, comme l'avait rĂȘvĂ© Turgot, les assemblĂ©es des plus haut cotisĂ©s. La condition de 30 livres d'imposition, exigĂ©e par le RĂšglement du 15 juillet pour l'Ă©gibilitĂ©, faisait prĂ©voir ce rĂ©sultat. L'assemblĂ©e munici- pale Ă©tait ouverte Ă  tous les gens aisĂ©s, quel que fĂ»t leur rang social ; le syndicat, par une interprĂ©tation large du rĂšglement, fut aussi accessible aux trois ordres. Les ecclĂ©siastiques, les gentilshommes, les bourgeois des villes, propriĂ©taires Ă  la cam- pagne, les riches fermiers, tous ceux qui remplissaient les condi- 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7733. Lettre du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Lambert Ă  la Com- mission intermĂ©diaire provinciale de Caen, 30 janvier 1788. 2 Lettre de Lambert Ă  la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, 6 mars 1788. Arch. dĂ©p.. Calvados, C 6344. Les procureurs-syndics provinciaux, en mars, avril et mai, rĂ©clament avec insistance aux bureaux intermĂ©diaires les tableaux de la formation des municipalitĂ©s. 3 Tableaux de formation des assemblĂ©es municipales de 1787, par Ă©lections. Ibid., C 7648 Ă©lection d'Avranches ; 7662 Bayeux ; 7679 Ă  7684 Caen, procĂšs-verbaux des assemblĂ©es Ă©lectorales; 7697 Carentan; 7704 Coutances; 7710 Mortain ; 7717 Saint-LĂŽ ; 7731 Vire; je n'ai pas retrouvĂ© d'Ă©tal pour l'Ă©lection de Valognes. 4 Lettre des procureurs-syndics provinciaux, 24 juin 1788. Ibid., C 7624. Ces tableaux ne fuient envoyĂ©s qu'en septembre. — SupplĂ©ment au tableau des munici- palitĂ©s du dĂ©partement de Caen, annĂ©e 1787, envoyĂ© le 12 septembre 1788. Etats des quinze paroisses retardataires. Ibid., C 7685. SYNDICS MUNICIPAUX. CLERCS ET NOBLES 101 tions de cens exigĂ©es, purent ĂȘtre Ă©lus dĂ©putĂ©s municipaux ou syndics'1 . Le clergĂ©, en dehors des curĂ©s paroissiaux, membres de droit des assemblĂ©es, fournit plus d'un syndic municipal. Colom- belles, Grenteville, Hubertfolie, Mathieu, Vacognes, dans l'Ă©- lection de Caen *2 ; Saint - Germain - d'Ectot , dans celle de Bayeux ,;i ; Anneville, Hauteville, Urville, dans celle de Cou- tances 4 ; Saint-Martin-des-Champs, dans celle de Saint-LĂŽ, Ă©lurent des prĂȘtres pour syndics 5. La noblesse fut aussi reprĂ©sentĂ©e assez largement. Toutes les communautĂ©s n'imitĂšrent pas celle de Fresnes, qui Ă©limina systĂ©matiquement les privilĂ©giĂ©s de la municipalitĂ© Ă©lue, Ă  la grande indignation du seigneur 6. Les Tableaux de formation des municipalitĂ©s » dressĂ©s par les bureaux intermĂ©diaires, signa- lent la nomination de nombreux gentilshommes aux fonctions de syndics. Beaucoup s'intitulent Ă©cuyers, ce qui est un signe certain de noblesse anciens officiers, gardes du corps, chevaliers de Saint-Louis, propriĂ©taires ruraux, contribuant aux vingtiĂš- mes, et comme tels susceptibles de fonctions municipales Ă©lec- tives, Ă  cĂŽtĂ© du seigneur patron que sa seigneurie impose Ă  l'as- semblĂ©e f7. 1 Ce ne fut pas sans une vive opposition de certains paysans contre les propriĂ©- taires fonciers non domiciliĂ©s ou contre les fermiers non propriĂ©taires. La session de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen nous en a laissĂ© l'Ă©cho. ProcĂšs-verbal de Basse- Normandie, p. 166-167. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7670-7684. 3 Ibid., C 7662. 4 Ibid., C 7704. 5 Ibid., C 7717. Les procĂšs-verbaux d'assemblĂ©es primaires Ă©lectorales de mars 1789 rĂ©vĂšlent deux autres prĂȘtres-syndics Ă  Saint-Remy-des-Landes bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin, et Ă  Canteloup bailliage de Valognes. Arch. nat., B m 54, et Bridrey, Cahiers de dolĂ©ances du Cotentin, etc., t. Il, p. 166. 6 Lettre de Banville-Montmorel, seigneur du Rosel, Ă  l'intendant. Arch. dĂ©p.,. Calvados, C 6344. Les Ă©lus sont tous du Tiers Ă©tat et gens vils et incapables, un garde-chasse, la plupart ne sachant Ă©crire et Ă  peine signer ; c'est une cabale du Tiers Ă©tat pour exclure la noblesse de la rĂ©partition des impĂŽts, s'emparer de l'auto- ritĂ©.... et surcharger les propriĂ©tĂ©s des nobles. » ! TrĂšs nombreux exemples de syndics municipaux pris dans la noblesse Ă©lection d'Avranches, Ă  CĂ©aux, Curcy, Dragey, Saint-Aubin et Saint-Laurent-de-Terregatte, Saint-Pierre-Lauger, Sertilly Arch. dĂ©p., Calvados, C 7648 ; — Ă©lection de B,ayeux, Ă  Livry Ibid., C 7662 ; — Ă©lection de Caen, Ă  Audrieu, Boullon, Bretteville-sur-Odon, Epinay-sur-Odon, Gonneville, Missy, Saint-Contest, Sainte-Honorine-du-Fay, Saint- Ursin-d'Epron, Vaux-sur-Seulles Ibid., C 7681, 7683, 7684 ; — Ă©lection de Coutances, Ă  Courcy Ibid., C 7704 ; — Ă©lection de Mortain, Ă  ChĂšvreville, Saint-Jean-du-Corail, Ger, Heussey, Saint-Cyr-du-Bailleul, Ressuvielle, Montigny, Tinchebrai-Saint- Pierre Ibid., C 7710 ; — Ă©lection de Saint-LĂŽ, Ă  Agneaux, Tribehou, Domjean Ibid., C 7717 ; — Ă©lection de Vire, Ă  ChĂ©nedollĂ©, au DĂ©sert, Ă  BrĂ©moy, CampandrĂ©, ClĂ©cy, 102 SYNDICS DU TIERS ÉTAT. LES HOMMES DE LOI Ce fut toutefois du Tiers Ă©tat que sortit la plus grande partie des syndics municipaux de 1787. En plus d'un endroit, dans le voisinage des villes notamment, les magistrats des juridictions royales, les avocats, les professeurs d'UniversitĂ© avaient leur maison de campagne, et ils y avaient fait Ă©lection de domicile. Leur situation sociale, leurs lumiĂšres, leur expĂ©rience de la vie publique faisaient d'eux des candidats sĂ©rieux aux plus hautes charges municipales et les dĂ©signaient aux suffrages des paysans avisĂ©s, soucieux de confier leurs intĂ©rĂȘts en mains sĂ»res \. La liste des gens de robe nommĂ©s syndics dans la Basse-Normandie est trĂšs longue. Le lieutenant criminel du bailliage de Caen est syndic Ă  Noyers ; le lieutenant-gĂ©nĂ©ral du bailliage de Saint- Sauveur-Lendelin est Ă©lu en la mĂȘme qualitĂ© Ă  PĂ©riers ; celui du bailliage de Vire, Ă  Saint-Sever. Des procureurs et conseillers du bailliage obtiennent le syndicat au Rocher, prĂšs Mortain, Ă  Tinchebrai, Ă  Saint-Ouen-de-Beaudre, Saint-Jean-de-Daye, Con- dĂ©-sur-Vire, Coulonces, Sainte-Marie-Laumont, Danvou, Mont- bray, Deux professeurs de droit Ă  l'UniversitĂ© de Caen sont syndics Ă  BiĂ©ville et Ă  Mouen ; un procureur du grenier Ă  sel Ă  Blainville ; un avocat du roi au bureau des finances Ă  Creully ; un conseiller au Grand Conseil Ă  Cerisy. Quelques officiers des justices, seigneuriales, assez rares, des notaires en plus grand nombre, plusieurs huissiers et surtout une grande quantitĂ© d'avocats. Cette participation des hommes de loi Ă  l'administra- tion municipale des campagnes en 1787 est un fait intĂ©ressant Ă  noter elle explique le caractĂšre gĂ©nĂ©ral et l'orientation poli- tique des vƓux contenus dans d'assez nombreux cahiers ruraux de Basse-Normandie en 1789 2>. La Graverie, Mesnil-Ozouf, Landisacq, Saint-Germain-de-Tallevende, Saint-Pierre la-Vieille. Sainte-CĂ©cile, Sainte-Marie-des-Monts, Vaudry Arch. dĂ©p., Calvados, C7731. 1 Certains hommes de loi lurent ainsi Ă©lus syndics dans plusieurs paroisses. Courtin de la BrĂ©audiĂšre, conseiller Ă  l'Ă©lection de Saint-LĂč, fut nommĂ© Ă  Saint- Thomas-de-Saint-LĂŽ, Ă  Saint-Ebremond-de-la-Barre et Ă  Saint-Martin-de-BonfossĂš; Gonfrey, procureur Ă  la mĂȘme Ă©lection, fut Ă©lu syndic Ă  Saint-Gilles et Ă  Villiers- Fossard ; Brenet de Brais, conseiller au bailliage de Vire, Ă  Coulonces et Ă  Mesnil- Bobert. 2 Ces lettrĂ©s et savants des campagnes sont les intellectuels » dont parle M. Onou dans son Ă©lude sur les Ă©lections de 1789 et les cahiers du Tiers Ă©tat. Ce sont ceux dont les paroles rĂ©pondent aux espĂ©rances du paysan, et Ă  qui celui ci donne toute sa confiance. Ce sont les futurs rĂ©dacteurs des cahiers politico-littĂ©- raires » de 1789. Voir Onou, Ă©lections de 1789 et les cahiers . Celle-ci se rĂ©unit le 2 mars pour remplacer l'abbĂ© de Cussy, dĂ©jĂ  prĂ©sident de l'assemblĂ©e d'Ă©lec- tion de Coutances ; aprĂšs le refus de l'abbĂ© Bruzeau, prieur de Tailleville, d'abord Ă©lu 4, le choix tomba sur dom Mesnilgrand, prieur de l'abbaye Saint-Etienne de Caen &h Les membres de la Commission intermĂ©diaire ne durent se trouver que trĂšs rarement au complet. Le duc de Coigny semble n'avoir jamais assistĂ© Ă  ses sĂ©ances ; il ne se dĂ©sintĂ©ressa pourtant pas des affaires de la province et on le voit souvent intervenir au- prĂšs du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral et des autres ministres sur la priĂšre de ses collĂšgues normands, avec qui il resta en continuelle correspon- dance 6. La prĂ©sidence rĂ©elle de la Commission semble avoir appartenu successivement au comte Louis de Vassy 7, puis Ă  l'Ă©- vĂȘque de Coutances 8. Les Ă©lections aux Etats gĂ©nĂ©raux les enle- vĂšrent tous deux Ă  l'Administration provinciale, ainsi que Flaust. La collaboration du maire de Bayeux, Larcher de la Londe, ne fut certainement pas assidue, car son nom ne figure jamais dans les actes de la Commission $h II est trĂšs probable que pendant les annĂ©es 1789 et 1790 les seuls membres assemblĂ©s rĂ©guliĂšrement furent Mesnilgrand, Daigremont et Hervieu de Pont-Louis 10^. 1; Voir ci-dessus, chap. II, p. 37. 2 Ibid., chap. IV, p. 81. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7622. Registre de correspondance de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen. Lettre du 24 fĂ©vrier 1788. 4 Ibid. Lettre du 5 mars 1788. 5 Ibid., C 7627. 6 Traces continuelles de cette correspondance dans les deux registres de corres- pondance de la Commission intermĂ©diaire qui ont Ă©tĂ© conservĂ©s. Ibid., C 7622, 7623. 7 Ibid., C 7622. Lettre du 9 avril 1788. 8 Ibid., C 7623. Lettre du 3 juin 1788. 9 Ibid., C 7622. On fait allusion Ă  sa prĂ©sence le 5 mars 1788, lors de l'Ă©lection de l'abbĂ© Bruzeau. 10 Le compte-rendu de la Commission intermĂ©diaire, imprimĂ© en 1790, ajoute Ă  116 LES PROCUREURS-SYNDICS PROVINCIAUX Administrateur collectif d'un territoire assez Ă©tendu, la Com- mission intermĂ©diaire eut ses bureaux, comme l'intendant. Le nombre des employĂ©s s'Ă©tait accru peu Ă  peu, avec la besogne il Ă©tait montĂ© de deux en octobre 1787, Ă  huit en fĂ©vrier 1790. Leur traitement variait de 400 Ă  1,000 livres. Comme leurs occupations Ă©taient trĂšs absorbantes, on leur avait promis des gratifications annuelles et une augmentation de traitement au bout de trois ans. Cette derniĂšre promesse ne put ĂȘtre tenue, par suite de la suppres- sion antĂ©rieure de l'administration provinciale, mais six de ces employĂ©s devaient ĂȘtre replacĂ©s dans les bureaux de l'adminis- tration dĂ©partementale nouvelle *. A la tĂȘte des bureaux de la province se trouvait le secrĂ©taire provincial ; il avait Ă©tĂ© dĂ©signĂ© au dĂ©but mĂȘme de l'institution, dĂšs le mois d'aoĂ»t 1787, par la premiĂšre moitiĂ© des administra- teurs. Le choix s'Ă©tait portĂ© sur Alexandre, professeur en droit de l'UniversitĂ© et futur Recteur de l'AcadĂ©mie de Caen %. Aux sĂ©ances de la Commission intermĂ©diaire assistaient, mais sans voix dĂ©libĂ©rative, deux autres membres les procureurs-syn- dics provinciaux. C'Ă©taient ses agents d'exĂ©cution, chargĂ©s d'en- tretenir en son nom la correspondance administrative avec les autres pouvoirs Ă©tablis, et de veiller Ă  l'application des dĂ©cisions qu'elle avait prises. Ils Ă©taient deux, au dĂ©but, reprĂ©sentant l'un les deux ordres privilĂ©giĂ©s, l'autre le Tiers Ă©tat. Le syndic du clergĂ© et de la noblesse Ă©tait Charles Auguste de La Cour comte de Balleroy, lieutenant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du Roi; Ă©levĂ© par son pĂšre dans l'amour des rĂ©formes, il avait accueilli avec enthou- siasme l'institution des AssemblĂ©es provinciales. Il avait Ă©pousĂ© la veuve de l'intendant de la Rochelle. Sa mauvaise santĂ© et surtout la faiblesse de sa vue le forcĂšrent Ă  donner sa dĂ©mission de syndic en mai 1789^; mais il resta attachĂ© Ă  la Commission intermĂ©diaire jusqu'en aoĂ»t 1790. On jugea inutile de lui donner un successeur et son collĂšgue du Tiers Ă©tat Jacques Le Telier de Vauville, demeura seul syndic. Celui-ci Ă©tait dĂ©jĂ  conseiller au bailliage et trĂ©sorier de France au bureau des finances de Caen l*J . ces noms celui de Texier-IIautefeuille ci-devant marquis de Hautefeuille, marĂ©chal de camp, inspecteur des troupes de la division de Normandie. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, L, non inventoriĂ©. 2 E. ZĂ©vort, Le premier Recteur de l'AcadĂ©mie de Caen, Pierre-Roberi Alexandre, p. 6. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7628. 4 Ibid., L, non inventoriĂ©. COMPOSITION DES BUREAUX INTERMEDIAIRES 11/ Les instructions du 3 novembre 1787 crĂ©aient une incompatibilitĂ© entre ces fonctions et l'administration provinciale ; l'AssemblĂ©e, par ses pressantes instances, obtint le retrait de cette dĂ©fense l. AgĂ© de quarante-cinq ans environ, homme d'une compĂ©tence indiscutable et d'une conscience Ă  toute Ă©preuve, Le Telier de Vauviile devait assumer en trĂšs grande partie la tĂąche d'adminis- trer pendant trois ans le ressort provincial de la Basse-Normandie. Son nom rĂ©sume l'administration provinciale nouvelle en face du reprĂ©sentant de l'ancien rĂ©gime, l'intendant Cordier de Launay. Les bureaux intermĂ©diaires, chargĂ©s d'administrer, sous le contrĂŽle et le direction de la Commission intermĂ©diaire, les neuf Ă©lections ou dĂ©partements de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ©, avaient Ă©tĂ© constituĂ©s par la premiĂšre moitiĂ© des administrateurs de l'Ă©lection au dĂ©but d'octobre 1787 ''. Ils avaient pour prĂ©sident de droit celui de l'assemblĂ©e de dĂ©partement et comprenaient chacun quatre membres, un du clergĂ©, un de la noblesse, deux du Tiers Ă©tat. L'abbĂ© MĂ©ry de Berthenonville, doyen de la collĂ©giale du Saint-SĂ©pulcre de Caen, prĂ©sida le bureau intermĂ©diaire de Caen, dont les membres Ă©taient Duclos Le Goupil, chanoine du Saint- SĂ©pulcre, de CharsignĂ©, seigneur d'HĂ©ritot, Pitet le jeune, prieur juge consul Ă  Caen et Renouard, propriĂ©taire Ă  Sermentot. A Avranches, sous la prĂ©sidence de l'Ă©vĂȘque, le bureau intermĂ©- diaire rĂ©unit un vicaire gĂ©nĂ©ral du diocĂšse, l'abbĂ© de Brigeat, un seigneur des environs, Payen de Chavoy, et deux avocats, Lecourt et Cordoen. Le comte d'Osseville, qui prĂ©sidait Ă  Carentan, eut pour collĂšgues le curĂ© de la ville, l'abbĂ© Desplanques, un ancien capitaine d'infanterie, Duprey-Desisles, et deux avocats, Laurence et Caillemer, ce dernier bailli de Coigny. Au bureau intermĂ©diaire de Bayeux le clergĂ© ne compta comme membre, en l'absence de l'Ă©vĂȘque ;;', qu'un de ses vicaires gĂ©nĂ©raux, l'abbĂ© de Pradelle, auteur d'un ouvrage sur les DĂ©ports en Normandie » ; ce fut un noble, Dufayel de BernĂ©, qui le prĂ©sida ; les deux membres du Tiers Ă©taient le mĂ©decin Dozeville et un avocat, DeJauney. Le bureau de Coutances avait pour prĂ©sident l'abbĂ© de Cussy, qui devait pĂ©rir sur l'Ă©chafaud le 3 thermidor an II ; on lui avait adjoint Bonnier, curĂ© de Muneville-le-Bingard, Leforestier de 1 Arch. dĂ©p., Calvados. C 7667. 2 Voir ci-dessus, chap. III, p. 52. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7655. L'Ă©vĂȘque n'assista qu'Ă  une sĂ©ance du bureau, 1. Les neuf syndics du Tiers Ă©tat appartenaient Ă  la magistrature ou au barreau. L'examen des registres qui nous sont conservĂ©s nous montre l'importance de leurs fonctions. Le Tuilier Ă  Coutances, Costy Ă  Caen, Lemonnier Ă  Saint-LĂŽ, Surbled des Moulins Ă  Vire, Le Reculey de la Huberderie Ă  Carentan, Le Tellier Ă  Bayeux, furent les chevilles ouvriĂšres de la nouvelle administration en face des subdĂ©lĂ©guĂ©s indiffĂ©rents, dĂ©missionnaires ou dĂ©chus. La composition des bureaux intermĂ©diaires varia assez peu celui de Bayeux fut privĂ© des talents de Delauney dĂšs le mois de mai 1789, par suite de son Ă©lection aux Etats gĂ©nĂ©raux. Le prĂ©si- 1 Voir ci-dessus, chap. 111, p. 14-45. IMPUISSANCE DE LA COMMISSION INTERMEDIAIRE 1 19 dent du bureau de Mortain, le comte de Vassy, et Vieillard, greffier du bureau de Saint-LĂŽ, furent appelĂ©s Ă  Versailles Ă  la mĂȘme Ă©poque. Les deux procureurs-syndics de Valognes, de Beaudrap et Besnard Duchesne, Ă©galement dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux, se dĂ©mirent du syndicat l'abbĂ© Roger, de Cherbourg, fut seul choisi pour les remplacer. Quelle fut l'activitĂ© de ces divers organes pendant la pĂ©riode Ă©phĂ©mĂšre de leur administration? La Commission intermĂ©diaire provinciale, bureau permanent de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen, devait exĂ©cuter les dĂ©cisions de celle-ci dans l'intervalle de ses sessions annuelles. Par suite des circonstances politiques cette assemblĂ©e ne fut plus jamais rĂ©unie. Suspendue en 1788 par la convocation des notables et la promesse de prochains Etats gĂ©nĂ©raux, elle n'avait plus de raison d'ĂȘtre en 1789, depuis le jour oĂč la Constituante avait dĂ©cidĂ© la crĂ©ation de nouvelles assemblĂ©es administratives. La Commission intermĂ©diaire se trouva donc seule Ă  la tĂȘte de l'administration provinciale de 1787 Ă  1790. Ce ne fut point une cause de force pour elle. Si, en effet, l'absence d'une assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante semblait lui laisser une plus grande indĂ©pendance et l'affranchir de tout contrĂŽle assujettissant, la trop longue durĂ©e d'un mandat dont la confiance populaire ne l'avait pas investie, et que nulle sanc- tion publique ne venait confirmer, fit s'Ă©vanouir peu Ă  peu la puissance qu'elle aurait dĂ» possĂ©der. Quelle que fĂ»t leur valeur personnelle, ses membres n'avaient pas l'autoritĂ© nĂ©cessaire pour tenir vigoureusement la barre au milieu de l'agitation politique naissante, en face d'une administration rivale, inquiĂšte et ombra- geuse, en prĂ©sence de l'opinion publique Ă  peu prĂšs indiffĂ©rente Ă  leur existence. La Commission intermĂ©diaire aborda nĂ©anmoins sa tĂąche avec courage ; elle employa tout son zĂšle Ă  justifier la confiance dont le gouvernement l'honorait, en se consacrant au service de ses concitoyens ». Son activitĂ© est indiscutable. Nous en avons la trace dans le volumineux Compte rendu de son administration qu'elle fit imprimer en 1790 pour justifier sa gestion auprĂšs des administrations dĂ©partementales qui lui succĂ©daient *, et dans l'Ă©norme masse de documents qu'elle dĂ©posa Ă  l'appui de ce 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7619. Comple-rendu par la Commission intermĂ©diaire pro- vinciale de Basse-Normandie de son administration depuis le 7 dĂ©cembre 1787 jusqu'au 4 aoĂ»t 1790. Caen, Le Roy, 1790, in-4°. 120 LES DEUX PHASES DE SON ACTIVITÉ Compte rendu, dans les archives du Calvados 1. Parmi ces docu- ments se trouvaient dix-sept registres deux registres de dĂ©libĂ©- rations, trois d'enregistrement, et douze contenant la copie de sa correspondance et de celle des procureurs-syndics provin- ciaux *. Ces registres ont en grande partie disparu. Nulle trace des dĂ©libĂ©rations, ni de l'enregistrement. La correspondance seule est reprĂ©sentĂ©e par quatre registres, dont un fragmentaire deux de la Commission intermĂ©diaire, du 10 fĂ©vrier au 7 mai 1788, — et du 21 juin au 7 octobre 1788 3Ăź ; deux des procureurs-syndics, le registre I du 29 aoĂ»t 1787 au 4 juillet 1788, — le registre VI du 20 dĂ©cembre 1789 au 3 avril 1790 W. MalgrĂ© ces Ă©normes lacunes, la prĂ©sence dans le fonds de la Commission intermĂ©diaire de nombreuses liasses relatives aux impositions, aux travaux publics, aux objets d'ordre Ă©conomi- que 5, et la conservation des documents contemporains du fonds de l'intendance permettent une apprĂ©ciation suffisamment exacte du mode d'action de la Commission intermĂ©diaire provin- ciale de Caen. Ce ne fut pas une institution purement nominale, mais un conseil d'administration qui siĂ©gea effectivement, dans des rĂ©unions pĂ©riodiques et rĂ©guliĂšres. On la voit s'assembler assez frĂ©- quemment ; en mars 1788, les procureurs syndics Ă©crivaient Ă  Larcher de la Londe, maire de Bayeux La Commission se rĂ©unit deux fois par semaine, le mercredi et le samedi, Ă  5 heures du soir » 6. Ses sĂ©ances se tinrent d'abord chez le prĂ©sident ; celle du 4 juin 1788 eut lieu Ă  l'hĂŽtel de l'Ă©vĂȘque de Coutances W. Quand on eut installĂ© les bureaux de l'administration provinciale dans un local spĂ©cialement louĂ© pour eux, il est probable qu'on affecta une piĂšce de ce logement aux sĂ©ances de la Commission intermĂ©diaire. Il semble bien que deux ou trois membres, en dehors des procureurs-syndics, assistaient Ă  chacune de ses dĂ©li- bĂ©rations. Dans l'histoire de cette Commission, qui comprend moins de trois annĂ©es, on pourrait distinguer deux pĂ©riodes. Avant la rĂ©union des Etats gĂ©nĂ©raux, elle fit preuve, au milieu de nombreux obstacles, d'une assez grande initiative et entretint 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7610-8578. Ces documents forment aujourd'hui le fond trĂšs important dit de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Basse-Normandie. 2 Compte-rendu, p. 244. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7622, 7623. 4 Ibid., C 7624, 7625. 5 Ibid., C 7740-8578. 6 Ibid., C 7624. Lettre du 20 mars 1788. 1 Ibid. Lettre des procureurs-syndics Ă  l'ingĂ©nieur en chef Lefehvre, du 3 juin 1788. COMMISSION INTERMÉDIAIRE ET POUVOIR CENTRAL 121 une correspondance trĂšs suivie avec les ministres, les chefs des divers services rĂ©gionaux et les bureaux intermĂ©diaires de dĂ©par- tement. AprĂšs la rĂ©union des Etats, vers la fin de 1789, sentant que son existence devait ĂȘtre abrĂ©gĂ©e par la grande rĂ©forme administrative de la Constituante, elle borna ses soins Ă  faire exĂ©cuter les dĂ©crets de l'AssemblĂ©e Nationale sanctionnĂ©s par Sa MajestĂ©, Ă  surveiller les travaux publics, et Ă  porter la plus sĂ©vĂšre Ă©conomie dans toutes les dĂ©penses Ă  la charge de la pro- vince ». Elle ne se considĂ©ra plus dĂšs lors comme une vĂ©ritable administration, mais comme un bureau provisoire destinĂ© Ă  soutenir l'Ă©difice chancelant de la chose publique »0 en atten- dant l'arrivĂ©e au pouvoir des nouveaux corps administratifs qui devaient la remplacer. L'exercice des nombreuses attributions qui lui avaient Ă©tĂ© confiĂ©es impĂŽts, travaux publics et bien public, mit la Com- mission en relations suivies avec les diverses administrations placĂ©es au-dessus, Ă  cĂŽtĂ© ou en dessous d'elle le contrĂŽleur gĂ©nĂ©- ral et les autres ministres, les Commissions intermĂ©diaires des autres provinces, les bureaux intermĂ©diaires des neuf dĂ©parte- ments, les municipalitĂ©s des principales villes de Basse-Norman- die, le service des ponts et chaussĂ©es et l'intendance de Caen. Le ministre avec lequel les intendants avaient toujours entre- tenu la correspondance la plus suivie Ă©tait le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des finances. La Commission intermĂ©diaire continua ces relations avec Lambert accusĂ©s de rĂ©ception d'arrĂȘts relatifs Ă  la levĂ©e des diverses impositions, demandes d'autorisation d'emploi des fonds rĂ©servĂ©s Ă  la province, requĂȘtes relatives Ă  la fixation et au paiement des frais de la nouvelle administration, tels furent les objets essentiels de cette correspondance. Ses attributions en matiĂšre de finances et de travaux publics la mettaient plus spĂ©cialement en rapport direct, au contrĂŽle gĂ©nĂ©ral, avec deux chefs de service, l'un Blondel, intendant au dĂ©partement des impositions, l'autre, Chaumont de la MilliĂšre, intendant au dĂ©par- tement des ponts et chaussĂ©es 2. En dehors de son ressort proprement dit, la Commission inter- mĂ©diaire eut des intelligences avec les autres administrations 1 Compte-rendu, p. 3. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7622, 7623. Nombreuses lettres de la Commission ister- mĂ©diaire Ă  Lambert, Blondel, de la MilliĂšre. Les cinq calepins du dĂ©part des lettres enregistrĂ©s au contrĂŽle gĂ©nĂ©ral et conservĂ©s aux Arch. nat-, H 1603, peuvent don- ner une idĂ©e exacte de l'activitĂ© de cette correspondance. 1*22 COMMISSION ET BUREAUX INTERMÉDIAIRES provinciales du royaume. Le projet d'une sorte de confĂ©dĂ©ration entre ces administrations avait germĂ© dans le cerveau de plus d'un procureur-syndic. La France ne devait plus former qu'une grande famille, dont tous les citoyens, se regardant comme des frĂšres, contribueraient par leur union et leurs dĂ©couvertes Ă  la prospĂ©ritĂ© de l'Empire » ]. En attendant la rĂ©alisation de ce vƓu, on proposait la communication rĂ©ciproque des procĂšs- verbaux des assemblĂ©es, et l'Ă©change de vues sur la meilleure gestion possible des intĂ©rĂȘts publics. Ce sentiment de concorde fraternelle, prĂ©curseur des FĂ©dĂ©rations futures, n'aboutit point Ă  un rĂ©sultat immĂ©diat et la Commission provinciale de Caen n'eut guĂšre de relations suivies qu'avec ses voisines immĂ©diates de Rouen et d'Alençon. C'est surtout dans l'intĂ©rieur de la gĂ©nĂ©ralitĂ© que nous voyons agir la Commission intermĂ©diaire. Elle correspondit presque journellement avec les bureaux intermĂ©diaires, ses subordonnĂ©s immĂ©diats, sur tous les objets soumis Ă  leur commune adminis- tration. Instructions et Ă©claircissements destinĂ©s Ă  interprĂ©ter les arrĂȘts du Conseil sur la taille et la capitation ; envois de rĂŽles d'impositions, rĂ©partition de sommes pour ateliers de charitĂ© ; dĂ©lĂ©gations aux bureaux intermĂ©diaires pour les adjudications de travaux publics ; ordres d'enquĂȘtes et demandes d'avis sur la reconstruction des presbytĂšres, sur les requĂȘtes de moins-imposĂ©, sur la formation irrĂ©guliĂšre des municipalitĂ©s ; exercice quotidien d'une tutelle administrative Ă©troite, substituĂ©e Ă  celle de l'inten- dant, mille objets servirent d'occasion Ă  une correspondance abondante et ininterrompue, dirigĂ©e sur les chefs-lieux des neuf dĂ©partements. C'Ă©tait une source de travail Ă©crasant, et Le Telier de Vauville pouvait, en allĂ©guant son propre exemple, relever avec une pointe d'ironie le courage du procureur-syndic de Bayeux, qui cĂ©dait aux fatigues d'un surmenage prolongĂ© 2i. Les relations de la Commission intermĂ©diaire de C^ten et des bureaux intermĂ©diaires de dĂ©partement furent en gĂ©nĂ©ral assez faciles, faites de bienveillance d'un cĂŽtĂ©, de docilitĂ© empressĂ©e de l'autre ; quelques bureaux cependant firent preuve d'insou- mission. Le bureau de Caen, par exemple, Ă©tait impatient de voir Ă©tendre ses attributions ; la Commission dut Ă  plus d'une reprise refroidir son zĂšle, qui brĂ»lait d'embrasser trop d'objets ». Il 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7628. Lettre des procureurs-syndics provinciaux d'Auch Ă  la Commission intermĂ©diaire de Caen, 31 mars 1788. 2 Ibid., C 7623. Lettre du 23 juin 1788. INSUBORDINATION DE CERTAINS BUREAUX 123 voulait avoir la haute main sur les travaux de redressement de l'Orne, sur la construction des casernes et des bĂątiments de justice l. L'Ă©poque des adjudications pour entretien des routes lui semblait peu heureusement choisie et il reprochait Ă  la Com- mission de n'avoir pas concertĂ© ses opĂ©rations avec lui. L'Ă©ta- blissement des cantonniers prĂ©posĂ©s Ă  cet entretien par la Com mission lui paraissait une institution nuisible 2. Le bureau inter- mĂ©diaire de Valognes exprimait les mĂȘmes apprĂ©hensions n . Celui de Coutances eut voulu avoir la direction de ces employĂ©s il voyait avec peine leur destitution rĂ©servĂ©e Ă  la seule Commis- sion intermĂ©diaire et dĂ©sirait voir s'agrandir le cercle Ă©troit qui circonscrivait sa propre autoritĂ© 4 ». Les bureaux intermĂ©diaires prĂ©tendaient dĂ©libĂ©rer en toute libertĂ© et ne soumettaient pas toujours leurs dĂ©cisions Ă  l'assentiment de la Commission inter- mĂ©diaire. Celle-ci fut obligĂ©e d'adresser une circulaire gĂ©nĂ©rale pour Ă©viter une variĂ©tĂ© de mĂ©thodes nuisible Ă  la bonne marche de l'administration » 5. Ces divergences de vues amenĂšrent parfois une tension dans les relations et, comme consĂ©quence, des retards dans l'exĂ©cution des dĂ©cisions de la Commission intermĂ©diaire. L'importance de la question routiĂšre en Basse-Normandie obligea la Commission intermĂ©diaire, chargĂ©e de la direction des travaux publics, Ă  une correspondance des plus actives avec le service des ponts et chaussĂ©es qui avait Ă©tĂ© placĂ© sous ses ordres. LĂ  encore, les rapports furent loin d'ĂȘtre excellents. La situation que l'ancienne administration avait lĂ©guĂ©e Ă  la nou- velle Ă©tait, nous l'avons vu, dĂ©sastreuse. RĂ©seau routier impar- fait et tracĂ© au hasard, projets coĂ»teux Ă  l'Ă©tude, sans ressources pour y faire face, dettes Ă©normes que des impositions sans cesse accrues ne pouvaient parvenir Ă  Ă©teindre ; abus des entrepreneurs 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7666. Lettre du bureau intermĂ©diaire, 22 juillet 1788. Ibid., C 7667. RĂ©ponse de la Commission intermĂ©diaire, 4 aoĂ»t 1788. 2 Ibid., C 7623. Lettre de la Commission intermĂ©diaire, 13 aoĂ»t 1788. 3 Ibid. Lettre de la Commission intermĂ©diaire, 17 aoĂ»t 1788. 4 Ibid., C 7700. Rapport des procureurs-syndics Ă  l'assemblĂ©e de dĂ©partement de Coutances, 20 octobre 1788. — Le bureau intermĂ©diaire de Carentan fĂźt preuve de plus de soumission. Nous n'avons pu croire, Ă©crit un des procureurs-syndics, que la Commission intermĂ©diaire cherchĂąt Ă  s'attirer trop d'autoritĂ©, pas plus qu'Ă  enchaĂźner nos actions, nos promesses... La Commission intermĂ©diaire provinciale ne cherche point Ă  envahir toute l'autoritĂ©... elle ne rĂ©clame d'autre supĂ©rioritĂ© que cette subordination qui est indispensable dans tous les corps, et sans laquelle l'ordre dont dĂ©pend leur existence cesserait d'y rĂ©gner. » Ibid., Manche, C 176. 5 Ibid., Calvados, C 7622. Lettre de la Commission intermĂ©diaire au bureau inter- mĂ©diaire d'Avranches, 5 mars 1788. l'M COMMISSION INTERMÉDIAIRE ET PONTS-ET-CHAUSSEES qui s'enrichissaient scandaleusement au dĂ©triment du public ; lĂ©gĂšretĂ© et imprĂ©voyance du personnel des ingĂ©nieurs qui avaient agi sans compter et engagĂ© profondĂ©ment l'avenir tels Ă©taient les maux auxquels la Commission intermĂ©diaire devait porter remĂšde. Elle fit preuve d'une grande vigilance, mais son action fut souvent entravĂ©e par la mauvaise volontĂ© et l'opposition tenace des ingĂ©nieurs. Par un esprit de caste excessif, ceux-ci visaient Ă  une indĂ©pendance presque absolue. Lefebvre, ingĂ©- nieur en chef depuis 1772, l'avait en fait Ă  peu prĂšs conquise. En dĂ©pit des apprĂ©ciations plutĂŽt sĂ©vĂšres des intendants Ă  son Ă©gard, il Ă©chappait au contrĂŽle administratif et, par suite de sa compĂ©tence technique, vivait en maĂźtre dans son service ; les ingĂ©nieurs de dĂ©partement placĂ©s sous ses ordres participaient Ă  cette situation privilĂ©giĂ©e. Le jour oĂč, devant le pĂ©ril financier auquel l'incurie et le gaspillage avaient acculĂ© la province, une administration nouvelle essaya de rĂ©agir, de contrĂŽler et de corriger ces abus, elle trouva en face d'elle un personnel prĂ©venu et hostile. Avant mĂȘme qu'elle existĂąt, l'annonce de sa crĂ©ation avait indisposĂ© les ingĂ©nieurs. La plus grande rĂ©gularitĂ©, les formalitĂ©s les plus scrupuleuses dans les opĂ©rations sont deve- nues d'autant plus essentielles, Ă©crivait Lefebvre Ă  l'ingĂ©nieur de Valognes le 2 juillet 1787, que les assemblĂ©es provinciales et leurs commissions intermĂ©diaires les examineront et scrute- ront peut-ĂȘtre avec le dĂ©sir de nous trouver en faute » l\ La rĂ©siliation des adjudications demandĂ©e par l'AssemblĂ©e provin- ciale et poursuivie par la Commission intermĂ©diaire devait mĂ©- contenter les ingĂ©nieurs qui y voyaient une mesure maladroite et impopulaire. Le zĂšle des nouveaux administrateurs les effraya par la menace d'une surcharge de travail . MalgrĂ© les formules courtoises de l'arrĂȘt, c'Ă©tait un Ă©chec pour l'intendant devant qui ces adjudications avaient Ă©tĂ© passĂ©es. ChargĂ©e de procĂ©der aux adjudications nouvelles, la Commission intermĂ©diaire allait commettre un empiĂ©tement nouveau sur l'autoritĂ© de Launay. Celui-ci, blessĂ© jusqu'au vif, allait prendre bientĂŽt sa revanche en paralysant, au nom de la lĂ©galitĂ©, et pour une pure question de forme, les opĂ©rations de cette Commission relatives au recou- vrement de la corvĂ©e. Un long conflit, qui dura pendant la pre- miĂšre moitiĂ© de l'annĂ©e 1789, allait mettre aux prises les deux 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 4703. Lettre de Cordier de Launay Ă  Necker, 27 fĂ©vrier 1788. Pour vous seul, Monsieur », Ă©crit-il en tĂȘte de cette lettre. Voir F. Mourlot, Rapports d'une AssemblĂ©e provinciale et de sa Commission intermĂ©diaire avec l'intendant. Bulletin des sciences Ă©conomiques et sociales du ComitĂ© des travaux historiques et scientifiques, annĂ©e 1902, p. 276. 2 Voir supra, chap. IV, p. 71. LEURS CONSÉQUENCES FUNESTES 129 autoritĂ©s rivales, amener le dĂ©sarroi dans l'administration, accroĂźtre la misĂšre gĂ©nĂ©rale, causer de graves prĂ©judices aux intĂ©rĂȘts Ă©conomiques de la province 1. Sur un autre point, la Commission intermĂ©diaire avait Ă©tĂ© moins heureuse. Un conflit s'Ă©tant Ă©levĂ© entre les bureaux inter- mĂ©diaires et les officiers d'Ă©lection, relativement Ă  la rĂ©partition des tailles 2\ ces derniers l'avaient emportĂ©. Sans ĂȘtre le complice de ce succĂšs, l'intendant dut le voir d'un Ɠil satisfait, car il lui rendait le dĂ©partement des impositions pour 1789. Une telle mesure excita le vif dĂ©pit de la Commission intermĂ©diaire, dont ce brusque retrait d'attributions ne pouvait que diminuer le prestige aux yeux des populations. Aussi, animĂ©e Ă  son tour de dispositions malveillantes vis-Ă -vis de l'intendant, renonça- t-elle Ă  demander cette annĂ©e l'augmentation du moins imposĂ©, remise accordĂ©e par le roi pour ĂȘtre distribuĂ©e aux taillablçs qui avaient subi des pertes de rĂ©coltes ou de bestiaux. La raison de son mutisme est mesquine et fort peu louable. Comme ces fonds peuvent ĂȘtre diminuĂ©s l'annĂ©e suivante, et comme ils sont desti- nĂ©s Ă  soulager la classe la plus ignorante et la plus prĂ©venue contre les AssemblĂ©es provinciales, celle des habitants des cam- pagnes, la comparaison des secours accordĂ©s par nous avec ceux ' de l'ancien rĂ©gime serait entiĂšrement Ă  notre dĂ©savantage et v nous ferait perdre sous le rapport du crĂ©dit et de la bienfaisance une considĂ©ration qu'il nous est bien important d'acquĂ©rir » 3. En fin de compte, cette conception si Ă©troitement jalouse que les deux administrations avaient de leur autoritĂ©, cette course Ă  la popularitĂ© tournaient au dĂ©triment public et n'avaient que des consĂ©quences funestes. Dans une sphĂšre plus restreinte, les neuf bureaux intermĂ©- diaires de dĂ©partement exercĂšrent les mĂȘmes attributions que la Commission intermĂ©diaire provinciale. Il existe des traces matĂ©rielles de leur activitĂ©. Nous possĂ©dons les registres de dĂ©libĂ©rations de six d'entre eux ceux de Caen, Bayeux, Vire, Avranches, Saint-LĂŽ, Valognes, et les registres de correspondance des bureaux de Bayeux et de Carentan 4. Leurs sĂ©ances se te- 1 Voir plus loin, au chapitre XII, l'exposĂ© succinct de ce conflit. 2 Voir ci-dessous, p. 133. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 4703. 4 Ibid., Registres de dĂ©libĂ©rations de Caen, C 7664 bis ; de Bayeux, C 7655 et de Vire, C 7726 ; deux registres de correspondance de Bayeux, C 7657, 7658. — Arch. dĂ©p. de la Manche, Registres de dĂ©libĂ©rations d'Avranches, C 238 ; de Saint-LĂŽ, C 629 et de Valognes, C 633 ; registre incomplet de correspondance du bureau de Carentan, C 476. 130 BUREAUX INTERMÉDIAIRES ET PROCUREURS-SYNDICS naient dans des locaux spĂ©cialement louĂ©s pour cet usage ils devaient comprendre au moins une salle pour le greffe et une salle de rĂ©union *. La correspondance administrative Ă©tait lourde, et souvent le secrĂ©taire se faisait assister d'un ou plusieurs commis expĂ©ditionnaires >- . Les procureurs-syndics, qui avaient leur rĂ©sidence au chef-lieu du dĂ©partement, et qui recevaient des appointements pour leur fonction, devaient consacrer Ă  celle-ci une grande partie de leur temps W. Ils veillaient Ă  l'exĂ©- cution des ordres Ă©manĂ©s de la Commission intermĂ©diaire ou dirigeaient la correspondance du bureau sur les divers objets du service; ils Ă©taient, Ă  jours fixes, Ă  la disposition des syndics et des dĂ©putĂ©s municipaux de leurs dĂ©partements ; ils prĂ©sidĂšrent aux ad- judications des travaux de construction ou de rĂ©paration de leurs Ă©glises, de leurs presbytĂšres et de leurs Ă©coles^ ; ils leur deman- dĂšrent des renseignements sur leur Ă©tat fiscal et Ă©conomique^1. Ce furent, en un mot, des agents de transmission entre la Com- mission intermĂ©diaire provinciale et les municipalitĂ©s. Leur tutelle fut en gĂ©nĂ©ral acceptĂ©e sans rĂ©sistance par celles-ci. Tous ces corps administratifs nouvellement organisĂ©s se solidarisĂšrent comme d'instinct, et la hiĂ©rarchie des fonctions fut Ă  peu prĂšs partout respectĂ©e. Toutefois l'autoritĂ© des bureaux intermĂ©- diaires ne fut pas sans rencontrer des rĂ©sistances sur quelques points. Le plus notable exemple d'insubordination fut donnĂ© 1 Provisoirement ils s'adjoignirent quatre nouveaux membres le curĂ© d'Engles- jueville, Wimpfen, Le Bret et Tardif. Arch. dĂ©p.. Calvados, C 7654. 2 Ibid., C 7624. Lettre des procureurs-syndics provinciaux, 30 mars 1788. 3 Exemples Ă  Fierville-en-Bessin. Fresney-le-Puceux, Juvigny, Secqueville-en- Bessin, Torigni, Couvains, Isigny, Mesnil-Uurand, ClĂ©cy, Vaudry, Le Teileul. Lettre intĂ©ressante dos procureurs-syndics provinciaux de Caen sur le rĂŽle des bureaux intermĂ©diaires en celle matiĂšre, 1" juin 1788. Ibid., C 76-24. 4 Ibid.. Manche. C 629. A Moon-d'Klle, rĂ©forme d'un rĂčle d'imposition en prĂ©sence d'un dĂ©lĂ©guĂ© du bureau intermĂ©diaire de Saint-LĂč. 5 Interventions de ce genre pour les presbytĂšres de Marigny, de-Saint-Germain- d Elle, de Saint-Pierre-de-Cenilly Ă©lection de Saint-LĂŽ, Ibid., Manche, C 629 ; de BoucĂ©, de Champeaux, de DragĂ© Ă©lection d'Avranches, Ibid., C 238; de Vretot, de Montaigu Ă©lection de Valognes, Ibid., C 633 ; de BĂ©ny Ă©lection de Vire, du Mes- nil-Aubert Ă©lection de Coutances, Ibid., Calvados, C 7628; de Fresnes Ă©lection de Mortain, Ibid.. C 7624 ; de Colomby, de Saint-Aubin-d'Arquenay, de Blainville Ă©lec- tion de Caen, ibid. 7664 bis ; pour les Ă©coles de Subligny, Ibid., Manche, C 238 et de Ibid., C 633. ijj Jbid., Calvados, C 7817-8088. Observations gĂ©nĂ©rales sur l'Ă©tat des paroisses des Ă©lections de Caen et de Vire. LES BUREAUX INTERMEDIAIRES ET LES TRIBUNAUX D ELECTION 133 par la municipalitĂ© de Montmartin, dans l'Ă©lection de Carentan. L'homme d'affaires de la duchesse de Montmorency nĂ©e de Matignon, un certain Germain, jouissait d'une grande influence dans cette paroisse. Il n'Ă©tait pas membre de la municipalitĂ©, mais y rĂ©gnait par une coterie de famille. A son instigation la municipalitĂ© refusa de rĂ©former le rĂŽle de la taille qu'elle avait imparfaitement dressĂ©. Dans un libelle injurieux, Germain insulta le syndic municipal, rebelle Ă  son influence, le procureur-syndic du dĂ©partement de Carentan, le bureau intermĂ©diaire et la Com- mission intermĂ©diaire provinciale, et il menaça de faire casser leurs arrĂȘtĂ©s par l'intervention du baron de Breteuil. Le bureau de Carentan fit entendre des plaintes assez vives et se crut oblige de demander la destitution des dĂ©putĂ©s municipaux rĂ©calci- trants '». Les relations des bureaux intermĂ©diaires et des tribunaux d'Ă©lection qui siĂ©geaient au mĂȘme chef-lieu auraient dĂ» ĂȘtre courtoises et mĂȘme cordiales. Plus d'un officier d'Ă©lection Ă©tait en mĂȘme temps administrateur de dĂ©partement tels Le Tuilier, procureur du roi Ă  l'Ă©lection de Coutances, Besnard Duchesne Ă  celle de Valognes, Le Monnier, prĂ©sident et Courtin de la Ger- vaisiĂšre, conseiller Ă  l'Ă©lection de Saint-LĂŽ. Monlien de Perthou, prĂ©sident honoraire d'Ă©lection, Ă©tait membre du bureau de Vire. Bureaux et Ă©lections entrĂšrent pourtant en conflit Ă  propos de la taille. AprĂšs l'Ă©dit de mai 1788, qui abolissait les tribunaux d'exception en France, un arrĂȘt du Conseil du 8 aoĂ»t avait rĂ©glĂ© les formes nouvelles de la rĂ©partition de la taille sans le concours des officiers d'Ă©lection supprimĂ©s. Partout les bureaux intermĂ©- diaires avaient agi seuls '-'. Leur inexpĂ©rience et le refus de com- munication par les greffiers d'Ă©lection des rĂŽles de dĂ©partement nĂ©cessaires Ă  la rĂ©gularitĂ© de l'assiette rendirent leur tĂąche diffi- cile ‱'*. Elle s'accomplissait cependant, quand les tribunaux d'Ă©lection furent rĂ©tablis, par la dĂ©claration du 28 septembre 1788. Le premier acte de ceux-ci fut de protester, au nom de la lĂ©galitĂ©, contre les nouvelles formes de rĂ©partition et de recouvrement 1 Arch. Manche, C 476. Registre de correspondance du dĂ©partement de Carentan. 2 Ibid., Calvados, C 7775. 3 Ces greffiers allĂ©guaient alors comme prĂ©texte de leur refus la fermeture des greffes sur la porte desquels l'intendant avait lui-mĂȘme apposĂ© son sceau ; ainsi Ă  Avranches, lbid., Calvados, C 1398 ; Ă  Mortain, Ibid., 7707, et Ă  Carentan, Ibid., Manche, C 476. 134 CONFLIT AU SUJET DE LA TAILLE des impĂŽts, qu'on avait substituĂ©es Ă  des rĂšgles anciennes, sages et sĂ»res » 1. EncouragĂ©s dans leur rĂ©sistance par la Cour des Aides de Rouen, les officiers d'Ă©lection firent leurs chevauchĂ©es ordinaires 2, dĂ©niĂšrent aux bureaux intermĂ©diaires et aux muni- cipalitĂ©s rurales le droit de rĂ©partir la taille, nommĂšrent des collecteurs d'office suivant l'ancien usage et condamnĂšrent parfois Ă  de fortes amendes les syndics et collecteurs qui se refu- saient Ă  leur obĂ©ir $. Des lettres patentes adressĂ©es Ă  la Cour des Aides de Rouen ne produisirent aucun effet ; celle-ci diffĂ©ra leur enregistrement. Le seul remĂšde que le roi put trouver pour trancher le conflit fut de rendre Ă  l'intendant le dĂ©partement des impositions pour 1789 4-'. L'opiniĂątretĂ© des tribunaux d'Ă©lection avait eu raison de l'autoritĂ© royale. Leur animositĂ© contre les AssemblĂ©es provinciales » ^ avait triomphĂ© et l'ancien ordre de choses Ă©tait rĂ©tabli pour un an, au grand dĂ©pit de la Commission et des bureaux intermĂ©diaires humiliĂ©s 6. En matiĂšre de travaux publics, les bureaux intermĂ©diaires s'Ă©taient vu confier la surveillance et l'inspection des routes, l'adjudication et la rĂ©ception des Ă©difices communaux, Ă©glises, presbytĂšres et Ă©coles. Ils avaient Ă  leurs ordres les ingĂ©nieurs de dĂ©partement, leurs conducteurs et piqueurs et tous les voyers ou cantonniers rĂ©pandus dans leur ressort pour l'entretien des chemins. Les relations entre bureaux et ingĂ©nieurs furent aussi 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7700. 2 Le 11 novembre 1788, le bureau intermĂ©diaire de Caen informe la Commission intermĂ©diaire paroissiale que M. de Chaumotel, syndic de la municipalitĂ© de BrĂ©- ville, vient de lui adresser un billet imprimĂ© qui a Ă©tĂ© remis au curĂ© de la paroisse par un sieur Bisson. Le curĂ© est priĂ© de prĂ©venir ses paroissiens que le dimanche suivant, M. Boulogne, conseiller Ă©lu auquel la sergenterie de Varaville est Ă©chue pour son dĂ©partement des visites et chevauchĂ©es se trouvera en sa maison de Bobe- homme pour s'informer de ceux qui sont dĂ©cĂ©dĂ©s ». Ibid., 7664 bis. 3 Le 29 novembre 1788, le bureau intermĂ©diaire d'Avranches envoie Ă  la Com- mission intermĂ©diaire provinciale copie des ordonnances de condamnations pronon- cĂ©es par le tribunal de l'Ă©lection contre les paroisses dont les habitants n'ont pas comparu aux chevauchĂ©es pour la nomination des collecteurs selon l'ancienne forme. Arch. dĂ©p., Manche, C 238. — A Carentan, plaintes du bureau contre le pro- cureur de l'Ă©lection, qui a fait condamner Ă  50 livres d'amende d'assez nombreux syndics de ce dĂ©partement. Ibid., C 476. 4 Ibid., Calvados, C 4398, 7776. 5 Le mot est du procureur-syndic de Carentan 6 Le bureau intermĂ©diaire de Caen dĂ©plore la dĂ©cision du roi qui va enlever aux populations toute confiance dans les administrations provinciales. Arch dĂ©p., Cal- vados. C 7776. — Le 9 dĂ©cembre 1788, il pria Necker de prendre sous sa protection les habitants de la campagne, afin de les prĂ©server des vexations et discussions continuelles qu'ils Ă©prouvent journellement de la part des juges et procureurs de l'Ă©lection, dont ils dĂ©sirent et sollicitent la suppression. » Ibid., C 7666. LES BUREAUX INTERMÉDIAIRES ET LES INGÉNIEURS 135 tendues que celles de la Commission provinciale et de l'ingĂ©nieur en chef, et pour les mĂȘmes motifs. Les ingĂ©nieurs se plaignaient de l'ingĂ©rence continuelle de ces avocats et gens de loi dans les questions oĂč leur compĂ©tence technique Ă©tait trĂšs discutable. Celui de Granville exprime Ă  LefĂšvre, son ingĂ©nieur en chef, la mortification qu'il Ă©prouve Ă  prendre l'heure d'un particulier de Granville, que le bureau intermĂ©diaire de Coutances a dĂ©signĂ© pour faire la visite des routes de son district. Vous m'aviez Ă©crit, mon vĂ©nĂ©rable, que les assemblĂ©es d'Ă©lection non plus que leurs bureaux intermĂ©diaires n'auraient aucun ordre Ă  donner, et que tout le service se ferait entre vous et moi. Ne devrais- je pas tomber des nues en recevant une lettre impĂ©rative du bureau intermĂ©diaire de Coutances et en me voyant obligĂ© de prendre les ordres d'un particulier de ma ville? » * Est-il besoin d'ajouter que les ingĂ©nieurs ne rĂ©pondaient pas avec empressement aux appels des bureaux intermĂ©diaires et qu'ils n'y rĂ©pondaient pas toujours sur un ton correct '2>. La corres- pondance Ă©changĂ©e entre les administrateurs de dĂ©partement et les procureurs-syndics provinciaux est remplie de plaintes contre la lenteur et l'insubordination des ingĂ©nieurs, les retards que ceux-ci apportent aux devis des routes, leur mauvais vouloir gĂ©nĂ©ral i. Ceux-ci Ă  leur tour se plaignent de la surcharge qu'on leur impose en les obligeant Ă  dresser les projets de construction ou de rĂ©paration des Ă©glises et presbytĂšres ; ils rappellent leurs appointements impayĂ©s et menacent de dĂ©missionner 4^. La tension des rapports entre les bureaux intermĂ©diaires d'une part, les tribunaux d'Ă©lection et le corps des ponts et chaussĂ©es de l'autre, Ă©tait due Ă  une cause d'ordre gĂ©nĂ©ral. C'Ă©tait la rĂ©sis- tance de l'ancien rĂ©gime contre le nouveau. Cette mĂȘme cause devait influer sur les relations de ces bureaux avec les subdĂ©lĂ©- guĂ©s de l'intendant. Ici, la rivalitĂ© d'attributions Ă©tait encore plus accusĂ©e ; l'antagonisme Ă©tait en quelque sorte plus Ă©troit, 1; Arch. dĂ©p.,C 3088. Lettre de Demontrocher, ingĂ©nieur Ă  Granville, 1? mars 1788. 2 Ibid., C 7G22. Plaintes du bureau de Valognes contre l'ingĂ©nieur DĂ©forme, avril 1788. 3 Registre de correspondance du dĂ©partement de Carentan. Ibid., Manche, C 176. Ibid., Calvados, C 8567, 8570. 4 Ibid., C 7623, 7624. Il y eut cependant des exceptions, et l'on voit Didiet, ingĂ©- nieur du dĂ©partement de Caen, offrir aux membres du bureau intermĂ©diaire de ce dĂ©partement, le 30 juillet 1790, Ă  la veille de la cessation de leurs fonctions, en signe d'hommage et en souvenir de leurs bonnes relations, un exemplaire de son ouvrage sur les poids et mesures. Ibid., 7664 bis. 136 LES BUREAUX INTERMÉDIAIRES ET LES SUBDÉLÉGUÉS et les motifs de froissement rĂ©ciproque plus nombreux. Presque partout, c'Ă©taient les subdĂ©lĂ©guĂ©s qui ouvraient le feu. Le subdĂ©- lĂ©guĂ© de Bayeux, GĂȘnas, avertissait l'intendant qu'il n'Ă©tait disposĂ© Ă  fournir aucun renseignement au bureau intermĂ©diaire pour la formation du rĂŽle de la capitation des non-taillables ; s'il aimait Ă  travailler pour son chef, indulgent et bon, il Ă©tait dĂ©cidĂ© a ne rien faire pour les autres l1. Celui de Vire, Demor- treux, refusait de confier en dĂ©pĂŽt au bureau intermĂ©diaire les procĂšs-verbaux de formation des municipalitĂ©s de son ressort 2. Lavalley de la Hogue, subdĂ©lĂ©guĂ© de Carentan, sembla faire cause commune avec les officiers de l'Ă©lection et, aprĂšs avoir brisĂ© les scellĂ©s apposĂ©s Ă  ce tribunal, se contenta de remettre les clefs du greffe au procureur du Roi, au lieu de faire donner aux procureurs-syndics du dĂ©partement les piĂšces de ce greffe nĂ©cessaires Ă  l'assiette de la taille. Il allĂ©gua que ce n'Ă©tait point sa mission. D'oĂč mĂ©contentement du bureau intermĂ©diaire et de l'assemblĂ©e de dĂ©partement, prĂ©cisĂ©ment rĂ©unie Ă  cette Ă©poque, et contrariĂ©e dans ses opĂ©rations par tous ces retards. La Hogue fut dĂ©noncĂ© par le comte d'Osseville, prĂ©sident du bureau ; l'assemblĂ©e jugea sa conduite insidieuse, portant les caractĂšres marquĂ©s d'une dĂ©sobĂ©issance prĂ©judiciable aux droits du roi, et d'un manque absolu d'Ă©gards et d'honnĂȘtetĂ© envers l'assem- blĂ©e et son chef » 3. C'Ă©tait la rupture, assez grave, entre les reprĂ©sentants des deux administrations, au dĂ©triment de la bonne marche des services administratifs. MĂ©contents des procĂ©dĂ©s des subdĂ©lĂ©guĂ©s, les bureaux inter- mĂ©diaires n'hĂ©sitaient pas Ă  en faire remonter la responsabilitĂ© jusqu'Ă  l'intendant. Tel le bureau de Vire, qui dans sa querelle avec de Mortreux reprochait Ă  Cordier de Launay de mettre sa volontĂ© Ă  la place d'une loi qui n'existait pas » W. Les renseigne- ments demandĂ©s aux bureaux de l'intendance Ă©taient-ils tardifs ou trop peu abondants, les administrateurs de dĂ©partement jetaient les hauts cris Il semble, Ă©crivent ceux de Caen, qu'on cherche Ă  nous tenir dans l'impuissance d'opĂ©rer le bien qu'on doit attendre d'une administration vraiment patriotique » 5. Le bureau de Bayeux fut un de ceux qui s'Ă©levĂšrent avec le plus de 1 Arch. dĂ©p., C 7624. Lettre du 2 dĂ©cembre 1787. 2 Ibid., C 7730. Plaintes du procureur-syndic de Vire, du 25 novembre 1787 3 Ibid., 7690. Ibid., Manche, C 476. 4 Ibid , Calvados, C 7730. 5 Ibid., C 7666. LES BUREAUX INTERMEDIAIRES ET L'INTENDANT 137 fermetĂ© contre l'autoritĂ© de l'intendant. Il reprocha vivement Ă  la Commission provinciale son attitude passive. Nous exami- nons votre position, Messieurs, et nous nous demandons quelle espĂšce de fonction vous remplissez entre Monsieur le Commis- saire dĂ©parti et nous. L'activitĂ©, les voyages, les visites, l'exa- men du dĂ©tail, voilĂ  notre attribution ; celle de M. l'Intendant est de rendre ses ordonnances sur nos opĂ©rations. Nous voyons avec peine que la vĂŽtre Ă  cet Ă©gard est entiĂšrement passive. Ce que nous aurons trouvĂ© Ă  propos, ce que vous aurez confirmĂ©, une opinion contraire de la part de M. l'Intendant peut en suspendre l'exĂ©cution. » Pourquoi laisser Ă  l'intendant le con- trĂŽle supĂ©rieur, la dĂ©cision suprĂȘme? Sa capacitĂ© juridique est invoquĂ©e comme prĂ©texte est-elle suffisante Ă  justifier une telle procĂ©dure? On ne fait pas attention que nos assemblĂ©es sont en partie composĂ©es de jurisconsultes instruits. Quelle que soit la dignitĂ© de M. l'Intendant, ses qualitĂ©s personnelles auxquelles nous ne pouvons qu'applaudir, la composition des assemblĂ©es nous donne lieu d'attendre de leur part une Ă©gale prudence dans les dĂ©cisions. » Aussi le bureau intermĂ©diaire rĂ©clame-t-il hardiment pour la Commission provinciale le monopole de l'autoritĂ© executive » nl RĂ©sumons en quelques lignes les observations de dĂ©tail prĂ©- sentĂ©es dans l'exposĂ© prĂ©cĂ©dent. La Commission intermĂ©diaire provinciale et les bureaux intermĂ©diaires qui fonctionnaient sous son contrĂŽle furent composĂ©s d'hommes compĂ©tents et en gĂ©nĂ©ral zĂ©lĂ©s ; les procureurs-syndics attachĂ©s comme agents d'exĂ©cution Ă  ces corps administratifs Ă©taient tous Ă  la hauteur de leur tĂąche. L'activitĂ© des uns et des autres est un fait indĂ©niable. Mais des obstacles de toutes sortes empĂȘchĂšrent cette activitĂ© d'ĂȘtre efficace. L'administration nouvelle, Ă  ses deux degrĂ©s, dut compter avec de sĂ©rieuses difficultĂ©s. Du cĂŽtĂ© des institutions rĂ©cemment Ă©tablies, comme les municipalitĂ©s, l'inexpĂ©rience et parfois la dĂ©fiance et l'insoumission furent les principales causes d'achoppement. Les institutions anciennes, tribunaux d'Ă©lection et Cour des aides, corps des ponts et chaussĂ©es, subdĂ©lĂ©gations 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 8262. Il ne s'agit plus, ajoute le bureau intermĂ©diaire, d'une simple surveillance sur les opĂ©rations des assemblĂ©es, mais bien d'un partage de l'autoritĂ© executive ; si cette autoritĂ© est mi-partie, si l'exercice en est encbe- vĂȘtrĂ©, si ses diffĂ©rents mobiles ne coĂŻncident pas avec la plus exacte prĂ©cision, il faut renoncer Ă  l'espoir des avantages que la bienfaisance du roi se promettait de notre institution. » 138 l'administration dĂ©sorganisĂ©e et intendance, loin d'apporter leur concours aux nouveaux pou- voirs rĂ©gionaux, les jalousĂšrent, leur firent une guerre tantĂŽt sourde et tantĂŽt ouverte, paralysĂšrent Ă  tout moment leur action. Aussi, dĂšs 1788, des germes de dĂ©cadence apparaissent aux enthousiasmes du dĂ©but succĂšdent trĂšs vite les dĂ©sillusions et le dĂ©couragement. Les ressorts de l'administration se brisent dans un conflit sans issue. Vienne le mouvement rĂ©volutionnaire, nul pouvoir Ă©tabli n'aura assez de vigueur pour le contenir ou le diriger. Le pays est mĂ»r pour l'anarchie administrative. IMPORTANCE DES ASSEMBLÉES DE DEPARTEMENT DE 1788 139 CHAPITRE VII LES ASSEMBLÉES DE DÉPARTEMENT OCTOBRE 1788 Importance des assemblĂ©es de dĂ©partement de 1788. — Leur composition. Leurs bureaux et leur programme de travail. — L'enquĂȘte Ă©conomique de 1788. — VƓux de ces assemblĂ©es en matiĂšre 1° d'impositions taille, capitation non taillable, vingtiĂšmes ; 2° de travaux publics routes, ponts, passage du Vey ; 3° de bien public agriculture et Ă©levage, industrie, commerce, mendicitĂ©, hygiĂšne ; 4° d'administration obser- vations sur le RĂšglement du 15 juillet 1787. — Tendance gĂ©nĂ©rale de ces vƓux et observations, Ɠuvre de privilĂ©giĂ©s. Par ses instructions du 3 novembre 1787, le roi avait fixĂ© au mois d'octobre de chaque annĂ©e la tenue des assemblĂ©es de dĂ©partement dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, et limitĂ© Ă  une quin- zaine de jours la durĂ©e de leur session. Elles devaient prĂ©cĂ©der la tenue de l'AssemblĂ©e provinciale, afin que leurs travaux pussent Ă©clairer les dĂ©cisions de celle-ci. Cette mesure marquait nettement leur caractĂšre de subordination, les plaçait Ă  un rang secondaire dans l'organisation administrative de la province. Or, en 1788, par suite de la convocation des Notables, les AssemblĂ©es provinciales ne se rĂ©unirent point. Cette interruption de leur tenue, que Necker dĂ©clarait momentanĂ©e » a, et qui devait ĂȘtre dĂ©finitive, fit passer au premier plan les assemblĂ©es de dĂ©partement, qui devenaient les plus hautes assemblĂ©es dĂ©li- bĂ©rantes de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. Les procĂšs-verbaux de leurs dĂ©libĂ©- rations devaient ĂȘtre transmis Ă  Necker par la voie des procureurs syndics sans aucun intermĂ©diaire. FiĂšres de ce droit d'adresse que les circonstances leur avaient accordĂ©, les neuf assemblĂ©es de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen profitĂšrent de leur session de 1788, qui devait ĂȘtre aussi la derniĂšre, pour 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7667. Necker la motiva par la prĂ©sence obligatoire d'assez nombreux prĂ©sidents et membres des AssemblĂ©es provinciales Ă  l'AssemblĂ©e des notables, convoquĂ©e pour le 3 novembre 1788. 140 COMPOSITION DES ASSEMBLÉES DE DÉPARTEMENT remplir le vaste programme de travail qu'avaient dressĂ© leurs procureurs-syndics et leurs bureaux intermĂ©diaires, et soumettre Ă  un examen des plus sĂ©rieux les divers objets dont l'administra- tion leur Ă©tait confiĂ©e. La composition de ces assemblĂ©es n'avait pas trĂšs sensiblement variĂ© depuis 1787. Les modifications qui s'y Ă©taient introduites Ă©taient dues Ă  des dĂ©cĂšs, des dĂ©missions ou des incompatibilitĂ©s. A Bayeux, une lettre d'excuses de l'Ă©vĂȘque prĂ©sident, reçue Ă  la derniĂšre heure, força l'assemblĂ©e Ă  se choisir comme prĂ©sident intĂ©rimaire le chevalier de BernĂ© . Trois projets sont prĂ©sentĂ©s Ă  l'assemblĂ©e d'A- vranches pour le tracĂ© . En un mot, une active campagne fut entreprise, et toute la Normandie se crut Ă  la veille de rede- venir une grande province indivisible et indĂ©pendante. La gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen prit une grande part Ă  cette campagne. Ses diffĂ©rents organes administratifs, Commission et bureaux intermĂ©diaires, assemblĂ©es de dĂ©partement, municipalitĂ©s urbai- nes et rurales se firent les interprĂštes du vƓu public. Ils s'y crurent autorisĂ©s par les termes de l'arrĂȘt du Conseil du 5 juillet 1788, invitant les officiers municipaux des villes et des commu- nautĂ©s ainsi que tous les corps constituĂ©s, Ă  rechercher dans leurs archives tout ce qui concernait les anciens Etats gĂ©nĂ©raux du royaume. Leur grande habiletĂ© consista Ă  lier deux questions distinctes, celle des Etats gĂ©nĂ©raux et celle des Etats provinciaux, Ă  subordonner la solution de la premiĂšre Ă  celle de la seconde, Ă  demander que le rĂ©tablissement des Etats particuliers de la Normandie fĂ»t antĂ©rieur Ă  la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux. Nulle part la nĂ©cessitĂ© d'associer ces deux mesures ne fut mieux exposĂ©e que dans le mĂ©moire rĂ©digĂ© aprĂšs la tenue d'une assem- blĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  l'hĂŽtel de ville de Caen, le 30 septembre 1788, par les deux commissaires dĂ©signĂ©s Ă  cet effet Gosset de la Rousserie, conseiller au bailliage, et Costy, avocat, bailli de Courseulles. 1 Un MĂ©moire concernant les anciens Etals de Normandie, manuscrit non datĂ©, mais qui a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© dans le dernier trimestre de 1788, porte la signature du duc d'Harcourt. Il est conservĂ© aux archives du chĂąteau d'Harcourt, liasse 337. — Dans le mĂȘme dossier ligure une note de la main du duc, relative aux Etals gĂ©nĂ©- raux de 1302 Ă  1496. 2 Ibid., liasse 338. Lettre de dom Lenoir au duc d'Harcourt, 30 octobre 1788. 3 Ibid., liasse 338. Lettres Ă©crites au duc d'Harcourt par Duperie de Lisle, lieu- tenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen, les 18 aoĂ»t, 10 novembre et 7 dĂ©cembre 1788, envoi de renseignements extraits des archives du bailliage et de l'hĂŽtel de ville de Caen, et d'une nouvelle Ă©dition de la Charte aux Normands. — Cf. Aperçu des cahiers des Etats gĂ©nĂ©raux de la province de Normandie, tenus vers la fin du XVIe siĂšcle et dans les cinquante-cinq premiĂšres annĂ©es du XVIIe, pour servir de continuation aux Ă©claircissements donnĂ©s par le bailliage d'Orbec, s. 1. 1788, 27 p. 4 Ibid., liasse 338. Lettre du marquis d'HĂ©ricy-Vaussieux Ă  la duchesse d'Har- court, 5 aoĂ»t 1788. SON POINT DE DEPART 159 Si la Normandie, disaient-ils, n'a point, avant l'AssemblĂ©e de la nation, prĂ©sentĂ© ses cahiers, les dolĂ©ances du peuple, les impĂŽts qui dĂ©truisent son commerce, ses manufactures et ses fabriques, ceux qui nuisent au progrĂšs de l'agriculture, et les impĂŽts qu'il serait possible de substituer, les formes les plus c avantageuses de perception, l'abus de quelques privilĂšges particuliers, comment se formerait l'ouvrage important que Votre MajestĂ©, aidĂ©e des lumiĂšres de son peuple, a pour dĂ©sir de conduire Ă  sa perfection ? . . . Il semble donc que chacune des provinces doit, avant l'AssemblĂ©e de la Nation, mĂ©diter et approfondir ses ressources particuliĂšres comme ses besoins, et concourir Ă  la plus grande utilitĂ© du gouvernement. . . L'uti- e litĂ© des Etats provinciaux est trop vivement sentie pour que nous n'ayons pas l'heureux espoir d'en voir la convocation prochaine prĂ©cĂ©der l'AssemblĂ©e de la Nation » W. Il semble que le point de dĂ©part de la campagne des Etats provinciaux dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen fut un mĂ©moire du bureau intermĂ©diaire de Bayeux. En accusant le 10 septembre 1788, Ă  la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen rĂ©ception de l'arrĂȘt du Conseil du 8 aoĂ»t qui venait de lui parvenir, ce bureau lui tĂ©moignait toute sa joie d'une si heureuse nouvelle et affirmait sa foi dans le prochain rĂ©tablissement des Etats normands, qui Ă©taient un droit pour la province. Il adressait quelques jours plus tard, le 15 septembre, un mĂ©moire sur cet objet au comte de Balleroy, procureur -syndic provincial ; Ă©mettant d'assez curieuses considĂ©rations sur les Etats gĂ©nĂ©raux dont on se lasse- rait avant cinquante ans, il demandait des Etats provinciaux superposĂ©s aux trois AssemblĂ©es provinciales, et s'applaudissait de la soliditĂ© de la rĂ©clamation, jointe Ă  la grandeur de l'exem- pie » $. Les autres dĂ©partements de la Basse-Normandie acquiescĂšrent vite Ă  ce projet. En Ă©crivant aux municipalitĂ©s de leur ressort pour demander leur vƓu sur la forme de la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux, les procureurs-syndics de Coutances leur annoncĂšrent que la future assemblĂ©e de dĂ©partement s'occuperait des Etats provinciaux de la Normandie et qu'elle dĂ©libĂ©rerait sur les avantages qui peuvent rĂ©sulter de leur rĂ©tablissement ou de la continuation des AssemblĂ©es provinciales, ou enfin du concours 1 Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7641. 160 PARTICIPATION DES MUNICIPALITES RURALES ET URBAINES des deux administrations » * ; ils les invitĂšrent Ă  fournir leurs observations sur cet objet important. Dans plus d'une paroisse des dĂ©partements de wSaint-LĂŽ, de Coutances, de Valognes, des dĂ©libĂ©rations furent prises en faveur du rĂ©tablissement des Etats particuliers '2. Toutes les paroisses du dĂ©partement de Caen furent appelĂ©es Ă  se prononcer sur cette question, et les procu- reurs syndics de Caen, leur envoyĂšrent mĂȘme des modĂšles impri- mĂ©s de dĂ©libĂ©rations. Les AssemblĂ©es paroissiales se tinrent pour la plupart le dimanche 5 octobre ; quelques-unes le 12 octobre. Il y eut lĂ  comme un rĂ©fĂ©rendum provoquĂ© parles administra- tions locales, et dont les traces nous ont Ă©tĂ© conservĂ©es i. Il est certain que le mouvement n'a pas Ă©tĂ© spontanĂ©, mais que l'on a obĂ©i Ă  un mot d'ordre. 'Quelques paroisses refusĂšrent mĂȘme de dĂ©libĂ©rer et ajournĂšrent leur dĂ©cision Ă  l'Ă©poque oĂč l'on saurait la forme de ces anciens Etats pour voir s'il y avait vraiment utilitĂ© Ă  les rĂ©tablir » *\ Dans les villes, l'initiative fut plus grande. DĂšs le 30 septembre, on l'a vu plus haut, une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des notables rĂ©unie Ă  l'hĂŽtel de ville de Caen dĂ©cidait Ă  l'unanimitĂ© de solliciter du Roi la convocation des Etats de la province de Nor- mandie, pour prĂ©parer le grand ouvrage des Etats gĂ©nĂ©raux » ; le 22 octobre, la mĂȘme ville dĂ©putait deux Ă©chevins Ă  Versailles pour obtenir cette convocation immĂ©diate !7il Le 15 octobre, dans une requĂȘte oĂč ils rĂ©sumaient l'histoire des anciens Etats nor mands, les officiers municipaux d'Avranches rĂ©clamaient le bĂ©- fice immĂ©diat de l'arrĂȘt du 8 aoĂ»t °. Le 17 octobre c'Ă©tait le tour 1 Arch. comm., Granville, registre Iter. DĂ©libĂ©ration du 17 octobre 1788. 2 Exemples Ă  Dampierre, Sainte-Suzanne-sur- Vire, Saint-Jean-de-Uaye dĂ©par- tement de Saint-Lo ; Ă  Valcanville, Saint-Pierre-Eglise dĂ©partement de Valognes; Muneville-sur-Mer, Orval dĂ©partement de Coutances. Arch. communales de ces diverses communes registres des dĂ©libĂ©rations octobre 1788. Pour Daye, Arch. dĂ©p., Calvados non inventoriĂ©. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7632-7635. 4 Ibid.. C 7675. — Le curĂ© de Maisoncelles Ă©crit le 13 octobre que les savants du pays disent que les Etats n'auront rien d'utile, et pie d'ailleurs les AssemblĂ©es provinciales sont absolument supprimĂ©es de jeudi dernier. » Tbid., C 7675. — Les officiers municipaux de Granville pensent que la plupart des communautĂ©s de campagne ne formeront pas de vƓu » comme l'espĂ©raient le^ procureurs-syndics de Coutances. Arch. comm., Granville, registre lier, dĂ©libĂ©ration du 17 octobre 1788. — Toutefois celles-ci semblent avoir adhĂ©rĂ© au projet, si l'on en croit le rapport du bureau du Bien public de Coutances. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7699. 5 Arch. comm., Caen. Registre des dĂ©libĂ©rations BB 96, 30 septembre 1788 et 22 oc- tobre. Cf. 6 Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338. Lettre des officiers municipaux d'Avran- ches au duc d'Harcourt, 15 octobre 1788. PARTICIPATION DES ASSEMBLEES DE DEPARTEMENT lfl du Conseil gĂ©nĂ©ral de Granville1; le 26 octobre, des officiers municipaux et des notables de Saint -LĂŽ 2 ; le 2 novembre de l'hĂŽtel de ville de Carentan ; le 7, de l'hĂŽtel de ville de Cou- tances W. Le 19 novembre, le maire et les Ă©chevins de Cherbourg croient au retour trĂšs prochain des Etats, et tout en y rĂ©clamant pour leur ville une dĂ©putation particuliĂšre, remercient le roi d'un si grand bienfait . Le 18, un mĂ©moire remarquable du comte de Faudoas, un des procureurs syndics du dĂ©partement de Caen, servait de base Ă  la rĂ©daction d'un arrĂȘtĂ© en dix articles sur la formation et le fonctionnement des Etats de Normandie 1,. Le 20 octobre, six jours avant la dĂ©libĂ©ration de l'hĂŽtel de ville, l'assemblĂ©e de Saint-LĂŽ prenait un arrĂȘtĂ© relatif au mĂȘme objet 1]. Celui de l'assemblĂ©e d'Avranches, au contraire, datĂ© du 21 octobre, suivit de six jours la dĂ©libĂ©ration de la municipalitĂ© 1 Arch. comm., Granville. Registre des dĂ©libĂ©rations 1 1er, dĂ©libĂ©ration du 17 oc- tobre 1788. Cf. Arch. dĂ©p., Calvados, C 6354, extrait imprimĂ© des registres des dĂ©li- bĂ©rations, 6 p. in-4°, et leltre d'envoi des officiers municipaux, 21 octobre 1788. 2 Arch. chĂąteau d'Hareourt, liasse 338, avec lettre d'envoi du 30 octobre 1788. 3 Arch. comm., Carentan, Registre de dĂ©libĂ©rations, 2 novembre 1788. 4 Arch. dĂ©p.. Calvados, C 6353. Extrait imprimĂ© du registre de dĂ©libĂ©rations. 12 p. in-8°, et lettre d'envoi du 15 novembre 1788. 5 Arch. comm., Cherbourg, BBS et AA64. Cf. Arch. chĂąteau d'Hareourt, liasse 338. G Ibid., Bayeux. Registre de dĂ©libĂ©rations n° 13, dĂ©libĂ©ration du 8 dĂ©cembre Hss 7 Une circulaire des procureurs-syndics provinciaux, envoyĂ©e le "21 septembre 1788 a leurs collĂšgues des neuf dĂ©partements, aurait contribuĂ© Ă  grouper les volon- tĂ©s en ce sens. Les procureurs-syndics de Vire y t'ont allusion. Arch. dĂ©p.. Calva- dos, C 7725. 8 Ibid., C 7707. 9 Ibid., C 7690. 10 Arch. chĂąteau d'Hareourt, liasse 338. llj Arch. dĂ©p., Calvados. C 7714. 11 12 l'appui du duc d'harcourt de cette ville l. A Bayeux, l'abbĂ© de Pradelle, qui avait Ă©tĂ© un des initiateurs de toute la campagne par ses Recherches histo- riques sur les Etats gĂ©nĂ©raux et provinciaux, eut des imitateurs. Deux membres de l'assemblĂ©e, le baron d'Ecrammeville et l'avo- cat Bunouville lurent le 18 et le 22 octobre des mĂ©moires qui servirent de base au projet du bureau du Bien public, ratifiĂ© le 25 octobre 2. Le mĂȘme jour, l'assemblĂ©e de Vire prenait la mĂȘme rĂ©solution 4 DIVERGENCES SUR LE MODE D'ORGANISATION DES ÉTATS la plupart des membres y siĂ©geaient avec voix dĂ©libĂ©rative, en vertu de leurs titres et qualitĂ©s. Ce droit hĂ©rĂ©ditaire de sĂ©ance Ă©tait incompatible avec les mƓurs du temps ; le principe Ă©lectif devait lui ĂȘtre substituĂ©. On y tenait d'autant plus que les Assem- blĂ©es provinciales ne tiraient pas leur origine de libres Ă©lections ». Sur ce point il n'y avait qu'un cri W. Quelle devait ĂȘtre la circonscription Ă©lectorale? Conserverait-on le bailliage comme dans l'ancien systĂšme? Les quarante-huit districts judiciaires de la Normandie, bailliages, vicomtes ou hautes justices assimilĂ©es auraient envoyĂ© chacun un nombre dĂ©terminĂ© de dĂ©putĂ©s des trois ordres aux Etats provinciaux. Tel Ă©tait l'avis de l'assemblĂ©e de Bayeux. Les autres assemblĂ©es proposĂšrent la circonscription financiĂšre ou administrative exis- tante l'Ă©lection ou dĂ©partement ces deux termes dĂ©signant le mĂȘme ressort dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Ces espĂšces d'arron- u dissements, en gĂ©nĂ©ral assez bien faits, disaient les dĂ©putĂ©s de Saint-LĂŽ, semblent concentrer plus particuliĂšrement les intĂ©rĂȘts de chaque district par la distribution individuelle d'une masse d'impĂŽts ordonnĂ©s par le Conseil. La rĂ©union des intĂ©rĂȘts rapproche plus les individus, ils se connaissent mieux, et sont plus Ă  portĂ©e de connaĂźtre les qualitĂ©s personnelles des membres qu'ils doivent choisir » 'lK MĂȘme fluctuation d'avis sur le nombre de dĂ©putĂ©s que devaient contenir les Etats provinciaux. L'assemblĂ©e de Coutances, qui sollicitait des Etats particuliers pour la seule gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, fixait ce nombre Ă  108 douze par Ă©lection ; l'assemblĂ©e de Bayeux en adoptant le bailliage comme base Ă©lectorale, demandait 195 dĂ©putĂ©s pour la province entiĂšre {i\ La municipalitĂ© de Granville, considĂ©rant la grande population de la Normandie, la somme Ă©norme d'impĂŽts qu'elle acquittait, demandait qu'on accordĂąt Ă  cette province un nombre de reprĂ©sentants propor- tionnĂ© Ă  son influence politique, et proposait le chiffre de 576 4>. 1 Il n'y aura plus d'autre droit de sĂ©ance que celui rĂ©sultant d'une Ă©lection libre », dĂ©cide l'assemblĂ©e de Saint-LĂŽ. Arch. dĂ©p., Manche, »-i 628. — - nĂ©gociants pour Rouen, Caen et Le Havre. 4 Arch. comm., Granville. Reg. des dĂ©libĂ©rations, 17 octobre 1788. Cf. Arch. chĂą- teau d'Harcourt, liasse 338. VOEU GÉNÉRAL FAVORABLE AU VOTE PAR TETE 165 Quelle devait ĂȘtre dans l'ensemble de cette reprĂ©sentation la part proportionnelle de chaque ordre? S'appuyant de l'exemple du Roi, qui avait dĂ©cidĂ© le doublement du Tiers dans la forma- tion des AssemblĂ©es provinciales, l'opinion rĂ©clama la mĂȘme organisation pour les futurs Etats provinciaux. En gĂ©nĂ©ral on dĂ©sirait les voir composĂ©s Ă  l'instar de ceux du DauphinĂ©, c'est-Ă - dire pour un sixiĂšme du clergĂ©, pour un tiers de la noblesse et pour la moitiĂ© du Tiers Ă©tat. Le clergĂ©, abonnĂ©, payait moins que la noblesse et avait droit Ă  une reprĂ©sentation moins forte ; quant au Tiers, qui payait la majeure partie des impĂŽts, et dont les intĂ©rĂȘts Ă©taient souvent en opposition avec ceux des ordres privilĂ©giĂ©s, il Ă©tait juste de l'appeler aux Etats en nombre Ă©gal Ă  celui des ecclĂ©siastiques et des seigneurs rĂ©unis. Si la composition des Etats n'avait point Ă©tĂ© calquĂ©e sur celle des AssemblĂ©es provinciales, la province aurait perdu au change. Le Tiers Ă©tat, aprĂšs avoir Ă©tĂ©, comme le rappelait la municipalitĂ© d'Avranches, le marchepied, le sommier qui porte tout le faix », avait grandi en importance et tenait Ă  ce que l'influence des divers ordres fĂ»t suffisamment balancĂ©e » l. Aussi faisait-il de sa double reprĂ©sentation une condition essentielle du rĂ©tablisse- ment des Etats provinciaux. Au cas oĂč le roi refuserait de la lui accorder, il le suppliait de laisser les choses dans l'Ă©tat oĂč elles Ă©taient actuellement dans la province de Normandie » 2. Ce doublement du Tiers, si Ă©nergiquement rĂ©clamĂ©, ne pouvait produire tous ses effets que s'il Ă©tait accompagnĂ© de son corollaire logique, la fusion des trois ordres en une assemblĂ©e unique au sein des Etats provinciaux. Ainsi se posait la grave question du vote par ordre ou par tĂȘte. Elle Ă©tait dĂ©jĂ  rĂ©solue pour la tenue des AssemblĂ©es provinciales, dont les bureaux avaient Ă©tĂ© formĂ©s par les membres des ordres confondus et dont les suffrages avaient Ă©tĂ© cueillis au scrutin individuel. La plupart des munici- palitĂ©s et des assemblĂ©es de dĂ©partement demandĂšrent l'adoption de la mĂȘme forme pour les Etats provinciaux, cette maniĂšre Ă©tant propre Ă  accĂ©lĂ©rer infiniment les affaires. . . » 3. Des vƓux d'allure aussi dĂ©mocratique devaient rencontrer plus d'un adversaire. A l'assemblĂ©e de Vire, le procureur syndic 1 Lettre des officiers municipaux d'Avranches au duc d'Harcourt, 15 octobre 1788. Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338. 2 RequĂȘte de l'assemblĂ©e de dĂ©partement de Caen au Roi, 25 octobre 1788. Ibid., liasse 338. 3 VƓu de l'assemblĂ©e de Saint-LĂŽ. Arch. dĂ©p., Manche, C 628. MĂȘme vƓu des assemblĂ©es de Coutances, de Valognes ; des villes de Caen, Rayeux, Granville. 166 LES PARTISANS DU VOTE PAR ORDRE noble protesta, au nom de ses collĂšgues de la noblesse, presque tous absents, contre le doublement du Tiers et le vote par tĂȘteW. Dans un dĂ©partement voisin, celui de Falaise, dont les voix allaient se mĂȘler Ă  celles des Ă©lecteurs de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen pendant les opĂ©rations de la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux, le mĂȘme esprit d'opposition se manifesta. Le procureur-syndic du clergĂ© et de la noblesse, le marquis de SĂ©grie, se fit, dans une lettre au duc d'Harcourt, l'interprĂšte assez violent des craintes que la prĂ©pondĂ©rance future » du Tiers Ă©tat inspirait aux ordres privilĂ©giĂ©s. Cet ordre, dit-il, Ă©tant composĂ© en majeure partie de rustres sans Ă©ducation, usant de leurs avantages sans aucune retenue, quand un paysan aura pris son seigneur en aide de taille, quand il le verra inscrit Ă  cĂŽtĂ© de lui sur le rĂŽle de la corvĂ©e, quel respect pourra lui inspirer l'eau bĂ©nite et la prĂ©sĂ©ance dans le chƓur ? Cette vaine distinction ne sera plus qu'un objet de dĂ©rision. Il est Ă©vident que le but de cette politique est d'affaiblir l'ordre de la noblesse par le Tiers Ă©tat. N'est-il pas Ă  craindre que M. Necker, rĂ©publicain, ne favorise ce systĂšme? Il est grand temps de protester contre la nouvelle formation, qui renverse absolument l'ancienne constitution. Il est Ă  craindre qu'on ne veuille l'introduire dans la composition des Etats provinciaux »?. En dĂ©pit de quelques voix discordantes et de tendances rĂ©tro- grades isolĂ©es, la cause du Tiers Ă©tat Ă©tait gagnĂ©e dans l'opinion publique. Celle-ci se prononçait pour le retour des Etats provin- ciaux bien conformes et bien organisĂ©s » 3>, c'est-Ă -dire adaptĂ©s aux besoins nouveaux du pays. Elle se montrait favorable au maintien du rĂ©gime administratif nouvellement Ă©tabli, au sys- tĂšme des commissions intermĂ©diaires permanentes, des assem- blĂ©es de dĂ©partement, des municipalitĂ©s rurales. Elle rĂ©clamait le doublement du Tiers, le vote par tĂȘte et le principe de la libre Ă©lection substituĂ© Ă  celui de la dĂ©signation par le roi ou du recru- tement par cooptation. A y regarder de prĂšs, ses desiderata Ă©taient ou rĂ©alisĂ©s ou Ă  la veille de l'ĂȘtre. L'Ă©dit de 1787 y avait satisfait ou y promettait prompte satisfaction. Au premier cri de la croisade entreprise pour le rĂ©tablissement Cl Arch. dĂ©p., Calvados, C 7725. 2 Lettre du marquis de SĂ©grie, 31 octobre 1788. Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338. — Lettre du comte de VendƓuvre, prĂ©sident de l'assemblĂ©e de Falaise, au duc d'Harcourt, 1er novembre 1788 Si l'on vote par ordre, le nombre des dĂ©putĂ©s de chaque ordre sera indiffĂ©rent, mais si au contraire on se dĂ©termine Ă  compter les voix, alors le Tiers Ă©tat aurait trop d'avantage. » Ibid., liasse 338. 3 Lettre du comte de Balleroy au duc d'Harcourt, 23 octobre 1788. Ibid., liasse 338. DÉBATS SUR LE CHOIX DU CHEF-LIEU 167 des Etats provinciaux, les partisans du passĂ© avaient Ă©voquĂ© l'image de la Normandie fĂ©odale, du duchĂ© souverain avec ses antiques privilĂšges, les prĂ©rogatives de ses premiers ordres. Quand il s'agit d'organiser pratiquement ce rĂȘve, les rĂ©dacteurs de projets reconnurent la nĂ©cessitĂ© d'introduire des change- ments dans les formes anciennes », et ils ne trouvĂšrent rien de mieux que l'organisation administrative existante. Que le but poursuivi fĂ»t la constitution d'Etats gĂ©nĂ©raux de la province ou d'Etats particuliers Ă  chaque gĂ©nĂ©ralitĂ©, ces Etats devaient ĂȘtre la continuation des AssemblĂ©es provinciales. Plus d'une assem- blĂ©e de dĂ©partement, en 1788, fit le rapprochement i. Selon le mot des procureurs syndics de Coutances, ce que la Basse-Nor- mandie demandait ressemblait si fort Ă  l'AssemblĂ©e provinciale, qu'elle ne paraissait demander qu'un changement de nom » 3. Une autre question agitait les esprits dans quelle ville se rĂ©u- nirait l'assemblĂ©e des futurs Etats provinciaux? Le dĂ©bat Ă©tait circonscrit entre deux villes Rouen, capitale de la province, importante par sa population, son commerce, sa richesse, et Caen, la principale ville de la Basse-Normandie, situĂ©e dans une position plus centrale. Tous les regards se tournĂšrent vers le duc d'Harcourt les partisans de l'une et l'autre ville sollicitĂšrent sa puissante intervention en leur faveur. L'intendant de Rouen plaida chaleureusement la cause de cette ville ; il fit craindre au gouvernement les suites fĂącheuses qu'entraĂźnerait l'opposition du Parlement et de la Chambre des Comptes, il lui signala l'es- prit d'insurrection » qui commençait dĂ©jĂ  Ă  gagner Rouen, Le Havre, Dieppe, Honfleur et les environs. De son cĂŽtĂ©, le comte de Balleroy, procureur syndic noble de la Basse-Normandie, priait le duc d'Harcourt de faire Ă©tablir les Etats au centre de la province et surtout hors de portĂ©e des influences contraires, qui pourraient occasionner des choses toujours dommageables Ă  1 Avch- dĂ©p., Calvados, C 7699. La suppression de l'AssemblĂ©e provinciale sera une suite nĂ©cessaire de notre projet », dit le bureau du Bien public de Coutances. Nous avons pensĂ©, dit le dĂ©partement de Caen en soumettant son projet au duc d'Harcourt, que la composition actuelle des AssemblĂ©es provinciales en Normandie paraissait prĂ©senter la maniĂšre la plus avantageuse de former une bonne adminis- tration, Ă  cause de l'activitĂ© de sa correspondance et de la quantitĂ© des personnes des trois ordres qui, participant tous Ă©galement aux diffĂ©rents dĂ©tails de l'adminis- tration, veillent Ă  l'intĂ©rĂȘt commun... nous avons prĂ©fĂ©rĂ© d'assimiler le genre d'ad- ministration de la province au rĂ©gime nouveau que nous dĂ©sirons que Votre MajestĂ© daigne adopter pour la formation des Etats de Normandie. » 2 Ibid., C 7641. 168 AJOURNEMENT DE LA RESTAURATION DES ÉTATS la chose publique » U. Les prĂ©fĂ©rences du duc d'Harcourt Ă©taient connues on savait que, pour Ă©loigner des Etats l'influence toujours redoutable des cours souveraines de Normandie, il proposerait au roi le choix de Caen comme siĂšge des futurs Etats provinciaux. Cette rĂ©solution avait suscitĂ© des enthousiasmes en Basse-Normandie ' 'l\ de graves mĂ©contentements dans la Haute. Ainsi au moment mĂȘme oĂč la province, qui semblait aspirer au rĂ©tablissement de son unitĂ©, allait toucher au but de ses dĂ©sirs, des germes de division Ă©clataient et sous cette trompeuse harmo- nie perçait un antagonisme rĂ©el. La Normandie, dĂ©jĂ  dĂ©sarticulĂ©e, dĂ©jĂ  sectionnĂ©e au point de vue administratif, l'Ă©tait Ă©galement au point de vue moral. L'unitĂ© normande Ă©tait alors une chimĂšre. Les circonstances s'opposĂšrent d'ailleurs Ă  la rĂ©alisation immĂ©- diate de ce projet. Ce fut en vain que, le 21 janvier 1789, le duc d'Harcourt envoya Ă  Laurent de Villedeuil, ministre de la pro- vince, une invitation trĂšs pressante en vue de l'Ă©tablissement d'une assemblĂ©e consultative, Ă©lue en mĂȘme temps que les dĂ©pu- tĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux, et qui se joindrait Ă  ceux-ci Ă  Caen au mois de mars, pour travailler en commun au plan de formation des Etats particuliers ». Ce fut vainement qu'il menaça la Cour d'une insurrection de la Normandie 3. Necker, pour expliquer son retard, prĂ©texta un travail de dĂ©pouillement considĂ©rable, occa- sionnĂ© par la multitude des requĂȘtes arrivĂ©es de tous les points du royaume. Il consentit Ă  la rĂ©union consultative dĂ©sirĂ©e par d'Harcourt sans pouvoir rien dire de positif sur le lieu, la forme et l'Ă©poque de cette assemblĂ©e prĂ©alable ». Il l'autorisa Ă  faire connaĂźtre Ă  la Normandie, en envoyant les lettres de convocation pour les Etats gĂ©nĂ©raux, qu'elles seraient prochainement suivies 1 Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338. Lettre de Maussion, intendant de Rouen, au duc d'Harcourt, 31 dĂ©cembre 1788. — Ibid., lettre du comte de Balleroy au mĂȘme, 23 octobre 1788. ? Traces d'une campagne entreprise par le bureau intermĂ©diaire de Caen, qui provoque prĂšs des huit autres bureaux de la gĂ©nĂ©ralitĂ© une pĂ©tition en faveur de Caen. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7668. — La Basse-Normandie crut, d'aprĂšs un bruit qui courut alors, que les Etats Ă©taient rendus Ă  la province. Des lettres adressĂ©es au duc d'Harcourt les 7, 15 et 18 janvier 1789, par les dĂ©putĂ©s des dĂ©partements de Caen, de Saint-LĂŽ et de Vire, pour lui demander sa protection en faveur de Caen comme siĂšge des Etats provinciaux, regardent le rĂ©tablissement de ceux-ci comme un acte consommĂ© ». Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 339. 3 Arch. nat, Bm 132. Lettre du duc d'Harcourt Ă  Villedeuil, 21 janvier 1789. Je ne vous cacherai pas que si son vƓu n'Ă©tait pas Ă©coutĂ©, qu'elle fĂ»t trompĂ©e dans cet espoir qu'elle a attendu de son silence et de sa soumission, il serait fort possible que la fermentation qui ne s'est que trop Ă©tendue dans d'autres provinces, se communi- PROMESSE D'ORGANISATION PROCHAINE 169 d'un rĂšglement particulier concernant les Etats provinciaux l!. Quelques jours plus tard, pour simplifier l'opĂ©ration, il fut dĂ©cidĂ© que cette assemblĂ©e consultative pouvait ĂȘtre exclusive- ment formĂ©e par les dĂ©putĂ©s librement Ă©lus pour reprĂ©senter la province et stipuler ses plus chers intĂ©rĂȘts aux Etats gĂ©nĂ©raux, sans qu'on leur en adjoignit d'autres ». Les dĂ©putĂ©s des bailliages pourraient se rĂ©unir si le temps le leur permettait, soit en tel lieu de la province qui leur serait indiquĂ©, soit de prĂ©fĂ©rence dans le lieu mĂȘme de la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux », pour aviser Ă  l'organisation future de la Normandie 2. Par cette mesure habile, on Ă©vitait de trancher la question de prĂ©sĂ©ance entre Rouen et Caen et l'on ajournait les difficultĂ©s inhĂ©rentes au rĂ©tablissement des Etats. Toutefois, pour donner satisfaction aux aspirations de la province, on prescrivait aux sujets des trois ordres de donner Ă  leurs dĂ©putĂ©s une mission particuliĂšre pour dresser un plan de formation des Etats pro- vinciaux ». Cette question restait donc entiĂšre en mars 1789. Le bruit qu'elle avait soulevĂ© n'Ă©tait pas encore Ă©teint. Nous en retrouverons l'Ă©cho dans la plupart des cahiers de dolĂ©- ances. 1 Arch. nat., B m 132. Lettre de tfecker au duc d'Harcourt, 25 janvier 17* 2 Ibid. Lettre de Villedeuil Ă  Necker, 29 janvier 1789. 170 l'arrĂȘt du conseil du 5 juillet 1788 CHAPITRE IX LA CONVOCATION DES ÉTATS GÉNÉRAUX. ,E MOUVEMENT ÉLECTORAL DANS LES BAILLIAGES DE CAEN ET DE COUTANCES Influence successivement exercĂ©e sur l'opinion publique par l'arrĂȘt du Conseil du 5 juillet 1788, les avis des Notables et le RĂ©sultat du Conseil du 27 dĂ©cembre 1788. — Malaise Ă©conomique et agitation populaire. L'Ă©meute de Caen, 5 janvier 1789. Le RĂšglement du 24 janvier 1789. RĂ©clamations qu'il soulĂšve. — MĂ©ca- nisme des opĂ©rations Ă©lectorales des trois ordres. Effacement des agents du pouvoir central et libertĂ© relative des Ă©lections. Le mouvement Ă©lectoral du clergĂ©. InquiĂ©tude du haut clergĂ© ; attitude hostile du bas clergĂ©. — Le mouvement Ă©lectoral de la noblesse ; conservateurs et libĂ©raux. — Le mouvement Ă©lectoral du Tiers Ă©tat. 1° AssemblĂ©es primaires des campagnes. La comparution individuelle. Condition sociale des dĂ©putĂ©s ruraux envoyĂ©s aux assemblĂ©es prĂ©li- minaires des bailliages rĂŽle actif des hommes de loi. — Dans les villes, assemblĂ©es prĂ©paratoires des corps et corporations Ă©limina- tion du prolĂ©tariat industriel ; prĂ©pondĂ©rance des corps judiciaires. AssemblĂ©es des citoyens non incorporĂ©s. — AssemblĂ©es plĂ©niĂšres urbaines. — 2° AssemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages. La compa- rution des paroisses. L'Ă©lection des commissaires rĂ©dacteurs du quart rĂ©duit. Effacement des dĂ©putĂ©s ruraux au profit de la bourgeoi- sie et de la robe. Depuis le 19 novembre 1787, jour oĂč le roi avait promis la convocation assez prochaine des Etats gĂ©nĂ©raux, l'attention de tous les esprits Ă©clairĂ©s, et ils Ă©taient nombreux en Normandie, avait Ă©tĂ© attirĂ©e sur cet important objet. Aussi, lorsque l'arrĂȘt du 5 juillet 1788 eut prescrit de rechercher dans les greffes des villes et des juridictions les documents relatifs Ă  cette convo- cation, lorsque l'arrĂȘt du 8 aoĂ»t suivant eut fixĂ© la date de leur rĂ©union au 1er mai 1789 V, un immense mouvement d'opinion 1 ArrĂȘt du Conseil d'Etat, concernant la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux du royaume, 5 juillet 1788. A. Brette, Recueil de documents, I, p. 19-23. — ArrĂȘt du Con- seil d Etat qui fixe au 1er mai prochain la tenue des Etats gĂ©nĂ©raux du royaume, etc. Ibid., p. 23-25. LES AVIS DE LASSEMBLÉE DES NOTABLES 171 se dĂ©chaĂźna dans cette province. La Normandie n'eut pas besoin de se recueillir longtemps elle Ă©tait toute prĂȘte Ă  rĂ©pondre. Elle se hĂąta d'autant plus qu'elle avait liĂ© Ă  la question des Etats gĂ©nĂ©raux celle du rĂ©tablissement des anciens Etats provinciaux, et qu'elle attachait un grand prix Ă  la possession immĂ©diate de ces derniers 1. Un autre stimulant fut l'annonce, pour le 3 no- vembre 1788, d'une nouvelle assemblĂ©e de Notables destinĂ©e Ă  Ă©clairer le gouvernement sur la meilleure forme des futurs Etats gĂ©nĂ©raux. La Normandie, qui devait y compter trois dĂ©putĂ©s 2>, s'empressa de formuler, Ă  titre d'indication et de conseil, ses prĂ©fĂ©rences sur le mode de la convocation. Dans la Basse-Nor- mandie, dĂšs le dĂ©but d'octobre 1788, municipalitĂ©s de villes et de campagnes, Commission et bureaux intermĂ©diaires, assem- blĂ©es de dĂ©partement prirent des dĂ©libĂ©rations, rĂ©digĂšrent des arrĂȘtĂ©s, des mĂ©moires, des pĂ©titions sur cet objets. Il n'y eut pour ainsi dire qu'un seul cri pour rĂ©pudier la forme surannĂ©e de 1614. Aussi, quand arriva la nouvelle des avis rĂ©trogrades donnĂ©s au roi par les Notables, des protestations s'Ă©levĂšrent de tous les coins de la Normandie. Dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, ce fut Vire qui donna l'exemple. Une pĂ©tition circula en novembre dans toutes les maisons ; couverte de plus de deux cents signa- tures et arrĂȘtĂ©e le 30 novembre, elle fut apportĂ©e le 6 dĂ©cembre sur le bureau de l'hĂŽtel de ville -lK Les officiers municipaux l'adres- Une dĂ©claration royale du 23 septembre avait annoncĂ© l'ouverture des Etats gĂ©nĂ©raux pour le mois de janvier 1789. — A. Brette, ouv. citĂ©, l, p. 25-27. Le rĂ©sultat du Conseil du 27 dĂ©cembre la fixa dĂ©finitivement au 27 avril. Ibid., p. 37. Elle n'eut lieu, en rĂ©alitĂ©, que le 4 mai 1789. 1 Voir chap. VIII, p. 158 et suivantes. 2 Le duc d'Harcourt, le duc de Coigny et MĂ©nage de Cagny, maire de Caen. 3 DĂ©libĂ©rations des municipalitĂ©s rurales dans le dĂ©partement de Saint-LĂŽ, Sainte-Suzanne-sur-Vire 12 octobre; Dampierre et Saint-Jean-de-Daye 19 octobre, Arch. dĂ©p. Calvados, non inventoriĂ© ; dans le dĂ©partement de Coutances, Muneville- sur-Mer 12 octobre, Arch. comm. Muneville ; Orval 19 octobre, Ibid., Orval ; men- tion des dĂ©libĂ©rations d'Agon. BrĂ©ville, Arch. dĂ©p. Calvados, C 7699. — DĂ©libĂ©rations des municipalitĂ©s de villes Granville 17 octobre, Arch. comm., registre de dĂ©libĂ©- rations lier; Saint-LĂč 26 octobre; Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338; Carentan 2 novembre, Arch. comm., registre des dĂ©libĂ©rations. — ArrĂȘtĂ©s des assemblĂ©es de dĂ©partement Mortain 14 octobre 1788, Arch. dĂ©p. Calvados, C 7707 ; Carentan 16 octobre, Ibid., C 7690 ; Vire 20 octobre, Ibid., C 7725 ; Saint-LĂŽ 20 octobre, lbid., Manche, C 628 ; Baveux 25 octobre, Ibid., Calvados, C 7654 ; Coutances et Valognes 29 octobre, Ibid., C 7699, 7720. 4 MĂ©moire que prĂ©sentent Ă  MM. les maire et Ă©chevins de la ville de Vire les gardes jurĂ©s de la manufacture de draps, nĂ©gociants, marchands, fabriquons et autres citoyens de Vordre du Tiers Ă©tat de la dite ville. ArrĂȘtĂ© le 30 novembre 178H. Arch. nat., Ba 27, liasse 45. 172 PROTESTATION GÉNÉRALE DU TIERS ÉTAT sĂšrent au roi, en y joignant une dĂ©libĂ©ration qui l'approuvait entiĂšrement '0t Le mĂ©moire des communautĂ©s et corporations du Tiers Ă©tat de Rouen, que la municipalitĂ© de cette ville adopta Ă  la mĂȘme Ă©poque, et qu'elle envoya Ă  toutes les municipalitĂ©s du royaume, devait avoir plus de retentissement encore W. Cette adresse de Rouen encouragea les revendications de la Basse-Normandie et leur servit de guide. Pendant tout le mois de dĂ©cembre, le Tiers Ă©tat des villes manifesta sa surprise et son mĂ©contentement Ă  l'Ă©gard des dĂ©cisions des Notables et pria le roi de passer outre ; communautĂ©s et corporations, avocats des bailliages envoyĂšrent au garde des sceaux ou Ă  Necker, soit directement, soit par l'intermĂ©diaire des assemblĂ©es de villes, qui les accompagnaient d'une dĂ©libĂ©ration spĂ©ciale, de respec- tueuses mais fermes pĂ©titions. Tour Ă  tour, l'on voit entrer en scĂšne Avranches 3, Granville 4, Saint-LĂŽ 5, Bayeux 6, Caen y, Barfleur et son arrondissement ^8, Cherbourg °, Bricquebec et 1 DĂ©libĂ©ration du 6 dĂ©cembre 1788. Arch. comm. Vire, registre de dĂ©libĂ©rations. 2 MĂ©moire des communautĂ©s el corporations du Tiers Ă©tat de Rouen, approuvĂ© par ÏHĂŽtel de ville de Rouen, le 30 novembre 1788 ; publiĂ© par Hippeau, Le gouvernement de Normandie, tome VJ, p. 171-178. 3 Arch. dĂ©p. Calvados, C 6348. MĂ©moire prĂ©sentĂ© au roi par les maire et Ăšchevins de la ville d' Avranches 1er dĂ©cembre 1788. Avranches, Lecourt, 18 p. 11 reproduisait les vƓux exprimĂ©s par le MĂ©moire des avocats du bailliage d' Avranches, 17 p., imprimĂ© ;i la mĂȘme date. Ce dernier mĂ©moire fut adressĂ©, le 31 dĂ©cembre 1788, Ă  la chancellerie par le barreau d'Avranches. Arch. nat., Ba 35, liasse 70. 4 Arch. comm. Granville, Registre de dĂ©libĂ©rations, 1 1er, 5 dĂ©cembre 1788. 5 MĂ©moire des citoyens du Tiers Ă©tat de Saint-LĂŽ, du 5 dĂ©cembre 1788, suivi de la dĂ©libĂ©ration du 7 dĂ©cembre 1788, avec lettre d'envoi des officiers municipaux au garde des sceaux, du mĂȘme jour. Arch. nat., Ba 35, Le 16 dĂ©cembre, Le Menuet en- voyait Ă  Necker un MĂ©moire des avocats du bailliage de Saint-LĂŽ, rĂ©digĂ© le jour mĂȘme. Ibid. 6 RĂ© vint donner satisfaction partielle aux demandes des Bas-Normands. Il annon- çait que le nombre total des dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux serait formĂ© autant que possible en raison composĂ©e de la population et des contributions de chaque bailliage, que le nombre des dĂ©pu- tĂ©s du Tiers Ă©tat serait Ă©gal Ă  celui des deux autres ordres rĂ©unis et que les prochaines lettres de convocation Ă©tabliraient cette proportion. Le roi avait donc repoussĂ© l'avis des notables. Bien plus, adoptant les vues de Necker, il traçait tout un programme de rĂ©formes et comme un cahier gĂ©nĂ©ral modĂšle de dolĂ©ances ; il y promettait la pĂ©riodicitĂ© des Etats gĂ©nĂ©raux, le rĂ©tablissement immĂ©diat des Etats provinciaux 2, le consentement de l'impĂŽt par la nation, des lois sur la libertĂ© individuelle et la libertĂ© de la presse, le compte exact des dĂ©penses annuelles. En un mot, au seuil mĂȘme des Ă©lections, le roi dĂ©crĂ©tait une rĂ©volution pacifique et rĂ©glĂ©e fi. 1 RĂ©sultai du Conseil d'Etal tenu Ă  Versailles devant le roi 27 dĂ©cembre 1788. A. Brette, ouv. citĂ©. I, p. 37. 2 On crut mĂȘme alors que ce rĂ©tablissement Ă©tait un acte consommĂ© ». Voir chapitre VIII. p. 108. 3 Aulard. Histoire de lu RĂ©volution française, p. 32, et le Programme royal aux Ă©lections de 17B% dans Etudes et leçons sur la RĂ©volution française, lrt sĂ©rie, p. 41-54. LACUNES DES CONCESSIONS ROYALES 175 Le RĂ©sultat du Conseil fut accueilli en Basse-Normandie avec une respectueuse reconnaissance ». Plusieurs villes exprimĂšrent au roi par des Adresses de remercĂźments » la douce Ă©motion » qu'elles avaient ressentie Ă  sa lecture. On a conservĂ© celles de Vire *, de Saint-LĂŽ % de Valognes 3>, et deBayeux 4. Toutefois il y avait des lacunes dans les concessions royales. La Normandie n'avait reçu aucune rĂ©ponse Ă  deux de ses deman- des les plus pressantes l'interdiction Ă  la noblesse du droit de reprĂ©senter le Tiers Ă©tat et la promesse du vote par tĂȘte dans une assemblĂ©e unique. La rĂ©cente dĂ©claration du gouvernement Ă©tait muette sur ces deux points. Les villes de Basse-Normandie, tout en s'avouant satisfaites des rĂ©sultats obtenus, rĂ©solurent de ne pas s'endormir sur une demi-victoire. Elles pensĂšrent, avec la commune de Rouen, que sur le premier point les justes motifs de la pĂ©tition du Tiers n'avaient pas cessĂ© d'exister » et elles se promirent d'user de circonspection clans leur choix. Elles persĂ©- vĂ©rĂšrent dans leur projet d'unification de la future assemblĂ©e, et pĂ©nĂ©trĂ©es du mĂȘme esprit de concorde et de rĂ©signation que Rouen, elles attendirent de l'Ă©vidence des principes, du doux empire de la persuasion et du dĂ©sir commun du bien public, que les trois ordres, cessant de se regarder comme trois frac- tions de la nation et de s'isoler comme des partis contraires, consentissent Ă  s'y rĂ©unir pour former par des dĂ©libĂ©rations communes cette unitĂ© dĂ©sirable sans laquelle on concevrait difficilement une vraie et utile reprĂ©sentation nationale ». L'union fraternelle des trois ordres en vue de soulager les charges du peuple aurait Ă©tĂ© plus que jamais nĂ©cessaire Ă  ce mo- ment, oĂč l'agitation provoquĂ©e par la misĂšre et les souffrances publiques menaçait la sĂ©curitĂ© et pouvait susciter de graves embarras au gouvernement. L'hiver de 1789 avait Ă©tĂ© long et rigoureux. EpuisĂ© par une sĂ©rie d'annĂ©es mauvaises 5, le peuple 1 17 janvier 1789. Arch. comm. Vire. Registre des dĂ©libĂ©rations, BB1. 2 Adresse de remercĂźments au roi par les officiers municipaux de Saint-LĂč 19 jan- vier 1789. Arch. nat., Ba 35, 1. 70. 3 Adresse de remercĂźments des officiers municipaux au garde des sceaux Barentin. 20 janvier 1789. lbid., Ba 35, 1. 70. 4 Adresse de remercĂźments au roi par les officiers municipaux. 21 janvier 1789. Ibid., Ba 27, 1. 45. A Caen, lorsqu'on annonça Ă  l'audience du bailliage la nouvelle de la double reprĂ©sentation du Tiers, des applaudissements unanimes Ă©clatĂšrent dans la salle ». On fut toutefois surpris que le roi y eĂ»t consenti. Esnault, MĂ©moires de la ville de Caefi, p. 1.. 5 Etat de la rĂ©colte de 1788 adressĂ© par l'intendant, 31 octobre 1788. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2638 et 2711. — On trouve la trace de l'inquiĂ©tude des campagnes dans 170 MALAISE ÉCONOMIQUE. L'ÉMEUTE DE CAEN des campagnes Ă©tait rĂ©duit Ă  la plus grande dĂ©tresse le froment, le sarrasin, nourriture principale du paysan bas-normand, le cidre manquaient. Des Ă©pizooties avaient dĂ©cimĂ© le bĂ©tail ; la raretĂ© du bois rendait le combustible trĂšs cher. Ce profond malaise Ă©conomique, supportĂ© avec rĂ©signation dans les villages, amena des dĂ©sordres dans les villes, oĂč les souffrances s'exaspĂ©- raient par le contact. La moindre occasion y Ă©tait propice Ă  l'Ă©meute. A Caen, le 5 janvier 1789, veille de l'Epiphanie, les boulangers, avec l'autorisation du lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, avaient supprimĂ© la distribution traditionnelle du gĂąteau des Rois » al La foule irritĂ©e força et pilla leurs boutiques ; elle se rua ensuite Ă  l'hĂŽtel du lieutenant gĂ©nĂ©ral qu'elle envahit. Elle en brisa les portes et les fenĂȘtres, vola tous les meubles de la cuisine, les nipes de la domestique, tenta de mettre le feu Ă  la maison, brisa les bois et les volets des fenĂȘtres et les jeta dans la rue W. Les troupes de la garnison et la milice bourgeoise purent contenir l'Ă©meute, mais la situation Ă©tait grave et il fallut prendre des mesures urgentes pour secourir les indigents et faire cesser les troubles. On chercha des ressources de tous cĂŽtĂ©s. Le nouveau directeur du théùtre de Caen donna une reprĂ©sentation au bĂ©nĂ©- fice des pauvres T!; les grenadiers du rĂ©giment d'Artois, qui Ă©taient de garde aux reprĂ©sentations, abandonnĂšrent au profit de ceux-ci la solde attachĂ©e Ă  leur service. Les prieur et juges- consuls versĂšrent la dĂ©pense de leur repas de corps annuel, soit livres, entre les mains des curĂ©s de la ville qui prĂ©paraient les Onservations gĂ©nĂ©rales annexĂ©es aux Ă©tats d'imposition de 1788 conservĂ©s pour les les Ă©lections de Caen et de Vire ; voir les paroisses suivantes 1° dans l'Ă©lection de Caen Benouville, Arch. dĂ©p., Calvados, C 7835 ; Billy, C 7841 ; BissiĂšres, C 7812 ; Blainville, C 7843 ; Cheux, C 7865 ; Colle ville-sur- Orne, C 7871 ; Colombelles, C 787-2 ; Espins, C 7887 ; Grainville-sur-Odon, C 7906 ; Grcntheville, C 7907 Juvi- gny, C 7919; Le Locheur, C 7926; Longvillers, C 7927; Montigny, C 7942 ; Monts, C7943; les Moutiers, C 7947; MutrĂ©cy, C 7948; Parfouru, C 7953; Bocquancourl. C 7963 ; Saint-Aubin-d'Arquenay, C 7969 ; Saint-Ouen-du-Mesnil-Oger, C 7979 ; Saint-Pair, C 7980; Saint-Pierre-du-Jonquet, C 7981 ; Sannerville, C 7987 ; Touffre- ville, C 7996 ; Troarn, C 8000 ; Troismonts, C 8001 ; Vacognes, C 8002 ; Valineray. C 8004 Vieux, C 8009; — 2° dans l'Ă©lection de Vire Champ-du-Boult, C 8026 ; La Lande-Vaumont, C8041; Le Mesnil-BenoĂźt, C 8046 ; Ondefontainc, C 8053 ; Perrigny, C 8054 ; Saint-Sever, C 8078. 1 Esnault, MĂ©moires de Caen, t. I, p. 2. Cf. Dufour, MĂ©moire et Remarques, t. I, p. 29. 2 Lettre de Le Harivel de Gonneville, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, Ă  l'intendant Cordier de Launay. 6 janvier 1789. — Lettre le celui-ci Ă  Necker mĂȘme dalej. Arch. dĂ©p., Calvados, 26?5 ; Journal de la Basse-Normandie, 1789, n°3. Ou donna en spectacle l'Amant jaloux el la Dut.. 18 janvier 1789. LA FERMENTATION POPULAIRE 177 des soupes Ă©conomiques et veillaient aux distributions de riz C1. La municipalitĂ© enrĂŽla les travailleurs ĂągĂ©s de plus de dix ans pour balayer la neige des rues 2. Un arrĂȘtĂ© du bailliage autorisa une quĂȘte par paroisse ; les magistrats la firent eux-mĂȘmes et elle rapporta, en quatre jours, la somme de livres, aussitĂŽt distribuĂ©e aux curĂ©s pour les pauvres 9t Dans toute l'Ă©tendue de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, mĂȘmes souf- frances, mĂȘme inquiĂ©tude, mĂȘme agitation. Aubin, maire de CondĂ©-sur-Noireau, signale Ă  Necker l'Ă©tat alarmant des orphe- lins, infirmes et indigents, prĂȘts Ă  mourir de faim et de froid » aprĂšs de longs mois de privations 4. La municipalitĂ© de Gran- ville organise des soupes populaires et un magasin de blĂ© 5; celle de Vire, des ateliers de charitĂ© 6; Ă  Carentan, des distri- butions d'argent ont lieu ?. Sur une requĂȘte pressante de la Com- mission intermĂ©diaire provinciale de Caen, Necker autorise celle-ci Ă  prĂ©lever, en faveur des pauvres de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, une somme de livres sur les fonds libres de la capitation 8. L'inten- dant Cordier de Launay obtient du ministre une somme de livres, destinĂ©e Ă  payer l'approvisionnement en grains qu'un nĂ©gociant de Caen a fournis 9. Ces dons insuffisants, rapidement engouffrĂ©s, font courte trĂȘve Ă  la misĂšre et n'em- pĂȘchent ni les grondements ni les troubles populaires. L'arrĂȘt du Conseil du 23 novembre 1788, laissant libre cours Ă  la circulation des grains dans l'intĂ©rieur du royaume, inquiĂšte et agite le peuple dans presque toutes les Ă©lections de la gĂ©nĂ©ralitĂ© , Ă©crit l'intendant ; les murmures et la fermentation sont Ă  leur com- ble »10. Une sĂ©dition Ă©clate Ă  Carentan Ă  l'occasion d'un enlĂšve- 1 Journal de la Basse-Normandie. 1789, n° 2, 11 janvier 1789. — Desbordeaux, curĂ© de Saint-Julien de Caen, envoie au rĂ©dacteur de ce journal la recette d'une soupe Ă©conomique qu'il fait pour ses pauvres 30 pots par jour, taisant plus de 100 portions, le tout ne lui coĂ»tant que 6 1. 13 s.. Elle est faite de pommes de terre, graisse, oignons. sel, poivre et pain. Ibid . n° 3, supplĂ©ment. 2 Arch. comm., Caen, BBℱ. 3 Journal de la Basse-Normandie, 1789, n° 3, supplĂ©ment. 4 Lettre d'Aubin, bailli et maire de CondĂ©-sur-Noireau, Ă  Necker, du Ier avril 1789. Arch. comm., CondĂ©-sur-Noireau, BBS. 5 Ibid., Granville, Registre des dĂ©libĂ©rations, 10 et 19 dĂ©cembre 1788. 6 Ibid., Vire, Registre des dĂ©libĂ©rations. 7 Ibid., Carentan, Registre de dĂ©libĂ©rations, 3 janvier 1789. 8 Lettre de la Commission intermĂ©diaire provinciale, 12 janvier 1789, et rĂ©ponse de Necker, 29 janvier 1789. Arch. nat., H1 1420. 9 Lettre de Cordier de Launay Ă  Necker, 29 janvier 1789, et rĂ©ponse de Necker, 7 fĂ©vrier 1789. Arch. nat.. II1 1420. 10 Lettre de Cordier de Launay, du 28 mars 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2688. 12 178 LE RÈGLEMENT DU 24 JANVIER 1789 ment de grains et se propage jusqu'Ă  Saint-LĂŽ ll. Le duc de Beuvron envoie des troupes Ă  Valognes afin que les Ă©meutes ne s'y renouvellent pas » 2. Ce fut au milieu de cette fermen- tation que tomba le RĂšglement du 24 janvier 1789, qui traçait les rĂšgles pour la convocation et l'Ă©lection aux Etats gĂ©nĂ©raux W. La convocation, Ă©tant un acte de l'autoritĂ© judiciaire, se fit par bailliages, selon les anciennes formes, et non par dĂ©parte- ments, comme le demandait l'opinion publique. L'article 2 du RĂšglement divisait les bailliages en principaux et secondaires. Cette division n'avait pas pour but de rabaisser au-dessous des bailliages principaux ceux de la deuxiĂšme classe la qualification de secondaire n'avait rien d'humiliant pour ces derniers ; le garde des sceaux s'empressa de l'Ă©crire aux officiers de ces juridictions, pour Ă©viter tout froissement 4. Une telle distinction n'Ă©tait applicable que dans cette circonstance et en matiĂšre Ă©lectorale seulement on l'avait imaginĂ©e pour ramener les opĂ©rations de la convocation aux formes de 1614. Les bailliages principaux devaient dĂ©puter directement aux Etats gĂ©nĂ©raux, les bailliages secondaires indirectement et au second degrĂ©. Le territoire de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen comprit, approximativement, deux bailliages principaux, ceux de Caen et de Coutances. Au ressort Ă©lectoral de Caen furent rattachĂ©s les bailliages secondaires de Bayeux, Torigni, Vire et Falaise ; Ă  celui de Coutances les bailliages secon- daires de Saint-LĂŽ, Avranches, Valognes, Saint-Sauveur-Lende- lin sĂ©ant Ă  PĂ©riers, Saint-Sauveur-le-Vicomte, CĂ©rences, Mor- tain et Tinchebrai 5. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 2675. 2 Ibid., C 1970. 3 RĂšglement fait par le Roi pour l'exĂ©cution des lettres de convocation, publiĂ© par Brette, ouvr. citĂ©, 1, p. 77. 4 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6345. 5 M. Brette a publiĂ©, dans son Atlas des bailliages ou juridictions assimilĂ©es ayant formĂ© unitĂ© Ă©lectorale en 17H9, une carte trĂšs prĂ©cise reproduisant la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen dans ses rapports avec les bailliages ou juridictions assimilĂ©es qui servirent alors de circonscriptions Ă©lectorales. Elle montre de façon saisissante l'enchevĂȘtre- ment des diverses juridictions dont les contours sont souvent bizarres, et qui, sous le nom d'extensions, comptent de nombreuses enclaves dans les ressorts parfois trĂšs Ă©loignĂ©s. Le bailliage de Tinchebrai a trois enclaves dans celui de Caen 1° CoudĂ©, Athis et environs; 2° Aunay et Bauquay ; 3° Coulvains. Falaise a une enclave dans Caen Saint-Ouen-du-Mesnil-Oger. Le bailliage de Torigni envoie dans le bailliage restreint de Saint-LĂč une protubĂ©rance en forme de trompe. d'Aire! Ă  Rampan. Coutances a deux extensions dans Saint-Sauveur-Lendelin Le Pirou et Gouville. Saint-Sauveur-Lendelin a une enclave dans Coutances Agon, et deux dans Saint- Sauveur-le-Vicomte 1° Saint-Nicolas, Donville ; 2° Besneville. Huit extensions du RÉCLAMATIONS DES BAILLIAGES 179 La situation Ă©tait moins nette que ne semblait le supposer le RĂšglement du 24 janvier. A peine connut-on les termes de celui-ci que des rĂ©clamations nombreuses se produisirent 0. Si les bail- liages secondaires de Caen acceptĂšrent la situation provisoire qui leur Ă©tait faite, plusieurs de ceux du Cotentin protestĂšrent. Angot, bailli de robe longue du siĂšge de Saint-Sauveur-le-Vicomtc Ă©crivit au garde des sceaux qu'il fermerait les yeux sur le droit de son bailliage Ă  dĂ©puter directement aux Etats gĂ©nĂ©raux 2. Les officiers du bailliage de Valognes rappelĂšrent Ă  Necker l'Ă©tendue, la population, les charges fiscales de leur ressort et la considĂ©ration toute spĂ©ciale dont il aurait dĂ» ĂȘtre l'objet 3. Ce fut Ă  Mortain que les rĂ©criminations furent les plus vives. AprĂšs le comte de Sourdeval, prĂ©sident de l'assemblĂ©e de dĂ©partement W, Vaufleury de Saint-Cyr, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, et le comte de GĂ©raldin, grand bailli d'Ă©pĂ©e, firent valoir avec insis- tance les droits anciens du bailliage Ă  la reprĂ©sentation directe 5. Le collĂšge des avocats, le syndic militaire, les citoyens des trois ordres joignirent leurs revendications Ă  celle des officiers de cette juridiction dans une assemblĂ©e tenue le 21 fĂ©vrier 1789. Le 9 mars, en dĂ©pit du RĂšglement du 24 janvier, une assemblĂ©e bailliage de Saint-Sauveur-le-Yicomte bigarrent celui de Valognes. Le bailliage de Carentan, qui a une extension dans Valognes, Barneville-sur-Mer, possĂšde non loin de sa frontiĂšre une enclave de ce dernier bailliage, Montgardon, et en plein cƓur une enclave de Saint-Sauvetir-le-Vicomle, Liesville, Houesville, Angoville-au-Plain. Le bailliage de CĂ©rennes, aux formes dĂ©chiquetĂ©es, s'enfonce dans celui de Cou- tances, et y dĂ©tache deux enclaves Lingrevillc et Yquelin. Une extension d'Ar gentan occupe le centre du bailliage de Mortain. Il est Ă  remarquer que le bailliage de Falaise, Ă  part une douzaine de paroisses de l'Ă©lection de Vire, n'appartient pas au cadre territorial de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. 1 De toutes les provinces, la Normandie avait dĂ» recevoir la premiĂšre ce rĂšgle- ment. La Normandie sera mise la premiĂšre en mouvement sur cette grande affaire, afin qu'elle continue de servir d'exemple et de modĂšle... » Lettre de Necker au duc d Harcourt. 25 janvier 1789. Arch. nat., BUI 132. 2 Lettre d'Angot au garde des sceaux, 17 fĂ©vrier 1789. Ibid., Ba 35, 1. 70. 3 Lettre des officiers du bailliage de Valognes au directeur gĂ©nĂ©ral des finances, 19 fĂ©vrier 1789. Ibid. 4 Le comte de Sourdeval avait, par l'entremise de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, transmis sa requĂȘte Ă  Necker le 20 janvier 1789. Ibid., Ba 35, 1. 70. — La rĂ©clamation d'une reprĂ©sentation directe du bailliage de Mortain aux Etats gĂ©nĂ©- raux se trouve au registre de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Mortain tenue en octo- bre 1788. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7707. 5 Lettres de Vaufieury de Saint-Cyr Ă  Necker, 11 et 15 fĂ©vrier 1789. Lettres du comte de GĂ©raldin Ă  Necker et au garde des sceaux, 18 fĂ©vrier 1789. Arch. nat., Ba 35, 1. 70. Sur ce diffĂ©rend, voir abbĂ© Pigeon, Le grand Bailliage de Mortain en 1789 MĂ©m. de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique du Cotentin, 1880, III, et Un Episode de la convocation des Etals gĂ©nĂ©raux le conflit de deux Bailliages RĂ©vol. française, t. XXXIV, 14 jan- vier 1898. 180 RÉCLAMATIONS DES VILLES ET COUPS des trois ordres fut rĂ©unie Ă  Mortain sous la prĂ©sidence de GĂ©ral- din elle se contenta d'ailleurs d'une vaine protestation et ne prolongea pas autrement sa rĂ©sistance. A l'instar du bailliage de Mortain, plusieurs villes de Basse- Normandie aspiraient Ă  une reprĂ©sentation directe. Vire exposa qu'elle avait eu ses dĂ©putĂ©s particuliers aux Etats de 1467 1. Saint-LĂŽ, tout en faisant au bien gĂ©nĂ©ral le sacrifice de ses droits, tint Ă  les faire constater, Ă  dĂ©faut de ses registres perdus, par des citations extraites de la Chronologie des Etats de 1467 » "2. Cherbourg fit valoir l'importance de sa situation comme clef et forteresse de la province », sa population accrue par suite des travaux immenses que le roi y avait ordonnĂ©s et se glorifiant d'avoir Ă©tĂ© l'objet du premier voyage » de Louis XVI, lui demanda une dĂ©putation spĂ©ciale aux Etats gĂ©nĂ©raux *. L'UniversitĂ© de Caen, par la voix de son recteur Tirard Deslongchamps, pria le garde des sceaux de lui marquer si elle aurait ses reprĂ©sentants aux Etats gĂ©nĂ©raux, surtout lorsqu'on y traiterait de l'Ă©ducation publique » ' 4 . Le Bureau des finances de Caen avait eu soin d'Ă©tablir par les extraits de ses registres, relatifs aux Etats de 1484, de 1576 et de 1614, le droit qu'elle avait d'y dĂ©puter un trĂ©sorier de France 5. Le gouvernement rejeta toutes ces prĂ©tentions et dĂ©clara vouloir s'en tenir, sans dĂ©roger, aux principes gĂ©nĂ©raux qui avaient inspirĂ© la convocation. Il ne s'arrĂȘta pas davantage aux rĂ©clamations des villes qui, comme Granville, se dĂ©claraient lĂ©sĂ©es par la concession d'un trop petit nombre de dĂ©putĂ©s Ă  l'assemblĂ©e bailliagĂšre 6 ; ni Ă  celles des chapitres qui, mĂ©con- i\u Conseil chargĂ©s de rĂ©gler la convocation n'a- vaient rien trouvĂ© Ăč changer. Ibid., B1" Ă»'A. MÉCANISME DES OPERATIONS ÉLECTORALES 181 tents, comme celui de Bayeux, de n'avoir qu'un dĂ©lĂ©guĂ© par dix chanoines, demandaient la reprĂ©sentation individuelle de leurs membres Ă  l'assemblĂ©e du clergĂ© l ; ni Ă  celles des corporations, qui redoutaient l'influence prĂ©pondĂ©rante des magistrats dans les collĂšges Ă©lectoraux des villes 2l En ce qui concerne la Basse- Normandie, il appliqua Ă  la lettre les dispositions du RĂšglement du 24 janvier 1789. D'aprĂšs ce RĂšglement, les deux premiers ordres ne devaient tenir qu'une seule rĂ©union Ă©lectorale, au chef-lieu des deux bailliages principaux, c'est-Ă -dire Ă  Caen et Ă  Coutances. Tous les nobles, en personne ou par procureur, Ă©taient convoquĂ©s Ă  l'assemblĂ©e de la noblesse. Les ecclĂ©siastiques bĂ©nĂ©ficiers avaient voix individuelle dans celle du clergĂ© ; les non-bĂ©nĂ©ficiers ainsi que les membres des communautĂ©s sĂ©culiĂšres et rĂ©guliĂšres, n'avaient droit d'y ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s que par dĂ©putĂ©s. Ces assem- blĂ©es devaient nommer directement leurs dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux le clergĂ© et la noblesse avaient droit, dans le bailliage de Cotentin, chacun Ă  quatre dĂ©putĂ©s ; dans celui de Caen, chacun Ă  trois. Le mĂ©canisme Ă©tait plus compliquĂ© pour l'Ă©lection du Tiers Ă©tat. Les assemblĂ©es primaires des campagnes devaient choisir un certain nombre de dĂ©putĂ©s en raison de leur population 3 ; celles des villes oĂč les dĂ©lĂ©guĂ©s des corps et corporations, groupe dĂ©jĂ  rĂ©duit, venaient se joindre aux autres citoyens indĂ©pendants du Tiers Ă©tat, avaient droit Ă  quatre dĂ©putĂ©s. Un Ă©tat particulier, annexĂ© au RĂšglement, dĂ©signait nominativement les villes les plus importantes auxquelles on accordait une dĂ©putation plus nombreuse ; six villes se trouvaient ainsi dĂ©signĂ©es dans l'Ă©tednue des deux bailliages de Caen et de Cotentin. C'Ă©taient Caen, avec 30 Ă©lecteurs ; Cherbourg, avec 10 ; Granville, avec 8 ; Bayeux, 1 Lettre du lieutenant-gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen au garde des sceaux, 19 fĂ©- vrier 1789. Arch. nat, Ba 27, 1. 45. La protestation du chapitre de Bayeux aura sa rĂ©per- cussion dans l'assemblĂ©e du clergĂ© de Caen. — Cf. la lettre d'un chapelain de Cou- tances, Desplanques de Ventigny, Ă  Necker, 25 fĂ©vrier 1789. Ibid., B111 53. 2 Lettre de Le Fauconnier, syndic des maĂźtres en pharmacie de Caen, Ă  Necker 22 fĂ©vrier 1789 ; demande d'explication sur l'article 26 du rĂšglement crainte que les juges des bailliages, eaux et forcis, bureau des finances, Ă©lection, grenier Ă  sel, .juges aux dĂ©pĂŽts, cours des monnaies, amirautĂ©s, hautes justices, etc., si on les con- sidĂšre comme corps autorisĂ©s, n'aient la prĂ©pondĂ©rance sur les dĂ©putĂ©s des arts mĂ©caniques et la majoritĂ© dans l'Ă©lection des trente dĂ©putĂ©s de la ville de Caen. Ibid., Ba 27, 1. 45. 3 Elles devaient nommer deux dĂ©putĂ©s en raison de 200 feux et au-dessous ; trois, au-dessus de 200 feux ; quatre, au-dessus de 300 feux, et ainsi de suite. 182 LIBERTÉ DES ÉLECTIONS. GOUVERNEUR ET COMMANDANT EN CHEF Coutances et Valognes, avec 6. Les dĂ©lĂ©guĂ©s des paysans et ceux du Tiers Ă©tat des villes devaient se rĂ©unir pour former l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage. Les quinze assemblĂ©es prĂ©liminaires qui se tiendraient dans le ressort des deux bailliages principaux devaient se rĂ©duire alors au quart d'entre elles ; ces nouveaux Ă©lus devenaient Ă  leur tour les Ă©lecteurs du Tiers Ă©tat dans les deux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de Caen et de Coutances. La premiĂšre avait droit Ă  six dĂ©putĂ©s, la seconde Ă  huit. La pĂ©riode Ă©lectorale, ouverte dĂšs le dĂ©but de fĂ©vrier dans les ressorts judiciaires de Basse-Normandie, y fut close par la rĂ©u- nion plĂ©niĂšre des trois ordres, qui eut lieu Ă  Caen et Ă  Coutances le 16 mars 1789. Le gouvernement se fit une rĂšgle de la neutralitĂ© la plus absolue. Tous ceux qui, Ă  un titre quelconque, le reprĂ©- sentĂšrent reçurent l'ordre de se tenir en dehors du mouvement Ă©lectoral, de n'exercer aucune pression sur la rĂ©daction des vƓux et le choix des dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux. Le duc d'Har- court, gouverneur de la province, retenu Ă  Meudon auprĂšs du jeune Dauphin dont il Ă©tait le gouverneur, resta Ă©tranger aux Ă©vĂ©nements et se contenta de prendre des informations sur eux au fur et Ă  mesure qu'ils se dĂ©roulaient W. Son frĂšre, le duc de Beuvron, commandant en chef 2, eut pour unique mission de maintenir, de concert avec l'intendant, le bon ordre et la tran- quillitĂ© publique. On lui recommanda d'user de prudence et de modĂ©ration, d'Ă©viter soigneusement tout ce qui pourrait avoir l'apparence de la contrainte, et faire craindre l'influence de l'autoritĂ© » 3. Il tomba d'ailleurs malade au mois de mars pen- dant un sĂ©jour Ă  Rouen 4. Vers la fin de fĂ©vrier 1789, l'intendant avait attirĂ© son attention sur les troubles qu'essayaient de fomen- ter Ă  Caen des jeunes gens venus de Rennes, sur leurs assemblĂ©es 1 Lettres Ă©crites au duc par le marquis de Blangy et le duc de Coigny. Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 339. Minute autographe de rĂ©ponse du duc d'Harcourt au duc de Coigny, 18 mars 1789 Je vous remercie, mon cher, duc, de votre attention Ă  me mander la marche de votre assemblĂ©e... Je reçois jusqu'Ă  prĂ©sent des nouvelles Ă©galement tranquillisantes des divers bailliages de la province... J'en rends un compte exact au roi, qui prend un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt Ă  la province... » — François- Henri, duc d'Harcourt, alors ĂągĂ© de 63 ans, Ă©tait gouverneur de la Normandie depuis 1783. — VoirBrette, ouv. cilĂ©,, t. I, p. 391. 2 Anne-François d'Harcourt, duc de Beuvron, alors ĂągĂ© de 61 ans, aprĂšs avoir Ă©tĂ© commandant en second, Ă©tait devenu commandant en chef en Normandie. A. Brette, Ibid., t. I, p. 437. 3 Lettre de Villedeuil au duc de Beuvron, 12 fĂ©vrier 1789, publiĂ©e par Hippeau, ouv. citĂ©, t. Vf, p. 27. 4 Lettre de Maussion, intendant de Bouen, au duc d'Harcourt, 27 mars 1789. Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 339. RÔLE PASSIF DE L'INTENDANT 183 en plein ailleurs scĂšnes tapageuses au théùtre *. Ce ne fut qu'une vaine alarme ; tout se borna Ă  quelques bruyantes manifesta- tions d'Ă©tudiants et l'autoritĂ© militaire n'eut pas Ă  intervenir 2. ; L'intendant de Caen, Cordier de Launay, avait reçu des mi- nistres Villedeuil et Barentin des ordres encore plus prĂ©cis que le duc de Beuvron. On le priait de s'employer Ă  faciliter l'exĂ©cu- tion des rĂšglements, et Ă  procurer, autant que possible, la cĂ©lĂ©ritĂ© et l'uniformitĂ©, tout en s'abstenant avec le plus grand soin rela- tivement aux Ă©lections de tout ce qui pourrait prĂ©senter l'appa- rence de la contrainte, de la gĂȘne ou mĂȘme de l'influence, l'in- tention du roi Ă©tant d'y faire rĂ©gner une entiĂšre libertĂ© » 3. Etait-il besoin d'ailleurs de lui faire de telles recommandations? A quelle influence pouvait prĂ©tendre un magistrat dessaisi de son ancienne autoritĂ©, et dont la disparition Ă©tait souhaitĂ©e par tous? Cordier de Launay resta par principe Ă©tranger aux dĂ©libĂ©- rations des diverses assemblĂ©es Ă©lectorales de la gĂ©nĂ©ralitĂ© et se borna Ă  transmettre au pouvoir central les renseignements que lui adressĂšrent ses subdĂ©lĂ©guĂ©s W. Il n'avait plus d'ailleurs une grande confiance dans le concours effectif de ces derniers. Sa lettre du 15 janvier 1789 au garde des sceaux est trĂšs significative sur ce point Je ne vous dissimulerai pas, Monseigneur, lui Ă©crivait-il, que depuis les changements mĂ©ditĂ©s ou survenus, mes subdĂ©- lĂ©guĂ©s ont perdu beaucoup de leur influence sur les communau- tĂ©s, de leur crĂ©dit et de leur considĂ©ration mĂȘme dans l'opinion publique, quoiqu'il n'aient point dĂ©mĂ©ritĂ© aux yeux de l'admi- nistration. Je l'ai prĂ©venu, il y a dĂ©jĂ  quelque temps, de leur dĂ©couragement et de l'intention oĂč plusieurs Ă©taient de cesser les rapports qu'ils avaient avec le Conseil pour se procurer 1 Minute de lettre Ă©crite le 22 fĂ©vrier 1789 de la main de l'intendant. Arch. dĂ©p., Calvados, C 6346. Monsieur le duc, je crois de la prudence de vous prĂ©venir sur le sujet de mes apprĂ©hensions. Plusieurs jeunes gens de Rennes sont arrivĂ©s dans cette ville. Grand nombre de personnes du Tiers, presque tous d'un Ăąge incompĂ©tent, s'as- semblent irrĂ©guliĂšrement au buffet du cours et y tiennent des sĂ©ances politiques. On avait commencĂ© Ă  arborer des cocardes et Ă  se parer de boucles et de boutons caractĂ©ristiques des distinctions adoptĂ©es par le Tiers Ă©tat. Il y a eu avant-hier grand tapage Ă  la ComĂ©die, et l'Ă©tat de faiblesse militaire oĂč nous sommes rĂ©duits, a contraint de cĂ©der au parterre... » 2 Lettre du duc de Coigny, 10 mars 1789. Arch. chĂąteau d'Harcourt, liasse 338. 3 Lettres de Villedeuil, 1er fĂ©vrier 1789, et de Barentin. 10 fĂ©vrier 1789, Ă  l'inten- dant de Caen. Arch. dĂ©p., Calvados, C 6345. 4 Comme je me suis abstenu d'avoir ni directement ni indirectement la moin- dre influence sur les dĂ©libĂ©rations qui ont Ă©tĂ© prises, Ă©crivait-il le 8 avril 1789, et que je n'en ai de connaissance que par des informations particuliĂšres et par la voie publique, je ne tenterai point de vous en oflrir l'analyse ni le rĂ©sultat. » Ibid. 184 EFFACEMENT DES SUBDÉLÉGUÉS dans le systĂšme actuel une existence politique plus conforme Ă  leurs vues. Je les ai retenus jusqu'Ă  prĂ©sent par les liens de la confiance et de l'attachement ; mais il est Ă  craindre que l'im- pulsion de l'intĂ©rĂȘt personnel, et l'espoir fondĂ© de figurer d'une maniĂšre plus intĂ©ressante mĂȘme aux yeux de leurs conci- a toyens ne leur fasse adopter d'autres principes et d'autres rĂšgles de conduite. Il est d'observation que la plupart de nos subdĂ©lĂ©guĂ©s sont lieutenants gĂ©nĂ©raux de bailliage, et il faut convenir que dans ce moment leur rĂŽle est trĂšs embarras- sant » f*. Ainsi, d'aprĂšs les prĂ©visions de l'intendant, deux sortes de raisons devaient empĂȘcher ses subdĂ©lĂ©guĂ©s de la secon- der utilement chez les uns l'effacement rĂ©sultant du dĂ©clin de leur popularitĂ© ; chez les autres le dĂ©sir de reconquĂ©rir cette popularitĂ© par l'abandon de leurs fonctions. Ces prĂ©visions Ă©taient assez justes. Le Harivel de Gonneville, qui avait succĂ©dĂ© dans la subdĂ©lĂ©gation de Caen Ă  Le Paulmier dĂ©cĂ©dĂ© en 1788, Ă©tait impopu- laire, surtout comme lieutenant de police le pillage de sa maison dans l'Ă©meute du 5 janvier en Ă©tait une preuve. De Mortreux, subdĂ©lĂ©guĂ© de Vire, fut Ă©cartĂ© dĂšs le premier vote et ne comparut pas Ă  l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage. Il en fut de mĂȘme pour GĂȘnas Ă  Bayeux et pour MombriĂšre Ă  Coutances. Le grief le plus sĂ©rieux qu'on leur fit Ă©tait leur attachement Ă  l'inten- dant '2. Couraye du Parc, maire et subdĂ©lĂ©guĂ© de Granville, ne fut pas Ă©lu dĂ©putĂ© de sa ville Ă  Coutances ; la lettre dĂ©couragĂ©e qu'il avait Ă©crite Ă  Launay fit un instant craindre Ă  celui-ci qu'il ne voulĂ»t dĂ©serter son poste f3. Garantot fut un des dix dĂ©lĂ©guĂ©s de Cherbourg Ă  l'assemblĂ©e prĂ©liminaire de Valognes, mais il n'alla pas plus loin. Ni Robillard, subdĂ©lĂ©guĂ© de Saint-LĂŽ, ni Sivard de Beaulieu, subdĂ©lĂ©guĂ© de Valognes, ni Lavalley de la Hogue Ă  Carentan, malgrĂ© leur qualitĂ© de lieutenant gĂ©nĂ©ral, qui leur donnait la prĂ©sidence des assemblĂ©es Ă©lectorales de leur bailliage, ne furent choisis au nombre des dĂ©putĂ©s dĂ©signĂ©s par celles-ci. Leur passĂ© d'administrateur avait sans doute amassĂ© contre eux des rancunes tenaces, qui trouvaient en ce jour l'oc- 1 Trois d'entre eux occupaient cette fonction. Robillard Ă  Saint-LĂŽ, Sivard de Beaulieu Ă  Valognes, Lavalley de la Hogue Ă  Carentan. 2 Le subdĂȘlĂ©guĂ© de Vire se trouva Ă  la premiĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale oĂč tout le inonde Ă©tait invitĂ© ». Il n'assista pas aux autres et ne sait ce qui s'y est passĂ©. Je n'en ai rien vu, Ă©crit-il, car, comme on sait que je vous suis trĂšs attachĂ©, on ne m'a nommĂ© ni appelĂ© en chose quelconque ». Lettre de Mortreux Ă  l'intendant. 12 avril 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 6359. 3 Lettre de Couraye-Duparc Ă  l'intendant, 18 fĂ©vrier 1789. Ibid., C 635L LES MEMBRES DE L' ADMINISTRATION PROVINCIALE 185 casion de se manifester. Sur les onze subdĂ©lĂ©guĂ©s de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, un seul assista Ă  l'assemblĂ©e des trois ordres d'un grand bailliage ce fut de Montitier, subdĂ©lĂ©guĂ© d'Avranches et lieute- nant particulier de l'Ă©lection l. Encore son Ă©lection avait-elle soulevĂ© des objections de principe et ne dut-il son succĂšs qu'aux sympathies des Ă©lecteurs pour sa personne *. Si l'ancienne administration, systĂ©matiquement tenue Ă  l'Ă©cart des assemblĂ©es dĂ©libĂ©rantes, et s'en dĂ©fendant elle-mĂȘme l'accĂšs, n'y joua aucun rĂŽle et n'influa en rien sur leurs dĂ©cisions, la nouvelle administration provinciale, au contraire, envoya aux assemblĂ©es du Tiers un grand nombre de ses membres. Beaucoup de ceux-ci avaient dĂ©jĂ  dit leur mot pendant les prĂ©- ludes de la convocation, soit comme officiers municipaux des villes, soit comme juges ou avocats des bailliages et des Ă©lections. Us avaient Ă  ce titre, en plus d'un endroit, formulĂ© les vƓux du Tiers Ă©tat, rĂ©digĂ© les protestations ou les adresses de reconnais- sance au roi. Ils Ă©taient tout prĂȘts Ă  consigner Ă  nouveau dans les cahiers les aspirations de leur ordre. Aussi les retrouverons- nous bientĂŽt en possession d'un rĂŽle actif et d'une influence prĂ©pondĂ©rante, d'abord comme dĂ©putĂ©s de leurs paroisses rurales ou de leurs villes, puis en qualitĂ© de commissaires-rĂ©dacteurs dans les assemblĂ©es prĂ©liminaires, et quelques-uns enfin comme dĂ©putĂ©s de leur bailliage aux Etats gĂ©nĂ©raux 3. Ajoutons toutefois qu'ils durent cette influence Ă  leur valeur personnelle, 1 A une lettre oĂč Montitier semble lui demander des directions, lintendant rĂ©pond le 10 mars 1789. Cordier de Launay voit avec plaisir que malgrĂ© l'empire des prĂ©jugĂ©s son mĂ©rite et son patriotisme l'ont placĂ© au rang des dĂ©putĂ©s. Il ne voit pas d inconvĂ©nient Ă  ce que Montitier se conforme aux vƓux de ceux dont il a fixĂ© le choix ; il le laisse fort libre Ă  cet Ă©gard et ne veut influer en rien dans sa dĂ©termi- nation, » Arch. dĂ©p., Calvados. C 6348. — Montitier devait mourir Ă  Coulances, le 1er avril 1789, des suites d'un abcĂšs occasionnĂ© par la chute d'une trappe sur sa tĂšte, dans une de ses visites au Mont-Saint-Michel. Ihid., C 6354. 2 Dans la premiĂšre assemblĂ©e du bailliage d'Avranches, on avait donnĂ© publique- ment lecture d'une lettre anonyme, imprimĂ©e, adressĂ©e Ă  l'hĂŽtel de ville, pour exclure des suffrages les anoblis, les; subdĂ©lĂ©guĂ©s, etc.. » Lettre de Montitier Ă  l'in- tendant, 7 mars 1789. Ibid., C 6348. 3 Voir ci-dessous, Ă  propos du mouvement Ă©lectoral du Tiers Ă©tat. Les membres de l'administration provinciale de Basse -Normandie appartenant au Tiers, qui furent dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux; sont Delauney, membre du bureau intermĂ©- diaire de Bayeux; Besnard-Duchesne, procureur-syndic du dĂ©partement de Valognes ; Vieillard, secrĂ©taire de l'assemblĂ©e de dĂ©partement de Saint-LĂč ; de Cussy, Flaust, Desplanques-Dumesnil et Burdelot, membres de l'AssemblĂ©e provinciale. — Dans l'ordre du clergĂ©, l'administration provinciale de Basse-Normandie envoya aux Etats gĂ©nĂ©raux Levesque, curĂ© de Tracy ; dans celui de la noblesse le duc de Coigny. le comte de Vassy, le baron de Wimpfen, Beaudrap de Solteville. 186 EVÊQUES, BAILLIS D'ÉPÉE, LIEUTENANTS GENERAUX Ă  leur situation depuis longtemps en vue, Ă  la considĂ©ration sociale dont ils jouissaient anciennement, et non au titre d'admi- nistrateur qui leur avait Ă©tĂ© tout rĂ©cemment confiĂ©. Dans ses divers choix, le peuple visait, non pas Ă  rĂ©compenser le membre zĂ©lĂ© du bureau intermĂ©diaire ou le procureur-syndic qui gĂ©rait avec vigilance les affaires publiques, mais Ă  s'assurer l'appui de l'homme de loi expert, de l'avocat renommĂ©, Ă  confier en mains sĂ»res la dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts. Ce fut donc une action surtout individuelle qu'exercĂšrent ces divers administrateurs ; et celle-ci ne fut empreinte d'aucun caractĂšre officiel aux yeux de ceux qui la subirent. Les trois Ă©vĂȘques de Basse-Normandie ne devaient avoir aucune influence sur l'ordre du clergĂ©. A l'assemblĂ©e de Cou- tances, l'Ă©vĂȘque de cette ville, Talaru, n'exerça guĂšre qu'une prĂ©sidence nominale ; il ne fut Ă©lu que le dernier des quatre dĂ©putĂ©s du clergĂ©, aprĂšs trois curĂ©s de campagne. Godard de BelbƓuf, Ă©vĂȘque d'Avranches, humiliĂ©, n'attendit pas la fin des sĂ©ances pour regagner son diocĂšse. A l'assemblĂ©e de Caen, de Cheylus, Ă©vĂȘque de Bayeux, vaincu par une opposition presque unanime de son clergĂ©, avait opĂ©rĂ© une bruyante retraite dĂšs la premiĂšre sĂ©ance et laissĂ© Ă  d'autres le soin de prĂ©sider les opĂ©ra- tions Ă©lectorales. S'il y eut un mot d'ordre donnĂ©, ce fut du clergĂ© rural qu'il partit ; s'il y eut pression dans les dĂ©libĂ©rations, ce fut de bas en haut qu'elle s'exerça M. Dans l'ordre de la noblesse, mĂȘme indĂ©pendance probable. Le grand bailli d'Ă©pĂ©e du Cotentin, le septuagĂ©naire marquis de Blangy, Ă©tait mourant et ne put venir prĂ©sider l'assemblĂ©e de Coutances W. Le duc de Coigny, grand bailli d'Ă©pĂ©e de Caen, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie, homme considĂ©rable dans la province et persona grata Ă  la Cour, vint diriger les dĂ©libĂ©rations de l'assemblĂ©e de Caen, qui devait l'Ă©lire pour son premier dĂ©putĂ©. Aux deux assemblĂ©es dĂ©finitives du Tiers Ă©tat de Caen et de Coutances, les deux lieutenants gĂ©nĂ©raux qui prĂ©sidĂšrent les sĂ©ances jouĂšrent le rĂŽle assez effacĂ© et discret d'arbitres et de conciliateurs, et non celui de chefs de parti. Aussi, ni DuperrĂ© de Lisle, Ă  Caen, ni Desmarets de Monchaton, Ă  Coutances, 1 Pour les dĂ©lails, voir plus loin, p. 191, 192. 2 Il mourut Ă  Fontaine-Ktoupefour, prĂšs Caen, et y fut inhumĂ© le 25 aoĂ»t 1' Arch. comm., Fontaine-Etoupefour, GG 5. LE MOUVEMENT ÉLECTORAL DU CLERGÉ 187 n'exercĂšrent d'action marquante sur ces assemblĂ©es. Leur rĂŽle se borna Ă  ouvrir et Ă  clore les sĂ©ances, Ă  coter et parapher les procĂšs-verbaux et les cahiers. Ainsi, un gouverneur absent, un commandant en chef malade, un bailli d'Ă©pĂ©e mourant, trois Ă©vĂȘques sans prestige et sans autoritĂ© dans leurs diocĂšses, un intendant conscient de sa dĂ©- chĂ©ance et circonspect par systĂšme, des subdĂ©lĂ©guĂ©s impopu- laires et dĂ©couragĂ©s, des lieutenants gĂ©nĂ©raux de baillages assez effacĂ©s, tels Ă©taient en Basse-Normandie, en fĂ©vrier 1789, les reprĂ©sentants d'un gouvernement qui entendait lui-mĂȘme laisser aux Ă©lecteurs une entiĂšre libertĂ© pour l'expression de leurs vƓux et la dĂ©signation de leurs mandataires. Dans de pareilles condi- tions, le mouvement Ă©lectoral put se dĂ©velopper sans contrainte dans l'Ă©tendue des deux bailliages de Caen et de Coutances. Toutes les opinions purent s'y manifester, toutes les audaces s'y produire. Ce fut l'ordre du clergĂ© qui se montra le plus audacieux. Ses assemblĂ©es furent les plus agitĂ©es et les plus tumultueuses ; ses Ă©lections, dans le bailliage de Caen, furent les seules marquĂ©es d'un caractĂšre vraiment dĂ©mocratique. DĂšs le dĂ©but de la pĂ©riode Ă©lectorale, le haut clergĂ© conçut des inquiĂ©tudes sur l'issue des opĂ©rations futures. Il entrevit les pĂ©rils dont le menaçait le RĂšglement du 24 janvier 1789 en bouleversant la composition antique de son ordre aux Etats gĂ©nĂ©raux ». Les chapitres des cathĂ©drales surtout, rĂ©duits Ă  un dĂ©putĂ© par dix chanoines, protestĂšrent contre ce qu'ils appelaient une lĂ©sion de leurs droits. On sent nettement percer dans leur requĂȘte la peur des desservants ruraux, qui, au jour du vote, seront le nombre et la force. D'aprĂšs le RĂšglement, dit le cha- pitre de Bayeux, il est possible que nul Ă©vĂȘque ne soit dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux. Il est Ă  craindre que le nombre prodigieux de jeunes ecclĂ©siastiques sans bĂ©nĂ©fices appelĂ©s aux assemblĂ©es Ă©lectorales ne puisse guĂšre accroĂźtre la masse des lumiĂšres de l'assemblĂ©e particuliĂšre de l'ordre du clergĂ©, et qu'il n'ajoute infiniment Ă  l'embarras de ses dĂ©libĂ©rations. Leur nombre est tel, surtout en Normandie, que, par cet avantage seul, ils pourraient concentrer en eux-mĂȘmes la dĂ©putation de l'ordre du clergĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux. Du moins ils influeront trĂšs puissamment, s'ils le veulent, sur le choix des dĂ©putĂ©s » *. 1 Protestation faite par le chapitre rie Bayeux, le 14 mars 1789. Arch. du greffe de la Cour d'appel de Caen. Cf. Arch. nat., Ba 27, 1. 45. 188 INQUIÉTUDE DU HAUT CLERGÉ Ce que les chanoines de Bayeux Ă©crivaient, tout le haut clergĂ© des trois diocĂšses d'Avranches, de Bayeux et de Coutances le pensait. Il en voulait au roi d'avoir, dans ses lettres de convo- cation, trop fait l'Ă©loge des curĂ©s et laissĂ© dĂ©grader les Ă©vĂȘques et les chapitres . Il pensait, avec l 'Ă©voque de Bayeux, qu'il y avait deux ordres distincts dans le clergĂ©, l'un qui gouvernait, l'autre qui Ă©tait gouvernĂ© , et il considĂ©rait comme mal fait et inconstitutionnel un RĂšglement qui allait permettre aux vicaires et curĂ©s aigris d'humilier leur Ă©vĂȘque ». Tout en se rĂ©ser- vant d'en imposer par une protestation solennelle au prolĂ©tariat ecclĂ©siastique rĂ©uni dans les prochaines assemblĂ©es Ă©lectorales, les grands dignitaires du clergĂ© bas-normand n'en suivaient pas moins d'un Ɠil inquiet la campagne menĂ©e par les prĂȘtres ruraux pour la conquĂȘte de la dĂ©putation. Si les chefs de la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique, les aristocrates de Tordre, avaient des raisons intĂ©ressĂ©es pour demander le main- tien de leur situation, la plĂ©nitude de l'autoritĂ© Ă©piscopale et la subordination du clergĂ©, les curĂ©s au contraire dĂ©siraient ardem- ment la cessation des nombreux abus dont ils souffraient et sai- sirent avec enthousiasme l'occasion d'exposer leurs lĂ©gitimes griefs. La lettre du roi, enivrante pour eux, exalta leur effer- vescence » W. Leurs Ă©vĂȘques ne pouvaient exercer une forte action sur eux. Ils ne rĂ©sidaient pas, n'avaient pas pris avec eux le contact qui dĂ©cide et affermit les sympathies. Le clergĂ© de Coutances s'Ă©tait plaint Ă  maintes reprises des frĂ©quentes absences de son vieil Ă©vĂȘque Talaru,[trop assidu au chĂąteau des Matignon 2. L'Ă©vĂȘque de Bayeux, du Cheylus, homme de maniĂšres distinguĂ©es, aumĂŽ- nier de la comtesse d'Artois, Ă©tait un prĂ©lat de cour, aimant la belle sociĂ©tĂ©, mondain, joueur, trop au-dessus de son clergĂ© pour s'intĂ©resser Ă  lui 3. Godard de BelbƓuf, Ă©vĂȘque d'Avran- ches, d'une vieille famille noble de Normandie, passait pour autoritaire, s'Ă©tait fait des ennemis dans son clergĂ©, et l'un de ses prĂȘtres, BĂ©cherel, venait de gagner contre lui au Parlement de Rouen un procĂšs engagĂ© Ă  propos d'un trait de dĂźme 4. I Protestation faite le 20 niais 17N9 par les dĂ©putĂ©s du chapitre de Baveux, prĂšs de Villedeuil. Arch. nat., Ba 27, 1. 15. 2 Desdevises du DĂ©sert, Le Cotentin en 1789, p. 36. 3 Depuis que M. de Cheylus Ă©tait Ă  Baveux, Ă©crit un de ses successeurs, il s'Ă©- tait endormi dans la mollesse et les plaisirs, au milieu de quelques flatteurs qui le berçaient. ‱ Bisspn, MĂ©moires, fol. 77. \ AbbĂ© Pigeon, Le grand Bailliage de Mortaih en 1789. MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© aca- dĂ©mique du Cotentin, t. III, p. 52G. ATTITUDE HOSTILE DU BAS CLERGÉ 189 Dans les cahiers particuliers qu'ils rĂ©digĂšrent pendant la pĂ©riode Ă©lectorale, les curĂ©s manifestent nettement leur Ă©tat d'esprit, hostile aux Ă©vĂȘques, aux grands vicaires, aux chapitres, aux abbayes. Ils opposent la condition de l'utile pasteur, du desservant Ă  la portion congrue, exposĂ©s Ă  voler Ă  toute heure au secours des malades et des malheureux, Ă  celle du riche prĂ©lat qui possĂšde livres de rente, sans faire la moindre aumĂŽne, ou du chanoine qui jouit de trois ou quatre mille livres de revenu annuel, moyennant l'assistance au chƓur pendant trois heures par jour et seulement neuf mois de l'annĂ©e *. Les uns sont trop riches, et, vivant au sein des dĂ©lices et de l'opulence, scanda- lisent les peuples par l'usage qu'ils font des biens de l'Eglise, tandis que les autres, ceux qui forment la partie utile et labo- rieuse, rĂ©duits Ă  la pauvretĂ©, sont forcĂ©s de s'avilir pour se pro- curer le simple nĂ©cessaire» *. Ils demandent l'amĂ©lioration de leur sort, l'augmentation des portions congrues, l'abolition des dĂ©ports, charge odieuse particuliĂšre Ă  la Normandie, qui ruinent les paroisses au profit des vicaires gĂ©nĂ©raux 3. Suppres- sion des abbayes rurales d'hommes comme inutiles, suppression des seigneuries attachĂ©es aux abbayes et aux canonicats, obli- gation des bĂ©nĂ©ficiers Ă  la rĂ©sidence, des dĂ©cimateurs Ă  la cha- ritĂ© *, tels sont leurs vƓux Ă  peu prĂšs unanimes. Les curĂ©s ad- 1 Cahier rĂ©digĂ© par le ctirĂ© de Cartigny et autres curĂ©s du diocĂšse de Baveux, publiĂ© par llippeau, ouv. citĂ©, I. VII, p. 199-206. 2 Cahier de Jacques Seigle, curĂ© de Monceaux, dans Hippeau, ouv. citĂ©, t. VII, p. 206-209. 3 En vertu de ce droit, les Ă©voques et archidiacres normands jouissaient, les pre- miers pour deux tiers, les autres polir un tiers, de tous les revenus appartenant Ă  une cure, pendant le premiĂšre annĂ©e Ă  chaque mutation de titulaire. Par contre ils Ă©taient obligĂ©s Ă  assurer la desserte de la paroisse pendant cet intervalle. Dans la rĂ©alitĂ©, ils louaient les revenus Ă  l'encan et leur fermier livrait l'administration de la paroisse au plus bas prix possible Ă  un desservant de passage, trop pauvre lui- mĂȘme pour soulager les autres. — Sur les abus du dĂ©port, vĂ©ritable droit d'annates local, voir' abbĂ© Bernier. Essai sur le Tiers Ă©tal rural de Basse-Normandie, p. 110. 4 Cahier de plaintes, griefs et dolĂ©ances, rĂ©digĂ© par huit curĂ©s du diocĂšse de Bayeux Isigny et autres paroisses, publiĂ© par Hippeau, ouv. cilĂȘ. t. VII, p. 178-182. Cahier des observations qui peuvent concerner le bien de l'Etat et de la religion, prĂ©sentĂ© par Bense, curĂ© du Manoir, publiĂ© par Hippeau, ibid., p. 187-191. I se plaint des dĂ©tenteurs de dĂźmes, qui ont des entrailles de fer ». Cette annĂ©e, dit-il, ils n'ont pas daignĂ© rĂ©pondre Ă  une lettre pie je leur ai Ă©crite en faveur de mes pauvres; et, depuis que je suis curĂ© dans la paroisse, je n'ai jamais reçu un sol de leur part. » — Le clergĂ© rural est d'accord sur ce point avec les paysans. Quelle part, Ă©vĂšipie de Coutances, avez-vous faite aux pauvres des paroisses dont vous avez rĂ©coltĂ© les dĂźmes ? Vous avez tout enlevĂ©, tout consommĂ© ! » Cahier de Saint- Vaast-la-Hougue. Voir les cahiers du Tiers Ă©tal des bailliages de Coutances et Valognes Bridrey, Cahier du Cotentin, tomes I et II, passim. 1. DEMANDES DE REFORMES DES CURÉS mettent fort bien l'idĂ©e de leur contribution collective aux impĂŽts, mais la plupart voudraient garder lĂ© privilĂšge de s'im- poser eux-mĂȘmes aux dĂ©cimes. Cette rĂ©partition continuerait Ă  ĂȘtre faite par la chambre ecclĂ©siastique de chaque diocĂšse, dont la composition serait modifiĂ©e. Les dĂ©putĂ©s des curĂ©s, qui forment la masse des ecclĂ©siastiques du diocĂšse, y sont toujours l'infinie minoritĂ© ; il faut augmenter leur nombre et leur donner une part plus grande Ă  une rĂ©partition qui intĂ©resse la majoritĂ© du clergĂ© 1. Il faut se garder aussi contre les abus d'autoritĂ© des Ă©vĂȘques. Des synodes annuels ou triennaux, composĂ©s de tous les ecclĂ©- siastiques du diocĂšse, Ă©liraient un conseil permanent chargĂ© de siĂ©ger avec l'official et d'assister l'Ă©vĂȘque dans l'administration de la justice -. Pour opĂ©rer ces rĂ©formes et rĂ©aliser ces amĂ©liorations, les curĂ©s comptent sur l'AssemblĂ©e nationale. Ils s'en remettent Ă  elle du soin de dĂ©truire les abus de l'Eglise, ils provoquent son inter- vention dans un domaine dont plus tard ils lui interdiront l'accĂšs, dans le rĂšglement de questions vitales comme celles des rapports avec Rome, de la distribution des pouvoirs ecclĂ©siastiques ou du sort des biens d'Eglise. L'on trouve dĂ©jĂ  en germe, dans ces cahiers particuliers, la future Constitution civile du clergĂ©. Les curĂ©s bas-normands avaient eu tout le temps de dresser leur programme de revendications. Pendant un mois et demi, il leur avait Ă©tĂ© donnĂ© d'assister au mouvement Ă©lectoral du Tiers Ă©tat ; ils en avaient Ă©tĂ© partout les tĂ©moins ; quelquefois ils y avaient jouĂ© le rĂŽle d'acteurs. Partout ils avaient annoncĂ© au prĂŽne la date de l'assemblĂ©e Ă©lectorale de leur paroisse ; en plus d'un endroit ils avaient, directement ou indirectement participĂ© Ă  ses dĂ©libĂ©rations ; sur quelques points mĂȘme ils l'avaient prĂ©- sidĂ©e 3. La communautĂ© de leurs intĂ©rĂȘts ne les avait-elle pas rapprochĂ©s souvent des paysans? N'avaient-ils pas Ă  se plaindre du haut clergĂ© comme le Tiers se plaignait de la noblesse, et pour les mĂȘmes raisons? Ils suivirent donc avec une complai- 1; Souhait et dolĂ©ances pour une rĂ©forme clans la chambre ecclĂ©siastique chargĂ©e de la rĂ©partition des dĂ©cimes, que fait Jean-Jacques Bouffey, prĂȘtre, curĂ© de Saint -Aiynan-le- Malherbe. diocĂšse de Bai/eux, dans Hippeau, ouv. citĂ©, t. VU, p. 191-199. 2i VƓu de Jacques Seigle, curĂ© de la paroisse de Monceaux. VƓux du clergĂ© de Saint-Pierre-de-Caen, dans Hippeau, ouv. citĂ©, t. VII, p. 206 et 159. 3 Exemples Ă  Mondeville bailliage de Caen ; Aubusson, La Chapelle-Cesselin, Roucamp, Saint-Pierrc-du-Tronchet bailliage de Vire ; Saint-Martin-le-Vieux bail- liage de Coulances ; Maupertuis. Omonville-la-Petile, Sideville, Sortosville prĂšs Valognes, Saint-Martin-le-GrĂ©ard. Sa4nte-GeneviĂšve bailliage de Valognes. LA COALITION DES CURES 191 santĂ© attention les dolĂ©ances de leurs paroissiens. Il arriva mĂȘme qu'ils en inspirĂšrent plus d'une. Maint d'entre eux fut directe- ment incitĂ© Ă  se mĂȘler au mouvement. Un prince du sang, le duc d'OrlĂ©ans, apanagiste du comtĂ© de Mortain, ne fit-il pas adresser Ă  tous les curĂ©s du Mortainais par son agent, le marquis de Limon, une circulaire les invitant Ă  donner de bons conseils Ă  leurs paroissiens »?*. Plus d'un cahier rural, en tout cas, contient des traces Ă©videntes de leur influence. Quand les diverses assemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages secondaires rĂ©digĂšrent leurs cahiers, les curĂ©s virent avec joie que les vƓux Ă©mis sur la religion leur Ă©taient favorables. Le Tiers Ă©tat, d'une façon gĂ©nĂ©rale, s'y montrait ennemi des moines et des grands dignitaires, ami des desservants ruraux. Les dolĂ©ances du bailliage de Caen, quand elles furent connues, firent la plus grande sensation dans le clergĂ©. On les rĂ©imprima jusqu'Ă  trois fois de suite 2. Une campagne ouverte fut-elle entreprise dans les deux grands bailliages de Caen et de Coutances en vue des Ă©lections du clergĂ©? Aucun document ne le prouve. Un arrĂȘt du Conseil du 25 fĂ©vrier 1789 avait interdit les rĂ©unions en corps de cet ordre. Il semble toutefois que, dans ces deux ressorts, l'exclusion des hauts digni- taires du clergĂ© Ă©tait chose tacitement convenue et que l'entente s'Ă©tait dĂ©jĂ  faite sur plusieurs noms. L'abbĂ© Soulavie, qui joignait Ă  ses fonctions de vicaire gĂ©nĂ©ral de l'Ă©vĂȘque de ChĂąlons celles de curĂ© de Septvents dans le Bocage, et qui dut ĂȘtre un des plus ardents agitateurs du clergĂ© bayeusain, nous a laissĂ© des Ă©lec- tions du bailliage de Caen un journal assez intĂ©ressant 3. DĂšs le 6 mars 1789, dix jours avant la rĂ©union de l'assemblĂ©e Ă©lecto- rale, il Ă©crivait Ă  Necker L'ordre des curĂ©s ne veut que des curĂ©s pour dĂ©putĂ©s et leur choix paraĂźt dĂ©terminĂ© ». La veille de l'Ă©lection il lui Ă©crivait Ă  nouveau L'assemblĂ©e Ă©lira trois curĂ©s pour Paris ; depuis plusieurs mois le parti qui Ă©tait pris avait nommĂ© d'avance trois Ă  quatre sujets qui rĂ©unissent les voix » 4. MĂȘmes pronostics pour l'assemblĂ©e de Coutances. 1 Journal de la Basse-Normandie, annĂ©e 1789, n° 12, supplĂ©ment. 2 Journal des Ă©lections du bailliage de Caen, par Soulavie. Arch. nat. , Ba 27. 3 Sur Soulavie, voir le travail de A. Mazon, Histoire de Soulavie, naturaliste, diplo- mate, historien, 2 vol.. Paris, 1893. —A. Brette a publiĂ© les sept bulletins de Soulavie dans La RĂ©volution française, 1894, p. 162 sqq., sous ce titre Les Elections du ClergĂ© du Bailliage de Caen en 1789. 4 Le 14 mars, Le Tuai, curĂ© de Saint-Viger-le-Grand, diocĂšse de Baveux, adressa Ă  Necker une plainte contre son Ă©vĂȘque, qui lui avait refusĂ© l'autorisation de se 192 LES CURÉS A L*ASSAUT DK LA DEPUTATION o L'ordre ecclĂ©siastique, Ă©crit Ă  l'intendant dĂšs le 16 mars le subdĂ©lĂ©guĂ© d'Avranches, Montitier, composĂ© pour la plupart de curĂ©s, malgrĂ© la politesse et la prĂ©venance affectueuse des deux prĂ©lats ], paraĂźt dĂ©cidĂ© Ă  ne pas leur accorder son suf- frage. . . Ils veulent que les prĂ©lats les traitent avec plus d'Ă©gards, et soient enfin convaincus que les curĂ©s et les autres ecclĂ©siastiques forment la portion la plus essentielle du clergĂ© . . . Il est probable que leurs dĂ©putĂ©s pour Versailles seront Ă©lus dans la classe des curĂ©s » 2. Ainsi, Ă  la veille des Ă©lections, le clergĂ© des trois diocĂšses de Bayeux, d'Avranches et de Coutances Ă©tait apparemment divisĂ© en deux partis d'inĂ©gale force les Ă©piscopaux et leurs adver- saires, ceux-ci beaucoup plus nombreux. Le clergĂ© dĂ©mocratique, recrutĂ© parmi les fils de laboureurs et de paysans, et dĂ©sireux de se soustraire au joug oppressif du clergĂ© aristocratique, issu de la noblesse, allait prendre dĂšs le premier jour une vigoureuse offensive, et marcher avec une hardiesse parfois brutale Ă  l'assaut de la dĂ©putation. Avant toute rĂ©union, sa victoire Ă©tait assurĂ©e. Comme le clergĂ©, la noblesse ne formait pas un ordre unifiĂ© et compact en Basse-Normandie. A cĂŽtĂ© de la grande noblesse, Ă©trangĂšre au pays par son origine, et qui y possĂ©dait les plus riches terres, le duc d'OrlĂ©ans, comte de Mortain, les Grimaldi- Matignon comtes de Torigni et barons de Saint-LĂŽ, les Mont- morency, les Sully, les Brancas, les Soubise, les JuignĂ©, etc., il y avait une noblesse locale, d'illustration plus ou moins ancienne faire remplacer par un vicaire, sans doute pour rendre impossible son voyage Ă  l'as- semblĂ©e Ă©lectorale de Caen. Le but de la conduite de Monseigneur, Ă©crivait Le Tuai, est d'empĂȘcher que ce ne soit trois curĂ©s d'ĂȘtre dĂ©putĂ©s aux Etats de Ver- sailles, et d'y en faire parvenir selon son vƓu ». Arch. nat., Ba 27, 1. 45. Il Les deux Ă©voques de Coutances et d'Avranches. 2 Lettre de Montitier Ă  l'intendant, 10 mars 1789, Arch. dĂ©p., Calvados, G 0353.— Cette entente prĂ©alable entre les curĂ©s du Cotentin est attestĂ©e par un autre docu- ment significatif. Le 20 fĂ©vrier 1789, Lelubois, curĂ© de Fontenay, celui-lĂ  mĂȘme qui devait ĂȘtre Ă©lu premier dĂ©putĂ© du clergĂ© Ă  l'assemblĂ©e le Coutances, Ă©crivait Ă  Neckef au nom de ses confrĂšres, auxquels des arrĂȘts dĂ©fendent de s'assembler eu corps, sans quoi ils auraient pris la libertĂ© de lui adresser cette supplique ». Il lui reprĂ©sente que, pour rĂ©pondre Ă  ses vues, il est de la plus grande importance que „ e clergĂ© du second ordre, qui peut s'assimiler au Tiers Ă©tat comme le peuple rela- tivement Ă  la noblesse, se trouve en grand nombre Ă  l'assemblĂ©e qui nommera les dĂ©putĂ©s pour les Etats gĂ©nĂ©raux ». Pour loger tant de monde, les sĂ©minaires lui paraissent indispensables; il prie Necker de les faire Ă©vacuer pendant la durĂ©e de l'assemblĂ©e Ă©lectorale pour que les logements soient libres. — Cette dĂ©marche directe auprĂšs du ministĂšre, par dessus la tĂȘte de rĂ©vĂȘque, faite au nom des curĂ©s par leur futur dĂ©putĂ©, est l'indice d'une ligue occulte du bas clergĂ©, dont Lelubois Ă©tait un des meneurs. Arch. nat., B"1 53. MOUVEMENT ÉLECTORAL DE LA NOBLESSE. LES LIBERAUX 193 et de fortune variable, mais qui avait conservĂ© un pied dans la contrĂ©e tels les Coigny, les Vassy, les Faudoas, les Balleroy, les Cussy, les Auxais, les Bricqueville, les VendƓuvre, les Osse- ville, les Rotours, les Carbonnel, les Bonvouloir, et tant d'au- tres 1]. AttachĂ©s Ă  leur pays, ces gentilshommes Ă©taient prĂȘts Ă  en dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts la plupart d'entre eux Ă©taient associĂ©s Ă  l'administration provinciale depuis la rĂ©forme de 1787. A la session de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen, la dĂ©putation de la noblesse, jointe Ă  celle du clergĂ©, avait offert une contribution volontaire annuelle de livres jusqu'Ă  complĂšte extinction des dettes que la gĂ©nĂ©ralitĂ© avait contractĂ©es envers les paysans expropriĂ©s pour les travaux des routes 2. D'Auxais de Monfar- ville, prĂ©sident de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Saint-LĂŽ, y avait pris la dĂ©fense des petits propriĂ©taires ruraux dans son mĂ©moire sur les bordiers r. Le comte Louis de Vassy avait prĂ©conisĂ© la crĂ©ation de cours d'accouchements dans les villes et la construction de maisons salubres pour les paysans . Cette large accession des gens de robe Ă  la dĂ©putation rurale s'explique encore par une autre considĂ©ration. Si l'on excepte les six villes nominativement dĂ©signĂ©es dans F Etat annexĂ© au RĂšglement du 24 janvier 1789 » f4, toutes les autres villes des deux grands bailliages de Caen et de Coutances n'avaient droit qu'Ă  quatre dĂ©putĂ©s. Il y avait mĂȘme lĂ  une inĂ©galitĂ© assez cho- quante. Tandis qu'en vertu de l'article 31 du RĂšglement, des bourgs sans organisation municipale eurent droit Ă  une reprĂ©- sentation plus nombreuse par exemple Bricquebec Ă  10 dĂ©putĂ©s, Saint-Sauveur-Lendelin Ă  8, Vassy Ă  7, PĂ©riers, Brix, Saint- Vaast Ă  6, etc . . . , des villes chefs-lieux d'Ă©lection, comme Avranches, Carentan, Saint-LĂŽ, Vire furent rĂ©duites Ă  Ă©lire quatre dĂ©putĂ©s. C'Ă©tait un trop maigre enjeu pour l'ambition 1 Voir ci-dessus, chap. V, p. 2 Le Garpentier Ă  Vire et Amette Ă  FerriĂšres, sont deux Ă©tudiants en droit; Tail- lebrocq Ă  Baron, Mattingley Ă  Gavrus, Dumanoir Ă  MonlsurvenL Duchesne au DĂ©sert, TĂ©trel Ă  La TrinitĂ©, ThĂ©auit des Orgeries Ă  Saint-Aubin-de-Terregate, sont LicenciĂ©s Ăšs-lois. 3 et Debled, procureurs au bailliage de Caen, sont '-lus Ă  Canteloup et Ă  Ainayr-sur-Orne — Huissiers dĂ©putĂ©s ruraux Mette, Ă  Courson ; Lemarchant, Ă  Lesnault ; FillĂątre, Ă  BrĂ©eey ; et LefrĂ hc-BouillonniĂšre, Ă  Hambye. 1' Etal par ordre alphabĂ©tique, contenant les noms des villes des pays d'Ă©lection qui doivent envoyer plus de quatre dĂ©putĂ©s, publiĂ© par A. Bivtle, ouv. rilĂ©, I. p. 101. SUCCÈS ÉLECTORAUX QU'ILS Y OBTIENNENT 203 des nombreux officiers de justice et hommes de loi qui habi- taient ces villes. Perdus dans la foule des Ă©lecteurs urbains, ils Ă©taient, au contraire, des personnages de premier plan dans les assemblĂ©es rurales. Ils s'y firent Ă©lire et vinrent tenir leur place, comme dĂ©putĂ©s des campagnes, aux assemblĂ©es bailliagĂšres ]>. On en trouve une preuve Ă©clatante dans les opĂ©rations Ă©lectorales du bailliage de Vire. Au procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©limi- naire du bailliage tenue Ă  Vire le 5 mars 1789, figurent comme dĂ©putĂ©s ruraux une vingtaine de citoyens dĂ©signĂ©s en qualitĂ© d'Ă©lecteurs sur le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e urbaine du 26 fĂ©- vrier 2!. Entre ces deux dates, la paroisse de Coulonces avait Ă©lu deux conseillers au bailliage, Brenet de Brais et Mauduit de la GroudiĂšre. Saint-Germain de Tallevende, placĂ© aux portes de la ville, avait dĂ©putĂ© un autre conseiller au bailliage, Faucon de Saint-Germain et un procureur honoraire Ă  1'Ă©iection, Surbled de la MahĂšre. De Sainte-Marie-Laumont vinrent le conseiller Vivien et l'avocat Cotelle ; du Theil, le doyen des conseillers, du bailliage Saillofest de la Tigerie, qui en Ă©tait lieutenant parti- culier. Cahours, maĂźtre des eaux et forĂȘts Ă  Vire, fut dĂ©putĂ© de Pontfarcy. Des avocats, des notaires, des huissiers virois vinrent reprĂ©senter Beaumesnil, Courson, Campagnolles, Saint-Pierre- Tarentaine et d'autres paroisses du Bocage. Une telle consta- tation est importante. Elle permet de suivre l'action continue exercĂ©e par la bourgeoisie de robe dans la sĂ©rie des assemblĂ©es Ă©lectorales du Tiers Ă©tat. Elle sert Ă  Ă©clairer d'un jour nouveau l'Ă©tude critique de la rĂ©daction des cahiers. 1 Le fait de ces Ă©lections rurales a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ral en Basse-Normandie. Cf. une lettre de Montitier, subdĂ©lĂ©guĂ© d'Avranclies Ă  l'intendant, 27 fĂ©vrier 1789 Les offi- ciers du bailliage de Coutances ne se sont pas trouvĂ©s aux assemblĂ©es des villes tenues par les officiers municipaux ; on dit qu'ils se proposent d'aller dans les paroisses oĂč, sont situĂ©s leurs biens et les maisons de campagne qu'ils habitent pen- dant les vacances, pour y concourir Ă  la nomination des dĂ©putĂ©s ». Arch. dĂ©p., Cal- vados, C 6353. — Dans d'autres bailliages, l'Ă©lection des juges royaux et hommes de loi par les paroisses rurales avait prĂ©cĂ©dĂ© la tenue des assemblĂ©es urbaines. A Caen, par exemple, les dĂ©putĂ©s urbains furent Ă©lus le 4 mars Costy, un des trente dĂ©putĂ©s de Caen, avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©putĂ© par la paroisse de Maisoncelles-sur-Ajon. Daigremont, lieutenant particulier, Ă©tait, dĂ©s le 1er mars, dĂ©putĂ© de Fontenai-le-Pes- nel ; Roussin, conseiller au bailliage, dĂ©putĂ© de Vieux, etc. L'abbĂ© Soulavie fait allusion, dans son journal manuscrit, Ă  ces Ă©lections des hommes de loi dans les paroisses rurales du bailliage de Caen. Le 1er mars, Ă©crit-il, les paroisses de cam- pagne nomment leurs dĂ©putĂ©s, et plusieurs privilĂ©giĂ©s, qui avaient Ă©tĂ© Ă©loignĂ©s de l'assemblĂ©e de la ville, accoururent Ă  leurs propriĂ©tĂ©s des campagnes oĂč ils se firent Ă©lire. »> Arch. nat., Ba 27, 1. 45. 2 Cf. F. Mourlot, La conuoeation des Etats gĂ©nĂ©raux de 17H9 dans le Bailliage de Vire. La RĂ©volution française, t. XXXI, 1896, p. 380-346 et 414-420. 204 LES ÉLUS DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L'AGRICULTURE En dehors des juges et des hommes de loi, les dĂ©putĂ©s ruraux se recrutĂšrent, en assez petite quantitĂ©, parmi les gens exerçant des professions libĂ©rales professeurs d'UniversitĂ© l\ mĂ©decins '2> chirurgiens 3, arpenteurs-gĂ©omĂštres *. L'industrie et le com- merce, sans ĂȘtre systĂ©matiquement Ă©liminĂ©s de la dĂ©putation rurale, n'ont fourni qu'un nombre insignifiant d'Ă©lus. Dans une rĂ©gion oĂč le littoral est si dĂ©veloppĂ©, oĂč la population presque entiĂšre vit de la mer, on s'attendrait Ă  voir reprĂ©senter les indus- tries maritimes, Ă  trouver des noms d'armateurs, de construc- teurs de navires, de capitaines et de matelots. Seuls quelques officiers gardes-cĂŽtes, quelques officiers d'amirautĂ© rappellent le voisinage marin 5. Un bourg industriel, comme Villedieu, ne compte qu'un seul marchand sur huit dĂ©putĂ©s. Les industries locales, dans certaines rĂ©gions, fournissent çà et lĂ  quelques reprĂ©sentants l'Avranchin dĂ©lĂšgue des sauniers 6, le Bocage, des papetiers et des tanneurs 7. La grande majoritĂ© des Ă©lus appartient Ă  l'Ă©lĂ©ment rural laboureurs » dans les pays de culture, herbageurs » dans les pays d'Ă©levage fS . La plupart d'entre eux Ă©taient syndics muni- 1 Lecoq de Bu-ville, professeur Ă  la FacultĂ© de droit de Caen, Ă©lu Ă  BiĂ©ville ' Moysant, bibliothĂ©caire de l'UniversitĂ© de Caen, Ă  Verson. 2 MĂ©decins Briard, Ă  Cheux ; Cauvet, Ă  Mondeville ; Havard, Ă  Villedieu ; Couil- lard, Ă  BrĂ©ville ; BĂ©cherel el Laroche, Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t ; Poirier, Ă  BrĂ©cey ; Roussel, aux Loges ; Roullier et Durand, Ă  Saint-Cornier-des-Landes ; Denis, Ă  Saint-Sauveur-le-Vicomte ; Sarouve, Ă  PĂ©riers ; Questin, Ă  Barfleur ; Lehurey, Ă  Saint-James. 3 Chirurgiens Osmond, Ă  Argences ; MĂ»rie, Ă  BĂ©ny Vigeon, Ă  SeptfrĂšres ; Hastey, Ă  Bricqueville-sur-Mer ; De la Cour, Ă  Coudeville ; Hamelin, Ă  Roncey ; Rabasse, Ă  Saint-Martin-le-Vieux ; Surget, Ă  Saint- Romphaire ; Anfray, Ă  Sourde- val ; Boutry, Ă  Barenton ; Haye-LadiviĂšre, Ă  Saint-Georges-de-RouellĂ© ; Lemarchand, Ă  Mesnil-ThĂ©baut ; Lair, ;'i Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t ; Roussel, Ă  BrĂ©cey. 4 GĂ©omĂštres Dupoul de la MorliĂšre, au Petit-Truttemer ; Boursin, Ă  Tirpied. 5 A Anneville-en-CĂšres, Barfleur, Dinneville, Port-Bail, Tourville, Le Vretot, Valcanville. — Sur la reprĂ©sentation des diverses professions aux assemblĂ©es Ă©lectorales du Cotenlin, voir un mĂ©moire de M. Bridrey publiĂ© dans les Comptes-rendus de l'As- sociation française pour l'avancement des Sciences. Cherbourg, 1905, p. 1079 et suiv. 6 Coupard et BouffarĂ©, sauniers, Ă  Courtils ; Lebiguet et LampĂ©riĂšre. Ă  Vains ; Bienvenu, Ă  Genest ; Lechevalier, Ă  Saint-Jean-le-Thomas. 7 Papetiers Nougeot et ChapliĂšre, Ă  Brouains ; GastĂ©, Ă  ChĂ©rencey ; Homo les VallĂ©es, Ă  Vengeons. — Tanneurs Queslier, Ă  ChĂšvreville ; Poulain, au Neufbourg. — Ajoutons, parmi les autres genres de commerce un teinturier Ă  Ver; un boulan- ger Ă  Monlhuchon ; des nĂ©gociants Ă  Ducey et au Fresne-Poret ; des marchands Ă  Saint-James et Saint-Nicolas-des-Bois, Ă  Fontenay et Ă  Parigny. 8 Les professions Ă©trangĂšres Ă  l'agriculture Ă©tant mentionnĂ©es aux procĂšs-ver- vaux des assemblĂ©es, il est permis de croire, lorsque ces derniers sont muets, que les Ă©lus non qualifiĂ©s sont des paysans, propriĂ©taires ou fermiers, adonnĂ©s Ă  la vie rurale assez souvent, d'ailleurs, apparaĂźt la mention de laboureur. ÉLIMINATION DU PROLÉTARIAT RURAL 205 cipaux et prĂ©sidaient l'assemblĂ©e Ă©lectorale de leurs paroissiens 0 Qn'ils fussent propriĂ©taires, ou fermiers, ou tenanciers Ă  un titre quelconque, ils Ă©taient probablement tous rangĂ©s dans la catĂ©- gorie des possĂ©dant-fonds. Il semble que les prolĂ©taires ruraux, manƓuvres, journaliers, travailleurs mercenaires, les futurs citoyens passifs de la Constituante, aient Ă©tĂ© partout Ă©cartĂ©s. Je n'en trouve mentionnĂ©s que deux, dans la paroisse de Gri- mesnil bailliage de Coutances et Ă  Cagny bailliage de Caen. Dans les six villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen auxquelles le RĂšgle- ment royal accordait une reprĂ©sentation exceptionnelle 2, c'est- Ă -dire Ă  Caen, Bayeux, Cherbourg, Coutances, Granville et Valognes, les opĂ©rations Ă©lectorales furent un peu plus compli- quĂ©es. Les assemblĂ©es urbaines du Tiers Ă©tat y furent formĂ©es par les dĂ©lĂ©guĂ©s des communautĂ©s d'arts et mĂ©tiers, les reprĂ©sen- tants des divers corps et ceux des citoyens non incorporĂ©s. Chacune des communautĂ©s d'arts et mĂ©tiers se rĂ©unit au siĂšge de la corporation pour nommer ses dĂ©putĂ©s et leur donner des instructions. Ces assemblĂ©es prĂ©liminaires n'ont laissĂ© aucune trace Ă  Coutances et Ă  Valognes ;J. Le procĂšs-verbal de l'assem- blĂ©e du Tiers Ă©tat de Granville, tenue le 27 fĂ©vrier 1789, men- tionne la prĂ©sence des dĂ©putĂ©s des corporations 4. Les archives 1 Voir ci-dessus, chap. V. p. 104. 2 Les autres villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen comprises dans les deux ressorts judiciaires de Caen et de Coutances, n'eurent droit qu'Ă  quatre dĂ©putĂ©s en vertu de l'article 31 du RĂšglement du 21 janvier 1789. On n'a conservĂ© les procĂšs-verbaux d'assemblĂ©e Ă©lectorale que pour trois d'entre elles Carentan, Saint-LĂŽ et Vire. A Carentan, l'assemblĂ©e des Ă©lecteurs, forte de 106 membres, rĂ©unie le 1er mars dans une salle de l'hĂŽpital, Ă©lut pour dĂ©putĂ©s Desplanques-Dumesnil, maire de la ville ; Hervieu de Pontlouis, lieutenant particulier du bailliage, et deux avocats, Lereculley de la Huberderie et Caillemer. Bridrey. Cahiers de dolĂ©ances, t. I. p. 712. — A Saint- LĂŽ, deux assemblĂ©es successives celle du 27 fĂ©vrier, oĂč l'on Ă©lut six commissaires pour la rĂ©daction du cahier, et celle du 6 mars, oĂč l'on Ă©lut quatre dĂ©putĂ©s, tous avocats Vieillard fds. de Boismartin, Lemenuel de la JuganniĂšre, et Bernard. Arch. nat., B1" 54. — A Vire, le 26 fĂ©vrier, 171 assistante rĂ©unis dans la chapelle de Saint-Thomas, Ă©lurent Flaust, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage ; Mauduit, maire de la ville ; Monlien de Perthou, prĂ©sident de l'Ă©lection, et Surirey, premier juge-con- sul et Ă©chevin. F. Mourlot, La Convocation dans le bailliage de Vire, article citĂ©, p. 309. 3 Le procĂšs-verbal d'assemblĂ©e du Tiers Ă©tat de Valognes du 5 mars 1789 men- tionne en bloc les cinquante et un comparants reprĂ©sentants des diffĂ©rentes cor- porations, corps et communautĂ©s de cette ville, des bourgeois et habitants ». Nulle indication plus prĂ©cise. Arch. greffe du Tribunal civil de Coutances. Voir Bridrey, , ouv. citĂ©, t. II, p. 7. 4 Arch. coram. Granville, Registre des dĂ©libĂ©rations, sĂ©ance du 27 fĂ©vrier 1789. Bridrey, oau. citĂ©, t. I, p. 111-114 NĂ©gociants et armateurs, capitaines de na- vires, chirurgiens, procureurs, apothicaires, marchands, huissiers, perruquiers, 206 ASSEMBLÉES DES CORPS ET CORPORATIONS DANS LES VILLES municipales de Cherbourg conservent, avec la liste complĂšte des membres des diverses corporations de la ville, celle des dĂ©putĂ©s que ces corporations envoyĂšrent le 4 mars 1789 Ă  l'assemblĂ©e urbaine du Tiers Ă©tat ]. Ces documents ne nous renseigneraient pas de façon suffisante sur les premiĂšres opĂ©rations Ă©lectorales des villes des bailliages de Caen et de Coutances ; deux d'entre elles heureusement, et non des moins importantes, Caen et Bayeux, offrent des informations plus prĂ©cises. Leurs archives munici- pales ont conservĂ© les procĂšs-verbaux de la plupart des rĂ©unions corporatives prĂ©paratoires qui ont Ă©tĂ© tenues du 21 au 28 fĂ©vrier 1789 celles de Caen contiennent 31 procĂšs-verbaux et 29 cahiers de corporations '2 ; celles de Bayeux, 32 procĂšs-verbaux, 11 ca- cordonniers, cabaretiers, menuisiers, charpentiers, marins, boulangers, tonneliers tailleurs et tisserands ». 1 Arch. corn m., Cherbourg, AA G4. Voici, dans l'ordre du procĂšs-verbal de l'as- semblĂ©e du 4 mars 1789, 1 Ă©numĂ©ration des groupements corporatifs adonnĂ©s au com- merce ou Ă  l'industrie Porteurs de commission de la marine ; entrepreneurs de travaux du roi ; nĂ©gociants, fabricants de draps et marchands merciers, de fer et de vin ; tanneurs, teinturiers, selliers, bourreliers ; capitaines de long cours ; maĂźtres au cabotage ; constructeurs de navires; maĂźtres charpentiers, voiliers et cordiers marchands Ă©piciers graissiers ; maĂźtres perruquiers; maĂźtres tailleurs; aubergistes; tonneliers; cafetiers; traiteurs; pilotes lamaneurs ; bouchers; boulangers; cabare- tiers chapeliers ; menuisiers ; forgerons, armuriers, ferblantiers ; cordonniers ; maçons ; meuniers. > Voir BrĂźdrey, oui', citĂ©, t. 11, p. 43-4G. 2 Arch. connu., Caen, AA 47. ProcĂšs-verbaux d'assemblĂ©es Ă©lectorales de 31 com- munautĂ©s d'arts et mĂ©tiers, rĂ©unies du 21 au 25 fĂ©vrier 1789 au bureau de la c. Par suite d'un tel empressement, les assemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages furent partout au complet. Si dans les ressorts judi- ciaires de petite Ă©tendue, le nombre des dĂ©putĂ©s prĂ©sents ne forme 1 Un certain nombre de paroisses se trouvent dans ce cas particulier Isigny, Anctoville, Banville, Fresnay-sur-Mer, LouviĂšres, Saint-Loup-Hors bailliage de Bayeux; Anctoville bailliage de Coutances; Gouberville. Neuville-au-Plain, Vras- ville bailliage de Saint-Sauveur-le-Vicomte. — RĂ©ville, au bailliage de Valognes, envoya deux dĂ©putĂ©s sur quaire. 2 Sur les dĂ©fauts de paroisses dans les deux ressorts de Caen et Coutances, voir Onou, La Comparution des paroisses en 1789, dans La RĂ©volution française, t. XXXII, 1897, p. 339. Sa liste prĂ©sente quelques erreurs. Cf. Bridrey, ouv. citĂ©, t. I, p. 9, 10. 214 TRANQUILLITÉ DES ASSEMBLÉES pas un total trĂšs Ă©levĂ©, comme Ă  CĂ©rences 26 dĂ©putĂ©s, Ă  Tinchebrai 79, ou Ă  Saint-LĂŽ 80, l'effectif fut plus considĂ©rable Ă  Saint- Sauveur-Lendelin, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Carentan, Torigni, oĂč il dĂ©passa la centaine ]\ L'assemblĂ©e de Mortain atteignit presque deux cents membres 191 ; celle d'Avranches rĂ©unit 217 dĂ©putĂ©s et celle de Vire 259. Dans les trois bailliages de Valognes, Bayeux et Caen, qui comprenaient un grand nombre de paroisses rurales, les procĂšs-verbaux mentionnent la prĂ©sence de 324, 311 et 488 dĂ©putĂ©s. MalgrĂ© leur importance numĂ©rique, ces rĂ©unions furent des plus pacifiques, au tĂ©moignage des con- temporains. Les assemblĂ©es se sont passĂ©es dans le plus grand ordre et la plus grande harmonie, Ă©crit Robillard subdĂ©lĂ©guĂ© et lieutenant gĂ©nĂ©ral Ă  Saint-LĂŽ, tout esprit de parti a Ă©tĂ© Ă©loigné»^2. Desmarets de Montchaton, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Coutances, en Ă©crit autant au garde des sceaux sur les opĂ©rations Ă©lectorales de son bailliage J'ai joui de la satisfaction de voir rĂ©gner dans cette assemblĂ©e la concorde et l'esprit de patrio- tisme si dĂ©sirables dans la circonstance. Chacun s'est empressĂ© de donner des preuves de son zĂšle » 3. A Avranches, l'harmonie, la concorde et la libertĂ© des suffrages ont passablement rĂ©gnĂ© dans les diffĂ©rentes assemblĂ©es » [\ L'assemblĂ©e du Tiers Ă©tat de Valognes s'est passĂ©e assez tranquillement, car on ne peut appeler troubles quelques clameurs indispensables Ă  la rĂ©union d'une multitude un peu tumultueuse » 5. Cette tranquillitĂ© est due en grande partie au procĂ©dĂ© de tra- vail qu'adoptĂšrent la plupart de ces assemblĂ©es. Comme il fallait un certain temps pour fondre les cahiers particuliers des villes et des campagnes en un cahier unique, elles confiĂšrent cette tĂąche, dĂšs leur sĂ©ance d'ouverture, Ă  un certain nombre de com- missaires ^6. Le mode d'Ă©lection des rĂ©dacteurs varia selon les 1 A Carentan, 111 membres; Ă  Saint-Sauveur-Lendelin, 118; Ă  Saint-Sauveur-le- Vicomte, 131 ; Ă  Torigni, 136. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6356. Lettre du subdĂ©lĂ©guĂ© Robillard Ă  l'intendant. 3 Arch. nat., Ba 35, liasse 70. Lettre du lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Cou- tances au garde des sceaux, 16 mars 1789. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6318. Lettre du subdĂ©lĂ©guĂ© de Montitier Ă  l'intendant 7 mars 1789. 5 Ibid., C 6358. Lettre du subdĂ©lĂ©guĂ© Sivurd de Beaulieu Ă  l'intendant, 16 mars 1789. 6 Dans deux assemblĂ©es prĂ©liminaires de bailliage le cahier fut rĂ©digĂ© en com- mun Ă  CĂ©rences, oĂč l'assemblĂ©e, qui comptait 26 membres, Ă©lut 7 dĂ©putĂ©s le 2 mars 1789 Bridrev, ouv. cilr, t. II, p. 787, et Ă  Vire, oĂč les dĂ©putĂ©s demandĂšrent Ă  vaquer tous » Ă  la rĂ©daction du cahier. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Vue. Arch. dĂ©p., Calvados, non inventoriĂ©. ÉLECTION DES COMMISSAIRES REDACTEURS 215 bailliages. A Coutances, l'assemblĂ©e divisa les paroisses com- parantes en cinq districts et chacun d'eux nomma deux commis- saires M. Celle de Bayeux les Ă©lut en faisant l'appel des sergen- teries. À Caen, l'on discuta pour savoir si on les nommerait par arrondissement ou successivement ». Les paroisses de campagne dĂ©siraient l'Ă©lection par arrondissement ; mais une ordonnance du bailliage dĂ©clara cette forme contraire au rĂšglement et aprĂšs avoir choisi les six commissaires de Caen, l'assemblĂ©e se mit Ă  procĂ©der isolĂ©ment Ă  la nomination des dix-huit commissaires ruraux, Ă  haute voix et par ordre alphabĂ©tique des villages. Cette opĂ©ration menaçait de traĂźner en longueur et malgrĂ© des protes- tations, on se vit obligĂ© d'Ă©lire en bloc les huit derniers commis- saires 2\ Ces commissions comprirent en gĂ©nĂ©ral un nombre assez res- treint de membres vingt-huit Ă  Bayeux, vingt-quatre Ă  Caen, vingt Ă  Saint-LĂŽ, quinze Ă  Torigni, douze Ă  Carentan, Mortain, Valognes, onze Ă  Coutances et Ă  Avranches, dix Ă  Saint-Sauveur- le-Vicomte, sept Ă  PĂ©riers, six Ă  Tinchebrai W. Pendant que s'accomplissait sans bruit leur travail, les assemblĂ©es s'Ă©taient sĂ©parĂ©es. Quelques-unes d'entre elles se rĂ©unirent Ă  nouveau pour entendre la lecture du cahier bailliager, lui donner leur appro- bation et Ă©lire le quart de leurs membres comme dĂ©putĂ©s au bailliage principal ; cette seconde rĂ©union Ă©tait forcĂ©ment incom- plĂšte, plus d'un dĂ©lĂ©guĂ© rural n'y revint pas, ou ne fit qu'y apparaĂźtre. A Caen, Ă©crit Soulavie, le lieutenant gĂ©nĂ©ral proposa Ă  l'assemblĂ©e d'Ă©lire en bloc les 122 dĂ©putĂ©s du bailliage. Le parti de la robe et de la municipalitĂ© soutint cet avis et les dĂ©pu- te tĂ©s de la campagne y consentirent, dĂ©posant entre les mains du lieutenant gĂ©nĂ©ral et du procureur du roi une liste de 122 dĂ©putĂ©s et se retirĂšrent » 4. Dans maint bailliage les assemblĂ©es n'exercĂšrent mĂȘme pas ce contrĂŽle de forme sur la rĂ©daction du cahier. Pour Ă©viter aux Cl Arcli. nat., B 35, liasse 7n, et Àrch. du greffe du Tribunal civil de Cou lancĂ©s. Dans ce dĂ©pĂŽt est conservĂ© le procĂšs-verbal d'Ă©lection des deux commissaires d'un de ces cinq districts, celui de Villedieu. Les autres Ă©taient Coutances, Granville, Gavray, Tessy. 2 Arch. nat., Ba 27, liasse 15. Bulletins de l'abbĂ© Soulavie. 3 ProcĂšs-verbaux des assemblĂ©es prĂ©liminaires du Tiers Ă©tat de ces divers bail- liages; tous ceux du bailliage de Cotentin, au greffe de Coutances, sauf celui du ressort propre de Coutances Arch. nat., Ba 35, 1. 70 ; ceux de Bayeux et Torigni, au greffe de la Cour d'appel de Caen, et celui de Caen aux Arch. nat., BH 27, I. 4~>. 4 Arch. nat., Ba 27, liasse 45. 216 ÉLECTION DES DEPUTES DU QUART RÉDUIT trois quarts des dĂ©putĂ©s ruraux les frais onĂ©reux d'un retour Ă  la ville 0>, elles procĂ©dĂšrent Ă  la fois Ă  la nomination des rĂ©dacteurs et des dĂ©putĂ©s au bailliage principal et s'en remirent Ă  ces der- niers du soin de tout rĂ©gler. Celle d'Avranches, composĂ©e de 217 dĂ©libĂ©rants, donna le 5 mars 1789 Ă  ses 54 dĂ©putĂ©s plein pouvoir d'arrĂȘter et signer le cahier gĂ©nĂ©ral des plaintes, deman- des et dolĂ©ances tel et en l'Ă©tat qu'il aurait Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par les dits sieurs commissaires et qu'il leur serait reprĂ©sentĂ© le vendredi 13 de ce mois » ; elle se sĂ©para ensuite dĂ©finitivement 2. Les 301 dĂ©putĂ©s rangĂ©s dans les cinq districts Ă©lectoraux du bailliage de Coutances, en mĂȘme temps qu'ils choisissaient les commissaires rĂ©dacteurs du cahier unique, dĂ©signĂšrent le quart d'entre eux afin de l'examiner et d'y faire pour le bien commun telles obser- vations qu'ils aviseraient ». Ils dĂ©clarĂšrent s'en rapporter en tout Ă  la prudence et Ă  la dĂ©cision de ceux-ci » 3. A Saint-LĂŽ, les 20 commissaires rĂ©dacteurs Ă©lus dĂšs le premier jour se trou- vĂšrent former juste le quart de l'assemblĂ©e 4. L'assemblĂ©e du bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin, rĂ©unie Ă  PĂ©riers le 9 mars, forte de 128 dĂ©putĂ©s, se rĂ©duisit au quart le lendemain et donna Ă  ses 31 dĂ©lĂ©guĂ©s mission d'approuver le travail que les sept com- missaires devaient leur prĂ©senter le 13 mars 5. Cette hĂąte des paysans Ă  retourner Ă  leurs champs favorisa le succĂšs Ă©lectoral des magistrats et des hommes de loi. Plus d'un d'entre ceux-ci, aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©liminĂ© par les suffrages urbains, rentrait le front haut Ă  l'assemblĂ©e bailliagĂšre, comme Ă©lu d'une paroisse rurale. Ils n'Ă©taient, Ă  vrai dire, qu'une minoritĂ© plus ou moins importante selon les ressorts Ă  Coutances, oĂč ils Ă©taient 54 en face de 216 laboureurs, ils formaient Ă  peine le sixiĂšme de la reprĂ©sentation du bailliage ; Ă  Mortain, ils Ă©taient moins de 30 sur 191 dĂ©putĂ©s ; Ă  Tinchebrai, moins de 10 sur 97 prĂ©sents. Dans les autres assemblĂ©es prĂ©liminaires du Cotentin et dans celles du ressort de Caen, ils Ă©taient aussi, sans qu'on puisse en prĂ©ciser la proportion, en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique par rapport aux dĂ©lĂ©guĂ©s paysans, dĂ©signĂ©s sous le terme de laboureurs ou de propriĂ©taires ; ils partageaient cette infĂ©rioritĂ© avec les reprĂ©sentants urbains 1 Beaucoup d'entre eux Ă©taient pressĂ©s de rentrer dans leurs fermes pour faire les mars ». Voir Bridrey, oiw. citĂ©, t. 1, p. 14. 2 Arch. greffe du Tribunal eivil de Coutances. ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©- liminaire du Tiers Ă©tat du bailliage d'Avranches, 5 mars 1789. 3 Ibid., Etat des dĂ©putĂ©s du district de Villedieu, 3 mars 1789. 4 Ibid., ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tal du bailliage de Saint-LĂŽ, 10 mars 1789. 5 Arch. nat., Bm 54. EFFACEMENT DES DEPUTES RURAUX 217 de l'industrie et du commerce, assez clairsemĂ©s dans la masse des Ă©lecteurs. Et cependant, par un acte de vĂ©ritable abdication, les laboureurs, qui avaient la prĂ©pondĂ©rance numĂ©rique dans les assemblĂ©es et qui pouvaient la conserver dans les commis- sions et les dĂ©putations, s'effacĂšrent presque partout devant une minoritĂ© plus Ă©clairĂ©e et plus audacieuse. La nĂ©cessitĂ© d'un sĂ©jour plus ou moins prolongĂ© Ă  la ville pour la rĂ©daction et la ratification des articles du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire donna l'avantage aux habitants des villes, Ă  ceux qui y avaient leur rĂ©si- dence et leurs occupations. Par une habile tactique, issue des cir- constances, l'Ă©lĂ©ment urbain, dans la plupart des assemblĂ©es, prit le pas sur l'Ă©lĂ©ment rural; dans ces rĂ©unions, tenues par autoritĂ© de justice, les gens de robe parvinrent Ă  Ă©liminer la masse des paysans, Ă  substituer Ă  la force incohĂ©rente du nombre l'influence victorieuse de leur fortune, de leur situation sociale et de leurs lumiĂšres. On vit cette influence se manifester Ă  deux reprises, d'abord dans le choix des commissaires rĂ©dacteurs du cahier, puis dans l'Ă©lection des dĂ©putĂ©s du quart rĂ©duit » ' . A Coutances, malgrĂ© la division en districts qui eĂ»t dĂ» ĂȘtre favorable au recrutement rural, on compte, sur 11 commissaires, un conseiller et un procureur en Ă©lection, cinq avocats, deux mĂ©decins, un nĂ©gociant et un seul laboureur. A Saint-LĂŽ, douze hommes de loi, un mĂ©decin, un nĂ©gociant l'emportent, dans une commission de 20 membres, sur trois laboureurs et trois sieurs propriĂ©taires ». A Tinchebrai, en plein Bocage, aucun des six rĂ©dacteurs n'est un paysan les Ă©lus sont le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage et le procureur du roi, trois avocats et un mĂ©decin. A Mortain, oĂč 31 paroisses sur 70 n'ont envoyĂ© que des labou- reurs comme dĂ©putĂ©s, et oĂč ceux-ci comptent 113 voix sur 191 prĂ©sences, les douze rĂ©dacteurs du cahier sont huit avocats, deux mĂ©decins, un conseiller au baillage, un nĂ©gociant. A Avran- ches, la commission de onze membres comprend huit hommes de loi et trois laboureurs. A Valognes, sur onze membres, la commission de rĂ©daction ne compte que cinq laboureurs ; les sept membres, qui forment la majoritĂ©, sont le lieutenant parti- culier du bailliage, le procureur du roi de l'amirautĂ© de Saint- Vast, le bailli de Bricquebec, le vicomte de Barfleur, un conseiller honoraire au Conseil supĂ©rieur de Corse et deux avocats. Sans avoir une majoritĂ© aussi Ă©crasante dans les autres bailliages, Ă  1 Voir, pour les bailliages du Cotentin, Bridrey, La ReprĂ©sentation des Profes- sions, etc. 218 PRÉPONDÉRANCE DE LA BOURGEOISIE URBAINE Caen, Bayeux, Torigni, Ă  Saint-Sauveur-le-Vicomte, les hommes de loi contrebalancĂšrent tout au moins dans les commissions l'influence des laboureurs. La mĂȘme Ă©limination des laboureurs s'accomplit dans l'Ă©lection des dĂ©putĂ©s du quart rĂ©duit ». Elle fut moins accusĂ©e toutefois. Le nombre de ces dĂ©putĂ©s Ă©tant beaucoup plus Ă©levĂ© que celui des rĂ©dacteurs, force fut aux assemblĂ©es d'adjoindre Ă  ceux-ci, pour complĂ©ter la dĂ©lĂ©gation, une escorte parfois assez considĂ©- rable de ruraux. Dans certains bailliages, comme Valognes, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Tinchebrai, les paysans l'emportĂšrent sur les hommes de loi W ; dans ceux de Carentan, de CĂ©rences, de Saint-Sauveur-Lendelin, d'Avranches, les deux catĂ©gories de dĂ©putĂ©s se firent Ă  peu prĂšs Ă©quilibre *. Il en fut de mĂȘme dans le bailliage de Vire, oĂč la balance se tint Ă©gale entre urbains et ruraux l8, tandis qu'elle pencha sensiblement en faveur de l'in- fluence urbaine dans le bailliage de Caen *. Dans trois bailliages, le triomphe de la bourgeoisie de robe fut significatif. A Mortain, sur 48 dĂ©putĂ©s, le quart seulement est composĂ© de laboureurs 12; le reste est formĂ© par des avocats 14, des mĂ©decins et chirur- giens 8, des notaires 2, un conseiller au bailliage, cinq bour- geois vivant noblement et quelques nĂ©gociants. A Coutances, les hommes de loi formaient le dixiĂšme de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire ; ils furent la moitiĂ© de la dĂ©putation sur 80 dĂ©putĂ©s, 29 seulement Ă©l nient laboureurs. Saint-LĂŽ surtout offrit le spectacle d'une annihilation presque totale des campagnes au profit de la ville ; les commissaires rĂ©dacteurs, au nombre de 20, composĂšrent la dĂ©putation du bailliage. Trois laboureurs y furent admis, ainsi qu'un nĂ©gociant. Les 16 autres dĂ©putĂ©s Ă©taient des juges, des avocats, des procureurs ou des mĂ©decins, c'est-Ă -dire des bourgeois. fl Le quarl rĂ©duit comprit, Ă  Valognes, 42 laboureurs contre 23 hommes de lui et 7 nĂ©gociants ; Ă  Saint-Sauveur-le-Vicomte, 24 laboureurs et 3 herbageurs contre H gens le robe Ă  Tinchebrai, sur 23 dĂ©putĂ©s, il n'y eut que 5 avocats ; le reste des Ă©lus lui formĂ© de propriĂ©taires, laboureurs ou gens non qualifiĂ©s. 2 Le quarl rĂ©duit compta, Ă  Carentan. sur 32 dĂ©putĂ©s, 10 ruraux contre 13 geas de loi; Ă  CĂ©rences, 1 laboureurs contre Ăź hommes de robe ; Ă  Saint-Sauveur-Lende- lin, 15 hommes de loi contre 11 laboureurs el ;{ nĂ©gociants ; Ă  lÀvranches, 23 gens de oi contre 20 laboureurs et 10 marchands. 3 Sur les 06 dĂ©putĂ©s que compta le quart rĂ©duit du bailliage de Vire, une tren- aine de gens de loi et quelques nĂ©gociants faisaient Ă©quilibre aux propriĂ©taires et laboureurs formant l'autre moitiĂ© de la dĂ©putation. 4 Sur les 122 dĂ©putĂ©s formant le quart rĂ©duit du bailliage de Caen, on compte, outre les dĂ©putĂ©s urbains, i hommes de robe parmi les 18 commissaires ruraux, dont plusieurs rĂ©sidaient Ă  Caen, et une quarantaine de gens de loi et nĂ©gociants de Caen parmi les 74 dĂ©putĂ©s dits de la campagne ; au total, environ 80 dĂ©putĂ©s urbains. VICTOIRE DES GENS DE ROBE 219 L'Ă©volution de la campagne Ă©lectorale du Tiers-Ă©tat, dans les deux bailliages principaux de Caen et de Coutances, avait Ă©tĂ© trĂšs favorable aux villes. La majoritĂ© rurale, si Ă©crasante au dĂ©but, allait se fondant peu Ă  peu dans les assemblĂ©es Ă©lectorales graduelles. Les gens des villes en avaient imposĂ© aux paysans, s'Ă©taient attribuĂ© la meilleure part dans les commissions et une place notable au sein des dĂ©lĂ©gations. Et c'est la robe, plus encore que le nĂ©goce ou l'industrie, qui avait profitĂ© de cette Ă©volution . Outre le procĂšs-verbal au l lien tique de l'assemblĂ©e du clergĂ© de Caen et la correspondance de Coigny, nous possĂ©dons sur cette rĂ©union d'autres renseignements fort intĂ©ressants les protes- tations successives adressĂ©es par l'Ă©vĂȘque de Bayeux et son chapitre au ministre de la province, Villedeuil 3 ; une lettre Ă©crite de Caen le 21 mars 1789 Ă  M. B. . . » et que j'attribuerais Ă  Revel de Bretteville, procureur du roi au bailliage W; le Journal de Soulavie. CurĂ© de Septvents au bailliage de Torigni depuis 1787, l'abbĂ© Soulavie, qui Ă©tait en mĂȘme temps vicaire gĂ©nĂ©ral de l'Ă©vĂȘque de ChĂąlons, s'associa avec passion au mouve- ment Ă©lectoral de 1789 et joua un rĂŽle des plus actifs dans l'as- semblĂ©e du clergĂ© de Caen, oĂč il chercha vainement Ă  se faire Ă©lire. Ses bulletins manuscrits, adressĂ©s au jour le jour Ă  Necker, contiennent une relation fort curieuse des Ă©vĂ©nements l5. En rapprochant ces documents divers, et en tenant compte des exagĂ©rations inspirĂ©es Ă  leurs auteurs par l'esprit de parti, on peut reconstituer assez exactement les scĂšnes vraiment drama- tiques auxquelles donna lieu l'Ă©lection des dĂ©putĂ©s du clergĂ©. Dans le diocĂšse de Bayeux, comme dans ceux de Coutances et d'Avranches, cet ordre Ă©tait divisĂ© en deux camps l'Ă©vĂȘque et les gros commendataires d'une part, les curĂ©s et les petits bĂ©nĂ©ficiers de l'autre. L'Ă©vĂȘque de Bayeux, du Cheylus, qui passait pour avoir plus de livres de revenu annuel, n'Ă©tait pas des plus populaires. Les curĂ©s lui en voulaient parce que quelques-uns d'entre eux avaient plaidĂ© contre lui pour avoir une augmentation de traitement qu'il leur refusait malgrĂ© 1 Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen, t. I, p. 4. 2 Lettres du duc de Coigny Ă  Necker et Villedeuil. Arcli. nat, Ba 27, 1. 45. Ct Arch. chĂąteau d'Harcourt, 1. 338. Lettre du mĂȘme au duc d'Harcourt. Le rĂ©dacteur du catalogue manuscrit de ces archives attribue Ă  tort ces Ici lies au marquis d'IIĂ©- ricy. 3 Arch. nat., Ba 27, 1. 45. Ibid., C 17, 1. 38. Arch. greffe de la Cour d'appel de Caen. Registre n° 4. 4 Copie d'une lettre Ă©crite de Caen le 21 mars 1789; pas de signature. Arch. nat., Ba27, 1. 45. 5 Journal des Ă©lections du bailliage de Caen ; 7 piĂšces. Ibid., publiĂ©es par A. Brette dans La RĂ©volution française, t. XXVII, p. 162-169. Cf. A. Mazon, Histoire de Soulavie,. naturaliste, diplomate, historien, t. II. p. 85-90. MALVEILLANCE RECIPROQUE DES DEUX PARTIS 227 ses revenus considĂ©rables ». On lui reprochait aussi d'avoir rĂ©cemment interdit les Capucins de Caen, trĂšs respectĂ©s dans la ville l. On l'accusait enfin d'avoir voulu enlever les pouvoirs Ă  tous les vicaires des paroisses pour empĂȘcher l'absence des curĂ©s et les Ă©carter des Ă©lections 2. Le bas clergĂ© Ă©tait en grande majoritĂ© hostile, non seulement Ă  l'Ă©vĂȘque, mais au chapitre de la cathĂ©drale de Bayeux. DĂšs la veille de l'assemblĂ©e les curĂ©s avaient tenu, en dehors de l'abbaye Saint-Etienne qui leur avait Ă©tĂ© assignĂ©e pour leur rĂ©union, des confĂ©rences particuliĂšres, convoquĂ©es par billets anonymes, Ă  l'Ă©glise voisine de Saint-Nicolas. Ces confĂ©rences clandestines et illĂ©gales », tenues malgrĂ© l'arrĂȘt du 25 fĂ©vrier 1789 et la dĂ©fense de l'Ă©vĂȘque, avaient excitĂ© chez celui-ci une vive indignation. Elles avaient eu pour but de prĂ©parer les opinions et les Ă©lec- tions » i>. On y avait tenu des propos sĂ©ditieux, on y avait arrĂȘtĂ© les listes des commissaires et des dĂ©putĂ©s. On semblait tout y avoir rĂ©glĂ© d'avance. DĂ©jĂ  fort mĂ©content du RĂšglement du 24 janvier, qui dĂ©cimait son chapitre et donnait la prĂ©pondĂ©rance au clergĂ© du second ordre, l'Ă©vĂȘque du Cheylus Ă©tait arrivĂ© Ă  Caen avec des vues hostiles ». La manifestation de Saint-Nicolas accrut son dĂ©pit. D'accord avec son chapitre, il rĂ©solut de faire un Ă©clat, de procĂ©der par l'intimidation, et de rompre l'assemblĂ©e ». Il dĂ©buta par un discours incendiaire oĂč il fronda de la maniĂšre la plus indĂ©- cente le RĂšglement du Roi ». Le lieutenant de police trouva ce discours si affreux » qu'il en interdit l'impression 4. Avec des dispositions si malveillantes de part et d'autre, la lutte ne devait pas tarder Ă  s'engager 5. La premiĂšre journĂ©e 17 mars, assez paisible, fut consacrĂ©e Ă  l'Ă©lection du secrĂ©taire de l'assemblĂ©e, au scrutin individuel. Lefrançois, curĂ© de MutrĂ©cy, 1 Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen, p. 4. 2 Lettre de Le Tuai, curĂ© de Saint- Vigor-Ie- Grand, citĂ©e ci-dessus, ch. IX, p. 191, note 4. Arch. nat., Ba 27, I. 45. Bisson adresse Ă  du Cheylus le mĂȘme reproche Il lit tous ses efforts, Ă©crit-il, pour Ă©carter de l'assemblĂ©e quelques curĂ©s remuants dont il redoutait les principes austĂšres. » MĂ©moires, fol. 78. 3 Lettre de l'Ă©vĂȘque de Bayeux Ă  Villedeuil, 22 mars 1789. Arch. nat., Ba27, 1. 45. 4 Lettre Ă©crite Ă  M. B... auteur anonyme le 21 mars 1789. Ibid. J'ai retrouvĂ© ce discours prononcĂ© par l'Ă©vĂȘque de Bayeux Ă  l'ouverture de l'assemblĂ©e de l'ordre du clergĂ© le 17 mars 1789, aux Arch. comm. Caen, ancien carton 20. 5 Ce discours dĂ©placĂ©, Ă©crit Bisson, produisit tout son effet. Il acheva de soule- ver tous les esprits contre M. l'Ă©vĂȘque et contre le chapitre de sa cathĂ©drale et devint le signal du scandaleux combat qui eut lieu contre le prĂ©lat, ses grands vicaires et chanoines et le reste du clergĂ©. » MĂ©moires, fol. 78. 228 TUMULTE ET CONFUSION DE L'ASSEMBLÉE recueillit la plupart des suffrages. Le 18 mars, le tumulte com- mença, lorsque le chapitre de Bayeux demanda Ă  prĂ©senter ses observations. Il contestait la validitĂ© du RĂšglement du 24 jan- vier, proposait de dĂ©clarer l'assemblĂ©e inconstitutionnelle et demandait la nomination de commissaires pour dĂ©libĂ©rer sur cette proposition. Ses membres se retirĂšrent ensuite pour ne pas gĂȘner les dĂ©cisions de l'assemblĂ©e. AprĂšs leur dĂ©pari, la discussion s'Ă©leva et prit bientĂŽt un caractĂšre aigu. Pendant plus d'une demi-heure, au milieu d'un vacarme indescriptible, les partisans et les ennemis de l'Ă©vĂȘque et du chapitre furent aux prises. La trĂšs grande majoritĂ© refusa de mettre en dĂ©libĂ©ration le RĂšglement royal. Quand Soulavie, montĂ© sur une table au milieu de cette confusion, demanda le vote par mains levĂ©es sur ce point, cin- quante tĂȘtes pelĂ©es se dressĂšrent pour juger le rĂšglement, et mille mains se levĂšrent contre le jugement » i1. Les Ă©piscopaux furent impuissants Ă  se faire Ă©couter, et quand le chapitre rentra, on lui signifia le refus de ses propositions. Il dĂ©posa alors sur le bureau de l'assemblĂ©e une protestation passĂ©e devant notaire Ă  Bayeux le 13 mars, et se retira. L'Ă©vĂȘque sentit sa situation absolument compromise 2. Il perdit la tĂȘte et s'Ă©cria Ă  haute voix que le RĂšglement royal n'Ă©tait qu'un maussade chiffon et une mĂ©pri- sable besogne, un chiffon dĂ©testable auquel il n'obĂ©irait jamais »3. Faisant cause commune avec son chapitre, il se retira aussi en prĂ©textant le peu de tranquillitĂ© qui rĂ©gnait dans l'assemblĂ©e et l'indĂ©cence des clameurs qui troublaient les opĂ©rations et les suf- frages 4. Le chapitre de SĂ©es, l'abbĂ© de Troarn par son procureui, 1 Mazen, Histoire de Soulavie, t. I, p. 85 sqq. — AprĂšs une demi-heure, Ă©crit l'Ă©vĂȘque de Bayeux Ă  Yilledeuil. on fit rentrer les membres du chapitre pour leur annoncer le rejet de leur proposition. Quelqu'un Mesnilgrand reprĂ©senta qu'on n'avait pas Ă©tĂ© aux voix, qu'il ne pouvait y avoir dĂ©libĂ©ration. AussitĂŽt bruit affreux et le refus se trouva tumuĂŻtuairement consommĂ©. » Lettre de du Cheylus Ă  Ville- denil. 22 mars 1789. Arch. nat, Ba 27, 1. 45. 2 Il y eut, Ă©crit Bisson, une sorte d'Ă©mulation parmi les curĂ©s Ă  qui le moleste- rait davantage. » MĂ©moires, fol. 78. 3 Lettre Ă©crite Ă  M. B., 21 mars 1789. Arch. nat., Ba 27, 1. 45. 4 Lettre de l'Ă©vĂȘque de Bayeux Ă  Villedeuil, 22 mars 1789. Ibid. Du Cheylus y pro- teste auprĂšs du ministre contre l'inexactitude du procĂšs-verbal de sa retraite, tel qu'il a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage pie le tumulte de l'assem- blĂ©e avait forcĂ© d'intervenir. — Vous verrez par ce procĂšs-verbal, Ă©crit le procu- reur du roi au bailliage de Caen, que lors des discussions de l'Ă©vĂȘque et de son clergĂ© nous tĂ»mes appelĂ©s, M. Delisle et moi, pour y mettre la paix dans l'assem- blĂ©e , que le bon Ă©vĂȘque n'avait pas mĂȘme un secrĂ©taire pour rĂ©diger un procĂšs-ver- bal, que celui que l'on va recevoir fut rĂ©digĂ© sous notre dictĂ©e, et qu'actuellement Monseigneur bonde contre nous pour l'avoir fait. » Lettre du 21 mars 1789. Ibid. RIVALITÉ DE SOULAVIE ET DE MESNILGRAND 229 de Cairon, abbĂ© de Barbery, MĂ©ry de Berthenonville, doyen du SĂ©pulcre, et quelques autres adhĂ©rĂšrent Ă  la protestation du chapitre. Mesnilgrand, prieur de l'abbaye Saint-Etienne, un des membres les plus actifs de la Commission intermĂ©diaire provinciale, trĂšs ambitieux et dĂ©sireux de capter les suffrages en mĂ©nageant les deux partis, y adhĂ©ra aussi, mais en formulant des rĂ©serves ; il dĂ©clara respecter le RĂšglement royal » et se contenta d'une protestation platonique pour l'avenir. Une partie del'Univer- sitĂ© de Caen se rangea Ă  son avis. Ces diverses protestations restĂš- rent d'ailleurs sans effet l'immense majoritĂ© de l'assemblĂ©e se rallia Ă  la voix du prĂȘtre Jarry qui en faisait justice, et sans se prĂ©occu- per davantage du dĂ©part du chapitre et de l'Ă©vĂȘque, auquel, par courtoisie, elle avait envoyĂ© une dĂ©lĂ©gation pour le prier de revenir sur sa dĂ©termination, elle continua Ă  dĂ©libĂ©rer sous la prĂ©sidence de l'abbĂ© de Barbery tt. Sur la proposition de Sou- lavie, vingt-cinq commissaires cinq par bailliage furent Ă©lus pour la fusion des cahiers particuliers $. Soulavie fut l'un des commissaires du bailliage de Torigni et le rĂ©dacteur gĂ©nĂ©ral du cahier. Il avait dĂ©jĂ  exposĂ© son programme de rĂ©formes dans une brochure intitulĂ©e V Aristocratie enchainĂ©e 3. II y demandait la soumission des biens du clergĂ© Ă  l'impĂŽt, la fusion du clergĂ© et des autres ordres, le retour des dĂźmes au curĂ© aprĂšs la mort des commendataires. Il espĂ©rait faire accepter ce programme aux curĂ©s, en grande majoritĂ© dans la commission, oĂč il n'Ă©tait entrĂ© que cinq religieux. Mais le chef de cette minoritĂ©, le bĂ©nĂ©- dictin Mesnilgrand, jeune, vigoureux et beau parleur » fut assez habile pour effrayer les autres commissaires, et bientĂŽt Soulavie se trouva isolĂ©. ObligĂ© de modifier contre son grĂ© les 1 Un vieillard moribond s'est saisi du fauteuil et s'est nommĂ© prĂ©sident... » Journal des Ă©lections, etc., 22 mars 1789. Arch. nat, Ba 27, 1. 45. 2 Commissaires-rĂ©dacteurs Ă©lus Pour le bailliage de Bayeux Le Tuai, curĂ© de Saint- Vigor-le-Grand ; Liot, curĂ© de Catilly ; Scelles, curĂ© de Houtteville ; Delleville, curĂ© de CrĂ©piu, et le prieur de Saint-Vigor. Pour le bailliage de Caen LevĂȘque, curĂ© de Tracy ; les curĂ©s de Hamars, de Saint-Sauveur et de Saint-Nicolas de Caen et dom Mesnilgrand, prieur de Saint-Etienne de Caen. Pour le bailliage de Falaise Le Tellier, curĂ© de BonnƓil ; les curĂ©s de Saint-Germain de Falaise, de MĂ©zidon, de Sainte-Opporlune et de Pont, prĂšs Jores. Pour le bailliage de Torigni Soulaville ainsi Ă©crit le procĂšs-verbal original, curĂ© de Septvents ; les curĂ©s de Sallen, La Chapelle-IIeuzebrocq, Saint-Clair et le prieur de Guilberville. Pour le bailliage de Vire les prieurs de Carville et de Roullours ; les curĂ©s de Saint-Martin-de-Talle- vende, Saint-Germain-du-Crioult et Cerisy-Belle-Etoile. 3 La deuxiĂšme partie de cette brochure Ă©tait intitulĂ©e Les dolĂ©ances des curĂ©s de Normandie prĂ©sentĂ©es par le sieur Soulavie, curĂ© de Septuents, au bailliage de Caen 16 pages. 230 ÉLECTION DE TROIS CURÉS RURAUX articles du cahier gĂ©nĂ©ral, puis mortifiĂ© par l'accueil plutĂŽt froid que sa lecture avait trouvĂ© parmi ses auditeurs, Soulavie donna avec Ă©clat sa dĂ©mission de rĂ©dacteur. Il distribua une protesta- tion imprimĂ©e contre la dĂ©loyautĂ© des commissaires, demanda Ă  prouver par tĂ©moins que plusieurs de ceux-ci avaient essayĂ© de le corrompre par des prĂ©sents, accusa les Ă©piscopaux de faire boire les curĂ©s dans l'abbaye ». La faction des commendataires tenta de le perdre. Une sentence du bailliage lui interdit l'assis- tance aux assemblĂ©es ; Mesnilgrand lui en fit fermer l'accĂšs et le sĂ©questra mĂȘme pendant plusieurs heures dans une salle de son abbaye. A la priĂšre des curĂ©s, et aprĂšs rĂ©tractation publique de ses accusations, Soulavie rentra dans la chambre du clergĂ© et put assister aux derniĂšres sĂ©ances. Mais il n'y joua dĂ©sormais aucun rĂŽle et ne fut pas Ă©lu aux Etats gĂ©nĂ©raux, pas plus d'ail- leurs que son rival Mesnilgrand. Ce furent trois curĂ©s ruraux qui ralliĂšrent la majoritĂ© des suffrages *. Le secrĂ©taire de l'assemblĂ©e, Lefrançois, curĂ© de MutrĂ©cy, fut le premier des trois dĂ©putĂ©s. Le mĂȘme jour 26 mars fut Ă©lu le premier commissaire du bailliage de Caen, LevĂȘque, curĂ© de Tracy. Le Tellier, curĂ© de BonnƓil et premier commissaire du bailliage de Falaise, fut nommĂ© le 27 mars. La- rancune des curĂ©s contre l'Ă©vĂȘque, son chapitre et les moines avait persistĂ© jusqu'Ă  la fin des Ă©lections. C'Ă©tait la victoire du bas clergĂ© et sa revanche contre les humiliations et les vexations qu'il avait endurĂ©es. Ces Ă©lections avaient un caractĂšre dĂ©mocratique indĂ©niable le premier ordre, celui des gouvernants », Ă©tait battu par le second, celui des gouvernĂ©s ». Vainement l'Ă©vĂȘque et le chapitre protes- tĂšrent-ils contre les dĂ©cisions de l'assemblĂ©e Ă©lectorale et refu- 1 Les curĂ©s avaient leur siĂšge fait avant l'ouverture de l'assemblĂ©e Ă©lectorale, tĂ©moin les lettres de Soulavie, curĂ© de Septvents, et de Le Tuai, curĂ© de Saint- Vigor- le-Grand, Ă  Necker, 6 mars et 14 mars 1789 voir ci-dessus, chapitre IX, p. 191-192. Leur entente persista pendant la durĂ©e de l'assemblĂ©e. Bisson, dans ses MĂ©moires, raconte, sur leurs manƓuvres, des dĂ©tails assez intĂ©ressants Les curĂ©s, dit-il, ne voulurent que des curĂ©s pour les remplacer. 11 en fallait trois pour le bailliage de Caen, et ceux qui furent dĂ©signĂ©s et qui rĂ©unirent la majoritĂ© des suffrages furent le sieur Lefrançois, curĂ© de MutrĂ©cy, LĂ©vĂšque, curĂ© de Tracy-Bocage, et Letellier, curĂ© de BonnƓil. En prenant les trois lettres initiales de ces trois paroisses, ils en firent une espĂšce de mot d'ordre ou de guet assez singulier, au moyen duquel les curĂ©s s'assuraient mutuellement qu'ils Ă©taient dans la mĂȘme opinion sur le choix des dĂ©putĂ©s Ă  nommer. Le premier disait Ă  l'autre M'aimes-lu bien ? et l'autre devait rĂ©pondre Ma toute belle. Quand on s'Ă©tait parlĂ© ainsi de part et d'autre, on se ser- rait la main l'un Ă  l'autre en signe d'union de cƓur et de sentiment. » MĂ©moires, fol. 79 V. l'assemblĂ©e de la noblesse a coutances 231 sĂšrent-ils de reconnaĂźtre les dĂ©putĂ©s du clergĂ©. Leur attitude fut blĂąmĂ©e par tous, mĂȘme par le roi 1>. Les deux assemblĂ©es de la noblesse, celle de Coutances comme celle de Caen, furent plus paisibles. A Coutances, l'ordre de la noblesse se rĂ©unit le 20 mars dans l'Ă©glise des Capucins, sous la prĂ©sidence du doyen d'Ăąge, Plessard de Servigny 2. Le marquis de Caillebot la Salle, lieutenant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du roi, dirigea bientĂŽt les sĂ©ances, en l'absence du grand bailli d'Ă©pĂ©e, le marquis de Blangy, vieillard qui s'Ă©teignait alors dans un chĂąteau des environs de Caen 3. L'assemblĂ©e Ă©lut pour secrĂ©taire FrĂ©min de Beaumont, procureur syndic noble du dĂ©partement de Coutances. Elle procĂ©da le 21 mars Ă  l'Ă©lection de onze commissaires chargĂ©s de la rĂ©daction de son cahier. Chacun des dix bailliages secon- daires devait fournir un rĂ©dacteur, et le onziĂšme devait ĂȘtre Ă©lu par l'assemblĂ©e. Les suffrages tombĂšrent sur des hommes dĂ©jĂ  initiĂ©s Ă  l'administration et qui avaient tous jouĂ© un rĂŽle plus ou moins actif comme prĂ©sidents ou dĂ©putĂ©s des assemblĂ©es de dĂ©partement ou comme procureurs syndics *Ăź. C'est parmi eux qu'allait ĂȘtre choisie la plus grande partie de la dĂ©putation. AprĂšs trois jours de travail, ces commissaires, qui avaient eu Ă  leur disposition de nombreux mĂ©moires particuliers, soumirent Ă  la discussion de l'assemblĂ©e les articles de leur cahier. L'Ă©lection des quatre dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux prit quatre jours et fut des plus calmes. Pas la moindre querelle ne s'y Ă©leva. Mais la majoritĂ© fut difficile Ă  atteindre, les suffrages s'Ă©garant sur une vingtaine de candidats 5. Sur quatre dĂ©putĂ©s, deux seulement 1 Lettre de Delessart, du 1er avril 1789, sur la surprise indignĂ©e du roi Ă  cette occasion. Arcb. nat, Ba 27, 1. 45. L'Ă©vĂȘque de Bayeux, en juin 1789, refusa de recon- naĂźtre l'ordre du clergĂ© au sein des Etats gĂ©nĂ©raux et d'adhĂ©rer Ă  ses dĂ©libĂ©rations. Ibid. 2 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la noblesse du bailliage de Coutances. Arch. nat., C 18, 1. 62. Ibid., B"1 53. 3 Voir ci-dessus, chap. IX, p. 186, note 2. 4 Commissaires-rĂ©dacteurs de la noblesse pour le bailliage de Cotentin. Cou- tances Le Forestier de Mobecq ; CĂ©rences Le Forestier de MunevĂźlle ; Saint-LĂŽ d'Auxais de Montfarville ; Avranches Artur de la Villarmois ; Mortain de Vau- fleury de Saint-Cyr ; Carentan Le Maignan ; Valognes Beaudrap de Sotteville ; Saint-Sauveur- le- Vicomte d'Anneville du Vaast ; Saint-Sauveur-Lendelin Achard de Bonvouloir ; Tinchebrai de GassĂ©, du bailliage de Valognes Ă©lu par l'assemblĂ©e Ă  la pluralitĂ© des voix, vu l'abstention en bloc de la noblesse de celui de Tinche- brai ; le onziĂšme commissaire, Ă©lu aussi par toute l'assemblĂ©e, fut Michel de Cham- bert. 5 Lettre du comte de Vassy, 31 mars 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie E, famille Vassy. 232 LES DÉPUTÉS NOBLES DU COTENTIN furent Ă©lus au premier tour de scrutin ; il fallut deux tours pour l'Ă©lection du troisiĂšme, et trois tours pour celle du dernier. Le premier Ă©lu fut Achard de Bonvouloir, seigneur patron du DĂ©sert, prĂšs Saint-LĂŽ, ancien capitaine de cavalerie. C'Ă©tait un des plus fougueux aristocrates de l'assemblĂ©e, un des partisans les plus opiniĂątres de l'Ancien rĂ©gime, un des plus ardents dĂ©fenseurs des privilĂšges nobiliaires. Il avait exprimĂ© avec vĂ©hĂ©mence ses opinions dans son Tribut d'un gentilhomme normand Ă  V Assem- blĂ©e des notables. Il passa au premier tour de scrutin, le 28 mars. Son Ă©lection Ă©tait caractĂ©ristique et dĂ©voilait les tendances rĂ©trogrades de l'assemblĂ©e. Le second siĂšge fut attribuĂ©, le 29 mars au soir, Ă  Beaudrap de Sotteville, ancien officier au corps royal de l'artillerie, procureur syndic noble du dĂ©partement de Valognes. On se rappelle les motifs de son triomphe sur Colleville Ă  l'occasion de l'Ă©lection au syndicat en 1788 l\ et la signification de cette nouvelle victoire Ă©lectorale n'Ă©tait douteuse pour per- sonne. Le 30 mars, un noble de l'Avranchin, Artur de la Villar- mois, fut nommĂ© au premier tour. Le quatriĂšme siĂšge fut disputĂ© entre Leclerc de JuignĂ©, comte de Courtomer, seigneur de Sainte- MĂšre-Eglise, marĂ©chal de camp des armĂ©es du roi, parent de l'archevĂȘque de Paris, et FrĂ©min de Beaumont, secrĂ©taire de l'assemblĂ©e. Au scrutin de ballottage ce fut le premier qui l'em- porta. La noblesse du Cotentin n'avait pas Ă©lu un seul noble de robe c'est dans l'aristocratie militaire et fonciĂšre qu'elle avait Ă  dessein choisi ses reprĂ©sentants. L'assemblĂ©e de la noblesse du bailliage de Caen, rĂ©unie Ă  l'abbaye Saint-Etienne, tint douze sĂ©ances du 17 au 28 mars 1789. Le grand bailli d'Ă©pĂ©e, le duc de Coigny, la prĂ©sida *. Les huit plus anciens gentilshommes de chacun des cinq bailliages rĂ©unis formĂšrent une commission de quarante membres, qui Ă©lut pour secrĂ©taire Grandin de la GaillonniĂšre. On procĂ©da ensuite Ă  l'Ă©lection de vingt-cinq commissaires cinq par bailliage pour la rĂ©daction du cahier de dolĂ©ances. Beaucoup d'entre eux Ă©taient aussi des membres de l'AssemblĂ©e provinciale ou des assemblĂ©es de dĂ©partement, tels pour le bailliage de Caen, le comte d'Osse- 1 Voir ci-dessus chap. III, p. 14, noie 2. f-2 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la noblesse du bailliage de Caen. Arch. greffe de la Cour d'appel de Caen, Registre n° 3. Cf. Arcb. nat, C 17, 1..88etBm 40. Le mar- quis de Than, lieutenant-gĂ©nĂ©ral d'Ă©pĂ©e au bailliage de Caen, qui avait rĂ©clamĂ© la prĂ©sidence de la noblesse, fit, au dĂ©but de l'assemblĂ©e, une protestation purement formelle vu lu prĂ©sence du grand bailli. l'assemblĂ©e de la noblesse a caen. ses dĂ©putĂ©s 233 ville, le marquis de Cagny et le marquis d'HĂ©ricy de Vaussieux ; pour celui de Bayeux, le comte de Faudoas, de BernĂ©, de Wimp- fen ; pour Falaise, le comte de Vendceuvre ; pour Vire, le comte de Vassy, le marquis de Canisy, des Rotours baron de Chaulieu et Brouard de Clermont. Du 18 au 23 mars, ces commissaires travaillĂšrent en commun pour fondre en un seul les diffĂ©rents cahiers particuliers qui leur avaient Ă©tĂ© remis. Le 23, le comte d'Osseville en commença la lecture devant l'assemblĂ©e ; elle dura trois jours. DĂšs les premiĂšres sĂ©ances, sur la proposition du duc de Coigny, la noblesse avait fait abandon de ses privilĂšges pĂ©cu- niaires, tout en exprimant le dĂ©sir du maintien de ses autres privilĂšges *. Le 26 mars, le baron de Wimpfen lut un long mĂ©- moire, demandant une marque distinctive pour la noblesse des deux sexes, en dĂ©dommagement des sacrifices qu'on exigeait d'elle 2. Ăźl fut acclamĂ© et ce succĂšs opportun le mit en vue pour la dĂ©putation. L'assemblĂ©e avait Ă  nommer trois dĂ©putĂ©s ; l'attri- bution de ces trois siĂšges nĂ©cessita, pour chacun, deux tours de scrutin. Le duc de Coigny, prĂ©sident, fut le premier Ă©lu ; le comte Louis de Vassy obtint le second rang. Tous deux Ă©taient de vieille noblesse normande, comptaient parmi les grands propriĂ©- taires fonciers du pays et avaient jouĂ© pendant ces derniĂšres annĂ©es un rĂŽle considĂ©rable dans l'administration de la province. Un autre gentilhomme, d'origine, normande, le rapporteur des dolĂ©ances de la noblesse, le comte d'Osseville, dont le zĂšle gĂ©nĂ©- reux avait eu dĂ©jĂ  tant d'occasions de se manifester, recueillit un nombre assez grand de suffrages pour le troisiĂšme siĂšge. Mais il trouva un concurrent plus heureux dans la personne du baron FĂ©lix de Wimpfen, dont le mĂ©moire sur un nouvel ordre de che- valerie venait de sĂ©duire l'assemblĂ©e. Wimpfen n'Ă©tait normand que d'adoption nĂ© dans une petite ville de la Basse-Alsace, il avait servi dans des rĂ©giments Ă©trangers Ă  la solde de la France, pris part Ă  la guerre de Sept Ans, Ă  l'expĂ©dition de Corse, Ă  la guerre de l'indĂ©pendance amĂ©ricaine. Pendant son sĂ©jour au 1 Une lettre du 23 mars 1789, Ă©crite par un membre de la noblesse, NĂ©el de Ton- tuit, faisait un pressant appel Ă  l'union. Songeons au bien public, Ă©crit-il,... Que la parfaite Ă©quitĂ© serve de base Ă  la dĂ©marcation des privilĂšges de cbaque ordre. Sacrifions-nous au bien-ĂȘtre de la patrie, chacun dans la mesure oĂč nous pouvons la servir... Accordons Ă  nos dĂ©putĂ©s] la libertĂ© de sacrifier nos droits. » Cette lettre nous est connue par une copie transcrite Ă  la suite du cahier des armuriers, fourbis- seurs et couteliers de Caen. Arch. comm., Caen, ancien carton 20. 2 Arch. nat., Ba 27, 1. 15, dossier 6, et Bm -10. p. 352 publiĂ© par Hippeau, t. Vil, p. 231. Cf. ci-dessus, chap. IX, p. 194. 234 l'assemblĂ©e du tiers Ă©tat A CAEN camp de Vaussieux 1778-1780, il avait Ă©pousĂ© une chĂątelaine du Bessin, et il Ă©tait devenu seigneur de Saint-Germain-la-Lieue, prĂšs Bayeux. La paix de Versailles l'y avait ramenĂ© comme marĂ©chal de camp en 1784. Il y vivait depuis cinq ans ; membre de l'acadĂ©mie locale, il occupait ses loisirs Ă  des travaux sur l'art militaire, et Ă  des Ă©tudes philosophiques et littĂ©raires 1. En 1788, il avait Ă©tĂ© choisi comme dĂ©putĂ© de la noblesse Ă  l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Bayeux. Le rĂŽle actif qu'il joua dans l'assemblĂ©e Ă©lectorale de Caen le fit prĂ©fĂ©rer au comte d'Osseville et le scrutin de ballottage lui attribua la troisiĂšme dĂ©putation *. Les Ă©lections de la noblesse du bailliage de Caen avaient eu un caractĂšre aristocratique, autant que celles du Cotentin. Pas un noble d'office n'Ă©tait dĂ©putĂ© de cet ordre. La noblesse de race l'avait emportĂ© 3. Les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales du Tiers Ă©tat commencĂšrent Ă  des dates diffĂ©rentes Ă  Caen et Ă  Coutances. Dans la premiĂšre de ces villes, 455 dĂ©lĂ©guĂ©s des bailliages se rĂ©unirent le 17 mars Ă  l'abbaye Saint-Etienne, sous la prĂ©sidence du lieutenant gĂ©nĂ©ral DuperrĂ© de Lisle 4. Trois commissaires furent dĂ©signĂ©s par bailliage pour fondre les cinq cahiers bailliagers en un seul ; ces quinze rĂ©dac- teurs Ă©taient des magistrats, des avocats ou des nĂ©gociants 5. Delauney, dĂ©putĂ© de Bayeux, semble avoir Ă©tĂ© le plus actif d'entre eux et comme le rapporteur gĂ©nĂ©ral. Leur besogne Ă©tant achevĂ©e le 21 mars, le cahier gĂ©nĂ©ral fut lu en assemblĂ©e publique et plusieurs changements y furent faits. Des observations prĂ©- sentĂ©es le 23 mars par deux dĂ©putĂ©s du bailliage de Caen, Le Canu et Laurent, et une protestation de Le Tellier, avocat de Bayeux, qui rallia 68 signatures, dĂ©posĂ©e le 26 mars sur le. bureau de l'AssemblĂ©e, ajournĂšrent jusqu'Ă  cette date la rĂ©daction dĂ©fi- nitive du cahier. Delauney dut prendre la parole pour dĂ©fendre 1 Voir Pezet, Bayeux au XVIIIe siĂšcle, p. 60 et suivantes. 2 On fut surpris, dit un contemporain, de la nomination de Wimpfen, comme si dans la noblesse du pays on n'eut pu trouver un homme capable et digne de cet honneur ». Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen, t. I, p. 4. 3 Voir Pezet, ouv. citĂ©, p. 105. 4 Arch. greffe de la Cour d'appel de Caen. Registre n° 2 intitulĂ© ProcĂšs-verbal de l'ordre du Tiers Ă©tat 1789. Cf. Arch. nat., C 17, 1. 38 et B1" 10. 5 Commissaires-rĂ©dacteurs du Tiers Ă©tat. Pour le bailliage de Caen de la Rue, Costy, Lamy ; pour celui de Bayeux Delleville, Delauney et de la Londe Sainte- Croix ; pour celui de Falaise Bertrand l'IIodiesniĂšre, de l'Epine et Poulain de Reau- chesne ; pour celui de Torigni Ileudeline, Pain, Fleury ; pour celui de Vire Flaust, Lecourt et Brenet de Rrais. LES DÉPUTÉS DU TIERS ETAT DU BAILLIAGE DE CAEN 235 l'Ɠuvre des commissaires *, et rĂ©ussit Ă  faire accepter le cahier par une majoritĂ© de paysans pressĂ©s de retourner aux travaux des champs 2. Les opĂ©rations Ă©lectorales commencĂšrent le 22 mars et durĂšrent trois jours. Douze tours de scrutin furent nĂ©cessaires pour nom- mer six dĂ©putĂ©s. Le premier dĂ©putĂ© fut l'avocat bayeusain Delau- ney, un des commissaires et celui qui avait pris la part la plus active Ă  la rĂ©daction des dolĂ©ances membre de l'AcadĂ©mie des lettres de Bayeux, poĂšte Ă  ses heures, c'Ă©tait un esprit distinguĂ© et un administrateur consciencieux qui avait donnĂ© de grandes preuves de compĂ©tence, surtout en matiĂšre de travaux publics, comme dĂ©putĂ© du bureau intermĂ©diaire de Bayeux. Il fut Ă©lu au second tour le 23 mars. Le mĂȘme jour, le bailliage de Falaise fournit le second dĂ©putĂ© les suffrages s'Ă©tant partagĂ©s entre deux de ses commissaires, Bertrand de l'HodiesniĂšre, procureur du roi, et Poulain de Beauchesne, propriĂ©taire Ă  Saint-Martin- l'Aiguillon, le scrutin de ballottage donna l'avantage Ă  ce der- nier. Le troisiĂšme dĂ©putĂ© fut plus difficilement Ă©lu. On annula le premier scrutin parce qu'un Ă©lecteur du bailliage de Falaise, Lebailli des Loges, avait dĂ©posĂ© deux bulletins dans l'urne ; le second et le troisiĂšme tour ne donnĂšrent aucun rĂ©sultat les voix se partageaient entre le lieutenant gĂ©nĂ©ral qui prĂ©sidait l'assem- blĂ©e, DuperrĂ© de Lisle, et un nĂ©gociant protestant de Caen, commissaire du bailliage, Lamy. Celui-ci l'emporta au quatriĂšme tour. Restaient trois siĂšges Ă  attribuer les deux bailliages de Vire et de Torigni en obtinrent un. Le lieutenant gĂ©nĂ©ral de Vire, Flaust, et le conseiller assesseur de Torigni, Pain, furent tous deux Ă©lus au premier tour, le 25 mars. A ce moment, un des dĂ©putĂ©s de la ville de Caen, de Cussy, ancien directeur de la Monnaie, se leva et lut Ă  l'assemblĂ©e un long mĂ©moire apologĂ©- tique pour rĂ©futer des Ă©crits injurieux dirigĂ©s contre sa personne ; la lecture finie, il annonça son intention de quitter l'assemblĂ©e. il Le discours de Delauney figure parmi les piĂšces annexĂ©es au procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e. Arch. greffe de la Cour d'appel de Caen. On y trouve Ă©galement la pro- testation rĂ©trograde de Letellier, avocat de Bayeux, et des observations de Lecanu et Laurent, dont l'Ă©tude sera plus opportune dans le chapitre suivant consacrĂ© aux cahiers. 2 Toutefois, on trouve d'assez nombreuses protestations Ă  la suite du cahier, Ă©manant de rĂ©dacteurs eux-mĂȘmes. Flaust, lieutenant-gĂ©nĂ©ral du bailliage de Vire, l'un des quinze commissaires, qui fut mĂȘme un des dĂ©putĂ©s du Tiers aux Etats gĂ©nĂ©raux, signe le cahier comme rĂ©dacteur et sans l'approuver ». Brenet et Louis Lamy, deux autres commissaires, sont aussi parmi les protestataires. Voir ci-dessous, chap. XI, p. 290. 236 l'assemblĂ©e du tiers Ă©tat a coutancĂȘs Cette diversion habile le servit les assistants le priĂšrent de demeurer au milieu d'eux, et pour rendre hommage Ă  sa droi- ture », lui confiĂšrent le sixiĂšme mandat de dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux. Trois officiers des juridictions royales, un avocat, un nĂ©gociant et un grand propriĂ©taire rural, tel fut le bilan des Ă©lections du Tiers Ă©tat pour le bailliage de Caen. Celui du Cotentin avait droit Ă  huit dĂ©putations. L'assemblĂ©e Ă©lectorale, rĂ©unie le 20 mars dans la grande salle du prĂ©sidial de CoutancĂȘs, y tint ses sĂ©ances jusqu'au 30 mars *. Elle fut nom- breuse jusqu'au bout et le procĂšs-verbal des derniĂšres rĂ©unions nous rĂ©vĂšle 367 votants. Comme il y avait dix bailliages, c'est-Ă - dire dix cahiers Ă  fondre en un seul, on dĂ©cida de confier ce travail Ă  dix-neuf commissaires, deux pour chacun des bailliages de CoutancĂȘs, Saint-LĂŽ, Avranches, Carentan, Mortain, PĂ©riers, Saint-Sauveur-le-Vicomte et Tinchebrai, et un pour le petit bailliage de CĂ©rences. Le choix fut significatif 11 avocats, 6 baillis, lieutenants gĂ©nĂ©raux ou particuliers, 2 procureurs au bailliage ou Ă  l'Ă©lection 2. Desplanques Dumesnil, maire de Carentan, fut, comme doyen d'Ăąge, le prĂ©sident de la commission ; mais le rĂŽle le plus actif dut appartenir Ă  un avocat de Mortain, Le Sacher de la PalliĂšre, qui fit passer Ă  peu prĂšs tous les articles du cahier de son bailliage dans le cahier gĂ©nĂ©ral. AprĂšs la lecture et la discussion de ce cahier, qui furent des plus minutieuses et prirent trois jours entiers, on ouvrit le scrutin pour l'Ă©lection des huit dĂ©putĂ©s. Il avait Ă©tĂ© convenu que chacune des six Ă©lections nommerait un dĂ©putĂ© et que celles de Valognes et de CoutancĂȘs fourniraient deux reprĂ©sentants » 3. C'Ă©tait une protestation de fait contre la division bailliagĂšre et une reconnaissance anticipĂ©e 1 ProcĂšs-verbal de rassemblĂ©e du Tiers Ă©tat du grand bailliage de CoutancĂȘs. Arch. nat., C 18, 1. 32. Cf. Bm 53. 2 Commissaires-rĂ©dacteurs du Tiers Ă©tat. Pour le bailliage de CoutancĂȘs Duha- mel, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police et Letullier, avocat, procureur du roi Ă  l'Ă©lection ; pour Saint-LĂŽ Lemenuet de la JiiganniĂšre et Vieillard fils, avocats; pour Avran- cbes TesniĂšre de BrĂ©mesnil, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage et Morin, avocat ; pour Carentan Desplanques-Dumesnil, maire de la ville et Caillemer, avocat pour CĂ©rences Broban, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage ; pour Mortain Le Sacher de la l'alliĂšre et Le Bebours de la PigeonniĂšre, avocats pour Saint-Sauveur-Lemh lin sĂ©ant Ă  PĂ©riers Pouret-Boquerie, procureur du roi au bailliage et Euvremer, avo- cat pour Valognes Besnard-Duchesne, lieutenant particulier au bailliage et Cour- taut-Desfontaines, avocat ; pour Saint-Sauveur-le-Vicomte Angot, bailli de robe longue et Glatigny, avocat pour Tinchebrai LeliĂšvre de la ProvĂŽtiĂšre et LaĂźnĂ©- Deshayes, avocats. 3 Lettre de Monlitier, subdĂ©lĂ©guĂ© d'Avranches, Ă  l'intendant Cordier de Launay 16 mars 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 6353. LES DÉPUTÉS DU TIERS ÉTAT DU COTENTIN 237 du dĂ©partement comme vĂ©ritable circonscription Ă©lectorale. Sur un autre point encore, l'assemblĂ©e rĂ©alisa les vƓux exprimĂ©s en 1788 par le Tiers Ă©tat bas-normand elle convint verbalement, Ă©crit un tĂ©moin, de ne choisir aucun reprĂ©sentant dans la classe des privilĂ©giĂ©s » *. Vu la pluralitĂ© des opinions, ces der- niers, malgrĂ© l'injustice de cette rĂ©clamation », ajoute Ferey de Montitier, furent obligĂ©s de garder le silence. Le premier dĂ©putĂ© Ă©lu fut Le Sacher de la PalliĂšre, du dĂ©parte- ment de Mortain. La part prĂ©pondĂ©rante qu'il avait prise Ă  la rĂ©daction du cahier le dĂ©signait Ă  tous les suffrages et il passa au premier tour. Il ne fallut pas moins de douze scrutins pour nommer les sept autres dĂ©putĂ©s. Chaque dĂ©partement devant fournir d'abord un reprĂ©sentant, le deuxiĂšme siĂšge fut attribuĂ© Ă  Avranches par l'Ă©lection de Burdelot, vicomte et maire de Pontorson, membre de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen. Saint-LĂŽ fournit le troisiĂšme dĂ©putĂ© dans la personne d'un avocat, Vieil- lard fils, secrĂ©taire de l'assemblĂ©e du dĂ©partement. Valognes obtint le quatriĂšme siĂšge, avec Besnard Duchesne, lieutenant particulier du bailliage. Le cinquiĂšme dĂ©putĂ©, du dĂ©partement de Coutances, fut un armateur de Granville, PerrĂ©e Duhamel. On choisit le sixiĂšme dans le dĂ©partement de Carentan ce fut Desplanques Dumesnil, maire de cette ville. Pour complĂ©ter la dĂ©putation, il restait deux membres Ă  Ă©lire dans les dĂ©partements de Valognes et de Coutances. Pouret Roquerie, procureur du Roi au bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin, sĂ©ant Ă  PĂ©riers, fut Ă©lu septiĂšme dĂ©putĂ©, au premier tour. Ce ne fut qu'au troisiĂšme tour qu'on parvint Ă  nommer le huitiĂšme dĂ©putĂ© la chance, bientĂŽt circonscrite entre Drogy, avocat Ă  Coutances et Angot, bailli de robe longue Ă  Saint-Sauveur-le-Vicomte, tourna en faveur de ce dernier. Des administrateurs, des magistrats, des avocats, un gros nĂ©gociant, tels sont les Ă©lus du Cotentin. A Coutances comme Ă  Caen, c'est le triomphe de la robe et de la bourgeoisie. 1 Lettre de Montitier, subdĂ©lĂ©guĂ© d'Avranches, Ă  l'intendant Cordier de Launay^ 1G mars 1789. Arch. dĂ©p.. Calvados, C 6353. ' LES CAHIERS DES TROIS ORDRES CHAPITRE XI LES CAHIERS DES TROIS ORDRES DANS LES BAILLIAGES DE CAEN ET DE COUTANCES Prestation de serment des dĂ©putĂ©s et remise des cahiers gĂ©nĂ©raux. — Les cahiers du clergĂ© incidents provoquĂ©s par leur rĂ©daction, Ă  Coutances et Ă  Caen. Leurs tendances communes. Leurs vues diver- gentes. Les revendications du bas clergĂ© relatives Ă  son organisa- tion ; son ardent dĂ©sir d'Ă©mancipation. — Les cahiers de la noblesse. Plus d'Ă©troitesse et d'Ă©goĂŻsme dans les vƓux du bailliage de Cou- tances ; plus d'ampleur et de gĂ©nĂ©rositĂ© dans ceux du bailliage de Caen. — Les cahiers du Tiers Ă©tat, produits de rĂ©ductions successives opĂ©rĂ©es Ă  plusieurs degrĂ©s. Lacunes de la documentation qui les concerne. — I. Cahiers primaires. 1° Cahiers des paroisses rurales a dolĂ©ances d'intĂ©rĂȘt local, ayant trait surtout Ă  la question agraire plaintes, non du prolĂ©tariat rural, mais des dĂ©tenteurs du sol. Leur sincĂ©ritĂ©. Leurs prĂ©cĂ©dents requĂȘtes Ă  l'intendance et Observations gĂ©nĂ©rales de 1788. Leur vĂ©racitĂ© relative. — b dolĂ©ances d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Influence des Ă©crits publics et des modĂšles gĂ©nĂ©raux, d'une part, des hommes de loi, d'autre part, sur la rĂ©daction des cahiers ruraux. Questions d'ordre gĂ©nĂ©ral traitĂ©es par ceux-ci. Le style des cahiers ruraux les cahiers incorrects ou naĂŻfs ; les cahiers politico- littĂ©raires. Groupements de cahiers et cahiers-types. — 2° Cahiers des villes, tantĂŽt produit direct d'une assemblĂ©e unique, tantĂŽt fusion des dolĂ©ances d'assemblĂ©es prĂ©paratoires pour six villes de la gĂ©nĂ©- ralitĂ© de Caen. PrĂ©pondĂ©rance des bourgeois et gens de robe dans les commissions de rĂ©daction Ă©limination du prolĂ©tariat urbain, industriel et ouvrier. PrĂ©dominance des vƓux d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral au dĂ©triment des vƓux d'intĂ©rĂȘt rĂ©gional et local d'ordre Ă©conomique, et notamment des vƓux agraires. — II. Cahiers des assemblĂ©es prĂ©- liminaires de quinze ressorts bailliagers. PrĂ©pondĂ©rance de l'Ă©lĂ©ment urbain au sein des commissions de rĂ©daction, et influence trĂšs mar- quĂ©e du cahier du chef-lieu dont la substance est souvent presque intĂ©gralement adoptĂ©e. Exemples prĂ©cis. Motifs invoquĂ©s par les rĂ©dacteurs pour justifier l'Ă©limination de nombreux vƓux locaux plaintes que celle-ci soulĂšve. Envois directs de cahiers primaires Ă  Versailles. — III. Cahiers gĂ©nĂ©raux du Tiers Ă©tat Ă  Caen et Ă  Cou- tances. A Coutances, influence dominante de Sacher de la PalliĂšre et du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire de Mortain. A Caen, incidents et protestation contre le cahier dĂ©finitif, oĂč perce visiblement l'in- fluence des commissaires de Caen et de Baveux. PRESTATION DE SERMENT. REMISE DES CAHIERS 239 VƓux des cahiers bas-normands relatifs Ă  l'administration provinciale IndiffĂ©rence presque absolue Ă  l'Ă©gard des intendants et des subdĂ©- lĂ©guĂ©s. DĂ©sir du maintien des AssemblĂ©es provinciales formulĂ© çà et lĂ . Presque unanimitĂ© des vƓux en faveur du rĂ©tablissement des Etats provinciaux. Sur ce dernier objet, aspirations Ă©levĂ©es du Tiers Ă©tat, qui, en prĂ©voyant le sacrifice nĂ©cessaire de l'autonomie provin- ciale, prĂ©pare l'unitĂ© nationale. Le 30 mars 1789, en l'Ă©glise Saint-Etienne de Caen, dans une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois ordres, le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen, DuperrĂ© de Lisle, recevait la prestation de serment des dĂ©putĂ©s de ce bailliage aux Etats gĂ©nĂ©raux tf. La mĂȘme cĂ©rĂ©monie eut lieu clans la cathĂ©drale de Coutances le 1er avril, sous la prĂ©sidence du lieutenant gĂ©nĂ©ral Desmarets de Montchaton, pour les dĂ©putĂ©s du bailliage de Cotentin 2>. La prestation de serment fut accompagnĂ©e, Ă  Coutances, par la remise aux dĂ©putĂ©s des trois ordres des trois cahiers oĂč se trou- vaient dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©es les dolĂ©ances et remontrances du bailliage. A Caen, les cahiers gĂ©nĂ©raux du clergĂ© et de la noblesse furent probablement emportĂ©s par les dĂ©putĂ©s de ces deux ordres ; quant Ă  celui du Tiers Ă©tat, il ne fut adressĂ© que le 17 avril 1789 Ă  Lamy, l'un des six dĂ©putĂ©s du Tiers, par le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen. Les six cahiers des deux bailliages de Caen et de Cotentin ‱', forment un volume si mince que cinquante pages imprimĂ©es suffiraient Ă  les contenir, et sont d'un poids si lĂ©ger que la main d'un enfant les soutiendrait sans peine. Ils avaient pourtant l'ampleur d'une importante manifestation sociale ; ils Ă©taient lourds des revendications de nombreux milliers de citoyens. 1 ProcĂšs-verbal de prestation de serment des dĂ©putĂ©s du bailliage de Caen, nom- mĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux. Arch. nat., C 17, 1. 381. — Cf. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7636, et Journal de la Basse-Normandie, du 5 avril 1789. 54 Lettre du lieutenant gĂ©nĂ©ral de Montchaton au garde des sceaux, 2 avril 1780. Arch. nat.. Ba 35, 1. 70. — ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e des trois ordres du bailliage Ă  la suite duquel est celui de prestation du serment des seize dĂ©putĂ©s du bailliage. Ibid., C 18, — Cf. abbĂ© Pigeon, Le grand bailliage de Morlain en 1789, t. 111, ]. 531. Cinq dĂ©putĂ©s manquaient Ă  cette derniĂšre rĂ©union l'Ă©vĂšque de Coutances, malade, Le Sacher de la PalliĂšre, Burdelot, Bernard Duchesne et Angot, partis la veille pour affaires urgentes. 3 On possĂšde la sĂ©rie presque complĂšte des cahiers originaux des trois ordres, aux greffes de la Cour d'appel de Caen pour le bailliage de Caen et du tribunal de premiĂšre instance de Coutances pour le bailliage de Cotentin ; les fonds des Archives nationales renferment aussi d'autres exemplaires de ces cahiers, piĂšces originales ou expĂ©ditions authentiquĂ©es, sĂ©ries Ba 27 et 35, C 17 et 18, ou simples transcriptions de la collection improprement dite collection Camus, B 40, 53 et 54. 240 COMMISSAIRES RÉDACTEURS DU CLERC. É A COUTANCES RĂ©digĂ©s dans des milieux diffĂ©rents, inspirĂ©s par des prĂ©occu- pations souvent contradictoires, ils allaient offrir, avec le spec- tacle d'un zĂšle enthousiaste universel pour le bien public, la trace de divergences nombreuses entre les trois ordres sur les moyens de le rĂ©aliser. Pour s'en convaincre, il suffit d'en examiner les dispositions essentielles, d'en analyser sommairement le contenu, de dĂ©gager la portĂ©e, l'esprit et autant qu'il sera possible l'origine premiĂšre des vƓux qu'ils contiennent. Les cahiers du clergĂ©, Ă  Coutances lJ comme Ă  Caen 2, furent en grande partie l'Ɠuvre des curĂ©s Ă  qui leur nombre assura la prĂ©pondĂ©rance dans les assemblĂ©es et dans les commissions. Toutefois l'influence du haut clergĂ© n'y fut pas complĂštement annihilĂ©e, comme la violence du mouvement Ă©lectoral aurait pu le faire pressentir. L'assemblĂ©e ecclĂ©siastique du Cotentin, moins houleuse que celle de Caen, tout en relĂ©guant au quatriĂšme rang de ses Ă©lus l'Ă©vĂȘque de Coutances, lui avait cependant confiĂ© le mandat de dĂ©putĂ©. Parmi les douze membres de la sous-commis- sion chargĂ©e de la rĂ©daction dĂ©finitive du cahier figuraient l'abbĂ© de Cussy, archidiacre du Cotentin, l'abbĂ© rĂ©gulier de la Luzerne, Gautier de l'Espagnerie, le curĂ© de la collĂ©giale de Mortain, Lebel, et un chanoine du chapitre de Coutances, l'abbĂ© Dubois. Il est fort probable que la majoritĂ© des commissaires, choisis dans le clergĂ© des paroisses, subit l'ascendant de la minoritĂ©, formĂ©e des hau»ts dignitaires. Les cahiers particuliers des vingt-huit doyennĂ©s, qui n'ont pas Ă©tĂ© retrouvĂ©s, durent servir de base Ă  la confection du cahier gĂ©nĂ©ral ; les rĂ©dacteurs furent accusĂ©s d'avoir systĂ©matiquement Ă©liminĂ© certains de ces cahiers, comme suspects de tendances trop hardies, et cette accusation amena mĂȘme des dissensions dans l'assemblĂ©e 3. A Caen, aprĂšs le 1 Cahier de Coutances original au greffe du tribunal de premiĂšre instance de Coutances ; copie dans la sĂ©rie Bm 53; publiĂ© par Ilippeau, ouv. cilĂš, t. VIII, p. 1 Ă  G. 2 Cahier de Caen original au greffe de la Cour d'appel de Caen Registre n° 4 inti- tulĂ© ProcĂšs-verbal de l'ordre du clergĂ©... avec les piĂšces et pouvoirs y Ă©tablis, piĂšce 1; copies collationnĂ©es aux Arch. nat., C 17, liasse 1, dossier 382, piĂšce 11 ; B1 27, liasse 45, dossier 3, piĂšce 2 ; transcription dans le B"1 40, piĂšce 40 ; publiĂ© par Hippeau, ouv. cilĂš, t. VII, p. 151 Ă  159. 3 Protestation imprimĂ©e s. 1. n. d. de la minoritĂ© du clergĂ© du bailliage de Cou- tances, rĂ©digĂ©e par trente-six prĂȘtres ; lettre d'envoi du 27 mars nu garde des sceaux, signĂ©e par Tristan Brission, curĂ© de Saint-Sauveur-Lendelin, et Le Jardinier des Landes, curĂ© de La Feuillie. Arch. nat., Ba 35, liasse 70. Cette protestation a Ă©tĂ© publiĂ©e par Ilippeau, ouv. cilĂš, t. VIII, p. 6. — Pour plus de dĂ©tails sur l'attitude du clergĂ© du Cotentin lors de la rĂ©daction de son cahier gĂ©nĂ©ral, voir Bridrey, L'Assem- blĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois ordres Ă  Coutances Revue de Cherbourg el de la Basse-Nor- mandie, 15 fĂ©vrier 1907, p. 121-125. COMMISSAIRES RÉDACTEURS DU CLERGÉ A CAEN 241 tumulte de la premiĂšre heure, aprĂšs le dĂ©part bruyant de l'Ă©vĂȘque de Bayeux et de son chapitre, les curĂ©s avaient Ă©lu vingt-cinq commissaires pour la rĂ©daction de leur cahier les quatre cin- quiĂšmes d'entre eux Ă©taient membres du clergĂ© paroissial ; cinq seulement appartenaient au clergĂ© rĂ©gulier. La victoire du clergĂ© du second ordre » semblait assurĂ©e par le choix de son ardent dĂ©- fenseur, le curĂ© de Sept vents, Soulavie, comme rĂ©dacteur gĂ©nĂ©ral du cahier. Il emporta les cahiers particuliers, dont la masse formait une imposante collection1;, et passa quatre nuits sans dormir», plongĂ© dans cette analyse laborieuse. Il y cueillit les vƓux les plus agressifs contre les moines et les gros dĂ©cimateurs ; il rĂ©clama la fusion des ordres et l'inscription du clergĂ© au rĂŽle commun de l'impĂŽt. Ce fougueux champion effraya vite ses partisans par son ambition, son esprit novateur et l'audace de ses vues. Les cinq commissaires du clergĂ© rĂ©gulier, et Ă  leur tĂȘte le bĂ©nĂ©dictin Mesnilgrand, prieur de l'abbaye de Saint-Etienne, auquel sa situation et son caractĂšre assuraient une grande influence dans la Commission, n'eurent pas de peine Ă  retourner l'opinion de leurs collĂšgues. RestĂ© seul de son avis, Soulavie se retira en fermant la porte avec bruit . A l'entendre, ce fut la moinaille qui fit l'enfant ». Le propos est exagĂ©rĂ©; toutefois la disparition de Soulavie assura le triomphe des modĂ©rĂ©s iiK Les deux cahiers du clergĂ© ne sont pas de mĂȘme Ă©tendue celui de Caen est presque deux fois plus long que celui de Coutances. Et pourtant celui-ci, sous sa forme concise, est plus riche de fond et louche Ă  plus d'objets 4l. En tĂȘte de leurs revendications li Outre le cahier gĂ©nĂ©ral du clergĂ©, on ne connaĂźt Ă  l'heure actuelle, pour le grand bailliage rie Caen, jue fie s" cahiers particuliers suivants ceux du clergĂ© de Saint-Pierre de Caen, Notre-Dame Us ont, Ă©crit-il, arbitrai- rement l'ait tout ce qu'ils ont voulu. » Lettre du 12 avril 1789. Ibid., Ba 27, liasse ir,. {A Le cahier du clergĂ© du bailliage de Caen est divisĂ© en sept chapitres de la religion et des mƓurs; constitution française ; constitution particuliĂšre de la Nor- mandie ; constitution du clergĂ© ; finances ; lĂ©gislation ; procuration et pouvoirs. 11 16 342 CAHIERS \H CLERGÉ A CAEN ET V COUTANTES communes, ils placĂšrent l'obligation pour le gouvernement de protĂ©ger la religion catholique. Si l'on montra, Ă  Coulances, une certaine tolĂ©rance en faveur des protestants, on fut intraitable Ă  Caen contre tous les dissidents V. Des deux cĂŽtĂ©s, on exigea le res- pect dĂ» aux choses, aux jours, aux lieux et aux personnes de la religion », la destruction des mauvais livres ». Caen proposa l'adoption d'un plan d'Ă©ducation nationale, catholique et monar- chique. Dans les deux bailliages, le clergĂ© Ă©mit son avis sur la Consti- tution. Il rĂ©clama la pĂ©riodicitĂ© des Etats gĂ©nĂ©raux, la rĂ©daction d'une charte constitutionnelle prĂ©cĂ©dĂ©e d'une DĂ©claration des droits du citoyen. Il sembla prĂ©occupĂ© surtout de mettre un frein au despotisme royal, de prendre ses prĂ©cautions contre l'arbi- traire ministĂ©riel. Dans cette monarchie ainsi restaurĂ©e il reven- diqua la premiĂšre place W. Si, par une extrĂȘme prudence, il n'effleura d'aucune allusion la question alors brĂ»lante du vote par ordre ou par tĂȘte, sa conception gĂ©nĂ©rale de l'Etat ne laisse aucun doute sur ses prĂ©fĂ©rences Ă  cet Ă©gard. En face de l'impĂŽt, le clergĂ© des deux bailliages n'eut pas la mĂȘme attitude. A Cou- tances, la majoritĂ© demanda Ă  conserver ses formes » d'assiette et de rĂ©partition, se dĂ©clarant prĂȘte aux sacrifices pĂ©cuniaires » que les circonstances exigeraient $. Le clergĂ© de Caen, gagnĂ© an* idĂ©es de Soulavie, demanda Ă  rentrer au regard de l'impĂŽt dans la classe commune des citoyens » et renonça Ă  toute espĂšce de distinction pĂ©cuniaire, Ă  la condition que l'Etat se chargeĂąt de ses dettes. Les nombreuses rĂ©formes que, dans l'ordre social, judiciaire, Ă©conomique l'opinion publique signalait aux futurs est plus verbeux que le cahier de Coutances, divisĂ© en quatre parties religion ; lĂ©gislation ; impĂŽts et finances ; clergĂ©, el comprenant en tout soixante et un articles trĂšs briĂšvement formulĂ©s. 1 One la religion catholique soit la seule religion reçue el dominante dans loul le royaume... que tout autre culte -.il absolument dĂ©fendu et prohibĂ©. » ClergĂ© du bailliage de . intitulĂ© ; ProcĂšs-verbal de l'AssemblĂ©e de la noblesse... avec les piĂšces et pouvoirs \ relatifs, piĂšce . ci au* Arch. nat., Ba 27, liasse 15, dossier j ; Arch. dĂ©p., Calva" dos, sĂ©rie l>> non inventoriĂ©e, copie certifiĂ©e conforme par le duc Ăźle Coigny trans- cription dans la sĂ©rie I'."' in publiĂ© par Hippeau, uuv. citĂ©, t. Nil, p. 220 231. 2 Cahier de la noblesse de Coutances. Original au greffe du Tribunal le pre- miĂšre instance de Coutances ci aux Vrch. nat., I." r». liasse 70, dossier i; transcrip lion dans la sĂ©rie B"' 53 ; publiĂ© par Hippeau. ouv. citĂ©, t. VIII. p. 7 12. LE CAHIER DE LA NOBLESSE DU COTENTIN 245 chique et le vote par ordre au sein des Etats gĂ©nĂ©raux. Mais ils reflĂštent, sur beaucoup d'autres points, des sentiments et des prĂ©occupations assez dissemblables chez les membres des deux assemblĂ©es. La noblesse du Cotentin, dont le cahier ne compte que vingt-quatre articles, se renferme dans un horizon trĂšs res- treint. Elle proteste d'abord contre le RĂšglement du 24 janvier, parce qu'il a doublĂ© la dĂ©puta Lion du Tiers Ă©tat et elle dĂ©clare ne lui accorder qu'une obĂ©issance provisoire V. Elle est hypno- tisĂ©e par une idĂ©e fixe le maintien de ses privilĂšges honorifiques et pĂ©cuniaires sous un roi constitutionnel. Et ce qu'elle entend par rĂ©gime constitutionnel, c'est le retour de l'ancienne monar- chie tempĂ©rĂ©e par des Etats gĂ©nĂ©raux pĂ©riodiques, et de l'an- cienne autonomie provinciale, incarnĂ©e dans les Etats provin- ciaux ; elle compte exercer, au sein des uns et des autres, une action prĂ©pondĂ©rante. Si elle offre un don gratuit » pour parer aux besoins du moment, elle refuse d'ĂȘtre assujettie Ă  la taille, impĂŽt contraire aux droits et aux franchises de la noblesse » {2\ Nul regard sur la situation des deux autres ordres pas un mot des droits fĂ©odaux, des vices de l'organisation judiciaire, des souffrances du peuple, des questions sociales et Ă©conomiques agitĂ©es par l'opinion. ConfinĂ©e et comme emmurĂ©e dans son Ă©goĂŻsme de caste, la noblesse du Cotentin s'isole du reste de la nation ; l'intransigeance de ses commissaires, des Bonvouloir et des Sotteville, s'est retranchĂ©e dans cette hautaine dĂ©claration comme dans une Bastille. Le cahier de la noblesse du bailliage de Caen a Ă  la fois plus d'ampleur et de gĂ©nĂ©rositĂ©. Sans doute celle-ci rĂ©clame, en s'appuyant sur des prĂ©cĂ©dents historiques, le maintien des trois ordres et celui du vote par ordre. Sans doute elle sollicite, sur la proposition d'un de ses membres, la crĂ©ation d'une dĂ©coration spĂ©ciale, d'une sorte de LĂ©gion d'honneur Ă  son usage exclusif 3 ; sans doute, elle glisse Ă  la fin de son cahier, Ă  l'adresse des futurs Etats gĂ©nĂ©raux, une timide priĂšre pour la conservation d'une 1 L'assemblĂ©e... a arrĂȘtĂ© unanimement que l'obĂ©issance provisoire qu'elle rend dans ce moment aux ordres du roi ne pouvait prĂ©judiciel1 dans les rĂ©clamations et protestations qu'elle charge ses dĂ©putĂ©s de faire aux Etats gĂ©nĂ©raux sur l'at- teinte qu'on a portĂ©e au droit inaltĂ©rable d'une reprĂ©sentation Ă©gale et lĂ©gale de chaque ordre. » Noblesse du bailliage de Cotentin, art. 2. 2 Ibid., art. 17. 3 Instructions relatives au Bien public, art. 18. Voir ci-dessus, chap. IX, p. 194, la proposition du baron de Wimpfen. 246 CE CAHIER DE LA NOBLESSE DE CÀEN franchisa quelconque » ''. Kllc veut qu'on la distingue, et croit indispensable au salul de l'Etat l'existence d'un ordre respec- table, intermĂ©diaire entre le peuple et le souverain » rll Mais elle se glorifie d'ĂȘtre une noblesse citoyenne ». Elle jette les yeux hors de sa sphĂšre ; elle s'intĂ©resse aux graves problĂšmes du temps, rĂ©clame la libertĂ© de la presse, la libertĂ© des croyances, l'abolition de la vĂ©nalitĂ© des charges, la rĂ©forme des abus judi- ciaires. Parmi les commissaires rĂ©dacteurs ! , plus d'un apparte- nait Ă  l'administration provinciale nouvellement créée, soit comme membre de l'AssemblĂ©e provinciale, soit comme admi- nistrateur de dĂ©partement ; plus d'un avait jouĂ© un rĂŽle actif, fait montre de sentiments gĂ©nĂ©reux et d'idĂ©es libĂ©rales dans les sĂ©ances de ces commissions qui portaient le beau nom de Bu- reaux du Bien public » W. Sous cette rubrique, ils introduisirent pĂȘle-mĂȘle dans leur cahier une sĂ©rie de demandes trĂšs diverses, mais inspirĂ©es par un visible souci de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Fondations de dĂ©pĂŽts de mendicitĂ©, Ă©coles de religion, de bonnes nncurs et de travail » 5 ; primes et encouragements Ă  l'agriculture et sur tout Ă  l'Ă©levage, ressource essentielle du pays ,i^ ; rĂ©glementation delĂ  question des biens communaux au grĂ© des communautĂ©s '7 ; suppression des maisons religieuses inutiles et emploi de leurs richesses Ă  la crĂ©ation d'hĂŽpitaux et d'Ă©coles gratuites pour les pauvres 8 ; en un mot, amĂ©lioration matĂ©rielle, intellectuelle et morale du peuple, tels Ă©taient les principaux vƓux formulĂ©s par la noblesse de Caen. Maint article de son cahier, qui n'eĂ»t pas Ă©tĂ© dĂ©savouĂ© par le Tiers Ă©tat, tĂ©moignait des tendances philan- thropiques de plusieurs de ses membres, et notamment de son rapporteur gĂ©nĂ©ral, le comte d'Osseville. Les deux cahiers gĂ©nĂ©raux du Tiers Ă©tat pour les bailliages de Caen'J' et de Coufances1° sont le rĂ©sultat d'une sĂ©rie de rĂ©duc- '1 Instructions relative- au Hini public, art. §5. 2 MĂ©moire de Wimpfen, lu Ă  l'AssemblĂ©e de la noblesse, 26 mars 1789. 3 Voir ci-dessus, chap. X, p. 231, note 4. I Ibid., chap. IV, p. 73-7t cahiers sont conservĂ©s aux Archives dĂ©partementales de la Manche i sĂ©rie B non classĂ©e huit cahiers ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans les Archives communales au registre des dĂ©libĂ©rations, soit comme transcriptions contemporaines de l'original, Ă  la date de fĂ©vrier ou mars 1789, soil comme copies exĂ©cutĂ©es en 1S89 sur l'ordre du PrĂ©fet de la Manche, Ă  l'occasion du centenaire de la RĂ©volution française cahiers de Carne ville, Montebourg, ."Mont gardon, Ouetletot, Saint-Floxeh Sainte-GeneviĂšve, Urville-prĂšs Valognes, Videcos ville; onze cahiers sonl empruntas Ă  diverses publications, savoir cinq Ă  Hippeau. oav. citĂ©, t. VIII, p. 389. 414, 452 et 459 cahiers de Canteloup, Morsalines, Octeville- la- Venelle, Pierreville, RĂ©ville ; cinq dans Lecacheux, Documents pour servir Ă  l'his- loirede Montebourg cahiers d'HĂ©mevez, Ozeville, Saint Cyr, Saint Mailin-d'Andou- ville. Sainte-Marie-d'Andouville ; un dans Lecanelier, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Valognes, t. VI, p. 'il cahier le Carteret. Pour le bailliage le Carentan, 3 cahiers pour 47 paroisses Carentan-ville et Cauquigny. Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie B non classĂ©e ; La Haye-du-Puits, Arch. nal., IIV ,,is 10,231. Pour le bailliage de Saint-LĂč, un projet de cahier, celui de Saint-LĂŽ-ville imprimĂ©, 1781» et un cahier, celui de Saint-Jean -d'Ai>neaux, Arch. nat., Ba 35, liasse 70. Pour le bail- liage de Saint-Sauveur-le-Viconite, 3 extraits des cahiers de Turqueville, Le Vastel NĂ©ville, \rch. nat., B1" 54. p. 70. Pour le bailliage de Saint-Sauveur Lendelin, 2 ca- hiers, Agon et Saint-Germain do la Campagne pour 19 paroisses ; pour celui de Tin chebrai, 4 cahiers de paroisses mixtes, Le DĂ©troit, Durcet, Espins, Les Tourailles, pour !ti paroisses pour ceux d'Avranches. CĂ©rences et Morlain, pas un muI cahier paroissial. — 4'ous les cahiers du bailliage de Cotentin l'ont l'objet d'une publication de M. Bridrey, en trois volumes. Deux volumes ont dĂ©jĂ  paru c'est une Ă©dition excellente et dĂ©finitive. 2 Voir ci-dessous, Appendice III. 3 Les 125 cahiers urbains ou paroissiaux du bailliage de Valognes. publiĂ©s par E. Bridrey, ouv. cilĂ©, t. Il, proviennenl en trĂšs grande partie des Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie B non classĂ©e 106 cahiers. La provenance des 19 autres cahiers 8 extraits de registres de dĂ©libĂ©rations communales, 5 transmis par Hippeau, 5 par Lecacheux et 1 par Le Canelier a Ă©tĂ© indiquĂ©e dans la note prĂ©cĂ©dente. DISPARITION DE NOMBREUX CAHIERS PRIMAIRES 249 Coutances l, de Falaise 2, oĂč les cahiers paroissiaux abondent, de Torigni W et de Vire 4, oĂč il en existe un groupe assez notable. Or, par une coĂŻncidence regrettable, les cahiers de ces cinq bail- liages n'ont influĂ© que fort peu sur la rĂ©daction du cahier gĂ©nĂ©ral, soit Ă  Caen, soit Ă  Coutances. Au contraire, les bailliages parti- culiers dont les vƓux ont passĂ© presque en entier dans le cahier gĂ©nĂ©ral, tels ceux de Caen 5 et de Bayeux pour le cahier de Caen, celui de Mortain 7 pour le cahier du Cotentin, n'offrent Ă  nos recherches, les deux premiers qu'un nombre trĂšs insignifiant de cahiers primaires, et le troisiĂšme, pas un seul. Essayons cependant, dans la limite des moyens dont nous disposons, de refaire le trajet que les cahiers du Tiers Ă©tat de li Les 117 cahiers primaires du bailliage de Coutances, publiĂ©s par Bridrey, ouv. citĂ©, l. 1, p. 133-644, sont conservĂ©s aux archives du greffe lu tribunal de premiĂšre instance de Coutances. Voir ci-dessus, p. 248, note 1. 2 Les 240 cahiers primaires du bailliage . MalgrĂ© le libĂ©ralisme de la lĂ©gislation Ă©lectorale, qui permettait aux plus petits cotisĂ©s de l'aire entendre leur voix, il n'est pas prouvĂ© que le prolĂ©tariat rural y ait assistĂ© en masse. On le voit encore moins figurer dans les dĂ©puta lions des paroisses 1 Sur 306 cahiers paroissiaux Ă©tudiĂ©s, j'en ai trouvĂ© 185 ne prĂ©sentant qu'une des lieux catĂ©gories de vƓux, soit d'intĂ©rĂȘt local 57, soil d'inlĂ©rĂšl gĂ©nĂ©ral 128 ; les 121 autres cahiers renferment chacun les vƓux des deux catĂ©gories, tantĂŽt faisant l'objet de dĂ©veloppements distincts, tantĂŽt, et le plus souvent, exposĂ©s pĂȘle-mĂȘle. 2 Toutefois, quelques cahiers ruraux ont Ă©mis des vƓux relatifs Ă  l'industrie et au commerce. Le cahier de Villedieu esl rempli de dĂ©tails typiques sur l'industrie du cuivre et sĂ»r la fahrication des poĂȘles et autres ustensiles de cuisine. Plusieurs paroisses du bailliage de Vire nous font connaĂźtre les industries locales les plus diverses toi lier S d'Aubusson, hacherons et charbonniers de la forĂȘt de Ilalouze. ouvriers des forges de Saint-Clair cl de Danvou, etc.. La libertĂ© du commerce est rĂ©clamĂ©e par une quinzaine de communautĂ©s des bailliages de Coutances et de Valo- gftĂ©s la suppression des maĂźtrises et jurandes esl demandĂ©e dans les cahiers de Camhernon, Brainville, llauteville-sur-Mer et Nicorps. ! Voir ci-dessus, chap. IX, p. 196-197. Cf. JaurĂšs, Histoire socialiste. I. I. p. 223-224 An lard, Histoire de la RĂȘvolitlion, p. 29 et suivantes. ENTRAVES A LA PROPRIÉTÉ RURALE 251 aux assemblĂ©es prĂ©liminaires de bailliages. Je n'ai trouvĂ© que deux journaliers mentionnĂ©s comme dĂ©putĂ©s ruraux, l'un Ă  Grimesnil, dans le bailliage de Goutances, l'autre Ă  Cagny, dans le bailliage de Caen. M. Bridrey croit qu'il s'est opĂ©rĂ©, en contradiction du RĂšglement royal, une sĂ©lection spontanĂ©e, et qu'il y a en abdica- tion ou exclusion de toute nue partie de la population agricole la population ouvriĂšre » r. Ge qui tendrait Ă  lui donner raison, c'est le caractĂšre mĂȘme des revendications locales contenues dans ces cahiers elles rĂ©vĂšlent des gens intĂ©ressĂ©s Ă  dĂ©fendre le sol, dont ils sont propriĂ©taires ou fermiers, contre les charges nombreuses qui pĂšsent sur lui. Kmanciper la terre, l'affranchir de toutes les entraves qui l'asservissent, de foules les redevances qui absor- bent la plus grande partie de son rendement, voilĂ  ce que veulent les paysans de Basse-Normandie, des grĂšves du Gouesnon aux falaises de la llague, et des marais de la Dives aux croupes gra- nitiques du Bocage. Ils se plaignent, tout d'abord, de n'en point possĂ©der assez. La plus grande partie du sol, et la meilleure, appartient aux seigneurs et aux privilĂ©giĂ©s de tout ordre, cj ni possĂšdent, tant en fonds qu'en revenus, la moitiĂ©, les deux tiers, parfois les trois quarts des paroisses. Le reste est divisĂ©, par petites parcelles, entre les taillables i2. Encore ceux-ci n'en sont-ils, le plus souvent, que fieffataires ; leur propriĂ©tĂ© n'est pas franche, mais maculĂ©e » de lourdes rentes g. La paroisse possĂšde-t-elle, de temps immĂ©- morial, des biens communaux, landages ou bruyĂšres, oĂč va paĂźtre la vache du pauvre, oĂč celui-ci va, l'hiver, ramasser un 1 Bridrey. La ReprĂ©senlalion des Professions, p. 1070 et suivantes. 2 Cahiers d'Acque ville, Gatteville, Herqueville, Montfarville, Saint-Pierre-cTAl- lone, Surtainville, Tonneville et Vasteville bailliage de VĂ lognes ; cahiers de La BesliĂšre, de Coudeville, Chantelou, Courcy, Sainl-Martin-le-Vieux, Qucttreville, Dra- gueville, La Haye-Comtesse, Herenguerville, L'Orbehaye, Montaigu, Saint-Jean-des- Champs, Saint-Louet-sur-Sienne, Sainl-Martin-le-Vieux, Saint-Ursin bailliage de Coutances ; cahiers de BiĂ©ville, Clouai, Guilberville, SepLvents bailliage de Tori- gni ; cahier de Landelles-et-Coupigny bailliage de Vire. Voir Appendice IL n° 1. Je laisse systĂ©matiquement de cĂŽtĂ© les cahiers du bailliage de Falaise, la. presque totalitĂ© des paroisses de ce bailliage Ă©tant hors des limites de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. 11 n'entre pas davantage dans mon plan d'analyser tous les cahiers ruraux conservĂ©s pour les paroisses de cette gĂ©nĂ©ralitĂ©, mais de signaler en note ceux qui contiennent les dolĂ©ances les plus caractĂ©ristiques sur chacun des objets traitĂ©s. 3 Cahiers de Picauville, Surtainville, Saint-LĂŽ-d'Ourville VĂ lognes ; BrĂ©hal. Hugucville, Montaigu-les-Bois, Saint-Martin-le-Vieux, Tourville Coutances ; Mont- bertrand, Saint-Ebremond-de-Ia-Barre Torigni ; Landelles-el-Coupigny, Vaudi y Vire. Voir Appendice II, n° 2. 252 ENTRAVES AUX PROGRÈS DE L* AGRICULTURE peu de bois mort, le seigneur en dispute la propriĂ©tĂ© aux habi- tants et leur en interdit l'usage l. Pour devenir plus productif, ce sol sur l'infertilitĂ© duquel gĂ©missent tant de communautĂ©s 2, aurait besoin d'ĂȘtre amendĂ© ; mais les engrais sont trĂšs coĂ»teux par suite de leur Ă©loignement et des lourds frais de transport 3. Qu'il aille chercher la charrĂ©e Ă  l'intĂ©rieur du pays, ou la tangue et le varech sur le rivage marin, le laboureur doit Ă©quiper de forts attelages et parcourir un long trajet. Et, Ă  supposer qu'en dĂ©pit des ordonnances qui interdisent l'enlĂšvement de ces engrais de men'4, il ait pu s'en approvision- ner, combien le retour est pĂ©nible par ces chemins bourbeux et impraticables, oĂč la charrette s'enlise dans les orniĂšres profondes, oĂč le chargement risque de verser Ă  chaque pas ! L'agriculture ne manque pas seulement d'engrais et de routes ; elle manque de bras. La raretĂ© et la chertĂ© de la main-d'Ɠuvre font l'objet de plaintes frĂ©quentes les travaux de Cherbourg dĂ©peuplent le Cotentin d'ouvriers agricoles, qui vont grossir la plĂšbe urbaine ^K La milice cause un double ravage elle enlĂšve Ă  la charrue de nombreux fils de laboureurs W ; d'autres, pour se il Cahiers d'Acqueville, Brix, Vasleville, etc. Le roi lui-mĂȘme revendique la pro- priĂ©tĂ© des biens communaux pour son Domaine, et lĂšve sur eux une redevance annuelle cahier du Ham. Voir Appendice 11. d° >. 2 Cahiers de Champrepus, La Colombe, La Baleine, Hyenville. Montagu, Saint Malo-de-la Lande, Montcuit, Sourdeval, Saint-Ursin, etc. Coutances ; Carneville, Fontena} en-Cotentin, Montgardon, Morsalines, Notre-Dame-d'Allonne, Banville la- Bigot, Senoville, Surtainville, Saint-Pierre-d'Allonne, etc. Valognes; Aubusson, Landelles-et-Coupigny, La Lande-Vaumont, Sainte-Marie-des-Monts, Saint-Maur- des-Bois Vire; Septvents, Montberlrand, Saint-Pierre-de-Semilly, etc. Torigni. Ibid., n° L 3 Cahiers de Lengronne, Trelly, La Colombe, Percy, Mesnil-Bonant, La llaye- Bellefond, etc. Coutancesj ; d'Acqueville, Aumeville-l'Estre, Pierreville, Quettetot, Rauville-la-Bigol Valognes ; Beuvrigny, Sallen, La F erri Ăšre-Hareng Torigni ; Saint-Maur-des-Bois Vire. Ibid., u" 5. I Cahiers de Brainville, Caillebot-la-Salle, Monthuchon, Saint-Malo-de-la-Lande, etc. Coutances ; de Canville, Gonneville, Sainte-GeneviĂšve, Le Vicel, etc. Valo- gnes de Rampan Torigni ; de SĂąint-Denis-Maisoncelles, Saint-Martin-de-Chaulieu Vire. Ibid., n° 6. .r> Cahiers de La Colombe, Le Loreur, Mesnil-Aidierl, RĂ©gneville, Saint-Denis-le- Casl, Saint-Bomphaire, Trelly, Sourdeval, etc. Coutances de Fierville, Fontenaj cn-Cotentin, HautmoitiĂ©, Les Perques, Saint-Pierre-d'Allonne, Le Theil, etc. Valo- gnes ; de Saint-Pierre-de-Semilly Torigni. Ibid.. n" 7. 6 Cahiers de Gatte ville, La Pernelle, Saint-Germain-le-Gaillard, Valcanville, Varouville, Montfarville, Carneville, Theurteville-au-Bocage, Ozeville. Saint Mar- tin-d'Audouville, Brettevi lie Valognes. Ibid., n" 8. 7 Cahiers d'Englesqueville-l'Estre, Alleaume, Anneville-en-CĂšres, Breuville, Bricquebec, Helle ville, Montfarville. Notre-Dame-d Allonne, Ozeville, La Pernelle, RĂ©ville, etc. Valognes. Les cahiers du bailliage; de Coutances contiennent surtout LES IMPOSITIONS ROYALES 253 soustraire Ă  son joug, Ă©migrent en masse vers les villes, recher- chant, au service des privilĂ©giĂ©s, les emplois de domesticitĂ© qui les exempteront de cette charge 1. La grosse question, Ă©crit M. Bridrey, celle sur laquelle revien- nent Ă  tout instant les cahiers du Cotentin, ce sont les charges de la production » -. AcquittĂ©es en argent ou en nature, envers le roi ou les privilĂ©giĂ©s, elles constituent un fardeau trĂšs onĂ©reux pour la propriĂ©tĂ© roturiĂšre. La taille, tout d'abord, atteignait en Basse-Normandie la propriĂ©tĂ©, l'exploitation et l'industrie ; arbitrairement rĂ©partie, en l'absence d'un cadastre rĂ©gulier 3, elle frappait en aveugle les fonds les moins fertiles et se dĂ©tour- nait des meilleures cultures l>. La perception en Ă©tait rigoureuse, vexatoire et vraiment ruineuse 5. La capitation, modelĂ©e sur la taille, en doublait le poids. L'imposition des vingtiĂšmes, Ă©qui- table dans son principe, puis qu'elle atteignait tous les biens- fonds, ne l'Ă©tait plus dans son application, en raison des Ă©valua- tions arbitraires des contrĂŽleurs et des complaisances coupables du fisc Ă  l'Ă©gard des privilĂ©giĂ©s ,r,. Ajoutez-y la prestation de la corvĂ©e, cette taille des chemins, dont trop de paroisses ne profi- taient jamais 7, l'imposition territoriale et celle des bĂątiments des dolĂ©ances sur la milice de terre ; ceux du bailliage de Valognes., rĂ©gion pĂ©nin- sulaire, mit la milice de mer ou garde-cĂŽte. Voir Appendice II, n° 9. I Cahiers d'Acqueyille, du Ham, Pierreville, Surtainville, Vasteville, Tonneville, Sauxemesnil, HĂ©mevez, Saint-Germain-de-Tournebul Valognes Ibid., n° In. ‱> Bridrey, Recueil citĂ©, t. I, Introduction, i». t;7. 3 Cahier d'Urville-prĂšs- Valognes, arl. 4. U Parmi les nombreux cahiers paroissiaux se plaignant de l'injuste rĂ©partition de la taille, citons ceux de Digosville, Surtainville. Acqueville, Flottemanville, Magneville, Biville, Gatteville, Saint-Martin-le-GrĂ©ard, Theurteville-au-Bocage Valognes; ; Gailiebot-la-Salle, Carantilly, Quettreville Coutances ; Landelles-et- Coupignv Vire. Voir Appendice II, n° 11. 5 Cahiers de Clitourps, Fresville, Gonneville, Mesnil-au-Val, La Pernelle, Saint- Christophe du-Foc, Saint-LĂŽ-d'Ourville, Le Vretot Valognes ; de la BloutiĂšre, Percy Coutances. Ibid., n° 12. 6 Les dolĂ©ances relatives aux vingtiĂšmes sont, dans la plupart des cahiers, associĂ©es Ă  celles concernant la taille, capitation el accessoires; elles sont cepen- dant l'objet d'un dĂ©veloppement spĂ©cial dans certains cahiers, notamment ceux de Digosville, Ilenneville, Pierreville, Saint-Denis-le-VĂȘtu, Saint-Martin-du-Mesnil, Yvelol Valognes. Ibid., n° 13. 7 Cahiers de Breuville, Digosville, Emondcville, Rauville-la-Bigot, Saint-Chris- tophe-du-Foc, Theurteville-au-Bocage, HĂ©mevez, Urville-prĂšs- Valognes Valognes ; de Beaucoudray, Belval, Chantelou, Gavray-bourg et Gavray-village, Le Loreur, Mesnil-Aubert, Monlchalon, Ouville, Percy, Saint-Denis-le-VĂȘtu, Saint-Louet-sur- sieune Coutances ; Gouvets, MontĂźlly, Saint-Manvieu, Sainte-Marie-Outreleau \ ire ; Bures. Cuilherville, Rampan, Sallen, Septvents Torigni. Ibid., n° 14. '?."> 1 u;s \iii;s i;t gabelles de justice, surcharges Ă©crasantes, dont le chef-lieu seul profitait W, Aussi n'y a-t-il qu'un cri parmi les populations rurales pour demander l'abolition de tous ces impĂŽts, et leur remplacement par une taxe unique, indistinctement assise sur tous les possĂ©dant- fonds. Abolition de tous les privilĂšges pĂ©cuniaires, Ă©galitĂ© et proportionnalitĂ© de l'impĂŽt dans tous les ordres, simplification de son assiette et de sa perception, tels sont les vƓux essentiels du Tiers Ă©tat rural en matiĂšre fiscale 2, Les paysans Ă©taient encore plus prĂ©venus contre les impĂŽts indirects qui frappaient les objets de consommation et les denrĂ©es de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, comme les aides et les gabelles. La multi- plicitĂ© des droits, qui mettaient les commis en contact incessant avec les populations, la duretĂ© que ceux-ci apportaient dans leur mode de perception, la rigueur des chĂątiments infligĂ©s Ă  la moin- dre faute rendaient ces impositions haĂŻssables. Aussi la majoritĂ© des cahiers en demandaient-ils, non pas la rĂ©duction, mais la suppression totale et sans compensation, comme une des servi- tudes les plus vexatoires et les plus odieuses 3. Quand le laboureur avait payĂ© sa dette au roi, il n'Ă©tait point quitte envers l'homme d'Ă©glise et le seigneur. Au premier, il devait d'abord le logement. La question de l'entretien et de la reconstruction des presbytĂšres tient une grande place dans les dolĂ©ances rurales ; toutes les paroisses demandent Ă  ĂȘtre dĂ©char- gĂ©es des lourdes dĂ©penses qu'ils entraĂźnent 4. Il lui devait surtout la dĂźme, sous ses diverses espĂšces grosses et menues dĂźmes, 1 Cahiers de La BloutiĂšre, Brainville. Chantelou Coutances ;-Ă e Flotteraanville- prĂšs -Valognes Valognes ; de Rampas Toifigo,i. Voir Appendice II. n" 15. ‱2 Il faudrait, citer Ă  peu prĂšs tous les cahiers paroissiaux. La plupart deman- dent un seul impĂŽt, l'impĂŽt foncier, ; c'esl une infinie minoritĂ© qui se prononce en laveur de deux impĂŽts la subvention territoriale ou impĂŽt rĂ©el, et la eapitation ou impĂŽl personnel tels les cahiers de La BloutiĂšre,, Bricipieville-la Blouette, Belval. 3 Sur ce point encore, les cahiers abondent; aussi, je n'en cite que Le Rozel, Saint-Martin-le-GrĂ©ard, Surtainvftle, Theur- teville-au-Bocage, etc. Valognes ; Aunoville-Tournoville, La Baleine, Briqueville- la-Blouette, ContriĂšres, CoudeviHe, Courcy, La Haye-Bellefond, Mesnil-Aubert, Mcsnil-Villeinanl, Montinartin, Ouetlreville, Tourville, l rville Coutances ; Claire- fougĂšre, Le DĂ©serÉ, SainteMarie-OutrĂ©leau Vire. Voir Appendice 11, n° 18. 3 Les rentes seigneuriales Ă©taient souvent fort lourdes. J'en ai donnĂ© quelques exemples Ă  l'Appendice 11, n" 2. Il semble qu'Ă  la fin de l'ancien rĂ©gime le poids en avait augmentĂ© par suite du renouvellement des terriers. Ces seigneurs aggravaient leurs exigences et doublaient parfois les redevances cahiers de Moyon, de Fourneaux, de Montbertrand. Ibid., n°I9. D'aprĂšs la coutume de Normandie, les seigneurs bas- justiciers pouvaient rĂ©clamer jusqu'Ă  trois annĂ©es d'arrĂ©rages de rentes seigneu- riales, et les hauts-justiciers jusqu'Ă  vingt-neuf annĂ©es, ce qui rendait la situation des paysans incertaine et prĂ©caire cahiers de La BesliĂšre, Montaigu-ĂŻes-Bois, La Colombe. thM.\ n° 20. Enfin, les seigneurs refusaient de faire Ă  leurs vassaux la dĂ©duction des vingtiĂšmes sur ces rentes, ce qui provoqua de nombreuses plaintes cahiers de La BesKĂšre, Suint Nicolas -de-Coutances, ContriĂšres, Bangy, CarentiHy, Camprond, Le Loremr, Mroyon, etc., bairliage {. 3 Cahiers de Belval, Blainville, Bricqueville, Gratot, La Baleine, La Haye-Com- tesse, Lorbehaye, Muneville, Ouvillc, Savigny, Saint Malo-de-la-Lande, Saint- Pierre Ăźle Coutances, Saultchevreuil, Saint-Romphaire, Tourville Coutances ; de llelleville, Su rtai n ville . Le Vi'etol, Saint-Marcouf Valognes ; de Clinchamps, Gou- vets, La Çhapelle-aux-Moines Vire ; de Sallen, La PerriĂšre-Hareng, Montbertrand, Fourneaux, Litteau, Saint Martin de la Besace Torigni. Yoii Appendice II, n° 2&. 4 Cahiers trĂšs nombreux, dont voici les plus typiques Brainville, Caillebot-la Salle, Camprond, Dangy, Longueville, Montcarville, Saussey, Saint-Aubin-des- PrĂ©aux, Saint-Planchers, Tourville Coutances ; Crasville, Biville, Equeurdreville, Joganville, Le Bozel, Martinvast, Sainl Germain-le-Gaillard, Pierreyille, Surtain- ville, Saint-Floxel, Sainte-Marie-d'Audouville, Saint-Germain-de-Tournebut, Saint- Vaast-la Hougue Valognes; Clouai, Litteau Torigni; Boucamp, Sainte Marie Outreleau Vire. Ibid., n° 2G. 5 Cahiers trĂšs nombreux, parmi lesquels ceux de Saint-Jean-des-Champs, Saint- Malo-de la-Lande, Tourville- Coutances ; d'Alleaume, Biville, Martinvast, Saint-LĂŽ- d'Urville, Le VretoL, HĂ©mevez, Saint-Marconi', Saint- Vaast-la-Hougue Valognes ; de La Lhapelle-aux-Moines, Daiivou, Montilly, La Selle, Saint-Clair-de-Ilalouze Aire. Dans de nombreuses paroisses du Bocage, les paysans, obligĂ©s de veiller la nuit sur leurs rĂ©coltes, demandent l'autorisation du port d'armes interdit en Nor- mandie depuis 17GG, pour tuer les animaux malfaisants qui, sortant des garennes el des forĂȘts, dĂ©vastent leurs champs. Ibid., n" 27, et F. Mourlot, Lu Convocation des Etals gĂ©nĂ©raux dans h- bailliage de Vire {Lu RĂ©volution française. 1896, t. XXXI, p. 337339. tĂźj Voir le cahier de HĂ©auville. Bridrey, ouv. citĂ©, I. II, p. 32J. PROLÉTAIRES ET MENDIANTS RURAUX 257 prĂ©lĂšvements successifs sur les produits de la terre » !, nous renseignent-ils avec autant de prĂ©cision sur les malheurs d'une classe plus misĂ©rable encore? En effet, au-dessous de ces labou- reurs possĂ©dant-fonds, petits propriĂ©taires, fieffataires ou fer- miers, il y avait, dans les campagnes, des individus de condition plus prĂ©caire encore journaliers, manƓuvres mercenaires, n'ayant que leur pelle et leur pioche, artisans de petits mĂ©tiers, fileurs de coton, tisserands, colporteurs, etc..., tout un prolĂ©- tariat rural, sans avoir et sans espĂ©rance 2. Au premier chĂŽmage, maladie ou vieillesse, ces malheureux allaient grossir l'armĂ©e des indigents pauvres domiciliĂ©s ou mendiants vagabonds. Toute cette plĂšbe rustique, qui devait composer bientĂŽt la classe des citoyens passifs, put-elle faire entendre sa voix dans le concert des revendications paysannes? Probablement non, ou excep- tionnellement. Sans doute, plus d'un cahier rural renferme des vƓux sur le soulagement des pauvres et sur l'extinction de la mendicitĂ© ; mais ces vƓux ne peuvent-ils s'expliquer sans l'inter- vention directe de ceux qu'ils concernent? N'est-il pas naturel qu'ils aient Ă©tĂ© inspirĂ©s Ă  ceux qui possĂ©daient quelque chose par le souci de leur propre intĂ©rĂȘt et par la crainte de dangers prochains? C'est, ne l'oublions pas, une minoritĂ© de cahiers qui pose les deux questions du paupĂ©risme et de la mendicitĂ© 3. Si les paysans signalent, çà et lĂ , le nombre des pauvres, des veuves et des orphelins, c'est peut-ĂȘtre moins pour s'apitoyer sur le dĂ©nuement de ces malheureux que pour faire ressortir le taux excessif des impositions dont on frappe leur paroisse W ; c'est pour flĂ©trir l'avarice des gros dĂ©cimateurs et la pratique abusive des dĂ©ports, pour constater la charitĂ© impuissante des curĂ©s ; c'est pour dĂ©plorer la lourdeur de la charge qui retombe sur les pa- roisses rurales 5 ; c'est aussi pour rĂ©clamer l'admission, jusque-lĂ  1 Bridrey, ouv. citĂ©, t. I, p. 67. 2 Sur l'existence de ce prolĂ©tariat rural, voir Appendice II, n° 28, et Kowalewsky, La France Ă©conomique et sociale Ă  la veille de la RĂ©volution les Campagnes, p. 190. — Voir surtout les Etats d'impositions de 1788, dressĂ©s par les municipalitĂ©s des dĂ©partements de Caen et de Vire. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7817-8088, passim. 3 Dans le bailliage de Coutances, 25 cahiers, et dans celui de Valognes, 27 ca- hiers, c'est-Ă -dire moins du quart, s'occupent des pauvres, et presque tous Ă  l'occa- sion de la mendicitĂ©, qu'on redoutait. 4 Cahiers de Blainville, BrĂ©hal, Bricqueville-prĂšs-la-Mer, Saint-Malo-de-la- Lande, Les Planchers, etc. 5 Cahiers de Percy, Questreville, La Haye-Bellefond, Chantelou Coutances ; du Mesnil-au-Val, Biville, Emondeville, Le Rozel, Saint-Pierre-d'Allonne, Le Theil, Saulxemesnil Valognes. Voir Appendice II, n° 29. 17 "258 CAHIERS UURAUX, 1NTEHPRETES DES DETENTEURS DU SOL refusĂ©e, de leurs indigents malades ou infirmes jJansÂles hĂŽpitaux des villes l. Quant Ă  l'extinction de la mendicitĂ©, elle les prĂ©oc- cupe davantage ; les mendiants, en effet, qui promĂšnent la terreur dans les campagnes, constituent Ă  leurs yeux un danger public^. Ce que les cahiers demandent, ce n'est pas tant l'amĂ©lioration du sort des mendiants que des mesures de rĂ©pression sĂ©vĂšre et l'ap- plication rigoureuse des lois draconiennes que l'ancien rĂ©gime a Ă©dictĂ©es {'SK Le partage des biens communaux, que l'on trouve demandĂ© par plusieurs cahiers primaires, ne doit pas ĂȘtre envisagĂ© comme une mesure philanthropique en faveur des prolĂ©taires ruraux ce partage tendait plutĂŽt Ă  arrondir la possession du paysan dĂ©jĂ  propriĂ©taire qu'Ă  crĂ©er celle de l'indigent 4. On peut, en somme, considĂ©rer les dolĂ©ances locales du Tiers Ă©tat rural de Basse-Normandie comme une dĂ©nonciation collec- tive des conditions Ă©conomiques fĂącheuses imposĂ©es Ă  la propriĂ©tĂ© paysanne, dĂ©nonciation faite par des gens intĂ©ressĂ©s Ă  voir celle-ci dĂ©livrĂ©e ou grandement allĂ©gĂ©e de toutes les charges qui pĂšsent sur elle. C'est un appel Ă  l'Ă©mancipation de la terre, poussĂ© par ceux qui la dĂ©tiennent et l'exploitent, et Doniol trouvait la for- mule juste lorsqu'il Ă©crivait, il y a plus de quarante ans ta Tous ceux Ă  qui la possession du sol, sa culture, une participation quelconque Ă  la production agricole donnaient un motif d'espĂ©- rer un avantage dans les rĂ©formes qu'on entrevoyait, dressĂšrent le tableau de leur condition et de leurs griefs, l'exposĂ© des obli- gations et de l'Ă©tat Ă©conomique que le rĂ©gime de la fĂ©odalitĂ© leur faisait » 5. Ces dolĂ©ances sont en gĂ©nĂ©ral sincĂšres et spontanĂ©es. Elles sont l'Ɠuvre de paysans avisĂ©s, trĂšs clairvoyants sur leurs propres intĂ©rĂȘts ; ils n'ont besoin ni de guide ni de modĂšle pour dĂ©crire lj Cahiers de Saussoy, d'Orval, de Saint-Ebremond-de-la-Barre. 2 Cahiers d'Annoville, Tourneville, Hocquigny Coutances ; Saint-Pierre-du- Fresne, Notre-Dame-du-Bois-d'Elles Torigni. Voir Appendice II, n° 30. 3 Cahiers de Gavray, Hocquigny, Saint-AndrĂ©-de-Valjouais, Rideauviille. lbid., n° 81. Voir F. Mourlot, La question de la MendicitĂ© en Normandie au XVIIIe siĂšcle, p. 16 et 38-41. 4 Cahiers de Blainville. Bricqueville-la-Blouette, La Haye-Bellefoud, Saint- Martin-le-Vieux, Saint-Pierre-de-Coutances Coutances ; de Fresville, Gonneville, Mesnil-au-Val, Valcanville, Varouville Valognes. Voir Appendice II, n° 32. — D'a- prĂšs la jurisprudence constante du Parlement de Bouen, le partage des communaux devait se faire non par feux, mais uniquement entre les possĂ©dant-fonds, et propor- tionnellement Ă  leurs propriĂ©tĂ©s. Les prolĂ©taires n'avaient, par consĂ©quent, rien Ă  y gagner ; aussi certains cahiers demandent-ils qu'on ait Ă©gard, dans le partage, aux pauvres habitants cahier du Vretot. 5 Doniol, Histoire des Classes rurales en France, p. 492. LEURS PRÉCÉDENTS. REQUÊTES A L'INTENDANCE 259 la rapacitĂ© des commis du fisc, l'aviditĂ© et la duretĂ© des dĂ©cima- teurs, les ravages des bĂȘtes de la forĂȘt voisine ou le pitoyable Ă©tat de leurs routes. C'est leur angoisse et leur souffrance qui parlent tout haut, depuis qu'elles en ont le droit ll Aussi, pour toute cette partie des cahiers qui traite des questions rurales, ne faut-il chercher d'autre source d'inspiration que la situation des plai- gnants. Assez souvent, ceux-ci n'ont fait que reproduire des rĂ©cla- mations anciennes, que renouveler des protestations demeurĂ©es sans effet. En feuilletant les dossiers cle l'Intendance et de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, on peut retrouver maintes requĂȘtes qui dormaient dans les cartons et dont les cahiers nous apportent l'Ă©cho 2. L'administration provinciale de Basse-Normandie avait elle-mĂȘme indirectement facilitĂ© la rĂ©daction de ces dolĂ©ances locales en provoquant, l'annĂ©e prĂ©cĂ©- dente, une vaste enquĂȘte, dans tous les dĂ©partements de son ressort, sur l'Ă©tat Ă©conomique des paroisses rurales. Cette enquĂȘte devait aboutir Ă  une plus Ă©quitable rĂ©partition de la taille. Chaque 1 Le pauvre oublie sa misĂšre en franchissant l'intervalle immense entre la cabane et le trĂŽne. » Cahier de Gratot. — C'est le cri que le peuple pousse vers le roi du fond de sa misĂšre. » Cahier de Saint-Jean- des-Champs. — Vive le Roi ! le pĂšre de la nation française, qui appelle ses enfants de toutes les classes auprĂšs de lui pour entendre leurs voix plaintives et subvenir Ă  leurs besoins. » Cahier de Rampan. 2 Le cahier de Pierreville dĂ©clare reproduire, Ă  propos de la surcharge des ving- tiĂšmes dans cette paroisse, des rĂ©clamations dont les bureaux de l'Intendance de Caen sont remplis et garnis ». En effet, l'on trouve, au fonds de l'Intendance, de nombreuses requĂȘtes de Pierreville sur cet objet entre les annĂ©es 1782 et 1788. Arch. dĂ©p., Calvados, C 5910. — Le cahier de la section de Montceaux, paroisse de ^uet- treville, reproduit une plainte adressĂ©e en mars 1788 au Rureau intermĂ©diaire de Coutances, par 18 paroisses qui demandent le rĂ©tablissement d'un ancien pont sur la Sienne. Voir le procĂšs-verbal de l'AssemblĂ©e du dĂ©partement, d'octobre 1788 Arch. dĂ©p , Calvados, C 7700, et ci-dessus, chap. VII, p. 146, note 1. — La recons- truction du pont de La Rocque, Ă©galement sur la Sienne, a dĂ©jĂ  fait l'objet de requĂȘtes Ă  l'intendant Ibid., C 4011, et d'un vƓu Ă  l'AssemblĂ©e de Coutances Ibid., C 7000, avant d'ĂȘtre rĂ©clamĂ©e par les cahiers de Montchaton, Hauteville, Heugue- ville, RegnĂ©ville et Urville. — Les vƓux relatifs aux routes reproduisent trĂšs sou- vent d'anciennes requĂȘtes Ă  l'Intendance ou Ă  l'AssemblĂ©e provinciale, comme Ă  Nicorps mĂ©moire de 5 paroisses Ă  l'AssemblĂ©e de Coutances, Ibid., C 7000; Ă  Saint- Romphaire mĂ©moire de Montaure, signĂ© par 30 municipalitĂ©s et adressĂ© Ă  l'Assem- blĂ©e de Saint-LĂš, Ibid., C 7712 ; Ă  Moon requĂȘte de 13 paroisses au Rureau inter- mĂ©diaire de Rayeux, 18 mai 1788, Hippeau, ouv. citĂ©, t. VIII, p. 358. — 11 en est de mĂȘme pour les plaintes relatives aux reconstructions de presbytĂšres ex. Ă  Relval, Ă  Montchaton, Arch. dĂ©p., Calvados, C 1340 ; aux retards du paiement des indemni- tĂ©s pour terrains expropriĂ©s ex. Ă  Equeurdreville, Ibid., C 1711 ; Ă  l'augmentation des jours de fabrication du sel ex. Ă  Muneville, Ibid., C 7700. — Un article du cahier de Carantilly, relatif Ă  la ruine des fabricants de toile, est inspirĂ© par le rĂ©cent krach d'une maison de Saint-LĂŽ, qui a fait subir de grosses pertes Ă  de nom- breux habitants Ibid., C 1477. 260 LES OBSERVATIONS GÉNÉRALES DES MUNICIPALITÉS assemblĂ©e municipale Ă©tait invitĂ©e Ă  dresser un Ă©tat mentionnant le chiffre total des impositions levĂ©es sur la paroisse, taille, en principal et accessoires, vingtiĂšmes et sols pour livre, capitation, taxe reprĂ©sentative de la corvĂ©e, impĂŽt territorial et impĂŽt des bĂątiments de justice. Chaque Ă©tat devait contenir le nom des taillables, avec le montant et la nature de leur taille de propriĂ©tĂ©, d'exploitation et d'industrie, le nom des privilĂ©giĂ©s et taxĂ©s d'of- fice ; une large colonne y Ă©tait rĂ©servĂ©e Ă  des Observations gĂ©nĂ©rales » relatives aux ressources agricoles ou industrielles de la paroisse, aux charges qui pesaient sur elle, aux remĂšdes dont l'emploi semblerait nĂ©cessaire. L'AssemblĂ©e provinciale de Caen avait voulu, comme celle dont parle Tocqueville, apprendre des paysans eux-mĂȘmes, dans le dĂ©tail, tous les griefs dont ils pouvaient avoir Ă  se plaindre » *>. Partout oĂč elle fut obĂ©ie, dans les dĂ©partements de Caen et de Vire notamment, les municipa- litĂ©s dressĂšrent le bilan de la vie Ă©conomique des campagnes. Leurs Observations gĂ©nĂ©rales », rĂ©digĂ©es en juillet-aoĂ»t 1788, dĂ©passĂšrent souvent en longueur et en abondance d'information les cahiers de l'annĂ©e suivante 2. Moins de six mois plus tard, lorsque ces paysans furent Ă  nouveau consultĂ©s, ils n'eurent qu'Ă  reproduire, in-extenso ou en abrĂ©gĂ©, des plaintes qui rĂ©sonnaient encore Ă  leur oreille et dont le texte Ă©tait peut-ĂȘtre restĂ© sous leurs yeux. Il est permis de conclure que la valeur documentaire de ces cahiers, au point de vue Ă©conomique et local, est Ă  peu prĂšs incontestable 3. La preuve en a Ă©tĂ© faite dans certaines rĂ©gions de la Basse-Normandie oĂč l'on possĂ©dait les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires au contrĂŽle de leurs allĂ©gations. M. Bridrey, aprĂšs avoir rappro- chĂ© les cahiers primaires du bailliage de Cotentin de leurs Ă©lĂ©ments de contrĂŽle essentiels rĂŽles de 1789, journaux de rentes, dĂ©cla- rations de bĂ©nĂ©fices, etc . . . , a pu dĂ©clarer, avec pleine assurance pour ceux du bailliage de Coutances, avec plus de rĂ©serve pour ceux du bailliage de Valognes, que leur vĂ©racitĂ© lui Ă©tait 1 Tocqueville, L'Ancien rĂ©gime el la RĂ©volution, p. 272. 2 L'importance de ces Etats d'impositions Arch. dĂ©p., Calvados, C 7817-8088, dĂ©jĂ  signalĂ©e par M. A. BĂ©net, qui les appelle la prĂ©face des cahiers de 1789 » et en forçant un peu la note, les cahiers de 1788 », n'a pas Ă©chappĂ© Ă  M. Aulard. Voir La RĂ©volution française, t. XXXVIII, p. 81. 3 C'est la conclusion Ă  laquelle sont arrivĂ©s M. Onou La valeur des Cahiers au point de vue Ă©conomique et social, La RĂ©volution française, t. XLIX, 1905, p. 409-416 et M. Sagnac Les Cahiers de 1789 et leur valeur, Revue d'Histoire moderne, t. VUI, 1907, p. 346. INFLUENCE DES MODÈLES GENERAUX DE CAHIERS 261 apparue Ă©clatante et indĂ©niable » et que l'ensemble Ă©tait franc et loyal » W. Les vƓux d'intĂ©rĂȘt local ne forment qu'une partie des cahiers paroissiaux ; un trĂšs grand nombre de ceux-ci font, en outre, une place, parfois assez large, aux considĂ©rations d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Il n'y a rien d'Ă©tonnant Ă  cela. Le mouvement d'opinion qui remuait le Tiers Ă©tat des villes ne s'Ă©tait pas arrĂȘtĂ© au seuil de celles-ci il avait pĂ©nĂ©trĂ© dans les campagnes. Les idĂ©es de rĂ©for- mes y circulaient librement, colportĂ©es de village en village par des pamphlets, des brochures, des factums aux titres les plus variĂ©s. En mĂȘme temps que la fameuse brochure de SieyĂšs inti- tulĂ©e Qu'est-ce que le Tiers Ă©tat ? i2, beaucoup d'autres publi- cations, aujourd'hui oubliĂ©es, parurent Ă  la fin de 1788 et au commencement de 1789 3. Dans ce concert de revendications, la Normandie ne resta pas muette, et l'on y vit Ă©clore une sĂ©rie de manifestes politiques, avant-coureurs des cahiers de dolĂ©ances Le Tiers Ă©tat de Normandie Ă©clairĂ© ou ses droits justifiĂ©s M ; Prenez-y garde, ou avis Ă  toutes les assemblĂ©es d'Ă©lection qui seront convoquĂ©es pour nommer les reprĂ©sentants des trois ordres aux Etats gĂ©nĂ©raux 5 ; RĂ©flexions toutes simples et toutes naturelles d'un Normand 6 ; Projet d'un cahier gĂ©nĂ©ral par un gentilhomme de Normandie ami de la Nation ? ; Le seul intĂ©rĂȘt de tous, par un gentilhomme de Normandie 8, et autres Ă©crits de mĂȘme nature s'Ă©vertuaient Ă  Ă©clairer l'opinion et Ă  orienter les vƓux du Tiers Ă©tat. Deux de ces Ă©crits surtout, dus Ă  la plume de l'avocat Thouret, le futur dĂ©putĂ© du bailliage de Rouen aux Etats gĂ©nĂ©raux, dĂ©passĂšrent tous les autres en reten- tissement et en influence. Ce sont L'Avis des bons Normands Ă  leurs frĂšres tous les bons Français de toutes les provinces sur 1 E. Bridrey, ouv. citĂ©, t. I, Introduction, p. 70. Il constate, en d'assez nom- breux passages des cahiers du bailliage de Valognes, que les observations Ă©mises par ceux-ci sont localement sans portĂ©e » et sont les reproductions irraisonnĂ©es de dolĂ©ances Ă©trangĂšres ». 2 Bibl. nat., Lb 39, n° 1086. 3 Sur les nombreux opuscules parus avant ou pendant la convocation dĂšs Etats gĂ©nĂ©raux, voir Ă  la BibliothĂšque nationale, sĂ©rie Lb 39, nos 493 Ă  908 annĂ©e 1788 ; 909-2750 annĂ©e 1789. J'y ai spĂ©cialement consultĂ© les n°s 607, 675, 676, 677, 678, 681, 682, 706, 755, 758, 788, 792, 1086, 1187, 1249, 1250, 1378, 1379, 1387. 4 PubliĂ© par Hippeau, ouv. citĂ©, etc., t. VI, p. 297-307. 5 Ioid., p. 307-316. 6 Ibid., p. 371-382. 7 Ibid., p. 382-402. 8 Ibid., p. 402-417. 262 INFLUENCE DES HOMMES DE LOI Venvoi des Lettres de convocation aux Etats gĂ©nĂ©raux 0>, et sur- tout La suite de l'Avis des bons Normands, dĂ©diĂ©e aux assem- blĂ©es des bailliages, sur la rĂ©daction des cahiers des pouvoirs et instructions W; Thouret recommandait aux Ă©lecteurs de sacrifier l'amas indigeste des dolĂ©ances locales futiles et intĂ©- ressĂ©es », Ă  la perspective de l'intĂ©rĂȘt universel », afin d'Ă©par- gner Ă  la future AssemblĂ©e nationale les embarras d'une docu- mentation trop touffue et trop confuse, oĂč son activitĂ© rĂ©forma- trice risquerait de s'enliser. RĂ©digĂ©s Ă  l'adresse des assemblĂ©es bailliagĂšres, ces mĂ©moires influĂšrent certainement sur la tenue des assemblĂ©es paroissiales ; ils dictĂšrent l'esprit et parfois la lettre de maints cahiers ruraux 3. A cette influence des Ă©crits, il convient d'ajouter celle des personnes. J'ai montrĂ© plus haut, en Ă©tudiant la composition des assemblĂ©es municipales Ă©lues dans les campagnes en 1787-1788, de quelle considĂ©ration y jouissaient les hommes de robe, magis- trats des diverses juridictions royales, avocats et notaires. J'ai relevĂ© une liste trĂšs longue de syndics municipaux Ă©lus parmi eux 4. N'est-il pas naturel qu'ils aient jouĂ© un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant lors de la tenue des assemblĂ©es Ă©lectorales de 1789, qu'ils aient occupĂ©, dans leur paroisse, un des premiers rangs et parfois le premier, et que leur autoritĂ© se soit imposĂ©e en beaucoup d'en- droits sans rencontrer de rĂ©sistance ? L'examen des procĂšs- verbaux d'assemblĂ©es rurales confirme cette hypothĂšse 5. Dans de nombreuses localitĂ©s, les hommes de loi sont les comparants les plus en vue ; souvent mĂȘme ils prĂ©sident les sĂ©ances. Ils y 1 Bibl. nat., L b 39, 1249 ; publiĂ© par Hippeau, ouv. citĂ©, etc., t. VI, p. 265-285. 2 Ibid.% Lb 39, 1250; Hippeau, ouv. citĂ©, p. 285-297. — Thouret avait joint Ă  sa brochure un Essai d'un cahier de pouvoirs et instructions projetĂ© pour une des assemblĂ©es dans l'ordre du Tiers Ă©tat » le cahier de Thouret, qu'Hippeau n'a pas publiĂ© et que l'on trouve dans le Recueil des rapports et opinions de Thouret » Ă  la Bibl. comm. de Rouen, U 3047 a. Cf. Le Parquier, Les Cahiers du bailliage de Colentin, Revue d'EludĂ©s normandes, 1909, p. 401. 3 Les articles 2 Ă  8 du cahier de Dangy sont directement inspirĂ©s par le Projet d'un Cahier gĂ©nĂ©ral dĂ» au gentilhomme de Normandie ami de la nation ». Voir Bridrey, ouv. citĂ©, t. I, p. 294, note, 1. On retrouve aussi, dans ce cahier, l'influence de Thouret, ainsi que dans ceux de Marigny et Tessy. Voir Le Parquier, Le Bailliage de Coulances en 17X9, Revue de Cherbourg et de la Basse-Normandie, 1905, p. 27. — Le long prĂ©ambule qui prĂ©cĂšde chacun des cahiers du groupe du Mesnil-Opac a dĂ» ĂȘtre empruntĂ© Ă  quelque factum de la rĂ©gion. Bridrey, ouv. citĂ©, t. I, p. 147. 4 Voir ci-dessus, chap. V, p. 102-103. 5 Voir au chap. IX, p. 200 Ă  202 et notes y correspondant, l'Ă©numĂ©ration des gens de loi qui furent mĂȘlĂ©s aux assemblĂ©es primaires rurales, comme prĂ©sidents ou dĂ©putĂ©s EXEMPLES PRÉCIS DE CETTE INFLUENCE '263 sont les conseillers les plus Ă©coutĂ©s, les guides les plus influents ; ce sont eux qui suggĂšrent aux paysans les dolĂ©ances d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, qui en prĂ©cisent la portĂ©e, qui en dĂ©terminent l'ordre, qui en rĂ©digent la formule. Le cahier est en grande partie leur Ɠuvre il est le reflet de leur culture juridico-politique W. Parfois, ils l'apportent tout fait, soit qu'ils en aient empruntĂ© la teneur au cahier de la ville voisine, prĂ©alablement rĂ©digĂ©, tels les robins de Vire aux assemblĂ©es de Clinchamps et de Courson W, soit qu'ils l'aient tirĂ© de leur propre cru. Le mĂȘme personnage a pu influer sur la rĂ©daction de plusieurs cahiers ruraux, parfois mĂȘme d'un grand nombre. Un notaire de Caumont, Aveline, envoyant Ă  Necker, le 7 fĂ©vrier 1789, son MĂ©moire relatif au Bocage, l'in- forme qu'il l'a Ă©crit dans l'esprit de son pays » et qu'il a un pouvoir signĂ© de 18 municipalitĂ©s de paroisses voisines pour les objets d'utilitĂ© publique qui peuvent les intĂ©resser W. N'est-il pas probable qu'Ă  la fin du mĂȘme mois le texte de ce mĂ©moire a circulĂ© dans les assemblĂ©es de ces paroisses et servi de modĂšle Ă  leurs revendications ? Il est arrivĂ© parfois qu'un mĂȘme homme, en sa qualitĂ© de juge, a prĂ©sidĂ© plusieurs assemblĂ©es. Heurtevent de la Haule guida, le 5 mars, les dĂ©libĂ©rations des habitants du Vicel et, le lendemain, celle des paroissiens de Valcanville, et nous avons la preuve qu'il abusa de sa situation dans la premiĂšre de ces paroisses, pour dicter et rĂ©diger lui-mĂȘme, contre le consentement de l'assemblĂ©e », un premier cahier de dolĂ©ances, annulĂ© trois jours plus tard par cette mĂȘme assemblĂ©e *. Housset de Janville, conseiller au bailliage de Caen, prĂ©sida, dans la semaine du 22 fĂ©vrier au 1er mars, cinq assemblĂ©es de paroisses 5. 1 Les exemples abondent dans le Cotentin. Le cahier de Bricqueville-la-Blouette a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par Lescaudey, substitut au bailliage de Contances ; celui de Montcha- ton a dĂ» ĂȘtre inspirĂ© par Desmarets de Montchaton. lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, prĂ©sident de l'assemblĂ©e paroissiale ; celui de Gavray est l'Ɠuvre probable de Gui- chard, avocat au Parlement. Le Tuilier, procureur du roi Ă  l'Ă©lection de Coutances, est le rĂ©dacteur prĂ©sumĂ© du cahier de Hambye ; Estur, avocat, celui du cahier com- mun de La Haye-Bellefond et Maupertuis. C'est au notaire Chauvel qu'est dĂ» vrai- semblablement le cahier de La Lande-d'Airou, et on attribue Ă  Lhermitte, conseiller au bailliage de Coutances, la paternitĂ© du cahier d'Ouville. Voir Le Parquier, Le Cahier du bailliage de Cotentin, Revue d'Etudes normandes, 1909, p. 328 et suivantes. 2 Voir F. Mourlot, La Convocation des Etats gĂ©nĂ©raux dans le bailliage de Vire La RĂ©vol. française, t. XXXI, p. 315. 3 Lettre d'Aveline Ă  Necker, 7 fĂ©vrier 1789, Arch. nat., Ba 27, 1. 15. Cl Voir Bridrey. oiw. citĂ©, t. IL p. 691 et 712. 5 Celles des paroisses de Troarn, Janville. Bavent, BerniĂšres et Courseulles. Il fut Ă©lu dĂ©putĂ© de Janville. Arch. du greffe de la Cour d'appel de Caen, Registre des procĂšs-verbaux des assemblĂ©es primaires du bailliage de Caen. 264 PRÉPONDÉRANCE DES QUESTIONS D'ORDRE GÉNÉRAL C'est Vincent Mariage, bailli de la haute justice de Bricquebec, qui semble tenir le record des prĂ©sidences d'assemblĂ©es Ă©lecto- rales. Son nom figure dans les procĂšs-verbaux de 15 communau- tĂ©s du bailliage de Valognes 0-\ Sans doute, il ne put imposer Ă  toutes sa façon de voir celle de Pierreville, notamment, opposa une vive rĂ©sistance Ă  ses procĂ©dĂ©s autoritaires et s'assembla, aprĂšs son dĂ©part, pour rĂ©diger de nouvelles dolĂ©ances 2. Mais le bailli prĂ©sident dut se faire mieux Ă©couter dans les autres paroisses, et l'air de parentĂ© que leurs cahiers prĂ©sentent atteste la part active que Mariage a prise Ă  leur confection. Ainsi, influence des modĂšles gĂ©nĂ©raux ou particuliers, qui offraient aux rĂ©dacteurs de cahiers primaires une matiĂšre dĂ©jĂ  Ă©laborĂ©e, et ingĂ©rence des hommes de loi dans la rĂ©daction de ces cahiers, voilĂ  deux raisons qui expliquent la place trĂšs large faite aux vƓux d'ordre gĂ©nĂ©ral dans les dolĂ©ances des campagnes. En examinant la masse des cahiers ruraux conservĂ©s par les quatre bailliages particuliers de Coutances, Valognes, Torigni et Vire, c'est-Ă -dire plus de trois cents cahiers, voici quelles consta- tations j'ai pu faire. 56 cahiers seulement formulent exclusive- ment des griefs locaux 3 ; parmi les 250 autres, 122 mĂȘlent Ă  leurs plaintes particuliĂšres des vƓux ayant trait Ă  des questions d'ordre gĂ©nĂ©ral 4; ; 128 ne font aucune place aux vƓux locaux, 1 Celles de Bricquebec. Baubigny, Breuville, Magneville, Les Perques, Pierre- ville, Quettetot, Le Rozel, SĂ©noville, Sotteville, Surlainville, Saint-Germain-le-Gail- lard, Saint-Martin-le-HĂ©bert, Saint-Paul des-Sablons, Le VretĂŽt. Voir Bridrey, ouĂŽ. citĂ©, t. II, p. 129, note 2. 2 Les dolĂ©ances [de la communautĂ©] ne furent ni Ă©coutĂ©es ni suivies par le dit sieur bailli ; il en dicta lui-mĂȘme, de son autoritĂ© particuliĂšre et prĂ©pondĂ©rante, sans permettre aucune observation... C'est pourquoi la dite communautĂ© s'est assem- blĂ©e de nouveau pour procĂ©der Ă  la juste rĂ©daction de ses dolĂ©ances... » Bridrey, ouv. citĂ©, t. II, p. 450. 3 Cahiers de La Baleine, La BesliĂšre, Bourey, BrĂ©hal, Bricqueville-sur-Mer, Champrepus, Herenguerville, Hugueville, La Lande-d'Àirou, Montaigu-les-Bois, Moncuit, Quettreville, Saint Denis-le-VĂȘtu, Saint-LĂ©ger, Saint Louet-sur-Sienne, Saint-Malo-de-la-Lande, Saint-Martin-le-Vieux, Tourville, en totalitĂ© ; Hycnville, Saint-Ursin, Trelly, en grande partie b. de Coutances. — Brix, Crasville, Denneville, Haineville, La Haie-d'Ectot, Montfarville, Nouainville, Omonville-la-Bogue, Pierreville, Sideville, Sortosville-en-Beaumont, Saint-Georges- de-la-RiviĂšre, Saint-LĂŽ-d'Ouville, Saint-Pierre-d'Allonne, en totalitĂ© ; Carteret, Fon- tenay-en-Cotentin, Notre-Dame-d'Allonne, Saint-Germain-de-Tournebut, en grande partie b. de Valognes. — BiĂ©ville, Clouai, Guilberville, La FerriĂšre-Hareng, La Vaquerie, Montaigu, Montbertrand, Sallen, Sept- Vents, Sainl-Ebremond-de-la-Barre, Saint-Pierre-du-Fresne, Saint-Pierre-de-Semilly b. de Torigni. — Aubusson, Sainte- Marie-des-Monts, Saint-Maur-des-Bois, Saint-Pierre-du-Troncbet b. de Vire. 4 Dans quelques-uns de ces cahiers, les deux catĂ©gories de dolĂ©ances, au lieu d'ĂȘtre exposĂ©es pĂȘle-mĂȘle, sont nettement sĂ©parĂ©es. Ex. Ă  Blainville, Carantilly vƓux d'ordre politique, administratif, judiciaire 265 ies assemblĂ©es ayant cru devoir mettre Ă  l'Ă©cart toutes les plaintes et dolĂ©ances personnelles qu'elles pourraient faire, pour ne s'occuper que des grands intĂ©rĂȘts nationaux » ]. Ces 250 ca- hiers passent en revue les importantes questions d'ordre politique et administratif qui prĂ©occupaient alors l'opinion publique Constitution 2, pĂ©riodicitĂ©, composition et attributions des Etats gĂ©nĂ©raux 3, dette nationale W, pensions 5, responsabilitĂ© minis- tĂ©rielle 6, Etats provinciaux et AssemblĂ©es provinciales ? ; ils traitent aussi, et avec une certaine complaisance, qu'explique la compĂ©tence spĂ©ciale de la plupart de leurs rĂ©dacteurs, des ques- tions d'ordre juridique '8^ ; ils dĂ©noncent les abus des tribunaux 9, b. de Coutances ; Quettetot, RĂ©ville, Le Rozel b. de Valognes ; Pierres, Roucamp b. dĂ© Vire. 1 Cahiers de Rures, Rrectouville, Lamberville, Rousseville, Saint-Georges-d*Elle, Saint-Jean-des-Raisants b. de Torigni. — Le cahier de La RloutiĂšre contient des remontrances, plaintes, dolĂ©ances et avis sur l'administration et les affaires gĂ©nĂ©- rales du royaume ». — Les habitants de Gratot, simples matelots et pauvres labou- reurs, n'ont que des idĂ©es gĂ©nĂ©rales, qu'ils croient justes. — Clitourp consacre son cahier aux vices et abus des lois dn gouvernement actuel de la France dans plu- sieurs de ses parties ». 2 Les vƓux multiples sur cet objet se ramĂšnent Ă  l'octroi, avant tout vote de subsides, d'une Constitution stable et appuyĂ©e sur des principes invariables ; ils contiennent en germe le serment du Jeu de Paume et la DĂ©claration des droits de l'homme. 3 La pĂ©riodicitĂ© est fixĂ©e en gĂ©nĂ©ral Ă  cinq ans; quelques cahiers allongent le dĂ©lai, dix ans Ă  La RloutiĂšre, douze ans Ă  Cauville, quinze ans Ă  firicqueville-la- Blouette, vingt ans Ă  Rlainville ; d'autres le rĂ©duisent Ă  trois ans Montaigu, Le Theil, Saint-Cyr. — Le vƓu relatif au doublement du tiers et au vote par tĂȘte est unanime. — On demande, pour les Etats gĂ©nĂ©raux, l'exercice du pouvoir lĂ©gislatif et, au premier rang, le vote de l'impĂŽt. 4 Les cahiers en demandent la fixation et l'acquittement au prix des sacrifices jugĂ©s nĂ©cessaires ; quelques-uns indiquent, pour combler le dĂ©ficit, la vente des biens du clergĂ© rĂ©gulier. 5 VƓu Ă  peu prĂšs unanime pour la rĂ©duction des pensions actuelles et pour la concession des pensions futures au mĂ©rite seul. 6 On demande qu'ils rendent leurs comptes, soit Ă  chaque tenue d'Etats gĂ©nĂ©- raux Anneville-en-CĂšres, Le Vretot, soit par la presse NĂ©greville. 7 Les vƓux relatifs Ă  l'administration provinciale demandes de suppression des intendants et des subdĂ©lĂ©guĂ©s, du maintien Ă©ventuel des AssemblĂ©es provinciales, et surtout du rĂ©tablissement des Etats provinciaux font l'objet d'un dĂ©veloppement spĂ©cial. Voir ci-dessous, chap. XI, p. 293-299. 8 Certains cahiers ressemblent Ă  de vĂ©ritables traitĂ©s sur la rĂ©forme judiciaire, tels ceux de Rricqueville-la-Rlouette, de La RloutiĂšre, de Montchaton, de Dangy. de Hambye, ceux du groupe de Mesnil-Opac, dans le bailliage de Coutances, et celui de Rricquebec, dans le bailliage de Valognes. La plupart des vƓux qu'ils expri- ment s'inspirent des projets de rĂ©forme judiciaire de mai 1788. Sur l'importance des vƓux d'ordre judiciaire dans les cahiers primaires du bailliage de Cotentin, voir Le Parquier, art. citĂ©, Revue d'Etudes normandes, 1909, p. 329-334. 9 Tels les privilĂšges judiciaires, comme les committimus et autres droits d'Ă©vo- cation au civil et au criminel. ?'' voeux d'ordre social et Ă©conomique la multiplicitĂ© des juridictions l, la vĂ©nalitĂ© des charges '2\ les formalitĂ©s tortueuses de la procĂ©dure 3; ; dans l'ordre social et Ă©conomique, ils abandonnent le point de vue Ă©troit des intĂ©rĂȘts de clocher pour s'Ă©lever Ă  une conception plus large des intĂ©rĂȘts rĂ©gionaux et nationaux suppression de tous les privilĂšges . Parmi toutes leurs dolĂ©an- 1 Cahier de Caen, 3." partie ReprĂ©sentations particuliĂšres el dolĂ©ances de lu ville de Caen, art. I Ă  27. 2 Cahier de Valognes, art. 27 et 20. 3 Cahier de Cherbourg, art. 58, 59 el Go. 4 Sur les cahiers des corporations de Bayeux, voir ci-dessus, chap. IX, p. 207, noie 1. 5 Vuhix des cafetiers et des tailleurs. 6 Cahier de Bayeux, au chapitre Commerce. 7 La formation du cahier de dolĂ©ances de la ville de Caen, et la sĂ©rie des opĂ©- rations qui aboutirent Ă  ce rĂ©sultat, ont donnĂ© lieu Ă  une Ă©lude spĂ©ciale et dĂ©taillĂ©e de ma part, et font l'objet de ma thĂšse complĂ©mentaire, intitulĂ©e Le Cahier de dolĂ©ances du Tiers Ă©tal de Caen en 17X9. 8 Cahiers des tanneurs, des serrurriers, des perruquiers, des cartiers-papetiers, des bouchers., des bonnetiers has-Ă©tamiers, des fabricants d'Ă©loffes de soie. 18 274 ADOPTION DE CERTAINS VOEUX CORPORATIFS A CAEN ces, un nombre restreint seulement a pu se glisser dans le texte du cahier de Gaen. Les rĂ©dacteurs ont fait place Ă  la requĂȘte des tanneurs sur la suppression de la marque des cuirs *, parce qu'elle Ă©tait appuyĂ©e par les selliers, Jes cordonniers, les libraires, les parfumeurs, les chaudronniers, parce que le corps des nĂ©go- ciants s'y intĂ©ressait et parce que les juges-consuls la rĂ©clamaient avec insistance. Pour des raisons analogues, ils admettent les vƓux des cartiers relatifs Ă  la suppression des droits sur le pa- pier *2, ceux des Ă©piciers, cuisiniers et brasseurs relatifs Ă  la sup- pression du trop-bu 3, et, d'une façon gĂ©nĂ©rale, tous ceux que la juridiction consulaire, qui comptait trois de ses membres au sein de la commission de rĂ©daction, avait pris sous son patronage. Ils empruntent h certains cahiers particuliers l'idĂ©e de rĂ©formes utiles Ă  la citĂ© a celui de l'amirautĂ©, le projet d'un canal entre l'Orne et la Sarthe, destinĂ© Ă  faire de Caen l'entrepĂŽt d'une vaste rĂ©gion agricole i} ; Ă  celui des vinaigriers, une sĂ©vĂšre critique du corps des ingĂ©nieurs, qui s'entĂȘtaient Ă  construire des ponts de bois dans un pays oĂč les carriĂšres abondaient, et qui, au lieu de faire aboutir le pont tournant du canal de l'Orne Ă  la rue des Garnies, pour l'embellissement de la ville, l'avaient maladroite- ment placĂ© en face du clocher d'une Ă©glise voisine $ ; Ă  celui des maçons, l'heureuse idĂ©e d'une Ă©cole gratuite de dessin, capable de former de bons ouvriers W. Le cahier urbain est loin de reflĂ©ter avec exactitude la pensĂ©e intime des corporations en ce qui concerne leur rĂ©gime ; alors que presque toutes en demandent l'amĂ©lioration par la suppression de l'Ă©dit fiscal de 1779 C'\ il suppose la prolongation de ce rĂ©gime, et se contente d'insĂ©rer deux vƓux relatifs Ă  l'hĂ©rĂ©ditĂ© des maĂźtrises pour les enfants des maĂźtres dĂ©cĂ©dĂ©s, et Ă  la survivance des droits de ceux-ci en faveur de leurs veuves S ; mais il omet les demandes de suppression des droits de marque et de visite, si impatiemment supportĂ©s par les artisans des divers mĂ©tiers 9. 1 Cahier de Cacn, 3 partie, art. 18. 2 Ibid., art. 19. Ibid., art. 18. I Ibid., art. 5. 5 Ibid., art. 4. 6 Ibid., art. 13. 7 Cahiers des passementiers, des fabricants d'Ă©toffes de soie, des tailleurs, des tapissiers, des merciers-drapiers, des Ă©piciers, des cordonniers, des chaudronniers, des chapeliers., des bonnetiers bas-Ă©tamiers, des boulangers, des bouchers. 8 Cahier de Caen, 3 partie, art. 7. 9 Cahiers des fabricants d'Ă©toffes de soie, des tailleurs-fripiers, des tapissiers, il» > serruriers, les selliers, des cartiers-papetiers, des maçons, des brasseurs de biĂšre. RARETÉ DES VOEUX D'ORDRE AGRICOLE 275 De mĂȘme que les vƓux relatifs Ă  l'industrie se rencontrent Ă  l'Ă©tat exceptionnel dans les cahiers ruraux, les vƓux d'ordre agricole n'apparaissent que rarement et sous une forme concise dans les cahiers urbains ; ils s'y trouvent sacrifiĂ©s Ă  d'autres intĂ©rĂȘts. Çà et lĂ , quelques plaintes sur les dommages que la milice cause Ă  l'agriculture l ; quelques considĂ©rations sur les avantages que celle-ci retirerait du libre enlĂšvement des engrais de mer 2i ; quel- ques demandes d'ateliers de charitĂ© 3, de partage de marais et communes À> ; tout cela briĂšvement exposĂ©, avec une rĂ©serve voisine de l'indiffĂ©rence. Si le cahier de Bayeux consacre d'assez longs dĂ©veloppements Ă  la demande d'abrogation de nombreuses redevances et servitudes fĂ©odales rj, celui de Caen, qui compte cent articles, n'a pas trouvĂ© de place pour les droits fĂ©odaux, alors que douze cahiers de corps et corporations en rĂ©clamaient l'abo- lition ou le rachat, en peignant avec vivacitĂ© les abus des banalitĂ©s de fours, moulins et pressoirs, et les dĂ©gĂąts des colombiers 6l Les droits fĂ©odaux, a-t-on Ă©crit, gĂȘnaient assez peu les habitants des villes pour qu'on ne crĂ»t pas utile d'adopter des articles en vue de leur disparition {7K On peut croire aussi que leur existence n'Ă©tait pas pour dĂ©plaire Ă  de riches roturiers, seigneurs de fiefs nobles, possesseurs de colombiers, de moulins et de pressoirs banaux. Ce qui est certain, c'est que les rĂ©dacteurs bourgeois du cahier de Caen restĂšrent sourds Ă  l'appel des artisans, qui leur signalaient les maux des paysans et qu'une foule de questions intĂ©ressant le rĂ©gime foncier furent systĂ©matiquement Ă©cartĂ©es. En somme, les cahiers urbains furent, en Basse-Normandie, l'expression des sentiments et des aspirations de l'Ă©lite du Tiers Ă©tat des villes, magistrats, nĂ©gociants, bourgeois, et exception- nellement des maĂźtres des corporations les plus importantes. Il ne paraĂźt pas que le prolĂ©tariat urbain compagnons des commu- nautĂ©s ou travailleurs libres y ait participĂ© ; ses dolĂ©ances, s'il en exprima, n'eurent aucun Ă©cho. 1 Cahiers de Vire ait. 13, de Granville art. 21, de Carentan art 2i 2 Cahiers de Vire art. 15, de Coutances art. 53. 3 Cahier de Vire art. 9. 4 Cahiers de Carentan art. 31, de Valognes art. 35. 5 Cahier de Bayeux, au chapitre Droits fĂ©odaux, neuf alinĂ©as 6 Cahiers des pharmaciens, des officiers du dĂ©pĂŽt des sels art. 5, 6, 12, des nĂ©gociants et armateurs art. 21 Ă  23, des couteliers art. 36 Ă  39, des chapeliers art. 14;, des vinaigriers art. 9. des marĂ©chaux art. 7, des parfumeurs art. 9, des Ă©piciers. 7 E. Champion, La France d'aprĂšs les Cahiers de 17S9, p. 95. 27b CAHIERS D ASSEMBLEES PRELIMINAIRES A COUTANCES Quand les dĂ©putĂ©s des paroisses urbaines et rurales eurent dĂ©posĂ© aux quinze siĂšges d'assemblĂ©es prĂ©liminaires du Tiers Ă©tat, rĂ©unies dans les deux ressorts judiciaires de Caen et de Coutances, les cahiers dont ils Ă©taient porteurs, ceux-ci furent soumis Ă  une opĂ©ration nouvelle. Chacune de ces assemblĂ©es prĂ©liminaires devait rĂ©diger un seul cahier ; ce travail fut confiĂ© Ă  des commis- sions restreintes, Ă©lues dans leur sein ; Ă  en juger d'aprĂšs les procĂšs-verbaux, les membres de ces commissions Ă©taient, en majoritĂ©, des citadins. Aussi ne doit-on pas s'Ă©tonner que, d'une façon gĂ©nĂ©rale, la prĂ©pondĂ©rance ait Ă©tĂ© assurĂ©e aux vƓux expri- mĂ©s par les villes. Pour six cahiers d'assemblĂ©es prĂ©liminaires du Cotentin, ceux d'Avranches, de CĂ©rences, de Mortain, de PĂ©ri ers, de wSaint- Sauveur-le-Vicomte et de Tinchebrai, on ne peut rien affirmer de certain ; en l'absence des cahiers de ces six villes, nulle compa- raison, nulle conclusion n'est permise. Mais pour les quatre autres assemblĂ©es prĂ©liminaires rĂ©unies dans le mĂȘme ressort, il est de toute Ă©vidence que le cahier de la ville chef-lieu a Ă©tĂ© pris pour base de la discussion et que son texte, peu sensiblement modifiĂ©, et augmentĂ© de quelques articles empruntĂ©s aux cahiers ruraux, est devenu la formule des revendications de l'assemblĂ©e. Le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat du ressort propre du bailliage de Coutances, qui comprend 60 articlesn, est, en trĂšs grande partie, formĂ© par les apports des deux villes principa- les du ressort Coutances et Granviller2\ BontĂ© reprĂ©sentait la pre- miĂšre et PerrĂ©e-Duhamel la seconde au sein de la commission ; un autre commissaire, l'avocat Havin, du Mesnil-Opac, dut inspirer le prĂ©ambule. Les commissaires firent, en outre, quelques em- prunts aux importants cahiers de Bricqueville-la-Blouette et de Montchaton , et, Ă©mus par la prĂ©cision poignante des dolĂ©ances de Villedieu sur la ruine de son industrie ouvriĂšre, donnĂšrent Ă  celles-ci une place particuliĂšre dans le cahier 4 . 'Il PubliĂ© par Bridrey, ouv. citĂ©, t. I, p. G61-67S. 2 Le caliicr le Coutances a inspirĂ©, en trĂšs grande partie, les articles 1, % 3, 4, relatifs Ă  la Constitution, aux impositions, Ă  l'administration et Ă  la justice. — Celui de Granville, les alinĂ©as 7 Ă  lu de l'article l,r, quelques vƓux judiciaires alinĂ©as l et 1S de l'article 4, et presque tout l'article G, relatif au commerce alinĂ©as 1 Ă  4. \ oir Bridrey, ouv. cilc. t. I, p. 664, note 2. 3 BricquevillĂš-la-Blouette parait avoir fourni les alinĂ©as 5 et 6 de l'art. 2 et l'ali- nĂ©a l!i de l'art. 4 Montchaton. le vomi relatif aux non-catholiques alinĂ©a 13 de l'art. 1. 4 L'alinĂ©a 5 de l'art. 4 rĂ©sume briĂšvement les vƓux de Villedieu relatifs aux droits sur les cuivres. Les vaux relatifs aux pailles des dĂźmes, aux colombiers et A VALOGNES, CARENTAN, SAINT-LÔ 277 A Valognes, sur douze commissaires rĂ©dacteurs, quatre habi- taient la ville l ; c'est Ă  leur influence qu'est due l'insertion de 38 articles du cahier urbain au cahier de l'assemblĂ©e du Tiers Ă©tat du bailliage, qui n'en compte que 45 2. Les six derniers vƓux, d'un caractĂšre rural, rĂ©sument trop briĂšvement les plaintes des nombreuses communautĂ©s agricoles, dont les commissaires laboureurs purent obtenir l'adjonction \ La ville de Cherbourg avait formulĂ© des exigences inadmissibles, en prĂ©tendant imposer, par un mandat impĂ©ratif donnĂ© Ă  ses dĂ©putĂ©s, l'insertion intĂ©grale de ses dolĂ©ances particuliĂšres dans le cahier de l'assem- blĂ©e prĂ©liminaire du bailliage. La commission, dans laquelle ne figurait aucun habitant de Cherbourg, exclut systĂ©matiquement ces vƓux ; elle essaya de donner de mauvaises raisons de cet ostracisme rigoureux r, dont le vĂ©ritable motif Ă©tait la vieille jalousie qui divisait les deux villes. A Carentan, oĂč, sur les douze rĂ©dacteurs, il y avait quatre commissaires urbains, le cahier de la ville inspira plus ou moins directement la plupart des cinquante-six articles du cahier soumis Ă  l'acceptation de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire 5 ; celle-ci se contenta d'y ajouter quelques vƓux relatifs Ă  l'Ă©levage des che- vaux et des moutons, principale source de richesse de la contrĂ©e. A Saint-LĂŽ, la commission de rĂ©daction comprenait vingt membres ; elle se confondait avec la dĂ©putation du quart rĂ©duit. Sur ce nombre, il y avait douze hommes de loi, dont six habitants de Saint-LĂŽ, ceux-lĂ  mĂȘme qui avaient rĂ©digĂ© le projet de cahier sou- mis Ă  l'assemblĂ©e de la villef6. Le cahier urbain, qui Ă©tait leur Ɠuvre, banalitĂ©s diverses et Ă  la pĂšche du lançon, semblent inspirĂ©s par les cahiers de cer- taines paroisses rurales ou cĂŽtiereS, notamment Belval, Ouville et Hauteville-sur-Mer. 1 Besnard-Duchesne, Courtaux, Lambert et Baudoin. 2 Les articles 1 Ă  38 du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat du bail- liage de Valognes sont la reproduction textuelle du cahier de la ville ; le prĂ©ambule a Ă©tĂ© abrĂ©gĂ©, les articles 17 Ă  19 ont Ă©tĂ© un peu remaniĂ©s. Voir Bridrey, ouv. cilĂ©, t. Il, p. 757, note 1. 3 L'un de ces vƓux, relatif Ă  l'interdiction de brĂ»ler le varech sur les cĂŽtes art. 41, a trĂšs probablement Ă©tĂ© ajoutĂ© en sĂ©ance, sur la rĂ©clamation des paroisses maritimes. Voir Bridrey, Ibid., I. II, p. 777, note 1. 11 semble bien pie cette addition des vƓux ruraux soil comme une concession tardive arrachĂ©e aux rĂ©dacteurs, et il est utile de remarquer que la question des banalitĂ©s et des rentes seigneuriales, si sou veut abordĂ©e par les cahiers ruraux, n'a pas mĂȘme Ă©tĂ© effleurĂ©e par le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire. 4 Voir l'art. 45 du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire et la note de M. Bridrey y relative, ouv. citĂ©, t. IL p. 778, note 1. 5 Voir Bridrey, ouv. cilĂ©. I. I, p. 765, note 1. 6 Voir ci-dessus, p. -270. noie 2, et 271, note 4. Ces six commis-aires Ă©taient Le Menuet de la .luiianniĂšre, Vieillard lils, Lemonnier, Bernard, Vieillard de Buismartiu el Vieillard pĂšre. 278 cahiers d'assemblĂ©es prĂ©liminaires a vire et bayeux fut, grĂące Ă  leur influence, adoptĂ© en entier par l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage. Les commissaires ruraux se bornĂšrent trĂšs probablement Ă  demander l'intercalation de vƓux d'ordre agricole part des pauvres dans le partage des biens com- munaux, mesures contre la disette des bois, rachat des bana- litĂ©s et corvĂ©es, rĂ©forme de la jurisprudence des dĂźmes insolites 1. MĂȘmes constatations pour les cahiers des assemblĂ©es prĂ©limi- naires des bailliages du ressort de Caen, oĂč le contrĂŽle est pos- sible, c'est-Ă -dire pour Vire, Bayeux et Caen . Dans ce dernier article, on entassa pĂȘle-mĂȘle des dolĂ©ances d'un caractĂšre agri- cole, dont la plupart figuraient dĂ©jĂ  au cahier de Vire demandes relatives Ă  la libertĂ© d'usage des engrais de mer, Ă  la destruction des bĂȘtes fauves, Ă  une meilleure rĂ©partition des ateliers de cha- ritĂ©. Une seule, concernant l'obligation de la vente des pailles Ă  un prix modĂ©rĂ©, par les curĂ©s dĂ©cimateurs Ă  leurs paroissiens, apparaĂźt comme Ă©tant d'une origine exclusivement rurale W. A Bayeux, le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire fut l'Ɠuvre de vingt-huit commissaires, parmi lesquels figurent une douzaine au moins d'hommes de loi domiciliĂ©s dans cette ville 5. 11 s'ins- 1 Article 6, paragraphes 4 el > ; art. 8, paragraphe 1 ; art. 9, paragraphe 4 du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat. Il est impossible de dire, en l'ab- sence lu cahier original de la ville de Saint-LĂŽ, si ces vƓux d'ordre agricole ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s sur la demande des habitants de dans l'assemblĂ©e du Tiers Ă©tat de la ville, du mars 1789. 2 Le cahier de la ville de Torigni n'a pas Ă©tĂ© retrouvĂ©. Hippeau a commis une grave erreur en publiant, parmi les paroisses du bailliage de Yalogne? ouv. citĂ©, t. V1I1, p. 502, un cahier de la paroisse de Torigni, qui n'est autre pic le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de ce nom, dĂ©jĂ  publiĂ© par le mĂȘme Ă©diteur au commencemenl du mĂȘme tome {Ibid., p. 82. 3 F. Mourlot, La Convocation des Etais gĂ©nĂ©raux dans le bailliage de Vire, La RĂ©volution française, 189G, t. 31, p. 318. I C'est la reproduction de l'art. 5 du cahier de Lamlelles et-Coupigny. Sur la question des pailles dans le Bocage normand, voir F. Mourlot, Ibid., p. 420-122. 5 L'avocat Tanqueray, Ă  qui l'on attribue la paternitĂ© du cahier de la ville de LE CAHIER DE l\\SSEMBLÉE PRELIMINAIRE DE CAEN 279 pire du cahier urbain en ce qui concerne l'ordre et les titres des chapitres successivement traitĂ©s. Dans chacun d'eux, il est vrai, la matiĂšre a Ă©tĂ© remaniĂ©e. Des dĂ©veloppements prolixes, oĂč les considĂ©rants s'Ă©talent avec trop de complaisance, ont Ă©tĂ© rame- nĂ©s Ă  de courts alinĂ©as, qui en ont condensĂ© la substance ; en sens contraire, des lacunes du cahier urbain ont Ă©tĂ© comblĂ©es par des apports Ă©trangers Ă  la ville, dont l'origine ne peut ĂȘtre Ă©tablie, vu la disparition presque totale des cahiers primaires du bailliage. Sur quelques points mĂȘme, on saisit une contradiction flagrante entre le vƓu de la ville et celui de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire par exemple, sur la question de l'existence d'une Commission inter- mĂ©diaire au sein des Etats gĂ©nĂ©raux et sur celle du maintien des privilĂšges de la Normandie CD. Toutefois, Ă  le considĂ©rer dans l'ensemble, le cahier de l'assemblĂ©e a recueilli, sous une forme plus brĂšve et plus chĂątiĂ©e, la plupart des dolĂ©ances bayeusaines et la contribution que les campagnes lui ont apportĂ©e paraĂźt presque insignifiante. Le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen fut arrĂȘtĂ©, le 11 mars 1789, par vingt-deux des vingt- quatre commissaires que l'assemblĂ©e du 6 mars avait Ă©lus ; six d'entre eux Ă©taient des dĂ©putĂ©s de Caen, trois autres, bien que dĂ©putĂ©s ruraux, Ă©taient des hommes de loi qui rĂ©sidaient dans cette ville {'2 '. LĂ  encore, l'influence urbaine prĂ©domina. Des 123 articles que contient ce cahier, 100 articles sont la reproduction Ă  peu prĂšs littĂ©rale du cahier de Caen. Tous deux comprennent trois parties dĂ©signĂ©es sous les mĂȘmes rubriques. La premiĂšre partie est consacrĂ©e aux Articles prĂ©liminaires Ă  arrĂȘter aux Etats gĂ©nĂ©raux » ; les 12 articles du cahier urbain se retrouvent dans celui de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage, avec deux articles nouveaux a. La seconde partie, intitulĂ©e Propositions gĂ©nĂ©rales Ă  faire aux Etats gĂ©nĂ©raux », comprend, dans le cahier issu de l'assemblĂ©e du 4 mars, 61 articles le cahier de l'assemblĂ©e Bayeux ; l'avocat Delauney, procureur-syndic du dĂ©partement ; LareherdelĂ  LondĂ«, maire de Bayeux ; Delleville, lieutenanl gĂ©nĂ©ral de l'amirautĂ©, Ă©taient parmi le> plus notables. 1 Les art. 9 et 21 du chap. I du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage renferment, sur ces deux questions, des vues entiĂšrement opposĂ©es Ă  celles qu'ex- prime le cahier urbain. 2 Les six commissaires de la ville de Caen Ă©taient ; Delarue, Delafosse-Çhatry l'aĂźnĂ©, de PrĂ©bois, Saffray, Chibourg et de Cussy parmi les commissaires dĂ©putĂ©s des paroisses rurales, Moisant, Daigremont et Signard d'OuffiĂšres rĂ©sidaient, Ă  Caen. 3 Sur les 14 articles de ce chapitre, ces additions forment les numĂ©ros 2 et 11. 280 ÉLIMINATION l RÉDUCTION DES VOEUX RURAUX des 12-14 mars les reproduit et y mĂȘle 33 articles nouveaux. Cet apport considĂ©rable, qui enfle le cahier jusqu'au chiffre de 94 ar- ticles, provient de deux sources 12 articles, qui, bien qu'em- pruntĂ©s aux dolĂ©ances particuliĂšres de Caen, ont pu ĂȘtre rangĂ©s parmi ceux qui traitaient de questions d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral lj ; 21 autres, relatifs Ă  des questions rurales, et fort probablement inspirĂ©s par les cahiers des assemblĂ©es paroissiales de la cam- pagne 2J ; il est impossible, en l'absence de textes, d'en prĂ©ci- ser l'origine. Quant Ă  la troisiĂšme partie, elle se compose, au cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire, des 15 articles des ReprĂ©sen- tations particuliĂšres de la ville de Caen», qui n'avaient pu trouver place dans la section prĂ©cĂ©dente, en raison du caractĂšre stricte- ment local de leurs vƓux. Exclusion, ou tout au moins condensation des vƓux ruraux au profit des dolĂ©ances urbaines, telle avait Ă©tĂ© la rĂšgle Ă  peu prĂšs gĂ©nĂ©ralement suivie par les commissaires rĂ©dacteurs. En plus d'un endroit, ceux-ci se crurent obligĂ©s de justifier un tel ostra- cisme. Si quelques articles particuliers n'ont pas Ă©tĂ© employĂ©s dans le cahier, les commissaires rĂ©dacteurs Ide Valognes] observent qu'en suivant les mouvements de leur conscience dans l'honorable commission qui leur a Ă©tĂ© confiĂ©e, et considĂ©- rant que le but de ces remontrances est de faire connaĂźtre au prince les maux communs qui nous affligent et les remĂšdes qu'il convient d'y apporter, ils n'ont pas cru devoir y com- prendre certaines demandes dĂ©terminĂ©es par un intĂ©rĂȘt parti- culier des premiĂšres assemblĂ©es de ce ressort et contredites par les autres, les objets controversĂ©s ou litigieux ne pouvant trouver place dans un ouvrage fait pour rĂ©unir les vƓux parti- culiers en un seul. Il en est de mĂȘme, pour quelques autres demandes, qui sont du ressort des Etats provinciaux ou des divers dĂ©partements » 3. Les commissaires de Coutances tinrent Ă  dĂ©clarer que leur tĂąche avait prĂ©sentĂ© un travail pĂ©nible et des difficultĂ©s frĂ©quentes, et que, malgrĂ© leur attention et leur 1 Ces douze vƓux, qui formaient les art. 16 Ă  Ti de [a troisiĂšme partie du cahier urbain, oui, Ă©tĂ© rangĂ©s Ă  la lin de la deuxiĂšme partie du cahier le l'assemblĂ©e prĂ©li- minaire art. 82 Ă  94. 2 Ce sonl les art. s. 17, 23, 32, 33, 34, 15. 16, 57, 58, 72, 73. 71. 75, 7,. Pour la plupart de ces trente-quatre Ă©lus, ce n'Ă©tait pas une fonction nouvelle, mais la prorogation, sur une nouvelle scĂšne, d'un mandat Ă  l'exercice duquel ils Ă©taient dĂ©jĂ  accoutumĂ©s. Tous venaient en effet, Ă  l'exception de deux !^, de jouer un rĂŽle actif dans la rĂ©daction du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire de leur bailliage, aprĂšs avoir participĂ© Ă  la confection du cahier de leur citĂ©. Fiers d'avoir pu assigner aux dolĂ©ances de celle-ci une place prĂ©pondĂ©rante dans les revendications du bailliage parti- culier, ils allaient tenter, en vue du triomphe dĂ©finitif de ces dolĂ©ances, le dernier assaut qui leur permĂźt de forcer l'entrĂ©e du cahier gĂ©nĂ©ral. Mis en prĂ©sence les uns des autres par la rĂ©union des commissaires qui les avaient apportĂ©s de leurs circonscrip- tions respectives, les cahiers des assemblĂ©es prĂ©liminaires devaient se trouver, non pas en conflit, car ils Ă©taient animĂ©s d'un mĂȘme souffle rĂ©formateur, mais en rivalitĂ© d'influences, t. 'Ă©lĂ©ment rural Ă©tant depuis longtemps Ă©liminĂ©, ce furent les villes qui, par l'in- termĂ©diaire de leurs plus notables reprĂ©sentants, se disputĂšrent l'honneur d'exprimer, sous leur formule derniĂšre, les aspirations et les volontĂ©s du Tiers Ă©tat. A Cou tances, Desplanques-Dumesnil fut, en raison de son Ăąge, le prĂ©sident de la commission; mais le plus actif des quinze commis- saires semble avoir Ă©tĂ© un avocat de Mortain, LeSacher de la Pal- liĂšre. 11 Ă©tait le plus en vue de ses collĂšgues, puisqu'il fut le premier Ă©lu comme dĂ©putĂ© du Tiers Ă©tat du bailliage 4. Il eut surtout l'habiletĂ© de faire adopter en bloc le cahier du bailliage de Mortain, dont il Ă©tait porteur. En effet, sur les 106 articles du cahier gĂ©nĂ©- ral du bailliage de Cotentin, le cahier du bailliage de Mortain en a inspirĂ© 53 littĂ©ralement et 12 en trĂšs grande partie, soit plus de la moitiĂ© r,. C'est Ă  la concision de sa teneur qu'il dut d'ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© aux cahiers prolixes des autres bailliages particuliers. Ces der- niers ont cependant influĂ©, mais Ă  un moindre degrĂ©, sur la con- fection des dolĂ©ances gĂ©nĂ©rales, en contribuant Ă  la rĂ©daction de 1 Voir ci-dessus, chap. X, p. 234. 2 Ibid., p. 236. '' Duhamel, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, pour le bailliage de Coutances, et LaĂźnĂ©-Deshayes, avocat; pour celui de Tin-chebrai, Ă©taient, ru qualitĂ© de commis- saires rĂ©dacteurs, deux hommes nouveaux. l l Voir ci-dessus, chap. X, p. 237. 5 Voir Appendice III. LEURS APPORTS RESPECTIFS PRÉPONDÉRANCE DE MORTAIN 285 39 articles relatifs Ă  des objets nĂ©gligĂ©s par le cahier du bailliage de Mortain. Celui-ci avait, dans un style lapidaire, traitĂ© les ques- tions qui concernaient la Constitution, l'organisation des Etats gĂ©nĂ©raux et provinciaux, l'Ă©galitĂ© des impĂŽts et charges publi- ques, la suppression et la rĂ©forme des impĂŽts vicieux et arbi- traires, l'administration de la justice, les matiĂšres ecclĂ©siastiques ». Les commissaires de CoĂ»tĂąmes, Duhamel et Le Tuilier, ont pu y ajouter 12 articles de leur cahier, qui touchaient aux objets suivants remĂšdes contre l'abus des pensions et suppression des charges inutiles ; libertĂ© des Ă©lections municipales ; lĂ©gislation des biens des non-catholiques ; rĂ©duction des droits de sceau et de greffe ; obligation de rĂ©sidence imposĂ©e aux bĂ©nĂ©ficiers ; rĂ©gle- mentation gĂ©nĂ©rale des dĂźmes ; augmentation des portions congrues des curĂ©s ; suppression des maĂźtrises d'arts et mĂ©tiers ; rĂ©vocation des privilĂšges de Bayonne en matiĂšre d'entrĂ©e des morues et huĂźtres de pĂȘches Ă©trangĂšres ; suppression des droits sur le poisson ; modĂ©ration des droits sur les cuivres bruts ; libertĂ© de l'usage des engrais de mer fl!. Ces additions reprĂ©sentent la part de Cou tances, de Gran ville, de Villedieu et de quelques paroisses cĂŽtiĂšres dans la formation du cahier gĂ©nĂ©ral. Des- planques-Dumesnil et Caillemer, commissaires de Carentan, firent adopter quatre articles de leur cahier, relatifs Ă  la suppres- sion de la mainmorte, Ă  l'unitĂ© des poids et mesures, au partage des landes, marais et biens communaux, Ă  la suppression des colombiers et garennes '-'. Lemenuet de la JuganniĂšre et Vieillard, commissaires de Saint-LĂŽ, purent introduire les vƓux de leur bailliage qui concernaient l'aliĂ©nation des domaines, Ă  l'exception des forĂȘts, la suppression des abbayes en commande, des corvĂ©es et des banalitĂ©s, la rĂ©vision du traitĂ© de commerce avec l'Angle- terre et P abrogation de l'arrĂȘt du Conseil de 1784 sur le commerce des colonies !. Pouret-Koquerie et Euvremer, commissaires de PĂ©riers,, demandĂšrent un rĂšglement qui autorisĂąt le prĂȘt Ă  intĂ©rĂȘt et obtinrent l'insertion de ce vƓu l. Les commissaires d'Avran- ches, TesniĂšre deBrĂ©mesnil et Morin, se bornĂšrent Ă  faire ajouter Ă  l'article de la gabelle la demande d'une indemnitĂ© pour les pays de quart-bouillon, dans le cas d'abolition de cet impĂŽt ^ ; ils 1 Articles 17, 38, 4o. ru, 81, 85, 87 cm partie, 89, 92, 93, 91. 98 lu cahier gĂ©nĂ©ral. 2 Cahier gĂ©nĂ©ral du Tiers Ă©tat du bailliage de Coutances. ail. 77, 90, 97 el 99. 3J Ibid., art. 41,82, 91. 4 Ibid., art. 96. 5 Ibid., art. 51. 28 LE CAHIER Dl BAILLIAGE ni COUTANCES VUE D'ENSEMBLE joignirent aussi leurs efforts Ă  ceux de leurs collĂšgues de Valognes pour faire insĂ©rer la rĂ©clamation d'un dĂ©putĂ© par district lors des prochaines Ă©lections aux Etats gĂ©nĂ©raux *. LeliĂšvre de la ProvĂŽtiĂšre et LaĂźnĂ©-Deshayes, dĂ©lĂ©guĂ©s du bailliage de Tinchebrai, suggĂ©rĂšrent Ă  l'assemblĂ©e la rĂ©daction d'un vƓu contre le cĂ©rĂ©- monial humiliant imposĂ© jusque lĂ  au Tiers Ă©tat Ă  l'occasion delĂ  prĂ©sentation du cahier et de la harangue faite au roi, et celle d'un autre vƓu sur la nĂ©cessitĂ© d'une rupture complĂšte avec la chan- cellerie romaine en matiĂšre de dispenses, grĂąces et provisions. Ils introduisirent, en mĂȘme temps, une rĂ©clamation d'ordre moins gĂ©nĂ©ral, mais d'un intĂ©rĂȘt tout aussi considĂ©rable pour les paysans de Basse-Normandie, en demandant que l'entretien et la rĂ©pa- ration des chemins vicinaux fussent dĂ©sonnais Ă  la charge des paroisses lK Ce furent Ango et Glatigny, au nom du bailliage de Saint-Sauveur-le-Vicomte, qui dotĂšrent le cahier gĂ©nĂ©ral de son dernier article, en prĂ©conisant l'adoption de mesures favo- rables au dĂ©veloppement des Ă©coles de charitĂ© 3. AprĂšs trois jours et demi de laborieuses sĂ©ances, les commis- saires s'Ă©tant mis d'accord sur le texte du cahier, le soumirent Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, qui le discuta trĂšs sĂ©rieusement, article par article, et consacra trois jours pleins et quatre sĂ©ances entiĂšres Ă  son examen. C'est un document des plus importants, par la variĂ©tĂ© des objets qu'il embrasse, l'ordonnance logique des ma- tiĂšres et la substantielle concision de sa teneur. Bien que ses 106 articles n'aient point Ă©tĂ© affectĂ©s d'une numĂ©rotation spĂ©ciale, on peut le diviser en sept parties distinctes, ce qui permet d'en saisir d'un coup d'Ɠil tout le contenu. I. DolĂ©ances relatives Ă  la Constitution, aux Etats gĂ©nĂ©raux, Ă  l'administration des provinces et des villes article 1 Ă  38. IL Ă  des questions d'ordre social disci- pline militaire, non catholiques, Ă©ga- litĂ© civique article 39 Ă  44. III. — aux impositions article 44 Ă  54. IV. — Ă  la justice article 55 Ă  72. V. — aux libertĂ©s privĂ©es et publiques ar- ticle 73 Ă  77. 1 Cahier gĂ©nĂ©ral, ait. S fin. 2 Ibid., art. 5, 7S et lui. 3 Ibid., art. 106. COMMISSAIRES RÉDACTEURS DU CAHIER GENERAL, A CAEN 287 VI. DolĂ©ances relatives aux affaires ecclĂ©siastiques article 78 Ă  88. VIL Ă  des objets divers vƓux d'ordre Ă©co- nomique agriculture, industrie, com- merce ou d'ordre moral rĂ©forme des mƓurs et Ă©ducation publique, ar- ticle 89 Ă  106. Dans le bailliage de Cotentin, le cahier gĂ©nĂ©ral du Tiers Ă©tat nous apparaĂźt comme le fruit d'une entente raisonnable et de concessions rĂ©ciproques entre les mandataires des divers ressorts Ă©lectoraux. Nul incident fĂącheux ne se produisit au cours des opĂ©rations, s'il faut en croire le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e, et nulle protestation ne les suivit. Il n'en fut pas de mĂȘme dans le bailliage de Caen, oĂč d'assez vives discussions Ă©clatĂšrent entre les dĂ©putĂ©s Ă  l'occasion de la rĂ©daction du cahier gĂ©nĂ©ral. Cette rĂ©daction avait Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  quinze commissaires, Ă©lus, Ă  raison de cinq par bailliage secondaire, dans une assemblĂ©e tenue le 17 mars, Ă  l'Ă©glise Saint-Etienne, sous la prĂ©sidence de DuperrĂ© de Lisle, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage. Ceux-ci y tra- vaillĂšrent du 17 au 21, jour oĂč l'on commença, en prĂ©sence de tous les dĂ©putĂ©s, la lecture du projet de cahier dĂ©finitif. Il fut, semble-t-il, arrĂȘtĂ© et signĂ© » sĂ©ance tenante l. Quelques jours plus tard, il devenait l'objet d'assez vives attaques. Le procĂšs- verbal officiel n'y fait qu'une trĂšs discrĂšte allusion ; on y trouve, Ă  la date du 21 mars, la mention suivante, d'une obscure briĂšvetĂ© aprĂšs diffĂ©rents changements faits au dit cahier » 2 ; il signale aussi, le 26 mars, plusieurs dĂ©clarations et protestations de divers membres contre le cahier gĂ©nĂ©ral » ainsi que l'intervention conciliante de Delauney, rĂ©cemment Ă©lu dĂ©putĂ© du bailliage. D'autres documents, qui complĂštent ces renseignements par trop 1 Le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du 21 mars, dans laquelle fut arrĂȘtĂ© le cahier gĂ©nĂ©ral, est suivi de 233 signatures. Arch. nat., C 17, 38, et Arcb. greffe de la Cour d'appel de Caen, Reg. n° 2. 2 Ces changements furent soit des additions au texte proposĂ©, art. 15, 19, 23, 28, 41, 48, 55, soit l'intercalation d'un article nouveau, art. 61, et assez rarement des remaniements profonds du texte primitif, art. 20, 61 et 62. A la fin du cahier furent ajoutĂ©s deux vƓux, sur l'opposition de l'assemblĂ©e Ă  toute crĂ©ation de commission intermĂ©diaire au sein des Etats gĂ©nĂ©raux, et sur la suppression de tous les tribunaux d'exception. — Un dĂ©putĂ© du Tiers Ă©tat caennais, Gouy le jeune, crut devoir accompa- gner sa signature d'une rĂ©serve au sujet du mutisme observĂ© par le cahier Ă  l'Ă©gard de l'anĂ©antissement des fabriques ». 288 PROTESTATIONS LE CANU ET LAURENT sommaires, rĂ©vĂšlent la trace de divergences profondes au sein de l'assemblĂ©e ce son! les Observations de Le Garni et Laurent, formulĂ©es Ă  la sĂ©ance du 23 mars, et la protestation de Michel LeTellier, qui se produisit Ă  celle du 26 mars. Ces deux documents figurent comme piĂšces annexes au procĂšs-verbal. Le Canu, mĂ©decin, professeur Ă  l'UniversitĂ© de Caen, avait prĂ©sentĂ©, le 1er mars 1789, des RĂ©flexions relatives aux cahiers de dolĂ©ances arrĂȘtĂ©s par MM. les Maire et Echevins de la ville de Caen cl lus dans rassemblĂ©e du 28 fĂ©vrier 1k Ce mĂ©moire Ă©tait divisĂ© en six chapitres. L'auteur y approuvait les vƓux urbains relatifs a la levĂ©e d'un double impĂŽt, rĂ©el et personnel, Ă  la crĂ©ation de juges de paix, Ă  la mise Ă  la charge des propriĂ©taires des chemins ruraux ; mais il y protestait contre le vƓu relatif Ă  la suppression des cinq grosses fermes, le considĂ©rant comme prĂ©ma- turĂ©, dangereux et gros de consĂ©quences funestes. L'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Caen ayant Ă©cartĂ© sa protestation, Le Canu la renouvela dans l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du bailliage prin- cipal, oĂč il assistait comme dĂ©putĂ© de Caen ; un avocat caennais, Laurent, dĂ©putĂ© de la paroisse de Cheux, s'associa Ă  ses vues et leurs Observations furent lues dans la sĂ©ance du 23 mars 2. Tout en convenant qu'il existait des abus innombrables dans toutes les parties de l'administration », Le Canu et Laurent dĂ©claraient qu'il serait mal avisĂ© et dangereux de tenter, sur le champ, une rĂ©forme gĂ©nĂ©rale». Ils prĂ©sentaient un projet de cahier en douze articles bornĂ©s aux principes de la Constitution et aux moyens de vĂ©rifier et d'acquitter la dette nationale ». AllĂ©guant que le bien doit se faire lentement, qu'on doit se garder de le prĂ©cipiter, que le temps n'avait pas permis Ă  l'assemblĂ©e de mĂ»rir ses idĂ©es, et qu'il Ă©tait impossible, en quinze jours, de dresser un plan gĂ©nĂ©ral de lĂ©gislation, ils invitaient le Tiers Ă©tat du bailliage de Caen Ă  Ă©carter de son cahier tout ce qui ne touchait pas au grand objet de la Constitution, le seul qu'il fĂ»t urgent de fixer, et Ă  ajourner Ă  une seconde session d'Etats gĂ©nĂ©raux, demandĂ©e pour 1791, le soin de remanie- plus profondĂ©ment l'Ă©tat politique lj L'original manuscrit de ces RĂ©flexions esl conservĂ© aux Arch. connu., Caen, ancien carton 20. {2 Arch. du greffe delĂ  Cour d'appel de Caen, Registre. Ces Observations ont Ă©tĂ© publiĂ©es par Hippeau, aiw. citĂ©, l. Y] II. p. 160-17i. Il n'est pas question de cette lecture dans le procĂšs verbal de rassemblĂ©e Ă  la date du 23 mars, mais le mĂ©moire de Le Canu et Laurent contient, en souscription; l'indication suivante, qui est for- melle- Lu et, dĂ©posĂ© m rassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du Tiers Ă©tat des cinq bailliages rĂ©u- nis, etc.. par les soussignĂ©s, ce 23 mars 1789. » PROTESTATION LE TELLIER 289 et administratif du pays. Ils traitaient de mesure inopportune et malfaisante, non seulement l'abolition des cinq grosses fermes, mais celle de la vĂ©nalitĂ© des charges et ils dĂ©savouaient formelle- ment l'article du cahier relatif au vote par tĂȘte dans le sein de la fui ure assemblĂ©e nationale, cette forme nouvelle Ă©tant absolu- ment contraire aux anciennes lois ». L'assemblĂ©e prit acte de ces observations et ordonna leur annexion Ă  la suite de son procĂšs- verbal, mais elie n'en tint aucun compte. Une autre protestation, qui eut des consĂ©quences plus sĂ©rieuses, fut dĂ©posĂ©e, le 26 mars, sur le bureau de l'assemblĂ©e par Le Tellier, avocat de Bayeux, un des soixante-quatorze dĂ©putĂ©s ruraux du quart rĂ©duit envoyĂ© par le bailliage de Bayeux l]l Le Tellier demandait Ă  ses collĂšgues de rĂ©viser l'Ɠuvre des commissaires. Il reprochait Ă  ceux-ci d'avoir nĂ©gligĂ© une foule de particula- ritĂ©s » et rĂ©clamait la suppression de certains articles qu'il croyait propres Ă  semer la division entre les ordres. En tĂȘte de ceux-lĂ , il plaçait l'article 6 du cahier, qui, conformĂ©ment au vƓu le plus gĂ©nĂ©ral », sollicitait le vote par tĂȘte. Imbu des mĂȘmes craintes que Le Canu et Laurent, Le Tellier pensait qu'un tel mode de dĂ©libĂ©- ration, avantageux aux administrations provinciales, offrirait les plus grands dangers aux Etats gĂ©nĂ©raux. Il eĂ»t voulu qu'on le proscrivĂźt comme contraire Ă  la Constitution nationale, dont la forme antique de dĂ©libĂ©rer par ordre garantissait la libertĂ© de toute atteinte du pouvoir arbitraire, de l'obsession et de la subor- dination ». Le Tellier conjurait aussi l'assemblĂ©e d'approfondir la question dĂ©licate de l'impĂŽt avant de prendre une rĂ©solution radicale Ă  son endroit. Il combattait le vƓu relatif Ă  l'aliĂ©nation des grands domaines et dĂ©fendait Ă  nouveau la motion qu'il avait probablement fait triompher Ă  l'assemblĂ©e prĂ©liminaire de Bayeux en faveur de leur conservation et de l'amĂ©lioration de leur rĂ©gie. Enfin, il s'Ă©levait contre la rĂ©daction du dernier paragraphe, par lequel on dĂ©clarait approuver tacitement les cinq cahiers particuliers, quoique plusieurs positions d'entre eux ayant rĂ©voltĂ© l'assemblĂ©e Ă  la simple lecture ». Delauney, de Bayeux, le premier Ă©lu des six dĂ©putĂ©s du bailliage aux Etats gĂ©nĂ©raux, et l'un des commissaires rĂ©dacteurs les plus influents, dĂ©fendit habilement son Ɠuvre et celle de ses collĂšgues. Il rendit hommage Ă  leur zĂšle, montra les difficultĂ©s de leur tĂąche, la nĂ©cessitĂ© oĂč ils 1 Le Tellier Ă©lait dĂ©putĂ© de l'assemblĂ©e primaire de Saint-Laurent- sur-Mer. Sa protestation es! conservĂ©e aux Arch. du greffe de la Cour d'appel de Caen, Registre 2, el aux Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie B, non inventoriĂ©e. 19 290 DÉFENSE Dl CAHIER PAU DELAUNEY s'Ă©taient trouvĂ©s, aprĂšs avoir tout mĂ»rement pesĂ©, d'Ă©laguer l'ac- cessoire pour ne formuler que le vƓu gĂ©nĂ©rale . Il invita l'assemblĂ©e Ă  accepter le cahier tel quel, en lui adjoignant les cinq cahiers des bailliages particuliers, et il lui donna l'assurance que les dĂ©putĂ©s du Tiers Ă©tat porteraient Ă©galement » aux Etats gĂ©nĂ©raux les sages rĂ©flexions des villes comme les dolĂ©ances des campagnes vexĂ©es et sensibles ». Ses explications furent acceptĂ©es par une grande partie de l'assemblĂ©e, formĂ©e de dĂ©putĂ©s de la campagne, pressĂ©s de retourner Ă  leurs travaux. Mais de nombreux mĂ©con- tents, refusant d'approuver le cahier, s'Ă©taient inscrits Ă  la suite de In protestation de Le Tellier. Celle-ci ne compte pas moins de quatre-vingt-neuf signataires, parmi lesquels figurent cinquante dĂ©putĂ©s du bailliage de Caen, et dix du bailliage de Vire. Deux des commissaires virois, Brenet et Flaust, ce dernier Ă©lu dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux, dĂ©clarent n'avoir signĂ© le cahier gĂ©nĂ©ral, quoique rĂ©dacteurs, que par respect pour l'assemblĂ©e et sans approuver le dit cahier ». Louis Lamy, commissaire de Caen, et Pain, commissaire de Torigni, tous deux aussi dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux, adhĂ©rĂšrent Ă  leur tour aux protestations dirigĂ©es contre ce cahier dont ils avaient reçu mission de dĂ©fendre les vƓux Ă  l'AssemblĂ©e nationale. Une telle constatation ne manque pas de piquant 2. Le cahier gĂ©nĂ©ral du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen contient 90 articles, rĂ©partis en huit chapitres ainsi intitulĂ©s I. Constitution article 1 Ă  27 ; IL Subsides et perception article 28 Ă  33 ; III. Domaines article 34 Ă  39 ; IV. Droits fĂ©odaux et polices de chasse article 40 Ă  45 ; V. Commerce article 46 Ă  56 ; VI. Affaires bĂ©nĂ©ficiais article 57 Ă  70 ; VIL Justice article 71 Ă  84 ; VIII. Ouvrages publics article 85 Ă  89. 1 Chaque classe, disait Delauney, a ses intĂ©rĂȘts particuliers... Les municipali- tĂ©s Mit Ă©tĂ© exigeantes, les villes ne l'ont pas moins Ă©tĂ© et de lĂ  ces Ă©normes suppres- sions demandĂ©es et dont l'imagination s'effraie. Ce qui a paru fort simple dans un village et successivement grossi du vomi d'une demi-douzaine de villes et de huit cents paroisses, a, Ă  la derniĂšre analyse, offert un rĂ©sultat dont les commissaires eux-mĂȘmes ont Ă©tĂ© mĂŽriifiĂ©s d'ĂȘtre obligĂ©s de dĂ©velopper toute l'Ă©tendue. » 2 Le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du 21 mars 1789, portait 233 signatures ; la pro- testation de Le Tellier se couvrit, dĂšs le 23 mars, de 89 signature*; le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du 26 mars contient 109 signatures. APPORTS DES DIVERS BAILLIAGES AU CAHIER GÉNÉRAL 291 Ce cahier est le produit de la fusion des cinq cahiers des assemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages de Caen, Bayeux, Falaise, Torigni et Vire 1;. Au premier coup d'Ɠil, il est Ă©vident que ceux- ci n'ont pas Ă©galement influĂ© sur sa composition. C'est au cahier de Bayeux que la disposition des matiĂšres et la plupart des titres eux-mĂȘmes semblent avoir Ă©tĂ© empruntĂ©s. Des formules littĂ©rale- ment extraites des cahiers de Caen et de Bayeux alternent en groupes sensiblement Ă©gaux dans les chapitres relatifs Ă  la Consti- tution, aux subsides, Ă  la justice. Le cahier de Caen a prĂȘtĂ© davan- tage au chapitre des droits fĂ©odaux -' ; le cahier de Bayeux, Ă  celui des ouvrages publics ft. En matiĂšre commerciale et ecclĂ©- siastique, Caen est presque seul porte-parole ''.. L'influence des rĂ©dacteurs caennais et bayeusains, trĂšs visiblement, a Ă©tĂ© prĂ©pon- dĂ©rante au sein de la commission. Ceux des autres bailliages, moins audacieux ou moins heureux, ont marquĂ© moins fortement leur empreinte. Les commissaires virois ont pu cependant faire adopter les dolĂ©ances de leur cahier sur la libertĂ© des Ă©lections aux Etats gĂ©nĂ©raux, la suppression des dĂ©ports et de la vĂ©nalitĂ© des charges, la gratuitĂ© de la justice, l'aliĂ©nation des domaines r> . C'est Ă  l'instigation de Falaise que le cahier gĂ©nĂ©ral condamne les abus de la caisse de Poissy, demande la suppression des droits de roulage et de messageries et l'Ă©tablissement d'une tutelle vraiment protectrice pour les pauvres des campagnes G>. Torigni ne fournit guĂšre en propre, au mĂȘme cahier, qu'un vƓu sur la gratuitĂ© des dispenses ecclĂ©siastiques ~, et se contente d'insinuer discrĂštement, çà et lĂ , quelques tournures plus heureuses dans la rĂ©daction d'un bailliage voisin. Un examen plus dĂ©taillĂ© du cahier, article par article, amĂšne aux conclusions suivantes. Le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Caen a donnĂ© 38 articles et contribuĂ© Ă  la rĂ©daction de 6 autres il a donc inspirĂ© Ă  peu prĂšs la moitiĂ© du cahier gĂ©nĂ©ral. Le cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire de Bayeux a fait adopter 19 articles et influĂ© sur la formation de 10 autres ; il entre donc pour un tiers environ dans la confection de l'ensemble. Reste un sixiĂšme d'influence Ă  rĂ©par- l Voir Appendice III. ‱> 4 articles sur 6 art. 40, 41, 44 et 45. 3 3 articles sur 5 art. 85, 80, 87. 4 9 articles sur 11 en matiĂšre commerciale art. 40 Ă  53 et art. T>0 8 articles sur 14 en matiĂšre ecclĂ©siastique art. 58, 03 Ă  OS, et 70. 5 Art. 4, 0, 24, 25, 35, 57, 00 et 71. 0 Art. 54, 55, 09 et 83. 7 Art. 59. 292 MISE \l POINT DE LEURS VOEUX tir entre les autres cahiers d'assemblĂ©es prĂ©liminaires, et qu'il faudrait attribuer, dans un ordre dĂ©croissant, Ă  Vire, Falaise et Torigni. De telles conclusions, dans leur rigueur mathĂ©matique, ne rendraient pas un compte exact de l'influence rĂ©ellement exercĂ©e par chaque bailliage. Tous les vƓux, en effet, n'ont pas mĂȘme importance, et la contribution d'un bailliage, pour n'ĂȘtre pas trĂšs Ă©tendue, peut avoir Ă©tĂ© riche de consĂ©quences h. 11 est aussi arrivĂ© souvent que, sans ĂȘtre directement manifeste, l'in- fluence d'un cahier particulier ne s'en est pas moins exercĂ©e sur le cahier gĂ©nĂ©ral. Tel vƓu ne peut point ĂȘtre considĂ©rĂ© Ă  priori comme Ă©liminĂ© parce qu'on ne le retrouve pas au cahier dĂ©finitif avec une physionomie rigoureusement semblable Ă  celle qu'il avait dans le cahier originel. Si la lettre s'est Ă©vanouie, l'esprit demeure. ObligĂ©s, par la briĂšvetĂ© du temps » et par l'exiguĂŻtĂ© du cadre dont ils disposaient, Ă  faire Ɠuvre Ă  la fois prompte et concise, les commissaires rĂ©dacteurs du bailliage principal de Caen ont tentĂ© la mise au point loyale des diverses opinions en prĂ©sence. Pour 70 articles environ sur les 90 articles du cahier gĂ©nĂ©ral, ils ont adoptĂ© intĂ©gralement, en l'empruntant aux divers cahiers particuliers, la formule qu'ils jugeaient la plus heureuse et la plus adĂ©quate Ă  la pensĂ©e gĂ©nĂ©rale. Les autres articles sont le rĂ©sultat d'un patient travail de marqueterie, qui a consistĂ© Ă  dĂ©tacher des divers cahiers particuliers, non plus le texte entier de leurs vƓux, mais leurs fragments les plus expres- sifs pour les fondre en une formule gĂ©nĂ©rale qui demeurĂąt l'inter- prĂšte des aspirations communes. Ce cahier contenait d'ailleurs, dans son dernier alinĂ©a, sa propre justification &. Les dĂ©putĂ©s Ă©taient invitĂ©s Ă  complĂ©ter ses indications gĂ©nĂ©rales par les indi- cations plus prĂ©cises et plus dĂ©taillĂ©es renfermĂ©es clans les cinq cahiers des bailliages particuliers, sur tous les points qui ne lui seraient pas contraires ». Il apparaissait ainsi comme une construc- tion lĂ©gĂšre, aux voĂ»tes Ă©lancĂ©es, aux frĂȘles colonnes, mais flan- quĂ©e d'arc-boutants qui en assuraient la soliditĂ© sans en masquer l'Ă©lĂ©gante simplicitĂ©. \u premier rang des objets que le pouvoir central avait spĂ©cia- lement signalĂ©s Ă  l'attention des populations consultĂ©es, figurait la question de la rĂ©forme administrative du royaume. Necker, 1 Telle a Ă©tĂ©, par exemple, la contribution du cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Vire, en raison de l'importance Ă©conomique et sociale des vƓux qu'il a suggĂ©rĂ©s. 2 Article 90. VOEUX RELATIFS A L'ADMINISTRATION PROVINCIALE 293 on l'a vu plus haut1, avait prescrit aux sujets des trois ordres de donner Ă  leurs dĂ©putĂ©s une mission particuliĂšre pour dresser un plan de formation des Etats provinciaux ». Ce plan devait ĂȘtre discutĂ© et dĂ©battu entre les dĂ©putĂ©s intĂ©ressĂ©s, avant l'ouverture de l'AssemblĂ©e nationale. La Normandie, et en particulier la Basse-Normandie, ne resta pas sourde aux demandes du ministre. La question l'intĂ©ressait au plus haut point, et elle avait dĂ©jĂ  fait l'objet d'une ardente campagne 2. Aussi assigne-t-elle une assez large place, parmi ses revendications si diverses, Ă  celles qui concernent la future orga- nisation administrative de la province. Des 306 cahiers primaires que j'ai consultĂ©s pour les deux res- sorts judiciaires de Caen et de Coutances, 127 n'expriment aucun avis sur la forme d'administration prĂ©fĂ©rĂ©e par leurs auteurs c'est un peu plus du tiers. Les deux autres tiers prennent assez nettement position, soit en faveur du maintien du rĂ©gime créé par l'Ă©dit de 1787, c'est-Ă -dire des AssemblĂ©es provinciales, soit en faveur du rĂ©tablissement des Etats provinciaux. En gĂ©nĂ©ral, il n'est guĂšre fait mention des anciens administra- teurs, intendants et subdĂ©lĂ©guĂ©s. L'institution est depuis long- temps impopulaire ; toutefois le discrĂ©dit oĂč elle est tombĂ©e n'a plus sa source dans la crainte, mais dans le mĂ©pris. La rĂ©forme de 1787 a dessaisi et dĂ©sarmĂ© les intendants ; elle les a blessĂ©s Ă  mort, et c'est au milieu de l'indiffĂ©rence publique qu'ils vont disparaĂźtre. Presque tous les cahiers sont muets Ă  leur Ă©gard. Quelques-uns rappellent leurs anciens mĂ©faits, les dangers de leur pouvoir d'autrefois, comme La Llaye-Bellefond 3 et Saint- Waast-la-Hougue 4, mais c'est leur inutilitĂ© bien plutĂŽt que leur malfaisance qui se trouve mise en cause. On leur reproche d'ĂȘtre en surnombre et de faire double emploi {y>. Je n'ai trouvĂ© qu'un exemple de cahier supposant que leur existence sera prolongĂ©e 1 Voir ci-dessus, chap. VIII, p. 168-169. 2 Ibid., chap. VIII, La Campagne en faveur des Etals provinciaux, p. 155-169. 3 Le despotisme des commissaires dĂ©partis, auxquels l'administration de la gĂ©nĂ©ralitĂ© a Ă©tĂ© confiĂ©e ci-devant, les dĂ©sordres l Celui de Carentan les annihile sans les mentionner, en demandant le transfert Ă  d'autres pouvoirs de leurs derniĂšres attributions en matiĂšre de contentieux financier et de tutelle administra- tive 4. Mortain, par le mĂȘme procĂ©dĂ© indirect, Ă©teint leur com- pĂ©tence judiciaire ; Coutances 5', PĂ©ri ers 6 et Bayeux 7 envi- sagent formellement leur suppression comme une simplification des rouages administratifs et comme une mesure d'Ă©conomie. Les deux cahiers gĂ©nĂ©raux des bailliages de Caen et de Coutances enfin, usent de la mĂȘme discrĂ©tion et les exĂ©cutent par prĂ©te- ntion 8. Les AssemblĂ©es provinciales comptent encore des partisans en Basse-Normandie. Dans une trentaine de cahiers primaires envi- ron, on voit demander leur continuation ». Les uns dĂ©sirent leur fl Le cahier de La BloutiĂšre, dans son art. 6, mentionne l'intervention future des subdĂ©lĂ©guĂ©s de l'intendant » dans les opĂ©rations du tirage de la milice. Bri- drey, Ibid., t. 1, p. 177. 2 Voir C. Bloch, La RĂ©volution française, t. LVI, 1909, p. 557. Les tonneliers de Caen, les perruquiers et les selliers de Bayeux ont toutefois demandĂ© la suppression des intendants, de leurs secrĂ©taires et subdĂ©lĂ©guĂ©s. 3 Art. 11 Interdire aux commissaires dĂ©partis, s'ils subsistent, la compĂ©tence des matiĂšres contentieuses de finances, et rĂ©duire leurs appointements. » 4 Art. 16 et 29. 5 Art. 1, paragraphe 8. Au prĂ©cieux avantage de rĂ©gĂ©nĂ©rer les provinces, les Etats particuliers joindront celui de faciliter la suppression des bureaux des inten- dants. » 6 Au chapitre des Etats provinciaux Inutile d'observer rpie chaque province, soumise Ă  son rĂ©gime particulier, n'aura plus besoin des ministres qui, sous le nom d'intendants ou commissaires dĂ©partis, entraĂźnent des dĂ©penses que la nouvelle constitution rendra superflues. >i . 1 Cahier de l'assemblĂ©e prĂ©liminaire du bailliage de Saint-Sauveur-le-Yicomte, chap. VĂ©nalitĂ©. 2 Voir ci dessus, chapr. VIII, La Campagne en faveur des Etats provinciaux. 3 Cahiers des assemblĂ©es prĂ©liminaires de Baveux art. 13. el, de Caienlan art. 6. 1 Exemples parmi les cahiers paroissiaux, Gantelou, Villedieu et quatorze paroisses bocagĂšres du bailliage de Vire parmi les cahiers d'assemblĂ©es prĂ©limi- ‱MAINTIEN DES ASSEMBLÉES MUNICIPALES 297 forme des futurs Etats ; aucun d'eux ne songe au rĂ©tablissement de la forme ancienne et dĂ©suĂšte des Etats du moyen-Ăąge ou du XVIIe siĂšcle. Pour exprimer leurs exigences nouvelles, ils em- ploient une formule, qui, sous ses variantes lĂ©gĂšres, enferme un mĂȘme dĂ©sir. Les uns demandent le retour des Etats particuliers de Normandie dans la proportion adoptĂ©e au RĂ©sultat du Conseil » li, ou encore, dans la forme et proportion qui vient d'ĂȘtre adoptĂ©e pour les Etats gĂ©nĂ©raux » '-. Les autres, plus nom- breux, rĂ©clament la restaura lion de ces mĂȘmes Etats dans la forme du DauphinĂ© », Ă  l'instar du DauphinĂ© » 3. Pour tous, cela signifiĂ© doublement du Tiers Ă©tat et vote par tĂȘte au sein des Etats provinciaux. Un trĂšs petit nombre de cahiers s'attardent Ă  l'Ă©tude dĂ©taillĂ©e de la future organisation administrative, comme celui de La Haye-Bellefond liK Quelques-uns prĂ©voient l'existence d'une Commission intermĂ©diaire provinciale unique ; d'autres pro- posent le maintien des trois Commissions intermĂ©diaires dĂ©jĂ  Ă©tablies au chef-lieu de chacune des rois gĂ©nĂ©ralitĂ©s normandes. Les assemblĂ©es de dĂ©partement, qui ont tenu deux sessions, en 1787 et en 1788, et qui, composĂ©es d'hommes intĂ©ressĂ©s Ă  la prospĂ©ritĂ© du pays, ont pu faire apprĂ©cier leurs services, trouvent grĂące devant l'opinion ; plus d\\n projet les encadre, dans l'Ă©bau- che du nouveau rĂ©gime administratif l5, entre les Etats provin- ciaux et les assemblĂ©es municipales /i, dont les bienfaits sont naires de bailliages, Carentan, Torigny, Vire. Toutefois, quelques paroisses du Cotentin hĂ©sitent entre Caeu et Lisieux Gonneville, Varouville, Le Mesnil-au-Val. Bretteville se prononce catĂ©goriquement en faveur de Lisieux. 1 Cahier d'Acqueville. 2 Cahiers de Picauville, Montagu-la-Brisette, ClĂŻtourps, Tonneville, Vasteville. 3 Quinze cahiers paroissiaux dans le bailliage de Valognes ceux de Fervaches, Saint-Romphaire. Mesnil-Rault, Troisgots, au bailliage de Coutances ; de CarvillĂ©, au bailliage de Vire de Bures et de La FerriĂšre-au-Doyen, au bailliage de Torigni. I Sur le plan trĂšs dĂ©taillĂ© de rĂ©organisation des AssemblĂ©es provinciales, tel qu'il est exposĂ© au cahier de La Haye-Bellefond, voir Bridrey, ouo. citĂ©. t. I, p. 356- 358, et la note 1 de la page 356. 5 Cahiers de Montchaton, Chantelou, Tessy, Danvou, Gouvets, Herqueville. Le cahier d'IIerqueville caractĂ©rise ainsi leurs membres Ces messieurs, dit-il, n'Ă©- tant ni de la classe des ingĂ©nieurs, ni de celle des adjudicataires, mais tous du lieu, distinguĂ©s par leurs mĂ©rites, n'ayant d'autres motifs que l'amour de la justice el le bien de la pairie. » Bridrey, ouv. citĂ©, t. Il, p. 344. G Cahiers de BĂ©aucoudray, Caillebot-la-Salle, Chantelou, Le Chefresne, Gratot, Hudimesnil, Mesnil-Garnier. Mesnil-Villeman, Montchaton. Montabot, Montcuit, Nicorps, Saint-Louet-sur-Sienne, Sourdeval-les-Bois, Tessy b. de Coutances; de Breuville, Galteville, Gouberville, Rau ville, Saint-Christophe-du-Foc, Saint-Ger- main-le-Gaillard, Saint-Martin-le-Gaillard b de Valognes; de Gouvets, de Mantilly ?.S ASPIRATIONS PROPRES A CHACUN DES TROIS ORDRES vantĂ©s en maints cahiers, et dont le maintien et l'affermisse- ment » sont gĂ©nĂ©ralement demandĂ©s. Les vƓux de la Basse-Normandie offraient, en somme, aux dĂ©libĂ©rations de la future AssemblĂ©e nationale un plan d'admi- nistration provinciale assez nettement ordonnĂ©. Les cahiers gĂ©nĂ©raux des trois ordres, dans les deux bailliages de Caen et de Coutances, exprimaient clairement les sentiments et les aspi- rations propres Ă  chacun de ces ordres. Ce que rĂ©clamait avant tout la noblesse, c'Ă©tait le retour de son antique constitution, dans la province restaurĂ©e par la confirmation solennelle de ses privilĂšges, sous l'empire de la charte normande, intĂ©gralement exĂ©cutĂ©e lK Les deux cahiers du clergĂ©, oĂč la prĂ©pondĂ©rance des curĂ©s avait introduit un esprit moins exclusif, demandaient aussi le retour des Etats de Normandie, mais avec une organisation perfectionnĂ©e », et dans la forme des Etats gĂ©nĂ©raux » 2\ Mais les vƓux du clergĂ©, pas plus que ceux de la noblesse, ne dĂ©pas- saient l'horizon normand. Le Tiers Ă©tat vit plus loin et de plus haut. A Caen, il sollicita le rĂ©tablissement des Etats provin- ciaux dans les provinces qui en avaient et leur Ă©tablissement dans celles qui n'en avaient pas » {^K Plus sobrement, mais avec autant de nettetĂ©, il demanda Ă  Coutances, que l'ensemble de la Consti- tution nationale fĂ»t complĂ©tĂ© par l'Ă©tablissement d'Etats pro- vinciaux dans toutes les provinces du royaume » f4\ Ce sentiment de fraternelle gĂ©nĂ©rositĂ©, tout Ă  l'honneur du Tiers Ă©tat normand, et qui le guidait au-delĂ  de sa frontiĂšre provinciale pour le hausser Ă  la conception de la Nation française, corrigeait ce qu'il y avait eu d'Ă©troit et d'Ă©goĂŻste dans les revendications antĂ©rieures de la Normandie en faveur de ses Etats particuliers. Au lieu d'un entĂȘtement irraisonnĂ© Ă  la poursuite de chimĂšres mortes, il annonçait une sagesse politique d'heureux augure. Tout en expri- mant leurs prĂ©fĂ©rences pour leurs Etats, suspendus et non anĂ©an- b. rie Vire. Le cahier d'Hudimesnil s'exprime ainsi Rien ne paraĂźt plus juste el plus avantageux pour le peuple que l'institution des assemblĂ©es municipales, Ă  cause du bon ordre qui nous y parait Ă©tabli ». Bridrey, ouv cilĂ©, t. 1. p. 378. 1 Cahier de la noblesse du bailliage de Coutances, art. 18 Ă  20 de Caen, Contrat art. 10, 18. 19;, Magistrature art. 3, Bien public art. 5 et 22. 2 Cahier du clergĂ© du bailliage de Coutances, LĂ©gislation, art. 3; de Caen, cha- pitre Constitution particuliĂšre de la Normandie. Le clergĂ© de Caen dĂ©sirait que toutes les classes de son ordre, et notamment celle des curĂ©s, fussent davantage intĂ©ressĂ©s Ă  la formation de ces Etats. M Cahier gĂ©nĂ©ral du Tiers Ă©tal du bailliage de Caen, art. 7. 1 ahier gĂ©nĂ©ral du Tiers Ă©tal du bailliage de Coutances, alinĂ©a -27. HAUTEUR DES VUES DU TIERS ETAT 299 tis, sur lesquels ils avaient soin de rĂ©server tous leurs droits, les citoyens du Tiers Ă©tat de Basse-Normandie laissaient Ă  leurs mandataires la libertĂ© de se concerter avec les autres dĂ©putĂ©s de la France sur les moyens de s'assortir au rĂ©gime d'adminis- tration gĂ©nĂ©rale qui serait jugĂ© par l'AssemblĂ©e Nationale comme plus convenable au bien commun de tout le royaume » tl. Ils consentaient Ă  lier les intĂ©rĂȘts de la province Ă  ceux du reste du royaume », afin de faciliter la rĂ©gĂ©nĂ©ration gĂ©nĂ©rale par l'uni- formitĂ© de principes et de gouvernement ». En un mot, ils don- naient leur consentement anticipĂ© Ă  la fusion de l'individualitĂ© normande dans la Nation française. L'unitĂ© nationale de la France Ă©tait en germe dans les cahiers du Tiers Ă©tat de Basse-Normandie. il Cotte heureuse formule, ainsi que celles qui suivent, Ă©tait due Ă  la plume des commissaires de Saint-LĂŽ, dont l'un. Vieillard fils, fillait reprĂ©senter, comme dĂ©putĂ© du Tiers Ă©tat, le bailliage de Cotentin aux Etats gĂ©nĂ©raux. 300 PAROLES D'ESPÉRANCE CHAPITRE XII les troubles publics et l'anarchie administrative mars-juillet 1789 RĂŽle jouĂ© par les dĂ©putĂ©s des trois ordres des bailliages de GaBĂŻi et de Goutances au dĂ©but de la session des Etals gĂ©nĂ©raux*. AdhĂ©sions pro- gressives du clergĂ©, puis de la noblesse aux vues du Tiers Ă©tat. Enthousiasme causĂ© en Basse-Normandie par la rĂ©union des ordres et la prise de la Bastille. Les adresses des villes. La fermentation gĂ©nĂ©rale ses causes Ă©conomiques et sociales. La disette des grains les Ă©meutes de Saint-LĂŽ, Caen, Cherbourg. Les retards dans la perception des impositions rĂ©sistances et rĂ©voltes dans les villes, Ă  Caen, Cherbourg, Vire. SoulĂšvement des campagnes contre les droits fĂ©odaux destruction des colombiers el chartriers ; actes de renonciation des seigneurs. La Grande Peur en Basse-Normandie Ă  Vire, Carentan, Cherbourg, Caen, Torigni, Bayeux. Arrestation du duc de Coigny et de Delleville. ConsĂ©quences de la Grande Peur. Impuissance de la Commission intermĂ©diaire provinciale et de l'inten- dant, accrue par leur antagonisme. Conflit relatif Ă  la prestation de la corvĂ©e. Tentative d'indĂ©pendance des pouvoirs locaux. ImpopularitĂ© et dĂ©couragement des subdĂ©lĂ©guĂ©s. DĂ©part de l'intendant anarchie administrative. Annulation, Ă  la veille du 4 aoĂ»t 1789, par les nobles du Cotent in et du bailliage de Caen. des mandats impĂ©ratifs donnĂ©s Ă  leurs dĂ©putĂ©s. — Organisation spontanĂ©e des pouvoirs rĂ©volution- naires nouveaux pour la dĂ©fense de l'ordre public. Le 1er avril 1789, dans la sĂ©ance de clĂŽture de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois ordres du bailliage de Cotentin, le lieutenant gĂ©nĂ©ral, Desmarets de Montchaton, fĂ©licitait les nouveaux Ă©lus en ces termes C'est Ă  vous qui par la rĂ©union des qualitĂ©s les plus estimables et les plus prĂ©cieuses avez si justement mĂ©ritĂ© Mes suffrages de vos concitoyens, c'est Ă  vous de remplir leur attente et de consommer le grand Ɠuvre de la fĂ©licitĂ© nationale. Puissent tous les membres qui composeront avec vous l'Assem- blĂ©e y porter comme vous un zĂšle ardent pour le bien public et l'esprit de paix et de conciliation » 0. L'avant-veille, Ă  Caen, 1 AbbĂ© Pigeon, Le grand bailliage de MoHain en 1789. MĂ©moires de In SociĂ©tĂ© -aca- dĂ©mique du Cotentin} t. III, p. 532. ‱‱ ATTITUDE DES DÉPUTÉS DES TROIS ORDRES AUX ETATS GÉNÉRAUX 301 le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, DuperrĂ© de Lisle, avait adressĂ© les mĂȘmes Ă©loges aux dĂ©putĂ©s des trois ordres du bailliage princi- pal de Caen, et avait exprimĂ© les mĂȘmes espĂ©rances {X. Tous deux se faisaient illusion. Sans doute tous les dĂ©putĂ©s bas-normands avaient reçu de leurs commettants des instructions communes sur plus d'un point. Ils avaient reçu le pouvoir gĂ©nĂ©ral de proposer, rĂ©montrer, aviser et consentir tout ce qui concer- nait les besoins de l'Etat, la prospĂ©ritĂ© du royaume et le bonheur, tant commun que particulier, de tous les citoyens ». On leur prescrivait, avant tout vote de subsides, l'Ă©tablissement d'une Constitution, et tout spĂ©cialement la restauration des Etats provinciaux de Normandie. Mais sur d'autres objets essentiels il y avait entre les mandats respectifs dont ils Ă©taient porteurs des divergences trop profondes pour que l'accord fĂ»t possible dĂšs le dĂ©but. La question du vote par ordre ou par tĂȘte, que le gouvernement n'avait pas tranchĂ©e, allait surtout les mettre en opposition. La reprĂ©sentation des deux bailliages de Caen et de Coutances fut, comme celle des autres bailliages du royaume, divisĂ©e en deux groupes. Les quatorze dĂ©putĂ©s du Tiers Ă©tat rĂ©pondirent le 12 juin 1789 Ă  l'appel des dĂ©putations fait au sein de l'assemblĂ©e des communes et y remirent leurs pouvoirs W ; on les voit figurer dans la sĂ©ance du 20 juin et prĂȘter le serment du Jeu de Paume l3Ăź. Des sept dĂ©putĂ©s du clergĂ©, trois seulement firent partie de la majoritĂ© qui consentit Ă  la vĂ©rification des pouvoirs' en commun le 22 juin, et qui fit le 24 juin son entrĂ©e dans l'AssemblĂ©e nationale ce furent Talaru de Chalmazel, Ă©vĂȘque de Coutances, Lefrançois, curĂ© de MutrĂ©cy, et LĂ©vĂȘque, curĂ© de Tracy ; les quatre autres ne s'y ralliĂšrent que le 27 juin, aprĂšs les injonctions du roi *. Les sept dĂ©putĂ©s de la noblesse appartinrent Ă  la pluralitĂ© » des gentilshommes qui s'entĂȘtĂšrent Ă  rĂ©clamer la distinction des ordres et ne cĂ©dĂšrent qu'aux ordres royaux. DĂšs le 1er juin, Achard de Bonvouloir avait protestĂ© au nom de la noblesse du Cotentin contre le doublement du Tiers et l'atteinte illĂ©gale portĂ©e aux droits des deux premiers ordres. ] Journal de la Basse-Normandie, n° 14, 5 avril 1789. 2' ProcĂšs-verbal des sĂ©ancesde l'AssemblĂ©e nationale.. Arcli. nat., AD xvm 1, p. 11-15. 3 A. Brette, Le Serinent du Jeu de Paume, p. 9, 11 et 12. Ango, dĂ©putĂ© de Saint- Sanveur-le Vicomte, absent lors de cette sĂ©ance, signa le 23 juin. i ProcĂšs-verbal des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e nationale. Arch. nat., AD xvm 1, p. 12-16. Lefrançois, atteint de sciatique. donna le 12 octobre sa dĂ©mission, acceptĂ©e le 22. Arch. nat., B'1' 40. Voir A. Brette, Les Constituants, chap. III 3, p. 280. 302 LÀ FUSION DKS ORDRES Quelques jours plus tard, un des dĂ©putĂ©s du bailliage de Caen, le baron de Wimpfen, fit preuve d'une attitude moins intransi- geante. Le 19 juin, la chambre de la noblesse, effrayĂ©e par les hardiesses du Tiers qui, l'avant-veille, venait de se dĂ©clarer AssemblĂ©e nationale, avait rĂ©digĂ© une adresse au Roi pour pro- tester contre l'esprit d'innovation » qui menaçait la Constitution; invoquant les vrais principes, lois et usages de la monarchie »; elle s'Ă©levait contre les prĂ©tentions du Tiers qui voulait s'attri- buer les droits rĂ©unis du Roi et des trois ordres ». Pour faire Ă©chec Ă  cette adresse, votĂ©e par la majoritĂ©, le baron de Wimpfen en proposa une autre Ă  la minoritĂ©. Cette protestation signĂ©e de quarante-trois membres dĂ©plorait l'inanitĂ© des efforts faits pour dĂ©terminer la chambre de la noblesse Ă  se renfermer dans l'ex- pression de ses sentiments pour le Roi, et Ă  Ă©carter de ce discours tout ce qui pouvait rappeler l'idĂ©e d'une funeste division entre les ordres, prĂ©senter sur l'Ă©galitĂ© des impĂŽts des principes inad- missibles, et indiquer une dĂ©nonciation des dĂ©marches de l'un des ordres » f1'. Le 25 juin la plupart de ces signataires s'agrĂ©geaient au Tiers Ă©tat. Wimpfen ne fut pas de ce nombre. Il Ă©tait liĂ© comme ses collĂšgues de Basse-Normandie par son mandat impĂ©ratif, et le 27 juin, Ă  son entrĂ©e dans la salle des sĂ©ances, il dĂ©posa comme eux, sur le bureau de l'AssemblĂ©e, un acte de rĂ©serve et de pro- testation ?. A cette date, la fusion des trois ordres Ă©tait consom- mĂ©e. Lorsque l'intendant de Caen, Cordier de Launay, reçut le 8 juillet des ministres Barentin et Villedeuil la DĂ©claration royale du 23 juin, celle-ci Ă©tait dĂ©jĂ  lettre morte et la volontĂ© du roi Ă©tait frappĂ©e d'impuissance »3. Un mois plus tard, Villedeuil et Barentin envoyaient Ă  l'intendant le rĂ©cit de la sĂ©ance du 15 juillet et un nouveau discours du roi, de ton tout diffĂ©rent. Louis XVI, comme chef de la nation » venait tĂ©moigner sa confiance aux reprĂ©sentants de la nation », et implorer leur assistance pour 1 MĂ©moires, de Bailly, t. 1, p. 451. — Causes inconnues de la RĂ©volution, par Robert, t. I, p. 313. Cf. Pezet, Bayeux Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, p. 110-111. 2 Les dĂ©putĂ©s nobles de la Basse- Normandie, rĂ©fractaires Ă  la fusion des ordres, devaient adhĂ©rer, Ă  la lin de juillet 1789, sur l'invitation de leurs commettants, aux dĂ©libĂ©rations antĂ©rieures de l'AssemblĂ©e nationale et prendre ensuite une part effec- tive Ă  ses travaux. Voir ci-dessous, chap. XII, p. 331. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6317. A Granville, Quinette de Cloisel, homme ardent et trĂšs dĂ©mocrate », va le 14 juillet a la principale porte de la ville arracher le compte-rendu imprimĂ© de la sĂ©ance royale du 23 juin, affichĂ© par le subdĂ©lĂ©guĂ© Couraye sur les ordres de l'intendant. Ibid., C 6354. Cf. Arch. nat., D xxix, 8. l'enthousiasme a la prise de la bastille 303 assurer le salut de l'Etat lK Du 23 juin au 15 juillet, le pouvoir royal avait franchi une grande Ă©tape dans la voie de sa dĂ©chĂ©ance. Le 14 juillet la Bastille Ă©tait tombĂ©e. La chute de cette forte- resse, qui symbolisait le despotisme de l'ancien RĂ©gime, causa une profonde impression de joie dans la Basse Normandie. La ville de Bayeux, prĂ©venue par un de ses dĂ©putĂ©s, le baron de Wimpfen, envoya, le 23 juillet, deux adresses enthousiastes Ă  l'AssemblĂ©e nationale et Ă  l'hĂŽtel de ville de Paris '2/. Elle fĂ©licitait la premiĂšre de ses lumiĂšres et de ses vertus patriotiques, des arrĂȘts que la sagesse et l'honneur dictaient Ă  cette rĂ©union de hĂ©ros citoyens, et qui Ă©taient de sĂ»rs garants Ă  la libertĂ© fran- çaise ». Elle remerciait les chefs de la municipalitĂ© parisienne, pĂšres et libĂ©rateurs de la France, qui, au prix des plus grands pĂ©rils, avaient scellĂ© de leur sang la libertĂ© du pays ». A Caen, des jeunes gens dĂ©barquent le 18 juillet par la diligence. Ils se disent dĂ©putĂ©s de Rouen et portent au chapeau la cocarde natio- nale. Ils la font arborer Ă  la jeunesse caennaise ; on va l'offrir ensuite aux Ă©chevins, au comte de Faudoas qui est trĂšs populaire, au duc d'Harcourt. Officiers et soldats du rĂ©giment d'Aunis s'en parent Ă  leur tour ; une procession de gens dĂ©corĂ©s parcourt la ville musique en tĂȘte \ La cocarde devient un passe-port obli- gatoire, sans lequel on est insultĂ© dans la rue *'. A Cherbourg, mĂȘme fermentation. Le 21 juillet, les officiers municipaux, auxquels se joignent Dumouriez, marĂ©chal de camp, comman- dant du Roi, le vicomte de la BretonniĂšre, brigadier, commandant en chef de la marine, et Deshayes, commissaire gĂ©nĂ©ral des ports et arsenaux, se rĂ©unissent Ă  l'hĂŽtel de ville pour dĂ©libĂ©rer sur les moyens de rendre plus Ă©clatante et plus authentique la joie que vient de verser dans tous les cƓurs l'heureuse nouvelle du jour ». Une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des citoyens, tenue le 21 juillet dans l'Ă©glise Notre-Dame, dĂ©cide qu'une grand'messe sera cĂ©lĂ©- brĂ©e le lendemain, qu'un Te Deum sera chantĂ© le soir, qu'un feu de joie et des illuminations suivront. Une dĂ©puta tion est envoyĂ©e Ă  l'hĂŽtel du gouvernement, oĂč rĂ©side le duc de Beuvron ; elle lui 1 Arch. dĂ©p.. Calvados, C 6317. 2 Arch. comm., Bayeux. Registre de dĂ©libĂ©rations D i 13, et Arch. nat., C 88, 3 La musique du rĂ©giment de Bourbon a accompagnĂ© le peuple par compagnie malgrĂ© les officiers du rĂ©giment. » Dufour, MĂ©moires et remarques, t. I, p. 31. 4 Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen. 1. 1. p. 7. — Cf. Arch. comm., Caen, carton 56. Lettre de Levallois, commis de l'intendance, Ă  Levallois, entrepreneur Ă  Cherbourg, 20 juillet 1789. , '! LES ADRESSES DES VILLES apporte La cocarde nationale rouge et bleue telle que le roi l'a reçue de AI. Bailly, prĂ©vĂŽt des marchands, lors de son entrĂ©e Ă  Paris ». Le duc l'arbore Ă  son chapeau, ton les les personnes de sa suite l'imitent ; l'aprĂšs-midi on la voit aux coiffures de tous les militaires et de tons les bourgeois 'l >. A Granville, sur l'initiative de la Chambre littĂ©raire, des rĂ©jouissances publiques turent organisĂ©es. Les Ă©difices publics furent illuminĂ©s, une garde d'honneur fut placĂ©e Ă  la porte de PerrĂ©e Duhamel, dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux ; on distribua du froment et du riz aux pauvres. Deux adresses de remercĂźments furent envoyĂ©es, l'une Ă  l'Assem- blĂ©e nationale et l'autre Ă  la municipalitĂ© de Paris. Si nous avions tremblĂ© pour nos pĂšres adoptifs, disait la premiĂšre, si nous avons frĂ©mi en apprenant que les enfants de la patrie Ă©taient massacrĂ©s par des cohortes Ă©trangĂšres, si nous versons des pleurs sur nos o frĂšres de Paris qui ont cimentĂ© de leur sang la libertĂ©, leurs mĂąnes s'indignent de nos larmes. L'Ă©tendard de la victoire u flotte sur les ruines du gouffre du despotisme ». — Vous avez sauvĂ© le royaume de l'anarchie », Ă©crivait-on aux Parisiens 2. Ces manifestations Ă©taient absolument spontanĂ©es ; nul mot d'ordre officiel n'avait prĂ©sidĂ© Ă  leur organisation, tĂ©moin cette lettre du subdĂ©lĂ©guĂ© de Granville Ă  l'intendant! Je n'ai jamais vu une plus belle joie, on cĂ©lĂ©bra la paix et la libertĂ©. Vous me direz sans doute paon aurait dĂ» attendre des ordres pour se livrer aux fĂȘtes et pour en faire la dĂ©pense ; mais il est des cir- constances impĂ©ratives et pour ne pas voir commencer des mouvements de sĂ©dition, il faut avoir l'air d'aller au devant des vƓux qu'il serait dangereux de contrarier » 3. Ces explosions fiĂ©vreuses de l'enthousiasme populaire n'Ă©taient pas sans danger ; elles rĂ©vĂ©laient une agitation profonde des 1 Arch. comm., Cherbourg. Registre les dĂ©libĂ©rations, BB5, sĂ©ance du 21 juillet 179. A Carentarij un Te Deum est chantĂ© If -20 juillet pour cĂ©lĂ©brer la rĂ©union le tous les ordres de lu nation ». AĂŻch. comm., Carenlan, Registre des dĂ©libĂ©rations. 2 Arch. comm., Granville. Registre des dĂ©libĂ©rations. 3 Arch. dĂ©., Calvados, C 6351. Lettre de Couraye-Duparc Ă  l'intendant, 21 juillet 1789. D'autres adresses, destinĂ©es Ă  cĂ©lĂ©brer l'heureuse rĂ©union des trois ordres, furent envoyĂ©es Ă  l'AssemblĂ©e nationale, par le bailliage le CĂ©renees le G juillet, par les officiers municipaux de Coutances le 27 juillet, par les communes rĂ©unies du bailliage de Morlain sans date, par le bailliage el prĂ©sidial de Coutances le 28 juil- let. Arch. nat., C 88, 89 et 90. — Le retour de Necker, le ministre-citoyen », le Sully du XVIIIe siĂšcle », fut aussi l'objet d'adresses de fĂ©licitations de Saint-Sau- veur-lĂ©- Vicomte 29 juillet, ĂŻbĂźd., C K9. et des officiers municipaux d'Avranches 28 juillet, Ibid., C 9J. MISÈRE PUBLIQUE ET FERMENTATION GENERALE 365 classes pauvres, en proie Ă  une grande misĂšre, et pouvaient se changer brusquement en explosions de rĂ©volte. En plus d'un endroit l'affolement succĂ©da Ă  l'allĂ©gresse publique et les Ă©meutes aux fĂȘtes ; dans plus d'une ville les feux de joie dĂ©gĂ©nĂ©rĂšrent en incendies et les rĂ©jouissances en pillages. Le manque de travail Ă©tait une des premiĂšres causes de la misĂšre publique. Par esprit d'Ă©conomie, l'AssemblĂ©e provinciale de Caen avait suspendu la construction coĂ»teuse des grandes routes et parcimonieusement rĂ©glĂ© la distribution des ateliers de charitĂ©. La lenteur du recouvrement de la corvĂ©e ne permettait pas la rĂ©gularitĂ© des paiements. Les travaux du port de Cher- bourg, qui avaient attirĂ© dans cette ville une plĂšbe remuante et dĂ©peuplĂ© le Cotentin de ses ouvriers agricoles, avaient Ă©tĂ© inter- rompus. Cet arrĂȘt dans la vie Ă©conomique du pays constituait un pĂ©ril social. Il engendrait l'oisivetĂ©, la mendicitĂ© ; il avivait les plus violentes passions au cƓur des malheureux. Ouvriers sans travail, qui formaient des clubs en plein air sur leur ancien chan- tier, voyers aigris par les retards apportĂ©s Ă  leur paiement aug- mentaient chaque jour la troupe d'oisifs et de mĂ©contents, qui pouvait devenir un gibier d'Ă©meute. La faim, mauvaise conseillĂšre, sĂ©vissait alors cruellement. La rĂ©colte de 1788 avait Ă©tĂ© insuffisante. La duretĂ© de la saison, une grĂȘle dĂ©sastreuse, la difficultĂ© des charrois, l'inaction forcĂ©e des moulins avaient mis le comble Ă  la misĂšre sur les divers points de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. Une terrible Ă©meute avait Ă©clatĂ© Ă  Caen le 5 janvier 1789, la veille du jour des Rois. La foule avait enfoncĂ© les portes des boulangeries, pris le pain, brisĂ© les tailles et dĂ©chirĂ© les registres. La maison du lieutenant de police, tout naturelle- ment dĂ©signĂ©e Ă  la fureur des mauvais sujets, avait Ă©tĂ© pillĂ©e de fond en comble *. A mesure qu'on avançait dans l'annĂ©e, les effets de la mau- vaise rĂ©colte de 1788 se faisaient davantage sentir. Le prix des grains allait croissant de mois en mois sur tous les marchĂ©s ; un sac de blĂ© se vendait Ă  la halle de Caen 26 livres 16 sols 7 deniers en janvier, 40 livres 4 sols 10 deniers en juin. A la fin de ce mois, il monta jusqu'Ă  68 et mĂȘme 72 livres 2. Ce renchĂ©rissement continu Ă©tait dĂ» aussi en grande partie Ă  l'indĂ©cision des mesures 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 2665. On y vola un gigot de mouton Ă  la broche, raconte Dufour dans ses MĂ©moires et remarques, t. I, p. 29. 2 Ibid., C 2756. 20 306 MESURES POUR L APPROVISIONNEMENT DES VILLES prises par le gouvernement pour l'approvisionnement des villes. Les ordres les plus contradictoires se succĂ©daient depuis deux ans. La dĂ©claration royale du 17 juin 1787 relative Ă  la libre cir- culation des grains avait Ă©tĂ© abrogĂ©e par un arrĂȘt du Conseil du 7 septembre 1788. Inquiet de la rĂ©colte insuffisante, le gouverne- ment suspendait l'exportation des grains Ă  l'Ă©tranger, tout en maintenant le libre transit dans le royaume. Une restriction nouvelle fut apportĂ©e Ă  cette libertĂ© de circulation par l'arrĂȘt du 23 novembre 1788. Cet arrĂȘt interdisait les spĂ©culations achats ou accaparements entreprises uniquement en vue de profiter de la hausse des prix. Il n'Ă©tait permis de vendre ou d'acheter grains et farines que dans les halles et marchĂ©s ; les approvisionnements journaliers des consommateurs locaux devaient avoir lieu avant toute autre transaction. Des arrĂȘts ultĂ©rieurs accordĂšrent des primes d'encouragement Ă  l'impor- tation des blĂ©s d'AmĂ©rique ou d'Europe, de l'orge et des autres grains. Pour rassurer les esprits inquiets de la chertĂ© croissante, le roi prit des mesures plus sĂ©vĂšres encore. Par arrĂȘt du 23 avril 1789, il autorisa les commissaires dĂ©partis et les magistrats de police Ă  user de leur pouvoir pour faire approvisionner les mar- chĂ©s Ă  prix modĂ©rĂ©s par les possesseurs de grains, Ă  s'informer de la contenance de leurs dĂ©pĂŽts, et Ă  s'assurer Ă  cet effet du concours des municipalitĂ©s ;l\ Necker essaie de justifier par les circonstances critiques la rigueur d'une telle mesure. La tran- quillitĂ© publique, Ă©crit-il Ă  Cordier de Launay, et la nĂ©cessitĂ© de procurer Ă  chacun sa subsistance exigent que l'on s'Ă©carte de l'application de tous les grands principes de libertĂ© qui peuvent ĂȘtre trĂšs bons dans des temps de calme et d'abon- dance » $. Il Ă©tait imprudent de confier aux intendants une aussi lourde mission. On leur prescrivait des recherches inquisitoriales dans les greniers des particuliers ; on les invitait Ă  contraindre ceux-ci, au besoin manu militari Ă  garnir les halles publiques. Mais Ă©tait-on sĂ»r qu'ils rĂ©ussiraient? Pour appliquer avec succĂšs une lĂ©gislation aussi draconienne, il eĂ»t fallu un gouvernement fort, 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 2692. Le texte des arrĂȘts des 23 novembre 1788 et 23 avril 1789 a Ă©tĂ© publiĂ© par M. Caron, Commission de recherche et de publication des documents relatifs Ă  la vie Ă©conomique de la RĂ©volution. Bulletin trimestriel, annĂ©e 1906, tomes 2 et 3, piĂšces n° 2 et n° 3. 2 Lettre de Necker Ă  l'intendant Cordier de Launay, 4 avril 1789. Arch. dĂ©p., Cal- vados, C 2675. SOUPÇONS INJUSTIFIÉS CONTRE r/lNTENDANT 307 servi par une administration toute puissante. De quelle efficacitĂ© pouvait ĂȘtre, en avril 1789, le concours de ces administrateurs dessaisis, dĂ©savouĂ©s par le gouvernement lui-mĂȘme depuis l'insti- tution des AssemblĂ©es provinciales, discrĂ©ditĂ©s dans l'opinion, et dont plus d'un cahier de dolĂ©ances avait demandĂ© la suppres- sion? Depuis que l'emploi des fonds libres de la capitation, les distributions de secours et les remises ou exemptions d'impĂŽts Ă©taient du domaine de la Commission intermĂ©diaire provinciale, l'intendant n'Ă©tait plus le dispensateur de la bienfaisance royale. Les fonctions charitables, qui lui attiraient la reconnaissance publique, lui avaient Ă©tĂ© dĂ©robĂ©es ; celles qu'il- gardait, celles de haute police, n'Ă©taient pas de nature Ă  raviver sa popularitĂ© dĂ©chue. Dans ces temps troublĂ©s, l'opinion publique en efferves- cence faisait crĂ©dit aux pires soupçons. N'alla-t-on pas jusqu'Ă  accuser Cordier de Launay et son secrĂ©taire Guyard de spĂ©culer sur les primes d'importation des grains et d'Ă©difier leur fortune privĂ©e sur la famine?/1 Ils faisaient enlever, disait-on, les blĂ©s des marchĂ©s de la Basse-Normandie pour les faire expĂ©dier Ă  nouveau de ports trĂšs Ă©loignĂ©s et les ramener dans les ports normands >. C'Ă©tait lĂ  pure calomnie. La correspondance trĂšs active que Cordier de Launay entretenait avec Necker, avec Montaran, l'intendant des finances, tĂ©moigne au contraire de sa vive solli- citude pour la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen 3>. Il rĂ©clame avec insistance 1 Lettres de Lambert au ComitĂ© national de Caen 18 septembre 1789, et de Necker aux officiers municipaux de Caen 26 septembre 1789 pour recommander Guyard Ă  toute leur protection. Arch. comm. de Caen, carton 56. 2 On trouve un Ă©cho de ces assertions dans les MĂ©moires de la ville de Caen, par Esnault, t. I, p. 5. — Perrot, secrĂ©taire du duc de Beuvron, accuse l'intendant de Caen d'ĂȘtre un accapareur de grains ». Lettre Ă  ClĂ©risse, concierge du chĂąteau d'Harcourt, 1er mai 1789. Dans une autre lettre au mĂȘme, du 23 juin 1789, il lui dit v. Des blatiers revenant du marchĂ© d'Isigny sont surpris Ă  Osmanville par des Ă©meutiers accompa- gnĂ©s de soldats qui pactisent avec eux. On les ramĂšne de force au bourg. Le siĂšge de police reste indiffĂ©rent ; sans jugement, un blatier est emprisonnĂ© et doit payer une forte amende au profit de la troupe 6 juillet 6. 1 Lettre de Chantereyne Ă  l'intendant, 28 mars 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2679. Garantot et Chantereyne, Ă©galement traitĂ©s d'accapareurs, devaient voir leurs mai- sons incendiĂ©es et leurs vies menacĂ©es dans l'Ă©meute du 21 juillet 1789. Voir ci-des- sous, chap. XII, p. 31^-314. 2 Lettre de Launay Ă  Necker, 20 juin 1789. Arch dĂ©p., Calvados, C 2641. 3 Arch. comm., Carentan, Registre des dĂ©libĂ©rations de l'hĂŽtel de ville, 24 juin 1789. 4 Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen, p. 6. 5 Bibl. comm. de Vire, ms. SĂ©guin, p. 8. 6 Lettre du duc de Beuvron au lieutenant de police d'Isigny, 6 juillet 1789. Arch. dĂ©p., Eure, E suppl. Chartrier du Champ de bataille marquisat du Neubourg non inventoriĂ©. — A Carentan, une populace sĂ©ditieuse a mis lundi dernier un tonneau de cidre sur le grand chemin avec cette inscription C'est pour tous les bons enfants 310 TROUBLES A SAINT-LÔ, MAI 1789 L'agitation est entretenue et propagĂ©e, les souffrances aug- mentent, les passions s'exaspĂšrent, le moindre incident provoque une Ă©meute. D'avril Ă  juillet 1789, trois villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen sont le théùtre de soulĂšvements populaires qui prĂ©sentent une certaine gravitĂ© Saint-LĂŽ, Caen et Cherbourg. A Saint-LĂŽ, l'effervescence commença le 26 mars ; le peuple excitĂ© par les enlĂšvements considĂ©rables de grains, pilla les voitures des blatiers. Un mois plus tard, deux mĂ©gĂšres firent un nouvel appel Ă  la rĂ©volte ; l'intendant les fit enlever de nuit et transfĂ©rer Ă  la maison de force de Beaulieu, prĂšs Caen. Le 2 mai, la halle est vide ; les bourgeois et les pauvres » souffrent de la mĂȘme disette ; un attroupement de 400 personnes va demander au subdĂ©lĂ©guĂ© Robillard, qui est en mĂȘme temps lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, du grain ou la permission d'aller en chercher dans les campagnes voisines. La semaine suivante, mĂȘmes pri- vations ; murmures du peuple, qui menace de faire un mauvais sort Ă  un nĂ©gociant, Fontaine, possesseur d'un magasin d'orge et de froment dans un des faubourgs de la ville '. L'impunitĂ© enhardit les sĂ©ditieux. Robillard attend des ordres pour informer contre eux W, les juges sont Ă  leur maison de campagne et la milice bourgeoise, divisĂ©e et sans chef, ne peut prendre les armes 3. Pour maintenir l'ordre, le duc de Beuvron envoie Ă  Saint-LĂŽ des troupes de renfort ; Dumouriez accourt avec un dĂ©tachement de Cherbourg le 13 mai, rĂ©unit les officiers municipaux et ceux du bailliage, organise un comitĂ© d'approvisionnement et de sĂ»retĂ© publique *. Le calme semble rĂ©tabli, mais de nouvelles secousses se font sentir en juin, et la marĂ©chaussĂ©e doit procĂ©der Ă  des arrestations 5. A Caen, l'insurrection fut plus violente et fit plus de ravages , Boutrais i'2, voient leurs maisons envahies, leurs vies menacĂ©es. Les hommes et les femmes des faubourgs et des campagnes voisines pĂ©nĂštrent, sans rencontrer aucune rĂ©sistance de la part des troupes, dans les dĂ©pĂŽts des grainetiers, dans les boutiques des boulangers, Ă  l'abbaye aux Dames oĂč se trouvent de fortes provisions. Le lendemain et le surlendemain le dĂ©sordre augmente. Les grains sont semĂ©s dans les rues on en suit les traces depuis la rue Neuve jusqu'Ă  l'abreuvoir de la rue de BerniĂšres '3. Vainement Cordier de Launay remontre-t-il Ă  une femme que ce gaspillage va priver les pauvres de subsistance. Tant mieux, lui rĂ©pond la mĂ©gĂšre ; plĂ»t Ă  Dieu qu'il n'y eĂ»t ni marchĂ© ni magasin nulle part alors on s' entretuerait et il y aurait moins de monde Ă  nourrir » 4. La fermentation devient telle que le duc de Beuvron, regrettant sa faiblesse des premiers jours, veut prendre de sĂ©vĂšres mesures et fait dresser des potences. La foule s'en moque, y attache des chats avec des vases remplis de farine dĂ©trempĂ©e et un Ă©criteau lettres de l'intendant de Launay au ministre, des 23, 24, 25 et 26 avril 1789, Arch. dĂ©p., Calvados, C 2G65 ; — une lettre de Perrot, secrĂ©taire du duc de Beuvron, Ă  ClĂ©risse, concierge du chĂąteau d'Harcourt, du 1er mai 1789, Arch. chĂąteau d'Har- court, liasse 106 ; — les MĂ©moires de la ville de Caen, d'Esnault, t. 1, p. 6, et les MĂ©moires et remarques de Dufour, t. I, p. 30. 1 Bellissent, nĂ©gociant de Caen, rĂ©clama Ă  l'AssemblĂ©e nationale et obtint de celle-ci une indemnitĂ© de 12,494 livres pour le pillage de ses grains, effectuĂ© dans la journĂ©e du 23 avril 1789. Un dossier de dix-huit piĂšces, relatif Ă  cette requĂȘte, est conservĂ© dans le fonds du ComitĂ© de Liquidation, aux Arch. nat., D xi 2, 1. 9. — Cf. la lettre du Directoire du Calvados au ministre de Lessart, du 24 juillet 1791, sur le mĂȘme objet, dans le fonds du ComitĂ© des Rapports, Arch. nat., D xxix 29, 1. 5 et 6. 2 Le 16 fĂ©vrier 1791, Boutrais, marchand grainetier Ă  Caen, adresse au ComitĂ© des finances de l'AssemblĂ©e nationale une requĂȘte tendant Ă  obtenir une indemnitĂ© de 6,731 1. 14 s. pour compenser la perte de 10 Ă  12,000 livres de grains subie lors du pillage de ses greniers Ă  Caen, dans l'Ă©meute d'avril 1789. Arch. nat., D vi 24, 1. 317. 3 DĂ©claration de la femme Hunouf, 29 avril 1789. Arch. comm., Caen. Registre des dĂ©libĂ©rations, BB 93. 4 Lettre de Cordier de Launay Ă  Necker, 23 avril, 10 heures du soir Ă©crite pen- dant le pillage nocturne. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2665. 312 NOUVELLE ÉMEUTE A CAEN, JUILLET 1789 couvert de cette inscription Bouillie pour les chats » 0. Toute- fois, quand l'Ă©meute s'attaque aux magasins du roi, les troupes offrent une vive rĂ©sistance. Gentilshommes et bourgeois s'arment aussi et forment une garde qui arrĂȘte Ă  l'entrĂ©e de la ville les paysans prĂȘts Ă  l'envahir. La fureur de ceux-ci se retourne contre les fermiers de la banlieue qu'on soupçonne d'avoir conservĂ© des grains. Dans une ville aussi frĂ©missante, il Ă©tait fatal que les Ă©vĂ©ne- ments de Paris eussent leur rĂ©percussion. La prise de la Bastille Ă  peine connue, le peuple s'assemble impatient de courage et d'amour pour la chose publique ». Le 20 juillet, il se rend Ă  la halle aux blĂ©s et y fait abaisser le prix des grains *2. Il veut des armes a et se porte vers le chĂąteau, oĂč il est assurĂ© d'en trouver. Les ponts sont levĂ©s ; le gouverneur, Saint Maclou, est sommĂ© d'ouvrir sous peine de mort. AprĂšs un essai de rĂ©sistance, il capi- tule pour Ă©viter un assaut. La foule entre et pille les armes, em- porte fusils et cartouches, chasse du chĂąteau le rĂ©giment de la Reine et y installe une forte garde. Comme le peuple parisien, le peuple caennais s'est armĂ© par le force et a pris sa Bastille, mais sans effusion de sang. Pour complĂ©ter sa victoire, il se dirige vers les prisons, Ă©largit six dĂ©tenus et les escorte triomphalement ; il force les magasins de la gabelle, il enfonce les portes du bureau des aides >4, dont le directeur s'enfuit Ă  grand peine, et enlĂšve les registres. Pendant trois jours, la ville est le théùtre d'une vĂ©ri- table rĂ©volution populaire 5. 1 Le dimanche 26 avril, le duc de Beuvron a fait planter quatre gibets en potence dans la ville de Caen, savoir une Ă  Saint-Sauveur, une Ă  Saint-Pierre, une Ă  Saint-Nicolas, et la quatriĂšme proche le pont de Vauchelles. On a pendu deux chats Ă  celle de Saint-Sauveur, un blanc et un noir, et une affiche entre les deux chats. » Dufour, MĂ©moires et remarques, t. I, p. 30. 2 Le lundi 20 juillet, la populace a Ă©tĂ© Ă  la halle et a pris du blĂ© Ă  40 livres le sac qui coĂ»tait 54 livres. » Dufour, MĂ©moires et remarques, t. I, p. 31. 3 D'aprĂšs Dufour, le peuple, Ă  l'issue d'une messe du Saint-Esprit cĂ©lĂ©brĂ©e le 21 juillet sur le Cours-la-Reine, serait allĂ© demander des armes au comte de Faudoas. Celui-ci ayant voulu ajourner cette remise, un jeune homme lui aurait rĂ©pondu Monseigneur, il y a assez longtemps qu'on nous engueuse ; aussi nous en voulons tous. » Faudoas adressa les rĂ©clamants Ă  Dubus, distributeur des poudres et salpĂȘ- tres du roi, qui leur dĂ©livra des munitions. Dufour, MĂ©moires et remarques, t. I, p. 31. 4 Arch. comm., Caen, Registre BB 103 ; Esnault, MĂ©moires de la ville ae Caen, t. I, p. 7, 8. Dufour, MĂ©moires ei remarques, t. I, p. 31. — Dans une letlre au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, du 31 juillet 17S9, Boyer, directeur des aides et octrois de Caen, raconte cette Ă©meute du 20 juillet. La foule se prĂ©cipita dans ses bureaux, enleva et dispersa ses registres, pilla ses effets et ses meubles. Arch. nal., D xxix 29, 1. 5 et 6. 5 RĂ©volutions de Caen, capitale de la Basse-Normandie, ou rĂ©cit exact de ce qui s'est passĂ© dans cette capitale et particuliĂšrement de la prise de la forteresse, juillet 1789. PiĂšce imprimĂ©e, in-12. L'ÉMEUTE DU 21 JUILLET 1789 A CHERBOURG 313 A Cherbourg, l'Ă©meute fut terrible. Cette ville Ă©tait plus que toute autre un foyer d'insurrection. Depuis longtemps, le subdĂ©- lĂ©guĂ© avait signalĂ© le danger Ă  l'intendant. Le nombre infini de misĂ©rables que tous nos travaux ont attirĂ©s dans notre ville, dans ses environs et tout le long de la cĂŽte, et le dĂ©faut de res- sources oĂč l'interruption de la plupart des travaux plonge tous ces individus, nous fait apprĂ©hender... » l\ D'avril Ă  juillet, Necker avait pu envoyer Ă  Cherbourg plusieurs cargaisons de blĂ© f2 ; mais, Ă  cette Ă©poque, hypnotisĂ© par la question du ravi- taillement de Paris, il dut cesser ses envois. Dans la soirĂ©e du 21 juillet, Ă  l'issue de l'assemblĂ©e tumultueuse qui s'est tenue dans l'Ă©glise Notre-Dame pour l'organisation des rĂ©jouissances pu- bliques, un grand concours de peuple se porte vers l'hĂŽtel de ville oĂč se trouve Garantot, maire et subdĂ©lĂ©guĂ©. On rĂ©clame l'ouverture du magasin Ă  blĂ© de l'Etat, la distribution de ce blĂ© Ă  4 livres le boisseau au lieu de 6 livres 4 sols, et l'abaissement du prix du pain de 3 sols 5 deniers Ă  2 sols la livre. Garantot parlemente, traverse la place d'armes pour se rendre Ă  l'hĂŽtel de Caux oĂč Beuvron et Dumouriez se sont dĂ©jĂ  rĂ©unis. AprĂšs une courte dĂ©libĂ©ration, le duc de Beuvron annonce la diminution du prix du blĂ© et du pain. Il est trop tard la foule impatiente n'a pas attendu cette rĂ©ponse et s'est dĂ©jĂ  livrĂ©e Ă  des excĂšs 3; Depuis longtemps elle hait Garantot, qui doit la mairie Ă  la nomination royale et non Ă  l'Ă©lection populaire, et qui joint Ă  cette charge les deux titres dĂ©testĂ©s de subdĂ©lĂ©guĂ© et de lieutenant gĂ©nĂ©ral de 1 Lettre de Garantot Ă  Cordier de Launay, 25 avril 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2679. 2 Dans le fonds du ComitĂ© des Rapports, aux Archives nationales, se trouve un dossier de lettres de l'intendant Cordier de Launay et du subdĂ©lĂ©guĂ© et maire de Cherbourg, Garantot, relatives Ă  l'approvisionnement de cette ville de mars Ă  juillet 1789. Arch. nat, D xxix 32. 3 Pour l'Ă©meute de Cherbourg, j'ai consultĂ© aux Arch. comm. de Cherbourg, le registre BB5 dĂ©libĂ©rations municipales, f°157Ă  160 ; le registre BB 11 de correspon- dance, f° 26 Ă  30 ; la liasse FF 22, relative au jugement prĂ©votal du 31 juillet el au rĂŽle de Dumouriez dans cette affaire ; en outre, Ă  la BibliothĂšque communale de Cherbourg, le ms. 321 intitulĂ© PrĂ©cis de ce qui s'est passĂ© Ă  Cherbourg depuis le 21 juil- let jusqu'au 2 aoĂ»t 17S0, avec le procĂšs et le jugement des brigands sĂ©ditieux qui ont portĂ© la dĂ©solation et la terreur dans celte ville Cf. Arch. nat., D xxix 32 ; aux Arch. dĂ©p. de l'Eure chartrier du Champ de Bataille, une Relation de ce qui s'est passĂ© Ă  Cherbourg les 21 et 22 juillet, malheureusement incomplĂšte; aux Arch. dĂ©p. du Calva- dos, C 6370, le rapport de l'intendant de Caen proposant Ă  l'intendant des finances, Montaran, une indemnitĂ© en faveur de Chantereyne 28 mars 1790 ; enfin, aux Arch. du chĂąteau d'Harcourt. liasse 106, une lettre de Perrot, secrĂ©taire du duc de Beu- vron, Ă  ClĂ©risse, concierge du chĂąteau d'Harcourt, Ă©crite de Cherbourg et datĂ©e du 24 juillet 1789. 314 PILLAGE DES MAISONS DE GARANTOT ET GIIANTEREYNE police. Il a eu l'imprudence de consentir Ă  la vente des grains du roi, et il est traitĂ© d'accapareur. Accapareur aussi, l'armateur Chantereyne, dont le seul crime a Ă©tĂ© de prĂȘter ses magasins et son nom Ă  cette entreprise. AveuglĂ©e par la colĂšre, la populace se rue d'abord Ă  l'hĂŽtel de Garantot elle enfonce les portes, brise les meubles, en jette les dĂ©bris dans la cour, comble le puits, prĂ©cipite la voiture dans le port. Le malheureux subdĂ©lĂ©guĂ©, dont les jours sont menacĂ©s, a de la peine h quitter Cherbourg et Ă  gagner Valognes, cachĂ© sous une botte de paille dans une mau- vaise charrette de paysan. La bande des pillards, enivrĂ©e de vin et enhardie par l'absence d'obstacles, va saccager ensuite la maison de Chantereyne bijoux, papiers, argenterie, livres d'argent monnayĂ©, tout disparaĂźt dans la bagarre. Chantereyne lui-mĂȘme ne dut son salut qu'Ă  la fuite, et il mourut peu de temps aprĂšs, des suites de sa frayeur. La nuit tombĂ©e, c'est Ă  la lueur des torches que les pillages continuent les bureaux de Boulabert, entrepreneur des travaux du roi, sont menacĂ©s, ainsi que ceux des aides ; celui de la Romaine est envahi et les papiers sont jetĂ©s dans le bassin. Les sĂ©ditieux se dirigent ensuite vers la maison d'un nĂ©gociant, Mauger, qu'ils dĂ©vastent de fond en comble. Surprise par la rapiditĂ© de l'Ă©meute, la force armĂ©e n'avait pu lui opposer aussitĂŽt une rĂ©sistance victorieuse. La dispersion des dĂ©tachements essaimes dans les casernes Ă©loignĂ©es de la rade rĂ©duisait considĂ©rablement les troupes de la garnison ; les piquets de soldats, qu'on avait jugĂ©s suffisants au maintien de l'ordre dans une fĂȘte populaire, ne l'Ă©taient plus pour contenir une rĂ©volte. La milice citoyenne, formĂ©e par acclamation le jour mĂȘme, n'avait ni armes ni organisation, et Dumouriez, le chef qu'elle s'Ă©tait donnĂ©, n'Ă©tait plus malgrĂ© toute sa popularitĂ© le maĂźtre des circonstances f*. Lorsque, las de piller et gĂȘnĂ©s par la pointe du jour », les forcenĂ©s commencĂšrent Ă  se dĂ©bander, les patrouilles militaires, aidĂ©es des citoyens amis de l'ordre, leur firent la chasse dans les rues. 219 individus furent arrĂȘtĂ©s 180 hommes et 39 femmes. On les emprisonna dans les Ă©curies de Dumouriez, dans les caves d'un particulier, dans les cales de deux vaisseaux mouillĂ©s en rade. Leur procĂšs fut rapidement fait. La cour prĂ©vĂŽtale, composĂ©e du prĂ©vĂŽt gĂ©nĂ©ral de la marĂ©- 1 Dumouriez fut accusĂ© d'avoir Ă©tĂ© l'instigateur secret des troubles de Cherbourg. Sur ces accusations, voir de volumineux dossiers aux Arch. nat., F7 4688, 4689. — Quelques piĂšces en ont Ă©tĂ© publiĂ©es par Amiot, en supplĂ©ment Ă  son Inventaire des Archives de Cherbourg, p. 316-320. MESURES DE REPRESSION 315 chaussĂ©e auquel on avait adjoint douze avocats, prononça le 31 juillet la peine de mort contre deux des mutins, Nicolas Pic- quenot, du Vretot, et Bon Mesnil, de Valcanville. Ils furent pendus dans la soirĂ©e, sur la place de la Fontaine. Dix autres meneurs furent condamnĂ©s Ă  des peines variables trois aux galĂšres perpĂ©tuelles ; cinq, fouettĂ©s, marquĂ©s au fer rouge, subirent la peine du bannissement perpĂ©tuel ; un autre fut enfermĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ© ; le dixiĂšme fut puni de dix ans de galĂšres. Cinq fem- mes furent marquĂ©es sur l'Ă©paule droite des lettres S. D., battues de verges par l'exĂ©cuteur des sentences criminelles, puis dirigĂ©es sur la maison de force deBeaulieu pour y tenir prison perpĂ©tuelle. MalgrĂ© la rigueur de cette rĂ©pression, l'agitation avait Ă©tĂ© trop forte pour espĂ©rer de faire rentrer de sitĂŽt dans les bornes de la raison un peuple qui ne l'entendait plus ». Pendant plus d'une semaine, la ville de Cherbourg fut en Ă©tat de siĂšge. Elle se vit aussi appliquer un rĂ©gime onĂ©reux qui greva les finances muni- cipales. ObligĂ©e d'ouvrir ses magasins et de livrer le blĂ© Ă  4 livres le boisseau, la municipalitĂ© prit ses prĂ©cautions pour que ces mesures ne profitassent qu'aux malheureux et pour Ă©viter des abus. Elle crĂ©a un bureau oĂč furent enregistrĂ©s les mĂ©nages indigents, donna des bons Ă  raison d'une livre et demie de pain par jour et par individu ; sur ces bons, remis aux boulangers, il Ă©tait fourni du pain Ă  2 sols la livre, et le boulanger qui les reprĂ©- sentait Ă  l'hĂŽtel de ville recevait le supplĂ©ment de la taxe. RĂ©so- lue Ă  prĂ©venir toute rumeur et Ă  empĂȘcher le retour de l'insur- rection, la municipalitĂ© fut contrainte Ă  des dĂ©penses Ă©normes pour assurer la subsistance du peuple. Il fallut faire participer Ă  la diminution du pain toute la population flottante qui s'Ă©tait accrue dans les derniers temps matelots des chasse-marĂ©es employĂ©s au transport des pierres de la digue, soldats dĂ©tachĂ©s pour les carriĂšres, troupes de la garnison. Un tel effort devait Ă©puiser pour longtemps les ressources de la ville. Quant au malheureux subdĂ©lĂ©guĂ©, il dut rester exilĂ© pendant plus d'une annĂ©e de Cherbourg oĂč se trouvaient ses affections et ses intĂ©rĂȘts. Son impopularitĂ© n'avait pas diminuĂ© et sa prĂ©sence dans cette ville y eĂ»t Ă©tĂ© une cause permanente de troubles l>. Les soulĂšvements populaires ne sont point dĂ»s uniquement Ă  l Lettre de Garantot Ă  Lamy-DesvallĂ©es, 30 octobre 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2679. Garantot avait essayĂ© de revenir Ă  Cherbourg, mais il dut s'enfuir devant l'excitation populaire les tĂštes Ă©tant Ă©chauffĂ©es par les dĂźners que les capitaines de la milice nationale donnaient Ă  leurs soldats ». 316 RÉSISTANCE OPPOSÉE A LA LEVÉE DES IMPOSITIONS la disette des grains. La duretĂ© du fisc en a provoquĂ© plus d'une. L'hostilitĂ© du paysan contre les impĂŽts ne se traduit plus seule- ment en plaintes et en gĂ©missements. Des dolĂ©ances on passe aux actes, de la rĂ©signation aux violences. La perception des impĂŽts directs Ă©prouve de sĂ©rieux obstacles aprĂšs juillet 1789. Les recettes diminuent de mois en mois dans une proportion effrayante. Le bruit a couru dans les campagnes que les impositions sont illĂ©gales, que le roi en a fait la remise ; les naĂŻfs y croient et les malveillants accrĂ©ditent ce bruit. On refuse de payer la taille et les collecteurs sont repoussĂ©s Ă  coups de fourches ; un huissier des tailles manque d'ĂȘtre assommĂ© ]. CondĂ©, ville tarifiĂ©e, est divisĂ©e en deux partis l'un qui veut conserver le tarif et l'autre y substituer la taille. Cette division cause des troubles et en juillet 1789, dans une Ă©meute, les registres du tarif sont incendiĂ©s P. Les impĂŽts indirects surtout sont l'objet de l'exĂ©cration gĂ©nĂ©- rale. Tous les cahiers en ont demandĂ© la suppression. En atten- dant que l'AssemblĂ©e nationale la vote, le peuple se fait justice. Il s'attaque aux commis des fermes, aux gabelous qu'il accuse de tous ses maux. Le 9 mai 1789, la brigade de Villers-Bocage est assaillie Ă  Tournay-sur-Odon par une bande de paysans qui la poursuit Ă  coups de bĂątons et de faucilles H>. A Caen, les insur- gĂ©s du 18 juillet, aprĂšs la dĂ©livrance de six contrebandiers, courent au magasin de la gabelle, en enfoncent les portes et font crier le sel Ă  6 sols la livre. Ils vont aussi au bureau des aides, forçant le directeur gĂ©nĂ©ral, Boyer, Ă  prendre la fuite ; ils s'emparent des registres qu'ils portent chez Faudoas 4. A Cherbourg, le 21 juil- let, les Ă©meutiers n'oublient pas les bureaux de la Romaine ; ils s'emparent des papiers qu'ils y trouvent et en jettent une partie dans le bassin. La prĂ©sence d'esprit et la conduite prudente de Mme Maudry, femme du receveur des aides les empĂȘchent d'y commettre de plus graves excĂšs &. A Vire, le 20 juillet, une dizaine d'individus vont proclamant dans les rues, au son du tambour, l'abolition des aides et de la gabelle. Il se forme des 1 Lettre du receveur des finances de Vire Ă  la Commission intermĂ©diaire provin- ciale, 10 mars 1790, rappelant les Ă©vĂ©nements de juillet 1789. Arch. dĂ©p. Calvados, C 7788. 2 Arch. comm., CondĂ©-sur-Noireau, BB 1 et BB 7. 3 Arch. dĂ©p.. Calvados; sĂ©rie B, grenier Ă  sel non inventoriĂ©. 4 Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen, t. I, p. 8. RĂ©volutions de Caen, p. G. Voir ci-dessus, p. 31?. 5 Arch. comm., Cherbourg, BB 5. Begistre de correspondance, 21 .juillet 1789. SOULÈVEMENT DES CAMPAGNES CONTRE LES DROITS FÉODAUX 317 attroupements tumultueux aux cris de Ă  bas les aides ». Quatre jours plus tard, le 24, l'insurrection Ă©clate. Un nombreux rassem- blement se forme sur les deux heures de l'aprĂšs-midi et se porte rue du Neubourg, oĂč sont les bureaux du receveur des aides Lecoq. Les exaltĂ©s menacent de le chauffer », et dĂ©posent une gerbe de genĂȘts Ă  sa porte. Un peloton de troupes, envoyĂ© pour les disperser, fraternise avec eux. Lecoq, pressentant l'Ă©meute, a eu le temps de s'enfuir et la journĂ©e s'achĂšve sans d'autre incident que le bris de nombreuses vitres ft. De tels dĂ©sordres ne sont pas particuliers aux villes. Les habi- tants des campagnes se croient affranchis par la RĂ©volution des rentes et redevances seigneuriales. Ils se refusent Ă  acquitter les droits fĂ©odaux tout comme l'impĂŽt royal. Pour en opĂ©rer plus vite la liquidation, ils courent aux chĂąteaux de leurs seigneurs, coupent les arbres des avenues, tuent les pigeons, dĂ©molissent les colombiers, brĂ»lent les chartriers qui contiennent les titres de leur servitude ?. La duchesse d'Harcourt abandonne son chĂąteau pour venir Ă  Caen ; aprĂšs son dĂ©part, la foule l'envahit et brise dans le vestibule une statue colossale en marbre blanc qui reprĂ©- sente Louis XIV terrassant l'hĂ©rĂ©sie C3. Dans les environs de Bayeux, le seigneur de Vidouville est en butte aux violences de ses vassaux. L'un d'eux, Robert Guillemette, vient attaquer son chĂąteau Ă  la tĂȘte d'une bande de charbonniers et sabotiers du bois de la Bigne. Pour les exciter au pillage, il leur a distribuĂ© 200 livres de pain, 100 livres de lard et un tonneau de cidre. Le 4 aoĂ»t au point du jour, cette bande embusquĂ©e dans les bosquets voisins envahit le chĂąteau. Le seigneur, en robe de chambre, est entourĂ© d'hommes armĂ©s de fusils, de sabres, de pioches, de haches et de cordes. Guillemette lui met le pistolet sur la gorge en le sommant de lui remettre la clef de son colombier pour le dĂ©truire, celle de son chartrier pour brĂ»ler ses titres, et de son argent pour se rembourser des rentes seigneuriales qu'ils payaient 1 Bibl. comm., Vire. ras. SĂ©guin, p. 9. 2 Le subdĂ©lĂ©guĂ© de Vire fait allusion Ă  ces pillages dans une lettre Ă  l'intendant, du 16 aoĂ»t, oĂč, lui accusant rĂ©ception de l'ordonnance du roi sur les troubles, il ajoute Il eĂ»t Ă©tĂ© Ă  dĂ©sirer qu'elle fut venue un mois plus tĂŽt. On aurait Ă©vitĂ© bien des Ă©vĂ©nements et des arebives conservĂ©es sic. » Arch. dĂ©p., Calvados, C 2688. 3 Esnault, MĂ©moires de la ville de Caen, t. I, p. 9. — J'ai pu voir, au chĂąteau d'Harcourt. les traces des coups de pique qui ont crevĂ© les tableaux de la salle des MarĂ©chaux, les couronnes ducales qui ornaient la rampe du grand escalier en fer forgĂ© sont tordues ou arrachĂ©es ; quant Ă  la statue du vestibule, elle a Ă©tĂ© réédifiĂ©e, mais en pierre. 318 DESTRUCTION DES COLOMBIERS ET CHARTRIERS SER1NEURIAUX depuis si longtemps injustement ». Je n'ai pas mes clefs sur moi, rĂ©pond Durel de Vidouville. Laissez -moi rentrer et je vais vous satisfaire. » Pendant que la bande tue poules, pigeons et ca- nards et se rue Ă  la destruction du colombier, le seigneur envoie ses domestiques pour sonner le tocsin dans la chapelle du chĂąteau; le curĂ© de Vidouville le fait sonner dans la paroisse. Des villageois se rassemblent, mais les insurgĂ©s rĂ©sistent. Durel peut s'Ă©chapper Ă  grand peine, en sautant par une fenĂȘtre dans son jardin. A la nouvelle de sa fuite, les forcenĂ©s se retirent, l'injure et la menace Ă  la bouche l]l. Les chĂąteaux de Tilly, d'AmayĂ©, d'Ecrammeville, de Hottot sont le théùtre de semblables dĂ©vastations C2'. Dans le Bocage, les seigneurs tremblent pour leurs propriĂ©tĂ©s et pour leur vie. Le marquis de SĂ©grie, qui par la rigueur de ses exactions a soulevĂ© trop de haines, chassĂ© de son chĂąteau, doit se rĂ©fugier dans une caverne des rochers d'OĂźtre. RentrĂ© Ă  Falaise, oĂč la noblesse du pays est plus en sĂ»retĂ©, il renonce par acte notariĂ©, le 22 juillet 1789, Ă  ses droits fĂ©odaux sur les cinq pa- roisses de SĂ©grie-Fontaine, La Lande-Saint-SimĂ©on, Rouvrou, Mesnil-Hubert et Mesnil-Villement 3. Deux jours plus tard, le marquis d'Oilliamson voyait ses vassaux des paroisses de Caligny, Montilly, La Bazoque et Athis s'attrouper au nombre de trois Ă  quatre cents, auxquels se joi- gnirent une infinitĂ© de brigands. Cette troupe de furieux, Ă©crit-il, aprĂšs avoir sonnĂ© le tocsin dans plusieurs paroisses des environs, a fondu sur ma maison de Caligny, a foncĂ© les portes, vidĂ© les caves et brĂ»lĂ© en entier mon chartrier » 4. La colĂšre des foules Ă©tait dĂ©chaĂźnĂ©e et frappait parfois en aveugle. Une lettre du comte de Vassy, adressĂ©e au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, fait saisir sur le vif, avec l'ĂąpretĂ© des revendications paysannes, l'impopularitĂ© dont furent victimes les seigneurs jusqu'alors les plus respectĂ©s 5. Vassy Ă©tait un des gentilshommes les mieux estimĂ©s de la Basse-Normandie. Il avait jouĂ©, on l'a vu plus haut, un rĂŽle considĂ©rable dans l'administration provinciale et s'y Ă©tait 1 Arcli. coinm., Bayeux, Di 12, Registre des dĂ©libĂ©rations de l'HĂŽtel de ville. 2 Pezet, Bayeux Ă  lĂ  fin du XVI II" siĂšcle, p. 129. 3 La SicotiĂšre, LĂ©on de FrottĂ©, 1. I, p. 149. — LeliĂšvre, Abandon de droits fĂ©odaux avant la nuit du 4 aoĂ»t, dans La RĂ©volution française, 1905, p. 419-420. 41 Lettre du marquis d'Oilliamson au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 4 aoĂ»t 1789. Arch. nat., D xxix 29. 5 Lettre du comte de Vassy au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale. 27 juillet 1789. Ibid. PILLAGE DES CHATEAUX DU COMTE DE VASSY 319 rĂ©vĂ©lĂ© comme l'un des organisateurs du Bien public » *. La noblesse du bailliage de Caen l'avait Ă©lu comme second dĂ©putĂ© de son ordre aux Etats gĂ©nĂ©raux 2. Vassy possĂ©dait, en Norman- die, des fiefs assez importants il Ă©tait seigneur patron de BrĂ©cĂ©, de la ForĂȘt-Auvray ^ prĂšs Falaise et de La Landelle-en-ClĂ©cy dans le Bocage virois [\ Le 16 juillet au soir, son homme d'af- faires l'avertit que, depuis cinq Ă  six jours, une grande fermen- tation existe dans les campagnes des environs de Falaise et de CondĂ©-sur-Noireau », oĂč est situĂ©e une grande partie de ses biens. Beaucoup d'habitants y annoncent que des ordres d'en haut leur enjoignent de brĂ»ler tous. les titres et papiers des seigneurs, l'AssemblĂ©e nationale ayant aboli tous cens, rentes seigneuriales, redevances et banalitĂ©s des moulins. AlarmĂ© par cette nouvelle, Vassy quitte Versailles et se rend, en toute hĂąte en Normandie 5. Le 19 juillet, il se trouve, non loin de Falaise, dans une de ses terres, qu'il vient de vendre ; il est Ă  table, lorsque plus de trois cents personnes, les unes armĂ©es, les autres avec des bĂątons, arrivent pour brĂ»ler les papiers et mettre, en cas de refus, le feu au chĂąteau ». N'ayant aucun droit pour leur remettre des titres qui ne lui appartiennent plus, Vassy se sauve Ă  pied, avec sa femme et ses enfants, tandis que les paysans, parvenus aux portes du chĂąteau, les enfoncent Ă  coups de haches et, aprĂšs avoir vidĂ© le chartrier, font dans la cour un autodafĂ© d'archives seigneuriales. RĂ©fugiĂ© dans sa terre de La Landelle, paroisse de ClĂ©cy, Vassy y subit d'autres assauts. Le mercredi 22 juillet au soir, cent Ă  cent cinquante habitants de ClĂ©cy viennent le sommer de leur remettre ses titres. Ils s'excusent de lui faire de la peine, n'ayant jamais reçu, depuis dix-neuf ans qu'il possĂšde cette terre, que de bons traitements de sa part; mais ils sont obligĂ©s d'exĂ©cuter des 1 Voir ci-dessus, chap. IV, p. 75. 2 Ibid., chap. X, p. 266. 3 Le comte de Vassy, seigneur de La ForĂȘt-Auvray, ligure, Ă  ce titre, dans le rĂŽle des impositions de cetle paroisse, en 1790, pour 55S livres. L. Du val. La petite Pro- priĂ©tĂ© dans l'Orne en 1789, p. 15. 4 La terre de La Landelle produisait 120 livres de rentes seigneuriales, plus 80 livres de lods et ventes, 75 et 50 livres pour les foires et les marchĂ©s de ClĂ©cy, d'aprĂšs la dĂ©claration faite en 1781, au contrĂŽle des vingtiĂšmes, par le comte Louis de Vassy. Arch. dĂ©p., Calvados, C 5801. 5 Vassy justifie en ces termes l'intĂ©rĂȘt qu'il avait Ă  se dĂ©placer d'urgence Dans le pays oĂč est situĂ© mon bien, le sol Ă©tant gĂ©nĂ©ralement mauvais et d'une culture difficile, les seigneurs propriĂ©taires de terres ont, de tous temps, infĂ©odĂ© des por- tions plus ou moins considĂ©rables pour des redevances en grains, soit en froment, seigle ou avoine, et c'est le principal revenu d'une partie de ces terres. » Arch. nat., D xxix 29. 320 RENONCIATION DE VASSY A SES DROITS FÉODAUX ordres venus d'en haut, des ordres du roi ». Vassy leur promet un acte d'affranchissement de tous droits seigneuriaux, Ă  condi- tion de garder ses titres et, aprĂšs quatre heures de discussion, les plaignants, qui paraissent satisfaits, se retirent. Le lende- main, dans la matinĂ©e, nouvelle irruption d'une troupe plus nombreuse, composĂ©e de trois Ă  quatre cents personnes, armĂ©es de fusils, haches et bĂątons, menaçant de mettre le feu au chĂąteau, si le comte ne leur livre pas ses papiers. Je leur remis les clefs, ajoute ce dernier ; ils pillĂšrent tout, mais voulant avoir chacun ce qui les intĂ©ressait, le plus grand nombre ne sachant pas lire et toutes les Ă©tiquettes ayant Ă©tĂ© confondues par eux, ils m'ac- cusĂšrent alors de les avoir soustraits ; Ă  chaque instant, il en arrivait d'autres, presque tous ivres et armĂ©s, tous menaçant de brĂ»ler ma maison et de se porter aux derniĂšres extrĂ©mitĂ©s si je ne retrouvais pas leurs papiers, dont ils avaient Ă  mesure brĂ»lĂ© la plus grande partie. » Vassy passa une fort vilaine jour- nĂ©e et assista, impuissant, au pillage de sa maison, qui dura jusqu'Ă  la nuit tombante. Sa personne fut toutefois respectĂ©e et il dut son salut au souvenir des bienfaits qu'il avait rĂ©pandus dans ce canton, soulevĂ© par la haine de longs siĂšcles de tyrannie fĂ©odale l. Il fut d'ailleurs obligĂ©, comme SĂ©grie, Oilliamson et d'autres seigneurs normands, de renoncer Ă  ses droits, le 25 juillet, par acte notariĂ©, dont lecture publique fut donnĂ©e Ă  l'audience de sa haute justice et dont des expĂ©ditions furent dĂ©livrĂ©es, Ă  ses frais, aux cinq paroisses dĂ©pendant de la seigneurie '2. C'Ă©tait une perte de cent mille livres et la menace d'une ruine prochaine^1. Pendant la seconde moitiĂ© de juillet et la premiĂšre quinzaine d'aoĂ»t, la crainte d'une nouvelle Jacquerie terrorise la Basse- Normandie. L'affolement gagne villes et campagnes. Des bruits sinistres y circulent. Une troupe de brigands approche, dit-on, et va tout saccager. L'opinion accueille sans contrĂŽle les nou- 1 Je n'ai peut-ĂȘtre dĂ» la vie, Ă©crit-il, qu'Ă  ce qu'au milieu de leur fureur, rap- pelant aux moins emportĂ©s ce que j'avais toujours t'ait pour eux, ils rĂ©pĂ©taient Oui, nous ne vous ferons pas de mal, car vous avez toujours secouru les pauvres, vous nous avez toujours fait soigner dans nos maladies et jamais vous ne nous avez fait de procĂšs. » Arch. nat., D xxix 29. 2 Ces cinq paroisses Ă©taient Saint-Lambert, La Villette, Saint-Marc-d'Ouilly, Sallen et Saint-BĂ©nin. 3 Lettre du comte de Vassy au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, D xxix 29. — A Balleroy, le ebartrier du chĂąteau fut aussi brĂ»lĂ© sur la place publique. On avait joint au monceau de papiers entassĂ©s, tous les titres de droits seigneuriaux qu'on avait trouvĂ©s chez le notaire de la localitĂ©, Jean Dezert. Bidot, Histoire de Balleroy, p. 295. LA GRANDE PEUR DANS LE BESSIN ET LE GOTENTIN 321 velles les plus fantaisistes et une Ă©trange panique, la peur des brigands, la Grande peur » se dĂ©chaĂźne sur le pays. Nous pouvons en suivre les traces sur les divers points de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Le 24 juillet, un habitant de Bayeux, LĂ©onard de Rampan, apporte Ă  Caen la nouvelle que des vagabonds affligent les campagnes et brĂ»lent les chartriers ». On dĂ©cide d'organiser une troupe de volontaires nationaux pour les combattre et d'inviter les villes de Bayeux et de Saint-LĂŽ Ă  suivre cet exemple, afin de former une chaĂźne qui puisse servir de barriĂšre Ă  l'insurrection de ces hommes dangereux » lK Le mĂȘme jour, les nobles du bailliage de Vire, rĂ©unis dans cette ville, parlent des alarmes rĂ©pandues dans le pays par les incursions dont leurs propriĂ©tĂ©s et leurs personnes sont menacĂ©es » 2. Le 26 juillet, le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen, DuperrĂ© de Lisle, Ă©crit Ă  M. de LiancourL Les maux dont nous sommes menacĂ©s sont affreux ; des bandits se rĂ©pandent de toutes parts ; on brĂ»le, on pille et on enlĂšve les papiers dans tous les chartriers ; on arrĂȘte et on suspend la perception des dĂźmes du roi » 3. A Carentan, l'in- quiĂ©tude rĂšgne du 26 au 30 juillet, Le 26, le corps municipal annonce Ă  la bourgeoisie assemblĂ©e sur les remparts qu'il existe dans la province une troupe de bandits qui, profitant des trou- bles et des malheurs des temps, se portent dans les chĂąteaux et autres maisons rĂ©putĂ©es riches et y commettent les excĂšs les plus terribles ». Le mĂȘme jour, il reçoit de Dumouriez, qui est Ă  Cherbourg, une lettre sur le mĂȘme objet On m'a fait entendre, Ă©crit Dumouriez, qu'il y a une troupe de bandits qui rĂŽdent autour de Bayeux. Je vous prie, s'il se prĂ©sentait une troupe quelconque soit par les Veys, soit par la route de Saint-LĂŽ, de m'en avertir sur le champ et de prendre garde Ă  votre ville. Concertez-vous pour les moyens de votre sĂ»retĂ© avec M. de Versamy et amalgamez votre milice avec la troupe militaire comme cela se fait Ă  Cherbourg et Ă  Valognes. . . Il faut qu'au moins nous assurions la tranquillitĂ© de la presqu'Ăźle. » Suivant ces conseils, Carentan organise sa milice. Le 27 juillet une com- pagnie va au chĂąteau de Franquetot et en ramĂšne huit piĂšces de canon, appartenant au duc de Coigny. Le 29, le corps municipal ! Arch. comm., Caen, Bli 93. Registre des dĂ©libĂ©rations, sĂ©ance du 24 juillet. 2 Arch. connu., Vire, ms. Seguin. 3 Lettre de DuperrĂ© de Lisle Ă  M. de Liancourt, 26 juillet 1789. Arch. nat.. Ba27, 1. 45. 21 3Î2 LA '-MANDE PEU'R DANS LE BOCAGE ET LA CAMPAGNE DE CAEN confirme ses renseignements prĂ©cĂ©dents, annonce qu'il existe aux environs d'Aunay et dans le canton appelĂ© Bocage une troupe de bandits que quelques-uns font monter Ă  12 Ă  1,500 hom- mes, qui attaquent les chĂąteaux, brisent les meubles, brĂ»lent les char tri ers et se portent aux excĂšs les plus terribles », et il prend de sĂ©vĂšres mesures pour assurer l'ordre dans la ville l. Le 27 juil- let, sur les dix heures du matin, une fausse alerte se produit Ă  Cherbourg. Le bruit court qu'une troupe de bandits se dirige vers la ville pour la piller. On bat la gĂ©nĂ©rale. La milice nationale en armes se porte sur la route de Tourlaville pour guetter l'arrivĂ©e de l'ennemi qui, dit-on, doit venir de Valognes. Elle en est quitte pour la peur et, par des nouvelles rassurantes, revient dissiper une alarme sans objet comme sans vraisem- blance » W. A Cairon, village voisin de Caen, les paysans orga- nisent des patrouilles de nuit pour voir si contre toute attente les brigands viendront du Bocage dans la plaine » >>. A Caen, on parle d'attroupements qui se forment dans le voisinage, de gens malintentionnĂ©s qui veulent dĂ©molir la petite boucherie sise au bourg l'AbbĂ© l. Le directeur de la mine de Littry Ă©crit Ă  la date du 4 aoĂ»t La forĂȘt de Cerisy et les bois des environs sont farcis de brigands auxquels on fait la chasse nuit et jour. Des dĂ©taehe- ments de gens armĂ©s Ă  cheval, tant de Bayeux que de Balleroy, font des rondes et battent la forĂȘt. » Une semaine plus tard il ajoute Depuis les patrouilles qui se font ici on n'a plus entendu parler des brigands. On n'en a pas encore vu et tant mieux, car nos paysans se fatiguent » i7>. Le pĂ©ril est imaginaire, tout au moins fort exagĂ©rĂ© par la rumeur publique. Le moindre inci- dent a une rĂ©percussion intense. Apprend-on Ă  Caen qu'une troupe de sĂ©ditieux vient de dĂ©truire le colombier de la ferme d'Ajon, le 7 aoĂ»t, vite on croit Ă  une nouvelle invasion de bri- gands °. Un homme est arrĂȘtĂ© aux landes de Montbrocq, prĂšs de Villers-Bocage ; on le trouve armĂ© de pistolets. Il raconte que 1 Arch. eoram., Carentan. Registre des dĂ©libĂ©rations, sĂ©ances des 26. 27 et 29 juil- let. A la suite de celle 1 1 1 26, transcription de la lettre de Dumouriez. 2 Arch. connu., Cherbourg, BB5, loi. 152. Registre des dĂ©libĂ©rations, 27 juillet 1789. Sur cette fausse alarme, voir une lettre de Dumouriez au prĂ©sident de l'Assem- blĂ©e nationale, du lĂ  octobre 1790. Arch nal., V 4691. 3 Arch. comm., Caen, BB 93. Registre des dĂ©libĂ©rations, 28 juillet 1789. 4 Ibid., 30 juillet 17». 5 dĂ©p., Calvados, Registre non inventoriĂ©. Copie Ăźle lettres du directeur de la mine de 1786 an II. 6} \rch. connu, Caen, Registre des dĂ©libĂ©rations, 7 aoĂ»t 1789. l'arrestation du duc de coigny 323 hommes le suivent, prĂȘts Ă  mettre le pays Ă  feu et Ă  sang. La nouvelle se propage, amplifiĂ©e par les commentaires; elle arrive Ă  Torigni qui envoie des messagers Ă  la recherche d'informations plus prĂ©cises et qui, dans la crainte d'un pillage, organise des pa- trouilles et fait allumer la nuit des chandelles Ă  toutes les croi- sĂ©es». f1 Un des Ă©pisodes les plus dramatiques de la Grande peur» en Basse-Normandie fut l'arrestation du duc de Coigny 2. Le 24 juil- let 1789, pendant que les citoyens de Bayeux procĂ©daient Ă  la formation de leur garde nationale, une Ă©trange nouvelle tomba Ă  l'improviste dans la ville. Des gardes-pĂȘche de Ver venaient d'arrĂȘter deux individus sans passeports, qui demandaient Ă  ĂȘtre embarquĂ©s pour les Ăźles anglaises et offraient aux matelots une bourse pleine d'or longue d'une aune ». InquiĂ©tude et dĂ©fiance immĂ©diates, vive Ă©motion populaire il faut s'assurer de la personne des fugitifs, qui sont de prime abord suspects. Le lieutenant gĂ©nĂ©ral de l'amirautĂ©, Philippe Delleville, magistrat trĂšs populaire Ă  Bayeux, et commandant provisoire de la milice en formation, part en voiture de poste vers la mer. ArrivĂ© Ă  la descente de Pierre-Solain, Ă  deux heures de Bayeux, il rencontre une voiture attelĂ©e de quatre chevaux, entourĂ©e d'une escorte de paysans armĂ©s. Il reconnaĂźt aussitĂŽt les deux voyageurs qu'elle renferme ce sont le duc de Coigny, dĂ©putĂ© de la noblesse de Caen aux Etats gĂ©nĂ©raux, et son secrĂ©taire. Le duc explique sa situation. Parti de Versailles quelques jours auparavant pour rĂ©gler des affaires personnelles Ă  son chĂąteau de Franquetot, dans le Cotentin, il a pris le chemin du retour vers l'AssemblĂ©e nationale. A son passage par Bayeux, il a Ă©tĂ© informĂ© des troubles de Caen et des menaces profĂ©rĂ©es contre sa personne. DĂ©sireux d'Ă©viter la traversĂ©e de cette ville, il a cru prudent de gagner la cĂŽte, de frĂ©ter une embarcation qui le mĂšnerait Ă  Honfleur ou au Havre, et lui permettrait de regagner Versailles. ArrĂȘtĂ© par des pĂȘcheurs, il demande Ă  ĂȘtre menĂ© chez le maire de Bayeux pour s'y justifier de toute accusation. Delleville use de son autoritĂ© de magistrat pour renvoyer l'escorte, en lui promettant de garder les prisonniers. Mais, ] Arch. comm., Torigni, D 36. Registre des dĂ©libĂ©rations, 6, 12 et 15 aoĂ»t 1789. 2 Sur l'arrestation du duc de Coigny, voir Arch. comm., Bayeux, D 12. Registre des dĂ©libĂ©rations, 21 juillet 1789 et jours suivants. Ce document a Ă©tĂ© utilisĂ© succes- sivement par Pezet, Essais sur l 'Administration de la Justice dans le Bessin,p. 184 sqq., et Bayeux Ă  lu fin du XVIIIe siĂšcle, p. 118 sqq., et par Anquetil, Une Page d'Histoire bayeusaine, Philippe Delleville. Bayeux, 1877. 3?4 consĂ©quences de la grande peur convaincu de la sincĂ©ritĂ© des dĂ©clarations du duc et craignant que son arrivĂ©e Ă  Bayeux n'y soit le prĂ©texte d'une insurrection, il lui fait reprendre la route de Ver et protĂšge son embarquement. De retour Ă  Bayeux, Delleville devient l'objet des pires soupçons. Les exaltĂ©s l'accusent d'avoir favorisĂ© l'Ă©migration d'un prince. Sur le rapport de deux avocats, Duhamel de Vailly et Gandin de Villers, qui lui reprochent d'avoir violĂ© ses engagements et sur les dĂ©nonciations d'un domestique de Chouains, il est arrĂȘtĂ© et emprisonnĂ©. Un ComitĂ© gĂ©nĂ©ral improvisĂ© dans ces circonstances critiques nomme une commission spĂ©ciale, qui fait subir au prisonnier de longs interrogatoires. Son procĂšs dure depuis quatre jours. L'Ă©motion populaire croissant, Delleville est menacĂ© d'un vilain parti, lorsqu'arrive dans la riuit du 30 juillet un courrier de cabinet extraordinairement envoyĂ© de Versailles. Necker annonce aux officiers municipaux le retour de Coigny aux Etats gĂ©nĂ©raux et les invite Ă  contribuer efficacement Ă  faire rendre la libertĂ© Ă  Delleville ». De son cĂŽtĂ© le duc de Coigny expose au maire de Bayeux, dans une lettre attristĂ©e, son Ă©tonne- ment et ses regrets. J'avoue, dit-il, que je me croyais fort Ă  l'abri que mes dĂ©marches, en aucun pays et surtout en Nor- mandie, pussent ĂȘtre suspectes, ne m'Ă©tant jamais mĂȘlĂ© d'in- trigues, ni mĂȘme de tracasseries, faisant le bien quand je l'ai pu ; j'ai toujours vĂ©cu, du moins je le croyais, avec une rĂ©pu- tation intacte. Jugez avec quel chagrin j'ai appris que j'avais compromis aussi cruellement M. Delleville. Il me connaissait bien et savait que, sans avoir l'honneur mĂȘme d'ĂȘtre dĂ©putĂ©, j'Ă©tais incapable d'abandonner mon pays. Il faut ĂȘtre ou cou- pable ou bien faible. Ce n'est pas Ă  cinquante-sept ans qu'on devient ni l'un ni l'autre. . . » Pour calmer l'effervescence populaire, la municipalitĂ© lait imprimer et afficher ces lettres. Delleville est mis en libertĂ©. Un arrĂȘtĂ© du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral proclame son innocence et dĂ©clare qu'il a toujours Ă©tĂ© un citoyen sans reproche. La tranquillitĂ© renaĂźt subitement, la dĂ©fiance fait place Ă  un enthousiasme sans bornes. Les sentiments les plus extrĂȘmes se succĂšdent dans l'affolement gĂ©nĂ©ral de tout un peuple. Cette terreur contagieuse, nĂ©e de pĂ©rils imaginaires, eut de graves consĂ©quences. Elle rendit le peuple inquiet et soupçonneux. Il serait excessif de dire avec Beugnot que la peur des brigands enfanta le brigandage » *. Elle devait au contraire faire surgir 1 Beugnot, MĂ©moires, t 1, p. 47?. Kropotkiue me parait avoir mieux compris le RIVALITÉ DE LA COMMISSION INTERMÉDIAIRE ET DE L INTENDANT 325 les mesures d'ordre, les milices citoyennes et les ComitĂ©s natio- naux. Mais comme elle avait profondĂ©ment remuĂ© les masses, comme elle les avait armĂ©es avant toute organisation, comme elle avait entretenu chez elles la dĂ©fiance et souvent la haine, elle crĂ©a un malaise politique et social d'une certaine durĂ©e, qui accrut l'anarchie dans le pays. En face de cette anarchie, que pouvait le gouvernement et que pouvait l'administration? Quand l'intendant de Caen reçut l'ordonnance du 9 aoĂ»t sur la prĂ©vention et la rĂ©pression des troubles d\ possĂ©dait-il l'autoritĂ© nĂ©cessaire pour l'exĂ©cuter? Il n'avait plus, dans sa gĂ©nĂ©ralitĂ©, qu'une part restreinte de pouvoir ; l'autre Ă©tait possĂ©dĂ©e par la Commission intermĂ©diaire provinciale. Or la rivalitĂ© continue de ces deux administrations paralysait leur action respective. Pendant cette pĂ©riode, la Commission intermĂ©diaire, secondĂ©e par les bureaux intermĂ©diaires de dĂ©partement, se borna Ă  rĂ©par- tir l'impĂŽt et Ă  surveiller les travaux des routes. wSa gestion administrative entravĂ©e, comme nous l'avons vu, par de nom- breux obstacles 2, n'eut pas de trĂšs heureux rĂ©sultats. PrĂ©occu- pĂ©e surtout de rĂ©aliser des Ă©conomies, acculĂ©e Ă  une situation financiĂšre plutĂŽt dĂ©sastreuse, elle contribua indirectement Ă  la misĂšre publique en supprimant des travaux qu'elle considĂ©rait comme ruineux. Elle augmenta la classe des indigents sans pou- voir leur donner aucune compensation. Bien que le souci du Bien public » fĂ»t au premier rang de ses devoirs, elle sembla nĂ©gliger la question des approvisionnements. Necker tĂ©moigne Ă  l'intendant, le 15 janvier 1789, sa surprise de ce que la Commission intermĂ©diaire ne lui ait pas Ă©crit un mot sur la grande Ă©meute de Caen, du 5 janvier 3. Cordier de Launay, dans sa rĂ©ponse, lui rĂ©itĂšre ses plaintes contre l'indiffĂ©rence de caractĂšre de ce mouvement lorsqu'il Ă©crit Ce qu'on nomma alors la grande peur o saisi! en effet un bon nombre le villes dans les rĂ©gionr. de soulĂšvements. » Les Ă©vĂ©nements de Carentan, de Cherbourg et de Baveux racontĂ©s dans ce chapitre viennent donner raison Ă  sa thĂšse. Mais Kropotkine pousse celle-ci 1res loin quand il affirme que la bourgeoisie, non contente de s'armer pour repousser les brigands, inverto quelquefois ceux-ci pour trouver prĂ©texte Ă  s'armer. Kropotkine, La Grande RĂ©volution, p. 152-153. 1 Ordonnance du roi, enjoignant de prĂ©venir les dĂ©lits commis par des troupes de brigands rĂ©pandues dans le royaume, qui s'attachent Ă  tromper les habitants de plusieurs communautĂ©s, etc. 9 aoĂ»t 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2685. 2 Voir ci-dessus, chap. VI, p. 122-129. 3 Lettre de Necker Ă  l'intendant Cordier de Launay. 15 janvier 1789. Arch. dĂ©p.. Calvados, C 2665. 326 CONFLIT Al SUJET Dj; LA CORVÉE cette Commission. Il n'y a, dit-il, que le lieutenant de police, les officiers du bailliage et moi qui, agissant de concert, aient pris des mesures relatives Ă  l'approvisionnement de la ville et au rĂ©tablissement de l'ordre ». MĂȘmes rĂ©criminations quelques mois plus tard J'ai enfin dĂ©terminĂ©, Ă©crit-il Ă  l'intendant Montaran, l'AssemblĂ©e provinciale, qui consomme presque tous les fonds ci-devant employĂ©s en bienfaisance et en au- mĂŽnes, Ă  venir un peu au secours d'une dĂ©tresse que la nature a dĂ©veloppĂ©e plus tĂŽt qu'on ne pouvait s'y attendre, mais qui vient en partie dans notre gĂ©nĂ©ralitĂ© des suites de l'Ă©tablisse- ment des AssemblĂ©es provinciales et de la suppression de la Compagnie des vivres. Le dĂ©faut des aumĂŽnes, en effet, a coĂ»tĂ© la vie cet hiver Ă  des milliers de citoyens ; la suppression de presque tous les travaux publics et le dĂ©faut de paiement a des entrepreneurs et par suite de leurs ouvriers produisent partout des essaims d'oisifs et de pauvres. J'en ai cinquante sur les bras depuis cinq mois. Chacun s'Ă©puise. . . La misĂšre tient plus Ă  la dĂ©sorganisation de l'administration . . . qu'au manque d'espĂšces » *. L'intendant se dĂ©courage. Son activitĂ© se dĂ©pense vainement en ordres discutĂ©s et mal obĂ©is. Son administration est une lutte de tous les instants contre les pouvoirs officiels ou spontanĂ©s, qui *o nt surgi auprĂšs du sien. Ses relations avec la Commission intermĂ©diaire sont toujours tendues ; un vĂ©ritable conflit, qui Ă©clate Ă  propos de la corvĂ©e, retarde pendant plus de six mois le recouvrement de cet impĂŽt et aggrave une situation dĂ©jĂ  trĂšs compromise *; Les rĂŽles de la taxe reprĂ©sentative de la corvĂ©e avaient Ă©tĂ© dressĂ©s dans le courant d'octobre 1788 par les assem- blĂ©es municipales. L'intendant devait les rendre exĂ©cutoires ; il s'appuya, pour ajourner son visa, sur deux arrĂȘts du Parlement et de la Cour des Aides de Rouen. A la demande de la Commis- sion intermĂ©diaire, le roi avait, par ses lettres patentes du 27 jan- vier 1789,ÂŁlevĂ© l'opposition des deux cours normandes. Ces lettres 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 2639. — La Commission intermĂ©diaire, sur laquelle l'intendant rejetait ainsi une partie de la responsabilitĂ©, avait cependant distribuĂ©, en 1789, 35,000 livres environ en secours aux indigents, sinistres, aveugles, pĂšres de nombreuses familles, etc., comme le prouve le Compte-rendu de sa gestion publiĂ© en 1790, p. 87 et 97. 2 Ibid., C 8256. — Cf. F. Mourlot, Rapports d'une AssemblĂ©e provinciale et de sa Commission intermĂ©diaire avec l'Intendant, 1787-1790, p. 17-18. Extrait du Bulletin des Sciences Ă©conomiques et sociales du ComitĂ© des Travaux historiques et scientifiques, annĂ©e 1902. RÉSISTANCE PROLONGÉE UE L INTENDANT 327 furent enregistrĂ©es, mais avec des modifications qui permirent Ă  Cordier de Launay de faire de nouvelles objections au sujet du visa des rĂŽles. Par ses dĂ©marches personnelles et rĂ©itĂ©rĂ©es, le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen, le duc de Coigny, obtint un arrĂȘt du Conseil le 7 mai 1789, qui, sans tenir compte des modifications insĂ©rĂ©es par le Parlement et la Cour des Aides de Rouen dans leur arrĂȘt, ordonnait l'exĂ©cution immĂ©diate des ordres du 24 janvier. Necker invitait l'intendant Ă  faire mettre au plus tĂŽt en recouvrement les rĂŽles de la corvĂ©e. Enfin, Ă©crvit Coigny Ă  la Commission intermĂ©diaire, nous pourrons bientĂŽt faire honnneur aux engagements de l'administration provin- ce ciale ». Il avait comptĂ© sans la rĂ©sistance de Cordier de Launay. Celui-ci exigea la rĂ©daction par la Commission intermĂ©diaire d'un arrĂȘtĂ© nouveau qui fĂ»t conforme aux dispositions de l'arrĂȘt du 7 mai. La loi qui m'est imposĂ©e, Ă©crit-il, Ă©mane de la volontĂ© du Roi ; il ne m'appartient pas d'y porter atteinte, ni d'auto- riser de mon chef aucun acte qui y dĂ©roge. Il m'est impossible pour cette raison de rendre exĂ©cutoires ces rĂŽles. J'ai prĂ©sentĂ© cette difficultĂ© au ministre et j'attendrai ses ordres. Si sa dĂ©ci- sion porte que la somme entiĂšre mentionnĂ©e dans chaque rĂŽle sera acquittĂ©e par les contribuables, je citerai son ordre en tĂȘte de mon ordonnance, et je ne paraĂźtrai pas aux yeux des habi- tants de la province le seul agent immĂ©diat d'un surcroĂźt d'im- pĂŽt dont vous leur avez donnĂ© l'espoir d'ĂȘtre soulagĂ©s ». Sa rĂ©sistance dura jusqu'au mois d'aoĂ»t, oĂč Necker, revenu au pouvoir, lui donna de façon ferme l'ordre de rendre immĂ©diate- ment exĂ©cutoires les rĂŽles de la prestation des chemins. Ce trop long dĂ©bat, qui avait retardĂ© la levĂ©e des deniers nĂ©cessaires aux travaux des routes et jetĂ© le plus grand dĂ©sarroi dans la vie des entrepreneurs et ouvriers employĂ©s Ă  ces travaux, s'Ă©tait en somme terminĂ© Ă  la confusion de l'intendant. De jour en jour, Cordier de Launay se rendait compte davan- tage du peu d'importance que le gouvernement attachait Ă  son concours. Il en avait dĂ©jĂ  manifestĂ© sa surprise, non sans amer- tume. Vous conviendrez sans doute, Ă©crivait-il Ă  Montaran, le 18 avril 1789, qu'il est bien singulier qu'un intendant de pro- vince soit le dernier instruit de ce qui intĂ©resse si essentielle- ment les sujets du Roi et qu'il se trouve rĂ©duit Ă  apprendre d'un simple nĂ©gociant quelles ont Ă©tĂ© les dĂ©cisions du Conseil sur un objet confiĂ© Ă  son administration immĂ©diate et qu'il est de son devoir de surveiller. » Il se plaint de ce qu' on affecte de ne plus avoir de correspondance avec lui... Ce 328 DÉCOURAGEMENT DE L'INTENDANT dĂ©faut d'Ă©gards est dĂ©courageant et fait perdre dans l'esprit public la considĂ©ration nĂ©cessaire pour le bien du Roi » {lK DĂ©jĂ  entamĂ©e par la rivalitĂ© de la Commission intermĂ©diaire provinciale, l'autoritĂ© de l'intendant va souffrir davantage encore des empiĂ©tements des pouvoirs rĂ©volutionnaires nouvellement surgis. Dumouriez, qui joue un rĂŽle des plus actifs, comme commandant du port de Cherbourg, fait partir trois cents sacs de blĂ© pour Saint-LĂŽ et Isigny et charge de cet envoi le subdĂ©- lĂ©guĂ© Garantot Ă  l'insu de Cordier de Launay, qui proteste contre de tels ordres '-l A Saint-LĂŽ, un comitĂ© d'approvisionnement, Ă©tabli dans la ville, en juin 1789, par le duc de Beuvron, discute et arrĂȘte en toute souverainetĂ©, sans avoir Ă©gard aux instructions ministĂ©rielles, tout ce qui a trait Ă  la police des grains ?. Cordier de Launay mĂ©connaĂźt ces tentatives d'Ă©mancipation locale. Il veut les ignorer, au moment mĂȘme oĂč il les condamne. On s'isole, on contrevient aux rĂšglements, Ă©crit-il Ă  son subdĂȘ- lĂ©guĂ© de Saint-LĂŽ. . . Je ne sais ce que c'est que le comitĂ© dont vous me parlez. Tout ce que je sais, c'est que le pouvoir judi- claire, c'est-Ă -dire le bailliage et la police qui en fait partie, doivent s'occuper de la police du marchĂ©, de la proportion du pain avec le blĂ© et du jugement des coupables ; que le pouvoir '-militaire doit prĂȘter main forte pour l'exĂ©cution des rĂšglements et lois et non autrement ; qu'enfin le pouvoir d'administration civile, dont vous ĂȘtes membre en qualitĂ© de subdĂ©lĂ©guĂ©, doit agir pour ce qui le concerne. Tous ces pouvoirs se meuvent sĂ©parĂ©ment et ne se concertent que pour concourir au mĂȘme but. Tout le reste est chaos et incompĂ©tence » W. Il est obligĂ© de constater que sa puissance s'affaiblit de jour en jour. Ses subordonnĂ©s immĂ©diats, les subdĂ©lĂ©guĂ©s, ne sont plus que des collaborateurs impuissants, dĂ©couragĂ©s. Ils sont, Ă©crit-il dĂšs le 9 avril, sans appointements et n'ont pour l'exercice de leurs fonctions pĂ©nibles aucun traitement particulier. On leur a enlevĂ© leur crĂ©dit et la considĂ©ration dont ils jouissaient. . . Ils n'ont ni un homme ni un Ă©cu Ă  leur disposition pour envoyer 1 Lettre de l'intendant Cordier de Launay Ă  Monta ran, 18 avril 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2639. 2 Lettre du mĂȘme Ă  Garanlot, 22 juin 1789. Ibid., C 2679. . 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 2639. 2 Lettre de Robillard, 11 mai 1789. ĂŻbid., C 2675. 3 Lettre de Launay Ă  son secrĂ©taire, 22 aoĂ»t 1789. -Arch. dĂ©p., Calvados, C 2610. Il lui envoie la circulaire que celui-ci doit adresser aux subdĂ©lĂ©guĂ©s pour demander les renseignements d'usage sur le produit des rĂ©coltes. Il ajoute en post- scriptum Ă  la lettre destinĂ©e au subdĂ©lĂ©guĂ© de Coutances M. Duparc m'ayanl l'ait la remise de sa commission, vous voudrez bien vous occuper des dĂ©tails relatifs aux paroisses de sa subdĂ©lĂ©gation. Couraye avait dĂ©missionnĂ© le 10 aoĂ»t. 4 Arch. comrn., Granville, Registre des dĂ©libĂ©rations de l'hĂŽtel de ville, sĂ©ance du 10 aoĂ»t 1789. 5 Lettre de Necker Ă  Launay, 14 janvier 1789. Arch. dĂ©p., Calvados. C 2665. 6 Lettre de Garantot Ă  Lamy- DesvallĂ©es. 30 octobre 1789. Ibid., C 2679. 7 Cordier de Launay, Ă©crivant, de Versailles le 2 aoĂ»t 1789 au ComitĂ© national de 330 l'anarchie Le secrĂ©taire de L'intendance dirige les bureaux et expĂ©die les affaires courantes, en attendant l'heure prochaine de la liqui- dation tt. La desorganisation administrative est complĂšte et le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Caen peut Ă©crire Chaque jour est tĂ©moin d'actes de violence multipliĂ©s. La force a pris la place de la loi. Le pouvoir exĂ©cutif est sans activitĂ© et le pouvoir judiciaire ne peut s'exercer. Daigne l'AssemblĂ©e nationale mettre fin Ă  une anarchie qui tend Ă  bouleverser tout le royaume » 3. Tous les a citoyens honnĂȘtes, de quelque ordre que ce soit, ajoutait-il, se rĂ©unissent pour conjurer l'AssemblĂ©e de s'occuper sans dĂ©lai, de concert avec le Roi, des moyens de rĂ©tablir l'ordre et la tran- quillitĂ©. » Pour rĂ©aliser ce vƓu il fallait permettre Ă  tous les dĂ©putĂ©s de prendre une part effective aux sĂ©ances de l' AssemblĂ©e. Or les dĂ©putĂ©s nobles des deux bailliages de Caen et de Cotentin, liĂ©s par leurs mandats impĂ©ratifs, avaient dĂ» se tenir Ă  l'Ă©cart des dĂ©libĂ©rations importantes. Une telle abstention ne pouvait qu'aggraver le malentendu entre les paysans et la noblesse, et augmenter les suspicions contre celle-ci. EffrayĂ©s par la Jacquerie naissante, les gentilshommes du bailliage de Caen rĂ©solurent de se rassembler pour prendre une dĂ©libĂ©ration convenable aux circonstances et faire accorder Ă  leurs dĂ©putĂ©s des pouvoirs gĂ©nĂ©raux et sans limitation ». La rĂ©union, fixĂ©e au 25 juillet, ne put avoir lieu Ă  cause des troubles qui agitaient Caen Ă  cette Ă©poque 3. Mais le duc de Coigny, pendant le court voyage de Normandie qui s'Ă©tait terminĂ© par l'incident dramatique de Bayeux, avait pu voir nombre de ses commettants. Ils lui expri- mĂšrent leur intention de voir annuler tout pouvoir impĂ©ratif et Caen, annonce que Necker . Le duc de Coigny put dĂ©clarer le 27 juillet Ă  l'AssemblĂ©e nationale que les dĂ©putĂ©s nobles de Caen Ă©taient autorisĂ©s Ă  concourir au bien qu'elle opĂ©rerait, qu'ils prenaient donc voix dĂ©libĂ©rative et adhĂ©raient Ă  tout ce qui pouvait avoir Ă©tĂ© fait en leur absence » 2. La noblesse du Cotentin, poussĂ©e par les mĂȘmes mobiles, s'Ă©tait rĂ©unie Ă  Coutances autour d'Achard de Bonvouloir. La majoritĂ©, dĂ©sireuse du bien gĂ©nĂ©ral, consentit sans aucune restric- tion Ă  l'Ă©galitĂ© des impĂŽts sans distinction d'ordres \t->. Le ComitĂ© de Granville naquit d'une situation des plus trou- blĂ©es. Couraye-Duparc, que ses triples fonctions de subdĂ©lĂ©guĂ©, de vicomte et de maire par brevet royal prĂ©disposaient Ă  l'impo- pularitĂ©, avait Ă©tĂ© chargĂ© par l'administration de la vente de sacs de blĂ© destinĂ©s Ă  l'approvisionnement de Granville. Un envoi de 575 sacs, pris sur cette masse, Ă  la municipalitĂ© de Saint-Servan, le fit accuser de malversations. Un mĂ©content, Quinette de Cloizel, le dĂ©nonça dans les cabarets et au bas de Mauduit, ancien maire de Vire et conseiller au bailliage, Ă  l'intendant. 9 sep- tembre; 1789, Arch. dĂ©p., Calvados, C 2688. I Arcb. comm., Tinchebrai. Registre les dĂ©libĂ©rations, 30 juillet 1789. i-2 Ihid., Torigni, D 36. Registre des arrĂȘtĂ©s et des dĂ©libĂ©rations du ComitĂ© natio- nal de Torigni, 4 aoĂ»t 1789. — Dans une dĂ©libĂ©ration de dĂ©cembre 1789, il est l'ait mention de la lecture des dĂ©libĂ©rations constitutionnelles en comitĂ© des mois de juillet et aoĂ»t derniers ». 3 Arch. comm., PĂ©riers, Registre des dĂ©libĂ©rations, 23 aoĂ»t 1789. — Cf. Lerosay, Histoire de PĂ©riers, p. 109-110. LE COMITÉ DE GRANVILLE 339 peuple » euninie un accapareur de grains qu'il serait bon de pendre ». On accusa aussi Couraye-Duparc de tramer un complot avec le commandant de la place pour le massacre des habitants. Dans la nuit du 1er aoĂ»t, un placard incendiaire fut affichĂ© Ă  sa porte. Le lendemain, deux citoyens dĂ©posent une pĂ©tition des notables demandant la rĂ©union d'une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des habitants, afin d'aviser Ă  la sĂ»retĂ© publique. Cette assemblĂ©e se tient le soir mĂȘme, Ă  5 heures, dans l'auditoire de la ville. Qui- nette y dĂ©nonce les frĂ©quentes absences du maire, l'infirmitĂ© d'un officier municipal, et demande l'adjonction de quatre conseillers au corps municipal, avec droit de participation aux sĂ©ances et aux dĂ©libĂ©rations. Sa motion est repoussĂ©e *;. Quelques jours plus tard, le 6 aoĂ»t, Ă©clate une Ă©meute amenĂ©e par la chertĂ© du pain. La foule va briser les vitres d'un apothicaire. La muni- cipalitĂ© est obligĂ©e d'abaisser la taxe du pain et de voter une indemnitĂ© aux boulangers. Le commandant du roi Ă  Granville, de PrĂ©fort, s'est rendu suspect par ses tendances aristocrates. Ses vexations et ses abus de pouvoir le dĂ©signent Ă  la vindicte publique ; on lui reproche surtout de se prĂȘter avec indiffĂ©rence Ă  la dĂ©fense de la ville. Le Conseil gĂ©nĂ©ral de la commune arrĂȘte sa dĂ©chĂ©ance le 10 aoĂ»t et lui redemande les clefs de Granville. Saisi de crainte, PrĂ©fort les abandonne et demande un passe- port. Le jour mĂȘme oĂč le dĂ©part du commandant rompt les liens d'obĂ©issance qui attachaient Granville au reprĂ©sentant militaire du pouvoir central, Couraye-Duparc donne au Conseil gĂ©nĂ©ral sa dĂ©mission de subdĂ©lĂ©guĂ© il cesse d'ĂȘtre un agent du roi pour rester maire de Granville et se consacrer tout entier au service de ses concitoyens. Le lendemain 11 aoĂ»t, dans une nouvelle sĂ©ance du Conseil gĂ©nĂ©ral, il expose la gravitĂ© de la situation. Dans presque toutes les villes, ajoute-t-il, la libertĂ© des citoyens et la sĂ»retĂ© publique sont remises- aux soins des habitants par les officiers qu'ils se sont choisis, et qu'ils ont formĂ©s en ComitĂ© national ; il pourrait y avoir lieu d'en Ă©tablir un Ă  Granville, afin d'assurer l'activitĂ© du service public. Le Conseil gĂ©nĂ©ral dĂ©cide la formation d'un ComitĂ© de vingt-cinq membres et procĂšde Ă  sa constitution immĂ©diate. Il comprend en premier lieu les cinq membres du Conseil municipal, dĂ©putĂ©-nĂ© du ComitĂ© national ». I Arch. coinm., Granville, Registre des dĂ©libĂ©rations, 2 aoĂ»t 178'J. Cf. une lettre de Couraye-Duparc Ă  l'AssemblĂ©e nationale, du 7 septembre 1789. Ou fiL. Ă©crit Duparc, la motion de donner des conseillers au conseil municipal. » Arch. nat., D xxix 40. 340 LES COMITÉS DEHANCHES ET DE MORTAIN Restent vingt membres Ă  nommer ; l'assemblĂ©e en dĂ©signe {lia Ire par acclamation, le chevalier de LĂ©glize, commandant de la garnison, de Massely, chef des classes, Manduit, commis- saire aux classes de la marine, de Belprey, chef du corps royal du gĂ©nie, et Ă©lit les seize autres au scrutin. Le nouveau ComitĂ© est spĂ©cialement investi de l'autoritĂ© nĂ©cessaie pour assurer la libertĂ© des citoyens, la sĂ»retĂ© et la tranquillitĂ© publiques fl. A Avranches, le ComitĂ© gĂ©nĂ©ral et national met trois jours Ă  se constituer, du 22 au 25 aoĂ»t 1789. Les neuf compagnies de volontaires Avranchins, assemblĂ©es au bois des Capucins, nom- ment quarante-cinq Ă©lecteurs, six par compagnie, qui le 24 aoĂ»t dĂ©signent les vingt-cinq membres du ComitĂ©. On y relĂšve les noms des principaux notables TesniĂšre de BrĂ©mesnil, Bacilly, maire, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, Payen de Chavoy, Vivien, membres du bureau intermĂ©diaire de dĂ©partement, Blondel, procureur-syndic. Ces vingt-cinq dĂ©putĂ©s Ă©lisent BrĂ©mesnil comme prĂ©sident et se divisent en six bureaux de quatre mem- bres. Le ComitĂ© national d'Avranches se dĂ©clare en permanence, s'adjoint le commandant et le major de la milice nationale. Il se donne pour mission de correspondre avec les dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux, de veiller Ă  la sĂ©curitĂ© publique, aux subsistances ; il prĂ©tend au droit de rĂ©quisition sur tous les dĂ©positaires de la puissance judiciaire 2l MĂȘme rĂ©volution municipale Ă  Mortain, qui, formĂ©e de trois communautĂ©s sĂ©parĂ©es, avait trois municipalitĂ©s en vertu de l'Ă©dit de 1787, et qui y substitua une municipalitĂ© unique, vĂ©ri- table ComitĂ© national, en arrĂȘtant les bases d'une administration nouvelle 3. A Coutances, Saint-LĂŽ, Valognes, mĂȘmes formations sponta- nĂ©es que nous pouvons constater malgrĂ© les lacunes de l'histoire municipale 4J. Des villes de moindre importance, comme CondĂ©- 1 Arch. comm., Granville, Registre des dĂ©libĂ©rations, 10 et 11 aoĂ»t 1789. 2 Jhi41 sur-Noireau l , Isigny 2, Sain t-Sauveur-le- Vicomte I3, Saint- Sauveur-Lendelin 4, des bourgs comme Villedieu 5, Monte- bourg es membres, le citoyen de la Rue, ancien premier capi- taine de la garde nationale. 18 frimaire an XI Bibl. nat.. nouv. acq. fr. ms. 4401 ; de la Rue raconte le rĂŽle qu'il joua dans l'affaire Belzunce ; — 3° Les journaux de l'Ă©poque Le Journal des RĂ©volutions de Paris. n° du 22 aoĂ»t ; Le Moniteur, annĂ©e 1789, n° 30 ; Le Mercure de France, n0' des 22 aoĂ»t et 12 septembre 1789. — Voir aussi Dumouriez. MĂ©moires, Ă©d. Berville. t. II, p. 52-51; Chateaubriand, MĂ©moires d outre- tombe Ă©d. BirĂ©i, t. II, p. 17 F. Vaultier. Souvenirs de l'Insurrection normande. Appendice, p. 299-303 ; et E. de Beaurepaire. L'Assassinat du major de Belzunce. Revue de la RĂ©vo- lution. 1884, I. III, p. 109-129, et t. IV. p. 26-17. 1 Sur cite fĂȘte du 29 juin 1789 et les inscriptions qui ornaient la pyramide, voir d'intĂ©ressants dĂ©tails dans le ms, de Dufour, MĂ©moires el Remarques, I. I, p. 30. l'Ă©meute du 11 aoĂ»t 1789 345 allant jusqu'Ă  tirer sur un citoyen un coup de pistolet dont heu- reusement l'amorce ne partit pas. Cette aventure lui avait valu plusieurs jours d'arrĂȘt et le redoublement de la haine publique. Il ne pouvait souffrir que la garde nationale se fĂ»t emparĂ©e du chĂąteau et se vantait de le reprendre bientĂŽt. Des bruits Ă©tranges couraient sur ses projets son insistance Ă  coucher Ă  la caserne depuis plusieurs nuits, le sens Ă©nigmatique d'un serment qu'il avait fait prĂȘter Ă  ses troupes, le rassemblement prĂ©sumĂ© de cartouches et de munitions de guerre, tout le rendait suspect au peuple l. De telles imprudences avaient dĂ©terminĂ© le ComitĂ© national Ă  solliciter du duc d'Harcourt l'Ă©loignement deBelzunce ; il refusa de partir. Le moindre incident pouvait dĂ©chaĂźner l'Ă©- meute. Le 11 aoĂ»t, deux soldats du rĂ©giment d'Artois, se trouvant de passage Ă  Caen, s'attablaient au cabaret avec deux soldats du rĂ©giment de Bourbon. Ils portaient Ă  la boutonniĂšre une mĂ©- daille Ă  l'effigie de Necker dont la municipalitĂ© de Rennes les avait dĂ©corĂ©s. Une rixe Ă©clata bientĂŽt, leurs dĂ©corations furent arrachĂ©es. Ils allĂšrent se plaindre au ComitĂ© gĂ©nĂ©ral, qui en rĂ©fĂ©ra au duc d'Harcourt. On leur rendit leurs mĂ©dailles et leurs agres- seurs furent punis. L'affaire paraissait rĂ©glĂ©e. Il Ă©tait une heure de l'aprĂšs-midi. Sur les trois heures, un autre soldat du rĂ©giment d'Artois, cachĂ© Ă  Vaucelles, se plaint d'avoir Ă©tĂ© menacĂ© et maltraitĂ© par le major du rĂ©giment de Bourbon. La fermentation augmente. La foule s'assemble rue Saint-Jean et place Saint-Pierre ; elle demande Ă  grands cris le dĂ©part deBelzunce. A dix heures du soir, un coup de fusil donne le signal de l'Ă©meute. Une sentinelle de la garde bourgeoise l'a tirĂ© au pont de Vaucelles sur un officier du rĂ©giment de Bourbon qui s'obstine Ă  passer malgrĂ© la consigne et qui joint les menaces Ă  la rĂ©sistance. Cet officier est tuĂ©. Le tocsin sonne aussitĂŽt, l'alarme se rĂ©pand. Le peuple court Ă  la citadelle, y enlĂšve de force des armes, des munitions, en dĂ©loge les canons. Il envahit la salle du ComitĂ© 1 Peu aprĂšs la mort de Belzunce, parut un libelle intitulĂ© Les nouveaux pro jets de la cabale dĂ©voilĂ©s, ou Lettre du prince de Lambesc au marquis de Belzunce. interceptĂ©e trois jours aprĂšs la mort de ce dernier, piĂšce imprimĂ©e, in-16, 15 p., de l'imprimerie de la municipalitĂ© de Caen, Bibl. nat., Lb 39 2280. Cette lettre, censĂ©e Ă©crite de Vienne le 30 juillet par Lambesc, mettait Belzunce au courant des efforts des alliĂ©s pour envahir la France et chauffer les culottes aux impudents qui les ont contraints de reculer ». L'origine de ce document, surpris au chef d'une troupe ambulante de chanteurs Ă©trangers », me paraĂźt trĂšs suspecte. o46 LE MEURTRE DE BELZUNCE national, alors en sĂ©ance de nuit. BientĂŽt arrive Belzunce qu'on vient d'arrĂȘter aux casernes, et qu'escorte un dĂ©tachement de la garde nationale. On le met en accusation pins de cent voix le somment de mettre bas ses armes. 11 tombe sur une chaise, la tĂȘte clans les deux mains, comme un homme affaissĂ© de fatigue ». Dans le vestibule, dans la cour de l'hĂŽtel de ville, au dehors le peuple impatient gronde il veut briser portes et fenĂȘ- tres, envahir la salle des sĂ©ances, arracher Belzunce au ComitĂ© qu'il accuse de trahison. La rĂ©sistance vigoureuse des volon- taires nationaux l'Ă©cartĂ© et la refoule sur la place Saint-Pierre. Le ComitĂ© dĂ©cide que Belzunce, gardĂ© comme otage, sera conduit au chĂąteau sous bonne escorte ; il arrĂȘte aussi le dĂ©part du rĂ©gi- ment de Bourbon, par trop impopulaire. Le matin du 12 aoĂ»t celui-ci quitte la ville, ne laissant aux casernes de Vaucelles que les deux soldats enfermĂ©s pour l'affaire des mĂ©dailles. Une bande de furieux les en arrache pour les amener au chĂąteau, oĂč on les confronte avec Belzunce l. On s'empare de sa personne, malgrĂ© la rĂ©sistance de la garde 2>, on le traĂźne jusqu'Ă  la place Saint-Pierre. Il y est bientĂŽt massacrĂ© par une foule en dĂ©lire, qui le lapide Ă  coups de crosse de fusils et tire Ă  bout portant de nombreuses balles, dont plusieurs blessent les spectateurs. Ses assassins s'acharnent sur son cadavre et dĂ©chargent sur celui-ci plus de cent cinquante coups de fusil. Sa tĂȘte est sĂ©parĂ©e du tronc et promenĂ©e en triomphe au bout d'une pique ** ; on le mutile et on se dispute ses dĂ©pouilles sanglantes {]\ 1 Belzunce Hait accusĂ© par la rumeur publique d'avoir donnĂ© l'ordre Ă  ses sol- dats d'arracher ces mĂ©dailles. 2 Dans son rapport du 12 aoĂ»t, Etienne, commandant du poste, dĂ©clare qu'il n'a cĂ©dĂ© que devant la force et sous la menace de la foule armĂ©e qui voulait massacrer la garde entiĂšre au cas de plus longue rĂ©sistance. 3 Mon bataillon, Ă©crit RenĂ©e, arrivait dans ce moment-lĂ  mĂȘme sur la place Saint-Pierre. Il me semble voir encore les pieds et les mains de M. de Belzunce pro- menĂ©s au bout des baĂŻonnettes de fusils, surtout cette belle et jeune tĂšte, aux che- veux poudrĂ©s, dont les traits conservaient encore, malgrĂ© la mort, un air de noblesse et de fiertĂ©. » Pour prĂ©ciser ses souvenirs, il ajoute J'ai vu, de mes deux yeux vu, le cƓur de M. de Belzunce entre les mains d'un jeune homme de 18 ans environ, nommĂ© D..., plĂątrier de son Ă©tat. Ce jeune homme, d'un teint blĂȘme, les cheveux et les sourcils d'un blond filasse, Ă©tait en chemise, la tĂȘte et le cou nus ; il avait les bras retroussĂ©s, ensanglantĂ©s jusqu'au coude, et faisait sauter le cƓur dans ses mains comme une balle, avec une joie fĂ©roce. » Mes Souvenirs, p. 8 et 9. 4 Arch. comm., Caen, BB 93. Registre des dĂ©libĂ©rations, 12 aoĂ»t 1789. — On lit dans les MĂ©moires d'Oulre-tombe, de Chateaubriand, t. II, p. 17 A Caen, on se rassasia de massacres et l'on mangea le cƓur de M. de Belzunce. » On a prĂ©tendu que 'tic accusation Ă©tait fausse. Il est certain que des atrocitĂ©s sans nom furent commises sur le cadavre de Belzunce. Une sage-femme de Caen, JosĂ©phine Sosson, DEMISSION DU COMITE DE CAEN 347 Le crime est consommĂ© sans que le ComitĂ© national, trop tardivement informĂ©, ait pu s'opposer Ă  son exĂ©cution. ConsternĂ©, il rend l'arrĂȘtĂ© suivant ConsidĂ©rant que l'attentat portĂ© Ă  la vie de M. de Belzunce est une violation de la sĂ»retĂ© publique, sous laquelle il avait Ă©tĂ© confiĂ© Ă  la garde du poste du chĂąteau, qu'un pareil attentat est aux yeux de tous les citoyens un acte de fĂ©rocitĂ© qui emporte l'exĂ©cration publique envers tous ceux qui en seraient coupables, a arrĂȘtĂ© de faire faire les informations qui seront Ă  sa disposition sur tous les faits qui ont prĂ©cĂ©dĂ©, accompagnĂ© et suivi cette fatale journĂ©e » M. Cette protestation, la seule que les circonstances permet- taient au ComitĂ© d'Ă©lever contre un pareil forfait, fut suivie le lendemain par la dĂ©mission de tous ses membres. Abandonnant volontiers toute espĂšce d'autoritĂ© qu'on leur avait confiĂ©e », ceux-ci laissaient les citoyens libres de procĂ©der Ă  une nouvelle nomination et se bornaient Ă  faire des vƓux pour l'union, le calme et la tranquillitĂ© publique ». Un nouveau ComitĂ©, Ă©lu le 14 aoĂ»t par les dĂ©putĂ©s des paroisses *, nomma Chatry-Lafosse l'aĂźnĂ© comme prĂ©sident et Costy comme vice-prĂ©sident ; il com- prit, outre les officiers municipaux, 24 dĂ©putĂ©s choisis par les paroisses. Le 15 aoĂ»t, il adopta un rĂšglement de police intĂ©rieure en 22 articles, qui dictait les prĂ©cautions les plus minutieuses pour assurer le calme des sĂ©ances, le bon ordre et la tranquillitĂ© des discussions. Le ComitĂ© du 14 aoĂ»t ne vĂ©cut pas deux mois le 6 octobre, Chatry-Lafosse dĂ©missionnait ; on dĂ©cida de soumettre la prĂ©si- dence et la vice-prĂ©sidence Ă  une Ă©lection bimensuelle. On se lassait de voir constamment les mĂȘmes personnes au pouvoir l'inquiĂ©tude publique exigeait de frĂ©quentes consultations Ă©lec- mit en bocal un dĂ©bris pantelant, de ce cadavre. Un maçon ivre, HĂ©bert, de Maltot, dĂ©coupa un quarteron » de chair sur la cuisse du malheureux officier, le lit griller et le mangea dans une auberge de la rue de Baveux en buvant une chopine de cidre. — Ces faits sont racontĂ©s tout au long dans un dossier de procĂ©dure contenant 23 piĂšces, alors adressĂ©es au garde des sceaux et conservĂ©es aujourd'hui dans le fonds du ComitĂ© des recherches, aux Arch. nat, D \xixbis 4, — Le jardinier caennais Dufour ajoute un dĂ©tail horrible Ă  cette sĂ©rie dĂ©jĂ  longue d'atrocitĂ©s On lui a coupĂ© la tĂȘte, Ă©crit-il, et on a promenĂ© sa tĂšte par toute la ville au bout d'une fourche. Quand ils ont Ă©tĂ© Ă  Vaucelles, on l'a fait entrer chez un perruquier pour la faire friser et arranger proprement. » Dufour, MĂ©moires et Remarques, t. I, p. 36. 1 Arch. comm., Caen BB93, fol. 72-73. Begistre des dĂ©libĂ©rations, 12 aoĂ»t 1789.— Cf. ms. PĂ©pin. Bibl. nat. nouv. acq. françaises, 4401. 2 Les 180 dĂ©putĂ©s Ă©lus par les 12 paroisses de Caen 15 par paroisse n'avaient pu se rĂ©unir le 13 aoĂ»t Ă  l'hĂŽtel de ville, Ă  cause du tumulte de la place Saint- Pierre. 348 INSTABILITÉ DES COMITÉS PERMANENTS fondes. D'autre pari, les membres des ComitĂ©s et des bureaux trouvaient trop lourdes les obligations qu'entraĂźnait la perma- nence de ceux-ci ; les uns s'absentaient de Caen, d'autres s'ac- quittaient nĂ©gligemment de leurs fonctions. Le bureau des subsistances, un instant dĂ©sertĂ©, faillit suspendre ses sĂ©ances. Le 12 octobre, le ComitĂ© national donna sa dĂ©mission collective. Il y eut de nouvelles Ă©lections le lendemain et d'autres encore le 3 novembre". Dans un espace de temps trĂšs court, l'autoritĂ© s'Ă©tait quatre fois dĂ©placĂ©e. N'Ă©tait-il pas fatal qu'Ă  chacune de ses transmissions elle perdĂźt de sa force et qu'on la vĂźt fondre, pour ainsi dire, entre les mains des Ă©lecteurs ? i2. Dans les autres villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, mĂȘmes fluctua- tions de la vie municipale. A Carentan, aprĂšs la dĂ©mission du ComitĂ©, de nouvelles Ă©lections ont lieu le 13 septembre 1789 »3. A Tinchebrai, le ComitĂ© du 19 juillet, discutĂ© par plusieurs mĂ©contents et réélu une premiĂšre fois le 11 aoĂ»t, dĂ©cide sa sup- pression le 27 septembre ; le lendemain, l'assemblĂ©e des habitants rĂ©tablit une municipalitĂ© de neuf membres un maire et huit Ă©chevins et y fait entrer les neuf dĂ©missionnaires 4. A PĂ©riers, oĂč le nombre trop Ă©levĂ© des dĂ©putĂ©s menace de rendre les dĂ©libĂ©- rations tumultueuses, le ComitĂ© est rĂ©duit de 30 Ă  16 membres 5. 1 Aux Ă©lections du 13 octobre, Duclos le Goupil l'ut prĂ©sident du ComitĂ©, et Pil- le!, le jeune, vice-prĂ©sident; quinze jours plus tard, le 28 octobre, Signard d 'Ouf fi Ăšres succĂ©da au premier et Bougon-Longrais au second ; au renouvellement gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© du .'Ăź novembre, de la Rue fut Ă©lu prĂ©sident ; sur son refus, la prĂ©sidence fut donnĂ©e Ă  l'abbĂ© de Jumilly qui la conserva jusqu'en fĂ©vrier 1790. Arcb. comm., Caen BB93, Registre des dĂ©libĂ©rations. 2 Le 13 octobre 1789, DuperrĂ© de Lisle Ă©crivait au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e natio- nale Un nouveau ComitĂ© qui a Ă©lĂ© ordonnĂ© pour Caen a pensĂ© Ă  se former... Ce ComitĂ© est sans force. » Arch. nat., D xxix 29. — Dans une brochure spirituelle et mordante, publiĂ©e sous le voile de l'anonyme par un royaliste militant, Midy, l'au- toritĂ© du ComitĂ© caennais est bafouĂ©e en ces termes Tu sais ce qu'on entend par ce mot ComitĂ© » ? C'est un las de gens pris de tous cĂŽtĂ©s, qui se sont assemblĂ©s je ne r-ais comment, qui jugent je ne sais quoi, et qu'on obĂ©it je ne sais quand. Le plus comique des ComitĂ©s est bien celui de GĂȘna [Caen]. Ce ComitĂ© est une girouette donl nous sommes les vents. » Lettre de l'honorable .Jean Rablu. maĂźtre croebeteur et, caporal-major de la milice de CĂ©na, Ă  l'honorable Pierre Tulxeuf, garçon bouclier de Poissy. 17», in-8°. 3 \rch. comm., Carentan. Registre des dĂ©libĂ©rations, 13 septembre 1789. L'Ă©lec- tion des 28 membres eut lieu sur les remparts. 1 Hii'l.. Tinchebrai, Registre des dĂ©libĂ©rations, sĂ©ances des 11, 12. 14 aoiU, 27 et 28 septembre 1789. Le 14 aoĂ»t, condamnation de trois perturbateurs du repos des citoyens, qui les excitent au renversement du ComitĂ© l'un d'eux, de la FilanchĂšre, est expulsĂ© de la ville. 5 Ibid., PĂ©riers, Registre des dĂ©libĂ©rations. 8 novembre 17S9 Ă©lection dans l'Ă©glise de la ville. Lecaudey de Manneval resta prĂ©sident. DISSENSIONS A CHERBOURG 349 A Avranches, oĂč il se renouvelle par tiers chaque mois, les Ă©lec- tions d'octobre en ouvrent l'accĂšs aux ecclĂ©siastiques qui en Ă©taient jusqu'alors exclus M. Cherbourg ne fut pas exempt des agitations intĂ©rieures que provoquait l'Ă©tat anarchique du royaume. Le corps municipal et national » de cette ville, organisĂ© au lendemain de l'Ă©meute du 21 juillet, ne tarda pas Ă  voir battre en brĂšche son autoritĂ©. Dans sa sĂ©ance du 4 septembre, il se plaignait des rĂ©clamations particuliĂšres de plusieurs habitants, trop rĂ©pĂ©tĂ©es et trop nom- breuses pour ne pas blesser sa dĂ©licatesse et exciter Ăź^es inquiĂ©- tudes » - . On lui reprochait d'ĂȘtre inconstitutionnel » et de n'avoir ni le crĂ©dit ni la confiance nĂ©cessaires pour conduire efficacement les affaires de la ville ». On faisait grief au maire et aux deux Ă©chevins d'avoir Ă©tĂ© maintenus dans leurs charges par l'autoritĂ© de l'intendant, contre le vƓu gĂ©nĂ©ral et la rĂ©clama lion lĂ©gale de la ville, qui avait autrefois achetĂ© ces charges munici- pales pour s'assurer de libres Ă©lections triennales. La nomination de ces magistrats par arrĂȘt du Conseil Ă©tait qualifiĂ©e d'abusive et d'illĂ©gale, contraire a la libertĂ© des suffrages ». L'incorporation des Ă©lecteurs que le corps municipal s'Ă©tait adjoints par mesure de prudence n'avait pas dĂ©sarmĂ© l'opposition. Ces derniers n'avaient Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s qu'en vue d'un objet spĂ©cial, l'Ă©lection des dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux ; leur mandat Ă©tait expirĂ© et on leur niait toute compĂ©tence aux fonctions administratives. L'Ă©lection du chevalier de GassĂ© comme maire en comitĂ© secret, bien qu'elle fĂ»t provisoire, avait soulevĂ© de nombreuses cri- tiques CI'. En prĂ©sence de la fermentation rĂ©gnante, le corps municipal rĂ©solut de se soumettre cĂ  une consultation gĂ©nĂ©rale la question de sa lĂ©gitimitĂ©. Il convoqua pour le 26 septembre une assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s de tous les corps et corporations. Du 7 au 25 septembre, chaque jour fut marquĂ© par la rĂ©union particuliĂšre de l'un ou l'autre de ces groupements 4'. Si la no- blesse, les diverses juridictions, bailliage, amirautĂ©, traites foraines et quart bouillon, si l'ancienne milice bourgeoise convo- 1 Arch. conim., Avranches. Registre des dĂ©libĂ©rations, 24 octobre 1789. 2 Ibid., Cherbourg, BB 5. Registre des dĂ©libĂ©rations, 4 septembre 1789. 3 MĂ©moire sur la reconstitution du corps municipal de Cherbourg, imprimĂ©, 10 p. s. d. n. 1.. Bibl. co-mm., Cherbourg. 4 Arch. comm., Cherbourg, AA 43. DĂ©libĂ©rations des communautĂ©s, corps et cor- porations de la ville de Cherbourg, pour la nomination de dĂ©putĂ©s chargĂ©s de dĂ©li- bĂ©rer sur le projet de rĂšglement concernant la municipalitĂ© 34 dĂ©libĂ©rations, Ă©che- lonnĂ©es du 7 au 2r> septembre L789. 350 RÉORGANISATION DU COMITÉ DE CHERBOURG juĂ©e pour la 'derniĂšre fois, si les avocats, les greffiers, les notaires royaux, les herbageurs se prononcĂšrent pour la continuation pure et simple de la municipalitĂ© en attendant le rĂšglement municipal promis par l'AssemblĂ©e nationale ; si le clergĂ© et quelques corporations, manufacturiers en laines, apothicaires, chapeliers, tonneliers, aubergistes, maçons consentirent au main- tien du statu quo, avec l'adjonction de six ou douze membres Ă©lus, la plus grande partie des corporations se dĂ©clara pour la reconstitution, pour la rĂ©gĂ©nĂ©ration immĂ©diate du corps muni- cipal et national. Aussi l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des 26 et 27 sep- tembre, oĂč se produisirent plusieurs motions nettement rĂ©volu- tionnaires, se montra-t-elle absolument favorable Ă  une organi- sation nouvelle de la municipalitĂ© et Ă  la nomination de nou- veaux membres. Elle dĂ©clara par 41 voix contre une que le rĂšgle- ment de 1778 n'avait plus d'objet, que les circonstances actuelles nĂ©cessitaient quelques changements relatifs Ă  la libertĂ© indivi- duelle, spĂ©cialement en ce que la nomination des officiers devait ĂȘtre faite par tous les dĂ©putĂ©s qui composaient la commune » *>. Six commissaires Ă©lus pour rĂ©diger un projet de rĂšglement le firent adopter Ă  une nouvelle assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, tenue le 6 octo- bre. L'administration de Cherbourg fut confiĂ©e Ă  un ComitĂ© national permanent placĂ© sous le contrĂŽle d'un corps municipal de 20 membres. Ce dernier, qui comprenait un maire, quatre Ă©chevins, un procureur-syndic, un greffier et quatorze notables renouvelĂ©s chaque dimanche dans l'ordre du tableau, siĂ©geait tous les jours pour la gestion des affaires courantes. Pour certains actes de la vie publique, comme l'Ă©lection des officiers supĂ©rieurs de la milice, les dĂ©putĂ©s des corporations devaient ĂȘtre appelĂ©s Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Ce rĂ©gime nouveau, basĂ© sur l'Ă©lection et qui intĂ©ressait un plus grand nombre de citoyens Ă  l'administra- tion municipale, devait durer jusqu'en fĂ©vrier 1790. Une assez grande variĂ©tĂ© existait, on le voit, dans l'organi- sation intĂ©rieure des ComitĂ©s locaux le mode de leur recrutement put diffĂ©rer d'une ville Ă  l'autre ; l'exercice de leur mandat ne fut point partout d'Ă©gale durĂ©e. Et cependant tous eurent un air de ressemblance et comme de parentĂ© dĂ» Ă  la communautĂ© de leur origine, Ă  l'identitĂ© absolue des besoins qui leur donnĂšrent naissance, de la mission qu'ils s'imposĂšrent et des attributions qu'ils se confĂ©rĂšrent. Ce furent partout des ComitĂ©s d'approvi- sionnement et de dĂ©fense. 1 Àrcb. comm., Cherbourg, BB 5. Registre des dĂ©libĂ©rations, 26 et 27 sept. 1789. LES COMITÉS ET L'APPROVISIONNEMENT DES VILLES o51 En premiĂšre ligne des ComitĂ©s d'approvisionnement. C'est leur raison d'ĂȘtre originelle. Ils sont nĂ©s presque partout de la nĂ©ces- sitĂ© de procurer du pain Ă  bon marchĂ© aux habitants des villes. Leurs actes de fondation l'indiquent en termes exprĂšs. L'orga- nisation mĂȘme de leurs bureaux en est une preuve manifeste. A Caen, le premier bureau s'intitule bureau des subsistances ; il est chargĂ© de ce qui concerne les boulangers, des distributions de grains et de farines, de la fixation du prix du pain, de la recherche des magasins et dĂ©pĂŽts de blĂ© pour en connaĂźtre la contenance ». Il a aussi pour mission d'expĂ©dier les permis et congĂ©s aux armes de la ville pour le transport au moulin des blĂ©s des boulangers destinĂ©s Ă  rentrer en farine, et de surveiller les cinq bacs d'Athis, de Colombelles, de Fontenay, du Pont, du Coudray et les autres passages suspects ». Bayeux, Avranches Vire possĂšdent des bureaux investis d'attributions analogues. On voit le ComitĂ© de Caen prĂ©sider aux achats et aux ventes de farines, prendre des arrangements avec les boulangers, fixer la taxe du pain et de la viande 0. Le 23 juillet, il arrĂȘte la fabri- cation du pain Ă  2 sols 6 deniers la livre pour les pauvres. Le 24 juillet, il fait vĂ©rifier les farines chez les boulangers ; le 28, il interdit la sortie de 800 sacs de seigle qui sont dans les magasins de Caen et que des blatiers voudraient emporter Ă  la campagne. PrĂ©occupĂ© avant tout d'Ă©viter des Ă©meutes, il ne songe qu'Ă  l'alimentation de la population urbaine. Il se montre dur Ă  l'Ă©gard des voisins. Ses dĂ©fenses d'exportation des grains se renouvellent le 6 et le 25 aoĂ»t, le 17 octobre, le 25 octobre. Au lieu de fournir des grains aux paysans, il leur en demande Ă  maintes reprises. Il permet aux volontaires de la milice des perquisitions chez les fermiers et les propriĂ©taires Ă  Tilly-la- Campagne, Ă  Saint-Aignan, Ă  Bellengreville, Ă  Cagny ; il ordonne Ă  ces fermiers d'apporter leurs grains Ă  la halle s, Il n'agit pas en tout ceci autrement que l'intendant, Comme lui 1 L'Ă©tude des mesures d'approvisionnement prises par le ComitĂ© permanent de Caen, a Ă©tĂ© faite d'aprĂšs le registre des dĂ©libĂ©rations BB 93, conservĂ© aux Arch. comm. de cette ville. 2 LeliĂšvre, fermier de Cagny, est condamnĂ© Ă  un mois de prison pour rĂ©sistance aux ordres du ComitĂ©, et malgrĂ© l'intervention de MĂ©nage de Cagny, maire de Caen, dont il est le fermier, 27 aoĂ»t 1789. Arch. comm., Caen, Begistre des dĂ©libĂ©rations, BB93. 3 J'ai retrouvĂ© deux piĂšces relatives au fonctionnement du bureau des subsis- tances du ComitĂ© de Caen 1° Tableau des Halles de Caen le lundi 10 aoĂ»t 17X9, placard imprimĂ© arrĂȘtĂ© au bureau des subsistances; 2° ProcĂšs des apprĂ©cies a la Halle de Caen, du 20 novembre 1789. Arch. comm., Caen ancien carton 9. 352 MESURES D'APPROVISIONNEMENT A CAEN encore, il demande directement des secours en nature au ministre. Le 18 aoĂ»t, peu de jours aprĂšs le massacre de Belzunce, il rĂ©clame avec insistance sacs de blĂ© et Necker effrayĂ© les lui accorde. Le 4 octobre il dĂ©pute Ă  Versailles deux de ses membres, Saffrey et Charfier, pour obtenir de nouveaux secours. Il surveille rigoureusement les boulangers, les marchands de grains, les amidonniers et rĂ©prime avec sĂ©vĂ©ritĂ© les moindres infractions. Pour avoir refusĂ© de cuire du pain, un boulanger est condamnĂ©, le 26 aoĂ»t, Ă  huit jours de prison ; un autre, Ă  12 livres d'amende pour avoir vendu du pain Ă  36 sols la tourte de 12 livres au lieu de 30 sols. Il rĂ©primande par voie d'ordonnance les boulangers qui ont cessĂ© leur mĂ©tier si utile Ă  l'humanitĂ© pour cuire galettes de pain au lait, torquettes et brioches Ă  l'usage des riches » et leur enjoint de fabriquer du pain sous peine de 50 livres d'amende et d'emprisonnement. Un marchand amidonnier de Caen, Bel- lissent, a commis aux yeux du ComitĂ© le crime d'employer Ă  la fabrication de son amidon du blĂ© et d'autres grains propres Ă  faire du pain ; avec les rĂ©sidus de ces grains, il engraisse quatorze porcs. Par arrĂȘtĂ© du 3 aoĂ»t, le ComitĂ© le condamne Ă  600 livres d'amende et Ă  un mois de prison l'amidon de ses magasins, ses quatorze porcs sont vendus et le produit de la vente est versĂ© aux pauvres. Deux jours plus tard, on nomme des commissaires pour surveiller la fabrication des amidons. Le bureau des subsis- tances prĂ©pare le projet d'une boulangerie nationale, qui compte- rait trois dĂ©pĂŽts Ă  Caen et qui vendrait Ă  prix fixe toute l'annĂ©e le pain bis Ă  2 sols 6 deniers la livre, le pain mĂ©langĂ© d'orge et de seigle Ă  2 sols seulement ih. Les ComitĂ©s nationaux permanents des autres villes de Basse- Normandie veillent avec autant de soin que celui de Caen Ă  l'approvisionnement des citoyens. A Avranches, pour dĂ©charger les membres du ComitĂ© national d'un service trĂšs lourd, un comitĂ© spĂ©cial des subsistances se forme Ă  l'instigation du lieute- nant gĂ©nĂ©ral de police Bacilly ; il a pour mission de veiller au prix des divers comestibles, surtout au prix du pain et de la viande, et de surveiller la fraude commise par les bouchers de 1 Arch. comm., Caen, Registre des dĂ©libĂ©rations, passim. A Saint-LĂŽ, c'est le bailliage qui, sur la dĂ©nonciation du ComitĂ©, condamne Ă  G00 livres d'amende un amidonneur, de Çmibou, accusĂ© de convertir chaque annĂ©e; plus de 5,000 boisseaux de blĂ© en amidon. Mais le ComitĂ©, prenant en main les intĂ©rĂȘts de la ville, qui doit recueillir les deux tiers de l'amende au profit de ses pauvres, adresse une re-juĂȘte Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour obtenir que toute libertĂ© soit laissĂ©e aux juges des con- traventions de grains. Arch. nat.. D xxix 29. MESURES D'APPROVISIONNEMENT A CHERBOURG 353 campagne qui apportent leurs viandes en ville sans acquitter les droits » {>. Le ComitĂ© de Cherbourg, Ă  peine formĂ©, met au premier rang de ses prĂ©occupations la question des subsistances de cette ville 2, L'ancienne municipalitĂ©, d'ailleurs, en avait eu un Ă©gal souci. Lors de l'Ă©meute du 21 juillet, elle avait ouvert au peuple les magasins Ă  blĂ© de l'Etat, Ă©tabli un bureau des pauvres qui fournissait Ă  chaque indigent un bon d'une livre et demie de pain par jour et promis aux boulangers, qui dĂ©livraient ce pain Ă  un prix trĂšs rĂ©duit, de leur rembourser leurs pertes rA>. Elle avait pris une sĂ©rie de mesures relatives Ă  l'approvisionnement des halles, envoyĂ© par deux fois un dĂ©putĂ© au Havre pour y acheter du blĂ© et, Ă  dĂ©faut de celui-ci, une cargaison de boisseaux d'orge Ă  4 livres le boisseau, revendus Ă  3 livres *. AprĂšs sa rĂ©or- ganisation, elle redouble d'activitĂ©. Les dĂ©crets » et les mani- festes » du ComitĂ© permanent se succĂšdent assez nombreux et accusent ses efforts incessants pour dĂ©concerter dans les marchĂ©s de la ville, par une surveillance active, toutes les manƓuvres illicites, frauduleuses, ou propres Ă  exciter l'inquiĂ©tude du peu- ple » 5. Il interdit aux paysans d'accrocher au passage les blĂ©s destinĂ©s Ă  l'approvisionnement de Cherbourg, et par contre autorise les perquisitions dans les campagnes. Il fait fouiller les greniers du meunier de Sideville, soupçonnĂ© de tenir un dĂ©pĂŽt clandestin de grains fi ; il ordonne l'arrestation de ceux qui en font un transport frauduleux 7. Il essaie surtout d'empĂȘcher le commerce criminel », qui, faisant passer les blĂ©s du Cotentin dans les Ăźles anglaises voisines d'Aurigny, Guernesey et Jersey, augmente la chertĂ© des grains au lendemain d'une riche rĂ©colte. Le ComitĂ© de Tinchebrai procĂšde, lui aussi, Ă  des perquisitions dans les paroisses voisines, recense les grains des propriĂ©taires, fermiers, ou dĂ©cimĂąt eurs et leur enjoint d'en amener une partie a 1 Arch. comm., Avranches. Registre des dĂ©libĂ©rations, 27 octobre 1789. 2 DĂ©cret du 13 octobre 1789 sur l'approvisionnement des marchĂ©s Le corps municipal cl national, considĂ©rant tpie de tous les objets d'administration qui lui sont confiĂ©s il n'en est point qui mĂ©rite plus d'attention que ce qui a trait Ă  la sub- sistance de cette ville, etc. » Ibid., Cherbourg, BB5, Registre des dĂ©libĂ©rations. 3 Ibid. Avis aux citoyens de Cherbourg de l'ouverture d'un bureau de bienfai- sance, 4 aoĂ»t 1789. 1 Ibid. Envoi de Morqueron au Havre, 27 juillet 1789. 5. Ibid. DĂ©cret du 13 octobre 1789. G Ibid., BB 11. Registre de correspondance, 17 octobre 1789. 7 Ibid. Arrestalion de La Grandie, paysan de Benoitville, 10 octobre 1789. 23 354 ENTENTE DES COMITÉS Al' SUJET DES SUBSISTANCES la halle de la ville. Il menace d'emprisonnement le curĂ© de Pier- niĂšres-le-Patry, qui rĂ©siste Ă  son arrĂȘtĂ©'1. A Torigni, le ComitĂ© dĂ©fend aux boulangers de faire gĂąteaux, moulinets et autres pains amendĂ©s 2, envoie ses dĂ©lĂ©guĂ©s pour visiter leurs boutiques, fait forcer par un serrurier la porte des rĂ©calcitrants W. Au len- demain de l'Ă©meute du 6 aoĂ»t 1789, le Co'mitĂ© de Granville abaisse le prix du pain et dĂ©cide que des gratifications seront accordĂ©es aux boulangers pour les indemniser des pertes qu'ils vont subir le montant s'en Ă©lĂšve Ă  livres4'. Le ComitĂ© de Bayeux, dans une sĂ©rie de dĂ©libĂ©rations prises du 5 au 12 aoĂ»t 1789, s'occupe sans relĂąche du salut du peuple » et arrĂȘte les mesures relatives aux approvisionnements. Il rĂšgle Ă  maintes reprises la taxe du pain . AprĂšs la Commission intermĂ©- diaire provinciale de Rouen $, celle de Caen signalait la gravitĂ© du mal et, dans son impuissance Ă  faire rentrer l'impĂŽt, adjurait les municipalitĂ©s, en leur transmettant le dĂ©cret du 26 septembre relatif a cet objet, de lui prĂȘter main-forte 10. Bien avant cette date, les ComitĂ©s locaux s'Ă©taient prĂ©occupĂ©s de ce soin. DĂšs le 30 juillet, le ComitĂ© de Caen rappelait les citoyens de la ville au respect des anciennes lois fiscales, dont plusieurs voulaient se 1 Arch. comm., Caen. Registre des dĂ©libĂ©rations, BB 93, 16 aoĂ»t 1789. 2 Ibid., Avranches. Registre des dĂ©libĂ©rations, 17 octobre 1789. 3 Delleville Ă  Bayeux, Belzunce Ă  Caen furent traduits Ă  la barre des ComitĂ©s nationaux de ces deux villes. Ceux-ci devaient correspondre avec le ComitĂ© des rap- ports de l'AssemblĂ©e nationale pour toutes les affaires de ce genre, d'aprĂšs une lettre du secrĂ©taire d'Etat de la guerre d/u 14 aoĂ»t 1789. Ibid., Caen, carton 56. 4 Le duc d'Harcourt, appelĂ© Ă  Paris pour le service du roi, demande un passe- port au ComitĂ© de Caen le 20 aoĂ»t 1789. Ibid., Caen, carton 56. — Celui-ci fait impri- mer et afficher Tordre du roi qui rappelle le duc, afin que le peuple connaisse les causes de son dĂ©part. Ibid., BB 93. 5 Les tĂštes sont tellement fermentĂ©es qu'on se refuse mĂȘme au paiement des impĂŽts les plus lĂ©gitimes, sous prĂ©texte qu'ils sont tous illĂ©galement Ă©tablis. » Lettre du bureau intermĂ©diaire de Mortain Ă  la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, 2 septembre 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 8267. 6 Comple-rendu de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, p. 14-15. 7 Lettres de Crespin, receveur des finances de l'Ă©lection de Vire. 8 En septembre 1789, des paroisses des Ă©lections de Saint-LĂŽ et de Bayeux refu- sent de payer la prestation de la corvĂ©e aux collecteurs, parce que les rĂŽles ne por- tent pas la signature du roi. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7743. 9 Lettre de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Bouen Ă  celle de Caen, 3 septembre 1789. Ibid,, C 7628. Nous croyons, Ă©crivait-elle, que vous Ă©prouvez des malheurs pareils aux nĂŽtres, et que vous voyez avec regret que de toutes parts la chaĂźne de l'administration se brise. » 10 Instruction de la Commission intermĂ©diaire aux municipalitĂ©s, 17 octobre 1789. ibid., C 7775. 358 PROTECTION DE LA PERCEPTION DES IMPOTS INDIRECTS dispenser sous le prĂ©texte des rĂ©formes projetĂ©es i. Le 31 aoĂ»t, le prĂ©sident du ComitĂ© d'Avranches, BrĂ©mesnil, exhortait ses concitoyens Ă  acquitter comme par le passĂ© tous les droits et impĂŽts sous quelque dĂ©nomination qu'ils soient perçus et jusqu'Ă  nouvel ordre ; le mĂȘme ComitĂ© promettait secours et protection Ă  tous les prĂ©posĂ©s et enjoignait aux municipalitĂ©s des villes et campagnes de l'Avranchin de leur prĂȘter main-forte 2. Le 13 sep- tembre, les officiers municipaux de Mortain prenaient de concert la rĂ©solution de maintenir et protĂ©ger par les mesures les plus fermes la perception des impositions, droits et taxes publics 3>. En dĂ©pit de tous ces efforts, les impĂŽts directs rentraient trop lentement et Ă  la fin de 1789, sur les livres que devait la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, le TrĂ©sor avait encore Ă  percevoir une somme de livres, c'est-Ă -dire la moitiĂ© *4. Si le peuple ne consentait Ă  acquitter qu'avec peine les impĂŽts directs, il se refusait au paiement des impĂŽts indirects. Ceux-ci Ă©taient impopulaires au dernier point ; la plainte unanime des cahiers les avait condamnĂ©s en mars 1789. Pendant les Ă©meutes de juillet dont Caen, CondĂ©, Cherbourg et Vire avaient Ă©tĂ© le théù- tre, les bureaux des aides, les greniers Ă  sel avaient Ă©tĂ© envahis et pillĂ©s, les registres brĂ»lĂ©s, dĂ©chirĂ©s ou jetĂ©s Ă  l'eau 5. De juillet 1789 Ă  janvier 1790, la perception de ces impĂŽts rencontra des rĂ©sistances de plus en plus vives. Les ComitĂ©s locaux tentĂšrent, le plus souvent en vain, d'y mettre fin. Celui de Caen, dĂšs le dĂ©but d'aoĂ»t, Ă©tait obligĂ© d'approuver la suspension des droits de quatriĂšme que l'inspecteur de la rĂ©gie avait cru devoir cesser de lever sur les traiteurs, cabaretiers, aubergistes dans la crainte d'une insurrection 6>. Le ComitĂ© national et municipal de Cher- bourg, en septembre et en novembre, publia des manifestes » pour engager le public Ă  acquitter les droits aux divers bureaux des fermes il gourmanda l'inertie et la lĂąchetĂ© des prĂ©posĂ©s aux recouvrements, que la terreur paralysait et rendait trop accom- modants 7. Des troubles avaient Ă©clatĂ© dans la paroisse des 1 Arch. comm, Caen, BR 93, 30 juillet 1789. 2 Ibid., Avranches. Registre des dĂ©libĂ©rations. — Cf. Arch. nul., C 92, 78. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, C 2688. 4 Ibid., C 7778. 5 Voir ci-dessus, chap. XII, p. 312, 314 et 316. 6 Arch. comm., Caen, RB 93. 7 Manifeste pour la protection des droits lus aux bureaux des finances, 2 sep- tembre 1789. Ibid., Cherbourg, BB 5. — Manifeste pour assurer la perception de tous droits Ă©tablis, 6 novembre 1789. Ibid. — Cf. Arch. nat., C 111. MESURES CONTRE LA CONTREBANDE 359 Loges-Marchis, prĂšs d'Avranclies, dont les habitants exercĂšrent des voies de fait contre les employĂ©s des fermes. Le ComitĂ© d'A- vranclies prit le 1er octobre un arrĂȘtĂ© contre les sĂ©ditieux, plaça les employĂ©s sous la sauvegarde des lois, et dĂ©lĂ©gua trois de ses membres pour rĂ©tablir l'ordre dans cette paroisse. Deux mois plus tard, deux commis de la brigade de Courtils se virent insultĂ©s et menacĂ©s de violence nouvelle intervention du ComitĂ©, nou- velle enquĂȘte * MalgrĂ© l'abaissement du prix du sel, la contre- bande se pratiquait sur une grande Ă©chelle, sous les yeux des gardes impuissants et dĂ©couragĂ©s, et avec la complicitĂ© des populations. Les mesures d'ordre prises par un ComitĂ© Ă©taient compromises par l'inertie du ComitĂ© voisin. Celui de Cherbourg demandait instamment la crĂ©ation de corvettes armĂ©es pour empĂȘcher la fraude qui s'exerçait sur les cĂŽtes de la Hague, et d'un tribunal pour juger les coupables. Dans la nuit du 7 dĂ©cem- bre 1789, neuf contrebandiers avaient Ă©tĂ© saisis dĂ©chargeant du faux sel dans le port de commerce. On les conduisait Ă  Valo- gnes pour y ĂȘtre jugĂ©s, quand une Ă©meute populaire les dĂ©livra aux portes de cette ville sous les yeux du ComitĂ© impassible 2. A Bayeux, le peuple excitĂ© contre Fleury, directeur des aides, se rua sur sa maison, l'en arracha et faillit lui faire un mauvais sort. Il eut grand peine Ă  s'Ă©chapper de la ville en promettant de n'y rentrer jamais. Les paroisses furent convoquĂ©es par le ComitĂ© pour aviser au rĂ©tablissement des droits d'aides ; leurs assemblĂ©es s'opposĂšrent au retour des commis et demandĂšrent que les droits, perçus aux portes de la ville par le receveur du tarif, fussent dorĂ©navant versĂ©s dans la caisse municipale W. Les droits de coutume que les villes percevaient dans les halles et marchĂ©s avaient le mĂȘme sort que les impĂŽts royaux ; depuis le 4 aoĂ»t, les paysans n'en voulaient plus entendre parler. A la foire Sainte-Catherine, Ă  Vire, en novembre 1789, des marchands de bƓufs des environs de CondĂ© refusĂšrent le terrage » ou droit de coutume pour les bestiaux qu'ils exposaient au marchĂ©. Une rixe violente s'engagea entre eux et les prĂ©posĂ©s Ă  la recette. La marĂ©chaussĂ©e intervint, mais fut obligĂ©e de dĂ©guerpir devant la force numĂ©rique des rĂ©calcitrants, qui restĂšrent les maĂźtres du 1 Arcli. cornm., Avranches. Registre des dĂ©libĂ©rations, 1er octobre 1789. i Ibid., Cherbourg, BB 11. Registre de correspondance. Cf. Arch. nat., D xxix 81. » Ibid., Baveux, D i13 ,ls. Registre des opĂ©rations du comitĂ© national, 30 novembre au 3 dĂ©cembre 1789. — DĂ©libĂ©rations des paroisses de Bayeux, 3 dĂ©cembre 1789. Ibid. non inventoriĂ©. 360 PROTECTION DES DROITS FÉODAUX champ de bataille 1. A la foire de Mortain, le 5 dĂ©cembre, des individus de Romagny et de ChĂ©rencĂ©-le-Roussel essayĂšrent aussi d'entraver la perception des droits de coutume. La garde nationale les saisit et les incarcĂ©ra dans la prison du bailliage . Le 24 juillet, les Ă©chevins et notables de Caren- tan s'assemblent pour Ă©tablir sur une nouvelle constitution une milice volontaire, sous le nom de milice nationale ». Cette troupe nouvelle, diffĂ©rente de l'ancienne milice bourgeoise, n'aura que des chefs Ă  son grĂ© que la bourgeoisie est appelĂ©e Ă  Ă©lire *. A Vire, la milice bourgeoise refuse le 25 juillet, malgrĂ© les ordres rĂ©itĂ©rĂ©s de la municipalitĂ©, d'assurer le service de la ville. Une Ă©meute populaire, qui Ă©clate le 28 juillet, dĂ©termine les bourgeois Ă  envoyer des dĂ©putĂ©s Ă  Caen pour rĂ©clamer des armes et des munitions ; ceux-ci reviennent avec des fusils, un baril de poudre et un poste de garde est aussitĂŽt Ă©tabli 5. A Granville, la milice bourgeoise apparaĂźt aux rĂ©jouissances cĂ©lĂ©brĂ©es en l'honneur 1 Arch. connu. . Cherbourg, BB 5. Registre des dĂ©libĂ©rations. 2 Ihid.. Caen, BB 9* Registre des dĂ©libĂ©rations. 3 ibid., Baveux, Dl12. Registre des dĂ©libĂ©rations. 1 Ibid., Carentan. Registre des dĂ©libĂ©rations, 24 juillet 1789. 5J Ibid., Vire. Registre des dĂ©libĂ©rations, 24 juillet 1789. — Cf. ins. SĂ©guin, p. H>. VARIÉTÉ DE LEUR ORGANISATION 363 du 14 juillet ; elle s'organise en corps subsistant » le 2 aoĂ»t, pour assurer le service de garde au port, au faubourg et dans la ville, et veiller Ă  la sĂ»retĂ© publique . Registre des dĂ©libĂ©rations, 7 et 9 aoĂ»t 1789. Ce fut peut- ĂȘtre un moyen d'enrĂŽler dans une organisation bien disciplinĂ©e les nombreux Ă©tran- gers employĂ©s aux travaux du port. Boulabert et NoĂ«l, entrepreneurs des travaux du roi, y enrĂ©gimentent leurs ouvriers. 6 Ibid., Granville. Registre des dĂ©libĂ©rations, 23 fĂ©vrier 1790. 7 Ce ne fut qu'en juillet 1790 que les volontaires nationaux de Granville firent la remise solennelle de leur drapeau, et repassĂšrent dans les rangs de la garde nationale. 8 Ibid., Caen, BB 93, Registre des dĂ©libĂ©rations. Le 26 aoĂ»t 1789. le ComitĂ©, pour apaiser les plaintes des paroissiens de Notre-Dame contre cette conscription, leur rappelle qu'elle est une nĂ©cessitĂ©, que les circonslances l'imposent et qu'elle cessera avec les causes qui l'ont fait naĂźtre. ARMEMENT ET ÉQUIPEMENT DES GARDES NATIONALES 365 toutefois des exceptions. A Caen, on exempte de la garde les membres du ComitĂ© national et de ses bureaux, ceux des comitĂ©s particuliers des paroisses ', les officiers des troupes royales, les ecclĂ©siastiques, les indigents 2>. La milice de Carentan n'enrĂŽle que les citoyens actifs domiciliĂ©s depuis un an ' ; celle de Cher- bourg exclut les ouvriers du port, qui forment une population flottante W. Les milices nationales furent armĂ©es de fusils, de baĂŻonnettes et de piques. Les magasins d'artillerie de Caen, Carentan, Saint - LĂŽ, Cherbourg Ă©taient remplis d'armes que les commissaires des guerres n'avaient point vendues. On avait craint de les voir tomber entre les mains des vagabonds et des braconniers et de contribuer Ă  la renaissance du brigandage qui avait dĂ©solĂ© la Normandie avant son dĂ©sarmement r>l. Sur la demande des ComitĂ©s locaux, les ducs d'Harcourt et de Beuvron firent expĂ©- dier aux milices urbaines des armes tirĂ©es de ces divers dĂ©pĂŽts G'. En peu de temps, toute la Normandie, dĂ©sarmĂ©e depuis 1766, se retrouva en armes. Dans les villes comme Caen, Cherbourg, les miliciens eurent des fusils, des baĂŻonnettes et des piques. On rĂ©para les vieilles armes qui Ă©taient dĂ©posĂ©es au chĂąteau de Caen avant de les donner aux gardes nationaux. Ceux de Cherbourg, trouvant leurs fusils trop lourds, en firent raccourcir les canons de quatre pouces. Les officiers portaient l'Ă©pĂ©e ; les sergents le mousqueton et le sabre en beaudrier. Dans les campagnes, les gardes nationales s'armaient comme elles le pouvaient ; les fourches se mĂȘlaient aux fusils dans leurs rangs et leur donnaient parfois le caractĂšre de bandes farouches > A la tĂȘte des compagnies et de leurs officiers, l'Ă©tat-major Ă©tait investi du commandement suprĂȘme. Celui de Caen compre- nait un colonel, un colonel en second, un major, deux aides- majors, deux sous-aides-majors et trois porte-drapeau, quatre adjudants, un tambour-major, un chirurgien-major et un aumĂŽ- nier. Partout ailleurs, il Ă©tait Ă  peu prĂšs composĂ© de la mĂȘme façon. Carentan eut un secrĂ©taire de l'Ă©tat-major ; PĂ©ri ers un trĂ©sorier quartier-maĂźtre. Les officiers d'Ă©tat-major, au lieu d'ĂȘtre nommĂ©s par le roi ou les officiers municipaux, comme l'Ă©taient les officiers supĂ©rieurs des anciennes milices bourgeoises, durent leur pouvoir Ă  l'Ă©lection. Le corps municipal de Carentan abdiqua son droit de nomination pour soumettre la composition de l'Ă©tat-major au choix de la bourgeoisie ;Ăź. A Cherbourg, tandis que les officiers des compagnies Ă©taient Ă©lus au scrutin par les gardes nationaux de leur quartier, en prĂ©sence des offi- ciersmunicipaux qui leur dĂ©livraient un brevet spĂ©cial M, ceux de l'Ă©tat-major furent Ă©lus dans la mĂȘme forme que les officiers municipaux, par l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des dĂ©putĂ©s des corps et corporations 5. fourches Ă  gerbes > et demande quelques armes Ă  feu pour ceux qui sauront s'en servir le plus habilement. 1 RĂšglement concernant la milice nationale, titre IV, 1 novembre 17S1*. Arch. comm., Cherbourg, BBf>. 2 Etat constitutionnel de la milice nationale, 7 aoĂ»t 1781. Ibi> 5 RĂšglement du 4 novembre 1789, titre II. Ibid., BBS. — A Baveux, en tolĂ©rant LES GRANDS CHEFS DE CET ÉTAT-MAJOR 367 Partout le choix des Ă©lecteurs se porta sur des gens en vue, anciens officiers et chevaliers de Saint-Louis, magistrats des juridictions royales, gens de loi. Granville conserva l'ancien colonel de la milice bourgeoise, Destouches ; CondĂ©-sur-Noireau dĂ©fĂ©ra le commandement des quatre compagnies Ă  Bourdon de Pierreville ; Torigni Ă  Le Chartier de la VariniĂšre. Deux anciens capitaines d'infanterie, Bouquet de Granval et Duprey-DĂ©silles celui-ci dĂ©jĂ  membre du bureau intermĂ©diaire de dĂ©partement, furent colonel et major de la garde nationale de Carentan. A PĂ©riers, le chef de la garde nationale fut un Ă©cuyer, Leclerc de Beauvais, chevalier de Saint-Louis, brigadier des gardes du corps du roi ; le major fut un conseiller honoraire au bailliage. Ce fut un noble qui commanda la milice nationale de Mortain, La Chambre de Vauborel. A Vire, les citoyens choisirent pour colonel Drudes de Campagnolles, qui devait ĂȘtre un des chefs de la chouannerie normande. Les Ă©lecteurs de Caen avaient nommĂ©, par acclamation, pour colonel le comte de Faudoas et pour lieute- nant-colonel le comte d'Osseville, tous deux anciens officiers. Plusieurs villes créÚrent des commandements gĂ©nĂ©raux de leur garde nationale en faveur de concitoyens illustres. Le ComitĂ© permanent deBayeux, pour dĂ©fĂ©rer au vƓu unanime des citoyens, avait proclamĂ© colonel gĂ©nĂ©ral des volontaires nationaux de cette ville le baron de Wimpfen, marĂ©chal de camp et dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux, en raison de ses hautes qualitĂ©s morales, de sa grande capacitĂ© pour le service militaire, de son affection pour tout ce qui concernait le bonheur et la gloire de la nation, du Roi et de la ville» *. L'assemblĂ©e des citoyens de Cherbourg, tout en maintenant comme colonel Frigoult de la Croix, l'ancien chef de la milice bourgeoise, avait dĂ©cernĂ© Ă  Dumouriez, marĂ©- chal de camp et commandant de la place le titre de commandant gĂ©nĂ©ral de la milice nationale 2>. Ces titres furent d'ailleurs pure- ment honorifiques Wimpfen Ă©tait retenu Ă  Paris par son mandat et Dumouriez quitta Cherbourg en novembre 1789. Il en fut de mĂȘme des grades que les citoyens de Tinchebrai confĂ©rĂšrent Ă  de puissants princes et Ă  leurs agents, pour se concilier leur pro- tection. Le 9 novembre 1789, la milice en armes proclama le duc que les citoyens qui s'Ă©taient volontairement armĂ©s choisissent leurs officiers, la municipalitĂ© se rĂ©serva la libre Ă©lection de l'Ă©tat-major », d'oĂč un conflil ultĂ©rieur avec la garde nationale. Voir ci-dessous, p. 369. 1 Areh. ciiimii., Bayeux, Di . Registre des dĂ©libĂ©rations, 16 aoĂ»t 1789. 2 Ibid., Cherbourg. EE70 et BB 5. 9 aoĂ»t 1789. 368 PRESTATION DE SERMENT DES GARDES NATIONALES d'OrlĂ©ans gĂ©nĂ©ralissime, le comte de Beaujolais, son jeune fils, gĂ©nĂ©ral, le comte de La Touche, son chancelier et surintendant, premier colonel d'honneur et de Limon, son contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral, colonel d'honneur en second ' . FormĂ©es par le seul effet de la bonne volontĂ© des citoyens », les gardes nationales s'Ă©taient 'donnĂ© pour mission de veiller au maintien de la constitution, Ă  la perception des impĂŽts et Ă  la sĂ»retĂ© publique et individuelle. Elles furent le bras du nouveau corps politique dont les ComitĂ©s permanents Ă©taient la tĂȘte. ConformĂ©ment au dĂ©cret du 10 aoĂ»t, elles avaient prĂȘtĂ©, avec les troupes de garnison et la marĂ©chaussĂ©e, le serment d'obĂ©issance aux lois, de fidĂ©litĂ© Ă  la nation et au roi. Le 23 aoĂ»t, Ă  Vire, la place du ChĂąteau avait Ă©tĂ© le rendez-vous des troupes. Le mĂȘme jour, Ă  Cherbourg, dans la plaine situĂ©e entre l'arriĂšre-bassin et le Cauchin, avait Ă©tĂ© dressĂ© un autel de la Patrie. A Caen, la place Royale avait servi de cadre Ă  la cĂ©rĂ©monie. Carentan le 6 septem- bre, Avranehes le 11 octobre, PĂ©riers le 22 novembre avaient rempli avec le mĂȘme Ă©clat les mĂȘmes formalitĂ©s. Partout la prestation de serment avait Ă©tĂ© solennelle et avait donnĂ© lieu Ă  des fĂȘtes civiles et militaires, vĂ©ritables prĂ©mices des fĂȘtes de la FĂ©dĂ©ration. Le serment Ă©tait prĂȘtĂ© par ces troupes en prĂ©sence des oificiers municipaux et des ComitĂ©s locaux c'Ă©tait comme un hommage lige des dĂ©fenseurs armĂ©s du pays aux autoritĂ©s civiles. Ce furent en gĂ©nĂ©ral des rapports de subordination qui unirent les gardes nationales aux ComitĂ©s ; les chefs des premiĂšres Ă©taient presque partout membres des seconds et associĂ©s Ă  l'administration muni- cipale. Deux villes cependant furent le théùtre d'assez graves dissentiments entre milices et ComitĂ©s. A Cherbourg, oĂč le ComitĂ© municipal et national voulait exclure de son sein les officiers de la garde nationale, la milice exhala son mĂ©contentement dans un mĂ©moire d'allure rĂ©volutionnaire ; elle y revendiqua le droit de prendre part Ă  la gestion des affaires, se dĂ©clara le seul corps constitutionnellement Ă©tabli » dans la ville et profĂ©ra des menaces Ă  l'adresse du ComitĂ© f. Le rĂšglement du 6 octobre 1789 ne lui 1 Arch. comm., Tinchchrai. Registre des dĂ©libĂ©rations, 8 et 9 novembre 1789. 2 MĂ©moire sur la reconstitution du Corps municipal de Cherbourg, imprimĂ©, 10 p., s. 1. n. d. Bibl. comm., Cherbourg. La milice nationale, qui est la nation, ne peut ĂȘtre exclue d'un corps municipal... Elle se confond dans les corporations et c'est le seul motif qui la dispense de demander une reprĂ©senlation particuliĂšre. Mais s'il arrivait, un jour que, par la difficultĂ© d'assembler les corporations, l'aristocratie menaçai de s'Ă©tablir dans le corps municipal, alors, comme elle veille sans cesse ACTES D'INSUBORDINATION DES GARDES NATIONALES 369 donna satisfaction qu'en partie, en appelant Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©- rale de l'hĂŽtel de ville, dans les circonstances graves, les citoyens de toutes les corporations encadrĂ©s dans les compagnies de la garde D. A Bayeux, le conflit fut plus sĂ©rieux. Le ComitĂ© repro- chait Ă  la milice nationale d'empiĂ©ter sur ses pouvoirs 2 ; un bureau militaire, formĂ© sans son assentiment, multipliait ses exigences. Sans convocation, les compagnies s'Ă©taient assem- blĂ©es pour nommer un colonel, au mĂ©pris des droits que le ComitĂ© prĂ©tendait avoir Ă  cette dĂ©signation. BlessĂ© d'un tel manque d'Ă©gards, celui-ci refusa de ratifier l'Ă©lection et, par esprit de conciliation, proposa d'appliquer Ă  Bayeux l'acte constitutionnel de la garde nationale de Rouen, approuvĂ© par dĂ©cret du 21 octo- bre. Le bureau militaire, passant outre Ă  ce refus, installa ses officiers le 15 novembre. Quelques jours aprĂšs devait avoir lieu, dans la cathĂ©drale, la bĂ©nĂ©diction des drapeaux de la garde nationale. Le ComitĂ© dĂ©cida qu'il assisterait Ă  la cĂ©rĂ©monie sans vouloir reconnaĂźtre, par cette dĂ©marche fraternelle, l'Etat-ma- jor » illĂ©galement formĂ©. Le 22 novembre, quand ses membres se prĂ©sentĂšrent Ă  la porte principale de l'Ă©glise, ils la trouvĂšrent barrĂ©e par le corps des volontaires nationaux, qui les avaient prĂ©cĂ©dĂ©s. Ils durent entrer par la porte latĂ©rale et, arrivĂ©s prĂšs du chƓur, ne trouvĂšrent pas de chaises pour s'asseoir. IndignĂ©s du procĂ©dĂ©, ils se retirĂšrent sans attendre la cĂ©rĂ©monie et, de retour Ă  l'hĂŽtel de ville, rĂ©digĂšrent un procĂšs-verbal de protes- tation, suivi d'une adresse Ă  leurs concitoyens, oĂč ils offraient leur dĂ©mission 3. L'intervention de Wimpfen et Delauney fut sur l'intĂ©rĂȘt public, comme elle est seule lĂ©galement constituĂ©e et que c'est d'elle que dĂ©rivent tous les autres pouvoirs constituĂ©s, elle ressaisirait ses droits parce que c'est en elle que rĂ©side la sĂ»retĂ© publique, tant administrative qu'executive.» 1 RĂšglement pour la composition et l 'organisation de la municipalitĂ© de Cherbourg* arrĂȘtĂ© par les reprĂ©sentants de la commune Ă  l'hĂŽtel de ville, le 6 octobre 1789. Gkt'i'- bourg, imp. Clamorgan, 1789. — Le 25 octobre 1789, un officier des volontaires itS^o- naux de Cherbourg Ă©crivait qu'il faudrait mettre le corps municipal au beurre roux ». Arch. comm., Cherbourg, BB 11. 2 Arch. comm., Bayeux, Diu s. Registre des opĂ©rations du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral, etc' Avranches, avec Burdelot. 3 Voir ci-dessous, chap, XV, le dĂ©tail de ces nĂ©gociations. 374 LES COMITÉS PERMANENTS ET LES MUNICIPALITÉS D'une façon gĂ©nĂ©rale l'accord rĂšgne entre les municipalitĂ©s et les ComitĂ©s urbains. Celui deCaen admet dans son sein les officiers municipaux en exercice, les anciens maire et Ă©chevins. A Gran- ville, oĂč le conseil gĂ©nĂ©ral garde son existence indĂ©pendante, le ComitĂ© national ne se rĂ©unit Ă  lui qu'exceptionnellement pour dĂ©libĂ©rer sur les mesures de dĂ©fense et les officiers municipaux y sont dĂ©putĂ©s-nĂ©s ». A Carentan, Bayeux, Avranches, la fusion est complĂšte ComitĂ©s et municipalitĂ© ne forment plus qu'un seul corps. Le maire de Bayeux reste le prĂ©sident perpĂ©tuel du ComitĂ© bayeusain ; celui d' Avranches l'est alternativement avec un membre Ă©lu du ComitĂ©. Le corps municipal et national » de Cherbourg n'est qu'une municipalitĂ© Ă©largie, dans des circons- tances critiques, par l'adjonction des dĂ©putĂ©s des corporations. La rĂšgle n'est pas toutefois sans exceptions. Dans certaines villes, on voit apparaĂźtre un rĂ©el antagonisme entre les deux corps, par exemple Ă  Torigni T et surtout Ă  Vire. Le ComitĂ© permanent de Vire, qui a refusĂ© d'admettre les ecclĂ©siastiques et les nobles, frappe du mĂȘme ostracisme les officiers municipaux. Ses qua- rante-huit membres, qui tiennent leur pouvoir de l'investiture populaire, estiment que la dĂ©signation par brevet royal du maire et des Ă©chevins est entachĂ©e d'un caractĂšre de rĂ©probation » 8>. Ils se considĂšrent comme les seuls dĂ©positaires de l'autoritĂ©, reçoivent seuls le serment de la milice nationale et du dĂ©tache- ment du rĂ©giment d'AngoulĂȘme en garnison Ă  Vire et menacent d'annihiler l'action de la municipalitĂ© v3. 1 Arch. comm., Torigni, D 36. Registre des arrĂȘtĂ©s et dĂ©libĂ©rations du ComitĂ© national. 6 octobre et 1er dĂ©cembre 1789. Protestation contre la formation de ce ComitĂ© par le syndic de la municipalitĂ©. — Parlant des troubles qui divisent la municipalitĂ© et la commune » de Torigni, les procureurs-syndics du dĂ©partement de Saint-LĂŽ s'expriment ainsi, dans une lettre du 18 aoĂ»t 1789 Ce dernier corps a anĂ©anti la municipalitĂ© lĂ©galement Ă©tablie, pour former un comitĂ© auquel elle a attribuĂ© toutes les fonctions de la municipalitĂ©. » Arch. dĂ©p., Calvados, C 7715. 2 Lettre de Mauduit, maire de Vire, et des Ă©chevins Ă  l'intendant, 9 septembre 1789. Ibid., C 2688. 3 Nos fonctions, Ă©crit Mauduit, ont dĂ» naturellement devenir trĂšs circonscrites mais nous avons considĂ©rĂ© comme une trahison Ă  la foi du serment que nous avons prĂȘtĂ© de les remettre dans un moment d'agitation Ă  S. M. de qui nous les tenons, et nous nous sommes fait un devoir sacrĂ© de conserver jusqu'Ă  un nouvel ordre de choses celles qui ne pouvaient se faire que par nous-mĂȘmes sans prĂ©judice de la chose publique. Cette circonstance nous fait cependant naĂźtre des doutes et nous vous supplions, Monseigneur, de bien vouloir les mettre sous les yeux du ministre de la province. Ce comitĂ© a dĂ©jĂ  piĂ©tendu devoir ĂȘtre exclusivement prĂ©sent Ă  la prestation du serment des troupes qui sont ici en garnison, et nous nous sommes bien gardĂ©s de vouloir nous y opposer. Nous n'avons pas mĂȘme voulu y paraĂźtre alors, dans la crainte d'exciter quelque trouble ou de faire naĂźtre une division LES COMITÉS, LA MAGISTRATURE ET L'ARMEE 375 Les jugĂ©s royaux des diverses juridictions ne sont point tenus Ă  l'Ă©cart par les ComitĂ©s permanents, ils siĂšgent Ă  leurs assem- blĂ©es avec les avocats, les gens de loi et l'Ă©lite de la bourgeoisie. On y voit des lieutenants gĂ©nĂ©raux de bailliage, comme Robillard Ă  Saint-LĂŽ, Lavalley de la Hogue Ă  Carentan ; BrĂ©mesnil est prĂ©sident du ComitĂ© d'Avranches et Lescaudey de Manneval prĂ©sident de celui de PĂ©riers. Delleville, lieutenant gĂ©nĂ©ral de l'amirautĂ© de Bayeux, prend place le jour mĂȘme de sa rĂ©habili- tation dans le ComitĂ© de cette ville. Celui de Cherbourg s'associe Groult, procureur du roi de l'amirautĂ©. Les circonstances cri- tiques, dans plus d'un chef-lieu de bailliage, amĂšnent les officiers Ă  partager de leur agrĂ©ment », le droit de juridiction avec les ComitĂ©s, parfois mĂȘme Ă  leur en laisser entiĂšrement l'exercice. A Bayeux, par exemple, en prĂ©sence de la dĂ©claration des volon- taires nationaux, qui ne veulent accorder leur confiance qu'Ă  un corps judiciaire issu de leurs suffrages, et pour dĂ©fĂ©rer aux vƓux exprĂšs des officiers du bailliage, le ComitĂ© permanent consent Ă  ne se dĂ©mettre des fonctions de justice qu'aprĂšs le rĂ©tablisse- ment le plus complet de l'ordre *. Presque partout, les ComitĂ©s entretiennent d'excellents rap- ports avec les officiers commandant les troupes royales ils ont d'ailleurs tout intĂ©rĂȘt Ă  rechercher l'appui de ceux qui sont sincĂšrement dĂ©vouĂ©s Ă  la Nation. Le meurtre deBelzunce, victime d'une foule en dĂ©lire, n'est point imputable au ComitĂ© de Caen si le rĂ©giment de Bourbon est exĂ©crĂ© dans cette ville, celui d'Ar- tois y compte les plus chaudes sympathies. Le ComitĂ© de Bayeux compte parmi ses membres le chevalier de Praslin et le chevalier de Buffon, colonel et lieutenant-colonel du rĂ©giment de Lorraine. De Versamy, chef du dĂ©tachement du rĂ©giment d'AngoulĂȘme, en garnison Ă  Carentan, est le premier Ă©lu des vingt-huit mem- bres du ComitĂ© aux Ă©lections du 13 septembre. Dumouriez, marĂ©chal de camp et commandant pour le roi et la nation » Ă  Cherbourg, est un des membres les plus actifs, peut-ĂȘtre mĂȘme funeste. Cependant, Monseigneur, s'il allait dĂ©sormais vouloir porter ses prĂ©tentions plus loin et sur des objets qui intĂ©resseraient le service ou la gloire de S. M., quel parti devrions-nous prendre ?...» Arch. dĂ©p., Calvados, C 2688. Cf. Arch. comra., Vire. Registre des dĂ©libĂ©rations, 22 aoĂ»t 1789. La municipalitĂ© dĂ©cide de ne pas se prĂ©senter le lendemain sur la place du chĂąteau Ă  la prestation du serment, pour Ă©viter tout conflit. 1 Arch. comm., Bayeux, Di13biS. Registre des opĂ©rations du ComitĂ© [national, 18, 19 et 21 septembre 1789. — Le 2 septembre, le ComitĂ© de Caen, snr la motion du comte de VendƓuvre, prend un arrĂȘtĂ© eu cinq articles, relatif Ă  la protection des juges. IbitL, Caen, BB 93. 376 LES COMITÉS ET LE GOUVERNEUR DE NORMANDIE l'instigateur du ComitĂ©. Si le ComitĂ© de Granville chasse le com- mandant du roi, qu'il juge incapable de dĂ©fendre la ville, il n'en offre pas moins un siĂšge aux autres chefs de corps des troupes d'infanterie et d'artillerie. A plus forte raison, les ComitĂ©s permanents n'essaient-ils point de dresser leur autoritĂ© contre celle du gouverneur de la province ou du commandant en chef de la Basse-Normandie. C'est le duc d'Harcourt qui a provoquĂ© la crĂ©ation du ComitĂ© de Caen ; le 22 juillet, son hĂŽtel a Ă©tĂ© le berceau de l'institution nouvelle ; le 23, il a reçu avec sensibilitĂ© » la cocarde nationale que lui prĂ©- sentaient les dĂ©lĂ©guĂ©s du ComitĂ©. Pendant les graves dĂ©sordres qui suivent, on le conjure de demeurer Ă  Caen, de continuer Ă  se dĂ©vouer au salut de la ville». Quand le ComitĂ© s'est dĂ©finitivement organisĂ©, il invite le duc Ă  venir le plus souvent possible partager ses travaux. Le 6 aoĂ»t, celui-ci vient y goĂ»ter le pain destinĂ© aux indigents. Le 19 aoĂ»t, pour calmer l'effervescence excitĂ©e par l'Ă©meute qui a coĂ»tĂ© la vie Ă  Belzunce, il vient, par une dĂ©marche personnelle, consolider publiquement la confiance qui doit toujours rĂ©gner entre le gouvernement et le Comité» et pour donner une preuve Ă©clatante de cette harmonie il invite solennellement et de la maniĂšre la plus pressante le ComitĂ© Ă  envoyer chaque jour six de ses membres pour dĂźner Ă  sa table » W. AprĂšs son dĂ©part pour Versailles, oĂč il est rappelĂ© par le service du roi, il correspond avec le ComitĂ© de Caen et lui continue ses bons offices 2. Son frĂšre, le duc de Beuvron, vit dans les mĂȘmes termes de sympathie avec le ComitĂ© de Cherbourg. Lui aussi arbore la cocarde Ă  son chapeau, le 21 juillet. Le jour oĂč la garde nationale s'organise, il offre Ă  l'hĂŽtel du gouvernement un grand dĂźner aux membres du corps municipal et national et aux officiers de la milice. Le duc et la duchesse reconduisent ensuite leurs invitĂ©s jusqu'Ă  l'hĂŽtel de ville, au milieu des acclamations popu- laires 3. Pendant que les ComitĂ©s permanents dĂ©ployaient une grande activitĂ©, l'administration provinciale créée par l'Ă©dit de 1787 1 Arch. comm., Caen, BB93, 19 aoĂ»t 1789. 2 Lettre de rappel au duc d'Harcourt par le comte de Saint-Priest, 17 aoĂ»t 1789, et lettres postĂ©rieures du duc d'Harcourt au ComitĂ© de Caen, 20 et 31 aoĂ»t 1789. Ibid., carton 56. 3 Ibid., Cherbourg, BB 5. Registre des dĂ©libĂ©rations, 18 aoĂ»t 1789. Le duc de Beuvron retient Ă  sa table un dĂ©putĂ© du ComitĂ© permanent de Saint-Sauveur-le- Vicomte, qui est venu demander des munitions pour la milice nationale de cette ville. Ibid., BB 11, 15 octobre 1789. LES COMITÉS ET L'ADMINISTRATION PROVINCIALE 377 jouait un rĂŽle de plus en plus effacĂ©. Les assemblĂ©es de dĂ©parte- ment avaient Ă©tĂ© rĂ©unies pour la derniĂšre fois en 1788 ; la Com- mission intermĂ©diaire provinciale de Caen et les neuf bureaux intermĂ©diaires qui lui Ă©taient subordonnĂ©s se bornaient Ă  soute- nir, dans les parties d'administration qui leur Ă©taient confiĂ©es, l'Ă©difice chancelant de la chose publique ». Leurs opĂ©rations, assez restreintes, consistaient dans la confection des rĂŽles, l'en- tretien des routes, la distribution des ateliers de charitĂ© ; encore furent-elles paralysĂ©es sur plus d'un point par la rĂ©volution municipale de juillet-aoĂ»t 1789. Les bureaux intermĂ©diaires, obligĂ©s d'envoyer les mandements aux municipalitĂ©s pour le dĂ©partement des impositions, ne savaient comment procĂ©der dans les quelques villes oĂč le ComitĂ© permanent n'avait pas liĂ© son action Ă  celle du corps municipal et oĂč la jeune institution d'origine populaire disputait la gestion des intĂ©rĂȘts locaux Ă  l'ancienne administration municipale. Ce fut le cas pour Mortain^ et pour Torigni 2. Dans les autres villes de Basse-Normandie, oĂč cet antagonisme n'existait pas, les bureaux intermĂ©diaires vĂ©curent en bons termes avec les ComitĂ©s permanents, et plus d'un de leurs membres occupa une place prĂ©pondĂ©rante au sein de ces derniers 3l Quant Ă  l'intendant et aux subdĂ©lĂ©guĂ©s, dont l'influence Ă©tait agonisante, ils ne pouvaient reprocher aux ComitĂ©s nationaux de leur avoir portĂ© le coup mortel. Ceux-ci, en recueillant le 1 MĂ©moire de la ville de Mortain, 2 dĂ©cembre 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7707. PlacĂ© entre la nouvelle municipalitĂ© organisĂ©e par la volontĂ© du peuple » et les anciennes municipalitĂ©s créées en 1787 dans les trois paroisses de cette ville, le bureau intermĂ©diaire, aprĂšs de longues hĂ©sitations, adresse les mandements des impositions aux trois syndics municipaux, d'oĂč protestation du ComitĂ© qui envoie Ă  la Commission intermĂ©diaire une copie de son rĂšglement et nomination pour prou- ver la publicitĂ© de son institution et de ses fonctions non interrompues, non par- tagĂ©es, non disputĂ©es par aucuns soi-disant municipaux ». 2 Lettre des procureurs-syndics de Saint-LĂŽ aux procureurs-syndics provinciaux, relative Ă  Torigni, 18 aoĂ»t 1789. Ibid., C 7715. La commune de Torigni a anĂ©anti la municipalitĂ© lĂ©galement Ă©tablie pour former son comitĂ© auquel elle a attribuĂ© toutes les fonctions de la municipalitĂ©. Il rĂ©sulte de ces troubles que nous croyons ne devoir communiquer officiellement avec aucun de ces corps jusques aprĂšs votre dĂ©cision, que nous vous demandons trĂšs promptement, d'autant plus que le bien du service l'exige ». La Commission intermĂ©diaire provinciale rĂ©pondit le 19 dĂ©cembre 1789, quand la question fut rĂ©glĂ©e par le dĂ©cret de l'AssemblĂ©e uationale sur les municipalitĂ©s. 3 Par exemple, Faudoas, Cagny et Costy Ă  Caen ; Le Bret, Dozeville Ă  Bayeux ; Hervieu de Pont-Louis, Lemaignen, Duprey-DĂ©silles, Le Reculey de la Huberderie Ă  Carentan ; Groult, de Cherbourg, Ă  Valognes ; Fremin de Beaumont Ă  Coutances ; BrĂ©mesnil Ă  Avranches. 378 LES COMITÉS PERMANENTS ET L'INTENDANT pouvoir de leurs mains dĂ©faillantes, n'avaient fait qu'hĂ©riter d'une succession dĂ©jĂ  ouverte. Parti de Caen au mois de juillet, Cordier de Launay entretint de la Cour, oĂč il se tenait Ă  portĂ©e de Necker l, puis de Paris une correspondance courtoise avec le ComitĂ© de cette ville. Conscient de son impuissance absolue, affaibli par la maladie ,2, il laissa libre carriĂšre Ă  l'activitĂ© des ComitĂ©s locaux, nĂ©gligea de pourvoir au remplacement des subdĂ©lĂ©guĂ©s dĂ©missionnaires W et rejeta la responsabilitĂ© de son inertie sur l'anarchie W. Une remarque intĂ©ressante Ă  signaler, en guise de conclusion, c'est le parti pris d'ignorance systĂ©matique du pouvoir central Ă  l'Ă©gard des ComitĂ©s permanents. La dĂ©claration royale du 14 aoĂ»t 1789, sur la rĂ©pression des troubles publics, est adressĂ©e aux municipalitĂ©s seules. Il en est de mĂȘme de la loi martiale, et cependant les ComitĂ©s fonctionnent et sont en pleine activitĂ©. C'est aux municipalitĂ©s seules qu'est accordĂ© le droit de rĂ©qui- sition sur les milices nationales, en vue de ramener tous les ci- toyens Ă  l'obĂ©issance due aux autoritĂ©s lĂ©gitimes 5. Dans la pensĂ©e du roi, Ă©taient-ils lĂ©gitimes ces groupements spontanĂ©ment 1 Lettre de Cordier de Launay Ă  MM. du ComitĂ© national, 2 aoiU 1789. Arch. comm., Caen, carton 5P. M. Necker m'a ordonnĂ© de rester Ă  portĂ©e de lui et d'at- tendre les ordres que les circonstances le mettraient dans le cas de m'adresser ». 2 Les douleurs que me cause une incommoditĂ© que depuis trois mois je n'ai pu guĂ©rir... » Ibid. 3 Garantot, Ă  Cherbourg, a laissĂ© la charge de la subdĂ©lĂ©gation Ă  son secrĂ©taire Cabart ; celui-ci, dĂ©jĂ  secrĂ©taire du ComitĂ© permanent, se dĂ©clare accablĂ© de tra- vail. L'intendant prie son secrĂ©taire, Lamy-DesvallĂ©es, d'adresser dorĂ©navant la correspondance administrative aux officiers municipaux de Cherbourg ; les commis- saires des guerres feront le surplus de la besogne. Lettre de Garantot Ă  Lamy, 30 octobre 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C 2679. — A Granville, dĂšs le 10 aoĂ»t 1789, aprĂšs la dĂ©mission de Couraye-Duparc, c'est le corps municipal qui se charge de dĂ©pouiller le courrier de la subdĂ©lĂ©gation. Arch. comm. Granville. Registre des dĂ©libĂ©rations, 10 aoĂ»t 1789. 4 Lettre de l'intendant Ă  Montaran, octobre 1789. Arch. dĂ©p., Calvados, C2644. Vous savez, lui Ă©crit-il, quel est actuellement le caractĂšre des commissaires dĂ©par- tis et combien leur influence a diminuĂ©. La formation des comitĂ©s et les arrĂȘtĂ©s qu'ils publient sont souvent en contradiction avec les dĂ©crets de l'AssemblĂ©e natio- nale. En vain les personnes qui avaient autrefois quelque autoritĂ© font-elles des efforts pour maintenir le respect dĂ» Ă  la loi. L'impulsion actuellement reçue s'op- pose Ă  son exĂ©cution, et il sera long et difficile de rĂ©tablir l'ordre. » 5 Un dĂ©cret du 15 oclobre 1789, qui fixait les attributions provisoires des ComitĂ©s civils et de police Ă©tablis dans les villes, et qui semblait donner Ă  ces organisations spontanĂ©es un caractĂšre officiel, se heurta au refus de sanction du roi. Il ne fut sanctionnĂ© que le 20 aoĂ»t 179'J, cinq mois aprĂšs la disparition des ComitĂ©s nationaux, Ă  un moment oĂč il n'avait plus guĂšre sa raison d'ĂȘtre, les bureaux administratifs de poliee des villes Ă©tant des commissions formĂ©es d'officiers municipaux rĂ©guliĂšrement Ă©lus. Coll. Rondonneau, t. L p. 37. LES COMITÉS PERMANENTS ET LE KOI 379 surgis en dehors de toute loi et de toute intervention gouverne- mentale, issus, au milieu des malheurs publics, de l'Ă©lection populaire et qui avaient imposĂ© leur collaboration et leur appui aux reprĂ©sentants de son pouvoir affaibli ? C'est le 3 dĂ©cembre 1789 qu'apparaĂźt pour la premiĂšre fois la reconnaissance officielle des ComitĂ©s permanents, dans les lettres patentes accordant aux corps, bureaux et ComitĂ©s qui ont Ă©tĂ© Ă©tablis par les com- munes ou municipalitĂ©s, pour administrer seuls ou conjointe- ment avec les officiers municipaux, le droit de continuer Ă  exercer les fonctions dont ils sont en possession » *. Reconnaissance tardive et concession temporaire, car l'Assem- blĂ©e nationale allait dĂ©cider leur suppression, en votant la loi municipale du 14 dĂ©cembre 1789, 1 Lettres-patentes du 3 dĂ©cembre 1789 sur dĂ©cret du 2 dĂ©cembre. Arch. dĂ©p., Calvados, C 10t9. Un dĂ©cret postĂ©rieur, du 3 fĂ©vrier 1790, invitait encore les Comi- tĂ©s librement Ă©lus par les communes Ă  se joindre aux officiers municipaux dans les lieux oĂč ils remplissaient les fonctions municipales conjointement avec les anciennes municipalitĂ©s » art. 4 ; mais l'article 5 du mĂȘme dĂ©cret interdisait la continuation des fonctioas municipales Ă  ces mĂȘmes ComitĂ©s aprĂšs la formation des munici- palitĂ©s. 380 ESPOIRS FONDÉS SUR RASSEMBLÉE NATIONALE CHAPITRE XIV l'organisation municipale des villes et des campagnes dĂ©cembre 1789 -fĂ©vrier 1790 Adresses des villes de Basse-Normandie demandant une Constitution Ă  l'AssemblĂ©e nationale. — DĂ©cret du 14 dĂ©cembre 1789 sur l'organisa- tion municipale du royaume. La rĂ©volution municipale de juillet 1789 endiguĂ©e suffrage censitaire et citoyens passifs. — Les Ă©lections dans les campagnes et dans les villes. Condition sociale des nou- veaux administrateurs municipaux ; Ă©lection de nombreux curĂ©s. Installation des municipalitĂ©s et rĂ©jouissances locales. Adresses des municipalitĂ©s nouvelles Ă  l'AssemblĂ©e nationale. Au milieu de l'anarchie que n'avaient pu enrayer les pouvoirs rĂ©volutionnaires Ă©levĂ©s sur les dĂ©bris de l'ancien rĂ©gime, l'Assem- blĂ©e nationale apparaissait Ă  tous les citoyens comme le seul rĂ©gulateur capable d'en corriger les excĂšs ; dans la nuit profonde oĂč sommeillaient les lois, elle demeurait le phare vers lequel se tournaient toutes les espĂ©rances. C'est d'elle qu'on attendait le remĂšde et le salut. Chaque jour lui apportait la rumeur inquiĂšte des citĂ©s avides de repos, impatientes d'une Constitution qui viendrait fonder l'ordre dans la libertĂ©. Deux adresses, parties de la Basse-Normandie traduisent fidĂšlement, entre beaucoup d'autres, les dĂ©sirs de ses habitants. Les dĂ©putĂ©s de l'ancienne assemblĂ©e municipale de Torigni, Ă©vincĂ©s par le ComitĂ© de juil- let 1789, Ă©crivaient Ă  l'AssemblĂ©e nationale TrĂšs affligĂ©s du dĂ©sordre qui rĂšgne dans le royaume et particuliĂšrement dans notre ville et ses environs, oĂč le tribunal ordinaire de la justice est devenu sans fonctions, oĂč les deniers de l'Etat ne se per- çoivent presque plus, oĂč le vertige, la force, l'injustice prennent la place de l'ordre, trĂšs vivement alarmĂ©s des malheurs qui peuvent rĂ©sulter de ce dĂ©sordre, nous avons, Messeigneurs, recours Ă  vos hautes puissances pour apporter secours et remĂšde Ă  ces maux. La Constitution du royaume, l'organisation, le rĂ©gime, les fonctions et pouvoirs des assemblĂ©es municipales sont des REQUÊTES DES VILLES A L'ASSEMBLEE NATIONALE 381 objets dont vous vous occupez sans relĂąche, nous le savons, Messeigneurs ; mais le mal est si grand et l'anarchie fait de tels progrĂšs que, si une loi consolatrice ne rĂ©tablit pas bientĂŽt l'ordre public, les sollicitudes paternelles du roi, les rĂ©sultats de vos augustes fonctions auront peine Ă  se faire respecter de la classe la plus pauvre de la sociĂ©tĂ© qui a pris et prend Ă  chaque instant un ascendant si funeste que les meilleurs citoyens voient leurs propriĂ©tĂ©s et leurs vies mĂȘme en danger » *. Si cette plainte Ă©tait unique, on pourrait y voir l'amĂšre boutade de gens maltraitĂ©s par les circonstances et que leur brusque dĂ©chĂ©ance incline au pessimisme ; mais elle se fait entendre de toutes parts; elle est l'indice certain d'un malaise gĂ©nĂ©ral. On la retrouve dans l'adresse que le ComitĂ© permanent de Caen rĂ©digea le 31 aoĂ»t 1789, dans la plĂ©nitude de ses fonctions, entourĂ© des membres de tous les ordres et des Ă©lecteurs de la ville aux fins d'avoir les avis sans distinction » 2. Il y montrait tous les liens de la sociĂ©tĂ© rompus, les lois et leurs ministres sans force », les tribunaux dĂ©serts et les juges exposĂ©s Ă  la vindicte populaire, la libertĂ© dĂ©fiant tout frein et toute rĂšgle, la mendicitĂ© croissant et avec elle l'esprit de brigandage ; il dĂ©plorait la dĂ©cadence de l'industrie, la cessation des travaux publics, les difficultĂ©s de perception de l'impĂŽt et l'accroissement du dĂ©ficit. Il invitait l'AssemblĂ©e nationale Ă  s'occuper sans interruption de la Consti- tution du royaume et particuliĂšrement de l'organisation, du rĂ©gime, des fonctions et pouvoirs des assemblĂ©es municipales et Etats provinciaux». C'est, ajoutait-il, la sanction seule de l'As- semblĂ©e nationale et du roi qui peut imprimer Ă  ces diffĂ©rents corps le respect, la permanence et l'autoritĂ© nĂ©cessaire pour rĂ©tablir l'ordre». L'AssemblĂ©e nationale, de son cĂŽtĂ©, sentait l'urgence de cette rĂ©forme. Par la voix de Gaultier de Biauzat, elle avait proclamĂ©, le 14 octobre 1789, la nĂ©cessitĂ© d'organiser au plus tĂŽt le rĂ©gime municipal pour assurer la perception de l'impĂŽt et l'obĂ©issance Ă  la loi 3. Le 12 novembre, elle dĂ©cida qu'il y aurait une munici- 1 TrĂšs humble adresse de la municipalitĂ© de la ville et bailliage de Toriyni en la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, Ă  nos seigneurs les dĂ©putĂ©s de la nation aux Etats gĂ©nĂ©raux Ă  Ver- sailles, 9 septembre 1789. Arch. nat., D ivbls 5. 2 Arch. comm., Caen, BB 93, 31 aoĂ»t 1789. — EnvoyĂ©e aux dĂ©putĂ©s du bailliage de Caen, cette adresse fut lue Ă  l'AssemblĂ©e le 24 septembre. Arcb. nat., C92. Le ComitĂ© la fit imprimer et envoyer aux diffĂ©rentes villes de la province et aux ComitĂ©s des principales villes du royaume. 3 ProcĂšs verbal des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e nationale, 14 octobre 1789. Arch. nat., 382 LE DÉCHET DU 14 DÉCEMBRE 1789 palitĂ© dans chaque ville, bourg, paroisse et communautĂ© de campagne v>. Le 24 novembre, elle votait la suppression Ă©ven- tuelle des municipalitĂ©s existantes 2. Enfin un dĂ©cret du 14 dĂ©- cembre, en 62 articles, accompagnĂ© d'une instruction dĂ©taillĂ©e, rĂ©gla le mode Ă©lectoral, la composition et les fonctions des muni- cipalitĂ©s nouvelles 3. Tous les habitants de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, Français ou natu- ralisĂ©s, majeurs de 25 ans, domiciliĂ©s de fait depuis un an dans la commune, qui payaient une contribution directe de la valeur locale de trois journĂ©es de travail, qui n'Ă©taient ni domestiques, ni banqueroutiers, faillis ou dĂ©biteurs insolvables, formaient la classe des citoyens actifs et devaient concourir, dans les assem- blĂ©es primaires, Ă  l'Ă©lection des administrateurs municipaux. Pour ĂȘtre Ă©ligible, il fallait payer une contribution directe de la valeur locale de dix journĂ©es de travail. Le corps municipal se composait des officiers municipaux en nombre variable, de trois Ă  vingt et un, prĂ©sidĂ©s par le maire Ă©lu directement comme eux, chargĂ©s des dĂ©tails de l'administration, et d'un procureur de la commune sans voix dĂ©libĂ©rative, sorte d'avocat d'office de la communautĂ© ; dans les villes importantes, comme Caen et Cher- bourg, ce procureur Ă©tait assistĂ© d'un substitut. Des notables, Ă©lus en nombre double des officiers municipaux, venaient s'ad- joindre au corps municipal pour former le Conseil gĂ©nĂ©ral de la commune. Celui-ci avait seul autoritĂ© pour dĂ©libĂ©rer sur les acquisitions ou aliĂ©nations d'immeubles, sur les impositions extraordinaires pour dĂ©penses locales, sur les emprunts, les travaux Ă  entreprendre, les procĂšs Ă  intenter, etc . . . et ne se rĂ©unissait que fort rarement. Le corps municipal comprenait un Conseil, siĂ©geant une fois par mois et un bureau permanent. Ses fonctions Ă©taient doubles les unes propres au pouvoir muni- cipal, comme la rĂ©gie des biens et revenus communaux, le rĂšgle- ment et l'acquit des dĂ©penses locales payĂ©es des deniers communs, la direction des travaux publics mis Ă  la charge de la communautĂ©, l'administration des Ă©tablissements publics entretenus aux frais ADxvih B11, n° 100. Volncy dĂšs le 14 aoĂ»t, Bouche et Bureaux de Pu/y le 28 aoĂ»t, ftahaud-Saint-Etienne le -21 septembre, avaient dĂ©jĂ  soulevĂ© la question, mais la discussion suivie sur la formation des municipalitĂ©s ne commença ; que 10 livres au lieu de 30 livres, pour l'Ă©ligibilitĂ©. Ce flĂ©chissement du cens ouvrait l'accĂšs des futures assemblĂ©es primaires Ă  de nombreux citoyens que l'insuffisance de leurs ressources avait exclus des assemblĂ©es paroissiales de 1787. En effet, le chiffre des Ă©lecteurs ruraux mentionnĂ©s aux procĂšs-verbaux de formation des municipalitĂ©s de 1787 est sensiblement infĂ©rieur Ă  celui des citoyens actifs qui fut Ă©tabli pour chaque commune en avril 1790, sur la demande des commissaires du roi 2. Mais ce dernier chiffre, Ă  son tour, est notablement infĂ©rieur Ă  l'ensemble des citoyens. Beaucoup de contribuables taxĂ©s Ă  des cotes trĂšs modestes, que le RĂšglement du 24 janvier 1789 avait rangĂ©s parmi les Ă©lecteurs des assemblĂ©es primaires de fĂ©vrier-mars 1789, se virent retirer le droit de vote par la lĂ©gislation nouvelle. Au lendemain d'un suffrage presque universel, celle-ci organisait un suffrage restreint. De tous ces journaliers de9 campagnes, fileurs de coton ou manouvriers, pauvres masuriers », pĂȘcheurs et matelots des paroisses mari- times, infimes artisans des villes, dont l'imposition s'Ă©chelonnait presque partout de 5 Ă  20 sols, elle forma une classe assez nom- breuse de prolĂ©taires sans action lĂ©gale sur la vie publique 3. i La journĂ©e de travail fut parfois Ă©valuĂ©e Ă  18 sols, comme Ă  Carentan et mĂȘme Ă  15 s., comme Ă  Mortain, ce qui abaissait le cens Ă©lectoral Ă  54 et 45 s. d'impositions. 2 J'ai fait ce travail de comparaison pour l'Ă©lection de Caen. Voici quelques dĂ©tails significatifs le premier chiffre indique le nombre des feux, le second le nombre d'Ă©lecteurs prĂ©sents Ă  l'assemblĂ©e de 1787, le troisiĂšme le nombre de citoyens actifs en 1790. AmayĂ©-sur-Orne 106, 16, 57 ; — Cagny 62, 9, 33 ; — Cambes, 60, 10, 41 ; - Carpiquet 180, 16, 96 ; — Cheux 220, 19, 121 ; — Cinq-Autels 19, 3, 12 ; — Collevillc 124, 15, 75 ; — Colombelles 52, 14, 31 ; — Courseulles 240, 14, 122 ; - Cuverville 32, 6, 25 ; — EmiĂ©ville 40, 12, 29; — Escoville 56, 12, 33 ; — Esquay 61, 9, 31 ; — Eterville 69, 10, 59 ; — Fontaine-Henry 89, 9, 47 ; — FrĂ©nouville 70, 12, 51 ; — Grainville-sur-Odon 95, 19, 44 ; — Lion 160, 23, 117 ; — Luc 280. 24, 227 ; — Mouen 70, 16, 48 ; — Ouistreham 150, 12, 102 ; — Ranville 120, 24, 77 ; etc. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7680 Ă  7685 et sĂ©rie Lm non inventoriĂ©e. MĂȘme en admettant des abstentions aux assemblĂ©es de 1787, l'Ă©cart reste considĂ©rable. 3 Quelques exemples tirĂ©s de l'Ă©lection de Caen. A Beuville 110 cotes, 26 ci- toyens actifs, 47 journaliers taxĂ©s de 10 Ă  15 sols pour exploitation ; Ă  BiĂ©ville 106 cotes, 52 citoyens actifs, une trentaine de journaliers Ă  5, 10 et 15 sols ; Ă  Bures 73 cotes, 32 citoyens actifs, 19 journaliers sans propriĂ©tĂ©, dont 15 taxĂ©s Ă  10 sols et 4 portĂ©s Ă  nĂ©ant » ; Ă  Cagny 63 cotes, 33 citoyens actifs, 20 contribuables au-des- sous de 15 sols ; Ă  Canteloup 38 cotes, 28 journaliers sont taxĂ©s au-dessous d'une livre ; Ă  BcrniĂšres, paroisse maritime 254 cotes, 138 citoyens actifs, 99 taxĂ©s au-des- sous de 3 livres charpentiers de marine, poissonniers, matelots, Ă©caleurs, etc.. Etats d'impositions de ces diverses paroisses en 1788, Arch. dĂ©p., Calvados, C 7837, 7838, 7840, 7854, 7856, 7861 sqq., et Ibid., sĂ©rie Lm non inventoriĂ©e. Liste des citoyens actifs et ĂȘligibles, dressĂ©e par ces municipalitĂ©s en 1790. LES ÉLECTIONS MUNICIPALES DANS LES CAMPAGNES 385 En rejetant hors de la citĂ©, sous le titre humiliant de citoyens passifs » tous ces individus pour qui la DĂ©claration des droits restait une suprĂȘme ironie, elle enraya la marche de la RĂ©vo- lution. ConsidĂ©rĂ©e Ă  ce point de vue, la loi d'organisation muni- cipale de 1789 a pu ĂȘtre prise pour une loi de rĂ©action bourgeoise, et M. Aulard a pu Ă©crire qu'elle avait Ă©tĂ© votĂ©e contre le peu- ple » i. Le 6 janvier 1790, des lettres patentes sanctionnant le dĂ©cret du 29 dĂ©cembre 1789 prescrivirent la convocation sous huit jours des assemblĂ©es Ă©lectorales pour la composition des municipa- litĂ©s 2. Dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, ces Ă©lections eurent lieu fin janvier et pendant le mois de fĂ©vrier 1790. Une consultation aussi vaste ne pouvait ĂȘtre Ă  l'abri de surprises et d'incidents ; elle fut toutefois exempte de violences et de dĂ©sordres graves. Une des causes les plus frĂ©quentes d'erreurs fut l'ignorance des paysans. A Monts, vingt-six des votants ne savaient ni lire ni Ă©crire et ne purent rĂ©diger leur billet sĂ©ance tenante les opĂ©ra- tions furent ajournĂ©es du 7 fĂ©vrier au 14 et ce jour lĂ , les Ă©lecteurs apportĂšrent leurs bulletins de vote remplis Ă  l'avance 3. A Ver- nix, l'Ă©lection se fit Ă  haute voix dans l'Ă©glise paroissiale, parce que la grande majoritĂ© des Ă©lecteurs ne savait pas Ă©crire 4. L'inexpĂ©rience des Ă©lecteurs dans une matiĂšre assez neuve pour eux vicia plus d'une opĂ©ration ; les formalitĂ©s lĂ©gales ne furent pointfpartout respectĂ©es ici, des parents Ă  un degrĂ© prohibĂ© Ă©taient Ă©lus, l'un maire et l'autre officier municipal 5>, lĂ , un citoyen actif, mais non Ă©ligible, fut nommĂ© procureur de la com- mune ° ; ailleurs, comme Ă  GiĂ©ville et Ă  Mesnil-Raoult, l'assem- blĂ©e Ă©lectorale n'avait pas Ă©lu son prĂ©sident, les Ă©lecteurs n'a- vaient pas prĂȘtĂ© le serment obligatoire, les officiers municipaux 1 Aulard, Histoire de la RĂ©volution française, p. 59. — JaurĂšs, Histoire socialiste, t. I, p. 396-398, explique L'attitude de la Constituante Ă  l'Ă©gard des prolĂ©taires par les rois raisons suivantes 1° elle redoutait que le prolĂ©tariat anarchique Ă©branlĂąt la propriĂ©tĂ© ; 2° elle redoutait que le prolĂ©tariat servile compromĂźt la RĂ©volution ; 3° elle refusait d'associer la partie ignorante du peuple Ă  la RĂ©volution, prĂ©parĂ©e par le progrĂšs des lumiĂšres. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, C 1019. 3 Arch. comm., Monts, RR 1. Registre des dĂ©libĂ©rations, 7 et 14 fĂ©vrier 1790. 4 Ibid., Vernix. Registre des dĂ©libĂ©rations, 8 fĂ©vrier 1790. — Chouains est si pauvre en gens lettrĂ©s, Ă©crit le curĂ© de cette paroisse, qu'elle ne peut mĂŽme trouver un gref- fier qui sache Ă©crire passablemcut. » Lettre du 6 mars 1790. Arch. dĂ©p., C 7631. 5 Arch. comm., Cretteville. Registre des dĂ©libĂ©rations, 24 janvier et 14 fĂ©vrier 1790. 6 Ibid., Hudimesnil. Registre des dĂ©libĂ©rations, 1er et 2 fĂ©vrier 1790. 25 386 IRRÉGULARITÉS DES OPERATIONS ÉLECTORALES n'avaient pas Ă©tĂ© Ă©lus au scrutin ou n'avaient pas obtenu la majo- ritĂ© absolue W. Ces divers cas se produisirent Ă  Bures 2, Che- vry,\\ y eut des protestations contre la formation du bureau le prĂ©sident et les scrutateurs dĂ©plaisaient Ă  une fraction notable de ces deux assemblĂ©es. A Ducey, le prĂ©sident de l'assemblĂ©e Ă©lectorale, le futur conventionnel SauvĂ©, se crut obligĂ© de protester contre les attaques d'adversaires qui le reprĂ©sentaient comme un fauteur de troubles publics11. A Verson, la cabale et l'intrigue introdui- sirent dans la municipalitĂ© nouvelle plusieurs membres de l'an- cienne, accoutumĂ©s depuis longtemps Ă  tyranniser les paroissiens en foulant aux pieds le rĂšglement, et en ne travaillant que dans les tĂ©nĂšbres » 12. A Arromanches, on voit une femme se mĂȘler aux opĂ©rations du scrutin, et rĂ©diger des bulletins mĂȘme pour ceux qui savent lire ». Des matelots qui ne paient pas d'impĂŽt ont formĂ© la municipalitĂ©, Ă©crit avec indignation le syndic municipal, et ont mis Ă  la tĂȘte de celle-ci un fermier non domiciliĂ© 13. Ailleurs, la fraude se pratique avec un audacieux cynisme Ă  Couvers, par exemple, oĂč un seul Ă©lecteur donne dix fois son suffrage pour 1 Arch. dĂŽp., Manche, C 629. Registre des dĂ©libĂ©rations du bureau intermĂ©diaire de Saint-LĂŽ, arrclĂ© du 27 fĂ©vrier 1790. Cf. une lettre des procureurs-syndics provin- ciaux aux procureurs-syndics du dĂ©partement de Saint-LO, 24 fĂ©vrier 1790. Arch. dĂ©p., Calvados, Ç 7625. 2 Lettre des procureurs-syndics provinciaux aux procureurs-syndics du dĂ©parte- ment de Moriain, 23 janvier 1790. Ibid., C 7625. 3 Lettre des procureurs-syndics provinciaux aux procureurs-syndics du dĂ©parte- ment de Saint-LĂŽ, 18 fĂ©vrier 1790. Ibid., C 7625. 4 Lettre des procureurs-syndics provinciaux aux procureurs-syndics du dĂ©parte- ment de Saint-LĂŽ, 16 mais 1700. Ibid., C 7625 et 7702 Voir les plaintes des ofliciers municipaux nommĂ©s dans l'assemblĂ©e Ă©lectorale du 2 fĂ©vrier, contre Brohon, lieute- nant gĂ©nĂ©ral du bailliage, qui a Ă©tĂ© Ă©lu maire dans une assemblĂ©e scissionnairc du 11 lĂ©vrier. Arch. Bat., D iv 11. 5 Arch. comm., Amfreville. Registre des dĂ©libĂ©rations. in Arch. dĂ©p., Calvados, G 7672. 7 Ibid., 17672. s, Aich. nal., I iv 41. 9 Arch. comm.. Bricqueville. Regislrc des dĂ©libĂ©rations. 3 et 4 fĂ©vrier 1790. 10 Ibid.. Montchaton. Registre des dĂ©libĂ©rations, 11 fĂ©vrier 1790. 11 Ibid., Ducey. Registre des dĂ©libĂ©rations, 17 janvier 1790. 12 Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie Lin non inventoriĂ©e. 13 Ibid., C 7881. ET CABALKS 387 l'Ă©lection du maire il. Il y eut quelque tumulte Ă  Tourlaville '2 et Ă  la Haye-Pesnel, oĂč les citoyens actifs, en dĂ©pit des rĂšglements, s'obstinĂšrent Ă  dĂ©clarer inĂ©ligibles le curĂ©, le vicaire et les rece- veurs des impositions 3. A Bricqueville, au contraire, le curĂ© de la seconde portion fut Ă©levĂ© Ă  la mairie par une fraude scanda- leuse, au dire des plus notables et des plus imposĂ©s de la com- mune ». Il s'Ă©tait fait remarquer en mars 1789, Ă  l'assemblĂ©e du clergĂ© tenue Ă  Coutances, par son antipatriotisme », par son refus de se solidariser avec la minoritĂ© libĂ©rale des curĂ©s qui de- mandaient la cessation des privilĂšges pĂ©cuniaires de leur ordre. Il fut Ă©lu cependant, grĂące Ă  la cabale affreuse d'un corps de sauniers qui n'ont pour toute fortune que le commerce de sel et qui sont le nombre dans toutes les assemblĂ©es ». Pour donner plus de poids Ă  leur requĂȘte, les plaignants dĂ©crivent les menus incidents des opĂ©rations Ă©lectorales et montrent le curĂ© fumant sa pipe dans le cimetiĂšre au milieu des sauniers et allant boire en leur compagnie dans un cabaret voisin ». Ils allĂšguent surtout, comme argument dĂ©cisif, que le curĂ© a eu un tiers de voix de plus qu'il n'y a de votants {AK Tous ces cas d'irrĂ©gularitĂ© dans la for- mation des municipalitĂ©s furent soumis, en l'absence d'instruc- tions prĂ©cises, au jugement de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen, qui, aprĂšs avis des bureaux intermĂ©diaires intĂ©ressĂ©s, validait l'Ă©lection ou prescrivait la tenue d'assem- blĂ©es Ă©lectorales nouvelles 5. Ces fonctions d'arbitre devaient passer, en avril 1790, aux commissaires dĂ©signĂ©s par le roi pour la formation des assemblĂ©es administratives des dĂ©partements et des districts °. Ceux-ci n'eurent que trĂšs rarement l'occasion de les exercer, car dĂšs le mois de mars presque toutes les municipa- litĂ©s Ă©taient constituĂ©es dans le ressort de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen7. 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 7631. 2 Arch. comm., Tourlaville. Registre des dĂ©libĂ©rations, du 10 au 13 fĂ©vrier 1790. Cf. Arch. nat., D iv 11. 3 Arch. comm., La Haye-Pcsnel. Registre des dĂ©libĂ©rations, 21 janvier 1790. 11 en fut de mĂȘme Ă  CondĂ©-sur-Seulles, d'aprĂšs une lettre du curĂ© au procureur-syndic du dĂ©parlement de Bayeux. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7631. 1 Lettre des habitants les plus notables et les plus imposĂ©s de Bricqueville Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 19 fĂ©vrier 1790. Arch. nat., D vi 21. ' Lettre de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen au bureau intermĂ© diaire de Caen, i mars 1790. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7672. 6 Lettre du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Ă  la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen. 13 avril 1790. Ibid., C 7733. 7 Lettre des procureurs-syndics provinciaux aux procureurs-syndics du dĂ©parte- ment de Saint-LĂč, 4 mars 1790. Ibid., C 7625. 388 LES OPÉRATIONS ÉLECTORALES DANS LES VILLES '^ Les Ă©lections municipales des villes, dont la police Ă©tait assurĂ©e par les gardes nationales, furent aussi peu troublĂ©es que celles des campagnes ; mais les opĂ©rations Ă©lectorales, plus compliquĂ©es, exigĂšrent une plus longue durĂ©e. D'aprĂšs le dĂ©cret du 14 dĂ©cem- bre, il devait y avoir dans les villes une seule assemblĂ©e jusqu'Ă  4,000 habitants, deux de 4,000 Ă  8,000, trois de 8,000 Ă  12,000 et ainsi de suite. Caen se partagea en dix sections le Bon-Sauveur, Saint-Louis, les Carmes, le Saint-SĂ©pulcre, l'Horloge, les Corde- liers, la Place Royale, l'UniversitĂ©, l'AcadĂ©mie et Saint-BenoĂźt *. La constitution des dix bureaux de vote et les scrutins pour la nomination d'un maire, un procureur et un substitut, quatorze officiers municipaux et vingt-huit notables ne prirent pas moins de douze jours. NommĂ©s successivement, du 1er au 12 fĂ©vrier, les membres de la municipalitĂ© nouvelle ne furent installĂ©s que le 18 fĂ©vrier 2. Bayeux forma trois arrondissements Ă©lectoraux, ceux des Cordeliers, des Augustins et des Capucins. Le premier scrutin eut lieu le dimanche 27 janvier, l'installation de la muni- cipalitĂ© le 3 fĂ©vrier 3>. A Vire, oĂč la population dĂ©passait 8,000 habitants, il y eut trois assemblĂ©es Ă  l'hĂŽpital gĂ©nĂ©ral, aux Cordeliers et Ă  l'Ă©glise Saint-Thomas ; plusieurs scrutins de ballottage prolongĂšrent leur durĂ©e du 2 au 9 fĂ©vrier 4. A CondĂ©- sur-Noireau, qui comptait prĂšs de 3,800 Ăąmes, tous les habitants qui acquittaient une contribution directe de 54 sols, soit 18 sols par journĂ©e de travail, furent invitĂ©s Ă  se rĂ©unir le vendredi 5 fĂ©vrier Ă  l'Ă©glise Saint-Sauveur pour procĂ©der Ă  l'Ă©lection de la municipalitĂ© nouvelle 5. Carentan, ville peuplĂ©e de 3,200 habi- tants, n'eut qu'une seule assemblĂ©e, rĂ©unie le 24 janvier Ă  l'Ă©glise Notre-Dame, sous la prĂ©sidence du premier Ă©chevin les citoyens actifs, qui payaient 3 livres d'impositions directes y Ă©lurent un maire, huit officiers municipaux et dix-huit notables 6. A Cher- bourg, forte de plus de 11,000 habitants, le ComitĂ© municipal et national fixa au mardi 9 fĂ©vrier les assemblĂ©es qui devaient se tenir dans les trois sections de la Juridiction, de la rue Grande- VallĂ©e et de la Poudrerie neuve. La valeur de la contribution 1 Arch. comm.. Caen, BB 97, f° 14-16. Registre du ComitĂ© gĂ©nĂ©ral municipal et permanent. Coupe de la commune en 10 sections. 2 Ibid., BB 96. DĂ©libĂ©rations du l" au 12 fĂ©vrier 1790, et Dl, DĂ©libĂ©ration du 18 fĂ©vrier 1790. 3 Ibid., Bayeux, Di12. Registre des dĂ©libĂ©rations, 27 janvier et 3 fĂ©vrier 1790. 4 Ibid., Vire. Registre des dĂ©libĂ©rations, 2-9 fĂ©vrier 1790. 5 Ibid., CondĂ©, BB1. Registre des dĂ©libĂ©rations, 20 janvier 1790. Ibid,, Carentan. Registre des dĂ©libĂ©rations, 24 janvier 1790. LES OPÉRATIONS ÉLECTORALES DANS LES VILLES 389 directe avait Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  3 livres pour les citoyens actifs et Ă  10 li- vres pour les Ă©ligibles. L'Ă©lection du maire, du procureur de la commune et de son substitut, de douze officiers municipaux et de vingt-quatre notables demanda onze jours, du 9 au 20 fĂ©- vrier . Les Ă©lecteurs Granvillais procĂ©- dĂšrent le 1er fĂ©vrier et les quatre jours suivants au choix d'un maire, d'un procureur, de huit officiers municipaux et de seize notables. Un seul incident vint troubler leurs opĂ©rations l'offi- cier du gĂ©nie qui commandait Ă  la caserne refusa les clefs de la salle du scrutin et l'intervention de la garde nationale fut nĂ©ces- saire pour vaincre sa rĂ©sistance 3. Avranches comptait plus de 4,000 habitants ; le ComitĂ© permanent, aprĂšs avoir fixĂ© Ă  20 sols la valeur de la journĂ©e de travail, avait dĂ©cidĂ© que les Ă©lections auraient lieu le 20 janvier dans les deux sections de Notre-Dame- des-Champs et de Saint-Gervais. Mais une lettre du dĂ©putĂ© du bailliage, Burdelot, lui ayant annoncĂ© que de nouvelles instruc- tions allaient paraĂźtre sur la formation des municipalitĂ©s, il se ravisa pour ne point s'exposer Ă  faire des opĂ©rations illĂ©gales » et en ajourna la date au 3 fĂ©vrier. Du 3 au 11 fĂ©vrier, furent nommĂ©s le maire et le procureur, huit officiers et seize notables W. Mortain, avait deux paroisses, Saint-Guillaume et le Rocher, et comptait une population de 2,554 habitants. La journĂ©e de tra- vail n'y fut Ă©valuĂ©e qu'Ă  15 sols. L'assemblĂ©e Ă©lectorale, qui se tint dans l'auditoire du bailliage, sous la prĂ©sidence du lieutenant gĂ©nĂ©ral Vaufleury de Saint-Cyr et qui dura trois jours, nomma un maire, un procureur, cinq officiers municipaux et douze notables 5. Pour Ă©lire les dix-huit membres du Conseil gĂ©nĂ©ral et le procureur de la commune, les citoyens actifs de Tinchebrai se rĂ©unirent du 17 au 21 fĂ©vrier 1790 6. 1 Arch. comm., Cherbourg, BB 5. Registre des dĂ©libĂ©rations, 9-20 fĂ©vrier 1790. 2 Il en fut de mĂȘme Ă  Tailleville, hameau de Langrune qui, ayant une collecte propre, s'Ă©rigea en municipalitĂ© sous l'influence du prieur Bruzeau Arch. dĂ©p., CaJ- vados, sĂ©rie Lm non inventoriĂ©e, et Ă  Isigny, dont les deux communautĂ©s, urbaine et rurale, perpĂ©tuellement en conflit, formĂšrent deux municipalitĂ©s particuliĂšres Arch. nat., D ivbis 10, 231. — Un phĂ©nomĂšne inverse se produisit pour les communautĂ©s d'Ifs et de son hameau Bras, qui se fondirent en une seule municipalitĂ©. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7672. 3 Arch. comm., Granville. Registre des dĂ©libĂ©rations, 1-5 fĂ©vrier 1790. 4 Ibid., Avranches. Registre des dĂ©libĂ©rations n° 2, 3-11 fĂ©vrier 1790. 5 Ibid., Mortain. Registre des dĂ©libĂ©rations, 27-29 janvier 1790. 6 Ibid., Tinchebrai. Registre des dĂ©libĂ©rations, 17-21 fĂ©vrier 1790. tX COMPARUTION DES KLECTKURS URBAINS En limitant au chiffre de 650 le maximum des Ă©lecteurs que devait contenir chaque assemblĂ©e primaire, le dĂ©cret du 14 dĂ©- cembre avait voulu prĂ©venir les dĂ©sordres et la confusion insĂ©pa- rables des rĂ©unions trop nombreuses. Ce danger n'Ă©tait pas Ă  redouter en Basse-Normandie, oĂč l'indiffĂ©rence Ă©carta plus d'un citoyen actif des salles du scrutin. Les dix sections de Caen ne rĂ©unirent jamais, Ă  elles toutes, plus de 1,142 suffrages. Les trois sections de Bayeux comptĂšrent au plus 145, 132 et 110 votants, au total 387. Les Ă©lecteurs de Granville, au nombre de 198, se partagĂšrent entre deux bureaux de vote ; les deux assemblĂ©es primaires d'Avranches ne recueillirent respectivement que 142 et 133 voix. 117 votants Ă  Mortain, 56 Ă  Carentan ne pouvaient former des groupes fort tumultueux. Une Ă©tude mĂ©thodique de la comparution individuelle aux assemblĂ©es primaires de fĂ©vrier 1790 fournirait sans doute la preuve que d'assez nombreuses abstentions durent s'y produire. Ceux-lĂ  mĂȘme qui avaient fait acte de prĂ©sence le premier jour se lassĂšrent de voir traĂźner les opĂ©rations Ă©lectorales, ou attribuĂšrent moins d'importance Ă  la nomination des notables qu'Ă  celle du maire et des officiers muni- cipaux et, dans certaines villes, les assemblĂ©es primaires allĂšrent se dĂ©cimant chaque jour jusqu'Ă  tomber Ă  un chiffre insignifiant V. Le maire de Mortain avait obtenu 73 suffrages sur 117 le dernier des notables fut Ă©lu par vingt voix ! Le choix des Ă©lecteurs, dans les villes, se porta sur des person- nages dĂ©jĂ  fort en vue, que leur situation sociale, leurs bienfaits, leur popularitĂ© dĂšs longtemps acquise dĂ©signaient Ă  la plupart des suffrages. Les municipalitĂ©s urbaines ne continrent pas beaucoup d'hommes nouveaux. A Vire, oĂč l'Ă©ducation rĂ©volu- tionnaire semble avoir Ă©tĂ© plus avancĂ©e qu'ailleurs 2, par 246 voix sur 397, le chef du parti des novateurs, Richard Castel, fut Ă©lu maire au second tour de scrutin. A Bayeux, au contraire, 233 voix sur 387 votants confiĂšrent l'administration de la ville Ă  l'Ă©vĂȘque, de Cheylus, malgrĂ© son attitude assez nettement antirĂ©volu- tionnaire. Les autres villes choisirent, d'une façon gĂ©nĂ©rale, leurs 1 Le ComitĂ© de Caen avait dĂ» reculer de; deux jours l'ouverture du scrutin, par suite de l'abstention presque complĂšte des citoyens actifs. Arch. comm., Caen, BB97, f°21. — Le nombre des votants, qui Ă©tait de 1,142 le 3 fĂ©vrier, Ă©tait dĂ©jĂ  tombĂ© Ă  1,000 le lendemain, lbhl, BB . Un des plus curieux tĂ©moignages de sympathie et d'admira- tion que l'AssemblĂ©e nationale ait alors reçus est celui d'une petite paroisse voisine de Cherbourg, celle de GrĂ©ville. Les paysans de ce village perdu Ă  l'extrĂ©mitĂ© du Cotentin, au seuil des vastes et mĂ©lancoliques landes de la Hague, traduisirent leur enthou- siasme dans une langue agreste, d'une savoureuse naĂŻvetĂ©. AppuyĂ©s sur nos bĂȘches, nous avons jurĂ©, par nos charrues, de faire tous nos efforts corporels et intellectuels pour fertiliser nos champs et rendre nos moissons abondantes W, . . VoilĂ  pour vous, s'Ă©crient-ils, aristocrates Ă  baĂŻonnettes, . . . pour vous qui proj etez des pactes de famine ». Leur reconnaissance prend un tour original. Ils rĂȘvent d'associer Ă  leurs travaux rustiques, pour le rendre plus durable, le souvenir des grands hommes Ă  qui ils 1 Voici la liste des adresses des villes et bourgs de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen ayant notifiĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale la formation de leurs municipalitĂ©s Granville, 8 fĂ©- vrier 1790; paroisses de l'Ă©lection de Mortain, 17 fĂ©vrier ; Creully, 19 fĂ©vrier ; Cher- bourg, 21 fĂ©vrier ; Tourlaville, 21 fĂ©vrier ; Saint-Lo, 15 fĂ©vrier ; Caen, 28 fĂ©vrier ; Montebourg, 22 fĂ©vrier ; GrĂ©ville-Hague, 1er mars ; Isigny, 2 mars. — Arch. nat., C 104, 105, 108, 109 et 110. 2 Arch. comra, Cherbourg, BB 5, fol. 211-243. 3 Ibid., Granville. Registre de correspondance 1, 8 fĂ©vrier 1790. Ce mĂȘme jour, la municipalitĂ© envoie six lettres pour notifier sa formation, au comte de Saint- Priest, ministre de la province, Ă  Couraye-Duparc, son dĂ©putĂ© extraordinaire Ă  Paris, Ă  l'intendant de Caen, Ă  PerrĂ©e-Duharnel, son dĂ©putĂ© aux Etats gĂ©nĂ©raux, Ă  Necker et Ă  l'AssemblĂ©e nationale. 4 Arch. nat., C 108. 5 Arch. comm., Caen. Registre de correspondance 1. Lettre de la municipalitĂ© de Caen Ă  Cussy, 28 fĂ©vrier 1790. 6 Adresse des citoyens de la commune de GrĂ©ville Ă  la Hague, Basse-Normandie, Ă  l'AssemblĂ©e nationale, lor mars 179'L Arch. nat., C 110, 211. 396 UNE ADRESSE RUSTIQUE A L-ASSEMBLÉE NATIONALE doivent cette RĂ©volution qui leur a donnĂ© la libertĂ© *. Leurs enfants apprennent Ă  graver, sur les outils ruraux, bĂȘches, rĂąteaux, houlettes, Ă  tracer le long des chemins les noms des prĂ©sidents de l'AssemblĂ©e nationale ; celui du Roi sera gravĂ© sur les charrues » 2. L'organisation municipale des communes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen Ă©tait Ă  peine achevĂ©e, lorsqu'au dĂ©but d'avril 1790, celle-ci vit commencer les opĂ©rations qui devaient aboutir Ă  son dĂ©mem- brement et Ă  sa disparition. Dans la pensĂ©e de l'AssemblĂ©e natio- nale, la loi qui rĂ©gularisait les institutions municipales Ă©tait la prĂ©face d'une rĂ©forme gĂ©nĂ©rale, qui devait modifier profondĂ©- ment la carte administrative du royaume. En condamnant les intendants et leurs suppĂŽts, la Constituante voulut effacer jus- qu'au souvenir des circonscriptions que ceux-ci avaient rĂ©gies ; elle abolit les divisions administratives existantes arrondisse- ment, Ă©lection ou dĂ©partement, intendance ou gĂ©nĂ©ralitĂ© ; elle les remplaça par d'autres divisions, plus nombreuses et mieux Ă©quilibrĂ©es cantons, districts et dĂ©partements. La rĂ©alisation de cette rĂ©forme, qui demanda de longs mois, devait comprendre deux phases successives la phase lĂ©gislative qui, de novem- bre 1789 Ă  mars 1790, fut consacrĂ©e Ă  la dĂ©limitation et Ă  la division des dĂ©partements ; la phase executive, pendant laquelle s'Ă©labora, d'avril Ă  juillet 1790, sous la haute direc- tion de commissaires royaux, l'organisation du rĂ©gime adminis- tratif nouveau. 1 Cette conquĂȘte leur paraĂźt la plus prĂ©cieuse de toutes. Ils jurent de vivre et mourir en hommes libres et d'Ă©tendre cette libertĂ© jusqu'aux limites sacrĂ©es que prescrit la loi ». Cette adresse, d'un caractĂšre nettement rĂ©volutionnaire, se termine par une formule que l'usage rĂ©pandra La libertĂ© ou la mort ! » 2 Au premier rang des nombreuses signatures qui terminent cette adresse, j'ai relevĂ© le nom de N. Millet. C'est, Ăč n'en pas douter, l'aĂŻeul du grand peintre de l'AngĂ©lus » et des Glaneuses ». François Millet, enfant de GrĂ©ville, ne devait-il pas, dans son Ɠuvre pacifique, immortaliser les descendants de ces robustes et cou- rageux travailleurs, qui demandaient Ă  leur bĂȘche et Ă  leur charrue la rĂ©gĂ©nĂ©ration du payi‱>. LE PLAN DU COMITÉ DE CONSTITUTION ÂŁ99 L'AssemblĂ©e nationale consacra prĂšs de cinq mois Ă  cette Ɠuvre. Ce ne fut qu'Ă  partir de septembre 1789 qu'elle s'y employa avec mĂ©thode et esprit de suite W, Le 29 septembre, le ComitĂ© de constitution, par la voix de son rapporteur Thouret, lui prĂ©senta un projet de division qui partageait le royaume en quatre vingts dĂ©partements de 324 lieues carrĂ©es chacun, 720 dis- tricts de trente-six lieues carrĂ©es et 5,780 cantons de quatre lieues carrĂ©es 2. Cette conception trop rigoureusement gĂ©omĂ©- trique trouva un adversaire rĂ©solu dans Mirabeau. Rebelle Ă  ce qu'il croyait une innovation tĂ©mĂ©raire, Mirabeau demandait qu'on composĂąt avec les prĂ©jugĂ©s, que la division fĂ»t fondĂ©e sur des rapports dĂ©jĂ  connus, qu'on ne tranchĂąt point, en prĂ©sence d'une opinion publique non prĂ©parĂ©e pour un tel dĂ©membrement, tous les liens qui resserraient depuis si longtemps les mƓurs, les habitudes et les coutumes. Le projet qu'il dĂ©posa maintenait les provinces Ă  la base du partage et taillait dans leur ressort cent vingt dĂ©partements 3. Thouret sut faire Ă  Mirabeau d'habiles concessions, tout en dĂ©fendant le principe d'une division pure- ment gĂ©ographique. La nouvelle division, dit-il, dont le ComitĂ© n'a jamais entendu que l'exĂ©cution serait rigoureusement gĂ©o- mĂ©trique, peut se faire presque partout en observant les conve- nances locales et surtout en respectant les limites des provinces. Aucune province n'est dĂ©truite ni vĂ©ritablement dĂ©membrĂ©e, elle ne cesse pas d'ĂȘtre province, et la province du mĂȘme nom qu'auparavant pour avoir des districts nouveaux ». Et Thouret, avocat de Rouen, pouvait citer l'exemple de la Normandie, qui, dĂ©membrĂ©e depuis deux siĂšcles en trois intendances, avait con- servĂ© si vivace la conscience de son individualitĂ© provinciale W. 1 La dĂ©claration des Droits de l'homme et les grandes lignes de la Constitution avaient occupĂ© les sĂ©ances d'aoĂ»t et de septembre ; malgrĂ© l'intervention successive de plusieurs dĂ©putĂ©s, Volney le 18 aoĂ»t, Bouche et Bureaux de Puzy le 28 aoĂ»t, Camus le 19 septembre, Babaud Saint-Etienne le 20, la rĂ©forme administrative avait dĂ» ĂȘtre ajournĂ©e. 2 Arch. nat., AD xvin B10. ProcĂšs-verbal des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e nationale, n° 87. SĂ©ance du 29 septembre 1789. - Arch. dĂ©p., Orne, L 76. Bapport du nouveau ComitĂ© de constitution fait Ă  l'AssemblĂ©e nationale le 29 septembre 1789, sur l'Ă©ta- blissement des bases de la reprĂ©sentation proportionnelle. Paris, Beaudoin, 1789, 24 p. 3 ProcĂšs-verbal des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e nationale, n° 115, sĂ©ance du 3 novem- bre 1789. Arch. nat., AD xvin B11 . — Plan de division du royaume et rĂšylement pour son organisation, prĂ©sentĂ© par M. le comte de Mirabeau Ă  l'AssemblĂ©e nationale. Arch. nat., ADi 60. 1 Discours de M. Thouret, membre du ComitĂ© de Constitution, ail Ă  l'AssemblĂ©e nationale sur la nouvelle division territoriale du royaume, 3 novembre 1789. Paris, Beaii'loin, 1789, 20 p. Ibid.. ADi On. 400 LE DÉCRET DU 1. NOVEMBRE 1789 Le 19 novembre 1789, l'AssemblĂ©e dĂ©crĂ©ta la division du royaume en dĂ©partements dont le nombre pouvait varier entre 75 et 85, et chargea son ComitĂ© de constitution d'en Ă©tablir le plan. Un ComitĂ© de division, sous-commission nommĂ©e par ce dernier, se mit aussitĂŽt Ă  l'Ɠuvre. Une conception erronĂ©e semble avoir prĂ©sidĂ© Ă  ses travaux, celle du respect dĂ» aux droits des anciennes provinces. Ses membres crurent devoir adopter, comme base de la formation des nouvelles circonscriptions administra- tives, un ressort fictif, qui ne correspondait Ă  rien de prĂ©cis dans la rĂ©alitĂ© la province t%\ Leur procĂ©dĂ© de travail consista Ă  crĂ©er, pour les besoins du moment, des divisions au territoire assez nettement dĂ©terminĂ©, capables de se prĂȘter Ă  un partage, et de faciliter ainsi le mode de constitution des dĂ©partements 2. Par suite de cet artifice, deux opĂ©rations successives Ă©taient nĂ©cessaires la dĂ©limitation des provinces entre elles, puis la division intĂ©rieure de chacune d'elle en dĂ©partements. Les dĂ©pu- tĂ©s des provinces limitrophes devaient se concerter pour la pre- miĂšre opĂ©ration et ceux de chaque province particuliĂšre, pour la seconde. La Normandie fut donc dĂ©limitĂ©e avant d'ĂȘtre divisĂ©e. Les dĂ©putĂ©s normands tinrent, avec ceux des pays voisins, une sĂ©rie de confĂ©rences ; ils eurent d'assez nombreuses difficultĂ©s Ă  vaincre. Cette province, — pour employer l'expression imprĂ©cise dont ils se servaient, — n'avait ni une surface rigoureusement dĂ©terminĂ©e, ni des contours nettement arrĂȘtĂ©s. Sans doute, les quatre-vingt-douze lieues de cĂŽte qui la bordaient au nord et Ă  1 L'opinion, si fortement ancrĂ©e dans l'esprit public, que la France Ă©tait, avant 17slt, divisĂ©e en provinces ayant des limites exactes et prĂ©cises, et que les dĂ©parte- ments se sont comme encastrĂ©s dans ces anciennes provinces, a Ă©tĂ© battue en brĂšche par M. Brette. Elle est sortie, d'aprĂšs lui, de l'ignorance oĂč le roi, l'adminis- I ni lion et la plupart des Constituants se trouvaient du nombre, de l'Ă©tendue et des limites des divers ressorts du royaume. Les Constituants ont commis une erreur en parlant du respect dĂ» aux anciennes limites des prĂ©tendues provinces. En rĂ©alitĂ©, la province n'avait pas d'existence rĂ©elle dans la France de 1789 la preuve en esl fournie par le Rapport du ComitĂ© de Constitution, du 29 septembre 1789, qui s'ex- prime ainsi Le royaume est divisĂ© en autant de division- diffĂ©rentes qu'il y a de diverses espĂšces de rĂ©gimes et de pouvoirs en diocĂšses sous le rapport ecclĂ©sias- tique; en gouvernements sous le rapport militaire en gĂ©nĂ©ralitĂ©s sous le rapport administratif, et en bailliages sous le rapport judiciaire. » 11 n'y est pas l'ait mention de la province. A. Brette, La RĂ©forme des dĂ©parlements Revue politique et parlemen- taire, 1909, t. LXII, p. 258-281. 2 On se prĂ©occupa surtout dans cette Ɠuvre hĂątive, tout en faisant des conces- sions Ă  l'opinion qui voulait conserver les anciennes provinces, de dĂ©couper des cir- conscription- d'Ă©tendue Ă  peu prĂšs comparable, destinĂ©es Ă  servir de cadres Ă  toute l'organisation administrative. » Gallois, RĂ©gions naturelles et Xoms de pai/s, p. 11. DÉLIMITATION DE LA NORMANDIE ET DES PAYS VOISINS 401 l'ouest lui formaient une frontiĂšre naturelle ; mais les limites de terre, qui, de l'embouchure du Couesnon Ă  celle de la Bresle, la sĂ©paraient de la Bretagne, du Maine, du Perche, de l'Ile-de- France et de la Picardie, Ă©taient conventionnelles et indĂ©cises. S'il y avait, en 1789, un gouvernement de Normandie, des dio- cĂšses, des gĂ©nĂ©ralitĂ©s et des bailliages normands *, ces divisions militaires, ecclĂ©siastiques, administratives et judiciaires, ne prĂ©sentaient, vu leur diversitĂ© d'origine, aucune coĂŻncidence entre leurs territoires respectifs. Il eut Ă©tĂ© impossible d'assigner un cadre dĂ©terminĂ© au gouvernement militaire, dont le titulaire ne possĂ©dait qu'une fonction honorifique sans autoritĂ© rĂ©elle 2. Les ressorts des bailliages, essentiellement variables selon les circonstances, ne se prĂȘtaient pas davantage Ă  une exacte dĂ©limi- tation !3'K La province ecclĂ©siastique de Rouen, avec ses sept diocĂšses, dĂ©bordait sur l'Ile-de-France et confinait Ă  l'Oise W. Des trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s normandes, deux empiĂ©taient sur des pays qui n'Ă©taient pas normands celle d'Alençon, sur le Thimerais et le Perche 5, celle de Rouen, sur le Vexin français 6. Un principe guida les dĂ©putĂ©s dans leurs travaux ; ils dĂ©ci- dĂšrent de conserver, autant que possible, sous la mĂȘme adminis- tration les pays qui avaient pris la longue habitude de payer ensemble leurs impĂŽts, de voter en commun la confection de leurs routes. Des procĂšs-verbaux de dĂ©marcation, signĂ©s par les divers commissaires, tracĂšrent une nouvelle ligne de partage entre la Normandie d'une part, la Picardie, l'Ile-de-France, le Maine et la Bretagne d'autre part 7\ La superficie de la province, lj Sur ces circonscriptions diverses, voir A. Brette, Documents relatifs Ă  la Convo- cation, etc., t. I. p. 39 les gouvernements ; p. 460-461 les gĂ©nĂ©ralitĂ©s ; p. 510-511 les diocĂšses. — Cf. Brette, Les Limites et les Divisions territoriales de la France en 1789. A la fin de cet ouvrage, l'auteur a dressĂ© des caries sommaires, non pour indiquer les bornes exactes de ces divisions territoriales, mais pour montrer les rapports que celles-ci avaient entre elles et leur ensemble Ă  une date prĂ©cise. 2 A. Brette, Les Limites et les Divisions, etc., p. 103. 3 Ibid., p. 117. Dans son Atlas des bailliages, l'auteur dĂ©limite ceux-ci en tant que circonscriptions Ă©lectorales, Ă  la date de 1789. 4 DiocĂšses de Bouen, Bayeux, Avrancbes, Evreux, SĂ©es, Lisieux et Coutances. 5 Elections de Verneuil subdĂ©lĂ©gations de Verneuil et de ChĂ teauneuf-en-Thime- rais\ et de Mortagne subdĂ©lĂ©gations de Mortagne, BellĂšme et Nogent-le-Botrou. 6 Elections de Magny et de Chaumont-en-Vexin. 7 ProcĂšs-verbaux de dĂ©marcation, faits au ComitĂ© de Constitution et conservĂ©s aux Archives nationales limites entre le dĂ©partement de Beauvoisis et celui de Normandie », arrĂȘtĂ©es le 1er fĂ©vrier 1790 par les ducs de Liancourt et de Verdonne, commissaires du Beauvoisis ; le marquis de Mortemart, Cherfils et Bourdon, com- missaires du dĂ©partement de Normandie ». Arch. nat., D ivbisl, CettedĂ©limita- 26 4Q'l . LE PARTAGE DU VEXIN ET DU PEKCI1E telle qu'on la reconstitua provisoirement en vue de son dĂ©mem- brement immĂ©diat Ă©tait infĂ©rieure au ressort des trois gĂ©nĂ©rĂą- mes administratives rĂ©unies. La Normandie des intendants perdait, au profit de l'Ile-de-France, la partie du Vexin situĂ©e sur la rive gauche de l'Epte fl, qui formait dans l'ancienne gĂ©nĂ©- ralitĂ© de Rouen les Ă©lections de Chaumont et Magny. Vers le sud-est, le Thimerais et le Perche, autrefois englobĂ©s dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© d'Alençon, furent dĂ©pecĂ©s une ligne conventionnelle, traversant les Ă©lections de Verneuil et de Mortagne, rejoignit l'Avre Ă  l'Huisne, laissant Ă  la Normandie Mortagne et BellĂȘme, lui enlevant ChĂąteauneuf et Nogent-le-Rotrou ; en restreignant la province, elle arrondissait ses contours, lui arrachait ses bizarres protubĂ©rances 2. De l'Huisne au Couesnon, les anciennes limites qui sĂ©paraient les gĂ©nĂ©ralitĂ©s d'Alençon et de Caen de celles de Tours et de Rennes furent respectĂ©es 3. La seule ques- tion souleva quelques difficultĂ©s Ă  propos des communes de Bothois, Frettencourt et Lannoy-CuillĂšre, qui, malgrĂ© leur situation sur la rive gauche de la Bresle, en pays normand, furent rattachĂ©es au Beauvaisis ; celle de Boisgeloup, au contraire, situĂ©e sur la rive gauche de l'Epte, dans le Vexin français, fut attrihuĂ©e dĂ©finitivement Ă  la Normandie. Baumont, La formation du dĂ©parlement de l'Oise, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Etudes historiques et scientifiques de l'Oise, t. Ier, 1905, p. 59-62. — Limites entre les dĂ©partements d'Evreux et de Chartres, arrĂȘtĂ©es le 2 janvier 1790, par Bouvet, corn missaire de ChĂ teauneuf-en-Thimerais, Buzot, d'Evreux, et PhĂ©lines, de Chartres Arch. nat, D iv 1, 1. 23. — Limites du Perche entre les dĂ©partements d'Alençon et du Mans, fixĂ©es le 25 janvier 1790 par Belzais de Courmesnil, commissaire de la pro- vince de Normandie; LivrĂ©, du dĂ©partement du Mans Bailleul. du dĂ©partement d'Alençon pour le Perche. Ibid., D ivlm 2, 1. 45. — Mention des procĂšs-verbaux de bornement signĂ©s le 2 janvier entre les dĂ©partements d'Evreux et d'Alençon et, d'autre part, de Chartres. Ibid., D iv 2, 1. 25. — Mention de la dĂ©marcation faite par les dĂ©putĂ©s de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Tours, entre cette gĂ©nĂ©ralitĂ© et la Normandie 1 Sauf la commune de Boisgeloup, aujourd'hui rĂ©unie Ă  Gisors Eure. 2 Le territoire de CĂ©ton fut disputĂ© entre la Normandie et le Maine. Le procĂšs- verbal gĂ©nĂ©ral de la province de Normandie arrĂȘte qu'il resterait au Perche du dĂ©partement d'Alençon », ce qui explique la protubĂ©rance actuelle. Arch. nat., Divbis2, 3j Du cĂŽtĂ© de la province du Maine, le district d'Alençon comprend tout le ter- ritoire normand sans exception, sans que, sous prĂ©texte d'extension ou autrement, la province du Maine puisse prĂ©tendre au-delĂ  des limites ordinaires du territoire qui eu a dĂ©pendu jusqu'Ă  ce jour. » Ibid.; D ivbls 2, 1. 45. — Le dĂ©partement du Coten- tin a pour Limites au midi les anciennes frontiĂšres des provinces de Bretagne et du Maine, qui demeurent les mĂȘmes ». ProcĂšs-verbal de dĂ©marcation et de division du dĂ©partement du Cotentin, 26 fĂ©vrier 1790. Arch. nat., NN*12. — Pour Ă©tablir la limite sud-ouest prĂ©cise entre la Bretagne et la Normandie, consulter en outre les cartes de formation des dĂ©partements de Cotentin et d'Ille-et-Vilaine en 1790 {Ibid., N99 et 112. Le dĂ©partement du Cotentin y a pour limite le Couesnon, qui coulait fort Ă  l'ouest de son lit actuel rectifiĂ©, et qui cĂŽtoyait, jusqu'au village des Quatre-Sali- nes, le pied de la digue" des marais de Dol, baignant aussi le bourg de Bos-sur- Couesnon, aujourd'hui trĂšs distant de cette riviĂšre. DIVISION DE LA iNOliMAMMK. PREMIER PROJET 403 tion difficile fut celle des paroisses mixtes disputĂ©es entre la Normandie et le Maine et qui, rĂ©unies sous le mĂȘme clocher, formaient des collectes et des municipalitĂ©s distinctes. En raison de la diffĂ©rence trop prononcĂ©e qui existait entre les coutumes des deux provinces, les commissaires arrĂȘtĂšrent de respecter l'irrĂ©gularitĂ© actuelle de la dĂ©marcation et d'attendre, avant toute rectification prĂ©maturĂ©e, que le temps eĂ»t fait son Ɠuvre et affaibli l'esprit de ces coutumes » *. Ce fut, on le voit, avec la plus grande prudence que les Constituants opĂ©rĂšrent la dĂ©limi- tation des provinces ils eurent au plus haut point la notion des convenances locales, le sens du pratique ; ils apportĂšrent les prĂ©cautions les plus minutieuses Ă  ne point troubler les habi- tudes acquises, ils mirent tout leur soin Ă  mĂ©nager le passĂ© pour ne point compromettre l'avenir. La mĂȘme prudence prĂ©sida Ă  la division intĂ©rieure de la Nor- mandie en dĂ©partements. Ce fut vers la fin de novembre que les dĂ©putĂ©s des bailliages normands commencĂšrent Ă  se concerter sur cet objet. Combien y aurait-il de divisions et de sous-divi- sions et quelles villes en seraient les chefs-lieux? » telles furent les premiĂšres questions Ă  rĂ©soudre. Le 29 septembre 1789, lors- que fut dĂ©posĂ© Ă  la tribune de l'AssemblĂ©e le projet de division Ă©manant du ComitĂ© de Constitution, un membre demanda la distribution Ă  tous les dĂ©putĂ©s d'une carte destinĂ©e Ă  Ă©clairer ce projet W. La carte dressĂ©e Ă  cette Ă©poque est introuvable aux Archives nationales ; elle existe dans une collection privĂ©e, dont le possesseur m'est inconnu. Par un heureux hasard, j'ai pu en obtenir une reproduction, qui comprend la portion du territoire français correspondant Ă  la Normandie 3. Cette province y apparaĂźt avec les limites prĂ©sumĂ©es de son gouvernement, Vexin français et Perche exclus ; elle est divisĂ©e en quatre dĂ©parte- ments rĂ©partis de telle sorte que tous quatre ont vue sur la mer. 1 ProcĂšs-verbal de dĂ©marcation et de division du dĂ©partement de Laval, dressĂ© au ComitĂ© de Constitution de l'AssemblĂ©e constituante, en prĂ©sence des dĂ©putĂ©s de Ce dĂ©partement, avec les dĂ©partements limitrophes, 27 fĂ©vrier 1710. Arch. dĂ©p. Orne, sĂ©rie N non inventoriĂ©e. 2 ProcĂšs-verbal des sĂ©ances de l'AssemblĂ©e nationale, n° 87, 29 septembre 178'J. Arch. nat., ADxvm F. Le Point du Jour, n° 94, cite le nom de ce dĂ©putĂ© de RicĂ»ier, dĂ©putĂ© de la noblesse de Saintes. 3 Le croquis ci-joint m'a Ă©tĂ© donnĂ© autrefois par feu l'abbĂ© Lebel, professeur de gĂ©ographie Ă  l'Institut catholique de Paris, sous ce titre Extrait de la Carte de France divisĂ©e suivant le plan proposĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale par le ComitĂ© de Constitution, le 29 septembre 1789. » Il avait eu Ă  sa disposition cette carte qu'i avait entiĂšrement copiĂ©e ; il ne m'a jamais rĂ©vĂ©lĂ© le nom de son possesseur. 404 LA NORMANDIE DIVISEE EN CINQ DEPARTEMENTS Les lignes d'eau y jouent un grand rĂŽle. Le dĂ©partement oriental a pour limites la mer, la Seine, l'Andelle, l'Epte supĂ©rieure et la Bresle. Le dĂ©partement voisin est bornĂ© par la mer, la Seine et l'Andelle au nord ; Ă  l'est par l'Epte infĂ©rieure et une ligne parallĂšle Ă  l'Eure, menĂ©e du confluent de l'Epte Ă  celui de l'Avre ; au sud par l'Avre ; Ă  l'ouest par la Dives * c'est le dĂ©partement de l'Eure actuel un peu Ă©largi. Pour former les deux derniers dĂ©partements, une ligne Ă  peu prĂšs horizontale partageait le reste de la Normandie, quittant la Dives au confluent de l'Ante, passant au sud de Falaise et de CondĂ©, au nord de Vire et se confondant avec le cours infĂ©rieur de la Sienne jusqu'Ă  son embouchure 2. Cette premiĂšre division de la Normandie, qui n'exista qu'Ă  l'Ă©tat de projet, offre un intĂ©rĂȘt purement historique. Dans le courant de novembre, un autre projet sembla prendre consis- tance. Il est vraisemblable, Ă©crivait le 23 novembre un dĂ©putĂ© du bailliage d'Evreux aux officiers municipaux de Bernay, qu'il y aura six dĂ©partements » 3. Les intĂ©rĂȘts particuliers de certaines villes semblaient exiger ce nombre 4 ; l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral l'emporta. Le 12 dĂ©cembre, les dĂ©putĂ©s de Normandie se rĂ©u- nirent Ă  Paris au couvent des Capucins, sous la prĂ©sidence du duc de Coigny. AprĂšs examen de divers projets, soumis par le comte de la Chapelle, Thomas Lindet et Lecouteulx de Canteleu, l'AssemblĂ©e se dĂ©cida par trente-sept voix contre dix-sept Ă  adopter le plan de ce dernier, qui divisait la Normandie en cinq dĂ©partements 5. Les cinq jours qui suivirent furent employĂ©s 1 Il semblerait, d'aprĂšs le tracĂ© du croquis, que la Dives n'a pas Ă©tĂ©, jusqu'Ă  son embouchure, une limite interdĂ©partementale ; quelques communes du canton actuel de DozulĂ© Saint-Samson, Bassenevillc, Brueourt et Dives, auraient appartenu au dĂ©partement occidental bien que situĂ©es sur la rive orientale de la Dives. 2 La Normandie des trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s comprenait, au dire de Necker, 1635 lieues carrĂ©es. En retranchant les 240 lieues carrĂ©es que reprĂ©sentent le Vexin français, le Thimerais et le Perche, on obtient le chiffre de 1395 lieues carrĂ©es, c'est-Ă -dire la surface de quatre dĂ©partements rigoureusement Ă©gaux, de 324 lieues carrĂ©es chacun. Ce calcul est un argument de plus en faveur de la vĂ©racitĂ© de ce document. 3 Thomas Lindet, Correspondance, p. 19. — Le 28 novembre, Lindet Ă©crivait aux mĂȘmes On n'est pas d'accord sur la division en cinq ou six ; l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral doit l'emporter sur l'intĂ©rĂȘt particulier... S'il n'y a que cinq dĂ©partements en Norman- die, on gagnera les frais d'administration d'un dĂ©partement et de ses districts, les frais d'une cour de justice, les frais d'un Ă©vĂȘchĂ© et d'un chapitre. » Ibid., p. 23. 4 Lisieux notamment, qui fit de pressantes dĂ©marches dans ce but. Ibid., p. 23. b D'aprĂšs une lettre de Thomas Lindet aux officiers municipaux de Bernay, la division en cinq dĂ©partements Ă©tait dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ©e le 4 dĂ©cembre 1789. Ibid., p. 27. — La prĂ©sente division gĂ©nĂ©rale de la Normandie et partie du Perche en dĂ©parte- ments a Ă©tĂ© adoptĂ©e et arrĂȘtĂ©e par l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la province, aprĂšs la Limite des dĂ©partements Echelle Vz PROJET DE DIVISION DE LA NORMANDIE en 4 DĂ©partements 29 Septembre 178p. MODE DE DÉLIMITATION DES DEPARTEMENTS 405 au tracĂ© de ce plan ; les dĂ©putĂ©s mirent Ă  ce travail, plus de chaleur qu'au partage d'une succession » 0. Le 17 dĂ©cembre, ils se rendirent au ComitĂ© de constitution pour l'examiner en dĂ©tail. Par cinquante-neuf voix contre trois, ils l'adoptĂšrent en y faisant de lĂ©gĂšres retouches. On trouva trop rapprochĂ©e de Saint-LĂŽ la ligne qui sĂ©parait les dĂ©partements de Caen et de Cotentin et il fut rĂ©solu, avec l'assentiment des dĂ©putĂ©s de Caen, qu'on la ramĂšnerait Ă  la DrĂŽme. On proposa aussi de soustraire au dĂ©partement d'Alençon plusieurs communes voisines de Mortain qui par erreur y Ă©taient comprises. Cette division de la Normandie n'eut rien d'arbitraire. On se prĂ©occupa de satisfaire Ă  la fois aux conditions imposĂ©es par la nature, par les intĂ©rĂȘts locaux et par les exigences du plan gĂ©nĂ©ral de division. La nature semblait avoir dĂ©signĂ© les limites des dĂ©partements de Rouen et de Cotentin on n'avait qu'Ă  suivre ses indications. Celui de Caen Ă©tait si heureusement placĂ© qu'on lui assigna facilement ses bornes occidentale et orientale. Ces trois dĂ©partements furent tranchĂ©s par des sections de longitude, du nord au midi, parce que les riviĂšres coulant dans cette direction formaient entre eux des lignes naturelles de sĂ©paration. Le reste de la Normandie devant former deux dĂ©partements, il ne s'agissait plus, Ă©crit Lindet, que de prendre le compas ». On s'efforça d'ailleurs de conserver le plus possible les anciennes habitudes, les relations de commerce; on eut Ă©gard Ă  la direction des routes». En divisant les dĂ©partements de Caen et d'Alençon dans le sens de la latitude, on chercha Ă  respecter l'Ă©tendue de surface » dĂ©terminĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale dans son plan gĂ©nĂ©ral de division du royaume. Il n'Ă©tait pas possible, Ă©crivaient les dĂ©putĂ©s extraor- dinaires envoyĂ©s par Caen Ă  l'AssemblĂ©e, de tracer une coupe intĂ©rieure qui satisfĂźt mieux tous les intĂ©rĂȘts et conciliĂąt plus heureusement les considĂ©rations politiques avec les sections indiquĂ©es par la nature » 2. Le dĂ©membrement de la province morcelait les trois gĂ©nĂ©ra- discussion et l'examen des diffĂ©rents plans de division en un moindre, ou un plus grand, ou un Ă©gal nombre de dĂ©partements qui lui ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s. ProcĂšs-verbal de la division de la province de Normandie. Arch. nat, D ivbis 1, 1. 23. 1 Chacun, ajoute Lindet, a prĂ©sentĂ© ses plans. J'ai lavĂ© une carte et tĂąchĂ© d'accor- der Ă  chacun ses objets de prĂ©dilection. » Lettre du 17 dĂ©cembre 1789. Thomas Lin- det, Correspondance, p. 31. 2 Observations sur la division territoriale de la Normandie et sur le dĂ©partement de Caen en particulier, par les dĂ©putĂ©s extraordinaires de la commune de Caen, 5 dĂ©cembre 1789. 106 LIMITES DES OÉP AHTKMENTs f>E CAEN, COTENTIN, ALENOON liU's normandes. Des cinq dĂ©partements nouveaux, les deux extrĂȘmes, ceux de Rouen et de Cotentin, Ă©taient entiĂšrement taillĂ©s dans le ressort d'une seule gĂ©nĂ©ralitĂ©. Deux autres emprun- taient leur territoire Ă  deux gĂ©nĂ©ralitĂ©s le dĂ©partement d'Evreux gĂ©nĂ©ralitĂ©s de Rouen et d'Alençon et celui d'Alençon gĂ©nĂ©ra- litĂ©s d'Alençon et de Caen. Quant au dĂ©partement de Caen, situĂ© au point de soudure des frontiĂšres intĂ©rieures des trois gĂ©nĂ©ralitĂ©s, il n'avait pu se constituer qu'aux dĂ©pens de toutes trois. La gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, en cessant d'exister» donna ainsi nais- sance Ă  trois dĂ©partements celui de Cotentin en totalitĂ© ; ceux de Caen et d'Alençon en partie, Son territoire fut partagĂ© en trois zones inĂ©gales par les lignes frontiĂšres des circonscriptions nouvelles. Une ligne sinueuse, traversant les Ă©lections de Mortain, de Vire, de Saint-LĂŽ et de Bayeux, sans respecter leurs limites, fut tracĂ©e du sud au nord, de la frontiĂšre du Maine Ă  la baie des Veys. Depuis HeussĂ© jusqu'Ă  Gathemo, elle sĂ©parait les dĂ©parte- ments de Cotentin et d'Alençon, laissant Mortain, Sourdeval et toute la forĂȘt de Landepourrie au premier l\ Tinchebrai au second; de Gathemo Ă  la mer, elle s'inflĂ©chissait en formant deux courbes irrĂ©guliĂšres dont la concavitĂ© se tournait successivement vers Vire et vers Saint-LĂŽ, comme pour arrondir leurs districts. Le fossĂ© de la Vire, primitivement choisi comme limite, avait Ă©tĂ© abandonnĂ© sur un assez long parcours, pour la DrĂŽme et pour F Elle !'2' ; Tessy, Torigni, Cerisy -l'Abbaye Ă©taient au Cotentin, Saint-Sever, Pontfarcy, le bois l'EvĂȘque, la forĂȘt de Cerisy, celle de Neuilly au dĂ©partement de Caen. Du confluent de l'Elle aux Veys, la Vire redevenait barriĂšre, fermant Ă  l'est les marais de Carentan 3 . Ce travail s'opĂ©ra sans difficultĂ©s apparentes et sans incident notable. Une lutte assez vive s'engagea au contraire Ă  propos de la dĂ©limitation des dĂ©partements de Caen et d'Alençon 4l. La ligne de sĂ©paration adoptĂ©e par leurs dĂ©putĂ©s longeait au sud Vassy 1 ProoĂšs-rerb»! de dĂ©limitation des dĂ©partements du Cotentin et d'Alençon Arch.. lnvl,ls 1, 1. 23, -2-2 dĂ©cembre 1789, signĂ© par Le Sacher de la PalliĂšre, Le Bigot de Beauregard et Belzais-Courmesnil. 2 ProcĂšs-verbal de rassemblĂ©e de la province de Normandie, 17 dĂ©cembre 1789. Ibid. 3 ProcĂšs-verbal de dĂ©limitation des dĂ©partements de Caen el de Cotentin. 7 fan- vin- 1790. Ibid. I ProcĂšs-verbal dĂ© dĂ©limitation des dĂ©partements de Caen et d'Alençon, 22 dĂ©- cembre 1789 [signĂ© par le comte de Ypssv el BĂ©lzais Courmesnil Ibid. LA MÊLÉE DES CONVOITISES RIVALES 407 et CondĂ©-sur-Noireau, pour aboutir Ă  l'Orne au pont d'Ouilly. Le procĂšs-verbal particulier du 22 dĂ©cembre 1789 indiquait formellement in fine que les deux Regards Saint-Martin et Saint-Pierre, faisant partie du bourg de CondĂ©, appartiendraient au dĂ©partement de Caen. » On oublia de transcrire cette mention Ă  la fin du procĂšs-verbal gĂ©nĂ©ral de division de la Normandie, arrĂȘtĂ© le 7 janvier 1790 *. Saint-Pierre Ă©tant situĂ© sur la rive droite du Noireau, le dĂ©partement d'Alençon en disputa la pos- session Ă  son voisin. La querelle fut assez longue et ne fut tran- chĂ©e que le 3 fĂ©vrier 1791, par un arrĂȘtĂ© du ComitĂ© de constitu- tion attribuant Saint-Pierre au dĂ©partement de l'Orne 2. Au delĂ  de l'Orne, la frontiĂšre quittait le territoire de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen et, de chaque cĂŽtĂ© de l'ancienne limite administrative Ă  jamais effacĂ©e, de Pont-d'Ouilly Ă  l'embouchure de la Dives, les paroisses autrefois sĂ©parĂ©es Ă©taient rĂ©unies dans un ressort commun. Pendant que se poursuivait Ă  Paris le travail de division intĂ©- rieure de la province, la Normandie ne restait pas indiffĂ©rente Ă  ses futures destinĂ©es. Les projets de l'AssemblĂ©e nationale y furent Ă  peine Ă©bruitĂ©s, que la mĂȘlĂ©e des intĂ©rĂȘts rivaux co- mença. Il n'y eut ville, ni bourg si peu important qui ne rĂȘvĂąt d'ĂȘtre chef-lieu de dĂ©partement, tout au moins de district. Une pluie de requĂȘtes tomba sur le bureau du ComitĂ© de constitution, une nuĂ©e d'ambassadeurs locaux vint assaillir ses membres. Si quelques villes de Basse-Normandie, confiantes dans la sollicitude de leurs dĂ©putĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nationale, se contentĂšrent de correspondre trĂšs rĂ©guliĂšrement avec eux sur le grand objet qui dĂ©chaĂźnait alors toutes les convoitises 3, la plupart cherchĂšrent 1 Arch. nat., Divbisl, 1. 23. 2 MĂ©moire des propriĂ©taires forains de Sainl-Pierre-du-Regard au dĂ©partement du Calvados au ComitĂ© de Constitution, 16 janvier 1791. Ibid., D ivhis 12, 1. 249. Sur cette question, voir Paul Le Brethon, La Formation du dĂ©partement du Calvados, p. 5. Paris, 1894, in-8\ 3 Bayeux entretient avec le baron de Wimpfen et Delauncy une correspondance presque quotidienne. Arch. comm., Bayeux, Registre de correspondance. — Mortain a laissĂ© Ă  Le Sacher de la PalliĂŽre le soin de ses intĂ©rĂȘts {Ibid., Mortain. Registre des dĂ©libĂ©rations, sĂ©ance du 22 dĂ©cembre 1789. — Saint-LĂč est dĂ©fendu par Vieillard Arch. nat., Divhls 10, 1. 231. — PĂ©riers fait appuyer ses prĂ©tentions par Pouret-Roquerie Ibid., D ivbis 10, 1. 230. — Le 18 septembre 1789, les officiers muni- cipaux de Caen Ă©crivent Ă  Lamy, dĂ©putĂ© du bailliage Nous ne comptons point envoyer de dĂ©putĂ©s aux Etats gĂ©nĂ©raux. Nous nous reposons avec confiance sur vos lumiĂšres pour prendre en considĂ©ration tout ce qui peut concerner l'intĂ©rĂȘt de cette partie de la province, qui vous a si justement donnĂ© sa confiance. Aih comm., Caen, carton 56. 408 DÉPUTATIONS EXTRAORDINAIRES A L'ASSEMBLÉE NATIONALE d'autres appuis et ne reculĂšrent pas devant les frais de dĂ©puta- tions extraordinaires pour augmenter leurs chances de succĂšs. Caen dĂ©lĂ©gua deux de ses bourgeois les plus en vue, Signard d'OuffiĂšres et Bougon-Longrais, membres influents du ComitĂ© permanent, pour obtenir un chef -lieu de dĂ©partement et une cour souveraine U. Coutances envoya trois dĂ©putĂ©s extraordinaires pour disputer Ă  Saint-LĂŽ le chef-lieu du Cotentin ~\ Avranches dĂ©puta BrĂ©mesnil, maire et lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage, et GuĂ©rin pour s'assurer la possession d'un district a. Granville chargea d'une mission semblable son maire et ancien subdĂ©- lĂ©guĂ© Couraye-Duparc W. Cherbourg fit appuyer les mĂȘmes prĂ©- tentions par Chantereyne, avocat au Parlement, qui rĂ©sidait Ă  Paris et lui adjoignit plus tard son maire, le chevalier de GassĂ©, et un Ă©chevin, Vastel 5. DĂ©sireuse d'empĂȘcher le triomphe des projets de Cherbourg, inquiĂ©tants pour elle, Valognes envoya comme avocats le chevalier de Mesnildot et de Rozy 6l. Carentan, menacĂ©e par PĂ©riers et par la Haye-du-Puits, confia sa dĂ©fense Ă  Caillemer et Le Maignen et sollicita plus tard les bons offices d'un compatriote, Yver de la Bruchollerie, avocat Ă  la Cour des aides 7. Torigni donna mission Ă  deux membres de son ComitĂ© permanent, Plouin du Breuil et Lechartier de la VarigniĂšre 8, de solliciter un district avec un tribunal. Vire chargea un instant de ses intĂ©rĂȘts le comte de PontĂ©coulant W. Des villes qui n'a- 1 Il s'agissait aussi de dissiper les prĂ©ventions amassĂ©es contre cette ville Ă  la suite de l'assassinat de Belzunce, de rĂ©futer les dĂ©nonciations portĂ©es Ă  la tribune ou insĂ©rĂ©es dans des libelles contre l'anarchie caennaise. La mission de Signard d'OuffiĂšres et de Bougon-Longrais rĂ©ussit pleinement. 2 Allusion faite Ă  cette dĂ©putation par le mĂ©moire de Vieillard, dĂ©putĂ© de Saint- LĂŽ, du 19 dĂ©cembre 1789. Arch. nat., D ivbis 10, 1. 231. 3 Arch. Avranches, Registre des dĂ©libĂ©rations, sĂ©ance du 19 dĂ©cembre 1789. BrĂ©mesnil et GuĂ©rin rendent compte de leur mission Ă  Paris et assurent, leurs concitoyens de la possession d'un district. 4 Ibid., Granville. Registre des dĂ©libĂ©rations n° 2. DĂ©libĂ©ration du Conseil gĂ©nĂ©- ral et ComitĂ© national de Granville, 30 dĂ©cembre 1789. 5 Lettre du ComitĂ© municipal Ă  Chantereyne, 13 novembre 1789 {Ibid. Cherbourg. BB11 et dĂ©libĂ©ration du 2 janvier 1790. Ibid., BB5 6 MĂ©moire prĂ©sentĂ© Ă  MM. du ComitĂ© de constitution }> apportĂšrent Ă  leurs revendications beau- coup d'ardeur et de tĂ©nacitĂ©. Lindet dĂ©plore, comme une faute grave, l'accueil que leur rĂ©serva le ComitĂ© de constitution. Leur long sĂ©jour Ă  Paris 4J, leurs dĂ©marches rĂ©itĂ©rĂ©es, les intrigues qu'ils nouĂšrent firent, Ă  l'en croire, perdre du temps aux dĂ©putĂ©s et retardĂšrent la division du royaume. S'il y eut parmi ces solli- citeurs beaucoup de mĂ©contents pour avoir mangĂ© leur argent et n'avoir rien obtenu » 5, tous ne furent point Ă©conduits et plus d'un put rentrer la tĂȘte haute dans sa ville, aux acclamations de ses concitoyens 6. L'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des dĂ©putĂ©s de Normandie avait, dĂšs le 17 dĂ©cembre, divisĂ© la province en cinq dĂ©partements ; cinq assemblĂ©es particuliĂšres, respectivement composĂ©es des dĂ©putĂ©s 1 Arch. comm., Villedieu. Registre des dĂ©libĂ©rations, 30 dĂ©cembre 1789. Cf. Arch. nat, D ivbis 10, 1. 230. 2 Arch. comm., CondĂ©, D 1. Registre des dĂ©libĂ©rations, 19 aoĂ»t 1790. 3 Th. Lindet, Correspondance, p. 57. Lindet Ă©value leur nombre Ă  plus de 3,000 pour la France. 4 Les deux envoyĂ©s de Caen restĂšrent Ă  Paris du 21 novembre 1789 au 1er avril 1790 et dĂ©pensĂšrent 6,351 livres 5 sols. MĂ©moire de MM. les dĂ©putĂ©s extraordinaires de la ville de Caen, sur le but de leur mission et les dĂ©penses qu'elle leur a occasionnĂ©es. Arch. comm., Caen, carton 56. Ceux d'Avranches ont dĂ©pensĂ© 1,000 livres et remet- tent dix louis au ComitĂ© gĂ©nĂ©ral de la ville. Ibid., Avranches, Registre des dĂ©libĂ©ra- tions, sĂ©ance du 19 dĂ©cembre 1789. 5 Th. Lindet, Correspondance, p. 57. 6 Les dĂ©putĂ©s extraordinaires de Caen se vantent d'avoir appuyĂ© avec succĂšs le projet de la division de la province en cinq dĂ©partements au lieu de six qu'on voulait adopter et que l'intĂ©rĂȘt de Caen rejetait ». — Parmi les frais consignĂ©s sur le mĂ©moire de ces dĂ©putĂ©s, figure un article ainsi conçu Nourriture tant de dĂ©putĂ©s que domestiques, y compris huit repas donnĂ©s Ă  des protecteurs, 2,173 livres 17 sols. » Arch. comm., Caen, cirton 56. — Les officiers municipaux de Caen leur Ă©crivaient Nous savons que pendant votre sĂ©jour Ă  Paris vous vous ĂȘtes fait de puissants protecteurs. Nous connaissons vos relations avec noire zĂ©lĂ© concitoyen M. Bayeux, si bien accueilli de celui qui dirige encore les plus importantes opĂ©ra- lions du gouvernement Necker. Nous n'ignorons pas que vous avez mis dans vos intĂ©rĂȘts le cĂ©lĂšbre M. Thouret, etc. » Ibid., Caen. Registre de correspondance, lettre du 29 fĂ©vrier 1790 — Couraye-Duparc accusa les dĂ©putĂ©s du Cotentin de s'ĂȘtre laissĂ© sĂ©duire par un certain genre d'Ă©loquence des envoyĂ©s extraordinaires de Cher- bourg ». Arch. nat., D iv1,ls 10, 1. 231. — La VarigniĂšre, dĂ©putĂ© extraordinaire de To- rigni, raconte qu'il offrit Ă  l'AssemblĂ©e nationale, en don patriotique de sa ville, une superbe boĂźte en or enrichie de diamants, enveloppĂ©e dans un PrĂ©cis imprimĂ© en faveur de Carentan. » Lettre Ă  mes commettants. Ibid., AD xvi 49. 410 CAEN CHEF-LIEU DE DÉPARTEMENT rĂ©sidant sur le territoire des circonscriptions nouvelles, se rĂ©u- nirent aussitĂŽt pour dĂ©signer les cinq chefs-lieux nouveaux. Des compĂ©titions se produisirent entre les villes principales des trois dĂ©partements occidentaux. Si, dans le dĂ©partement d'Alen- çon, cette ville vit s'Ă©lever en face d'elle les prĂ©tentions de SĂ©es et d'Argentan, ni Tinchebrai, ni Fiers, ni aucune des localitĂ©s dĂ©tachĂ©es de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen ne se posa en rivale leur mĂ©diocre importance et l'excentricitĂ© de leur situation ne leur permettaient point de telles ambitions. Dans le dĂ©partement de Caen, le choix ne semblait pas douteux. SiĂšge de la gĂ©nĂ©ralité» puis en dernier lieu de l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Nor- mandie, situĂ©e au centre du nouveau -dĂ©partement, Caen en Ă©tait le chef-lieu tout indiquĂ©. Son importance ancienne, le renom de son UniversitĂ©, sa population, sa facilitĂ© d'accĂšs, la grandeur de ses Ă©difices publics, la puissante sympathie des ducs d'Harcourt et de Coigny, tout la dĂ©signa pour cet honneur W. Elle se le vit toutefois disputer par deux villes, Lisieux et Vire. Lisieux, ville Ă©piscopale, fit de pressantes dĂ©marches pour joindre Ă  son Ă©vĂȘchĂ© le siĂšge de l'administration dĂ©partementale ; elle ne put ni obte- nir l'un, ni garder l'autre 2. Vire, malgrĂ© sa chĂ©tive importance, aspirait aussi au rang de chef-lieu. N'Ă©tait-elle pas la patrie du vaudeville et ne comptait-elle pas des enfants illustres comme Flaust, le dernier commentateur de la coutume de Normandie? Ne pouvait-elle devenir l'entrepĂŽt du Maine, de la Bretagne et de la Normandie? Les connaissances de ses habitants, leurs lumiĂšres politiques, civiles et naturelles le cĂ©daient-elles Ă  celles des Caennais? Sans s'arrĂȘter Ă  ces considĂ©rations, l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s rĂ©unis le 18 dĂ©cembre sous la prĂ©sidence de Coigny fixa Ă  Caen le chef -lieu du dĂ©partement 3. Vire protesta contre cette dĂ©cision ; un avocat, Michel Le Besnerais, se fit l'interprĂšte des ressentiments de ses concitoyens, indignĂ©s d'ĂȘtre traitĂ©s de marchands de caudelĂ©e, de mangeurs de bouillie de sarrasin ». Il reprocha Ă  Caen de mĂ©priser et d'insulter, sous le nom de bourgades renforcĂ©es » des villes qui avaient fait sa fortune, creusĂ© son canal, payĂ© ses impĂŽts et bĂąti ses Ă©difices *. 1 Observations soumises Ă  .Y .Y. .S'.S. de l'AssemblĂ©e nationale par la Commission inter- mĂ©diaire provinciale de Basse-Normandie en faveur de Caen. Arch. nat., D iv 21, 1. 230. 2 Le Brethon, La Formation du dĂ©parlement du Calvados, p. 89. 3 Lettre du duc de Coigny, 18 dĂ©cembre 1789. Arch. nat., Divbisl, 1. 23. 1 Aux Observations sur lu division territoriale de la Normandie et sur le dĂ©parte- rnenl Ăźle Caen eu particulier, prĂ©sentĂ©es /»// les dĂ©putĂ©s extraordinaires de lu commune de LA LUTTE POUK LE CHEF-LIEU EN COTENTltf 411 I ans le dĂ©partement de CĂŽtĂ«ntin, la lutte fut plus vive encore. En novembre 1789, lorsqu'on croyait a la formation de six dĂ©par- tements, la petite ville d'Avranches, situĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la province, avait adressĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale un mĂ©moire- reprĂ©sentant qu' elle Ă©tait nĂ©cessairement le point central d'un des six dĂ©partements dĂ©crĂ©tĂ©s par les dĂ©putĂ©s de Normandie » et organisĂ© une propagande assez active en faveur de son vƓu 0. Mais SeS prĂ©tentions devaient vite cĂ©der devant les revendica- tions plus pressantes et plus motivĂ©es de deux villes rivales, Coutances et Saint-LĂŽ. Le 17 dĂ©cembre, trois dĂ©putĂ©s extraordi- naires de Coutances produisirent un factum imprimĂ© intitulĂ© Observations sur le chef-lieu du Cotentin. Ils y proclamaient le droit absolu de leur ville Ă  ĂȘtre ce chef-lieu. Faisant ressortir l'importance historique de Coutances, la possession de l'Ă©vĂȘchĂ© et du siĂšge prĂ©sidial, l'existence du vaste couvent de Domini- cains prĂȘt Ă  contenir les divers services administratifs, ils rappe- laient que cette ville avait Ă©tĂ© le lieu de rĂ©union des dĂ©putĂ©s de dix bailliages Ă  la ronde et le berceau de la dĂ©putation du Coten- tin aux Etats gĂ©nĂ©raux W. Le lendemain, 18 dĂ©cembre, l'assem- blĂ©e des dĂ©putĂ©s du dĂ©partement rĂ©unie aux Capucins, sous la prĂ©sidence de l'Ă©vĂȘque de Coutances, mit aux voix la question du chef-lieu. Un membre proposa de dĂ©cider l'alternat entre les divers districts, comme le permettait le dĂ©cret du 9 dĂ©cembre 1789. Vieillard, dĂ©putĂ© de Saint-LĂŽ, s'Ă©leva contre cette propo- sition, en exposant les inconvĂ©nients qu'entraĂźnerait le dĂ©place- ment perpĂ©tuel des administrateurs et des archives. Son obser- vation prĂ©valut ; il fut arrĂȘtĂ© que, laissant le choix de l'alternat ou d'un chef-lieu dĂ©finitif Ă  la premiĂšre assemblĂ©e administra- tive du dĂ©partement, on se bornerait Ă  dĂ©signer le siĂšge provi- soire du Directoire. Sur quatorze votants 8, Coutances rĂ©unit sept suffrages et Saint-LĂŽ autant. Les dĂ©putĂ©s de Coutances s'opposĂšrent Ă  une proposition de tirage au sort et l'on convint Caen Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 5 dĂ©cembre 1789 piĂšce imprimĂ©e, 16 p., Le Besnerais opposa, le 20 dĂ©cembre, une protestation intitulĂ©e RĂ©ponse que fournit aux Etats gĂ©nĂ©raux un habitant de la ville de Vire aux observations de MM. de la commune de Caen sur la division, etc. Arch. nat., D ivbis 5, 1. 173. 1 DĂ©lĂ©gation d'Avranches Ă  Granville sur cet objet, 23 novembre 1789. Ibid., Divbis10, 1. 231. 2 Lepingard, Une Paye Ăźle l'Histoire de Saint-LĂŽ, Annuaire de la Manche, 1836. 3 L'assemblĂ©e aurait dĂ» compter 17 suffrages, mais le baron de JuignĂ© Ă©tail absent ; Ango, dĂ©putĂ© de Saint-Sanveur-le-Vicomte, s'Ă©tait retirĂ© au dĂ©but de la sĂ©ance; Pouret-Roquerie, dĂ©putĂ© de Saint-Snuyeur-Lendelin, prĂ©sent, s'abstinl de yoter. 412 COUTAMES. CHEF-MEU PROVISOIRE DU COTENTIN de s'en remettre Ă  la dĂ©cision de la province » M. Dans l'inter- valle de ces rĂ©unions, Vieillard se fit l'avocat de Saint-LĂŽ, et se hĂąta de rĂ©futer les arguments invoquĂ©s par Coutances en faveur de sa prééminence. Il invoqua la situation plus centrale de Saint- LĂŽ, la facilitĂ© plus grande des communications avec tous les points du dĂ©partement, due aux voies nouvellement tracĂ©es, la proximitĂ© plus grande de Paris, c'est-Ă -dire des ordres du pouvoir central, la population supĂ©rieure de cette ville, l'immensitĂ© de son abbaye de chanoines rĂ©guliers, au moins comparable pour son Ă©tendue Ă  celle des Dominicains de Coutances. Il invoqua enfin deux arguments d'un grand poids l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie avait projetĂ©, dans son unique session, de transfĂ©rer Ă  Saint-LĂŽ le siĂšge de la Commission intermĂ©diaire provinciale et, plus rĂ©cemment, pour assurer l'exĂ©cution des dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale sur la circulation des grains, c'est Ă  Saint-LĂŽ que venaient de se rĂ©unir les dĂ©lĂ©guĂ©s des ComitĂ©s permanents des villes du Cotentin, Ă  l'exception de ceux du ComitĂ© de Coutances que ce choix avait blessĂ© ?l. Ce plaidoyer habile, dont Vieillard avait dĂ» prĂ©cipiter la rĂ©daction, n'eut pas tout le succĂšs qu'en attendait son auteur. L'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s normands, qui rĂ©unit le 23 dĂ©cembre quarante et un membres, sous la prĂ©sidence de Coigny, tra- vaillĂ©e sans doute par l'influence personnelle de l'Ă©vĂȘque Talaru, accorda trente suffrages Ă  Coutances, tandis que Saint-LĂŽ n'en recueillit que dix 3;. Coutances fut ainsi dĂ©clarĂ© chef -lieu provi- soire. En mĂȘme temps que la division de la Normandie en dĂ©parte- ments s'opĂ©ra la division des dĂ©partements en districts. Les appĂ©tits s'y montrĂšrent aussi ardents et beaucoup plus nom- breux. Non seulement les chefs-lieux d'Ă©lection, et il y en avait neuf dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, mais encore ceux des subdĂ©lĂ©- gations Granville et Cherbourg, mais les siĂšges des bailliages ou de juridictions moins importantes demandĂšrent un district et un tribunal, tout au moins l'un ou l'autre, surtout Ă  partir du jour oĂč le ComitĂ© de constitution fit luire Ă  leurs yeux la 1 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du Cotentin. 18 dĂ©cembre 1789. Arch. nat., Div" 1, 1. 23. 2 RĂ©futation de l'imprimĂ© ayaiil pour titre Observation* sur le chef-lieu du dĂ©parte- ment de Cotentin ». pur Vieillard, dĂ©putĂ© du Cotentin, habitant de Saini-LĂŽ, imprimĂ©e, 15 p. Ibid., 1>ivMs 10. 1. 231. 3 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e de la province de Normandie, 23 dĂ©cembre \789, Ibid.. Divbisl, LA LUTTE POUR LES DISTRICTS I DANS LE DÉPARTEMENT DE CAEN 413 promesse de dĂ©dommager, par la rĂ©partition des autres Ă©ta- blissements publics, les villes qui auraient vu leurs premiĂšres espĂ©rances trompĂ©es » -1. Dans la partie du dĂ©partement de Caen qui avait appartenu Ă  l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© 2, en dehors de Caen, que sa situation de chef -lieu dĂ©partemental plaçait tout naturellement Ă  la tĂȘte d'un district, quatre villes ambitionnaient cet honneur Bayeux, Vire, Isigny et CondĂ©-sur-Noireau. Bayeux, capitale du Bessin, ville Ă©piscopale, siĂšge d'une Ă©lection et d'un bailliage, pria ses dĂ©putĂ©s de Wimpfen et Delauney de s'entremettre en sa faveur ; avec l'obtention d'un district, cette ville demandait le maintien de son Ă©vĂȘchĂ©, menacĂ© par les intrigues de Lisieux et l'Ă©rection d'un tribunal supĂ©rieur, en souvenir du Conseil supĂ©rieur dont Mau- peou l'avait dotĂ©e en 1771. Elle craignait que les relations de Thouret, si influent au ComitĂ© de constitution, avec ses amis de Caen, Le Telier de Vauville et Alexandre, ne fissent attribuer Ă  cette ville la juridiction d'appel qu'elle souhaitait si ardemment^. Vire, aprĂšs avoir rĂȘvĂ© d'ĂȘtre capitale du dĂ©partement, se rabat- tait sur un district auquel semblait lui donner droit son rang de chef-lieu de bailliage et d'Ă©lection et mettait sa confiance dans les talents de son dĂ©putĂ©, Flaust, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bail- liage 'll Isigny, placĂ©e entre Bayeux et Carentan, dĂ©sirait, sinon un district, au moins une juridiction spĂ©ciale elle vantait son port, son commerce important de beurre, de cidre, de bois ; son tribunal d'amirautĂ© et sa haute justice domaniale. PrĂ©voyant son Ă©chec probable, elle exprimait sa volontĂ© d'ĂȘtre rattachĂ©e Ă  Bayeux et d'ĂȘtre sĂ©parĂ©e de Carentan, dont l'accĂšs Ă©tait trop pĂ©rilleux 5. CondĂ©-sur-Noireau, situĂ©e Ă  six heures de Vire, se flattait de l'emporter sur sa voisine ou d'ĂȘtre traitĂ©e comme elle. A l'appui de ses prĂ©tentions, elle faisait valoir son anciennetĂ©, sa population supĂ©rieure Ă  5,000 Ăąmes ; elle exhalait sans retenue ses rancunes contre une rivale qui l'avait dĂ©pouillĂ©e de l'Ă©lection, 1 Rapport sommaire de la nouvelle division du royaume, par Bureaux de Puzy, 8 janvier 1790. Arch. nat., AD1 60. 2 C'est Ă  dessein que j'omets les rĂ©clamations de Lisieux, Honfleur, Orbec et Saint-Pierre-sur-Dives pour l'obtention d'un district, ces villes Ă©tant Ă©trangĂšres Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. 3 Lettres des officiers municipaux Ă  Wimpfen et Delauney, 8 et 15 mai, 12 juin, 7 juillet 1790. Arch. comm., Bayeux. Registre de correspondance. 4 Lettres des officiers municipaux Ă  Flaust, juin 1790. Ibid., Vire. Registre de correspondance. 5 RequĂȘtes du ComitĂ© municipal d'Isigny, reçue au ComitĂ© de constitution le 2 janvier 1790. Arch. nat., Divbis 21, l. 328. 414 NOMBREUSES COMPETITIONS DANS LE COTENTIN ! TOIUONI de la subdĂ©lĂ©gation et du quart bouillon et qui n'Ă©tait que trop accoutumĂ©e Ă  s'enrichir de ses pertes ». Elle rĂ©clamait, par la voix de son pasteur protestant, GĂ©dĂ©on Gourjon, un arrondisse- ment de quatre-vingts paroisses. C'est, ajoutait-elle, dans la ville de CondĂ© que se sont concentrĂ©s les sentiments patrio- tiques de ce territoire et que, dĂšs le commencement de la RĂ©vo- lution, il fut arrĂȘtĂ© solennellement un acte de confĂ©dĂ©ration pour la protection et le maintien de la nouvelle Constitu- Ă©e lion » "l. Elle espĂ©rait que l'heure Ă©tait venue de la rĂ©com- penser d'avoir Ă©tĂ©, Ă  l'aube des temps nouveaux, le foyer du patriotisme ». Dans le dĂ©partement du Cotentin, les convoitises Ă©taient plus nombreuses encore. IndĂ©pendamment des six anciens chefs- lieux d'Ă©lection que ce ressort contenait Avranches, Carentan, Coutances, Mortain, Saint-LĂŽ et Valognes, de nombreuses villes et bourgades prĂ©tendaient devenir le siĂšge d'une administration. A les en croire, il eĂ»t fallu multiplier les districts et le dĂ©parte- ment n'en eĂ»t pas contenu moins de treize. Torigni menaçait de dĂ©membrer Saint-LĂŽ et Granville de dĂ©membrer Avranches ; Villedieu se taillait un ressort au dĂ©triment de Coutances et de Vire ; PĂ©riers et la Haye-du-Puits projetaient des empiĂ©tements sur Carentan et Coutances ; Cherbourg voulait s'affranchir de Valognes et former un district aux dĂ©pens de sa rivale. Et chacune de ces prĂ©tentions s'armait de longs considĂ©rants, s'Ă©tayait d'arguments en apparence irrĂ©futables. RĂ©sidence princiĂšre, fiĂšre de son chĂąteau splendide, Torigni rappelait son glorieux passĂ©, le temps oĂč elle possĂ©dait six juridictions ; elle vantait son bailliage, oĂč ressortissaient quatre-vingts paroisses et 60,000 jus- ticiables, dont les titres de famille dormaient chez les notaires de la ville ; elle arguait de sa position centrale, qui l'avait dĂ©si- gnĂ©e comme le futur rendez -vous des dĂ©putĂ©s du Cotentin, char- gĂ©s de la question des subsistances. A dĂ©faut d'un district, dont elle avait soigneusement dĂ©limitĂ© l'Ă©tendue, elle demandait au moins Ă  conserver son bailliage et elle promettait que les juges maintenus Ă  Torigni ne demanderaient pas d'appointements *2. 1 adresse de la municipalitĂ© de CondĂ©-sur-Noireau Ă  NN. SS. les dĂ©putĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nalionale, 23 dĂ©cembre 1789. Arch. nat , Divbis5, 1. 172.— KequĂȘte de la mĂȘme municipalitĂ©, du 14 fĂ©vrier 17!!. Ibid., Divb,s21, 1. 327. — Cf. Arch. comm., CondĂ©-sur-Noireau, Dl. Registre des dĂ©libĂ©rations, 19 aoĂ»t 1790. 2 ReprĂ©sentations de la ville et arrondissement du bailliage de Torigni sur la 11011- Velle division territoriale, prĂ©sentĂ©es par les dĂ©putĂ©s extraordinaires de la commune de Torigni Ă  NN. SS. les dĂ©putĂ©s de l'AssemblĂ©e nationale, 2 janvier 1790, ms. Dix signa- tures, lleudeline rĂ©dacteur. Arch. nat., Divlm5, 1. 172. PRÉTENTIONS JE GRAN VILLE, YILLEDIEU, PÉRIERS 415 Granville mettait en avant sa qualitĂ© de ville franche, ses nom- breuses juridictions vicomte, amirautĂ©, consulat et traites, sa population de 12,000 Ăąmes, le produit de ses douanes 300,000 li- vres par an, de sa pĂȘche Ă  Terre-Neuve. N'Ă©tait-elle pas le port principal de commerce du dĂ©partement, qu'elle approvisionnait en poisson, rĂ©sine, huile, savon, vins et eaux-de-vie? N'Ă©tait-elle pas une pĂ©piniĂšre pour la marine militaire et n'avait-elle pas fourni dix mille matelots au roi dans la guerre d'AmĂ©rique? A tous ces titres, elle escomptait l'obtention d'un district. DĂšs la fin de novembre, la petite ville de Villedieu, dĂ©sireuse d'obtenir une juridiction et un district, avait provoquĂ© un pĂ©titionnement Ă  plusieurs lieues Ă  la ronde, parmi les paroisses trop Ă©loignĂ©es de Goutances ou de Vire, leurs centres administratifs et qui dĂ©siraient un chef-lieu d'accĂšs plus facile. Dans le nord de la presqu'Ăźle, mĂȘmes compĂ©titions, avec plus d'acharnement peut-ĂȘtre de part et d'autre. PĂ©riers, siĂšge du bailliage de Saint-Sauveur- Lendelin, inquiĂšte des bruits qui courent sur la division du dĂ©par- tement et l'insuffisance du nombre des districts projetĂ©s, jette un cri d'alarme et les soixante-dix paroisses de son ressort lui font Ă©cho. En dĂ©cembre 1789 et janvier 1790, il n'est pas de jour oĂč l'une d'entre elles ne demande par dĂ©libĂ©ration spĂ©ciale le main- tien d'un tribunal et l'Ă©tablissement d'un district Ă  PĂ©riers. Toutes adressent leurs vƓux au dĂ©putĂ© du bailliage, Pouret- Roquerie, en sollicitant son intervention. Vaudrimesnil, le 6 dĂ©- cembre, lui promet de chanter un Te Deum pour la santĂ© des Constituants. S'il est impossible d'obtenir un arrondissement administratif, PĂ©riers demande avec insistance le maintien de son tribunal, dont l'Ă©tablissement se perd dans la nuit des temps » ; elle invoque l'intĂ©rĂȘt des justiciables et aussi celui des juges et hommes de loi ayant une situation acquise dans cette ville, y Ă©tant fixĂ©s en grand nombre avec leurs familles. Un dĂ©mĂ©nagement brutalement imposĂ© serait leur ruine et celle du pays &\ La Haye-du-Puits ne se crut pas moins autorisĂ©e que ses voisines Ă  demander Ă  la fois district et juridiction. Une carte du Haut-Cotentin, visiblement dressĂ©e dans cette intention, faisait ressortir la position avantageuse de cette ville, au centre d'un arrondissement de soixante paroisses, dont elle avait pris 1 1° RequĂȘte de PĂ©riers Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 25 dĂ©cembre 1789. — 2° Adresse de Saint-Sauveur-Lendelin Ă  Pourot-Pioquerie, 10 janvier 1790, et dĂ©libĂ©rations de nombreuses paroisses du bailliage, prises en dĂ©cembre 17N9 et janvier 1790. Arcb* nat., Divbis10, 1. 230. 416 PRÉTENTIONS DE LA HAYE-DU-PUITS ET DE CHERBOURG l'agrĂ©ment. Un des notables les plus en vue de l'endroit, Regnault de Bretel, futur prĂ©sident de l'administration dĂ©partementale de la Manche, Ă©crivit lettres sur lettres Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour lui dĂ©crire la misĂšre de cette contrĂ©e, qui n'attendait sa rĂ©gĂ©nĂ©- ration que d'un trait de plume *. Pour Ă©craser une rivale, tous les moyens semblaient bons ; la jalousie engendrait l'intrigue, les manƓuvres perfides, les insinuations calomnieuses. Carentan fut obligĂ©e de se dĂ©fendre contre les attaques de la Haye-du- Puits et de PĂ©riers. On lui reprochait son insĂ©curitĂ© parce qu'elle avait Ă©tĂ© le théùtre d'une Ă©meute Ă  propos des grains ; grief de mauvaise foi et qu'on eĂ»t pu formuler contre mainte ville de Basse-Normandie. On dressait surtout comme un Ă©pouvantail l'insalubritĂ© de ses marais, les miasmes pestilentiels qui avaient autrefois empĂȘchĂ© d'y Ă©tablir garnison ^K Carentan crut devoir adresser Ă  l'AssemblĂ©e nationale, pour sa justification, l'Ă©tat des naissances et des dĂ©cĂšs de 1784 Ă  1789 3. A son tour, elle usa de reprĂ©sailles ; elle fit procĂ©der Ă  une enquĂȘte par le receveur prin- cipal de la vente du sel blanc afin de connaĂźtre la population exacte de ses deux rivales, d'aprĂšs les rĂŽles de vente et de mettre au point leurs affirmations audacieuses 4. Elle signala l'insuffi- sance de leurs ressources, dĂ©crivit leur aspect chĂ©tif et en fit un portrait peu flatteur telle la Haye-du-Puits, misĂ©rable bour- gade, ensevelie dans un pays inaccessible, composĂ©e au plus de cent maisons, dont vingt Ă  peine ont un Ă©tage au-dessus du rez- de-chaussĂ©e. » Le nord du Cotentin ne formait qu'une seule Ă©lection, celle de Valognes. Sans vouloir enlever Ă  cette ville le rang de chef-lieu, Cherbourg demandait un district spĂ©cial. Sa population, Ă©cri- vait Chantereyne, son dĂ©putĂ© extraordinaire, excĂšde celle de 1 1° MĂ©moire de Regnault de Bretel en faveur de La Haye-du-Puits, 20 dĂ©cem- bre 1789; 2° A ce mĂ©moire est joint un Plan du'IIaut-Cotentin divisĂ© [Kir cantons de frenle-six lieues carrĂ©es, avec la position de chaque chef-lieu et les routes . Celle du Cotentin exigea trois semaines de pourparlers et de discussions. DĂšs la premiĂšre sĂ©ance, le 18 dĂ©cembre, la division Ă©clata entre les dĂ©putĂ©s. L'assem- blĂ©e comprenait seize membres, par suite de l'absence du baron de JuignĂ© ; l'Ă©vĂȘque de Coutances prĂ©sidait. On mit en avant le chiffre de neuf districts ; dix voix contre six le rejetĂšrent. Ango, bailli et dĂ©putĂ© de Saint-Sauveur-le-Vicomte, jugeant la partie perdue pour sa ville, quitta la salle des confĂ©rences. AprĂšs son dĂ©part, on proposa huit districts ; ce nombre fut encore Ă©cartĂ© par neuf voix contre six. Au troisiĂšme scrutin, huit suf- frages se prononcĂšrent pour six districts, six suffrages pour sept et l'on trouva un bulletin blanc. La majoritĂ© absolue Ă©tant atteinte, le nombre des districts du Cotentin fut fixĂ© Ă  six. Sen- tant que le sort de leurs citĂ©s Ă©tait compromis, les dĂ©putĂ©s de PĂ©riers et de Granville, Pouret Roquerie et PerrĂ©e Duhamel firent entendre de vaines protestations. Ils s'abstinrent de voter dans le scrutin relatif Ă  la dĂ©signation des chefs-lieux. Les treize suffrages de l'assemblĂ©e se rĂ©unirent en faveur de Valognes, Carentan, Saint-LĂŽ, Coutances et Avranches. Mortain fut choisi par douze voix seulement, la treiziĂšme passa Ă  Cherbourg. On arrĂȘta que les districts seraient faits de maniĂšre Ă  ce que chacun obtĂźnt un territoire Ă  peu prĂšs Ă©gal et que les avantages fussent Ă©quitablement balancĂ©s » 3. GuidĂ©s par la tradition, les dĂ©putĂ©s du Cotentin attribuĂšrent la prĂ©fĂ©rence aux anciens siĂšges d'Ă©lec- tion W ; pour ne pas faire de jalouses, ils avaient Ă©cartĂ© les prĂ©ten- 1 Th. Lindet, Correspondance, p. 12. 2 Une seule rĂ©clamation s'Ă©tait Ă©levĂ©e, pour que le bourg de Vassy fĂ»t joint au dĂ©partement oĂč se trouvent Vire et CoudĂ© ». 3 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du dĂ©partement du Cotentin, 18 dĂ©cembre 1789. Arch. nat, Divbis1, 1. 23. 4 Dans sa rĂ©clamation Ă  l'AssemblĂ©e nationale, du 2 janvier 1790, PerrĂ©c-Duha- mel Ă©crit On jeta sur le bureau un plan reprĂ©sentant le dĂ©partement divisĂ© en *ix districts Ă©gaux ayant pour chefs-lieux les six viles d'Ă©lection. L'apparition FORMATION D'UN SEPTIEME DISTRICT A CHERBOURG 419 tions des autres villes. Granville, PĂ©riers, Saint-Sauveur-le- Vicomte, dont les dĂ©putĂ©s avaient Ă©tĂ© en minoritĂ© ; Torigni, Villedieu, La Haye-du-Puits et Cherbourg, qui n'avaient pas de reprĂ©sentants directs Ă  l'AssemblĂ©e, se voyaient dĂ©boutĂ©es de leurs demandes. Elles ne se tinrent pas pour battues. Ce fut Cherbourg qui revint la premiĂšre Ă  la charge. Le 24 dĂ©cembre, son dĂ©putĂ© extraordinaire, Chantereyne, introduit par Beaudrap de Sotteville dans l'assemblĂ©e des dĂ©putĂ©s que prĂ©sidait Achard de Bonvouloir, y plaida trĂšs habilement la cause de ses concitoyens. Il dĂ©montra la nĂ©cessitĂ© d'une juridiction pour Cherbourg trop Ă©loignĂ©e de Valognes. Il rappela l'intention que plusieurs dĂ©putĂ©s avaient manifestĂ©e d'accorder un tribunal Ă  Cherbourg. D'aprĂšs le nouveau plan du ComitĂ© de constitution, l'obtention d'un tribunal Ă©tait insĂ©parable de celle d'un district. S'ils avaient pu connaĂźtre Ce plan avant de prendre leur arrĂȘtĂ©, leur dĂ©cision eĂ»t Ă©tĂ© tout autre. Obtenue par surprise, celle-ci pouvait ĂȘtre rapportĂ©e. L'assemblĂ©e se rendit Ă  ces raisons et, Ă  une grande majoritĂ©, vota la formation d'un septiĂšme district avec Cherbourg comme chef-lieu ll Il fallut remanier les limites prĂ©cĂ©demment arrĂȘtĂ©es entre les districts. La carte du dĂ©partement fut soumise Ă  un examen nouveau. Les contours des six districts Ă©taient indiquĂ©s par des couleurs Ă  l'eau ; des lignes tracĂ©es Ă  l'encre noire vinrent che- vaucher sur les anciennes frontiĂšres ; plusieurs d'entre elles, raturĂ©es, rĂ©vĂšlent les hĂ©sitations, les tĂątonnements, les luttes qui durent se produire entre les copartageants 2. Le district de Cherbourg fut taillĂ© en entier dans celui de Valognes ; une ligne tirĂ©e du Rozel Ă  la pointe de Gatteville attribua Ă  son arrondisse- ment soixante-neuf paroisses. Chantereyne fit de vains efforts pour conquĂ©rir » Barfleur, qui resta au district de Valognes 3. Pour compenser les pertes de ce dernier, on recula ses frontiĂšres vers le sud, on l'Ă©largit aux dĂ©pens de Carentan ; la limite nouvelle subite de ce tableau n'Ă©tait pas propre Ă  dissiper le soupçon d'une cabale prĂ©judi- ciable au bien public ». Arch. nat., D ivbls 10, 1. 231. 1 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Cotentin, 24 dĂ©cembre 1790* Ib'uL, Divblsl, 1. 23 et 10, 1. 231. — Lettre de Chantereyne aux officiers municipaux de Cherbourg, 25 dĂ©cembre 1789. La journĂ©e d'hier, leur Ă©crit-il, est la plus belle de ma vie. » Arch. eomm., Cherbourg, AA 65. 2 Cette nouvelle division en sept districts est signĂ©e Beaudrap, Achard de Bon- vouloir, Artur de la Villarmois et Le Sacher de la Pal li Ăšre. Arch. nat., Divbis 1, 1. 23, 3 Lettre des officiers municipaux Ă  Chantereyne, 29 janvier 1790. Arch. Cherbourg, BB 11. 4*20 REMANIEMENT DES DISTRICTS DU COTENTIN coupait la presqu'Ăźle d'une ligne oblique de Port-Bail Ă  Saint- Marcouf ; le tracĂ© en fut plus d'une fois remaniĂ© ; la Bonneville, FrĂ©ville et Saint-Marcouf, disputĂ©es entre Carentan et Valognes, restĂšrent Ă  cette derniĂšre l. DĂ©pouillĂ© de certains bourgs impor- tants comme Saint-Sauveur-le-Vicomte, Carteret, Port-Bail, le district de Carentan ne reçut que de mĂ©diocres dĂ©dommage- ments un trĂšs lĂ©ger empiĂ©tement sur Coutances, Ă  qui il enle- vait trois paroisses, FeugĂšres, Saint-Ebremont-sur-Lozon et Saint-Christophe-d'Aubigny, compensĂ© d'ailleurs par deux pertes au profit de Saint-LĂŽ MĂ©nil-VĂ©neron et MĂ©nil-Ango. Son dĂ©putĂ©, Dumesnil-Desplanques, aprĂšs avoir tremblĂ© pour la possession du district, se contenta du sort fait Ă  Carentan, qui englobait dans sa circonscription ses deux rivales, PĂ©riers et la Haye-du- Puits l2. Dans le sud du dĂ©partement, une seule modification Ă  signaler. Le chemin neuf de Granville Ă  Villedieu continua Ă  for- mer la dĂ©marcation entre Coutances et Avranches ; les paroisses devaient appartenir au district sur le territoire duquel se trouvait leur clocher. Exception fut faite pour Donville, Yquelon, Cham- prepus, la BloutiĂšre et Fleury qui, malgrĂ© leur situation au nord de la route, demeurĂšrent Ă  Avranches. Granville et Villedieu furent aussi rattachĂ©es Ă  ce district. Le succĂšs de Cherbourg provoqua des plaintes et rĂ©veilla des convoitises. Valognes, amoindrie par la crĂ©ation du septiĂšme district, se posa en victime et fit demander par ses deux envoyĂ©s extraordinaires, le chevalier du Mesnildot et de Rozi, le retour Ă  l'ancienne division en six districts \ A en croire les autres villes sacrifiĂ©es, il fallait augmenter le nombre de ceux-ci ; elles livrĂšrent dans ce but un nouvel assaut Ă  la dĂ©putation du Cotentin. Le 30 dĂ©cembre, Villedieu, jugeant qu'elle avait un intĂ©rĂȘt pressant Ă  saisir l'AssemblĂ©e nationale de ses vƓux, dĂ©lĂ©gua vers elle l'abbĂ© 1 Une dĂ©limitation ultĂ©rieure, tracĂ©e sur les reprĂ©sentations d'Ango, rendit au district de Valognes les deux paroisses de Neuville-en-Beauniont et de Catteville et, par compensation, lui enleva La Bonneville au profit de Carentan. Arch. nat.. Divblsl, 2 Liste des paroisses qui forment les frontiĂšres" arrĂȘtĂ©es entre les districts de Valognes et de Carentan, prĂ©sentĂ©e Ă  MM. formant le ComitĂ© de constitution par Dumesnil-Desplanques. maire de Carentan, suivi de l'Ă©tal des frontiĂšres arrĂȘtĂ©es ntre les districts de Coutances et de Carentan, de Saint-LĂŽ et de Carentan, 15 jan- vier 1790. Ibid., Divbisl, 1. 23. 3 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e du Cotentin, 3, janvier 1790. Ibid. AprĂšs leur Ă©chec» les dĂ©putĂ©s extraordinaires de Valognes prĂ©sentĂšrent, le 7 janvier, un MĂ©moire Ă  MM. du ComitĂ© de constitution contre l'Ă©tablissement d'un district Ă  Cherbourg, imprimĂ©, 7 p>, suivi d'Observations et conclusions additionnelles manuscrites et annexĂ©es Ă  l'im- primĂ©. Ibid., Divbis10, 1. ?31. \ Cherbourg Leitesnil-a&Val Si-Jfartir -&fr>, te Grenrd . Ccudeloup Brdleuast 0 O ' °-LeVast Teurthevit SansscmjesnU. lequeboscq o ii/ l f^ ©ValognesX o °SlGermaiii-UCaUla*d. . Si quelques villes sacrifiĂ©es, cĂ©dant Ă  leur impression premiĂšre, exhalĂšrent leurs sentiments de jalousie contre des voisines mieux traitĂ©es, la plupart des mĂ©contents s'apaisĂšrent bientĂŽt, dans l'espoir des compensations prochaines. Toutes les citĂ©s qui avaient eu part Ă  la curĂ©e furent naturelle- ment les premiĂšres Ă  s'en rĂ©jouir. Fiers de possĂ©der un district, les officiers municipaux d'Avranches dĂ©cernĂšrent des titres hono- rifiques aux dĂ©putĂ©s de leur rĂ©gion dont l'appui leur avait profitĂ© ; ils nommĂšrent Artur de la Villarmois notable honoraire. Burdelot et BĂ©cherel, l'un habitant de Pontorson, l'autre curĂ© de Saint- Loup, furent nommĂ©s citoyens d'Avranches 3. Mortain organise une fĂȘte en l'honneur de l'AssemblĂ©e nationale et de son dĂ©putĂ©, Le Sacher de la PalliĂšre. On cĂ©lĂšbre une messe en musique avec Te Deum d'actions de grĂące ; on allume des feux de joie sur la place publique ; une pyramide y est dressĂ©e, portant cette ins- cription Vive le Roi ! Vive l'AssemblĂ©e nationale ! Vive Le Sacher de la PalliĂšre » 4. A Cherbourg, pour fĂȘter l'acquisition du nouveau district, le ComitĂ© national fait tirer vingt et un coups de canon du fort Longlet ; il se confond en protestations de gratitude envers Chantereyne, le bienfaiteur de la citĂ© et tous ceux qui l'ont si heureusement secondĂ© l'Ă©vĂȘque de Coutances, 1 M. Brette reproche cette hĂąte aux Constituants. Il les accuse d'une imprĂ©- voyance funeste dont la France porte, depuis cent vingt ans, le poids. Il reconnaĂźt, d'ailleurs, que les circonstances les forcĂšrent Ă  dĂ©crĂ©ter promptement la nouvelle organisation administrative. Brette, La RĂ©forme des DĂ©partements, art. citĂ©, p. 265-267. 2 Voici, Ă  lilre d'Ă©chantillon, un extrait rie l'adresse que la municipalitĂ© de Vire envoya, le 10 mars 1790, Ă  l'AssemblĂ©e nationale DĂ©jĂ  [le paysj vous doit cette helle et sublime organisation qui ne le divise en 8? parties que pour le tenir Ă  jamais uni avec plus d'ordre et plus de force. Il vous doit ces administrations paternelles qui font jouir chaque section du bonheur des petites rĂ©publiques, en leur conservant la force d'une monarchie imposante. » Arch. nat., C 111, 1. 247. 9 Arch. coram., Avranrhes, Registre des dĂ©libĂ©rations, 20 fĂ©vrier 1700. '- ii Ibid., Mortain, Registre des dĂ©libĂ©rations, 22 dĂ©cembre 1789. 4*28 LE DÉPARTEMENT, CADRE ÉLECTORAL ET ADMINISTRATIF JuignĂ©, Beaudrap et Pouret l\ La municipalitĂ© nouvelle est animĂ©e des mĂȘmes sentiments et la flamme allumĂ©e au bĂ»cher du 21 fĂ©vrier symbolise l'attachement passionnĂ© des citoyens de Cherbourg pour le grand Ɠuvre » de ses reprĂ©sentants 2>. Les Constituants mĂ©ritaient de tels hommages. Assez habiles pour ne pas dĂ©ranger les habitudes acquises et les rapports tradi- tionnels, tout en remaniant assez profondĂ©ment la carte adminis- trative du pays, ils avaient su concilier les exigences de la nature avec les intĂ©rĂȘts et les besoins des populations. Cette division nouvelle du royaume, comme l'indiquait expressĂ©ment le dĂ©cret du 16 fĂ©vrier 1790, n'avait en vue que l'organisation des assem- blĂ©es administratives et des assemblĂ©es Ă©lectorales. Le dĂ©parte- ment de 1790 Ă©tait une intendance de moindres dimensions; c'Ă©tait aussi la pĂ©piniĂšre Ă©lectorale des lĂ©gislateurs, l'unitĂ© de mesure de la souverainetĂ© nationale Ă©quitablement distribuĂ©e dans toutes les parties du royaume. Le dĂ©cret du 16 fĂ©vrier 1790 maintenait jusqu'Ă  nouvel ordre les anciennes divisions relatives Ă  la perception des impĂŽts, Ă  l'exercice de l'autoritĂ© judiciaire ; les circonscriptions ecclĂ©siastiques n'avaient reçu encore aucune atteinte. Toutefois, en fixant les limites des dĂ©partements, dis- tricts et cantons, l'AssemblĂ©e nationale avait tracĂ© le cadre oĂč allait se mouvoir, dans un avenir peu Ă©loignĂ©, non seulement l'activitĂ© du pouvoir administratif, mais encore celle des pouvoirs financiers, judiciaires, ecclĂ©siastiques ; elle avait prĂ©parĂ© le fonc- tionnement mĂ©thodique et rĂ©gulier des grands services de la France moderne. Une telle Ɠuvre Ă©tait solide et durable ; elle a survĂ©cu Ă  ses ouvriers ; aprĂšs plus d'un siĂšcle d'existence, en dĂ©pit des rĂ©volutions politiques et Ă©conomiques qui lui ont livrĂ© assaut et, en attendant la destruction, peut-ĂȘtre fort prochaine, dont elle est menacĂ©e, elle est, aujourd'hui encore, debout. 1 Arch. comm., Cherbourg, BB11. de correspondance, 31 janvier 1700. ‱"> fbiti., BBo, Registre des dĂ©libĂ©rations, 21 fĂ©vrier 1790. PERSISTANCE DES TROUBLES 429 CHAPITRE XVI LES TROUBLES PUBLICS DANS LA GENERALITE DE CAEN PENDANT LES DERNIERS MOIS DE SON EXISTENCE JANVIER -AOUT 1790 Persistance des troubles causĂ©s par la disette et le chĂŽmage. Improvisa- tion de secours par les municipalitĂ©s. Demandes d'assistance Ă  l'Etat. — Agitation populaire dans les villes l'Ă©meute de Carcntan. Malaise des campagnes insĂ©curitĂ© des propriĂ©tĂ©s privĂ©es et publiques. — DĂ©sarroi des finances ; retards dans l'assiette et la perception des impĂŽts ordinaires et de la contribution patriotique ; refus de paiement des aides et octrois ; Ă©chec de la mission de PomiĂ©s en Basse-Nor- mandie. — Insubordination des gardes nationales dĂ©sertions et sou- lĂšvements dans plusieurs villes ; demandes d'organisation gĂ©nĂ©rale Ă  l'AssemblĂ©e nationale. — Le fanatisme religieux. Attitude rĂ©volu- tionnaire des curĂ©s au dĂ©but de la RĂ©volution. Volte-face amenĂ©e par la nationalisation des biens ecclĂ©siastiques et la politique de tolĂ©- rance religieuse de l'AssemblĂ©e constituante. Le clergĂ© agent de la contre-rĂ©volution. — Impuissance avouĂ©e des municipalitĂ©s Ă  rĂ©tablir l'ordre ; espoirs placĂ©s dans la prochaine activitĂ© des assemblĂ©es administratives. Il eut Ă©tĂ© prudent de hĂąter l'organisation des corps adminis- tratifs, car le dĂ©sordre Ă©tait Ă  son comble. Pas plus que les auto- ritĂ©s anciennes, les municipalitĂ©s nouvelles ne parvenaient Ă  l'enrayer. AprĂšs comme avant l'Ă©tablissement de celles-ci, la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen demeura le théùtre d'une agitation incessante et la proie de l'anarchie. De fĂ©vrier Ă  juillet 1790, c'est-Ă -dire pendant la pĂ©riode de gestation du rĂ©gime administratif nouveau, les troubles publics y furent aussi frĂ©quents et l'insĂ©curitĂ© sociale aussi grande. La question des subsistances restait toujours aussi angoissante. DĂšs le 31 octobre 1789, jugeant la rĂ©colte de l'annĂ©e fort mĂ©- diocre, l'intendant avait prĂ©dit la disette des grains U. Ses prĂ©vi- sions se rĂ©alisĂšrent. Le peuple eut Ă  souffrir de la raretĂ© du pain 1 Lettre do l'intendant de Launay, 31 octobre 1789. Arch; Calvados. C264CU 430 DISETTE ET CHÔMAGE. SECOURS IMPROVISÉS et de son prix excessif. A Caen le blĂ© valut 50 livres le sac Ă  la halle du 12 mai 1790 ]. Bayeux t2, Vire3 se plaignaient de sa chertĂ© qui Ă©puisait les bourses. Le 30 mai, les greniers des cam- pagnes Ă©taient dĂ©jĂ  vides '4. Comme les anciens ComitĂ©s perma- nents, les municipalitĂ©s formĂšrent des bureaux de subsistances pour veiller Ă  l'approvisionnement des villes ; leurs officiers fixĂšrent le prix du pain et de la viande ; en plus d'un endroit, ils eurent Ă  lutter contre les boulangers, qui refusaient de cuire, contre les bouchers qui menaçaient de suspendre leur vente 5. La charitĂ©, publique et privĂ©e, se dĂ©pensa en efforts souvent insuffisants pour allĂ©ger les souffrances populaires. On vit les grenadiers du rĂ©giment d'Aunis, Ă  Caen, abandonner au profit des pauvres la solde qu'ils recevaient pour leur service de garde au théùtre °>, le chevalier de Buffon, lieutenant-colonel du rĂ©gi- ment de Lorraine et les officiers de ce rĂ©giment distribuer aux pauvres de Bayeux des aumĂŽnes assez considĂ©rables 7. Des collectes faites Ă  l'occasion de cĂ©rĂ©monies publiques reçurent la mĂȘme destination 8. L'UniversitĂ© de Caen remit aux officiers municipaux, pour ĂȘtre employĂ© en Ɠuvres de bienfaisance, le crĂ©dit annuel affectĂ© Ă  sa distribution des prix f9. Le chĂŽmage aggravait la misĂšre. Les mendiants pullulaient dans les villes et les campagnes 10. Les officiers municipaux de 1 Lettre des officiers municipaux Ă  de Cussy, 12 mai 1790. Arch. comm., Caen, Registre de correspondance. 2 Lettre du procureur-syndic de Bayeux, Le Tellier, aux procureurs-syndics pro- vinciaux. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7780. 3 Lettre des officiers municipaux Ă  Flaust, 7 juin 1700. Arch. comm., Vire, Registre de correspondance. 4 Lettre des officiers municipaux Ă  Necker, 30 mai 1790. Ibid., Caen, Registre de correspondance. 5 Les officiers municipaux de Caen sont obligĂ©s d'augmenter le prix du pain pour amener les boulangers Ă  en cuire. Ibid., Caen. Registre de correspondance, lettre du 12 mai 1790. — A Avranches, un arrĂȘtĂ© de police municipale taxant Ă  8 sols le prix de la livre de bƓuf, est rapportĂ© sur la rĂ©clamation des bouchers et la livre taxĂ©e 8 sols 6 deniers. Ibid., Avranches, Registre des dĂ©libĂ©rations, 17 juin 1790. — Nombreux exemples de taxations du pain Ă  Tinchebrai. Ibid., Tinchebrai. Registre de dĂ©libĂ©rations, 12 mars, 25 avril, 20 mai, 20 mai, 2 juin, 20 juin, 27 juin 1790. 6 Lettre de remercĂźmenfs des officiers municipaux au lieutenant-colonel du rĂ©gi- ment d'Aunis, 15 avril 1790. Ibid., Caen. Registre de correspondance. 7 Ibid., Baveux. Registre de correspondance, mai 1790. 8 A Caen, une quĂȘte faite Ă  la messe de la foire, le 25 avril 1790, produisit 521 liv. Ibid., Caen, Dl. 9 DĂ©libĂ©ration de l'UniversitĂ© de Caen, du 21 juillet 1790. Ibid., ancien carton 25. Cf. Arch. dĂ©p., Calvados, D83. 10 Ibid., C 7780. Cf. Lettres des officiers municipaux de Caen Ă  Le Cavelicr, nĂ©go- ciant au Havre, 9 mars 1790 ; Ă  Cussy et Lamy, dĂ©putĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nationale.* DEMANDES D 'ASSISTANCE A L'ÉTAT 431 Caen redoutaient la fermeture prochaine des manufactures, qui eĂ»t livrĂ© Ă  une dangereuse oisivetĂ© vingt mille journaliers dĂ©sƓu- vrĂ©s et sans pain l. Les ateliers de charitĂ©, Ă©tablis par la Com- mission intermĂ©diaire provinciale, languissaient par la faute du trop modeste crĂ©dit destinĂ© Ă  leur usage "2. Sur la proposition de son maire, VendƓuvre, le Conseil gĂ©nĂ©ral de Caen, vota le 20 mars, 4,000 livres pour occuper les ouvriers sans travail 3. Le 30 mai, un dĂ©cret de l'AssemblĂ©e nationale accorda 30,000 livres Ă  chacun des dĂ©partements de la Manche, du Calvados et de l'Orne pour le mĂȘme objet 4. Dans la situation critique oĂč elles se trouvaient, les villes furent obligĂ©es de mendier les secours de l'Etat. Le 31 mars, Caen expose au contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral la dĂ©tresse de la caisse muni- cipale Ă©puisĂ©e au profit des pauvres et lui demande la remise exceptionnelle de la taxe reprĂ©sentative de la corvĂ©e, qui s'Ă©lĂšve Ă  6,000 livres », d'avoir injustement fixĂ© la pro- portion de cote entre le maĂźtre de la terre et celui qui l'exploite, en faisant supporter Ă  ce dernier les dix-neuf vingtiĂšmes de la charge t'2. Si le fermier rĂ©clame contre son propriĂ©taire, certaines municipalitĂ©s se prĂ©tendent sacrifiĂ©es par la lĂ©gislation nouvelle et opposent Ă  leur malheureux sort celui de leurs voisines mieux traitĂ©es par le fisc. Le nouveau mode de taxation, en frappant la terre au lieu de sa situation et non plus Ă  celui du domicile de son possesseur, menace d'Ă©craser, sous une cotisation trop lourde, plus d'une communautĂ© qui ne pourra plus demander Ă  ses principaux contribuables qu'une faible partie de leurs an- ciennes impositions. D'oĂč des demandes en rĂ©duction qui viennent s'entasser dans les cartons du ComitĂ© des finances de l'AssemblĂ©e nationale 3. Dans l'attente d'une rĂ©ponse, les rĂŽles ne sont pas arrĂȘtĂ©s et le paiement de l'impĂŽt est ajournĂ© 4. Et que de diffi- cultĂ©s lors du recouvrement ! L'Ă©levage des chevaux a subi de grandes pertes dans le Cotentin ; la dĂ©tresse y est extrĂȘme, les fermiers Ă©migrent, le numĂ©raire disparaĂźt ; oĂč le collecteur trou- verait-il de l'argent? les parages de l'Ăźle. Archi nat. Dxxix >s. 6 Lettre de PomiĂšs, commissaire du roi, aux officiers municipaux de Caen., 27 mars 1790. Arch. comm,, Caen, carton 43. RÉSISTANCE AU PAIEMENT DES DROITS D 'OCTROI ET TARIF 439 l'expulsion de Fleury, directeur de la RĂ©gie, les assemblĂ©es des paroisses ont autorisĂ© la perception des droits d'aides, boucherie, tannerie et autres y rĂ©unis, mais Ă  condition qu'elle soit confiĂ©e aux commis de la ville et que le produit en soit versĂ© dans une caisse municipale l>. A Avranches, les employĂ©s des aides ont depuis longtemps abandonnĂ© leurs fonctions ; sans mĂȘme attendre qu'on les menace, ils ont cessĂ© l'exercice », nĂ©gligĂ© la marque des cuirs et de la viande 3. Les octrois des villes sont onĂ©reux aux paysans, qui s'ima- ginent payer la taille des bourgeois ; les droits de tarif perçus sur les bestiaux amenĂ©s dans les marchĂ©s ne se lĂšvent plus qu'au prix des plus grandes difficultĂ©s ; Ă  Mortain, Ă  Vire, plusieurs marchands de bƓufs rĂ©sistent et font scandale ; ils veulent qu'on leur montre pourquoi ils doivent » . Bayeux, peuplĂ© d'anciens privilĂ©giĂ©s et qui vit de la consommation qu'ils y font, considĂšre sa garde nationale comme une garantie indispensable contre les mĂ©con- tents dont elle est environnĂ©e. Les officiers municipaux dĂ©plorent sa dĂ©sorganisation et le relĂąchement des citoyens qui introduit le dĂ©sordre dans un corps fait pour maintenir le bon ordre UK En maint endroit, le service est interrompu et les municipalitĂ©s ont peine Ă  le rĂ©tablir 5;. En attendant une rĂ©glementation gĂ©nĂ©rale, certaines d'entre elles rĂ©digent leur code militaire, aux pres- criptions rigoureuses et le soumettent Ă  l'approbation de l'Assem- blĂ©e nationale §, A de telles exigences, plus d'un rĂ©calcitrant rĂ©pond par le refus de monter la garde et mĂȘme de payer un 1 Lettre d'Aveline, maire de Caumont, aux commissaires du roi pour la formation du dĂ©partement du Calvados, 12 avril 1790. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inven- toriĂ©e. — Les municipalitĂ©s, tant des villes que des campagoes, sont des corps sans Ăąme, Ă©crit Capron, curĂ© de Mondeville prĂšs Caen. Loin de prĂȘter la main aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale, elles semblent craindre, de sorte que tout le monde est maĂźtre; » 4 juin 1790. Ibid. 2 Exemples de ces cĂ©rĂ©monies Ă  Vire, 21 fĂ©vrier 1790 ; Ă  Avranches, 2 mars ; Ă  Caen, 11 avril ; Ă  Granville. 13 mai ; Ă  Cherbourg, etc. 3 Lettre des officiers municipaux au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 30 mai 1790. Arch. comm., Caen. Registre de correspondance. 4 Lettres des officiers municipaux au prĂ©sident du ComitĂ© des rapports de l'As- semblĂ©e nationale et au baron de Wimpfen, 13 avril 1790. Ibid., Bayeux. Registre de correspondance. 5 A TinchebraU Ă  Vire, par exemple. G Projet d'un code militaire provisoire, 15 avril 1790. Ibid., Bayeux,, Di12. Registre de. A CondĂ©- sur-Noireau, la milice nationale parle en maĂźtresse et fait la loi les soldats des quatre compagnies, rĂ©unies pour entendre la lec- ture d'un arrĂȘtĂ© municipal relatif au rĂ©tablissement des aides, s'Ă©crient qu'ils ne veulent plus de commis, et dictent Ă  la muni- cipalitĂ©, par un arrĂȘtĂ© en forme, les conditions dans lesquelles ils protĂ©geront la perception des impĂŽts W. A ces ferments de dĂ©sordre s'en ajoute bientĂŽt un autre, le fanatisme religieux. La RĂ©volution allait voir se dresser contre elle un nouvel ennemi et non le moins redoutable le clergĂ©. Quand l'Ă©vĂȘque de Bayeux et son chapitre avaient protestĂ© 1 Lettre des ofiiciors municipaux au baron de Wimpfcn, 30 mal 1790. Arch. BĂŽmm., Caen. Registre de correspondance. — RĂ©ponse de Wimpfcn, 2 juin 1790. Ibid.. car- ton 50. 2 Lettre des officiers municipaux de Tinchebrai au ComitĂ© de constitution, 28 mars 1790. Arch. nat., Div21. 3 Lettre des officiers municipaux de Valognes au ComitĂ© des rapports, mars 1790. Ibid.. D xxix 81. 4 Arch. comm., Carentan. Registre des dĂ©libĂ©rations, 10 et 11 dĂ©cembre 1789. 5 Lettre des officiers municipaux de Carentan au ComitĂ© des rapports, B juin 1790. Arch. nat., Dxxtx30. 0 Areh. comm., ComlĂ©-snr-Noireau, D t. Registre des dĂ©libĂ©ralinns, -27 BÔû! À Saint-Georges-des-Groseillk'rs. le 9 juin 1700. la milice nationale BĂ© Lins M rend coupable de sĂ©vices Ă  l'Ă©gard des habitants. Plaintes de la mithicijnUifcĂ© de Saint- Georges Ă  l'AssemblĂ©e nationale, lu juillet 1790. Arch. nat., lxxix'"s7, 103. 444 LA DÉCLARATION DE GUERRE DIT CLERGÉ contre l'illĂ©galitĂ© des Ă©lections de leur ordre aux Etats gĂ©nĂ©raux, quand un peu plus tard ils avaient contestĂ© la validitĂ© des dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale, la masse des curĂ©s bas normands ne les avait pas suivis dans leur rĂ©sistance. Le souvenir des humi- liations passĂ©es, l'espoir de l'indĂ©pendance et du bien-ĂȘtre futurs avaient alors inclinĂ© ces derniers vers la cause rĂ©volutionnaire. Le mouvement Ă©lectoral de 1789, Ă  Coutances comme Ă  Caen, avait rĂ©vĂ©lĂ© l'antagonisme profond qui sĂ©parait le haut et le bas clergĂ© et au sein des Etats gĂ©nĂ©raux, c'est l'appui des curĂ©s ruraux qui avait rendu possible la fusion des ordres et prĂ©parĂ© le triomphe du Tiers Ă©tat. Mais le haut clergĂ© n'avait pas dĂ©sarmĂ© ; les Ă©vĂ©nements lui fournirent l'occasion de ressaisir l'influence qu'il avait perdue. Le clergĂ© du bailliage de Caen, dans son cahier de dolĂ©ances, avait Ă©mis le vƓu ferme que la religion catholique fut religion d'Etat et la seule reconnue en France ; le dĂ©cret du 13 avril 1790, qui, rejetant une motion analogue de dom Gerle, acheminait le pays vers la libertĂ© des cultes, vint troubler la conscience d'un grand nombre de prĂȘtres. La tolĂ©rance religieuse de l'AssemblĂ©e nationale alarma un clergĂ© intransigeant en matiĂšre de dogme et trĂšs jaloux de sa domination. L'Ă©vĂȘque de Bayeux, alors maire de cette ville, laissa le 27 mai 1790 une dĂ©putation de son chapitre dĂ©poser sur le bureau de l'hĂŽtel de ville une protestation contre le dĂ©cret du 13 avril, protestation qu'il avoua ĂȘtre en partie son ouvrage et qui constituait un vĂ©ri- table appel Ă  la rĂ©volte /]. Le Conseil gĂ©nĂ©ral de Bayeux, malgrĂ© les sentiments catholiques de ses membres, dĂ©clara cette protes- tation attentatoire aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e », en ordonna la suppression, interdit d'en donner lecture publique. L'Ă©vĂȘque de Bayeux eut de nombreux imitateurs. Plus d'un prĂȘtre commença Ă  tenir des propos incendiaires, Ă  prĂȘcher les maximes les plus sĂ©ditieuses et les plus intolĂ©rantes '2; ; des libelles circulĂšrent clandestinement dans les villes et les villages criant haro sur les douze cents coquins des Tuileries qui s'enrichissaient des largesses des protestants et des juifs pour couper dans ses racines 1 Arch. comm., Baveux. Registre des dĂ©libĂ©rations, Di12, 27-29 mai 1790.— Cf. Pezet, Bayeux au XVIII* sii-cle, p. 138. 2 Le Courrier de Gorsas contenait, Ă  la date du 28 mai 1790 Les nouvelles que nous recevons de Caen et d'autres villes de la Normandie, annoncent les tentatives les plus criminelles de la majeure partie des prĂȘtres, pour soulever les peuples et allumer le feu de la guerre civile. » Le corps municipal de Caen ayant cru devoir protester Arch. comm., Caen, Dl, 28 mai 1790, Gorsas rĂ©pondit par un article, RĂ©tractons-nous, oĂč il prouvait la vĂ©ritĂ© de ses allĂ©gations. LE CLERGÉ AGENT DE LA CONTRE-REVOLUTION 445 l'arbre de la religion » 1^. Une campagne de brochures travailla les fidĂšles et le clergĂ© 2l. EffrayĂ©s par les affirmations menson- gĂšres que celles-ci renfermaient, se croyant trahis par leurs dĂ©putĂ©s », inquiĂ©tĂ©s dans leurs croyances et menacĂ©s dans leurs intĂ©rĂȘts matĂ©riels par l'adoption des lois qu'on leur prĂ©sentait comme des lois de spoliation 8, les curĂ©s firent volte-face, se rejetĂšrent dans le camp des Ă©voques et des privilĂ©giĂ©s. AprĂšs avoir Ă©tĂ© au dĂ©but les auxiliaires de la RĂ©volution, ils allaient devenir les agents les plus actifs de la contre-rĂ©volution. En prĂ©sence de tant de pĂ©rils, les municipalitĂ©s se rendaient un compte exact de leur faiblesse. Elles en faisaient publiquement l'aveu. Tous les liens paraissent dĂ©truits, Ă©crivaient les officiers municipaux de Caen Ă  leurs collĂšgues de Rennes. La force publi- que n'existe que dans l'opinion et chacun a la sienne. Chaque individu, dĂ©finissant la libertĂ© Ă  sa maniĂšre, n'admet des dĂ©crets que ce qui convient Ă  ses intĂ©rĂȘts ou Ă  ses passions et s'Ă©rige en despote pour gouverner tout ce qui l'environne; de sorte que, dans le chaos de l'anarchie qui rĂšgne depuis neuf mois, l'orage s'obscurcit de plus en plus, et nous n'apercevons point encore la terre qui nous est promise 4. » Tous les citoyens, cependant, n'Ă©taient pas aussi pessimistes ; plus d'un partisan de la RĂ©volution croyait alors, avec Aveline, que le terme de l'anarchie Ă©tait proche et que l'Ă©tablissement des assemblĂ©es administratives inaugurerait une Ăšre d'ordre et de prospĂ©ritĂ© &h 1 Courrier de Gorsas, n° du 14 juin 1790. 2 Lettre de GĂ©dĂ©on Gourjon, pasteur de CondĂ©-sur-Noireau, au curĂ© Gouttes, vice -prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, 28 mai 1790. Arch. nat., Dxxiv 33. 11 se plaint des injures et des menaces que les catholiques, fanatisĂ©s par les prĂȘtres, l'ont subir aux protestants, nombreux dans sa rĂ©gion. 3 Les dĂ©crets des 2 novembre 1789 et 14 mai 1790, en mettant Ă  la disposition de la nation les biens ecclĂ©siastiques, puis en ordonnant leur aliĂ©nation jusqu'Ă  con- currence de 400 millions de livres, avaient jetĂ© un certain trouble dans les habitudes et le train de vie des curĂ©s ruraux. Ils dĂ©tachĂšrent un grand nombre de ceux-ci de la cause de la RĂ©volution. Voir Sagnac, La LĂ©gislation civile, etc., p. 168-169. 4 Lettre des officiers municipaux de Caen Ă  ceux de Rennes, 2 avril 1790. Arch. comm., Caen, Registre de correspondance. 5 Lettre d'Aveline, maire de Caumont, aux commissaires du roi pour la formation du Calvados, 12 avril 1790. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 14 LE DÉCRET DU 22 DECEMBRE 1789 CHAPITRE XVII l'organisation administrative des dĂ©partements et des districts AVRIL - JUILLET 1790 Le dĂ©cret du 22 dĂ©cembre 1789. — Comparaison de l'ancienne et de la nouvelle organisation administrative ressemblances superficielles, diversitĂ© des principes.— Les Commissaires du Roi pour la formation du Calvados, de la Manche et de l'Orne ; limitation de leurs attribu- tions par l'AssemblĂ©e nationale. — Les assemblĂ©es primaires des trois dĂ©partements difficultĂ©s de leur rĂ©union, longueur des opĂ©ra- tions Ă©lectorales. HostilitĂ© des campagnes contre les villes. Condi- tion sociale des Ă©lecteurs du second degrĂ© minoritĂ© d'hommes de loi, majoritĂ© de paysans et laboureurs. La- ^emblĂ©e Ă©lectorale du Calvados. Mode de rĂ©partition des trente-six administrateurs entre les six districts. PrĂ©dominance des Ă©lus ruraux. Protestations urbaines. Les assemblĂ©es Ă©lectorales des districts incident Ă  Vire. L'assemblĂ©e Ă©lectorale de la Manche. Les deux modes de scrutin successifs. RĂšglement du dĂ©bat sur le chef-lieu choix de Coutances. Condition sociale des trente-six Ă©lus, en majoritĂ© propriĂ©taires ruraux. Les assemblĂ©es Ă©lectorales des sept districts incident Ă  Carentan. L'assemblĂ©e Ă©lectorale de l'Orne et du district de Domfront faiblesse numĂ©rique du contingent fourni par l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. — Election des Directoires des dĂ©partements et des districts Ă©limination de l'Ă©lĂ©ment rural au profit de l'Ă©lĂ©ment urbain. L'administration aux mains des hommes de loi. Cessation des pouvoirs de l'intendant et de la Commission intermĂ©diaire provinciale. — Remise des archives des anciennes administrations. Liquidation des affaires communes aux trois dĂ©partements com- missaires liquidateurs et vĂ©rificateurs. Compte rendu de la Commis- sion intermĂ©diaire provinciale rĂ©ponses Ă©vasives des trois derniers intendants. Cordier de Launay Ă©migrĂ©, fonctionnaire en Russie, homme de lettres. Ce fut le dĂ©cret du 22 dĂ©cembre 1789, suivi de l'instruction du 8 janvier 1790, qui rĂ©gla l'organisation administrative de la France l. La hiĂ©rarchie parallĂšle des circonscriptions adminis- tratives et Ă©lectorales créées par l'AssemblĂ©e nationale n'Ă©tait 1 Un dĂ©cret du 10 dĂ©cembre 178!» avait, au prĂ©alable, supprimĂ© les commissaires dĂ©partis et leurs taureaux. DIRECTOIRES ET CONSEILS DES DEPARTEMENTS ET DISTRICTS 447 pas, de la base au sommet, rigoureusement symĂ©trique. Si les dĂ©partements, et au-dessous d'eux les districts, Ă©taient Ă  la fois des ressorts administratifs et des cadres Ă©lectoraux, il n'en Ă©tait plus de mĂȘme Ă  l'Ă©chelon infĂ©rieur. Le territoire soumis Ă  l'action des municipalitĂ©s resta, sous le nom de commune, une division purement administrative et ce fut en principe un groupement de communes qui constitua, sous le nom de canton, le premier rouage du systĂšme Ă©lectoral nouveau. RĂ©unis en assemblĂ©es primaires dans chaque canton, tous les citoyens actifs devaient y nommer les Ă©lecteurs chargĂ©s Ă  leur tour d'Ă©lire, outre les dĂ©putĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nationale, les administrateurs de dĂ©partement et de district. Ces Ă©lecteurs Ă©taient choisis Ă  raison de un par cent citoyens actifs, prĂ©sents ou non Ă  l'assemblĂ©e, mais ayant droit d'y voter, et parmi les contribuables qui acquittaient une impo- sition directe au moins Ă©gale Ă  la valeur locale de dix journĂ©es de travail. Leur assemblĂ©e plĂ©niĂšre, rĂ©unie au chef -lieu du dĂ©par- tement, nommait les trente-six membres de l'administration dĂ©partementale et le procureur gĂ©nĂ©ral syndic ; elle se fraction- nait en assemblĂ©es partielles de districts, qui dĂ©signaient les douze membres de l'administration des districts et leur procureur syndic. Chaque administration de dĂ©partement et de district se divisait en deux sections le Conseil et le Directoire, ce dernier comprenant huit membres pour le dĂ©partement et quatre pour le district, Ă©lus par les membres du Conseil et dans son sein. La durĂ©e de leur mandat Ă©tait de quatre annĂ©es, avec renouvelle- ment par moitiĂ© tous les deux ans. Les administrations de dĂ©par- tement Ă©taient chargĂ©es, sous l'inspection du corps lĂ©gislatif, de rĂ©partir les contributions directes du dĂ©partement entre les districts, d'ordonner la confection des rĂŽles des contribuables dans chaque municipalitĂ©, de rĂ©gler et de surveiller la perception et la rentrĂ©e de l'impĂŽt. Elles Ă©taient, en outre, chargĂ©es, sous l'autoritĂ© du roi, de ce qui concernait l'administration gĂ©nĂ©rale, notamment le soulagement des pauvres et la police de la mendi- citĂ©, le rĂ©gime des hĂŽpitaux, des ateliers de charitĂ© et des prisons, la surveillance de l'Ă©ducation publique, les encouragements Ă  l'agriculture, Ă  l'industrie et au commerce, la conservation des propriĂ©tĂ©s publiques, forĂȘts, riviĂšres, chemins, la direction des travaux publics, l'entretien, rĂ©paration et reconstruction des Ă©glises et presbytĂšres, le maintien de la salubritĂ© et de la sĂ»retĂ© publique, le service des gardes nationales. Les administrations de district devaient exercer ces diverses fonctions dans leur ressort plus restreint et sous le contrĂŽle des administrations de 448 RESSEMBLANCES SUPERFICIELLES ENTRE ANCIEN ET NOUVEAU RÉGIME dĂ©partement ; elles avaient surtout Ă  rĂ©partir les contributions directes entre les municipalitĂ©s du district. C'est au Conseil de dĂ©partement qu'il appartenait de fixer les rĂšgles de chaque partie importante de l'administration du dĂ©partement et d'ordonner les travaux et les dĂ©penses gĂ©nĂ©rales. Les Conseils de districts, sans pouvoir de dĂ©cision propre, devaient seulement prĂ©parer les demandes Ă  prĂ©senter, et les matiĂšres Ă  soumettre Ă  l'adminis- tration du dĂ©partement. Les Directoires Ă©taient chargĂ©s de l'exĂ©- cution des arrĂȘtĂ©s pris par les Conseils et de l'expĂ©dition des affaires courantes ; ceux des districts Ă©taient Ă  cet Ă©gard dans la subordination absolue de l'administration dĂ©partementale. Les Conseils Ă©taient pĂ©riodiques ; ceux de districts devaient tenir une session annuelle, de quinze jours au plus, avant la session des Conseils de dĂ©partement, qu'ils avaient mission d'Ă©clairer ; ceux- ci devaient siĂ©ger un mois chaque annĂ©e et six semaines pour la premiĂšre fois. Les Directoires Ă©taient permanents, en leur qualitĂ© de bureaux exĂ©cutifs ; ils s'absorbaient Ă  chaque session dans le sein des Conseils. Quant au procureur gĂ©nĂ©ral syndic du dĂ©parte- ment et aux procureurs syndics des districts, Ă©lus pour quatre annĂ©es, ils avaient sĂ©ance au Conseil et au Directoire de leur ressort ; ils n'y avaient pas voix dĂ©libĂ©rative, mais simplement consultative. Toutefois, on ne pouvait faire aucun rapport sans leur en donner communication, ni prendre aucun arrĂȘtĂ© sans les consulter et les entendre. Agents d'exĂ©cution de l'administration, ils Ă©taient chargĂ©s de la suite de toutes les affaires, mais ne devaient agir que de concert avec leur Directoire. Pour les sup- plĂ©er en cas de maladie ou d'absence, les Conseils devaient dĂ©si- gner un membre du Directoire. L'examen de la nouvelle organisation administrative du royaume rĂ©vĂšle de grandes ressemblances entre le passĂ© et le prĂ©sent. Les Conseils gĂ©nĂ©raux des dĂ©partements, ce sont, dans un cadre plus restreint, les anciennes AssemblĂ©es provinciales la Normandie en compte cinq alors qu'elle avait trois assemblĂ©es. Les' Conseils de districts remplacent les anciennes assemblĂ©es d'Ă©lection ou de dĂ©partement la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen comprenait neuf Ă©lections ; on a taillĂ© environ dix districts dans son ressort. Les Directoires de dĂ©partement succĂšdent aux Commissions intermĂ©diaires provinciales, ceux de district aux bureaux inter- mĂ©diaires de dĂ©partement ; ils n'ont fait que changer de nom. Les procureurs syndics existaient dĂ©jĂ  sous ce titre on a gardĂ© le nom et la chose. Il n'y en a plus qu'un par circonscription, car depuis la fusion des ordres la dualitĂ© des syndics nobles et rotu- DIVERGENCES PROFONDES ENTRE EUX 449 riens ne se justifie plus ; encore dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, la simplification est-elle dĂ©jĂ  faite. Les cadres Ă©lectoraux infĂ©rieurs, les cantons, existaient dĂ©jĂ  en germe dans les arrondissements Ă©lectoraux » chers Ă  Necker ; le nombre en est seulement multipliĂ©. La pĂ©riodicitĂ© prĂ©vue pour les Conseils, la permanence imposĂ©e aux Directoires sont des pratiques dĂ©jĂ  usitĂ©es depuis trois ans ; l'absorption momentanĂ©e des Directoires par les Conseils est un emprunt au fonctionnement du systĂšme administratif aboli. Il n'est pas jusqu'aux attributions des corps nouveaux qui ne rappellent celles des AssemblĂ©es provinciales celles-ci n'a- vaient-elles point comme tĂąche essentielle la rĂ©partition des impĂŽts, la surveillance des routes, les encouragements Ă  l'indus- trie et Ă  l'agriculture ? Enfin, si les Conseils nouveaux avaient l'incontestable avantage d'ĂȘtre issus de libres Ă©lections, le roi n'avait-il pas expressĂ©ment promis aux AssemblĂ©es provinciales ce mode de recrutement dans un assez court dĂ©lai? Les corps administratifs de 1790 semblaient donc, au premier abord, pro- longer l'action des administrations créées par l'Ă©dit de 1787. Et pourtant le dĂ©cret du 22 dĂ©cembre 1789 avait opĂ©rĂ© une rĂ©forme administrative profonde. Si les AssemblĂ©es provinciales et leurs subordonnĂ©es, avec leurs commissions, semblaient se survivre Ă  elles-mĂȘmes en changeant de forme et de nom, l'inten- dant et ses subdĂ©lĂ©guĂ©s disparaissaient sans laisser de trace. Il ne devait plus y avoir d'intermĂ©diaire entre les administrations de dĂ©partement et le pouvoir exĂ©cutif suprĂȘme. Plus de commissaire dĂ©parti, organe du gouvernement, recevant directement ses ordres et veillant Ă  leur exĂ©cution ; la police elle-mĂȘme, qui, Ă  l'Ă©poque du condominium entre Commission intermĂ©diaire et intendant, avait Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e Ă  celui-ci parce qu'elle devait ĂȘtre exercĂ©e d'une main ferme et sans dĂ©faillance, avec la rigueur d'une consigne reçue d'en haut, allait ĂȘtre dĂ©sormais livrĂ©e Ă  des collectivitĂ©s indĂ©pendantes et en quelque sorte souveraines dans l'exercice de leurs fonctions », c'est-Ă -dire Ă©miettĂ©e et Ă©ner- vĂ©e. Laissant une libertĂ© sans contrepoids aux pouvoirs locaux, le nouveau systĂšme les coordonnait dans un concert prĂ©sumĂ© de bonnes volontĂ©s convergentes, au lieu de les subordonner Ă  l'autoritĂ© d'un gouvernement obĂ©i. Une extrĂȘme dĂ©fiance envers le roi, une confiance sans bornes envers la nation avaient eu pour effet de substituer une dĂ©centralisation absolue Ă  l'excessive centralisation de l'ancien rĂ©gime. C'Ă©tait au roi nĂ©anmoins que l'AssemblĂ©e nationale avait dĂ©lĂ©guĂ©, par son dĂ©cret du 8 janvier 1790, le soin de surveiller et 29 450 LES COMMISSAIRES Dl KOI POUR LA FORMATION DES DÉPARTEMENTS de diriger au plus tĂŽt, dans chaque dĂ©partement, l'exĂ©cution de la loi relative Ă  la formation des assemblĂ©es administratives. Celui-ci mit deux mois Ă  choisir ses collaborateurs. Par commission du 6 mars 1790, il dĂ©signa trois commissaires pour former chacun des dĂ©partements de la Manche et de l'Orne et quatre pour former celui du Calvados. FrĂ©min de Beaumont, maire de Coutances, Le Tuilier, procureur Ă  l'Ă©lection de cette ville et Bernard, avocat du roi Ă  Saint-LĂŽ, furent les trois commissaires de la Manche W. Pour le Calvados, Louis XVI choisit le comte de VendƓuvre, maire de Caen ; Revel de la Brouaise, substitut du roi au Parle- ment de Rouen ; Signard d'OuffiĂšres, riche nĂ©gociant de Caen, et Bayeux, ancien avocat au Parlement de Rouen, ancien secrĂ©- taire provincial de la Haute-Normandie 2. La formation de l'Orne fut confiĂ©e aux soins de Marescot, doyen du prĂ©sidial d'Alençon ; du vicomte de Chambray de la BelliĂšre et de Lepelle- tier-Ducoudray, vicomte d'Argentan 3J. Ces choix Ă©taient l'Ɠuvre d'une prudente rĂ©flexion on avait tenu Ă  ne dĂ©signer que des gens mis en vue par leur situation et Ă©prouvĂ©s par les circons- tances, c'est-Ă -dire qui fussent Ă  la fois en mesure de plaire Ă  l'opinion publique et de servir les intĂ©rĂȘts du roi. VendƓuvre, Beaumont, Chambray, Revel appartenaient Ă  la noblesse, les autres Ă  l'Ă©lite de la magistrature et du barreau. Le comte de VendƓuvre avait Ă©tĂ© membre de l'AssemblĂ©e des Notables de 1787 et de l'AssemblĂ©e provinciale de Caen et prĂ©sident de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Falaise-Domfront. FrĂ©min de Beaumont avait Ă©tĂ© le collĂšgue de Bernard Ă  l'AssemblĂ©e provin- ciale de Caen et celui de Le Tuilier dans les fonctions de syndic au dĂ©partement de Coutances. Ducoudray avait fait partie de l'assemblĂ©e du dĂ©partement d'Argentan. Bayeux avait, dans une fonccion subalterne, jouĂ© un rĂŽle considĂ©rable Ă  l'AssemblĂ©e provinciale de Rouen. La capacitĂ©, le zĂšle et la sagesse » dont tous avaient fait preuve dans leurs fonctions administratives avaient sans aucun doute fixĂ© l'attention du ministre. Signard d'OuffiĂšres, ancien prĂ©sident du ComitĂ© permanent de Caen, Il tlegĂŻslre de la commission royale copie de ces trois commissions Ă  la date du 23 mars 1790, loi. 2, 3, 4. Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie L non invenioriĂ©e ancienne M 7. Si Registre des procĂšs-verbaux de la commission du roi pour le dĂ©partement du Calvados. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. — Cf. Arch. comm., Caen, carton 56. Lettre des commissaires envoyant leurs commissions Ă  la municipalitĂ© de Caen, 31 mars 1790. 3 Commission de Marescot et lettre d'envoi des commissaires aux diverses muni- cipalitĂ©s, 7 avril 1790. Arch. dĂ©p., Orne, L 376. ACCUEIL QUE LEUR FONT LES DÉPARTEMENTS 451 ambassadeur extraordinaire de sa ville auprĂšs de l'AssemblĂ©e nationale, s'Ă©tait fait Ă  Paris de puissantes protections, il y gagna son brevet de commissaire 1. Quant Ă  Bayeux, appelĂ© de Rouen Ă  Paris par Necker, qui l'avait nommĂ© commis au ministĂšre des finances, puis en avait fait son secrĂ©taire et son confident, il fut adjoint aux trois premiers commissaires du Calvados Ă  la requĂȘte expresse de la municipalitĂ© de Caen, qui espĂ©rait profiter de ses relations et de sa grande influence 2. Des nominations faites avec un souci aussi Ă©vident de mĂ©nager les convenances locales ne pouvaient qu'ĂȘtre favorablement accueillies. Lorsque les commissaires du Calvados prĂ©sentĂšrent leur commission Ă  l'hĂŽtel de ville de Caen, les officiers munici- paux se fĂ©licitĂšrent que le choix du roi se fut portĂ© sur des citoyens de leur ville qui dans tous les temps avaient captivĂ© l'estime et les suffrages de ses habitants » 3. La municipalitĂ© de Coutances Ă©crivit aux commissaires de la Manche qu'elle Ă©taii heureuse d'ordonner la transcription sur ses registres d'une commission inscrite dans tous les cƓurs » 4. Le concert d'Ă©loges ne fut pas sans notes discordantes. Les officiers municipaux de Bayeux regardaient comme un grand mal que les quatre com missaires du roi fussent de Caen » et leur prĂȘtaient de mauvais desseins Ă  l'Ă©gard des campagnes III, Calvados 12. Discours de MM. les commissaires du roi Ă  la municipa- litĂ© de Caen, 2 avril 1790 Caen, Le Roy, 8 p. avec lettre d'envoi des commissaires Ă  Saint-Priest, du 3 avril. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. Registre de la commission du roi, 29 mars 1790. 3 Lettre des commissaires Ă  Saint-Priest, 11 avril 1790. Arch. nat., FlcIII, Cal- vados 12. 4 Registre de la commission du roi, 17 avril 1790 accusĂ© de rĂ©ception Ă  Saint- Priest de ce dĂ©cret, qui a Ă©tĂ© adressĂ© le 14 avril. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e, 454 LENTEUR DE LEUR FORMATION sion ' . Et les commissaires Ă©crivirent lettres sur lettres aux municipalitĂ©s *2. Les listes leur parvinrent peu Ă  peu des divers cantons. Le 23 avril, neuf communes n'avaient pas encore donnĂ© signe de vie; une ordonnance pressante enjoignit aux habitants de dresser eux-mĂȘmes la liste des citoyens, si les municipalitĂ©s s'y refusaient, et menaça les rĂ©calcitrants de la perte des droits civiques '. Un autre moyen d'accĂ©lĂ©rer l'opĂ©ration, fut la convo- cation des assemblĂ©es primaires pour le 28 avril. Elles devaient se rĂ©unir dans l'Ă©glise paroissiale de chaque chef-lieu de canton ; quand le nombre des citoyens actifs du canton dĂ©passait neuf cents, les commissaires dĂ©cidaient la tenue de deux ou plusieurs assemblĂ©es W. Les apports tardifs de certaines listes les obligĂšrent Ă  modifier leurs dispositions premiĂšres et Ă  crĂ©er, par ordonnances postĂ©rieures, des assemblĂ©es supplĂ©mentaires "". Parfois aussi l'arrivĂ©e imprĂ©vue de nouveaux citoyens actifs les forçait Ă  aug- menter le chiffre des Ă©lecteurs 0. Enfin, en prĂ©sence des rĂ©cla- mations de certaines paroisses, les commissaires crurent sage de dĂ©roger provisoirement aux rĂšgles tracĂ©es par l'AssemblĂ©e natio- nale pour la circonscription des cantons. C'est ainsi qu'ils dĂ©mem- brĂšrent sept communes du district de Pont-1'EvĂȘque pour les rattacher au district de Caen, partie au canton de Troarn, partie Ă  celui de Ranville 7. Ces modifications de la derniĂšre heure ajournĂšrent la date de plusieurs assemblĂ©es ; commencĂ©es le 28 avril, les opĂ©rations Ă©lectorales Ă©taient terminĂ©es le 12 mai. Dans le dĂ©partement de la Manche, elles souffrirent de plus longs retards. Les trois commissaires du roi s'Ă©taient cependant donnĂ© rendez-vous Ă  Coutances dĂšs le 22 mars, dans l'hĂŽtel de 1 RĂ©ponse de Saint-Priest aux commissaires, 15 avril 1790. Arch. nat., F1 ' III, Calvados 12. 2 Lettres des 16 et 19 avril 1790. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 3 Ordonnance du 23 avril 1790. Arch. nat., F1'' III, Calvados 1. Ces neuf paroisses Ă©taient La Caine, GoupilliĂšres. Ouf/GĂšres, Grimbosq. Boullon, Croisilles, Valcon- giain, CampandrĂ©, Bonnemaison. 4 Ce qui arriva pour les cantons de Caen, Bayeux. Vire, Le BĂ©ny, Vassy, CondĂ©- sur-Noireau. r> Ordonnance du 20 avril, crĂ©ant deux assemblĂ©es primaires dans le canton de La FernĂšre-au-Doven. 6 A Caen ils accordĂšrent un huitiĂšme Ă©lecteur Ă  la section de l'UniversitĂ©, qui compta 758 Citoyens actifs au lieu de 707 prĂ©vus, et un septiĂšme Ă©lecteur Ă  celle des Cordeliers, qui, avec 623 inscrits, comptait 653 citoyens. 'Ordonnances des 8 et 9 mai 1790. 7 Varaville, Petitville et Bobehomme furent rattachĂ©s au canton de Troarn ; Gonneville, Merville, Le Buisson et Cabourg Ă  celui de Banville. Ordonnance du 27 avril 1790. LES ASSEMBLÉES PRIMAIRES DE LA MANCHE 455 l'un d'eux, FrĂ©min de Beaumont et s'y Ă©taient constituĂ©s en commission avec un avocat de la ville, Burnouf, pour secrĂ©taire. Empressement inutile, car ils ne reçurent que le 31 mars le procĂšs- verbal de division et la carte du dĂ©partement, piĂšces qui leur Ă©taient indispensables pour commencer leurs opĂ©rations. Du 5 au 10 avril, ils adressĂšrent aux municipalitĂ©s des circulaires et des instructions en vue de l'Ă©tablissement des listes de citoyens actifs et Ă©ligibles. Le 27 avril, lettres de rappel provoquĂ©es par l'inertie gĂ©nĂ©rale. Le 6 mai, quatorze cantons seulement sur soixante-trois leur avaient rĂ©pondu. Comme leurs collĂšgues du Calvados, ils se plaignirent Ă  Saint-Priest de la nĂ©gligence et de l'insouciance des municipalitĂ©s *>. Pour activer les opĂ©rations, ils rĂ©solurent de s'en partager la surveillance. FrĂ©min de Beau- mont, qui resta Ă  Coutances, eut dons son ressort les districts de Coutances et de Saint-LĂŽ, les cantons de PĂ©riers, la Haye-du- Puits et Lessay dans le district de Carentan, le canton de Gran- ville dans le district d'Avranches. Bernard se chargea des districts de Valognes et de Cherbourg et des autres cantons du district de Carentan. Le Tuilier prit le reste, c'est-Ă -dire les districts de Mortain et d'Avranches, moins le canton de Granville 2>. Leurs efforts rĂ©itĂ©rĂ©s triomphĂšrent de l'inertie des autoritĂ©s locales. Le 14 mai, trente-quatre cantons avaient envoyĂ© leurs listes 3 ; le 19 mai, arrivĂšrent celles des districts d'Avranches et de Mor- tain ; le 20, parvint le dernier envoi, celui de la paroisse d'Enne- ville, au district de Carentan W. Les soixante-trois cantons du dĂ©partement comptaient cent trente-six assemblĂ©es primaires 5. Celles-ci avaient dĂ» ĂȘtre dĂ©doublĂ©es dans plus d'un canton, en raison du nombre des citoyens actifs ; c'est ainsi que l'arrivĂ©e d'un tableau supplĂ©mentaire des citoyens actifs de CrĂ©ances força les commissaires Ă  Ă©tablir, par ordonnance du 21 mai, trois assemblĂ©es dans ce canton 8. La rĂ©union de ces assemblĂ©es fut fixĂ©e au 31 mai pour six districts ; celles du district de Valognes 1 Lettre des commissaires de la Manche Ă  Saint-Priest, 6 mai 1790. Arch. nat., Flf III, Manche 1. 2 Circulaire imprimĂ©e des commissaires indiquant ce partage. Ibid. 3 Lettre des commissaires Ă  Saint-Priest, 14 mai 1790. 4 Registre de la commission royale, 20 mai 1790, fol. 9. Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 5 Lettre des commissaires Ă  Sainl-Priest.. 22 mai 1790. Arch. nat., F1 ° III, Manche 1. 6 Registre de la commission royale, 21 mai 1790, fol. 9. Arch. dĂ©p.. Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 456 LES ASSEMBLÉES PRIMAIRES DE LORNE furent ajournĂ©es au 2 juin, Ă  cause des foires de Brix et de Cher- bourg. Dans les trois cantons du dĂ©partement de l'Orne dont les chefs-lieux appartenaient au ressort de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, les Ă©lections eurent lieu Ă  une date ultĂ©rieure. Les Ă©lecteurs de Fiers se rĂ©unirent le 11 juin ; ceux de la Carneille, le 25 juin seule- ment !/. LĂ  encore, il y eut plus d'assemblĂ©es que de cantons ceux de Fiers et d'Athis comprenaient deux sections Ă©lectorales ; celui de Tinchebrai en comptait cinq. Deux communes Ă©taient demeurĂ©es sourdes Ă  l'appel des commissaires Caligny et Saint- Pierre-du-Regard ; elles envoyĂšrent leurs listes au Calvados et leurs citoyens actifs Ă  l'assemblĂ©e de PontĂ©coulant. Les opĂ©rations Ă©lectorales s'Ă©chelonnĂšrent ainsi, dans les trois dĂ©partements, sur deux mois, de fin avril Ă  fin juin 1790. Elles ne furent exemptes ni de confusion, ni de troubles. C'Ă©tait la premiĂšre fois qu'on groupait en si grand nombre et sur tant de points les citoyens des campagnes. Les assemblĂ©es primaires de 1789, avec leur cadre restreint, la paroisse, constituaient des groupements numĂ©riques assez modestes. Les dĂ©putĂ©s ruraux issus de leur choix, qui s'acheminĂšrent le plus souvent deux par deux vers le chef-lieu du bailliage, y formĂšrent sans doute des rĂ©unions imposantes ; mais les garanties d'ordre pouvaient ĂȘtre facilement assurĂ©es dans des centres peu nombreux, qui Ă©taient des siĂšges de juridiction et des rĂ©sidences de marĂ©chaussĂ©e, et la compĂ©tence des gens de loi y put guider sĂ»rement le travail des assemblĂ©es. Aussi leurs sĂ©ances furent-elles calmes et leurs opĂ©- rations rĂ©guliĂšres. Pouvait-on attendre autant de tranquillitĂ© et de correction du vaste pĂ©titionnement Ă©lectoral qui, sur le territoire de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, allait mettre en mouvement plus de cent mille citoyens dans 202 assemblĂ©es? N'Ă©tait-il pas permis de supposer que dans ces rĂ©unions improvisĂ©es, oĂč les Ă©lecteurs devaient se compter par centaines '2; oĂč les premiers 1 Arch. dĂ©p., Orne, L388. 2 11 serait intĂ©ressant de dĂ©terminer exactement la valeur de la comparution individuelle des citoyens actifs aux assemblĂ©es primaires de 1790. Un si long travail serait dĂ©placĂ© ici. Les documents que j'ai recueillis sur quelques points rĂ©vĂšlent d'assez nombreuses abstentions. Dans les sections de Baveux, Ă©crit le maire de Magny Ă  l'AssemblĂ©e nationale, il n'y eut, le second jour de l'Ă©lection, presque per- sonne de la campagne. » Lettre de Comin Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 29 mai 1790. Arch. nat., D iv 21. — A l'assemblĂ©e des Capucins de Vire, on Ă©lut les six Ă©lecteurs en petit comitĂ©, en profitant de l'absence d'un grand nombre de membres qui assistaient Ă  une procession. PĂ©tition des citoyens de Vire Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 25 mai 1790. Ibid. — Les procĂšs-verbaux d'assemblĂ©es primaires des cantons d'Athis, Fiers et CONFUSION ET IRREGULARITES DES ASSEMBLEES PRIMAIRES 457 Ă©lans d'une libertĂ© impatiente de la rĂšgle allaient se donner carriĂšre, l'ordre subirait plus d'un flĂ©chissement? Et faut-il s'Ă©tonner si cette consultation de la premiĂšre heure d'un suffrage censitaire encore peu Ă©clairĂ© fut accompagnĂ©e d'incidents isolĂ©s qui la troublĂšrent superficiellement, sans altĂ©rer d'ailleurs la sincĂ©ritĂ© de ses rĂ©sultats ? Il fallait compter d'abord avec l'inexpĂ©rience de citoyens dĂ©butant dans la vie publique. Les formalitĂ©s Ă©lectorales prescrites par le dĂ©cret du 22 dĂ©cembre 1789 Ă©taient si longues et si com- pliquĂ©es que plus d'une assemblĂ©e s'y embrouilla. Dans la Man- che, Ă  Quibou, Ă  Marigny, Ă  Saint-Denis-le-Gast, Ă  Saint-Sau- veur-Lendelin, le prĂ©sident et les scrutateurs furent Ă©lus par acclamation, contrairement au dĂ©cret et le serment civique ne fut pas prĂȘtĂ©. A Lessay, l'appel nominal des votants avait Ă©tĂ© si prĂ©cipitĂ© et si confus que la plupart d'entre eux n'avaient point eu le temps de prononcer la formule sacramentelle ; des discus- sions avaient surgi sur la rĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure et le curĂ© de Saint-Germain-sur-l'E, prĂ©sident, avait levĂ© brusquement la sĂ©ance, emportant l'urne et laissant les opĂ©rations inachevĂ©es. Ailleurs, Ă  Saussemesnil, trois Ă©lecteurs sur huit n'avaient Ă©tĂ© nommĂ©s qu'Ă  la pluralitĂ© relative ; Ă  la Rondehaye, on avait procĂ©dĂ© au vote par acclamation tt». Dans l'Orne, le curĂ© d'Athis, Josset, avait Ă©tĂ© Ă©lu prĂ©sident par une majoritĂ© relative de 101 voix sur 234 votants et contraint, il avait dĂ» s'incliner devant une assemblĂ©e qui ne voulait pas recommencer le scrutin ?. On ne voulait ni sĂ©journer longtemps au chef-lieu, ni y revenir et l'on abrĂ©geait les formalitĂ©s. Un diffĂ©rend s'Ă©leva, dans l'assem- blĂ©e de Ver, entre cette commune et Langronne d'une part et les cinq autres communes du ressort ; les deux premiĂšres vou- Tinchebrai Arch. dĂ©p.. Orne. L 388, permettent une dĂ©termina' ion prĂ©cise. Dans le canton d'Athis, la section d'Athis 8 Ă©lecteurs, 841 citoyens actifs compte 234 votants ; celle de Berjou 5 Ă©lecteurs, 494 citoyens actifs, 185 votants. L'assemblĂ©e de Fiers 8 Ă©lecteurs, 771 citoyens actifs, ne s'Ă©leva qu'Ă  84 membres aprĂšs le dĂ©part des Ă©lecteurs d'Aubusson et de Saint-Georges-des-Groseillers. Il semble aussi que les dĂ©faillances, au cours des sĂ©ances prolongĂ©es, furent nombreuses l'assemblĂ©e de la Carneille tombe rapidement de 130 votants Ă  50. A Saint-Pierre-de-Tinchebrai, 139 citoyens actifs se rĂ©unissent le matin du 15 juin pour nommer 8 Ă©lecteurs ; le soir du mĂȘme jour ils ne sont plus que 46. Le. premier des huit avait obtenu 114 suf- frages, le dernier n'en recueillit que 24. 1 Registre de la Commission royale. Rapport des commissaires du roi sur leurs diverses opĂ©rations, 12 juin 1790, fol. 11-12. Arch. dĂ©p,, Manche, sĂ©rie L non inven- toriĂ©e. 2 Jbid., Orne, L 388. 458 HOSTILITÉ DES GAMPAOffBS contre les villes laient soumettre le litige aux commissaires du roi, mais les Ă©lec- teurs des cinq communes qui formaient la majoritĂ© de l'assem- blĂ©e dĂ©clarĂšrent qu'ils ne pouvaient toujours ĂȘtre en route et continuĂšrent les opĂ©rations Ă©lectorales ' . Parfois des rivalitĂ©s entre communes voisines amenĂšrent des conflits regrettables au sein des assemblĂ©es ; les Ă©lecteurs des villages jalousaient ceux du chef-lieu et le moindre prĂ©texte Ă©tait bon pour une rupture. Les Ă©lecteurs de Saint-Georges-des- Groseillers et d'Aubusson quittĂšrent l'AssemblĂ©e de Fiers sans remettre leurs listes et sans donner le motif de leur retraite'2. Les gens de BerniĂšres, maltraitĂ©s Ă  l'assemblĂ©e de Luc, refusĂšrent d'y retourner fl. Les campagnes Ă©taient en gĂ©nĂ©ral hostiles aux villes. C'Ă©tait le Tiers Ă©tat urbain qui l'avait emportĂ© dans les assemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages aux Ă©lections des Etats gĂ©nĂ©raux. Pour prĂ©venir le retour d'un semblable Ă©chec, les ruraux ne vou- laient plus ĂȘtre confondus avec les citadins et rĂ©clamaient une circonscription Ă©lectorale distincte. En formant les trois sections de Bayeux et les quatre sections de Vire, les commissaires y avaient fait entrer des villages de la banlieue. Leur dĂ©cision souleva de vives protestations. A Bayeux, de graves dissenti- ments Ă©clatĂšrent dans l'assemblĂ©e Ă©lectorale des Capucins, entre les bourgeois et les dĂ©putĂ©s des campagnes, qui se croyaient lĂ©sĂ©s. Le 29 mai, le maire de Magny, les officiers municipaux des communes de Guernon, Longues, Marigny, Saint-Germain-des- EntrĂ©es, Sommervieu et Saint-Germain-de-la-Lieue se plai- gnirent Ă  l'AssemblĂ©e nationale de la part insuffisante que la campagne avait eue aux sections de la ville ». Ils accusaient les agents du pouvoir exĂ©cutif d'avoir frauduleusement dĂ©pouillĂ© vingt paroisses de l'avantage d'avoir des Ă©lecteurs de leur Ă©tat. La ville de Bayeux, a joutaient -ils, est intĂ©ressĂ©e Ă  la conservation d'un corps qui vient de manifester des sentiments rĂ©prouvĂ©s par le patriotisme de tous les bons citoyens du dĂ©partement » W. 1 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e primaire Ă©lectorale de Ver canton de CĂ©rences. Arch. nat., Div 27, 1. 394. — Cf. Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e, dos- sier identique. Le ComitĂ© de constitution ordonna aux commissaires de faire annu- ler les opĂ©rations; une nouvelle assemblĂ©e fut tenue Ă  Ver le 11 juin. 2 Arch. dĂ©p., Orne, L 388. 3 IUid., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 4 Plainte de Jean Comin, maire de Magny, 29 mai 1790. Extraits des procĂšs-ver- baux des dĂ©libĂ©rations des paroisses sus-visĂ©es, avec mĂ©moire; collectif du 31 mai 1790. Arch. nat., Div 21. — Cf. une lettre des commissaires du Calvados Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 3 juin 1790. Ibid., F1 c III, Calvados 1. CABALES ET VIOLENCES DANS LES ASSEMBLÉES PRIMAIBES 459 Une protestation en sens contraire, mais dirigĂ©e aussi contre les commissaires, avait Ă©tĂ© adressĂ©e quelques jours plus tĂŽt par un groupe de bourgeois de Vire. Ils n'avaient pas vu sans dĂ©plaisir l'annexion de quatre paroisses rurales Ă  la ville ; l'assemblĂ©e urbaine n'eut dĂ» contenir que des citadins. Il semble, Ă©crivait l'avocat Brouard, que tout ait concouru pour mettre l'aristo- cratie aux prises avec le patriotisme. Le choix a donnĂ© pour Ă©lecteurs des citoyens qui, avec sept Ă  huit mille livres de rente, n'ont pas rougi de faire une contribution patriotique de 150 li- vres » 0. Des inimitiĂ©s personnelles trouvĂšrent l'occasion d'Ă©clater au milieu de ces rĂ©unions et y provoquĂšrent le tumulte. A l'assem- blĂ©e du canton de BĂ©ny, le notaire Fortin avait Ă©tĂ© Ă©lu prĂ©sident, malgrĂ© une vive opposition de son concurrent le prieur de Car- ville. Une table, apportĂ©e dans l'Ă©glise, servait de bureau. Le curĂ© du Reculey monta dessus et vocifĂ©ra comme un furieux». Les gens de Monchamp, de Percy et du DĂ©sert le traitĂšrent de calotin impertinent » et ce jour-lĂ  le clergĂ© fut un peu hous- pillĂ© ». A Pontfarcy, un malavisĂ©, profitant de la confusion gĂ©nĂ©rale, s'Ă©tait enfui en emportant l'urne 2. A l'assemblĂ©e du canton de Juaye, la cabale avait prĂ©sidĂ© aux Ă©lections ; les billets n'Ă©taient pas inscrits sur le bureau, des gens apostĂ©s les Ă©crivaient dehors et les distribuaient publiquement, l'injure et la menace Ă  la bouche » l3\ Des paroles violentes et des formules d'ostracisme furent entendues dans plus d'une assemblĂ©e ; dans celle de Mondeville, un membre demanda qu'on frappĂąt d'une amende ceux qui voteraient pour un gentilhomme ou un ecclĂ©- siastique ; le procureur de la commune, Cauvet, victime d'un zĂšle protocolaire excessif, fut lui-mĂȘme violemment expulsĂ© 4. Au moment oĂč les opĂ©rations Ă©lectorales de la Manche allaient ĂȘtre closes, on crut qu'il faudrait les recommencer. Dans aucune des assemblĂ©es primaires les citoyens actifs n'avaient reprĂ©sentĂ©, conformĂ©ment aux dĂ©crets, l'extrait de leur dĂ©claration pour la contribution patriotique. FrĂ©min de Beaumont trembla Ă  l'idĂ©e 1 PĂ©tition des citoyens Ăźle Vire Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 25 mai 1790. Arch. nat., Div21. 2 Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 3 Lettre des commissaires Ă  Saint-Priest, 22 mai 1790. Arch. nat., F1' 111, Calva- dos 1. 4 Registre des ordonnances de la Commission royale, 21 mai 1790. Arch. dĂ©p., CaNados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e 460 CHOIX PRUDENT DES ASSEMBLÉES PRIMAIRES de faire procĂ©der Ă  un nouveau choix de prĂšs de huit cents Ă©lec- teurs et de mettre en mouvement, pour la seconde fois, une masse de 80,000 citoyens. Il en fut quitte pour la frayeur fl. L'Ɠuvre des assemblĂ©es primaires Ă©tait grosse de consĂ©quences. Les Ă©lecteurs qu'elles avaient dĂ©signĂ©s, appelĂ©s Ă  leur tour Ă  nommer les lĂ©gislateurs de la nation et les administrateurs des dĂ©partements, tenaient entre leurs mains le sort de la future RĂ©volution. Une fois de plus, la prudence normande se rĂ©vĂ©la dans leur choix. Les citoyens actifs n'Ă©cartĂšrent pas systĂ©ma- tiquement les membres de l'ancienne administration provinciale. Massieu et TesniĂšres de BrĂ©mesnil, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage d'Avranches, qui avaient Ă©tĂ© dĂ©putĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e provinciale de Caen, Daigremont, membre de la Commission intermĂ©diaire provinciale, furent parmi les Ă©lecteurs. Quarante-trois membres des administrations des neuf dĂ©partements de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, magistrats, avocats, mĂ©decins ou laboureurs, jouirent de la mĂȘme popularitĂ© ; ils avaient fait leur apprentissage administratif soit aux sĂ©ances annuelles des assemblĂ©es de 1787 et de 1788, soit aux frĂ©quentes rĂ©unions des bureaux intermĂ©diaires '2'. Un trĂšs 1 Lettre de FrĂ©min de Beaumont aux commissaires du Calvados, juin 1790. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 2 Voici la liste de ces quarante-trois membres 1° DĂ©partement pu Calvados. — District de Caen Bacon de Saint-Manvieu, con- seiller honoraire au bailliage; de Chappedelaine, conseiller au bailliage; HĂ©bert. Nourry. PiĂ©plu, Baisin, propriĂ©taires Ă  Fontenay-le-Marmion, Bretleville-sur-Odon, BrĂ©ville et Lanteuil, membres le l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Caen. — District de lia yeux Le Bret, Bunouf-Bunouville, avocats ; Denise, de Septvents ; Lepeton, d'En- glesqueville ; Milon, de Crouay ; Bourdiaux, d'AsniĂšres, propriĂ©taires, membres de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Bayeux ; Renouard. propriĂ©taire Ă  Sermentot, membre de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Caen. — District de Vire Brouard de Clermont, lieutenant gĂ©nĂ©ral honoraire du bailliage, prĂ©sident de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Vire ; Monlien de Perthou, prĂ©sident honoraire de l'Ă©lection, membre du bureau intermĂ©diaire ; Roger SoriĂšre, nĂ©gociant, membre de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Vire. ^° DĂ©partement de la Manche. — District d'Avranches Longrais de la Snunerie, ThĂ©ault des Orgeries et Lechevalier, laboureurs au Grippon, Ă  Saint-Auhin-de-Tor- regate et ;'i Servon, membres de l'assemblĂ©e du dĂ©partement d'Avranches. — Dis- trict de Çarentan Laurens et Caillemer, avocats, membres du bureau intermĂ©diaire ; Lcmaignan, procureur-syndic du dĂ©partement ; Begnault, de La Haye-du-Puits, membre de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Çarentan. — District de Cherbourg Dulongprey-Couet, nĂ©gociant, membre de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Valognes.— District de Coulances BontĂ©, conseiller au prĂ©sidial, membre du bureau intermĂ©- diaire ; Leforeslier de Mobccq, de Ver ; Desmarets de Monlchalon, lieutenant gĂ©nĂ©- ral du bailliage Alexandre, notable de Coutances ; Lel'ebvre Dubuisson, avocat Ă  Gavray ; Baudry, notaire Ă  Hambye ; Sadot, laboureur Ă  Savigny, membres de l'as- semblĂ©e du dĂ©partement de Coutances. — District de Morlain Lerebours de la PigeonniĂšre, avocat Ă  Saint-IĂŻilaire-du-IiarcouĂ©t, membre du bureau intermĂ©diaire ; Blanchet l'AumĂŽne, propriĂ©taire aux Biards ; BonnesƓur-BourginiĂšre, avocat Ă  CONDITION SOCIALE DES ÉLECTEURS DU SECOND DEGRE 461 grand nombre d'Ă©lecteurs furent choisis parmi les anciens syndics municipaux de 1787, parmi les maires, procureurs de la commune ou officiers des municipalitĂ©s nouvelles. On en Ă©lut un plus grand nombre encore parmi les citoyens qui avaient pris une part active Ă  la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux, soit comme dĂ©putĂ©s des assemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages secondaires aux assemblĂ©es dĂ©finitives de Gaen et de Coutances iD, soit comme dĂ©putĂ©s de leurs paroisses Ă  ces assemblĂ©es prĂ©liminaires ,2. Tous avaient dit leur mot sur les affaires du temps, contribuĂ© Ă  la rĂ©daction des cahiers, Ă©mis des vƓux de rĂ©formes ; tous Ă©taient attachĂ©s Ă  la RĂ©volution et plus d'un dĂ©sirait en voir accĂ©lĂ©rer la marche. Au point de vue social, les distinctions d'ordre avaient disparu ; les votes ne se rĂ©partirent plus entre clergĂ©, noblesse et Tiers Ă©tat selon une proportion mathĂ©matiquement Ă©tablie ; tous les citoyens Ă©ligibles furent confondus dans une masse unique, abstraction faite de leur condition. Ce fut le Tiers Ă©tat qui y gagna. TrĂšs peu d'anciens nobles furent Ă©lus, une douzaine au plus sur douze cents ; les ecclĂ©siastiques, un peu moins rares, n'atteignirent pas la quarantaine ; les avocats, les magistrats et les hommes de loi formĂšrent un groupe un peu plus compact de cent quarante-six unitĂ©s ; quant au commerce et Ă  l'agriculture, on ne les voit reprĂ©sentĂ©s que par des chiffres insignifiants, vingt-trois nĂ©gociants et marchands et trente-huit laboureurs. Pure apparence sur les 886 Ă©lecteurs compris dans le ressort de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen dont les listes officielles, dressĂ©es par les commissaires du roi, n'accompagnent les noms d'aucune Barenton ; Homo dos VallĂ©es, papetier Ă  Vengeons Leroux de Launey, propriĂ©taire au Grand-Ccllant, membres de l'assemblĂ©e du dĂ©partement de Mortain. — District . Dans une instruction prĂ©alable envoyĂ©e Ă  tous les Ă©lecteurs, ceux-ci avaient cru prudent, en leur retraçant la procĂ©dure Ă©lectorale, de leur donner de sages conseils. Les Ă©lecteurs, disaient -ils, Ă©carteront avec soin les vues intĂ©ressĂ©es, les suggestions perfides ; ils mĂ©priseront et dĂ©concerteront les cabales et les intrigues ; c'est l'homme propre Ă  la chose qu'ils chercheront. . . Mais c'est surtout l'homme sage et vertueux, le citoyen honnĂȘte et modeste, qui, loin de sacrifier Ă  l'ambition, fuit les places et dĂ©daigne les honneurs qu'ils iront chercher dans sa retraite. Ils ne choisiront par prĂ©fĂ©rence aucun citoyen, comme ils ne donneront l'exclusion Ă  aucun, par la seule raison de la 1 Listes des Ă©lecteurs de ces trois dĂ©partements envoyĂ©es par les commissaires du roi Ă  Saint-Pricst. Arch. nat., FlcUl, Calvados 1, Manche 1, Orne 1. Les Ă©tats d'imposition des Ă©l-celeUrs de Caen et Vire Arch. dĂ©p., Calvados, C 7816-80X9. les procĂšs-verhaux des assemblĂ©es prĂ©liminaires des bailliages, et surtout ceux des assemhlĂ©es paroissiales des bailliages de Caen Greffe de le Cour d'appel de Caen, Vire Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie B non inventoriĂ©e;, Coutances, Moi tain, Avranches Greffe du Tribunal de Coutances, de Torigni et de Valognes Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie B non inventoriĂ©e, m'ont permis de restreindre assez notablement la liste des Ă©lecteurs sans profession. 2 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement du Calvados. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. — Cf. Arch. nat., Ficlll, Calvados 1, trois exem- plaires de ce procĂšs-verbal, adressĂ©s l'un par les commissaires du roi au ComitĂ© de constitution le 2 juillet, les deux autres par Bayeux, procureur gĂ©nĂ©ral syndic, Ă  Necker et Saint-Priest, le 16 juillet 1790. 3 Discours de MM. les Commissaires du rĂŽipOOT l'ouverture de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement du Calvados. Caen, Leroy, 21 p. Ibid., F ' 111, Calvados 1. ÉLECTION DES ADMINISTRATEURS DU CALVADOS 463 classe oĂč il est placĂ©, du rang qu'il occupe ou de l'Ă©tat qu'il a embrassĂ©. C'est le plus digne qu'ils choisiront » W. Le chiffre lĂ©gal de l'assemblĂ©e Ă©tait de 594 Ă©lecteurs ; elle ne l'atteignit jamais. Forte de 499 membres au dĂ©but, elle comprit 535 membres le 15 juin ; la lassitude des Ă©lecteurs, que les travaux de la saison rappelaient pour la plupart Ă  leurs champs, rĂ©duisit vite ce nombre il descendit Ă  440 le 19 juin, Ă  378 le 21, Ă  369 le 24. Les trois premiers jours furent absorbĂ©s par l'accomplisse- ment des formalitĂ©s rĂ©glementaires vĂ©rification des pouvoirs, qui fut quelque peu orageuse, et nomination du bureau. L'assem- blĂ©e Ă©lut pour prĂ©sident le 13 juin, Ă  la pluralitĂ© absolue des suffrages, par 251 voix sur 490 votants, Brouard de Clermont, ancien lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Vire. C'Ă©tait un magis- trat gĂ©nĂ©ralement estimĂ© et dont le choix parut de bon augure pour la suite des opĂ©rations » C2. Lacroix-Saint-Michel, maire de Honfleur, fut nommĂ© secrĂ©taire dans les mĂȘmes formes. Tous deux prĂȘtĂšrent le serment civique et reçurent le serment collectif de l'assemblĂ©e. L'Ă©lection des trois scrutateurs mit fin aux prĂ©li- minaires. Le 15 juin commença l'Ă©lection des trente-six administrateurs. D'aprĂšs la loi, chacun des six districts devait compter au moins deux reprĂ©sentants ; on convint d'une rĂ©partition plus Ă©quitable, en leur attribuant Ă  chacun six membres. La partie occidentale du Calvados, dĂ©membrĂ©e de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen et composĂ©e des trois districts de Caen, Bayeux et Vire, fournit donc dix-huit administrateurs. Les six reprĂ©sentants du district de Caen furent Ă©lus, LeliĂšvre, laboureur, maire de Creully, par 438 voix ; Gosset de la Rousserie, conseiller au bailliage de Caen, par 353, le 15 juin ; Lebidois, laboureur d'Ardennes, maire de Saint-Germain-la -Blanche-Herbe, par 270, et Robert, laboureur d'AmfrĂ©ville, par 131, les 18 et 19 juin ; Dobiche de Lamont, procureur du roi Ă  la Monnaie de Caen, par 217, HĂ©lie, laboureur de Mondeville, par 128 voix, les 21 et 22 juin. Pour le district de Bayeux, furent successivement Ă©lus le 16 juin, Renouard, laboureur, maire de Sermentot, par 502 voix, et Robert Milon, laboureur, maire de Crouay, par 299 ; le 19 juin, Maheust et Le Bret, tous deux avocats Ă  Bayeux, recueillirent le premier 324 suf- frages, le second 311 ; le 23 juin, les deux derniers Ă©lus du district 1 Instruction sur lu formation de l'AssemblĂ©e du dĂ©partement , l'Ă©lĂ©ment rural triompha avec Ă©clat, au grand dĂ©sespoir des officiers municipaux de la ville. Nous avons un district, Ă©crivirent-ils Ă  Wimpf en, mais bon Dieu, quel district ! Il faut que le ciel soit bien d'accord avec l'assemblĂ©e si la machine marche bien. Neuf personnes de la campagne, trois de la ville ; pour procureur syndic, notre procureur de la commune. M. Le Tellier, seul en Ă©tat de faire marcher la machine, a Ă©tĂ© repoussĂ©. La campagne a eu grande influence ; elle veut Ă©craser les villes. VoilĂ  son but elle en a tous les moyens ».3. MĂȘmes rĂ©sultats du scrutin dans l'assemblĂ©e Ă©lectorale de Vire, oĂč dix membres sur douze sont choisis parmi les citoyens de la campagne. Seuls, l'ancien maire de Vire, Michel Mauduit et le maire nouveau, Richard Castel, Ă©lu procureur syndic, reprĂ©sentĂšrent les intĂ©rĂȘts de cette ville au sein du conseil l*. L'assemblĂ©e de Vire fut trou- blĂ©e par un incident qui eut pu devenir tragique et qui dĂ©voila les sentiments de haine amassĂ©s au cƓur de certains partisans de l'ancien rĂ©gime contre les adeptes de la RĂ©volution. Le fils 1 ProcĂšs-verbal do l'assemblĂ©e Ă©lectorale du district de Caen, Arch. dĂ©p., Cal- vados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e; triple exemplaire, avec lettres d'envoi des commis- saires, Bayeux et Signard, Ă  Saint-Priest, Neckeret au garde des sceaux, 6 aoĂ»t 1790. Arch. nat., FlcIIl, Calvados 1. 2 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du district de Bayeux, Arch. dĂ©p., Cal- vados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e, en triple exemplaire- Arch. nat., F1 c 111, Calvados 1. 31 Lettre des officiers municipaux Ă  Wimpfen, 13 juillet 1790. Arch. connu., Bayeux. Registre de correspondance. 4 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du district de Vire, Arch. dĂ©p., Calva- dos, sĂ©rie L non inventoriĂ©e; en double exemplaire adressĂ©s Ă  Necker et au garde des sceaux. Arch. nat., Flc 111, Calvados 1. l'assemblĂ©e Ă©lectorale de la manche 467 du marquis de PontĂ©coulant, Gustave Doulcet, le futur conven- tionnel dont le nom fut mĂȘlĂ© plus tard au procĂšs de Charlotte Corday, Ă©tait connu pour ses opinions libĂ©rales et sympathique au peuple. En 1789, le Tiers Ă©tat de sa petite paroisse l'avait envoyĂ© comme dĂ©putĂ© Ă  l'assemblĂ©e du bailliage de Vire, oĂč il avait prĂ©sentĂ© des vƓux dĂ©mocratiques » ; le 7 juillet 1790, il Ă©tait revenu Ă  Vire comme Ă©lecteur du canton de CondĂ©. Le chevalier de Campagnolles ayant voulu faire mention de sa qualitĂ© au procĂšs-verbal, Doulcet protesta avec Ă©nergie et rappela le dĂ©cret du 19 juin qui avait aboli les titres de noblesse. Cette attitude lui attira de vives haines parmi les gens de son ordre. Le 10 juillet, deux nobles des environs, Achard, seigneur de Saint-Manvieu et le fils du seigneur de Percy l'insultĂšrent dans la rue ; Achard le provoqua en duel. Le peuple s'ameuta pour le protĂ©ger et faillit faire un mauvais parti Ă  Achard ; il assiĂ©gea la maison du receveur des finances, Longueville, oĂč celui-ci s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© et dont on ne le fit Ă©vader qu'Ă  grand peine. La munici- palitĂ© apaisa l'affaire assez difficilement et l'insulteur fut obligĂ© d'Ă©crire Ă  Doulcet une lettre d'excuses, oĂč il mettait son agression sur le compte d'une ivresse passagĂšre ]. L'assemblĂ©e Ă©lectorale de la Manche dura un peu moins long- temps que celle du Calvados. Sa premiĂšre sĂ©ance eut lieu le 14 juin, sa derniĂšre le 23 juin 3. D'abord rĂ©unie dans l'Ă©glise du sĂ©minaire, elle trouva le local trop Ă©troit pour ses 781 membres et se transporta Ă  la cathĂ©drale. La vĂ©rification des pouvoirs sou- leva quelques contestations. Les dĂ©putĂ©s Ă©lus par les cinq pa- roisses scissionnaires de la section de Ver prĂ©tendaient ĂȘtre admis Ă  l'assemblĂ©e. Les commissaires du roi, qui avaient annulĂ© les opĂ©rations et ordonnĂ© de nouvelles Ă©lections, les priĂšrent d'en attendre le rĂ©sultat 3. Les six nouveaux Ă©lecteurs de Ver se prĂ©sentĂšrent le 16 juin, porteurs du procĂšs-verbal de leur dĂ©pu- tation et prirent place dans l'AssemblĂ©e. DĂšs la veille, celle-ci avait nommĂ© comme prĂ©sident, Ă  la pluralitĂ© » absolue de 393 voix, TesniĂšre de BrĂ©mesnil, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage d'Avranches. MalgrĂ© sa grande jeunesse il n'avait pas encore 1 Arch. mit., D xxix 84. -2 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale de la Manche en double exemplaire adressĂ© au ComitĂ© de constitution et Ă  Saint-Priest, avec lettres d'envoi de FrĂ©min de Beaumont, procureur gĂ©nĂ©ral syndic, du 19 juillet 1790. Ibid., F III, Manche 1. 3 Registre de la Commission royale, 15 juin 1790, fol. 13 14. Arch. dĂ©p., Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 468 ÉLECTION DES ADMINISTRATEURS DE LA MANCHE trente ans, celui-ci l'avait emportĂ©, au second tour de scrutin, sur son collĂšgue de Coutances, Desmarets de Monchaton n. Tesson, avocat de Coutances, vit son titre de secrĂ©taire provisoire confirmĂ© Ă  titre dĂ©finitif par 420 suffrages ; le 17 juin, aprĂšs l'Ă©lection des trois scrutateurs, 407 Ă©lecteurs tĂ©moignĂšrent leur confiance Ă  l'un des commissaires du roi, FrĂ©min de Beaumont, en le dĂ©signant comme procureur gĂ©nĂ©ral syndic du dĂ©partement. Les formalitĂ©s prĂ©liminaires avaient pris trois jours entiers ; restait Ă  Ă©lire les trente-six membres du Conseil de dĂ©partement. L'assemblĂ©e rĂ©solut de procĂ©der d'abord Ă  la nomination des sept premiers un pour chaque district au scrutin de liste double et Ă  la pluralitĂ© absolue. Les sept administrateurs dĂ©signĂ©s par les suffrages des 740 Ă©lecteurs rĂ©unis obtinrent un nombre de voix qui varia entre 712 et 691 voix, Ă  savoir Tesson, avocat de Cou- tances, 712 voix ; TesniĂšre de BrĂ©mesnil, maire d'Avranches, 711 ; Le Rebours de la PigeonniĂšre, avocat du district de Mortain, 704 ; Vastel, avocat de Cherbourg, 702 ; Bernard, avocat du roi Ă  Saint-LĂŽ et un des trois commissaires du dĂ©partement, 700 ; Gilles le Chanoine, laboureur de Varenguebec, au district de Carentan, 692, et Deslongchamps-DesprĂ©s, lieutenant de la maĂźtrise des eaux et forĂȘts de Valognes, 691. En raison de la lenteur du scrutin et du dĂ©pouillement il avait fallu deux jours pleins pour Ă©lire sept conseillers ; une procĂ©dure si compliquĂ©e ne pouvait que lasser les Ă©lecteurs. Le 18 juin, l'assemblĂ©e Ă©lectorale avait dĂ» s'ajourner Ă  cause de son insuffi- sance numĂ©rique. Forte de 723 votants au 15 juin, elle Ă©tait descendue Ă  712 le 20, Ă  696 le 21, Ă  665 le 22 on la voyait fondre peu Ă  peu. La majoritĂ© des Ă©lecteurs fit valoir l'urgence des travaux de la campagne et menaça de se retirer si les choses traĂźnaient en longueur. On convint d'adopter une mĂ©thode plus expĂ©ditive, qui permĂźt de les libĂ©rer au plus vite. L'assemblĂ©e se divisa, le 20 juin, en sept bureaux, composĂ©s d'Ă©lecteurs pris proportionnellement dans chaque district ; chacun d'eux devait former une assemblĂ©e partielle, avec son prĂ©sident, son secrĂ©taire et ses scrutateurs et procĂ©der sĂ©parĂ©ment Ă  la nomination de 1 Renseignements relatifs Ă  BrĂ©mesnil, fournis Ă  l'intendant par MeslĂ©, su b dĂ©lĂ©- guĂ© d'Avranches en 1787. Arch. dĂ©p.. Calvados, C 6343. AgĂ© de 25 Ă  26 ans, beau- coup d'esprit, parle bien, annonce des vues de bonne administration, prend la qua- litĂ© d'Ă©cuyer, fondĂ©e sur ce que son pĂšre a achetĂ©, il y a environ trois ans, une charge de secrĂ©taire du roi ; peut-ĂȘtre dĂ©daignerait-il de figurer dans le Tiers Ă©tat. » BrĂ©mesnil fit allusion Ă  sa jeunesse dans les deux discours qu'il prononça, aprĂšs son Ă©lectron et pour la clĂŽture de l'assemblĂ©e. RÈGLEMENT DU DEBAT SUR LE CHEF-LIEU 469 vingt-huit administrateurs par un scrutin de liste double. Qua- torze commissaires, Ă©lus Ă  raison de deux par chaque bureau, se joindraient Ă  leurs collĂšgues pour opĂ©rer le dĂ©pouillement collectif des scrutins. Quant au trente-sixiĂšme administrateur, on procĂ©derait Ă  sa dĂ©signation isolĂ©ment, mais dans les mĂȘmes formes. Le premier scrutin, de 696 suffrages, donna la majoritĂ© absolue aux vingt-huit membres ; le premier Ă©lu recueillit 612 voix, le dernier 580. Ce furent, dans un ordre de popularitĂ© dĂ©croissante Langlois, vicomte de Barfleur, 612 voix ; Buhot, laboureur, maire des Pieux et Brostin-Desfontaines, de Montai- gu, 611 ; Jean-François Duval-LariviĂšre, laboureur de GrĂ©ville, 609 ; Dulongprey-Cabart, du Vicel, 608 ; Euvremer, avocat de PĂ©riers, 607 ; La Houguette-LemaĂźtre, laboureur de Clitourps, La Roque-Laloi, herbager de Saint-Marcouf et Dubost-Dulong- prey, laboureur de Saint-Martin-le-HĂ©bert, 606 ; BonnesƓur- BourginiĂšre, avocat Ă  Barenton et Dubreuil, maire de Heugue- ville, 604 ; Michel Ernouf, maire de Saint-Germain-sur-E, et Joseph Lafosse, herbager de Saint-CĂŽme, 600 ; Lemaignen, maire de Carentan et Pouret-Longueval, laboureur de Geffosses, 599 ; Duhamel, avocat et maire de Mortain et Regnault, avocat de Saint-Michel-la-Pierre, 598 ; Heudeline, avocat Ă  Torigni, 597 ; de BrĂ©cey de la VallĂ©e, avocat Ă  Saint-Jores et Ernoul-Deslandes, avocat de Vengeons, 596 ; Poisson de Coudreville, avocat Ă  Saint-LĂŽ, ancien procureur du roi au bailliage d'Alençon, 595 ; Loquet, maire de la Lande d'Airou, 592 ; Hubert-Dumanoir, de Saint-Gilles, 589 ; Le_ Gorju, laboureur de Saint -Vigor-des- Monts, 588 ; Loisel, avocat Ă  Saint- James, 587 ; Le Mengnonnet fils, nĂ©gociant de Granville, 584, et JuhĂ©, avocat de Mortain, 580. Ce fut Ă©galement au premier scrutin que fut Ă©lu, par 435 suffrages, le trente-sixiĂšme administrateur du dĂ©partement, Regnault de Bretel, de la Haye-du-Puits. L'assemblĂ©e administrative de la Manche, avant de se sĂ©parer, avait Ă  rĂ©gler la question de son siĂšge. C'Ă©tait aux Ă©lecteurs que le dĂ©cret du 16 fĂ©vrier 1789 avait laissĂ© le soin de dĂ©libĂ©rer si l'assemblĂ©e de dĂ©partement devait alterner ou si Coutances devait dĂ©finitivement en demeurer le chef-lieu ». Dans la matinĂ©e du 22 juin, plusieurs orateurs se succĂ©dĂšrent Ă  la tribune pour y discuter les avantages et les inconvĂ©nients des deux solutions ; le vote qui suivit donna 440 voix aux partisans de Coutances contre 225 aux dĂ©fenseurs de l'alternat. Coutances fut proclamĂ© chef -lieu permanent du dĂ©partement. La composition du nouveau Conseil de dĂ©partement attestait 170 CONDITION SOCIALE DES ADMINISTRATEURS ÉLUS en mĂȘme temps qu'une rĂ©partition Ă©quitable de ses membres entre les sept districts, une prĂ©pondĂ©rance assez marquĂ©e dĂ© l'Ă©lĂ©ment rural sur l'Ă©lĂ©ment urbain. Onze avocats, six magistrats, neuf laboureurs, un nĂ©gociant et neuf membres sans profession indiquĂ©e, mais domiciliĂ©s dans les bourgs et villages et probable- ment propriĂ©taires ruraux, tels furent les trente-six administra- teurs chargĂ©s des intĂ©rĂȘts du dĂ©partement. Douze d'entre eux reprĂ©sentaient la ville, oĂč ils exerçaient pour la plupart des fonctions de l'ordre judiciaire ; vingt et un Ă©taient domiciliĂ©s Ă  la campagne ; trois enfin, citadins d'origine Ă  coup sĂ»r, Ă©taient des Ă©lecteurs issus des suffrages d'assemblĂ©es primaires rurales. L'assemblĂ©e Ă©lectorale avait fait preuve dans ses choix du patriotisme le plus pur et de la sagesse la plus Ă©clairĂ©e ». Ses membres avaient franchement rĂ©pudiĂ© les principes de l'ancien rĂ©gime. Lorsque le comte Leforestier de Mobecq et de PĂ©ronne, seigneur de Lengronne, vinrent exprimer Ă  leurs collĂšgues leur Ă©tonnement de se voir qualifiĂ©s de nobles sur le procĂšs-verbal et leur ambition de n'ĂȘtre appelĂ©s que citoyens, ils furent vigou- reusement applaudis. Cette assemblĂ©e d'hommes libres qui, au dire des commissaires, avait montrĂ© les rapides progrĂšs accom- plis en France par l'esprit public » eut Ă  cƓur de nommer des dĂ©fenseurs d'une libertĂ© sage et bien ordonnĂ©e », des amis d'une Constitution qui, marchant d'un pas majestueux et tranquille, parviendrait au terme dĂ©sirĂ© de son accomplissement ». Sans se montrer systĂ©matiquement hostile aux anciennes administra- tions provinciales, puisqu'elle leur emprunta neuf membres de l'administration nouvelle, elle entendit prouver par ses choix son attachement au nouveau rĂ©gime ; sept de ses Ă©lus devaient figurer dans les futures assemblĂ©es rĂ©volutionnaires. A peine constituĂ©e, son premier acte avait Ă©tĂ© une adhĂ©sion unanime aux dĂ©crets de l'AssemblĂ©e nationale et dans une de ses derniĂšres sĂ©ances elle vota l'achat d'un portrait de Louis XVI, restaura- teur de la libertĂ© » ; elle associait donc dans ses vƓux le culte de la monarchie Ă  l'amour de la RĂ©volution. Les assemblĂ©es Ă©lectorales de chacun des sept districts de la Manche suivirent de prĂšs celle du dĂ©partement l. Elles se rĂ©u- nirent successivement Ă  Coutances, le 24 juin, dans l'Ă©glise des Capucins ; Ă  Saint-LĂŽ, le 26 juin, dans l'abbaye Sainte-Croix ; Ă  1 ProcĂšs- verbaux des assemblĂ©es Ă©lectorales des sept districts copies conformes rĂ©taires; celui de Carentan en double expĂ©dition. F1'" IIT, Manche 1. LES ASSEMBLÉES ÉLECTORALES DES DISTRICTS DE LA MANCHE 471 Avranches, le 28 juin, dans l'Ă©glise des Capucins ; Ă  Mortain, le 1er juillet, dans l'auditoire du bailliage ; Ă  Cherbourg, le 2 juil- let, dans la salle d'audience de la juridiction ; Ă  Valognes, le 6 juillet, dans l'Ă©glise des Capucins. La derniĂšre de toutes, celle de Carentan, avait Ă©tĂ© ajournĂ©e au 7 juillet, pour permettre au ComitĂ© de constitution de statuer sur une demande dont l'avaient saisi, le 18 juin, les Ă©lecteurs du canton de la Haye-du-Puits, qui dĂ©siraient voir fixer dans leur petite ville le chef-lieu du district *. Elle se tint, comme l'avaient ordonnĂ© les commissaires, dans l'abbaye de Carentan et ne fut point exempte de troubles. Les Ă©lecteurs y agitĂšrent la question du chef-lieu et la rĂ©solurent, par 45 voix contre 44, en faveur de Carentan, au dĂ©sespoir des gens de PĂ©riers, dont le reprĂ©sentant, l'avocat Vaultier, Ă©lu admi- nistrateur, menaça de donner sa dĂ©mission 2, et des gens de la Haye-du-Puits qui envoyĂšrent aussitĂŽt une dĂ©putation extra- ordinaire pour protester contre la dĂ©libĂ©ration illĂ©gale de l'assem- blĂ©e 3. Les six autres assemblĂ©es, trĂšs calmes, s'Ă©taient bornĂ©es Ă  nommer les membres des conseils. L'esprit qui guida les suf- frages des Ă©lecteurs des districts Ă©tait celui qui les avait inspirĂ©s Ă  l'assemblĂ©e du dĂ©partement. Parmi les quatre-vingt-quatre administrateurs Ă©lus dans les sept districts ne figurent que peu de nobles 4, deux ecclĂ©siastiques seulement 5, une quarantaine de magistrats, hommes de loi, avocats, notaires 6 ; le reste, t Registre de la Commission royale, fol. 16. Areh. dĂ©p., Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 2 Registre de la Commission royale. Ibid. 3 RequĂȘte des citoyens de La Haye-du-Puits Ă  l'AssemblĂ©e nationale, 18 juillet 17!M. MĂ©moire de Roger le Boiteux et Hotot, dĂ©putĂ©s de cette commune, pour ĂȘtre prĂ©sentĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale quand ils pourront avoir l'avantage d'y ĂȘtre admis », 25 juillet 1790. Arch. nal., D iv 9. 4 Noble* Desmarets de Montcbaton, Dufouc de Maisoncelles district de Cou- tances ; Cassel de la Chaise d. de Mortain. 5 EcclĂ©siastiques Roulin, curĂ© de Moidrey, et Lechevalier, vicaire de Saint-Lau- rent- de-Terregate d. d'Avranches. G Magistrats TesniĂšre de BrĂ©mesnil, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage d. d'Avran- ches ; Quenault de la GrondiĂšre, prĂ©sident de l'Ă©lection, Yver de la Rruchollerie, avocat gĂ©nĂ©ral Ă  la Cour des comptes de Rouen d. de Carentan Duhamel, lieute- nant gĂ©nĂ©ral de police, Boni/'-, conseiller au bailliage d. de Coutances ; Michel de PrĂ©fossĂ©, lieutenant civil et criminel de la haute justice d. de Cherbourg ; de Lau- briĂšre, conseiller au Parlement de Rouen, VĂ©zard et Pallix-Deschamps, conseillers au bailliage d. de Mortain; Courtin de la BrĂ©audiĂšre, conseiller Ă  l'Ă©lection, et Denier- Desfresnes, lieutenant criminel du bailliage d. de Saint-LĂŽ ; Bauduin, con- seiller au Conseil supĂ©rieur de Corse. — Avocats Auvray. Giroult, Molel, Pinel d. d'Avranches ; Caillemer, EuvreraĂ«r, Vaultier d. de Carentan Avoyne, llirard, Vastel d. de Cherbourg ; Joly, Lecoq, LefĂšvre, Pignard d. de Coutances ; Blon- del, Clouard, Gautier, Gesbert, James, des Yvets d. de Mortain ; Beaufils, Bour- 472 l'assemblĂ©e Ă©lectorale de l'orne et du district de domfront c'est-Ă -dire la grande majoritĂ©, Ă©tait formĂ© de propriĂ©taires ruraux et de laboureurs. A cĂŽtĂ© de personnages dĂ©jĂ  mis en vue par leurs anciennes fonctions, comme Duhamel Ă  Coutances, Courtin Ă  Saint-LĂŽ, DumĂ©ril, mĂ©decin Ă  Valognes, etc . . . , beau- coup de noms encore inconnus. LĂ  encore, la campagne Ă©tait, pour les conseils, une pĂ©piniĂšre d'hommes nouveaux. L'assemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement de l'Orne se rĂ©unit Ă  l'Ă©glise Notre-Dame d'Alençon le 30 juin 1790 ; ses sĂ©ances se prolongĂšrent jusqu'au 7 juillet. Sur les 607 Ă©lecteurs dont elle se composait, cinquante-huit seulement reprĂ©sentaient la portion de territoire empruntĂ©e Ă  l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© ; c'Ă©tait ceux des cantons de Fiers, Athis et Tinchebrai. L'un d'entre eux, Lesueur, avocat de Tinchebrai, fut choisi comme administrateur du dĂ©par- tement i1. Les mĂȘmes Ă©lecteurs se retrouvĂšrent Ă  Domfront, le 16 juillet, pour former l'assemblĂ©e Ă©lectorale , du district, chargĂ©e d'en nommer les douze administrateurs. Quatre de ceux-ci appartenaient au ressort des anciens districts de Mortain et de Vire ; ce furent Graindorge des Domaines, avocat de Fiers, Lefebvre-Dufau, d'Athis, Lasne de Beaulieu, docteur en mĂ©decine de Tinchebrai et Signard, maire de Notre-Dame-des- Moutiers 2. Les fonctions des commissaires du roi, d'aprĂšs le dĂ©cret du 29 mars, devaient cesser le jour de la clĂŽture du dernier procĂšs- verbal d'Ă©lection. L'assemblĂ©e du district de Carentan ayant terminĂ© ses opĂ©rations le 9 juillet, les commissaires de la Manche arrĂȘtĂšrent les leurs le 10 3. Dans le Calvados, ce fut l'assemblĂ©e du district de Caen qui fut la derniĂšre close, le 13 juillet ; ce soir mĂȘme, les commissaires du roi rĂ©digĂšrent leur dernier procĂšs- verbal et apposĂšrent pour la derniĂšre fois leur signature sur le registre de la Commission, qu'ils avaient ouvert le 29 mars. Ils avaient cru devoir, prĂ©caution bien inutile, convoquer par don, Havin, Heudeline, Lescot de la Bigne, Letellier-Duhutrel d. de Saint-LĂŽ ; BitauzĂ©-Daumesnil, Desiles-BoUin et Mauger d. de Valognes. — Notaires Boivin, Planchon d. de Coutances ; Vigot d. de Valognes. 1 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du dĂ©partement de l'Orne. Arch. dĂ©p., Orne, L391. 2 ProcĂšs-verbal de l'assemblĂ©e Ă©lectorale du district de Domfront. Ibid., L 396. 3 Registre de la commission royale. Ce registre n'a Ă©tĂ© clos que le 2 octobre. Ibid., Mancbe, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. Le dernier document qui y figure est l'Ă©tat des dĂ©penses de la commission, s'Ă©levant Ă  3,087 livres 13 sols ; les trois commis- saires sollicitent, en outre, pour leurs frais personnels, une indemnitĂ© de 1,100 livres par tĂȘte, soit 3,300 livres, ÉLECTION DES DIRECTOIRES DES TROIS DEPARTEMENTS 473 ordonnances spĂ©ciales le Conseil de dĂ©partement pour le 13 juillet, celui du district de Caen pour le 15, ceux des autres districts pour le 19, en vue de la vĂ©rification de leurs pouvoirs et de l'Ă©lection de leurs Directoires 0 '. Le Directoire du Calvados fut en grande partie Ă©lu dans la journĂ©e du 13 juillet et complĂ©tĂ© le matin du 14 '2\ L'assemblĂ©e suivit les conseils de son procureur gĂ©nĂ©ral syndic, qui lui recom- manda de choisir des hommes dĂ©jĂ  douĂ©s de connaissances administratives et rompus aux affaires » elle nomma Dobiche de Lomont, Maheiist, RiviĂšre, avocat d'Orbec, Vardon Saint- Lambert, notable de Falaise, Jouenne, avocat de CondĂ©-sur- Noireau, Lacroix-Saint-Michel, maire de Honfleur, Renouard et Richer, laboureurs. Tous les districts du dĂ©partement Ă©taient reprĂ©sentĂ©s, ceux de Bayeux et de Vire par un membre, celui de Caen par deux. Le Directoire de la Manche ne fut constituĂ© que le 20 juillet 3. Il comprit des avocats en grande majoritĂ©, Euvremer, de Caren- tan ; Tesson, de Coutances ; Heudeline, de Torigni ; Loisel, de Saint-James ; Errioul Deslandes, de Vengeons ; JuhĂ© du district de Mortain ; un magistrat, DesprĂ©s, du district de Valognes ; un laboureur du district de Cherbourg, Duval la RiviĂšre. Quant au Directoire de l'Orne, formĂ© le 23 juillet, il compta parmi ses huit membres Lesueur, avocat de Tinchebrai, qui fut Ă©lu au second rang, Ă  la majoritĂ© absolue des suffrages >4. De l'Ă©tude de ce mouvement Ă©lectoral de 1790, se dĂ©gage une conclusion Ă©clatante l'accroissement graduel de l'influence acquise par les magistrats et hommes de loi Ă  chaque Ă©tape d'un suffrage de plus en plus restreint et leur triomphe dĂ©finitif. Ils n'Ă©taient qu'une poignĂ©e d'individus dans l'immense armĂ©e des cent dix mille citoyens actifs de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen ; ils ne formaient encore qu'une fraction peu importante, un hui- tiĂšme environ, dans l'ensemble des huit cent quatre-vingt-six Ă©lecteurs rĂ©unis dans ce mĂȘme cadre Ă©lectoral. Ils avaient gagnĂ© du terrain dans les assemblĂ©es administratives de dĂ©partement 1 Registre des procĂšs-verbaux des commissaires du roi, 7 et 11 juillet 1790. Arch. dĂšp., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 2 ProcĂšs-verbal de la premiĂšre session du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'administration du dĂ©partement du Calvados. Ibid., L 599. ^3 ProcĂšs-verbal de la premiĂšre session du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Manche. Ibid., Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 4 ProcĂšs-verbal d'Ă©lection du Directoire de l'Orne. Ibid., Orne, L 392. 474 PRÉPONDÉRANCE DES HOMMES DE LOI et de district dans le Calvados, ils constituaient le tiers du Conseil gĂ©nĂ©ral ; dans la Manche ils en formaient la moitiĂ©. Ils entraient aussi pour la moitiĂ©, parfois pour les deux tiers, dans la composition de maint conseil de district. Ce fut surtout dans la formation des Directoires qu'ils l'emportĂšrent. Tandis que, sous le rĂ©gime de l'Ă©dit de 1787, les magistrats et avocats, mĂȘlĂ©s le plus souvent aux propriĂ©taires ruraux dans la reprĂ©sentation du Tiers Ă©tat, ne pouvaient jamais former qu'une minoritĂ© au sein de la commission et des bureaux intermĂ©diaires, rigoureuse- ment composĂ©s par moitiĂ© d'ecclĂ©siastiques et de nobles, ils figu- rĂšrent en trĂšs grande majoritĂ© dans les Directoires nouvellement Ă©lus. Six membres sur huit dans le Directoire du Calvados, sept sur huit dans celui de la Manche appartenaient au tribunal ou au barreau. Dans les Directoires de districts, la proportion n'Ă©tait pas sensiblement diffĂ©rente th. Quant aux procureurs-syndics qui, placĂ©s auprĂšs des Directoires comme agents d'initiative et d'exĂ©cution, allaient ĂȘtre la cheville ouvriĂšre de l'administration nouvelle, eux aussi avaient Ă©tĂ©, presque tous, choisis dans l'Ă©lite du Tiers Ă©tat judiciaire. Si l'on excepte Castel, le procureur- syndic de Vire, qui de directeur de la poste aux lettres devint inspecteur gĂ©nĂ©ral de l'UniversitĂ©, tous les autres syndics, Costy Ă  Caen, Delauney Ă  Bayeux, Dufour de Maisoncelles Ă  Coutances, du Hutrel Ă  Saint-LĂŽ, Caillemer Ă  Carentan, Mauger Ă  Valognes, Avoine Ă  Cherbourg, Auvray Ă  Avranches, Ă©taient des avocats ; Pallix-Deschamps, Ă  Mortain, Ă©tait conseiller honoraire au bailliage. Des trois procureurs syndics gĂ©nĂ©raux de la Manche, du Calvados et de l'Orne, deux, Bayeux et Lepelletier du Coudray, appartenaient Ă  la robe ; FrĂ©min de Beaumont lui-mĂȘme, bien que de condition noble et secrĂ©taire de son ordre Ă  l'assemblĂ©e de Coutances, n'Ă©tait-il pas avocat au Parlement, ancien prĂ©si- dent du Conseil supĂ©rieur de Bayeux et n'avait-il pas Ă©tĂ© rangĂ© dans le Tiers Ă©tat en 1787, lors de la formation de l'AssemblĂ©e provinciale? 1 Hommes de loi figurant parmi les membres des Directoires des districts Calvados A Caen, un avocat et un professeur de droit Ă  l'UniversitĂ© ; — Ă  Bayeux, un procureur du roi et un conseiller au bailliage, deux avocats; — Ă  Vire, un con- seiller au bailliage, un avocat — Manche ; Ă  Avrancbes, trois avocats; — Ă  Caren- tan, un prĂ©sident d'Ă©lection, deux avocats ; — Ă  Cherbourg, cinq avocats ; — Ă  Cou- tances. un lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, un conseiller au bailliage et trois avocats ; — Ă  Mortain, un conseiller au bailliage, deux avocats ; — Ă  Saint-LĂŽ, un lieutenant criminel et un conseiller au bailliage, quatre avocats ; — Ă  Valognes, un conseiller honoraire du Conseil supĂ©rieur de Corse, et trois avocats. CESSATION DES POUVOIRS DE L INTENDANT 475 Ainsi, dans la Basse-Normandie, la fusion des ordres profita surtout au Tiers Ă©tat Ă©clairĂ©, Ă  la bourgeoisie des villes ; une sĂ©rie de sĂ©lections successives lui assurant la prĂ©pondĂ©rance dĂ©finitive sur l'Ă©lĂ©ment rural, fit de cet Ă©tat-major bourgeois le personnel dirigeant des dĂ©partements et de leurs districts pendant les pre- miĂšres annĂ©es" de la RĂ©volution, L'erttrĂ©e en activitĂ© des Directoires de dĂ©partements et de districts marquait le terme de l'existence lĂ©gale de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Intendant et subdĂ©lĂ©guĂ©s, Commission et bureaux intermĂ©diaires virent leurs fonctions cesser presque a la mĂȘme date. DĂšs le 20 juin 1790, l'archevĂȘque de Bordeaux Ă©crivait Ă  Cordier de Launay La mission que vous tenez du roi doit finir au moment oĂč les assemblĂ©es de dĂ©partement seront en acti- vitĂ© » *. Ce fut les 14, 20 et 23 juillet que les trois Directoires du Calvados, de la Manche et de l'Orne commencĂšrent successive- ment leurs opĂ©rations. Les pouvoirs de l'intendant durĂšrent quel- ques jours de plus. Le 1er aoĂ»t, il recevait du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral de nouvelles instructions sur la remise au Directoire du Calvados des papiers de son administration. Lambert ajoutait A partir du moment oĂč la prĂ©sente lettre vous parviendra, toute la portion de territoire qui entre dans la composition du dĂ©parte- ment du Calvados cessera de vous appartenir et vous n'aurez plus d'autoritĂ© et de pouvoirs que sur le surplus de l'ancienne consistance de la province. Il en sera ainsi, successivement, de tous les autres dĂ©partements qui se partagent l'ancienne division d'administration qui Ă©tait confiĂ©e Ă  vos soins, Ă  mesure que je vous ferai passer les ordres du roi Ă  ce sujet » 2. Le mĂȘme jour, Lambert adressait Ă  Cordier de Launay des instructions analogues pour la Manche, et le 4 aoĂ»t pour l'Orne. Chacune de ces mesures diminuait les pouvoirs de l'intendant ; la troisiĂšme, exĂ©cutĂ©e le 6 aoĂ»t, les anĂ©antit totalement. La derniĂšre lettre officielle de Cordier de Launay, datĂ©e de ce jour, fut un acte de gĂ©nĂ©rositĂ© elle recommandait au ministre les employĂ©s de ses bureaux, que la nouvelle organisation laissait sans emploi et sans ressources s. Sa suppression ne fut pas plus remarquĂ©e que ne 1 Arch. dĂ©p., Calvados, C 6334. 2 Ibid., C 6334. 3 Ibid. Le 31 dĂ©cembre 1789, les employĂ©s de l'intendance de Caen, alarmĂ©s par le dĂ©cret dn 10 dĂ©cembre, qui rĂ©duisait Ă  nĂ©ant leurs moyens d'existence, avaient adressĂ©, au nombre de sept, une requĂȘte Ă  l'AssemblĂ©e nationale, en vue d'obtenir des places dans la nouvelle formation administrative ». Arch. nat., Dvi 24, 1. 317. 476 CESSATION DES POUVOIRS DE LA COMMISSION INTERMEDIAIRE l'avait Ă©tĂ© son dĂ©part de Caen un an plus tĂŽt. Il vivait Ă  Paris, sans influence et sans crĂ©dit, entretenant peu de relations avec les membres de l'AssemblĂ©e nationale et n'en ayant aucune avec ces messieurs qui tiennent le gouvernail ». Passif, il y avait attendu avec rĂ©signation qu'on lui signifiĂąt l'Ă©tat de nullitĂ© oĂč il allait rentrer » !^\ A son exemple, ceux de ses subdĂ©lĂ©guĂ©s que le dĂ©couragement ou la crainte 2> n'avaient pas encore enlevĂ©s Ă  leurs fonctions durent en cesser l'exercice. La Commission intermĂ©diaire provinciale reçut aussi du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral, Ă  la date du 1er aoĂ»t, l'ordre de se sĂ©parer; mais les compliments dont cet ordre Ă©tait accompagnĂ© Ă©taient plus dĂ©licats que le tĂ©moignage de satisfaction » un peu bref dĂ©cernĂ© Ă  l'intendant 3. Le 4 aoĂ»t fut le dernier jour de son administration ; elle en informa les neuf bureaux intermĂ©diaires en les invitant Ă  cesser aussitĂŽt leurs fonctions ; le bureau de Caen tint sa derniĂšre sĂ©ance le 6 aoĂ»t *> ; celui de Bayeux, le 7 aoĂ»t 5 ; celui d'Avranches, le 14 aoĂ»t l6K Seuls dĂ©positaires du pouvoir exĂ©cutif, les Directoires n'avaient point encore en mains tous les instruments indispensables Ă  son exercice. Pour continuer l'Ɠuvre des anciennes administrations, ils avaient besoin des nombreuses piĂšces conservĂ©es dans les bureaux de celles-ci. Tous ces documents, qui constituaient les deux fonds de l'Intendance et de la Commission intermĂ©diaire provinciale, Ă©taient dĂ©jĂ  classĂ©s par les soins du premier secrĂ©- taire de l'intendant ou du secrĂ©taire archiviste de l'AssemblĂ©e provinciale. Restait Ă  en dresser l'inventaire et Ă  en former trois lots, pour les remettre aux secrĂ©tariats des trois dĂ©partements qu'ils concernaient. Le ministre de la province, Saint-Priest, et le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral avaient envoyĂ© des instructions prĂ©cises Ă  ce sujet /;. Les subdĂ©lĂ©guĂ©s et les membres des bureaux inter- mĂ©diaires Ă©taient invitĂ©s Ă  procĂ©der de la mĂȘme façon vis-Ă -vis des districts. La remise de ces papiers se fit avec lenteur le manque de concordance prĂ©cise entre les anciennes et les nou- 1 Lettre de Cordier de Launay Ă  Morin, subdĂ©lĂ©guĂ© d'Avranches, 18 juin 1790. Arch. dĂ©p., Calvados. C 6331. 2 Tels Couraye Duparc et Garantot, subdĂ©lĂ©guĂ©s de Granville et de Cherbourg. 3 Arch. dĂ©p., Calvados. C 7627. 4 Ibid., C 7664bis. 5 Ibid., C 7655. 6 Ibid., Manche, s 'rie L non inventoriĂ©e. Registre du Conseil du district d'Avranches. 7; Ibid., Calvados, C6334. LIQUIDATION DES AFFAIRES COMMUNES AUX TROIS DEPARTEMENTS 477 velles circonscriptions, la nĂ©cessitĂ© d'un triage minutieux des multiples dossiers, et parfois aussi le peu d'empressement que certains administrateurs apportĂšrent Ă  cette opĂ©ration la contra- riĂšrent et en retardĂšrent l'achĂšvement l. Cet apport des fonds de l'Intendance et de la Commission intermĂ©diaire provinciale, augmentĂ© de l'envoi des piĂšces fournies par les commissaires du roi, forma le noyau primitif des Archives dĂ©partementales ; de mĂȘme, les archives des divers districts furent constituĂ©es, Ă  l'origine, par la rĂ©union des dossiers et des registres provenant des subdĂ©lĂ©gations et des bureaux intermĂ©diaires *2. Un des premiers objets de l'activitĂ© des administrations nou- velles fut la liquidation des affaires communes aux trois dĂ©parte- ments nĂ©s du dĂ©membrement de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen. Chacun d'eux Ă©tait intĂ©ressĂ©, au dĂ©but de son existence, Ă  connaĂźtre exactement les ressources et les dettes que le rĂ©gime prĂ©cĂ©dent lui lĂ©guait. Le dĂ©cret du 22 dĂ©cembre 1789 avait prĂ©vu ce travail de rĂ©partition et en confiait l'exĂ©cution Ă  une commission inter- dĂ©partementale, formĂ©e de deux commissaires Ă©lus par chaque assemblĂ©e administrative 3>. Ces commissaires liquidateurs devaient soumettre le procĂšs-verbal de leurs opĂ©rations Ă  d'autres commissaires vĂ©rificateurs, dĂ©signĂ©s par la mĂȘme voie 4. Ce fut une besogne assez compliquĂ©e et qui leur demanda plus de deux ans 5. Pour rĂ©partir dans une juste proportion le passif 1 Arch. rtĂ©p., Manche, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. Premier registre du Conseil de district de Mortain. Ce Conseil nomme un commissaire pour se transporter chez le subdĂ©lĂ©guĂ© et son greffier et s'y faire remettre les papiers de la subdĂ©lĂ©gation. 2 Sur la formation des archives dĂ©partementales du Calvados, voir Lebrethon, olw. citĂ©, p. 115-122. 3 Les commissaires-liquidateurs furent Le Bret et NoĂ«l Durocher pour le Cal- vados, BonnesƓur et Le Maignan pour la Manche ; ceux de l'Orne ne se prĂ©sen- tĂšrent pas, quoique convoquĂ©s » Ă  l'assemblĂ©e tenue Ă  Caen en mars 1791. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 4 Les commissaires vĂ©rificateurs furent Poisson, Euvremer et Vastel pour la Manche ; LempĂ©riĂšre, LefĂšvre-Cramoisy et Dubois Dubais pour le Calvados. 5 Extrait du registre des actes ou arrĂȘtĂ©s des commissaires des dĂ©partements de Calvados, Orne et Manche, entre lesquels les paroisses de la gĂ©nĂ©ralitĂ© sont parta- gĂ©es, 3-5 octobre, 23 octobre et 13 novembre 1790 Arch. dĂ©p., Orne, L 1022. — Liqui- dation des affaires communes de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ© examen du compte de la Commission intermĂ©diaire provinciale, 13 fĂ©vrier 1791 ; examen du compte des inten- dants, 1er mars 1791; procĂšs-verbal des commissaires vĂ©rificateurs, 1-6 juin 1793. Ibid., L 1023. — Tableau du partage entre ces trois dĂ©partements des diverses espĂšces de fonds confiĂ©s Ă  l'administration de l'assemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie, 6 mars 1791. Ibid., L 1024. — Les sĂ©ances de ces commissions se tinrent Ă  l'abbaye Saint-Etienne de Caen. Le procĂšs-verbal dĂ©finitif ne fut envoyĂ© par les administra- teurs du Calvados que le 10 janvier 1793 Ă  Roland, ministre de l'intĂ©rieur. Ibid., Cal- vados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 178 RÉPONSES Ă©VASIVES DES TROIS DERNIERS INTENDANTS et l'actif de chaque dĂ©partement, ils devaient au prĂ©alable Ă©tablir le bilan financier de l'ancienne gĂ©nĂ©ralitĂ©. La collabora- tion des anciens administrateurs leur Ă©tait indispensable pour cette opĂ©ration. De lĂ  vinrent les obstacles. Sans doute le pro- cureur-syndic provincial, Le Telier de Vauville, mit un louable empressement Ă  publier le Compte rendu de l'administration de la Commission intermĂ©diaire provinciale de Caen » l. Au prix d'un labeur Ă©norme, il put mettre ce compte, dĂšs le 24 octobre 1790, Ă  la disposition des liquidateurs, avec les douze mille piĂšces qui en formaient la justification. LĂ  se borna son rĂŽle ; aux demandes postĂ©rieures des commissaires, avides de renseigne- ments plus dĂ©taillĂ©s, il rĂ©pondit Ă©vasivement ?, puis fit la sourde oreille. Cette demi satisfaction Ă©tait un succĂšs si on la compare au refus poli, mais Ă©nergique que les commissaires Ă©prouvĂšrent de la part des anciens intendants. Esmangart, Feydeau de Brou et Cordier de Launay, qui s'Ă©taient succĂ©dĂ© depuis dix ans dans l'administration de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen et qui, Ă  ce titre, de- vaient rendre compte de l'emploi des fonds mis Ă  leur disposition pendant cette pĂ©riode, opposĂšrent tous les trois une fin de non- recevoir aux injonctions qui leur Ă©taient faites. Esmangart avait quittĂ© Caen en 1783, pour l'intendance de Lille ; il soignait Ă  ce moment, dans une ville d'eaux des PyrĂ©nĂ©es, sa santĂ© gravement compromise et avait eu le temps d'oublier le dĂ©tail de son administration en Normandie. Aussi pria-t-il les commis- saires de consulter ses successeurs, dont les souvenirs devaient ĂȘtre plus prĂ©cis 3. Feydeau de Brou, qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© Directeur gĂ©nĂ©ral des Ă©conomats, vivait dans la retraite Ă  Viessoix, prĂšs de Gex, leur adressa des dĂ©veloppements lumineux sur les diverses parties de son administration, mais ne leur rendit aucun compte ». Il les renvoya aux bureaux de l'intendance de Caen, oĂč il avait fait dĂ©poser, en 1787, des papiers dont il Ă©tait actuellement dessaisi 4. Quant Ă  Cordier de Launay, auquel sa qualitĂ© de der- nier titulaire crĂ©ait des obligations plus Ă©troites, il le prit d'assez 1 Compte-rendu, par la Commission intermĂ©diaire provinciale de Basse-Normandie, de son administration, du 7 dĂ©cembre 1781 au 1 aoĂ»t 1790. Caen, Le Roy, 1790 avec tableaux annexes. 2 Lettre de Le Telier au Directoire du Calvados, 13 novembre 179U. Arcb. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 3 Deux lettres d'Esmangart Ă  Baveux, procureur gĂ©nĂ©ral syndic, 27 dĂ©cembre 1790 et 24 fĂ©vrier 1791. Ibid. 4 Lettre de Feydeau de Brou Ă  Ba\eux. procureur gĂ©nĂ©ral syndic, 12 janvier 1791. Ibid. VAINES SOMMATIONS A L INTENDANT CORDIER DE LAUNAY 479 haut avec les liquidateurs ; il chargea Lamy-DesvallĂ©es, secrĂ©taire de l'intendance, de nĂ©gocier avec eux. Le Tableau de son admi- nistration M n'Ă©tait point pour les satisfaire il y dĂ©clarait for- mellement que les intendants Ă©taient des ordonnateurs et non des comptables et que, n'ayant jamais Ă©tĂ© chargĂ©s d'aucune perception ni maniement de deniers, ils n'Ă©taient passibles d'aucun compte 2. Les Directoires des dĂ©partements eurent beau rĂ©itĂ©rer leurs sommations, il les envoya aux calendes. Les commissaires de liquidation et de vĂ©rification furent obligĂ©s de conclure en arrĂȘtant le procĂšs-verbal de leurs sĂ©ances &, que le compte de l'intendant n'Ă©tant appuyĂ© d'aucune piĂšce justifi- cative, n'Ă©tait susceptible d'aucun contrĂŽle complet et satisfai- sant » 4i. La loi du 3 septembre 1792, qui prescrivait des poursuites contre les ci-devant commissaires dĂ©partis, ne pouvait plus atteindre Cordier de Launay. Le procureur gĂ©nĂ©ral syndic du Calvados chercha vainement sa rĂ©sidence^. Moins maltraitĂ© par le sort que ses collĂšgues de Rouen et d'Alençon, de Maussion 6 et Jullien {1, qui pĂ©rirent sur l'Ă©chafaud, et plus heureux que son prĂ©dĂ©cesseur Fontette, qui, arrĂȘtĂ© comme suspect, mourut dans une prison de Rouen, le dernier intendant de Caen avait demandĂ© son salut Ă  l'Ă©migration. Si l'idylle amoureuse dont il 1 Tableau de l'administration de Cordier de Launay. Arch. dĂ©p , Calvados, C 233. 2 Lettre de BrĂ©mesnil, prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral de la Manche, au directoire du Calvados, 10 novembre 1790. Ibid., sĂ©rie L non inventoriĂ©e. M. de Launay, au lieu de rendre les comptes de son administration, comme son devoir lui en imposait l'obligation, n'a fait prĂ©senter par ses commis que des bordereauu informes et quel- ques Ă©lats vagues qui ne forment aucun ordre de comptabilitĂ©. » 3 Voir, Ă  l'Appendice 1° La rĂ©partition des impositions directes de la gĂ©nĂ©ra- litĂ© de Caen, opĂ©rĂ©e par ces commissaires entre les dĂ©partements du Calvados, de la Manche et de l'Orne ; 2" le tableau de la reprise, au profit de ces trois dĂ©parte- ments, des fonds disponibles laissĂ©s par la Commission intermĂ©diaire provinciale de Basse-Normandie. 4 ProcĂšs-verbal de la commission de vĂ©rification. 0 juin 1791. Arch. dĂ©p., Calva- dos, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. — Cf. Ibid., Orne, L 10?3. — Sur le mauvais vouloir » et le sans-gĂšne » des trois derniers intendants de Caen, cf. Lebretbon, ouu. citĂ©, p. 61. 5; Lettre de Bougon Longrais, procureur gĂ©nĂ©ral syndic du Calvados, Ă  son col- lĂšgue de la Manche, 11 janvier 1793. AccusĂ© de rĂ©ception, par Louis Caille, procu- reur syndic du district de Caen, le 14 janvier 1793, de l'arrĂȘtĂ© des commissaires liquidateurs du 8 dĂ©cembre 1792, prescrivant des poursuites en vertu de la loi du 3 septembre 1792. Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie L non inventoriĂ©e. 6, Thomas de Maussion, ancien intendant de Rouen, fui condamnĂ© Ă  mort par le Tribunal rĂ©volutionnaire le 6 ventĂŽse an II. Arch. nat, W 332, d. 560. 7 Alexandre Jullien, ancien intendant d'Alençon, fut condamnĂ© Ă  mort par le mĂȘme Tribunal, le 20 messidor an IL II appartint Ă  la premiĂšre fournĂ©e de la cons- piration dile des prisons. 11 Ă©tait ĂągĂ© de 80 ans. ibid., W 409, d. 941. 480 GORDIER DE LAUNAY ÉMIGRÉ est le hĂ©ros et qui constitue le fond de son roman intitulĂ© la Veuve de Catane » n'Ă©tait pas une ingĂ©nieuse fiction, si le dĂ©cor n'en Ă©tait pas imaginaire, nous pourrions refaire aprĂšs lui l'iti- nĂ©raire de ses nombreuses pĂ©rĂ©grinations. La Suisse, Turin, Venise, Florence, Rome et Naples l'auraient, semble-t-il, tour Ă  tour arrĂȘtĂ© quelques instants, mais la Sicile aurait attirĂ© son humeur solitaire et c'est au pied de l'Etna, Ă  Catane, sur les bords d'une mer agitĂ©e, qu'il serait venu guĂ©rir les blessures d'une Ăąme ulcĂ©rĂ©e par l'infortune v. Ce roman pourrait bien n'ĂȘtre qu'un conte 2 ; ce fut dans le nord de l'Europe que Cordier de Launay Ă©migra. Il dut passer en Allemagne et de lĂ  en Russie oĂč il s'attacha Ă  la puissante famille des NicolaĂŻ. Henri-Louis NicolaĂŻ, secrĂ©taire privĂ© de l'impĂ©ratrice Marie FĂ©o- dorovna, femme du tsar Paul Ier, lui confia l'Ă©ducation de son fils 3. GrĂące Ă  ses relations, il fut ensuite nommĂ© secrĂ©taire chargĂ© de l'expĂ©dition française Ă  la chancellerie du MinistĂšre du com- merce, puis obtint le brevet honorifique de conseiller d'Etat. Devenu fonctionnaire russe, Cordier de Launay ne bĂ©nĂ©ficia point, on ne sait pourquoi, de l'autorisation de rentrer en France que le premier Consul avait accordĂ©e Ă  de nombreux Ă©migrĂ©s W. Il vĂ©cut Ă  Saint-PĂ©tersbourg jusqu'Ă  l'Ăąge de 75 ans ; frappĂ© d'une attaque de paralysie, il mourut le 24 janvier 1820 et fut enterrĂ© dans le cimetiĂšre de Smolensk 5. Cordier de Launay avait consacrĂ© la derniĂšre partie de sa vie Ă  la production d'ouvrages de valeur trĂšs inĂ©gale compilation historique relative Ă  la Russie Tables chronologiques et gĂ©nĂ©- 1 Cordier de Launay, La Veuve de Calcine. Berlin, Ch. Quien, 1803, in-8. Bibl. nat., Y2 24561. 2 Cordier de Launay s'endort en Sicile et se rĂ©veille en Russie ; la vue d'un domestique Ă  longue barbe et habillĂ© Ă  la russe le rappelle Ă  la rĂ©alitĂ©. Il a fait un rĂȘve et sortant comme par un bond de son somnambulisme littĂ©raire, il se trouve une plume dans la main, un conte dans l'autre, et les jette tous deux avec dĂ©pit ». Voir Appendice n° Ăź. 3 Un des fils de son Ă©lĂšve, LĂ©once de NicolaĂŻ, aprĂšs avoir Ă©tĂ© lieutenant gĂ©nĂ©ral, aide-de-camp du tsar et vice-empereur du Caucase, mourut en 1891 sous l'habit reli- gieux, Ă  la Grande-Chartreuse, oĂč il Ă©tait entrĂ© en 1868. La sƓur de LĂ©once, Mme de Sutof, est morte assez rĂ©cemment au couvent de Notre-Dame-de-la-DĂ©livrande, prĂšs Caen, dont elle Ă©tait supĂ©rieure. 4 Le nom de Cordier de Launay figure sur les listes envoyĂ©es en l'an X par HĂ©douville, ambassadeur de France Ă  Saint-PĂ©tersbourg, Ă  Talleyrand, contenant les noms des Ă©migrĂ©s qui demandaient l'autorisation de rentrer en France. Note de M. Tastevin, libraire Ă  Moscou. 5 Arch. de l'Ă©glise Sainte-Catherine de Saint-PĂ©tersbourg. Communication de M. Loutreuil, industriel Ă  Moscou. CORDIEH DE LAUNAY HOMME DE LETTRES 481 alogiques des Maisons princiĂšres de l'Empire de Russie ; Ă©tudes gĂ©ographiques sur l'Asie et l'AmĂ©rique Tableau topographique et politique de la SibĂ©rie, de la Chine, de la zone moyenne de l'Asie, et du Nord de l'AmĂ©rique ; traitĂ© d'esthĂ©tique dont le titre seul rĂ©vĂšle un esprit fantasque ThĂ©orie circonsphĂ©rique des deux genres de Beau, avec application Ă  toutes les Mythologies et aux cinq Beaux-Arts ; roman d'imbroglios, d'aventures galantes, Ɠuvre littĂ©raire mĂ©diocre, au style ampoulĂ© et prĂ©- tentieux, oĂč la bizarrerie du fond le dispute au pĂ©dantisme guindĂ© de la forme La Veuve de Catane *. Aussi, tandis qu'un historien russe a cru devoir le ranger, sans enthousiasme d'ail- leurs, dans la catĂ©gorie des intendants hommes de lettres 2, un autre Ă©crivain du mĂȘme pays n'a-t-il pas hĂ©sitĂ© Ă  le classer, comme son beau-frĂšre, le licencieux auteur de Justine, parmi les fous littĂ©raires 3. 1 Voir Appendice I, ƒuvres de l'intendant Cordier de Launay. 2 Ardascheff, Provintsialnaia administratsia, t. II, p. 230. Cordier de Launay, Ă©crit Ardascheff, a essayĂ© ses forces dans la carriĂšre des belles-lettres, sans grand suc- cĂšs, paraĂźt-il. Avant d'ĂȘtre nommĂ© intendant il avait traduit l'Iliade, et cette Ira luc- tion n'avait pas eu moins de cinq Ă©ditions. Voir ci-dessous, Appendice 1 Tcherpakoff, Les Fous littĂ©raires, Moscou, 188!, p. 31-32. 31 482 PRÉLUDES DE LA FEDERATION EN BASSE-NORMANDIE CHAPITRE XVIII LA FÊTE DE LA FEDERATION ET L'UNITÉ NATIONALE JUILLET -AOUT 1790 La FĂȘte nationale de la FĂ©dĂ©ration est contemporaine de l'avĂšnement du nouveau rĂ©gime administratif. PrĂ©ludes de la FĂ©dĂ©ration en Basse- Normandie. L'idĂ©e de fraternitĂ© dans les AssemblĂ©es provinciales ; dans les cahiers de dolĂ©ances du Tiers Ă©tat. Les confĂ©rences frater- nelles des villes de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen, relatives aux subsistances. Les confĂ©dĂ©rations patriotiques des milices nationales au lendemain de la Grande Peur. Atteinte portĂ©e au particularisme rĂ©gional par la rĂ©forme administrative. Les menaces de la contre-rĂ©volution. L'appel du roi. DĂ©cret du 5 juin 1789. L'invitation de Bailly aux municipalitĂ©s. Projets antĂ©rieurs des villes normandes. Date de la fĂȘte fixĂ©e par Paris. PrĂ©- paratifs et cĂ©lĂ©bration de la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration dans les villages et les villes. Les fĂ©dĂ©rations dĂ©partementales Ă  Caen et Ă  Coutances. Les dĂ©putĂ©s de la Basse-Normandie Ă  la fĂȘle de la FĂ©dĂ©ration natio- nale Ă  Paris. Les impressions d'un garde national caennais espĂ©- rances fondĂ©es sur l'avenir. Grande portĂ©e morale de la journĂ©e du 14 juillet 1790. Le 13 juillet 1790, les commissaires du Calvados, rĂ©unis Ă  l'abbaye Saint-Etienne de Caen, arrĂȘtaient la clĂŽture du registre de leurs procĂšs-verbaux ; quelques instants plus tard la nouvelle assemblĂ©e administrative du dĂ©partement tenait sa premiĂšre sĂ©ance dans le mĂȘme lieu et y nommait son Directoire. Dans son discours d'inauguration, le procureur gĂ©nĂ©ral syndic Bayeux fit entendre des paroles d'espĂ©rance ; il se plut Ă  Ă©voquer les bienfaits que le pays pouvait attendre d'une administration dĂ©sormais fraternelle et, rappelant les sentiments d'union qui rappro- chaient tous les Français, il fit allusion Ă  la journĂ©e du lendemain, oĂč allait apparaĂźtre, dans l'imposante solennitĂ© de sa premiĂšre manifestation, l'unitĂ© nationale ]. C'Ă©tait l'heure oĂč les vieilles institutions s'Ă©croulaient, oĂč le 1 Arch. dtp., Calvados, L 599. l'idĂ©e de fraternitĂ© dans les assemblĂ©es provinciales 483 nouveau rĂ©gime administratif naissait au chant des Te Deum, aux joyeux carillons des cloches, aux salves bruyantes des canons. Le 14 juillet 1790, au jour anniversaire de la prise de la Bastille, la FĂ©dĂ©ration de tous les soldats citoyens, confondant toutes les banniĂšres avec la banniĂšre nationale, tous les uniformes avec les uniformes des dĂ©fenseurs de la libertĂ©, toutes les affec- tions avec l'amour du bien public » C1, allait donner au monde, sur le Champ-de-Mars, devant l'autel de la patrie, le spectacle d'une nation d'hommes libres unis par les liens de la fraternitĂ©. Avant de se rĂ©aliser dans ce cadre grandiose et avec cet Ă©clat inaccoutumĂ©, l'idĂ©e de la FĂ©dĂ©ration s'Ă©tait dĂ©gagĂ©e progressive- ment par une Ă©volution dont il est possible de marquer les diver- ses Ă©tapes. Elle avait germĂ© dans plus d'un esprit avant le mois de juillet 1790 et s'Ă©tait traduite par des manifestations partielles, prĂ©ludes de la cĂ©rĂ©monie solennelle du Champ-de-Mars. La rĂ©forme de 1787, en rendant uniforme l'administration du royaume, tendait Ă  faire cesser l'isolement dans lequel s'Ă©taient jusque-lĂ  confinĂ©es les provinces. De l'une Ă  l'autre on se commu- niqua les procĂšs-verbaux d'assemblĂ©es ; il y eut des Ă©changes de vues assez frĂ©quents sur le meilleur systĂšme de rĂ©gie, un rappro- chement des esprits appliquĂ©s Ă  une Ɠuvre commune et des volon- tĂ©s convergeant vers un but unique. Les procureurs-syndics provinciaux de la gĂ©nĂ©ralitĂ© d'Auch Ă©crivaient Ă  leurs collĂšgues La France ne devrait plus former qu'une grande famille, dont tous les citoyens, se regardant comme des frĂšres, contribue- raient par leur union et leurs dĂ©couvertes Ă  la prospĂ©ritĂ© de l'Empire » ?. Tentative prĂ©maturĂ©e Ă  coup sĂ»r, mais de quel- ques annĂ©es seulement, et qui n'en rĂ©vĂ©lait pas moins un ache- minement de l'opinion vers l'unitĂ© nationale. Cette correspondance, que trop d'obstacles empĂȘchaient encore de s'Ă©tablir avec rĂ©gularitĂ© d'un bout de la France Ă  l'autre, Ă©tait au moins possible entre voisins. Elle exista entre les trois administrations provinciales de Normandie et elle aboutit Ă  la campagne entreprise sur tous les points de cette province en faveur de la restauration de ses anciens Etats. Le dĂ©sir de ces Etats se rĂ©veilla aussi impĂ©rieux qu'autrefois, mais rajeuni et Ă©largi par un sentiment nouveau qui attĂ©nuait l'ancien Ă©goĂŻsme 1 Discours de Baveux, procureur gĂ©nĂ©ral syndic du Calvados. Arch. dĂ©p., Calva- dos, L 599. 2 Lettre des procureurs-syndics provinciaux d'Auch Ă  la Commission intermĂ©- diaire de Caen, 31 mars 1788. Ibicl., C 7628. Voir ci-dessus, chap. VI, p. 122. 484 l'idĂ©e DE FRATERNITÉ DANS LES cahiers de dolĂ©ances provincial, en subordonnant l'individualitĂ© de la Normandie au maintien de l'unitĂ© française. Les citoyens d'une mĂȘme province allaient se sentir bientĂŽt les citoyens d'une mĂȘme nation. Bien plus, les citoyens de toutes les provinces, de tous les ordres, de toutes les classes allaient comprendre la valeur du titre de Français, qui les mettait en sociĂ©tĂ© d'intĂ©rĂȘts, de devoirs et d'en- gagements ». C'Ă©tait l'espĂ©rance exprimĂ©e, dĂšs le 7 janvier 1789, par la commune de Rouen dans son mĂ©moire au roi H. L'Avis des bons Normands Ă  leurs frĂšres tous les bons Français de toutes les provinces et de tous les ordres traduisait lumineusement ces aspirations gĂ©nĂ©reuses. L'auteur y conjurait tous ses concitoyens de former une confraternitĂ© » gĂ©nĂ©rale contre le mal public. C'est afin d'y atteindre qu'il leur recommandait la concordance des vƓux et l'uniformitĂ© des cahiers, qu'il souhaitait la forma- tion d'un esprit public, seul capable de sauver la France » M. Son appel fut entendu. Une sorte de plan gĂ©nĂ©ral prĂ©sida Ă  la rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances normands, qui, avec plus ou moins d'ampleur et de prĂ©cision, exprimĂšrent des sentiments unanimes. Sans doute leurs auteurs avaient soif tout d'abord de libertĂ© et d'Ă©galitĂ© et c'est la revendication de ces deux biens qui fut le premier thĂšme de leurs dolĂ©ances. Mais la communautĂ© des souffrances avait engendrĂ© une gĂ©nĂ©reuse solidaritĂ©. La fra- ternitĂ© inspira l'esprit gĂ©nĂ©ral des cahiers ; elle fut inscrite en toutes lettres dans plus d'un d'entre eux. Les communes rurales du bailliage de Caen s'associĂšrent Ă  la ville chef-lieu pour dĂ©clarer que les Français se considĂ©raient comme une mĂȘme famille » et pour rĂ©gler les moyens pratiques de maintenir l'alliance et la bonne union qui devaient rĂ©gner entre des citoyens et des frĂš- res » 3'. La crainte de la famine ne contribua point peu Ă  resserrer les 1 PubliĂ© par Hippeau, Le Gouvernement de Normandie, t. VI, p. 217-222. 2 Avis des bons Normands Ă  leurs frĂšres, etc., dans Hippeau, ouu. citĂ©, t. VI, p. 276-291. L'auteur Ă©tait Thouret. 3 Arch. dĂ©p., Calvados, sĂ©rie B non inventoriĂ©e. Cahier du bailliage de Caen, 1" partie, art. 4, et Arch. coram., Caen, AA50. Cahier de la ville de Caen, lrc partie, art. 4. Les deux articles sont identiques.; — Le cahier des juges-consuls de Caen, demandant la libre circulation des marchandises dans l'intĂ©rieur du royaume, s'ex- prime ainsi Qu'il n'y ait plus de provinces rĂ©putĂ©s Ă©trangĂšres, puisqu'elles sont toutes annexĂ©es Ă  la France, et que les habitants de la Bretagne et autres comme elles, sont nos frĂšres.» Arch. comm., Caen, AA49. Lire, dans le mĂȘme esprit, le cahier d'Anneville-en-CĂšres bailliage de Valognes La France ne fera plus qu'une seule famille dont tous les membres porteront Ă  leur pĂšre commun le tribut respec- tif et proportionnel de leur reconnaissance. » Bridrey, Cahiers du Cotentin, t. II, p. 86. MESURES FRATERNELLES D'APPROVISIONNEMENT ET DE DEFENSE 485 liens de sympathie entre les villes. A l'Ă©goĂŻsme de plusieurs d'entre elles, qui gardaient jalousement le blĂ© dans leurs halles et s'oppo- saient mĂȘme par la violence Ă  son enlĂšvement, avait succĂ©dĂ© une entente fraternelle en vue de faciliter la rĂ©gularitĂ© des appro- visionnements. Pour assurer l'exĂ©cution des dĂ©crets de l'Assem- blĂ©e nationale sur la libre circulation des grains, des confĂ©rences, dont Bayeux semble avoir pris l'initiative ll\ avaient Ă©tĂ© orga- nisĂ©es entre les villes du Bessin et du Cotentin. Deux dĂ©lĂ©guĂ©s de chacun des ComitĂ©s permanents de Bayeux, Isigny, Carentan, PĂ©riers, Torigni, Saint-LĂŽ s'Ă©taient donnĂ© rendez-vous dans cette derniĂšre ville. Des dĂ©libĂ©rations de ce congrĂšs bas-normand, rĂ©uni les 10 et 11 dĂ©cembre 1789, Ă©tait sorti un rĂšglement qui protĂ©geait la libertĂ© du transit des grains Ă  travers la province "2l On y avait dĂ©cidĂ© la tenue de confĂ©rences fraternelles » pĂ©rio- diques, chargĂ©es de prendre les mesures relatives Ă  la subsistance commune. Cette association de secours mutuels contre la faim n'ouvrait-elle pas les voies Ă  la FĂ©dĂ©ration? La Grande peur de juillet-aoĂ»t 1789 ne fut point Ă©trangĂšre Ă  cet Ă©lan gĂ©nĂ©ral de sympathie. La nĂ©cessitĂ© de se grouper contre les Ă©meutiers et les brigands, contre les dangers rĂ©els et les pĂ©rils imaginaires provoqua, non seulement la crĂ©ation spontanĂ©e de ComitĂ©s de dĂ©fense locaux au sein de chaque ville, mais encore la formation de ligues dĂ©fensives rĂ©gionales entre villes et villages. En l'absence d'un pouvoir exĂ©cutif obĂ©i, les campagnes deman- daient protection au centre urbain le plus proche. Caen Ă©tait Ă  la tĂȘte d'une association de paroisses auxquelles elle donnait le mot d'ordre *3. Tinchebrai avait formĂ© avec les villages des alentours une alliance dĂ©fensive envers et contre tous les malintentio- nĂ©s » *. Vire organisait une confĂ©dĂ©ration patriotique, qui ralliait les adhĂ©sions des bourgs voisins au nom de la confra- ternitĂ©, bouclier commun contre les ennemis de la nation » 5. Les dĂ©lĂ©guĂ©s de quarante-cinq paroisses du Bocage, rĂ©unis Ă  1 Arcli. coram., Cherbourg, AA 66 allusion Ă  une tournĂ©e de propagande faite par les dĂ©putĂ©s de Bayeux auprĂšs des divers ComitĂ©s de la rĂ©gion, pour la rĂ©union d'une confĂ©rence Ă  Saint-LĂŽ, 30 novembre 1789. 2 ProcĂšs-verbal de la premiĂšre confĂ©rence tenue Ă  Saint-LĂŽ, suivi d'un rĂšgle- ment en 22 articles. Arch. comra., Bayeux, D l13 bis. Registre du ComitĂ© national permanent, fus 95 Ă  99. — Cf. Ibidi. Carentan. Registre des dĂ©libĂ©rations, 7 dĂ©cembre 1789. Voir ci-dessus, chap. XIII, p. 354. 3 Arch. comm., Caen, BB 93. Registre des dĂ©libĂ©rations, 7, 11, 12 septembre 1789. 4 Ibid., Tinchebrai. Registre des dĂ©libĂ©rations, 16 aoĂ»t 1789. 5; Ibid., Torigni. Registre des dĂ©libĂ©rations, 3 octobre 1789. 486 LES MENACES DE LA CONTRE-REVOLUTION CondĂ©-sur-Noireau le 26 aoĂ»t 1789, y avaient signĂ© un contrat d'association et d'union contre les perturbateurs de l'ordre public, se promettant secours rĂ©ciproque en cas d'attaque imprĂ©- vue et de danger pressant il. Les villes rivalisaient entre elles d'Ă©gards et de bons offices. Cherbourg faisait des ouvertures amicales Ă  sa rivale Valognes, en vue de leur dĂ©fense rĂ©ciproque et son appel Ă©tait entendu 2. Granville permettait aux chasseurs auxiliaires d'Avranches de rĂ©unir sur leur drapeau les armes des deux citĂ©s et le ComitĂ© d'Avranches, dans sa lettre de remercĂźments, regardait l'assem- blage des deux Ă©cus » comme un symbole de concorde et d'Ă©troite confraternitĂ© 3. Les dĂ©marches prĂ©venantes de Mortain com- blaient Avranches de reconnaissance et de confusion et abou- tissaient Ă  une agrĂ©gation civique » entre les citoyens des deux villes W. La division de la France en dĂ©partements avait Ă©tĂ© aussi un auxiliaire efficace de l'unitĂ© nationale en brisant les cadres oĂč le particularisme rĂ©gional s'enfermait, elle avait, selon l'expression de Louis XVI, rĂ©uni davantage Ă  un mĂȘme esprit et Ă  un mĂȘme intĂ©rĂȘt toutes les parties du royaume » 5. Et les paroles du roi trouvaient un Ă©cho dans le cƓur de tous ses sujets. Le temps est venu, Ă©crivaient les officiers municipaux de Rennes Ă  leurs collĂšgues de Caen de renverser les barriĂšres qui nous sĂ©parent. Aujourd'hui que nous n'avons plus que les mĂȘmes principes, les mĂȘmes lois, une mĂȘme patrie, nous ne devons plus nous considĂ©- rer que comme une grande sociĂ©tĂ© de frĂšres et d'amis » . A Vire, c'est aussi en plein air, au pied du donjon, sur le tertre dominant les vaux agrestes oĂč serpente la Vire, que la fĂȘte devait se cĂ©lĂ©brer ; une bourrasque rendit les prĂ©paratifs inutiles et ce fut l'Ă©glise Notre-Dame qui abrita l'assistance 3;. Partout la cĂ©rĂ©monie eut lieu le matin et, Ă  l'heure de midi, des forĂȘts de bras se levaient et des milliers de bouches pronon- çaient le serment fĂ©dĂ©ra tif. Les citoyens juraient de rester Ă  jamais fidĂšles Ă  la nation, Ă  la loi et au roi, de maintenir de tout leur pouvoir la constitution dĂ©crĂ©tĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale et acceptĂ©e par le roi, de protĂ©ger en particulier la sĂ»retĂ© des personnes et des propriĂ©tĂ©s, la libre circulation des grains et des subsistances, la perception des contributions publiques et de demeurer unis Ă  tous les Français, par les liens indissolubles de la fraternitĂ© » 4. AprĂšs le serment, les troupes se retiraient en bon ordre, les corps administratifs se sĂ©paraient, les simples citoyens rentraient chez eux ; dans quelques villes, pour rendre leur fraternitĂ© plus apparente, ils se rĂ©unissaient autour de la mĂȘme table. Des ban- quets populaires furent ainsi organisĂ©s Ă  Vire 5, Ă  Avranches, oĂč un repas frugal fut dressĂ© sous les allĂ©es du bois des Capu- cins 6, Ă  Torigni, oĂč l'orangerie du chĂąteau princier de Monaco servit de rĂ©fectoire 7. A Tinchebrai, il y eut plusieurs repas communs et, dĂ©tail intĂ©ressant, l'un de ces banquets fut exclu- 1 Arch. comm., Cherbourg, BB 5. Begistre des dĂ©libĂ©rations, 14 juillet 1790 Cf. ProcĂšs-verbal imprimĂ©, Cherbourg, imp. Clamorgan, 8 p. 2 Ibid., Granville Begistre des dĂ©libĂ©rations, 14 juillet 1790. 3 Ibid., Vire. Begistre des dĂ©libĂ©rations, 14 juillet 1790. 4 Voir le texte complet dans les procĂšs-verbaux de Cherbourg et de Tinchebrai. 5 Le Gorgeu, La FĂȘte de la FĂ©dĂ©ration Ă  Vire en 1790. Le banquet fut fixĂ© Ă  trois livres par lĂšte, dont la moitiĂ© devait ĂȘtre consacrĂ©e aux pauvres ». 6 Arch. comm., Avranches. Begistre des dĂ©libĂ©rations, 14 juillet 1790. 7 Journal de la Basse-Normandie, n° 83, 8 aoĂ»t 1790. RÉJOUISSANCES ET LIBERALITES PUBLIQUES 491 sivement fĂ©ministe ; ses organisatrices n'admirent parmi elles qu'un seul convive masculin, un vieux tabellion octogĂ©naire qu'elles allĂšrent chercher en triomphe *. Dans la soirĂ©e, des feux de joie furent allumĂ©s sur les place publiques r? ; les monuments publics furent illuminĂ©s et plus d'un particulier Ă©claira sa façade avec l'autorisation des municipalitĂ©s 8 ; les danses terminĂšrent cette journĂ©e d'allĂ©gresse. Si la partie officielle de la cĂ©rĂ©monie semble avoir Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e aux seuls citoyens actifs, les rĂ©jouis- sances qui suivirent furent accessibles Ă  tous les habitants ; la foule des prolĂ©taires en prit sa part et se mĂȘla Ă  la joie gĂ©nĂ©rale. On avait mĂȘme, dans certaines villes, pris des mesures excep- tionnelles pour faciliter le chĂŽmage des journaliers 4>. Les pau- vres n'avaient point Ă©tĂ©- oubliĂ©s dans cette journĂ©e fraternelle. A Granville, Ă  Bayeux, Ă  Vire, Ă  Caen, les dons des officiers municipaux, le produit des souscriptions recueillies entre les gardes nationaux ou des quĂȘtes faites par les dames pendant la cĂ©rĂ©monie avaient permis des distributions de vivres et d'argent. Caen et Coutances durent Ă  leur titre de chef-lieu de dĂ©parte- ment d'ĂȘtre le théùtre de fĂȘtes encore plus imposantes. Les dĂ©lĂ©- gations des gardes nationales du Calvados et de la Manche s'y Ă©taient donnĂ© respectivement rendez-vous, les premiĂšres Ă  Caen pour le 1er juillet, les secondes Ă  Coutances pour le 5 aoĂ»t. A Caen 5, la solennitĂ© avait Ă©tĂ© annoncĂ©e dĂšs le 30 juin par le canon du chĂąteau ; le cortĂšge officiel qui, le lendemain matin, 1 Arc h. comm., Tinchebrai. Registre des dĂ©libĂ©rations, 14 juillet 1790. Ce convive, choyĂ© par les femmes, Ă©tait Michel Pitot, fermier gĂ©nĂ©ral de la chĂątellenie de Tin- chebrai et greffier du bailliage. Sa popularitĂ© a empĂȘchĂ© l'incendie des registres de la chĂątellenie, qui nous ont Ă©tĂ© conservĂ©s. 2 ĂŻbid., Mortain. Registre des dĂ©libĂ©rations, 13 septembre 1790. Paiement de dix livres pour un demi-cent de bourrĂ©es, pour les feux de joie le jour de la fĂ©dĂ©- ration. 3 Un conflit Ă©clata Ă  cette occasion entre la municipalitĂ© de Cherbourg et la SociĂ©tĂ© des amis de la Constitution, de crĂ©ation rĂ©cente ; celle-ci avait eu le tort d'il- luminer la Chambre littĂ©raire » sans demander l'autorisation de la municipalitĂ©, qui fit Ă©teindre les chandelles. La SociĂ©tĂ© s'inclina, mais adressa une rĂ©clamation Ăč l'AssemblĂ©e nationale. Arch. nat., D xxix 32. La municipalitĂ©, dans un mĂ©moire d'observations relatif Ă  cette plainte, apprĂ©ciait ainsi l'attitude indocile de cette SociĂ©tĂ© Une portion d'une SociĂ©tĂ© naissante, Ă©chauflĂ©e du premier feu d'une doc- trine qu'elle a mal digĂ©rĂ©e, veut changer les limites posĂ©es par la loi. » Elle lui reproche d'ĂȘtre une institution dangereuse, formĂ©e par une exclusion arbitraire et injurieuse pour les citoyens d'une ville oĂč il y a autant d'amis de la Constitution que d'habitants ». Ibid. 4 Arch. comm., Bayeux, Di12. Registre des dĂ©libĂ©rations, 11 juillet 1790. 5 ProcĂšs-verbal de la confĂ©dĂ©ration des gardes nationales et troupes de ligne du dĂ©partement du Calvados. Ibid., Caen, carton 30. 192 LES FÉDÉRATIONS DU CALVADOS ET DE LA MANCHE se rendit vers la plaine d'Ifs, comprenait, outre le Conseil gĂ©nĂ©ral de la commune, les commissaires du roi pour la formation du dĂ©partement, les Ă©lecteurs du dĂ©partement, dont les sĂ©ances n'Ă©taient pas terminĂ©es, les membres du dĂ©partement nouvelle- ment Ă©lus et les divers corps de la ville. Il Ă©tait encadrĂ© par la marĂ©chaussĂ©e, les rĂ©giments d'Aunis et de Lorraine, un dĂ©tache- ment du rĂ©giment de cavalerie Commissaire gĂ©nĂ©ral, la garde nationale de Caen et les dĂ©tachements des milices citoyennes de nombreuses villes et bourgades du dĂ©partement il. Quelques-uns avaient, pour la circonstance, fait les frais d'un Ă©quipement neuf 2. Aux cĂŽtĂ©s de l'autel de la patrie, Ă©levĂ© sur une Ă©minence et auquel on accĂ©dait par des escaliers de gazon, deux colonnes portaient les bustes du roi et de Lafayette, Le drapeau fĂ©dĂ©ratif, symbole de l'union rĂ©alisĂ©e en ce jour, fut prĂ©sentĂ© Ă  l'autel et bĂ©ni par l'aumĂŽnier de la garde nationale de Caen. Il Ă©tait Ă  fond blanc, ornĂ© de fleurs de lys Ă  chaque angle ; un cercle aux cou- leurs tricolores le bordait ; au milieu, Ă©tait un faisceau de six flĂšches, unies par un ruban, qui portait une inscription latine In fƓdere virtus ; autour du faisceau on lisait les noms des six chefs-lieux de district. PrĂ©cĂ©dĂ©e d'un sermon de l'aumĂŽnier, qui se rĂ©jouit de voir la religion Ă  la place d'honneur dans cette fĂȘte, la messe fut suivie de deux discours le comte de VendƓuvre, maire de Caen, cĂ©lĂ©bra l'avĂšnement du rĂ©gime nouveau ; le comte de Faudoas, colonel de la garde nationale, adressa un vibrant appel d'union aux lĂ©gions citoyennes et militaires, ainsi qu'aux magistrats et fonctionnaires de tout ordre. Entre les deux haran- gues, le major de la place avait lu le pacte fĂ©dĂ©ratif, acclamĂ© par des milliers de voix et le lieutenant du roi l'avait signĂ© sur l'autel, au nom de toute l'armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e. Pour perpĂ©tuer le souvenir de cette sainte alliance », on donna Ă  la plaine d'Ifs le nom de plaine des Six districts et on dĂ©cida d'y Ă©lever une pyramide commĂ©mora tive, couverte d'une longue inscription. La fĂ©dĂ©ration du dĂ©partement de la Manche fut cĂ©lĂ©brĂ©e le 5 aoĂ»t, dans la Lande-d'Orval, aux environs de Coutances l3K 1 Le procĂšs-verbal mentionne celles de Baveux, Isigny. Balleroy, Lisieux, Orbec, Cambre mer, Falaise, Vire. CondĂ©, Vassy, Pont-1'EvĂȘque, Honfleur. Tilly- d'Orceau, Creully, Bavent. Villers-Bocage. 2 Arch. comm., Bayeux, Di12. Registre des dĂ©libĂ©rations, 18 juin 1790. On fait faire, Ă  l'usage des dĂ©putĂ©s, quatre habits de drap rouge, Ă  revers et parements blancs, collet jaune et doublure bleue, vestes et culottes blanches, qui ne serviront que ce jour-lĂ  et qu'on dĂ©posera au retour Ă  l'hĂŽtel de ville. » 3 ProcĂšs-verba] de la fĂ©dĂ©ration des gardes nationales, troupes de ligne et mare- LA DÉLÉGATION DES BAS-NORMANDS A LA FÉDÉRATION NATIONALE 493 Les gardes nationales, la marĂ©chaussĂ©e et les troupes de ligne y resserrĂšrent le pacte d'association volontaire. De tous les points du dĂ©partement, les dĂ©tachements des milices citoyennes s'y Ă©taient donnĂ© rendez-vous. Entre la messe et le serment, des discours furent prononcĂ©s. Le chanoine de Beaudre, Lemonnier, procureur de la commune de Coutances, Pothier, garde national de Sainte-MĂšre-Eglise, et TesniĂšre de BrĂ©mesnil, prĂ©sident de l'assemblĂ©e administrative de la Manche, prirent tour Ă  tour la parole. Les dĂ©putĂ©s de la Manche qui avaient assistĂ© Ă  la fĂ©dĂ©- ration parisienne, remirent en ce jour la banniĂšre qu'ils avaient reçue comme gage de fraternitĂ©. La fĂ©dĂ©ration du Calvados avait prĂ©cĂ©dĂ© de quatorze jours la grande fĂ©dĂ©ration nationale ; celle de la Manche la suivit Ă  trois semaines de distances. Ces deux dĂ©partements avaient d'ailleurs envoyĂ© leurs reprĂ©sentants Ă  cette fĂȘte. La Basse-Normandie exĂ©cuta avec empressement le dĂ©cret du 8 juin, par lequel l'Assem- blĂ©e constituante avait prudemment endiguĂ© l'enthousiasme rĂ©volutionnaire et rĂ©glementĂ© la future manifestation parisienne. Elle n'envoya pas Ă  Paris une foule indisciplinĂ©e et tumultueuse, oĂč les prolĂ©taires, confondus avec les citoyens actifs, auraient peut-ĂȘtre laissĂ© Ă©chapper des plaintes importunes, mais des compagnies d'Ă©lecteurs enrĂ©gimentĂ©s, porteurs de mandats rĂ©gu- liers et attachĂ©s sans rĂ©serve Ă  la Constitution nouvelle. Les gardes nationales des divers cantons rĂ©unies au chef-lieu des districts nommĂšrent un homme sur six cents ; ces Ă©lus dĂ©si- gnĂšrent, Ă  leur tour, un dĂ©lĂ©guĂ© pour deux cents hommes. Ces dĂ©lĂ©gations devant occasionner des frais de voyage et de sĂ©jour assez Ă©levĂ©s, ce furent les municipalitĂ©s qui s'en chargĂšrent provisoirement, en attendant la formation des districts. Une somme de 1430 livres fut rĂ©partie entre les onze dĂ©putĂ©s du district de Bayeux, ce qui leur donnait 130 livres Ă  chacun x. Les vingt et un dĂ©lĂ©guĂ©s de Caen, nommĂ©s Ă  l'assemblĂ©e des Jacobins, dans la journĂ©e du 2 juillet *, devaient recevoir cha- cun 100 sols par jour pendant vingt jours 3. chaussĂ©es du dĂ©partement de la Manche, Ă  Coutances, le jeudi 5 aoĂ»t 1789. Arch. Bat., AD xvi 49. 1 Arch. comm., Bayeux. Registre des dĂ©libĂ©rations, Di12, 1er juillet 1790. 2 Noms des Ă©lecteurs de la garde nationale de Caen par paroisses, etc., 8 p., et ProcĂšs-verbal de la noini nation des dĂ©putĂ©s de la garde nationale de Caen, etc., 2 juillet 1790. Ibid.. Caen, carton 36. 13 Ibid., Caen, D 1. Registre des dĂ©libĂ©rations, 3 juillet 1790. 494 IMPRESSIONS DIX CAENNAIS SFU LA FÊTE PARISIENNE Ces dĂ©putĂ©s avaient mission de reprĂ©senter Ă  la cĂ©rĂ©monie du pacte fĂ©dĂ©ratif, non seulement la garde nationale qui les avait Ă©lus, mais toute la citĂ© et tout leur district ». Le cƓur de tous les habitants leur sera uni, disait l'un des procĂšs-verbaux d'Ă©lection, lorsqu'ils renouvelleront leur serment solennel en face de toute la France, pour le succĂšs de la RĂ©volution » W. Le pays lĂ©gal rĂ©volutionnaire, bien que seul invitĂ© Ă  la fĂȘte, enten- dait s'y porter caution pour l'ensemble des citoyens, mĂȘme des citoyens passifs, que l'AssemblĂ©e nationale avait exclus des honneurs, comme elle les avait Ă©loignĂ©s des urnes. La journĂ©e du 14 juillet 1790, qui, pour les Parisiens, Ă©tait une sorte de revue des gardes nationales de France, passĂ©e par Lafayette, eut, aux yeux des fĂ©dĂ©rĂ©s normands, comme Ă  ceux de leurs frĂšres des provinces, une tout autre portĂ©e. Le chef de la dĂ©lĂ©gation caennaise, Bonnet de Meautry, capitaine de la lre compagnie de Saint-Sauveur, qui fut plus tard maire de Caen, lĂ©gislateur et conventionnel, fit part de ses impressions sur cette journĂ©e dans une lettre qu'il adressa le lendemain aux officiers municipaux de Caen *. Ce qui le frappe, ce n'est point le triomphe de Lafayette, dont il ne prononce pas le nom, c'est le cadre grandiose de la cĂ©rĂ©monie, c'est l'imposant spectacle du cortĂšge qui se dĂ©roule Ă  travers les rues de la capitale, aux applaudissements chaleureux des Parisiens, pressĂ©s Ă  leurs fenĂȘtres ; c'est la vue de l'amphithéùtre du Champ-de-Mars, garni d'un peuple immense et oĂč Ă©voluent des milliers d'hommes en armes, des quatre-vingt-trois banniĂšres dont les plis flottent au vent, du magnifique autel, assez vaste pour contenir six cents prĂȘtres et musiciens ; c'est le spectacle Ă©blouissant » de l'Assem- blĂ©e nationale, du trĂŽne royal, placĂ© pour ĂȘtre vu de tous, de la tribune oĂč est assise la reine tenant le dauphin sur ses genoux ; c'est le bruit des salves d'artillerie qui frappent l'Ăąme et l'oreille Ă©galement » ; c'est le concert de quatre cent mille voix, capable d'attendrir l'Ăąme la plus endurcie ». Si le beau temps n'est pas de la partie, si une pluie persistante mouille les fĂ©dĂ©rĂ©s jusqu'Ă  la peau, leur gaĂźtĂ© n'en est pas moins extraordinaire ». Le soleil, qui apparaĂźt vers midi, a vite fait de sĂ©cher les vĂȘtements et d'Ă©panouir les cƓurs. Bonnet a conscience qu'il jouit du plus 1 Arcli. comrn.. Baveux, Di ".Registre des dĂ©libĂ©rations, 1er juillet 1790. 3 /hiil., Caen. PiĂšces sur la RĂ©volution, carton 36. — Voir F. Mourlot, Impressions d'un darde national normand sur la FĂȘte de la FĂ©dĂ©ration, dans La RĂ©uol. française, t. LIV, p. 23-29. ESPÉRANCES FONDEES SUR L'AVENIR 495 beau spectacle qu'il y a sĂ»rement jamais eu dans l'univers » et que cette fĂȘte sera, sans contredit, une Ă©poque mĂ©morable dans les fastes de notre histoire . Cette impression fut celle de tous ses compagnons d'armes. En rapportant aux chefs-lieux de leurs dĂ©partements la banniĂšre fĂ©dĂ©rative qu'ils avaient reçue au Champ-de-Mars, les dĂ©putĂ©s de Basse-Normandie rentraient ivres d'illusions. L'avenir leur semblait plein d'heureuses promesses. Leur horizon politique s'Ă©tait subitement Ă©largi. DĂ©sormais, plus de gĂ©nĂ©ralitĂ© humiliĂ©e et passive sous la tutelle arbitraire d'un intrus indiffĂ©rent ou despote ; plus de province jalouse de ses franchises, isolĂ©e de ses voisines par une barriĂšre matĂ©rielle et morale ; plus de castes politiques et sociales se superposant dans une injuste hiĂ©rarchie ; gouverneurs, intendants, subdĂ©lĂ©guĂ©s, ordres privilĂ©giĂ©s, toutes ces formes du passĂ© s'Ă©vanouissant dans le lointain, comme les ombres d'un mauvais rĂȘve. Au lieu de l'obscur chaos, l'ordre et la lumineuse unitĂ©. Au bas, des milliers de municipalitĂ©s, urbaines et rurales, cellules vivantes de la grande citĂ© ; au-dessus, des conseils administratifs de districts et de dĂ©partements, judicieuse- ment recrutĂ©s dans leurs milieux immĂ©diats et parmi les citoyens les plus dignes ; au sommet, une AssemblĂ©e de lĂ©gislateurs, issue du libre choix de la nation et gardienne vigilante de ses libertĂ©s 0. Et, dans tous ces organismes, harmonieusement hiĂ©rarchisĂ©s, municipalitĂ©s, districts, dĂ©partements, nation, une mĂȘme vo- lontĂ©, une seule Ăąme, celle de la France. Jamais, depuis le com- mencement de son histoire, l'unitĂ© morale du pays n'avait Ă©tĂ© aussi complĂštement atteinte ; en la rĂ©alisant de façon tangible et si Ă©clatante, la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration l'avait cimentĂ©e d'un ciment indestructible. CĂ©lĂ©brĂ©e au moment prĂ©cis oĂč sombraient 1 Il y avait toutefois des ombres a ce srduisant tableau. Les partisans de l'ancien rĂ©gime n'avaient pas dĂ©sarmĂ©. Un pamphlet anonyme contemporain, au ton inju- rieux, allait exhaler leurs rancunes contre l'Ɠuvre de l'AssemblĂ©e constituante, en ces termes Depuis que votre roi est le premier salariĂ© de l'Etat, que son pouvoir est rĂ©duit Ă  proclamer les dĂ©crets de l'Ă©ternelle AssemblĂ©e, qne vous avez 1,200 rois qui commandent en tyrans, qui dĂ©truisent sans justice et sans pitiĂ©, qui crĂ©ent sous la direction de l'ignorance et de la folie, et que les dĂ©partements et districts sont implantĂ©s au milieu de vous, en ĂȘtes-vous plus libres et plus heureux ? » Cette vĂ©hĂ©- mente protestation, qui n'Ă©pargnait aucun des trois anciens ordres de l'AssemblĂ©e nationale, curĂ©s sans doctrine et avides, que l'appĂąt des richesses a corrompus, — nobles, aimables rouĂ©s, — avocats qui ont dĂ©shonorĂ© ce beau titre », et qui accu- sait le rĂ©gime nouveau de voler le temps du peuple qui se passait en Ă©lections de toutes sortes », indiquait assez nettement que si la RĂ©volution comptait en Norman- die d'ardents dĂ©fenseurs, elle devait s'y heurter aussi Ă  des adversaires irrĂ©duc- tibles. Adresse aux Normands par un Normand. 496 PORTÉE DE LA FÊTE DU 14 JUILLET 1790 des institutions sĂ©culaires, oĂč naissait un rĂ©gime administratif universellement acclamĂ©, elle semblait briller comme une aurore au seuil d'une Ăšre nouvelle ; grĂące Ă  cette heureuse coĂŻncidence de circonstances, le serment que les citoyens avaient prĂȘtĂ©, sur tous les points du pays, avait une double portĂ©e il confondait dans un commun enthousiasme le triomphe de deux causes indissolublement liĂ©es, celle de la patrie unifiĂ©e et indivisible, et celle de la RĂ©volution. CORDIER DE LA UN A Y TRADUCTEUR ET ROMANCIER 497 APPENDICE I ƒUVRES DE L'INTENDANT CORDIER DE LAUNAY 1° Nouvelle Traduction de l'Iliade en prose par Gordier de Lau- nay de Valeri. Paris, ThĂ©ophile Barrois, Nyon le jeune, 1782,2 vol. in-12, dĂ©diĂ© Ă  Monsieur, frĂšre du roi Bibl. nat., Yb 1063-1064. Cette traduction eut cinq Ă©ditions, ce qui n'en implique nulle- ment le succĂšs. La deuxiĂšme Ă©dition, en deux volumes in-8°, comprend le tome I, anonyme, publiĂ© en 1785, le tome II, portant le millĂ©- sime 1784 et intitulĂ© Traduction de V Iliade par M. de Launay, ValĂ©ry, M. D. R. maĂźtre des requĂȘtes, nouvelle Ă©dition revue, corrigĂ©e, augmentĂ©e de plusieurs notes par l'auteur et prĂ©cĂ©dĂ©e de Recherches historiques et philosophiques sur HomĂšre ». Paris, de l'imp. de Valade, chez Laurent. TroisiĂšme Ă©dition, sans date Traduction de Ylliade, par M. de Launay, ValĂ©ry, M. D. R., nouvelle Ă©dition, etc. . . A Paris, de l'imp. de Quiber Palissaux, rue et faubourg PoissonniĂšre, n° 2. QuatriĂšme Ă©dition Traduction de ĂŻ Iliade, par M. de Launay, ValĂ©ry, M. D. R., nouvelle Ă©dition, etc.. Paris, Michel, 1795, 2 vol. in-4°. CinquiĂšme Ă©dition. Paris, 1800, 2 vol. in-8°, tirĂ©s sur papier vĂ©lin, in-4°. 2° Discours prononcĂ© par l'intendant Cordier de Launay Ă  la sĂ©ance d'ou- verture de l'AssemblĂ©e provinciale de Basse-Normandie, 25 aoĂ»t 1787- ImprimĂ© dans le ProcĂšs-verbal de l'AssemblĂ©e. Bibl. nat., Lk 15/42, in-4°. AnalysĂ© ci-dessus, chap. IV, p. 59-60. 3° PanĂ©gyrique de la PitiĂ© opuscule non mis dans le commerce. 4° La Veuve de Catane, roman. Berlin, Ch. Ouien, 1803, in-8°. Bibl. nat. Y-2 24561. Ce roman est divisĂ© en trois parties l'Entrevue, p. 1-32 ; la DĂ©claration, p. 33-66 ; le Triomphe, p. 67-87. Le dĂ©but en est 32 198 OORDIER bE vu chitique littĂ©raire assez Ă©trange Les hommes de la plaine, Ă©crit l'auteur, ont l'Ăąme rase comme leurs demeures. Ceux des montagnes, au contraire, ont de l'Ă©lĂ©vation dans la pensĂ©e, de la profondeur dans le sentiment ». La fin n'en est pas moins bizarre Enfin, achevant de sortir comme par un bond de mon somnambulisme littĂ©raire, je me trouvai une plume dans une main, ce conte dans l'autre. Je les jetai tous deux avec dĂ©pit. Ah ! m'Ă©criai-je, fan- tomes de la nuit, pourquoi vous Ă©vanouissez -vous? Plume, instru- ment de mes illusions, je te dĂ©pose. PuissĂš-je n'ĂȘtre jamais conduit Ă  te reprendre que dans mes songes ! » 5° ThĂ©orie circonsphĂ©rique des deux genres de Beau, avec application Ă  toutes les Mythologies et aux cinq Beaux-Arts. Berlin, 1806, in-4°, VIII-282 p. et une carte. Paris, imp. Baudoin, 1812, in-8° Bibl. R 283?. Ce livre, dĂ©diĂ© Ă  S. M. I. Alexandre premier, empereur et autocrateur de toutes les Russies », porte comme Ă©pigraphe un verset de la Bible In anliquis est sapientia, el in multo lempure prudentia. Job, chap. XII, vers. 12. La sagesse est dans les vieillards, et le discernement est le fruit des longs jours. » Voici le thĂšme de cet ouvrage, bizarre d'inspiration et de titre, que Cordier de Launay fit imprimer Ă  500 exemplaires celui de la Bibl. nat. porte le n° 402. L'auteur dĂ©clare qu'il n'y a pas de beau unique, mais deux genres de beau, le beau d'imitation exacte et le beau composite. Pour le prouver, il en appelle Ă  toutes les mythologies, Ă  toutes les poĂ©sies, Ă  toutes les peintures, Ă  toutes les sculptures, Ă  toutes les architectures, Ă  toutes les musiques, enfin Ă  toutes les langues et Ă  toutes les bibliothĂšques de l'Univers». Cordier de Launay, dans un passage de ce livre, fait allusion Ă  ses anciennes fonctions et Ă  sa dĂ©chĂ©ance ; sa haine contre la RĂ©volution française s'y donne libre carriĂšre. J'ose le dire, spoliĂ© de toute ma fortune par des compatriotes Ă©garĂ©s et con- duits par des sacrilĂšges, des rĂ©gicides, des brigands, errant sur une terre Ă©trangĂšre, ignorant s'il me reste un seul parent et une Ă©pouse *, j'Ă©carte un opprobre passager du nom de ma patrie, je ne suis point honteux d'avoir reçu le jour en France.» 1 J'ai, depuis, appris que je ne l'avais plus » Note de l'auteur. — PĂ©tronille de la Lande Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©e, le 26 prairial an III, aprĂšs l'Ă©migration de son mari ; elle avait demandĂ© le divorce pour faciliter la liquidation de ses droits et l'avait obtenu le 12 frimaire an II. Arch. dĂ©p., Orne, sĂ©rie O. g&quefitçe SON JUGEMENT SUR VOLTAIRE 199 La ThĂ©orie circonsphĂ©rique » consacre un long commentaire Ă  l'Apocalypse que l'auteur appelle le plus intelligent de tous les poĂšmes Ă©piques » et aussi un saint paravent composite ». Dans sa revue des littĂ©rateurs modernes, Cordier de Launay a formulĂ© sur Voltaire un jugement qu'il me paraĂźt intĂ©ressant de reproduire. Il y a Ă©tĂ© amenĂ© par la comparaison d'une tragĂ©die chinoise, intitulĂ©e Le petit Orphelin de la Maison de Tchao, Ă  laquelle il consacre une trĂšs minutieuse analyse, avec la tragĂ©- die que Voltaire a tirĂ©e du mĂȘme sujet et qu'il a intitulĂ©e L'Or- phelin de la Chine. Qui croirait, ajoute-t-il, que ce dĂ©licieux drame composite est le tableau original d'aprĂšs lequel Voltaire a fait son Gengis Khan, ou son Orphelin de la Chine ! Il laissa son original, en prit le nom et, brochant rapidement, grĂące Ă  son Ă©tonnante facilitĂ©, une sĂ©rie de maximes politiques, de fadeurs amoureuses, divisĂ©es en actes, en scĂšnes, dĂ©bitĂ©es par des hommes en casques, en cuirasses grecques et par des dames en grand panier, il a donnĂ© ce que nous avons vu, son prĂ©tendu Orphelin de la Chine. Cette tragĂ©die ressemble Ă  la Tartarie et Ă  la Chine comme son Alzire au PĂ©rou, son Mahomet Ă  l'Arabie. Quand on lit Athalie de Racine, on reconnaĂźt qu'avant de l'entreprendre Racine s'Ă©tait, pendant dix ans, pĂ©nĂ©trĂ© de la Bible et du costume judaĂŻque. Voltaire n'y mettait pas tant de façons. Epique Ă  18 ans, tragique jusqu'Ă  84, tous les six mois accouchant de quelque chef-d'Ɠuvre, il a estampĂ© le clinquant au lieu de ciseler lentement l'or. Cela est incomparablement plus tĂŽt fait et brille Ă©tonnamment les premiers jours. Le fĂącheux est que l'Ă©clat n'en est pas de longue durĂ©e. Dans le prodigieux nombre de volumes dont Voltaire a surchargĂ© les bibliothĂšques et gangrenĂ© son siĂšcle, un seul petit poĂšme, riche d'imagination et semĂ© d'agrĂ©a- blĂ©s dĂ©tails, peut subir l'examen rigoureux du connaisseur, et ce poĂšme burlesque, ordurier, travestit l'hĂ©roĂŻne de notre histoire en personnage de l'ArĂ©tin ou d'ApulĂ©e. PoĂšte laurĂ©at d'une capi- taie superficielle et corrompue, plus favorisĂ© de la nature en esprit qu'en cƓur et en raison, Voltaire se laissa ensoufrer de l'adulation publique et mit ses talents trĂšs rĂ©els, comme sa for- tune, en rentes viagĂšres. Au reste, je lui dois cette justice qu'il a ouvert, Ă  cet Ă©gard, les yeux quelques jours avant sa mort. Tout le peuple de Paris s'Ă©tait assemblĂ© Ă  la porte de la ComĂ©die oĂč il fut couronnĂ©, comme chacun sait. Le spectacle de cette multitude enthousiaste et ameutĂ©e par des intrigues, dont Ă  peine la moitiĂ© savait lire, dont peut-ĂȘtre pas un centiĂšme ne l'avait lu, lui apprit ce qu'aucune parole n'aurait pu lui faire 500 BIZARRERIE DE SES CONCEPTIONS LITTERAIRES entendre. Il sentit, en ce moment, le nĂ©ant futur de sa rĂ©putation. Je me trouvai quelques jours aprĂšs seul avec lui. On venait de a l'Ă©tourdir encore de fĂ©licitations et de flagorneries sur ce triom- a phe. Je ne disais mot, Il me prit la main et me dit HĂ©las ! j'ai lĂąchĂ© la proie pour l'ombre ! » Je fis semblant de ne l'avoir pas compris. Grand exemple de l'orgueil philosophique et littĂ©- raire ! » W. Si l'imagination de Cordier de Launay n'a pas fait tous les frais de cette anecdote, nous possĂ©dons lĂ  un curieux document sur les derniers jours du patriarche de Ferney. La fin de cet ouvrage contient des fautes de goĂ»t, dont voici un Ă©chantillon J'ignore comment on accueillera toutes ces nouveautĂ©s. Tromper mes chagrins, tel a Ă©tĂ© mon objet en les rĂ©digeant. Je suis lettrĂ©, point homme de lettres. J'ai traversĂ© les arts et les sciences pour arriver Ă  la sphĂšre de profession oĂč je devais me reposer, mais je ne m'y suis point arrĂȘtĂ©. Si, chemin faisant, j'ai jetĂ© des coups d'Ɠil autour de moi, si j'ai saisi dans une rĂ©gion de passage quelques rapports jusqu'Ă  prĂ©sent inaper- çus, si, par une thĂ©orie complĂšte, j'ai reculĂ© la borne mĂ©taphy- sique des connaissances humaines et prĂ©sentĂ© sous son vrai jour le dernier, le moins compris de nos livres saints, honneur Ă  Celui sous la main duquel nous ne sommes que des claviers, des tuyaux d'orgue! Quoi qu'on en dise ou qu'on en juge, voilĂ  des Ɠufs de ma pensĂ©e. Comme l'autruche, je les dĂ©pose dans le sable, et je les abandonne Ă  la fortune. » *2 6° Tableau topographique et politique de la SibĂ©rie, de la Chine, de la zone moyenne de l'Asie et du Nord de l'AmĂ©rique, par M. Cordier de Launay, intendant de justice, police et finances, de S. M. TrĂšs ChrĂ©- tienne en la province de Normandie, Ă  prĂ©sent conseiller d'Etat de S. M. Imp., empereur et autocrate de toutes les Russies. Louis Ouien, Berlin, 1806 tirĂ© Ă  400 exemplaires, aux frais de l'auteur. Bibl. ImpĂ©r. Saint-PĂ©tersbourg, 29 X, n° 1138, armoire IX. Communi- cation de M. Jules Goujon, Ă  Moscou. Cette plaquette, de 129 pages, porte en Ă©pigraphe Corona senum multa perĂŻlia et gloria illorum limor Dei. EcclĂ©siaste, c. XXV, vers. 25. Elle traite de questions ethnographiques, Ă©conomiques, politi- ques et sociales relatives Ă  l'Empire russe d'Asie, Ă  la Chine, Ă  la 1 Cordier de Launay, ThĂ©orie circonsphĂ©rique des deux genres de Beau, avec appli- cation Ă  toutes les Mythologies et aux cinq Beaux-Arts, p. 231-232. 2 Cordier de Launay, Ibid., p. 282. SA PLACE PARMI LES FOUS LITTERAIRES 501 Mongolie, Ă  la Tatarie » et au Canada. Chemin faisant, l'ou- vrage fourmille d'allusions Ă  la RĂ©volution française ; en voici trois caractĂ©ristiques. — 1° p. 15. Cordier de Launay parle de la dissolution dont la France nous offre en ce moment le plus hideux tableau ». — 2° p. 75. Nouvelle apostrophe Ă  la dissolution politique Non, ce n'est pas de la mort d'une Ă©pouse que je t'accuse; non, ce n'est pas le sang d'un frĂšre que je te redemande. Je te pardonne et le pillage de nos fortunes et l'incendie de nos demeures ». Suit une violente diatribe contre la RĂ©volution, l'exĂ©cution du roi, la dĂ©christianisation de la France et le culte de la Raison, accompagnĂ©e de menaces Ă  l'adresse de Paris, qui pĂ©rira comme Sodome et Gomorrhe ». — 3° A la fin du livre, p. 129 Le siĂšcle s'est terminĂ©, en France, par une dissolution vomitoire de brigands, de sacrilĂšges, de rĂ©gicides, de charlatans... Nuit orageuse, dans laquelle on n'aperçoit que le rapide trajet de quelques mouches phosphoriques... Triomphe de mort, oĂč tout se couvre de ces insectes, qui, nĂ©s de la putrĂ©faction, ne savent rien que pulluler, ronger et mourir sur un cadavre ». 7° Tables historiques, chronologiques el gĂ©nĂ©alogiques de toutes les IVIaisons princiĂšres de l'Empire de Russie, rĂ©digĂ©es en allemand sur les Archives ImpĂ©riales de Moscou, par MM. Millier, conseiller d'Etat, et baron de NicolaĂŻ, conseiller privĂ© ; traduites en français et augmentĂ©es par M. Cordier de Launay, conseiller de S. M. ImpĂ©- riale, et ci-devant intendant de S. M. TrĂšs ChrĂ©tienne en Norman- die. Saint-PĂ©tersbourg, 1805, ms. in-f°. Bibl. ImpĂ©r. Saint-PĂ©ters- bourg, IV F 169. Communication de M. Ardascheff, professeur Ă  l'UniversitĂ© de Kiev. Ces divers spĂ©cimens de la prose de Cordier de Launay sem- bleraient faire douter, non seulement du bon goĂ»t, mais du bon sens de l'auteur ; ils suffisent, en tout cas, Ă  expliquer pourquoi un Ă©crivain russe, M. Tcherpakoff, a offert l'hospitalitĂ© Ă  l'ancien intendant de Caen dans un ouvrage consacrĂ© aux Fous littĂ©- raires » U. 1 Tcherpakoff, Les Fous littĂ©raires, Moscou, 1883, 1 vol. in-12, p. 31-32. 502 1 \ PROPRIÉTÉ FONCIÈRE AUX PRIVILÉGIÉ APPENDICE II EXTRAITS DES CAHIERS PAROISSIAUX DES BAILLIAGES DE COUTANCES, VALOGNES, TORIGNI ET VIRE RELATIFS AUX DOLÉANCES AGRICOLES Nota. — Aux renseignements tirĂ©s des cahiers ruraux de dolĂ©ances, qui forment le contenu des trente-deux alinĂ©as de cet Appendice, j'ai cru bon d'ajouter, en note, des indications bibliographiques ayant trait Ă  d'autres documents contemporains. Il s'agit des Observations gĂ©nĂ©- rales » annexĂ©es aux Ă©tats d'imposition dressĂ©s par les municipalitĂ©s des dĂ©partements de Caen et de Vire, de juillet Ă  septembre 1788. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7817-8088. Ces documents fort intĂ©ressants, que M. BĂ©net a appelĂ©s les cahiers de 1788 », complĂštent le tableau de la situation Ă©co- nomique de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen pour une rĂ©gion assez vaste dont les cahiers de 1789 ont presque tous disparu dĂ©partements de Caen et de Vire. Sur la possession des propriĂ©tĂ©s fonciĂšres par les privilĂ©giĂ©s. La communautĂ© d'Acqueville, malgrĂ© son peu de revenu et d'Ă©tendue, est affaiblie sic de deux seigneurs, d'oĂč elle relĂšve, avec plusieurs nobles ou exempts qui en emportent tant en fonds qu'en rentes au moins le tiers de son revenu. » Acqueville. — Les deux tiers des biens-fonds de notre paroisse sont possĂ©dĂ©s en propre par deux seigneurs possĂ©dant fief, par plusieurs autres personnes nobles, prĂȘtres, moines, privilĂ©giĂ©s et exempts. » Gatte- ville. — Le seigneur possĂšde presque la moitiĂ© de la paroisse, ce qui fait que les habitants sont trĂšs pauvres. » Herqueville. — Les deux tiers du revenu de cette misĂ©rable paroisse sont possĂ©- dĂ©s par les seigneurs nobles et ecclĂ©siastiques tant en fonds qu'en rentes et dĂźmes.» Montfarville. — La communautĂ© est affaiblie par trois seigneurs dont elle relĂšve, avec les nobles et exempts, qui emportent tant en fonds qu'en rentes presque les trois quarts RENTES GREVANT LA PETITE PROPRIÉTÉ FONCIÈRE 503 du revenu d'icelle. » Vasteville. — La paroisse est composĂ©e de 90 feux, fournissant environ 460 personnes, d'oĂč il suit que chaque propriĂ©taire qui l'habite n'a que de trĂšs faibles propriĂ©tĂ©s ; et pour le prouver en peu de mots, il suffit de dire qu'il n'y a dans toute la paroisse que deux habitants qui aient chacun un harnais complet. » Chantelou. — La communautĂ©, composĂ©e de 60 feux, ne possĂšde que la moitiĂ© des fonds ; le reste apparte- nant au seigneur du lieu. » Heranguerville. — Le seigneur possĂšde plus du tiers de la paroisse.» Montagu. — L'abbaye du Mont- Saint-Michel possĂšde au moins les deux tiers de la paroisse... » Saint- Jean-des-Champs. — La paroisse n'est habitĂ©e que par 14 particuliers possĂ©dant fonds ; chacun d'eux n'y est propriĂ©taire que de trĂšs peu de terrain. » Saint-Martin-le-Vieux. — Cette paroisse contient Ă  peu prĂšs 1100 acres, dont environ 700 acres dans les cantons les plus fertiles, appartenant Ă  des seigneurs gentilshommes, ecclĂ©siastiques et autres privilĂ©giĂ©s. » Landelles- et-Coupigny. — La paroisse est presque Ă  moitiĂ© possĂ©dĂ©e par Mme la marquise de Longaunay, et il n'en revient pas un sixiĂšme aux propriĂ©taires... » Septvents. ' Sur les rentes qui grevaient la petite propriĂ©tĂ© fonciĂšre. Notre malheureuse communautĂ© est accablĂ©e d'un grand nom- bre de rentes dues Ă  diffĂ©rents seigneurs, tant ecclĂ©siastiques que laĂŻques... » Picauville. — Nous comptons 14 privilĂ©giĂ©s gen- tilshommes dans la paroisse, possĂ©dant les grandes terres, et en outre, nous payons au seigneur seul 1,800 boisseaux de blĂ© et autres redevances, sans aucune diminution de dixiĂšme. » Surtain- ville. — La paroisse doit un nombre considĂ©rable de rentes en blĂ© et en argent, tant au domaine de Valognes qu'Ă  l'abbĂ© et aux religieux de Lessay et aux diffĂ©rents seigneurs...» Saint-LĂŽ- d'Ourville.— La paroisse est chargĂ©e de plus de 3,400 livres de rentes seigneuriales, dues au seigneur prince de Monaco, et de 250 dues Ă  l'abbaye de Hambye. » BrĂ©hal. — La paroisse de 1 Voir les mĂȘmes observations pour les paroisses d'Argences, Bellengreville Bonnemaisons, Canteloup, Carcagny, Courseulles, FrĂ©nouville, Maisoncelles-sur- Ajon. Tailleville, Verson, etc. dĂ©partement de Caen, Arch. dĂ©p., Calvados, C 7823. 7833, 7844, 7861. 7862, 7877, 7898, 7932, 7991, 8008 ; — de Saint- Martindon, Saint- Vigor-des-MĂ©zerets dĂ©partement de Vire, Ib'ul, C 8072, 8075, 8079. 5Ô4 RENTES GREVANT LA PETITE PROPRIÉTÉ FONCIERE Hugueville Ă©numĂšre ainsi les charges dont elle est maculĂ©e Elle paie au domaine de S. A. S. Mgr le duc d'OrlĂ©ans 80 bois- seaux de froment ; aux dames religieuses hospitaliĂšres de Cou- tances, 522 boisseaux de froment et de menues rentes ; Ă  la sieurie d'Hugueville, 160 boisseaux de froment et 25 boisseaux d'orge et avoine et de menues rentes ; Ă  la sieurie de Montfort, 110 bois- seaux de froment et de menues rentes ; Ă  ia sieurie de CondĂ©, 20 boisseaux de froment ; Ă  l'Ă©glise cathĂ©drale de Coutances, aux religieux dominicains de la dite ville et autres particuliers privi- lĂ©giĂ©s, 150 boisseaux de fromenl, ce qui donne en total 1042 bois- seaux de froment et 25 boisseaux d'orge et avoine sans compter les menues rentes, et 4,000 livres de rentes fonciĂšres en argent aux Ă©glises et Ă  diffĂ©rents particuliers privilĂ©giĂ©s...» Hugueville, 122 feux. — La paroisse est considĂ©rablement chargĂ©e en rentes seigneuriales,., et autres charges, tant en froment, qu'avoine, brebis, porcs, chapons, poules, gĂ©lines, Ɠufs et argent, toutes ces rentes valent annĂ©e commune 3,000 livres.» Montaigu-les-Bois. — Le peu de terrain possĂ©dĂ© par les habitants de cette paroisse est encore grevĂ© de beaucoup de rentes seigneuriales et fonciĂšres, au point que les propriĂ©taires en plus grand nombre ne sont guĂšre que fermiers du terrain qu'ils ont dans les mains.» Saint -Martin- le-Vieux. — Il y a dans la paroisse de Tourville 7 fiefs, dont relĂšvent les fonds des habitants ; ils doivent aux diffĂ©rents sei- gneurs de ces fiefs payer tous les ans les rentes qu'ils doivent en argent ; ils sont Ă©galement obligĂ©s de payer les rentes qu'ils leur doivent tant en froment, avoine, qu'eeufs, volailles, pain et autre- ment. En apprĂ©ciant le tout Ă  raison de l'apprĂ©cis des 5 derniĂšres annĂ©es, ils se trouvent qu'ils doivent annuellement la somme de 2,569 livres 1 sol... Il est dĂ» tous les ans Ă  MM. du chapitre, aux RĂ©vĂ©rends frĂšres prĂȘcheurs, Ă  l'hĂŽtel Dieu de Coutances, et Ă  autres diffĂ©rents particuliers Ă©trangers, la somme de 3,783 1. 19 s. 9 d. pour rentes fonciĂšres, tant en argent que froment, sans comprendre les rentes hypothĂšques dont ils sont grevĂ©s. » Tour- ville, 178 feux. — Nos terres ne sont pour ainsi dire que des fiefs que nous tenons de M. l'abbĂ© de Saint-LĂŽ, auquel nous faisons des rentes seigneuriales considĂ©rables. Nous n'avons pas, dans la paroisse, dix vergĂ©es de terre qui n'en soient maculĂ©es.» Saint- Evremond-de-la-Barre. — La paroisse paie au moins 6,000 liv. de rentes seigneuriales...» Landelles-et-Coupigny. W 1 Voir les mĂȘmes observations faites en 178S par lc 8 Sur la pĂ©nurie de la main-d'Ɠuvre agricole, occasionnĂ©e par les travaux de Cherbourg. L'agriculture de nos cantons est nĂ©gligĂ©e pour les ouvrages de Cherbourg, par faute d'ouvriers.» Theurteville-en-Bocage. — Les travaux de Cherbourg dĂ©peuplent les ouvriers de cette paroisse, de sorte que le cultivateur manque des secours pour ses opĂ©rations.» Valcanville. — Que Sa MajestĂ© fasse descendre des troupes pour la perfection des ouvrages qu'elle entreprend Ă  sa ville de Cherbourg, sans pouvoir prendre aucun des naturels du pays, attendu que l'agriculture a singuliĂšrement souffert de la dĂ©sertion des laboureurs et domestiques du canton.» Saint- Martin-d'Andouville. — Le cultivateur [est] chargĂ© d'impĂŽts qui chaque jour deviennent plus insupportables, surtout cinq ou six lieues autour de Cherbourg. Les travaux de cette ville occupent presque tous les bras de cette malheureuse contrĂ©e, de telle maniĂšre que les domestiques manquent et deviennent d'un prix si grand que la culture est presque totalement nĂ©gligĂ©e par l'impuissance oĂč se trouvent les cultivateurs de les payer Ă  leur taux. » Carneville. 2 9 Sur la pĂ©nurie de la main-d'Ɠuvre agricole, occasionnĂ©e par la milice. Cette communautĂ© ne peut trop marquer son amertume du genre de violence qui tous les ans y ĂŽte aux infortunĂ©s vieillards 1 Les plaintes abondaient dĂ©jĂ  en 1788. Voir Ă©tats d'imposition d'Hermanville Mathieu, Rocquencourt dĂ©partement de Caen, Arch. dĂ©p., Calvados, C 7913, 7935 7963, et surtout des paroisses du Rocage virois, fort Ă©loignĂ©es des pays producteurs de tangue et de chaux Ă©tats d'Annebecq, RĂ©ny-Rocage, Coulonces, Courson, Perri gny, Presles, Rully, Saint-Denis-Maisoncelles, Saint-Manvieux, Sainte-Marie-Lau- mont, Sainte-Marie-Outreleau, Le Theil, Le Tourneur, Truttemer dĂ©partement de Vire, Arch. dĂ©p., Calvados, C 8014, 8020, 8030, 8032, 8051, 8060, 8066, 8069, 8073, 8080, 8081, 8082, 8083,8084. 2 Sur la pĂ©nurie et la chertĂ© de la main-d'Ɠuvre, voir les Ă©tats d'imposition de 1788 pour Raron,Colleville, Hermanville, Champ-du-Roult. Ibid., C 7830,7871,7913, 8026. 510 ' LES MÉFAITS DE LA MILICE leur unique soutien, et des bras Ă  l'agriculture, dans les jeunes gens qu'on lĂšve par la voie du sort, ou pour servir en qualitĂ© de canonniers garde-cĂŽtes, ou pour ĂȘtre embarquĂ©s sur les vaisseaux de Sa MajestĂ©. » Saint-Martin-le-Vieux. - — On sait que pour cultiver la terre il faut des bras ; souvent dans cet endroit et en temps de guerre on en manque, presque la plupart des hommes sont employĂ©s sur mer soit au service du Roi ou Ă  celui du mar- chand.» Tourville. — L'agriculture souffre et a beaucoup souffert depuis qu'on a enlevĂ© un grand nombre d'hommes sur nos cĂŽtes pour canonniers-matelots, parmi lesquels il s'en trouve qui sont obligĂ©s d'abandonner leur terre et la laisser sans culture. » Helle- ville. — On fait tirer au sort ensemble pour les deux sortes de services levĂ©e des canonniers garde-cĂŽtes et matelots auxiliaires, les propriĂ©taires, les fermiers, avec les artisans et ouvriers, sans distinction ; ...le propriĂ©taire et le fermier, si le sort les force de partir pour des embarquements Ă©loignĂ©s, sont obligĂ©s d'aban- donner des exploitations qu'ils ne trouvent pas mĂȘme toujours Ă  confier Ă  des mains sĂ»res. » RĂ©ville. 10 Sur l'exemption de milice accordĂ©e aux domestiques. Que les milices, au moins en temps de paix, soient supprimĂ©es. Il est dĂ©solant pour les campagnes que le danger du sort force les jeunes gens bien constituĂ©s Ă  les fuir, pour prendre le parti d'ĂȘtre laquais ou domestiques chez des ecclĂ©siastiques, nobles ou privi- lĂ©giĂ©s Ă  un mĂ©diocre prix, et que les. cultivateurs soient obligĂ©s de payer un domestique frois ou quatre fois le prix qu'ils le paie- raient sans cette considĂ©ration. » Le Ham. — La noblesse et le clergĂ© nourrissent pendant cinq ou six mois, avant et aprĂšs les tirages de la milice, un grand nombre de domestiques inutiles, parce qu'ils sont exempts de tirage et de tout service dĂ» au roi. » Pierreville. — La crainte de la milice fait qu'un jeune homme qui se donnerait Ă  la culture de la terre... quitte son champ, et va chercher chez un maĂźtre riche une exemption que sa petite for- tune ne lui donne point, et offre parfois ses sueurs aux condi- tions seulement d'ĂȘtre exempt. On accorde Ă  un seigneur dix, vingt laquais, qui ne travaillent Ă  rien d'utile, et on refuse un ou deux domestiques Ă  un laboureur qui ne peut s'en passer on lui refuse mĂȘme souvent son enfant. Sauxemesnil. — La milice fait dĂ©serter les campagnes, la capitale est remplie de beaux TAILLE INIQUEMENT ttEPARTÏË, DUREMENT PERÇUE .Ml hommes inutiles, qui ne servent qu'Ă  soutenir et relever le faste des petits maĂźtres dont ils dĂ©corent les antichambres. L'habit de livrĂ©e, contre lequel son valet de harnais n'aurait pas voulu changer sa souquenille, est devenu un habit respectable en ce qu'il exempte de la milice. » Surtainville. Sur l'injustice de la rĂ©partition de la taille. La taille, tant qu'elle a Ă©tĂ© soumise aux collecteurs, n'a pu ĂȘtre rĂ©partie avec Ă©quitĂ© ; les uns, c'Ă©tait vengeance, les autres craignaient le retour, les autres, c'Ă©taient des amis. »Digosville. — L'exemption des tailles... exercĂ©e jusqu'ici parles ecclĂ©siastiques, les nobles, les officiers de justice et autres qui se disent privilĂ©- giĂ©s, a tellement grevĂ© et surchargĂ© les laboureurs et autres sujets du roi, qu'ils peuvent Ă  peine fournir Ă  l'acquit des impositions et Ă  leur subsistance. »Biville. — La paroisse se plaint de l'Ă©nor- me surcharge de sa contribution Ă  la taille, contre laquelle elle a rĂ©- clamĂ© sans fruit depuis bien des annĂ©es.» Carantilly.— La paroisse est chargĂ©e d'impositions plus qu'aucune paroisse de l'Ă©lection ; si quelquefois il y a eu modĂ©ration dans l'Ă©lection, les paroisses protĂ©gĂ©es par ceux qui ont accĂšs auprĂšs de M. l'Intendant lors du dĂ©partement des tailles en ont profitĂ©. » Quettreville. — La taille est devenue un impĂŽt effrayant pour les malheureux cultivateurs... Si le fardeau Ă©tait partagĂ© Ă©galement entre tous les habitants et propriĂ©taires de fonds, il en deviendrait plus facile Ă  supporter ; mais il n'est pas un impĂŽt qui ne tombe sur le roturier, il en est une grande partie dont le clergĂ© et la noblesse sont exempts. » Surtainville. — Le cahier de Landelles-et-Cou- pigny donne d'intĂ©ressants dĂ©tails sur l'Ă©normitĂ© de la proportion delĂ  taille...!l 12 Sur la duretĂ© de la perception de la taille. Que le cultivateur ne soit plus dĂ©sormais contraint au paiement des deniers royaux par le dĂ©pĂŽt d'un invalide chez lui ; c'est une 1 Les plaintes Ă©taient dĂ©jĂ  trĂšs nombreuses en 1788 sur cette matiĂšre. J'en trouve dans 47 paroisses du dĂ©partement de Caen et dans ->tj paroisse- du dĂ©partement de Vire. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7817-8088 passim. 512 ASSIETTE ARBITRAIRE DES VINGTIÈMES vexation horrible. »Fres ville.— On trouve une surcharge dans... les courses des huissiers des tailles qui n'ont d'autre fin que multiplier les frais Ă  la charge du collecteur et du prĂ©posĂ©, dans renvoi des invalides dont la vacation est excessive pour des gens d'ailleurs soldĂ©s par l'Etat. »La Pernelle. — La paroisse demande qu'Ă  l'Ă©gard des garnisonniers, qui viennent ordinairement dans les paroisses pour les contraindre au paiement des impositions des tailles, que leur honoraire soit rĂ©duit aux 10 sols et leur nour- riture, ou 20 sols pour tout. Ces sortes de personnes, qui restent le plus souvent Ă  la charge des collecteurs, aggravent considĂ©rable- ment leur sort. » Saint-Christophe-du-Foc. — Qu'on diminue les frais immenses de la perception des impĂŽts, et qu'on adou- cisse les rigueurs de la contrainte contre les pauvres qui ne peuvent payer. » Bricqueville prĂšs la mer. 13 Sur l'assiette arbitraire des vingtiĂšmes. La grande disproportion qui a toujours rĂ©gnĂ© dans les vingtiĂš- mes est venue de ce que ceux qui faisaient cette rĂ©partition ne connaissaient pas les paroisses.» Digosville. — Que les commis- saires ou vĂ©rificateurs des vingtiĂšmes devront Ă  jamais abolir leur ignorance, leur arbitraire, leur maniĂšre d'opĂ©rer n'ayant que multipliĂ© les abus, l'inĂ©galitĂ© des cotes, avec une multiplicitĂ© de vexations qu'il serait trop long de dĂ©tailler. » Yvetot. — Saint- Martin-du-Mesnil se plaint d'ĂȘtre la seule paroisse avec celle de Pierreville qui ont Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©es au pied la perche, et d'ĂȘtre par lĂ  considĂ©rablement augmentĂ©e, quoiqu'elle soit peut-ĂȘtre celle de toute la province la moins susceptible d'augmentation. — Pierre- ville consacre la plus grande partie de son cahier Ă  la reproduction de plaintes dĂ©jĂ  anciennes sur la surcharge exorbitante de ses vingtiĂšmes, qui, en l'espace de dix ans, avaient subi une crue de 3,262 livres. U 1 En 1788, plusieurs paroisses des dĂ©partements de Caen et de Vire, rĂ©cemment vĂ©rifiĂ©es, se plaignent aussi de l'augmentation de leurs vingtiĂšmes. Ce sont Saint' Contest, Beaumesnil, Sainl-Marlindon, Saint-Sever et Vaudry. Arch. dĂ©p., Calva dos, C 7970, 8019, 8075, 8078 et 8086. l'injustice de la corvĂ©e 513 14 Sur l'iniquitĂ© et le mauvais emploi de la prestation de la corvĂ©e. L'impĂŽt reprĂ©sentatif de la corvĂ©e pour la confection et entre- tien des routes ne doit point, comme il a Ă©tĂ© pratiquĂ© jusqu'ici, ĂȘtre portĂ© sur le Tiers Ă©tat seul. Ce sont les grands propriĂ©taires qui profitent le plus en toutes maniĂšres des routes ; les seules lumiĂšres de la raison et de l'Ă©quitĂ© naturelle dictent assez qu'ils doivent donc contribuer Ă  leur entretien, Ă  raison de leurs pro- priĂ©tĂ©s.» Breuville. Il se commet de grands abus dans la percep- tion des impĂŽts qu'on paie pour l'entretien des grandes routes; on payait la moitiĂ© moins pour les faire toutes neuves qu'on ne paie maintenant pour les entretenir. » HĂ©mevez. — Que le clergĂ© et la noblesse soient dans le cas de concourir Ă  la confection, rĂ©paration et entretien des chemins. » Urville prĂšs Valognes. — Que les deniers levĂ©s pour la confection et entretien des chemins ne soient employĂ©s que pour les chemins les plus voisins des lieux oĂč lesdits deniers auront Ă©tĂ© levĂ©s. » Belval.— Depuis l'imposition des cor- vĂ©es pour la confection des grandes routes, lebourg de Gavray etles paroisses du canton ont toujours payĂ© des sommes trĂšs considĂ©- rables,, sans qu'ils aient eu l'avantage des grandes routes, quelques rĂ©clamations qu'ils aient faites.» Gavray -bourg. — L'on voit cer- tains abus dans l'application des deniers publics destinĂ©s Ă  la confection des grandes routes et autres ouvrages utiles au public, et l'on distrait journellement partie de ces deniers pour les em- ployer Ă  des ouvrages qui ne sont absolument que pour la com- moditĂ© de quelques particuliers.» Montchaton.— Depuis l'Ă©poque oĂč on a commencĂ© Ă  ouvrir des routes nouvelles, cette paroisse a toujours eu la douleur de contribuer Ă  la prestation des impĂŽts levĂ©s pour leur confection, sans avoir eu l'avantage de pouvoir s'en servir. » Percy. — Nous voyons avec douleur que depuis plus de 38 ans que nous payons des sommes considĂ©rables pour les grandes routes, il y en a cependant trĂšs peu de faites dans notre Ă©lection.» Rampan. — On a attentĂ© Ă  la propriĂ©tĂ©... en Ă©tendant d'abord la corvĂ©e et ensuite la prestation en argent reprĂ©senta- tive de la corvĂ©e Ă  des chemins peu utiles au public ou de pur agrĂ©ment pour de simples particuliers, pendant qu'on nĂ©glige les plus nĂ©cessaires Ă  l'agriculture et au commerce.» La BloutiĂšre.^ 1 Voir les plaintes des municipalitĂ©s de 1788 dans les Ă©tats d'imposition d'Am- blie, Bavent, Colombelles. Colomby, PrĂ©aux, Saint-Sylvain, Troismonts dĂ©parte- ment de Caen ; Courson, Lassy et Mesnil-Robert dĂ©partement de Vire Arch. dĂ©p., Calvados, C7820, 7832, 7872, 7873, 7958, 7983, 8001, 8032, 8042 et 8048. 33 514 ARBITRAIRE DES IMPOSITIONS SPÉCIALES A LA GENERALITE 15 Sur l'impĂŽt territorial et sur l'impĂŽt des bĂątiments de justice. On a attentĂ© Ă  la propriĂ©tĂ© en... assujettissant le gĂ©nĂ©ral d'une province Ă  une charge locale qui ne devrait regarder que les habitants de la ville, du port ou du canton qu'elle peut seule- ment intĂ©resser, comme entre autres les juridictions de Gaen auxquelles la paroisse ne ressortit pas et pour la reconstruction desquelles elle est nĂ©anmoins imposĂ©e. » La BloutiĂšre. — La paroisse paie encore pour la rĂ©fection des ports de Granville et des prisons de Caen dont elle est Ă©loignĂ©e de vingt lieues au moins. » Flottemanville prĂšs Valognes. — Nous payons un impĂŽt pour l'entretien des bĂątiments de justice et prisons, et nous voyons, tant Ă  Torigni qu'Ă  Saint-LĂŽ, qu'on n'y fait aucune rĂ©paration ; que les criminels s'Ă©vadent des prisons de ces deux endroits qui sont dans le plus mauvais Ă©tat. » Rampan. 16 Sur les abus dans la perception des aides et gabelles. 1° Gabelles et quart-bouillon. — Les entraves qu'on donne [Ă  l'habitant] pour se procurer le sel dont il a besoin pour sa consommation sont innombrables il faut dĂ©clarer de combien de personnes son mĂ©nage est composĂ©, qu'il n'y comprenne pas les enfants en dessous de 8 ans, en eĂ»t-il six Ă  sept, qu'il signe sa dĂ©claration, ou fasse attester par deux tĂ©moins ; que le curĂ© et les collecteurs s'y joignent, qu'il paie trois feuilles de papier timbrĂ© pour la moindre provision, qu'il ne la transporte que depuis le lever jusqu'au coucher du soleil ; s'il en cĂšde une lĂ©gĂšre portion Ă  un malheureux voisin qui n'a pu lever la sienne, il sera ruinĂ© ou condamnĂ© aux galĂšres. » Carantilly. — Pour montrer les affreuses vexations que les pauvres habitants des paroisses situĂ©es sur le bord de la mer Ă©prouvent de la part des tyranniques suppĂŽts de la gabelle, on citera l'exemple de plusieurs nĂ©cessi- teux de cette paroisse qui, rencontrĂ©s avec quelques bouteilles d'eau de mer, ont Ă©tĂ© maltraitĂ©s par ces employĂ©s et rançonnĂ©s, les uns Ă  six francs, les autres Ă  douze. » Le Rozel. — Parlerons- nous des vexations de la ferme gĂ©nĂ©rale ? HĂ©las, sous un roi bien- faisant, bon, pĂšre de son peuple, un malheureux habitant du bord Les \iujk des aides et gabelles 515 de la mer, qui n'a pas moyen d'acheter du pain, encore moins du sel, s'en va puiser une seule bouteille pour saler sa soupe il est arrĂȘtĂ©, rançonnĂ©, quelquefois battu par les gardes de la ferme. Oui, il faut ĂȘtre sur les lieux, pour pouvoir se reprĂ©senter la duretĂ© de ces sangsues un malheureux pĂšre de famille, dont le fils Ă©tait attaquĂ© d'Ă©crouelles, fut arrĂȘtĂ© avec une pinte d'eau de mer qu'il devait faire boire Ă  son enfant. » Surtainville. D 2° Aides et droits y rĂ©unis. — Qu'il soit apportĂ© un adoucisse- ment aux lois dures qui ne permettent pas que de pauvres familles de campagne, souvent sans pain, aillent, quoique Ă©loi- gnĂ©es quelquefois d'une auberge ou d'un cabaret d'une lieue, chercher chez un habitant du lieu un pot de cidre soit Ă  prix d'argent, soit Ă  titre d'aumĂŽne, pour cause de maladie ou pour d'autres besoins, sans ĂȘtre exposĂ©es, soit Ă  une amende pĂ©cu- niaire, soit Ă  une punition corporelle. » Clitourp. — Les perqui- sitions journaliĂšres des employĂ©s aux aides dans nos habitations, Ă  visiter les endroits les plus cachĂ©s sous diffĂ©rents prĂ©textes, nous glacent le cƓur et l'Ăąme... Nous sommes prĂȘts Ă  faire le sacrifice du quart de nos biens pour bannir Ă  jamais les traitants... de nos foyers. Cela conserverait bien la vie Ă  beaucoup d'hom- mes ; et combien de femmes enceintes qui se blessent Ă  l'aspect de ces satellites toujours grondants et menaçants. »Hainneville. — Les importations de toutes espĂšces de productions, denrĂ©es, ouvrages, marchandises, vins, biĂšres, cidres, poirĂ©s, grains, grenailles, fourrages doivent ĂȘtre permises dans tous les lieux du royaume et dĂ©gagĂ©es des dĂ©clarations, congĂ©s, visites et droits gĂ©nĂ©ralement quelconques. » Bricqueville-la-Blouette. J7 Sur les frais occasionnĂ©s par l'entretien des presbytĂšres. La communautĂ© reprĂ©sente qu'Ă  joindre Ă  toutes ses charges la plus onĂ©reuse, quoi qu'accidentelle, est l'entretien ou recons- truction des presbytĂšres. » BrĂ©hal. — On voit avec douleur que 1 On trouve de nombreuses plaintes contre les vexations de L'impĂŽt du sel dans les Ă©tats d imposition de 1788 paroisses d'AinayĂ©-sur-Sculles, BĂ©nmiville. BiĂ©ville- sur-Orne, Blainville, BourguĂ©bus Maisoneelles-Pelvey, Saint-Georges-d'Aunay. Saint-Louet-sur-Seulles, Toufl'rĂ©ville, Tracy-Bocage, Valcongrain, Villers- Bocage dĂ©partement de Caen et Saint-Pierre-la-Vieille dĂ©partement de Vire. Arch. dĂ©p.. Calvados, C 7819, 7835, 7839, 7843, 7847, 7891, 7931, 7973, 797G, 79%, 7999,8103, 9010 et 8076. 516 frais d'entretien des presbytĂšres MM. les curĂ©s exigent que leurs paroissiens leur fassent des pres- bytĂšres quelquefois plus beaux que des chĂąteaux, qui coĂ»tent des sommes immenses,, ce qui met fort souvent de pauvres paroissiens dans la derniĂšre misĂšre, pendant que MM. les curĂ©s et bĂ©nĂ©ficiers sont dans l'opulence. » Mesnil-Bonnant. — Nos dĂ©putĂ©s reprĂ©senteront combien il est onĂ©reux pour les paroisses d'ĂȘtre obligĂ©es de bĂątir les presbytĂšres Ă  leurs frais, et combien il rĂ©sulte d'abus Ă  cet Ă©gard. On est presque obligĂ© de les recons- truire Ă  chaque mutation ; les architectes nommĂ©s par les paroisses pour faire les visites sont intĂ©ressĂ©s Ă  ce qu'il se fasse des recons- tructions ; Ă  ce moyen, le plus petit dĂ©faut les fait dĂ©clarer mau- vais un ouvrage qui pourrait subsister cent ans...»Saint-Nicolas- de-Granville. — Que les possĂ©dant -fonds soient dĂ©chargĂ©s de la reconstruction et de l'entretien des presbytĂšres, en considĂ©ration de ce que les curĂ©s, ordinairement les plus riches de leurs pa- roisses, sont plus en Ă©tat d'en faire la dĂ©pense que les propriĂ©- taires chargĂ©s d'impĂŽts et souvent de famille ; d'ailleurs les curĂ©s veilleront mieux Ă  leur entretien. La communautĂ© en Ă©prouve aujourd'hui toute la rigueur et la charbe, ayant Ă  payer pour la reconstruction de son presbytĂšre une somme de 3,000 livres. » Acqueville. — AprĂšs la mort d'un curĂ©, son successeur ruine quelquefois une paroisse, pour rĂ©parer et mettre Ă  neuf un pres- bytĂšre. » Herqueville. — La paroisse se trouve maintenant dĂ©solĂ©e par une surcharge qui lui tombe pour rĂ©paration de son presbytĂšre qui se monte Ă  une somme de 2,000 livres et plus. » La Ghapelle-au-Moine. l 18 Sur les dĂźmes. Nous demandons la suppression des dĂźmes en accordant Ă  MM. les curĂ©s du royaume une pension honnĂȘte et suffisante... Si les Etats gĂ©nĂ©raux conviennent Ă  continuer les dĂźmes, qu'elles soient rĂ©glĂ©es d'une maniĂšre certaine, particuliĂšrement les inso- lites, et qu'elles soient payĂ©es conformĂ©ment Ă  l'arrĂȘt du Parle- ment de 1784. » Baudreville. — L'impĂŽt des dĂźmes, qui, bien 1 Voir ces mĂȘmes plaintes dans les Ă©tats d'imposition des municipalitĂ©s d'Authie, BourguĂ©bus, Canteloup, Mouen, Saint-Laurent-de-Condel dĂ©partement de Caen ; Ardais, Courson, La Rocque, Saint-Jean-le-Blanc, Sainte-Marie-Outreleau et Le Theil dĂ©partement de Vire. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7826, 7817, 7861, 7944, 7975, 8015, 8032, 8063, 8072, 8081 et 8082. LES DÎMES 517 apprĂ©ciĂ©, comprend le cinquiĂšme, mĂȘme le quart des productions de chaque paroisse, demande qu'il soit modifiĂ©, de maniĂšre qu'il soit moins onĂ©reux au peuple, dĂ©jĂ  beaucoup surchargĂ© d'im- pĂŽts. » Breuville. — Les gros dĂ©cimateurs, dans la majeure partie de nos paroisses du Bocage, ont Ă  peu prĂšs un sixiĂšme du revenu, et ne nous donnent que peu de secours. » Theurteville- au-Bocage. — Les dĂźmes emportent le produit effectif du cin- quiĂšme au moins des fonds en culture...» Annoville-Tourneville. — On paie dans cette paroisse les dĂźmes Ă  l'onziĂšme. »Tourville. — Le sieur abbĂ© de Cherbourg, ainsi que MM. les chanoines de Coutances, possĂšdent Ă©galement toutes les grosses dĂźmes sans payer aucun impĂŽt et sans faire aucun secours. » Gatteville. — [La communautĂ©] ne voit pas avec moins de peine un gros dĂ©ci- mateur enlever annuellement la moitiĂ© des dĂźmes de sa paroisse, sans y faire aucune aumĂŽne, ni contribuer Ă  ses charges.» Saint- Maurice. — Les mercredis de chaque semaine, Ă  l'issue du catĂ©- chisme, il y a plus de 60 ou 70 enfants Ă  l'aumĂŽne du curĂ©, qui ne jouit que d'un sixiĂšme des grosses et partie des menues dĂźmes de la paroisse ; le surplus appartient aux religieux de Savigny, ordre de Citeaux, diocĂšse d'Avranches, et Ă  l'abbaye des cha- noines rĂ©guliers de Saint-LĂŽ, qui n'ont jamais donnĂ© la moindre chose aux pauvres de cette paroisse, ni fait aucun bien.» Quettre- ville.— Les sieurs religieux de l'abbaye de Belle-Etoile, Ă©loignĂ©e de ladite paroisse de quinze lieues, Ă©tant propriĂ©taires des deux tiers [des dĂźmes], ne font aucune espĂšce de charitĂ© aux pauvres, et ne chargent pas les fermiers de les faire.» Mesnil-Villeman. — Que toutes dĂźmes insolites, telles qu'elles puissent ĂȘtre, Ă  l'excep- tion uniquement des dĂźmes de froment, seigle, orge, avoine soient supprimĂ©es. » Saint-Martin-de-BonfossĂ©. — Que les dĂźmes... soient restreintes, surtout relativement aux insolites, qui pour la majeure partie sont de pure usurpation. » Fresville. — Que l'on fasse cesser la diversitĂ© de jurisprudence sur la perception de l'impĂŽt dĂ©cimal, et que les fruits rĂ©coltĂ©s en vert et en sec, desti- nĂ©s Ă  nourrir les bestiaux employĂ©s Ă  la culture des terres, en soient partout exempts. » Le Rozel. 19 Sun l'aggravation des exigences en matiĂšre de redevances seigneuriales. Les taillables sont chargĂ©s en des sommes considĂ©rables pour le paiement des rentes seigneuriales dues Ă  M. le prince de Monaco, f>18 AGGRAVATION DES EXIGENCES SEIGNEURIALES sur lesquelles ledit seigneur n'en fait aucunes dĂ©ductions, depuis plusieurs annĂ©es, au contraire exige qu'ils lui soient payĂ©s en la nouvelle mesure, ce qui est une aggravation considĂ©rable, et qui oblige le laboureur et paysan Ă  vendre leur propre substance. » Moyon. — Qu'il soit fait un assurant gĂ©nĂ©ral et invariable pour les rentes seigneuriales des engrais, volailles, pains et Ɠufs. Les gĂ©lines Ă©tant jadis payĂ©es Ă  6 sols, ensuite Ă  8 sols, les chapons Ă  18 sols, aujourd'hui les receveurs les font payer 20 sols la gĂ©line et 25 sols les chapons gras, ce qui augmente quatre fois le prix. On demande la rĂ©duction Ă  un prix fixe, afin d'ĂŽter aux rece- veurs toute occasion d'usurpation. Fourneaux. — Le receveur gĂ©nĂ©ral du prince de Monaco depuis 1769 augmente les rentes seigneuriales de moitiĂ© en chapons et guĂ©lines. Cet objet de sur- charge cause beaucoup de peine aux vassaux dudit seigneur. » Montbertrand. D Les plaintes contre les exactions fiscales des agents du prince de Monaco se reproduisirent en 1790 auprĂšs de l'AssemblĂ©e nationale on les trouve consignĂ©es dans les cartons du ComitĂ© des droits fĂ©odaux. Voir la requĂȘte des paroisses de Moyon, Tessy, Villebaudon, Mesnil-Opac, Beaucoudrey, du 17 fĂ©vrier 1790. Arch. nat., Dxiv5. — Les habitants, y est-il dit, payaient [en vertu d'infĂ©odations anciennes] des rentes en froment et avoine Ă  raison de 8 mettants le quartier, chaque mettant com- posĂ© de 12 pots une chopine. Les agents du prince ont tout Ă  coup doublĂ© la mesure ». — Le futur gĂ©nĂ©ral Dagobert, alors major du bataillon des chevaliers royaux du DauphinĂ©, envoyait de Romans au prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, le 27 fĂ©vrier 1790, des plaintes contre les vexations fĂ©odales d'un M, de Beaugendre, possesseur de deux fiefs dans la paroisse de La Chapelle-Enjuger, qui ne cessait de tourmenter ses vassaux et de les cumuler de frais pour faire renouveler les aveux pour faire revivre des redevances Ă©teintes ou amorties ». Ibid., D xiv 5, lj Les rentes seigneuriales consistaient parfois en redevances d'espĂšces assez bizarres. Le SenĂ©cal, contrĂŽleur des vingtiĂšmes, signale parmi les rentes que la paroisse de Bellengreville, prĂšs Caen, devait Ă  son seigneur en 1781, outre les bois seaux de froment ou d'orge, les chapons et les Ɠufs, un quartier de veau, une culotte d'agneau, deux livres de sucre, une demi-livre de poivre, un quarteron de cannelle, Arch. dĂ©p., Calvados, C 5187- AUGMENTATION DES RENTES SEIGNEURIALES 519 20 Sur les rĂ©clamations des arrĂ©rages des rentes seigneuriales. Le seigneur, pour le bien de ses sujets, qui ne pouvaient payer annuellement leurs rentes, a laissĂ© quantitĂ© d'arrĂ©rages der- riĂšre sic. Si les hĂ©ritiers, lorsque les affaires seront finies, exi- gent les arrĂ©rages..., la plus grande partie seront obligĂ©s d'aban- donner leurs propriĂ©tĂ©s. » La BesliĂšre. — Ce qui a rĂ©duit la pa- roisse Ă  la misĂšre, ce sont des arrĂȘts [de paiement de rentes qui ont durĂ© pendant seize annĂ©es. Au levĂ© d'iceux, les vassaux en grande partie ont Ă©tĂ© forcĂ©s de les payer, avec des frais considĂ©- rables, frais faits par des sergents, et qu'ils ont payĂ©s aux dĂ©pens de leur plus nĂ©cessaire et en vendant la majeure partie de leurs fonds par de nouveaux arrĂȘts. Ces infortunĂ©s habitants vont encore se trouver en arriĂšre de cinq annĂ©es qui vont Ă©choir au jour Saint-Michel 1789 c'est lĂ  le coup fatal qui va forcer la majeure partie desdits habitants d'abandonner ce qui leur reste de fonds et d'aller chercher un autre asile. » Montaigu-les-Bois. Voir Bridrey, ouu. citĂ©, tome I, p. 158, note 3. 21 Sur la non-dĂ©duction des vingtiĂšmes des rentes seigneuriales. Qu'on ne perde pas de vue que depuis l'annĂ©e 1769 les seigneurs des paroisses se sont dits en droit de ne point diminuer Ă  leurs vassaux les dixiĂšmes sur les rentes seigneuriales. » Dangy. — Nous nous plaignons que les seigneurs, depuis au moins vingt- cinq annĂ©es, ne nous ont point diminuĂ© les dixiĂšmes des rentes seigneuriales, ce qui nous a Ă©tĂ© Ă  grand charge et nous a emportĂ© notre substance. » Carantilly. — Il est surprenant que depuis douze ou quinze ans que les dixiĂšmes ont Ă©tĂ© haussĂ©s sur tous les possĂ©dant-fonds des paroisses, que les seigneursdes paroisses se soient fait une loi de ne rabattre aucun dixiĂšme Ă  leurs vas- saux sur les rentes qu'ils leur payent annuellement, comme Ă©tant presque tous fieffataires des seigneurs, ce qui fait que le peuple paye annuellement deux dixiĂšmes sur le revenu de leurs biens. » HĂ©mevez. — D'aprĂšs les anciennes et nouvelles dĂ©cla- rations concernant les vingtiĂšmes, l'on a vu se lever des contes- tations dispendieuses et funestes entre les seigneurs d'une part, et leurs vassaux de l'autre, les seigneurs refusant de diminuer Ă  leurs vassaux les vingtiĂšmes des rentes, que ceux-ci leur doivent 5*20 ' TREIZIÈMES ET SERVICE DE PREVOTE pour des terres qu'ils tiennent d'eux en vassalitĂ© ; et les vassaux prĂ©tendant de leur cĂŽtĂ© que les seigneurs doivent leur en faire dĂ©duction, puis qu'ils payent les vingtiĂšmes comme si leurs biens n'avaient pas Ă©tĂ© grevĂ©s de rentes seigneuriales. Ces contesta- tions ont imposĂ© aux pauvres la loi de payer et de se taire ; les riches ont plaidĂ© et ont irritĂ© leur seigneur contre leurs parois- siens ; et de lĂ  le mal qui en est rĂ©sultĂ©, injustice envers le pauvre, animositĂ© et ressentiment envers le reste des habitants. » Biville. — Que les propriĂ©taires de rentes seigneuriales qui n'ont point dĂ©clarĂ© leurs gages-piĂšges et qui, par consĂ©quent, n'en paient pas de dixiĂšmes, en doivent faire la dĂ©duction aux dĂ©biteurs qui, dans la confiance qu'elle leur serait faite, n'en ont point demandĂ© la dĂ©falcation dans leurs dĂ©clarations. » Saint-Nicolas- de-Coutances. — Voir Bridrey, tome I, p. 300, note 1. l 22 Sur les treiziĂšmes ou droits de lods et ventes. Seront tenus les propriĂ©taires des fiefs de passer leur dĂ©clara- tion de la valeur de leurs gages exigĂ©s pour une annĂ©e commune sur les cinq derniĂšres annĂ©es, des treiziĂšmes et droits de lots et ventes par eux perçus ou dĂ»s percevoir.» Gavray. — Le Tiers Ă©tat observe que, si quelqu'un de ses membres, aprĂšs beaucoup de peines et d'Ă©pargnes, peut acquĂ©rir un champ de terre, ou il est clamĂ© par le seigneur fĂ©odal, ou on lui fait payer le treiziĂšme, et mĂȘme le treiziĂšme du treiziĂšme, sans aucune remise. »Crasville. — Les droits de treiziĂšme sur les Ă©changes gĂȘnent considĂ©rable- ment les propriĂ©taires et empĂȘchent quantitĂ© de mutations. » Montebourg. — Les treiziĂšmes sont souvent considĂ©rables par les mutations frĂ©quentes qui se font dans cette paroisse. » Tour- ville. 2 23 Sur le service de prĂ©vĂŽtĂ©. Les habitants sont sujets Ă  rendre aveux et dĂ©claration aux plaids des seigneurs et Ă  la comparance ; ils doivent aussi le 1 En 1788, Neuville, paroisse voisine de Vire, se plaint dĂ©jĂ  d'avoir Ă  payer Ă  son seigneur, annĂ©e commune, 1,000 livres, sans aucune dĂ©duction de deniers royaux. Arch. dĂ©p., Calvados, C8052. 2 Presque partout ce droit de lods et ventes est fixĂ© au douziĂšme du prix princi- pal ; mais les seigneurs sont dans l'usage de faire la remise du quart. Ex. Ă  Rures, Venoix, Saint-Contest, etc. Ibid., C5512, 5721, 5681. LES CORVÉES SEIGNEURIALES 521 service de prĂ©vĂŽtĂ©. » Tourville. — [Que les seigneurs ne puissent] exiger de service de prĂ©vĂŽtĂ©, qui est une chose ruineuse Ă  leurs vassaux, auxquels ils tirent des sommes considĂ©rables dont ils paient leurs gens d'affaires. » Picauville. — Le receveur du prince de Monaco fait Ă©lire des prĂ©vĂŽts chaque annĂ©e pour faire le ser- vice de prĂ©vĂŽtĂ©, s'accommode avec le vassal sur qui tombe la prĂ©vĂŽtĂ©, et fait payer jusqu'Ă  50 et 60 livres par an.» Montber- trand. — Les seigneurs se font payer par leurs vassaux un dixiĂšme de leurs rentes, pour le service de prĂ©vĂŽtĂ©, ce qui est une aggravation considĂ©rable. » Saussey. — Voir Bridrey, ouv. citĂ©, tome I, p. 530, note 2. n 24 Sur les corvĂ©es seigneuriales. [La paroisse] doit charroyer tous les matĂ©riaux nĂ©cessaires pour la construction et entretien de la maison et basse-cour du seigneur qui a Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e il y a deux ans en intĂ©gritĂ©, doit faire et charroyer ses foins, les fournitures de sa maison, des journĂ©es de charrue et les matĂ©riaux de son moulin. » La BesliĂšre. — Les habitants doivent tous les ans curer les biefs et Ă©cluses du moulin, aller chercher les piĂšces de ce moulin mĂȘme oĂč le seigneur les achĂšte, et les porter audit moulin. » Tourville. — Si les cahiers donnent peu de renseignements prĂ©cis sur les droits de cette nature voir Bridrey, ouv. citĂ©, tome I, p. 158, note 2, les vĂ©rifi- cations gĂ©nĂ©rales effectuĂ©es pour les vingtiĂšmes dans certaines paroisses de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de 1778 Ă  1782 attestent la survivance des corvĂ©es dans plus d'une d'entre elles Ă  la veille de la RĂ©vo- lution... A ClĂ©cy, dont le comte de Vassy est seigneur patron, les habitants sont encore assujettis en 1781 et aux charrois des meules du moulin banal, curage des bieux, prise Ă  eaux et rĂ©pa- rations d'Ă©cluses, qui s'acquittent en nature et Ă  rĂ©quisition. Arch. dĂ©p., Calvados, C 5803. — A Saint-Clair-de-Halouze, en 1782, on doit encore le charroi des meules et le curage des bieux ces charges sont parfois estimĂ©es en argent. Ibid., C 5861. 1 Le service de prĂ©vĂŽtĂ© Ă©tait dĂ» par les masuriers, c'est-Ă -dire par les vassaux habitant une maison manable de la seigneurie. Ils Ă©taient tenus d'Ă©lire, chaque annĂ©e, l'un d'entre eux, nommĂ© prĂ©vĂŽt, chargĂ© de percevoir les rentes dues au sei- gneur. En fait, celui-ci mettait la prĂ©vĂŽtĂ© en adjudication ou en chargeait un homme Ă  ses gages, et il exigeait de ses dĂ©biteurs, pour acquitter ce service, un dixiĂšme en sus de leurs rentes. 522 LES BANALITÉS DE MOULIN, FOLR ET PRESSOIR — Ces corvĂ©es ont toutefois disparu dans beaucoup de paroisses exemples Ă  Authie, Venoix, Aignerville, Engran ville, etc. — Arch. dĂ©p., Calvados, C 5479, 5721, 5297 et 5351. 25 Sur les banalitĂ©s de moulin, four et pressoir. Les banalitĂ©s tant de moutures, fours que pressoirs favorisent les vexations et concussions que trop ordinaires de ceux qui les font valoir. »Bricqueville-la-Blouette. — Que les vassaux auront la libertĂ© de moudre tout grain oĂč bon leur semblera, sans ĂȘtre tenus de suivre la banalitĂ©. ..»Ouville.— Les paroissiens supplient d'abolir la banalitĂ© des moulins ou d'astreindre les meuniers Ă  des lois strictes et tranquilles pour les banoniers sic, qui se trouvent dĂ©jĂ  trop lĂ©sĂ©s du seiziĂšme qu'ils sont obligĂ©s de payer.» Saint-Malo-de-la-Lande. — Il est un droit banal dans cette pa- roisse, lequel est extrĂȘmement Ă  charge aux habitants. Il est relatif au moulin nommĂ© de la Chevalerie ; soit que l'eau y manque dans l'Ă©tĂ© par la sĂ©cheresse, ou dans l'hiver Ă  cause des glaces, ou qu'il se trouve noyĂ© par des crues d'eau, on n'est pas moins obligĂ© d'y porter et laisser sĂ©journer en dĂ©pĂŽt pendant 24 heures les grains destinĂ©s Ă  faire farine, avant de les trans- porter dans une autre usine pour pouvoir s'en procurer ; on court Ă  ce moyen le danger de les retirer dĂ©naturĂ©s, ou, si les besoins sont urgents et qu'on manque aux formalitĂ©s pour procurer du pain assez tĂŽt Ă  sa famille, on s'expose Ă  une amende perçue et exercĂ©e avec la derniĂšre duretĂ©. » Saint-Romphaire. — Comme nous avons trop peu de moulins Ă  faire farine, et que l'on en souffre beaucoup, surtout dans les annĂ©es que les eaux sont bien des fois faibles, et surtout cette annĂ©e, nous avons vu des familles nombreuses ĂȘtre huit jours sans pain, ne pouvant pas faire moudre leur blĂ©. » Helleville. — On fera connaĂźtre [au roi] qu'il est bien dur Ă  un malheureux d'ĂȘtre obligĂ© de faire moudre son blĂ© chez un meunier qui le vole, et cela parce que le seigneur l'assujettit Ă  cette redevance. » Surtainville. — Le droit de bana- litĂ©, auquel toute notre paroisse est sujette, est la plus singuliĂšre et la plus criante vexation des seigneurs envers leurs vassaux. Un malheureux laboureur, Ă©puisĂ©, pour ainsi dire, par toutes les charges auxquelles son petit territoire est assujetti, est encore obligĂ© et contraint de faire moudre le peu qui lui reste pour sa LES MÉFAITS DES COLOMBIERS 523 subsistance Ă  un moulin banal, d'oĂč il ne rapporte souvent qu'un huitiĂšme et quelque fois mĂȘme moins. Saint-Marcouf- de-1'Isle. — La banalitĂ© du moulin LĂ©vĂȘque auquel le fermier fieffataire dudit moulin vient d'assujettir la paroisse par le gain d'un procĂšs qui a ruinĂ© celle-ci, devient de jour en jour plus dure par la sĂ©vĂ©ritĂ© et la malhonnĂȘtetĂ© des procĂ©dĂ©s du meunier. La FerriĂšre-Harang. — Lesmuniers sic tiennent en captivitĂ© les vassaux. » Montbertrand. l 26 Sur les ravages dĂ»s Ă  la multiplicitĂ© des colombiers. Que les ordonnances concernant les colombiers soient remises en vigueur ; tout le monde s'avise dans la paroisse de construire des fuies ou voliĂšres sans droit ni qualitĂ©, ce qui fait un grand tort aux laboureurs. » Brainville. — Qu'il soit discutĂ© Ă  l'Assem- blĂ©e sur le droit de colombier et que ceux oĂč il se trouvera Ă©tabli, il soit ordonnĂ© qu'ils soient bouchĂ©s ou grillĂ©s pendant la semence ec rĂ©colte, afin que leurs terres ne soient point dessumensĂ©es sic ni leurs rĂ©coltes battues sur leurs terres. »Longueville. — Les sei- gneurs ont chacun leur colombier et voliĂšre, en sorte que la communautĂ© de cette paroisse est au centre de six tours..., qui fournissent une quantitĂ© prodigieuse de pigeons qui ne sont enfermĂ©s en aucune saison de l'annĂ©e, ce qui fait tort au labou- reur.» Saint-Planchers.— Douze ou quinze colombiers et voliĂšres, sont si garnis de pigeons qu'ils sont obligĂ©s d'avoir toujours des gardes pour conserver leurs rĂ©coltes et d'en placer plusieurs dans chaque champ. » Pierreville. - — Cette paroisse est encore affligĂ©e et pillĂ©e par les pigeons voraces de trois colombiers qui semblent ĂȘtre de concert pour absorber les grains de toutes espĂšces, il faut les garder constamment et encore trop souvent on ne peut rĂ©ussir Ă  les chasser. » Le Rozel. — Des seigneurs humains avaient autrefois fait raser les colombiers de dessus leurs terres ; nous nous rappelons avec respect le souvenir de la l Les vĂ©rificateurs des vingtiĂšmes, dans quelques-unes des paroisses vĂ©rifiĂ©es de 1778 Ă  1782, constatent la disparition des banalitĂ©s. Ex. Ă  Authie, Venoix, Giber- ville, Bellengreville, Saint-Contest, Aignerville, Engranville ; Ă  Bures et Ă  Monde ville, on ne trouve que la banalitĂ© du four ; Ă  Beaumesnil, Ă  ClĂ©ry el Ă  Saint-CIair- de-Halouze, la banalitĂ© du moulin les vassaux doivent aller y moudre au seiziĂšme boisseau ». Arch. dĂ©p., Calvados, C 5479, 5721, 5396, 5487, 5681, 5297, 5351 - 5512. 5641 - 5777, 5803, 5861. 524 LES DROITS DE garenne et de chasse maison de Longueville, Ă  laquelle nous devons le bienfait d'avoir fait dĂ©truire ceux qui Ă©taient sur ses terres et renoncĂ© Ă  ce pri- vilĂšge ; comment se fait-il que de simples gentilshommes, sur des terres roturiĂšres, aient des pigeons dans des colombiers ou autres retraites, qui dĂ©vastent nos moissons? Faire des procĂšs pour les dĂ©truire, il faut du moyen, des ressources on est pillĂ©, on souffre, on se plaint, enfin, on se tait. » Surtainville. ^ 27 Sur les droits de garenne et de chasse. Que les garennes des seigneurs, et principalement ceux qui ne sont point sur le bord de la mer soient closes et fermĂ©es par des murs qui auront six pieds de fondement et six pieds d'Ă©lĂ©vation au-dessus des terres, afin de pouvoir contenir leurs lapins. Que le particulier qui aura le malheur d'avoir de ce gibier dans sa terre ait la libertĂ© de le dĂ©truire. » Martinvast. — Les lapins dĂ©- pouillent les blĂ©s en vert dans tout l'arrondissement qui avoisine la garenne ; ils le coupent quand le blĂ© est montĂ© en tuyaux, ou ils le mangent quand il est coupĂ©, jusqu'Ă  ce que la gerbe soit enlevĂ©e, si le propriĂ©taire ne fait pas garder ses rĂ©coltes nuit et j our. » Biville. — Il est une autre espĂšce de droit non moins rĂ©vol- tant, non moins Ă  charge Ă  l'agriculture, le droit de garennes. Par quelle fatalitĂ© la satisfaction et les plaisirs des possĂ©dant -fiefs sont-ils toujours inhĂ©rents Ă  la spoliation du cultivateur? Pour- quoi ces peuplades de lapins autour du royaume, dont les fuyards vont exercer leurs dĂ©gĂąts dans les campagnes? Pourquoi ne sont-elles pas murĂ©es, au vƓu des ordonnances? » Saint- Waast- la-Hougue.— Les seigneurs permettent ou ordonnent Ă  leurs do- mestiques de chasser avec nombre de chiens en toutes saisons, ce qui cause [aux habitants] une douleur extrĂȘme et un tort considĂ©rable, dont ils ne peuvent que gĂ©mir en secret.» Sain t- 1 Voir des plaintes analogues formulĂ©es en 1788 par les municipalitĂ©s de Ber- niĂšres-sur-Mer et de Villers- Bocage dĂ©partement de Caen. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7837 et 8010. — Une sentence de la MaĂźtrise des eaux et forĂȘts de Caen, du 28 juillet 1787, avait prononcĂ© condamnation contre le seigneur d'Airan, Baudre de Saint- Enoux, qui avait fait afficher aux Ă©glises d'Airan, Moult. Canteloup, Croissanville, et au marchĂ© d'Argences^ un placard intitulĂ© Secours Ă  l'humanitĂ© », oĂč il invitait ses vassaux Ă  venir concourir Ă  la destruction pleine et entiĂšre des pigeons que ren- fermaient ses quatre colombiers, dont il leur donnerait les clefs». Lamare, MĂ©moires, p. 208-209. l'existence d'un prolĂ©tariat rural 525 Jean-des-Champs. — Que des lois sĂ©vĂšres et des prĂ©cautions actives empĂȘchent l'abus de la chasse et que les malheureux cultivateurs ne voient plus leurs champs ravagĂ©s et leurs rĂ©coltes dĂ©truites par ces oisifs dangereux qui osent mĂȘme menacer les laboureurs qui les surprennent et se plaignent de leurs excĂšs. » LeVretot. M 28 Sur l'existence d'un prolĂ©tariat rural. A Carpiquet, les trois quarts des habitants sont journaliers sans aucune propriĂ©tĂ© et Ă  charge Ă  la paroisse. Arch. dĂ©p. Cal- vados, C 7863. — A Maisoncelles-sur-Ajon, presque tous les habitants sont journaliers et mĂȘme souvent manquent d'ou- vrage ou sont obligĂ©s de se rĂ©duire Ă  filer du coton pour subvenir Ă  leurs besoins et Ă  la subsistance de leur famille» Ibid., C 7932.— A Mal tĂŽt, il n'y a guĂšre que des journaliers qui, selon les circons- tances et les saisons, sont dans un temps maçons, couvreurs, charpentiers, dans d'autres batteurs en grange, valets de har- nais, etc.» Ibid., C 7934. — A Monts, les habitants sont pour la plupart de pauvres journaliers chargĂ©s d'enfants qui mendient leur pain». Ibid.,C 7943. — A Neuilly-le-Malherbe, ils sont tous journaliers n'ayant pour la plupart qu'une salle et un petit jardin, encore tous n'en ont pas ». Ibid., C 7949. — A Saint - Vaast, le plus grand nombre des habitants n'a d'autres occu- pations que de travailler Ă  leurs journĂ©es ». Ibid., C 7984. — A Courson et Ă  la Lande- Vaumont, une partie des habitants sont obligĂ©s d'aller gagner leur vie au dehors comme rĂ©mouleurs et chaudronniers. Ibid., C 8032 et 8041. — Neuville renferme une quarantaine de malheureux manƓuvres, qui n'ont d'autre fortune que leur pelle et leur pioche ». Ibid., C 8052. — A Rully, plusieurs de ceux qui sont imposĂ©s de 6 Ă  10 sols au rĂŽle de la taille, sont obligĂ©s d'aller mendier leur pain. Ibid., C 8066. — A Saint-Pierre-la-Vieille, la plus grande partie des 1 Sur les ravages causĂ©s par les lapins, renards, biches, sangliers, etc., dans les paroisses des dĂ©partements de Caen et de Vire en 1788, voir les Ă©tats d'impositions d'AmayĂ©-sur-Orne, Barbery, La Bigne, Espins, Fresnay-le-Puceux, Grimbosq, Jurques, Maizet, Les Moutiers, MutrĂ©cy, Saint-Georges-d'Aunay, Saint-Laurent-de- Condel, Danvou, Ondefontaine, Saint-Denis-Maisoncelles et Saint-Sever. Arch. dĂ©p., Calvados, C 7818, 7829, 7840, 7887, 7900, 7908, 7918, 7933, 7947, 7948, 7973, 7975, 8033, 8053, 8069 et 8078. 526 l'avarice des dĂ©gimateurs et l'abus des dĂ©ports habitants sont journaliers ou fileurs de coton ; les journaliers gagnent 3 ou 4 sols par jour et les fileurs de coton depuis 5 Ă  8, sur quoi il faut se nourrir eux et leurs enfants. Il y a au moins 50 familles dans la derniĂšre misĂšre sur 234 taillables et Ă  la charge de ceux qui ont un peu de bien ». Arch. dĂ©p., Calvados, C 8076. 29 Sur l'avarice des dĂ©cimateurs et l'abus des dĂ©ports. Remontrent les habitants que dans la plupart des paroisses de la campagne, ce sont les seigneurs-Ă©vĂȘques, les abbĂ©s, les cha- pitres qui possĂšdent les dĂźmes que l'on a appelĂ©es de tout temps le patrimoine des pauvres, et que cependant il ne s'y fait en leur faveur aucunes distributions de la part de ces gros dĂ©cimateurs sur un revenu si considĂ©rable qu'ils tirent de ces paroisses, et qu'ainsi les pauvres, qui sont partout en grand nombre, restent Ă  la charge des curĂ©s et des habitants. » Biville. — Ce sont des dĂ©ci- mateurs Ă©trangers, qui perçoivent toutes les dĂźmes ; ils ne font aucun bien dans la paroisse, laissant au sieur curĂ© pour sa part le soin et la charge des pauvres et des misĂ©rables. » Le Rozel. — Vous, codĂ©cimateur, oĂč placez -vous vos aumĂŽnes, et pourquoi l'indigent dont vous dĂ©pouillez le pasteur, n'y participe-t-il pas? Vous, BĂ©nĂ©dictins de FĂ©camp, dĂ©cimateurs de cette paroisse, y avez-vous jamais fait l'aumĂŽne? » Saint-Waast-la-Hougue. — Que l'on anĂ©antisse et supprime entiĂšrement les dĂ©ports en Normandie il est affreux et contre toutes les lois qu'un Ă©vĂȘque, Ă  chaque mutation, prenne le revenu d'une annĂ©e de cure et se dispense de faire l'aumĂŽne, par une clause gĂ©nĂ©rale que ses agents ne manquent pas d'insĂ©rer dans les adjudications publi- ques qu'ils font faire desdits dĂ©ports..., de maniĂšre que les curĂ©s... ne peuvent soulager Ă  leur grĂ© la misĂšre des pauvres, dont ils sont journellement les tĂ©moins oculaires. » Emondeville. — Le dĂ©port n'a pour titre que l'usurpation surannĂ©e. L'annĂ©e de vacance, on loue les dĂźmes Ă  l'encan, on y attache la desserte de la paroisse, l'on reçoit pour ce les enchĂšres au rabais. Quelle part, Ă©vĂȘque de Coutances, avez-vous faite aux pauvres de ces paroisses dont vous avez rĂ©coltĂ© les dĂźmes? Ils y auraient parti- cipĂ© si leurs curĂ©s n'eussent permutĂ© et ne fussent dĂ©cĂ©dĂ©s. Vous avez tout enlevĂ©, tout consumĂ© ; les communautĂ©s ont Ă©tĂ© contraintes de supplĂ©er Ă  votre dĂ©faut de charitĂ©. Quelle injustice LA MENDICITE 527 dans le titre, quelle indĂ©cence dans la desserte, quelle inhuma- nitĂ© dans l'administration ! » Saint- Waast-la-Hougue. 30 Sur la terreur causĂ©e par la mendicitĂ©. Obligation Ă  chaque paroisse de nourrir ses pauvres, ce qui peut empĂȘcher de beaucoup le coquinisme, et diminuer le nom- bre des vagabonds.» Annoville-Tourneville. — On voit tous les jours dans nos campagnes des pauvres de huit Ă  dix lieues. Qu'est-ce qui peut faire Ă©carter ces gens si loin ? Y a-t-il paroisse qui ne soit capable de nourrir ses pauvres? Il y en a parmi eux qui ne sortent que pour voler ; si on les voit, on ne sait d'oĂč ils sont et ils ne vont pas revenir dans le hameau oĂč ils ont volĂ©. » Hocquigny. — Nombre de mendiants rĂ©pandus dans le pays, comme incendiĂ©s ou grĂȘlĂ©s, forcent l'aumĂŽne et sont dangereux. » Saint-Pierre-du-Fresne. — Comme il arrive trĂšs souvent que des voleurs se couvrent de l'habit d'un pauvre mendiant, il paraĂźt qu'il serait bien avantageux pour l'Etat qu'on n'en souffrĂźt aucun. » Notre-Dame-des-Bois-d'Elle. — L'abus de la mendicitĂ© est un flĂ©au dans les campagnes. » Montchaton. * 31 Sur les mesures proposĂ©es pour l'extinction de la mendicitĂ©. Aucun pauvre ne pourra mendier, et celui qui sera trouvĂ© mendiant sera arrĂȘtĂ© et constituĂ© prisonnier comme vagabond et sans aveu. » Gavray. — Qu'il ne soit permis Ă  aucun pauvre de sortir de sa paroisse pour mendier, sous peine d'ĂȘtre arrĂȘtĂ©. » Hocquigny. — Le coquinisme ne fait de progrĂšs de jour en jour que parce que les auteurs des dĂ©lits ne sont pas punis, ils le se- raient infailliblement, si on parvenait Ă  les arrĂȘter. » Rideau- ville. 1 Voir les plaintes formulĂ©es Ă  ce sujet, Ă  la suiie de son Ă©tat d'imposition, en 1788, par la municipalitĂ© de Neuville, prĂšs Vire Cette paroisse, si voisine de la Ville, est continuellement fatiguĂ©e par l'importunitĂ© d'une multitude de pauvres qui descendent de la ville, Ă  qui elle est forcĂ©e de donner tantĂŽt par les sentiments dhu- manitĂ©, tantĂŽt par ceux de la crainte ». Arch. dĂ©p., Calvados, C 8052. 528 ‱ LE PARTAGE DES BIENS COMMUNAUX 32 Sun le partage des biens communaux au profit des possĂ©dant-fonds. Que tous les biens communaux soient partagĂ©s par tĂȘte entre les usagers, afin de mettre cette portion considĂ©rable de terres en valeur et la rendre profitable Ă  ses propriĂ©taires. » La Haye- Bellefond. — Ce marais serait d'un grand avantage aux habi- tants de ces paroisses y ayant droit, si Ă  leur dĂ©sir et selon leurs vƓux, il se trouvait partagĂ© entre eux en proportion des propriĂ©- tĂ©s de chacun. » Saint-Martin-le-Vieux. — Que les biens com- munaux soient partagĂ©s, et que chacun soit forcĂ© de clore sa part. » Gonneville. SOURCES DU CAHIER DU BAILLIAGE DE CAEN 529 APPENDICE III SOURCES DES DEUX CAHIERS GENERAUX DU TIERS ÉTAT DES BAILLIAGES DE CAEN ET DE COUTANCES Cahier des dolĂ©ances rĂ©unies du Tiers Ă©tat du bailliage de Caen et de ses quatre bailliages secondaires, Bayeux, Falaise, Torigni et Vire. Introduction inspirĂ©e par Torigni apO, Introduction. Constitution Bayeux a p, i, art. 1 initio et art. 2 fondus. Bayeux a p, i, art. 20. Caen a p, i, art. 3. Vire a p, art. 4 alinĂ©a 2 abrĂ©gĂ©. Caen a p, i, art. 14. Peut-ĂȘtre inspirĂ© par Vire a p, art. 3 al. 2. Caen a p, i, art. 1. Caen a p, i, art. 8. Bayeux a p, i, art. 17, pour la premiĂšre partie ; Vire a p, art. 13 al. 2 pour la seconde partie. Art. 10. Bayeux a p, i, art. 16 un peu modifiĂ©, pour la premiĂšre partie ; la seconde partie inspirĂ©e par Falaise a p, iv-, art. 16 et Torigni a p, art. 42. Art. 1 1 . InspirĂ© par Falaise a p, iv1, art. 3, Bayeux a p, xviii, art. 2, Torigni a p, art. 24 in fine, Bayeux a p, xviii, art. 1 in fine, ces divers articles amalgamĂ©s. Art. 12. Caen a p, ii, art. 78, pour les deux premiers tiers ; Bayeux a p, xiĂŻ, art. 1, pour le dernier. 1 AP dĂ©signe, par abrĂ©viation, le cahier de Y AssemblĂ©e prĂ©liminaire de chacun des cinq bailliages principal de Caen, et secondaires de Bayeux, Falaise, Torigni et Vire, qui ont formĂ© le ressort Ă©lectoral du badliage de Caen pour la convocation des Etats gĂ©nĂ©raux de 1789. Art. 1 . Art. 2. Art. 3. Art. 4. Art. 5. Art. 6. Art. 7 . Art. 8. Art. 9. 530 CONSTITUTION, SUBSIDES ET PERCEPTION Art. 13. Caen a p, ii, art. 79 abrĂ©gĂ©. Art. 14. Vire a p, art. 15, lĂ©gĂšrement modifiĂ©, pour la premiĂšre partie ; Bayeux a p, i, art. 23, pour la seconde. Art. 1 Ăč . Bayeux a p, i, art. 18. Art. 16. Caen a p, ii, art. 91. Art. 17. Nulle trace dans aucun des cinq cahiers d'assemblĂ©es prĂ©liminaires. Source probable Instructions en- voyĂ©es par M. le duc d'OrlĂ©ans, etc., art. 3. M Art. 1 8 . Falaise a p, iv2, art. 8 modifiĂ©. Art. 19. Nulle trace de cet article dans aucun des cinq cahiers des assemblĂ©es prĂ©liminaires. Art. 20. Falaise a p, iv2, art. 4 modifiĂ©. Art. 21 . Bayeux a p, i, art. 22. Art. 22 . Caen a p, ii, art. 92 ; Falaise a p, iv2, art. 12 ; Torigni a p, art. 32 ; Bayeux a p, vu, art. 1. Art. 23 . Bayeux a p, i, art. 6 modifiĂ©. Art. 24. Vire a p, art. 4, alinĂ©a 4 abrĂ©gĂ© et al. 1 in fine. Art. 25 . Vire a p, art. 7 al. 3. Art. 26 . Falaise a p, ii, art. 1 ; Vire a p, art. 7 ; Caen a p, i, art. 9. Art. 27 . Bayeux a p, ii, art. 3 et 4 fondus. Subsides et perception. Art. 2 H . Falaise a p, iii, art. 1 initio, pour la premiĂšre partie ; Bayeux a p, ii, art. 6 pour la seconde. Art. 29. Bayeux a p, ii, art. 7. Art. 30. InspirĂ© par Bayeux a p, i, art. 14. Art. 3 1 . Caen a p, ii, art. 19 modifiĂ©. Art. 32. Caen a p, n, art. 20. Art. 33. Caen a p, n, art. 21. ; 1 Les Instructions envoyĂ©es par M. le duc d'OrlĂ©ans pour les personnes chargĂ©es de sa procuration aux assemblĂ©es des bailliages relatives aux Etats gĂ©nĂ©raux, s. I. n. d. Bibl. liĂąt., LI 39/1379, ainsi que la Circulaire adressĂ©e aux curĂ©s, au nom du duc d'Or- lĂ©ans, par M. de Limon, contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral du prince, 7 mars 1789 Ibid., Lb 39/1378, ont du inspirer surtout les cahiers des paroisses des bailliages de Mortain et de Tinchebrai, apanage du duc d'OrlĂ©ans. C'est tout au moins une hypothĂšse qu'il est impossible de vĂ©rifier, vu la disparition de ces cahiers. — C'est aux Instructions qu'est trĂšs probablement empruntĂ© le vƓu de l'articie 17 du cahier gĂ©nĂ©ral du bail- liage de Caen, relatif Ă  l'interdction de la violation du secret des lettres. L'article 3 de ct-s Instructions Ă©tait ainsi conçu Le respect le plus absolu pour toute lettre confiĂ©e Ă  la poste, sera pareillement ordonnĂ©. On prendra les moyens les plu- sĂ»rs d'empĂȘcher qu'il n'y soit portĂ© atteinte. » Art. 35. Art. 3 6 . Art. 37. Art. 3 S . Art. 39. DOMAINES, DROITS FÉODAUX, COMMENCE 531 Domaines. Art. 34. Caen a p, ii, art. 24. Vire a p, art. 8, et Torigni a p, art. 40 fondus. Caen a p, ii, art. 22. Torigni a p, art. 27, pour la premiĂšre partie ; Caen a p, ii, art. 9 abrĂ©gĂ©, pour la seconde. Bayeux a p, xiv, art. 1. InspirĂ© par Falaise, a p, ni, art. 1. Droits fĂ©odaux et polices de chasse. Art. 40 . Caen a p, ii, art. 31 et 32, trĂšs abrĂ©gĂ©s et fondus. Art. 41 . Caen a p, ii, art. 33, trĂšs abrĂ©gĂ©. Art. 42. Bayeux a p, ni, art. 1 initio et xv, art. 1, pour la pre- miĂšre partie ; Caen a p, ii, art. 25, pour la fin. Art. 43 . Bayeux a p, xv, art. 2, modifiĂ©. Art. 44. Caen a p, ii, art. 23. Art. 45 . Caen a p, ii, art. 58 modifiĂ©. Commerce. Art. 46 . Caen a p, ii, art. 63. Art. 47 . Caen a p, ii, art. 65 pour la premiĂšre partie et 64 pour la fin. Art. 48 . Caen a p, ii, art. 12. Art. 49 . Caen a p, ii, art. 66 abrĂ©gĂ©. Art. 50 . Caen a p, ii, art. 61. Art. 5 1 . Caen a p, ii, art. 62. Art. 52. Caen a p, ii, art. 72. Art. 53 . Caen a p, ii, art. 76 modifiĂ©. Art. 54 . Falaise a p, v, art. 24. Art. 55. Falaise a p, v, art. 15. Art. 56 . Caen a p, m, art. 7 abrĂ©gĂ©. Affaires bĂ©nĂ©ficiales Art. 5 7 . Vire a p, art. 12 initio, et Bayeux a p, iv, art. 1. Art. 5 8 . Caen a p, ii, art. 36 modifiĂ©. Art. 59. Torigni a p, art. 16. Art. 60 . Vire a p, art. 12 in fine. Art. 6 1 . Bayeux a p, iv, art. 11 et 12 fondus. Art. 62. Bayeux a p, iv, art. 13 initio ; Falaise a p, v, art. 14 initio. Art. 64. Art. 65. Art. 66. Art. 67. Art. 68. Art. 69. Art. 70. 532 AFFAIRES BÉNÉFICIAIRES, JUSTICE, TRAVAUX PUBLICS Art. 63. Caen a p, h, art. 44 modifiĂ© ; Bayeux a p, iv, art. 13 in fine ; Falaise a p, v, art. 14 in fine. Caen a p, ii, art. 46 modifiĂ©. Caen a p, ii, art. 40 abrĂ©gĂ©. Caen a p, ii, art. 41 abrĂ©gĂ©. Caen a p, ii, art. 42. Caen a p, ii, art. 43 modifiĂ©. InspirĂ© par Falaise a p, iv2, art. 14. Caen a p, ii, art. 75 ; Bayeux a p, xvii, art. 3 et 4. Justice. Art. 71 . Vire a p, art. 17, alinĂ©a 1 initio. Art. 72 . Caen a p, i, art. 6 initio. Art. 73. Caen a p, i, art. 6 in fine. Art. 74 . Bayeux a p, v, art. 1 initio, pour la premiĂšre partie ; Caen a p, i, art. 51 initio pour la seconde. Art. 75 . Bayeux a p, v, in fine abrĂ©gĂ© ; Caen a p ii, art. 51 in fine. Art. 76 . Bayeux a p, v, art. 18. Art. 77 . Bayeux a p, v, art. 2 abrĂ©gĂ©. Art. 78. Caen a p, ii, art. 54 lĂ©gĂšrement modifiĂ©. Art. 79 . Caen a p, ii, art. 3. Art. 80. Caen a p, ii, art. 71. Art. 8 1 . Falaise a p, iv1, art. 15 initio; Bayeux a p, v, art. 17. Art. 82 . Bayeux a p, v, art. 11 initio. Art. 83. Falaise a p, v, art. 22. Art. 84. Caen a p, ii, art. 39. Ouvrages publics. Bayeux a p, xxi, art. 1 initio. Bayeux a p, xxi, art. 3. Bayeux a p, xxi, art. 2 initio. Caen a p, iii, art. 4 abrĂ©gĂ©. Caen a p, ii, art. 94 abrĂ©gĂ©. DĂ©cision de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Art. 85 Art. 86 Art. 87 Art. 88 Art. 89 Art.

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BINET Denis à St André, 1635-02-17 , Denis Binet de St André vend à Jacques de Harcourt, chevalier, seigneur de Chastinonnille, absent représenté par Mathurin de Mesenge, sieur du Sillet, une partie du pré Cresvel pour 60 livres Jouxte des deux cotés à l'acquéreur et des deux bouts à la veuve de Jean Binet (douaire) Présence de Nicolas Bellenger huissier et Louis Dufresne.

Avis de dĂ©cĂšs en ligne, informations pratiques, condolĂ©ances. Monsieur Jean CANTON 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Loyettes 01360, CrĂ©mieu 38460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jacques JULIEN 13/01/2020 Ă  l'Ăąge de 70 ans Saint-Max 54130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur François SZYMANSKI Ă  l'Ăąge de 89 ans Lens 62300, Vendin-Le-Vieil 62880 Voir PubliĂ© il y a 7 mois GeneviĂšve DION nĂ©e SCHELLHORN Ă  l'Ăąge de 93 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois M. Jean MOIRON 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marcel GUILLAUMONT Ă  l'Ăąge de 96 ans Allichamps 52130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Gilbert MAGAUD 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 66 ans Manosque 04100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Roberte DÊCHER nĂ©e REYMOND Ă  l'Ăąge de 84 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Albert, Jean MERLINO Ă  l'Ăąge de 87 ans Aubagne 13400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois FrĂ©dĂ©ric ALLEMAND Ă  l'Ăąge de 48 ans Beauvezer 04370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois IrĂšne BREGUIER nĂ©e DUREAU 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans MollĂ©gĂšs 13940 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeanne CLAVIER nĂ©e GAUTHIER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Saint-Andiol 13670 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Fernand MAURIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 101 ans La Bouilladisse 13720 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Denise VIGNE 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Louisette FRIEDERICH nĂ©e BASSO 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Maryse ROPERT nĂ©e GALFRE 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 68 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Pierre MAO Ă  l'Ăąge de 88 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie Claire DEROUSSEN Ă  l'Ăąge de 73 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Claude DELIGEON Ă  l'Ăąge de 68 ans Saint-Georges-sur-Cher 41400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Odette ROULLET nĂ©e GAILLARD Ă  l'Ăąge de 100 ans Lezay 79120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Maurice GUGUIN Ă  l'Ăąge de 60 ans Chauvigny-du-Perche 41270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yvette AUBRET nĂ©e MÉTIVIER Ă  l'Ăąge de 95 ans Chezelles 36500, Niherne 36250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Mimi » RIGOLLET nĂ©e COINEAU Ă  l'Ăąge de 95 ans Poitiers 86000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yvonne CORNETTE nĂ©e COUILLARD Ă  l'Ăąge de 88 ans Neuvy-Saint-SĂ©pulchre 36230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie-Claude FOURRIER nĂ©e BOULAY Ă  l'Ăąge de 70 ans Limeray 37530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madeleine RASTRELLI nĂ©e GUILLON Ă  l'Ăąge de 90 ans Vouzailles 86170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Bernadette METAYER nĂ©e GUÉRIN 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans DenĂ©e 49190, Poitiers 86000, Sossais 86230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois James TARDIF Ă  l'Ăąge de 88 ans Saint-Pierre-de-MaillĂ© 86260 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Ginette GIRARD Ă  l'Ăąge de 94 ans Availles-Limouzine 86460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeanne Yvonne LEVEN nĂ©e RUSSAOUEN Ă  l'Ăąge de 92 ans Minihy-TrĂ©guier 22220, Lanildut 29840, Ploumoguer 29810, Auvillar 82340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Martial JOSSE Ă  l'Ăąge de 66 ans Pludual 22290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Eliane GAREL nĂ©e BRU Ă  l'Ăąge de 92 ans Langrolay-sur-Rance 22490, Loguivy-Plougras 22780, PlouzanĂ© 29280, Baguer-Pican 35120, Saint-Malo 35400, Vezin-le-Coquet 35132, Saint-AndrĂ©-des-Eaux 44117 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Adeline PIFFETEAU nĂ©e DANIEAU Ă  l'Ăąge de 97 ans Aizenay 85190, Les Sables-d'Olonne 85100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Roland DENET Ă  l'Ăąge de 79 ans La Chapelle-ThĂ©mer 85210 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean MORNAND 16/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans LanvĂ©oc 29160, Angers 49000/49100, Cluny 71250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois NoĂ«lle LEVANNIER nĂ©e GACHET 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 56 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Armel LAUNAY Ă  l'Ăąge de 93 ans Saint-Gilles 35590, Mohon 56490, Saint-Saulge 58330 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marcel LE GUENNE Ă  l'Ăąge de 84 ans Andel 22400, PlĂ©rin 22190, Saint-Julien 22940, Pleurtuit 35730, Rennes 35000/35200/35700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Pascal GAZENGEL 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 54 ans Louisfert 44110, Saint-Aubin-de-Terregatte 50240, Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t 50600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie FÉJEAN nĂ©e MEUBRY Ă  l'Ăąge de 89 ans BĂ©gard 22140, CaouĂ«nnec-LanvĂ©zĂ©ac 22300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Yves LE MELINAIRE Ă  l'Ăąge de 54 ans Locmariaquer 56740, Saint-Jean-BrĂ©velay 56660, Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Simonne BENTALEB nĂ©e COLLIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 97 ans Avranches 50300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois GeneviĂšve MACE Ă  l'Ăąge de 89 ans LoudĂ©ac 22600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean LEGUÉRINEL Ă  l'Ăąge de 77 ans Rennes 35000/35200/35700, Pont-PĂ©an 35131 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeannine LE PRIOL nĂ©e NICOLY Ă  l'Ăąge de 89 ans Carnac 56340, Erdeven 56410, Landaul 56690, Plouharnel 56340, Saint-Nolff 56250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Paulette GUICHOU nĂ©e LEBRETON 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Cholet 49300, Laval 53000, RenazĂ© 53800, Saint-Berthevin 53940 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Eliane TOURNABIEN nĂ©e DORÉ Ă  l'Ăąge de 95 ans Nantes 44000/44100/44200/44300, Orvault 44700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AimĂ©e MARSOLLIER nĂ©e HERVO Ă  l'Ăąge de 91 ans GuĂ©menĂ©-sur-Scorff 56160, Larmor-Plage 56260, Lorient 56100, Ploemeur 56270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Georges HAMELIN 15/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Saint-RĂ©my-des-Monts 72600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie LE BRETON nĂ©e GUILLOCHON 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 97 ans Missiriac 56140, Ploeren 56880, Saint-AvĂ© 56890, Vannes 56000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Emilienne HARROUËT nĂ©e LE BRETON 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Loyat 56800, Malestroit 56140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yvette YVONNOU nĂ©e JAMBOU Ă  l'Ăąge de 87 ans Melgven 29140, Caudan 56850 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Guy MENGUY Ă  l'Ăąge de 81 ans Le Conquet 29217, Plougonvelin 29217 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Pierre VESPÉRINI Ă  l'Ăąge de 71 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jacqueline DELAHAYE nĂ©e CHAUDRONNIER 15/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Ruaudin 72230, SablĂ©-sur-Sarthe 72300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois JĂ©rĂŽme CHIQUET Ă  l'Ăąge de 57 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie MARTIN 07/02/2020 Ă  l'Ăąge de 99 ans Rye 39230, Brest 29200, Saint-Pabu 29830 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Paul ROULLÉ 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans Lamballe 22400, Quintenic 22400, Saint-Brieuc 22000, Saint-Lunaire 35800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard DRONNEAU Ă  l'Ăąge de 80 ans Luçon 85400, Montaigu 85600, Treize-Septiers 85600, Saint-Georges-De-Montaigu 85600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph BROSSEAU 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Luçon 85400, La Roche-sur-Yon 85000, Saint-Mesmin 85700, Triaize 85580 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Fernande LABADIE Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-AndrĂ©-De-Seignanx 40390 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard GONDAL Ă  l'Ăąge de 68 ans Mont-de-Marsan 40000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Lucien FISCHER Ă  l'Ăąge de 80 ans Saint-Georges-De-Didonne 17110, Saintes 17100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© BAUCHAMPS Ă  l'Ăąge de 99 ans Angoulins 17690 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Paul ROBIN Ă  l'Ăąge de 81 ans Petosse 85570, Saint-Branchs 37320, Bransles 77620, Nalliers 85370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jacqueline LECUROUX nĂ©e GAURY Ă  l'Ăąge de 93 ans Arvert 17530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© BROSSIER Ă  l'Ăąge de 82 ans La Rochelle 17000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges GARDES 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Olonne-Sur-Mer 85340, Les Sables-d'Olonne 85100, Bordeaux 33000/33100/33200/33300/33800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Françoise DUSSIN nĂ©e MISSON Ă  l'Ăąge de 100 ans BĂ©nesse-Maremne 40230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Odette DARRAS nĂ©e FENNETEAU 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Les Sables-d'Olonne 85100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Pierrette GUICHETEAU nĂ©e GUITTET Ă  l'Ăąge de 76 ans Mortagne-sur-SĂšvre 85290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Micheline PENANHOAT nĂ©e BLOUIN Ă  l'Ăąge de 91 ans Nantes 44000/44100/44200/44300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Raymond CITEAU Ă  l'Ăąge de 94 ans RezĂ© 44400, Saint-Maixent-l'École 79400, Clisson 44190, Notre-Dame-de-Monts 85690 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard PABUT Ă  l'Ăąge de 82 ans Annezay 17380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvette FROT nĂ©e PIE Ă  l'Ăąge de 87 ans Rochefort 17300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Fabrice PETIT Ă  l'Ăąge de 50 ans Saint-Agnant 17620, Chaillevette 17890 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur RĂ©my RENAUD Ă  l'Ăąge de 92 ans Pons 17800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel DAUDET 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Arvert 17530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean VIOLLET Ă  l'Ăąge de 86 ans Burie 17770 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odette GAUCHEROT 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans La Tranche-Sur-Mer 85360 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick LAVERGNE Ă  l'Ăąge de 50 ans BĂ©nesse-Maremne 40230, Dax 40100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yann FEYT Ă  l'Ăąge de 83 ans La Rochelle 17000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GaĂ«tan PINAUD Ă  l'Ăąge de 89 ans Sainte-Lheurine 17520 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Laurent LEYJOUR Ă  l'Ăąge de 58 ans MĂ©sanger 44522, RiaillĂ© 44440, Basse-Goulaine 44115, Angers 49000/49100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Anita SUHIT Ă  l'Ăąge de 89 ans Sare 64310 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Claude TRIPOTEAUD Ă  l'Ăąge de 62 ans Courcoury 17100, Saintes 17100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Christiane RAULT nĂ©e FLEYGNAC Ă  l'Ăąge de 74 ans Saint-Cyprien 24220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse LAIDET nĂ©e RICHARD 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 81 ans Talmont-Saint-Hilaire 85440, Olonne-Sur-Mer 85340, Le Girouard 85150, Les Sables-d'Olonne 85100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie CHAILLOU nĂ©e REMAUD Ă  l'Ăąge de 85 ans Apremont 85220, CoĂ«x 85220, Saint-RĂ©vĂ©rend 85220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Philippe DECOURCHELLE Ă  l'Ăąge de 57 ans Biarritz 64200, Bayonne 64100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacky DESMARS 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans ChĂąteau-ThĂ©baud 44690, Paulx 44270, Villeneuve-d'Ascq 59491/59493/59650 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques SANCHEZ Ă  l'Ăąge de 72 ans Saint Augustin 17570 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marcelin ZIMMER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans ChĂąteau-D'olonne 85180, Olonne-Sur-Mer 85340, Les Sables-d'Olonne 85100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard VINCE Ă  l'Ăąge de 84 ans Saint-Malo-De-Guersac 44550 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique FAURE nĂ©e BELAIR Ă  l'Ăąge de 66 ans Champs-Romain 24470 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise CHAMINADE nĂ©e CHARLES Ă  l'Ăąge de 96 ans La BoissiĂšre-D'ans 24640 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Nicolas ALDACOURROU Ă  l'Ăąge de 89 ans Ahaxe-Alciette-Bascassan 64220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise LEPOTIER nĂ©e LECATHELINAIS 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Blainville-sur-Mer 50560, CrĂ©ances 50710 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Paul COUDRIN 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans Saint-Étienne-du-Bois 85670, Nantes 44000/44100/44200/44300, L'Île-d'Yeu 85350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Raymond BRÉMOND Ă  l'Ăąge de 91 ans RezĂ© 44400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacky BEAUGEARD Ă  l'Ăąge de 80 ans RezĂ© 44400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard LELASSEUX Ă  l'Ăąge de 73 ans Prigonrieux 24130, Issigeac 24560 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GĂ©rard CHEVALLIER Ă  l'Ăąge de 60 ans Fontenay-le-Comte 85200, Sainte-Hermine 85210 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Henri SAVARY Ă  l'Ăąge de 75 ans La Chapelle-ThĂ©mer 85210 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Adrienne CAMPERGUE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans La FerriĂšre 85280, La MerlatiĂšre 85140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame AgnĂšs COURJAL nĂ©e GAUGUET 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Saint Nazaire 44600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique RINCEL nĂ©e BUET Ă  l'Ăąge de 76 ans LivrĂ©-sur-Changeon 35450, Retiers 35240, Teillay 35620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Pierre GORRE Ă  l'Ăąge de 82 ans Le Bourdeix 24300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Mauricette BROISE Ă  l'Ăąge de 89 ans LĂšge-Cap-Ferret 33950 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Albert SIMON 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Bricquebec 50260, Baubigny 50270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger RICHARD 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Campigny 14490, Gourfaleur 50750 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Christine LELOUP nĂ©e LECAPLAIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 59 ans Le Lorey 50570, Saint-Sauveur-Lendelin 50490, La Lande-Patry 61100, Marigny 50570 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie-Louise JAFFRÉZIC nĂ©e GUILLORÉ Ă  l'Ăąge de 97 ans Saint-Nazaire 44600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame HĂ©lĂšne NACHER Ă  l'Ăąge de 91 ans Bordeaux 33000/33100/33200/33300/33800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Rachelle AMIAND Ă  l'Ăąge de 97 ans La ChevroliĂšre 44118, Touvois 44650 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annick AUDRAIN nĂ©e YVINEC Ă  l'Ăąge de 89 ans Nantes 44000/44100/44200/44300, Pornichet 44380, Saint-Nazaire 44600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Ginette INACIO nĂ©e DEGEORGE Ă  l'Ăąge de 88 ans Bergerac 24100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madeleine LIÉNARD nĂ©e AGUITON 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Isigny-le-Buat 50540, Saint-LĂŽ 50000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame ThĂ©otiste PALIX nĂ©e PIRON Ă  l'Ăąge de 85 ans LouvignĂ©-du-DĂ©sert 35420, La Bazouge-du-DĂ©sert 35420, Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t 50600, ÉchirĂ© 79410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse PINEAU Ă  l'Ăąge de 73 ans Bouaye 44830, Saint-Jean-de-Boiseau 44640 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Catherine KERZONCUS Ă  l'Ăąge de 57 ans Herbignac 44410, Saint-Nazaire 44600, Agen 47000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Didier HEGRON Ă  l'Ăąge de 64 ans Vieillevigne 44116, Blain 44130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre ROUSSET Ă  l'Ăąge de 98 ans Razac-Sur-L'isle 24430 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame BĂ©atrice SCHEUBER Ă  l'Ăąge de 64 ans Mescoules 24240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Sonia CAYLA nĂ©e MESSIEUX Ă  l'Ăąge de 45 ans BalazĂ© 35500, Saint-Jacques-de-la-Lande 35136, VitrĂ© 35500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Nicolas MARIE Ă  l'Ăąge de 38 ans Bordeaux 33000/33100/33200/33300/33800, Le Bouscat 33110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Christiane BRETEAU nĂ©e ROLLAND Ă  l'Ăąge de 76 ans Le Bouscat 33110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeannine JOUANNY Ă  l'Ăąge de 87 ans Bordeaux 33000/33100/33200/33300/33800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Paul MIQUELARD 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Champ-Du-Boult 14380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Albertine HERVE nĂ©e LEROUX 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Houlgate 14510 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Louise COSTEY nĂ©e DADURE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Deux-Jumeaux 14230, Longueville 14230, Isigny-sur-Mer 14230, Nalliers 85370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jany JAMNET nĂ©e COUCI Ă  l'Ăąge de 88 ans Cadillac 33410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marc SARTORIO 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Creully 14480, Coutances 50200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain CHOFFAT Ă  l'Ăąge de 53 ans BĂšgles 33130, MĂ©rignac 33700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Francine MARCHAND 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans Saint-Sulpice-Et-Cameyrac 33450, Beychac-et-Caillau 33750 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse GILLIERS nĂ©e FONTAINE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Bazouges-la-PĂ©rouse 35560, PacĂ© 35740, Saint-Sauveur-des-Landes 35133, Meudon 92190/92360 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jacqueline ORNON nĂ©e PLANTEY Ă  l'Ăąge de 87 ans Arsac 33460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© LAURENSON Ă  l'Ăąge de 89 ans Frontenac 33760 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Maryvonne NEDELJKOVIC nĂ©e LECLAIRE Ă  l'Ăąge de 75 ans Caen 14000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Francine GUERRIER nĂ©e LECOQ 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Granville 50400, BrĂ©ville-sur-Mer 50290, Coudeville-sur-Mer 50290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Guy GROSSE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Lonlay-l'Abbaye 61700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvette PRAT nĂ©e BRUNEL Ă  l'Ăąge de 90 ans Hourtin 33990 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean ROUSSELLE Ă  l'Ăąge de 93 ans Libourne 33500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain ROUX Ă  l'Ăąge de 75 ans Bordeaux 33000/33100/33200/33300/33800, MĂ©rignac 33700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Ginette DUSSERRE nĂ©e BOURDON 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Bretteville-sur-Odon 14760, Caen 14000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierrick LERAY Ă  l'Ăąge de 56 ans Boistrudan 35150, JanzĂ© 35150, Moulins 35680 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Paulette LALOS nĂ©e BLANCHET 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Lingreville 50660, Hauteville-sur-Mer 50590 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Germaine BRILLET nĂ©e HAVARD Ă  l'Ăąge de 94 ans BrĂ©cĂ© 35530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame AndrĂ©e GUERNEVÉ nĂ©e LEFRANÇOIS Ă  l'Ăąge de 93 ans Juaye-Mondaye 14250, Tilly-sur-Seulles 14250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean COCONNIER Ă  l'Ăąge de 86 ans Betton 35830, Aigrefeuille-sur-Maine 44140, Maurepas 78310 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie JEHAN nĂ©e NOËL 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Le Teilleul 50640, Avranches 50300, Mantilly 61350, Franconville 95130, Husson 50640 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Janine RIZZOTTO 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans Ouistreham 14150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Roland CHAILLON 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans Cahagnes 14240, La Vacquerie 14240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Luc CHAUNU 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 63 ans Balleroy 14490, Courseulles-sur-Mer 14470 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Sonia FOURMY nĂ©e ROJOUAN 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 70 ans Ifs 14123, Lassay-les-ChĂąteaux 53110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Colette FROUARD 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 74 ans Gouvix 14680, Caen 14000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simone BOSCH nĂ©e DEFFOIN Ă  l'Ăąge de 95 ans Randonnai 61190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Dominique AUBIN Ă  l'Ăąge de 62 ans Cancale 35260, Dol-de-Bretagne 35120, Hirel 35120, Saint-Malo 35400, Saint-MĂ©loir-des-Ondes 35350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odile GALLOT nĂ©e CHATEL 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 67 ans Argentan 61200, Beauvain 61600, ChaillouĂ© 61500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger GARNIER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Tinchebray 61800, FrĂȘnes 61800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Nicole LECHEVALLIER nĂ©e RENOU 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Soliers 14540, VitrĂ© 35500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Anne-Marie SIMONNEAU nĂ©e FRÉMANTEAU 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 80 ans Guilers 29820, Crevin 35320, Guichen 35580 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger GANDANGER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Pontmain 53220, Saint-Mars-sur-la-Futaie 53220, BrecĂ© 53120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame ValĂ©rie BOUQUEREL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 40 ans Sainte-Marguerite-De-Viette 14140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques MENU 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans CondĂ©-sur-Noireau 14110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise MICHEL nĂ©e ORÉLIE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Bruz 35170, Annecy 74000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odette LACROIX 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Villers-en-Ouche 61550 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Christiane BONIZEC nĂ©e RENARD 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Lassy 35580 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Dominique DEGUINE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 68 ans Laval 53000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph GAULTIER Ă  l'Ăąge de 91 ans JanzĂ© 35150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Juliette CROSNIER nĂ©e PAILLARD 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 81 ans Rennes 35000/35200/35700, VitrĂ© 35500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph FOUCHER Ă  l'Ăąge de 65 ans Gorron 53120, AstillĂ© 53230, Laval 53000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine ISTRIA nĂ©e TASSO Ă  l'Ăąge de 91 ans Propriano 20110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Colette DERUELLE nĂ©e VANDENBAVIÈRE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Sarcy 51170, Ville-en-Tardenois 51170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Albert MERLINO Ă  l'Ăąge de 86 ans Aubagne 13400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick MORICE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 58 ans PrĂ©-En-Pail 53140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Camille GOFFI nĂ©e LEMOINE Ă  l'Ăąge de 96 ans Reims 51100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvette PAJOT nĂ©e MOREAU-LOISY Ă  l'Ăąge de 92 ans Orconte 51300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Denise PIRON nĂ©e VENTROUX Ă  l'Ăąge de 93 ans Rennes 35000/35200/35700, Cesson-SĂ©vignĂ© 35510, ChĂąteaugiron 35410, Goven 35580 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marcelle GARNIER nĂ©e LUCAS Ă  l'Ăąge de 83 ans Vern-Sur-Seiche 35770 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annick EDON nĂ©e RONDI Ă  l'Ăąge de 84 ans Évron 53600, Bais 53160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AngĂ©lo MILANI 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 79 ans Eurville-Bienville 52410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simone JEANNETEAU nĂ©e PERCHAT 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 79 ans Saint-Martin-d'Ablois 51530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Emile BELLIER DUBOISIERE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans MecĂ© 35450, Rennes 35000/35200/35700, Saint-Jean-sur-Couesnon 35140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Baptiste JARDIN Ă  l'Ăąge de 100 ans FougĂšres 35300, Rennes 35000/35200/35700, Saint-Jacques-de-la-Lande 35136, Chavanay 42410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise BARRE nĂ©e TISON Ă  l'Ăąge de 85 ans BrĂ©al-sous-Montfort 35310, Cancale 35260, Saint-Aubin-du-Cormier 35140, Talensac 35160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur EugĂšne HEUDE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 64 ans Boulay-les-Ifs 53370, PrĂ©-en-Pail 53140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Nelly POINTUD Ă  l'Ăąge de 58 ans Saint-Dizier 52100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marcel GUILLAUMOT Ă  l'Ăąge de 95 ans Allichamps 52130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Louis SAUDRAIS Ă  l'Ăąge de 93 ans Broons 22250, MĂ©drĂ©ac 35360 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger QUINTON 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Desertines 53190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Violette GRANDPIERRE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Froncles 52320 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert CHALVET Ă  l'Ăąge de 101 ans Doulevant-le-ChĂąteau 52110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AndrĂ©e PECOUT nĂ©e FILOSA Ă  l'Ăąge de 93 ans Arles 13200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame LĂ©a SIMON nĂ©e GUILLERY Ă  l'Ăąge de 96 ans La MĂ©ziĂšre 35520, Montreuil-le-Gast 35520, PacĂ© 35740, Rennes 35000/35200/35700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique HUET nĂ©e LETT Ă  l'Ăąge de 71 ans Wassy 52130, Pleubian 22610 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine BERGMANN nĂ©e LIEBY 23/12/2019 Ă  l'Ăąge de 74 ans Mulhouse 68100/68200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre FAYOLLE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Sylviane CARMONA nĂ©e EXPOSITO Ă  l'Ăąge de 74 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie DUBOIS nĂ©e CHOUX 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Épervans 71380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Emilienne PREVOT nĂ©e FOUCON Ă  l'Ăąge de 92 ans Villeneuve-Saint-Germain 02200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yves RAFFLIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Aigny 51150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odette NOIROT nĂ©e MELET Ă  l'Ăąge de 85 ans SĂ©zanne 51120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Victor COURCOUX 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans VitrĂ© 35500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Leandro LOPEZ Ă  l'Ăąge de 80 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel PUECH Ă  l'Ăąge de 74 ans Avignon 84000, VedĂšne 84270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Gilles BONNARD 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 57 ans Crouy 02880 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean LEJEUNE Ă  l'Ăąge de 87 ans Soissons 02200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Lucie GRASSET nĂ©e SIBENALER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Sainte-Menehould 51800, Valmy 51800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Catherine TASSY nĂ©e RATHERY Ă  l'Ăąge de 77 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Christian DESMIGNEUX 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 69 ans Chalon-Sur-SaĂŽne 71100, Crissey 71530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Henri MEUNIER Ă  l'Ăąge de 69 ans Laon 02000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jackie PEYNACHE Ă  l'Ăąge de 70 ans BĂ©theny 51450, Reims 51100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Sylvie PROTIN nĂ©e ALEXANDRE Ă  l'Ăąge de 57 ans Reims 51100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur François PERLOT 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 69 ans Jonchery-Sur-Vesle 51140, Reims 51100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Evariste MOUTOUSSAMY 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Vern-sur-Seiche 35770, VitrĂ© 35500, Luynes 37230, Olivet 45160, MĂ©zin 47170, Andelu 78770, Baie-Mahault 97122, Petit-Bourg 97170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GĂ©rard SAMOUN Ă  l'Ăąge de 70 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert SEMAIRE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans Apt 84400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert JACOB 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 77 ans La Chapelle-Saint-Sauveur 71310 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Serge MARIAT 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Tournus 71700, SancĂ© 71000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges RAVENET 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Chalon-sur-SaĂŽne 71100, Crissey 71530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise DUGUEZ nĂ©e DHOTEL 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Neuilly-Saint-Front 02470 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel GOUJART Ă  l'Ăąge de 89 ans Nizy-Le-Comte 02150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse PROST-DUMONT nĂ©e TISSERAND 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Branges 71500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Colette LEJEUNE nĂ©e GRENIER Ă  l'Ăąge de 90 ans Braine 02220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Andrew SINCLAIR 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Montret 71440, Louhans 71500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur JoĂ«l CHARTON 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 64 ans Verdun-Sur-Le-Doubs 71350, Bey 71620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph JOUANOLE Ă  l'Ăąge de 81 ans Claira 66530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Raymond YVEN Ă  l'Ăąge de 77 ans Riantec 56670 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jocelyne ROYER nĂ©e SAUSSEREAU 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 73 ans Mamers 72600, Ruaudin 72230, Veaugues 18300, Ouzouer-des-Champs 45290, Alençon 61000, Chambourcy 78240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Antony ZASSO Ă  l'Ăąge de 49 ans JouĂ©-lĂšs-Tours 37300, Saint-Pierre-des-Corps 37700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse DURAND nĂ©e BERARD Ă  l'Ăąge de 80 ans BĂ©lĂąbre 36370, La MesniĂšre 61560, ChĂąteauroux 36000, DĂ©ols 36130, Montmorillon 86500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Anna LE SAOS nĂ©e FONLENOU Ă  l'Ăąge de 88 ans Plomodiern 29550 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Adrienne HERRIAU nĂ©e PRÉ 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Le Mans 72000/72100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Guy JACQUOUTON Ă  l'Ăąge de 76 ans Vaux-sur-Vienne 86220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Germaine LIBERGE nĂ©e LAUNAY Ă  l'Ăąge de 92 ans Le Grand-LucĂ© 72150, Ruaudin 72230, Vaudelnay 49260, Courcemont 72110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alexandre ESNAULT 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans SavignĂ©-l'ÉvĂȘque 72460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse MARIANI Ă  l'Ăąge de 96 ans ChĂąteauroux 36000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Clairette TREILLET nĂ©e SEASSAU Ă  l'Ăąge de 86 ans Port-Vendres 66660 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Augustine BRIAND nĂ©e LE MENER Ă  l'Ăąge de 95 ans Pontrieux 22260, Saint-Clet 22260, PlĂ©rin 22190, Saint-Agathon 22200, Vigneux-de-Bretagne 44360 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Huguette DESNOS nĂ©e JAOUEN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Saint-Brieuc 22000, JouĂ©-lĂšs-Tours 37300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marcel DEBARE Ă  l'Ăąge de 79 ans Oiron 79100, Thouars 79100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Fernand BELLIARD 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans ErnĂ©e 53500, Gorron 53120, Saint-Aubin-Fosse-Louvain 53120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger CAUMETTE Ă  l'Ăąge de 81 ans ChĂąteauroux 36000, Montierchaume 36130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Max SECHET Ă  l'Ăąge de 73 ans Issoudun 36100, ChĂąteauroux 36000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeannine PARFAIT nĂ©e ALIBERT Ă  l'Ăąge de 80 ans Marcilly-en-Gault 41210, Romorantin-Lanthenay 41200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Raymond QUELVEN Ă  l'Ăąge de 70 ans Plogonnec 29180, Quimper 29000, Nantes 44000/44100/44200/44300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Paulette FAVREAU nĂ©e ARNAULT Ă  l'Ăąge de 84 ans Chail 79500, Niort 79000, Saint-Hilaire-des-Loges 85240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Maurice BEAUCHET Ă  l'Ăąge de 84 ans Montreuil-Poulay 53640, Mayenne 53100, AmbriĂšres-les-VallĂ©es 53300, Saint-Loup-du-Gast 53300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Claire GAUBERT nĂ©e BRETON Ă  l'Ăąge de 64 ans La Ville-aux-Dames 37700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Josiane MARCHAND nĂ©e ELOY Ă  l'Ăąge de 87 ans Notre-Dame-d'OĂ© 37390 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvonne PERNES nĂ©e MOALLIC Ă  l'Ăąge de 86 ans Douarnenez 29100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur DĂ©sirĂ© SOLERE Ă  l'Ăąge de 92 ans Clara 66500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse LECARPENTIER nĂ©e CHARLES Ă  l'Ăąge de 73 ans Nantes 44000/44100/44200/44300, Saint-Nazaire 44600, Merlevenez 56700, Riantec 56670 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel MOISAN Ă  l'Ăąge de 90 ans Carhaix-Plouguer 29270, Quimper 29000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jacqueline MARTINEAU nĂ©e RENAULT Ă  l'Ăąge de 88 ans ChĂąteau-Larcher 86370, Buxerolles 86180, Saint-Germain 86310, Saint-Julien-l'Ars 86800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger TESSIER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 97 ans Conflans-sur-Anille 72120, Saint-Calais 72120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yvette MICHAUD nĂ©e RAFFOUX Ă  l'Ăąge de 90 ans Chef-Boutonne 79110, Paizay-le-Chapt 79170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GĂ©rard BERNERON Ă  l'Ăąge de 84 ans Valençay 36600, Theillay 41300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvonne CORNETTE nĂ©e COUILLARD Ă  l'Ăąge de 98 ans Neuvy-Saint-SĂ©pulchre 36230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur François LE GAC Ă  l'Ăąge de 92 ans Guerlesquin 29650 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Christiane DUCLOS nĂ©e LE BOUR Ă  l'Ăąge de 88 ans ClĂ©guer 56620, Gestel 56530, Guidel 56520, Lorient 56100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois François-Xavier SÉRIEYX Ă  l'Ăąge de 89 ans Montgaudry 61360, Puteaux 92800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques GOFFAUX Ă  l'Ăąge de 78 ans PlĂ©guien 22290, Pordic 22590, TrĂ©veneuc 22410, Lagny-sur-Marne 77400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Paul MOREAU Ă  l'Ăąge de 92 ans Mirebeau 86110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel JOYEUX Ă  l'Ăąge de 61 ans Saint-Brieuc 22000, Lamballe 22400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marcelle MOREAU nĂ©e LE TIEC Ă  l'Ăąge de 90 ans Saint-Brieuc 22000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yves CHARLOT Ă  l'Ăąge de 95 ans Loudun 86200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Eric LE HELLOCO 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 53 ans Ploufragan 22440, Quessoy 22120, Yffiniac 22120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Pierre BELLICAUD Ă  l'Ăąge de 80 ans Moussac 86150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Raoul DELEFLIE Ă  l'Ăąge de 68 ans Perros-Guirec 22700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame CĂ©lina GEORGEAIS nĂ©e LE DANTEC Ă  l'Ăąge de 92 ans Quintin 22800, Plaintel 22940, RomillĂ© 35850, OrlĂ©ans 45000/45100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Christian MONTAROU 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 63 ans Le Mans 72000/72100, Saint-LĂ©onard-des-Bois 72130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Rolande ROUSSEAU nĂ©e LEGEAY 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Surfonds 72370, Volnay 72440 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Sylviane ACHER nĂ©e RIVIERE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Concarneau 29900 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeanne LEVEN nĂ©e RUSSAOUEN Ă  l'Ăąge de 92 ans Ploumoguer 29810 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Claude HÉLOU 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Brest 29200, Henvic 29670 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alexis LE GALL Ă  l'Ăąge de 96 ans Douarnenez 29100, Audierne 29770, ChĂąteaulin 29150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Louise FLOCH nĂ©e LARSONNEUR Ă  l'Ăąge de 91 ans Bohars 29820, Brest 29200, Quimper 29000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Anne JOLLY nĂ©e GUINGO Ă  l'Ăąge de 93 ans Graçay 18310, Nantes 44000/44100/44200/44300, Bono 56400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roland GOURVELLEC Ă  l'Ăąge de 70 ans Saint-Jean-BrĂ©velay 56660 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse MARTIN nĂ©e BESCH Ă  l'Ăąge de 90 ans Dissay 86130, Saint-Georges-lĂšs-Baillargeaux 86130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine RASTRELLI nĂ©e GUILLON Ă  l'Ăąge de 92 ans Vouzailles 86170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre POISSON Ă  l'Ăąge de 79 ans PlĂ©my 22150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel PHILIPPE Ă  l'Ăąge de 84 ans Mougon 79370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert CRENIER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Ceton 61260, Le Mans 72000/72100, SargĂ©-lĂšs-le-Mans 72190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bruno NOURY 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 53 ans Coulaines 72190, Neuville-sur-Sarthe 72190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur ClĂ©ment DARQUE Ă  l'Ăąge de 92 ans Chanceaux-sur-Choisille 37390 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame AngĂšle-ThĂ©rĂšse LEDUC nĂ©e HUET Ă  l'Ăąge de 90 ans Fondettes 37230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Henri MOALIC Ă  l'Ăąge de 86 ans Douarnenez 29100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simone MOIGNE nĂ©e LE BORGNE Ă  l'Ăąge de 88 ans Ouessant 29242, PlonĂ©vez-du-Faou 29530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur RenĂ© COUSTANS Ă  l'Ăąge de 84 ans ErguĂ©-GabĂ©ric 29500, Quimper 29000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Maurice CAILLOT Ă  l'Ăąge de 86 ans Saint-LyĂ© 10180 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine HAMEURY nĂ©e CUEFF Ă  l'Ăąge de 80 ans Morlaix 29600, Sainte-SĂšve 29600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Adeline PIFFETEAU nĂ©e DANIEU Ă  l'Ăąge de 97 ans Aizenay 85190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise MARTINEAU Ă  l'Ăąge de 101 ans Bouin 85230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jocelyne HERPIN nĂ©e RETAILLOU Ă  l'Ăąge de 72 ans Bournezeau 85480 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yannick BURBAN Ă  l'Ăąge de 67 ans CouĂ«ron 44220, Nantes 44000/44100/44200/44300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Marc ROIRAND Ă  l'Ăąge de 82 ans CoĂ«x 85220, Saint-Christophe-du-Ligneron 85670 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick GALLOU Ă  l'Ăąge de 65 ans Brest 29200, Garlan 29610, Saint-ThĂ©gonnec Loc-Eguiner 29410, Saint-ThĂ©gonnec 29410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard CHADUC 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Challans 85300, Les Sables-d'Olonne 85100, Olonne-Sur-Mer 85340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame ThĂ©rĂšse GANTIER nĂ©e FALLOURD Ă  l'Ăąge de 89 ans Vix 85770, La Rochelle 17000, Fontenay-le-Comte 85200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre NERROU Ă  l'Ăąge de 80 ans Treffiagat 29730 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yves MOURRAIN Ă  l'Ăąge de 84 ans PlozĂ©vet 29710 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique MONZ nĂ©e QUIVIGER Ă  l'Ăąge de 81 ans ClĂ©der 29233, Morlaix 29600, Plougonven 29640, Saint-Martin-des-Champs 29600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Sylvie CHARLOT nĂ©e SIMON Ă  l'Ăąge de 57 ans Treffiagat 29730, Pont-l'AbbĂ© 29120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean LE GAC Ă  l'Ăąge de 84 ans Querrien 29310, Lorient 56100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Guy BRIANCEAU Ă  l'Ăąge de 64 ans Breuil-Barret 85120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur FrĂ©dĂ©ric PUBERT 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 37 ans Chauffry 77169, Corpe 85320, Luçon 85400, Saint-Jean-de-BeugnĂ© 85210 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Christian BARNICHE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Sommeval 10320 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Françoise LEYRI-RAMELOT Ă  l'Ăąge de 80 ans Villenauxe-La-Grande 10370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AndrĂ© MIELLE Ă  l'Ăąge de 97 ans Hennebont 56700, Inzinzac-Lochrist 56650, CompiĂšgne 60200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame DaniĂšle BRIÈRE nĂ©e LACROIX 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 56 ans Saint-AvĂ© 56890, Plescop 56890 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-François OLLIVIER Ă  l'Ăąge de 56 ans Pleubian 22610 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard NOMBALAY Ă  l'Ăąge de 93 ans Bressuire 79300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Liliane BENESTON Ă  l'Ăąge de 90 ans Benais 37140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges CARNET Ă  l'Ăąge de 92 ans DĂ©ols 36130, ChĂąteauroux 36000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Colette FAIVRE nĂ©e CHEVALIER 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 100 ans Villers-le-Lac 25130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simonne GALLARD nĂ©e DOMINIQUE Ă  l'Ăąge de 91 ans Cognac 16100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert PERICHON Ă  l'Ăąge de 92 ans Salignac-Sur-Charente 17800, Chenommet 16460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odette REIX nĂ©e LARENAUDIE Ă  l'Ăąge de 94 ans La Rochefoucauld 16110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Laure DARRIGO nĂ©e LACLAU Ă  l'Ăąge de 84 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Daniel POMMERAIS Ă  l'Ăąge de 73 ans Ondres 40440, Biarritz 64200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Germaine JAULIN nĂ©e DANJOU 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Talmont-Saint-Hilaire 85440 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur LĂ©opold PASTOR Ă  l'Ăąge de 97 ans Capbreton 40130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Henri LE NOUVEAU Ă  l'Ăąge de 93 ans Nantes 44000/44100/44200/44300, Saint-SĂ©bastien-sur-Loire 44230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Raymonde LEFORT nĂ©e MONNIER Ă  l'Ăąge de 85 ans Saint-Philbert-de-Grand-Lieu 44310, Saubusse 40180, La ChevroliĂšre 44118, Saint-Lumine-de-Coutais 44310, Saint-Hilaire-de-Riez 85270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jacqueline BROCHET nĂ©e GADRAS Ă  l'Ăąge de 90 ans Chaillevette 17890 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph LAPEGUE Ă  l'Ăąge de 85 ans Saubrigues 40230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise MÉNARD nĂ©e MONNIER Ă  l'Ăąge de 90 ans La BernardiĂšre 85610, La BruffiĂšre 85530, Montaigu 85600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AngĂšle PERROT nĂ©e TEXIER Ă  l'Ăąge de 89 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Thierry RAINAUD Ă  l'Ăąge de 50 ans AngoulĂȘme 16000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame EugĂ©nie GIRAUDEAU nĂ©e GRÉAUD Ă  l'Ăąge de 98 ans AvrillĂ© 85440, Le Champ-Saint-PĂšre 85540, La Roche-sur-Yon 85000, Les Sables-d'Olonne 85100, Talmont-Saint-Hilaire 85440 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Raymond PORTEJOIE Ă  l'Ăąge de 87 ans Coutras 33230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie-Louise NADAUD Ă  l'Ăąge de 105 ans Isle-D'espagnac 16340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-ThĂ©rĂšse LANDREAU nĂ©e GUILLOTEAU Ă  l'Ăąge de 81 ans Loury 45470, Yzernay 49360, La ForĂȘt-sur-SĂšvre 79380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marcelle BAJOT nĂ©e BOUTHET Ă  l'Ăąge de 94 ans Cognac 16100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Ferdinand MONFRAY Ă  l'Ăąge de 83 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Violette CHARTIER nĂ©e MANT Ă  l'Ăąge de 91 ans Bonsecours 76240, Rouen 76000/76100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Mauricette PRIEUR nĂ©e DIJON Ă  l'Ăąge de 95 ans Le Mesnil-Esnard 76240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges MARQUIS Ă  l'Ăąge de 87 ans Maromme 76150, Rouen 76000/76100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jocelyne EUDE Ă  l'Ăąge de 61 ans Croisy-Sur-Andelle 76780, Rouen 76000/76100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Caridad MARY nĂ©e BEREZOSA Ă  l'Ăąge de 83 ans Saint-GĂ©ly-Du-Fesc 34980 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Florence JUANCHICK Ă  l'Ăąge de 52 ans Lamalou-Les-Bains 34240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique VARIN nĂ©e LETANO Ă  l'Ăąge de 71 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Pierre LETERRE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise LACHEVRE nĂ©e CHARRIER Ă  l'Ăąge de 93 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annick AUBE nĂ©e MARIE Ă  l'Ăąge de 81 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Janine MAHIER 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeannine DALOU nĂ©e CHAMAYOU Ă  l'Ăąge de 77 ans BĂ©ziers 34500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Christian LENOIR 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 67 ans Le Havre 76600/76610/76620 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bruno DUPONT Ă  l'Ăąge de 57 ans Sassetot-Le-Mauconduit 76540 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame ThĂ©rĂšse CANDELLIER nĂ©e LEFETZ Ă  l'Ăąge de 79 ans Longueau 80330 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marc BOUILLANNE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Lissieu 69380, Pont-D'Ain 01160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Lucienne ALQUIER Ă  l'Ăąge de 80 ans SĂšte 34200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Robert DUMOULIN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Villeurbanne 69100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain ROUFFE Ă  l'Ăąge de 64 ans Cambron 80132, Boulogne-Sur-Mer 62200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Paul BOURSIER 16/12/2019 Ă  l'Ăąge de 70 ans NoirĂ©mont 60480, Beauvais 60000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Paulette LOIRE nĂ©e VERVOORT Ă  l'Ăąge de 97 ans Damery 80700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simone TREFCON nĂ©e PORTOIS Ă  l'Ăąge de 93 ans Cachy 80800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges DEFRANCE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 73 ans Esclainvillers 80250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Liliane DUHAMEL nĂ©e LEROUX 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Abbeville 80100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Claude BASTIEN Ă  l'Ăąge de 88 ans Orvillers-Sorel 60490 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph DOMINIQUE Ă  l'Ăąge de 91 ans Montblanc 34290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique CORNIER Ă  l'Ăąge de 87 ans Beauquesne 80600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Claude LUCAS Ă  l'Ăąge de 66 ans Beaurains 62217 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Raymonde DUTHEL nĂ©e CHAVEL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Saint-Étienne-Des-OulliĂšres 69460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel APOSTOLOS POLITIS 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Valence 26000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Paul MACHY Ă  l'Ăąge de 74 ans ThouarĂ©-sur-Loire 44470, Angers 49000/49100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Guy BASUYAU Ă  l'Ăąge de 77 ans BouĂ© 02450 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Gina GARCIA nĂ©e GIANESE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Saint-Priest 69800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Gilbert MEY 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Le Teil 07400, Alba-La-Romaine 07400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© MOUNIER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Avrille 49240, Angers 49000/49100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert NOËL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Angers 49000/49100, TrĂ©lazĂ© 49800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Lucie DUSSERRE nĂ©e MICHEL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans MontĂ©limar 26200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Nicole DETÈVE Ă  l'Ăąge de 73 ans Amiens 80000, Rivery 80136 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain QUETTE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 70 ans Baugy 60113/60190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Louis FAYOLLE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 85 ans Saint-Denis-sur-Coise 42140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Maurice MEYER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans GleizĂ© 69400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Louis JONCHÈRE Ă  l'Ăąge de 96 ans Le Pin 44540, RiaillĂ© 44440, CandĂ© 49440, Challain-la-Potherie 49440 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Julien MISERY Ă  l'Ăąge de 71 ans Yzeron 69510, Cannes 06400/06150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Brigitte ALLAIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 60 ans Die 26150, Beaumont-lĂšs-Valence 26760 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Albert AMIOT 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans BeauprĂ©au 49600, Geste 49600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame RĂ©gine TERLECKI nĂ©e LUCAS 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans RosiĂšres-en-Santerre 80170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Charlotte ROYON 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Villeurbanne 69100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges SCHMITT 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans ChĂąteauneuf-sur-IsĂšre 26300, Beaumont-lĂšs-Valence 26760 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Christiane BERNARD nĂ©e ROBIN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Angers 49000/49100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Guy MAILLET Ă  l'Ăąge de 84 ans BouillĂ©-MĂ©nard 49520 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marcel CROTTE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans FĂ©lines 07340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Simone CAROD nĂ©e GOMBERT Ă  l'Ăąge de 96 ans Decazeville 12300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois William GALY 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans AmbĂ©rieu-en-Bugey 01500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie MAVREL nĂ©e VERRON Ă  l'Ăąge de 94 ans ChamptocĂ©-sur-Loire 49123, Saint-ClĂ©ment-de-la-Place 49370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Lucienne BARON nĂ©e BROCHARD Ă  l'Ăąge de 95 ans ChĂąteaubriant 44110, Louisfert 44110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur François FAVRON Ă  l'Ăąge de 63 ans LonguĂ©-Jumelles 49160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Charles SUREAU 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 85 ans Saint-Martin-du-Fouilloux 49170, ChemillĂ© 49120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GĂ©rard BOURDEAU Ă  l'Ăąge de 94 ans Derval 44590, Marsac-sur-Don 44170, Cugand 85610, La Roche-sur-Yon 85000, La Garenne-Colombes 92250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard BACH Ă  l'Ăąge de 69 ans Saint-Geniez-d'Olt 12130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marguerite SECHET nĂ©e LANDREAU Ă  l'Ăąge de 91 ans Saumur 49400, DouĂ©-la-Fontaine 49700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annick BEURIER nĂ©e PRODHOMME Ă  l'Ăąge de 74 ans Brain-sur-LonguenĂ©e 49220, BĂ©con-les-Granits 49370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean TIJOU Ă  l'Ăąge de 86 ans Angers 49000/49100, Les Ponts-de-CĂ© 49130, Saint-Georges-sur-Loire 49170, ChemillĂ© 49120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Maurice COGREL Ă  l'Ăąge de 86 ans Conquereuil 44290, GuĂ©menĂ©-Penfao 44290, Nantes 44000/44100/44200/44300, Saint-Nazaire 44600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert SALVY Ă  l'Ăąge de 89 ans SĂ©vĂ©rac-le-ChĂąteau 12150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvette COCHARD nĂ©e ROULEAU Ă  l'Ăąge de 71 ans DouĂ©-La-Fontaine 49700, Concourson-sur-Layon 49700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© RETIERE Ă  l'Ăąge de 87 ans Carquefou 44470, Nort-sur-Erdre 44390, Saint-Florent-Le-Vieil 49410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Dimitri JONCHERET Ă  l'Ăąge de 30 ans Campbon 44750, Guenrouet 44530, PontchĂąteau 44160, Sainte-Anne-sur-Brivet 44160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie PINEAU Ă  l'Ăąge de 72 ans Bouaye 44830, Saint-Jean-De-Boiseau 44640 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame StĂ©phanie BALLET nĂ©e MORIN-FAUCONNIER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 36 ans Douvres 01500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Claude ALIBERT Ă  l'Ăąge de 79 ans Durenque 12170, Le Truel 12430 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Arlette LEVEQUE nĂ©e SIMON Ă  l'Ăąge de 95 ans Cholet 49300, La SĂ©guiniĂšre 49280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois François HIRON Ă  l'Ăąge de 62 ans La Pellerine 49490 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur EugĂšne DELAUNAY Ă  l'Ăąge de 98 ans La PossonniĂšre 49170 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odette RAULT nĂ©e DAVID Ă  l'Ăąge de 90 ans Saivres 79400, Salles 79800, CornĂ© 49630 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie ROBBE Ă  l'Ăąge de 89 ans GuĂ©menĂ©-Penfao 44290, Langon 35660 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Christiane GICQUIAUD nĂ©e SOTIN Ă  l'Ăąge de 87 ans GuĂ©rande 44350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Antoinette LEROUX nĂ©e BINNETEAU Ă  l'Ăąge de 102 ans Noyant 49490, ChignĂ© 49490 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur François VANDROUX 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 97 ans Saint-Fons 69190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Françoise FLEURY nĂ©e LE GROS 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans ChĂąteaubriant 44110, Mauves-sur-Loire 44470, Nantes 44000/44100/44200/44300, Angers 49000/49100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick OUDARD 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 60 ans Soucia 39130, Lons-Le-Saunier 39000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine BARGOT nĂ©e CHAVIN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Champagnole 39300, Lons-Le-Saunier 39000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques AMORETTI 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 80 ans Nantes 44000/44100/44200/44300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques DUSSERT 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 60 ans Seyssins 38180, La Tronche 38700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Claude LEDUC Ă  l'Ăąge de 85 ans Nantes 44000/44100/44200/44300, Saint-SĂ©bastien-sur-Loire 44230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Pierre PERONO 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 76 ans La Tour-du-Pin 38110, Bourgoin-Jallieu 38300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert COULET 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Grenoble 38000/38100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain HORTH 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 69 ans Housseras 88700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Claudine LANGEVIN nĂ©e GAUQUELIN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 68 ans ChĂąteau-Gontier 53200, Angers 49000/49100, CorzĂ© 49140, Gennes-sur-Glaize 53200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yannick SORIN Ă  l'Ăąge de 71 ans LĂšge 44650 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeannine DRONET nĂ©e CASSARD Ă  l'Ăąge de 91 ans Le Loroux-Bottereau 44430, Maisdon-sur-SĂšvre 44690, RezĂ© 44400, Les SoriniĂšres 44840 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annick BLAIS nĂ©e GABORIT 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Saint-Étienne-de-Mer-Morte 44270, Nantes 44000/44100/44200/44300, PlessĂ© 44630, Fontenay-sous-Bois 94120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Josette OUDOTTE nĂ©e MOREAU 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Peseux 39120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Louis LEDEVIN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Louisfert 44110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Camille EVAIN Ă  l'Ăąge de 81 ans Herbignac 44410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques BOUTEILLER Ă  l'Ăąge de 89 ans La Montagne 44620, Saint-Jean-de-Boiseau 44640 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine DELANOË nĂ©e DESMOTS Ă  l'Ăąge de 98 ans RenazĂ© 53800, Congrier 53800, CouĂ«ron 44220, OrlĂ©ans 45000/45100, ChazĂ©-sur-Argos 49500, Brains-sur-les-Marches 53350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques CANAGUIER Ă  l'Ăąge de 80 ans Saint-Jean-du-Bruel 12230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Suzanne GUILLON nĂ©e LAVAUGAUTHIER Ă  l'Ăąge de 88 ans Saint-Priest-La-Plaine 23240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique MARTINELLI nĂ©e TOURNIER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Grenoble 38000/38100, La Tronche 38700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame ThĂ©rĂšse SEGURA nĂ©e FEREZ 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Fontaine 38600, La Tronche 38700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Claude BOYER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 63 ans Marcollin 38270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Germaine BASSO nĂ©e QUILICO Ă  l'Ăąge de 86 ans Nice 06000/06100/06200/06300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Auguste POTIRON Ă  l'Ăąge de 93 ans Nantes 44000/44100/44200/44300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Christophe HAMADI Ă  l'Ăąge de 44 ans Laval 53000, Mayenne 53100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marcel LABOUR Ă  l'Ăąge de 80 ans Nantes 44000/44100/44200/44300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Armand DEVAUD nĂ©e BIBARD Ă  l'Ăąge de 92 ans Saint-Aubin-Du-Plain 79300, AubignĂ©-sur-Layon 49540, Bressuire 79300, MauzĂ©-Thouarsais 79100, Saint-Pierre-des-Échaubrognes 79700, Thouars 79100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Michelle LE COLEY nĂ©e TRICOIRE Ă  l'Ăąge de 83 ans ChĂąteau-ThĂ©baud 44690 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean CHAVANNE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 64 ans Arith 73340, Bellecombe-en-Bauges 73340, ChambĂ©ry 73000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Antoine JACQUEMOND 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-HĂ©and 42570 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvonne BELLOI nĂ©e FERRERI Ă  l'Ăąge de 89 ans Aix-En-Provence 13080/13090/13100/13290/13540, Vidauban 83550 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Elise PUTOT nĂ©e DUMAS 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Firminy 42700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marguerite CUCHE nĂ©e COLIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 97 ans Amancey 25330, Malbuisson 25160, Marchaux 25640 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick LEBRETON Ă  l'Ăąge de 58 ans Redon 35600, Nozay 44170, Saint-Hilaire-de-Clisson 44190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Antoine VUILLEMIN 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 80 ans Besançon 25000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Bernard MEPLAIN Ă  l'Ăąge de 82 ans Le Donjon 03130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre MARIOTTINI Ă  l'Ăąge de 65 ans Aix-En-Provence 13080/13090/13100/13290/13540, Le Luc 83340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick LECOQ Ă  l'Ăąge de 62 ans La Meilleraye-de-Bretagne 44520, Nort-sur-Erdre 44390, Petit-Mars 44390 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise CAULLIREAU nĂ©e GUICHENAL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Le Petit-Bornand-les-GliĂšres 74130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Marcel GAUTIER Ă  l'Ăąge de 87 ans Varades 44370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Maurice METRAL 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Chamonix-Mont-Blanc 74400, La Balme-De-Sillingy 74330 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Daniel LECLÈRE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 62 ans Recey-sur-Ource 21290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur François PARMAIN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Beaune 21200, Serrigny 89700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Lilette LIARDON nĂ©e CARD 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans Pontarlier 25300, Lons-Le-Saunier 39000, Foncine-le-Bas 39520 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Claude CALVEL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 73 ans Labergement-lĂšs-Seurre 21820 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques VOILLERY 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Dijon 21000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Georgette LEDENTU nĂ©e CLERC 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Scey-MaisiĂšres 25290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacques LESOIN 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans Raismes 59590 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Louis RUELLAN 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 76 ans Mison 04200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Dominique PONNELLE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 53 ans PlombiĂšres-lĂšs-Dijon 21370, Chevigny-Saint-Sauveur 21800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marinette SANTINI nĂ©e CORDELIER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Fesches-le-ChĂątel 25490 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odile TRÉMEAU 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Blaincourt-Sur-Aube 10500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yvonne DEPEYRE nĂ©e DEPEYRE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 99 ans La Piarre 05700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain MABBOUX 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 59 ans Cordon 74700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-François ROLLIER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 76 ans Thonon-les-Bains 74200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annette DOVILLEZ nĂ©e SCHORLEMMER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Nuits-Saint-Georges 21700, Dijon 21000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Ginette HOUILLON nĂ©e DEUNIER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Grand-Charmont 25200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean GIL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 67 ans Margencel 74200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Edmond FERRIEUX 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Meuilley 21700, Beaune 21200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeanne VERGNORY nĂ©e GRILLOT 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Sancey-le-Long 25430, Rahon 39120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Claude RENAUDIE nĂ©e CAMBRAY Ă  l'Ăąge de 87 ans Ville-D'avray 92410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Robert LUTZ 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 63 ans Belfort 90000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Marie THIEBAUD 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 65 ans Valdoie 90300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Line MANTAUX nĂ©e DABONOT 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Magny-Vernois 70200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Christine MIRLIN 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 64 ans Fleurey-LĂšs-Faverney 70160, Amance 70160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Guillaume DOREMUS Ă  l'Ăąge de 40 ans Limoges 87000/87100/87280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Odette PEROTIN nĂ©e DARBOIS 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Clermont-En-Argonne 55120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame HĂ©lĂšne CAMMARES Ă  l'Ăąge de 97 ans Albi 81000, Saussenac 81350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine HENIN nĂ©e GOURDET 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 97 ans Margut 08370 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Christine STOCKEL nĂ©e GAGLIARDI 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 63 ans Plancher-Bas 70290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GĂ©rard MORLET 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Prechac 33730, Chooz 08600, Bar-le-Duc 55000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeannine MEIGNIER nĂ©e MONNASSON 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Raincourt 70500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois BĂ©atrice ROY nĂ©e MOINE Ă  l'Ăąge de 71 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeanne CHAPIN 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Épernay 51200, Guillestre 05600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Guy PETERMANN 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 79 ans Neuves-Maisons 54230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Paulette SEIGNEUR nĂ©e PORTRAT 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 80 ans Taillecourt 25400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame MarlĂšne CHEVAUX 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 78 ans Auvet-et-la-Chapelotte 70100, Avanne-Aveney 25720 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Bernard LALLEMAND 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 81 ans Tailly 21190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Philippe ENGEL 22/12/2019 Ă  l'Ăąge de 63 ans VandƓuvre-LĂšs-Nancy 54500, Laneuveville-Devant-Nancy 54410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Lucien DIEUDONNÉ 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Sainte-Menehould 51800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Victor MIEDZINSKI 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans Messincourt 08110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Odile ROUVRAY nĂ©e LE CORNEC Ă  l'Ăąge de 74 ans Goven 35580, BrĂ©han 56580, Larmor-Plage 56260 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame AimĂ©e VAUZELLE nĂ©e PEYCLIT Ă  l'Ăąge de 92 ans ChĂąteauneuf-La-ForĂȘt 87130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Gilles BOUCHARD Ă  l'Ăąge de 65 ans BrĂ©vonnes 10220, Brienne-le-ChĂąteau 10500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Charles BROCHARD Ă  l'Ăąge de 64 ans Nouvion-sur-Meuse 08160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yves JOUHAUD Ă  l'Ăąge de 93 ans Versailles 78000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Josiane GILLOUX nĂ©e ROUET Ă  l'Ăąge de 92 ans Launois-Sur-Vence 08430, Charleville-MĂ©ziĂšres 08000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Stenio LESTI 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Prix-LĂšs-MĂ©ziĂšres 08000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur NoĂ«l CAMUS Ă  l'Ăąge de 69 ans Élan 08160, Prix-LĂšs-MĂ©ziĂšres 08000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique ROUÉ nĂ©e TABURET Ă  l'Ăąge de 89 ans Audierne 29770, Beuzec-Cap-Sizun 29790 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame EugĂ©nie QUÉMENER nĂ©e MAHÉ Ă  l'Ăąge de 98 ans BernĂ© 56240, Lorient 56100, Surzur 56450 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeannette LE SCIELLOUR nĂ©e LE CHENADEC Ă  l'Ăąge de 91 ans Inzinzac-Lochrist 56650, Lorient 56100, CouĂ«ron 44220, Hennebont 56700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Louise DROHM nĂ©e GERBER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Cocheren 57800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Denis ALVES-RIGOR Ă  l'Ăąge de 70 ans Villers-Semeuse 08000, Prix-LĂšs-MĂ©ziĂšres 08000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Anne-Marie LE MEUT nĂ©e BRIENT Ă  l'Ăąge de 99 ans Crach 56950, Plescop 56890, QuĂ©ven 56530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Lucie JACQUES nĂ©e DOZOT 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 91 ans Givet 08600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yolande LE HELLEY Ă  l'Ăąge de 65 ans Saint-Brandan 22800, Montauban-de-Bretagne 35360, Damgan 56750, Plescop 56890, ChangĂ© 72560 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Maurice BRIENS Ă  l'Ăąge de 86 ans Hillion 22120, Plaine-Haute 22800, Saint-Donan 22800, Saint-Cyr-sur-Mer 83270, Six-Fours-les-Plages 83140, Villeneuve-le-Roi 94290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© CORTES Ă  l'Ăąge de 91 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame JosĂ©phine LÉAUTÉ nĂ©e LE TROUHER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 85 ans Neuville-sur-Vanne 10190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger LE JALLÉ Ă  l'Ăąge de 76 ans Berric 56230, Montertelot 56800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean BARNY Ă  l'Ăąge de 71 ans Saint-Genest-sur-Roselle 87260 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simone LE CRENNE nĂ©e LE LOUËR Ă  l'Ăąge de 86 ans Inzinzac-Lochrist 56650, Lorient 56100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GrĂ©gory LE ROCH 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 40 ans Elven 56250, Vannes 56000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Didier VALLÉE Ă  l'Ăąge de 61 ans Brest 29200, Saint-Renan 29290, JouĂ©-lĂšs-Tours 37300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Yves MARCHAND Ă  l'Ăąge de 88 ans ClĂ©den-Cap-Sizun 29770, Le Minihic-sur-Rance 35870, Saint-Molf 44350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame IrĂšne CARUEL nĂ©e JOSSE Ă  l'Ăąge de 98 ans Bringolo 22170, Tressignaux 22290 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeanne INIZAN-FAVÉ Ă  l'Ăąge de 72 ans Lesneven 29260, Plouguerneau 29880, TrĂ©zilidĂ© 29440 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger TANSORIER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Le Mans 72000/72100, Romorantin-Lanthenay 41200, ChangĂ© 72560 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame AndrĂ©e APPARAILLY nĂ©e HAYE Ă  l'Ăąge de 88 ans La Rochelle 17000, Bressuire 79300, Courlay 79440 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Claude FOURMI 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans La FertĂ©-Bernard 72400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie CAILLAUD nĂ©e BOUDELIER Ă  l'Ăąge de 88 ans Villemain 79110 Voir PubliĂ© il y a 7 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PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jacky ROCHER Ă  l'Ăąge de 78 ans Vauchassis 10190, RosiĂšres-prĂ©s-Troyes 10430 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeanne LEMOINE nĂ©e KOCH Ă  l'Ăąge de 94 ans Dinan 22100, Pont-l'AbbĂ©-d'Arnoult 17250, Lanvallay 22100, Saint-Cast-le-Guildo 22380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Pierre FICHOU Ă  l'Ăąge de 92 ans Lanleff 22290, PlĂ©hĂ©del 22290, AndrĂ©sy 78570 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Didier MARTIAL Ă  l'Ăąge de 59 ans Ardin 79160, Coulonges-sur-l'Autize 79160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Denise QUILLÉVÉRÉ nĂ©e GUÉGUEN Ă  l'Ăąge de 83 ans Gouesnou 29850, Quimper 29000, Le Relecq-Kerhuon 29480 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jacqueline POUPIN nĂ©e ÉPRINCHARD Ă  l'Ăąge de 95 ans Coulon 79510, Melle 79500, Villepinte 93420, Saint-LĂ©ger-De-La-MartiniĂšre 79500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Raymonde PICART nĂ©e PERON Ă  l'Ăąge de 89 ans Bannalec 29380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Clotilde BIHAN nĂ©e FOREST Ă  l'Ăąge de 74 ans BrĂ©lĂšs 29810 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel LE DORZE Ă  l'Ăąge de 72 ans Noyal-Pontivy 56920, Pontivy 56300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Armand GUEHENNEC Ă  l'Ăąge de 91 ans Baud 56150, Camors 56330, Plougoumelen 56400, Pluvigner 56330, La Chapelle-la-Reine 77760 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie POËDRAS nĂ©e CROIZER Ă  l'Ăąge de 86 ans Lorient 56100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Joseph BURLOT Ă  l'Ăąge de 88 ans Caurel 22530, Saint-Gilles-Vieux-MarchĂ© 22530, Saint-Mayeux 22320 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Simone CORNILLET nĂ©e NIVET Ă  l'Ăąge de 90 ans Andel 22400, Lamballe 22400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger WALLART Ă  l'Ăąge de 78 ans Guiscriff 56560, BĂ©gard 22140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel CHARTRON Ă  l'Ăąge de 78 ans Paizay-Naudouin-Embourie 16240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Nathalie BRUNET nĂ©e TABAKHOFF Ă  l'Ăąge de 53 ans Coulonges-Sur-L'autize 79160, Niort 79000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Berthe DUBOIS nĂ©e BEUCHER Ă  l'Ăąge de 99 ans TorcĂ©-Viviers-En-Charnie 53270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Louis CARER Ă  l'Ăąge de 89 ans Bannalec 29380, MoĂ«lan-sur-Mer 29350, TrĂ©gunc 29910 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Julien AZIERE Ă  l'Ăąge de 83 ans Saint-Julien-Les-Villas 10800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Odette DIZEUX Ă  l'Ăąge de 90 ans Nice 06000/06100/06200/06300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Laurent LE GAL Ă  l'Ăąge de 48 ans Morlaix 29600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre-Albert BARBEAU Ă  l'Ăąge de 83 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Odette GUYON DE MONTLIVAULT 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 109 ans CompiĂšgne 60200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Charles Meredith HAMER 01/12/2019 Ă  l'Ăąge de 67 ans Épernay 51200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Anne LUNVEN nĂ©e DUTHEIL DE LA ROCHERE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois RenĂ© DE VILLENEUVE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Beaufai 61270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Maria FEDER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 81 ans Kruth 68820 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Roland GEYER 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Pfastatt 68120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Guy RAYOT 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 65 ans Colmar 68000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain GRIM 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 99 ans Wuenheim 68500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Georgette RICHARD 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Steige 67220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marthe TOSCH 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Willer-sur-Thur 68760 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeanne SENGEL 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Souffelweyersheim 67460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Eric TSCHANZ 13/12/2019 Ă  l'Ăąge de 100 ans Waldhambach 67430 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RenĂ©e HILDWEIN 15/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Strasbourg 67000/67100/67200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Liliane LAURENT 16/12/2019 Ă  l'Ăąge de 81 ans Strasbourg 67000/67100/67200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yves GUEZENNEC 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 76 ans Drusenheim 67410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Joseph PAILLE 23/12/2009 Ă  l'Ăąge de 79 ans Mommenheim 67670 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AndrĂ© ZERR 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 80 ans Dangolsheim 67310 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Annie MAGNIN 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 73 ans Lutzelhouse 67130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Roger DIMNET 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 85 ans Keskastel 67260 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AngĂšle FURST 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Le Hohwald 67140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Louis MONTEIL 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Barembach 67130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois IrĂšne REIMINGER 14/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans Strasbourg 67000/67100/67200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Anne HERRMANN 13/12/2019 Ă  l'Ăąge de 69 ans Oberhoffen-sur-Moder 67240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Paulette SAILLARD 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Choye 70700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marcelle DECREUSE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 72 ans Neuvelle-lĂšs-la-CharitĂ© 70130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Lucette MONTI 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 87 ans Ceintrey 54134 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monique GUILLEMIN-LABORNE 22/12/2018 Ă  l'Ăąge de 62 ans Valentigney 25700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Violette BERLET 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Brigitte CORNUOT 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Étupes 25460 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie-Louise GALMICHE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Fougerolles 70220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois ThĂ©rĂšse CROCHET 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 71 ans Les Combes 25500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Simone VIEILLE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 83 ans Scey-sur-SaĂŽne-et-Saint-Albin 70360 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monique THIVET 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 85 ans Seichamps 54280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Djilali BARA 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 61 ans Écurcey 25150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Emilia RUFFINONI 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Fresne-Saint-MamĂšs 70130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monique THÉNOT 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Verdun 55100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Charles Sylvain RAY 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Vougy 42720 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Georges FAURE 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans Yssingeaux 43200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie-ThĂ©rĂšse MOUNIER 14/12/2019 Ă  l'Ăąge de 98 ans Sury-le-Comtal 42450 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Robert DINET 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Roanne 42300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Fabrice LATHUILLIERE 22/12/2009 Ă  l'Ăąge de 39 ans Belleville 69220 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Yvonne TINGAUD 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans Saint-Didier-en-Velay 43140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois François Xavier LAMSTAES 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 50 ans Dagneux 01120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RenĂ©e Lucile DECORET 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Saint-Bonnet-des-Quarts 42310 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeannine JANNETTA 17/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-Romain-le-Puy 42610 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Pierre ROCHE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 102 ans Lorette 42420 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marc THIOLIERE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 79 ans Sury-le-Comtal 42450 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Emilie REYNAUD nĂ©e FORTI Ă  l'Ăąge de 88 ans Pernes-les-Fontaines 84210, Yssingeaux 43200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Pierrette PERILHON 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 80 ans Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Paul SALMON 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 75 ans Porcelette 57890 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Claire LAUER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 105 ans Grosbliederstroff 57520 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Bernard PY 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 77 ans ThĂ©zan-LĂšs-BĂ©ziers 34490, Metz 57000/57050/57070 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Lucien ZELLER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans MaiziĂšres-lĂšs-Metz 57280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur RenĂ© TRUTT 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Cattenom 57570, Thionville 57100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Marie KIEFFER 05/02/2020 Ă  l'Ăąge de 77 ans Varsberg 57880, Creutzwald 57150, Saint-Avold 57500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Marie HEITZ 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 61 ans Sarralbe 57430 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Armand ROSSI 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 73 ans Pange 57530 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Josette WEYMER 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Sarreguemines 57200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Suzanne PETITDEMANGE 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 89 ans Metz 57000/57050/57070 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Berthe MULLER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Lambach 57410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Anne-Marie COSSON 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 88 ans Saint-Georges 57830 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Mauricette FRITZ 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 71 ans Neufmoulins 57830 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Slobodan MITROVIC 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 73 ans Hagondange 57300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Serge FOREL 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 78 ans Neuvecelle 74500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois FrĂ©do MILESI 14/12/2019 Ă  l'Ăąge de 82 ans Doussard 74210 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Manuel GARCIA 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 95 ans Roussillon 38150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Annick PHILIPPE 15/12/2019 Ă  l'Ăąge de 58 ans MegĂšve 74120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois StĂ©phanie SAMPINO 22/12/2014 Ă  l'Ăąge de 30 ans Romans-sur-IsĂšre 26100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois 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CHOMONT Ă  l'Ăąge de 98 ans OrlĂ©ans 45000/45100, Saint-Denis-de-l'HĂŽtel 45550 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Christiane FAUSEL Ă  l'Ăąge de 94 ans La Guerche-sur-l'Aubois 18150 Voir PubliĂ© il y a 7 mois GĂ©rard DE TERRASSON DE MONTLEAU Ă  l'Ăąge de 70 ans Clermont-Ferrand 63000/63100, Saint-Étienne-sur-Usson 63580 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Danielle DESSUS Ă  l'Ăąge de 71 ans Tours 37000/37100/37200, Cournon-d'Auvergne 63800, Vertaizon 63910 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Mary BELLOY Ă  l'Ăąge de 75 ans Sauxillanges 63490, Clermont-Ferrand 63000/63100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marcelle BLEU nĂ©e CLÉMENT Ă  l'Ăąge de 85 ans Saint-Silvain-Montaigut 23320 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jeannine BEJEANNIN nĂ©e PERRIER Ă  l'Ăąge de 81 ans Cusset 03300, DĂ©sertines 03630 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Lucien CHABROUX Ă  l'Ăąge de 96 ans Le Donjon 03130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Suzanne LABOURBE nĂ©e METENIER Ă  l'Ăąge de 81 ans Gannat 03800, Biozat 03800, Saint-Pont 03110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Paulette DEZELUS nĂ©e BOURGEOIS Ă  l'Ăąge de 81 ans Marmagne 18500, Berry-Bouy 18500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RĂ©gine GENESTIER Ă  l'Ăąge de 90 ans Les Martres-de-Veyre 63730, Parent 63270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Françoise LEGER Ă  l'Ăąge de 82 ans Avermes 03000, Stundwiller 67250, Sevran 93270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Daniel GIRAULT Ă  l'Ăąge de 68 ans Sancoins 18600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Alain BECLIN 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 60 ans Clamecy 02880, Clamecy 58500, Metz-le-Comte 58190 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Catherine GROLLEMUND nĂ©e CARON Ă  l'Ăąge de 73 ans Clermont-Ferrand 63000/63100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Roland GUERIN 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Mehun-Sur-YĂšvre 18500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Christian CASTANO 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 65 ans Gommerville 28310 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Henri Robert DEFAYE 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans MaslĂ©on 87130 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Claudia CABANAC nĂ©e THEVENON Ă  l'Ăąge de 86 ans Lempdes 63370, Pont-du-ChĂąteau 63430 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Sauveur DI GENNARO 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans FrazĂ© 28160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvette BARDE nĂ©e PAULIAT Ă  l'Ăąge de 97 ans Limoges 87000/87100/87280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Elise ZABEL nĂ©e BOUTAUD Ă  l'Ăąge de 97 ans Limoges 87000/87100/87280, Dieulouard 54380, Saint-Avold 57500, Saint-Gence 87510 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Patrick PIPEREAU 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 60 ans Digny 28250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame AimĂ©e MUNTZ nĂ©e GERLINGER Ă  l'Ăąge de 90 ans Ajain 23380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Simone RONDREUX Ă  l'Ăąge de 87 ans Montluçon 03100, La Perche 18200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© BOUITIER 14/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Entrains-Sur-Nohain 58410 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre AVIGNON Ă  l'Ăąge de 92 ans Yzeure 03400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvette MARCHON-ARNAUD nĂ©e GUIBOUD-RIBAUD 18/12/2019 Ă  l'Ăąge de 93 ans OrlĂ©ans 45000/45100, Saran 45770 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel HEREL Ă  l'Ăąge de 78 ans Nevers 58000, Saint-Parize-le-ChĂątel 58490 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Josette DELAPORTE nĂ©e RENARD Ă  l'Ăąge de 93 ans Chartres 28000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Julia DUCY Ă  l'Ăąge de 93 ans Montauban 82000, Limoges 87000/87100/87280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie-Micheline DAGOIS Ă  l'Ăąge de 92 ans Montluçon 03100, Évaux-les-Bains 23110, Nouzerines 23600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Dominique WOZOLEK 19/12/2019 Ă  l'Ăąge de 60 ans Saint-Satur 18300, Boulleret 18240, Cournon-d'Auvergne 63800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur HervĂ© DUBOSCQ Ă  l'Ăąge de 56 ans Cusset 03300, Vichy 03200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Paulette CHAILLOU nĂ©e BARON 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 84 ans Cosne-Cours-sur-Loire 58200, LĂ©rĂ© 18240, Sainte-Gemme-en-Sancerrois 18240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Christiane NELATON Ă  l'Ăąge de 81 ans Beaumont 63110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Madeleine HÉRAUDET nĂ©e CLÉRET Ă  l'Ăąge de 90 ans Malicorne 03600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur GĂ©rard VIGIER Ă  l'Ăąge de 65 ans Montsalvy 15120, Cassaniouze 15340, Calvinet 15340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame GisĂšle ANNE nĂ©e BEAUFILS 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-Denis-en-Val 45560 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Georges POTHIER Ă  l'Ăąge de 85 ans Saint-Georges-sur-Allier 63800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger COLAS Ă  l'Ăąge de 85 ans Avril-sur-Loire 58300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Rolande CHEVALIER nĂ©e MONEYRON Ă  l'Ăąge de 85 ans Dore-l'Église 63220, ThioliĂšres 63600 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roger BODON Ă  l'Ăąge de 94 ans Creuzier-Le-Vieux 03300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Monique PERRIN nĂ©e AUCOUTURIER Ă  l'Ăąge de 88 ans Montluçon 03100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Annie LANGLOIS Ă  l'Ăąge de 70 ans Saint-LĂ©ger-des-Vignes 58300 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Louis ROUSSET Ă  l'Ăąge de 72 ans Langeac 43300, Le Puy-en-Velay 43000, Langogne 48300, Clermont-Ferrand 63000/63100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean Pierre BARNY Ă  l'Ăąge de 73 ans Nouic 87330, Saint-Genest-sur-Roselle 87260 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Marie-Louise FORIE nĂ©e CESSAT 20/12/2019 Ă  l'Ăąge de 96 ans Brive-La-Gaillarde 19100, Malemort-sur-CorrĂšze 19360 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel CHAMPDAVOINE Ă  l'Ăąge de 68 ans Lorris 45260, Amilly 45200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean TABARAUD Ă  l'Ăąge de 81 ans Limoges 87000/87100/87280, Dournazac 87230 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Jeanine GAUME Ă  l'Ăąge de 91 ans Moulins 03000, Thiel-sur-Acolin 03230, Yzeure 03400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Michelle BRUHAT nĂ©e BROCHET Ă  l'Ăąge de 85 ans Montluçon 03100, Chanonat 63450 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Gabriel BOURBONNAIS Ă  l'Ăąge de 93 ans Cellule 63200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RĂ©gis GUIGON Ă  l'Ăąge de 41 ans Saint-Viance 19240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame GisĂšle GROS nĂ©e BOULIQUE Ă  l'Ăąge de 87 ans Peyrilhac 87510, Limoges 87000/87100/87280 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Daniel GROSLIERE Ă  l'Ăąge de 62 ans Montluçon 03100 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Colette PAUTARD nĂ©e SANTIGNY Ă  l'Ăąge de 87 ans Vault-de-Lugny 89200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Jean-Michel TRINQUARD Ă  l'Ăąge de 81 ans Cercy-la-Tour 58340 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Michel HOHENAUER 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 58 ans Laguenne 19150, Ussel 19200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois LĂ©on VIALLE Ă  l'Ăąge de 91 ans Murol 63790 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean-Claude BEAUFFÉNY Ă  l'Ăąge de 70 ans Moissannes 87400, Saint-Jean-Ligoure 87260 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RenĂ© BERTHIAS 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 92 ans ChĂąteaumeillant 18370, ChĂąteauneuf-sur-Cher 18190, Saint-Maur 18270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois AndrĂ© SITNIKOFF 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 86 ans Saint-Amand-Montrond 18200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Henri BERTUS Ă  l'Ăąge de 84 ans Sauviat-Sur-Vige 87400 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Olivier LACHENY Ă  l'Ăąge de 47 ans Saint-Jouvent 87510, Limoges 87000/87100/87280, Compreignac 87140 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur AndrĂ© PESSOZ Ă  l'Ăąge de 92 ans Évaux-les-Bains 23110 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pierre COURBOULEIX Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-Cirgues-De-Malbert 15140, Saint Cernin 15310, Saint-Illide 15310, Montpellier 34000/34070/34080/34090, MoĂ»tiers 73600, Noisy-le-Grand 93160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Albert FOIX Ă  l'Ăąge de 90 ans Pleaux 15700 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Marie PRADEL nĂ©e VIREVAUX Ă  l'Ăąge de 81 ans Saint-Beauzire 63360, Saint-Laure 63350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean GRAULIER Ă  l'Ăąge de 94 ans Massiac 15500 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Antonin BOURIOL 21/12/2019 Ă  l'Ăąge de 90 ans Vichy 03200, Cusset 03300, Saint-Yorre 03270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Georgette BARBET nĂ©e BATTUT Ă  l'Ăąge de 86 ans Aurillac 15000, Ytrac 15130, Goulles 19430, Sain-Bel 69210, Albi 81000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Yvonne PAGNAUD nĂ©e VIGNERON Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-Bonnet-Briance 87260, Nesles-la-VallĂ©e 95690 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Roland TABOURY Ă  l'Ăąge de 88 ans Maisonnisses 23150, Couzeix 87270 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Alain BROCHEN Ă  l'Ăąge de 76 ans La Roche-L'abeille 87800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RenĂ© BESACIER Ă  l'Ăąge de 87 ans Cestas 33610, Youx 63700, Villemomble 93250 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Noelle BRUNET nĂ©e BARRIER Ă  l'Ăąge de 80 ans Nouic 87330 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Antoine SIMONET Ă  l'Ăąge de 84 ans Aix 19200, Ussel 19200 Voir PubliĂ© il y a 7 mois RenĂ© VIZCAÏNO Ă  l'Ăąge de 79 ans GuĂ©ret 23000 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Claudine LARDY nĂ©e PEYROT Ă  l'Ăąge de 66 ans Le Grand-Bourg 23240 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Pascal BUI Ă  l'Ăąge de 54 ans La Celle-Dunoise 23800, Ajain 23380 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Rachel BOURNAZEL nĂ©e CHAVEROCHE Ă  l'Ăąge de 96 ans Favars 19330 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Madame Michelle PÉRICAT nĂ©e DUCHIER Ă  l'Ăąge de 79 ans Dun-Le-Palestel 23800 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Jean PAGE Ă  l'Ăąge de 79 ans Domps 87120 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Antonio MATEOS Ă  l'Ăąge de 77 ans NĂźmes 30000/30900 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel ACHARD Ă  l'Ăąge de 94 ans Saint-Jean-De-Serres 30350 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Renzo CAURLA Ă  l'Ăąge de 82 ans GagniĂšres 30160 Voir PubliĂ© il y a 7 mois Monsieur Michel BELLOC Ă  l'Ăąge de 68 ans Saint-AndrĂ©-De-Majencoules 30570 Voir PubliĂ© il y a 7 mois

Desinformations complÚtes sur Gauquelin SAS à Condé Sur Noireau, 120 Rue Saint-Martin, 14110 Condé-sur-Noireau, France,. Adresse, numéro de téléphone, télécopieur, code postal, adresse du site Web, horaire de travail, photos du bureau.
L'entreprise GAUQUELIN s'est consacrĂ©e Ă  son travail et Ă  l'amour de son mĂ©tier depuis 1835, en commençant par l'activitĂ© de tailleur de pierre, graveur et marbrier funĂ©raire Ă  CondĂ© sur Noireau. Se sont succĂ©dĂ© de pĂšre en fils depuis 5 gĂ©nĂ©rations Paul GAUQUELIN, Philippe GAUQUELIN, AndrĂ© GAUQUELIN, Jean et ThĂ©rĂšse GAUQUELIN, Christian et Maryvonne GAUQUELIN, Sylvain GAUQUELIN, Maxime 1953, ThĂ©rĂšse GAUQUELIN crĂ©e son activitĂ© de fleuriste, puis en 1956, Jean GAUQUELIN, les pompes funĂšbres. En 1967, Christian GAUQUELIN intĂšgre l'entreprise, puis crĂ©e la SARL GAUQUELIN en 1983, date Ă  laquelle Maryvonne GAUQUELIN reprend l'activitĂ© de fleuriste ainsi que la gestion complĂšte du magasin. En 1995, une Chambre FunĂ©raire est créée Ă  CondĂ© sur Noireau, rue Motte de Lutre, avec 2 salons de prĂ©sentation, s'agrandissant de 2 nouveaux salons en 2000. En 1995, Sylvain GAUQUELIN intĂšgre l'entreprise notamment en devenant le plus jeune Thanatopracteur de France, diplĂŽmĂ© national en 14 fĂ©vrier 2003, la maison GAUQUELIN ouvre une succursale Ă  Tinchebray au 118 Grande Rue, reprenant l'activitĂ© de l'entreprise BAZIN. C'est un retour au pays l'oncle de Jean GAUQUELIN Ă©tait, au dĂ©but des annĂ©es 1900, granitier Ă  2005, Maxime GAUQUELIN intĂšgre l'entreprise en tant que marbrier GAUQUELIN a reçu Le Challenge 2003 - LaurĂ©at Conseiller FunĂ©raire rĂ©compense attribuĂ©e par M. Philippe MARTINEAU, PrĂ©sident du Choix FunĂ©raire le 08/11/ Challenge Performance 2003 Assurance-PrĂ©voyance accordĂ© Ă  une entreprise dĂ©veloppant les Contrats ObsĂšques rĂ©compense attribuĂ©e par M. Philippe MARTINEAU, PrĂ©sident du Choix FunĂ©raire le 08/11/ TrophĂ©e Entreprise 2003 accordĂ© Ă  une entreprise dynamique et en Ă©volution rĂ©compense attribuĂ©e par M. Marcel HOSTE, PrĂ©sident de la Chambre de Commerce et d'Industrie de CAEN le 16/01/ Prix d'Excellence 2008 - Conseiller FunĂ©raire en PrĂ©voyance rĂ©compense attribuĂ©e par M. Philippe MARTINEAU, PrĂ©sident du Choix FunĂ©raire le 16/05/ Charte qualitĂ© Le Choix FunĂ©raire attribuĂ©e par M. Philippe MARTINEAU, PrĂ©sident du Choix FunĂ©raire le 22/04/ TrophĂ©e de l'Enseigne en 2009 attribuĂ©e par M. Philippe MARTINEAU, PrĂ©sident du Choix 2009 est créé un centre funĂ©raire de 200 mÂČ Ă  la La BĂ©huetterie » Ă  TINCHEBRAY comprenant un magasin et une chambre funĂ©raire de 2 salons de 2009, l'activitĂ© est transfĂ©rĂ©e Ă  la SAS GAUQUELIN dont Maryvonne et Sylvain GAUQUELIN sont les compte aujourd'hui 24 salariĂ©s dont 10 porteurs vacataires.
Lorsd'un dĂ©cĂšs soudain il est important de s'occuper des funĂ©railles assez rapidement. C'est pour celĂ  que si vous voulez organiser des obsĂšques rapidement, les Ă©tablissements de service funĂ©raire de CondĂ©-sur-Noireau et Ă  proximitĂ© rĂ©pondent bien souvent au tĂ©lĂ©phone 7j/7 et Reminder of your requestDownloading format TextView 1 to 318 on 318Number of pages 318Full noticeTitle Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'OrneAuthor SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. Auteur du textePublisher AlençonPublisher Typographie et lithographie Alb. Manier AlençonPublisher Typographie et lithographie Lecoq & Mathorel AlençonPublisher Imprimerie alençonnaise AlençonPublication date 1925Relationship textType printed serialLanguage frenchLanguage FrenchFormat Nombre total de vues 11750Description 1925Description 1925 T44.Description Collection numĂ©rique Arts de la marionnetteDescription Collection numĂ©rique Fonds rĂ©gional Basse-NormandieRights Consultable en ligneRights Public domainIdentifier ark/12148/bpt6k55073917Source BibliothĂšque nationale de France, dĂ©partement Collections numĂ©risĂ©es, 2008-138547Provenance BibliothĂšque nationale de FranceOnline date 17/01/2011The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition OCR program. The estimated recognition rate for this document is 97%.SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE L'ORNE FondĂ©e eu 38 8 2 Reconnue comme Établissement d'utilitĂ© publique par DĂ©cret du 2 DĂ©cembre 1914 SiĂšge de la SociĂ©tĂ© MAISON D'OZÉ, Place de Lamagdelaine, ALENÇON TOME XLJV ALENÇON IMPRIMERIE ALENÇONNAISE, H, Rue des Marcheries 1925 ''‱- SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE DE L'ORNE FondĂ©e en X8 823 Reconnue comme Établissement d'utilitĂ© publique par DĂ©cret du 2 DĂ©cembre 1924 SiĂšge de la SociĂ©tĂ© MAISON D'OZÉ, Place de Lamagdelaine, ALENÇON TOME XL1V. — ier et 2e Bulletins publication Trirpeçtrielle ALENÇON IMPRIMERIE ALENÇONNAISE, il, Rue des Marcheries JANVIER-AVRIL 1925 ‱ SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE L'ORNE FondĂ©e en X882 Reconnue comme Établissement d'utilitĂ© publique par DĂ©cret du 2 DĂ©cembre 1924 SiĂšge de la Soc/Ă©tĂ© MAISON D'OZÉ, Place de Lamagdelaine, ALENÇON TOME XL1V ALENÇON IMPRIMERIE ALENÇONNAISE, 11, Rue des Marcheries 1925 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE L'ORNE Membres du Bureau dejamis l'origine de la SociĂ©tĂ© PrĂ©sidents MM. LĂ©on DE LA SICOTIÈRE, fondateur 1882-1889 Gustave LE VAVASSEUR 1889-1895 le Comte GĂ©rard DE CONTADES 1895-1899 Henri TOURNOUER 1899 Vice-PrĂ©sidents MM. le Comte DE VIGNERAL 1882-1885 le Comte G. DE CONTADES 1882-1889 EugĂšne LECOINTRE 1882-1890 le Comte DE CHARENCEY 1885-1886 le Comte DE VIGNERAL 1886-1893 le Marquis DE LA JONQUIÈRE 1888-1891 le Chanoine BLIN 1889-1895 le Comte DE CHARENCEY 1890-1896 EugĂšne LECOINTRE 1891-1897 le Vicomte DE BROC. 1893-1899 Jules APPERT 1895-1901 Henri TOURNOUER 1896-1899 le Chanoine DUMAINE 1897-1916 le Vicomte H. DU MOTEY 1899 Henri BEAUDOUIN 1899-1901 le Baron JULES DES ROTOURS 1899-1899 Wilfrid CHALLEMEL 1901-1916 EugĂšne LECOINTRE 1901-1902 Albert CHOLLET 1903-1919 Louis DUVAL 1917-1917 Paul HAREL . . .‱ 1917 Paul ROMET 1917 le Chanoine GUESDON 1920 SecrĂ©taires gĂ©nĂ©raux MM. Gustave LE VAVASSEUR 1882-1884 le Comte G. DE CONTADES 1889-1899 Gustave LE VAVASSEUR 1895-189g Henri BEAUDOUIN 1896-1899 le Baron Jules DES ROTOURS 1899 VI MEMBRES DU BUREAU SecrĂ©taires MM. Louis DUVAL 1882-1885 Henri BEAUDOUIN 1885-1896 le Vicomte H. DU MOTEY 1896-1899 l'abbĂ© HOMMEY 1899-1900 l'abbĂ© LETACQ 1900-1910 l'abbĂ© DESVAUX 1910-1916 l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRÉ 1917 SecrĂ©taires-Adjoints MM. GUILLEMIN 1882-1883 Reynold DESCOUTURES 1883-1885 l'abbĂ© HOMMEY 1885-1899 LE NEUF DE NEUFVILLE 1899-1900 l'abbĂ© RICHER 1900-1902 Reynold DESCOUTURES 1903-1905 l'abbĂ© DESVAUX 1905-1910 Mlle ROBET 1910-1914 MM. H. TOMERET 1917-1918 Henri BESNARD 1919 TrĂ©soriers MM. Henri BEAUDOUIN 1882-1885 Reynold DESCOUTURES 1885-1888 EugĂšne DE BROISE 1888-1898 GILBERT 1898-1912 Emile BROUARD 1912 TrĂ©soriers-Adjoints MM. LĂ©on HOMMEY 1883-1884 Ch. CHARPENTIER 1884-1885 GILBERT 1897-1898 PICHON 1911-1921 . Jean COLLIÈRE 1921 BibliothĂ©caires MM. LE NEUF DE NEUFVILLE 1888-1900 Emile RENAUT 1900-1903 l'abbĂ© RICHER 1903-1909 Jean LEBOUCHER 1909 -1923 JOUSSELIN DE SAIXT-HILAIRE .' 1923 - BibliothĂ©caires adjoints MM. le Vicomte H. DU MOTEY 1893-1899 l'abbĂ© LETACQ 1899-1910 Alfred VALLÉE 1910 -1917 JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE 1917-1923 Charles BE^UGÉ 192"- Archivisle M. RenĂ© JOUANNE 1 f20 MEMBRES DU BUREAU VII Membres du Bureau 1 PrĂ©sident M. HemU TOURNOUER 1926 MM. S le Vicomte DU MOTEY 1927 Paul HAREL 1926 Paul ROMET 1926 le Chanoine GUESDON 1926 SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral M. Le Baron Jules DES ROTOURS 1927 SecrĂ©taire M. l'AbbĂ© GERMAIN-BEAUPRÉ 1926 SecrĂ©taire-adjoint M. Henri BESNARD 1927. TrĂ©sorier M. Emile BROUARD 1927 TrĂ©sorier-adjoint M. Jean COLLIÈRE 1927. BibliothĂ©caire M. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE 1928. BibliothĂ©caire-adjoint M. Charles BEAUGÉ 1926. ‱ Archiviste M. RenĂ© JOUANNE 1926 ComitĂ© de Publication Mme la baronne DE Ste-PREUVE 1926 MM. Paul ROMET 1926 J. LEBOUCHER 1926 RenĂ© GOBILLOT 1928 L'abbĂ© TABOURIER 1928 Pierre de CÈNIVAL 1928. 1 La dale qui suit chaque nom indique l'annĂ©e d'expiration du mandat des Membres du Bureau et du ComitĂ© de publication. VIII MEMBRES TITULAIRES Commission du MusĂ©e MM. Paul ROMET, prĂ©sident 1928 FĂ©lix BESNARD 1928 Ch. GATECLOU-MAREST 1928 Henri BESNARD 1926 Auguste FONTAINE 1926 Albert MEZEN 1927 L. BARILLET 1927 Commission des ConfĂ©rences MM. Paul ROMET, prĂ©sident 1926 LE JEMTEL Mmi 1926 Jean COLLIÈRE, trĂ©sorier 1926 Jean LEBOUCHER 1926 Henri BESNARD 1926 RenĂ© JOUANNE 1926 Raymond GUILLEMAIN D'ECHON 1926 Membres Titulaires 1 MM. ABADIE Pierre, conseiller gĂ©nĂ©ral de l'Orne, au Theil. — 1923. ABOVILLE le commandant baron Louis D',*, 10, CloĂźtre de la CathĂ©drale, OrlĂ©ans, et chĂąteau de Saint-Hilaire-des-Noyers, par Colonard Orne. — 1909. ADIGARD DES GAUTiERsMme\ 33, ruedu Cours, Alençon. —1924. ADIGARD DES GAUTRIES Jean, licenciĂ© es lettres, lecteur de langue française Ă  l'UniversitĂ© du Christiania, Villa Skovholdt, Skovholdt, par Oslo NorvĂšge. — 1918. ADIGARD Mme Pierre, 52, rue de Messei, Ă  Fiers, et Ă  La FerriĂšre-aux-Étangs Orne. — 1913. AILLIÈRES Louis Caillard D', conseiller gĂ©nĂ©ral de la Sarthe, chĂąteau d'AilliĂšres, par Mamers Sarthe. ‱— 1924. ANDLAU le Comte D', chĂąteau de VorĂ©, par Regmalard, et 41, rue de l'UniversitĂ©, Paris vue. — 1900. ANGÉLY-SÉRILLAC Mme la Comtesse D', chĂąteau de SĂ©rillac, par Beaumont-le-Vicomte Sarthe. — 1907. ANTERROCHES le vicomte Henri D', chĂąteau des Yveteaux Orne, et 174, rue de la Pompe, Paris xvie. — 1902. 1 La date qai figure Ă  la suite de chaque nom est celle de l'annĂ©e d'admission des Membres dans la SociĂ©tĂ©. MEMBRES TITULAIRES IX MM. APPERT Charles, contrĂŽleur des Contributions directes, Ă  Domfront. Domfront. 1923. ARROU Mme Joseph, 9, rue Bayard, Paris vine, et chĂąteau de la Gatine, par Villiers-sous-Mortagne Orne. — 1902. AUDIFFRET-PASQUIER le duc D', ^, dĂ©putĂ© de l'Orne, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de Sassy, par MortrĂ©e Orne, et Ă  Paris, 27, rue Vernct vme. — 1906. AVELINE CĂ©sar-Prosper, , avouĂ© Ă  Alençon, rue du Jeudi, 33. — 1884. BAGNEUX Mme la vicomtesse Guy DE, chĂąteau du Repas, par Putanges Orne et 7, rue Monsieur, Paris vne. ‱— 1921. BAILLEUL, docteur en mĂ©decine, 69, rue Cazault, Alençon. —'1924. BAILLIÈRE Armand, chĂąteau d'O, par MortrĂ©e Orne. — 1924. BANMLLE GĂ©rard de, Ă  Aube-sur-Rille Orne. — 1925. BANVILLE le vicomte Henri DE *, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau du Rosel, par Montsecret Orne et Ă  Paris, 2, rue de ommailles vne. — 1921. BANVILLE Mme la vicomtesse Robert DE, chĂąteau du Rosel, par Montsecret Orne et 217, 'autour^ Saint-HonorĂ©, Paris vme — 1921. BARATTE le chanoine Auguste, curĂ© de Saint-LĂ©onard d'Alençon. — 1918. BARBAY Louis, ÂŁ_, contrĂŽleur principal des postes et tĂ©lĂ©graphes, Le Mans. — 1918. BARBÉ l'abbĂ© Alfred, Le Fay, par La FertĂ©-MacĂ© Orne. — 1914. BARBEDIENNE l'abbĂ©, curĂ©-doyen de BellĂȘme. — 1920. BARILLET Louis, artiste-peintre, 62, rue de l'Union, Ă  Clamart Seine. — 1903 BARON Auguste, ancien instituteur, Ă  La FerriĂšre-au-Doyen, — 1904. BARTH RenĂ©, ingĂ©nieur Ă  la compagnie des chemins de fer de l'Est ; chĂąteau de Pouvray, par IgĂ© Orne et 6. rue ConstantCoquelin, Paris vne. — 1909. BAUDOUIN l'abbĂ©, curĂ© de Vaunoise, par Le GuĂ©-de-la-ChaĂźne Orne. — 1912. BAZEILLE, instituteur, Ă  Bures, par Sainte-Scolasse-sur-Sarthe Orne. — 1921. . BEAU Ferdinand, >%, ancien officier de cavalerie, chĂąteau de Tuboeuf, par Chandai Orne, et Ă  Paris, 10, avenue Georres V vnr8. — 1900. BEAUCHESNE le marquis ADELSTAN DE, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique du Maine, chĂąteau de la Roche-Talbot, par SablĂ© Sarthe, chĂąteau de Lassay Mayenne, et Ă  Paris, 8, avenue Marceau vme. — 1883. X MEMBRES TITULAIRES MM. BEAUDOUIN le docteur FrĂ©dĂ©ric, $;, 35, rue du ChĂąteau, Ă  Alençon. — 1905. BEAUFILS l'abbĂ©, curĂ© de Lignerolles Orne. — 1917. BEAUFRET DU, , I. p, C. g, ÂŁ,,,ÂŁ, Med. d'hon. IngĂ©nieur des Arts et Manufactures, directeur-adjoint de la Compagnie des Chemins de Fer de BĂŽne-Guelma et prolongements, 12, rue de Hollande, Ă  Tunis Tunisie. — 1910. BEAUGÉ l'abbĂ©, curĂ© de Saint-Laurent-de-SĂ©ez, Scez Orne. — 1901. BEAUGÉ Charles, ^. O. £§. C. ^. C. >J. — 1924. BOULARD FĂ©lix, Villa de l'Ermitage, Ă  Bourg-le-Roi Sarthe. — 1912. BOURDON Maurice, chĂąteau de Brocottes, par Beuvron-en-Auge Calvados et 52, rue de Bretagne, Alençon. —- 1920. BOURDON Mme Maurice, mĂȘmes adresses. — 1920. BouRNisiENJean,C.^, LaGrandmaison, BellĂȘmeOrne.—1900. BOUTEILLIER le Docteur, vice-prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, Ă  La FertĂ©-Fresnel Orne. — 1912. BOUTON AndrĂ©, notaire, 9, rue Saint-HĂ©rem, Clermont-Ferrand Puy-de-DĂŽme. — 1923. BOUVET, l'abbĂ©, curĂ©-doyen de La FertĂ©-Fresnel Orne. — 1913. BOYER Meile Rachel, ft, de la ComĂ©die Française, prĂ©sidentefondatrice de L'Union des Arts, 27, boulevard d'Inkermann, Neuilly-sur-Seine. — 1922. Bozo Georges, 32, rue du Cours, Alençon. — 1921. BRARD, F., avocat, Ă  Alençon, 15, rue d'Avesgo. — 1893. BRÉBISSON Mlle DE, chĂąteau des Forges, par Longny. — 1919. BRICON le chanoine P., Vicaire gĂ©nĂ©ral honoraire. SupĂ©rieur de l'Etablissement supĂ©rieur d'Enseignement libre de SĂ©ez. — 1900. BRIDREY Emile, docteur en droit, professeur Ă  la FacultĂ© de Droit, 4, rue des CarmĂ©lites, Caen. BROC Mme la marquise DE, chĂąteau des Feugerets, par BellĂ©me Orne, et Ă  Paris, 15, rue Las-Cases vne. — 1882. XII MEMBRES TITULAIRES MM. BROGLIE le prince Georges DE, chĂąteau de Cui, par Argentan, et 159, boulevard de la Reine, Versailles. —1906. ‱BROSSARD le comte DE, chĂąteau des lls-Bardels, par Pontd'Ouilly Calvados et 15, rue Saint-Didier, Paris xvie. — 1918. BROSSARD Mme la comtesse DE, mĂȘmes adresses. ‱— 1923. BROUARD Emile, comptable, 12, rue de la SĂ©natorerie, Ă  Alençon. — 1912. BRUNET, 18, rue de l'Adoration, Alençon. — 1921. BUFFET Mme Paul, 32, rue de Bretagne, Alençon. — 1921. BUNEL l'abbĂ©, curĂ© de Ticheville Orne. —1921. BUNOUST le chanoine curĂ©-doyen de Fiers Orne. — 1918. CAIX DE CHAULIEU Mme la baronne GĂ©rard DE, chĂąteau du Hameau-Fieury, par Bazoches-en-HouIme Orne, et Ă  Paris, 1, rue Beaujon vme. —1903. CAIIOUET le capitaine DE, 29, avenue du Mail-d'Onges, Rennes Ille-et-Vilaine et chĂąteau de Monceaux, par Coutances Manche. —1924. CALENDINI l'abbĂ© Paul, directeur des Annales FlĂ©choises, curĂ©-doyen de Ballon Sarthe. — 1908. CÉNIVAL Pierre HELLOUIN DE, archiviste-palĂ©ographe, ancien membre de l'Ecole Française de Rome, conservateur de la BibliothĂšque et des Archives du protectorat français du Maroc, Ă  Rabat, Ă©cole arabo-cerbtre Maroc, chĂąteau de Lamarre, par EcouchĂ©. — 1908. CÉNIVAL Adrien HELLOUIN DE, chĂąteau de Lamarre, par EcouchĂ© Orne et Ă  Paris, 10, r*e Laborde viue. —1919. CHABERT Mme A., 49, rue des Belles-Feuilles, Paris xvie. — 1922. CHABERT Mme C, 4, square de Lamartine, Paris xvie. — 1923. CHALLEMEL Mme Wilfrid, rue Hautevie, Ă  La FertĂ©-MacĂ© Orne. — 1916. CHAMPION Edouard, — British MusĂ©um — 5, quai Malaquais. Malaquais. vie. — 1922. CHAPIREAU Mme, 18, rue Marguerite-de-Navarre, Alençon, — 1923. CHAPPÉE Julien, au Cogner, route de Rouillon, Le Mans—1918. CHARPENTIER Paul, chĂąteau des RequĂȘtes, Valframbert, par Alençon. —1921. CHARTIER Henry, ^, avocat, Ă  Mortagne. — 1885. CHAUVEAU Mme, 4, rue Jullien, Alençon. — 1923. CHENNEVIÈRES-POINTEL le marquis DE, conservateur-adjoint au MusĂ©e du Louvre, professeur Ă  l'Ecole du Louvre, Ă  Paris, 8, rue Anatole-Delaforge, Paris xvne. — 1882. CHESNEL Louis, avocat, 55, rue de Bretagne, Ă  Alençon. — 1912. MEMBRES TITULAIRES XIII MM. CHESNES Mme Henri DES, chĂąteau du Mesnil, par Nonant-le-Pin. — 1893. CHEVALIER Mme, chĂąteau de Villiers, Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne et Ă  Paris, 42, Avenue Mozart xvie. — 1917. CHEVREUIL Maurice, clerc de notaire, rue Sadi-Carnot, Vimoutiers Vimoutiers 1922. CHOISNARD Maurice, g, Ă  la RoussetiĂšre, VerriĂšres Orne. —1910. CHOISNE G., Ă  Neuville-sur-Touques, par le Sap Orne.—1910. COCHINHenri,industriel, boulevard Jules-Janin, aEvreux.—1908. COLLIÈRE Jean, 2fc, directeur de la SociĂ©tĂ© Normande de banque et dĂ©pĂŽts 69, rue de Bretagne, Alençon. — 1920. COLLIÈRE Mme Jean. 69, rue de Bretagne, Alençon. — 1921. COMMEAUCHE l'abbĂ© Paul, licenciĂ© es lettres, professeur Ă  l'Ecole des Roches, Verneuil Eure. — 1903. CONTADES le marquis DE, chĂąteau de MontgeofĂźroy, par MazĂ© Maine-et-Loire. — 1900. COORNAÈRT }, professeur agrĂ©gĂ© au LycĂ©e d'Alençon, rue du Jeudi. — 1923. COQUERET AndrĂ©, *, $, directeur gĂ©nĂ©ral de la Caennaise, chĂąteau du Bois-de-la-Pierre, par Crulai Orne et Ă  Caen, 29, rue Jean-Romain. — 1922. CORBIÈRE Henri, O. §?, maire de Nonant, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© dĂ©partementale d'agriculture de l'Orne, chĂąteau de Nonant-le-Pin Orne. — 1901. CORCELLE Mme DE, chĂąteau de BeaufossĂ©, Essai Orne et 118, faubourg Saint-HonorĂ©, Paris vin8. — 1922. CORDIER Louis, Ă  Domfront. — 1923. CORDOUE Guy DE, chĂąteau du Mesnil, par Nonant-le-Pin Orne. —1913. CORNEVILLE Mme, 16, rue des Marcheries, Alençon. — 1922. COTREUIL Paul, Ă  Mortagne, et chĂąteau de Bellavilliers Orne. — 1913. COUESPEL DE BOISGENCY Mme DE, chĂąteau de La FerriĂšreBochard, par Saint-Denis-sur-Sarthon. — 1920. COURONNE l'abbĂ©, curĂ©-doyen de Noce Orne. —1921. COURTILLOLES Mme DE, chĂąteau deCourtiIloles,par Champfleur Sarthe. — 1920. COURTIVRON le vicomte Paul DE *, chĂąteau des Lettiers, par GacĂ© Orne et 11, rue de Lubeck, Paris xvi". — 1919. COUSIN A., Ă  Domfront, Grande-Rue. — 1903. CRESTE Georges, docteur en droit, trĂ©sorier de la SociĂ©tĂ© Percheronne d'Histoire et d'ArchĂ©ologie, Ă  Paris, 35, rue de Bellechasse vne, et Ă  Mortagne. — 1902. CROYER Mme DE, 25, boulevard Lenoir-Dufresne, Alençon. — 1924. XIV MEMBRES TITULAIRES MM. CURIAL Mme la comtesse, chĂąteau de Chauvigny, Ă  St-Germain-duCorbĂ©is, St-Germain-duCorbĂ©is, Alençon et 20, rue La BoĂ©tie, Paris vnre. —1913. CURIAL le vicomte, TJJC, chĂąteau de Chauvigny, Ă  St-Germaindu-CorbĂ©is, St-Germaindu-CorbĂ©is, Alençon. — 1913. DALIBERT Maurice, juge de paix, Le Mesle-sur-Sarthe Orne. — 1924. DANLOUX Mme, chĂąteau des Tourelles, par Radon Orne, et 19, rue Albert-Joly, Ă  Versailles. — 1916. DAREL le chanoine, professeur Ă  l'Ecole Saint-François de Sales 34, rue La BillardiĂšre, Ă  Alençon. — 1900. DARPENTIGNY RenĂ©, greffier de la Justice de Paix, Ă  Putanges, Ă  Pont-Ecrepin Orne. — 1911. DAUGER le vicomte Guy, secrĂ©taire de la Commission diocĂ©saine d'Architecture et d'ArchĂ©ologie, chĂąteau du Jardin, par Putanges Orne. — 1903. DAUPELEY Paul, Ă©diteur, 33, rue Gouverneur, Nogent-le-Ro trou E. et L.. — 1906. DAVID Mme Paul, CrĂ©vecoeur-en-Auge Calvados. — 1923. DAVID Henri, agent voyer subdivisionnaire Ă  Vimoutiers. — 1924. DAVY l'abbĂ© Georges, professeur Ă  l'École Saint-François de Sales d'Alençon. — 1920. PAUL, avouĂ©, 47, rue du Jeudi, Alençon. — 1924. DELAHAYE Mme PAUL, mĂȘme adresse. — 1924. DELOBEL Jean, Ă©lĂšve de l'Ecole des Sciences politiques, Ă  ChĂȘneGalon, prĂšs BellĂȘme Orne et 82, boulevard dĂ© Grenelle, Paris xve. — 1924. DENTU le docteur *, conseiller gĂ©nĂ©ral de l'Orne, Vimoutiers Orne. — 1922 DESBOUDARD notaire honoraire, 10, rue Octave-Feuillet, Paris xvie. — 1925. DESCHAMPS Albert, 37, rue Saint-Biaise, Alençon. — 1922. DESCHAMPS Mme Albert, mĂȘme adresse. — 1924. DESCHAMPS Henri, IJ 1, adjoint au maire d Alençon, conseiller d'arrondissement, 22, rue du Cours, Alençon. — 1920. DESCHAMPS RenĂ©, 201, route de Dieppe, Deville-les-Rouen Seine-InfĂ©rieure. — 1920. DESCOUTURES Mme Reynold, Ă  Alençon, 29 bis, rue de l'Ecusson. l'Ecusson. 1913. DESHAYES Louis, notaire honoraire, 5, place des Vieilles-Halles, Ă  Argentan Orne. — 1908. DESHAYES Bernard, manoir de Bray, par Glos-sur-Lisieux Calvados. —1920. MEMBRES TITULAIRES XV MM. DOIN Paul, chĂąteau de LuctiĂšres, par Longny Orne et 8, citĂ© Vaneau, Paris vne.— 1911. DUBOURG, agent voyer Ă  Moulins-la-Marche Orne. — 1922. Du BUISSON Emile, Longny. — 1904. DUÈME G., trĂ©sorier payeur gĂ©nĂ©ral Ă  Besançon. — 1920. DUHAZÉ l'abbĂ©, pro-secrĂ©taire de l'EvĂȘchĂ©, SĂ©es. — 1920, DULONG DE ROSNAY Joseph, chĂąteau de FrazĂ© Eure-et-Loir et 29, rue Daru, Paris. — 1921. DULOUT, hĂŽtel de la Poste, Domfront. — 1923. DUPONT l'abbĂ© Joseph, chanoine honoraire, 34, rue La BillardiĂšre, BillardiĂšre, Alençon. — 1886. DUPONT l'abbĂ© Alexandre, curĂ© de Montsecret Orne. ‱—1899. DUPRAY DE LA MAHÉRIE Lucien, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Percheronne d'Histoire. et d'ArchĂ©ologie, Ă  la CourtinjĂšre, par Le Pin-la-Garenne Orne — 1899. DURAND Auguste, maire de Magny-le-DĂ©sert, par la FertĂ©-MacĂ© Orne. — 1896. DURAND Georges, agent gĂ©nĂ©ral du Soleil, 16, avenue du PrĂ©sident-Wilson, Alençon. — 1924. DURAND DE SAINT-FRONT, chĂąteau de Clairefontaine, par Fougerolles-du-Plessis Fougerolles-du-Plessis et 18, rue Guynemer, Paris vie. — 1924. DUVAL l'abbĂ© EugĂšne, aumĂŽnier des Petiies-Soeurs des Pauvres, Alençon. ‱— 1907. DUVAL l'abbĂ© Adrien,curĂ© de Crouttes, par Vimoutiers Orne. — 1912. ECUYER DE VILLERS L' Abel, La Maison, Saint-CĂ©nery-le-GĂ©rei Orne. — 1924. ECUYER DE VILLERS L', docteur, Manoir d'Escole-Corbin, SougĂ©le-Ganelon SougĂ©le-Ganelon — 1924. ELTRICH Docteur", Ă  Alençon. 59, rue de Bretagne, 1923. EON Francis, J, fjl A., vice-prĂ©sident du Ccnseil de PrĂ©fecture de l'Orne, 11 bis, rue du GĂ©nĂ©ral-Fromentin, Alençon. — 1921. EON Mme Francis, 11 bis, rue du GĂ©nĂ©ral-Fromentin, Alençon. — 1921. ERNULT Charles, $ÂŁ, p, notaire, maire de Bayeux, 12, rue GĂ©nĂ©ral-de-Dais, Bayeux Calvados. — 1912. ESNAULT Arthur, O. I. &$, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire d'Alençon, 19, rue Saint-Biaise. — 1920. FALANDRE le comte Jacques DE, chĂąteau de Glatigny, par Damigny Orne. — 1912. FAUVEL l'abbĂ©, vicaire Ă  Notre-Dame d'Alençon, 17, rue du Bercail, Alençon. — 1919. XVI MEMBRES TITULAIRES MM. FAVIER Mme Henry, chĂąteau de Montigny, par La Fresnayesous-ChĂ©douet Sarthe et 99, boulev. Hausmann, Parisvme. — 1924. FELDTRAUER Emile, ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es, 7, rue de l'Ecusson, Alençon. — 1922. FÉREY François, ingĂ©nieur, 9, route du Quesnoy, Marly-lesValenciennes Marly-lesValenciennes — 1923. FÉRON Jacques, place Saint-Jean, Fiers Orne. — 1921. FLEURYGabriel, I. , laurĂ©at de l'Institut, correspondant du ministĂšre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, 28, place de la RĂ©publique, Ă  Mamers Sarthe. — 1891. FOCCART Guillaume,chĂąteau du Tertre, par AmbriĂšres Mayenne. — 1923. FOCCART Mme, chĂąteau du Tertre, par AmbiiĂšres Mayenne. — 1923. FOCET R., avouĂ©, prĂ©sident' du Syndicat d'initiative, 13, rue du Jeudi, Alençon. — 1920. FONTAINE Auguste, industriel, 28, r. du Cours, Ă  Alençon. — 1911. FONTAINE l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'Asile dĂ©partemental, 11, rue Jullien, Alençon. — 1920, FOXTAINE DE 40, rue de Bretagne, Alençon. — 1921. FOUCAULT Albert, avocat Ă  la Cour d'Appel, chĂąteau du Tertre, par BellĂȘme Orne,'et Ă  Paris, 21, rue de Madrid vine, — 1905. FOULD Mme Achille, chĂąteau de Vervaine, CondĂ©-sur-Sarthe, par Alençon et 96, avenue d'iĂ©na, Paris. — 1921. FOULON EugĂšne, architecte, Ă  Laigle Orne. — 1892. FRANCE DE TERSANT AndrĂ© DE, Ă  Paris, 4, rue Saint-Philippedu-Roule Saint-Philippedu-Roule et Ă  Sannois Seine-et-Oise. — 1898. FRESSONNET Henri, chef de service au*j usines de la Fonte, rĂ©dacteur au Nouvelliste de l'Orne, Ă  Saint-Sulpice-sur-Rille, pai- Laigle Orne. — 1921. FRILEUSE DE, 11, rue des Promenades, Alençon. — 1922. FROMONT DE BOUAILLE Mlle DE, 5, boulevard Lenoir-Dufresne, Alençon. — 1920, FRONDEVILLE le marquis DE, 25, faubourg Saint-HonorĂ©, Paris vme. FROT Ernest, entrepreneur de travaux publics, 4, rue DĂ©niĂ©es, Alençon. — 1921. FROTTÉ le marquis DE, chĂąteau de Couterne Orne, et Ă  Paris, 52, avenue de Tokio xvie. — 1901. GALLOT, avocat, maire de Domfront Orne. — 1923. GARIN Paul, chĂąteau d'Avoise, Radon, par Alençon. — 1903. GASTÉ Maurice DE, chĂąteau de la Genevraye, par Le Merlerault Orne et 24, boulevard de La Tour-Maubourg, Paris vne. — 1900. MEMBRES TITULAIRES XVII MM. GATECLOU-MAREST Charles, 15, rue de Mamers, Ă  Alençon.—1910. GAUQUELIN l'abbĂ© Louis, Le Lys Blanc, Ă  Jeufosse, par BonniĂšres Seine-et-Oise. — 1924. GAUTIER l'abbĂ©, vicaire Ă  Laigle.— 1920. GAVIN, pharmacien, Ă  Vimoutiers. — 1923. GERMAIN-BEAUPRÉ l'abbĂ© P., curĂ©-doyen de TrUn Orne. —1912. GERMINY le comte Maxime DE, archiviste palĂ©ographe, chĂąteau de Saint-Maurice-du-DĂ©sert Orne. — 1921. GIBORY le docteur", fĂą, $, Ă  Villers-en-Ouche Orne. — 1913. GICQUEL DES TOUCHES Mme la comtesse, chĂąteau de la PoupriĂšre, SemallĂ©, par Alençon, et 8, rue du Boccador, Paris vnie. — 1922. GICQUEL DES TOUCHES le comte, ^, chĂąteau de la PoupriĂšre, SemallĂ©, par Alençon, et 8, rue du Boccador, Paris vme, — 1920. GILBERT Mme Suzanne, Le Mesle-sur-Sarthe Orne. — 1923, GILLET Charles, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, Ă  Perrou, par Juvigny-sous-Andaine, Orne. — 1903. GIRARDIN Justin, chĂąteau de Chenay, par Alençon, et 65, avenue Henri-Martin, Paris xviG. — 1920. GOBILLON Mme, La PerriĂšre Orne. — 1923. GOBILLOT RenĂ©, &, 3, rue Le Verrier, Paris vie. — 1904. GOBLET l'abbĂ© F., curĂ© de Saint-Jean-de-la-ForĂȘt, par Noce Orne. — 1900. GODDE Mme, 27, rue de Lancrel, Alençon. — 1923. GODET l'abbĂ©, curĂ© du Pas-Saint-LhĂŽmer, par Moutiers-auPerche Moutiers-auPerche — 1882. GODOT Jules, Ă  BocquencĂ©, par La FertĂ©-Fresnel Orne. — 1912. GOUGEON l'abbĂ© Daniel, chanoine honoraire, curĂ© des Tourailles, par la Carneille Orne. — 1903. GRENTE S. G. Monseigneur, C. â–ș{, Ă©vĂȘque du Mans. — 1903. GRIMAL Mme, concierge, Maison d'OzĂ©, Alençon. GRIMBERT, membre du Conseil d'arrondissement, notaire Ă  La FertĂ©-Fresnel Orne. — 1910. GUERCHAIS l'abbĂ© LĂ©on, pro-curĂ© d'EchaufĂźour Orne. — 1903. GUÉRIN l'abbĂ© R., chanoine prĂ©bende, aumĂŽnier du MonastĂšre de Sainte-Claire, Ă  Alençon, 5, rue de la Demi-Lune. — 1886. GUÉTUN-SÉGUIER Albert, >&, j, membre du conseil de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de France, Le Clos de Bretosse, Ă  Aubigny, par Falaise ; 28, rue des Sablons, Paris xvie. — 1920. GUESDON l'abbĂ©, chanoine titulaire, supĂ©rieur des Soeurs gardesmalades gardesmalades Sainte-Marie de GacĂ©, Ă  SĂ©ez. — 1891. GUESNERIE Henri, 107, rue Cazault, Alençon. — 1921. XVIII MEMBRES TITULAIRES MM. GUILLAUME Joseph, archiviste-palĂ©ographe, ancien archiviste aux Archives Nationales, conservateur de la BibliothĂšque et des Archives de la ville de Gaen, 54, avenue de Breteuil, Paris viie. — 1908. GUILLEMAIN D'ECHON Mme, 44, rue du Cours, Alençon. — 1923. GUILLEMAIN D'ECHON Raymond fĂą, ĂŻ, directeur de la BanqueRĂ©gionale de l'Ouest, 44, rue du Cours Alençon. — 1920. GUILLET le chanoine A., Ă  La Chapelle-Montligeon. — 1904. GUILLEMARD l'abbĂ©, doyen honoraire, 1, rue Croix-de-Son, Mortagne. — 1917. GUILLOCHIM Victor *, t±à A., maire d'Argentan, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, avouĂ© prĂšs le Tribunal civil, 5, rue de l'Orne, Ă  Argentan. — 1901. GUYOT le chanoine, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Ă©vĂȘchĂ« de SĂ©es. — 1919 HAMARD EugĂšne, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, maire de RĂąnes Orne. — 1921. HARCOURT Mme la comtesse AmĂ©dĂ©e D', chĂąteau de BeaufossĂ©, par Essai Orne; et 118, faubourg Saint-HonoiĂ©, Paris vme. — 1924. HARCOURT comte AmĂ©dĂ©e D', ^ 5, chĂąteau de BeaufossĂ©, par Essai Orne et 118 faubourg Saint-HonorĂ©, Paris viue. — 1924. HAREL Paul, Ă  Echauffour Orne. — 1883. HAREL Mme Paul, Ă  Echauffour Orne. — 1904. HAYOT l'abbĂ©, curĂ© de CondĂ©-sur-Sarthe, par Alençon. — 1919. HÉBERT l'abbĂ© Jean, au SĂ©minaire de Saint-Sulpice, Ă  Issy Seine. — 1924. HÉBERT Melle, 24, rue du Jeudi, Alençon. — 1922. HERBRON Maurice, savonnerie d'Alençon, 74-76, rue des Tisons, Alençon. — 1921. HERMIGNY DE BRUCE D', sous-inspecteur, de l'Assistance publique de l'Orne, Ă  Alençon. — 1924. HEURTAUMONT le vicomte DE, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de la GohyĂšre, par Saint-Mard-de-RĂ©no Orne. — 1907. HOMMEY le docteur Joseph*, A. _, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, mĂ©decin de l'hĂŽpital de SĂ©ez. — 1897. HUBERT Gabriel, pharmacien de lre classe, 59, Grande-Rue, Ă  Mayenne. — 1908. HUBERT J., interne en pharmacie Ă  l'hĂŽpital Tenon, Ă  Paiis, rue d'Alençon, Ă  Domfront Orne. — 1921. HUBERT DES VILETTES Guy, Ă  Lonlay-FAbbaye. — 1924. HÛE François, tfr, , 19, rue ThĂ©ophile-Gautier, Paris-xvie. —1921. HUET-DESAUNAY Henri, ^, avocat Ă  la Cour d'appel de Paris, 28, rue Stephenson, Ă  Paris xviue, et 12, boulevard Carnot, Ă  Argentan. — 1921. MEMBRES TITULAIRES XIX MM. HULOT Paul, architecte, diplĂŽmĂ© par le Gouvernement, 27, rue Singer, Paris xvie et au Buissonnet, Mortagne Orne.—1905. HUREL, Le Hameau, Ă  Ecorches, par Trun. — 1923. IMPRIMERIE Marcheries, Alençon.—1912. JAMET, instituteur honoraire, O., 33, rue du Champ-de-Foire, Fiers Orne. — 1921. JAMET l'abbĂ© A., curĂ© de Sainte-Honorine-la-Chardonne, par Athis. — 1899. JAULME AndrĂ©, archiviste-palĂ©ographe, ancien Ă©lĂšve de l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 161, rue Saint-Jacques. Paris Ve et 2, rue du Buat, Ă  Laigle. —1925. JOIN-LAMBERT Octave, archiviste-palĂ©ographe, chĂąteau de Monceaux, par Couterne Orne et 1, avenue Alphonse-XIII, Paris xvie. — 1923. JOLY docteur, villa Les Lotus », Ă  Bagnoles de-1'Orne Orne et Ă  Paris, 39, boulevard Raspail. — 1922. JOUANNE RenĂ©, I, archiviste dĂ©partemental de l'Orne, Correspondant du MinistĂšre de l'Instruction publique pour les travaux historiques, Conservateur des antiquitĂ©s et objets d'art du dĂ©partement, 10, rue Jullien. Alençon. — 1914. JOUBERT Ferdinand-Paul, nĂ©gociant, 19, rue du Puits-auVerrier, Alençon. — 1921. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE Henri, 10, rue de Bretagne, Alençon et 1 rue Delambre, Paris xive. — 1917. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE Mme, 10, rue d» Bretagne, Alençon. — 1921. JOUVIN Henri, notaire Ă  Villiers-le-Bel Seine-et-Oise. — 1902 KERCHNER Edouard, 7, rue Clauzel, Paris ixe, et chĂąteau de Beauvais, Ă  HĂȘloup, par Alençon Orne. — 1909. LA BRETÈCHE Mme DE, Ă  Argentan, 17, rue des Vieilles-Halles. ' — 1883. LA BROUSSE LĂ©on DE, magistrat Ă  NeufchĂątel Seine-InfĂ©rieure. — 1915. LABUTTE Paul, 15, rue Porte-Rabel, Ă  Laigle. — 1921. LACROIX Fernand, ingĂ©nieur des Arts et Manufactures, 47, rue du Ranelagh, Ă  Paris xvie. — 1904. LAFFILLEY Mms E., Ă  CrĂ»lai. — 1918. LAGARENNE Mme la GĂ©nĂ©rale DE, chĂąteau des Tourelles, par Radon Orne. — 1916. LAIGNEAU, directeur de la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, 8, boulevard Levasseur, Le Mans Sarthe. — 1924. LANDE l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'Hospice d'Alençon, 22, rue de Fresnay. — 1896. LANDE FĂ©licien, Ă  Autheuil, par Tourouvre Orne. —1924. XX MEMBRES TITULAIRES MM. LANGLOIS Emile, imprimeur, 6, rue du CollĂšge, Argentan Orne. — 1910. LAPORTE T., ancien sous-prĂ©fet, Ă  Alençon, rue de Bretagne, 20, et chĂąteau de La Touche, Ă  Saint-Denis-sur-Sarthon Orne. — 1883. LA SERRE l'abbĂ© BARBIER DE, prĂ©fet des Ă©tudes Ă  l'Ecole Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, 30, avenue du Roule, et chĂąteau du Houssay, par Moulins-la-Marche Orne. — 1904. LA SERRE Etienne BARBIER DE ^t, 11, citĂ© Vaneau, Paris vne, et chĂąteau du Houssay, par Moulins-la-Marche Orne. — 1919. LASSEUR Georges, *, ĂŻ, agent-voyer, principal chef du bureau des Ponts-et-ChaussĂ©es, 13, place du Cours, Alençon.— 1918. LAURENT-BARRAULT, &, 120, rue de Lj'on, Paris xne. — 1913. LAUTOUR l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'hospice de SĂ©es. — 1918. LAUSANNE lieutenant DE, 18, rue Candie, Alençon. — 1921. LWERERIE Mme DE, 61 ter, rue de Bretagne, A'.ençon. — 1923. LAVERNE Jacques, avouĂ© prĂšs le Tribunal de la Seine, 66, Faubourg Saint-HonorĂ©, Paris vine. — 1922. LEBOUCHER Jean, g, ancien pharmacien, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'Horticulture de l'Orne, 118, rue du Mans, Ă  Alençon. — 1901. LEBOULANGER le chanoine, aumĂŽnier des Dames BĂ©nĂ©dictines, 51, rue de l'Orne, Argentan. — 1920. LEBOURDAIS Frantz, notaire, au Pin-la-Garenue Orne. — 1908. LEBOURDAIS Mme Frantz, au Pin-la-Garenne Orne. — 1911. LEBRETON, employĂ© de banque, Courteille, Alençon. —1924. LE CARBONNIER DE LA MORSANGLIÈRE Fernand, 31, rue des CarmĂ©lites. Caen. — 1925. LECHEVREL Joseph, licenciĂ© es lettres, maire de Saint-Paul, professeur au collĂšge Sainte-Marie, 24, rue de l'Oratoire, Caen Calvados. — 1904, LE CHEVREL Mlle Madeleine, 129, rue du Ranelagh, Paris xvie — 1018. LECLERC Mm?, 1, rue de l'Orne, Argentan. — 1922. LECOINTRE Georges, chĂąteau del'Isle, par Alençon. — 1890. LECORNEY P. Edouard, 71, via Boncompagni, Rome, 25, Italie. — 1889. LEFÈVRE Robert, avocat, 4, rue du CollĂšge, Alençon. — 1921. LE FOYER, 1, rue Manissier, Caen. — 1923. LEFRANÇOIS Guillaume, avocat, agent de la SociĂ©tĂ© Normande de Banque et DĂ©pĂŽts, Ă  Vimoutiers, Le Sap Orne. — 1921. LÉGER Louis, 44, avenue de la Bourdonnais, Paris vne. —1899. MEMBRES TITULAIRES XXI MM. LEGROS l'abbĂ©, curĂ© d'Arçonnay Sarthe, par Champfieur. — 1909. LE GUAY le baron Robert, chĂąteau de Montgoubert, par Le Mesle-sur-Sarthe Orne et 11, rue de Courcelles, Paris vme. — 1921. LE JEMTEL le docteur, 8, rue des Marcheries, Ă  Alençon. — 1910. LE JEMTEL Mme, 8, rue des Marcheries, Alençon. — 1922. LEMAITRE l'abbĂ© Paul, chanoine titulaire, 17, rue d'ArgentrĂ©, Ă  SĂ©es. — 1886. LEMATRE ArsĂšne, maĂźtre de verrerie Ă  Saint-Evroult-NotreDame-du-Bois. Saint-Evroult-NotreDame-du-Bois. 1919. LE MAROIS le Comte ChĂąteau de Lonray, par Alençon. — 1924. LE MAROIS Mme \i comtesse, chĂąteau de Lonray, par Alençon, et Ă  Paris, 51, rue de l'UniversitĂ© vne. — 1893. LEMARQUANT Henri, O. ^, O. I. ÂŁ, O. &, M. O. de la MutualitĂ©, directeur honoraire au MinistĂšre de l'IntĂ©rieur, Ă  Paris, 11, rue des Feuillantines ve, et Ă  EcouchĂ© Orne. — 1883. LEMÉE Mgr, protonotaire apostolique directeur gĂ©nĂ©ral de l'OEuvre expiatoire, Ă  La Chapelle-Montligeon Orne. —1909. LE MONNIER Romain, publiciste, Le Plain, Mantilly Orne. — 1903. LENOIR, I. 1, professeur honoraire du LycĂ©e, 11, rue du GĂ©nĂ©ralFromentin, Alençon. — 1924. LEHMIER Georges, avocat Ă  la Cour d'Appel 5, rue EdmondValentin, Paris vnc, et chĂąteau de Saint-Gervais, par VingtHanaps Orne — 1920. LE ROUILLÉ Jules, 41, rue du ChĂąteau, Alençon. — 1907. LEROUX Maurice, Ă  Longny Orne. — 1924. LEROY Henry, notaire Ă  Laigle — 1908. LEROY Paul, chĂąteau du Hamel-Saint-Etienne, Ă  La Carneille Orne. — 1904. LEROY le docteur, 136 bis, avenue de Neuilly, Neuilly-sur-Seine Seine et Ă  la Carneille. — 1921. LE ROY-WHITE Mme, chĂąteau de Rabodanges, par Futanges Orne et 1, Quai Voltaire, Paris vne. — 1923. LESAGE Maurice, villa des Houx, par Villerville Calvados. — 1924, LE SASSIER-BOISAUNÉ Etienne, au Buat, par Rabodanges Orne. — 1921. LESELLIER l'abbĂ© Joseph, procureur de l'OEuvre expiatoire, St-Louis-des-Français, 197, via Babuino, Ă  Rome. — 1914. LESSART Henry, maire de Saint-SimĂ©on Orne, Ă  Alençon, 9, rue de Fresnay. — 1892. XXII MEMBRES TITULAIRES MM. LEVASSORT le docteur, €$, A. ^, maire de Mortagne, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Percheronne d'Histoire et d'ArchĂ©ologie, rue de la Sous-PrĂ©fecture, Ă  Mortagne Orne. — 1907. LE VAVASSEUR Mme Gustave, chĂąteau de la Lande-de-LougĂ©, par les Yveteaux Orne. — 1896. LEVEILLÉ Mme, 3, rue de Bretagne, Ă  Alençon. — 1914. LE VENEUR DE TILLIÈRES le comte, 20, rue des Promenades, Alençon. — 1922 LÊVÊQUE l'abbĂ©, ^t, curĂ© de Touquette, pa. Saiht-EvroultNotre-Dame-du-Bois Orne. —1920. LÉVESQUE le docteur, conseiller gĂ©nĂ©ral, de l'Orne, Domfront. —1923. LÉVIS-MIREPOIX le comte DE, chĂąteau de ChĂšreperrine Orne, par Mamers Sarthe, et Ă  Paris, 121, rue de Lille VII. — - 1889. LOISEAU l'abbĂ©, aumĂŽnier de l'HĂŽtelDieu, Ă  Mortagne Orne. — 1921. LONGIN le colonel *, 95, rue Cazault, Alençon. LONGUEMARE Paul DE *, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral du Calvados, directeur de V Association Normande, chĂąteau de Vendes, par Noyers-Bocage Calvados, et Ă  Caen, 23, place de la RĂ©publique. — 1920. LORILLEUX Pierre, chĂąteau de L'Aunay, par Saint-George s-duViĂšvre Eure et 53, rue de Verneuil, Paris vne. — 1919. LOUVARD S. G. Mgr, Ă©vĂȘque de Coutances et Avranches Manche. — 1904. LOUVEL Marcel, >&, O. I. pi, ancien chef d'Institution, maire de Regmalard Orne. — 1894. LOUVEL Dr Georges, La FertĂ©-MacĂ© Orne. — 1924, LOYSEL DE LA BILLARDIÈRE, juge, Ă  Pontoise Seine-et-OIse, et avenue Daniel-Lesueur, 9, Paris vne, et chĂąteau de la Monnerie, Ă  Saint-Germain-du-CorbĂ©is, par Alençon. — 1908. LOYSEL DE LA BILLARDIÈRE Mme, mĂȘmes adresses. — 1920. LUCAS, directeur de l'Usine d'OzĂ©, prĂ©sident de la Chambre des MĂ©tiers, 55 bis, rue de Mamers, Alençon. — 192 chĂąteau de Blanchelande, par MortrĂ©e Orne et 23, rue GalilĂ©e, Paris xvie. — 1918. PESNEL le docteur, Bagnoles-de-1'Orne Orne. — 1921. PÉTRON l'abbĂ©, Ă  Fresnes, par Montsecret Orne. — 1923. PEYERIMHOFF DE FONTENEILE H. de, chĂąteau de MĂ©davy par AlmenĂšches Orne et 16, rue SĂ©guier, Paris vie. — 1922. PICARD, libraire-Ă©diteur, 82, rue Bonaparte, Paris vie. — 1909. PICHON Louis, rue Haute, Ă  TrĂŽo Loir-et-Cher. — 1908. PICOT Mme Emile, chĂąteau du Mesnil, par Laigle Orne, et Ă  Paris, avenue de Wagram, 135 XVII6. — 1909. PIERREY Mme M., chĂąteau de la GuyardiĂšre, en La HauteChapelle Orne, et 30, rue Copernic, Paris xvie. — 1903. PIERREY Jacques, Le Petit-Fief, Surimeau, par Sainte-Pezenne Deux-SĂšvres et 16 bis, rue DufrĂ©noy, Paris xvie. — 1913. POLLET, ffe, chĂąteau de la Pommeraye, par Pont-d'Ouilly Calvados. — 1921. PONTHAULT AndrĂ©, 1, rue de l'HĂŽtel-de-Ville, Mayenne. — 1923. PONTHAULT Pierre, place de HercĂ©, Mayenne Mayenne. ‱—1923. PORCHER Jacques, 1, rue du Regard, Paris vie. — 1901. PORCHER Jean , archiviste-palĂ©ographe, attachĂ© Ă  la BibliothĂšque Nationale, 6, rue Commailles, Paris vue. — 1913. PORCHET Georges, professeur au LycĂ©e de Caen, 50, rue EcuyĂšre, et Ă  La Carneille Orne. — 1925. PORÉE le chanoine, correspondant de l'Institut, curĂ© de Bournainville, par Thiberville Eure. — 1912. XXVI v MEMBRES TITULAIRES MM. POTTIER l'abbĂ©, curĂ© de BocquencĂ©, par La FertĂ©-Fresnel. — 1923. POUPET capitaine BenoĂźt, -^f, docteur en Droit, 18, rue AlexandreDelemare, AlexandreDelemare, Mons-en-Bareul, par Lille Nord. — 1912. PRIMOIS Georges, industriel, au Pont-OEuvre, par Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois — 1911. PRIMOIS fllsGeorges, industrielauPont-OEuvre,par Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois Saint-EvroulNotre-Dame-du-Bois — 1924. PRODHOMME le docteur, maire de Putanges. — 1903. PRUNELÉ le comte Henri DE, Ă  SĂ©es Orne, et 35, rue du Sud, Ă  Versailles Seine-et-Oise. — 1914. RABINEL l'abbĂ©, missionnaire diocĂ©sain, 14, rue du Cours, "Alençon. — 1921. RATTIER le chanoine, archiprĂȘtre d'Argentan Orne. —1924. RÉMON-BEAUVAIS Mme, rue d'Alençon, Domfront. — 1923. RENAULT Paul, notaire, 49, place du Cours. Alençon. — 1923. REVERT EugĂšne, agrĂ©gĂ© de l'UniversitĂ©, chargĂ© de Cours Ă  l'UniversitĂ© de Helsmgfors Finlande, Professeur au lycĂ©e . de Roanne, 1919. RHEINART Mme, Ă  la HamardiĂšre, prĂšs Domfront Orne. — 1922. RIBLIER. notaire Ă  Regmalard Orne. — 1924, RIBOUX l'abbĂ© A., curĂ© de Bonsmoulins Orne. — 1904. RIGOULAY Alphonse ÂŁÂŁ, A. O. I. ^, chef de division Ă  la PrĂ©fecture de l'Orne, 26, rue du ChĂąteau, Alençon. — 1921. RIPAULT l'abbĂ©, professeur Ă  l'Ecole de l'ImmaculĂ©e-Conception, Ă  Flers-de-POrne. — 1919. RIVIÈRE Albert, ĂŻfe, ancien magistrat, chĂąteau de la Gatine, par ViUiers-sous-Mortagne Orne, et Ă  Paris, 52, rue d'Amsterdam ixe. — 1900. ROCHEFORT Mme la comtesse DE, chĂąteau de Bois-Roussel, par Essai Orne, et 39, rue Saint-Dominique, Paris. — 1920. ROEDERER le comte, ifc, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de Bois-Roussel, par Essai, et 5, rue Freycinet, Paris xvie. — 1903. ROGER, ancien notaire, rue Cazault, Alençon. —‱ 1923. ROMANET le vicomte Olivier DE, vj&, chĂąteau de Frebourg, par Mamers Sarthe, et 16 bis, avenue Bosquet, Paris vne. — 1905, SEMALLÉ M"e DE, chĂąteau de SemallĂ© Orne. — 1919. SERCEY Mme la comtesse Lauient DE, chĂąteau de Vaugeois, par Neuilly-le-Vendin Mayenne. — 1923. SEVRAY le chanoine, Ă  SĂ©ez Orne. — 1882. SORNIN l'abbĂ©, curĂ© de Saint-Kvroull-Notre-Dame-du-Bois. — 1919. SOUANCÉ le comte DE, chĂąteau de Montdoucet, par SouancĂ© Eure-et-Loir. - 1887. SURVILLE Auguste, ^, bibliothĂ©caire de la ville de Fiers, Ă  la Chapelle-Biche Orne. — 1886. TABOURIER l'abbĂ© L., curĂ© de St-LĂ©ger-sur-Sarthe, par Le Meslesur-Sarthe Orne. - 1902. TAPFOREAU Mlles, rue des Promenades, 14, Alençon. TAUNAY Victor-Auguste, prĂ©sident de l'Association de la Presse judiciaire de Paris, ancien rĂ©dacteur Ă  la Gazette de France, Ă  Paris, 93, rue du Bac, et " La Solitude ", Ă  Plessis-Robinson Seine. — 1912. TESSIER le chanoine, >ĂŻe, 29, rue du Cours, Alençon. — 1920. TRÉBUciENMm,Ă Magny-le-Freule, par MĂ©zidon Calvados et 185, rue de la Pompe, Paris xvp.—1913. TRIGER Robert, A. Ç, C. ^, §,docteur en droit,ancien conseiller d'arrondissement, correspondant du MinistĂšre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique du Maine, aux TalvasiĂšres prĂšs Le Mans, et au Mans, 5, rue l'Ancien-EvĂȘchĂ©. — 1882. TRIPIED l'abbĂ© F., curĂ© de La Lande-Patry, prĂšs Fiers Orne. — 1900. l'abbĂ©, curĂ© de Fresnes Orne. — 1920. TURGEON Charles, ^, O. Spf, C. %*, membre correspondant de l'Institut, professeur d'Histoire des doctrines Ă©conomiques et doyen de la FacultĂ© de Droit de l'UniversitĂ© de Rennes, 25, boulevard SĂ©vignĂ©, Ă  Rennes. — 1883. UBALD D'ALENÇON le R. P., 46, rue de la RĂ©publique, Brysur-Marne, Seine. — 1903. VADÉ Paul-Emile, conseiller municipal, 11, rue Cazault, Alençon — 1920. VANNIER l'abbĂ©, 11, rue Grande-Sarthe, Alençon. — 1924. VAUCELLES le comte Jules DE g, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne, chĂąteau de Lignou, par Briouze Orne, et Ă  Paris, 18, rue de Marignan vin. — 1892 VAUGEOIS l'abbĂ©, vicaire Ă  Saint-Jean de Laigle. — 1909. VAUDRON l'abbĂ©, vicaire Ă  CondĂ©-sur-Huisne Orne. — 1921. VENDEL Henri, bibliothĂ©caire de la ville de ChĂąlons-sur-Marne et Ă  AlmenĂšches Orne. 1909. VÉREL M»' Charles, Ă  Nonant-le-Pin Orne. — 1888. VERGER Marcel, inspecteur Ă  la Caennaise, 98, boulevard des AlliĂ©s, Caen. — 1923. VEZARD RenĂ©, avocat, arbitre expert prĂšs le Tribunal de Commerce de la Seine, 179, boulevard PĂ©ieire, Paris xvne. — 1921. VIALLET Paul, sous-directeur de la Banque rĂ©gionale, Alençon, 40, rue Jullien. —1924. VIGAN Victor DE, capitaine honoraire, Ă  BellĂȘme Orne. — 1900. VIGNERAL le comte DE, chĂąteau de Ri, par Habloville Orne. — 190J. VIMARD Achille, chĂąteau des Tourailles, par la Carneille Orne et 12, place Rougemare, Rouen Seine-InfĂ©rieure. — 1904. VINCENT, chĂąteau de La FertĂ©-FrĂȘnel Orne et 68, boulevard de Courcelle, Paris xvne. — 1921. VOISIN Etienne, chĂąteau de la GĂątine, par Villiers-sous-Mortagne et Ă  Paris, 67, rue d'Amsterdam viuc. — 1900. XXX MEMBRES TITULAIRES MM. YVETOT, chĂąteau du Hamel, Ă  Planches Orne. — 1924. WICKERSHEIMEP. E111., prĂ©sident au tribunal de premiĂšre instance,. Ă  Argentan Orne. — 1911. ZAPPA Mme E., boulevard des AlliĂ©s, Caen. — 1922. BIBLIOTHÈQUE DE FLERS. — 1911. BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE DOMFRONT. — 1922. BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE NOGENT-LE-ROTROU Eure-etLoir. — 1911. ÉCHANGES XXXI SociĂ©tĂ©s Savantes et Établissements Publics Auxquels la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique de l'Orne adresse ses Publications et ses Correspondances. Abbeville. — SociĂ©tĂ© d'Emulation d'Abbeville. Aix. — AcadĂ©mie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d'Aix. Aix. — BibliothĂšque de l'UniversitĂ© d'Aix.— FacultĂ©s des Lettres et de Droit. Alençon. — Archives dĂ©partementales de l'Orne. Alençon. — BibliothĂšque publique de la ville. Angers. — Revue de l'Anjou ; M. le Directeur, 40, rue du Cornet. Angers. — SociĂ©tĂ© Nationale d'Agriculture, Sciences et Arts ancienne AcadĂ©mie d'Angers. AngoulĂȘme. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de la Charente. Argentan. — BibliothĂšque publique; M. PORCHER, 105, rue de Paris. Arles. — SociĂ©tĂ© des Amis du Vieil Arles. — Poste. Auxerre. — SociĂ©tĂ© des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 43, rue Joubert. Avranches. — SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie littĂ©raire, Sciences et Arts, des arrondissements d'Avranches et Mortain. Bayeux. — SociĂ©tĂ© d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux. Blois. — SociĂ©tĂ© des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher. — M. Le ueur, prĂ©sident, rue du Palais, Ă  Blois. Bourges. — SociĂ©tĂ© des Antiquaires du Centre. Caen. — AcadĂ©mie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen. Caen. — SociĂ©tĂ© des Beaux-Arts. Caen. — SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie. Caen. — ComitĂ© des Assises de Caumont, 28, rue de GeĂŽle. — Poste. Caen. — BibliothĂšque municipale. — M. Huard, conservateur. Chartres. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique d'Eure-et-Loir. ChĂąteau dun Eure-et-Loir. — SociĂ©tĂ© Dunoise ArchĂ©ologie, Histoire, Sciences et Arts. Chinon. — La SociĂ©tĂ© des Amis du Vieux-Chinon Indre-et-Loire. Cholet. — SociĂ©tĂ© des Sciences et Beaux-Arts. Evreux. — SociĂ©tĂ© libre d'Agriculture, Sciences, Arts et BellesLettres de l'Eure, 12, rue de la Banque. Fiers. — Le Pays Bas-Normand. Granville. — SociĂ©tĂ© d'Etudes historiques et Ă©conomiques Le Pays de Granville. » XXXII ECHANGES Grenoble. — Bulletin de l'acadĂ©mie Delphinale. GuĂ©ret. — SociĂ©tĂ© des Sciences Naturelles et ArchĂ©ologiques de la Creuse. La FlĂšche. — Les Annales FlĂ©choises. — Poste. Laval. — Commission Historique et ArchĂ©ologique de la Mayenne. Le Havre. — Les Amis du Vieux Havre. Le Havre. ‱— SociĂ©tĂ© havraise d'Ă©tudes diverses. Le Mans. — SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique du Maine. Le Mans. — SociĂ©tĂ© d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe; M. GENTIL, 86, rue de Flore. LigugĂ© Vienne. — M. le Directeur de la Revue Mabillon abbaye Saint-Martin, LigugĂ© Vienne. — 1921. Lille. — Commission historique du dĂ©partement du Nord, place de l'UniversitĂ©.— M. de Saint-LĂ©ger, prĂ©sident. Limoges. — Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique du Limousin. Lisieux. — SociĂ©tĂ© Historique. Lyon. — SociĂ©tĂ© Gerson d'histoire et d'archĂ©ologie du diocĂšse de Lyon. Marseille. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de Provence, 63, boulevard Longchamp. — M. Magnan, prĂ©sident. Montpellier. — SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie. Mortagne. — SociĂ©tĂ© percheronne d'Histoire et d'ArchĂ©ologie.— M. l'abbĂ© Moulin, aumĂŽnier de l'hospice. Mouilleron-en-Pareds VendĂ©e. — Revue du Bas-Poitou. — M. RenĂ© Vallette, Logis de Beauregard. Moulins. ‱—‱ SociĂ©tĂ© d'Emulation du Bourbonnais Lettres, Sciences et Arts. Nantes. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de Nantes et du dĂ©partement de la Loire-InfĂ©rieure. OrlĂ©ans. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l'OrlĂ©anais, M. le PrĂ©sident, 37, boulevard Alexandre-Martin. Paris. — MinistĂšre de l'Instruction publique Direction de l'Enseignement supĂ©rieur, 5e Bureau. — 6 exemplaires. Paris.— L'Ame Normande; M. Jacques HEBERTOT, Directeur, 5, Quai Voltaire vne. Paris. — BibliothĂšque Nationale, 58, rue de Richelieu ne. Paris. — BibliothĂšque de la Sorbonne, rue Saint-Jacques ve. Paris. — BibliothĂšque de l'Institut.— M. le secrĂ©taire perpĂ©tuel de l'AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, 23, quai de Conti, Paris vie. Paris. — BibliothĂšque d'Art et d'ArchĂ©ologie, 11, rue Berreyer, Paris vine. Paris. — BibliothĂšque de l'Institut catholique, 74, rue de Vaugirard, Vaugirard, M. l'abbĂ© Langlois \ie. ÉCHANGES XXXIII Paris. — Le Polybiblion, 5, rue Saint-Simon.— M. Chapuis vne. Paris. — ComitĂ© des travaux historiques et des SociĂ©tĂ©s savantes, rue Richelieu. BibliothĂšque Nationale. Paris. —Touring-Club de France, 65, avenue de la Grande-ArmĂ©e, Paris xvie. — M. le SecrĂ©taire-administratif du ComitĂ© des fĂȘtes et monuments. Paris. — BibliothĂšque de l'Ecole des Chartes, 19, rue de la Sorbonne Sorbonne Paris. — Les Guides Bleus, librairie Hachette, 79, boulevard Saint-Germain, Paris vne. Paris. — Revue des Questions Historiques, 5, rue Saint-Simon. — Poste vne. Paris. — .Association amicale de l'Orne, 14, rue Fontaine, Paris ixe. Paris. — La Pomme; M. LATOUCHE, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, 65, rue Caulaincourt, Paris xvme. Paris. — SociĂ©tĂ© Française d'ArchĂ©ologie; M. LEFÈVRE-PONTALIS, 13, rue Phalsbourg xvne. Paris. — Bulletin hĂ©raldique de France; M. DELAPORTE, 5, rue Mornay ive. — SociĂ©tĂ© de Saint-Jean pour l'encouragement de l'Art " ChrĂ©tien, 13, rue de l'Abbaye vie. Poitiers. — SociĂ©tĂ©'des Antiquaires de l'Ouest. Quimper. — DiocĂšse de Quimper et de LĂ©on FinistĂšre. — Bulletin diocĂ©sain d'Histoire et d'ArchĂ©ologie. — Poste. Rennes. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique d'Ille-et-Vilaine. Rochechouart. — SociĂ©tĂ© les Amis des Sciences et Arts de Rochechouart Rochechouart Rouen. — SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie. Rouen. — BibliothĂšque de la Ville de Rouen. Rouen. — SociĂ©tĂ© Normande de GĂ©ographie. Rouen. — Commission des AntiquitĂ©s de la Seine-InfĂ©rieure. Rouen. — Revue Normande, place Haute-Vieille-Tour. Rouen. — SociĂ©tĂ© Normande de gravure, hĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. Saint-DiĂ©. — SociĂ©tĂ© Philomatique Vosgienrie. Saint-LĂŽ. — SociĂ©tĂ© d'Agriculture, d'ArchĂ©ologie et d'Histoire Naturelle de la Manche, 23, rue des Images. Saint-Malo. — SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique de l'arrondissement de Saint-Malo. Saumur. — SociĂ©tĂ© des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois. Toulouse. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du Midi de la France. Tours. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de Touraine. TrĂ©viĂšres. — SociĂ©tĂ© historique de TrĂ©viĂšres Calvados, M. le chanoine GuĂ©rin, doyen.. XXXIV ECHANGES Valence. — SociĂ©tĂ© d'Histoire EcclĂ©siastique et d'ArchĂ©ologie religieuse des diocĂšses de Valence, Gap, Grenoble et Viviers. Valognes. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique, Artistique, LittĂ©raire et Scientifique de l'arrondissement de Valognes. Vannes. — SociĂ©tĂ© Polymathique du Morbihan. VendĂŽme. — SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique, LittĂ©raire et Scientifique du VendĂŽmois. ECHANGES XXXV SociĂ©tĂ©s ÉtrangĂšres Aarhus Stifs Aarbager. — SociĂ©tĂ© historique. M. Hangsted, prĂ©sident, St-Paulskirkiplads-Aarlius Danmark. Albany. - UniversitĂ© de l'Etat de New-York. Barcelona. — Analecta Montserratensia. Bibliotheca deMontserrat. Bergen NorvĂšge — BibliothĂšque de la ville M. Sxdth, LibliothĂ©caire. Bruxelles. ‱— Analecta Bollandiana, 24, boulevard Sain -Michel. Cambridge Etats-Unis. — Harward University of Cambridge Correspondant M. PICARD, libraire, 82, rue Bonaparte, Paris vi°. Christiana. — BibliothĂšque de l'UniversitĂ©. M. W. Munthe, bibliothĂ©caire. Copenhague. — BibliothĂšque royale M. Lange, bibliothĂ©caire en chef. Costa-Rica AmĂ©rique Centrale.— Museo Nacional; M. A. ALFARO. Director, San-JosĂ©. Davenport. — AcadĂ©my of Sciences. GenĂšve Suisse. — BibliothĂšque publique et universitaire. Helsingfors Finlande, — BibliothĂšque de l'UniversitĂ©. — 1923. Jersey. — M. Nicolle, secrĂ©taire honoraire. —SociĂ©tĂ© Jersiaise. 9, Pier Road, Saint-HĂ©lier. —1924. Londres. — Anglo-French society, scala house, Charlotte Street, w. i. Mexico. — Museo Nacional. Monaco. — Annales du Palais de Monaco. Montevideo Uruguay. — Museo de Historia Natural. NeufchĂątel Suisse. — SociĂ©tĂ© NeutchĂ teloise de GĂ©ographie. Rio-de-Janeiro BrĂ©sil. — Museo Nacional. Stockholm SuĂšde. — AcadĂ©mie Royale des Belles-Lettres, de l'Histoire et des AntiquitĂ©s. Turin. — Societa piemontese di archeologia et Belle Arti, via Napione, n° 2 Correspondant M. le docteur Gino Borghezio. Washington. — Smithsonian Institution. PftOCÈS-VERBAUX SĂ©ance du 29 Janvier 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. Le jeudi 29 janvier 1925, Ă  la Maison d'OzĂ©, la premiĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, s'est tenue sous la prĂ©sidence de M. Tournouer, prĂ©sident. PrĂ©sents Mmes DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, DE CROYER, DESCIIAMPS, DESCOUTURES, LEVEILLÉ, DE SAINTEPREUVE, Paul ROMET et Charles ROMET et MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, BEAUGÉ, Henri et FĂ©lix BESNARD, le chanoine DAREL, Albert DESCHAMPS, EON, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRÉ et GUERCHAIS, le chanoine GUESDON, LENOIR, Paul ROMET, ROUSSEAU, l'abbĂ© TABOURIER, TOURNOUER et VADÉ. ExcusĂ©s Mme 8 la comtesse D'ANGÉLY, CHAUVEAU, EON, FAVIER, RUFFRAY et TIERCELIN ; MUes DE BRÉBISSON, DE LAVERERIE et DE SEMALLÉ. MM. Joseph BESNARD, le chanoine BIDARD, AndrĂ© BOUTON, CHEVREUIL, DESLOGES, DOIN, DUBOURG, le chanoine DUPONT, DURAND DE SAINT-FRONT, l'abbĂ© GOBLET, JOUANNE, JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE, le docteur LECUYER DE VILLERS, l'abbĂ© LEGROS, LEMARQUANT, le comte LE VENEUR, LOUVEL, le docteur ONFRAY, le chanoine ROBERT, le vicomte Pierre DE ROMANET, le marquis DE SAINT-PIERRE, le baron DE SAINTE-PREUVE, Etienne DE LA SERRE, le chanoine SEVRAY, TAUNAY, le R. P. UBALD et Etienne VOISIN. ÂŁ PROCES-VERBAUX M. LE PRÉSIDENT nous dit sa joie de constater la cordialitĂ© et l'esprit vraiment familial qui rĂ©gnent de plus en plus dans la SociĂ©tĂ© dont il est le PrĂ©sident depuis 25 ans et, Ă  ce titre, il veut offrir, Ă  tous, ses voeux pour la nouvelle annĂ©e. Puis, trĂšs dĂ©licatement, il exprime nos vifs sentiments de condolĂ©ance Ă  la famille de SemallĂ© pour la mort toute rĂ©cente de M. Joseph de SemallĂ©, dont le pĂšre est membre de la SociĂ©tĂ© et aussi Ă  notre confrĂšre, M. le docteur Levassort, maire de Mortagne, qui vient de perdre sa femme. Passant aux bonnes nouvelles, M. LE PRÉSIDENT nous fait part du mariage de M. de CĂ©nival avec Mlle de Peyerimhoff et de celui de M. Geivais ChappĂ©e avec Mlle Compaignon de Marcheville. Il nous annonce Ă©galement la promotion de M. Etienne de la Serre nommĂ© officier de la LĂ©gion d'honneur. Par extraordinaire, nous n'avons pas aujourd'hui de nouvelles prĂ©sentations ; mais, nous sommes fiers d'enregistrer les magnifiques rĂ©sultats de notre recrutement 50 nouveaux membres en 1920 ; 62 en 1921 ; 37 en 1922 47 en 1923 et 55 en 1924. Nous atteignons actuellement le chiffre de 521 membres. Cela ne nous fait pas oublier nos deuils, entre autres, celui trĂšs sensible de M. RenĂ© de Beauregard. Nous avons dĂ» faire un gros effort pĂ©cuniaire pour insĂ©rer au Bulletin des articles en retard. Aussi, nous verrons-nous probablement obligĂ©s Ă  ne donner que deux fascicules en 1925. Nos rĂ©unions ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšres et animĂ©es et agrĂ©mentĂ©es de communications et de causeries trĂšs intĂ©ressantes. Nos confĂ©rences ont eu un vrai succĂšs. L'excursion fut particuliĂšrement rĂ©ussie et laissera un souvenir parmi les plus belles. VoilĂ  le bilan de l'annĂ©e qui vient de s'achever. M. LE PRÉSIDENT donne maintenant la parole Ă  M. LE VICOMTE DU MOTEY pour une communication, qu'au nom de la SociĂ©tĂ© d'Eure-et-Loir, le docteur DemantkĂ©, de Dreux, est venu lui-mĂȘme le prier de nous faire. PROCES-VERBAUX 3 La SociĂ©tĂ© d'Eure-et-Loir tient Ă  ce que nous ayions connaissance d'une protestation inutile, hĂ©las ! qu'elle a faite contre le remplacement d'une croix historique, Ă  Anet, par le monument aux morts de la guerre. M. du Motey, avec la limpide prĂ©cision de sa mĂ©moire trĂšs sĂ»re, nous montre l'intĂ©rĂȘt de ce calvaire. On sait qu'au moment de l'invasion normande, les reliques de saint Latuin, premier Ă©vĂȘque de SĂ©ez, furent mises Ă  l'abri dans l'Ă©glise d'Anet. Au xie siĂšcle, Yves de BellĂȘme, pour en recouvrer au moins une parcelle, se rendit Ă  Anet et il eut beaucoup de peine Ă  obtenir de l'Ă©vĂȘque de Chartres et des habitants le quatriĂšme doigt de la main droite de son saint prĂ©dĂ©cesseur. Pour le transfert de la relique, on Ă©difia trois magnifiques reposoirs sur l'emplacement desquels furent ensuite Ă©rigĂ©s trois calvaires qui Ă©taient encore debout au xvme siĂšcle. De nos jours, il n'en subsistait plus qu'un. Et c'est contre la suppression de ce souvenir historique par le Conseil municipal d'Anet que la SociĂ©tĂ© d'Eureet-Loir a voulu protester et elle a tenu Ă  nous en envoyer le sjTnpathique tĂ©moignage. M. LE PRÉSIDENT remercie M. du Motey et assure la SociĂ©tĂ© d'Eure-et-Loir de notre parfaite conformitĂ© de vues avec elle. M. LE PRÉSIDENT nous parle de l'organisation du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes de Normandie pour lequel il y eut hier une rĂ©union fort importante. Tout semble en bonne voie et des commissions sont nommĂ©es pour organiser en dĂ©tail sĂ©ances d'Ă©tudes, expositions, concerts et excursions. Quant Ă  notre AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, c'est en juillet qu'elle se tiendra et, dĂ©sormais, elle ne se fera plus au cours de l'excursion. M. LE PRÉSIDENT organisera, suivant l'usage, une rĂ©unioli spĂ©ciale, en mars, pour les membres parisiens de la SociĂ©tĂ©. M. LE PRÉSIDENT nous dit le succĂšs remportĂ© Ă  Paris par la Schola cantorum de l'Orne et il adresse, en notre nom, des fĂ©licitations Ă  son directeur, notre confrĂšre, M. l'abbĂ© Marais. Le journal,' La Vie catholique, a publiĂ© deux articles 4 PROCES-VERBAUX trĂšs Ă©logieux pour VOratorio' de Paul Harel comme pour la musique de Bellenot. L'Oratorio de la bienheureuse ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus Paul HAREL La Schola Caniofum de l'Orne, sous la direction de l'abbĂ© Marais, est venue donner dans diverses Ă©glises de Paris, notamment Ă  Sainte-Clotilde et Ă  Notre-Dame-des-Champs, sur la bienheureuse ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus, la petite sainte du Carmel de Lisieux, le trĂšs bel Oratorio composĂ© par M. Bellenot, organiste de Saint-Sulpice, sur un ravissant poĂšme de Paul Harel. Ce nous est une occasion de saluer une fois de plus l'infatigable jeunesse toujours renouvelĂ©e du grand poĂšte gĂ©orgique et chrĂ©tien, que double un personnage quasi mystique, tant il semble Ă©manĂ© du paysage mĂȘme de France et de la race, dont il rĂ©sume les plus dĂ©licats et les plus pittoresques aspects. Est-ce un cep bourguignon devenu homme, un Clos Vougeot ou un seigneurial Chambertin ? Est-ce un des gĂ©nies de la forĂȘt d'EcouchĂ©, une Ă©manation mĂ©lancolique et rieuse de sa ducale Normandie, la voix de ses Ă©chos moqueurs et tristes ? Harel est tellement vrai, tellement charmant, il exprime tellement le plaisir des heures savoureuses, qu'il nous semble avoir Ă©tĂ© extĂ©riorisĂ© de nous-mĂȘmes et nous reprĂ©senter notre joie vivante, qui marche Ă  nos cĂŽtĂ©s. N'est-il pas la propre bouteille qu'il nous a fait boire et qui se commente encore ? N'est-ce pas le visage du si doux et si rĂ©confortant accueil que nous reçûmes en tel chĂąteau Louis XIII ou en tel Ă©vĂȘchĂ© xvme siĂšcle et qui nous accompagne ? Harel est gaĂźtĂ©, douceur du regret, chaleur du corps et de l'Ăąme, attente du jour savoureux, fraĂźcheur du matin, tristesse somptueuse du crĂ©puscule, rĂȘve, souvenir, vision, vie intense. Harel est le poĂšme de la vie de France et sa poĂ©sie, oĂč revivent Villon, ClĂ©ment Marot, Virgile et La Fontaine, en est un dĂ©licieux abrĂ©gĂ©. Harel, l'honneur des bois El des mois. Harel, la douce espĂ©rance Des fleurs... ALFRED POIZAT PROCES-VERBAUX 5 Philippe BELLENOT L'auteur de l'Oratorio de la bienheureuse ThĂ©rĂšse est M. Philippe Bellenot, le maĂźtre de chapelle de Saint-Sulpice. C'est un de ces modestes qui n'aiment pas qu'on les tire de l'ombre. Cependant M. Bellenot a bien voulu se souvenir qu'il me donna jadis des leçons d'harmonie, et me parler pendant quelques instants de sa nouvelle oeuvre. Elle me fut demandĂ©e, voici quelques annĂ©es, me dit-il, par M. l'abbĂ© Marais, l'infatigable fondateur de la Schola cantorum de l'Orne, dont les belles auditions religieuses ne se comptent plus. J'ai suivi fidĂšlement le texte de Paul Harel. Cependant j'ai cru devoir le faire prĂ©cĂ©der d'un PrĂ©lude, qui Ă©voque la merveilleuse destinĂ©e de l'enfant et expose les principaux leitmotiv de l'oeuvre. Je me suis permis aussi d'interrompre parfois le poĂšme pour faire entendre tout au moins un rappel de certaines hymnes, qui baignent ma musique profane dans une atmosphĂšre liturgique. J'ai voulu aussi que ma petite sainte entrevĂźt, dĂšs avant sa profession, les Ă©tapes de son calvaire d'amour, et, par un procĂ©dĂ© analogue Ă  celui du cinĂ©ma, j'ai fait dĂ©filer sur l'Ă©cran musical les pressentiments et les rĂȘves de l'enfant, le MystĂšre de l'Enfance, celui de la Passion, la souffrance, la mort prĂ©coce, le Ciel, la pluie de roses Ă©pandue sur la terre. Ce sont de grandes libertĂ©s, que certains m'ont reprochĂ©es ; j'ai conscience cependant qu'elles aideront Ă  faire comprendre et Ă  faire aimer la figure de la bienheureuse. Ce qu'est, musicalement, mon Oratorio ? Vous savez que, sans mĂ©priser les novateurs, je suis un classique en Ă©criture musicale. Vous savez combien j'admire Saint-SaĂ«ns et Gounod. Ils ont Ă©tĂ© mes maĂźtres. Ils demeurent mes modĂšles. » L'oeuvre de M. Bellenot a dĂ©jĂ  connu un grand succĂšs Ă  Alençon, l'annĂ©e derniĂšre. Nul doute qu'Ă  Paris elle ne reçoive, cette semaine, Ă  Sainte-Clotilde et Ă  Notre-Dame-des-Champs, le meilleur accueil du public qui aime la belle et saine musique religieuse. PAUL RENAUD IN A l'exposition du Touring-Club que nous avions annoncĂ©e, figuraient un certain nombre de vues ornaises Boulan, Portail de Notre-Dame d'Alençon peinture. Choquet, J. Vieille maison Ă  SĂ©es gravure. Desbois, P. ChĂąteau de Couterne aquarelle. Dubout Mlle M. L'Ă©tang dans l'Orne aquarelle. Dupont, G. Saint-CĂ©neri aquarelle. D PROCES-VERBAUX Fouques, Temps de pluie, Le vieux pont Ă  Saint-CĂ©neri peinture. Main-BĂ©cret, Alice PĂąturage Ă  BellĂȘme aquarelle. Marcis La VĂ©e, Bagnoles-de-1'Orne peinture ; Rue de Village prĂšs TessĂ©-la-Madeleine. Millard, -M. Saint-Martin-du-Vieux-BellĂȘme peinture. Montader, A. L'Orne Ă  Argentan ; Le chĂąteau d'O peinture. M. XAVIER ROUSSEAU, d'Argentan, envoie une communication qu'on lira avec intĂ©rĂȘt Ă  la suite du procĂšs-verbal. M. D'HERMIGNY DE BRUCE adresse Ă  M. le PrĂ©sident un travail manuscrit dont il sera rendu compte dans la Chronique du Bulletin. M. LE PRÉSIDENT recommande le concert qui sera donnĂ© au profit de la CrĂšche alençonnaise » dont Mme Descoutures est prĂ©sidente. M. LE PRÉSIDENT remercie tout particuliĂšrement M. Besnard qui offre Ă  la BibliothĂšque un tirage Ă  part de son article sur ses 25 ans de prĂ©sidence. M. EON nous dit que Mme Dusanne, de la ComĂ©dieFrançaise, a fait Ă  Rennes une confĂ©rence sur Mme de SĂ©gur. M. BROUARD nous fait maintenant le compte rendu financier et M. LE PRÉSIDENT le remercie de sa gestion si dĂ©vouĂ©e et si bien ordonnĂ©e puis il proclame le rĂ©sultat des Ă©lections. Les membres sortants sont réélus. La parole est maintenant Ă  M. le docteur BEAUDOUIN qui, pendant une demi-heure, nous tient sous le charme d'une causerie pĂ©tillante, comme toujours, de malice et d'esprit. Le programme Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e Ă  16 h. y2. Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRÉ. PROCÈS-VERBAUX Communication Ă  la SĂ©ance du 29 Janvier 1925 IPatois Ornais Je lis dans un grand quotidien sous le titre Une innovation originale M. Bruneau, professeur Ă  la FacultĂ© de lettres de l'UniversitĂ© de Nancy, vient de faire une curieuse dĂ©monstration Ă  son cours public sur la littĂ©rature populaire en Lorraine. Dans un village du nord de la Meuse, il eut l'occasion d'entendre une brave vieille femme narrer un conte simple et naĂŻf, mais fort dramatique, qui remontait au temps des cosaques de l'invasion de 1815 et qu'elle tenait de ses parents. Cette paysanne, qui n'avait jamais quittĂ© son village et ne savait ni lire ni Ă©crire, interprĂ©ta le rĂ©cit d'une maniĂšre tellement Ă©mouvante, en l'entremĂȘlant de mots patois, que le professeur Bruneau le saisit sur le vif de son pur accent de terroir, Ă  l'aide d'un phonographe enregistreur. Et c'est ainsi qu'au grand amphithéùtre de la FacultĂ© des lettres de l'UniversitĂ© de Nancy, devant un nombreux auditoire de choix, ce rustique conte lorrain fut rĂ©citĂ© par une brave femme absolument fruste, avec une audition parfaite. Le Matin, 18 janvier 1925. Le mot innovation est tout Ă  fait inexact, l'idĂ©e est trĂšs vieille et sa rĂ©alisation remonte Ă  prĂšs de trois lustres. Le 3 juin 1911, effectivement, on inaugurait les archives de la parole », et dans l'un des discours d'inauguration, je relĂšve ce passage Nous avons tout autour de nous de grands vieillards qui se meurent, ce sont nos patois. Un Ă  un, les villages, sous l'influence de l'Ă©cole, de la presse, des relations commerciales, centuplĂ©es par les moyens nouveaux de communication, abandonnent leur vieux parler sĂ©culaire. Dans quelques annĂ©es, il sera dĂ©formĂ© ou aura vĂ©cu. Le français, qui n'a mĂȘme pas sur ses frĂšres le droit d'aĂźnesse, aura pris pour lui toute la France du nord et une partie de celle du midi. Immense bienfait, sans doute, pour qui ne regarde que le cĂŽtĂ© politique et social, perte irrĂ©parable pour le curieux et l'artiste qui aime la variĂ©tĂ© pittoresque de la 8 PROCÈS-VERBAUX vie, pour le savant qui en Ă©tudie les lois... Un cylindre devant lequel un paysan, soigneusement choisi, aura parlĂ© cinq minutes, sauvera de l'oubli et du nĂ©ant les patois jusqu'ici nĂ©gligĂ©s. L'initiative du distinguĂ© professeur nancĂ©en si intĂ©ressante qu'elle soit, ne saurait donc constituer, comme le veut mon chroniqueur, une innovation. Mais on est en droit de se demander ce qu'il est advenu des Archives de la parole. AprĂšs de beaux discours, il est Ă  craindre qu'elles n'aient fini, comme tant de choses en France, par des chansons... qui n'Ă©taient plus en patois... Qu'importe aprĂšs tout, puisque l'idĂ©e a Ă©tĂ© Ă©mise et qu'on la sait rĂ©alisable. N'appartient-il pas plutĂŽt, d'ailleurs, aux sociĂ©tĂ©s de province de noter sur le cylindre ou le disque les parlers les plus tj'piques de leur dĂ©partement ou de leur rĂ©gion ? Sans doute, on ne saurait rien entreprendre sans argent et je sais notre groupe riche surtout de bonnes volontĂ©s et de sciences..., mais mon projet entraĂźnerait-il de grosses dĂ©penses ? Je ne crois pas. On pourrait tout d'abord ouvrir une souscription et limiter rigoureusement notre champ d'expĂ©riences Ă  nos disponibilitĂ©s..., puis l'Ă©tendre au fur et Ă  mesure du dĂ©veloppement de celles-ci. Il me semble que notre SociĂ©tĂ© n'a pas dĂ©pensĂ© beaucoup d'activitĂ© dans le domaine des parlers locaux ceci n'est pas un reproche, et on ne connaĂźt guĂšre que les travaux de Delestang, Le Vavasseur, VĂ©rel. Il y a davantage Ă  faire... Il y a mĂȘme Ă©normĂ©ment Ă  faire. J'ai observĂ© d'un canton Ă  l'autre, et mĂȘme d'une commune Ă  l'autre, des diffĂ©rences importantes... et ceci aux portes mĂȘmes d'Alençon. Ainsi, je prends comme termes de comparaison les pronoms personnels. Moi, toi, et je note leur prononciation dans trois localitĂ©s situĂ©es en pied de marmite et Ă  moins de deux lieues l'une de l'autre. J'obtiens A Carrouges mon pays natal MĂ©, tĂ©, Ă  la mode normande. A Cirai Meu, teu. A LigniĂšres-la-Doucelle Mayenne Ma, ta. PROCÈS-VERBAUX 9 Une telle variĂ©tĂ© d'interprĂ©tation est certainement l'indice de l'existence de trois races, de trois peuplades qui sont demeurĂ©es longtemps voisines, sans se connaĂźtre, sans se frĂ©quenter, sans s'allier. L'observation que j'ai faite relativement Ă  ces deux mots on pourrait la tenter sur d'autres vocables. Et peutĂȘtre arriverait-on Ă  des conclusions intĂ©ressantes, voire inattendues. Je me hĂąte de dire que ces diffĂ©rences trĂšs accusĂ©es, il y a 25 ans seulement, se fondent dans mie uniformitĂ© dĂ©solante...' comme ont fait nos traditions, nos costumes, nos coutumes Il est temps, il est tout juste temps qu'on prenne en pitiĂ© dans l'Orne ces grands vieillards qui se meurert... Nous savons, grĂące Ă  M. Tournouer, que les Cosaques sont venus aussi dans notre dĂ©partement. XAVIER ROUSSEAU, Argentan. SĂ©ance du 12 Mars 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. Le jeudi 12 mars 1925, Ă  lĂ© heures, s'est tenue une rĂ©union de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne Ă  la Maison d'OzĂ©, sous la prĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. Etaient prĂ©sents Mmes BONY, DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, DESCOUTURES, DE FRILEUZE, A. LEVEILLÉ, Ch. ROMET, MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, FĂ©lix et Henri BESNARD, COLLIÈRE, le chanoine DAREL, A. et H. DESCHAMPS, Fr. EON, l'abbĂ© FONTAINE, l'abbĂ© GUERCHAIS, R. JOUANNE, LENOIR, le comte LE VENEUR DE TILLIÈRES, l'abbĂ© TABOURIER, TOURNOUER. ExcusĂ©s Mmes la comtesse D'ANGÉLY-SÉRILLAC, BEAUGÉ, EON, TIERCELIN, TOURNOUER, Mlles BEAUGÉ et DE SEMALLÉ. 10 PROCÈS-VERBAUX MM. Jos. BESNARD, DALIBERT, Fr. FEREY, FONTAINE, l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRÉ, P. HAREL, HUBERT, l'abbĂ© LEGROS, LEMARQUANT, le vicomte DE ROMANET, Paul et Charles ROMET, le baron DES ROTOURS, SEGUIER, Et. DE LA SERRE, V. TAUNAY. AprĂšs la lecture du procĂšs-verbal, M. LE PRÉSIDENT communique les prĂ©sentations suivantes comme nouveaux membres de la SociĂ©tĂ© M. LĂ©on Boschet, Ă  Argentan, prĂ©sentĂ© par MM. X. Rousseau et Guillochim. M. F. Le Carbonnier de La MorsangliĂšre, Ă©tudiant, 31, rue des CarmĂ©lites, Caen, prĂ©sentĂ© par MM. l'abbĂ© Tabourier et Coqueret. M. Desboudard, notaire honoraire, 10, rue Octave-Feuillet, Paris-16e, prĂ©sentĂ© par MM. Lemarquant et Tournouer. M. le marquis de Frondeville, 25, faubourg SaintHonorĂ©, Paris-8e, prĂ©sentĂ© par MM. le marquis de SaintPierre et Tournouer. Par contre, M. LE PRÉSIDENT fait part du dĂ©cĂšs de M. le chanoine David de M. le bĂątonnier Guillouard, l'Ă©miiient juriste continuateur de Demolombe de M. FrĂ©mont, avocat Ă  Domfront. Il signale Ă©galement le deuil qui vient d'atteindre M. Turgeon, doyen de la FacultĂ© de droit de Rennes, qui a perdu sa femme ; il exprime Ă  t notre vĂ©nĂ©rĂ© compatriote et Ă  son fils, membre de notre sociĂ©tĂ©, la douloureuse sympathie de nos confrĂšres. M. TOURNOUER donne lecture de la communication suivante de M. X. ROUSSEAU, d'Argentan A la sĂ©ance du 15 janvier 1924, notre confrĂšre, M. GuĂ©rinSĂ©guier, demandait si en Argentan, Ă  l'angle de la rue principale et de la derniĂšre rue qui la croise avant d'arriver Ă  l'Ă©glise SaintGermain, il n'a pas Ă©tĂ© supprimĂ© rĂ©cemment un motif d'angle en bois sculptĂ© reprĂ©sentant Adam et Eve, la boutique d'un charcutier venant d'ĂȘtre remise Ă  neuf. » L'information est exacte Ă  l'angle des rues de l'Horloge et Saint-Germain on voyait effectivement un motif d'angle, reprĂ©sentant ces personnages, qui a Ă©tĂ© dissimulĂ© consciencieusement sous du lattage et du ciment, fin juin 1923 J'ai protestĂ© dans un journal local contre cette stupide dĂ©prĂ©dation. PROCÈS- 11 L'Orne archĂ©ologique et pittoresque donne quelques renseignements sur cette curieuse sculpture Une ancienne sculpture en bois sur une maison d'Argentan nous montre encore le serpent tentateur avec la tĂȘte d'une femme. Un habitant de cette ville, M. MalfilĂątre, nous fait remarquer que l'EncyclopĂ©die, au mot Guido Reni, raconte que ce grand artiste, dans un accĂšs de mauvaise humeur, peignit Ă©galement le serpent avec une tĂȘte de femme, parce que le tentateur avait beaucoup parlĂ© nous ne croyons pas que cette intention Ă©pigrammatique ait dirigĂ© les artistes du moyen-Ăąge. » P. 208. Je suppose que M. de La SicotiĂšre parle de la sculpture qui intĂ©resse notre confrĂšre. Vimont ne signale pas que le dĂ©mon tentateur avait figure de femme, le bois Ă©tait bien rongĂ© par le temps... et il est trop tard pour vĂ©rifier. M. TOURNOUER signale de notre confrĂšre, M. G. HUBERT, une Ă©tude dont le Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, sĂ©ance du 23 octobre 1924 Contribution Ă  l'Ă©tude de l'Ăąge du cuivre. Analyse d'une hache plate du dĂ©partement de l'Orne ». Du mĂȘme La Bague mystĂ©rieuse », sĂ©ance du 27 dĂ©cembre 1924. Dans Le Journal de l'Orne, notre confrĂšre, le comte BECCI, et dans Le Courrier d'Argentan, SĂ©es, Courtomer, M. Xavier ROUSSEAU commentent l'un et l'autre les diverses interprĂ©tations concernant les armoiries de la ville d'Argentan et leur origine. M. le vicomte DU MOTEY s'est joint, dans Le Journal de l'Orne, Ă  ces chercheurs pour donner son apprĂ©ciation autorisĂ©e sur les armes d'Argentan, Alençon, Domfront. Il avait Ă©tĂ© dit que l'original de l'acte de baptĂȘme de Charlotte Corday avait Ă©tĂ© perdu. M. le vicomte DU MOTEY signale qu'il se trouve dans les archives de la commune de Champeaux et dans notre bulletin de 1884 p. 54, l'abbĂ© Rombeaux en a publiĂ© un fac-similĂ©. — Notre archiviste s'est occupĂ© de cette disparition et on assure que cette piĂšce historique est rentrĂ©e au bercail Ă  Ecorches. M. l'abbĂ© TABOURIER, continuant ses travaux sur le diocĂšse, Ă©tudie Le culte de saint Claude au diocĂšse de SĂ©es ». Il note cette dĂ©votion Ă  Saint-Germain-de-LoisĂ©, 12 PROCÈS-VERBAUX Ă  Merry, Ă  Saint-Pierre-de-Sommaire et au manoir de MarmouillĂ©. M. LE PRÉSIDENT donne lecture d'un article bibliographique paru dans Le Polybiblion de janvier dernier sous la signature du baron J. A. DES ROTOURS, OÙ notre secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral rend compte de l'Histoire de l'Orne » de RenĂ© Poisson La FertĂ©-MacĂ©, RomagnĂ©, Ă©d. 1924, qu'il loue pour cet effort d'histoire rĂ©gionale tout en faisant des rĂ©serves sur la valeur donnĂ©e aux diffĂ©rents Ă©poques les unes par rapport aux autres. M. TOURNOUER signale l'heureuse dĂ©cision du Conseil municipal d'Argentan qui vient, pour la conserver, d'acquĂ©rir la chapelle Saint-Nicolas, dĂ©saffectĂ©e depuis 1707. M. LE PRÉSIDENT rappelle Ă  ce propos qu'un stock important de fiches sont Ă  la disposition des personnes qui auraient un monument, un dĂ©tail d'architecture, un objet intĂ©ressant Ă  signaler au point de vue art ou archĂ©ologie. Ces fiches qui, une fois remplies, peuvent ĂȘtre remises Ă  la SociĂ©tĂ© ou adressĂ©es directement au ministĂšre des BeauxArts, donnent droit Ă  une perception de 8 francs. M. le PrĂ©sident ne doute pas que l'amour du gain ne gĂźt point dans le coeur des archĂ©ologues, mais il espĂšre que, par ce temps de vie chĂšre, cette prime de l'Etat aux particuliers est une heureuse compensation des impĂŽts qui nous grĂšvent et servira d'appĂąts aux chercheurs intĂ©ressĂ©s ou mĂȘme dĂ©sintĂ©ressĂ©s. Le but de ces fiches n'est pas de solliciter un classement de monument, mais de faciliter une surveillance et un droit de regard des services des monuments historiques. M. TOURNOUER signale une ordonnance de Mgr l'EvĂȘque de SĂ©es prescrivant la recherche des Ă©crits du R. P. MarieJoseph Coudrin et de la R. M. Henriette Aymer de la Chevalerie, pour servir aux causes de leur bĂ©atification et canonisation. Pierre Coudrin, fondateur des SacrĂ©s-Coeurs de JĂ©sus et de Marie et de l'Adoration perpĂ©tuelle du Sacrement de l'autel dite de Picpus, nĂ© Ă  Coussay-les-Bois diocĂšse de Poitiers PROCÈS-VERBAUX 13 le 1er mars 1768, ancien vicaire gĂ©nĂ©ral de SĂ©es oĂč il organisa le sĂ©minaire diocĂ©sain et sĂ©journa de 1806 Ă  1809. Louise-Victoire-Catherine-Henriette-Monique Aymer de la Chevalerie, nĂ©e Ă  Saint-Georges-de-NoisnĂ© diocĂšse de Poitiers le 11 aoĂ»t 1767, fondatrice de la Maison de l'Adoration de SĂ©ez oĂč elle Ă©tablit ses religieuses en 1807. M. LE PRÉSIDENT signale encore que M. le marquis de Frondeville, membre des Antiquaires de Normandie et de la SociĂ©tĂ© d'histoire de Normandie vient de publier la vie d'Un prĂ©lat normand, Ă©vangĂ©lisateur et prĂ©curseur de V'influence française en ExtrĂȘme-Orient, Pierre Lambert de la Motte, Ă©vĂȘque de BĂ©ryte 1624-1679. Editions Spes, Paris. 94 p. grand in-8° avec portrait, qui Ă©tait de sa famille. Il naquit Ă  Lisieux le 16 janvier 1624, de Pierre Lambert, sieur de la Motte, vi-bailli d'Evreux et de Catherine de Heudey de Pommainville. Il fit toutes ses Ă©tudes Ă  Caen et fit montre dĂšs son plus jeune Ăąge d une piĂ©tĂ© trĂšs vive. Ayant fait son droit il s'inscrivit parmi les avocats au Parlement de Paris et acquĂ©rait bientĂŽt une charge de conseiller en la Cour des Aides de Normandie, se fixant Ă  Rouen. Il exerça ces fonctions pendant neuf ans et avec grand succĂšs, mais dĂ©tachĂ© des prĂ©occupations matĂ©rielles, il songea bientĂŽt Ă  se consacrer Ă  Dieu et aux oeuvres. Il songea mĂȘme Ă  l'Ă©vangĂ©lisation des Ăąmes en pays lointains et, aprĂšs avoir pris conseil, il entreprit, en 1655, pour s'y prĂ©parer, un voyage d'abjection » oĂč il eut Ă  subir toutes les humiliations possibles. A son retour, il fut admis Ă  la prĂȘtrise et commença son apostolat par la direction qui lui fut confiĂ©e de l'Hosp'ce gĂ©nĂ©ral de Rouen. Il contribua en mĂȘme temps Ă  la fondation d'un SĂ©minaire d'eudistes dans cette ville et Ă  la crĂ©ation d'ur refuge pour les filles repenties. Entre temps il se liait avec les organisateurs des missions d'ExtrĂȘme-Orient et partait bientĂŽt pour Rome afin de nĂ©gocier l'envoi de vicaires apostoliques en Chine. Il fut nommĂ© lui-mĂȘme l'un de ces vicaires en 1658. L'oeuvre des missions françaises Ă©tait fondĂ©e. Pierre Lambert, devenu Ă©vĂȘque de BĂ©ryte, quitta la France en 1660 pour n'y jamais revenir. On le suit au Siam, au Tonkin, en Cochinchine oĂč son activitĂ© dĂ©bordante fit des merveilles. Il mourut le 15 juin 1679 Ă  Siam, avec la rĂ©putation d'un vĂ©ritable saint. De la famille Lambert sortirent les branches de Formentin, d'Argence, de Sanville et de Frondeville ; cette derniĂšre seule subsiste aujourd'hui. Un de nos membres distinguĂ©s, M. Emile PICOT, vient d'ĂȘtre l'objet d'une notice lue Ă  la sĂ©ance du 11 juillet 1924 14 PROCÈS-VERBAUX de l'AcadĂ©mie des Inscriptions dont l'auteur est M. JeanAuguste Brutails, membre libre de l'AcadĂ©mie des Inscriptions. Voici le rĂ©sumĂ© de cette notice Emile Picot Ă©tait nĂ© Ă  Paris, le 23 septembre 1844. Il mourut en 1918. M. Brutails le fait, par erreur, d'origine normande. Ses grandsparents habitaient Chartres. AprĂšs son droit, il fut admis en 1866 au barreau de Paris. En 1867, il devint le secrĂ©taire français de Charles de Hohenzollern, prince de Roumanie. En 1868, il fut nommĂ© agent vice-consul Ă  Hermannstadt et peu aprĂšs Ă  TĂ©mesvar. RentrĂ© en France en 1873, il s'y maria et fut chargĂ© de travaux particuliers. En 1875, il professa un cours libre de langue roumaine Ă  l'Ecole des langues orientales vivantes. En 1891, le duc d'Aumale l'emmĂšne Ă  Francfort pour nĂ©gocier l'acquisition des miniatures de Fouquet que le prince paya francs. En 1897, il remplaçait M. de Mas-Latrie Ă  l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettrse. Ses oeuvres sont nombreuses. On lui doit, entre autres, le Catalogue de la BibliothĂšque fameuse du baron James de Rothschild. S'il n'Ă©tait pas Normand de famille, il le devint en achetant le chĂąteau du Mesnil, prĂšs Laigle, oĂč il reçut avec tant d'amabilitĂ© notre SociĂ©tĂ© en 1913 aprĂšs les fĂȘtes de Saint-Evroul. Il laissa environ 300 000 fiches, sources merveilleuses pour les travailleurs, remises par Mme Picot Ă  la BibliothĂšque Nationale. M Omont s'occupe de les rassembler en 85 volumes qui seront mis Ă  la disposition du public. Il commença un dictionnaire normand restĂ© manuscrit, cme Mme Picot a l'intention de nous offrir. M. LEBOUCHER, agent voyer Ă  Argentan Ă©crit que les surĂ©lĂ©vations du niveau d'eau de la vallĂ©e de l'Orne condamnent les menhirs qui sont situĂ©s Ă  cet endroit. Il propose qu'ils soient dĂ©placĂ©s. La difficultĂ© matĂ©rielle de cette opĂ©ration semble rĂ©elle et M. H. BESNARD estime qu'il faudrait er tous cas fouiller le sol Ă  cet endroit au cas oĂč il pourrait se trouver des objets ou des armes sous ces Ă©normes pierres de la prĂ©histoire. On apprend que rien n'a Ă©tĂ© conclu. M. DUMOULIN adresse une communication au sujet de pierres de silex situĂ©es dans le sol Ă  BocquencĂ© et dont la disposition rĂ©guliĂšre veut Ă  son avis signifier une intention. PROCÈS-VERBAUX 15 M. LENOIR fait appeler l'attention de la SociĂ©tĂ©, par l'organe de M. Fr. EON sur les balcons anciens de fer forgĂ© qui sont dissĂ©minĂ©s sur les vieilles demeures d'Alençon. Il dĂ©sirerait les voir reproduits et Ă©ditĂ©s en cartes postales. M. H. BESNARD rĂ©pond que son frĂšce FĂ©lix Besnard, architecte, a fait avant la guerre une sĂ©rie de dessins au trait de ces balcons et que la reproduction en serait ainsi facilitĂ©e. M. le docteur BEAUDOUIN dit quelques mots sur JacquesRenĂ© Duval, qui fut un des premiers Ă  tirer la profession de dentiste du discrĂ©dit qui confondait Ă  la fois chirurgien et arracheur de dents. — Duval 1758-1854 Ă©tait originaire d'Argentan. M. LE PRÉSIDENT rappelle le bal qui sera donnĂ© le samedi 5 avril Ă  la Salle des FĂȘtes, sur l'initiative de la SociĂ©tĂ© et dont le but est de procurer des fonds pour l'organisation du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s normandes Ă  Alençon au mois de juin. Il espĂšre que le succĂšs rĂ©pondra aux efforts faits. Notre Ă©rudit confrĂšre, M. Joseph BESNARD, n'ayant pu venir Ă  Alençon faire la causerie annoncĂ©e sur Marguerite de Lorraine Ă  la cour du roi RenĂ© », c'est M. le PrĂ©sident qui donne lecture de cette Ă©tude, lecture grandement facilitĂ©e par un graphisme que bien des secrĂ©taires pourraient envier. L'Ă©tude de M. J. Besnard est extrĂȘmement vivante et documentĂ©e en mĂȘme temps et elle paraĂźtra dans un bulletin de notre SociĂ©tĂ© complĂ©tant heureusement les travaux si apprĂ©ciĂ©s sur le mĂȘme saint personnage de M. le chanoine GuĂ©rin. Cette Ă©tude fut extrĂȘmement goĂ»tĂ©e et Ă  ce propos M. Fr. EON parle du livre d'heures de Jeanne de Laval Ă  la bibliothĂšque de Poitiers, dont les miniatures sont attribuĂ©es au roi RenĂ©. Il se demande si dans les gracieux personnages d'enfant ou de jeunes filles, le bon roi n'a pas pourtraicturĂ© » sa bien aimĂ©e petite-fille. C'est un point curieux, mais difficile Ă  prĂ©ciser de la rare iconographie de Marguerite de Lorraine. L'ordre du jour Ă©tant Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e Ă  16 h. *4. Le SecrĂ©taire-adjoint, HeNRi BESNARD. 16 PROCÈS-VERBAUX Communication Ă  la SĂ©ance du 12 Mars 1925 Jacques-RenĂ© Duval, d'Argentan 1758-1854 Le docteur BEAUDOUIN fait savoir Ă  l'assemblĂ©e que le 21 janvier dernier, Ă  la sĂ©ance solennelle de la SociĂ©tĂ© de chirurgie de Paris, le docteur Lenormant a fait l'Ă©loge de Jacques-RenĂ© Duval, nĂ© Ă  Argentan en 1758 et mort Ă  Paris en 1854, donc a plus de quatre-vingt-quinze ans. Reçu en 1786 membre de l'AcadĂ©mie de chirurgie —fondĂ©e par Louis XV en 1731, sous la prĂ©sidence de 1er chirurgien du roi, pour faire concurrence Ă  la vieille facultĂ© de mĂ©decine dont l'esprit frondeur dĂ©plaisait Ă  la cour — Duval se livra surtout Ă  l'art dentaire, que nous appellerions aujourd'hui stomatologie, et qu'il contribua beaucoup Ă  faire sortir de l'orniĂšre et du charlatanisme. Le 8 aoĂ»t 1793, alors que Duval allait ĂȘtre promu Ă  la deuxiĂšme classe des acadĂ©miciens il en existait trois classes, l'AcadĂ©mie de chirurgie fut supprimĂ©e par la Convention, comme toutes les SociĂ©tĂ©s. Le 27 dĂ©cembre 1820, Louis XVIII crĂ©a l'AcadĂ©mie de mĂ©decine qui comprenait mĂ©decins et chirurgiens. Le roi s'Ă©tait rĂ©servĂ© le choix des premiers titulaires, mais dĂšs le mois de fĂ©vrier 1821, l'AcadĂ©mie Ă©tait autorisĂ©e Ă  s'adjoindre onze nouveaux membres. Duval fut du inrabre, Ă©lu ainsi par ses collĂšgues. Entre temps, il avait mariĂ© sa fille Ă  un autre acadĂ©micien, Nicolas Marjolin, chirurgien, dont le succĂšs avait balancĂ© celui de Dupuytren. Mais vers 1840, la jeune chirurgie se trouvait Ă  l'Ă©troit dans l'AcadĂ©mie de mĂ©decine. Elle fonda donc la SociĂ©tĂ© de chirurgie. RenĂ© Marjolin, petit-fils et filleul de Duval, fut un des dix-sept fondateurs, et le plus jeune. Cependant les vieux chirurgiens de l'AcadĂ©mie faisaient grise mine Ă  cette sociĂ©tĂ© nouvelle. Un seul daigna en faire partie. RenĂ© Marjolin amena son pĂšre, dit le Bon Marjolin. PROCÈS-VERBAUX 17 Celui-ci Ă©tant mort en 1850, RenĂ© Marjolin amena deux ans aprĂšf son grand-pĂšre Duval, alors ĂągĂ© de quatre-vingtquatorze ans ! Duval fut ainsi le seul membre successivement de l'AcadĂ©mie ro3rale de chirurgie, de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, de la SociĂ©tĂ© de chirurgie. Larrey lui souhaita la bienvenue J'ai fait, dit le docteur Beaudouin, dans une autre occasion, le parallĂšle entre Desgenettes et Larrey. Ce dernier Ă©tait un grand caractĂšre, un beau caractĂšre, mais n'Ă©tait pas un bon caractĂšre. Il avait un orgueil insupportable, et manquait de l'Ă©ducation et de la finesse d'esprit qui caractĂ©risaient Desgenettes. » Il trouve que dans l'occasion, il manqua un peu de dĂ©licatesse. Il fĂ©licita Duval de vouloir rajeunir son passĂ© en venant prendre place parmi les membres de la jeune sociĂ©tĂ© ». Mais il oublia du moins le docteur Lenormant n'en fait pas mention de fĂ©liciter la jeune sociĂ©tĂ© de s'enrichir de l'expĂ©rience de l'ancĂȘtre. Cet Ăąge je'parle de la jeunesse, cet Ăąge est sans pitiĂ© ! ni vĂ©nĂ©ration !!! Du reste, la SociĂ©tĂ© de chirurgie ne jouit pas longtemps de l'expĂ©rience de Duval ; il mourut seize mois aprĂšs. Larrey prononça son Ă©loge. Jacques-RenĂ© Duval, outre ses oeuvres de chirurgie et de stomatologie, avait composĂ© un ouvrage qui doit le rendre cher Ă  notre sociĂ©tĂ©, une notice historique sur les mĂ©decins normands depuis Gilbert Maminot, Ă©vĂȘque de Lisieux et mĂ©decin de Guillaume le ConquĂ©rant, jusqu'Ă  son contemporain, Vicq d'Azyr, mĂ©decin de Marie-Antoinette. Il avait fondĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© de chirurgie un prix de deux cents francs doublĂ© par son petit-fils. C'est Ă  l'occasion de ce prix que le docteur Lenormant vient de prononcer son Ă©loge. 18 PROCÈS-VERBAUX SĂ©ance du 26 Mars 1925 A Paris, 5, boulevard Raspail. PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. PrĂ©sents Mmes la comtesse D'ANDLAU, la comtesse BECCI, la marquise DE BROC, la comtesse DE BROSSARD, la baronne DE CAIX, CHEVALIER, DE CORCELLE, la marquise DE FRONDEVILLE, GOBILLOT, DE LAGARENNE, Etienne DE LA SERRE, DE LAVIGERIE, la comtesse LE MAROIS, MARGARITIS, Jacques MARGARITIS, PIERREY, RIVIÈRE, la baronne DES ROTOURS, THOUREAU, TOURNOUER, TRÉBUCIEN. la marquise DE VERDUN DE LA CRENNE ; MUe MOUCHEL. MM. BARILLET, BEAU, le comte BECCI, le comte DE BROSSARD, CRESTE, DELOBEL, DESBOUDARD, DOUIN, DULONG DE ROSNAY, DURAND DE SAINT-FRONT, FOUCAULT, DE FRANCE DE TERSANT, GOBILLOT, GUÉRIN-SÉGUIER, JAULME, le docteur JOLY, JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE, Etienne DE LA SERRE, LÉGER, le comte LE MAROIS, LEMARQUANT, LEROUX, le docteur LEROY, LOYSEL DE LA BILLARDIÈRE, DU MESNIL DU BUISSON, le comte DE NAZELLE, Jean PORCHER, RIVIÈRE, le baron DES ROTOURS, TAUNAY, THOUREAU, TOMERET, TOURNOUER, VÉZARD. ExcusĂ©s Mmes ARROU, DANLOUX, la comtesse AmĂ©dĂ©e D'HARCOURT, LOYSEL DE LA BILLARDIÈRE, DE MALLEVOUE, Emile PICOT. MM. le comte D'ANDLAU, RenĂ© BARTH, Joseph BESNARD, Adrien DE CÉNIVAL, le marquis DE FRONDEVILLE, l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRÉ, le comte AmĂ©dĂ©e D'HARCOURT, l'abbĂ© HÉBERT, KERCHNER, l'abbĂ© DE LA SERRE, le baron LE GUAY. DE MARCÈRE MOUCHEL, PIERREY, Jacques PORCHER, le comte ROEDERER, Paul Etienne VOISIN. M. LE PRÉSIDENT remercie ses confrĂšres d'ĂȘtre venus si nombreux Ă  cette seconde rĂ©union parisienne. Cette innovation faite l'an dernier, a Ă©tĂ© heureusement apprĂ©ciĂ©e, et doit ĂȘtre continuĂ©e. Elle permet aux membres de la PROCÈS-VERBAUX 19 SociĂ©tĂ©, Ă©loignĂ©s d'Alençon, de se connaĂźtre et de se maintenir en liaison avec elle et entre eux. Aussi importe-t-il de les mettre au courant de la marche de la SociĂ©tĂ© depuis l'annĂ©e derniĂšre. Le procĂšs-verbal de la prĂ©cĂ©dente rĂ©union a dĂ©jĂ  paru dans le bulletin. Rappelons briĂšvement que divers voeux y avaient Ă©tĂ© Ă©mis, parmi lesquels figuraient Le maintien des rĂ©unions parisiennes ; La réédition Ă  Paris de certaines confĂ©rences faites Ă  Alençon ; La participation des membres de la SociĂ©tĂ© aux excursions de la SociĂ©tĂ© Française d'archĂ©ologie ; Le recrutement de nouveaux membres. Nous nous sommes efforcĂ©s de les rĂ©aliser. C'est aujourd'hui notre seconde rĂ©union Ă  Paris. Une confĂ©rence va ĂȘtre faite par le PrĂ©sident, qui croit devoir ouvrir le feu. Il espĂšre ĂȘtre suivi de nombreux autres confĂ©renciers, qui seront Ă©coutĂ©s avec grand plaisir. La proposition ayant trait aux promenades de la SociĂ©tĂ© Française d'ArchĂ©ologie n'a pu aboutir. Le Conseil de cette SociĂ©tĂ© s'y est opposĂ©, la considĂ©rant comme difficile Ă  accepter en bloc, pour des membres d'une SociĂ©tĂ© autre que la SociĂ©tĂ© Française. Mais individuellement, le prĂ©sident, M. Marcel Aubert, mettra de la meilleure grĂące du monde des cartes Ă  la disposition de ceux de nos collĂšgues qui voudront suivre les promenades. Enfin l'effectif de la SociĂ©tĂ© ne cesse de s'accroĂźtre. Il atteint aujourd'hui 520, ce qui est un chiffre respectable pour une SociĂ©tĂ© provinciale. Nous espĂ©rons cependant faire mieux encore. M. LE PRÉSIDENT expose ensuite en quelques mots quelles ont Ă©tĂ© en 1924 les manifestations de l'activitĂ© de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne et indique ce qu'il compte faire pour cette annĂ©e 1925. Il rend compte tout d'abord des confĂ©rences ou causeries faites Ă  Alençon. 20 PROCÈS-VERBAUX En janvier confĂ©rence de M. BeaugĂ© sur La mosquĂ©e d'Omar ». En fĂ©vrier ConfĂ©rence du vicomte du Motey sur Jacques de Silly, Ă©vĂȘque de SĂ©es », et du baron des Rotours sur la dĂ©putation de l'Orne en 1824 ». Enfin, nous avons fait l'an dernier une de nos plus belles excursions dans un pays ravissant, et nous avons visitĂ© des monuments et des Ă©glises du plus haut intĂ©rĂȘt, en allant Ă  Pont-Audemer, Bemay et Honneur. Le compte rendu en paraĂźtra dans un prochain bulletin sous la signature autorisĂ©e de M. le comte Becci. Qu'allons-nous faire cette annĂ©e ? Nous prĂ©parons mie grosse manifestation. En 1923, a Ă©tĂ© créée Ă  Honneur la FĂ©dĂ©ration des SociĂ©tĂ©s rĂ©gionalistes de Normandie. M. LĂ©on Le Clerc, qui nous a fait visiter Honneur et nous l'a dĂ©crit avec tant de charmes, Ă©tait un des promoteurs du mouvement. Il existe en effet en Normandie une centaine de SociĂ©tĂ©s savantes, ou scientifiques, qui s'ignorent, tout en poursuivant le mĂȘme but ou des buts analogues. Il semblait tout indiquĂ© de les grouper. Arcisse de Caumont avait senti l'intĂ©rĂȘt de cette rĂ©union en instituant les assises de Caumont. Elles se tiennent tous les cinq ans dans un des cinq dĂ©partements de la Normandie mais leur crĂ©ateur est mort depuis longtemps, et les assises de Caumont sont peu suivies. C'est une idĂ©e Ă  reprendre. Une rĂ©union a eu lieu il y a deux ans Ă  Honneur, nous l'avons dit, mie autre s'est tenue l'an dernier Ă  FĂ©camp ; elle a eu un caractĂšre trop local. Nous essayons de faire mieux cette annĂ©e Ă  Alençon. Des convocations ont Ă©tĂ© lancĂ©es ; nous avons dĂ©jĂ  une cinquantaine d'adhĂ©sions venant du Calvados, de l'Eure et d'une partie de la Seine-InfĂ©rieure. Les SociĂ©tĂ©s rouennaises observent mie certaine rĂ©serve ; celles du Havre au contraire sont trĂšs favorables. Le programme du congrĂšs a Ă©tĂ© rendu aussi intĂ©ressant que possible. Il aura lieu, avec la participation de la Pomme » du 24 au 28 juin prochain et doit comprendre des sĂ©ances d'Ă©tudes, des confĂ©rences, mie reprĂ©sentation PROCÈS-VERBAUX 21 théùtrale, mie exposition de la dentelle, des Beaux-Arts, mie exposition d'artisanat avec partie rĂ©trospective, et exposition des oeuvres des apprentis. Le programme en a d'ailleurs Ă©tĂ© donnĂ© par la presse rĂ©gionale. M. LE PRÉSIDENT fait appel aux collections particuliĂšres pour rendre ces diverses expositions aussi attirantes que possible ; les objets prĂȘtĂ©s seront soigneusement traitĂ©s et garantis par mie assurance. M. LĂ©on Le Clerc domiera le jeudi une confĂ©rence sur la Chanson normande » avec audition de Mlle Migevant. Un opĂ©ra comique inĂ©dit, Le Royal Dindon, de Luigi BordĂšse, qui se rapporte au passage de Henri IV Ă  la Maison d'OzĂ©, Ă  Alençon, y sera reprĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois, par des artistes de Paris. Le vendredi, concert par la SociĂ©tĂ© philharmonique. Le samedi, excursion Ă  Carrouges, Saint-CĂ©nery, les Alpes Mancelles ; le soir, confĂ©rence de Gaston Rageot, PrĂ©sident de la Pomme, sur l'esprit normand ». Le dimanche et le lundi seront occupĂ©s par les manifestations de la Pomme ». LE PRÉSIDENT invite tous les assistants Ă  venir Ă  Alençon Ă  cette occasion. Il signale en outre que le 25 avril doit avoir lieu un bal, Ă  Alençon, organisĂ© par la SociĂ©tĂ© au profit du congrĂšs. En ce qui a trait Ă  l'excursion de 1925, elle aura pour but Saint-LĂŽ et sa rĂ©gion, avec au nord, l'abbaye de Lessay et Coutances, au sud, Villedieu-les-PoĂȘles. L'excursion Ă  Jersey serait trĂšs tentante ; elle est difficile Ă  effectuer tant que le cours de la livre restera aussi Ă©levĂ© ; peut-ĂȘtre pourrait-on la remplacer par la visite des Ăźles Chausey, qui ne demande qu'une courte traversĂ©e. Le projet est Ă  l'Ă©tude et les membres de la SociĂ©tĂ© seront avertis en temps opportun de ce qui pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ©. Des applaudissements saluent les explications de notre prĂ©sident. M. TAUNAY demande la parole et rappelle la cĂ©rĂ©monie qui a eu lieu Ă  Alençon le 23 septembre pour fĂȘter les vingt-cinq annĂ©es de prĂ©sidence de M. Tournouer. Il se fait 22 PBOCÈS-VERBAUX l'interprĂšte de tous pour marquer Ă  celui-ci que les sociĂ©taires parisiens de la SociĂ©tĂ© tiennent Ă  s'associer Ă  cette manifestation et Ă  adresser leurs remerciements Ă  M. Tournouer pour les services qu'il a rendus Ă  la SociĂ©tĂ© au cours de ses vingt-cinq ans de prĂ©sidence. M. Tournouer remercie en quelques mots Ă©mus. Il donne alors communication de sa confĂ©rence sur Elisabeth d'OrlĂ©ans, duchesse de Guise et d'Alençon », dont les Alençonnais ont eu, il y a deux ans, la primeur. A 6 h. %, la sĂ©ance est levĂ©e. Le SecrĂ©taire, Comte BECCI. SĂ©ance du 24 Avril 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident. La sĂ©ance, tenue Ă  la Maison d'OzĂ©, est ouverte Ă  14 heures sous la prĂ©sidence de M. TOURNOUER, prĂ©sident Etaient prĂ©sents Mmes la comtesse D'ANGÉLY-SÉRILLAC, CHAUVEAU, DE CORCELLES, DE COUESPEL, DE CROYER, A DESCHAMPS, DESCOUTURES, EON, RUFFRAY, TOURNOUER. Mlles BELLESSORT, DES MAZIS, DE SEMALLÉ. ExcusĂ©s Mmes Ach. FOULD, P. DAVID. MM Ch. BEAUGÉ, A. FONTAINE, LEMARQUANT, P. ROMET, le baron J. A. DES ROTOURS, Et. DE LA SERRE. M. LE PRÉSIDENT fait les prĂ©sentations suivantes MUe des Mazis, Les Douves, SavignĂ©-1'EvĂȘque Sarthe, par M. et Mme Lebourdais. M. GĂ©rard de Banville, Ă  Aube Orne, par Mme la vicomtesse de Banville et le comte de Nazelle. M. le docteur Loupie, Ă  Fresnay-sur-Sarthe, par MM. l'abbĂ© Tabourier et l'abbĂ© DuhazĂ©. PROCÈS-VERBAUX 23 M. le docteur DemantkĂ©, Ă  Dreux, par MM. l'abbĂ© Guerchais et le docteur Miquet. M. AndrĂ© Jaulme, archiviste-palĂ©ographe, ancien Ă©lĂšve de l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 161, rue SaintJacques, Paris, et 2, rue du Buat, Ă  Laigle, par MM. GuĂ©rinSĂ©gnier et Henry Leroy. M. Georges Porchet, agrĂ©gĂ© d'histoire, professeur au LycĂ©e de Caen, 50, rue EcuyĂšre, Ă  Caen, et Ă  La Carneille Orne, par Mme Tiercelin et M. Louvel. M. TOURNOUER fait part de la perte inattendue et trĂšs douloureuse de l'un nos membres les plus fidĂšles, le comte Le Veneur de TilliĂšres, dont le est attachĂ© Ă  la plus vieille histoire de Normandie. Il adresse Ă  sa famille la profonde sympathie de la SociĂ©tĂ©. Une Ă©tude biographique sera rĂ©servĂ©e au bulletin Ă  notre regrettĂ© confrĂšre. Nous dĂ©plorons Ă©galement la perte de M. le chanoine Robert, dĂ©cĂ©dĂ© le 14 mars 1925. M. TOURNOUER fait part de la nomination de M. Francis Eon Ă  Angers ; il fĂ©licite notre confrĂšre de cet avancement tout en regrettant vivement ce dĂ©part qui nous privera d'un membre au langage savoureux, Ă  l'Ă©rudition aimable, alençonnais depuis dix-sept ans. M. Francis EON remercie le prĂ©sident de ses paroles sympathiques et l'assure qu'il viendra volontiers faire des confĂ©rences Ă  Alençon il en pr met une l'hiver prochain pour ne point perdre tout contact avec l'Orne, dont il garde un vif souvenir. M. LE PRÉSIDENT signale qu'au congrĂšs de des SociĂ©tĂ©s savantes des communications sur notre histoire locale ont Ă©tĂ© faites, dont l'une par notre archiviste M. Jouanne. Il annonce que le CongrĂšs de la SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie aura lieu dans la rĂ©gion de Blois du 18 au 23 mai prochain ; un congrĂšs forestier international aura lieu Ă  Grenoble du 22 au 30 juillet. M. LE PRÉSIDENT fait part Ă  ce propos de l'itinĂ©raire du congrĂšs de notre SociĂ©tĂ© vers le 23 aoĂ»t prochain. La 24 PROCÈS-VERBAUX SociĂ©tĂ© se rendra Ă  Saint-LĂŽ, Coutances, Granville, les Ăźles Chausey. L'Association normande tiendra son CongrĂšs provincial Ă  Valognes pour rayonner du 29 juillet au 2 aoĂ»t 1925. M. PATRIE nous adresse un petit guide de ChĂąteau-Gonthier, dĂ» Ă  M. Gaucher, et dont beaucoup de croquis et illustrations sont de notre confrĂšre, M. Patrie. Le PĂšre UBALD D'ALENÇON envoie une note oĂč il rectifie une erreur qui a passĂ© inaperçue dans un de nos bulletins Bulletin 1914, oĂč il est dit que c'est Ă  Robert de SemallĂ© qu'est dĂ» le PrĂ©cis sur la Paroisse, les fiefs et la famille de SemallĂ© », Alençon, 1888, in-8°, 26 pages, extrait du Bulletin de la SociĂ©tĂ©. Or c'est Roger de SemallĂ© qu'il faut lire. A propos de la famille de SemallĂ©, le P. UBALD communique l'extrait d'un manuscrit de la bibliothĂšque franciscaine de Bry-sur-Marne, Ă  laquelle travaille notre confrĂšre. Ce manuscrit parle de la rare piĂ©tĂ© de MĂšre Marie-AnneFrançois, capucine Ă  Tours au xvir 3 siĂšcle », et dont le P. Ubald donne briĂšvement les indications biographiques suivantes Françoise-Judith de SemallĂ© Ă©tait fille d'Abraham II de SemallĂ©, sieur de la GiroudiĂšre et de Marie de la Fontaine mariĂ©s le 8 juin 1632, fille de Mathurin, sieur de SĂ©villĂ© et de Marie de Pinel. Il y eut sept enfants de ce mariage dont deux filles, Anne-Gabrielle et notre Françoise-Judith Ces enfants sont mentionnĂ©s par d'Hozier, sans que l'on puisse connaĂźtre absolument l'ordre des naissances. Anne-Gabrielle de SemallĂ© fut baptisĂ©e le 31 dĂ©cembre 1637 Ă  Notre-Dame d'Alençon SouancĂ© Au xvie siĂšcle, Georges de SemallĂ©, mort en 1507, laissa deux fils Louis, qui continua la branche normande, aujourd'hui Ă©teinte, — et Guy, qui constitua la branche du Maine C'est Ă  cette famille du Maine qu'appartenait notre religieuse, FrançoiseJudith de SemallĂ©, dite MĂšre Marie-Anne-François, capucine Ă  Tours. Elle naquit sans doute vers 1633-1634 pour mourir vers 1691. M LEMARQUANT signale que la chapelle Saint-Nicolas d'Argentan, acquise rĂ©cemment par la ville, a Ă©tĂ© dĂ©saffectĂ©e en 1767 et dĂ©pendait du chĂąteau actuellement Palais de PROCÈS-VERBAUX 25 Justice. C'est dans cette chapelle que Marguerite de Lorraine prononça des voeux monastiques en 1519 II paraĂźtrait que la municipalitĂ© d'Argentan se propose de la faire restaurer pour en faire un marchĂ© couvert ou mie salle des fĂȘtes ; eL l'absence de renseignements sur ces transformations, il apparaĂźt que sa nouvelle destination semble un peu sentir le fagot M LEMARQUANT donne le rĂ©sumĂ© suivant de l'Ă©loge prononcĂ© le 21 janvier 1925 Ă  la SociĂ©tĂ© de Chirurgie par M. Ch. Lenormant, professeur Ă  la FacultĂ© de MĂ©decine, et chirurgien de l'hĂŽpital Saint-Louis, sur le docteur JacquesRenĂ© Duval, dont le docteur Beaudouin nous a dit quelques mots Ă  la prĂ©cĂ©dente rĂ©union Le Docteur DUVAL Membre de l'AcadĂ©mie de MĂ©decine Le 21 janvier 1925, M. Charles Lenormant, professeur agrĂ©gĂ© Ă  la FacultĂ© de MĂ©decine de Paris, chirurgien Ă  l'hĂŽpital SaintLouis, a prononcĂ©, Ă  ĂŻa SociĂ©tĂ© de chirurgie, l'Ă©loge du docteur Jacques-RenĂ© Duval, nĂ© Ă  Argentan le 12 novembre 1758, et dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Paris le 16 mai 1854. En voici le rĂ©sumĂ© AprĂšs avoir reçu les leçons d'un prĂȘtre, ami de sa famille, Jacques Duval fut envoyĂ© au collĂšge du Mont, Ă  Caen. Il y fit de solides Ă©tudes classiques, dont il garda l'empreinte toute sa vie. Il eut toujours le goĂ»t de l'Ă©rudition et de l'histoire, et ses ouvrages, tous ornĂ©s de citations grecques, latines et françaises, sont la preuve de sa connaissance approfondie des littĂ©ratures ancienne et moderne. Etant Ă  peine adolescent, il pĂ©nĂ©tra un jour, par curiositĂ©, dans une salle oĂč des mĂ©decins pratiquaient une autopsie ; il prit Ă  ce spectacle un tel intĂ©rĂȘt qu'il rĂ©solut de devenir chirurgien. Il commença ses Ă©tudes mĂ©dicales Ă  l'hospice d'Argentan, puis il alla Ă  Caen et vint Ă  Paris en 1777. Il travailla d'abord Ă  BicĂȘ*Ăźe, sous la direction de Chopart, professeur royal, et ancien commissaire de l'AcadĂ©mie de chirurgie, l'un des meilleurs chirurgiens de l'Ă©poque, Ă  qui il inspira assez de confiance pour que celui-ci le plaçùt auprĂšs de l'un de ses plus illustres clients d'Alembert, atteint de calculose vĂ©sicale, dont il mourut le 29 octobre 1783. 26 POOCÈS-VERBAUX Le 12 juin 1786, Duval soutint une thĂšse remarquable sur l'AnĂ©vrysme artĂ©rio-veineux, qui lui valut le grade de maĂźtre en chirurgie, et lui ouvrit les portes de l'AcadĂ©mie Royale en qualitĂ© de membre libre. Duval fut assidu aux sĂ©ances de l'AcadĂ©mie et prit une part assez active Ă  ses travaux sous forme de communications et de rapports relatifs Ă  des opĂ©rations chirurgicales. Le 5 mai 1791, Ă  la sĂ©ance publique annuelle, il lut un mĂ©moire historique sur l'art du dentiste chez les anciens, pour lequel il avait mis Ă  contribution les petits poĂštes et les faiseurs d'Ă©pigrammes de Rome. A partir de cette Ă©poque, il se spĂ©cialisa comme dentiste ; il aborda la dentisterie, dit Larrey, non pas comme un mĂ©canicien ou un industriel, mais en chirurgien et en savant, parce qu'il la considĂ©rait comme partie intĂ©grante de la mĂ©decine. » Il Ă©tait devenu le gendre de Le Roy de la FaudiguiĂšre, le plus cĂ©lĂšbre dentiste de l'Ă©poque, installĂ© place Royale. Duval fit partie dĂšs sa fondation, de la SociĂ©tĂ© de mĂ©decine de Paris qui, créée en l'an VIII, hĂ©rita des archives de la SociĂ©tĂ© de chirurgie, supprimĂ©e en 1793, comme tous les autres corps savants Duval y fit de nombreuses communications il y lut, en 1812, une notice historico-mĂ©dicale sur les Normands, dans laquelle il Ă©numĂšre tous les mĂ©decins cĂ©lĂšbres de la province depuis Gilbert-Maminot, qui fut le mĂ©decin de Guillaume, jusqu'Ă  Vicq d'Azyr, membre de l'AcadĂ©mie des sciences, secrĂ©taire perpĂ©tuel de la SociĂ©tĂ© royale de mĂ©decine, dĂ©cĂ©dĂ© en 1794. La situation scientifique et professionnelle de Duval le dĂ©signait tout naturellement pour entrer Ă  l'AcadĂ©mie de MĂ©decine, fondĂ©e le 29 dĂ©cembre 1820 il fut Ă©lu en fĂ©vrier 1829 dans la section de chirurgie, oĂč il se montra l'un des membres les plus assidus. Il a lĂ©guĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© de Chirurgie une somme dont les revenus sont destinĂ©s Ă  dĂ©cerner un prix de 300 francs Ă  la meilleure thĂšse de chirurgie publiĂ©e dans l'annĂ©e. M. TOURNOUER signale dans Le Journal des DĂ©bats du 25 mars 1925 un article de G. Allix sur Malbrouk et Villoteau », ce dernier musicographe de l'armĂ©e d'Egypte dont notre confrĂšre, M. BeaugĂ©, nous avait entretenu de façon fort intĂ©ressante. De mĂȘme une note bibliographique de La Vie catholique du 21 mars 1925 sur La demi-heure d'Ecriture Sainte ; Evangile selon saint Matthieu, SĂ©ez, 1925 », par M. le chanoine Geslin. Une courte note Ă©manant de notre confrĂšre Francis EON, parue dans L'Echo d'Alençon du 24 fĂ©vrier 1925, rappelait la mĂ©moire de Charles Pitou, poĂšte percheron. M. Francis PROCÈS-VERBAUX 27 Eon signale l'Ă©vocation intĂ©ressante des jardins de la Maison d'OzĂ© parue dans le mĂȘme journal le 28 fĂ©vrier 1925, sous la signature de M. Titard, jardinier de la PrĂ©fecture. Il y a lĂ  une intĂ©ressante suggestion pour la rĂ©fection du jardin de la Maison d'OzĂ© Dans le numĂ©ro de mars 1925, Le Divan publie avec un ccmmentaire appropriĂ© de M. Francis Eon trois lettres de George Sand Ă  Mme Louise Valoiy, mĂšre de notre membre disparu, M. Reynold Descoutures. Avec M. Eon, nous souhaitons qu'une notice fasse revivre la curieuse figure de cette femme de lettres romantique, bien alençonnaise de famille et de naissance, mais qui a reniĂ© assez brutalement la province. Elle laissa Ă  Alençon une bourse en faveur d'un jeune artiste ou Ă©tudiant de sciences, et plusieurs de nos membres lui restent reconnaissants d'avoir aidĂ© des dĂ©buts de carriĂšre. M. Francis EON nous dit une piĂšce de vers dĂ©diĂ©e Ă  Fagus poĂšte catholique venu d'assez loin, des frontiĂšres de l'aiiarchisme, en l'honneur de la bienheureuse ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus. De mauvaises langues prĂ©tendent que la veine paĂŻenne de Francis Jammes est supĂ©rieure Ă  sa veine de poĂšte converti, on n'en dira pas de mĂȘme de l'autre Francis, nos confrĂšres en'jugeront par la piĂšce qui se trouve dans le bulletin. M. TOURNOUER raconte que la rĂ©union des membres parisiens a eu lieu le 26 mars dernier et se trouvait trĂšs fournie de sociĂ©taires zĂ©lĂ©s. M. TOURNOUER parle du CongrĂšs qui va avoir lieu Ă  Alençon du 25 au 28 juin prochain ; dĂ©jĂ  cinquante-cinq SociĂ©tĂ©s normandes ont envoyĂ© leur adhĂ©sion. M. le vicomte DU MOTEY prend la parole et fait part de la visite trĂšs curieuse qu'il a reçue du comte d'Eglington, de la famille des Montgommery ; son spirituel rĂ©cit nous dĂ©montre que si son visiteur Ă©tait bien anglais, l'humour est quelquefois français. 28 PROCÈS-VERBAUX Mme la comtesse d'ANGÉLY offre Ă  nos archives une piĂšce d'inventaire et une affiche de 1795. M. l'abbĂ© TABOURIER prend alors la parole pour sa communication annoncĂ©e sur Claude de Moraine, poĂšte profane et mystique, prĂ©dicateur du Roy, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, 1550-1610 » ; sa trĂšs spirituelle causerie dĂ©bitĂ©e avec d'expressives mimiques, fut des plus apprĂ©ciĂ©e et un texte rĂ©sumĂ© sera donnĂ© au bulletin. L'ordre du jour Ă©tant Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e Ă  16 h. l/2. Le SecrĂ©taire-adjoint, HENRI BESNARD. Compte rendu moral et financier de la SociĂ©tĂ© pour 1924 Au cours de l'annĂ©e 1924, la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne a tenu Ă  son siĂšge social de la Maison d'OzĂ©, Ă  Alençon, six sĂ©ances ordinaires ; une autre eut lieu Ă  Paris pour les membres qui y rĂ©sident. A la premiĂšre rĂ©union gĂ©nĂ©rale, les membres du Bureau de la SociĂ©tĂ© dont les pouvoirs expiraient furent réélus Ă  l'unanimitĂ© MM. le vicomte DU MOTEY, vice-prĂ©sident ; le baron Jules DES ROTOURS, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral ; Henri BESNARD, secrĂ©taire-adjoint ; Emile BROUARD, trĂ©sorier-comptable ; Jean COLLIÈRE, trĂ©sorier-adjoint ; Albert ME ZEN, membre de la Commission du MusĂ©e ; Louis BARILLET, — — — Le recrutement de la SociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© des plus satisfaisants puisqu'elle atteint le chiffre de 521 membres avec 55 nouveaux pour l'annĂ©e 1924. MalgrĂ© les dĂ©penses considĂ©rables occasionnĂ©es par sa publication, le Bulletin de la SociĂ©tĂ© a paru rĂ©guliĂšrement. Outre les procĂšs-verbaux des sĂ©ances, on y trouve Excursion de la SociĂ©tĂ© dans le Passais Normand et le Mcrtainais, par M. HUBERT. Compte rendu de la sĂ©ance solennelle et publication des rapports et des discours. Notice sur M. l'abbĂ© Letacq, par J. LEBOUCHER. Domfront et les premiers barons de LucĂ©, par A. SURVILLE. Guillaume-AndrĂ© Villoteau, par Ch. BEAUGÉ. Un mĂ©decin de MoliĂšre pĂšre d'un Ă©vĂȘque de SĂ©es, par le docteur BEAUDOUIN. 30 COMPTE RENDU MORAL ET FINANCIER POUR 1924 Souvenirs inĂ©dits sur Nicolas ContĂ©, par Ch. BEAUGÉ. Services des correspondances de Regmalard Ă  Pontl'EvĂȘque et la ligne au temps des Celtes et des Gaulois, par MOUCHEL. La maladie et la mort de la bienheureuse Marguerite de Lorraine, par le docteur BEAUDOUIN. Le costume ecclĂ©siastique Ă  travers les Ăąges, par l'abbĂ© TABOURIER. Etude sur les noms de lieux d'origine Scandinave de l'arrondissement d'Argentan, par J. Adigard des Gautries. Le pseudo dolmen de CeaucĂ©, par G. HUBERT. Remise d'une mĂ©daille Ă  M. Henri Tournouer, par RenĂ© JOUANNE. La comtesse de SĂ©gur, sa vie, son oeuvre, par RenĂ© GOBILLOT. Un inventeur Alençonnais Jacques-Antoine Maurey, par RenĂ© JOUANNE. Notes concernant le chĂąteau de Lanchal Ă  SemallĂ©, par le P. UBALD. Les voies romaines, leur relation avec l'industrie gauloise et gallo-romaine, par G. DUBOURG. A propos de trois noms de communes Coulmer, OmmĂ©el, Ommoi, par J. ADIGARD DES GAUTRIES. Les rĂ©unions de la SociĂ©tĂ© furent trĂšs suivies on y fit de nombreuses communications intĂ©ressant l'histoire du pays. De plus, Ă  la salle Loutreuil, ont eu lieu, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, de grandes confĂ©rences historiques et artistiques devant un public de plus en plus nombreux. On a mĂȘme eu le plaisir d'entendre deux maĂźtres comme Claude FarrĂšre et Henri Bordeaux, dĂ©lĂ©guĂ©s par la SociĂ©tĂ© des grandes confĂ©rences de Paris. Enfin, dans une rĂ©union spĂ©ciale, le 25 septembre 1924, la SociĂ©tĂ© fĂȘta le vingt-cinquiĂšme anniversaire de prĂ©sidence de M. Henri Tournouer et lui offrit une mĂ©daille grand module frappĂ©e Ă  son effigie et due au talent de Louis Barillet, membre de la SociĂ©tĂ©. Les discours qui, Ă  cette occasion, furent prononcĂ©s par M. Paul Romet. M. le vicomte du Motev. le baron Jules COMPTE RENDU MORAL ET FINANCIER POUR 1924 31 des Rotours, M. Triger, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© du Maine, M. d'Ocagne, de l'AcadĂ©mie des sciences professeur Ă  l'Ecole polytechnique et M. Tournouer, ont Ă©tĂ© rĂ©unis dans une jolie plaquette par les soins du ComitĂ© d'organisation. Le SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© historique et ArchĂ©ologique de l'Orne, P. GERMAIN-BEAUPRÉ. Membres du Bureau PrĂ©sident Henri TOURNOUER. Vice-PrĂ©sident Vicomte du MO'TEY, — Paul HAREL, — Paul ROMET, — Chanoine GUESDON. SecrĂ©taire AbbĂ© GERMAIN-BEAUPRÉ. SecrĂ© taire-adjoint Henri BESNARD. TrĂ©sorier Emile BROUARD. TrĂ©sorier-adjoint Jean COLLIÈRE. BibliothĂ©caire JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE. BibliothĂ©caire-adjoint Charles BEAUGÉ. Archiviste RenĂ© JOUANNE. 32 COMPTE RENDU MORAL ET FINANCIER POUR 1924 RECETTES Solde crĂ©diteur 31 dĂ©cembre 1923. 99 65 IntĂ©rĂȘts et arrĂ©rages 297 55 Cotisations » Vente de bulletins 991 85 Subvention du Conseil gĂ©nĂ©ral. .. 450 » Frais de recouvrement remboursĂ©s. 314 » 05 DÉPENSES Impression de bulletins, brochures hors texte 25 ClichĂ©s .. 64S 80 Lettres pour convocations et frais envoi 502 10 Envoi bulletins 153 65 Frais de recouvrement, timbres, etc., etc 299 70 Achat de bulletins 120 » Souscription tombeau abbĂ© Letacq. 100 » Assurance et impĂŽts 54 05 Location des salles et indemnitĂ© au concierge 351 15 Divers 183 65 DixiĂšme des cotisations pour fonds de rĂ©serve 721 50 85 Solde crĂ©diteur 370 20 Fonds de rĂ©serve 31 dĂ©cembre 1924 Solde crĂ©diteur 31 dĂ©cembre 1923 70 Rachat de cotisation 300 » DixiĂšme des cotisations de 1924 721 50 Solde crĂ©diteur au 31 dĂ©cembre 1924 20 Le TrĂ©sorier, E. BROUARD. PONT-AUDEMER Eglise Saint-Ouen. D'aprĂšs uni» eau-forte de M. Brunet-Dcbaines. Collection de M. Tournouer. EXCURSION de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique DANS Le Lieuvin, le Rouraois, la plaine du Neubourg et le pays de Caux. PREMIÈRE JOURNEE Lundi 25 AoĂ»t PONT-AUDEMER Si les Ă©tangs du Perche se crevaient, Pont-Audemer et Bernay pĂ©riraient. Il a tant plu depuis un mois qu'on peut se demander si le dicton ne se rĂ©alisera pas, au cours de notre excursion. En fait nous n'avons Ă©tĂ© gĂȘnĂ©s Ă  aucun moment par la pluie, et si le soleil n'a pas permis la prise de belles photographies pour illustrer ce compte rendu, nous avons pu, du moins, exĂ©cuter entiĂšrement notre programme. L'hĂŽtel du Lion-d'Or a Ă©tĂ© choisi comme centre ; mais les excursionnistes sont venus en si grand nombre que force a Ă©tĂ© d'en loger quelques-uns chez l'habitant. Vers deux heures et demie, tout le monde se trouve groupĂ©, et la visite de Pont-Audemer commence, sous la conduite de M. GrĂ©goire, avocat, prĂ©sident de Section Ă  la SociĂ©tĂ© libre de l'Eure, en 36 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS l'absence de M. Robert Duquesne, conservateur de la bibliothĂšque, qui devait primitivement nous servir de guide. Pont-Audemer 1, Pons Aldemari, qualifiĂ© parfois un peu pompeusement de Venise normande, est une vieille citĂ©, composĂ©e surtout de trois rues presque parallĂšles, et qui a conservĂ© des vestiges de son anciennetĂ©. NommĂ©e d'abord Breviodurum, elle fut agrandie par un seigneur normand qui s'appelait Aldemar, et dont elle prit le nom. La ville occupe une position pittoresque entre deux collines boisĂ©es, qui la dominent. Celle du sud porte le nom de mont du Gibet ; on y accĂšde en gravissant le chemin de la Justice ; on y jouit d'une vue magnifique. TraversĂ©e par la Risle, sur le passage de la voie romaine de Lillebomie Ă  Lisieux, Pont-Audemer paraĂźt s'ĂȘtre formĂ©e dĂšs le Xe siĂšcle. Elle faisait partie du domaine d'un des principaux barons du duc Richard Ier, Turoff, qui le transmit Ă  ses descendants, Onfroy, Roger Ă  la Barbe, Robert et Waleran de Meulan, auxquels appartenait en mĂȘme temps la seigneurie de Beaumont. Lorsque Rollon, maĂźtre de la Normandie, la partagea, en 914, entre ses compagnons d'armes, il donna, suivant une tradition locale, Pont-Audemer Ă  Bernard le Danois, tige de la maison d'Harcourt. Au xie siĂšcle un chĂąteau fut construit sur la hauteur au nord-est de la ville. En 1122, Henri Ier, roi d'Angleterre, aprĂšs avoir pris Montfort, vint mettre le siĂšge devant Pont-Audemer. Il brĂ»la d'abord la ville, qui Ă©tait grande et riche, puis il fit l'attaque du chĂąteau. Au bout de sept semaines, il s'en empara et le livra aux flammes. Les remparts de la ville furent reconstruits dĂšs le xne siĂšcle, et vers ce temps, une charte de commune fut accordĂ©e aux bourgeois. Elle fut renouvelĂ©e par Philippe-Auguste. La fondation de l'hospice remonte au xne siĂšcle. Dix conciles provinciaux se tinrent Ă  Pont-Audemer de 1 La ville de Pont-Audemer de gueules Ă  un pont de trois arches d'argent crĂ©nelĂ© de trois piĂšces et de deux et demi du mĂȘme et maçonnĂ© de sable, chaque arche garnie d'une couliee d'or, le pont sur les eaux d'azur et un chef aussi d'azur chargĂ© de trois fleurs de lys d'or. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. LA PLAINE DU NEUB0URG ET LE PAYS DE CAUX 37 1257 Ă  1321. Vers cette Ă©poque, saint Louis y vint plusieurs fois. Les Etats de Normandie s'y rĂ©unirent en 1350, Ă  l'occasion de la guerre contre les Anglais. En 1353, le roi Jean cĂ©da Ă  Charles le Mauvais, le chĂąteau, le domaine et la ville de Pont-Audemer ; puis, trois ans aprĂšs, il en vint faire le siĂšge. Elle Ă©tait, au bout de deux mois, sur le point de se rendre., lorsque le duc de Lancastre vint Ă  son secours; et força les assiĂ©geants Ă  se retirer. Le roi de France racheta la place, mais, dans l'espace de deux ans, elle fut tour Ă  tour prise deux fois par les Anglais, et deux fois par les Français, qui, en dernier lieu, en 1360, la rendirent, par traitĂ©, Ă  Charles le Mauvais. Du Guesclin l'assiĂ©gea par terre et par eau en 1378, et il fit dĂ©truire le chĂąteau avec les murailles et les tours de la ville. Les Anglais occupĂšrent Pont-Audemer en 1418. En 1449, les comtes de Dunois et de Saint-Pol, Ă  la tĂȘte de quatre mille hommes, les en expulsĂšrent. La ville avait Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e en partie. Les fortifications furent relevĂ©es dans la seconde moitiĂ© du xve siĂšcle. Quant au chĂąteau, il ne fut jamais rebĂąti depuis 1378, et il en reste peu de vestiges. En 1512 et en 1522, les Etats de Normandie se rĂ©unirent Ă  Pont-Audemer. Le parti protestant s'en rendit maĂźtre en 1562. Les Ă©glises furent pillĂ©es peu de temps aprĂšs, le duc d'Aumale reprit la ville au nom du roi ; il y eut un pillage gĂ©nĂ©ral et un massacre des protestants. Les ligueurs s'en emparĂšrent en 1589. Dans un intervalle de moins de dix-huit mois, cinq autres siĂšges se succĂ©dĂšrent et les habitants furent rançonnĂ©s tour Ă  tour par les deux adversaires. En 1592, d'Hacqueville de Vieuxpont, gouverneur de la ville, la livra au duc de Mayenne et Ă  l'amiral de Villars. Enfin, en 1593, elle fut dĂ©finitivement soumise par Henri IV. Pendant la Fronde, les bourgeois de Pont-Audemer prirent momentanĂ©ment parti pour le duc de Longueville ; mais en 1649, ils durent ouvrir leurs portes au comte d'Harcourt. Pont-Audemer Ă©tait sous l'ancien rĂ©gime, le siĂšge d'une vicomte, d'un bailliage, d'une Ă©lection, d'une maĂźtrise particuliĂšre des eaux et forĂȘts et d'un grenier Ă  sel. Un certain nombre d'Ă©tablissements religieux se trouvaient sur son territoire, notamment 38 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS 1. La chapelle de l'Ermitage, vers le bas de la cĂŽte de la Pierre, dĂ©pendant de l'abbaye de Corneville. 2. La chapelle de l'ancienne forteresse, qui fut, en 1421, donnĂ©e par le roi d'Angleterre Ă  Guillaume du DĂ©sert. 3. Le prieurĂ© de la Madeleine, dont la fondation remonte au xie siĂšcle. 4. Le prieurĂ© de Saint-Gilles, dont l'emplacement est aujourd'hui compris dans le territoire de Saint-GermainVillage. C'est Ă  son bĂ©nĂ©fice que fut créée au xvne siĂšcle, la foire Saint-Gilles, qui existe encore aujourd'hui. Il 3r avait en outre des couvents de Carmes, de Cordeliers, d'Ursulines et de CarmĂ©lites. Les tribunaux et la prison occupent aujourd'hui les bĂątiments conventuels de ces derniĂšres, on y mit pendant une trentaine d'annĂ©es les bureaux de la Sous-PrĂ©fecture. Les Ă©glises de Pont-Audemer, au nombre de quatre, avaient Ă©tĂ© donnĂ©es Ă  l'abbaye Saint-Pierre de PrĂ©aux. L'Ă©glise Saint-Aignan a Ă©tĂ© dĂ©truite. Celle de Notre-Dame du PrĂ© ne possĂšde plus que sa nef, aujourd'hui propriĂ©tĂ© particuliĂšre ; celle de Saint-Germain est devenue la paroisse de Saint-Germain-Village. Enfin l'Ă©glise Saint-Ouen subsiste ; c'est par elle que nous commençons la visite de la ville. SituĂ© rue de la RĂ©publique, ce beau monument, mĂ©lange de style gothique et de style Renaissance, se compose d'une tour et d'un choeur romans, et d'une nef restĂ©e inachevĂ©e, construite entre 1485 et 1518 aprĂšs la reprise de la ville sur les Anglais, sur une ancienne Ă©glise du xie siĂšcle. ExtĂ©rieurement, elle porte encore des traces de boulets, souvenirs de siĂšges anciens. Des deux cĂŽtĂ©s du choeur, on voit le dĂ©part de plusieurs arcs, et on se rend compte que les pierres Ă©taient mises en place toutes sculptĂ©es. Nous pĂ©nĂ©trons Ă  l'intĂ©rieur, oĂč un tableau immense frappe nos regards le sacrifice d'Abraham, surmontant l'arcade du choeur. Il fut commandĂ© et mis en place par un ancien curĂ© de la paroisse, l'abbĂ© Brochu. Le choeur est bas et Ă©troit ; il se compose, sur chaque cĂŽtĂ© de deux arcades inĂ©gales formant avec celles de l'entrĂ©e et de l'autel un carrĂ© long. La voĂ»te en pierre s'appuie sur LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 39 de trĂšs forts piliers, flanquĂ©s de colonnes barbarement mutilĂ©es pour placer des bancs, et ornĂ©s de chapiteaux Renaissance. Le dernier seul, du cĂŽtĂ© de l'Evangile, est assez grossiĂšrement sculptĂ©. Il reprĂ©sente le combat de deux chevaliers. Le choeur paraĂźt avoir appartenu Ă  la chapelle qui existait avant l'Ă©glise. AprĂšs l'Ă©rection de la nouvelle paroisse, on aurait bĂąti, en avant de la muraille postĂ©rieure de l'ancien monument, la nef moderne. Cette muraille est, extĂ©rieurement, ornĂ©e de lancettes aveugles, de forme ogivale, ce qui semble bien indiquer une modification de la chapelle primitive, Ă  la fin du xie ou au commencement du xne siĂšcle. La nef actuelle fut construite aprĂšs l'expulsion des Anglais, de 1485 Ă  1518. Ce furent les paroissiens de Saint-Ouen qui, poussĂ©s par un zĂšle supĂ©rieur Ă  leurs ressources, s'imposĂšrent cette lourde entreprise. Le premier maĂźtre de l'oeuvre fut Michel Gohier, dont on trouve le nom en 1488, puis ce furent,' en 1505, Guillaume Morin et Thomas ThĂ©roulde, maistres et ouvriers de la machonnerie de l'Ă©glise et ville de Caudebec ». Enfin, vers 1518, les travaux s'arrĂȘtĂšrent, faute d'argent, et l'Ă©glise est restĂ©e inachevĂ©e. Elle avait Ă©tĂ© conçue sur un plan trĂšs vaste. Les murs d'Ă©querre du haut de la nef indiquent qu'elle devait ĂȘtre en forme de croix. La hauteur de l'Ă©difice eĂ»t peut-ĂȘtre Ă©tĂ© hors de proportion avec sa largeur, si les fenĂȘtres supĂ©rieures du chancel avaient Ă©tĂ© faites, comme c'est l'usage, sur le modĂšle des arcades intermĂ©diaires. Mais l'insuffisance des ressources a forcĂ© d'y distribuer, ainsi qu'Ă  la voĂ»te qui aurait Ă©tĂ© en pierre, de petites fenĂȘtres sans caractĂšre et un maigre cintre en bois, sans harmonie avec le reste du monument. Telle qu'elle est, la nef, large de vingt-huit mĂštres, est formĂ©e de sept arcades. Elle est richement dĂ©corĂ©e de sculptures gothiques et Renaissance. Les bas cĂŽtĂ©s et les douze chapelles qui les accompagnent sont voĂ»tĂ©s en pierre, sauf quelques parties inachevĂ©es, qui ont Ă©tĂ© rĂ©cemment voĂ»tĂ©es en bois etpeintes; ils sont enrichis de nervures, de culs-de-lampe et de rosaces, dĂ©licatement sculptĂ©s. 40 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Les peintres qui ont exĂ©cutĂ© les vitraux ne mĂ©ritent pas moins d'Ă©loges que les architectes qui ont conçu le monument. Ils se sont inspirĂ©s des trois Ă©coles française, italienne et allemande. Nous allons examiner rapidement ces vitraux en parcourant les chapelles. A la base de la tour du cĂŽtĂ© de l'Ă©pĂźtre, dans une chapelle inachevĂ©e, se trouve l'ancien maĂźtre-autel, avec deux statues en marbre du xve siĂšcle reprĂ©sentant sainte Barbe et saint Ouen. Sur la muraille a Ă©tĂ© placĂ©e la liste des victimes de la grande guerre. Elle comprend deux cent quatre-vingts noms, parmi lesquels nous lisons celui du fils de notre guide, Raymond GrĂ©goire, tombĂ© glorieusement aux Dardanelles. Un beau christ en bcis de l'Ă©poque Renaissance, est placĂ© contre le mur. 11 doit ĂȘtre mi en valeur, paraĂźt-il, lors de la prochaine restauration d'un banc d'oeuvre. La voĂ»te, en bois, est encore due Ă  l'abbĂ© Brochu. Au passage, nous admirons les beaux vitraux des chapelles. La fĂȘte du Saint-Sacrement, dans la premiĂšre du cĂŽtĂ© du sud l'Annonciation et l'Ensevelissement du Christ, dans la suivante, vitrail de l'Ă©cole française de 1516. Un tableau de Jouvenet reprĂ©sentant l'Assomption se trouve dans la troisiĂšme. Son vitrail a Ă©tĂ© brĂ»lĂ© par suite de l'incendie d'une maison voisine. La quatriĂšme contient un vitrail de l'Ă©cole allemande, de 1519, saint Eustache et saint Nicolas, d'un effet mĂ©diocre. Le cinquiĂšme vitrail, de l'Ă©cole italienne, reprĂ©sentant la Dormition de la Vierge, est d'une grande beautĂ© ; il est merveilleux comme coloris. Le sixiĂšme retrace la vie de saint Jean-Baptiste ; la chapelle renferme une statue de sainte GeneviĂšve, mutilĂ©e Ă  la RĂ©volution." Un curieux tableau de 1784, reprĂ©sente la confrĂ©rie du SaintSacrement et porte le nom des frĂšres Ă  cette date. Le long du choeur, courent des frises sculptĂ©es. La partie de l'ancienne Ă©glise, du xie siĂšcle, est contemporaine de Honfroy de Vieilles et de Roger d'Epaignes. Le premier chapiteau du cĂŽtĂ© de l'Evangile rappelle leurs combats. La verriĂšre qui se trouve derriĂšre le maĂźtre-autel est composĂ©e de dĂ©bris de vitraux anciens assemblĂ©s. L'autel est moderne. LA PLAINE DU NEUB0URG ET LE PAYS DE CAUX 41 Dans la premiĂšre chapelle au nord, on nous montre un candĂ©labre en cuivre ciselĂ©, provenant de l'abbaye de PrĂ©aux ; il porte l'inscription suivante Les six chandeliers Ă  pans ont Ă©tĂ©, procurĂ©s par le F. EloyLerminiĂ© Ă  la maison des Cordeliers du Pont-Audemer. 1745. » Cette chapelle est Ă©clairĂ©e par un beau vitrail de l'Ă©cole italienne, le plus beau de l'Ă©glise, datĂ© de 1556, dont les inscriptions devant la loy, sous la loy, soubz la grĂące, » indiquent le sujet. Elle renferme de merveilleuses piscines. Le vitrail de la seconde chapelle, en partie brisĂ©, reprĂ©sente saint Nicolas, patron des avocats. Les murs sont ornĂ©s de peintures qui ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es par M. HonorĂ©, directeur des magasins du Louvre, alors qu'il Ă©tait ingĂ©nieur aux papeteries de Pont-Audemer. La troisiĂšme chapelle Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă  saint AndrĂ©, apĂŽtre le vitrail est en partie brisĂ©. Le v itrail de la quatriĂšme dĂ©peint la vie de saint HonorĂ©, et fut donnĂ© en 1536 par la corporation des boulangers. Le cinquiĂšme vitrail reprĂ©sente l'apparition de JĂ©sus Ă  ses apĂŽtres. La sixiĂšme chapelle renferme une verriĂšre de Pierre Le Bienvenu, datant de 1551 elle est dĂ©diĂ©e Ă  saint Fiacre, autrefois Ă  saint SĂ©bastien, l'un des patrons de la ville. On l'invoquait en cas de peste, et on faisait brĂ»ler devant sa statue une corde enduite de suif, d'une longueur Ă©gale Ă  celle des remparts de la citĂ©. La septiĂšme est celle des fonts baptismaux, avec un baptistĂšre sculptĂ©. On y a placĂ© deux trĂšs belles statues d'albĂątre ‱ qui se trouvaient autrefois de chaque cĂŽtĂ© du maĂźtre-autel. Un tableau peu connu, faisant partie du mobilier de l'Ă©glise, vient d'ĂȘtre identifiĂ©, grĂące aux recherches de M. Assire, de Pont-Audemer. C'est un DĂ©calogue peint sur bois, entourĂ© d'un cadre Renaissance. Le sujet du tableau est indiquĂ© par l'inscription suivante qui y figure Les dix commandements de la Loi de Dieu. Exode XX. On y voit les tables de la loi portant les commandements, avec de nombreux versets qui ne laissent aucun doute sur l'origine protestante du tableau. 42 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Comment se trouve-t-il Ă  Sairt-Ouen ? L'Ă©rudit M. Robert Duquesne rappelle qu'un temple protestant qui existait Ă  Pont-Audemer fut supprimĂ© lors de la RĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes. Il est possible qu'Ă  cette Ă©poque ou ultĂ©rieurement, pour le sauver de la destruction, on l'ait apportĂ© Ă  l'Ă©glise catholique 1. Nous notons au passage les armes figurant sur un des vitraux, sans doute celles du donateur CoupĂ©, au 1, d'azur Ă  deux roses d'argent, au 2, d'argent au fer de lances de gueules. . Ce sort les armes de la famille de FrĂ©ville de Lorme, qui longtemps a jouĂ© un rĂŽle important dans la rĂ©gion de PontAudemer 2. Elle est reprĂ©sentĂ©e aujourd'hui mĂȘme au milieu de nous, par Mme la comtesse de Nazelles, nĂ©e de FrĂ©ville de Lorme, qui fait partie de l'excursion, et Ă  laquelle ce souvenir familial n'a point Ă©chappĂ©. La principale cloche de la sonnerie de Saint-Ouen, datant de 1514-1515, est trĂšs ornĂ©e. Elle porte un buste, peut-ĂȘtre celui de François Ier ; une salamandre une tĂȘte de femme ; un saint Ouen, et une Egyptienne, avec l'inscription suivante Je suis qui dis la bonne avenlurc. En 1736, le clergĂ© de Saint-Ouen se composait d'un curĂ©, d'un vicaire et de six prĂȘtres habituĂ©s ou chapelains. Ils officiaient comme s'ils avaient eu le titre de chanoines. L'aumusse leur avait Ă©tĂ© confĂ©rĂ©e par Philippe CospĂ©an, Ă©vĂȘque de Lisieux mais LĂ©onor de Matignon n'ayant voulu confirmer cette donation que sous certaines conditions, onĂ©reuses pour eux, ils prĂ©fĂ©rĂšrent abandonner leur titre plutĂŽt que de s'exĂ©cuter. Nous sortons de l'Ă©glise, et nous prenons la rue de la RĂ©publique. Nous passons devant la bibliothĂšque municipale, composĂ©e en majeure partie d'ouvrages sur la Normandie, laissĂ©s par M. Canel, le savant Ă©crivain normand, Ă  sa ville 1 SPALIKOWSKI Petit Journal. Edition de Normandie, 8 septembre 1924. 2 En 1789, Michel-Pierre de FrĂ©ville, sieur dĂ© l'Orme, Ă©tait procureur du roi en l'amirautĂ© de Quillebeuf. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 43 natale. La façade toute moderne est ornĂ©e du buste de Canel. En face se trouve l'HĂŽtel de Ville, moderne lui aussi Toujours sous la conduite, de M. GrĂ©goire, nous nous dirigeons, au travers d'un dĂ©dale de rues curieuses, qui ont conservĂ© leur aspect vieillot, vers Notre-Dame du PrĂ©. En passant, le marquis de Saint-Pierre nous signale l'ancien hĂŽtel de sa famille, vendu vers 1840. Un peu plus loin, nous voyons la poste, malencontreusement logĂ©e dans un hĂŽtel du xvme siĂšcle, l'ancien hĂŽtel de la famille HĂ©bert, oĂč fut Ă©levĂ© le ministre Emile HĂ©bert. De l'autre cĂŽtĂ© du pont, on nous montre un garage, qui fut l'hĂŽtel du Louvre, oĂč logea Mme de SĂ©vignĂ© ; enfin notre guide nous fait v isiter une intĂ©ressante maison ancienne dont il est propriĂ©taire, avec une tourelle intĂ©rieure, dont il active la restauration. Nous suivons l'antique rue des PĂątissiers, qui longe la riviĂšre, et dont la succession de petits ponts Ă©voque, avec un peu de bonne volontĂ©, le pont des Soupirs et la lagune vĂ©nitienne.. A mi-cĂŽte, nous apercevons le chĂąteau de FrĂ©ville, puis l'ancien manoir du vicomte. Nous allons voir encore l'emplacement de l'Ă©lection et du bailliage, Ă  l'angle de la GrandeRue et de la rue des Carmes. Un souvenir personnel s'attache pour moi Ă  cette visite. Au mois de dĂ©cembre 1741, un Ă©dit du roi rĂ©unissait Ă  perpĂ©tuitĂ© la juridiction du bailliage de Pont-Authou au bailliage de Pont-Audemer. Mon aĂŻeul maternel, Gaspard Legrix de la Poterie 1, seigneur de Pont-Authou, Ă©tait alors lieutenant gĂ©nĂ©ral civil, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, et lieutenant particulier civil du bailli de Rouen au bailliage de Pont-Audemer. Ces charges Ă©taient dans sa famille depuis l'an 1623. La rĂ©union de ces deux juridictions accumulait sur sa tĂȘte toutes ces fonctions en double. De gros inconvĂ©nients devaient en rĂ©sulter pour les plaideurs, M. Legrix de la Poterie ne pouvant, malgrĂ© toute son activitĂ©, suffire Ă  remplir utilement toutes ces charges. Il les assuma cependant jusqu'Ă  sa mort, survenue en 1772. A cette date, 1 Legrix de la Poterie, de la Fontelaye, de PrĂ©ville d'azur au chevron d'or, accompagnĂ© de trois serres d'aigles d'argent onglĂ©es d'or, deux en chef, une en pointe. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. 44 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS l'accord n'ayant pu se faire entre mon bisaĂŻeul, gendre de M. Legrix de la Poterie et l'intendant, sur la cession de ces offices, ceux-ci restĂšrent pendant cinq annĂ©es sans titulaire et ce ne fut qu'en 1777, aprĂšs avis du dĂ©lĂ©guĂ© de l'intendant, que la division en fut rĂ©alisĂ©e. M. Gibert, secrĂ©taire du roi, et conseiller du bailliage devint lieutenant gĂ©nĂ©ral civil ; M. de Morceng 1, avocat, lieutenant gĂ©nĂ©ral criminel, et lieutenant particulier civil, et M. Hell lot de Bellemare, lieutenant gĂ©nĂ©rade police. Nous arrivons enfin Ă  l'Ă©glise du SĂ©pulchre, ou Notre - Dame du PrĂ©, devenue la propriĂ©tĂ© de M. Robert Duquesne, aprĂšs avoir Ă©tĂ© longtemps Ă  usage de tannerie. Nous contemplons ce qui en reste ; une des arches a Ă©tĂ© transportĂ©e Ă  l'Ă©glise Saint-Germain, il y a une quinzaine d'annĂ©es. Ce qui lui a fait, dans la suite, donner le nom de SĂ©pulchre , lisons-nous, dans les notes de Langlois, c'est une chapelle assez grande, construite Ă  cĂŽte du choeur, aux frais d'un des vicomtes de Pont-Audemer, sur le modĂšle du Saint-SĂ©pulchre de Notre-Seigneur. PONT-AUDEMER Ruines de l'Ă©glise Notre-Dame du PrĂ©. ClichĂ© de M. Robert Duquesne. -'il Le Sens de Morceng de gueules au -chevron d'or accompagnĂ© de trois encensoirs d'argent Saint-Allais. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 45 Avant la RĂ©volution, l'Ă©glise s'Ă©tendait jusqu'Ă  la rue du SĂ©pulchre ; la nef Ă©tait traversĂ©e par un petit canal, qui pouvait jadis avoir servi de lit Ă  la riviĂšre de Tourville. Une partie de la nef subsiste seule, mais ce dĂ©bris est prĂ©cieux, en ce qu'on y reconnaĂźt les premiĂšres ogives qui marquĂšrent le passage du roman au gothique. Le roman pur y occupe encore une large place. Le portail est ce qu'il y a de plus remarquable. Entre la porte et la fenĂȘtre qui la surmonte, la muraille forme une saillie, au-dessus de laquelle se dĂ©veloppe une rangĂ©e de corbeaux presque continue, placĂ©s sur des plans diffĂ©rents, et dont certains prĂ©sentent encore des traces de sculpture. Autrefois, l'Ă©glise du SĂ©pulchre renfermait un grand nombre de statues de saints. Elles ont Ă©tĂ© utilisĂ©es comme pierres de fondations, pour le bĂątiment qu'on appelle la manufacture, rue de Bernay. Avant de quitter ces ruines, M. Tournouer nous donne lecture de la note suivante, parue dans la bibliothĂšque de l'Ecole des chartes. T. LIV, 1893, p. 790. L'Ă©glise Notre-Dame du PrĂ©, Ă  Pont-Audemer, Ă©tait un joli monument du xne siĂšcle, d'un style simple et excellent, assez bien conservĂ©. Elle servait, depuis le commencement du xixe siĂšcle, de magasin Ă  Ă©corces. Elle a Ă©tĂ© vendue l'an dernier Ă  de nouveaux propriĂ©taires. Ceux-ci, sans doute Ă©garĂ©s par une fausse esthĂ©tique,'lui ont fait subir les mutilations suivantes le toit a Ă©tĂ© enlevĂ© ; les murs, les colonnes et les chapiteaux ont Ă©tĂ© grattĂ©s. Quelques chapiteaux et la plupart des corbeaux sculptĂ©s que M. Canel signalait en 1838 avec raison comme remaĂŻquables, ont Ă©tĂ© descellĂ©s et on s'en est servi pour Ă©difier dans le jardin voisin du propriĂ©taire un jardin d'usine une construction trĂšs bizarre qui ressemble assez aux murailles d'un chĂąteau de dominos. Faire de fausses ruines avec des vraies, cette opĂ©ration qui aurait comblĂ© de joie Bouvard et PĂ©cuchet, s'il leur eĂ»t Ă©tĂ© donnĂ© de s'y livrer, a Ă©tĂ© accomplie Ă  Pont-Audemer en 1893, sans soulever d'objection. Heureusement pour les ruines de Notre-Dame du PrĂ©, M. Robert Duquesne s'en est rendu acquĂ©reur, et nous n'avons plus Ă  craindre pour l'avenir, les pratiques dĂ©sastreuses que signale Langlois. 46 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS M. AndrĂ© Turgis prend alors la tĂȘte de notre troupe, pour nous faire visiter l'auberge du Vieux-Puits, ancienne tannerie rĂ©cemment amĂ©nagĂ©e avec beaucoup de goĂ»t en hostellerie normande par "M. Harlay. La salle Ă  manger est d'une vraie couleur locale, avec son immense cheminĂ©e son plafond Ă  poutrelles, ses petites tables rustiques, ses Ă©tains et ses cuivres. La cour intĂ©rieure contient de nombreuses tonnelles garnies de vignes vierges et de glycines sous lesquelles il doit ĂȘtre fort agrĂ©able de prendre ses repas, quand la chaleur de l'Ă©tĂ© le permet. Dans un coin, un vieux puits rapportĂ© de Rouen, et contre lequel, dit la chronique, Mme Bovary venait rĂȘver. C'est Ă  lui que l'hostellerie emprunte son nom. Nous passons devant l'Ă©glise des Cordeliers, devenue tannerie depuis la RĂ©volution, et nous pĂ©nĂ©trons dans la trĂšs importante tannerie de MM. Turgis et Cariiez, que M. Turgis veut bien nous faire visiter en dĂ©tail. La tannerie Ă©tait dĂšs le xme siĂšcle, la principale industrie de PontAudemer Nous allons suivre la sĂ©rie des opĂ©rations qui, en quinze mois environ, permettent de transformer les peaux, reçues principalement de l'AmĂ©rique du Sud, en ce cuir qui est universellement connu et apprĂ©ciĂ© sous le nom de cuir de Pont-Audemer. Nous assistons d'abord au travail de riviĂšre, dessalage, rinçage, et lavages, Ă  la suite desquels la peau est grattĂ©e pour en faire tomber les poils. Mille peaux environ sont traitĂ©es par mois. Puis nous pĂ©nĂ©trons dans la salle des cuves, oĂč des bains successifs vont gonfler les peaux, de maniĂšre Ă  leur donner l'Ă©paisseur voulue et Ă  permettre au tannin de les pĂ©nĂ©trer, Nous visitons la salle des machines, dont la chaudiĂšre a le grand avantage de ne brĂ»ler que de la tannĂ©e prĂ©alablement sĂ©chĂ©e. Le tan est, comme on le sait, produit par les Ă©corces de bois divers. Celles-ci sont hachĂ©es mĂ©caniquement, quatre mille kilogrammes Ă  l'heure environ. Au moment de la saison, l'usine reçoit de tous les pays du monde, les Ă©corces LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 47 trĂšs variĂ©es qui lui sont nĂ©cessaires, pour son alimentation, soit sept Ă  huit cent mille kilogrammes . Lorsque les peaux ont Ă©tĂ© ainsi prĂ©parĂ©es, on les met les unes sur les autres dans des cuves av ec le tan et le jus, dont la composition reste le secret de chaque fabricant, et on les y laisse sĂ©journer trois ou quatre mois. Au bout de ce temps elles sont portĂ©es dans des sĂ©choirs, soit Ă  l'air libre, soit Ă  l'air chaud, et enfin battues mĂ©caniquement avant d'ĂȘtre livrĂ©es au commerce. Un homme peut en battre vingt-cinq par jour. Nous sortons de la tannerie et nous passons devant la plaque oĂč sont inscrits les noms des victimes de la grande guerre ; sur la premiĂšre ligne figure le nom de M. Gabriel Turgis, le frĂšre de notre cicĂ©rone. Celui-ci veut nous montrer avant de quitter le quartier des tanneries, ce qu'Ă©tait autrefois un Ă©tablissement de ce genre, en nous conduisant Ă  l'ancienne tannerie de son grand-pĂšre, toute voisine. Tout le travail s'y faisait Ă  la main ; elle ne comprenait qu'une quinzaine de cuves le battage Ă©tait fait sur une table de marbre avec un maillet de cuivre, et un ouvrier ne battait qu'une peau par jour. La plupart des tanneries Ă©tant groupĂ©es dans le mĂȘme quartier, le bruit des marteaux rĂ©sonnait tout le jour, avec un rythme particulier. En terminant, M. Turgis nous fait visiter chez lui une fort intĂ©ressante collection de bĂ©nitiers en faĂŻence polychrome, au nombre d'une centaine environ, et qui fut constituĂ©e par le grand-pĂšre de Mme Turgis. Nous nous dirigeons alors vers l'Ă©glise de Saint-GermainVillage. L'aspect gĂ©nĂ©ral de l'Ă©glise de Saint-Germain-Village prĂ©sente une trĂšs grande analogie avec l'Ă©glise Notre-Damesur-1'Eau de Domfront. Des cartes postales apportĂ©es par notre prĂ©sident permettent la comparaison. Les parties les plus anciennes de l'Ă©glise actuelle appartiennent au Xe siĂšcle. Cette date semble dĂ©terminĂ©e par l'orientation de l'Ă©difice sud-ouest, nord-est. Ce n'est pas en effet au levant d'hiver qu'elle est tournĂ©e, mais au levant d'Ă©tĂ©, comme l'Ă©tait l'ancienne Ă©glise Saint-Paul de Rouen, qui datait du xe siĂšcle. 48 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Une tradition locale rapporte que, comme on plaçait les fondations de cette Ă©glise, un marchand, qui conduisait des boeufs Ă  Paris, promit d'en offrir un, au profit de l'oeuvre, si, Ă  son prochain voyage, les travaux s'Ă©levaient Ă  la hauteur de l'autel. Comme il les trouva trĂšs avancĂ©s, il accomplit son voeu, et en souvenir de ce don, la tĂȘte de ranimai fut reprĂ©sentĂ©e en relief en plusieurs endroits de la muraille extĂ©rieure. Ainsi explique-t-on les vestiges d'animaux qu'on y voit encore. L'Ă©glise Saint-Germain Ă©tait trĂšs grande, elle mesurait environ quarante-cinq mĂštres de longueur. DisposĂ©e en forme de croix, elle Ă©tait terminĂ©e au nord-est par trois absides semi-circulaires, correspondant Ă  la nef et aux bas cĂŽtĂ©s. Mais Ă  diffĂ©rentes Ă©poques elle a subi de nombreux changements. Le xme siĂšcle l'a gratifiĂ©e de plusieurs fenĂȘtres et d'une tour carrĂ©e. Au xive siĂšcle, l'abside du choeur et celle des bas cĂŽtĂ©s furent remplacĂ©es par une muraille droite, percĂ©e de deux grandes fenĂȘtres. Cette partie de l'Ă©difice a Ă©tĂ© reconstruite en 1868. La partie du xve siĂšcle se remarque dans les deux fenĂȘtres originales, ouvertes Ă  l'extrĂ©mitĂ© des bras de la croix. L'antiquitĂ© de l'Ă©glise Saint-Germain se reconnaĂźt aussi Ă  la coupe et Ă  la nature des pierres employĂ©es dans sa construction, aux arcades intĂ©rieures, Ă  la forme cintrĂ©e des petites fenĂȘtres Ă  colonnes, aux modillons ou corbeaux placĂ©s sous la corniche qui supporte le toit, Ă  l'abside semicirculaire qui Ă  survĂ©cu aux deux autres. Vers 1817, des travaux assez importants furent exĂ©cutĂ©s, de nouvelles fenĂȘtres sans caractĂšres furent percĂ©es, et on raccourcit la nef de huit mĂštres, dĂ©truisant un portail curieux qui eĂ»t pu ĂȘtre conservĂ©. Celle-ci s'Ă©tendait jusqu'au bel if mesurant plus de trois mĂštres de tour, que nous admirons dans le cimetiĂšre. Elle ne comprend plus que trois arcades romanes ; un portail a_ Ă©tĂ© rapportĂ© de l'Ă©glise du SĂ©pulchre. L'intĂ©rieur de l'Ă©glise n'offre rien de remarquable on peut y voir un chandelier pascal en bois sculptĂ©, une Vierge ancienne, et des vitraux restaurĂ©s. Dans la sacristie, se LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS, DE CAUX 49 trouve un tombeau de la famille de Malhortie de Caiideaul. Le chemin de croix, moderne, a Ă©tĂ© offert par M. Turgis pĂšre, maire de Pont-Audemer en 1870, qui a aussi largement contribuĂ© Ă  la restauration, de l'Ă©difice. Rappelons briĂšvement en quittant Saint-Germain-Village, l'histoire de l'hospice de Pont-Audemer. Avant sa fondation, il avait existĂ© Ă  Pont-Audemer, comme dans la plupart des villes e bourgs de Normandie, une lĂ©proserie dite de Saint-Gilles, fondĂ©e en 1135 par Galeran de Meulan qui la dota de biens importants elle Ă©tait administrĂ©e par les religieux du prieurĂ© du mĂȘme nom. L'hĂŽpital, sous le patronage de saint Jean remontait au xive siĂšcle ; on ne possĂšde d'ailleurs que fort peu de renseignements sur son origine, tous les anciens titres ayant disparu Ă  la suite des guerres. Il Ă©tait rĂ©gi dans les premiers temps par des dames de charitĂ© pour l'intĂ©rieur, et par les officiers municipaux pour l'extĂ©rieur. En 1700, l'hĂŽpital des malades et invalides de Pont-Audemer Ă©tait tenu de recevoir les pauvres des quatre paroisses de la ville. Un arrĂȘt du conseil lui remit le tiers des biens des lĂ©proseries de Saint-Gilles, et de la maladrerie de Saint-Jacques. A cette Ă©poque, l'hospice comptait livres de revenu dont 926 livres de fieffĂ©s d'hĂ©ritages, 140 livres de rentes en grains, livres de fermages et livres environ, produit du travail des pauvres. Le seigneur d'Iclon y avait droit Ă  trois lits, le seigneur de Tourville Ă  une place, Ă  cause, le premier, de la maladrerie de Saint-Christophe, fondĂ©e par ses ancĂȘtres, le second Ă  cause de la lĂ©proserie de Sainte-Catherine-des-HestrĂ©es, fondĂ©e par ses prĂ©dĂ©cesseurs. La construction d'un nouveau bĂątiment Ă  l'HĂŽtel-Dieu de Pont-Audemer, en 1750, donna lieu Ă  une contestation assez vive entre l'HĂŽtel de Ville de Pont-Audemer et Messire Sebin, prĂȘtre prieur de l'HĂŽtel-Dieu. Les officiers municipaux voulurent prendre pour mĂ©diateur, dans ce diffĂ©rend, l'Ă©vĂȘque de Lisieux, mais le curĂ© de l'HĂŽtel-Dieu 1 De Malhortie d'azur Ă  un chevron d'or accompagnĂ© de trois fers de pique renversĂ©s de mĂȘme. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. 50 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS s'y refusa. L'affaire fut portĂ©e devant le conseil, mais M. de Folleville, procureur gĂ©nĂ©ral au parlement de Rouen parvint Ă  concilier les parties. ' En 1787, l'hospice Ă©tait desservi par quatre religieuses et pouvait recevoir six malades 1. La visite des monuments terminĂ©e, les uns regagnent leur home temporaire, d'autres sĂ©duits par un site aperçu trop rapidement Ă  leur grĂ©, veulent y jeter un coup d'oeil moins hĂątif, et attendent en flĂąnant que l'heure du dĂźner sonne. Tout le monde est exact, cependant, lorsque le prĂ©sident donne le signal de passer Ă  la salle Ă  manger. Pour ĂȘtre archĂ©ologue, on n'en est pas moins homme. Il faut songer Ă  rĂ©parer ses forces mises Ă  l'Ă©preuve par les fatigues d'aujourd'hui et en conquĂ©rir de nouvelles pour affronter celles qui nous attendent demain. Le menu du dĂźner permet aux plus difficiles de se dĂ©clarer satisfaits et chacun peut constater que la rĂ©putation de l'hĂŽtel du Lion-d'Or n'est point surfaite. 1 Archives de la Seine-InfĂ©rieure, ",. 1000. DEUXIÈME JOURNÉE Mardi, 26 AoĂ»t Personne ne manque au rendez-vous ; nous sommes au dĂ©but de l'excursion le zĂšle des congressistes, qui ne se dĂ©ment jamais, n'est pas encore modĂ©rĂ© par les fatigues accumulĂ©es Ă  la suite de plusieurs Ă©tapes, et c'est pleins d'entrain que nous prenons la route d'Evreux. Nous traversons sans nous arrĂȘter la bourgade de Corneville-sur-Risle, que l'opĂ©rette de Robert Planquette a rendue plus cĂ©lĂšbre par ses cloches que les Ă©vĂ©nements de son histoire, et nous arrivons Ă  Appeville-Annebaut. Appeville est une petite ville fort ancienne, situĂ©e sur la voie romaine de Juliobona Ă  Noviomagus. DĂšs le moyen-Ăąge, elle possĂ©dait une Ă©glise, des chapelles et une lĂ©proserie. L'Ă©glise fut donnĂ©e Ă  l'abbaye du Bec par Robert de Montfort, en mĂȘme temps que celles de Montfort et de Flancourt, vers la fin du XIe siĂšcle. Elle Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă  saint AndrĂ©. Elle fut reconstruite en 1550 par l'amiral d'Annebaut. Les parties remarquables remarquables la nef, la tour carrĂ©e, et le portail qui prĂ©sente d'intĂ©ressantes sculptures. La chapelle de la lĂ©proserie Ă©tait sous l'invocation de sainte Marguerite. Elle Ă©tait situĂ©e prĂšs de la Fontaine aux Malades, entre l'Ă©glise de la paroisse et celle de Corneville. APPEVILLE dit ANNEBAULT Portrait de l'Ă©glise. ClichĂ© de M. R. Duquesne. 52 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS La chapelle de Saint-Milford s'Ă©levait dans un endroit appelĂ© le vieux Montfort, peut-ĂȘtre prĂšs de l'ancienne demeure de Robert de Montfort, seigneur d'Appeville, au xie siĂšcle. Enfin il y avait encore la chapelle de SainteCatherine, relevant de l'abbaye de Corneville. En 1387, Robert d'Annebaut 1 est indiquĂ© pour la premiĂšre fois comme seigneur d'Appeville ; mais depuis plus d'un siĂšcle, les seigneurs d'Annebaut-en-Auge, prĂšs Lisieux, avaient dfs intĂ©rĂȘts dans la vallĂ©e de la Risle. Le plus illustre reprĂ©sentant de cette famille fut Claude d'Annebaut, anr'ral et marĂ©chal de France, qui fit bĂątir le chĂąteau de son nom Ă  Appeville, de 1522 Ă  1546. Les proportions en Ă©taient si Ă©normes, que ni lui, ni ses successeurs ne purent l'achever. Le pavillon nord fut seul terminĂ© ; de toutes ces constructions, il ne reste que des ruines. L'amiral obtint, en 1549, l'Ă©rection de la terre d'Appeville, en baronnie sous le nom d'Annebaut. La terre passa ensuite par hĂ©ritage, en 1605, Ă  Charlotte de Vieuxpont, mariĂ©e Ă  Bernard Potier, sieur de Blerencourt, lieutenant gĂ©nĂ©ral de la cavalerie lĂ©gĂšre de France. En 1640, la baronnie fut Ă©levĂ©e pour ce dernier en marquisat. Il la lĂ©gua Ă  sa mort Ă  RenĂ© Po,ticr, duc de Tresme et de Gesvres 2, son frĂšre aĂźnĂ©. Au dĂ©cĂšs, sans enfants, de ce dernier, en 1723, Jean-Baptiste Danican d'Annebaut 3 racheta au nom de sa femme, descendante de Madeleine d'Annebaut, le marquisat, pour la somme de quatre cent cinquante mille livres. Il rentra aussi en possession de la vicomte de Pont-Audemer, au sujet de laquelle il eut, avec le bureau des finances, royales un procĂšs qui se prolongea pendant plus d'un siĂšcle. La terre ' d'Appeville-Amiebaut fut achetĂ©e en 1777 par ClĂ©ment de Barville, qui se rendit acquĂ©reur aussi de la vicomte de PontAudemer. Celle-ci lui fut enlevĂ©e en 1784; et la RĂ©volution acheva la destruction du marquisat d'Annebaut. 1 Annebaut de gueules Ă  la croix de vair. 2 Potier de Gesvres d'azur Ă  deux mains d'or au franc quartier Ă©chiquetĂ© d'argent et d'azur. 3 Danican d'Annebaut d'azur Ă  la sphĂšre d'argent cerclĂ©e d'un zodiaque de sable, en fasce, accompagnĂ©e en chef d'une Ă©toile d'or et d'un grand vol de mĂȘme en pointe qui s'Ă©lĂšve et enclave la sphĂšre. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 53 AprĂšs une courte visite Ă  l'Ă©glise, nous nous engageons ‱ dans la forĂȘt de Montfort, dont le marquis d'Annebaut prĂ©tendit jadis ĂȘtre propriĂ©taire. En lisiĂšre de la forĂȘt se trouve le bourg de Montfort, adossĂ© Ă  une colline escarpĂ©e, d'oĂč l'on aperçoit Pont-Audemer et Brionne. Le chĂąteau de Montfort qui fut aux xie et xne siĂšcles une des principales places fortes de la Normandie, n'offre plus que des ruines insignifiantes. Il existait, Ă  Montfort une lĂ©proserie ; l'Ă©glise Ă©tait sous la dĂ©pendance de l'abbaye du Bec. Il y avait jadis une vicomte, supprimĂ©e lors de la rĂ©union de ce domaine Ă  la couronne. Par des chemins sinueux et ombragĂ©s, on gagne le BecHellouin oĂč nous allons faire notre premier arrĂȘt important. LE BEC-HELLOUIIM De quelque part que le vent vente, L'abbaye du Bec a rente. Le temps est assez beau lorsque nous arrivons. Nous faisons une rapide visite Ă  l'Ă©glise paroissiale, dont le choeur est du xive siĂšcle. Elle renferme quelques Ă©paves intĂ©ressantes de l'abbaye une porte de tabernacle en Ă©mail, du xvne siĂšcle, des boiseries, un nombre assez important de statues de bois, quelques pierres tombales, et surtout depuis 1792, la sĂ©pulture du bienheureux Hellouin. Lorsque nous sommes tous rĂ©unis, nous nous dirigeons vers l'abbaye. Un charmant petit chemin, que longe le ruisseau du Bec, ou de Saint-Martin, y conduit. L'aspect des lieux a gardĂ© son empreinte monastique et lorsqu'on aperçoit la grande tour du XVe siĂšcle, les immenses constructions conventuelles du xvnr 8, on croit que les moines sont partis d'hier et reviendront demain. Nous sommes reçus par M. le vĂ©tĂ©rinaire en . premier, Anne, commandant le dĂ©pĂŽt de remonte, qui veut bien nous autoriser Ă  visiter l'abbaye en dĂ©tail. Nous regrettons l'absence du chanoine PorĂ©e, le savant historien du Bec, mais nous aurons le plaisir de le retrouver ce soir Ă  Bernay. M. le chanoine PorĂ©e a Ă©crit, Ă  notre intention, quelques notes 54 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS ' dont le prĂ©sident nous donne lecture, et dont je me suis inspirĂ©, ainsi que des autres ouvrages du mĂȘme auteur, pour rĂ©diger la courte notice qu'on va lire. L'abbaye du Bec 1 n'offre pas aux regards des visiteurs les ruines grandioses et pittoresques de JumiĂšges, de SaintWandrille ou de Mortemer. Elle ne garde que les souvenirs de son passĂ©, mais quels souvenirs et quels noms pourraient ĂȘtre comparĂ©s Ă  ceux de Lanfranc ou de saint Anselme ? Si ses commencements furent humbles, ses Ă©coles, devenues rapidement cĂ©lĂšbres, firent du Bec une des abbayes les plus illustres de la chrĂ©tientĂ©. CantorbĂ©ry lui demanda trois archevĂȘques, et l'un des Ă©lĂšves de son Ă©cole, Anselme de Baggio, alla s'asseoir sur le trĂŽne pontifical, sous le nom d'Alexandre IL La fondation de l'abba5re est due Ă  Herluin, parent des comtes de Flandre, l'un des chevaliers les plus accomplis de son temps. Il naquit Ă  Bonneville vers 994. Ayant fait voeu, dans un combat, de se consacrer au service de Dieu, il fonda en 1035, sur son fief de Bonneville, une Ă©glise en l'honneur de la Sainte Vierge. OrdonnĂ© prĂȘtre par l'Ă©vĂȘque de Lisieux, il groupa autour de lui plusieurs de ses compagnons d'armes, leur fit adopter la rĂšgle de saint BenoĂźt, et devint leur abbĂ©. Le monastĂšre de Bonneville ne dura que cinq ans. Faute d'eau potable, les religieux durent l'abandonner pour se transporter dans la vallĂ©e voisine, Ă  l'endroit oĂč le ruisseau dĂ» Bec vient se perdre dans la Risle. BientĂŽt, Herluin vit arriver Lanfranc qui devait jeter une si grande illustration sur l'abbaye. Italien d'origine, Lanfranc venait en France pour visiter les Ă©coles. Il s'arrĂȘta au Bec, et ne tarda pas Ă  y prononcer ses voeux. Devenu prieur, il ouvrit cette fameuse Ă©cole du Bec, qui pendant cinquante ans, fut la plus cĂ©lĂšbre de l'Europe, et le centre du mouvement philosophique et intellectuel en Occident. C'est autour de sa chaire que se forma l'Ă©lite des penseurs et des savants de cette Ă©poque. 1 Le couvent des religieux bĂ©nĂ©dictins de l'abbaye du tĂźec de gueules semĂ© de fleurs de lis d'argent. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1G96. LA PLAINE DU NEUB0URG ET LE PAYS DE CAUX 55 Vers 1051, les moines du Bec engagĂšrent avec BĂ©ranger de Tours, au sujet de la prĂ©sence rĂ©elle dans l'Eucharistie, une lutte dont ils devaient sortir victorieux. Peu de temps aprĂšs, Anselme, Italien lui aussi, attirĂ© par le renom de l'abbaye, vint au Bec, pour y suivre l'enseignement de Lanfranc. Le nombre des religieux s'accrut tellement que l'Ă©dification d'un Ă©tablissement plus vaste s'imposa. Les nouvelles constructions furent commencĂ©es en 1060. Sur ces entrefaites, Lanfranc ayant Ă©tĂ© nommĂ© abbĂ© de Saint-Pierre de Caen, puis archevĂȘque de CantorbĂ©ry, Anselme le remplaça comme prieur. Ce fut lui qui termina les bĂątiments claustraux et la basilique abbatiale, placĂ©e sous l'invocation de Notre-Dame. Lanfranc vint en faire la dĂ©dicace le 23 octobre 1077. L'annĂ©e suivante Herluin mourut, et selon son dĂ©sir, fut inhumĂ© au milieu du chapitre. Son successeur fut Anselme. Celui-ci fit plusieurs voyages en Angleterre et aprĂšs Lanfranc, fut nommĂ© archevĂȘque de CantorbĂ©ry. L'abbaye dĂ©jĂ  puissante s'enrichit des dons des seigneurs qui avaient suivi Guillaume Ă  la conquĂȘte de l'Angleterre, et auxquels les terres avaient Ă©tĂ© distribuĂ©es. Ces avantages, d'ailleurs, n'allĂšrent pas sans inconvĂ©nients l'Ă©lite intellectuelle des moines fut appelĂ©e de l'autre cĂŽtĂ© du dĂ©troit, pour administrer les possessions nouvelles, et un troisiĂšme archevĂȘque de CantorbĂ©ry fut choisi dans ses rangs, en la personne de Thibaut, cinquiĂšme abbĂ© du Bec. Sans Ă©numĂ©rer la longue suite des abbĂ©s du Bec, nous retiendrons seulement les noms de ceux qui, par leuis travaux, ont contribuĂ© Ă  l'illustration ou Ă  l'embellissement de l'abbaye. Letard, sixiĂšme abbĂ©, construisit avec les libĂ©ralitĂ©s de Robert du Neubourg, un nouveau cloĂźtre en 1140. L'an 1141, la congrĂ©gation s'accrut de la cĂ©lĂšbre collĂ©giale de Beaumont-le-Roger, qui lui fut donnĂ©e par le comte Galleran de Meulan. Le cloĂźtre fut terminĂ© en 1146. Roger Ier, septiĂšme abbĂ©, agrandit considĂ©rablement l'Ă©glise abbatiale dont la premiĂšre pierre fut posĂ©e par l'Ă©vĂȘque Rotrou, le 14 aoĂ»t 1161. Les travaux durĂšrent dix-sept ans ; la dĂ©dicace eut lieu en 1178 C'est Ă  cet abbĂ© qu'on doit la construction de l'infirmerie et de la maison des hĂŽtes. Les possessions de l'abbaye s'accroissaient sans 56 ' EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS cesse ; son influence Ă©tait considĂ©rable douze abbayes avaient pour abbĂ©s des moines du Bec l'impĂ©ratrice Mathilde voulut ĂȘtre inhumĂ©e dans l'Ă©glise de l'abbaye. LĂ  Ă©taient aussi les sĂ©pultures des seigneurs du Neubourg. En 1273, l'Ă©glise s'effondra la chronique du Bec, relate ainsi l'Ă©vĂ©nement L'an de grĂące mille deux cents Sexante et treize, virent gens la maistre Tom du Bec descendre lendemain du jour de la Cendre. En tour prime tut la ruyne l'oeuvre desoubz n'Ă©tait pas fine pour ce la tour se descendi Tout le cueur cassa et fendi De la nef une grande partie quassa la tour de l'abbaye niez Dieu merci, le roi chieri oncques homme n'y ont pĂ©ri Ce fut au temps de l'abbĂ© Pierres Ă  qui eschetz maintes pierres Pour ce qu'en pierre habonda Sur ferme pierre la fonda 1. Elle s'Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©croulĂ©e cent ans avant Richard de Saint-LĂ©ger l'avait fait reconstruire en partie en 1215. Pierre de la Cambe, dix-septiĂšme abbĂ©, fit reconstruire en 1276 le choeur et les transepts. En 1282, sous l'abbĂ© Ymer de Saint-Ymer, on retrouva dans les ruines de l'Ă©glise les restes de l'impĂ©ratrice Mathilde, veuve de Henri Ier, roi d'Angleterre, dĂ©cĂ©dĂ©e en septembre 1168 Ă  Rouen. Les travaux de reconstruction continuĂšrent sous la direction du maĂźtre Robert de Fontaine. Guilbert de Saint-Etienne, dix-neuviĂšme abbĂ©, acheva l'abbatiale. Sous Robert des Courroyes, vingt-deuxiĂšme abbĂ©, eut lieu l'invasion anglaise. Louis d'Harcourt, gouverneur de lai Normandie, voulut pour arrĂȘter l'ennemi, faire dĂ©molir l'Ă©glise Ă  peine achevĂ©e, et la remplacer par deux tours fortifiĂ©es ; on se contenta d'entourer la basilique et le chapitre d'ouvrages de dĂ©fense prĂ©cĂ©dĂ©s d'un fossĂ©. Trois cĂŽtĂ©s du l Chronique du Bec. n. 44. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAY'S DE CAUX 57 cloĂźtre furent abattus ainsi qu'une partie du dortoir et du cellier. Ce fut un moment de grande indigence pour le Bec. Etout d'Etoutteville, vingt-quatriĂšme abbĂ©, aggrava encore la situation. FiĂšre de l'Ă©vĂȘque de Beauvais et de l'Ă©vĂȘque de Lisieux, il rĂ©ussit Ă  se faire nommer abbĂ©, et contribua Ă  la ruine de l'abbaye, par des dĂ©penses excessives. NommĂ© abbĂ© de FĂ©camp, il emporta du Bec tout ce qu'il put en livres et en objets prĂ©cieux, et s'en servit pour fonder, avec son frĂšre, le collĂšge de Lisieux Ă  Paris. Guillaume IV d'Auvillars, vingt-sixiĂšme abbĂ©, acheva les fortifications'de l'abbaye ; Robert III du Bec, vingt-septiĂšme abbĂ©, fut Ă©lu en 1418. Peu aprĂšs, le duc de Clarence vint mettre le siĂšge devant l'abbaye, s'en empara et la mit au pillage. Henri V d'Angleterre sĂ©journa au Bec, aprĂšs la soumission de la Normandie ; il restitua Ă  l'abbĂ© Robert les biens qu'il avait confisquĂ©s. Les Français ayant repris la tour du Bec en 1421, l'abbĂ© Robeit fut considĂ©rĂ© comme traĂźtre, et emprisonnĂ© Ă  Rouen pendant cinq mois. AprĂšs qu'il se fut justifiĂ©, il fut remis en libertĂ©, et le temporel de son abbaye lui fut rendu, mais les fortifications furent rasĂ©es. Thomas Frique, vingt-huitiĂšme abbĂ©, dut, Ă  cause de l'Ă©tat de guerre continuel, rĂ©sider presque constamment Ă  Rouen. L'abbaye fut mise plusieurs .fois au pillage, et les terres restĂšrent incultes. Selon la Gallia Christiana, cet abbĂ© assista Ă  la prĂ©tendue abjuration de Jeanne d'Arc. Il fit faire par Jean Sandrin les seize statues de pierre qui sont aujourd'hui Ă  Bernay. Geoffroy d'Epaignes, trentiĂšme abbĂ©, 1452, marque son administration par une augmentation des possessions et des revenus de l'abbaye, la restauration de l'Ă©glise et des bĂątiments claustraux. Ce fut lui qui commença la grande tour Saint-Nicolas, mais tous les travaux furent interrompus par les guerres de religion. En 1562, l'abbaye fut pillĂ©e par les Huguenots. Jean IV Bochard, trente-et-uniĂšme abbĂ© commendataire, fit achever le beffroy et dresser par Dom Pierre de ChrĂ©tienville, moine du Bec, un catalogue de la bibliothĂšque. DĂšs le milieu du xne siĂšcle, la bibliothĂšque de l'Ă©cole du Bec se composait de cent soixante volumes manuscrits, dont 58 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS les auteurs Ă©taient surtout des pĂšres et des docteurs de l'Eglise. En 1164, ce nombre fut doublĂ© par l'adjonction de cent treize autres volumes, donnĂ©s par Philippe d'Harcourt, Ă©vĂȘque de Bayeux 1. Adrien Gouffier, cardinal de Boissy, Ă©vĂȘque de Coutances, trente-cinquiĂšme abbĂ©, fit remanier la porte d'entrĂ©e. Jacques d'Annebaut, trente-huitiĂšme abbĂ©, 1543, plus tard cardinal, fut une vĂ©ritable cause de ruine pour le monastĂšre par sa dĂ©plorable administration. Dominique de Vie, quarante-deuxiĂšme abbĂ©,introduisit au Bec le 10 juillet 1626, les pĂšres de la rĂ©forme de la congrĂ©gation de Saint-Maur 2. Ceux-ci purent faire faire de trĂšs importants travaux le portail de l'Ă©glise abbatiale, un nouveau cloĂźtre, la rĂ©paration des bĂątiments, la refonte des cloches, sont leur oeuvre. Les revenus de l'abbaye s'Ă©levaient alors Ă  livres. En 1550, les bĂ©nĂ©fices, pour la France seulement comprenaient 165 cures, 18 prieurĂ©s et 22 chapelles. En 1591, la nef de l'Ă©glise s'Ă©tait Ă©croulĂ©e faute d'entretien. Les travaux de restauration effectuĂ©s Ă  ce moment permirent de sauver le choeur de la ruine. Jacques-Nicolas Colbert, deuxiĂšme fils du cĂ©lĂšbre contrĂŽleur des finances, fut nommĂ© abbĂ© du Bec en 1665 il fit terminer tous les travaux commencĂ©s sous ses prĂ©dĂ©cesseurs. Il fit exhumer et recueillir les reliques du bienheureux Hellouin. A partir de 1742, on reconstruisit sur un plan simple, mais grandiose, les bĂątiments conventuels qu'on admire aujourd'hui. Yves de Marbeuf fut le quarante-sixiĂšme et dernier abbĂ© du Bec. NommĂ© en 1777 Ă©vĂȘque d'Autun, puis archevĂȘque de Lyon, il se retira en Allemagne Ă  la RĂ©volution et y mourut la mĂȘme annĂ©e. En 1791, la communautĂ© ne comptait plus qu'une trentaine de religieux ; la plupart quittĂšrent de leur plein grĂ© 1 L'abbaye possĂ©dait un magnifique chartricr, dont il reste un inventaire Ă  la bibliothĂšque nationale. Il a Ă©tĂ© dĂ©truit en 1810, et on fit de la cire Ă  brĂ»l -r avec les sceaux des diffĂ©rentes piĂšces. 2 C'est Ă  ce moment-lĂ  que les moines quittĂšrent la robe blanche pour la robe noire. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 59 L'ENTRÉE ET LA TOUR DU BEC Collection de M. le Comte Becci. l'abbaye et prĂȘtĂšrent le serment constitutionnel. L'abbaye abandonnĂ©e fut mise au pillage, le mobilier fut vendu Ă  vil prix et les cloches envoyĂ©es Ă  Rouen pour ĂȘtre fondues. On peut se figurer l'influence de l'abbaye du Bec en Normandie, par l'importance de ses possessions. Celles-ci s'Ă©tendaient dans le diocĂšse de Rouen, dans celui de Lisieux, 60 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS dans celui d'Evreux et dans celui de Chartres. Elles comprenaient trente prieurĂ©s et cent vingt Ă©glises. Au moment de la RĂ©volution ses revenus dĂ©passaient cent quatre-vingt mille livres. Mais si ses revenus Ă©taient immenses, sa charitĂ© Ă©tait sans limite. Tous les jeudis, depuis la Purification jusqu'au jeudi prĂ©cĂ©dant la Saint-Jean-Baptiste, inclusivement, la mense abbatiale de l'abbaye faisait une distribution d'une livre de pain Ă  chaque pauvre des paroisses d'Aptot, Bonneville, Boscrobert, Calleville, Ecaquelon, Glos, La Haye-de-Calleville, Le Bec, Grostheil, Livet, Authou, Malleville, Pont-Authou, Saint-Eloy, Saint-Paulde-Fourques, Saint-LĂ©ger-du-Genetay, Saint-Martin-du-Parc, Saint-Taurin-des-Ifs, ThiĂ©ville et Voiscreville. Cette distribution s'Ă©levait de douze Ă  quatorze cents livris la semaine. Cette aumĂŽne Ă©tait volontaire. Les aumĂŽnes faites par la mense conventuelle, Ă©galement volontaires, Ă©taient de toutes espĂšces. Elles Ă©taient Ă©valuĂ©es Ă  environ six cents livres par an. Les pauvres des paroisses des environs de l'abbaye ainsi que ceux des paroisses ci-dessus dĂ©signĂ©es y trouvaient de grands secours, tant en mĂ©dicaments que pour les besoins de la vie 1. Parcourons rapidement les rares tĂ©moins qui subsistent de si grands souvenirs. L'ancienne porte d'entrĂ©e de l'abbatiale fut construite par Robert d'Evreux, abbĂ© de 14S4Ă  1491. Elle se compose de deux tourelles carrĂ©es Ă  corniche feuillagĂ©e portant un comble trĂšs aigu en ardoises. La-tour de droLe servait de gĂȘole, c lie de gauche de logement au frĂšre portier. Audessous de l'arcade surbaissĂ©e de la porte, Ă©tait une niche Ă©lĂ©gamment sculptĂ©e, abritant une statue de Notre-Dame. Le cardinal de Boissy, qui tint la commende de 1516 Ă  1519, y avait fait placer ses armes d'or Ă  trois jumelles de sable. Elles se voient encore aujourd'hui trĂšs mutilĂ©es. A droite, dans un mur en damier, bĂąti en retour d'Ă©querre, s'ouvrait une porte charretiĂšre au-dessus de laquelle se voit un B traversĂ© en pal par mie crosse. Ces constructions variĂ©es forment un ensemble trĂšs pittoresque. 1 Archives de la Seine-InfĂ©rieure, abbaye du Bec, cote 995. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 61 Une plaque commĂ©morative a Ă©tĂ© apposĂ©e en 1889, lors du CongrĂšs archĂ©ologique pour rappeler les dates mĂ©morables de l'abbaye elle porte ces mots ABBAYE DU BEC DE L'ORDRE DE SAINT BENOIT FONDÉE PAR HERLUIN EN 1034 DES ECOLES DANS TOUT L'OCCIDENT Y FURENT FONDÉES PAR LANFRANC ET SAINT ANSELME , L'HOSPITALITÉ DES RELIGIEUX FUT LARGE LEUR CHARITÉ INÉPUISABLE LEUR SCIENCE ÉGALA LEUR PIÉTÉ L'IMPÉRATRICE MATHILDE Y FUT INHUMÉE DANS L'ÉGLISE EN 1167 SAINT LOUIS Y SÉJOURNA EN 1256 L'ABBAYE EN 1356 PILLÉE PAR LES ANGLAIS EN 1421 FUT RESTAURÉE PAR L'ABBÉ GEOFFROY' D'ÉPAIGNES . EN 1453 ELLE ADOPTA LA RÉFORME DE SAINT MAUR EN 1626 ET JETA UN DERNIER ÉCLAT DANS LES LETTRES ELLE FUT SUPPRIMÉE EN 1790 JUILLET 1889 Au fond de la cour, les bĂątiments de l'abbatiale terminĂ©s en 1705 se relient aux constructions plus anciennes du prĂ©toire de la justice. En pĂ©nĂ©trant dans l'enceinte, on se trouve devant la tour Saint-Nicolas,vrai colosse de pierre, aujourd'hui classĂ©e, agrĂ©mentĂ©e sur ses contreforts des statues de saint AndrĂ©, saint Louis, saint BenoĂźt, saint Jacques, saint Nicolas, saint Jean l'EvangĂ©liste, saint Michel et Notre-Dame. Des inscriptions gothiques en silex noir incrustĂ© dans la pierre, se lisent sur les flancs de la tour ; sur le cĂŽtĂ© mĂ©ridional Christws est filius Dei » ; sur la face occidentale, Maria, JĂ©sus ehristus est filius Dei », Salvator mundi miserere nostri ». Ce beffroi renfermait autrefois une .puissante sonnerie de cloches. La plus grosse ne pesait pas moins de dix mille livres. 62 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS L'Ă©glise abbatiale fut abattue et rasĂ©e vers 1810. Le chemin traverse son emplacement. Il n'en res^. plus qu'une grande arcature gothique. Celle-ci ornait le mur terminal qui appartenait Ă  la reconstruction de Pierre de la Cambe et de Ymer de Saint-Ymer. Deux bases des piliers de l'abside furent mis Ă  jour vers 1880. Elles ont Ă©tĂ© recouvertes de nouveau par des terrassements rĂ©cents. En remontant vers l'est, on remarque de nombreuses pierres encore en place, qui permettent de reconstituer par la pensĂ©e, une partie du plan des chapelles absidiales. A une trentaine de mĂštres de l'abside, se trouvent les restes d'une grosse tour ronde, avec d'Ă©pais murs de silex, noyĂ©s dans le mortier. Des arbres aux racines Ă©normes, plus que centenaires, ont librement poussĂ© dans ces ruines. Cette tour faisait partie du systĂšme de fortification Ă©levĂ© du xive au xve siĂšcle par les abbĂ©s Geoffroy Harenc et Guillaume d'Auvillars, pour protĂ©ger le monastĂšre et l'Ă©glise contre les incursions des Anglais. C'Ă©tait peut-ĂȘtre mĂȘme le donjon ou citadelle, car voici ce qu'Ă©crivait Dom Bourget au siĂšcle dernier Tout ce qui reste de cette forteresse sont les ruines d'une tour encore visible s'Ă©levant Ă  huit ou dix pieds au-dessus du sol, et les fondations de quelques autres, avec des souterrains de communication. Ces souterrains ont sans doute Ă©tĂ© comblĂ©s, le souvenir en est perdu. Les caves creusĂ©es sous la colline sont une construction voĂ»tĂ©e en berceau aigu avec doubleaux, qui peut remonter au dĂ©but du xiv° siĂšcle. Elles comprennent un trĂšs long couloir avec des retraits de chaque cĂŽtĂ© pour loger les tonneaux. En revenant vers les bĂątiments conventuels, on voit une colonnette romane qui a conservĂ© sa base, et son chapiteau Ă  feuillages plats, avec un commencement de nervure et d'arc diagonal. C'est Ă  peu prĂšs tout ce qui reste de l'ancien chapitre dĂ©moli en 1817, en mĂȘme temps que la sacristie; mais ce fragment est prĂ©cieux il fixe la date de la construction. La salle capitulaire du Bec avait Ă©tĂ© construite aux frais de Robert du Neufbourg, sĂ©nĂ©chal de Normandie, de LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 63 1141 Ă  1146. Cette belle salle, divisĂ©e en trois travĂ©es presque carrĂ©es et recouverte de trois croisĂ©es d'ogives, Ă©tait un modĂšle de hardiesse et d'Ă©lĂ©gance. Sa longueur atteignait douze mĂštres. Les vestiges que nous en voyons sont un des rares spĂ©cimens de l'architecture de cette Ă©poque dans la rĂ©gion normande. PrĂšs de lĂ , se dĂ©veloppe l'immense escalier, achevĂ© en 1751, qui conduisait de l'Ă©glise Ă  l'Ă©tage des cellules. La belle rampe de fer forgĂ© a Ă©tĂ© enlevĂ©e au moment de la RĂ©volution. La premiĂšre pierre du cloĂźtre fut posĂ©e le 6 mai 1644. Les travaux marchĂšrent avec une lenteur extrĂȘme, puisqu'ils ne furent achevĂ©s qu'en 1666 par FrĂšre Guillaume de la Tremblaye qu'on peut considĂ©rer comme le vĂ©ritable architecte du cloĂźtre. C'est une construction spacieuse, un peu lourde, ornĂ©e de pilastres dans le style de la Renaissance. Les voĂ»tes en plein cintre portent Ă  la section des nervures, de larges clefs enlacĂ©es. Au-dessous de la porte d'entrĂ©e sont sculptĂ©es les armes du jeune Colbert, abbĂ© du Bec d'or Ă  une couleuvre d'azur posĂ©e en pal. Autour du cloĂźtre, sur une superficie considĂ©rable, s'Ă©tendaient les bĂątiments conventuels, tout en pierre de taille, d'une simplicitĂ© et d'une ampleur qui rappellent ceux de Saint-Etienne de Caen. Le 24 juin 1742, le prieur, muni de la procuration de l'abbĂ©, comte de Clermont, posa solennellement la premiĂšre pierre du rĂ©fectoire et du dortoir, placĂ©s parallĂšlement Ă  l'Ă©glise. On mit six ans Ă  parfaire cet immense corps de bĂątiments, qui comprend un rez-de-chaussĂ©e et un premier Ă©tage trĂšs Ă©levĂ©. Le pavillon qui le termine du cĂŽtĂ© du jardin, fut bĂąti sur pilotis, Ă  cause de la proximitĂ© de la riviĂšre. DĂšs la veille de la PentecĂŽte 1747, les religieux avaient inaugurĂ© le rĂ©fectoire ; cette splendide salle voĂ»tĂ©e mesure soixantequinze mĂštres de long sur neuf mĂštres de large. En 1750, on acheva sur les mĂȘmes plans, le retour d'Ă©querre du bĂątiment neuf de soixante-six mĂštres de long prolongeant le dortoir. Il y avait dans ces ailes trente-six cellules s'ouvrant sur un vaste corridor dallĂ©, et donnant sur le parterre. 64 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Leur disposition rappelle celle des cellules de Mondaye, que nous avons visitĂ©es il y a deux ans. Aujourd'hui, le cloĂźtre sert d'Ă©curie, comme le rĂ©fectoire et l'orangerie. TransformĂ© en dĂ©pĂŽt de chevaux de l'armĂ©e dĂšs 1792, la situation du Bec-Hellouin fut rĂ©gularisĂ©e par deux dĂ©crets de 1804 et de 1810. Il devint dĂ©pĂŽt d'Ă©talons, et l'Ă©glise servit de magasin Ă  fourrage, jusqu'Ă  ce que sa dĂ©molition fut dĂ©cidĂ©e comme devenue inutile. Depuis 1833, rĂ©tablissement a Ă©tĂ© transformĂ© en annexe du dĂ©pĂŽt de remonte de Caen et qualifiĂ© de dĂ©pĂŽt de transition ». L'effectif des jeunes chevaux varie de cent cinquante Ă  quatre cents suivant le moment de l'annĂ©e. Les chevaux ne font au Bec aucun travail, ils prennent de l'exercice en libertĂ© dans des paddocks, et nous aurons le plaisir dans un moment d'assister Ă  leur sortie des Ă©curies. Les arcades du cloĂźtre ont Ă©tĂ© fermĂ©es par des murs de briques. Des planches auxquelles sont fixĂ©s les rĂąteliers et les auges dissimulent Ă  peine d'admirables sculptures. L'Ă©glise romane avait Ă©tĂ© dĂ©diĂ©e le 29 octobre 1077 par Lanfranc, devenu archevĂȘque de CantorbĂ©ry. Cette premiĂšre Ă©glise, puis trois autres, furent successivement dĂ©truites par des incendies. Une cinquiĂšme fut construite c'est celle qui subsista durant tout le moyen-Ăąge, jusqu'Ă  la RĂ©volution. CommencĂ©e en 1275, terminĂ©e en 1320, elle ne fut cependant consacrĂ©e que le 14 septembre 1342. DĂ©jĂ  Ă©branlĂ©e par un ouragan en 1551, et faute de rĂ©parations faites Ă  temps, la nef s'Ă©croula presque entiĂšrement en 1591. On ne put conserver que les deux travĂ©es les plus rapprochĂ©es du transept. Lorsqu'elle Ă©tait dans son intĂ©gritĂ©, l'Ă©glise abbatiale rappelait par ses proportions et son style, l'Ă©glise de Saint-Ouen de Rouen. Elle avait cent trente mĂštres de longueur le choeur seul en mesurait quarante. Voici ce qu'Expilly en disait en 1752 Le choeur est un des plus grands et des plus riches qu'on puisse voir ; l'or y brille de toutes parts, et l'Ă©clat en est relevĂ© par l'azur dont il est accompagnĂ©. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 65 La dĂ©coration intĂ©rieure comprenait quatre grandes statues des apĂŽtres, un autel trĂšs ornĂ©, un jubĂ© et un dallage en marbre, qui, heureusement, ont Ă©tĂ© sauvĂ©s de la dĂ©molition en 1808, par arrĂȘtĂ© du ministre de l'intĂ©rieur, CambacĂ©rĂšs, et donnĂ©s Ă  l'Ă©glise Sainte-Croix de Bernay, oĂč nous pourrons les admirer. La chaire est Ă  la cathĂ©drale d'Evreux. L'Ă©glise Ă©tait vouĂ©e Ă  la destruction, avons-nous vu, par le gouvernement impĂ©rial. On commença par enlever le plomb des couvertures. On en tira cent douze mille kilogrammes. Une voix cependant s'Ă©leva, en 1807, pour la conservation du monument, celle du prĂ©fet de l'Eure, le baron Chambaudouin L'Ă©glise forme avec les autres bĂątiments un ensemble si beau, donne Ă  ces lieux un tel caractĂšre de majestĂ©, que je n'ai pu rĂ©flĂ©chir sans peine au dessein que l'on a conçu de la faire disparaĂźtre je crains qu'on ne dĂ©truise ainsi un des plus beaux monuments qui existent 1. L'Ă©glise n'en fut pas moins abattue, et nous avons vu les rares vestiges qui en subsistent. Constatons en terminant que si les modifications effectuĂ©es pour transformer les bĂątiments du monastĂšre en dĂ©pĂŽt de chevaux, sont regrettables, il convient cependant de se rĂ©jouir de cette mesure, car c'est Ă©videmment Ă  elle seule qu'est due la conservation de ce qui reste de l'abbaj^e. A un autre point de vue, cette affectation offre des inconvĂ©nients, car une faible partie des bĂątiments est seule utilisĂ©e. A une Ă©poque oĂč la crise du logement sĂ©vit avec tant d'intensitĂ© dans les villes, peut-ĂȘtre des services agricoles, ou une Ă©cole d'agriculture, pourraient-ils ĂȘtre installĂ©s dans les bĂątiments inemployĂ©s, soit par le dĂ©partement, soit par l'Etat, pour le plus grand bien de ceux qui bĂ©nĂ©ficieraient de cette crĂ©ation. Le Bec pourrait redevenir ainsi partiellement le foyer intellectuel qu'il fut jadis, et la vie renaĂźtrait dans ces murs qui furent tĂ©moins de tant d'activitĂ©. Nous sortons de l'abbaye en jetant encore un coup d'oeil admiratif sur la belle tour Saint-Nicolas, le seul monument 1 Archives de l'Eure. Bec-Hellouin. 66 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS classĂ© de tout l'ensemble, et derriĂšre, sur l'ancien logis abbatial, aujourd'hui propriĂ©tĂ© particuliĂšre du commandant Teissier. Puis nous remontons en auto, et par une sĂ©rie de chemins Ă©troits et assez compliquĂ©s, nous arrivons au village d'Harcourt. Tout le monde met pied Ă  terre, et se dirige sur le chĂąteau, qu'on nous dit ĂȘtre trĂšs voisin et qui est, en rĂ©alitĂ©, distant encore de prĂšs d'un kilomĂštre. Nous pĂ©nĂ©trons Ă  l'intĂ©rieur, et, descendant le vieil escalier de pierre, du cĂŽtĂ© oĂč le chĂąteau a conservĂ© presque intact son antique, aspect, je donne lecture des notes suivantes sur Harcourt et son histoire. HARCOURT ChĂąteau du VrEiL-HAitcouRT. Coligction de M. Tournouer. Le Chev. Challan dei. Le village d'Harcourt, situĂ© prĂšs de la voie romaine qui va d'Evreux Ă  Briomie est le berceau de la maison de ce nom, illustre depuis tant d'annĂ©es, en France et en Angleterre. Trois monuments seulement mĂ©ritent d'ĂȘtre Ă©tudiĂ©s l'Ă©glise, l'hospice et surtout le chĂąteau. L'Ă©glise a Ă©tĂ© construite d un seul jet dans le premier LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 67 quart du xnr 3 siĂšcle. Le choeur peut passer pour un petit chef-d'oeuvre Ă  l'extĂ©rieur, on remarque la disposition extrĂȘmement originale et peut-ĂȘtre unique des contreforts, dont les parois fuyantes dĂ©gagent complĂštement les Ă©troites lancettes du rond point. La sonnerie, une des plus belles de France, Ă©tait dans une tour isolĂ©e de laquelle un souterrain remontait jusjusqu'au chĂąteau. A l'intĂ©rieur, on admire la maniĂšre harmonieuse dont s'arrondit la muraille du sanctuaire, l'habiletĂ© avec'laquelle neuf travĂ©es ont Ă©tĂ© mĂ©nagĂ©es dans un espace relativement restreint, la lĂ©gĂšretĂ© des huit branches d'ogives qui,rayonnant autour d'une clef centrale, viennent, en soutenant d'Ă©troits voĂ»tains, reposer soit sur des colonnettes posĂ©es en encorbellement, soit sur des consoles en forme de chapiteaux. On peut y voir un grand crucifix en bois de la fin du xve siĂšcle, des fonts baptismaux en pierre de la fin du xive et un lutrin Ă  cariatides du xvne siĂšcle. Le 9 avril 1695, Mme Françoise de Brancas, princesse d'Harcourt 1, dame du palais de la reine Marie-ThĂ©rĂšse, fonda Ă  Harcourt, du consentement de son fils, seigneur et propriĂ©taire du comtĂ© d'Harcourt, un hĂŽpital pour les pauvres malades du comtĂ©, et pour les enfants des deux sexes. \ cet effet, elle fit Ă©lever des bĂątiments dans lesquels elle Ă©tablit des chambres sĂ©parĂ©es pour les petites filles pauvres, auxquelles on devait apprendre non seulement la piĂ©tĂ© chrĂ©tienne, mais encore l'art de la dentelle, pour qu'elles parviennent Ă  gagner leur vie. La princesse d'Harcourt fit Ă  ses frais toute l'installation, acheta un grand enclos avec des bĂątiments et des arbres fruitiers, des pĂąturages qu'elle garnit de bestiaux, et lĂ©gua Ă  l'hĂŽpital trois cents livres de rente, Ă  prendre sur tous ses biens. En mĂȘme temps, par arrĂȘtĂ© du conseil du 13 janvier 1696, elle faisait unir au nouvel hĂŽpital les biens et revenus de la maladrerie de Saint-Thomas d'Harcourt, de 1 Brancas d'azur au pal d'argent chargĂ© de trois tours de gueules et accostĂ© de quatre griffes de lion d'or affrontĂ©es et mouvantes du flanc de l'Ă©cu. La Chesnaye des Bois. 68 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUM0IS Ancien plan du chĂąteau d'Harcourt. "Collection de M. le Comte Becci. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 69 l'HĂŽtel-Dieu, ou hĂŽpital Saint-Antoine de Beaumont-leRoger, et de la maladrerie de Saint-Laurent de Beaumontel. Enfin par un autre arrĂȘt du 2 mars suivant, les biens et revenus de l'ancien hĂŽpital, de la maladrerie de Saint-Michel de Briomie, de Saint-Thomas de CantorbĂ©ry, d'Harcourt, de Sainte-Marguerite-l'Hortier, d'Annebault et d'Orival lui Ă©taient attribuĂ©s. La princesse d'Harcourt confia la direction du nouvel Ă©tablissement aux religieuses de Gentilly. Les registres de comptabilitĂ© contiennent d'intĂ©ressants dĂ©tails sur l'industrie de la dentelle, jusque-lĂ  inconnue dans le pays. L'aune de petite dentelle se vendait environ une livre. Cette manufacture ne survĂ©cut guĂšre Ă  la mort de Mme d'Harcourt, survenue le 12 avril 1715. En 1788, l'hĂŽpital accusait trois mille cinq cent vingtdeux livres de revenus et trois mille cinq cent quarante livres de dĂ©penses 1. Le chĂąteau d'Harcourt 2 remonte au commencement du xne siĂšcle. Il a Ă©tĂ© remaniĂ© Ă  plusieurs reprises, au xve et au xvne siĂšcles, mais on distingue parfaitement le plan primitif. Huit tours flanquent les murailles de la premiĂšre enceinte ; ces tours de forme demi-circula ire sont de petite dimension. Elles mesurent Ă  peine cinq mĂštres de diamĂštre extĂ©rieur. Deux d'entre elles encadraient et dĂ©fendaient chacune des deux portes mĂ©nagĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s de l'enceinte. De la porte du nord, il ne reste que des ruines. La porte du sud sert encore d'entrĂ©e. Elle a Ă©tĂ© reconstruite Ă  la fin du xvie siĂšcle. C'est Ă  ce moment-lĂ  qu'on introduisit dans les pieds-droits, Ă  l'extĂ©rieur et Ă  l'intĂ©rieur, des croix de Lorraine en briques, Ă  la suite de l'extinction de la branche aĂźnĂ©e de la famille d'Harcourt dans la maison de Lorraine. Le tout forme un magnifique ensemble de tours et de tourelles qu'enlacent de toutes parts des lierres sĂ©culaires, montant jusqu'aux toitures. Au premier plan, l'entrĂ©e profonde et sombre, entre deux tours qui semblent deux senti1 senti1 de l'Orne, C. 274. 2 Toutes les notes sur le chĂąteau d'Harcourt sont extraites des travaux de l'AcadĂ©mie d'agriculture, mis trĂšs obligeamment Ă  ma disposition par le bibliothĂ©caire, M. Daviet, que je tiens Ă  remercier ici. 70 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS nelles avancĂ©es une enceinte semi-circulaire se prolonge le long des fossĂ©s encombrĂ©s de lierre, de plantes sauvages et d'arbres poussĂ©s au hasard 1. Maintenant reportez-vous par l'imagination, au temps de la splendeur de ce chĂąteau grandiose ; remplacez l'agreste beautĂ© des ruines par l'image du monument dans sa jeunesse et dans sa force ; arrachez ces voiles de verdure, creusez ces fossĂ©s, dĂ©blayez ces glacis, faites arriver une eau vive et profonde qui baigne les murailles, relevez les douze tours de l'enceinte et du donjon, rendez-leur la ceinture de mĂąchicoulis et la couronne de crĂ©neaux qui en faisaient la parure, ouvrez toutes ces fenĂȘtres Ă  croix de pierre malencontreusement murĂ©es, meu blez Ă  l'antique ces vastes appartements aujourd'hui nus et dĂ©labrĂ©s, et faites retentir sur les dalles sonores le pas des destriers, briller les armures, sonner les cors et vous aurez Harcourt, digne demeure des barons et comtes de ce nom, issus du cĂ©lĂšbre Bernard le Danois, de ces fidĂšles compagnons d'armes des ducs de Normandie, Normandie, l'histoire est celle de la France. Nous avons un tĂ©moin oculaire de ce qu'Ă©tait Harcourt au xvii" siĂšcle Thomas Corneille, dans son Dictionnaire de GĂ©ographie, Ă©crit, ce qui suit en 1704 ChĂąteau d'HARCOURT. ClichĂ© de M. G. de Banville. 1 {Normandie illustrĂ©e, vol. I, V° Harcourt. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 71 Le chĂąteau, bĂąti Ă  l'antique, avec des fossĂ©s profonds, accompagnĂ© d'un donjon et d'une chapelle, est trĂšs logeable et a bel air. Les appartements ont Ă©tĂ© rĂ©tablis Ă  la moderne avec un jardin bien ordonnĂ© et fort propre. Au pied de ce chĂąteau, et d'un parc fermĂ© de murailles, est un prieurĂ© claustral de chanoines rĂ©guliers de Saint-Augustin, sous le titre de Notre-Dame-du-Parc. On y conseive des reliques tiĂšs prĂ©cieuses et anciennes. Le comtĂ© d'Harcourt comprend vingt paroisses. La premiĂšre mention dans l'histoire du chĂąteau d'Harcourt date de 917, Ă©poque Ă  laquelle Bernard le Danois, premier baron d'Harcourt 1, conduit de son chĂąteau d'Harcourt trois cents hommes d'armes au secours de Guillaume LongueEpĂ©e. En 1078, Enguerrand d'Harcourt, revenant en Normandie aprĂšs avoir pris part avec Guillaume, Ă  la conquĂȘte de l'Angleterre reconstruit son chĂąteau d'Harcourt. En 1328, la baronnie d'Harcourt est Ă©rigĂ©e en comtĂ© par lettres de Philippe de Valois donnĂ©es Ă  Vincennes le 9 mars. En 1124, sous Louis VI, la guerre s'allume les chĂąteaux de Brionne, Valville, Beauficel, Harcourt sont pris et repris. En 1179, Robert d'Harcourt fonde Ă  l'extrĂ©mitĂ© de son parc un prieurĂ© sous l'invocation de saint Thomas de CantorbĂ©ry et y Ă©tablit la sĂ©pulture de sa famille. Pendant la captivitĂ© du comte d'Harcourt fait prisonnier Ă  la bataille d'Azincourt en 1315, le duc de Clarence, frĂšre de Henri V d'Angleterre, ravagea le pays d'Evreux et s'empara, en 1418, du chĂąteau d'Harcourt et des richesses du comte Jean, un des plus riches seigneurs de France. Suivant Le Ferron et Boulenc, il avait plus de trois cent mille Ă©cus d'or dans son trĂ©sor, un riche cabinet d'armes, des images d'or des douze apĂŽtres, une poule d'or, avec douze poussins d'or. Il se faisait servir par douze chevaliers, chacun faisant un mois par an il avait une chapelle de chantres et de musiciens. En 1415, il donna Ă  l'abbaye du Mont-SaintMichel une statue d'argent du poids de soixante-seize marcs. DĂ©possĂ©dĂ© de ses biens, le comte d'Harcourt assista au 1 Harcourt de gueules Ă  deux fasces d'or. 72 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS sacre et au couronnement de Charles VII, en 1429, assis sur le banc des grands officiers de la couronne. En 1449, le sire de Talbot, poursuivi par Dunois, se rĂ©fugie dans le chĂąteau d'Harcourt, qu'il laisse peu aprĂšs sous la garde du chevalier de Froquenval. AprĂšs quinze jours de siĂšge, le chĂąteau doit se rendre. Repris aux Anglais la mĂȘme annĂ©e, le chĂąteau est rendu par le roi de France au comte Jean d'Harcourt. En 1484, le comtĂ© d'Harcourt passe dans la maison de Lorraine par suite du mariage, en 1417, de Lydie d'Harcourt avec Antoine, duc de Lorraine, comte de Vaudemont, qui en rendit hommage au roi, Ă  Tours, le 21 dĂ©cembre 1464. Dans le courant du xvne siĂšcle, le prince d'Harcourt abandonna Ă  sa femme, Françoise de Brancas, dont il vivait sĂ©parĂ©, le vieux chĂąteau en ruines. Il avait Ă©tĂ© rebĂąti sous François Ier au milieu de l'enceinte de l'ancien chĂąteau primitif, et comprenait un grand corps de logis, avec des tours aux angles et sur les ailes, surmontĂ© d'un donjon trĂšs Ă©levĂ©, d'oĂč on apercevait les autres chĂąteaux du comtĂ©. La princesse d'Harcourt y fit de nombreux travaux, et le corps de logis inhabitable reçut une façade sur le parc ; le donjon fut dĂ©moli, les fossĂ©s comblĂ©s ; sur leur emplaceChĂąteau emplaceChĂąteau ClichĂ© de M. G. de Banville. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 73 ment on fit une cour d'honneur, une terrasse et un parterre ; depuis cette date, aucune restauration n'a Ă©tĂ© tentĂ©e. En 1784, le chĂąteau passa aux hĂ©ritiers de la princesse de Poix, sur licitation entre Mme la princesse de NoaillesPoix et M. le duc de Richelieu-Fronsac, descendant comme elle, des anciens princes de Guise. Ceux-ci vendirent en 1786 une grande partie des terres. En 1802, M. Delamare, ancien procureur au ChĂątelet, se rendit acquĂ©reur devant le tribunal de Bernay, du chĂąteau du Vieil-Harcourt, sans l'avoir vu, et d'environ quatre cents hectares de terres qui l'accompagnaient. Il voulait s'y livrer Ă  l'agriculture, et surtout Ă  la sylviculture, pour laquelle il professait des thĂ©ories particuliĂšres, qu'il voulait mettre en pratique. Il trouva le chĂąteau dans un tel Ă©tat de dĂ©labrement qu'il dut renoncer Ă  toute idĂ©e de restauration. Il se contenta de faire rĂ©parer les toitures et murer toutes les fenĂȘtres. Il replanta en arbres rares et surtout en pins, les bois abandonnĂ©s, et les landes incultes qui entouraient le chĂąteau. Il mourut en 1828, laissant Harcourt Ă  la SociĂ©tĂ© royale d'Agriculture, aujourd'hui AcadĂ©mie d'Agriculture. Dans l'esprit du donateur, le domaine d'Harcourt devait servir'sinon d'exemple, du moins de preuve et de dĂ©monstration des immenses revenus qu'on peut tirer de la culture et de l'administration des bois mĂ©thodiquement dirigĂ©s. Il voulait crĂ©er ainsi une Ă©cole thĂ©orique et pratique de la culture des bois et de leur exploitation. Les idĂ©es de M. Delamarre sont exposĂ©es dans un ouvrage dont je possĂšde un exemplaire, et qu'il laissa, avec son chĂąteau d'Harcourt, Ă  la SociĂ©tĂ© royale d'Agriculture il est intitulĂ© Cent cinquante hectares de Pins. Histoire d'une richesse millionnaire en pins. Paris, 1827, Mme Huzard. On y lit notamment des phrases comme celle-ci Je suis parvenu Ă  crĂ©er une richesse millionnaire en pins sur le sol le plus siliceux et le plus aride. Au chapitre XIV, il promet un produit de un million cinq cent mille francs au bout de quarante Ă  cinquante ans, pour une plantation en pins d'une surface de trente-quatre hectares. 74 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Ces quelques indications suffisent Ă  montrer dans quelles erreurs Ă©normes, M. Delamarre a pu tomber, pour ses Ă©valuations. Quand la SociĂ©tĂ© royale d'Agriculture prit possession du domaine, il comprenait deux cent quatre-vingt-neuf hectares environ en bois et vingt-et-un en terre. Aujourd'hui il comprend environ quatre cent cinquante hectares. Les exploitations faites normalement Ă  douze ans jusqu'en 1874, ont cessĂ© d'ĂȘtre suivies. Le revenu a variĂ© de fr. environ en 1870 Ă  francs en 1888; il n'a jamais atteint les chiffres Ă©levĂ©s que M. Delamarre escomptait. La culture des arbres y est intĂ©ressante au point de vue scientifique et offre des spĂ©cimens magnifiques de la flore de tous les pays. Le jardin, d'une contenance de quatrevingt-cinq ares environ, est occupĂ© par une pĂ©piniĂšre d'arbres exotiques sapins weymouth, mĂ©lĂšzes, Ă©picĂ©as, chĂȘnes d'AmĂ©rique. L'arboretum, une des curiositĂ©s du domaine, a Ă©tĂ© Ă©tabli dans l'ancien verger ; on y cultive des Abies Douglasii, Nordmaniana, Pinsapo, Pin Laricio, SĂ©quoia gigantea, etc. L'ensemble de. ces arbres splendides et rares forme un parc d'un aspect extraordinaire par ses variĂ©tĂ©s et ses coloris. En 1255, Jean, sire d'Harcourt et d'Elbeuf, fonda prĂšs de son chĂąteau sous le nom de PrieurĂ© du Parcl, un prieurĂ© conventuel, pour servir de sĂ©pulture Ă  sa famille, dans lequel il installa des chanoines rĂ©guliers, tirĂ©s de l'ordre du Val-des-Ecoliers. D'aprĂšs l'aveu de 1684. le seigneur d'Harcourt avait le droit de prĂ©senter au prieurĂ© ...situĂ© prĂšs d'Harcourt, joignant notre parc, auquel piieurĂ© il doit y avoir quinze religieux chanoines de l'ordre de SaintAugustin, qui sont maintenant entretenus de notre aumĂŽne, Ă  iaquelle prieurĂ© nies prĂ©dĂ©cesseurs ont fait bĂątir l'Ă©glise et monastĂšre, et dans laquelle Ă©glise est la sĂ©pulture de nos prĂ©dĂ©cesseurs. Au xvme siĂšcle, le revenu du prieurĂ© Ă©tait d'environ cinq mille livres. Le clocher renfermait une sonnerie magni1 magni1 PrieurĂ© du Parc d'Harcourt de gueules Ă  deux fasces d'or semĂ©es de croix de Lorraine de sinople ot accompagnĂ©es de trois coquilles d'argent rangĂ©es en chef. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 75 fique de sept cloches ; dix hommes Ă©taient nĂ©cessaires pour les mettre en branle. Les registres de catholicitĂ© donnent des indications intĂ©ressantes Ă  l'occasion de leur baptĂȘme ; nous y lisons entre autres celles-ci Ce jourd'hui 21 dĂ©cembre 1716, nous soussignĂ©, prieur curĂ© d'Harcourt, en vertu de la permission Ă  nous accordĂ©e par Msgr l'Ă©vĂȘque d'Evreux, avons fait la bĂ©nĂ©diction de la grosse cloche de la paroisse dudit Harcourt, laquelle a Ă©tĂ© nommĂ©e Marie-Louise-Henriette, par S. A. Mgr le duc d'Elbeuf et S. A. Mme la comtesse d'Harcourt, reprĂ©sentez, sçavoirmondit seigneur le duc par Monsieur le Chevallier de Bethune, et madite dame par damoiselle Françoise Louise Henriette de Lorraine princesse d'Harcourt, en prĂ©sence de Monseigneur le Comte d'Harcourt, de Mre Charles de Sainct Jean bailly dud. Harcouit et de Mre Claude Amtlot procureur fiscal et autres soussignez. L'an 1730, et le 14 DĂ©cembre a Ă©tĂ© faite la bĂ©nĂ©diction de la grosse cloche, avec les cĂ©rĂ©monies accoustumĂ©es. Le parrain est Son Altesse Monseigneur de Lorraine, prince de Guize, et la marraine haute et puissante dame Marie de Castillon Princesse de Guize son Ă©pouse. La de cĂ©rĂ©monie faite en leur absence par Mr Homo de Bray et nous prĂ©sent prieur d'Harcourt soussignĂ©. Ladite cloche pesĂ© deux mille cinq cents Cette belle cloche, nommĂ©e Marie-Christine, existe toujours ; elle est la tonique des trois cloches que Ăźenferme l'antique tour de l'Ă©glise. Deux autres cloches de dix mille et de sept mille livres furent transportĂ©es en 1791 Ă  la cathĂ©drale d'Evreux, oĂč elles sont encore. Les autres furent fondues au moment de la RĂ©volution. M. le chanoine GuĂ©rin, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© historique de TrĂ©viĂšres, qui fait partie de l'excursion, nous signale que la marraine de la seconde cloche fut trĂšs haute, trĂšs puissante et trĂšs excellente princesse, Madame Marie-SophieCharlotte de la Tour d'Auvergne, Ă©pouse de trĂšs haut et trĂšs puissant prince, Monseigneur Charles-Juste de Beauvau Craon, chevalier des Ordres du roy, marĂ©chal des camps et armĂ©es du roy », en 1759. C'Ă©tait une des aĂŻeules de la comtesse d'Harcourt, la gracieuse chĂątelaine du Champ-de- 76 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS Bataille, qui tout Ă  l'heure va si aimablement nous faire les honneurs de sa belle demeure. Nous regagnons les voitures et aprĂšs quelques kilomĂštres rapidement parcourus, nous arrivons au chĂąteau du Champde-Bataille. Nous sommes accueillis par le comte d'Harcourt, ancien dĂ©putĂ© du Calvados, et la comtesse, nĂ©e de Beauvau. RĂ©unis dans la cour d'honneur, je donne lecture des quelques notes suivantes, pour lesquelles le comte d'Harcourt a bien voulu me documenter. LE CHAMP-DE-BATAILLE ChĂąteau du CHAMP-DE-BATAILLE. ClichĂ© de M. Mouchel. Le chĂąteau du Champ-de-Bataille que nous allons visiter date de la fin du xvne siĂšcle. Il fut commencĂ© vers 1680 et terminĂ© vers 1701. Il s'Ă©levait alors au milieu d'un vaste domaine de quatre mille hectares, qui avaient fait partie de la vieille terre fĂ©odale du Neubourg, dĂ©tachĂ©e elle-mĂȘme de la seigneurie de Beaumont-le-Roger, Ă  la mort de Roger de Beaumont. La terre du Neubourg, baronnie, puis marquisat en 1619, aprĂšs avoir appartenu aux puissantes familles de Neu- LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 77 bourg 1, de Meulan 2 et de Vieux-Pont 3, fut divisĂ©e en 1644 en trois lots entre les enfants d'Alexandre de VieuxPont. , Le nom du Champ-de-Bataille viendrait, d'aprĂšs certains historiens, d'une bataille livrĂ©e en cet endroit en 935, entre l'armĂ©e de Riouf, comte de Cotentin, venu avec quarante mille hommes demander la souverainetĂ© de la Normandie Ă  Guillaume Longue-EpĂ©e, et l'armĂ©e de ce prince, commandĂ©e par Bernard le Danois. Le chĂąteau, construit par Alexandre, comte de CrĂ©quy 4, fils de Jean-Baptiste de CrĂ©quy, baron de Combon et de RenĂ©e de Vieux-Pont, reçut tout naturellement le nom du lieu sur lequel il fut Ă©difiĂ©. Le comte de CrĂ©quy Ă©tait fort ĂągĂ©, et veuf sans enfants de Marie Maignard de BerniĂšres 5, lorsqu'il commença les travaux ; il en vit Ă  peine l'achĂšvement, puisqu'il mourut en 1702. Il laissait comme hĂ©ritier un autre vieillard, son neveu, Gabriel-RenĂ©, marquis de Mailloc 6, en Normandie, baron de Combon, qui avait Ă©pousĂ© en 1720 Claude-Lydie d'Harcourt, soeur de François, duc d'Harcourt, marĂ©chal de France, et du duc Anne-Pierre d'Harcourt, gouverneur de la province de Normandie. Ce dernier reprit le domaine Ă  la mort de sa soeur en 1750, par droit de retrait lignager, et le donna Ă  son second fils, Anne-François d'Harcourt, duc de Beuvron. dont le frĂšre aĂźnĂ©, François-Henri, fut aussi gouverneur de la Normandie jusqu'Ă  la RĂ©volution. Le duc de Beuvron quitta son chĂąteau au moment des troubles rĂ©volutionnaires avec sa femme. Il Ă©chappa Ă  grand peine aux massacres successifs, se rĂ©fugia Ă  Amiens oĂč il mourut et fut inhumĂ©, avec la duchesse. Le chĂąteau du Champ-de-Bataille ne fut ni saisi ni pillĂ©, malgrĂ© quelques visites des bandes rĂ©volutionnaires venues 1 De- Neubourg bandĂ© d'or et de gueules. 2 De Meulan Ă©cartelĂ© aux 1 et 4, Ă©chiquetĂ© d'or et de gueules ; aux 2 et 3 de sable au lion d'argent la queue fourchue. 3 De Vieuxpont d'argent Ă  dix annelets de gueules. 3, 3, 3 et 1. 4 De CrĂ©quy d'or Ă  un crequier de gueules. 5 Maignard de BerniĂšres d'azur Ă  une bande d'argent chargĂ©e de trois roses de gueules. 6 Mailloc de gueules Ă  trois maillets d'argent. 78 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS du Neubourg. Vers 1810, les enfants du duc de Beuvron furent contraints de le vendre. Il fut achetĂ© par le comte de Vieux 1. Celui-ci, Ă  la suite des mĂ©faits d'un intendant, qui hypothĂ©qua le domaine Ă  l'insu de son propriĂ©taire, dĂ»t le revendre vers 1850. M. et Mme Prieur, nĂ©gociants Ă  Elbeuf, s'en rendirent acquĂ©reurs. M. Prieur voulait le dĂ©molir, mais Mme Prieur s'y plut et l'habita trĂšs simplement. Peu de temps aprĂšs la guerre, M. Michon, ancien prĂ©fet du Loiret, dont le fils et le petitfils sont des nĂŽtres, en devint propriĂ©taire. Vers 1876, une famille d'Anglais catholiques, les Consett, l'acheta et y habita jusqu'en 1896. En 1903, le chĂąteau fut rachetĂ© par le comte Charles d'Harcourt 2, descendant du gouverneur de Normandie, et la comtesse, nĂ©e de Beauvau, qui l'ont fait restaurer avec un goĂ»t parfait, joint Ă  un grand souci du confortable. On ignore le nom de l'architecte, maĂźtre de l'oeuvre du Champ-de-Bataille, mais c'Ă©tait Ă  coup sĂ»r un artiste de talent. L'ensemble des bĂątiments est constituĂ© par deux vastes constructions qui s'allongent en bordure d'un quadrilatĂšre de quatre-vingts mĂštres de cĂŽtĂ© par deux constructions parallĂšles, presque identiques, au point de vue architectonique. Le tout est reliĂ© d'un cĂŽtĂ© par un portique Ă  galerie de l'autre par une grille Ă  hauts piliers formant colonnade et portique monumental. Il forme un ensemble imposant, malgrĂ© la simplicitĂ© voulue des lignes de constructions. L'heureuse combinaison des briques et des pierres Ă©gayĂ© les façades fort belles par elles-mĂȘmes. Les quatre angles du quadrilatĂšre tracĂ© par les bĂątiments, indiquent les quatre points cardinaux. La façade qui regarde le parc est au sud-est. Au centre, un pavillon tout en pierre, portant trois fenĂȘtres et un Ă©tage avec attique et fronton triangulaire. Ce pavillon est coiffĂ© d'un toit cintrĂ© surmontĂ© d'un lanterneau. Deux grandes ailes Ă  cinq fenĂȘtres le flanquent 1 De Vieux Franche-ComtĂ© de gueules Ă  la fasce d'or accompagnĂ©e de trois croisettes du mĂȘme. 2 D'Harcourt de gueules Ă  deux fasces d'or LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 79 Ă  droite et Ă  gauche, terminĂ©es elles-mĂȘmes par deux pavillons moins Ă©levĂ©s. La façade vers la cour d'honneur est d'une disposition un peu diffĂ©rente. Les pavillons des ailes et celui du 'centre forment des saillies moins accusĂ©es. Le portique Ă  galerie et la grille colonnade les accompagnent heureusement. L'unitĂ© de l'ensemble est obtenue par l'aspect des communs avec pavillon central, ailes et pavillon aux extrĂ©mitĂ©s, rappelant la structure du bĂątiment principal. A l'intĂ©rieur, se trouve la cour de l'ancienne vĂ©nerie. Au delĂ  de la façade du chĂąteau regardant le parc, s'Ă©tend la vaste avant-cour entourĂ©e de murs que couronnent, en guise de vases et de pots Ă  feu, d'Ă©normes et belles pommes de pin. A son extrĂ©mitĂ©, les deux pilastres de pierre encadrant la grille, sont surmontĂ©s de trophĂ©es, moulages rĂ©cents de ceux de Gabriel, au musĂ©e de la marine. De grosses boules de buis mettent çà et lĂ  leurs notes de verdure sur la blancheur de la pierre. A l'intĂ©rieur, le grand vestibule occupe au rez-de-chaussĂ©e le pavillon central. De chaque cĂŽtĂ©, un long couloir de communication dessert Ă  gauche les salons du rez-de-chaussĂ©e du pavillon nord-est ; Ă  droite, il conduit Ă  la chapelle ChĂąteau du CHAMP-DE-BATAH,LE. ClichĂ© de M. Mouchel. SU EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS occupant le pavillon sud-ouest, ainsi que diffĂ©rentes piĂšces de service. Dans l'aile nord-est, aprĂšs le grand vestibule, la bibliothĂšque, le cabinet de travail et les appartements particuliers du comte d'Harcourt ; Ă  gauche du grand vestibule, le trĂšs bel escalier avec ses grands panneaux de stuc dans leur encadrement de pierre, et sa rampe en fer forgĂ© de style Louis-XVI. Deux autres escaliers existent dans les ailes. Sur le palier du premier Ă©tage, s'ouvre d'un cĂŽtĂ© le couloir desservant les chambres des invitĂ©s, qui regardent le parc et le salon de musique de l'autre, les appartements de rĂ©ception qui s'Ă©clairent sur les deux façades. Le salon suivant, meublĂ© dans le style Louis XVI, tout blanc, renferme le portrait du duc François d'Harcourt, celui qu'on a appelĂ© l'acadĂ©micien, et qui est un des prĂ©curseurs des jardins Ă  l'anglaise. Il est l'auteur de La dĂ©coration des dehors et des parcs. La salle Ă  manger est en chĂȘne clair, avec des tapisseries de damas vert. A la suite se trouvent les petits appartements appartements la comtesse d'Harcourt, rappelant ceux de Trianon avec de ravissants petits meubles et de trĂšs belles gravures. Une salle de théùtre est amĂ©nagĂ©e dans le bĂątiment des communs. ChĂąteau du CHAMP-DE-BATAILLE. ClichĂ© de M. G. de Banville. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 81 On voit combien cette belle demeure se prĂȘte par ses dispositions heureuses, aux exigences de la grande rĂ©ception, comme au charme de la vie intime. Mme la comtesse d'Harcourt veut bien, en quelques mots aimables, me dire qu'elle a Ă©tĂ© sensible Ă  mes brĂšves explications. M. le PrĂ©sident remercie M. et Mme d'Harcourt de leur accueil si bienveillant, puis la longue file des autos s'engage dans l'avenue de quatre kilomĂštres, plantĂ©e d'arbres magnifiques, qui mĂšne directement au Neubourg. Le comte d'Harcourt nous ayant fait le plaisir d'accepter l'invitation de notre prĂ©sident, nous aurons l'agrĂ©ment de passer en sa compagnie quelques moments de plus, autour de la table de l'Hostellerie du Soleil-d'Or, oĂč M. Harlay nous a prĂ©parĂ© un excellent dĂ©jeuner. LE NEUBOURG Le Neubourg a obtenu le nom de ville sous la Restauration. Il doit son origine Ă  une forteresse que le comte de Beaumont-le-Roger fit bĂątir dans la plaine ou campagne du Neubourg pour affirmer sa puissance. La terre du Neubourg, dit Le PrĂ©vost, Ă©tait une extension de l'immense domaine de Beaumcnt-le-Roger, enlevĂ© Ă  l'abbaye de Bernay par le? seigneurs de Pont-Audemer, mais elle n'en faisait pas partie Ă  l'origine. Ce qu'il y a de certain, c'est que Roger de Beaumont la possĂ©dait et qu'elle fut dĂ©membrĂ©e pour former le lot de son second fils, le pieux et loyal comte de Warwick, pĂšie de Robert de Neubourg l. En 1118, Henri Ier, roi d'Angleterre, assiĂ©gea le chĂąteaufort, l'emporta de vive force, et brĂ»la tout le bourg. AprĂšs la mort de ce roi, en 1135, les barons normands ayant Ă  prendre parti entre les prĂ©tendants au trĂŽne d'Angleterre, tinrent une rĂ©union dans ce chĂąteau, et s'y dĂ©cidĂšrent en faveur d'Etienne. Ce fut lĂ  aussi qu'en 1160 fut cĂ©lĂ©brĂ© le 1 Le Neubourg bandĂ© d'or et de gueules. Armoriai gĂ©nĂ©ral, 1696. 82 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS mariage de Marguerite de France, fille de Louis VII, avec Henri Courmantel, fils aĂźnĂ© de Henri II, roi d'Angleterre. Philippe-Auguste prit le Neubourg en 1193. Jean sans Terre le brĂ»la en 1198. Les Anglais l'occupĂšrent longtemps, pendant les guerres de Charles le Mauvais. En 1590, les ligueurs d'Evreux, aprĂšs la prise d'Harcourt, vinrent devant le,chĂąteau et le forcĂšrent Ă  se rendre. Le Neubourg, bĂąti dans une plaine privĂ©e d'eau, est Ă  la naissance d'un ravin qui descend Ă  la vallĂ©e de la Risle. C'est sur le bord de ce pli de terrain que fut construit le 'chĂąteau. Du cĂŽtĂ© de la campagne, subsistent une poterne et de hautes murailles, flanquĂ©es de tours et en partie couronnĂ©es de mĂąchicoulis ; du cĂŽtĂ© de la ville, il a Ă©tĂ© transformĂ© en habitation. Comme la plupart des constructions militaires de cette Ă©poque, le chĂąteau du Neubourg devait ĂȘtre une sorte de quadrilatĂšre plus ou moins rĂ©gulier formĂ© de tours, reliĂ©es par des courtines. Du cĂŽtĂ© nord, une tour existe encore, presque intacte, dans son manteau de lierre ; le donjon, dĂ©moli en 1786, se trouvait sur l'emplacement de la rue du Champ-de-Bataille. C'Ă©tait la rĂ©sidence des barons du Neubourg, jusqu'au moment oĂč ils allĂšrent habiter le chĂąteau de ce nom. Dans le corps de bĂątiment en façade sur la place eut lieu, en janvier 1661, la premiĂšre reprĂ©sentation de La Toison d'Or, musique- de Lully, livret de Pierre Corneille. Les machines Ă©taient d'Alexandre de Rieux, marquis de SourdĂ©ac 1, baron du Neubourg, qui fit venir de Paris, Ă  ses frais, la troupe royale du Marais. Amateur passionnĂ© de comĂ©die, et grand inventeur de machines, le marquis de Rieux convia Ă  ce spectacle toute la noblesse de la contrĂ©e 2. Il y a quelques annĂ©es, la' salle d'opĂ©ra laissait encore voir une partie de son machinisme et de ses dĂ©corations. Le chĂąteau du Neubourg est l'Ă©difice le plus ancien de 1 De SourdĂ©ac de Rieux d'azur Ă  dix besans d'or 3, 3, 3 et 1. 2 La piĂšce fut ensuite jouĂ©e Ă  Paris, Ă  l'hĂŽtel de SourdĂ©ac, S, rue GaranciĂšre, toujours aux frais du marquis de Rieux, qui donna une sĂ©rie de reprĂ©sentations gratuites Ă  l'occasion du mariage du roi et de la paix avec l'Espagne. C'est actuellement le siĂšge social de La Revue Hebdomadaire. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 83 la ville. L'Ă©glise date du xve siĂšcle et est sous le vocable de saint Paul. Elle a Ă©tĂ© incendiĂ©e sous la Fronde. On y voit encore quelques restes d'une abbaye de femmes 1 fondĂ©e en 1637 et une chapelle gothique appelĂ©e le PrieurĂ©. Le Neubourg avait eu, tout d'abord, une lĂ©proserie fondĂ©e en 1150 par Robert du Neubourg et les bourgeois de la ville, sous l'invocation de sainte Madeleine. Elle fut Ă©rigĂ©e en prieurĂ© en 1258 ; en 1693, ses biens furent rĂ©unis Ă  l'hospice. Celui-ci avait Ă©tĂ© fondĂ© en 1250. En 1638, la veuve d'Alexandre de Vieux-Pont, gouverneur du Neubourg, convertit l'HĂŽtel-Dieu en monastĂšre des lettres patentes d'Ă©rection furent dĂ©livrĂ©es en 1697. Il existe encore. Sur la place, devant l'Ă©glise, s'Ă©lĂšve la statue de Dupont de l'Eure 1767-1855, nĂ© au Neubourg, et qui est l'oncle de notre archiviste de l'Orne, M. RenĂ© Jouanne. RĂ©unis Ă  l'Hostellerie du Soleil-d'Or, aprĂšs avoir apprĂ©ciĂ© comme il convient, un dĂ©jeuner parfaitement servi, nous saluons de nos applaudissements le toast de notre prĂ©sident, exprimant au comte d'Harcourt combien nous avons Ă©tĂ© touchĂ©s de l'accueil si sympathique trouvĂ© au Champ-deBataille. En quelques mots, M. d'Harcourt remercie le prĂ©side Ăźt, et lui dit le plaisir qu'il a eu, ainsi que Mme d'Harcourt, Ă  recevoir la visite de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. Mais l'heure s'avance, nous avons encore beaucoup de chemin Ă  faire et beaucoup de choses intĂ©ressantes Ă  voir. Les voitures s'Ă©branlent, et sous une pluie fine qui recommence Ă  tomber, et nous empĂȘche de jouir complĂštement du paysage, nous prenons la direction de Bernay, oĂč nous arrivons par la belle route plantĂ©e d'arbres qui relie Rouen Ă  Alençon. Nous nous dirigeons de suite vers l'HĂŽtel de Ville. Nous y trouvons rĂ©unis et nous attendant. M. Vieillot, prĂ©sident du Tribunal civil ; M. le chanoine Moussillon, archiprĂȘtre de Sainte-Croix ; M. Pottier, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© libre de l'Eure, section de Berna y ; M. Deshayes, trĂ©sorier M. le PrĂ©sident du Syndicat d'initiative, et M. le chanoine PorĂ©e, correspondant de l'Institut et 1 L'abbaye du Neubourg d'or Ă  un crĂ©quier de gueules. 84 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUMOIS membre de notre SociĂ©tĂ©, qui n'a pas craint; malgrĂ© son grand Ăąge, d'abandonner son presbytĂšre de Bournainville, pour venir nous faire visiter en dĂ©tail l'abbatiale de Bernay dont il est le savant historien. M. Pottier nous souhaite la bienvenue, et prĂ©sente les excuses du duo de Broglie, prĂ©sident de la Section bernayenne de la SociĂ©tĂ© libre de l'Eure. Puis, guidĂ©s par M. le chanoine PorĂ©e, nous commençons la visite de la ville, rendue plus intĂ©ressante encore par les savantes explications qui l'agrĂ©mentent. BERNAY Bernay est une chenille au milieu des fleurs. Mℱ 1 DE STAËL. Bernay 1, Bernacum, remonte Ă  une haute antiquitĂ©. Des inscriptions romaines ont Ă©tĂ© trouvĂ©es sur les murs de l'Ă©glise actuelle. Le nom de Bernay est mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans la charte par laquelle Richard II, duc de Normandie, Ă©tablit un douaire pour sa femme, la duchesse Judith de Bretagne, en l'an 1008. Celle-ci en 1013, y jeta les fondements d'une abbaye de religieux de l'ordre de Saint-BenoĂźt. La charte de fondation fut signĂ©e en 1026, et dĂšs cette Ă©poque, Bernay avait un marchĂ© et plusieurs foires annuelles. Le premier prieur fut Guillaume de Dijon, remplacĂ© bientĂŽt par Raoul de Beaumont, fils de Honfroy de Vieilles, auquel succĂ©da ThĂ©odoric, ou Thieriy. Celui-ci cĂ©da au pĂšre de Roger de Montgomery, son parent, la moitiĂ© du bourg de Bernay pour y loger quand il y viendrait. C'est Ă  cette cession qu'il faut attribuer l'origine de la comtĂ© de Bernay, comprenant une partie de la ville relevant du bailliage d'Alençon. Roger de Montgomery fit Ă©lever aussitĂŽt une forteresse dans la portion qui lui fut concĂ©dĂ©e. Les Mont1 Mont1 d'azur Ă  un lion d'or lampassĂ© et armĂ© de gueules. Armoriai gĂ©nĂ©ral. LA PLAINE DU NEUBOURG ET LE PAYS DE CAUX 85 gomery Ă©tant devenus comtes d'Alençon, la ville prit leurs armes d'azur au lion rampant d'or armĂ© et lampassĂ© de gueules. Le fils de Roger de Montgomery, mort en 1094. fut Robert de BellĂȘme, surnommĂ© le Diable ; il eut pour sa part SĂ©ez et Bernay. Ses fils, comtes d'Alençon, continuĂšrent Ă  jouir de 1' honneur de Bernay », puis les domaines passĂšrent par mariage aux Malet de Graville 1. L'autre partie de la ville, appelĂ©e la Baronnie, Ă©tait possĂ©dĂ©e par l'abbaye et relevait du bailliage d'Evreux. Elle fit retour au domaine royal et fut incorporĂ©e au xive siĂšcle au comtĂ© d'Evreux. Au xne siĂšcle, la ville Ă©tait fortifiĂ©e. En 1231, saint Louis y vint tenir ses assises de justice. Au xme siĂšcle, Bernay Ă©tait le siĂšge d'une vicomte ; elle Ă©tait rĂ©putĂ©e pour ses Ă©toffes. On fixe Ă  l'an 1357 la destruction de l'Ă©glise primitive de Sainte-Croix, par Charles le Mauvais, hĂ©ritier d'une partie de Bernay au droit d. son pĂšre, Philippe, comte d'Evreux et roi de Navarre. Il s'empara de la ville, et la livra aux flamjnes. En 1378, Charles V, roi de France, ayant dĂ©cidĂ© d'enlever la Normandie au roi de Navarre, vint mettre le siĂšge devant Bernay. Du Guesclin commandait les troupes d'attaque, la ville Ă©tait dĂ©fendue par Pierre du Celui-ci dut la rendre aprĂšs un siĂšge de quinze jours. A la mort de Pierre, comte d Alençon, sa fille, Marguerite, eut Bernay dans son lot. De lĂ , la ville passa Ă  Jean Ier. duc d'Alençon, et Ă  Jean IL En 1413, une partie de la seigneurie de Bernay sortit de la maison d'Alençon et fut achetĂ©e par Jean, comte d'Harcourt et d'Aumale, moyennant huit mille livres tournois. En 1418, Bernay tomba au pouvoir des Anglais et ne fut recouvrĂ© qu'en 1449 par Charles VII, bien qu'en 1421 les Français eussent rĂ©ussi momentanĂ©ment Ă  y pĂ©nĂ©trer. Le dernier duc d'Alençon de la maison de Valois mourut en 1524. François Ier rĂ©unit, vers 1550, le duchĂ© et Bernay Ă  la couronne. Ils ne'devaient plus en ĂȘtre sĂ©parĂ©s que pen1 pen1 de Graville de gueules Ă  trois Ăźermeaux d'or. Armoriai gĂ©nĂ©ral. 86 EXCURSION DANS LE LIEUVIN, LE ROUM0IS dant quelques annĂ©es durant lesquelles ils constituĂšrent le domaine de Marie de MĂ©dicis. . JACQUES DAVIEL ' 183 Le retentissement de cette communication dĂ©passa le milieux chirurgicaux. Louis XV s'y intĂ©ressa et assista Ă  des expĂ©riences faites sur une biche, dans le parc de la Muette. A la suite de ce mĂ©moire, Daviel fut nommĂ© chirurgien ordinaire, puis chirurgien-oculiste du Roi. Il est, alors, Ă  l'apogĂ©e de sa carriĂšre ; il a fait 206 extractions de cataractes et en a rĂ©ussi 182, ce qui est une statistique excellente ; aussi, c'est maintenant l'Europe entiĂšre qui le consulte. La princesse Palatine le mande Ă  sa cour et il y guĂ©rit quatre malades. Le roi d'Espagne, Ferdinand VI, le fait venir et veut l'attacher Ă  sa personne. A son retour, Daviel passe par Bordeaux et y opĂšre un paysan de 105 ans, auquel il rend la vue, pour les quatre annĂ©es qui lui restent encore Ă  vivre 1. A LiĂšge, il opĂšre six personnes ; Ă  Cologne, il guĂ©rit un religieux, qui est capable de dire sa messe, quinze jours aprĂšs l'intervention. Enfin, il se rend Ă  Munich, sur l'invitation du prince ClĂ©ment de BaviĂšre. Mais il aime trop la France pour accepter de se fixer Ă  l'Ă©tranger. Le voyage Ă  Munich fut son dernier voyage et c'est Ă  Paris qu'il continue ses travaux. Une de ses plus fameuses cures, fut celle du peintre François Devosge. En 1750, Ă  l'Ăąge de 18 ans, cet artiste, qui avait Ă©tudiĂ© la sculpture Ă  Lyon, dans les ateliers de Perrache et de Guillaume Coustou, fut victime d'un accident, qui lui fit perdre la vue. Une premiĂšre opĂ©ration sur l'oeil gauche ne rĂ©ussit pas ; tous les oculistes consultĂ©s refusĂšrent d'en tenter une sur le second oeil. Daviel, au contraire, exĂ©cuta et rĂ©ussit l'extraction de la cataracte traumatique. AprĂšs six ans de cĂ©citĂ© et d'inaction, l'artiste se remit Ă  la peinture. Il fonda les premiĂšres Ă©coles publiques de dessin, et fut l'un des maĂźtres de Prudhon et de Rude. Daviel dont la rĂ©putation croissait toujours, fut Ă©lu membre des AcadĂ©mies de Londres, de Stockholm, de Dijon, de Bordeaux. Mais il savait que le gĂ©nie est une longue patience », toujours, il perfectionnait son opĂ©ration. 1 MORAND Eloge de Daviel Ă  l'AcadĂ©mie de chirurgie. 184 JACQUES DAVIEL En 1762, il prĂ©pare un second mĂ©moire illustrĂ©, oĂč il indique le manuel opĂ©ratoire qu'il a dĂ©finitivement choisi. Mais sa santĂ© est altĂ©rĂ©e par tant de labeurs et il est frappĂ© de paralysie du larynx. Il ne va pas pouvoir lire lui-mĂȘme son mĂ©moire Ă  l'AcadĂ©mie de chirurgie ; il le fera lire. Et l'on eut, en sĂ©ance publique, ce spectacle du savant, qui avait rendu la vue Ă  tant d'aveugles, devenu lui-mĂȘme muet par maladie, mais qui, d'une main vaillante, faisait suivre aux auditeurs sur une carte figurative, la description des instruments et la succession des temps opĂ©ratoires Api'Ăšs cet effort suprĂȘme, Daviel s'en fut aux eaux de Bourbon, qui ne lui procurĂšrent aucun soulagement ; puis il partit pour GenĂšve, afin d'y consulter Tronchin. Depuis 1750, et aprĂšs avoir Ă©tudiĂ© et professĂ© en Angleterre et en Hollande, Tronchin 1 Ă©tait revenu Ă  GenĂšve, sa patrie ; il y Ă©tait professeur honoraire, ce qui ne l'empĂȘchait pas de faire des cours surtout, il Ă©tait le consultant de l'Europe entiĂšre ; il avait pour clients et pour amis, Voltaire, Rousseau, Diderot, Thomas. Sa renommĂ©e, sa bienveillance, quelques traVaux sur les ophtalmies devaient amener Daviel Ă  prendre ses avis. HĂ©las, le mal Ă©tait trop sĂ©rieux, la paralysie s'aggrava et le 30 septembre 1762, le grand oculiste mourut Ă  GenĂšve, entre les bras du rĂ©sident de France, M. de MonpĂ©roux. 11 avait demandĂ© Ă  ĂȘtre transportĂ© en France, le Grand Sacconen Ă©tait alors territoire français ; c'est lĂ  qu'il fut inhumĂ©. De nos jours, on a fait Ă©lever sur l'endroit prĂ©sumĂ© de sa tombe une statue, mais elle est aujourd'hui en territoire suisse qu'importe si la gloire de Daviel appartient Ă  la France ! En quoi consistait donc cette opĂ©ration, qui a fait la gloire de Daviel ? 1 DE et WEISS in Biographie universelle de MICHAUD T. XLII, p. 200. JACQUES DAVIEL 185 Pour bien le comprendre, il faut se rappeler le siĂšge et la forme du cristallin, puis la nature de la cataracte. Ce n'est pas ici le lieu de faire une leçon d'anatomie normale et pathologique, mais de brĂšves explications sont pourtant nĂ©cessaires. Le globe oculaire est un organe kystique ; c'est une boule remplie de liquides et qui contient Ă  son intĂ©rieur le cristallin, si l'on peut employer une comparaison grossiĂšre, comme une cerise trĂšs mĂ»re contient un noyau. Le cristallin est une lentille transparente, arrondie chez certains animaux, aplatie chez l'homme, et qui-siĂšge en arriĂšre du diaphragme irien et de la pupille, en avant de l'humeur vitrĂ©e. Il est maintenu dans cette situation, par une sĂ©rie de petits ligaments insĂ©rĂ©s Ă  sa pĂ©riphĂ©rie qui rayonnent autour de lui, en arriĂšre de l'iris et en avant du vitrĂ© et vont s'attacher Ă  la paroi de l'oeil, dans cette zone que les anatomistes appellent la rĂ©gion ciliaire. Au point de vue de sa constitution, le cristallin est formĂ© d'une mince membrane d'enveloppe, transparente que l'on nomme cristalloĂŻde et d'un contenu absolument transparent, dans la jeunesse et Ă  l'Ă©tat normal. Le rĂŽle de la lentille cristallinienne est, comme l'astronome Kepler l'a montrĂ© en 1604, de rĂ©fracter les rayons lumineux, qui ont traversĂ© la pupille et de les concentrer sur la rĂ©tine. C'est une partie de l'objectif de cette chambre noire qu'est l'oeil. Or, la cataracte est prĂ©cisĂ©ment la perte de transparence du cristallin et la transformation de cette lentille claire en une masse opaque. Quand Daviel commença Ă  Ă©tudier la chirurgie en 1709, il Ă©tait grand bruit du travail rĂ©cent de Brisseau de Tournai 1, qui avait dĂ©finitivement dĂ©montrĂ© le siĂšge de la cataracte, sur lequel on discutait depuis longtemps. C'est un curieux chapitre de l'histoire des sciences que celui des idĂ©es successives qui eurent cours au sujet de la cataracte. Hippocrate savait que la cataracte siĂ©geait dans 1 BRISSEAU de Tournai TraitĂ© de la Cataracte et du Glaucoma, Paris, in-12°, 1709. 186 JACQUES DAVIEL le cristallin, mais cette opinion vraie avait Ă©tĂ© faussĂ©e par Celse et pendant l'antiquitĂ© latine, le Moyen-Age et toute la Renaissance, au lieu de procĂ©der Ă  une vĂ©rification anatomique, des plus simples en somme, on Ă©difia des thĂ©ories obscures. On admettait que l'humeur aqueuse de l'oeil se coagulait en arriĂšre de la pupille. Le nom mĂȘme de cataracte chute d'eau, prouve que l'on ne se faisait aucune idĂ©e nette, Ă  ce sujet ; c'Ă©tait l'Ă©poque oĂč, pour rappeler un mot fameux Les maladies des yeux Ă©taient des maladies dans lesquelles ni le patient, ni le mĂ©decin ne vojraient rien. » Il faut en arriver au milieu du xvne siĂšcle pour que RĂ©mi Lasnier, chirurgien de Paris, explique la cataracte par l'opacifi cation cristallinienne. D'autres attribuent cette dĂ©couverte Ă  François QuarrĂ© 1. Quoi qu'il en soit, elle est l'explication admise par MaĂźtre-Jean, par Heister, jusqu'au jour oĂč Brisseau, en 1705, l'Ă©tablit dĂ©finitivement. Quand la cataracte apparaĂźt dans un oeil, la pupille, de noire qu'elle Ă©tait, devient grise ou gris-jaunĂątre et le patient, tout en percevant la lumiĂšre, cesse de voir les objets l'idĂ©e premiĂšre et qui datait de l'antiquitĂ©, avait donc Ă©tĂ© d'Ă©carter l'obstacle, créé au niveau de la pupille. C'Ă©tait l'opĂ©ration de l'abaissement de la cataracte ; on la pratiquait, alors mĂȘme qu'on ignorait le vĂ©ritable siĂšge de la maladie. Muni d'une aiguille tranchante, le chirurgien dĂ©tachait le cristallin opaque, le refoulait, le faisait basculer en arriĂšre de l'iris, dans l'humeur vitrĂ©e. C'Ă©tait c'est le cas de le dire, un procĂ©dĂ© aveugle. Si, parfois le patient recouvrait momentanĂ©ment la vision, le plus souvent, des complications tardives Ă©clataient, ce cristallin luxĂ©, qui se dĂ©plaçait dans la rĂ©gion ciliaire, Ă©tait en somme un corps Ă©tranger. L'oeil devenait souvent dur, glaucomateux, comme disent les oculistes, et la perte de la vision Ă©tait dĂ©finitive ; parfois mĂȘme, Ă  une cĂ©citĂ© indolore, l'opĂ©ration n'avait fait que substituer une cĂ©citĂ©, si douloureuse qu'elle nĂ©cessitait l'extirpation totale de l'oeil. 1 J. CLOQUET 1824 art. Cataracte, in Dict. de MĂ©decine, IV, p. 364 JACQUES DAVIEL 187 On comprend que notre chirurgien normand, impressionnĂ© par les mauvais rĂ©sultats de l'abaissement du cristallin, ait voulu tirer les consĂ©quences pratiques de la dĂ©couverte de Brisseau. L'idĂ©e devait, naturellement, se prĂ©senter d'extraire le cristallin opaque, comme on extrait le noyau d'une cerise. Saint-Yves, en 1707, avait ainsi enlevĂ© un cristallin tombĂ© sous la cornĂ©e, en avant de l'iris. MĂ©ry, dans un mĂ©moire de l'AcadĂ©mie royale des sciences 1, montrait que l'opĂ©ration Ă©tait possible, mĂȘme pour un cristallin non dĂ©placĂ©. Il est probable que Pourtour du Petit exĂ©cuta l'opĂ©ration, mais ce n'est pas une raison pour refuser Ă  Daviel le mĂ©rite d'en ĂȘtre le vĂ©ritable crĂ©ateur ; un inventeur a toujours eu des prĂ©curseurs et c'est la rĂ©alisation mĂ©thodique, qui importe surtout en chirurgie. Nul ne conteste donc Ă  notre compatriote la gloire d'avoir rĂ©alisĂ© l'extraction de la cataracte. DĂšs 1754, Louis Ă©crivait dans Y EncyclopĂ©die 2 On ne peut lui Ă  M. Daviel refuser la gloire d'ĂȘtre l'inventeur de l'extraction du cristallin et, dans la supposition mĂȘme, oĂč il aurait Ă©tĂ© guidĂ© par la lumiĂšre de M. MĂ©ry, il ne mĂ©riterait pas un moindre Ă©loge, pour avoir pratiquĂ© une mĂ©thode aussi utile, Ă  la perfection de laquelle il aurait toujours essentiellement contribuĂ©, par l'invention des divers instruments, qui servent Ă  son opĂ©ration. » Les difficultĂ©s, que Daviel eut Ă  vaincre, Ă©taient grandes ce n'Ă©tait pas un corps dur, mobile, qu'il s'agissait d'Ă©nuclĂ©er ; c'Ă©tait un organe, souvent semi-fluide, enfermĂ© dans une membrane et solidement rattachĂ© Ă  la paroi oculaire. Ce n'est pas la place d'indiquer comment, par des recherches patientes, il sut vaincre les obstacles, en taillant dans la cornĂ©e un lambeau, qui se cicatrise vite, en dĂ©chirant le sac cristallinien, en expulsant prudemment le noyau cataracte, en nett©3rant finalement la pupille des masses molles qui l'encombrent tout cela, sans perdre l'humeur vitrĂ©e. Daviel, patiemment, mĂ©thodiquement, se fit un outil1 outil1 R. de l'AcadĂ©mie royale des sciences, cit. par Louis, loc. cil. 2 Loc. cit., art. Crystallin. 188 JACQUES DAVIEL lage, une technique, dont nous admirons, aujourd'hui encore, les dĂ©tails. Sans doute de nombreuses modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es, dans la suite, Ă  son opĂ©ration ; mais, telle qu'il la pratiquait, elle pourrait encore ĂȘtre exĂ©cutĂ©e aujourd'hui, sans inconvĂ©nients ; c'est tout dire. L'on ne peut qu'admirer ce grand homme qui, plus de cent ans, avant l'Ăšre pastorienne et avant la dĂ©couverte de l'anesthĂ©sie, sut, par la simplicitĂ© et la prĂ©cision de sa technique, jĂ©viter les accidents immĂ©diats et les complications d'une opĂ©ration si dĂ©licate. On comprend, maintenant, la cĂ©lĂ©britĂ© que Daviel acquit, mĂȘme de son vivant. Diderot dit, dans sa lettre sur les aveugles La bienfaisance de Daviel conduisait, de toutes les provinces du royaume, dans son laboratoire l, des malades indigents, qui venaient implorer son secours, et sa rĂ©putation y appelait une assemblĂ©e curieuse, instruite et nombreuse 2. » Il est possible, d'aprĂšs les tĂ©moins du temps, de se reprĂ©senter une de ces fameuses opĂ©rations 3. Dans le laboratoire, dont les larges fenĂȘtres s'ouvrent au nord, pour qu'un rayon de soleil n'y puisse brusquement Ă©blouir les malades, une foule se presse. Il y a lĂ  M. Diderot, qui prĂ©pare une lettre sur les aveugles ; avec lui un homme jeune, d'allure militaire, c'est son collaborateur de VEncyclopĂ©die, le chirurgien Louis, celui qui a rĂ©digĂ© l'article CATARACTE » et qui prĂ©pare l'article CRYSTALLIN », oĂč il doit parler prĂ©cisĂ©ment de l'opĂ©ration de Daviel ; avec eux, encore, le secrĂ©taire des BĂątiments du Roi, M. Marmontel, un autre collaborateur de Y EncyclopĂ©die. M. Daviel a prĂ©parĂ© ses instruments, qui sont lĂ , sur un plateau ; une sorte de large lancette recourbĂ©e, Ă  pointe aiguĂ«, Ă  bords 1 DIDEROT Lettre sur les aveugles. 2 Louis EncyclopĂ©die, art. Cataracte, t. II, et art. Crystailin, t. IV, 1754. 3 DAVIEL MĂ©moires de VAcadĂ©mie royale de chirurgie, 1762. JACQUES DAVIEL 189 tranchants ; une lancette, plus petite, Ă  pointe mousse ; de dĂ©licats ciseaux courbes ; une petite curette en or et des pinces fines. On fait entrer le malade ; c'est un homme d'Ăąge mĂ»r, conduit par une trĂšs vieille femme ; elle le guide, parmi la foule des assistants, et il arrive devant la fenĂȘtre, baissant la tĂȘte, comme Ă©bloui. On le fait asseoir sur un fauteuil, placĂ© de biais, de façon que la lumiĂšre ne frappe pas Ă  plomb sur sonvisage » ; un aide se place, debout, derriĂšre le fauteuil, et maintient la tĂȘte du patient, solidement appuyĂ©e contre sa poitrine. AprĂšs quelques mots d'encouragement et d'espoir, Daviel s'installe devant le malade, sur une chaise un peu haute ; il appuie sa main gauche sur le front du patient et, du pouce et de l'index, il lui Ă©carte, les paupiĂšres et les maintient ouvertes, en lui recommandant de regarder fortement en haut. On voit alors nettement que la pupille a un reflet grisĂątre. De sa main droite, l'opĂ©rateur saisit la lance et prend un point d'appui sur la pommette ; puis, posĂ©ment, il enfonce l'instrument dans le bas de l'oeil, Ă  l'union de la cornĂ©e transparente et de la sclĂ©rotique blanche. Un liquide clair s'Ă©coule. L'homme a fait un lĂ©ger mouvement de recul et l'Ă©motion Ă©treint les assistants. Daviel a changĂ© d'instrument ; vivement, au moyen de la lancette mousse, il agrandit la plaie, sur les cĂŽtĂ©s ; puis, saisissant les ciseaux courbes, il dĂ©coupe la cornĂ©e transparente, demi-circulairement, Ă  droite et Ă  gauche. L'homme gĂ©mit, essaie de se dĂ©gager et de serrer les paupiĂšres ; alors le noyau cristallinien est tombĂ© sur sa joue. Se tournant vers Louis, Daviel lui dit Je n'ai pas eu besoin de dĂ©chirer la cristalloĂŻde avec l'aiguille 1. » Vivement, d'un coup de curette, il enlĂšve quelques masses grises, qui encombraient la pupille, puis il dit Fermez doucement les paupiĂšres » ; et, trĂšs calme, il place ses mains devant les deux yeux de l'opĂ©rĂ©. La femme ĂągĂ©e a suivi anxieusement les mouvements de l'opĂ©rateur ; elle 1 Louis loc. cit. PI. 1. — Reproduction d'une Planche du Premier MĂ©moire de Daviel 'MĂ©m. de l'Acad. Roy. de Mr., t. II, p. 354, pi. XIX. ClichĂ© communiquĂ© par le Prof. Aubaret, de Marseille. Pi. 2. — Reproduction d'une Planche du Premier MĂ©moire de Daviel MĂ©m. de l'Acad. Roy. de chir., t, II, p. 354, pi. XX;. ClichĂ© communiquĂ© par le Prof. Aubaret. 192 JACQUES DAVIEL est lĂ , debout, qui tremble de tous ses membres. Daviel lui fait signe de s'approcher ; il la fait mettre Ă  genoux, en face du malade, puis il Ă©loigne ses mains. L'opĂ©rĂ© ouvre les yeux ; il voit, il s'Ă©crie Ah ! c'est ma mĂšre ! » A ce cri pathĂ©tique, la vieille femme s'Ă©vanouit ; les larmes coulent des yeux des assistants et les aumĂŽnes tombent de leur bourse. » C'est Diderot, qui nous a conservĂ© ce souvenir, mais la sensibilitĂ© du xvme siĂšcle n'Ă©tait pas nĂ©cessaire pour que l'on fĂ»t Ă©mu au spectacle d'une telle opĂ©ration. Lorsqu'il eut recouvrĂ© la vue, le peintre Devosge, reconnaissant, fit graver par Le Mire une estampe reprĂ©sentant Daviel conduit par la Gloire, au temple de MĂ©moire ». Son nom y demeurera, aussi longtemps du moins que la science, ignorante des causes qui entraĂźnent l'opacification du cristallin, ne saura pas Ă©viter la production aies cataractes et sera rĂ©duite Ă  les extraire. PrĂšs de la statue de Bernay, j'ai songĂ© qu'au xvne siĂšcle, ce fut, en somme, la mĂȘme contrĂ©e, qui vit naĂźtre Corneille, grandir et penser Pascal et qui fut le berceau de Daviel. Etait-il donc permis de rapprocher ces noms ? Du grand tragique ou du gĂ©nial pltysicien. La grande ombre, Ă  coup sĂ»r, ne s'en offensa pas, car l'habile et ingĂ©nieux chirurgien eut, en partage, comme le poĂšte, l'imagination crĂ©atrice et le haut sentiment du devoir, comme le savant, le goĂ»t de la recherche et de la mĂ©thode. Quelle Ă©tait donc la vertu de leur terre nourriciĂšre, de notre Normandie, terre de culture patiente et de chicane juridique, terre, tantĂŽt bruineuse, tantĂŽt ensoleillĂ©e, toujours fĂ©conde !! RENÉ ONFRAY, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© française d'Ophtalmologie PROCES-VERBAUX SĂ©ance du 17 Juin 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOÛER, prĂ©sident. Mercredi 17 juin 1925, en la Maison d'OzĂ©, Ă  14 h. %> sĂ©ance ordinaire de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. PrĂ©sents Mmes DE COUESPEL, DE CROYER, DESCOUTURES, la baronne DE SAINTE-PREUVE, Paul ROMET, Charles ROMET et MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, H. BESNARD, H. DESCHAMPS, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRÉ, GOBLET et GUERCHAIS, JOUANNE, LENOIR, Paul ROMET, l'abbĂ© TABOURIER et TOURNOÛER. ExcusĂ©s Mmes4a comtesse D'ANGÉLY, DAVID, LEVEILLÉ et Mlle DE SEMALLÉ ; MM. BEAUGÉ, DALIBERT, GOBILLOT et le baron DES ROTOURS. Le procĂšs-verbal de la derniĂšre sĂ©ance, lu par M. H. Besnard et approuvĂ©, M. LE PRÉSIDENT fait les prĂ©sentations suivantes M. Victor HĂ©nault-Morel, par MM. Henri Deschamps et TournoĂ»er. M. Ernuh>Descoutures, notaire Ă  BellĂȘme, par Messieurs Lebourdais et TournoĂ»er. Mme Ernult-Descoutures, Ă  BellĂȘme, par les mĂȘmes. La BibliothĂšque Canel, Ă  Pont-Audemer, par Messieurs Duquesne et TournoĂ»er. M. le commandant de Maleissye-Melun, au chĂąteau de la BeuvriĂšre, par Berd'huis Orne, par MM. le comte d'Andlau et TournoĂ»er. ' \ Ăź 1 94 PROCÈS-VERBAUX M. Guillais, prĂ©sident de l'Union Industrielle et Commerciale, Ă  Àlençon, par MM. Grisard et ColliĂšre. M. Maurice Renoux, avenue de la Gare, Ă  Bagnoles, par MM. Jouanne et TournoĂ»er. M. LE PRÉSIDENT adresse Ă  notre confrĂšre, M. le vicomte Pierre de Romanet, nos vives condolĂ©ances Ă  l'occasion de la mort soudaine de sa mĂšre, Mme Olivier de Romanet, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  la clinique Saint-Joseph, Ă  Alençon. Il nous annonce pour le mardi 23 juin, l'excursion dans les Alpes Mancelles de la SociĂ©tĂ© du Maine. Les membres de notre Bureau sont invitĂ©s spĂ©cialement Ă  sa rĂ©ception par M. et Mme Lecointre, au chĂąteau de l'Isle, Ă  17 heures. La SociĂ©tĂ© Dunoise excursionnera Ă©galement le 30 juin Ă  ClĂ©ry et Beaugency, avec son prĂ©sident, M. Dulong de Rosnay. Notre confrĂšre, M. l'abbĂ© GAUQUELIN, envoie une note qui voudrait rectifier l'interprĂ©tation d'origine du nom de La GoulafriĂšre » Eui'e. Selon lui, ce vocable vient tout simplement des Goulafre, seigneurs du lieu, dont le chĂąteau existait sur l'emplacement de celui actuel du Tremblay » Ă  M. Charles Abaye. M. LE PRÉSIDENT nous dit que le barreau de Caen ouvre une souscription pour Ă©leyer un monument Ă  M. Guillouard, ancien bĂątonnier. Mme DE COUESPEL communique' un curieux imprimĂ© envoyĂ© aux officiers de l'HĂŽtel de Ville d'Alençon. C'est un faire-part du mariage de Mgr Camus de Pontavie, intendant de Bretagne, avec Mlle de la GuibourgĂšre. Il est signĂ© par le frĂšre de l'intendant, M. de la Cour, avocat au Parlement de Paris et syndic de la ville d'Alençon, 19 mars 1736. M. LE PRÉSIDENT donne maintenant quelques prĂ©cisions sur les grandes lignes du programme de notre prochaine excursion dans la Manche, avec Saint-LĂŽ HĂŽtel de l'Univers, comme point de ralliement, puis il nous lit l'intĂ©ressante communication de M. Joseph BESNARD sur Marguerite de Lorraine, qui sera publiĂ©e ou, tout au moins, rĂ©sumĂ©e dans le Bulletin. PROCÈS-VERBAUX 195 En terminant, M. TOURNOÛER dit un mot de l'Ă©tat de nos finances. Nous n'avons pas de dettes actuellement, mais il faut nĂ©anmoins restreindre nos frais. Aussi n'y aurat-il, cette annĂ©e, que deux Bulletins, dont le premier paraĂźtra en juillet prochain. Le programme Ă©puisĂ©, la sĂ©ance est levĂ©e vers 16 h. %‱ Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRÉ. SĂ©ance du 15 Octobre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOÛER, prĂ©sident. Dans la salle de la Maison d'OzĂ©, s'est ouverte, Ă  14 h. Y2, la rĂ©union de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de l'Orne, sous la prĂ©sidence de M. H. TournoĂ»er, prĂ©sident. Etaient prĂ©sents Mmes CHAUVEAU, DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, A. DESCHAMPS, DESCOUTURES, la comtesse LE MAROIS-D'HAUSSONVILLE, A. ROMET, RUFFRAY, la baronne DE SAINTE-PREUVE, H. TOURNOÛER, MUe DE SEMALLÉ.H ' MM. G. DE BANVILLE, BEAUGÉ, H. BESNARD, J. COLLIÈRE, le chanoine DAREL, A. et H. DESCHAMPS, le docteur GALLIOT, GUILLEMAIN D'ECHON, R. JOUANNE, JOUSSELIN DE SAINTHILAIRE, LEBOUCHER, le comte LE MAROI§, LENOIR, P. ROMET, le baron J. A. DES ROTOURS, X. ROUSSEAU, le baron F. DE SAINTE-PREUVE, H. TOURNOÛER. ExcusĂ©s MmeB la comtesse D'ANGÉLY - SÉRILLAC, A. LEVEILLÉ, LEBOURDAIS, P. ROMET; MM. F. BESNARD, CRESTE, Fr. EON, l'abbĂ© GERMAIN-BEAUPRÉ, l'abbĂ© GUERCHAIS, LEBOURDAIS, Phil. ROMET, l'abbĂ© TABOURIER. AprĂšs la lecture du procĂšs-verbal par le secrĂ©taire. 196 PROCÈS-VERBAUX M. TOURNOÛER donne lecture d'une liste de prĂ©sentations, d'une longueur inusitĂ©e et de bon augure. M. le docteur Galliot, 45, rue Saint-Biaise, Alençon, par MM. Eon et le docteur Le Jemtel. Mme Pesche, 4, place de la Halle-au-BlĂ©, Alençon, par MM. le docteur Beaudouin et Grisard. M. Jean TesniĂšre, juge d'instruction, 14, rue Cazault, Alençon, par MM. Jouanne et TournoĂ»er. M. Joseph Le Turc, 4, rue de la Demi-Lune, Alençon, par MM. Henri Deschamps et Grisard. Mme Guillet, 3, rue Charles-Aveline, Alençon, par Mme la baronne de Sainte-Preuve et M. ColliĂšre. M. Henri Vannier, 20, avenue du PrĂ©sident-Wilson, Alençon, par MM. Henri Deschamps et Grisard. Mme Pierre Bozo, 1, rue ValazĂ©, Alençon, par Mmes Godde et AndrĂ© Romet. Mrae Marcel Poteau, 60, rue Cazault, Alençon, par MM. de Heurtaumont et Grisard. M. Henri Verdun, substitut du procureur de la RĂ©publique, rue des Grandes-Poteries, Alençon, par MM. Jouanne ,et TournoĂ»er. M. Hamon, chĂąteau de Belle-Fontaine, par Passais, par MM. G. Hubert et TournoĂ»er. M. le marquis Robert de Fiers, de l'AcadĂ©mie Française, 70, boulevard de Courcelles, Paris, par MM. Guillemain d'Echon et TournoĂ»er. M. Tremblai, maire de Carrouges, par MM. Focet et TournoĂ»er. MUe Leleu, 22, rue du Pont-Neuf, Paris, par Mme Bony et M. Taunay. Mme Zadgrodska, 40, rue de Flandres, Paris, et Ă  MaisonMaugis Orne, par MM. Crestc et TournoĂ»er. M. Foucault, 15, rue Michel-Ange, Paris et Ă  Agon Manche, par MM. Lebourdais Mme Foucault, mĂȘmes adresses, par les mĂȘmes. M. Robert Cousin, 27, rue Marbeuf, Paris et au GuĂ©-auxBiches, par TessĂ©-la-Madeleine, par MM. Pierrey et TournoĂ»er. PROCÈS-VERBAUX 197 Mme la vicomtesse Dauger, chĂąteau du Jardin, par Putanges, par Mmes TournoĂ»er et la baronne de Sainte-Preuve. Mme de Lavigerie, 10, rue de Copenhague, Paris, et 5, rue des Vieilles-Halles, Ă  Argentan, par Mme TournoĂ»er et M. Deshayes. M. Jacques de Monicault, chĂąteau de Croisy, par Menilles Eure, par Mme TournoĂ»er et M. l'abbĂ© de la Serre. M. Pierre des Mazis, les Douves, par SavignĂ©-l'EvĂȘque Sarthe, par MM. Lebourdais et TournoĂ»er. M. l'abbĂ© Motel, curĂ© de Beuvron-en-Auge Calvados, par MM. Maurice Bourdon et TournoĂ»er. M. l'abbĂ© Maugars, aumĂŽnier de l'ImmaculĂ©e-Conception» Ă  Nogent-le-Rotrou, par MM. le comte de SouancĂ© et TournoĂ»er. M. Legendre, chirurgien-dentiste, 25, rue La Condamine, Paris, par MM. Leboucher et TournoĂ»er. M. Victor Hunger, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© d'encousagement pour l'amĂ©lioration du cheval, français de demirang, 53, rue des Saussaies, Paris, par MM. Guillochim et TournoĂ»er. Mme de Vauguion, 52, avenue LĂ©on-BollĂ©e, Le Mans, par Mme la comtesse d'AngĂ©ly et M. TournoĂ»er. M. de MolorĂ© de Saint-Paul, 3, rue du Parc, Alençon, par MM. Guillemain d'Echon et ColliĂšre. M. Emile Bouillon, les Marceaux, par Vimoutiers, par Mme Descoutures et M. TournoĂ»er. Mme Faure-Lacaussade, 39, rue du Cours, Alençon, par Mme Descoutures et M. Focet. MUe Lottin, 12, rue du Puits-au-Verrier, Alençon, par Mme Descoutures et M. VadĂ©. M. Louis Richard, directeur d'Ă©cole honoraire, 36, rue de la Fuie, Le Mans, par MM. Jouanne et TournoĂ»er. M. Maurice Levier, au Grand-Broles, en Condeau, par CondĂ©-sur-Huisne, par MM. d'Hermigny de Bruce et l'abbĂ© Goblet. Parmi les nouvelles de nos membres, la nomination de notre trĂšs fidĂšle confrĂšre, M. V. Taunay, au grade d'officier de la LĂ©gion d'honneur, est accueillie avec un grand plaisir. 198 PROCÈS-VERBAUX M. RenĂ© Jouanne s'est vu nommer officier d'acadĂ©mie, distinction mĂ©ritĂ©e par ses travaux. M. LE PRÉSIDENT le fĂ©licite au nom de la SociĂ©tĂ© Parmi les deuils, M. LE PRÉSIDENT fait allusion Ă  la mort rĂ©cente de son beau-frĂšre M. Margaritis, qui faisait partie depuis fort longtemps de notre groupement et s'intĂ©ressait vivement Ă  notre effort, et dit la part que nous prenons Ă  la disparition du pĂšre d'un de nos sociĂ©taires, M. Henri de Fromont de Bouaille et Ă  celle de M. Mary-Renard, artiste peintre, auquel il sera consacrĂ© une notice biographique. M. le baron J. A. DES ROTOURS, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, donne des nouvelles de Paul Harel, qui va sensiblement mieux ; il signale l'article de Maurice Brillant dans La Vie Catholique du 4 octobre, qui relate ce petit miracle » de façon fort spirituelle. Une adresse est aussitĂŽt envoyĂ©e Ă  Paul Harel pour lui transmettre les voeux de la SociĂ©tĂ©. M. TOURNOÛER remet Ă  ce propos sur le bureau l'Ă©preuve, donnĂ©e par Paul Harel qui l'a signĂ©e de son large paraphe, d'un portrait Ă  la pointe sĂšclie de Henri Besnard, reprĂ©sentant la derniĂšre image du poĂšte. Cette gravure est un Ă©change du poĂšte et de l'artiste, un dĂ©jeuner chez le MaĂźtre » contre son portrait. C'est fait, et le dĂ©biteur reste sans doute l'artiste. M. MOULINET envoie une lettre explicative au sujet de l'Eglise de Rai, qui est fort intĂ©ressante et rĂ©clame d'importants travaux trĂšs urgents. A ce propos, M. LE PRÉSIDENT signale que le Conseil gĂ©nĂ©ral a un tout petit crĂ©dit pour les monuments et que ce crĂ©dit trop ignorĂ© reste intact chaque annĂ©e. M. Joseph BESNARD fait part, dans une lettre, de son voyage rĂ©cent Ă  Nancy, oĂč il s'est rendu pour suivre la trace de la bienheureuse Marguerite de Lorraine. Il a trouvĂ© d'intĂ©ressants documents sur une pĂ©riode trĂšs peu connue de la vie de la bienheureuse. M. TOURNOÛER signale que RenĂ© Gobillot travaille sur Marguerite de Navarre, sur laquelle il est difficile de trouver PROCÈS-VERBAUX 199 du nouveau. Notre Ă©rudit confrĂšre prĂ©pare une confĂ©rence pour Paris, nous espĂ©rons en avoir une réédition Ă  Alençon., Une lettre du comte DU MESNIL DU BUISSON demande ce que deviennent les dĂ©bris de la tombe de l'abbesse Rouxel de MĂ©davy, et remet une Ă©tude sur le manoir des Landes, qui sera publiĂ©e au Bulletin. M. LE PRÉSIDENT fait part du rĂ©sultat financier de l'Exposition et du CongrĂšs de juin 1925. Il dĂ©clare que le fait d'avoir bouclĂ© un budget si difficile Ă  balancer, est un tour de force dont il attribue tout le mĂ©rite Ă  M. FĂ©lix Besnard, architecte, qui a Ă©tĂ© le haut Ă©conome de cette organisation, aidĂ© en cela par MM. Jouanne, Leurson et les membres trĂšs zĂ©lĂ©s des diverses commissions. Le boni s'Ă©lĂšve environ Ă  francs, c'est tout Ă  fait inattendu. M. LE PRÉSIDENT fait part de la rĂ©union de la FĂ©dĂ©ration normande, qui s'est tenue en aoĂ»t dernier Ă  Honfleur. Le projet de bulletin, organe de liaison, a Ă©tĂ© adoptĂ©. Pour son excursion annuelle, la SociĂ©tĂ© percheronne s'est rendue le 27 septembre de cette annĂ©e Ă  Ceton, faisant en mĂȘme temps dans le Perche une promenade, archĂ©ologique, pittoresque et mĂȘme industrielle. A signaler les intĂ©ressants manoirs de La Motte et de Mongateau. M. LE PRÉSIDENT lit l'appel financier transmis par la prĂ©fecture et Ă©manant du Sous-SecrĂ©tariat des Beaux-Arts. Cet appel est fait en faveur de l'Ă©glise du prieurĂ© de Sainte-Gauburge, prĂšs Saint-Cyr-la-RosiĂšre. Les monuments historiques ne pouvant suffire Ă  la rĂ©paration urgente des monuments, demandent aux groupements de les aider. En raison de l'intĂ©rĂȘt exceptionnel prĂ©sentĂ© par cette Ă©glise, il est dĂ©cidĂ© d'envoyer sur notre boni d'exposition une somme de 300 francs, c'est beaucoup pour notre caisse, et cependant environ la centiĂšme partie de ce qu'il faudrait. M. DALIBERT Ă©crit qu'il y aurait lieu de rechercher s'il n'existe pas une note manuscrite d'un sieur Deville, vers 1850, note relative Ă  l'inscription de la fontaine de la Herse, forĂȘt de BellĂȘme. Il demande que cette inscription soit relevĂ©e et qu'un moulage soit fait s'il y a lieu. 200 PROCÈS-VERBAUX A signaler dans la Revue du Touring Club de France d'octobre 1925, p. 439, Un Voyage en Normandie, par Marcel, Vandermeer et Delorme, en vĂ©lo. — Bagnoles, La FertĂ©MacĂ©, Carrouges, Mortain, Caen, Lisieux, Pont-1'EvĂȘque Elbeuf, Vernon.' Le comte dans le Journal de VOrne ses Ă©tudes et remarques sur les armoiries des villes normandes. M. LE PRÉSIDENT dĂ©pose sur le bureau, un don de Mme Tiercelin, fidĂšle Ă  la SociĂ©tĂ©, qui remet un petit rouet ancien, une petite balance, des casse-noisettes en fer forgĂ©, dont l'un sans doute de l'Ă©poque Louis XIII, est d'une jolie forme. VoilĂ  de la belle ferronnerie. Un tirage Ă  part, d'un article paru tronquĂ© dans la Revue Française, de M. Henri Besnard, sur l'atelier de tapisserie de Champfleur, est remis pour la SociĂ©tĂ©. Un atelier d'Art dans un MonastĂšre, Langres, 1925, impr. Saint-Pierre et Revue Française d'aoĂ»t 1925. M. LE PRÉSIDENT fait admirer la mĂ©daille commĂ©morative donnĂ©e par la SociĂ©tĂ© La Pomme », Ă  l'occasion de ses journĂ©es » de juin Ă  Alençon. L'excursion de 1926 est projetĂ©e vers la Mayenne. Une grave question, proposition d'acquisition d'un immeuble pour la SociĂ©tĂ©, est remis Ă  une rĂ©union spĂ©ciale et prochaine, M. TournoĂ»er ne voulant pas engager la SociĂ©tĂ© dans une combinaison financiĂšre dĂ©licate et estimant que seule une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale est qualifiĂ©e pour trancher la question par Oui ou par Non. AprĂšs lecture de la liste des confĂ©rences de 1925-26, la sĂ©ance est levĂ©e Ă  16 h. %. HENRI BESNARD. PROCÈS-VERBAUX 201 SĂ©ance du 10 Novembre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOÛER, prĂ©sident. Le mardi 10 novembre 1925, Ă  14 h. %> en la Maison d'OzĂ©, sĂ©ance ordinaire de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, sous la prĂ©sidence de M. TournoĂ»er, prĂ©sident. PrĂ©sents Mmes la baronne D'ABOVILLE, la comtesse D'ANGÉLY, BESNARD, CHAUVEAU, DE COUESPEL, DE COURTILLOLES, DE CROYER, DESCOUTURES, FONTAINES, GUILLET, DE LAGARENNE, Paul RuFFRAY, la baronne DE SAINTEPREUVE, Mlles DE SEMALLÉ et MOUCHELMM. MOUCHELMM. H. BESNARD, le chanoine DAREL, A. DESCHAMPS, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRÉ et GUERCHAIS, les chanoines GUÉRIN et GUESDON, JOUANNE, LEBOUCHER, LENOIR, LETURC, Hubert MORAND, le vicomte DU MOTEY, Paul ROMET, l'abbĂ© TABOURIER, TOURNOÛER. ExcusĂ©s Mmes BOURDON, A. DESCHAMPS, DE LAVERERIE, DE MALLEVOUE et MUe LELEU ; MM. GÉRARD DE BANVILLE, BOURDON" Paul CHARPENTIER, CRESTE, DALIBERT, Henri DESCHAMPS, DESNOS, FONTAINE, HUBERT, LAIGNEAU, FĂ©licien LANDE, LEGENDRE, MEZEN, DE MOLORÉ, DE PEYERIMHOFF, POUPET, DES ROTOURS, Etienne DE LA SERRE. M. LE PRÉSIDENT, le procĂšs-verbal lu et adoptĂ©, fait les prĂ©sentations suivantes Mme la comtesse d'Audiffret-Pasquier, chĂąteau de Sarceaux, par Alençon, et 65, avenue d'IĂ©na, Paris, et M. le comte d'Audiffret-Pasquier mĂȘme adresse, par MmeS la duchesse d'Audiffret-Pasquier et la comtesse Le Marois. Mme EugĂšne Poupet, 37 bis, rue de Bretagne, par Mrae paui David et M. Henri Besnard. M. le comte de la Font de Savines, chĂąteau de Bcauvais, Hesloup Orne, par MM. Et. Kerchner et Albert Deschamps. M. de Gibert, Echauffour, par MM; Paul Harel -et ColliĂšre. 202 PROCÈS VERBAUX Nous voilĂ , dit M. LE PRÉSIDENT, en marche rapide vers la sixiĂšme centaine. HĂątons-nous de l'atteindre en recrutant de nouvelles adhĂ©sions. Mme SALLES, fille de notre regrettĂ© confrĂšre M. Guillouard, Ă©crit qu'elle ne peut prendre sa place parmi nous. M. Paul HAREL, heureusement rĂ©tabli, nous remercie de l'adresse qui lui fut envoyĂ©e lors de notre derniĂšre sĂ©ance ; il s'en dĂ©clare trĂšs touchĂ©. M. LE PRÉSIDENT nous dit que M. Turgeon, notre trĂšs distinguĂ© confrĂšre, doyen, de la FacultĂ© de Droit de Rennes, oĂč il professait depuis 1881, vient d'atteindre la limite d'Ăąge. A cette occasion, le Nouvelliste de Bretagne du 5 novembre 1925, fait de lui et, en particulier, de son, rĂŽle durant la guerre, un Ă©loge dĂ©licat et mĂ©ritĂ©, auquel notre SociĂ©tĂ© s'associe pleinement et trĂšs cordialement. M. LE PRÉSIDENT souhaite la bienvenue Ă  M. Hubert Morand, rĂ©dacteur au Journal des DĂ©bats, qui nous fait l'honneur d'assister Ă  la sĂ©ance. M. Morand publie chaque semaine un article, toujours intĂ©ressant, sur la Province et ses Institutions savantes, et il a parlĂ© de notre SociĂ©tĂ© en termes flatteurs. Nous sommes heureux d'avoir cette occasion de lui en dire notre reconnaissance. M. MORAND remercie, et dans une causerie d'une simplicitĂ© charmante, nous rĂ©sume l'histoire de la fondation et du dĂ©veloppement du Journal des DĂ©bats, et il nous montre par des faits Ă©loquents celui du MusĂ©e de Dijon en particulier, l'heureux rĂ©sultat de sa persĂ©vĂ©rante campagne pour la protection et la conservation des richesses artistiques de notre beau paj^s. M. LE PRÉSIDENT nous annonce que le prochain CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes de Normandie, se tiendra Ă  Saint-LĂŽ et que, probablement, notre excursion de l'annĂ©e prochaine aura pour but la Mayenne du cĂŽtĂ© d'Evron. Le R. P. UBALD demande la permission de dĂ©dier la notice qu'il prĂ©pare sur Mme Martin, mĂšre de sainte ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus Ă  M. TournoĂ»er et Ă  la SociĂ©tĂ© historique. PROCÈS-VERBAUX 203 La Semaine religieuse de Blois, ajoute-t-il, va publier quelques pages sur les origines blĂ©soises de sainte ThĂ©rĂšse de l'EnfantJĂ©sus. M. HUBERT Ă©crit Ă  M. le PrĂ©sident pour lui annoncer la mort de M. Ponthaut, de Mayenne, qui faisait partie de la SociĂ©tĂ© depuis deux ans. M. LE PRÉSIDENT signale Ă  notre attention Le PanĂ©gyrique de saint Jean Eudes, par Mgr Greivte, le 29 octobre, en la cathĂ©drale de Rouen. Dans L'Illustration du 3 octobre 1925, un article sur Honfleur et LĂ©on Le Clerc, par Emile Albert-Sorel, avec aquarelles de LĂ©on Le Clerc. 'L'Histoire de la peinture française, par M. Louis Dimier. Dans la Revue historique et archĂ©ologique du Maine, 1925, 4e livre, Compte rendu de l'excursion du 23 juin 1925, qui se termina au chĂąteau de l'Isle. Dans la Revue catholique de Normandie novembre 1925, article intitulĂ© Au diocĂšse de SĂ©es. Ce sont des notes envoyĂ©es Ă  l'abbĂ© Barruel, rĂ©fugiĂ© en Angleterre par application du dĂ©cret de dĂ©portation contre les prĂȘtres insermentĂ©s 26 avril 1794, par l'abbĂ© ClĂ©ment, curĂ© de Saint-Malo, dans le diocĂšse de SĂ©es. L'abbĂ© Barruel demandait Ă  ses confrĂšres exilĂ©s comme lui, des matĂ©riaux pour composer son Histoire du clergĂ© pendant la rĂ©volution française ». Ces notes ont Ă©tĂ© communiquĂ©es Ă  la Revue catholique, par M. le chanoine Uzureau, directeur de L'Anjou historique. Il y est question de M. Gigon de la Berterie, curĂ© de Putanges, de M. LĂ©veillĂ©, curĂ© des Yveteaux, qui prĂȘtĂšrent le serment. L'abbĂ© ClĂ©ment refusa. Il raconte les menaces dont il fut l'objet et les risques qu'il courut Ă  Paris oĂč il s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©. Saint-Malo-au-Houlme, paroisse supprimĂ©e, Ă©tait au canton de Putanges. Vient de paraĂźtre Les capitaines de Vire aux xive et xve siĂšcles, par M. V. Hunger. Paris PailhĂ©,. 1925. 204 PROCÈS-VERBAUX M. LE PRÉSIDENT nous dit que la prochaine causerie sera faite sur Lancelot Lisle, marĂ©chal d'Angleterre, baron de Nouant, au temps de Jeanne d'Arc, par M. le vicomte du Motey. Il ajoute que M. Joseph Besnard continue activement et heureusement ses recherches Ă  Nancy, sur Marguerite de Lorraine. L'Association française pour l'avancement des sciences, 28, rue Serpente, Paris-6e, voudrait que les SociĂ©tĂ©s savantes de province, chacune dans son ressort, Ă©tablissent une carte archĂ©ologique et prĂ©historique, avec fiches bibliographiques, qui serait dĂ©posĂ©e au siĂšge de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, pour y ĂȘtre Ă  la disposition des chercheurs. M. LE PRÉSIDENT nous dit que les dĂ©penses pour le CongrĂšs ont atteint francs et que, chose extraordinaire en pareil cas, mais qui n'Ă©tonne point quand on sait que le gestionnaire est M. ColliĂšre, nous nous en tirons, comme nous l'avons dĂ©jĂ  remarquĂ©, avec un boni de fr. M. LE PRÉSIDENT, revenant sur la question de l'enseignement de l'histoire locale, signale l'introduction par le cardinal Charost, d'un manuel classique de l'Histoire de Bretagne, dans les Ă©coles libres de son diocĂšse. Il donne maintenant la parole Ă  M. Jouanne, pour une causerie aussi intĂ©ressante que documentĂ©e, sur la Presse alençonnaise de la RĂ©volution au second Empire », mais que, faute de temps, notre savant confrĂšre a dĂ», malheureusement pour les auditeurs, abrĂ©ger. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  16 h. %. Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRÉ. PROCÈS-VERBAUX 205 SĂ©ance du 27 Novembre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOÛER, prĂ©sident. Le vendredi 27 novembre 1925, rĂ©union ordinaire de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, en la Maison d'OzĂ©, Ă  Alençon, sous la prĂ©sidence de M. TournoĂ»er, prĂ©sident. S'y trouvaient Mmes la comtesse D'ANGÉLY, BOURDON, CHAUVEAU, DE COUESPEL, DE CROYER, DESCOUTURES, Albert DESCHAMPS, la comtesse LE MAROIS, LE TURC* POUPET, Paul ROMET, RUFFRAY, la baronen DE SAINTEPREUVE, TOURNOÛER et MUe BELLESSORT. MM. le docteur BEAUDOUIN, DE BEAUREGARD, Henri et FĂ©lix BESNARD, Albert DESCHAMPS, DE FRILEUSE, les abbĂ©s GERMAIN-BEAUPRÉ et GUERCHAIS, JOUANNE, HUBERT, LEBOUCHER, LENOIR, le vicomte DU MOTEY, Paul ROMET, TOURNOÛER. » Assistait Ă  la sĂ©ance, M. Fernand LAUDET, de l'Institut, ExcusĂ©s MmeB la comtesse DE COURTILLOLES, GUILLEMIN D'ECHON, LEVEILLÉ, la marquise DE TORCY, DE VAUGUION ; MM. Henri DESCHAMPS, GUILLEMIN D'ECHON, l'abbĂ© LEGROS, le comte LE MAROIS, TAUNAY et le docteur TREMBLIN. La lettre d'excuse de M. le baron DES ROTOURS donne occasion Ă  M. LE PRÉSIDENT de nous recommander YAlmanach de l'Orne pour 1926, qui vient de paraĂźtre Ă  Argentan ; intĂ©ressant, comme d'habitude et dont notre distinguĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral est le principal rĂ©dacteur. Il dĂ©bute par une Hymne au Dieu du Calvaire », de Paul Harel. Articles du baron des Rotours, sur le PĂšre Eudes. Du Journal de VOrne, sur le CongrĂšs de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s normandes Ă  Alençon », de M. GĂ©rard de Banville, sur F excursion de la SociĂ©tĂ© dans le Cotentin ». Nouvelles Le grand oncle », par Paul Harel ; Le mariage de Marie-Rose », broderie sur un thĂšme historique, par le vicomte du Motey. PoĂ©sie Source limpide », par le baron des Rotours. 206 PROCÈS-VERBAUX Nous n'avons aujourd'hui qu'une prĂ©sentation celle du capitaine de Villardi de Montlaur, rue Albert-Ier Ă  Alençon, par Mme Sallantin et le docteur Beaudouin. M. LE PRÉSIDENT souhaite la bienvenue Ă  M. Fernand Laudet, de l'AcadĂ©mie des sciences morales et politiques, notre confĂ©rencier de ce soir, qui veut bien nous faire l'honneur d'assister Ă  la sĂ©ance. Il est, comme beaucoup du reste, parmi l'Ă©lite de la capitale, un Parisien de province -et qui reste fidĂšlement attachĂ© Ă  sa Gascogne. Il en a Ă©crit avec amour dans un livre intitulĂ© Souvenirs d'hier. Rome et Gascogne, et le chapitre Fin de l'automne » que nous lit M. TournoĂ»er, contient des notations si justes, si familiĂšres Ă  nous tous et si harmonieusement nuancĂ©es qu'il serait Ă  peine besoin de les transposer un peu pour les croire inspirĂ©es par notre Normandie. I M. LAUDET, avec une simplicitĂ© charmante et en quelques phrases dĂ©licates, remercie M. le PrĂ©sident et veut bien se dire heureux d'ĂȘtre au milieu de nous et d'apporter Ă  la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, avec celui de l'Institut, le salut cordial de la Gascogne Ă  la Normandie. M. LE PRÉSIDENT a reçu une lettre de M. Joseph Besnard, qui, avec la collaboration prĂ©cieuse du chanoine Martin, un Ă©rudit de Nancy, continue activement ses recherches sur Marguerite de Lorraine. M. LE PRÉSIDENT nous signale un article trĂšs suggestif de . Louis Madelin, dans L'Echo de Paris, intitulĂ© Le margouillis national, et M. RiviĂšre, nous dit-il Ă  ce propos, lui Ă©crit pour lui exprimer le dĂ©sir de voir quelqu'un de nos membres entreprendre une Ă©tude Ă©conomique sur notre rĂ©gion Ă  l'Ă©poque de la RĂ©volution. M. LE PRÉSIDENT nous dit que M. le duc de TrĂ©vise se rend en AmĂ©rique pour y poursuivre sa campagne de conservation de nos richesses artistiques. EspĂ©rons, sans trop nous illusionner, qu'il obtiendra au moins le rĂ©sultat de tempĂ©rer un peu la cupiditĂ© de nos anciens alliĂ©s. M. LE PRÉSIDENT nous parle de l'Association bourgui- PROCÈS-VERBAUX 207 gnonne des SociĂ©tĂ©s savantes qui s'est constituĂ©e lĂ©galement Ă  Dijon, en 1925, sous la prĂ©sidence de M. Edouard EstauniĂ©. Elle avait dĂ©jĂ  eu des rĂ©unions Ă  Dijon en 1914, Ă  MĂącon en 1923 et elle a tenu un CongrĂšs comme le nĂŽtre Ă  Auxerre en 1925. Elle a dĂ©cidĂ© l'entreprise d'un vaste travail La Champagne monumentale et artistique. Elle organise des sections d'Ă©tudes Ă©conomiques et sociales pour la propagation des logements ouvriers et ruraux, le maintien des hommes Ă  la terre, etc. Son prochain CongrĂšs se tiendra Ă  Dijon en 1927 et aura pour thĂšme gĂ©nĂ©ral Saint Bernard et son temps. M. LE PRÉSIDENT ajoute que les SociĂ©tĂ©s de la HauteLoire viennent de se fondre en une seule. On songe Ă  faire la mĂȘme chose en Auvergne. M. Paul ROMET communique une lettre de M. HuetDesaunay, exposant l'intĂ©rĂȘt qu'il a pris Ă  la dĂ©couverte de la chapelle de Notre-Dame de Lorette, et demandant de la signaler Ă  l'attention. C'est bien le cas de remettre en mĂ©moire la notice trop oubliĂ©e de l'abbĂ© Antoine sur ce petit sanctuaire. M. LE PRÉSIDENT nous engage Ă  lire dans Les Lettres, les articles de Henri Besnard et Paul Harel 1 et dans le Journal de Rouen, une courte Ă©tude de M. Et. Deville sur un curieux missel du xvir 3 siĂšcle, Ă  la BibliothĂšque de Lisieux et qui, par ses notes marginales, constitue un original livre de ,raison » ayant appartenu Ă  Gabriel de Pierres, religieux profĂšs et sous-diacre de Saint-Pierre-de-PrĂ©aux, durant les annĂ©es 1649 et 1650. Au mĂȘme Journal de RouenM. Georges Dubosc a publiĂ©, le 15 novembre 1925, un, feuilleton trĂšs documentĂ© et intĂ©ressant pour notre histoire locale sur la Mort inconnue d'un fils de Pierre Corneille, Thomas, abbĂ© d'AiguĂ«-Vives. M. LE PRÉSIDENT profite de la prĂ©sence de M. Hubert pour le remercier du concours trĂšs actif et trĂšs prĂ©cieux 1 Les Lettres de Novembre 1925 Un baptĂȘme en 1886 », nouvelle de P. Harel. — L'Illustration du Livre Ă  l'Exposition des Arts DĂ©coratifs. 208 PROCÈS-VERBAUX qu'il veut bien donner Ă  l'organisation de l'excursion de 1926 aux entours d'Evron. M. LE PRÉSIDENT cĂšde la parole Ă  M. le vicomte DU MOTEY, qui, une fois de plus, nous captive par la merveilleuse prĂ©cision de sa mĂ©moire et nous charme par l'intĂ©rĂȘt d'une communication dont nous ne pouvons mieux faire que de publier le rĂ©sumĂ© Ă©crit par lui pour le Journal de l'Orne. UN MARÉCHAL D'ANGLETERRE, BARON DE NONANT J'ai Ă  entretenir la SociĂ©tĂ© historique de l'Orne, d'un personnage, oubliĂ© depuis des siĂšcles, qui fit beaucoup et trop parler de lui, dans notre contrĂ©e, Ă  l'Ă©poque de Jeanne d'Arc. C'est un Anglais, sir Lancelot Lisle. On sait qu'aprĂšs s'ĂȘtre emparĂ© du duchĂ© d'Alençon, en octobre 1417, le roi Henri V d'Angleterre en distribua les seigneuries Ă  ses compagnons d'armes qui firent, comme leur souverain, tout le mal possible aux habitants des campagnes et des villes. Le roi fut un parfait tyran, et ses soldats se comportĂšrent trop souvent en pillards et en brigands. Les documents abondent pour le dĂ©montrer. Nos contrĂ©es herbagĂšres, oĂč on Ă©levait depuis longtemps, des chevaux magnifiques, furent recherchĂ©es et les officiers de marque reçurent les plus belles terres que leurs hommes ruinĂšrent et dĂ©peuplĂšrent consciencieusement par leurs violences et leurs exactions. C'est ainsi que le lĂ©gendaire Glasdal reçut GacĂ©, John Greene Echauffour, John Gray La Genevraj^, Thomas Rempston Le Merlerault, et enfin Lancelot Lisle Nonant. Nonant Ă©tait une baronnie magnifique s'Ă©tendant sur Nouant, Saint-Germain-de-Clairefeuille, la Roche-de-Nonaht, la CochĂšre, Montmarcey. Ces paroisses, Ă©taient riches et trĂšs peuplĂ©es avant l'invasion, anglaise. Les hommes d'armes d'Henri V se chargĂšrent Ă 'y rendre la vie impossible. Lancelot Lisle eut un reprĂ©sentant Ă  Nonant, mais ne put guĂšre y rĂ©sider, car, de 1418 Ă  1429, il est sans cesse en campagne contre la France, dont il est un ennemi acharnĂ©. On le trouve partout oĂč on se bat, parvenant Ă  la clieva- PROCÈS-VERBAUX 209 lerie, et s'Ă©levant de grade en grade, jusqu'Ă  celui de marĂ©chal d'Angleterre. On ne peut lui contester ni l'activitĂ©, ni l'intelligence, ni la bravoure. Il est au siĂšge de Honfleur en 1419, Ă  la bataille de Cravant en 1423, Ă  celle de Vemeuil le 17 aoĂ»t 1424, au siĂšge de Vitry-en-Champagne, en octobre 1424, au siĂšge du Mans en 1425, au siĂšge de Montargis en 1427. Il est, en 1428, gouverneur de Montigny-le-Roi, en Bassigny, l'un des postes de commandement du gĂ©nĂ©ral Salisbuiy, dont il est le lieutenant. Il prĂ©pare le siĂšge de Vaucouleurs, mais en juillet 1428, il est appelĂ© Ă  l'armĂ©e qui se forme entre Paris, Mantes et Chartres, pour assiĂ©ger OrlĂ©ans. En aoĂ»t et septembre 1428, Lancelot fait campagne sur la Loire et arrive devant OrlĂ©ans, le 12 octobre, comme marĂ©chal du camp. Il prend part Ă 'I'assaut des Tourelles, et, en janvier 1429, comme marĂ©chal d'Angleterre, il commande plusieurs bastilles. Le 29 janvier, sa carriĂšre se termine. Il a la tĂȘte emportĂ©e par un, boulet. S'il est mort, les Anglais triomphent. Un mois aprĂšs, Jeanne d'Arc, va venir et la France sera sauvĂ©e. » VICOMTE DU MOTEY. M. Henri BESNARD a reçu de M. A. TOUTAIN, la note suivante qui intĂ©ressera ceux qui s'occupent du folklore normand. SupplĂ©ment au "procĂšs-verbal du 27 novembre 1925. NOTES SUR DIFFÉRENTS USAGES DE LA RÉGION DE BRIOUZE PIQUER LA COUVERTURE. » Huit jours avant le mariage campagnard, on pique la couverture », c'est-Ă -dire le couvre-pieds que la mariĂ©e doit fournir pour entrer en mĂ©nage. Ce travail se fait dans une grande piĂšce, le plus souvent clans une grange. L'Ă©toffe est tendue sur un mĂ©tier en bois, qui mesure trois mĂštres sur chaque cĂŽtĂ©. La future mariĂ©e invite toutes ses amies et la couturiĂšre souvent il y a de 20 Ă  2 210 PROCÈS-VERBAUX 25 personnes. Le futur doit selon l'usage venir le soir faire le dernier point et il apporte une galette et du vin. Finalement, faisant le tour de toute la sociĂ©tĂ©, il doit embrasser toutes les personnes prĂ©sentes. LE TROUSSIAU. » La veille du mariage, une voiture fourragĂšre attelĂ©e de trois Ă  quatre chevaux, vient chercher les meubles chez le menuisier et tous les objets de literie pour les conduire au futur domicile. Jadis sans exception c'Ă©tait toujours le menuisier du pays qui faisait l'armoire, et nous recherchons maintenant ces vieilles armoires normandes, orgueil de nos grands'mĂšres, armoires dans lesquelles le linge du mĂ©nage montrait par son plus ou moins d'abondance la situation de fortune des Ă©pouseux. Sur la voiture fourragĂšre oĂč tous les meubles sont emballĂ©s avec soin, on hisse un balai en paille de riz, garni de rubans. Prennent place dans la voiture, le menuisier et la couturiĂšre avec un panier rempli de bouts de rubans. Le conducteur, qui doit ĂȘtre bon charretier, doit savoir faire claquer son fouet Ă  quatre reprises, il appelle cela le faire sonner quatre fois ». Il est dĂ©corĂ© d'un grand mouchoir rouge qui pend Ă  son Ă©paule. Pendant le trajet, les fermiers qui se trouvent sur le parcours, attendent le passage et arrĂȘtent le Troussiau », c'est-Ă -dire qu'ils viennent avec vin et liqueurs pour en offrir au conducteur, au menuisier et Ă  la couturiĂšre, qui leur remet un bout de ruban. Je n'ai pas besoin de rĂ©pĂ©ter que le conducteur doit ĂȘtre habile, car s'il est arrĂȘtĂ© » bien souvent, il lui faut une fameuse capacitĂ©. ArrivĂ©s au domicile des futurs Ă©poux, on prĂ©pare la maison pour les recevoir. LE BROUETTEUX » C'est en l'occurrence celui qui a Ă©tĂ© l'heureux intermĂ©diaire du mariage, sans doute parce qu'il a brouettĂ© » l'un vers l'autre le gars et la fille. Le brouetteux » connaĂźt-il deux jeunes gens susceptibles de se convenir ? Il va trouver l'un des deux, le jeune homme par exemple. Eh bien, mon gars, t'es en Ăąge de te marier ? — Euh, oui ! — Faut te dĂ©cider I — P'tĂštre ben ! — Je connais une jeune fille qui ferait bien ton affaire, point laide, bonne mine et sĂ©rieuse, tout ce qui faut pour ben tenir un mĂ©nage et puis avec ça, elle a de d'quĂ© au soleu, et y en a pour y reveni ! » Mais un Normand a du mal Ă  se dĂ©cider et souvent il n'ose pas faire les premiĂšres dĂ©marches, il a peur d'ĂȘtre trop gauche et le brouetteux » va bien avancer les affaires. T'en fais pas, viens donc dimanche faire un tour par iĂ , on se fera ofĂŻri un verre de bĂšre. » Dans PROCES-VERBAUX 211 l'intervalle le brouetteux a Ă©tĂ© trouver la jeune fille, lui a tenu un langage analogue et tout est ainsi prĂ©parĂ© Ă  souhait, alors que l'un et l'autre pensent se rencontrer un peu inopinĂ©ment. On passe donc le dimanche devant la porte, les parents de la jeune fille arrĂȘtent le gars et le brouetteux au passage. Entrez donc prendre quelque chose ! » Et puis on parle de la rĂ©colte, du cidre et des bĂȘtes, de toutes choses pour ne pas avoir l'air trop bĂ©gaud ». On s'en va en promettant de revenir prendre une bouchĂ©e la prochaine fois que Ton passera par lĂ . Si le jeune homme est invitĂ© Ă  souper » avec le brouetteux, c'est qu'il est agréé. Les jeunes gens se plaisent, les parents trouvent que l'un et l'autre ne sont point fainiants », que le mĂ©nage pourra marcher et le mariage rĂ©ussit. Alors le brouetteux » est Ă  l'honneur, il est invitĂ© Ă  la noce et la coutume est qu'on lui paie un chapeau, insigne de son heureuse Ă©gide. ... Le jour du mariage, Ă  l'aller et au retour de l'Ă©glise, les fermiers viennent offrir Ă  boire au mariage qui passe. Il faut s'arrĂȘter sous peine d'ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un malotru et on se brouillerait pour une telle injure. Mais dans les foyers de cĂ©libataires ou de veufs, l'homme n'ayant pas de mĂ©nage, ne peut recevoir et tire des coups de fusils en signe de fĂȘte. LES RÔTIES. » Le lendemain des noces, les garçons d'honneur et les filles » d'honneur, vont indiscrĂštement trouver les jeunes mariĂ©s au lit et leur apportent en grande pompe du vin chaud et des tranches de pain grillĂ©, les rĂŽties ». On apporte pour cette dĂ©gustation un ustensile, que Labiche a appelĂ© l'urne lacrymatoire de la dĂ©cadence ». Mais rassuronsnous, il a Ă©tĂ© achetĂ© tout neuf chez le marchand du village. Les jeunes Ă©poux doivent accepter gaiement cette collation sous cette forme originale, la tradition se gardant fidĂšlement avec le rite obligatoire de l'ustensile en question. Alexandre TOUTAIN. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  16 h. %. Le SecrĂ©taire, P. GERMAIN-BEAUPRÉ. 212 PROCÈS-VERBAUX SĂ©ance du Mardi 15 DĂ©cembre 1925 PrĂ©sidence de M. TOURNOÛER, prĂ©sident. La sĂ©ance est ouverte Ă  14 h. Y2, dans la salle de la Maison d'OzĂ©, Ă  Alençon, sous la prĂ©sidence de M. TOURNOÛER, prĂ©sident. Etaient prĂ©sents Mmes H. TOURNOÛER, F. BESNARD, DE COUESPEL, la comtesse LE MAROIS-D'HAUSSONVILLE, DE COURTILLOLES, CHAUVEAU, RUFFRAY, la baronne DE SAINTE-PREUVE, POUPET, DE LAVERERIE, la vicomtesse DE MOIDREY, Paul ROMET. MM. TOURNOÛER, JOUANNE, F. BESNARD, H. BESNARD, FONTAINE, BROUARD, ROUSSEAU, BARILLET, BOURDON, le chanoine DAREL, DE FRILEUZE, le vicomte DE MOIDREY. ExcusĂ©s MM. P. ROMET, le baron DE SAINTE-PREUVE, l'abbĂ© GUERCHAIS, H. DESCHAMPS, H. JOUSSELIN DE SAINT-HILAIRE, le baron DES ROTOURS, le chanoine GUESDON, DESBOUDARD, DE PEYERIMHOFF, LUCAS ; Mmes DE CROYER, LETURC. M. TOURNOÛER expose le projet d'acquisition de l'hĂŽtel de Saint-Hilaire, qui est proposĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© pour la somme de francs par les hĂ©ritiers. Les inconvĂ©nients de la Maison d'OzĂ© sont l'instabilitĂ© de notre situation, la municipalitĂ© Ă©tant libre un jour de ne pas nous relouer et d'autre part, l'insuffisance de place. L'hĂŽtel de Saint-Hilaire a beaucoup de caractĂšre, mais le difficile du problĂšme est la question financiĂšre. M. LE PRÉSIDENT donne la parole Ă  M. FĂ©lix BESNARDS qui donne lecture d'un rapport financier sur la question. M. LE PRÉSIDENT annonce les propositions de MM. Paul et Charles ROMET, qui proposent chacun Ă  la SociĂ©tĂ© une somme de francs, soit au total francs, pour permettre l'acquisition de cet immeuble. Cette somme serait un apport Ă  la SociĂ©tĂ© immobiliĂšre en, projet, sur laquelle MM. Romet renoncent Ă  toucher provisoirement PROCÈS-VERBAUX 213 tout intĂ©rĂȘt. De chaleureux remerciements sont adressĂ©s Ă  MM. Romet, pour cette proposition gĂ©nĂ©reuse. M. BESNARD ayant dĂ©clai'Ă© que la solution ne peut se trouver que dans le relĂšvement de la cotisation et la location avantageuse d'une partie de l'immeuble. Mme la comtesse LE MAROIS-D'HAUSSONVILLE suggĂšre la location Ă  un antiquaire que le cadre pourrait tenter. Il est dĂ©cidĂ© d'autre part de faire une sorte de rĂ©fĂ©rendum sur le relĂšvement de la cotisation, en adressant Ă  tous les membres un questionnaire avec un exposĂ© de la question. Plusieurs membres ayant manifestĂ© le dĂ©sir de visiter l'hĂŽtel St-Hilaire, la sĂ©ance est levĂ©e Ă  15 h. %. Le SecrĂ©taire-adjoint, H. BESNARD. MANOIR DES LANDES PavĂ©s de cĂ©ramique du Mauoir ds Landes. Je viens signaler la disparition des derniers vestiges du Manoir des Landes, situĂ© prĂšs de Fiers, dans la commune de Saint-Paul Ă  la limite de La Lande-Patry 1. Je dois Ă  M. Hergault, secrĂ©taire de mairie Ă  La Lande-Patry et Ă  M. Fleury, propriĂ©taire, d'avoir eu l'an dernier la bonne fortune de visiter la vieille maison seigneuriale ; je suis heureux de vous faire profiter des quelques notes prises alors. A vrai dire, des remaniements nombreux et profonds, le changement de destination des lieux avaient dĂ©jĂ  dĂ©figurĂ© l'Ă©difice, mais il n'Ă©tait pas trĂšs malaisĂ© de discerner 1 Carie E. M. 62 2" 57' 30" O. P. 4S° 44' 30" N. MAXOIR DES LANDES 215 les parties primitives et les additions ou destructions successives. La maison, dans son dernier Ă©tat, Ă©tait une longue construction rectangulaire de 25 Ă  30 mĂštres de façade sur 10 environ de profondeur. Les murs Ă©taient construits de pierre du pays dite pierre de sable ; l'encadrement des portes et des fenĂȘtres, les angles de la construction Ă©taient faits de gros blocs de granit. Entre deux pignons Ă©levĂ©s, rĂ©gnait un toit de tuiles bosselĂ© et moussu, supportant d'Ă©lĂ©gantes lucarnes, garnies de petits carreaux. Deux lourdes cheminĂ©es presque carrĂ©es, couronnĂ©es de grosses corniches de granit Ă  moulure Louis XIII, surmontaient l'Ă©difice. A l'intĂ©rieur, plusieurs salles garnies de vastes cheminĂ©es, soutenues par des piliers et des corbeaux sormnairement dĂ©corĂ©es dans le goĂ»t du xvie ou du xvne siĂšcle, avaient attirĂ© mon attention. Une de ces piĂšces, dĂ©jĂ \ruinĂ©e, s'Ă©clairant de deux cĂŽtĂ©s, occupait toute l'extrĂ©mite\de la maison Ă  droite en regardant la façade et Ă  un niveau intermĂ©diaire entre le rez-de-chaussĂ©e et le premier Ă©tage du reste de l'Ă©difice. La vaste cheminĂ©e Henry II, les poutres saillantes du plafond Ă©taient encore en place. Une fenĂȘtre avait conservĂ© son vitrage de petits losanges de verre glauque, enchĂąssĂ©s dans du plomb. Le pavage bien des fois remaniĂ© Ă©tait remarquable les pavĂ©s carrĂ©s de faibles dimensions sont de terre rouge, incrustĂ©e de pĂąte blanche formant l'ornement ; le tout est recouvert d'un vernis grossier fig. 1. C'est le mode de fabrication usitĂ© du xme au XVe siĂšcle. Le dĂ©cor reprĂ©sente des animaux fantastiques, dĂ©s armoiries, des entrelacs. L'escalier que j'ai encore vu Ă©tait de chĂȘne et avait une rampe Ă©licoĂŻdale, il avait certainement succĂ©dĂ© Ă  une tourescalier extĂ©rieure. J'ai encore notĂ© un linteau de fenĂȘtre portant une moulure en accolade et des traces de grilles saillantes. Le manoir des Landes apparaissait donc Ă  l'examen comme fait de morceaux d'Ă©poques diffĂ©rentes ; les derniers pouvaient appartenir au xvme siĂšcle, les plus anciens au xvie ou mĂȘme au xve siĂšcle. Ce cadre nous aidera Ă  Ă©voquer les gĂ©nĂ©rations qui se 216 MANOIR DES LANDES Inscriptions funĂ©raires de Jeanne BrĂ©menson et de Michel du Mesnil, son fils, enterrĂ©s dam l'Eglise de La Lande-Patry. MANOIR DES LANDES 21T sont succĂ©dĂ©es lĂ . Le premier personnage connu de nous,, qualifiĂ© seigneur des Landes, est honnĂȘte homme Julien du Mesnil, nĂ© en 1673, mais il y a toute raison de croire que son pĂšre François du Mesnil, seigneur des Domaines, 16311681, et sa mĂšre Jeanne des Bouillons, possĂ©daient dĂ©jĂ  les Landes qui faisaient partie des domaines du Mesnil ; de mĂȘme son arriĂšre-grand-pĂšre, un autre François du Mesnil, qui avait Ă©pousĂ© Jeanne BrĂ©menson, dĂ©cĂ©dĂ©e le 23 aoĂ»t 1622, comme l'indique l'inscription que lui dĂ©dia un de ses fils Michel, prĂȘtre fig. 2. Julien du Mesnil des Landes, Ă©pousa en 1698, honnĂȘte femme Suzanne Gauthier des Longchamps, 1680-1752. Il avait eu au moins quatre frĂšre et soeurs, nous lui connaissons huit enfants ; il mourut en 1746. L'aĂźnĂ© de ses fils, Charles, seigneur des Domaines et des Landes, 1750, nĂ© en 1699, Ă©pousa en premiĂšres noces en 1724 Anne du DĂ©sert, fille de Daniel, seigneur des PalliĂšres ; il en eut Julien, seigneur des PalliĂšres en 1746, et Marguerite, mariĂ©e en 1730 Ă  Louis de Launay. Charles du Mesnil Ă©pousa en. deuxiĂšmes noces, en 1738, Marie-Anne-Madeleine Profichet de l'OrsonniĂšre, fille de Jean-Baptiste, seigneur du lieu et de Madeleine des HairdonniĂšres. De ce second mariage, naquirent Jacques-Julien, 1739-1741, Susanne-Jeanne 1741, Anne, 1742-1743, François, 1744, Charles, 1745, Louis, 1746, Anne, 1747, Marguerite, 1748. On voit que les enfants Ă©taient toujours nombreux dans la vieille demeure. Chose Ă©tonnante, cependant, la branche dĂšs seigneurs des Landes ne devait pas tarder Ă  s'Ă©teindre ; le dernier reprĂ©sentant qui nous soit connu est Jacques du Mesnil des Landes, mort en 1836, l'un des plus zĂ©lĂ©s fondateurs de SaintPaul. Il faut ajouter que ces du Mesnil de la Lande-Patry se prĂ©tendaient de la famille des du Mesnil d'Alençon dont le berceau serait le hameau du Mesnil, prĂšs de Fiers. Voici tout ce que j'ai pu savoir. Je serais heureux si j'ai pu empĂȘcher quelques souvenirs locaux de s'effacer Ă  jamais. Comte DU MESNIL DU BUISSON. ESSAI HISTORIQUE sur la paroisse de MortrĂ©e Le 11 novembre 1900 mourait Ă  MortrĂ©e, Ă  l'Ăąge de quatre-vingt-onze ans, le docteur Nicolas Gallot, prĂ©cĂ©demment mĂ©decin Ă  Almenesches cm il exerça pendant de longues annĂ©es. C'Ă©tait un vieil Ă©rudit qui avait, chose trop rare aujourd'hui, la passion de recueillir les souvenirs du passĂ©. Il avait compulsĂ© bon nombre d'archives dans les mairies, des minutes dans les notariats, des papiers de famille chez des particuliers, et il Ă©tait arrivĂ© ainsi Ă  recueillir et Ă  rĂ©diger une certaine quantitĂ© de notes sur les communes environnantes d'Almenesches, de MĂ©davy, du ChĂąteau-d'Almenesches, de Marcei, d'Exmes, de Boissei, de MortrĂ©e, etc. C'est de ces notes qui, d'aprĂšs ses volontĂ©s, me furent remises aprĂšs sa mort que'je me permettrai, en les complĂ©tant, par certaines additions, de faire quelques extraits pour essayer d'Ă©crire l'histoire de la paroisse de MortrĂ©e. Cette paroisse, Ă  proprement parler, n'existe que depuis le Concordat de 1802. Le gros bouig de MortrĂ©e, situĂ© sur le bord de la grande route du Mans Ă  Caen, qui devait en ĂȘtre le noyau, dĂ©pendait de trois paroisses, aux confins desquelles il Ă©tait situĂ© et qui se partageaient son territoire Bray, O et Marigny, bien que toutes les trois ne relevassent pas du mĂȘme doyennĂ© Bray Ă©tait du doyennĂ© de MacĂ© Marigny de celui d'EcouchĂ©. Pour faire -l'histoire de la paroisse actuelle de MortrĂ©e, il nous faut donc rĂ©sumer celle de chacune de ces trois paroisses. Mais auparavant, puisque nous nous occupons spĂ©cialement de MortrĂ©e, on nous permettra de faire l'historique de la chapelle de Saint-Marc et de l'hospice qui en dĂ©pen- ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 219 ‱dait afin de ne pas laisser tomber complĂštement dans l'oubli cet HĂŽtel-Dieu, comme on l'appelait, et cette chapelle oĂč les habitants du bourg remplissaient leurs devoirs religieux, humbles monuments dont il ne reste plus aujourd'hui aucune trace. L'Ă©cole communale des filles tient l'emplacement de l'hospice et une auberge HĂŽtel de l'EspĂ©rance celui de la chapelle, au milieu du bourg de MortrĂ©e. L'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e L'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e qu'on trouve dĂ©signĂ© Ă  diverses Ă©poques sous les noms de Maison-Dieu, d'HĂŽtel-Dieu et de PrieurĂ©, fut fondĂ© par les seigneurs et habitants du bourg, comme l'indique assez d'ailleurs le droit qu'ils avaient d'Ă©lire et de prĂ©senter les chapelains et administrateurs de cet Ă©tablissement. Les titres anciens ayant Ă©tĂ© perdus, on ignore l'Ă©poque de sa fondation. Toutefois, si on considĂšre, d'une part, que cette maison se trouvait situĂ©e sur la paroisse de Bray qui faisait partie du grand fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e, dont elle Ă©tait le chef-lieu, lequel appartenait en 1219 Ă  Mme HĂ©la de BellĂȘme-Montgommery, hĂ©ritiĂšre du duchĂ© d'Alençon, et d'autre part, les nombreuses donations que cette, dame fit aux Ă©tablissements religieux de la contrĂ©e, on est portĂ© Ă  croire qu'elle n'aura pas Ă©tĂ© sans contribuer Ă  la fondation, ou du moins au bien-ĂȘtre de cet hospice 1. 1 Mme HĂ©la de BellĂȘme-Montgommery donna en l'an 1221 aux religieux ‱de l'abbaye de Saint-Jean de Falaise, de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s, le patronage de l'Ă©glise de Bray qui lui appartenait Ă  cause de son fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e, et elle y joignit d'autres biens situĂ©s dans les paroisses de Saint-Hilaire et du Cercueil. Elle fit aussi diverses donations aux religieux de Grandmont, en la paroisse de La BelliĂšre ; Ă  l'abbaye de Perseigne ‱ Ă  l'Ă©vĂȘchĂ© et Ă  l'hospice de SĂ©ez ; au prieurĂ© de Saint-Pierre-du-Gast, en la paroisse de Tanville ; Ă  l'hospice de Saint-Jacques d'Argentan et Ă  d'autres Ă©tablissements religieux. Ce qui porterait Ă  croire que Mme HĂ©la aurait Ă©tĂ© du nombre des fondatours de l'hospice de MortrĂ©e, c'est qu'on voit par plusieurs aveux rendus aux Sieurs de La Motte et particuliĂšrement par un aveu du 20 dĂ©cembre 1728, Ă  raison des maison et emplacement de la Maison-Dieu. On voit 220 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE Le bourg de MortrĂ©e dĂ©pendait avant la RĂ©volution des paroisses de Bray, d'O et de Marigny, et il n'y avait que les habitants qui eussent le droit, de concert avec les seigneurs, de concourir Ă  l'Ă©lection et Ă  la prĂ©sentation des chapelains administrateurs de cette maison, lesquels devaient autant que possible ĂȘtre pris parmi les prĂȘtres nĂ©s dans le dit bourg. Les bĂątiments de cet hospice consistaient en une chapelle, une maison pour le chapelain, des salles pour les malades et les voyageurs, une grange et un fuie Ă  pigeons. Il y avait aussi une cour et un jardin assez spacieux. Ces immeubles Ă©taient situĂ©s sur la paroisse de Bray et ils relevaient fĂ©odalement du fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e par le moyen des arriĂšre-fiefs de La Motte-en-Bray et du Cercueil, ce qui explique d'une part les aveux que les chapelains-adminis- trateurs rendaient aux sieurs de La Motte, et, d'autre part, le droit qu'avaient les seigneurs de la Quatorzaine d'assister aux Ă©lections des chapelains-administrateurs. Le but que s'Ă©taient proposĂ© les fondateurs et bienfaiteurs de cet Ă©tablissement se trouve Ă©noncĂ© dans plusieurs actes et notamment dans des piĂšces de 1674 et 1675, oĂč il est dit Le chapelain est non seulement obligĂ© de loger les pauvres passants, les soldats et compagnons du mĂ©tier, de les coucher, de leur faire l'aumĂŽne selon son pouvoir et le bien du dit HĂŽtel-Dieu mais encore de loger, coucher et assister spirituellement et corporellcment les pauvres malades du bourg et du voisinage, c'est-Ă -dire des paroisses voisines dont dĂ©pend le dit bourg et mĂȘme fournir au gouvernement des dits pauvres, selon son pouvoir et le revenu du dit HĂŽtel-Dieu, comme aussi de dire et cĂ©lĂ©brer quatre messes par semaine dont une, les jours de dimanche et fĂȘtes, pour la commoditĂ© des habitants du dit bourg, outre disons-nous, que Gilles Daupeley, chapelain administrateur. DĂ©clare tenir le tout en pure aumĂŽne sans aucunes faisance ni sujĂ©tion que de donner le prĂ©sent aveu. » Or il n'y avait que les possesseurs du fief suzerain, c'estĂ -dire de la Quatorzaine de MortrĂ©e, qui eussent pu dispenser l'HĂŽtel-Dieu des redevances seigneuriales. Cette immunitĂ© ne comprenait que l'emplacement de l'hospice, les autres immeubles Ă©taient sujets aux redevances fĂ©odales. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 221 plusieurs messes de fondation dont le dit HĂŽtel-Dieu est chargĂ©, et chanter les litanies le soir, les jours de dimanche et fĂȘtes ; comme aussi d'instruire gratuitement les enfants du dit bourg en la religion et aux bonnes lettres ; entretenir la maison et chapelle du dit HĂŽtel-Dieu en bonnes et dues rĂ©parations. » Les possessions de cet Ă©tablissement consistaient d'aprĂšs un Ă©tat dressĂ© en 1682, par le chapelain administrateur, en 1° trois corps de bĂątiments avec cour et jardin ; 2° vingt-deux parcelles de terre en labour formant ensemble dix-huit acres et une vergĂ©e ; 3° le droit sur la cinquiĂšme partie du foin fanĂ© du prĂ© au Sage ou prĂ© Meurdron, dĂ©pendant de la ferme de la TrĂ©bucherie ; 4° sept livres, quatre sous, six deniers de rentes fonciĂšres dues pour partie par neuf particuliers ; 5° enfin deux poules et vingt oeufs 1. Le roi Louis XIV, voyant qu'il n'y avait plus de lĂ©preux dans ses Ă©tats, donna par Ă©dit de dĂ©cembre 1672, aux commandeurs et chevaliers de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de JĂ©rusalem, les rnala-" dreries, lĂ©proseries, hĂŽpitaux et autres Ă©tablissements religieux dans lesquels l'hospitalitĂ© n'Ă©tait pas observĂ©e selon l'intention des fondateurs. Le grand vicaire gĂ©nĂ©ral, voulant, au nom de son Ordre, s'emparer de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, fit donner, en 1674, Ă  François Billard, qui en Ă©tait chapelain administrateur, sommation de dĂ©clarer si l'hospitalitĂ© Ă©tait observĂ©e dans cette maison, si elle Ă©t?it seulement pour les pauvres et quelles aumĂŽnes on leur faisait, etc. Les seigneurs et les habitants du bourg, vo}^ant oĂč tendaient ces demandes, prouvĂšrent que l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e n'Ă©tait pas une ancienne lĂ©proserie, comme on le prĂ©tendait et que l'hospitalitĂ© y Ă©tait d'ailleurs bien observĂ©e. Ils exposĂšrent ensuite les obligations dont Ă©tait chargĂ© le chapelain-administrateur de cette maison charges que nous avons Ă©numĂ©rĂ©es plus haut et ils firent voir que leur hĂŽpital Ă©tait dans les conditions de beaucoup d'autres Ă©tablissements de ce genre dont les chevaliers de l'Ordre du Mont1 Mont1 Ă  la fin PiĂšces justificatives. 222 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE Carmel, ne tentaient pas de s'emparer. Des visites furent faites, une enquĂȘte fut ordonnĂ©e et enfin le 24 avril 1681, cette affaire, qui durait depuis plusieurs annĂ©es, se termina par un jugement de la Chambre des Comptes de Rouen, donnant au chapelain-administrateur de cette maison Pleine et entiĂšre main-levĂ©e du temporel de la, Maison-Dieu de MortrĂ©e, pour en jouir suivant les titres de sa DĂ©claration, sans souffrir lui ĂȘtre fait aucun empĂȘchement, lui mettant le tout en pleine et entiĂšre dĂ©livrance. » Nous avons vu plus haut que l'entretien de la chapelle et des autres bĂątiments de l'HĂŽtel-Dieu Ă©tait Ă  la charge du chapelain-administrateur ; il paraĂźt que plusieurs d'entre eux s'acquittĂšrent assez mal de cette obligation. Nous voyons, en effet, qu'aprĂšs la mort du chapelain François Billard 1677, Olivier Billard, son frĂšre, fut obligĂ© d'abandonner Ă  François Roger, son successeur comme chapelain, tous les engrais et fruits dĂ©posĂ©s dans les bĂątiments autant qu'il pouvait en appartenir au dit Billard, aprĂšs avoir Ă©tĂ© partagĂ©s avec le mĂ©tayer et aussi la majeure partie de son mobilier, Ă  la condition que le dit François Roger se chargerait de toutes les rĂ©parations tant de la chapelle que des autres bĂątiments qui seraient jugĂ©es nĂ©cessaires. » François Roger, successeur de Billard, mourut en 1724. Il avait Ă©tĂ© chape'ain pendant 47 ans sans avoir fait faire de rĂ©parations aux bĂątiments de l'hospice ; aussi, aprĂšs sa mort, les habitants furent-ils obligĂ©s de faire saisir la portion des rĂ©coltes qui lui appartenait et son mobilier, objets sur lesquels ils avaient un privilĂšge. Alors Jacques Roger, Ă©cuyer sic, sieur des Aulnaies, garde du corps du roi, neveu et hĂ©ritier du chapelain, fit le 21 juin 1725 avec Gilles Daupeley, successeur de Roger comme chapelain, une transaction par laquelle le dit Daupeley s'obligeait Ă  faire exĂ©cuter aux bĂątiments toutes les rĂ©parations nĂ©cessaires, moyennant une somme de 330 livres qui lui serait versĂ©e par le sieur des Aulnaies. Il en fut de mĂȘme aprĂšs la mort d'Edmond Robert Hubert, successeur de Daupeley, dĂ©cĂ©dĂ© en 1782. Son mobilier fut saisi et vendu ; le p-oduit de cette vente fut led590 livres, 8 sous, 6 deniers, somme Ă  mĂȘme laquelle ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 223 on prit celle qui Ă©tait nĂ©cessaire pour la rĂ©paration de l'hospice. Ces faits prouvent que les habitants n'exerçaient aucune surveillance sur la tenue de ces bĂątiments. Le sieur Louis Goupil et autres propriĂ©taires de la paroisse de Bray , voyant que le sĂ©questre avait Ă©tĂ© mis sur les immeubles de l'hospice et, d'un autre cĂŽtĂ©, que les biens nationaux se vendaient Ă  trĂšs bas prix, soumissionnĂšrent en 1791, une partie des terres de l'hospice de MortrĂ©e, dont ils demandĂšrent la vente Ă  l'administration dĂ©partementale. Les habitants y mirent opposition, exposant que cet Ă©tablissement n'Ă©tait pas du nombre des prieurĂ©s dont la vente avait Ă©tĂ© autorisĂ©e ; mais une de ces maisons destinĂ©es au soulagement des pauvres et rĂ©servĂ©es comme telles par divers dĂ©crets. L'administration rĂ©pondit que, sans rien prĂ©juger, il serait sursis Ă  cette vente et les habitants furent maintenus dans leurs droits. ' Les membres du district d'Argentan firent la mĂȘme demande au mois de juillet 1796 ; l'administration dĂ©partementale leur donna la mĂȘme rĂ©ponse. Le 11 mars 1798, les habitants firent exĂ©cuter Ă  l'un des bĂątiments de l'hospice des rĂ©parations dont le devis Ă©tait de 178 livres. L'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e rentra en possession de ses biens qui avaient Ă©tĂ© mis au sĂ©questre en vertu de la loi du 28 fĂ©vrier 1801 et des arrĂȘtĂ©s des Consuls en dates des 26 juin et 27 aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e. Le 15 mai 1804, on avait formĂ© une Commission administrative des biens des pauvres de lĂ  commune de MortrĂ©e. Cette Commiss;on, qui fut plus Lard, le Bureau de bienfaisance, demanda l'autorisation de payer annuellement une somme de 260 francs d'autres piĂšces portent 275 au prĂȘtre qui serait chargĂ© d'acquitter. les fondations créées par les fondateurs de cet Ă©tablissement. Le sous-prĂ©fet d'Argentan rĂ©duisit cette somme Ă  celle de 160 francs vu que le revenu consistait seulement en 26 hectares et demi de terre labourable, une maison, cour et jardin, une charrette de foin fanĂ©, 2 francs de rente, 2 poules' et 20 oeufs. » Cette rĂ©duction fut maintenue par le prĂ©fet. On voit par une rĂ©clamation formĂ©e le 7 novembre 1804 224 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE par les sieurs Pierre-Philippe et Edmond Hubert, membres de la Commission administrative des biens des pauvres, que la fabrique ou la commune aurait tentĂ© de prĂ©lever sur les revenus de cet Ă©tablissement la somme nĂ©cessaire au traitement du vicaire de la paroisse. Le conseil de fabrique de l'Ă©glise de MortrĂ©e, considĂ©rant que les fondateurs et bienfaiteurs de l'hospice n'avaient pas eu seulement pour but de secourir les pauvres, mais encore de procurer aux habitants quatre messes par semaine dont une les jours de fĂȘtes et dimanches, et des priĂšres, ces mĂȘmes jours dans l'aprĂšs-midi, d'assister spirituellement les habitants du bourg et d'instruire gratuitement leurs enfants, charges dont la Commission de bienfaisance ne se prĂ©occupait nullement, le conseil de fabrique, disonsnous, demanda par dĂ©libĂ©ration du 7 mai 1834 Ă  l'administration dĂ©partementale l'autorisation de poursuivre devant les tribunaux la restitution des biens qui avaient appartenu au PrieurĂ© de MortrĂ©e, et dont le Bureau de bienfaisance s'Ă©tait indĂ»ment attribuĂ© la jouissance. » Le Conseil de prĂ©fecture, s'appuyant sur un avis du Conseil d'Etat, en date du 12 fĂ©vrier 1814, et considĂ©rant d'ailleurs que la demande du conseil de fabrique n'Ă©tait pas fondĂ©e, lui refusa par dĂ©cision du 3 avril 1835, l'autorisation de poursuivre. Chapelle de Saint-Marc La chapelle de Saint-Marc Ă©tait orientĂ©e comme les anciennes Ă©glises, c'est-Ă -dire que l'autel Ă©tait placĂ© au levant. D'aprĂšs un devis en date du 5 novembre 1782, dressĂ© par Pierre Gondouin, architecte Ă  Argentan, et François Larcher, architecte Ă  SĂ©es, elle avait les dimensions suivantes longueur 41 pieds, largeur 19 pieds, le tout en oeuvre, hauteur des murs au-dessus du sol 15 pieds, Ă©paisseur 3 pieds. La portion du plancher vers l'autel Ă©tait une voĂ»te en bois le tiers environ vers le bas de la nef Ă©tait un plancher plat plafonnĂ©, au-dessus duquel se trou- ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 225 vait un grenier rĂ©servĂ©- par le chapelain pour y dĂ©poser ses grains aprĂšs qu'ils avaient Ă©tĂ© battus. On accĂ©dait Ă  cette chapelle par trois portes dont la principale, de style ogival, Ă©tait ouverte au bas du mur du nord vers la rue. Des deux autres situĂ©es au midi, l'une prĂšs du sanctuaire servait pour le banc seigneurial et l'autre Ă©tait plus bas. Elle Ă©tait Ă©clairĂ©e par trois fenĂȘtres, une du cĂŽtĂ© du midi et deux du cĂŽtĂ© du nord. Il y avait en outre une petite fenĂȘtre ronde au haut et au milieu de l'abside. On voyait adossĂ©es au mur de l'abside, prĂšs de l'autel, des statues de saint Marc, de saint Luc, de saint Antoine et de saint Roch. Une petite statue de saint Vincent provenant de l'Ă©glise de Marigny avait Ă©tĂ© placĂ©e dans le' sanctuaire et adossĂ©e au mur du midi 1. Cette chapelle Ă©tait couverte en tuiles et le petit clocher en forme de lanterne l'Ă©tait en ardoises 2. Elle Ă©tait sous l'invocation de saint Marc, Ă©vangĂ©liste. Quelques personnes, voyant que Gilles du Veyleroy, qui fut chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de 1637 Ă  1662, portait, dans les actes, le titre de Chapelain de SainteAnne, ont pensĂ© que la chapelle de l'hospice avait sainte Anne pour patronne; c'est une erreur. En effet, on lit dans le procĂšs-verbal d'Ă©lection de ce chapelain Lesquels seigneurs et habitants ont priĂ© et requis vĂ©nĂ©rable 1 Il y avait dans cette chapelle, avons-nous dit, une ancienne statue de saint Antoine. La chapelle de MortrĂ©e Ă©tait sous l'invocation de saint Marc, et tout porte Ă  croire que saint Antoine, d'ailleurs vĂ©nĂ©rĂ© dans les hĂŽpitaux, Ă©tait aussi patron spĂ©cial de l'HĂŽtel-Dieu et que la foire qui se tient le 17 janvier Ă  MortrĂ©e avait Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e comme celle de saint Marc en faveur de l'hospice ‱ qui devait en percevoir les coutumes. 2 La cloche de la chapelle porte cette inscription Fait faire par les habitants, propriĂ©taires prĂ©sentateurs de la chapelle de MortrĂ©e, en l'an 1787. — Bailly, fecrit. Lorsque*l'Ă©glise de MortrĂ©e fut bĂ©nite et livrĂ©e au culte 30 octobre 1834, la chapelle de Saint-Marc fut abandonnĂ©e et on cessa d'y. dire la premiĂšre messe. La cloche fut placĂ©e dans la tour de l'Ă©glise oĂč elle servit Ă  appeler les enfants au catĂ©chisme, jusqu'Ă  l'Ă©poque oĂč la tour fut ornĂ©e des trois belles cloches qu'on y voit aujourd'hui. La petite cloche de la chapelle, maintenant sans usage, servit longtemps de principal timbre de l'horloge. Le son de cette cloche est si perçant qu'on l'entendait, dit,on, de la croix de MĂ©dĂ vy, dans la forĂȘt d'Ecouves, Ă  trois lieues de MortrĂ©e. - 3 226 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE et discrĂšte personne Gilles du Veyleroy, chapelain de SainteAnne de prendre la dite charge de chapelain-administrateur de la dite Maison-Dieu, sa vie durante..., etc. » Ce qui prouve simplement que du Veyleroy Ă©tait chapelain de Sainte-Anne avant d'ĂȘtre Ă©lu administrateur de l'hospice 1. D'ailleurs des treize chapelains dont nous avons pu retrouver les noms de 1450 Ă  1790, c'est-Ă -dire dans l'espace de 340 ans, du Veyleroy est le seul qui ait portĂ© le titre de Chapelain de Sainte-Anne. De plus, il est probable que la foire de Saint-Marc 25 avril qui se tient encore Ă  MortrĂ©e, avait Ă©tĂ© Ă©tablie en faveur de cet hospice, qui dans le principe devait en recueillir les coutumes. Quelque temps aprĂšs le dĂ©cret du 11 novembre 1793, qui abolissait tous les cultes, la municipalitĂ© de MortrĂ©e dĂ©cida que la halle aux grains tiendrait dans la cUdevant chapelle de Saint-Marc et il paraĂźt qu'elle ne fut rendue au culte que dans les premiers jours de l'annĂ©e 1796, encore bien que M, l'abbĂ© Lefoul, dernier chapelain-administrateur, eĂ»t demandĂ© Ă  ses fonctions sacerdotales le 28 juin 1795. Le dimanche 18 juin 1795, le conseil gĂ©nĂ©ral du canton de MortrĂ©e, en exĂ©cution du dĂ©cret du 24 juillet prĂ©cĂ©dent, fut installĂ© par le citoyen Lautour, agent municipal d'Argentan, dĂ©lĂ©guĂ© par le district Cette opĂ©ration dans la quelle fut proclamĂ© pour, maire le citoyen Masson-Desgrandschamps, ĂągĂ© de 36 ans, eut lieu dans la chapelle Saint-Marc. \ Le samedi 13 mars 1802, M. l'abbĂ© Auguste-JosephDominique Ledangereux, nommĂ© par le gouvernement sur la prĂ©sentation de Mgr de Boischollet, curĂ© de la commune de MortrĂ©e, fut mis en possession de ce bĂ©nĂ©fice par 1 La chapelle de Sainte-Anne, dont Gilles du Veyleroy Ă©tait titulaire lorsqu'il fut Ă©lu chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, Ă©tait situĂ©e aux Aulnaies. Cette terre qui avait Ă©tĂ© donnĂ©e par les seigneurs d'Alençon Ă  l'Ordre des Templiers passa ensuite aux Chevaliers de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel. Lorsque la chapelle fut supprimĂ©e on transfĂ©ra la statue de Sainte-Anne Ă  l'Ă©glise de Bray oĂč elle fut dĂ©truite par l'Ă©boulement de janvier 1706. La chapelle Sainte-Anne n'existait plus depuis longtemps Ă  l'Ă©poque oĂč du Veyleroy fut Ă©lu chapelain de MortrĂ©e, mais il en acquittait les fondations et alors il en prit le titre, comme il Ă©tait" d'usage Ă  l'Ă©poque. ESSAI HISTORIQUE SUR .LA PAROISSE DE MORTRÉE 227 M. JĂ©rĂŽme-François. Beuzelin-Duhameau, curĂ© de Marcei, dĂ©lĂ©guĂ© de Mgr l'EvĂȘque. M. Ledangereux prit possession de la paroisse par l'Ă©glise de Bray qui Ă©tait la plus grande et la plus dĂ©cente. Dans l'aprĂšs-midi du mĂȘme jour, M. Duhameau mit aussi M. Ledangereux„en possession de la chapelle de Saint-Marc au bourg de MortrĂ©e. Les Ă©glises d'O et de Marigny furent fermĂ©es ie 23 du mĂȘme mois les clefs furent dĂ©posĂ©es Ă  la mairie et on permit seulement d'y faire les inhumations. - Cependant les habitants des sections d'O et de Marigny qui se trouvaient, Ă©loignĂ©s de l'Ă©glise de Bray obtinrent de Mgr l'EvĂȘque que M. Bachelier, qui Ă©tait rentrĂ© de l'Ă©migration et qui ne se trouvait pas placĂ©, fit lĂ©s offices dans l'Ă©glise d'O. Il commença le dimanche l?r aoĂ»t 1802. Mais les partisans de l'intrus constitutionnel troublĂšrent les offices et insultĂšrent le prĂȘtre et les assistants pendant trois, dimanches consĂ©cutifs et alors . M. Bachelier obtint la permission de faire les offices dans la chapelle de SaintMarc. Cet. Ă©tat de choses ne dura que peu de temps. M. l'abbĂ© Pierre Langlois -fut nommĂ© vicaire de MortrĂ©e au mois de dĂ©cembre. Il rĂ©sida dans le bourg, et dit, Ă  heure fixe; les dimanches et jours de fĂȘtes, une messe basse pour la commoditĂ© des habitants de MortrĂ©e et des paroisses voisines, qui, la chapelle se trouvant trop petite, se tenaient dans la rue et mĂȘme dans les maisons voisines, lorsque le temps Ă©tait mauvais 1. L'Ă©glise de MortrĂ©e fut bĂ©nite et livrĂ©e au. culte le 30 octobre 1834. Alors, M. Ledangereux, ne pouvant plus remplir les fonctions curiales, les deux vicaires, M. Leprieur et 1 Le 15 juin 1830 fut cĂ©lĂ©brĂ© dans la chapelle de Saint-Marc le mariage de Monsieur Jean-Guiguer-Marie-Alexis, comte d'Albon, fils majeur de AndrĂ©-Suzanne, marquis d'Albon, pair de France ; et de Marie-ThĂ©rĂšseEmĂ©liede Viennois, de la paroisse de Saint-Romain-de-Popey, canton de Tarare, arrondissement de Villefranche, dĂ©partement des Bouches-duRhĂŽne ; et de Demoiselle Marguerite-ThĂ©rĂšse-Emma Duval, fille mineure de Martin Duval, chevalier de la LĂ©gion d'honneur, maĂźtre des-forges, et de ThĂ©rĂšse Bailly, de la paroisse de La GĂ©voulde, canton de Breteuil, arrondissement d'Evreux, dĂ©partement de l'Eure. —Le mariage civil avait eu lieu Ă  la mairie du 10e arrondissement de Paris, le 5 du mĂȘme mois. 228 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE M. ClĂ©rambaut, desservirent la paroisse et la chapelle de Saint-Marc fut abandonnĂ©e 1. AprĂšs avoir servi de magasin, elle fut vendue Ă  M. Leplat-Dumesnil qui la fit dĂ©molir en 1855 et la remplaça par diverses constructions. Chapelains. — Administrateurs 2 I. — BLIVET, RenĂ©, fut Ă©lu le 9 octobre 1450. IL — SALLES, Robert, Ă©tait chapelain en 1483. On lui donna pour coadjuteur, Ă  cause de son Ăąge avancĂ©, le suivant et il continua nĂ©anmoins d'habiter la maison de l'hospice. III. — BIGOT, Marin, fut Ă©lu coadjuteur de Salles le 1er mai 1505. Il donna Ă  l'hospice, le jour de son Ă©lection pour en jouir aprĂšs sa mort, une rente annuelle et perpĂ©tuelle de 40 sous tournois, payable le jour de la SaintRĂ©my 3. IV. — PELLERIN, Gilles, fut Ă©lu le 20 janvier 1581. Il donna Ă  l'hospice une rente annuelle et perpĂ©tuelle d'un Ă©cu tournois, exigible aprĂšs sa mort, Ă  la condition que ses hĂ©ritiers pourraient disposer des meubles qu'il aurait laissĂ©s Ă  son dĂ©cĂšs. V. — OGER, Marin, se trouve sur les actes de 1599 Ă  1635, annĂ©e oĂč il donna sa dĂ©mission, ne pouvant plus remplir ses fonctions Ă  cause de son Ăąge avancĂ©. 1 Lorsque la chapelle de Saint-Marc fut abandonnĂ©e, on appliqua aux statues des saints qu'elle renfermait et qui, sans doute, n'Ă©taient pas des chefs-d'oeuvres, la rĂšgle gĂ©nĂ©ralement suivie qui consiste Ă  dĂ©poser en terre les objets bĂ©nits qui sont hors de service. On en a, depuis, trouvĂ©, des dĂ©bris dans le jardin du presbytĂšre. 2 Le PouillĂ© du diocĂšse de SĂ©ez ne donne que les noms des trois derniers chapelains. Les autres nous sont connus par des piĂšces conservĂ©es aux archives de lĂ  mairie de MortrĂ©e. 3 Pour trouver un ternie de comparaison qui puisse permettre d'apprĂ©cier la valeur de ce legs, nous ferons observer que le boisseau de blĂ© de 11 pots se vendait Ă  Argentan, en 1477, 2 sous 6 deniers, et 3 sous en 1588. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 229 VI. — LE PIN, Alexandre, prĂȘtre de la paroisse du Repos, fut Ă©lu, en remplacement du prĂ©cĂ©dent, le 30 septembre 1635. Il accepta cette place Ă  la condition qu'il serait autorisĂ© Ă  dĂ©molir un ancien bĂątiment de l'hospice, Ă  en employer les matĂ©riaux aux rĂ©parations de la chapelle et autres bĂątiments, et Ă  vendre Ă  son bĂ©nĂ©fice le surplus des matĂ©riaux. Il donna sa dĂ©mission en 1637, pour la cure de Saint-LĂ©ger de La Haie. VIL — Du VEYLEROY, Gilles, chapelain de Sainte-Anne, fut Ă©lu le 17 mars 1637 et il mourut en dĂ©cembre 1662. VIII. — BILLARD, François, Ă©tait chapelain de La Madeleine prĂšs de la ville de SĂ©ez, lorsqu'il fut Ă©lu prieur de MortrĂ©e en 1663. Ce fut sous son administration que les chevaliers et commandeurs de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de-JĂ©rusalem essayĂšrent de se faire envoyer en possession de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, immeubles, meubles, rentes, etc., prĂ©tention dont ils furent dĂ©boutĂ©s, comme nous l'avons dit plus haut, par un jugement de la Cour des comptes de Rouen en date du 24 avril 1681. — Billard, François, mourut au mois de juin 1677. IX. — ROGER, François, fut Ă©lu chapelain le 11 juillet 1677. Etant ĂągĂ© de plus de 80 ans et malade, il donna sa dĂ©mission le 17 septembre 1719, en prĂ©sence des seigneurs et des habitants du bourg qui, le mĂȘme jour, nommĂšrent Ă  sa place M. Lefoui-Jourdain qui Ă©tait vicaire de Bois^ey depuis quatre ans. Mais ce dernier ayant obtenu la cure de TrĂ©mont, prĂšs SĂ©ez, se dĂ©mit le 9 juin 1720 de ses fonctions de chapelain dans lesquelles il n'Ă©tait pas du reste encore entrĂ©. Le mĂȘme jour François Roger exposa Ă  l'assemblĂ©e que, lorsqu'il avait donnĂ© sa dĂ©mission, il Ă©tait malade et arrĂȘtĂ© au lit, mais que, sa santĂ© Ă©tant meilleure, il pouvait, malgrĂ© son Ăąge avancĂ©, reprendre ses fonctions et qu'il le dĂ©sirait ce qui lui fut accordĂ©. Toutefois on lui donna pour coadjuteur Me Gilles Daupeley avec le droit de participer aux revenus de l'HĂŽtel-Dieu, en proportion des services qu'il pourait rendre au titulaire pendant qu'il vivrait. » — François Roger mourut le 23 juin 1724 Ă  87 ans. il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise de Bray, l'Ă©vĂȘque de SĂ©ez n'ayant 230 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE pas permis qu'il le fut dans la chapelle de MortrĂ©e disant que cela tirerait Ă  consĂ©quence pour la cure. X. — DAUPELEY, Gilles, fils ou proche parent de Gilles Daupeley, notaire au bourg de MortrĂ©e, paroisse de Marigny, succĂ©da Ă  François Roger, puis il permuta en 1744 avec le suivant. XL — HUBERT, Edmond-Robert, proche parent de Guillaume et de Louis-Guillaume Hubert, qui occupĂšrent successivement la cure d'O, de 1714 Ă  1762, Ă©tait curĂ© de la paroisse de Sainte-CoIombe-la-Petite canton de Courtomer lorsqu'il permuta le 3 juin 1744, ce bĂ©nĂ©fice avec Gilles Daupeley pour la chapellenie de MortrĂ©e. L'acte de collation donnĂ© par Mgr NĂ©el de Christot, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, est datĂ© du 6 juin et celui de la prise de possession du 10 du mĂȘme mois. — Edmond Hubert mourut le 28 septembre 1782, Ă  1 Ăąge de 82 ans. Il fut inhumĂ© dans le cimetiĂšre de Bray le dimanche 29 septembre, en prĂ©sence de plusieurs prĂȘtres. XII. —- PROVOST, Jacques, fut vicaire de la paroisse de Bra3>- de 1776 Ă  1779, puis vicaire de FerriĂšre-Chatellier en 1781, puis chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e en 1782. Il mourut Ă  l'Ăąge de 36 ans, le 7 janvier 1786. XIII. — LEFOUL, Jean-François, fut ordonnĂ© prĂȘtre en 1754 et nommĂ© vicaire de Bray. Nicolas Leroy Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© le 1er mars 1756. Lefoul desservit la paroisse pendant un an. Il Ă©tait vicaire de Damigny aux annĂ©es 1768-1771. de Saint-LĂ©ger de La Haie 1768-1771 et de Crames, annexe d'Urou, prĂšs d'Argentan, en 1777. Elu en 1786, chapelain de MortrĂ©e, il fut mis en possession le 17 mars de la mĂȘme annĂ©e, par Pierre Ledoyen. curĂ© et doyen de Marcel. Le 17 juin 1787, Ă  l'issue des VĂȘpres, il bĂ©nit la cloche de la chapelle qui avait Ă©tĂ© refondue et dont le poids avait Ă©tĂ© un peu augmentĂ©, ce qui avait nĂ©cessitĂ© une dĂ©pense de 21 livres. Le 15 fĂ©vrier 1793, M. Lefoul fit Ă  la municipalitĂ© la dĂ©claration des blĂ©, seigle et autres cĂ©rĂ©ales qu'il pouvait avoir. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 231 Le 20 janvier 1797, l'admiristration municipale du canton de MortrĂ©e, conformĂ©ment au dĂ©cret du 7 octobre 1796, et Ă  l'arrĂȘtĂ© du directoire exĂ©cutif du 13 novembre suivant nomma, pour administrer l'hospice, une commission composĂ©e de cinq membres. Le 3 fĂ©vrier suivant, M. l'abbĂ© Lefoul adressa Ă  cette commission une pĂ©tition par laquelle il revendiquait ses droits de chapelain-administrateur. On lui rĂ©pondit que Les biens des hospices devaient ĂȘtre employĂ©s au soulagement des pauvres et non Ă  salarier le ministre d'un culte quelconque. » M. Lefoul fut le dernier prieur de la chapelle de SaintMarc. Il mourut le 31 mars 1797. PiĂšces justificatives Etat des possessions et revenus de la Maison-Dieu de MortrĂ©e dressĂ© le 8 juin 1682, par François Roger, Chapelain. IMMEUBLES 1° Trois corps de bĂątiments dont deux sont des maisons manables ; le reste sert de grange, Ă©curie, cave, etc., avec cour et jardin, le tout contenant une vergĂ©e. 2° Deux acres et trois vergĂ©es de terre en labour, situĂ©es au rĂ©age de Guichaumont. 3° Trois vergĂ©es de terre en labour, au rĂ©age du Boisde Sainte-Anne. 4° Une demi-acre de terre en labour au rĂ©age de LaCouplĂ©e-de-Boeufs. 5° Sept vergĂ©es de terre, au rĂ©age de la Fosse. 6° Une demi-acre de terre ou environ au rĂ©age de la Fotte. 7° Une demi-acre de terre au rĂ©age de'La Fotte. 8° Une acre de terre, au rĂ©age des Cailloux. 9° Une vergĂ©e de terre, aux RĂ©ages. 10° Cinq vergĂ©es de terre, au rĂ©age du Cupoley. 11° Une acre et demie de terre au rĂ©age des VallĂ©es. 12° Une acre de terre, aux RĂ©ages. 232 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 13° Une demi-acre aux CarriĂšres de Mare-Ronde. 14° Une vergĂ©e, Ă  la Croix-de-Bray. 15° Une vergĂ©e de terre, Ă  La Sente-de-Boust. 16° Trois vergĂ©es de terre, au rĂ©age des Cailloux. 17° Un tiers d'acre de terre, aux RĂ©ages. 18° Une acre de terre, aux RĂ©ages. 19° Une demi-acre de terre, au rĂ©age des Coudrets. 20° Une vergĂ©e de terre, au rĂ©age de La Butte. 21° Deux acres de terre, au rĂ©age des Fosseaux. 22° Une vergĂ©e de terre, Ă  Marigny. 23° Une vergĂ©e de terre, aux Hautes-Croix de Montmerrei. Toutes ces terres Ă©taient en labour. RENTES EN NATURE 1° La cinquiĂšme partie Ă  choisir de la rĂ©colte du foin fanĂ© du PrĂ©-au-Sage dĂ©pendant de la ferme de la TrĂ©bucherie. 2° Deux poules et vingt oeufs. RENTES EN ARGENT 1° Julien Beaulavon acte du 15 juin 1682... » 40 » 2° Thomas RĂ©drel. et Jean Angot, acte du » 1er mai 1679 » 25 » 3° Jean Lefrou et Gilles Gasteclou, reconn » 10 » 4° Michel Goupil, reconn. du 23 octobre 1681. » 8 5° Michel, RenĂ©-Charles, etc., Polard. Reconn. du 24 mars 1678 » 10 » 6° LĂ©onard RaguĂšne. Recoin, du 23 octobre 1691 » 5 » 7° François Salles. Lots notariĂ©s du 27 dĂ©cembre 1681 » 3 6 8° Charles Defrance. Sentence du 21 juin 1701. » 3 » 9° Gilles Costard ; acte du 5 octobre 1713.... » 40 » Total 144 6 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE- MORTRÉE 233 Le Bureau de bienfaisance profite aussi d'un legs qui fut fait Ă  la paroisse de Bray. Nicolas Leroy, curĂ© de Bray 1721-1756, donna, par acte du 17 juillet 1714, au clergĂ© de SĂ©ez, une somme de livres Ă  la charge de la constituer en une rente annuelle et perpĂ©tuelle de 100 Jivres pour ĂȘ'Lre touchĂ©e par une soeur de charitĂ© qui serait Ă©tablie dans la paroisse pour instruire les enfants et soigner les malades. Cette rente n'ayant pas Ă©tĂ© payĂ©e pendant la RĂ©volution, la municipalitĂ©, par dĂ©libĂ©ration du 5 janvier 1804, autorisa le maire, dans l'intĂ©rĂȘt des pauvres, Ă  faire les poursuites nĂ©cessaires pour recouvrer les annuitĂ©s arriĂ©rĂ©es et faire renouveler l'acte. - Bray Des trois paroisses, qui, rĂ©unies, ont formĂ© celle de MortrĂ©e, la plus importante Ă©tait celle de Bray. Elle faisait trĂšs anciennement partie de la seigneurerie d'Alençon, et elle Ă©tait le chef-lieu d'un fief important appelĂ© la Quatorzaine de MortrĂ©e qui s'Ă©tendait aux paroisses du Cercueil, de Montmerrei, de Saint-Hilaire-la-GĂ©rard, de Tanville et de La FerriĂšre-BĂ©chet. A quelle Ă©poque remontaient cette paroisse de Bray et son Ă©glise, on ne saurait trop le dĂ©terminer. Quelques fragments de colonnes et de chapiteaux trouvĂ©s dans les dĂ©molitions la feraient bien dater des premiers Ăąges de l'architecture romane, vers le vie ou le vne siĂšcle. En tout cas, il en est fait mention en l'an 1088 dans les chartes de l'abbaye de Saint-Martin de SĂ©ez. Le titulaire de l'Ă©glise Ă©tait saint Pierre. Elle Ă©tait d'abord sous le patronage et Ă  la prĂ©sentation de l'abbĂ© de SaintJean de Falaise, de l'Ordre des PrĂ©montrĂ©s. En 1251, ce patronage passa Ă  l'Ă©vĂȘque de SĂ©ez. En janvier 1706, l'Ă©glise de Bray fut ruinĂ©e par la foudre et la tempĂȘte ; en attendant qu'elle, fĂ»t reconstruite, le service religieux se fit Ă  ClĂ©ray. La nouvelle Ă©glise, ainsi que le cimetiĂšre, fut bĂ©nite en 1708 par Thomas Besnard, curĂ© de Saint-Pierre et doyen de SĂ©ez, dĂ©lĂ©guĂ© par Mgr Louis d'Acquin. 234 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE Elle Ă©tait d'architecture trĂšs simple trois fenĂȘtres Ă  grandes baies rectangulaires de chaque cĂŽtĂ©, une tour carrĂ©e avec un toit en bĂątiĂšre caractĂ©risaient l'extĂ©rieur. Au dedans, trois autels avec des retables en pierre sculptĂ©s Vers 1713 par Jean Turgeot, du bourg de MortrĂ©e. A part ces ornements, l'ameublement de l'Ă©glise devait ĂȘtre trĂšs simple pour ne pas dire trĂšs pauvre, si l'on en juge d'aprĂšs le procĂšs-verbal de visite Ă©piscopale par Mgr NĂ©el de Christot que nous donnons tel, malgrĂ© le dĂ©cousu de certains dĂ©tails. L'an mil sept cent soixante-quatre, dimanche 12e jour de fĂ©vrier, nous Louis François NĂ©el de Christot, Nous Ă©tant transportĂ© dans l'Ă©glise de Bray accompagnĂ© du Sieur de Brest, docteur en Sorbonne, grand Chantre, et du sieur Claude Le Riche de Serigny, nos vicaires gĂ©nĂ©raux.. ...oĂč Ă©tant arrivĂ©s avons Ă©tĂ© reçus par MaĂźtre Le Roy, curĂ© de la dite paroisse Suivent les rĂ©ponses aux diverses questions. Environ 500 communiants. La nef en mauvais Ă©tat. 2 amicts et 2 purificatoires, Les encensoirs et la pertintaille. Un curĂ© Le Roy, Nicolas-François. Un prĂȘtre habituĂ©. On chante la grand'messe quand il y a des chantres. Un maĂźtre d'Ă©cole charitable et une maĂźtresse d'Ă©cole. Point de vicaire. Sur lequel procĂšs-verbal de visite avons ordonnĂ© et - ordonnons comme s'en suit que la nef sera pavĂ©e, que l'Ă©glise et le clocher seront recouverts, qu'il sera fait un confessionnal, qu'on achĂštera des pales et une Ă©tole noire, et puisque, n'Ă©tant pas possible de faire dĂ©cemment l'office dans la dite Ă©glise .jusqu'Ă  ce qu'elle soit rĂ©parĂ©e, l'avons interdite et avons transfĂ©rĂ© l'office en l'Ă©glise de ClĂ©ray. Au surplus, avons ordonnĂ© que le calice soit redorĂ© n'ayant plus de dorure dans la coupe, que le cimetiĂšre sera clos ; la patĂšne sera pareillement dorĂ©e et qu'on achĂštera un ornement noir. f L. F., Ă©vĂȘque de SĂ©ez. » ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 235 Au Concordat, les trois paroisses de Bray, O et Marigny, ayant Ă©tĂ© rĂ©unies en une seule sous le nom de MortrĂ©e, en attendant que le bourg qui Ă©tait divisĂ© entre les trois paroisses eut une Ă©glise, celle de Bray servit pour les trois sections des anciennes'paroisses. Cet Ă©tat de choses dura jusqu'en 1834, alors que fut bĂ©nite l'Ă©glise de MortrĂ©e. En 1836, la vieille Ă©glise de Bray fut dĂ©molie et les matĂ©riaux furent vendus 1 il n'en resta qu'un pan de mur destinĂ© Ă  clore le cimetiĂšre au nord. Ce cimetiĂšre oĂč l'on voit encore Ă  peu prĂšs toutes les tombes, demeura propriĂ©tĂ© communale jusqu'au 2 mai 1897, oĂč il fut vendu et rachetĂ© par un prĂȘtre pour ĂȘtre prĂ©servĂ© de la profanation qui eĂ»t pu rĂ©sulter de l'enlĂšvement de cette terre sainte et des ossements qu'elle renfermait. Plus tard, une croix 2 de granit fut Ă©rigĂ©e au mĂȘme lieu oĂč se dressait jadis la vieille croix en bois du cimetiĂšre. CurĂ©s et vicaires de la paroisse de Bray CURÉS 1° ERNY, Jean, Ă©tait curĂ© de Bray en 15053. 2° BIGOT, Marin, mort en 1536. 3° LEFRANÇOIS, Guillaume, en 1536. 4° LECHAT, Egide. 5° DUHAMEL, François, 1er aoĂ»t 1538. 6° NORMAND, Marin, en 1573. 7° GIRARD, Jean, en 1586. 8° GAULTIER, Jean. 9° COMMAYE, Guillaume, en 1594. 10° CADOREL, Jean, en 1596. 1 Des trois retables qui ornaient les autels le grand fut cĂ©dĂ© Ă  l'Ă©glise du ChĂąteau-d'Almenesches ; les deux autres plus petits, que l'on voit encore aujourd'hui, ornent les deux bas-cĂŽtĂ©s de l'Ă©glise de MortrĂ©e. 2 Cette croix fut bĂ©nite solennellement le dimanche 3 septembre 1900 par M. l'abbĂ© Charpentier, curĂ© et doyen de Briouze, un des rares survivants de ceux qui avaient fait leur premiĂšre communion en 1832 qui fut la derniĂšre cĂ©rĂ©monie solennelle en l'Ă©glise de Bray. 3 N'est pas dans le FouillĂ©. 236 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 11° GOMMOIS, Guillaume. 12° LABBÉ, Claude, en 1597. 13° BOURDON, Charles, en 1598. 14° HUARD, Martin, en 1614. 15° LABBEY, Claude, Ă©tait curĂ© en 1635. 16° SINGLIN, Antoine, en 1637. 17° LAMY, François, en 1645. 18° DE LA COURSIÈRE, LĂ©on, en 1671. 19°"GoT, sieur de la Bouverie, en 1672. 20° DUFOUR, Louis, en 1689. Le dernier acte dressĂ© par lui est du 4 juin 1695 1. 21° CHÉRADAME, Louis, or;ginaĂč'e de MortrĂ©e, succĂ©da immĂ©diatement au prĂ©cĂ©dent en 1695. L'Ă©glise, ruinĂ©e par la foudre comme nous l'avons d{t, fut rebĂątie en 1708 ; il donna pour les pauvres un capital de 300 livres qui fut constituĂ© en rentes. DĂ©cĂ©dĂ© le 12 aoĂ»t 1712, il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise par M. le CurĂ© de Saint-Pierre de SĂ©ez, grand vicaire de Mgr Turgot de Saint-Clair. 22° MALION, Nicolas, prit possession le 15 aoĂ»t 1712. Ce fut par ses soins que l'Ă©glise fut dĂ©corĂ©e de trois beaux autels. Il mourut le 17 septembre 1720 et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise par M. Doucet, curĂ© du Cercueil et doyen de MacĂ©. 23° LEROY, Nicolas, paraĂźt sur les registres le 1er mai 1721 ; il donna par acte du 17 juillet 1747 au clergĂ© de SĂ©ez une somme de livres, Ă  la charge de la constituer en une rente annuelle et perpĂ©tuelle de 100 livres au bĂ©nĂ©fice d'une soeur de la CharitĂ© qui serait Ă©tablie dans la paroisse pour instruire les enfants et soigner les malades. Il mourut le 1er mars 1756, Ă  l'Ăąge de 67 ans ou environ et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. 24° ALLAIN, François, prit possession le 7 mars 1756. 25° LEROY, Nicolas-François, neveu ou proche parent du prĂ©cĂ©dent, prit "possession le 27 avril 1756 ; dĂ©cĂ©dĂ© le 1er juin 1768, il fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise par M. Cosnard, curĂ© de Belfonds, ainsi qu'on peut le constater 1 Le PouillĂ© du diocĂšse de Secs indique deux autres curĂ©s entre Louis Dufour et Louis ChĂ©radame. Ce serait Girard Brivet qui donna sa dĂ©mission et auquel succĂ©da Pierre-Anne Constantin. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 237 d'aprĂšs un acte oĂč il est dit que le jeudi de la FĂȘte Dieu deuxiĂšme jour de-juin, le corps de maĂźtre Nicolas-François Leroy, curĂ© de cette paroisse, muni des sacrements, dĂ©cĂ©dĂ© .d'hier, ĂągĂ© d'environ 46 ans, a Ă©tĂ© inhumĂ© au choeur de l'Ă©glise de Bray, en prĂ©sence de plusieurs curĂ©s- et ecclĂ©siastiques appelĂ©s Ă  son inhumation ». Suivent les signatures de Cosnard, curĂ© de Belfonds ; Roger, curĂ© de La FerriĂšre ; LeliĂšvre, curĂ© de Marcey ; Pollard, curĂ© du Cercueil ; Lenoble, prĂȘtre ; Boetard, prĂȘtre. On a signĂ© de Leroy, Nicolas-François, l'acte ci-contre d'examen et rĂ©ception d'une sage-femme le 9 octobre 1759 Le neuviĂšme jour d'octobre mil sept cent cinquanteneuf^ pour obvier Ă  tous les inconvĂ©nients qui pourraient arriver Ă  l'Ă©gard des femmes enceintes et Ă  la conservation de leurs enfants, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Marie Mauny, veuve de Guillaume Thiais, devant Monsieur de Vanembras dans les visites archidiaconales pour ĂȘtre reçue en qualitĂ© de sage-femme, laquelle aprĂšs avoir Ă©tĂ© interrogĂ©e sur ce dit ministĂšre et ĂȘtre jugĂ©e suffisamment instruite, a preste le serment la main sur l'Evangile en face de l'Ă©glise oĂč cette cĂ©rĂ©monie a coutume d'ĂȘtre faite, de garder avec fidĂ©litĂ© les obligations de cet Ă©tat. Ce qu'elle a promis faire, en notre prĂ©sence, prĂȘtre, curĂ© soussignĂ© le jour et an indiquĂ©s ci-dessus. LEROY, 1759. » 26° SOREL, Jacques, docteur en droit-canon de la FacultĂ© de Paris, prit possession le 7 juin 1768. Il administra la paroisse jusqu'en 1773, Ă©poque Ă  laquelle il donna sa dĂ©mission. 27° SEVRAY, Pierre, originaire de MortrĂ©e, prit possession le 7 aoĂ»t 1773 et il quitta la cure de Bray au mois d'octobre 1782, Ă©poque oĂč il fut nommĂ© prieur des MĂ©zerets 1. Soit que la chapellenie qu'il desservait eĂ»t Ă©tĂ© supprimĂ©e, s'oit pour tout autre motif, il revint Ă  MortrĂ©e vers la fin de l'annĂ©e 1790, 1 Saint-Vigor-des-MĂ©zerets, du canton de CondĂ©-sur-Noireau, arrondissement de Vire Calvados. ! 238 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 28° MARTIN, Charles-Alexandre, fut d'abord vicaire de Marcey. Il Ă©tait, depuis quelques mois seulement, vicaire de Bray lorsqu'il fut nommĂ© Ă  la cure de cette paroisse au mois de dĂ©cembre 1782. Lorsqu'on lui demanda de prĂȘter le serment aux lois de la RĂ©publique, conformĂ©ment Ă  l'article 5 de la loi du 30 mai 1795, il ajouta Ă  la formule prescrite En tout ce qui ne peut porter atteinte Ă  la religion catholique, apostolique et romaine dans laquelle je veux vivre et mourir » et comme cette restriction annulait son serment, il lui fut dĂ©fendu de reprendre ses fonctions dans l'Ă©glise de Bray, comme il l'avait demandĂ©. Il est probable que M. Martin se cacha ou partit pour l'exil. On voit en effet que le 21 novembre 1797, le citoyen Martin, ci-devant curĂ© de Bray, et Roger, ci-devant curĂ© de La FerriĂšre-BĂ©chet, sont signalĂ©s comme Ă©migrĂ©s, et on indique, pour les faire porter au sĂ©questre, les biens que le dit Roger possĂšde dans la commune de MortrĂ©e. On croit que M. Martin fut, aprĂšs la RĂ©volution, desservant de la commune de Ticheville, canton de Vimoutiers. 29° LEDANGEREUX, Auguste-Joseph-Doininique, nĂ© dans la paroisse de ClĂ©rai, fut desservant de cette paroisse, la cure vacante, pendant les annĂ©es 1786 et 1787 1. A l'Ă©poque de la RĂ©volution, il Ă©tait prĂȘtre habituĂ© de la paroisse de ClĂ©rai. RestĂ© fidĂšle au Saint-SiĂšge apostolique, il refusa de prĂȘter serment Ă  la Constitution civile du clergĂ© et il Ă©migra en Angleterre. NommĂ© par Mgr de Boischollet, de concert avec le prĂ©fet, Ă  la cure de MortrĂ©e, il prit possession de ce bĂ©nĂ©fice par la cure de Bray et fut installĂ© le samedi 13 mars 1802 par M. JĂ©rĂŽme-François Beuzelir-Duhameau 2, curĂ© de Marcei, dĂ©lĂ©guĂ© de Mgr de Boischollet. Dans l'aprĂšs-midi 1 M. Ledangereux Ă©tait fils de Thomas Ledangereux et de MarieJeanne Gourdel, laquelle dame Ă©tait originaire de la 'ville de Falaise. 2 M. Beuzelin-Duhameau Ă©tait, avant la RĂ©volution, prieur et non abbĂ© du monastĂšre de !a Croix-Rouge Ă  Paris comme on l'a gravĂ© sur sa tombe. NommĂ© curĂ© de Marcei en 1802, il mourut dans cette paroisse le 23 septembre 1808, Ă  l'Ăąge de 61 ans. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 239 du mĂȘme jour, M. Duhameau le mit aussi en possession de la chapelle de Saint-Marc, au bourg de MortrĂ©e. Le prooĂšs-verbal de son installation porte que les cidevant Ă©glises d'O et de Marigny seront fermĂ©es le 23 du mĂȘme mois, que les clefs en seront dĂ©posĂ©es Ă  la mairie et qu'on y fera seulement les inhumations provisoirement. Le presbytĂšre de Bray et ses dĂ©pendances avaient Ă©tĂ© achetĂ©s par M. Thomas Ledangereux qui habitait, tout auprĂšs de l'Ă©glise, une propriĂ©tĂ© qu'il tenait du chef de dame, Louise-Françoise du Buisson du Parc, son Ă©pouse. M. Ledangereux aurait volontiers cĂ©dĂ© le presbytĂšre Ă  la commune, mais lorsque son frĂšre fut nommĂ© curĂ© de MortrĂ©e, celui-ci prĂ©fĂ©ra habiter avec safamille sa maison de La PerriĂšre, situĂ©e sur la commune de ClĂ©rai, quoiqu'elle fut Ă©loignĂ©e de l'Ă©glise. . < M. Ledangereux mourut Ă  ClĂ©rai, Ă  l'Ăąge de 75 ans, et il fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise de cette ancienne paroisse. On lit sur la table de marbre noir ou d'ardoise qui recouvre le lieu de sa sĂ©pulture, l'Ă©pitaphe suivante Ici repose le corps de Auguste-Joseph-Dominique Ledangereux, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  ClĂ©rai, curĂ© dĂ© MortrĂ©e, le 31 mai 1836, Ă  l'Ăąge de 75 ans. Sa mort a causĂ© de justes regrets Ă  sa famille et Ă  ses paroissiens. Priez Dieu pour tous priez tous pour lui. » - . VICAIRES 1° BLAISCHER, Michel, aprĂšs avoir Ă©tĂ© vicaire de la paroisse d'O de 1679 Ă  1682, fut appelĂ© Ă  remplir les mĂȘmes fonctions Ă  Bray dans cette derniĂšre annĂ©e. 2° BÉZIER, Louis, originaire de Bray, paraĂźt comme vicaire en 1727 et il en remplit les fonctions jusqu'en 1751. Il continua cependant Ă  rĂ©sider dans la paroisse oĂč, comme prĂȘtre habituĂ©, il rĂ©digea un grand nombre .d'actes. NommĂ© vicaire de Neauphes, prĂšs SĂ©ez, en 1755, il n'occupa cette place que pendant deux ans ou environ, puis il revint Ă  Bray oĂč il mourut en odeur de saintetĂ© », disent les registres de la paroisse, le 28 dĂ©cembre 1788. 3° LELONG, JĂ©rĂŽme, issu d'une honorable famille de 240 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE Bray, fut vicaire de 1751 Ă  1752. Il mourut le 14 fĂ©vrier 1753. ' ‱* - 4° THOMMERET, Julien-Charles 1753-1754. 5° Lefoul, Jean-François, nĂ© Ă  Bray, fut vicaire de cette paroisse de 1754 Ă  1757, puis de Damigny de 1758 Ă  1763, puis de Saint-LĂ©ger-de-la-Haye de 1768 Ă  1771. Il Ă©tait vicaire de Crames, annexe d'Urou, prĂšs d'Argentan, en 1777. Enfin il fut Ă©lu chapelain-administrateur de l'HĂŽtelDieu de MortrĂ©e en 1786, fonctions qui lui furent enlevĂ©es par la RĂ©volution. 6° BQËTARD, François, nĂ© en la paroisse d'O, fut vicaire de la mĂȘme paroisse de 1736 Ă  1754, puis de Boissey de 1760 Ă  1762, puis desservant de Marigny, la cure vacante, en 1763, puis vicaire de Bray de 1766 Ă  1767, puis prĂȘtre habituĂ© de l'Ă©glise d'O. Il mourut en sa maison au Marais de Bonain, le 24 septembre 1778. 7° ROUSSEL, N. 1771-1775. 8° LAUTOUR, N. 1775-1776 1. 9° PROArosT, Jacques, nĂ© Ă  Bray en 1750, ordonnĂ© prĂȘtre eh 1776, fut nommĂ© vicaire de la paroisse dans la mĂȘme annĂ©e. Il en remplit les fonctions jusqu'en 1781 oĂč il fut nommĂ© vicaire de FerriĂšres, puis il fut Ă©lu en 1782 chapelainadministrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e oĂč il mourut Ă  l'ĂągĂ© de 36 ans, le 17 janvier 1786. 10° MARTIN, Alexandre-Charles, nommĂ© vicaire en 1782, obtint la cure dans la mĂȘme annĂ©e, comme nous l'avons vu plus haut. Terre des Aulnaies La terre des Auhiaies dont le nom se trouve aussi Ă©crit Les Aulnays et Les Aunes, situĂ©e sur la paroisse de Bray. faisait partie du plein fief de la Quatorzaine de MortrĂ©e. 1 M. Lautour Ă©tait fils de Jean-Jacques, conseiller du roi, substitut aux juridictions royales d'Argentan, et de Marie Graucher. II Ă©tait frĂšre de LouisCĂ©zar Lautour-MĂ©zeray, notaire Ă  Argentan et maire sous l'Empire, dont le fils, Louis Lautour, fut notaire honoraire, maire d'Argentan, membre du conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne et chevalier de la LĂ©gion d'honneur. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 241 Cette terre, d'aprĂšs la tradition, appartenait anciennement aux Templiers. Tout porte Ă  croire qu'elle leur fut donnĂ©e par les seigneurs d'Alençon, propriĂ©taires de la terre de Bray. Cet Ordre ayant Ă©tĂ© supprimĂ© en France par le roi Philippe-le-Bel 1310-1311, et aboli par le pape ClĂ©ment V en 1312, Ă  la suite du concile de Vienne en DauphinĂ©, les biens qu'ils possĂ©daient furent confisquĂ©s par le gouvernement et donnĂ©s progressivement Ă  d'autres ordres religieux et notamment aux chevaliers de Saint-Lazare de JĂ©rusalem 1. C'est, ainsi que le roi Louis XIV, voyant qu'il n'y avait plus de lĂ©preux dans ses Ă©tats, attribua, par Ă©dit de dĂ©cembre 1672, les lĂ©proseries, maladreries et autres Ă©tablissements de ce genre aux chevaliers de SaintLazare. On voit encore aux Aulnaies des vestiges de cet ancien Ă©tablissement. On y a trouvĂ© les murs de fondation de deux tours, des aqueducs souterrains, etc. Il semblerait d'aprĂšs l'inspection de ces restes que cet Ă©tablissement des religieux de Saint-Lazare devint plus tard le manoir de la baronnie seigneuriale des Ă©vĂȘques de SĂ©ez et dont nous trouvons la description dans le devis ci-aprĂšs des rĂ©parations Ă  y faire; conservĂ© aux Archives de la PrĂ©fecture,' Ă  Alençon, et c'est lĂ  l'origine de cette dĂ©nomination des Aulnays-VEvĂȘque qui "dĂ©signe aujourd'hui ce village. ' ' ' ; Les AuInays-l'Evesque 'au Bray. Veu la maison-seigneurialle de la baronnie des Aulnays . l'EvĂȘque situĂ©e paroisse du Bray, Ă©loignĂ©e de deux lieues de la ville de SĂ©ez, nous convenons qu'elle consiste dans un corps de bĂątiments ayant 22 toises de longueur sur 12 Ă  20 pieds de largeur sous diffĂ©rents faĂźtages, composĂ© de plusieurs appartements et deux Ă©tages, une chapelle de 1 Les chevaliers de l'Ordre de Saint-Lazare commencĂšrent Ă  JĂ©rusalem par des chrĂ©tiens d'Occident qui s'Ă©tablirent dans la Terre Sainte. Ils exercĂšrent d'abord la charitĂ© envers les lĂ©preux et ils prirent ensuite les armes pour la dĂ©fense des chrĂ©tiens et des pĂšlerins. ChassĂ©s dans la ^suite de la Terre Sainte, ils se retirĂšrent en France. Cet ordre fut un LĂ  celui de Notre-Dame du Mont-Carinel par Ă©dit dĂ» 31 octobre 1608. 242 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 43 pieds de longueur sur 20 de largeur au cĂŽtĂ© de laquelle il y a une gallerie, une cour avancĂ©e, un jardin au derriĂšre, aux deux angles du bas duquel il y a deux tourelles, le tout fermĂ© de murs et clĂŽtures. Un autre bĂątiment dans la basse-cour ayant 18 pieds de longueur hors-d'ceuvre composĂ© d'une grange et de deux Ă©tables qui Ă©tait l'appartement du fermier. Les dits bĂątiments construits de murs, couverts de tuille. Une autre grande cour au dedans de laquelle il y avait mie fuye dont il ne reste plus que les fondements. Un autre jardin clos de murs et nommĂ© la garenne. Faisant la visite des dites choses, nous avons remarquĂ© que pour rĂ©crĂ©pir et rĂ©parer les murs de la maison principale, rĂ©tablir le degrĂ©, y fournir huit pieds de marches, ce qui sera comptĂ© pour sept toises de gros murs valant soixante et dix livres, lesquelles choses sont nĂ©gligĂ©es de leurs rĂ©parations depuis vingt-cinq annĂ©es environ, ci » Suit l'estimation de toutes les rĂ©parations Ă  faire en 29 articles desquels le total s'Ă©lĂšve Ă  la somme de livres 10 sols. La chapelle des Aulnaies Ă©tait sous l'invocation de sainte Amie. Gilles du Veyleroy en Ă©tait titulaire, lorsqu'il fut Ă©lu le 17 mars 1637 chapelain-administrateur de l'HĂŽtelDieu de MortrĂ©e, comme on le voit d'ailleurs par les anciens titres de cet hospice. On peut remarquer que le procĂšsverbal de son Ă©lection porte simplement Chapelain de Sainte-Anne. Il Ă©tait en effet inutile de dĂ©signer le lieu oĂč cette chapelle Ă©tait situĂ©e puisqu'elle se trouvait, comme l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, sur la paroisse de Bray. Lorsque la chapelle des Aulnaies fut supprimĂ©e, on transporta la statue de sainte Anne Ă  Bray oĂč elle fut dĂ©truite par l'Ă©boulement de l'Ă©glise au mois de janvier 1706. Ce fut pour perpĂ©tuer le culte de cette sainte qu'on fit placer dans la nouvelle Ă©glise un autel avec un retable reprĂ©sentant en bas-relief sainte Anne instruisant la Sainte Vierge. Ce retable se voit aujourd'hui au bas du collatĂ©ral droit de l'Ă©glise de MortrĂ©e. C'est pour le mĂȘme motif que M. l'abbĂ© Delaunay, curĂ©-doyen de MortrĂ©e et chanoine honoraire du diocĂšse, a fait Ă©riger au-devant du premier pillier de droite du choeur une belle statue de la mĂȘme sainte. ESSAÎ HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 243 La chapelle des Aulnaies devait ĂȘtre autrefois ce qu'on appelait une chapelle curiale, c'est-Ă -dire que son chapelain devait avoir des droits curiaux dans le voisinage. Nous voyons en effet que les registres de l'Ă©tat civil pour l'annĂ©e 1766 sont dĂ©livrĂ©s pour la paroisse de Bray, celle des Aulnaies comprise et Nicolas-François Leroy, curĂ© de Bray, mort en 1768, dit dans quelques actes qui concernent les Aulnaies de la paroisse des Aulnaies, annexĂ©e Ă  la nĂŽtre. » Si l'Ă©glise de MortrĂ©e a Ă©tĂ© mise sous l'invocation de saint Pierre parcç qu'il Ă©tait patron de Bray et de Marigny, et de saint Martin, patron d'O, sainte Anne pourrait pour le mĂȘme motif partager le patronage de cette Ă©glise. Il y avait autrefois Ă  MortrĂ©e une foire, dite de SainteAnne, qui se tenait le 26 juillet et qui a Ă©tĂ© remise au jeudi prĂ©cĂ©dent. Tout porte Ă  croire qu'elle avait Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e e 1 faveur des religieux des Aulnaies qui devaient en percevoir la coutume. Enfin on trouve dans l'ancienne commu/ie de Bray plusieurs rĂ©ages du nom de Sainte-Anne ou du Bois de Sainte-Anne. Ces terres pouvaient avoir fait partie de celle des Aulnaies La chapelle des Aulnaies avait anciennement une statue de saint LĂ©onard de Noblac qui, lors de la suppression de cette chapelle, fut transfĂ©rĂ©e Ă  Bray. Ce saint Ă©tait en effet particuliĂšrement vĂ©nĂ©rĂ© par les religieux de cet Ă©tablissement qui portaient le plus grand intĂ©rĂȘt aux prisonniers. La statue de saint LĂ©onard, transfĂ©rĂ©e des Aulnaies Ă  l'Ă©glise de Bray, disparut-elle dans l'Ă©boulement de janvier 1706 dont nous avons paclĂ© plus haut ? On l'ignore ; niais dans le cas mĂȘme de cette supposition, elle ne tarda pas Ă  ĂȘtre remplacĂ©e et, aprĂšs que l'Ă©glise de MortrĂ©e eut Ă©tĂ© livrĂ©e au culte 30 octobre 1834, on la plaça, provisoirement sans doute, sur l'appui d'une des fenĂȘtres de la chapelle de Saint-Joseph resta jusqu'en 189... Elle Ă©tait en pierre, sans peinture et elle avait un mĂštre de hauteur environ. AuprĂšs de cette statue, Ă©tait une chaĂźne en fer de dixhuit anneaux allongĂ©s, attachĂ©s Ă  un cercle de mĂȘme mĂ©tal que les religieux des Aulnaies tenaient, dit-on, d'un captif qui avait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© par l'intercession de saint LĂ©onard. 244 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE Les parents dont les enfants ne marchaient pas Ă  l'Ăąge ordinaire, soit qu'ils fussent nouĂ©s, comme on dit vulgairement, c'est-Ă -dire atteints d'o^tromalasie, soit pour toute autre cause, pensant qu'ils Ă©taient retenus par quelque lien invisible, faisaient des pĂšlerinages Ă  saint LĂ©onard et ils portaient leurs enfants qu'on faisait passer dans la chaĂźne dont nous venons de parler. Cet usage a Ă©tĂ© suivi de temps immĂ©morial il existe encore aujourd'hui, et des personnes dignes de foi disent avoir Ă©tĂ© ainsi soulagĂ©es. Marigny La paroisse de Marigny faisait autrefois parti de l'archidiacoĂŻiĂ© du Houlme et du doyennĂ© d'EcouchĂ©. L'Ă©glise dont il est fait mention dĂšs le xr 3 siĂšcle paraĂźt mĂȘme antĂ©rieure Ă  cette Ă©poque par le genre de maçonnerie que l'on remarque encore dans les restes des murs opus spicatum . Elle fut le centre de la paroisse de mĂȘme nom jusqu'au Concordat qui rĂ©unit en mie seule Ă  MortrĂ©e les trois paroisses de Bray, 0 et Marigny. Cette Ă©glise mesurait dans oeuvre 60 pieds de longueur sur 20 pieds de largeur. A l'intĂ©rieur, outre le maĂźtre-autel, on en voyait deux autres, l'un dĂ©diĂ© Ă  la Sainte Vierge et l'autre Ă  saint Etienne. Il y avait aussi une statue de saint Vincent. Cette Ă©glise Ă©tait sous le vocable de saint Pierre, prince des apĂŽtres. Le patronage de l'Ă©glise avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  l'abbaye de Silly-en-Gouffern, de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s, partes anciens seigneurs du lieu qui, en cĂ©dant aux religieux le patronage utile ou- productif, avaient rĂ©servĂ© le patronage honoraire. Le temporel de la cure et les dĂźmes Ă©taient assez importants, du moins relativement Ă  l'Ă©tendue de la paroisse. La paroisse fut -longtemps desservie par des religieux de rabbaj^e de Silly qui ne touchaient que la portion congrue et qui furent, plus tard, remplacĂ©s par des prĂȘtres sĂ©culiers. La population de la commune de Marigny devait ĂȘtre autrefois plus nombreuse qu'elle n'est aujourd'hui. Nous voyons en effet qu'en l'annĂ©e 1719 on comptait 10 naissances et 15 dĂ©cĂšs. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 245 ' L'Ă©glise de Marigny fut dĂ©molie en 1832, d'aprĂšs une dĂ©libĂ©ration du Conseil municipal de MortrĂ©e en date du 10 mai 1831 dont voici la teneur 10 mai 1831. DĂ©molition de l'Ă©glise de Marigny et plantation du cimetiĂšre. Le dix mai mil huit cent trente et un Ă  la Mairie de MortrĂ©e le Conseil municipal rĂ©uni en session ordinaire sous la prĂ©sidence de Monsieur Digeon, maire prĂ©sent, MM 1° BoĂ«tard Louis-Marin, 2° Hapel-Laehesnaye, 3° Radiguey-Longchamp, . 4° Oger, 5° Lorel-Deslongrai, 6° Lefoul-Lamotte, 7° Dumont, 8° Thorel, celui-ci secrĂ©taire, a pris la dĂ©libĂ©ration suivante . ConsidĂ©rant que l'Ă©glise de Marigny abandonnĂ©e depuis la rĂ©union de cette commune Ă  celle de MortrĂ©e qui a eu lieu l'an deux de la RĂ©publique, se dĂ©grade au point expresse, est prĂȘte Ă  tomber en ruines, le toit Ă©tant presque tout Ă©croulĂ© ; - - ConsidĂ©rant que le cimetiĂšre qui entoure cette Ă©glise a servi aux sĂ©pultures des morts de la section de Marigny jusqu' et que tous les habitants de cette section dĂ©sirent que ce lieu de repos de leurs parents et amis soit Ăš, jamais respectĂ© ; s _ . - ConsidĂ©rant qu'il vient d'ĂȘtre, Ă©tabli un cimetiĂšre central proche le bourg de MortrĂ©e, et que, dĂšs lors, celui de Marigny devient inutile; . Pour ces motifs le Conseil municipal est d'avis unanime que , , 1° L'Ă©glise de Marigny soit dĂ©molie et que les matĂ©riaux en soient vendus aux enchĂšres publiques, d'aprĂšs un devis qui en sera dressĂ© par lĂ© sieur PĂ©pin, entrepreneur de bĂątiments Ă  Montmerrei que le Conseil dĂ©signe Ă  cet effet. 246 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 2° Le cimetiĂšre soit conservĂ©, que la clĂŽture en soit rĂ©parĂ©e afin que les bestiaux ne puissent y arriver et qu'il soit plantĂ© d'arbres verts ainsi que l'emplacement de l'Ă©glise afin que ce lieu prĂ©sente un aspect plus respectable et plus imposant ; que les tombes et les inscriptions soient conservĂ©es dans leur Ă©tat actuel afin que les parents et amis puissent aller visiter et honorer la derniĂšre demeure de ceux sur les tombes desquels ils ont fait placer des signes distinctifs. » Malheureusement cette dĂ©libĂ©ration si sage tomba en oubli et vers 1890 les sapins plantĂ©s en 183,2 furent abattus et en 1897 le terrain lui-mĂȘme du cimetiĂšre fut mis en vente. C'est alors que, pour ne point laisser profaner cette terre bĂ©nite, afin de respecter les ossements des morts qui y reposent et d'empĂȘcher qu'ils soient transportĂ©s et dispersĂ©s Ă  travers la campagne, ce cimetiĂšre a Ă©tĂ© rachetĂ© avec l'intention de le laisser intact dans l'Ă©tat oĂč il se trouvait. On a cru ainsi mettre en exĂ©cution dans la mesure du possible les dĂ©sirs exprimĂ©s dans la dĂ©libĂ©ration ci-dessus et rĂ©pondre aux voeux de tous les habitants du quartier dont les ancĂȘtres reposent dans ce cimetiĂšre. Et c'est pour accentuer et rappeler davantage cette pensĂ©e du cimetiĂšre qu'une croix y a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e au lieu mĂȘme oĂč tant de fois le Sang de Notre-Seigncur JĂ©sus-Christ coula sur l'autel au Saint-Sacrifice en faveur des dĂ©funts qui dormaient dans le cimetiĂšre auprĂšs de l'Ă©glise. Car on s'est demandĂ© pourquoi cette croix a Ă©tĂ© placĂ©e Ă  une extrĂ©mitĂ© et non au centre du cimetiĂšre. C'est parce qu'elle occupe la place de l'autel de' l'ancienne Ă©glise de Marigny. Le Droit Canonique et les prescriptions du saint Concile de Trente veulent que si une Ă©glise est dĂ©molie pour n'ĂȘtre pas reconstruite au mĂȘme lieu, son terrain soit respectĂ© et qu'une croix y soit Ă©rigĂ©e. Cum facultate tam dictas parochiales quam alias dirutas in projanos usus, non sordides, erecia t'amen ibi cruce, converlendi Sess. c. 7 de Rejorm. Cette croix a Ă©tĂ© bĂ©nite solennellement en prĂ©sence de toute la population en la fĂȘte de NoĂ«l 1898, jour de la clĂŽture d'une mission donnĂ©e Ă  MortrĂ©e. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 247 GurĂ©set Vicaires de la Paroisse de Marigny i CURÉS I. — DE BERNARD, Pierre, Ă©cuyer, sieur de Marigny, Ă©tait depuis longtemps curĂ© de Marigny lorsqu'il donna sa dĂ©mission en faveur du suivant. Il mourut le 3 fĂ©vrier de l'annĂ©e 1700 et fut inhumĂ© dans le choeur de,l'Ă©glise. IL — DE BERNARD, Pierre, neveu ou proche parent du prĂ©cĂ©dent, lui succĂ©da ; nous ignorons Ă  quelle Ă©poque, vu que les registres les plus anciens ne remontent qu'Ă  l'annĂ©e 1693. Il mourut le 20 dĂ©cembre 1722, ĂągĂ© de 63 ans ou environ et fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise par JacquesFrançois BriĂšre, curĂ© de Boissei et doyen d'EcouchĂ©. III. — DE BERNARD, Jacques, prit possession au mois d'avril 1725 et mourut en 1732. ' / IV. — DE BERNARD, RenĂ©-Louis, succĂ©da au prĂ©cĂ©dent au mois d'octobre 1733. Sous son administration, Jacques de Bernard, son proche parent qui Ă©tait curĂ© de Boissey depuis l'annĂ©e 1740, mourut Ă  Marigny, le 29 juillet 1749 et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. RenĂ© de Bernard mourut le 6 avril 1753 et il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise, par Pierre Letellier curĂ© de Boissey. V. — GUILBERT DU MAZÉ, Jacques, prit possession de la cure au mois de novembre 1754. Il mourut le 10 mars 1755 Ă  l'Ăąge de 32 ans et fut inhumĂ© d,ans le choeur de l'Ă©glise, par Julien Ozanne, curĂ© de Saint-Loyer. AprĂšs sa mort, la cure fut desservie par Louis Hubert, puis par Gervais Guillaume. VI. — LUSURIER, Michel, paraĂźt sur les registres le 18 avril 1756. Il mourut le 17 mai 1763 ĂągĂ© de 37 ans ou environ, et fut inhumĂ© dans le choeur dĂ© l'Ă©glise, par LeliĂšvre, curĂ© de Marcei, qui plus tard, prĂȘta le serment constitutionnel. 1 Ils nous sont connus par les registres de la mairie. 248 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE VII. — VAUDORÉ, Jacques, curĂ© d'Aunay-les-Bois nommĂ© Ă  la cure de Marigny, ne fit, pour ainsi dire, que passer dans cette paroisse. Il mourut le 28 juillet 1763 et fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise, par LeliĂšvre, curĂ© d,e Marcei. AprĂšs sa mort, la cure fut desservie par François Boetard, prĂȘtre de la paroisse d'O. VIII. — DANNE, Jean, prĂȘtres des environs d'Hareourt, passait un jour Ă  la Petite-MortrĂ©e, oĂč il s'arrĂȘta dans une des auberges qui se trouvaient sur le grand chemin d'Argentant Ă  SĂ©ez. LĂ , ayant remarquĂ© qu'on sonnait longtemps Ă  une Ă©glise voisine, il en demanda le motif. On lui dit que c'Ă©tait la mort de M. VaudorĂ©, curĂ© de Marigny. Alors il s'informa de ce que pouvaient valoĂč' de revenu, le temporel et les dĂźmes, et sur le rapport qu'on lui fit, il postula pour ce bĂ©nĂ©fice, auquel son titre de GraduĂ© » lui donnait droit, et fut nommĂ© Ă  cette cure dont il prit possession au mois d'avril 1764. L'Ă©glise et le cimetiĂšre de Marigny furent interdits le 1er avril 1766, par ordre de Mgr NĂ©el de Christot, Ă©vĂȘque de SĂ©ez ; mais les registres de la mairie n'indiquent ni le motif ni la durĂ©e de cet interdit. M. Danne mourut le 8 juin 1785, Ă  l'Ăąge de 65 ans et son corps fut inhumĂ© au cimetiĂšre 1. L'inhumation fut faite par M. du Moulin de Grandchamps, curĂ© de Saint-Loyer et doyen d'EcouchĂ©. IX. — MORICE, Gabriel, nĂ© le 12 mai 1726, Ă©tait issu d'une ancienne et honorable famille de Marigny, dont le nom se rencontre sur divers actes, pendant pi'Ăšs de trois siĂšcles. Il Ă©tait vicaire de Goulet, lorsqu'il fut nommĂ© Ă  la cure de Marigny, en 1785. Gabriel Morice fut le dernier curĂ© de Marigny. 1 Une dĂ©claration du roi en date du 19 novembre 1776, dĂ©fendait d'inhumer dans les Ă©glises et dans leurs accessoires. .. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 249 VICAIRES 1° HÉBERT, Daniel, Ă©tait vicaire en 1690. Il mourut le 17 mars 1717 et fut inhumĂ© au cimetiĂšre. 2° DAUPELEY, Gilles, fils de Gilles, notaire au bourg de MortrĂ©e, commune de Marigny, fut vicaire en 1717. En 1720, coadjuteur de François-Roger, chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e et, en 1724, titulaire de ce bĂ©nĂ©fice. 3° SERÉE, P., 1720-1722. - 4° LECOQ, L.,. 1722-1724. ' '' 5° RADIGOIS, 1724-1725. 6° BARBAULT, François-Louis, 1725-1728. 7° VIEL, Nicolas-Rolland, 1728-1729. " 8° DE LA LANDE, Jean-Baptiste, 1729-1729. 9° VIEL, de nouveau, 1729-1743. 10° LIARD, Achille, 1743. Mort le 9 fĂ©vrier 1781, Ă  l'Ăąge de -56 ans, il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise par M. Courmesnil, curĂ© de la paroisse. de Saint-Cyr-la-RosiĂšre, diocĂšse de - Lisieux. ; 11° VENDEL, Michel, 1571-1754. 12° DE CHEUX, 1754. 13° GUILLAUME, .Gervais, 1755-1756. 14° CHESNAYE, R., 1757-1758. 15° SICARD, 1759. 16° BOETARD, François, 1763-1767. Il fut chargĂ© par l'Ă©vĂȘque de rĂ©diger un grand nombre d'actes qui avaient Ă©tĂ© oubliĂ©s 1. .17° LE VAVASSEUR, 1777. 18° DE HAUSSEY, 1780. 19° LE SAULX, 1784. 20° CUVIGNY, 1789-1790. . 21° MORICE, JeaWGabriel, fils de Jean-Louis Morice et de Françoise Bourget, naquit Ă  Marigny, le 5 fĂ©vrier 1761, fut baptisĂ© le lendemain et nommĂ© par Gabriel Morice, 1 Jean Danne, qui fut curĂ© de 1764 Ă  1785, rĂ©digea seul les actes, ce qui fait que ses vicaires noifs sont peu connus. 250 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE prĂȘtre, son oncle, et par Marie-Jeanne Bourget, Ă©pouse de Jean-Baptiste-Nicolas Pelletier, sa tante, au maternel de la paroisse de Cuy, prĂšs d'Argentan. NommĂ© en 1790 vicaire de la paroisse de Marigny, dont son oncle Ă©tait curĂ©, il fut nommĂ© curĂ© de celle de Nonant, qu'il desservit jusqu'Ă  l'application du dĂ©cret du 11 novembre 1793, par lequel tous les cultes furent supprimĂ©s et leurs ministres, privĂ©s de leur traitement. Il vint Ă  cette Ă©poque demeurer dans sa famille Ă  Marigny, sans exercer le ministĂšre. Cependant, M. JĂ©rĂŽme-FrançoisBeuzelin Duhameau,- curĂ© de Marcei, Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© le 23 septembre 1808, M. Ledangereux, curĂ© de MortrĂ©e, engagea M. Morice Ă  accepter cette desserte ce qu'il fit. Le presbytĂšre de Marigny, ayant Ă©tĂ© vendu pendant la RĂ©volution, M. l'abbĂ© Morice continua d'habiter Ă  Marigny la maison paternelle oĂč il mourut le 8 novembre 1832. Il fut inhumĂ© dans le cimetiĂšre de Marcei, oĂč on voit sa tombe, avec une Ă©pitaphe entiĂšrement effacĂ©e. O La paroisse d'O ou Oth, paraĂźt ĂȘtre d'origine saxonne. On la trouve vers l'an 1100 dans Orderic Vital. Elle figure parmi les propriĂ©tĂ©s que Robert, Hughes et Ernauld, fils de Robert de Grandmesnil, donnĂšrent en 1050 Ă  l'Ă©glise d'Ouche, pour le salut de leur Ăąme. Elle obtint donc au lieu qu'on nomme Oth », l'Ă©glise avec toute la dĂźme et la terre du presbytĂšre plus un terrain labourable de 3 charrues. La paroisse d'O faisait, avant la RĂ©volution, partie de l'archidiaconĂ© du Houlme et du doyennĂ© d'EcouchĂ©. Son Ă©glise Ă©tait sous l'invocation de Saint-Martin, Ă©vĂȘque de Tours, et sous le patronage de l'abbĂ© de Silly. Elle Ă©tait situĂ©e entre les jardins du chĂąteau et le chemin tendant Ă  MĂ©davy. Elle avait une chapelle seigneuriale qui fut pendant longtemps desservie par un chapelain et sous laquelle Ă©tait un caveau funĂ©raire. < Le 7 dĂ©cembre 1792, eut lieu dans l'Ă©glise d'O, l'assemblĂ©e des habitants, pour l'Ă©lection du corps municipal. Le 28 octobre 1793, on descendit..une des cloches qui fut ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 251 envoyĂ©e au district d'Argentan, avec le plomb de deux cercueils qui se trouvaient dans le caveau de la chapelle seigneuriale. Tous les cultes ayant Ă©tĂ© abolis par le dĂ©cret du 11 novembre 1793, l'Ă©glise d'O fut choisie pour les rĂ©unions des assemblĂ©es communales, et le 8 mai 1794, on plaça au-dessus de la porte principale, cette inscription Ă©crite en gros caractĂšres Temple de la Raison. Les communes de Bray, d'O et de Marigny ayant Ă©tĂ© rĂ©unies par dĂ©cret du 25 juillet 1794 6 thermidor, an XI, pour former sous la dĂ©nomination de MortrĂ©e, le chef-lieu du canton, toutes les assemblĂ©es communales et cantonnĂątes se firent dans l'Ă©glise-d'O. Nous rappelons que les cantons organisĂ©s par la loi de 1790, furent plus nombreux qu'ils ne sont aujourd'hui. Ainsi le canton de MortrĂ©e ne comprenait que les communes suivantes MortrĂ©e, La BelliĂšre, Boissei, Francheville, MĂ©davy, Le Repos, Montmerrei, Saint-Christophe et Vrigny. Les mariages ne furent cĂ©lĂ©brĂ©s pendant quelque temps qu'au chef-lieu de canton. Comme les rĂ©unions cantonales Ă©taient souvent tumultueuses et que les personnes qui y prenaient la parole avaient parfois de la peine Ă  se faire entendre, l'assemblĂ©e dĂ©cida, le 4 mai 1799, qu'on prendrait, en la payant Ă  dire d'experts, la chaire de l'Ă©glise de MĂ©davy, pour la placer dans celle d'O, oĂč elle servirait de tribune aux orateurs. L'Ă©glise portait Ă  l'Ă©poque le nom de Temple de la DĂ©cade ». M. l'abbĂ© Ledangereux ayant Ă©tĂ© nommĂ©, conformĂ©ment au Concordat, curĂ© de la commune de MortrĂ©e, le conseil dĂ©cida, -dans sa rĂ©union du 11 mars 1802, que l'Ă©glise de Bray .servirait provisoirement d'Ă©glise paroissiale, comme Ă©tant la plus grande et la plus dĂ©cente que M. l'abbĂ© Ledangereux, en serait mis en possession le 13 ; que les Ă©glises d'O et de Marigny seraient fermĂ©es le 23 ; que les clefs seraient dĂ©posĂ©es Ă  la mairie et qu'on y ferait provisoirement les inhumations. " Cependant, les habitants des sections d'O et de Marigny voyant, qu'Ă©loignĂ©s de l'Ă©glise de Bray, il leur Ă©tait pĂ©nible d'assister Ă  la messe, vu qu'il n'y avait pas de vicaire, priĂšrent Mgr de Boischollet, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, de bien vouloir 252 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE autoriser M., l'abbĂ© Bachelier, Ă  dire la messe et, Ă  faire les offices dans l'Ă©glise d'O ; ce qui leur fut accordĂ©. Le maire conformĂ©ment Ă  une circulaire du sous-prĂ©fet, retira les clefs de l'Ă©glise des mains du prĂȘtre constitutionnel, qui avait obtenu la permission d'y dire la messe, et il les remit Ă  M. l'abbĂ© Bachelier. Ce dernier commença Ă  faire l'office le 1er aoĂ»t 1802. Ce jour mĂȘme, les partisans de l'intrus jetĂšrent par terre, pendant la messe, l'eau qui servait pour le baptĂȘme et ils cassĂšrent le vase qui la contenait. Le dimanche suivant, ils s'assemblĂšrent dans le cimetiĂšre et l'un d'eux frappa le sacristain qui sonnait la messe. Huit jours plus tard, ils s'emparĂšrent de force des livres qui servaient Ă  l'exercice du culte et dans le courant de la semaine, ils dĂ©posĂšrent devant l'Ă©glise, un vase rempli de son, un autre rempli de sang et une tĂȘte de boeuf ; remplirent la serrure de pierres et de clous et enduisirent la porte avec des immondices ; et comme ils menaçaient de continuer Ă  insulter le culte, le prĂȘtre et les assistants, Monseigneur l'EvĂȘque, ordonna Ă  M. Bachelier de faire les offices au bourg de MortrĂ©e, dans la chapelle Saint-Marc. D'aprĂšs le rapport du maire, les perturbateurs se citaient autorisĂ©s par des dĂ©sordres semblables qui se passaient Ă  Marcei et Ă  EcouehĂ©. Mais aprĂšs que le curĂ© d'EcouchĂ©, eĂ»t Ă©tĂ© mis en prison, les partisans de l'intrus restĂšrent tout Ă  fait paisibles. Ce fut vers la mĂȘme Ă©poque qu'on enleva une inscription portant Le peuple français reconnaĂźt l'existence d'un Etre SuprĂȘme », laquelle inscription avait Ă©tĂ© placĂ©e, en exĂ©cution du dĂ©cret du 7 fĂ©vrier 1794 et avait coĂ»tĂ© 12 livres Elle Ă©tait au-dessus de l'entrĂ©e principale de l'Ă©glise. L'Ă©glise d'O fut achetĂ©e, ainsi que le cimetiĂšre, le 4 novembre 1809, par M. Charles-Valentin Roques,-propriĂ©taire du chĂąteau. On voit encore aujourd'hui l'ancien if du cimetiĂšre. Le prix de ces deux objets fut de 4020 livres. Voici la description que donne de cette Ă©glise qui, Ă  l'Ă©poque, servait de magasin, un titre du chartrier du chĂąteau, datĂ© de l'annĂ©e 1816 C' construction ancienne, avec Ă©perons saillants, de 29m75 de longueur. Elle a, d'un cĂŽtĂ©, six croisĂ©es et une petite porte, et, de l'autre, cinq ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 253 croisĂ©es. La couverture est en tuiles. En avant, un porche sous lequel est l'entrĂ©e une porte Ă  deux vantaux. Audessus du porche, l'ancien clocher qui est carrĂ© et qui se - termine par une portion Ă©galement carrĂ©e, laquelle est couverte en ardoises et surmontĂ©e d'un clocheton avec girouette. Des poiriers et des pĂȘchers sont plantĂ©s entre les Ă©perons... etc. » Il est probable d'aprĂšs cette description, que la chapelle seigneuriale et la sacristie, avaient Ă©tĂ© dĂ©molies et que ce qui est appelĂ© Ă©perons, Ă©taient des contreforts. Quant Ă  l'emplacement de cette Ă©glise, on pourrait le prĂ©ciser, si, comme on le dit, les fonts baptismaux qu'on voit, Ă  quelques mĂštres et Ă  droite de la chapelle actuelle sont "toujours restĂ©s Ă  la place qu'ils occupaient primitivement-. On voit dans l'emplacement de l'ancien cimetiĂšre, une sorte de tumulus recouvert d'arbres ce tumulus renferme les nombreux ossements qui furent mis Ă  dĂ©couvert par les, terrassements pratiquĂ©s pour la fondation des murs et le nivellement du terrain. -. CurĂ©s et Vicaires de la Paroisse d'O CURÉS L^— GAUTHIER, Gervais, Ă©tait curĂ© d'O, .en 1585. II. — GASCOIN, Raven, Ă©tait curĂ© en 1628 et il avait aussi le, titre de prieur de Sainte-Croix. ' On le trouve encore en 1639, mais les registres manquent depuis cette Ă©poque jusqu'Ă . 1666. III. —ÀUBRY, Jean, curĂ© en 1666, mourut le 24 novembre 1669 et fut inhumĂ© par François Bachelier, prĂȘtre d'O, en prĂ©sence de Christophe Aubry, son frĂšre, et de Pierre CollĂ©e, vicaire d'O et chapelain de la chapelle seigneuriale. IV. — AUBRY, Christophe, frĂšre du prĂ©cĂ©dent, lui succĂ©da, et ne paraĂźt plus aprĂšs l'annĂ©e 1686. 254 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE V. — MASSÉ, Toussaint, bachelier en thĂ©ologie de la FacultĂ© de Sorbonne, succĂ©da au prĂ©cĂ©dent et fut doyen d'EcouchĂ©. On ne le trouve plus aprĂšs l'arinĂ©e 1690. VI. — MALBOUT, François, fut curĂ© de 1690 Ă  1707. VIL — MOREAU, Geoffroy, succĂ©da au prĂ©cĂ©dent et fut curĂ© jusqu'en- 1714. VIII. — HUBERT, Guillaume, prit possession en 1714 et fut doyen'd'EcouchĂ© en 1737. Il Ă©tait ĂągĂ© de 75 ans environ, lorsqu'il cĂ©da sa cure enl756, Ă  Louis-Guillaume Hubert, son neveu. DĂ©cĂ©dĂ© au presbytĂšre d'O, le 20 avril 1768, Ă  l'Ăąge de 77 ans, il fut inhumĂ© le lendemain dans le choeur de l'Ă©glise par J. Roussel, curĂ© de la PerriĂšre, au Perche, en prĂ©sence de Pierre Richard, curĂ© de Boissey et de MarinJacques Lenoble, vicaire d'O. IX. — HUBERT, Louis-Guillaume, Ă©tait, depuis deux ans, vicaire de la paroisse d'O, lorsqu'il prit possession de la cure le 8 avril 1756. Il mourut le 14 mars 1762, Ă  l'Ăąge de 54 ans et fut inhumĂ© dans le choeur de l'Ă©glise, par Lenoble, vicaire. X. ‱— LONGUET, N.,' succĂ©da au prĂ©cĂ©dent en 1762. Son acte de dĂ©cĂšs ne se trouvant pas sur les registres qui, Ă  l'Ă©poque, Ă©taient tenus assez exactement, il est probable qu'il passa Ă  une autre place. XI. — QUINION, Edme-Clair, fils de Charles et de Catherine Lami, prit-possession le 19 septembre 1775. Le 2 juin 1776, il fit faire la premiĂšre communion Ă  52 enfants, au nombre desquels se trouvaient 27 garçons. NommĂ© au mois d'avril 1781, Ă  la cure de Toucy canton de Lagny, arrondissement de Meaux, dĂ©partement de Seine-et-Marne, il ne tarda pas Ă  quitter la cure d'O, qui fut desservie provisoirement par Lenoble, vicaire. XII. —LEMERCIER, Jacques-Michel, originaire de Bray ou de Saint-Christophe, prit possession au mois de mars 1782. Le 17 juillet 1788, il bĂ©nit la grosse cloche de l'Ă©glise qui fut nommĂ©e Françoise-Marie, par François Perchiel, charpentier, ĂągĂ© de 88 ans, et par Marie Loublier, ĂągĂ©e de 79 ans ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 255 et Ăš mois, lesquels furent choisis comme les. personnes les plus ĂągĂ©es de la paroisse. M. Lemercier refusa de prĂȘter serment Ă  la Constitution du ClergĂ© et il desservit sa paroisse jusqu'au 26 avril 1792, oĂč il fut obligĂ© de la quitter, emportant avec lui les regrets, . de tous ses paroissiens. C'Ă©tait un prĂȘtre fort distinguĂ©, sous tous rapports et qui laissa le meilleur souvenir dans la contrĂ©e. On a dit qu'au retour de l'Ă©migration, il avait Ă©tĂ© nommĂ© curĂ© de GacĂ© ; si le fait est exact, il ne dut pas reste ‱ longtemps dans cette cure, qui en 1808, Ă©tait occupĂ©e par M. Goupil-Narlier. XIII. — BACHELIER, Pierre-Jacques-François, nĂ© en la paroisse d'O, fut ordonnĂ© prĂȘtre vers l'annĂ©e 1780 et nommĂ© vicaire Ă  Ouilty-le-Basset, doyennĂ© d'Aubigny, prĂšs Falaise, qui faisait, avant la RĂ©volution, partie du diocĂšse dĂ© SĂ©ez. Il Ă©tait Ă  l'Ă©poque de la RĂ©volution, vicaire de la paroisse de Saint-Germain, de la. ville de SĂ©ez. Ayant refusĂ© de prĂȘter le serment constitutionnel, il Ă©migra en Allemagne et il fut du nombre des 65 prĂȘtres du diocĂšse de SĂ©es qui, avec Mgr du Plessis d'ArgentrĂ©, leur Ă©vĂȘque, reçurent une bienveillante hospitalitĂ© dans les villes et pa,ys de Munster, pendant les annĂ©es 1794 et 1795. De retour de l'Ă©migration, il. fut chargĂ© de desservir les sections d'O et de Marigny. Il Ă©prouva de nombreux dĂ©sagrĂ©ments de la part des partisans de l'intrus constitutionnel. AprĂšs avoir desservi pendant quelques mois la commune du ChĂąteau d'Almenesches, il fut nommĂ© curĂ© de Marcei, oĂč il est mort en l'annĂ©e 1844, avec le titre de chanoine honoraire du diocĂšse de SĂ©ez. VICAIRES 1° LEFÈVRE, N., Ă©tait vicaire aux annĂ©es 1631-1633. 2° DELAUNAY, Marin, 1633-1635. 3° HOUSSEMAINE, Jacques, 1635-1638. 4° LOUBLIER, Jacques, 1638. Les registres manquent de 1639 Ă  1666. .256 ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 5° COLLÉE, Pierre, chapelain de la chapelle seigneuriale de l'Ă©glise d'O, remplit les fonctions de vicaire de 166,6 Ă  1679. Il mourut le 28 mars 1718, Ă  l'Ăąge de 83 ans. 6° H. BARÉ. ' 7° BLAISCHER, Michel, 1679-1682. 8° LEBOURGEOIS, 1682-1685. 9° LABBÉ, Robert, 1686-1687. 10° BESNARD, François, 1688-1690. 11° OGER, RenĂ©, 1691. Il mourut le 24 mars 1694 et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. 12° LENOBLE, Gervais, nommĂ© au mois de mars 1694 - il mourut le 20 juillet suivant et fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. 13° PRIEUR, Louis, 1694-1698. 14° ADAM, Louis, 1698-1700. 15° BOULLEY, Charles, 1700-1701. 16° COURTIN, François, 1701-1702. 17° LEFOUL, Charles, 1702-1715. ' 18° DESHAIES, 1716-1718. jl9° COLLET, Julien, originaire de la paroisse de la Carneille. 171,9-1720. NommĂ© vicaire de Boissei en 1721, il y mourut le 28 septembre 1728. 20° CHAPELAIN, Jean, 1721-1724. 21° HARDY-DUCLOS, Jacques, 1725-1727. 22° VAUCANU,"Ignace, 1727-1730. 23° DAUPELEY, Gilles, fils de Gilles, notaire au bourg de MortrĂ©e, paroisse de Marigny, fut vicaire d'O, de 1731 Ă  1736, puis il fut chapelain-administrateur de l'HĂŽtel-Dieu de MortrĂ©e, et en 1744, curĂ© de la paroisse Sainte-Colombela-Petite, canton de Courtomer. 24° BOÉTARD, François, nĂ© Ă  O, fut vicaire de cette paroisse de 1736 Ă  1754 ; vicaire de Boissei, de 1760 Ă  1762 desservant de Marigny, la cure Ă©tant vacante, en 1763 vicaire de Bray, de 1766 Ă  1768 et prĂȘtre habituĂ© de la paroisse d'O, oĂč il mourut le 24 septembre 1778. Il fut inhumĂ© par M. Betzais-Courmesnil, alors curĂ© de Boissei, puis curĂ© d'Argentan, de 1802 Ă  1824. ESSAI HISTORIQUE SUR LA PAROISSE DE MORTRÉE 257 25° HUBERT, Louis-Guillaume, fut vicaire d'O, de 1754 Ă  1756, puis curĂ© de la mĂȘme paroisse de 1756 Ă  .1762. 26° PIGEON, Jean, fut. nommĂ© vicaire en 1757, et il mourut le 3 septembre 1760, ĂągĂ© de 54 ans. Il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise. NOTICE sur M. L'ABBÉ H. OLIVIER de Bazoches-au-Houlme Orne, Botaniste 1 La SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne vient d'ĂȘtre Ă©prouvĂ©e par la mort d'un de ses membres, sinon des plus connus, du moins des plus anciens, des plus marquants et des plus dignes de respect et de regret, M. l'abbĂ© Olivier, de Bazoches-au-Houlme. Son nom figure sur nos listes depuis le 18 mai 1899. Sa notoriĂ©tĂ©, qui depuis longtemps avait franchi les limites de la France, ses ouvrages, toujours trĂšs recherchĂ©s des amis de la science, honorent non .seulement l'auteur, mais le pays qui l'a vu naĂźtre, oĂč il a vĂ©cu, et les SociĂ©tĂ©s auxquelles il appartenait. Au lendemain de sa mort, une voix s'est Ă©levĂ©e pour rendre Ă  la mĂ©moire du prĂȘtre et savant l'hommage qui lui Ă©tait dĂ» ; des revues scientifiques, des journaux rĂ©gionaux ont rappelĂ© sa vie si digne, si laborieuse et montrĂ© l'importance de son oeuvre. Mais il est du devoir de notre SociĂ©tĂ© de lui donner un nouveau tĂ©moignage de sympathique affection en signalant son nom et ses travaux au souvenir de ses compatriotes. Le nom de M. l'abbĂ© Olivier restera indissolublement attachĂ© Ă  cette partie de la botanique, qui traite des Lichens, ces humbles vĂ©gĂ©taux, qui ornent si gracieusement la 1 Lecture de celte notice a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  la sĂ©ance publique de la SociĂ©tĂ©, tenue Ă  Domfront, le 29 aoĂ»t 1923. Cet article est l'un des derniers, sinon le dernier, qu'Ă©crivit M. l'abbĂ© Letacq. Il en corrigea les Ă©preuves sur son lit de souffrance peu de jours avant sa mort. Ce qu'il dit de M. l'abbĂ© Olivier pourrait s'appliquer Ă  lui-mĂȘme. Publier ces pages oĂč se reflĂšte la vie laborieuse et modeste de notre cher confrĂšre, c'est lui rendre un nouvel et pieux hommage NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER 259 terre, les rochers, les murs, les arbres et, comme l'a dit Augustin Cauchy, dont l'admirable organisation tĂ©moigne en "faveur de la sagesse de Dieu, aussi bien que lĂ  formation de ces Ă©toiles, dont il a semĂ© les voĂ»tes du firmament. » C'est, en effet, Ă  leur Ă©tude presque exclusive qu'il a consacrĂ© pendant prĂšs d'un demi-siĂšcle les loisirs que lui laissait le ministĂšre ecclĂ©siastique et, de l'aveu de tous, il fut un de ceux qui, de notre temps, ont le plus contribuĂ© aux progrĂšs de la LichĂ©nologie. Il est mort le lundi 20 octobre-1922 dans sa annĂ©e, au presbytĂšre de Bazoches-au-Houlme, oĂč il rĂ©sidait Ă . nouveau depuis prĂšs de trente ans. Ce fut avant tout un grand laborieux. Sa santĂ© chancelante dans ces derniĂšres annĂ©es n'avait pu l'arracher Ă  ses chĂšres Ă©tudes ; tranquille et rĂ©signĂ©, il se refusait Ă  l'abandon de sa tĂąche journaliĂšre, et conserva jusqu'Ă  la fin la mĂȘme ardeur pour le travail. La veille de sa mort, il avait encore essayĂ© de s'asseoir Ă  son bureau. Aimant la solitude, l'asile le plus assurĂ© de la science, fuyant toute distraction, c'est par la tĂ©nacitĂ© dans le travail quotidien qu'il, a assurĂ© le succĂšs de son oeuvre. Sa vie se rĂ©sume en ses travaux ; elle s'est Ă©coulĂ©e silencieuse dans le recueillement de l'Ă©tude et du ministĂšre ecclĂ©siastique, sans aucun de ces ^ incidents qui Ă©veillent l'attention publique. Jacques-François-Henri Olivier naquit Ă  Saint-Hilaireles-Mortagne, le 6 janvier 1849, d'une famille d'humbles cultivateurs qui, obligĂ©s de gagner pĂ©niblement Leur vie, ne laissaient guĂšre Ă  leurs d iu're hĂ©ritage que le sentiment du devoir et le respect du travail. Henri Olivier' suivit ses parents Ă  La Chapelle-Viel et, un' peu plus tard, Ă  Champs, oĂč le curĂ©, M. Godier 1, lui donna ainsi qu'Ă  1 Godier Jean-Baptiste, nĂ© le 13 fĂ©vrier 1813, Ă  La FerriĂšre-aux-Etangs, ordonnĂ© prĂȘtre le 9 juin 1838 et nommĂ© vicaire Ă  LĂ  Haute-Chapelle, — le 10 novembre 1838, vicaire Ă  SainteTHonorine-la-Guillaume, —le 1er juillet 1840, vicaire Ă  NĂ©cy, — le 1er dĂ©cembre 1846, curĂ© de Champs, — le 25 aoĂ»t 1868, curĂ© de Montreuil-au-Houlme, oĂč il est mort le 23 mars 1886. 260 NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER Jules Jouaux 1, lĂšs premiĂšres leçons de latin. En 1862, il entrait en septiĂšme au Petit SĂ©minaire de et il y fit toutes ses Ă©tudes jusqu'Ă  la philosophie Ă©lĂšve laborieux, consciencieux plutĂŽt que brillant. C'est lĂ , sous la direction d'un maĂźtre, M. l'abbĂ© BĂ©lin 2, qui a laissĂ© Ă  tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un savant modeste et d'un professeur dĂ©vouĂ©, habile Ă  discerner les vocations scientifiques, que le jeune Olivier s'occupa d'histoire naturelle et surtout de Botanique. M; BĂ©lin faisait chaque annĂ©e avec des Ă©lĂšves choisis un certain nombre d'excursions on commençait ainsi l'Ă©tude des plantes par celle de l'espĂšce et sur le terrain. Ces travaux pratiques, en initiant les Ă©tudiants aux Ă©lĂ©ments de la science, avaient l'avantage de leur donner le goĂ»t des herborisations, de leur apprendre Ă  chercher avec mĂ©thode, c'est-Ă -dire en tenant compte des lois de la GĂ©ographie botanique. Ce ne fut que plus tard que M. Olivier Ă©tudia l'anatomie vĂ©gĂ©tale et fit intervenir l'emploi du microscope dans ses recherches lichĂ©nographiques. Mais il avait puisĂ© dans les leçons de M. BĂ©lin le goĂ»t des travaux descriptifs, auxquels il s'est surtout adonnĂ©. C'est au Petit SĂ©minaire de SĂ©es que je connus Henri Olivier ; nous suivions les mĂȘmes leçons ; ensemble nous fĂźmes bon nombre d'excursions dans la plaine de SĂ©es, en Ecouves, aux marais de la Chapelle alors si intĂ©ressants, sur les collines de ChaillouĂ©, Ă  l'Ă©tang de Bois-Roger, etc., et notre excellent maĂźtre, tĂ©moin de nos dispositions pour l'Ă©tude des plantes, nous demanda, au grand avantage de 1 Jouaux Jules-Ferdinand, nĂ© Ă  Champs le 26 juillet 1849, ordonnĂ© prĂȘtre le 22 mars 1875 et nommĂ© vicaire Ă  Tourouvre, — le 11 mars 1880 curĂ© du Mesnil-Guyon, —le 1er avril 1886, curĂ© de Tanville, — le 4 juillet 1906 retirĂ© Ă  Perrou, oĂč il est mort le 19 mars 1907. Sans ĂȘtre ce qu'on appelle un < scientifique » M. Jouaux s'intĂ©ressait aux faits de l'histoire naturelle. La forĂȘt d'Ecouves, qui recouvre en majeure partie la commune de Tanville offrait un vaste champ Ă  ses observations. Ainsi il m'a fourni plusieurs notes intĂ©ressantes sur la faune. Cf. A. LETACQ. MatĂ©riaux pour servir Ă  la jaune des vertĂ©brĂ©s, du dĂ©partement de l'Orne, Annuaire normand, 1896, pp. 67-130. En gĂ©ologie on lui doit la dĂ©couverle du filon de porphyre de Goult. Il avait aussi recueilli en Ecouves un certain nombre d'objets prĂ©historiques. Cf. MESNIL l'abbĂ©, La forĂȘt domaniale d'Ecouves cl ses environs, Alençon, Imprimerie alençonnaise, 1911, in-8°, pp. 14 et 52. 2 A LETACQ, RĂ©sumĂ© historique et bibliographique des travaux publics sur la flore de l'Orne, Bull. Soc, des Amis des Se. nat. de Rouen, 1908, p. 124. NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER 261 notre propre instruction, de nous occuper du jardin botanique 1. Ce travail en commun fut le principe d'une amitiĂ© qui ne devait s'Ă©teindre qu'Ă  la mort. Au Grand SĂ©minaire, ses promenades et ses temps libres Ă©taient exclusivement consacrĂ©s Ă  la Botanique. HĂątonsnous de le dire ; elle ne lui faisait nĂ©gliger ni la thĂ©ologie, ni l'Ă©criture sainte, ni l'histoire ecclĂ©siastique, ni mĂȘme la langue hĂ©braĂŻque, dont il voulut apprendre les Ă©lĂ©ments. Homme de devoir avant tout, il acquit par son opiniĂątre et laborieuse persĂ©vĂ©rance des connaissances Ă©tendues sur toutes les branches de la science sacrĂ©e. 1 Ce jardin situĂ© au Vieux SĂ©minaire » est supprimĂ© depuis longtemps. Il fut fondĂ© par l'abbĂ© Chichou, professeur de 1852 Ă  1861, qui s'occupait activement de botanique et dĂ©couvrit aux environs de SĂ©es un certain nombre de plantes citĂ©es par De BrĂ©bisson dans la 3e Ă©dition de sa Flore de Normandie 1859. Mais l'Ă©tude de l'histoire naturelle avait Ă©tĂ© inaugurĂ©e au Petit SĂ©minaire prĂšs de vingt ans auparavant par M. l'abbĂ© FĂ©lix Desauney, qui y enseigna les sciences, d'une façon si brillante de 1839 Ă  1848, et fut plus tard supĂ©rieur du Petit SĂ©minaire de La FertĂ©-MacĂ©. Le P. Debreyne, le cĂ©lĂšbre mĂ©decin de lĂ  Grande-Trappe Orne, dans une Note sur la nĂ©cessitĂ© de l'Ă©mancipation scientifique du clergĂ© insĂ©rĂ©e Ă  la fur de son Essai sur la thĂ©ologie morale considĂ©rĂ©e dans ses rapports avec la physiologie et la mĂ©decine, Paris, Poussielgue-Rusand, 1842, in-8°, p. 540, avait applaudi Ă  cette heureuse initiative Nous connaissons, dit-il, un diocĂšse oĂč il s'est prĂ©sentĂ© un jeune homme distinguĂ© par des talents naturels et surtout remarquable par son aptitude singuliĂšre aux sciences physiques et naturelles.'Le clergĂ©, ayant conquis cette jeune et forte intelligence, se l'est agrĂ©gĂ©e ; il a fait plus, il a lancĂ© ce brillant sujet dans les hautes Ă©coles de Paris. LĂ , devenu en peu de temps capable d'ĂȘtre professeur lui-mĂȘme et investi des grades universitaires, il est descendu des hautes rĂ©gions de la science, s'est emparĂ© de l'enseignement du Petit SĂ©minaire de son pays, a fait des cours de mathĂ©matiques, de physique, de chimie, d'histoire naturelle etc., en un mot il y a opĂ©rĂ© une vĂ©ritable rĂ©volution scientifique. Ce Petit SĂ©minaire sera sous peu, s'il ne l'est dĂ©jĂ , le plus fort de tous les collĂšges ecclĂ©siastiques de France. » Cf. LETACQ l'abbĂ©, Notice bibliographique sur M. l'abbĂ© Chichou, curĂ©doyen d'Exmes, auteur d'Ă©lĂ©ments d'histoire naturelle, BellĂȘme, Imprimerie Levayer, 1904, in-8°, 6 p. Extr. du Bull. Soc. percheronne d'histoire et d'archĂ©ologie ; NĂ©crologie M. l'abbĂ© Chichou, Almanach de l'IndĂ©pendant de l'Orne, 1905, M. Chichou fut successivement professeur aux petits sĂ©minaires de SĂ©es et de La FerlĂ© et en 1871 curĂ©-doyen d'Exmes, oĂč il mourut le 7 juillet 1904. ROMBAULT l'abbĂ©, NĂ©crologie M. l'abbĂ© FĂ©lix Desauney, Journal d'Alençon, h° du 18 dĂ©cembre 1889. FRÉBET l'abbĂ©, Notice sur le petit sĂ©minaire de la FertĂ©-MacĂ©. La FertĂ©MacĂ©. Typ. Vve Bouquerel. 1893, in-12, X — 142 p. LETACQ l'abbĂ©, et Dr F. BEAUDOUIN, Notice sur le P. Debreyne, mĂ©decin de la Grande-Trappe Orne. BellĂȘme, Imprimerie Levayer, 1912, in-8°, 52 p. — Extr. du Bull. Soc. percheronne d'histoire et d'archĂ©ologie, t. X. 1911, n° du 15 octobre, pp. 157-181 et t. XI 1912 n° du 15 janvier, pp. 33-60, 262 NOTICE SUR M. L'ABBE H. OLIVIER Il y fut d'ailleurs toujours fidĂšle ; plus tard, malgrĂ© la prĂ©paration de Son immense herbier, malgrĂ© ses incessantes publications botaniques il se rĂ©servait chaque jour un temps dĂ©terminĂ© pour les Ă©tudes ecclĂ©siastiques ; 'ainsi l'histoire de l'Église lui Ă©tait devenue trĂšs familiĂšre. Comme l'a dit Fontenelle d'un savant de son temps Il ne se permettait pas de passer des moments oisifs, ni de s'occuper lĂ©gĂšrement et avec une faible attention. » Les vacances, ai-je besoin de le dire, n'Ă©taient pas pour luiun temps de repos ; il les passait tout entiĂšresĂ  larecherche des plantes. Ses parents ayant habitĂ© successivement La Chapelle-Viel et Champs, il put se familiariser avec la vĂ©gĂ©tation de la contrĂ©e comprise entre Laigle et Mortagne, complĂ©ter les recherches dĂ©jĂ  anciennes de Lubin-ThorĂšl et Ă©tablir des comparaisons utiles entre les flores sagiennes et percheronnes. La Trappe, dont les marais et les Ă©tangs offraient, il y a quelques annĂ©es encore, une sĂ©rie de plantes des plus curieuses, fut surtout l'objet d'explorations assidues elle lui fournit le sujet de son premier travail, dont la publication remonte Ă  1877. * * *. OrdonnĂ© prĂȘtre le 30 mai 1874, M. Olivier fut successivement vicaire Ă  Bazoches-au-Houlme, curĂ© d'Autheuil 1er juin 1880, de Bivilliers 1er juillet 1886, et le 5 dĂ©cembre 1892, sur sa demande, de nouveau vicaire Ă  Bazoches. Il Ă©tait heureux de revenir dans la paroisse, qui eut les prĂ©mices de son ministĂšre, oĂč il jouissait d'ailleurs de l'estime et de la considĂ©ration gĂ©nĂ©rales, et oĂč il devait encore passer trente annĂ©es de la vie sacerdotale la plus laborieuse et la plus Ă©difiante. Peu aprĂšs son arrivĂ©e Ă  Bazoches en 1874, M. Olivier commença, sous la direction de M. Husnot, dont il Ă©tait presque le voisin, et dont il resta toujours l'ami, l'Ă©tude des Mousses et des HĂ©patiques, mais il ne tarda pas Ă  s'engager dans une voie encore moins frayĂ©e, celle des Lichens. L'hĂ©ritage de De BrĂ©bisson, d'Auguste Le PrĂ©vost, de Malbranche, qui avaient jetĂ© les bases de cette science en Normandie, Ă©tait libre ; il en prit possession. NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER ~ 263 La flore rĂ©gionale l'occupa tout d'abord. Bazoches situĂ© Ă  la limite des terrains de cristallisation, du prĂ©cambrien du silurien et du jurassique lui offrait une abondante moisson. Les Lichens Ă©tant trĂšs exigeants au point de vue des propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques du support, la variĂ©tĂ© des stations, produit une grande variĂ©tĂ© dans la vĂ©gĂ©tation. Les rochers des bords de l'Orne et de la Rouvre, Falaise, les sables siliceux du lias et le bathonien calcaire Ă  Bazoches, Habloville et Neuvy-au-Houlme furent Ă©tudiĂ©s avec soin pendant six annĂ©es. PrĂšs dĂ© Tourouvre les forĂȘts du ValDieu, du Perche et de la Trappe, l'argile Ă  -silex souvent couverte de bruyĂšres, les sables du Perche et la craie, qui s'Ă©tend sur une bonne partie de la. rĂ©gion, lui prĂ©sentaient sans doute une flore moins riche, mais avec quelques espĂšces nouvelles. Le premier rĂ©sultat de ces recherches fut un Herbier des Lichens de VOrne et du Calvados 1880-84, splendide collection de 450 espĂšces ou variĂ©tĂ©s, destinĂ©e Ă  mettre sous les yeux de l'observateur un Ă©chantillon en nature de la plante elle-mĂȘme, Ă©chantillon dont lĂ  simple vue en' dit souvent plus que ne le pourrait faire la meilleure description. L'auteur ne s'en tint pas lĂ . On ne saurait distribuer en nombre tous les Lichens d'une rĂ©gion, et il est parfois nĂ©cessaire pour dĂ©terminer une espĂšce de recourir au microscope, de chercher dans les Ă©lĂ©ments anatomiques, dans Vinternam'fabricant suivant l'expression de SchĂ©rer, des caractĂšres invisibles Ă  l'oeil ou mĂȘme Ă  l'aide d'une simple loupe. Aussi tout en prĂ©parant son Jierbier, M. Olivier rĂ©digeait des descriptions qui lui fournirent bientĂŽt les clĂ©rrlents d'une Flore. - En 1870, Malbranche de Rouen ajoutant Ă  ses propres observations les matĂ©riaux dĂ©jĂ  rĂ©unis par Auguste Le PrĂ©vost, Delise, Pelvet, et surtout -De BrĂ©bisson avait publiĂ© le Catalogue descriptif des Lichens de la Normandie. Cet ouvrage commencĂ© Ă  l'instigation d'Auguste Le PrĂ©vost et de Camille Montagne est trĂšs prĂ©cieux pour l'Ă©poque oĂč" ,il parut, mais il suppose dĂ©jĂ  comme les grands ouvrages 264" NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER de Fries et de Nylander une certaine connaissance de la LichĂ©nologie. ' * Un livre Ă©lĂ©mentaire destinĂ© Ă  donner la clĂ© de tous ces trĂ©sors, l'humble flore analytique et dichotomique, qui offrirait au dĂ©butant un fil prĂ©cieux pour le conduire dans le dĂ©dale de ces espĂšces si nombreuses et souvent si rapprochĂ©es, Ă©tait toujours Ă  l'Ă©tat de projet. M. Husnot venait de publier sa Flore des Mousses du Nord-Ouest et son Hepaticologia gallica oĂč, afin de faciliter l'Ă©tude de ces vĂ©gĂ©taux, iĂź avait, le premier en France, ajoutĂ© aux descriptions des clĂ©s analytiques rĂ©servĂ©es jusqu'alors aux phanĂ©rogames. M. Olivier voulut introduire cette mĂ©thode nouvelle dans la lichĂ©nologie, autrement dit, complĂ©ter son Herbier de l'Orne par un travail, qui en aplanissant les piemiĂšres difficultĂ©s rendrait cette Ă©tude accessible Ă  tous. Aussi sa Flore dĂ©bute par des notions Ă©lĂ©mentaires sur l'anatomie et la physiologie des Lichens accompagnĂ©es de dessins trĂšs bien exĂ©cutĂ©s, qui permettent au lecteur de se rendre un compte plus exact des indications thĂ©oriques donnĂ©es dans le texte. Puis, en vrai praticien, l'auteur entre dans les dĂ©tails les plus circonstanciĂ©s sur la rĂ©colte et l'analyse des vĂ©gĂ©taux, les instruments nĂ©cessaires, l'emploi de la loupe, du scalpel, du microscope, des rĂ©actifs chimiques si usitĂ©s aujourd'hui, la prĂ©paration de l'herbier. Les descriptions sont faites avec le plus grand soin ; bon nombre d'auteurs se contentent de puiser dans les livres d'autrui ; M. Olivier a voulu tout vĂ©rifier pas un seul des caractĂšres indiquĂ©s, qui n'ait Ă©tĂ© de visu observĂ© par lui. S'il cite toujeurs dans la synonymie un grand nombre d'auteurs et s'efforce de rendre justice Ă  chacun, ce qui prouve sa grande Ă©rudition et sa probitĂ©, il ne le fait cependant qu'Ă  bon escient, c'est-Ă -dire aprĂšs avoir constatĂ© par lui-mĂȘme le bien fondĂ© de leurs affirmations. Le titre de l'ouvrage est Flore de VOme et des dĂ©partements circonvoisins, c'est qu'en effet Ă  notre dĂ©partement l'auteur ajoute la Seine-InfĂ©rieure, l'Eure, le Calvados, la Manche,. la Mayenne et la Sarthe, ce qui lui a permis de dĂ©crire un plus grand nombre d'espĂšces et ainsi d'Ă©tablir les tableaux NOTICE SUR M. L'ABBÉ H..OLIVIER 265 analytiques et la rĂ©partition, gĂ©ographiques sur des bases plus larges. Si je donne tant de*dĂ©tails bibliographiques sur un livre dĂ©jĂ  vieux de quarante ans c'est qu'il reçut partout le meilleur accueil ; qu'il devint rapidement le Vade-Mecum des amateurs de LichĂ©nologie, qu'il fut bien vite Ă©puisĂ© et qu'aujourd'hui, simple livre d'occasion, il est encore recherchĂ© des spĂ©cialistes, tant ces matiĂšres souvent difficiles sont, exposĂ©es avec ^clartĂ©. Un botaniste amĂ©ricain Ă©crivait le 15 novembre 1883 Je viens de recevoir le livre de M. l'abbĂ© Olivier. Ce travail me fait le plus grand plaisir. C'est ce qu'il faut Ă  tout commençant, qui veut Ă©tudier les Lichens. Sans clef dichotomique on navigue Ă  tĂątons et la lichĂ©nologie devient un inextricable fouillis. Ce livre pour moi est un prĂ©cieux fil d'Ariane pour me conduire dans le dĂ©dale des espĂšces. Nylander, Fries et Cle auraient bien dĂ» en faire autant. C'est le seul moyen de ne pas rebuter les dĂ©butants. Ils ont travaillĂ© non pour ces derniers, mais pour des savants comme eux, auxquels l'initiation des maĂźtres n'avait pas manquĂ© ». Cette Flore des Lichens de'VOrne, bien qu'imprimĂ©e Ă  Mortagne, fut distribuĂ©e par fascicules dans la de Botanique, qui venait de se fonder Ă  Auch et contribua pour une large part au succĂšs de ce pĂ©riodique. ' - ' M. Olivier fut dĂšs lors reconnu comme un maĂźtre en lichĂ©nologie ; son ouvrage consacra sa rĂ©putation aussi de toutes parts lui arrivaient Ă  dĂ©terminer des Ă©chantillons reçus d'ailleurs avec l'accueil le plus empressĂ©. Ces matĂ©riaux, en effet, amassĂ©s jour par jour lui permettaient, en augmentant ses collections, d'Ă©tendre le champ de~ ses Ă©tudes et il fut bientĂŽt en mesure de publier ses monographies toujours recherchĂ©es des Cladonia, des Parmelia et des Pertusaria de la flore française. Cependant c'est sur l'Ouest qu'il possĂ©dait le plus de documents ; en outre de ses recherches personnelles dans l'Orne et le Calvados, il avait des correspondants, qui lui livraient toutes les richesses du Maine, de la Bretagne et de la VendĂ©e. C'Ă©taient le docteur Viaud-Grand-Marais et 266 NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER l'abbĂ© Dominique Ă  Nantes,, l'abbĂ© De La Godelinais Ă  FougĂšres, M. Monguillon alors instituteur Ă  Sainte-Sabine Sarthe, M. Houlbert longtemps professeur au collĂšge d'Evron Mayenne, le docteur Picquenard dans le FinistĂšre, l'abbĂ© Guillonvarc'k dans le Morbihan, J. Richard dans les Deux-SĂšvres. Son correspondant le plus assidu paraĂźt avoir Ă©tĂ© le docteur Viaud-Grand-Marais, professeur Ă  l'École de mĂ©decine de Nantes, bien connu par ses travaux sur la flore et la faune de sa rĂ©gion 1. Il rĂ©coltait lui-mĂȘme beaucoup de Lichens, en recevait de diffĂ©rents points de la France, parfois mĂȘme d'AmĂ©rique, mais n'ayant pas le loisir de les Ă©tudier, il les confiait Ă  son ami. Je dis son Ami, car au bout d'un an de correspondance les lettres du docteur prennent une tournure familiĂšre. ĂŻl appelle l'abbĂ© Olivier mon cher curĂ©, mon bon curĂ©, mon vĂ©nĂ©rĂ© ami » ; il lui Ă©crit le 13 septembre 1883 Le hasard ou plutĂŽt la providence du bon Dieu m'a fait rencontrer Ă  Noirmoutier un de vos amis, M. l'abbĂ© D., je crois, professeur au SĂ©minaire de SĂ©es et nous avons fait ensemble une miellĂ©e pour prendre des papillons... Que j'ai regrettĂ© que ce ne vous. » Plus tard il l'invite Ă  venir Ă  Nantes, Ă  l'accompagner Ă  Noirmoutier, Ă  l'Ăźle d'Yeu, cette derniĂšre bien connue des lichĂ©nologues depuis les travaux de Weddel, mais malgrĂ© ces sollicitations pressantes, malgrĂ© l'attrait des excursions, l'abbĂ© Olivier ne put se rĂ©signer Ă  quitter sa rĂ©sidence. RetirĂ© en lui mĂȘme, isolĂ© du monde autant que le lui permettait son ministĂšre, il s'Ă©tait imposĂ© une vie de bĂ©nĂ©dictin. C'est Ă  peine si malgrĂ© notre liaison ancienne et toujours des plus intimes j'aj pu l'attirer une seule fois Ă  Alençon. . C'Ă©tait le 2 mai r899 Mgr LĂ©veillĂ© qui dirigeait au Mans le Monde des Plantes et le Bulletin de VAssociation française de Botanique2, deux pĂ©riodiques auxquels M. Olivier prĂȘtait 1 Cf. E. GADECEAU, Notice sur la vie et les travaux de Ambroise ViaudGrand-Marais avec portrait. Bull, de la Soc. des Se. nat. de l'ouest de la France, 2e'trimestre 1913, pp. 88-110. ' 2 D' DELAUNAY, un botaniste manceau. Hector LĂ©veillĂ© 1863-1918. Bulletin de l'AcadĂ©mie de GĂ©ographie botanique, 1919, p. 57-96 . NOTICE .SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER 267 une trĂšs active collaboration, venait explorer la rĂ©gion de Saint-CĂ©nery. Je dĂ©cidai M. Olivier Ă  se rĂ©unir Ă  nous pour visiter ce village, pittoresquement assis sur un roc granitique au confluent de la Sarthe et du Sarthon, et Ă©tudier sa flore si riche, due Ă  la variĂ©tĂ© des conditions physiques et chimiques du sol. LÏ temps fut splendide et M. Olivier fit une excursion des plus fructueuses. Avec lui du reste le travail ne perdait jamais ses droits, car aprĂšs un rapide coup d'oeil sur les curiositĂ©s naturelles et sur l'Ă©glise, ce beau spĂ©cimen de l'architecture romane, qui lui rappelait son Ă©glise d'Autheuih il prit son marteau et son ciseau et alla s'installer sur les rochers bien connus des ToyĂšresl qu'il jugeait d'aprĂšs leur exposition plus fertiles en Lichens, et y passa toute la journĂ©e, ce qui lui permit de publier une liste, qui contient un certain nombre d'espĂšces peu communes. - M. Olivier avait fait paraĂźtre en 1897 le premier volume de son ExposĂ© des Lichens de VOuest, qui fut imprimĂ© Ă  Montligeon ; la publication du second, insĂ©rĂ© par fascicules dans le Bulletin de VAssociation française de Botanique, demanda prĂšs de trois ans. Cet ouvrage par ses qualitĂ©s de mĂ©thode, de prĂ©cision, de clartĂ© continuait la tradition des prĂ©cĂ©dents. Les clĂ©s analytiques des genres et des espĂšces reposent sur des caractĂšres faciles Ă  constater ;-les descriptions sont faites avec cette sobriĂ©tĂ© judicieuse, qui consiste Ă  donner Ă  chaque partie le relief qui lui convient ; l'action des rĂ©actifs sur les lichens est trĂšs exactement indiquĂ©e, mais Ă  juste titre prĂ©sentĂ©e comme une bonne note auxiliaire, insuffisante pour distinguer mie espĂšce, si elle ne coĂŻncide avec quelque caractĂšre morphologique. La gĂ©ographie botanique, complĂ©ment ordinaire de toute bonne flore, est traitĂ©e avec dĂ©tails stations, conditions physiques et influence minĂ©ralogique du sol, rĂ©gion d'habitat, localitĂ© pour les plantes rares ; rien n'est omis. - "L'ExposĂ© systĂ©matique se rĂ©pandit bien vite non seulement en France, mais en Europe et, s'il contribua dans une 1 SituĂ©s sut la rive droite de la Sarthe, ces rochers, distants de quelques centaines de mĂštres de l'Ă©glise de Saint-CĂ©nery, appartiennent Ă  la commune de la PoĂŽtĂ© Mayenne. 268 NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER large mesure Ă  vulgariser la lichĂ©nologie, il fit en mĂȘme temps reconnaĂźtre au loin la maĂźtrise de l'auteur. BientĂŽt d'Angleterre, d'Allemagne, d'Autriche, d'Italie, d'Espagne lui arrivaient des documents Ă ' dĂ©chiffrer. Il reçut aussi quelques envois d'Asie et d'AmĂ©rique. C'Ă©taient des collections recueillies dans des rĂ©gions jusqu'alors inexplorĂ©es au point de vue lichĂ©nologique, qu'on lui demandait d'Ă©tudier, des espĂšces nouvelles Ă  reconnaĂźtre et Ă  dĂ©crire, des espĂšces critiques pour lesquelles on sollicitait son avis. Aussi son herbier jusqu'alors limitĂ© Ă  la flore française s'accrut de façon Ă  lui permettre d'agrandir encore le champ de ses recherches et de l'Ă©tendre Ă  toute l'Europe. DĂšs ce moment M. Olivier semble avoir renoncĂ©, je ne dis pas Ă  tout voyage il n'en fit jamais beaucoup, ni de bien longs, mais mĂȘme aux excursions dans notre rĂ©gion. Il se de plus en plus Ă  Bazoches, oĂč le retenaient ses fonctions et ses Ă©tudes il faut dire aussi que la marche lui Ă©tait devenue assez pĂ©nible. A part les devoirs du ministĂšre, qu'il remplissait d'ailleurs avec une exactitude exemplaire, toutes ses journĂ©es se passent dans son cabinet de travail la matinĂ©e est employĂ©e aux Ă©tudes microscopiques et l'aprĂšsmidi Ă  la rĂ©daction des observations. Il commence alors ses publications sur la flore d'Europe ; d'abord, Ă  la demande de M. CorbiĂšre, pour les mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© des sciences naturelles et mathĂ©matiques de Cherbourg, la liste de toutes les espĂšces et variĂ©tĂ©s avec clĂ©s analytiques et considĂ©rations sur leur rĂ©partition gĂ©ographique, qui tĂ©moignent non seulement d'Ă©tudes morphologiques approfondies mais aussi d'une grande Ă©rudition botanique. Puis ce sont ses monographies des genres Lecidea Pertusaria, Opegrapha, Biatorella, Arthonia, Polyblastia, toutes rĂ©digĂ©es sur le mĂȘme plan, et dans lesquelles il faut louer uniformĂ©ment le soin avec lequel il s'applique Ă  donner des descriptions trĂšs brĂšves, mais suffisantes pour bien dĂ©terminer l'espĂšce et Ă  indiquer avec prĂ©cision les stations, la distribution gĂ©ographique, la quantitĂ© de dispersion et les rĂ©actions chimiques. Il avait commencĂ© dans les mĂ©moires de l'AcadĂ©mie de Barcelone la publication d'un Prodrome de tous les lichens europĂ©ens, et il est regrettable qu'il NOTICE SUR H. OLIVIER ; _ 269 n'ait pu donner que les lichens fruticuleux et foliacĂ©s, car nul n'Ă©tait mieux prĂ©parĂ© que lui Ă  traiter ce; sujet d'une façon complĂšte et avec plus de succĂšs. En jetant un coup d'oeil sur l'ensemble des travaux de M. l'abbĂ© Olivier je ne parle que de ses imprimĂ©s, car il a laissĂ© de trĂšs nombreuses notes manuscrites,parmi lesquelles on pourrait recueillir bien des observations dignes d'ĂȘtre publiĂ©es, en jetant, dis-je, un coup d'oeil sur cet ensemble, exsiccata, oeuvres de vulgarisation, flores, monographies de genres, on reconnaĂźtra que depuis Fries et Nyiander aucun n'a apportĂ© Ă  l'Ă©tude de cette classe de vĂ©gĂ©taux une contribution aussi imposante, et que ces travaux assurent Ă  leur auteur une des premiĂšres places parmi les lichĂ©nologues de notre temps 1. * * * Ainsi M.. l'abbĂ© Olivier, loin de disperser son activitĂ© naturelle, eut l'Ă©nergie delĂ  concentrer sur un seul objet, ou suivant l'expression courante de se spĂ©cialiser. VoilĂ  qui explique le succĂšs de ses travaux ; il a vulgarisĂ© l'Ă©tude des lichens, recueilli quantitĂ© de faits .inĂ©dits sur leur structure et leur rĂ©partition gĂ©ographique, reconnu et dĂ©crit des espĂšces et variĂ©tĂ©s nouvelles, et souvent ouvert la voie Ă  des recherches plus hautes. Pour obtenir ces rĂ©sultats, il a fallu sans doute une attention constante, une patience que ne rebute aucun obstacle, mais la nature ne livre ses secrets qu'Ă  ceux qui les arrachent. Qu'on ne se figure pas d'ailleurs que ce travail soit dĂ©nuĂ© d'intĂ©rĂȘt, que l'observateur penchĂ© sur son microscope puisse ĂȘtre comparĂ© Ă  l'esclave condamnĂ© aux mines. Rien n'est plus faux. Contempler la nature, analyser les phĂ©nomĂšnes, y chercher des causes, et des lois, et des lois remonter au lĂ©gislateur suprĂȘme, voilĂ  pour le naturaliste la source des plus vives jouissances, et ce qui fit le charme de la vie de M. Olivier. 1 Letacq, Rapport sur le mouvement scientifique Sciences naturelles. Assises dĂ© Caumonl, S" session, Caen, 9 juin 1913, Caen, E. Lanier, 1913, m-8°;p. 42. ' . 270 NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER Ces travaux lui mĂ©ritĂšrent plusieurs rĂ©compenses il fut prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© française de botanique, laurĂ©at de l'AcadĂ©mie de gĂ©ographie; botanique et de plusieurs sociĂ©tĂ©s savantes, correspondant de l'AcadĂ©mie de Barcelone, de la SociĂ©tĂ© espagnole d'histoire naturelle, etc. ; en 1912 Ă  la suite du'congrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes Ă  la Sorbonne, il reçut les palmes acadĂ©miques. Mais il faut bien le dire, toutes ces distinctions le laissaient assez indiffĂ©rent ; il semblait avoir fait sienne la devise d'un naturaliste anglais Ne demandez Ă  ce monde que du travail c'est -encore ce qu'il peut vous donner de mieux. » * * * Tout entier Ă  ses devoirs et Ă  ses recherches scientifiques, M. l'abbĂ© Olivier se montrait d'un dĂ©sintĂ©ressement absolu. On peut dire qu'il eut deux grandes passions celle du travail et celle de la charitĂ©. D'une extrĂȘme simplicitĂ© de vie, il devenait prodigue, quand il s'agissait d'aider mie oeuvre pieuse ou de secourir l'infortune ; ses mains Ă©taient toujours ouvertes et il suffisait de lui exprimer un dĂ©sir pour qu'il y rĂ©pondĂźt gĂ©nĂ©reusement. .Il donnait aux pauvres, et s'il eĂ»t voulu ĂȘtre riche, c'eĂ»t Ă©tĂ©-pour domier davantage... Et c'est parce qu'il Ă©tait dĂ©sintĂ©ressĂ©... que d'autres personnes non moins gĂ©nĂ©reuses et plus riches se plaisaient Ă  lui venir en aide. » Rien n'Ă©galait son dĂ©sintĂ©ressement si ce n'est son obligeance. Rendre service Ă  un confrĂšre le rendait heureux, et il se montrait toujours empressĂ© de mettre sa science au service des botanistes. Le docteur Viaud-Grand-Marais, qui le consultait souvent pour dĂ©terminer ses rĂ©coltes lichĂ©nograpliiques, lui Ă©crivait le 8 avril 1884 Vous ĂȘtes de tous mes correspondants le plus coirmlaisant et le plus actif veuillez donc me pardonner de vous bombarder ainsi de mes envois. » La douceur et la bienveillance de M. l'abbĂ© Olivier lui gagnaient toutes les sympathies ; sa figure un peu anguleuse ne reflĂ©tait nullement les traits de son caractĂšre et partout oĂč il a passĂ©, il n'a laissĂ© que des amis. - NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER '" 271 Est-ce Ă  dire que cette existence entiĂšrement vouĂ©e au ministĂšre ecclĂ©siastique et aux Ă©tudes scientifiques fut exempte d'Ă©preuves ? M. Olivier n'Ă©chappa pas Ă  la loi commune certaines rumeurs lui furent pĂ©nibles ; il eut parfois Ă  subir d'amĂšres humiliations. Il supporta toutes les injustices sans se plaindre, mais ne connut point le dĂ©couragement. Le travail lui fut un refuge oĂč les chagrins et la souffrance semblaient rajeunir un zĂšle, qui ne vieillit jamais. La vie de pĂ©rils et d'inquiĂ©tudes, Ă©crit un pieux auteur 1, une Ă©tude constante et passionnĂ©e est comme un ange de Dieu? qui console, protĂšge et rassure 2. » M. Olivier laisse donc une oeuvre et un exemple. * * * Les obsĂšques de M. l'abbĂ© Olivier furent cĂ©lĂ©brĂ©es le 6 octobre dans l'Ă©glise de Bazoches et prĂ©sidĂ©es par M. le doyen de Putanges, assistĂ© de M. le chanoine Bidard, supĂ©rieur de l'Ă©cole Saint-François-de-Sales Ă  Alençon, Ă  laquelle le dĂ©funt a lĂ©guĂ© sa bibliothĂšque et son herbier ; de M. le chanoine Gougeon, curĂ© des Tourailles ; de plusieurs de ses condisciples et amis, entre autres M. l'abbĂ© Dumans, curĂ© de Crulay, et des prĂȘtres du canton. L'Ă©glise Ă©tait remplie comme au jour des plus grandes solennitĂ©s on peut dire que toute la paroisse Ă©tait lĂ . Chaque famille du moins avait tenu Ă  se faire reprĂ©senter Ă  la cĂ©rĂ©monie, tĂ©moignant ainsi de sa respectueuse estime, de sa reconnaissance et de ses regrets pour le prĂȘtre qui, pendant prĂšs de quarante annĂ©es, avait exercĂ© un si fructueux ministĂšre, et donnĂ© l'exemple d'une vie si studieuse. Nous avons remarquĂ© dans l'assistance M. le sĂ©nateur Oriot, conseiller gĂ©nĂ©ral de l'Orne, maire de Bazoches, entourĂ© de son conseil municipal; M. le baron des 1 MOUSSARD l'abbĂ©, Le PrĂȘtre et la Vie d'Ă©tude, Paris, Bretaux, 1890, in-8°, p. 256. — Cf. L'Elude et le PrĂȘtre par Mgr de la Porte, ancien Ă©vĂȘque du Mans, dans la revue L'Union apostolique, mars 1923, pp. 68-71. 2 La derniĂšre lettre, qu'il m'adressa, 28 mai 1922, se terminait ainsi s Ma santĂ© devient de plus en plus mauvaise, un asthme me coupe la respiration au moindre effort que je fais ; l'enflure des jambes me permet Ă  peine de me tenir debout, it Domine, da robur, fer auxilium et j'ube quod vis. ». NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER 272 Rbtours, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, et plusieurs notabilitĂ©s de la rĂ©gion. Dans une allocution trĂšs goĂ»tĂ©e, M. le Doyen dĂ©posa sur le cercueil du dĂ©funt un Ă©loge mĂ©ritĂ© et en dĂ©gagea de salutaires leçons. Il montra en M. Olivier le prĂȘtre fidĂšle jusqu'Ă  la mort Ă  son rĂšglement de sĂ©minariste; il fit ressortir le soin qu'il mettait Ă  prĂ©parer ses instructions toujours intĂ©ressantes et solides, son zĂšle pour les catĂ©chismes, son dĂ©sintĂ©ressement et surtout le bon usage qu'il fit des dons que Dieu lui avait dĂ©partis, en se livrant avec tant d'ardeur Ă  l'Ă©tude des sciences. La vie de M. Olivier prouve une fois de plus que le succĂšs ne s'obtient que par la continuitĂ© dans l'effort, et que dans la condition la plus modeste, et quelqu'isolĂ© qu'il soit, le travailleur intelligent et consciencieux finit toujours par recevoir sa rĂ©compense, les applaudissements et la vĂ©nĂ©ration de tous, alors mĂȘme qu'il ne la demande pas 1 ». Elle montre en outre que l'Ă©tude est pour le prĂȘtre le moyen d'occuper ses loisirs le plus utile Ă  l'Église, le plus honorable pour lui et pour le corps auquel il appartient et sa meilleure sauvegarde au milieu du monde. N'est-ce pas d'ailleurs la remarque d'Ozanam GrĂ©goire VII, dit-il voulant un clergĂ© saint ie voulut savant. » A. LETACQ. 1 E. Forbes'; citĂ© par Louis Figuier dans sa Notice sur le zoolagiste Michel Sars. L'AnnĂ©e scientifique, 1870-71, p. 546. LISTE DES ÉCRITS DE M. L'ABBÉ OLIVIER — Excursion botanique Ă  la Grande-Trappe Orne. — Feuille des Jeunes Naturalistes, 7e annĂ©e, Paris, A Dollfus, 1er mars 1877, p. 60. — Tableau ' dichotomique des genres de Lichens croissant en Normandie dressĂ© sur le Catalogue de Malbranche. 3e sĂ©rie, 2e vol. 1877-78, p. 392-397. — Organographie des Lichens d'aprĂšs les auteurs. Feuille des Jeunes Naturalistes, 8e annĂ©e, 1er fĂ©vrier 1878, p. 38-41, 1er mars, p. 55-58. Tir. Ă  part, Rennes, Impr. OberthĂ»r, in-8°, 7 p. — Etude et analyse des Lichens. Ibid., 1er septembre 1878, p. 144-146. — Les CLADONIA de la Flore normande. Idib., 10e annĂ©e, 1er avril 1880, p. 74-76. — Tableaux analytiques et dichotomiques de tous les genres et espĂšces de Lichens dĂ©crits dans le Lichenographia scandinavica de Th. Fries. Mortagne, Impr. Daupeley, Autheuil Orne, chez l'auteur, 1881, in-8°, 40 p. — Herbier des Lichens de l'Orne et du Calvados. Cette publication comprend 9 fascicules, chacun de 50 espĂšces, 1880-84. Bazoches-au-Houlme ; Autheuil. — Flore analytique et dichotomique des Lichens de l'Orne et dĂ©partements circonvoisins prĂ©cĂ©dĂ©e d'un TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de LichĂ©nographie avec vingt-deux figures lithographiĂ©es. Unaquseque forma est propria species habenda si et quamdiu formis evidenter mediis non esse cum aliis connexa reperitur. Th. Fries, Lich. scand. P- nT. 1er, Autheuil Orne ; chez l'auteur ; Mortagne, Impr. Daupeley, 1882, in-8°, 120 p. et 1 pi. T. II Mortagne, Impr. Daupeley ; en vente Ă  Autheuil Orne, chez l'auteur ; Paris, Savy,libr, Ă©dit.,Boulevard Saint-Germain, 77 ; Berlin, Friedlon, der et Sohn, Carlstrasse, il, 1884, in-8°, comprenant une clĂ© analytique des Genres, p. I-IV, et la suite du 1er vol. p. 127-312 et 1 pi. Cet ouvrage fut distribuĂ© par fascicules dans la Revue de Botanique, bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© française de Botanique, Auch, Gers, T. I et II, 1883-84. ' e 274 NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER — Premier supplĂ©ment Ă  l'ouvrage prĂ©cĂ©dent Revue de Botanique, t. III, 1884-85, Auch, G. Foix, in-S°, 4 p. — Substratum des Lichens rĂ©ponse Ă  M. Jules Richard ; Ibid., t. III, p. 108. — Bibliographie Exposition systĂ©matique des Lichens de Cauterets, de Lourdes et de leurs environs. Ed. Lamy de la Chapelle. Ibid., t. III, p. 169. — Etude sur les Cladonia de la Flore française. Ibid., t. IV, 1885-86, p. 212-259. Tir. Ă  part. Tir. Ă  part, Auch, Impr. et Lith. G. Foix, 1886, in-S°, 46 p. — En vente chez l'auteur Ă  Autheuil Orne. — Glossologie HellĂ©nique ou vocabulaire alphabĂ©tique et raisonnĂ© des principaux termes spĂ©ciaux Ă  l'Ă©tude de la LichĂ©nologie, Ibid., t. VII, 1888-89, p. 32-59. Tir. Ă  part, Auch, G. Foix; Bivilliers Orne, chez l'auteur, 1888, in-8°, 31 p. — Etude sur les Pertusaria de la Flore française. Ibid., t. VIII 1890, p. 9-24. Tir. Ă  part, Toulouse, Impr. Vialelle, 1890, in-8°, 16 p. — DeuxiĂšme supplĂ©ment Ă  la Flore des Lichens de l'Orne et des dĂ©partements circonvoisins. Ibid., t. X 1892, fĂ©vrier p. 611624 ; mars p. 625-640. Tir, Ă  part, Toulouse, Impr. Vialelle, in-8°, 40 p. — Etude sur les principaux Parmelia, Parmeliopsis, Phyxia, Xanthoria de la Flore française, Ibid., t. XII 1894, n°s de fĂ©vrier, mars et avril, p. 51-99. Tir. Ă  part, Toulouse, Impr. Vialelle, 1894, in-8°, 52 p. — En vente chez l'auteur Ă  Bazoches-au-Houlme Orne. — ExposĂ© systĂ©matique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France Normandie, Bretagne, Anjou, Maine, VendĂ©e. T. 1er, Bazoches-au-Houlme Orne chez l'auteur ; Paul Klinsieck, Paris, 1897 in°8, XXXIV-352, et une page d'Errata graviora. Impr. La Chapelle-Montligeon Orne. T. II. Bazoches-au-Houlme; Paris, Paul Klinsieck ; 1899-1902, in-8°, 426 p. — PubliĂ© par fascicules dans le Bulletin de l'Association française de Botanique, Le Mans, Monnoyer. — Les rĂ©actifs chimiques en LichĂ©nologie, Le Monde des Plantes, - organe de l'AcadĂ©mie de gĂ©ographie botanique, n° 102, 1er mai. 1898,. p. 216. — Lichens du Chili, Ibid., n° 105-106, 1er aoĂ»t-septembre 1898, p. 193. — Contribution Ă  la flore cryptogamique de la Mayenne. Bull, de gĂ©ographie botanique, 1899, p. — Liste de Lichens trouvĂ©s sur les rochers de ToyĂšres. — SupplĂ©ment au premier volume de l'ExposĂ© systĂ©matique NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER .275 des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France, Bazochesau Houlme, Paris, P. Klinckieck. 1900, in-8°, 32 p. — Extr. du Bull. Ass. fr. de Bolanjquc, Le Mans, Monnoyer. — Quelques Lichens saxicoles des PyrĂ©nĂ©es, rĂ©coltĂ©s par feu le docteur Goulard et dĂ©terminĂ©s par l'abbĂ© H. Olivier. Bull, de GĂȘogr. Botanique, 1900. Tir. Ă  part, Le Mans, Monnoyer, 1900, in-8°, 19 p. — Ce travail est prĂ©cĂ©dĂ© d'une Notice biographique sur le docteur Goulard, p. 1-3 du tir. Ă  part. — Quelques notes sur la structure des Lichens et leur Ă©tude pratique. Bulletin de la SociĂ©tĂ© pour la diffusion des sciences physiques et naturelles, 1er fĂ©vrier 1899. Tir. Ă  part, Pons, Impr. NoguĂšs, 1899, in-8°, 30 p. — Un Lichen nouveau pour la flore universelle Endocarpon NanlĂŻanum, H. Oliv. Bull, de GĂ©ogr- Bot, 1903, p. 568. — Lichens du Kouy-TchĂ©ou.' Ibid., mai 1904, p. 193-196. ‱— Les principaux parasites de nos Lichens français. Paris, Paul Klincksieck, 3, rue Corneille, 1906, in-8°, 97 p. ‱— Extrait du Bull. GĂ©ogr. Bol., Le Mans, Monnoyer. — Les principaux parasites de nos Lichens français. Premier supplĂ©ment. Le Mans, Monnoyer, 1907, in-8°, 24 p. — Extr. du Bull. GĂ©ogr. Bot — Lichens d'Europe. EnumĂ©ration, stations et distribution gĂ©ographique avec clef dichotomique des genres et des espĂšces. MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© des Sciences naturelles et mathĂ©matiques de Cherbourg, l<* fascicule. T. XXXVI, 1907, p. 75-274, et 2e fascicule, t. XXXVII, 1909, p. 27-200. Tir. Ă  part des deux fascicules, Cherbourg, Emile Le Maoult ; mĂȘmes dates et mĂȘme pagination. — et gĂ©ographique des LĂ©cidĂ©es de la flore d'Europe. Bull. GĂ©ogr. Bol., juillet 1911, p. 156-210. Tir. Ă  part, Le Mans, Monnoyer, 1911, in-8°, 54 p. — Les Pertusaria de la flore d'Europe, Le Mans, Monnoyer, 1912, in-8°, 25 p. — Extr. du Bull. GĂ©ogr. bot. — Les Opegraphia de la flore d'Europe. Etude synoptique, descriptive et gĂ©ographique. Bazoche-au-Houlme Orne, chez l'auteur ; LĂ©on Lhomme, Ă©diteur, Paris, 3, rue Corneille, 1914, in-8°, 24 p. Extr. du Bull, gĂ©ogr. bot., Le Mans,' Monnoyer. — De Biatorellis europseis brevis cominentatio. — Distributio geographica. — Publicado en agosta de 1914, Barcelona, Lopez Robert, 1914, in-fol. Extr. des MĂ©moires de la Real academia de Ciencias varies de Barcelona. Tercera epoca, vo. XI, unm. 15. — Les Lecidea de la flore d'Europe. Etude synoptique et gĂ©ographique. Bull, geogr. bot, noS 309-312, septembre-dĂ©cembre 1915. Tir. Ă  part, Le Mans, Monnoyer ; Paris, LĂ©on Lhomme, 3, rue Corneille, 1915, in-8°, p. 93-183, 276 NOTICE SUR M. L'ABBÉ H. OLIVIER — Les Arthonia de la flore d'Europe. Le Mans, Monnoyer, 1917, in-8°, 28 p. — Extr. du Bull, geogr. bot. — Les Lichens pyrĂ©nocarpĂ©s de la flore d'Europe. Bull, bot, janvier-mars, 1919, p. 6, avril-juin, p. 35-48. Juillet-dĂ©cembre, p. 97-110 et une table des matiĂšres. — Prodromus Lichenum europoeorum. — Fruticulosi et foliacei. — Adjunetis tabulis analyticis cum omnium varietatum formarumque descriptione. — Publicada en novembre de 1921. Barceona, Lupez Robert, 1921, in-fol.", 91. Extr. des Memorias de la Real Academia de Ciencias y Artes de Barcelona. Tercera epoca, vol. XVI, num. XIV. Articles publiĂ©s sur M. l'abbĂ© H. Olivier. — Allocution prononcĂ©e le 6 octobre 1923 par M. l'abbĂ© Guerret, curĂ©-doyen de Putanges, dans l'Ă©glise de Bazoches-au-Houlme, aux obsĂšques de M. l'abbĂ© Olivier prĂ©cĂ©dĂ©e de quelques notes biographiques. Semaine catholique de SĂ©ez, n° du 27 octobre 1922, p. 685-688. — Un modeste savant M. l'abbĂ© Henri Olivier. La Croix de l'Orne, n° du 22 octobre 1922 anonyme. — M. l'abbĂ© H. Olivier. Bull, du Syndical Agricole d'Autheuil, par Tourouvre Orne. 4e trimestre, 1922, p. 5. Notice par M. FĂ©licien Lande. ‱— NĂ©crologie. M. l'abbĂ© Olivier, Le Monde des Plantes, Agen Lot-et-Garonne, Ch. Dufour, n° de septembre-octobre 1922, p. 1. M. l'abbĂ© Letacq. Article reproduit dans YAlmanach de l'Orne, 1923, p. 89. — NĂ©crologie. M. l'abbĂ© Olivier. Bull. Soc. Linn. de Normandie, 1922, procĂšs-verbal de la sĂ©ance du 29 novembre 1922 ; section d'Alençon, p. 67. TABLE DES MATIÈRES I" et 2e Bulletins Membres du Bureau depuis l'origine v Bureau et comitĂ© de Publication. vu Commission du MusĂ©e ; commission des ConfĂ©rences vin Membres titulaires vin SociĂ©tĂ©s savantes xxxi SociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres xxxvProcĂšs-verbaux xxxvProcĂšs-verbaux SĂ©ances de la SociĂ©tĂ© 29 janvier24 janvier24 1925 1 Compte rendu moral et financier de la SociĂ©tĂ© pour 1924... 29 Excursion de la SociĂ©tĂ© Historique et ArchĂ©ologique de l'Orne dans le Lieuvin, le Roumois, la plaine du Neubourg et le pays de Caux, par le Comte BECCI 35 PremiĂšre journĂ©e lundi 25 aoĂ»t 35 DeuxiĂšme journĂ©e mardi 26 aoĂ»t 51 TroisiĂšme journĂ©e mercredi 27 aoĂ»t 99 QuatriĂšme journĂ©e jeudi 28 aoĂ»t 147 Bibliographie 165 Liste des Membres de la SociĂ©tĂ© prĂ©sents Ă  l'excursion. 167 Les origines et la formation normandes de FrĂ©dĂ©ric Le Play, par M. Jean ADIGARD DES GAUTRIES 169 Jacques Daviel 1693-1762, par RenĂ© ONFRAY 177 3e et 4e Bulletins ProcĂšs-verbaux des SĂ©ances de la SociĂ©tĂ© 17 juin15 juin15 1925 ‱ 193 Manoir des Landes, par le Comte DU MESNIL DU BUISSON. 214 Essai historique sur la paroisse de MortrĂ©e par M. l'abbĂ© SEVRAY 218 Notice sur M. l'abbĂ© H. Olivier, de Bazoches-au-Houlme, botaniste, par M. l'abbĂ© A. LËTACQ 258 Liste des Ă©crits de M. l'abbĂ© Olivier, par M. l'abbĂ© A. LETACQ. 273 Table des Gravures Portrait de L. de La SicotiĂšre Couv. Pont-Audemer Eglise Saint-Ouen 34 — Ruines de l'Ă©glise Notre-Dame du PrĂ©.... 44 Appeville dit Annebault Portail de l'Ă©glise 51 L'entrĂ©e et la tour du Bec 59 ChĂąteau du Vieil-Harcourt 66 Ancien plan du chĂąteau d'Harcourt 08 ChĂąteau d'Harcourt.. 70-72 ChĂąteau du Champ-de-Bataille 76-79-80 Sainte-Croix 91 Notre-Dame de la Couture 95 En bas, vers Caudebec 99 Caudebec ArrivĂ©e en bac 100 JumiĂšges EntrĂ©e de l'abbaye 102 Vue gĂ©nĂ©rale de l'abbaye royale de JumiĂšges, telle qu'elle existait en 1678 * 103 Plan des ruines de l'abbaye de JumiĂšges 108 JumiĂšges Vue orienlatale des ruines de l'abbaye prise du logis abbatial en 1823 110 Saint-Wandrille Couronnement du lavabo du cloĂźtre 115 — Vue de l'abbaye et du village du mĂȘme nom prise de la chapelle Saint-Saturnin. 116 — Plan de l'abbaye 118 — Lavabo du cloĂźtre 120 — 122 — Vue du cloĂźtre 123 — Vue gĂ©nĂ©rale des ruines 126 _ 127 Caudebec Vue de la porte Maulevrier 130 Bac du Port-JĂ©rĂŽme, vers Quilleboeuf j 37 Vue de Quillebceul 139 La Tour romane. 143 TABLE 279 Honneur Le vieux Port. La Lieutenance 147 — La Lieutenance 150 — Nolre-Dame-de-GrĂące 158 ChĂąteau de Barnevillc. 160 Statue de Jacques Daviel Ă  Bernay 179 Reproduction d'une planche du premier MĂ©moire_de Daviel. 190 — — — — 191 PavĂ©s du manoir des Landes 214 Inscriptions funĂ©raires de Jeanne BrĂ©menson et de Michel . du Mesnil, son fils, enterrĂ©s dans l'Ă©glise de La LandePatry... , 217 Le gĂ©rant F. GHISAHD. Alençon. — Imprimerie AleiiçonnĂ ise, 11-13, rue des MĂ rcheries. Formatde tĂ©lĂ©chargement: : Texte Vues 1 Ă  69 sur 69. Nombre de pages: 69 Notice complĂšte: Titre : Liste officielle des prisonniers de guerre français : d'aprĂšs les renseignements fournis par l'autoritĂ© militaire allemande : nom, date et lieu de naissance, unitĂ© / Centre national d'information sur les prisonniers de guerre Auteur : Centre national d'information sur les prisonniers See other formats Google This is a digital copy of a book thaĂŻ was prcscrvod for gĂ©nĂ©rations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's bocks discoverablc online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose lĂ©gal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 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ANNUAIRE DU DEPIRTEMENT DE Ll MANCHE ^^^MWMMMMl^ 61 ANNÉE. — 1889 ANNUAIRE DU DÉPARTEMENT 1^1 \A mĂšmmm er ANNÉE. -If SAINT -LO IMPRIMERIE F. LE TOAL, RUE DES PRÉS, i U DCCC LXXX IX S ‱‱ '—' sjO, S si S 3 a cil Hu'O^e ‱Oûû'ĂŽ-iĂ  OĂčĂ»'Oesfl 'SĂźsĂźr'HcĂąĂȘ a BX> ^Q^ a a.ÂŁ.> ss^a a s.ÂŁ.> ^^-3 a e.%> sSq ‱r-»eo-i'afti'-050 »l 'H 4l H ! 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ĂŻ ^s^a a ‱ a ‱ ‱‱ ‱ ‱ ^^'ĂŻ^g^ .Ccd Je voudrais dire quelques simples paroles au nom de ces nombreuses gĂ©nĂ©rations de jeunes gens, dont — t6 -. > beaucoup ne sor>t plus jeunes, qui ont trouvĂ© tous auprĂšs de cet excellent homme un maĂźtre Ă©clairĂ©, un guide sĂ»r, un appui solide. » Julien Travers ne se croyait pas libĂ©rĂ© de ses devoirs quand ses Ă©lĂšves, quittant les bancs de l'Uni- versitĂ© se dispersaient dans le monde ceux qu'il avait vus attentifs Ă  ses leçons, il les suivait dans leur carriĂšre, encourageant leurs dĂ©buts, applaudissant Ă  leurs succĂšs. » A tous il se montrait bienveillant; mais ceux qui appartenaient Ă  cette Normandie si passionnĂ©ment aimĂ©e, il les regardait comme des neveux. J'ai beaucoup voyagĂ©; j'ai recontrĂ© peu de nos compatriotes qui ne connussent Julien Travers, pas un, l'ayant connu, qui n'en eĂ»t gardĂ© un souvenir reconnaissant. » C'est que cet homme au sens si pratique et si droit, Ă  la verte franchise, si bien fait pour commenter Boileau, cet homme qui voyait les choses humaines comme elles sont, fut aussi possĂ©dĂ© toute sa vie par l'amour enthou- siaste du beau, du vrai, du bien. De ce cƓur chaud et gĂ©nĂ©reux jaillissait une flamme vive et communicative. » Notre maĂźtre avait fait partie de cette forte gĂ©nĂ©ra- tion d'hommes pleins d'initiative qui, au lendemain de la chute du premier Empire, travailla si heureusement au relĂšvement du pays, enseigna des idĂ©es vraiment libĂ©rales, ranima le culte des lettres et mĂ©rita une seconde fois pour notre citĂ© son* titre ancien d'ÂhĂšnes normande. » Ce Normand Ă©tait doublĂ© d'un bon Français. Julien Travers aima la France, en bon fils, sans arriĂšre-pensĂ©e ambitieuse. Jamais il ne courtisa le pouvoir qui ne lui rendit qu'un honneur trop tardif; mais on le vit se mettre en avant quand il fallut tenir tĂȘte Ă  l'anarchie. Dans ces derniers temps, l'Ă©tat incertain du pays restait sa grande prĂ©occupation. Ses os, j'en suis certain, si des jours plus heureux et plus calmes viennent Ă  luire pour notre patrie, ses os tressailleront d'allĂ©gresse dans ce tombeau. » Un tel maĂźtre, un tel citoyen ne pouvait ĂȘtre qu'un bon chef de famille. » Vit-on jamais Ă©poux plus aimant, pĂšre plus dĂ©vouĂ©, grand-pĂšre plus tendre ! En vit-on aussi de plus aimĂ©, de plus respectĂ©, de plus chĂ©ri ! Par une premiĂšre rĂ©compense du Ciel, la fin de cette longue vie a Ă©tĂ© — n ~ belle entre toutes. L'intelligence de Julien Travers, si vigoureuse et si fĂ©conde, ne s'est voilĂ©e qu'un court instant, pour se rĂ©veiller vive et nette Ă  l'heure suprĂȘme. Quant Ă  la bontĂ©, elle n'a jamais cessĂ© de rayonner de cet honnĂȘte visage restĂ© jeune, souriant et plein de fraĂźcheur jusqu'Ă  l'extrĂȘme vieillesse. » Julien Travers ! Ceux qui vous ont connu, vos Ă©lĂšves, vos amis, votre digne compagne, vos chers enfants qu'ils me permettent de parler pour eux, Julien Travers, maĂźtre affable, bon Français, excellent pĂšre^ nous vous adressons le suprĂȘme adieu ; mais, comme le sentiment chrĂ©tien apprend de le dire, adieu, pour nous, c'est au revoir ! » AGRICULTURE. LE HANNETONNAGG Et la destruction du ver blanc. Prodesse ; Etre utile quelle belle Ă©pigraphe que celle qui est placĂ©e en tĂȘte de ce volume! Combien il sĂ©rail bon que tout le monde s'en inspirĂąt, dans notre sociĂ©tĂ© moderne, et qu'au lieu de nous jalouser les uns les autres, de nous dĂ©ni- grer, peut-ĂȘtre, ou — ce qui est le plus ordinaire — de rester indiffĂ©rents Ă  tout ce qui n'est pas notre intĂ©rĂȘt exclusivement personnel, chacun de nous cherchĂąt Ă  ĂȘtre utile aux autres dans la limite de ses moyens. Je suis homme, d disait un ancien , et rien de ce qui intĂ©resse l'humanitĂ© ne m'est indiffĂ©rent. » Belle parole, dont s'est toujours inspirĂ©, pendant sa longue existence, le fondateur de cet Annuaire, M. Travers, qui, en toutes circonstances s'est attachĂ© Ă  mettre en pratique le mot par lequel j'ai commencĂ© cet article Prodesse ; Etre UTILE. Cette notice, relative au hannetonnage, rentre assurĂ©ment dans le cadre de cet Annuaire et j'ai la conviction de faire, en l'Ă©crivant, Ɠuvre utile aux lecteurs de ce livre et surtout aux agriculteurs. — Ed 4886, an mois de juin, un grand nombre d'ai^bres, les chĂȘnes principalement, avaient l'air d'arbres morts ; abso- lument dĂ©pouillĂ©s de toute apparence de vĂ©gĂ©tation, on aurait pu croire tout au moins, en les voyant, que le rĂ©veil de la nature ne s'Ă©tait pas produit pour eux. Pourtant, quelques semaines auparavant, ils Ă©taient magnifiquement parĂ©s de la luxuriante couronne de verdure qu'ils devaient au printemps. Mais des quantitĂ©s prodigieuses de hannetons Ă©taient venus, qui avaient tout dĂ©vorĂ©. Le cultivateur a, parmi les animaux, de nombreux adver- saires. Les pays dĂ©couverts, la Beauce notamment, sont trop souvent dĂ©vastĂ©s par le mulot, par le campagnol ; mais ces pays n'ont guĂšre Ă  redouter de dĂ©gĂąts sĂ©rieux du fait du hanneton, ou, plutĂŽt, de sa larve ta, mans, ou ver blanc. 11 n'en est pas de mĂȘme des rĂ©gions qui, comme une trĂšs grande partie de l'Ouest de la France ou, pour prĂ©ciser plus encore. — 20 — la Mayenne, l'Orne, la Manche, le Bocage, etc, sont partout couverts d'arbres au, point que la campagne, vue d'un endroit culminant, a presque l'aspect d'une immense forĂȘt. L'ennemi le plus terrible de la culture, dans ces rĂ©gions, c'est incontes- tablement le ver blanc on ne Ta que trop vu en 1887 et en 1888. L'annĂ©e 1889 a quelques chances d'ĂȘtre moins malheu- reuse; mais il est permis de s'attendre Ă  revoir les hannetons aux arbres comme en 1886. AnnĂ©e de hannetons, annĂ©e de grenaison ! o dit-on dans certaines contrĂ©es agricoles; peut- ĂȘtre oui ! en ce sens qu'une annĂ©e sur trois, l'insecte partait, le hanneton, s'attaque aux feuilles, laissant Ă  peu prĂšs de cĂŽtĂ© les cĂ©rĂ©ales. Laissez le faire ; il tomheraau pied ou aux environs de l'arbre qu'il a dĂ©pouillĂ© et oĂč il a passĂ© sa vie de colĂ©op- tĂšre ; il y dĂ©posera ses Ɠufs qui vont Ă©clore et produire le ver blanc qui, pendant les deux annĂ©es suivantes, va vivre aux dĂ©pens de toutes les cultures qu'en avril, mai, juin, il trouve Ă  sa portĂ©e. Or, dĂ©truire la cause, c'est annuler l'effet ! — Personne, mĂȘme parmi les adversaires du hannetonnage ne constestera que si tous les hannetons Ă©taient dĂ©truits, les vers blancs ne se produiraient plus. Donc, plus on dĂ©truira de hannetons et plus on pourra espĂ©rer, sinon Ă©chapper complĂštement aux dĂ©gĂąts occasionnĂ©s par le ver blanc, du moins les attĂ©nuer considĂ©rablement. On a voulu comparer les hannetons de nos contrĂ©es aux criquets ou sauterelles du midi ou plutĂŽt de l'AlgĂ©rie. La comparaison n'est pas Ă  faire si nombreux que soient les hannetons, nous ne les avons jamais vus et nous ne les verrons jamais, voler en nuages longs et Ă©pais au point de projeter une ombre Ă©paisse sur les lieux qu'ils parcourent; jamais, sans doute, les hannetons n'empĂȘcheront les trains de chemins de fer de circuler. — Quoiqu'il en soit les criquets dĂ©truits dans telle province d'Afrique ne peuvent plus faire de mal dans une autre province; de mĂȘme les hannetons qu'on anĂ©antira ne pourront plus — si on sait bien s'y prendre; car il faut anĂ©antir, Ă  la fois l'insecte et les Ɠufs qu'il contient — ne pourront plus, dis-je, produire de vers blancs. Peut-on espĂ©rer pouvoir atteindre un tel rĂ©sultat? La chose semble trĂšs rĂ©alisable. On a fait dans notre voisinage, Ă  Gorron Mayenne, aux confins de l'arrondissement de Mortain, des tentatives dans ce but un Syndicat avait Ă©tĂ© constituĂ© en 1880. Nous extrayons quelques passages d'une notice relative aux rĂ©sultats obtenus en 1887 Il faut avoir vu de prĂšs ces immenses Ă©tendues de terrain, complĂštement stĂ©riles, privĂ©es de toute vĂ©gĂ©tation — 2i — comme en plein dĂ©sert, pour se faire une idĂ©e exacte de la nature du dĂ©sastre et de la misĂšre qui devait rĂ©gner dans un grand nombre de fermes l'annĂ©e 1885 a Ă©tĂ©, sous ce rapport, la plus terrible de toutes, et les perles subies par les culti- vateurs se sont Ă©levĂ©es Ă  un chiffre considĂ©rable, atteignant plusieurs centaines de mille francs pour le canton de Gorron seulement. » Il rĂ©sulte, d'ailleurs, d'un rapport adressĂ© Ă  M. le PrĂ©fet de la Mayenne par M. Le Marchant, conseiller d'arrondisse- ment, que les pertes subies en 1886 par les cultivateurs du canton de Gorron s'Ă©lĂšvent Ă  plus de 300 mille francs; et il y a lieu de remarquer que les dĂ©gĂąts occasionnĂ©s par le ver blanc atteignent leur maximum dans la 2' annĂ©e dans le cours de la 3^ annĂ©e, en effet, le ver blanc se mĂ©tamorphose en nymphe, ayant cessĂ© ses ravages dĂšs les premiers jours du mois de juillet. » C'est ainsi qu'en 4886, mĂȘme dans les terres les plus infestĂ©es, le sarrazin n'a pas eu Ă  souffrir de la prĂ©sence des vers blancs, et c'est ce qui a fait croire Ă  un grand nombre de personnes mal renseignĂ©es qu'elles Ă©taient Ă  tout jamais dĂ©barrassĂ©es de ces terribles insectes, et que s'en inquiĂ©ter dĂ©sormais serait se donner une peine superflue. > Et, cependant, le souvenir si rĂ©cent de la gĂȘne Ă©prou- vĂ©e aurait dĂ» secouer l'apathie de ceux - qui avaient Ă©tĂ© atteints par le flĂ©au, et leur faire craindre, en raison du grand nombre d'Ɠufs pondus par chaque femelle de hanneton, un dĂ©sastre prochain dix fois, peut-ĂȘtre mĂȘme vingt fois plus terrible que celui subi en 1885 et 1886. » 11 importait donc de prendre des mesures Ă©nergiques pour arrĂȘter, pendant qu'il Ă©tait encore temps^ la marche croissante du flĂ©au et prĂ©server de la ruine nos culti- vateurs dĂ©jĂ  si Ă©prouvĂ©s, et c'est pour arriver Ă  ce rĂ©sultat que fut fondĂ© Ă  Gorron, dans le cours de l'annĂ©e 1886, notre Syndicat pour la destruction des hannetons et des vers blancs. n Un Syndicat bien compris eĂ»t dĂ» prendre, pour base des cotisations, soit la superficie, soit le revenu impo- sable ; mais en outre du travail exceptionnel qu'eĂ»t nĂ©cessitĂ© une pareille organisation, la sociĂ©tĂ© se fĂ»t exposĂ©e Ă  des rĂ©criminations, Ă  des refus, si ce n'est mĂȘme Ă  des dĂ©sa- grĂ©ments. Nous avons donc pensĂ© que la souscription volon- taire Ă©tait le moyen le plus convenable pour arriver Ă  la constitution d'un Syndicat sĂ©rieux, nous rĂ©servant d'Ă©tudier, en temps opportun, toutes les modifications, toutes les amĂ©- liorations pouvant ĂȘtre apportĂ©es Ă  l'organisation de ce Syndicat. » La souscription ouverte le G juin 1886 comportait un — 22 — engagemeot de 3 aDS, et le montant total des cotisations recueillies en moins de 2 mois s'Ă©levait Ă  2,000 fr., soit un capital de 6,000 fr. pour les 3 annĂ©es. » Le l^'aoĂčt i886, les souscripteurs, rĂ©unis en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, instituaient d'une maniĂšre dĂ©finitive le Syndicat du hannetonnage, en Ă©laborant les statuts de cette sociĂ©tĂ© et en nommant un conseil d'administration chargĂ© des intĂ©rĂȘts du Syndicat et des mesures Ă  prendre en vue de la campagne de 1887. » Le Syndicat a Ă©tĂ© autorisĂ© par arrĂȘtĂ© de M. le PrĂ©fet de la Mayenne en date du ^5 septembre 1886, et les rĂŽles de souscription rendus exĂ©cutoires par arrĂȘtĂ©s des 10 novembre 1886, 12 janvier et 17 mars 1887. M. le Percepteur de Gorron ayant Ă©tĂ© nommĂ© trĂ©sorier du Syndicat, toutes les cotisations ont Ă©tĂ© perçues comme en matiĂšre de contributions directes ; notre sociĂ©tĂ© prĂ©sentait donc dans sa gestion toutes les garanties dĂ©sirables, et elle pouvait attendre patiemment le moment de fonctionner. » Mais, pour que ce fonctionnement fĂ»t possible, il fallait des auxiliaires sĂ©rieux, et MM. les Instituteurs qui, chaque fois qu'il s'agit de faire le bien, donnent sans marchander et leur zĂšle et leur dĂ©vouement, n'ont pas hĂ©sitĂ©, dans cette nouvelle circonstance, Ă  nous accorder, sans rĂ©serve, le concours actif que nous leur demandions. » Nous n'avions certes jamais doutĂ© du dĂ©vouement et de l'abnĂ©gation dont Ă©taient capables MM. les Instituteurs, mais nous n'eussions jamais pu nous faire une idĂ©e du degrĂ© que pouvaient atteindre et ce dĂ©vouement et cette abnĂ©gation. ji AutorisĂ©s par M. l'Inspecteur d'acadĂ©mie et par M. le PrĂ©fet Ă  conduire leurs Ă©lĂšves au hannetonnage chaque matin, ils ont obtenu des rĂ©sultats qui, dĂšs les premiers jours, nous faisaient bien augurer du succĂšs de l'entreprise. Leur exemple a Ă©tĂ© suivi et les cultivateurs, surpris eux-mĂȘmes de TefBca- citĂ© des moyens employĂ©s, n'ont pas tardĂ© Ă  se mettre Ă  l'Ɠuvre ; aussi Ă©tait-ce par centaines de kilogrammes que certains d'entre eux apportaient chaque jour de ces redou- tables colĂ©optĂšres. » Mais le hannetonnage proprement dit n'a pas Ă©tĂ© la seule fatigue que MM. les Instituteurs aient eue Ă  supporter; ils avaient acceptĂ© la comptabilitĂ© des comitĂ©s locaux instituĂ©s par le Syndicat ; ils recevaient les hannetons, les pesaient, puis surveillaient la mise en cuve effectuĂ©e par les cantonniers communaux, et souvent, lorsque ceux-ci se trouvaient dĂ©bor- dĂ©s, les instituteurs n'hĂ©sitaient pas Ă  leur venir en aide, — 23 — maniant la pelle ou le rabot i pour hĂąter la mort des hanne- tons, plongĂ©s dans le lait de chaux. Pendant plus de trois semaines, il leur a fallu mener cette existence exceptionnelle ; levĂ©s chaque jour Ă  quatre heures, ils ne se couchaient le plus souvent qu'Ă  10 heures 1/2 ou II heures du soir. i> Nous nous proposons d'ailleurs de signaler cette belle conduite Ă  MM. les Inspecteurs qui ne manqueront pas, nous en sommes convaincus, de demander pour eux la rĂ©com* pense qui leur est due. » Les hannetons ont commencĂ© Ă  sortir dans la soirĂ©e du 8 mai, et dĂšs le lendemain matin, une chasse acharnĂ©e com- mençait contre ces redoutables insectes. Vers le huitiĂšme jour, nous commencions Ă  envisager comme possible l'anĂ©antis- sement presque complet de tous les hanoetons du canton, lorsque se produisit une nouvelle sortie de ces insectes, garnissant de plus belle les arbres dĂ©jĂ  visitĂ©s tout Ă©tait Ă  recommencer. Mais ce fut bien pis eocore quelques jour^s aprĂšs, et le 25 du mois de mai, la quantitĂ© de hannetons recueillie et apportĂ©e, tant par les enfants que par les culti- vateurs Ă©tait telle, que certaines communes en ont fuit enfouir dans cette journĂ©e plus de 5,000 kilogrammes. Les institu- teurs et les cantonniers Ă©taient dĂ©bordĂ©s. Il nous fallut d'ur- gence flaire de nouveaux envois de fonds ; la chaux, quoique expĂ©diĂ©e eu grande quantitĂ©, commençait Ă  manquer ; deux wagons furent commandĂ©s par tĂ©lĂ©gramme afin de faire face aux demandes de toutes les communes. n Nous avons visitĂ© le 25 mai, Ă  9 heures 4/2 du soir, l'une des communes les plus infestĂ©es; Ă  cette heure l'instituteur n'avait pas encore pris son repas, empĂȘchĂ© par les arrivages continuels de hannetons. » Plus de i 5 voitures chargĂ©es de ces insectes attendaient le moment du dĂ©chargement; un grand nombre de personnes arrivaient en outre de tous les points de la commune, apportant les hannetons recueillis par elles dans la journĂ©e. n En un mot, le bourg dont nous parlons prĂ©sentait l'ani- mation des jours de foires ou dĂ©marchĂ©s; et ce que nous disons de cette commune, nous pourrions le dire de quatre ou cinq autres qui, le mĂȘme jour et Ă  la mĂȘme heure, se trouvaient exactement dans la mĂȘme situation. » Ce jour-lĂ  l'enfouissement des insectes et le paiement des primes ont durĂ© jusqu'Ă  il heures du soir, heure Ă  laquelle 1 Sorte de rĂąteau sans dents servant Ă  enlever la bouc sur les routes et analogue par son emploi, en la circonstance, Ă  l'instrument dont se sentent les maçons pour gĂącher leur mortier. — 24 — les ÎDsii tuteurs ont eofin pu prendre la nourriture et le repos dont ils devaienl tant avoir besoin. » Le Syndicat avait fixĂ© Ă  0 fr. 10 c. le prix Ă  accorder potir chaque kilogramme de hannetons, prix suffisamment rĂ©mu- nĂ©rateur, lorsque ces insectes se rencontrent en trĂšs grand nombre. Ce prix fut mĂȘme rĂ©duit Ă  0 fr. 05 c. aprĂšs la sortie exceptionnelle qui se produisit le 25 mai, car si le Syndicat a pris Ă  tĂąche de dĂ©truire la plus grande quantitĂ© possible de hannetons, il ne veut pas ĂȘtre dupe de la cupiditĂ© des gens qui, tout en se dĂ©barrassant d'une cause de ruine, arrivaient Ă  gagner trop facilement des sommes importantes. Mais cette rĂ©duction produisit un effet facile Ă  prĂ©voir les arrivages de hannetons cessĂšrent immĂ©diatement, et il fallut rĂ©tablir d'urgence le prix de 0 fr. lOc, afin de ne pas compromettre le succĂšs d'une campagne si bien commencĂ©e. » Le Syndicat a reçu et payĂ© 74,909 kilogrammes de hanne- tons. Les expĂ©riences faites dans plusieurs communes, par les soins du Syndicat, ont permis de constater que le kilogramme de hannetons comprend environ \ ,200 de ces insectes, ce qui nous donne, pour les 74,909 kilogrammes recueillis, le chiffre incroyable de 89,890,800 hannetons. » Il a Ă©tĂ© constatĂ©, en outre, que l'hectolitre pĂšse de 32 Ă  35 kilogrammes soit une moyenne de 33 kil. 500; les chiffres ci-dessus reprĂ©sentent donc 2,236 hectolitres, et il ne faudrait pas moins de 223 tombereaux d'une capacitĂ© moyenne de i mĂštre cube pour transporter tous ces insectes. M. le Professeur d'agriculture, qui a bien voulu visiter quelques-unes des communes les plus infestĂ©es, a pu se rendre compte des rĂ©sultats obtenus, qui dĂ©passent certainement tout ce que l'imagination eĂ»t pu concevoir et nous permettent d'espĂ©rer, dans un avenir trĂšs proche, la disparition du flĂ©au et, partant, de meilleurs jours pour nos agriculteurs. I Calculons maintenant le chiffre des pertes qui ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©es Ă  l'agriculture par l'action du Syndicat. Nous avons dit plus haut que la quantitĂ© totale de hanne- tons, constatĂ©e par les Ă©tats d'Ă©margement, s'Ă©lĂšve au chiffre de 89 milions 890,800. En supposant, comme l'indique le rapport de M. le Professeur d'agriculture, que chaque femelle ponde de 40 Ă  50 Ɠufs, et qu'il y ait autant de femelles que de mĂąles, nous arrivons, en admettant le chiffre le plus faible, soit 40 Ɠufs, Ă  reconnaĂźtre que les 89,890,800 hannetons recueillis auraient donnĂ© naissance Ă  1,797,816,000 vers blancs soit en nombre rond, i milliard 800 millions. Si nous supposons ensuite que chacun de ces insectes occasionne, pendant les trois annĂ©es de son existence, une perte maxima de I centime, nous trouvons que l'action du — 25 — Syndicat a prĂ©servĂ© l'agriculture d'une perte totale de 48 millions de francs. RĂ©duisons mĂȘme ce chiffre au dixiĂšme, et nous trouvons encore celui de 4 million 800 mille francs, qui doit paraĂźtre un rĂ©sultat satisfaisant. » La notice Ă  laquelle j'ai empruntĂ© les pages qui prĂ©cĂšdent indique que la dĂ©pense s'est Ă©levĂ©e Ă  8,028 francs seulement. A la vĂ©ritĂ© le Syndicat de Gorron a ses adversaires ; on a pu trouver que l'auteur de la notice s'Ă©tait exagĂ©rĂ©, de trĂšs bonne foi, du reste, les rĂ©sultats obtenus; on a voulu y voir l'optimisme du fondateur de l'Ɠuvre. 11 semble mĂȘme que, dans certaines localitĂ©s, une sorte de dĂ©couragement se soit emparĂ©e de beaucoup de cultivateurs qui avaient Ă©tĂ© tout d'a- bord trĂšs partisans du bannetonnage. Quelques-uns mĂȘme, aprĂšs une campagne trĂšs active de destruction de hannetons, voyant apparaĂźtre les vers blancs en quantitĂ© considĂ©rable et constatant des ravages Ă  peu prĂšs aussi grands qu'avant le Syndicat, ont prĂ©tendu qu'on les avait dupĂ©s et que, lĂ  oĂč on avait hannetonnĂ©, les vers blancs avaient reparu en plus grand nombre qu'ailleurs. C'Ă©tait une idĂ©e insensĂ©e ; mais, comme toutes les idĂ©es de cette nature, elle a trouvĂ© de l'Ă©cho chez un certain nombre d'individus et a paru menacer l'Ɠuvre si vaillamment conduite antĂ©rieurement. La destruction du hanneton est, avant tout, une Ɠuvre de patience. La lutte est possible, relativement facile mĂȘme avec beaucoup d'activitĂ©; mais ce n'est pas contre le ver blanc qu'il faut l'entreprendre ; le ver blanc est sous terre; sa recherche est difficile ; elle ne peut ĂȘtre efficace et peu coĂ»teuse que dans les terrains oĂč l'on peut promener la charrue ou Textirpaleur ; dans les herbages et dans les terrains ense- mencĂ©s, une pareille mĂ©thode dĂ©truirait ou compromettrait la rĂ©colte de l'annĂ©e ; en somme, on dĂ©truit peu de vers blancs. — Mais lever blanc est engendrĂ© par le hanneton, c'est le hanneton qu'il faut combattre ; toutefois, il ne faut pas se contenter pour cela de lutter un an ou deux seulement ; il ne faut pas non plus que la lutte soit limitĂ©e Ă  quelques territoires seulement ; c'est partout qu'elle devrait s'effectuer ; c'est partout que les Syndicats de bannetonnage devraient s'organiser. Les personnes qui, aprĂšs avoir participĂ© au Syndicat de Gor- ron, s'en sont retirĂ©es parce que, au bout d'un an ou deux, elles constataient encore les ravages des vers blancs, ont mĂ©connu l'Ă©volution naturelle de l'insecte. Les hannetons de 1886 se sont enfouis avec leurs Ɠufs au mois de juin ; les vers blancs produits par ces Ɠufs ont fait leurs ravages en 4887 et 4888 et ceux qui ont survĂ©cu vont reparaĂźtre sur nos arbres ou Au lieu de six semaines, sa dĂ©portation dura plus de dix ans. Il ne fut point rappelĂ© Ă  la cure de Notre-Dame- de-Livoye. Par mon mariage avec Julie-Françoise Desbouiletz, une de ses niĂšces, il devint mon oncle par alliance. Il dĂ©cĂ©da, ĂągĂ© Je phis de 93 ans, en 1818 ou 1819, Ă  sa terre des Bernes, en Saint-Ntcolas-des-Bois, oĂč il se fixa Ă  son retour d'Angle- — AO ~ lerre. C'Ă©tait un beau vieillard, de haute stature. 11 conserva ses facultĂ©s intellectuelles jusqu'Ă  sa derniĂšre heure, toutes ses dents et une belle chevelure blanche, il avait l'air imposant et vĂ©nĂ©rable. Si, d'un cĂŽtĂ©, on regrettait dans nos campagnes le dĂ©part des prĂȘtres, d'un autre cĂŽtĂ©, on applaudissait Ă  la suppression des dĂźmes, de la noblesse, des droits fĂ©odaux, des aides et gabelles ; on faisait, Ă  ce sujet, des feux de joie, on dansait alentour en chantant des chansons rĂ©publicaines ce n'Ă©tait partout que fĂȘtes et rĂ©jouissances. On placardait dans tous les lieux publics et dans les maisons une caricature reprĂ©sentant une hydre Ă  plusieurs tĂȘtes, dont chacune indiquait le nom d'un impĂŽt, et un paysan, armĂ© d'une grande hache, qui venait de les dĂ©tacher du tronc, sauf l'une d'elles qui rĂ©sistait Ă  ses coups et sur laquelle Ă©tait Ă©crit impĂŽt foncier. L'enthousiasme de nos paysans fut refroidi par la condam- nation et la mort du roi Louis XYI, par la levĂ©e de jeunes soldats de 18 Ă  25 ans, et par les prĂ©dications des prĂȘtres dĂ©portĂ©s, dits rĂ©fractaires, revenus furtivement d'Angleterre et qui, se cachant dans les campagnes, fanatisaient le peuple en lui faisant t^roire qu'on voulait dĂ©truire la religion ; que les prĂȘtres qui les remplaçaient, n'avaient aucun pouvoir, ne pouvaient valablement administrer les sacrements, etc. Les prĂȘtres rĂ©fractaires qui parcouraient ainsi les cantons de Tirepied et de BrĂ©cey, Ă©taient l'abbĂ© Chapel, de Notre- Dame-de-Livoye; l'abbĂ© Maincent, de la Chaise- Baudouin ; l'abbĂ© Rondel, des environs de Saint-Pois; l'abbĂ© Vaugrente, de Saint-Georges-de-Livoye; l'abbĂ© Denosle, de Vernix; l'abbĂ© Chevalier, deTirepied ; l'abbĂ© de Gouvetz, du Petit-Celland ; l'abbĂ© Ledru, du Luot, etc. Les prĂȘtres assermentĂ©s qui avaient remplacĂ© ceux passĂ©s en Angleterre, furent gĂ©nĂ©ralement mal vus dĂšs leur arrivĂ©e dans les campagnes on les appelait intrus^ jureurs, et peu de personnes assistaient Ă  leurs ofQces. Celui de Notre-Dame-de-Livoye Ă©tait de Villedieu et se nommait Villain. C'Ă©tait un homme simple et timide. Personne n'assistait Ă  sa messe. Un jour, je le rencontrai. Il me demanda mon nom, oĂč je demeurais, quels Ă©taient mes parents, etc., etc., et il finit par m'engager Ă  lui rĂ©pondre la messe, ce que je fis du mieux que je pus. Car je n'en savais que ce que M*. DesbouUetz m'en avait appris et je n'Ă©tais pas trĂšs-capable. AprĂšs la messe, il me donna deux sous et promit de m'en donner autant, chaque jour, si je consentais Ă  lui rendre le mĂȘme servies. Le lendemain et le surlendemain, je lui rĂ©pondis la messe et — 41 — je me trouvai riche de six piĂšces d'un sou. N'ayant jamais mouvĂ© d'argent, j'avais un plaisir extrĂȘme Ă  examiner mes piĂšces et Ă  les jeter devant moi l'une aprĂšs l'autre. Pendant que je m'occupais Ă  cet amusement, qui me plaisait fort, survint ma tante , femme de Robert Beulerie, et qui Ă©tait niĂšce de M. le curĂ© Desboulletz. Elle me demanda d'oĂč provenaient mes six sous. Alors je lui racontai comment j'avais fait la rencontre et la connaissanci*. du curĂ© Villain et pourquoi il m'avait donnĂ© cet argent. AussitĂŽt ma tante me prit violemment mes six sous, en me disant qu'elle les ferait porter Ă  Yintrus, que c'Ă©tait l'argent du diable, que je serais damnĂ©, ^ dorĂ©navant je parlais au jureur et que, d'ailleurs, je serais puni sĂ©vĂšrement si jamais j'avais des relations avec lui. Ces remontrances produisirent leur effet. 11 avait beau sonner la messe, je n'approchai plus de son Ă©glise, et du plus loin que je l'apercevais, je fuyais Ă  toutes jambes, crainte de la damnation et eofUre plus de la correction. La fin de 1793 arriva et un jour c'Ă©tait eu novembre, on sonna le tocsin dans toutes les communes. Des Ă©missaires parcoururent pendant la nuit tons les villages, frappant aux portes et criant a Debout, citoyens, la patrie est en danger. Aux armes ! » Mon oncle Marie-Beulerie, Ă©tant capitaine de la garde nationale, se rendit promptement Ă  l'Ă©glise de Livoye ; je le suivis par curiositĂ© et je vis, rassemblĂ©s autour de lui, une quarantaine d'hommes, armĂ©s les uns de fusils de chasse, les autres de faux, de fourches, couteaux Ă  marc, etc.. qui Ă©coutaient la lecture qu'on faisait d'une' pro- clamation. Cette lecture faite, plusieurs des hommes armĂ©s furent au presbytĂšre pour contraindre le curĂ© Villain Ă  s'armer et Ă  marcher avec eux. Il profita du moment qu'ils lui donnĂšrent pour s'habiller et il sauta par une croisĂ©e de sa chambre Ă  coucher, dans son lĂ©gumier, et se sauva Ă  Ville- dieu, sa ville natale, oii il resta sans oser reparaĂźtre Ă  Livoye. La petite armĂ©e se mit en marche, tambour battant, et s'achemina vers Tirepied, lieu du rassemblement de toutes les gardes nationales du canton. Je la suivis de loin, crainte d'ĂȘtre aperçu de mon oncle, qui m'aurait renvoyĂ©, et j'Ă©tais accompagnĂ© de plusieurs enfants de mon Ăąge, aussi Ă©tourdis et aussi curieux que moi. Nous arrivĂąmes au lieu du rendez- vous, oĂč se trouvĂšrent rĂ©unis plusieurs centaines d'hommes armĂ©s, ainsi que je viens de l'expliquer Ă  l'Ă©gard de ceux de Livoye. Au moment oĂč cette cohorte, sans discipline et mal armĂ©e, s'apprĂȘtait Ă  partir pour Avranches, arriva Ă  bride abattue — i2 — un courrier expĂ©diĂ© de Granville, pour apprendre TentrĂ©e des VendĂ©ens appelĂ©s alors brigands, Ă  Avranches, leur marche sur Granville, et l'arrivĂ©e immĂ©diate Ă  Tirepied d'un de leurs dĂ©tachements. AussitĂŽt une panique s'empara de nos braves gardes nationaux et un sauve qui peut leur permit de rejoindre leurs loyers. Nous autres enfants, nous les suivĂźmes au pas de course et non sans une grande frayeur. Le lendemain, le vent portant de l'Ouest h l'Est, on enten- dait trĂšs bien, Ă  Notre-Dame-de-Livoye, la canonnade du siĂšge de Granville par les VendĂ©ens. Le dĂ©tachement qu'ils envoyĂšrent Ă  Tirepied, fut jusqu'Ă  BrĂ©cey. tl fĂźt abattre, dans ces deux localitĂ©s, les arbres de la libertĂ© et retourna le mĂȘme jour Ă  Avranches, sans com- mettre aucune hostilitĂ©. En repassant par Tirepied, un nommĂ© PĂ©pin, boulanger en ce lieu, pĂšre de sept filles en bas Ăąge frĂšre de M. PĂ©pin qui a Ă©tĂ© curĂ© de Saint-Georges et qui est dĂ©cĂ©dĂ© curĂ© de Tirepied en 4841 ou 1842, grand royaliste et fanatique en religion, offrit, de concert avec un nommĂ© Boucey, autre fanatique, pĂšre de famille, rĂ©sidant Ă  Tirepied, plusieurs fournĂ©es de pain, qu'ils acceptĂšrent avec d'autant plus de plaisir qu'ils ne pouvaient s'en procurer et que, pour vivre, ils Ă©taient lĂ©duits Ă  manger ies pommes et des lĂ©gumes. TraduiU pour ce fait, aprĂšs la retraite de l'armĂ©e ven- dĂ©enne, devant le tribunal rĂ©volutionnaire de Granville, PĂ©pin et Boucey furent condamnĂ©s Ă  mort et guillotinĂ©s en cette ville. Le prĂ©sident de ce tribunal, homme de bien, et qui dĂ©sirait leur sauver la vie, interrogeait les accusĂ©s et leur posait des questions de maniĂšre que, par des rĂ©ponses faciles, ils pussent Ă©viter la condamnation. Lorsqu'il leur demanda s'ils avaient Ă©tĂ© contraints par les brigands Ă  leur fournir du pain, ils pouvaient rĂ©pondre affirmativement, et on les seuvait; mais ils dirent, au contraire, qu'ils avaient offert le pain volontairement et sans contrainte, et qu'ils prĂ©- fĂ©raient ^a mort Ă  un mensonge qui pourrait, en ce monde, leur conserver la vie, mais qui les damnerait dans l'autre monde. On en fit, dans le temps, des martyrs et des saints. Pendant qu'un dĂ©tachement de l'armĂ©e vendĂ©enne marchait par Tirepied sur BrĂ©cey, un autre dĂ©tachement plus fort se dirigeait sur Villedieu. A son approche, les hommes valides de cette ville, n'Ă©tant pas en nombre suffisant pour opposer une rĂ©sistance efficace, se retirĂšrent sur Coutances oĂč se trouvait le gĂ©nĂ©ral Sepher avec un corps d'armĂ©e. Il ne restait Ă  Villedieu, Ă  l'arrivĂ©e des VendĂ©ens, que des vieillards, qui osĂšrent se mettre en dĂ©fense et leur disputer l'entrĂ©e de — i3 — la ville. Leur rĂ©sistance ne fui pas longue et tous succombĂš- rent glorieusement, au nombre de 29 ; et sans les femmes, qui implorĂšrent misĂ©ricorde, les VendĂ©ens auraient brĂ»lĂ© la ville. Quelque temps aprĂšs cette action hĂ©roĂŻque, il fut Ă©rigĂ© Ă  Villedieu, au bout Est de la halle, une colonne pyramidale, en l'honneur des vieillards qui avaient succombĂ©. Sur une des faces de cette colonne, on voyait Ă©crits, en lettres d'or, ces mots Aux braves morts pour la dĂ©fense de la patrie, les. . . . novembre 1793. Suivaient leurs noms. J*ai vu bien des fois cette colonne. Elle disparut vers le temps oĂč NapolĂ©on fut couronnĂ© Empereur, soit par ses ordres, soit par les ordres des autoritĂ©s locales, empressĂ©es de lui plaire en faisant disparaĂźtre jusqu'aux moindres traces de la RĂ©publique. DĂšs que l'armĂ©e vendĂ©enne fut dĂ©truite, les rĂ©publicains, qu'on nommait aussi patriotes, et que les aristocrates appe- laient patauds, par dĂ©rision et mĂ©pris, plantĂšrent de nouveaux arbres de libertĂ©, au bout desquels furent attachĂ©s des bonnets phrygiens en fer blanc, peints aux couleurs nationales. Et pour donner plus d'impulsion aux affaires, les munici- palitĂ©s se tinrent en permanence. Des enrĂŽlements volontaires pour les armĂ©es de la RĂ©publique s'y faisaient journellement. Les espĂ©rances des rĂ©publicains se raffermirent de plus en plus et les aristocrates, ou royalistes, se considĂ©rĂšrent comme renversĂ©s et vaincus. Des clubs 1 furent Ă©tablis dans les Ă©glises, les jours de dĂ©cades. On y lisait le Bulletin des Lois, les dĂ©crets de la Convention, les arrĂȘtĂ©s, proclamations; nouvelles, etc. ÂŁt presque toujours des orateurs d'Avranches et d'ailleurs, venaient y pĂ©rorer pour soutenir le zĂšle des rĂ©publicains. Lorsqu'on sortait de ces clubs, il Ă©tait dans l'usage qu'on allĂąt boire Ă  la santĂ© de la RĂ©publique. J'allais, dans ce temps, Ă  Saint-Georges-de-Livoye, Ă  l'Ă©cole d'un nommĂ© Pierre Moulin. Il tenait plus souvent son Ă©cole au presbytĂšre que chez lui, parce qu'il Ă©tait officier municipal et le plus instruit de la commune, qu'on ne pouvait rien faire sans lui, et qu'en un mot, il Ă©tait l'Ă me du Conseil municipal. On buvait beaucoup dans les rĂ©unions de ce Conseil, et lorsqu'il n'Ă©tait qu'un peu gai, comme je chaulais passablc- 1 On appelait dub$ les assemblĂ©es qui se tenaient les iours de dĂ©- cades, daas les Ă©glises, prĂ©sidĂ©es par des dĂ©lĂ©guĂ©s de Tadministration, et oĂč des hommes ignorants, mais rĂ©publicains exailĂ©s, faisaient des discours et des motions incompris dans les campagnes. — 44 — > meut, il me faisait monter au haut d'une Ă©chelle qui abou- tissait au bonnet de la libertĂ© ; et lĂ , au milieu d'un profond silence, j'entonnais la Marseillaise ; et je me rappelle avoir vu, Ă  l'instant oĂč je chantais le couplet Amour sacrĂ© de la patrie mes auditeurs tomber Ă  genoux et rĂ©pĂ©ter en chƓur ce couplet, tant leur exaltation Ă©tait grande de l'amour de la patrie et de la libertĂ©. Ensuite, on me donnait un verre de cidre avec lequel je trinquais contre le bonnet phrygien, aux cris de vive la RĂ©publique, vive la libertĂ©. Les agents et officiers municipaux des premiĂšres annĂ©es de la RĂ©publique avaient si peu d'expĂ©rience des affaires, dans les communes rurales, et si peu d'instruction, qu'ils ne savaient, le plus souvent, ce qu'on leur demandait, ni ce qu'ils devaient faire. Par exemple Ă  Notre-Dame-de-Livoye, le Conseil mu- nicipal ayant pour agent un nommĂ© Gabriel Harivel, rĂ©putĂ© ĂȘtre le plus instruit et le plus capable, terminait les arrĂȘtĂ©s et les dĂ©libĂ©rations par les mots Et vu qu^il n'y a plus rien Ă  mettre en dĂ©libĂ©ration, le Conseil s'est occupĂ© Ă  verbaliser aux termes de la loi. Il entendait par verbaliser, causer, discuter, et il pensait que le Conseil municipal , aprĂšs les dĂ©libĂ©rations prises , devait, pour se conformer Ă  la loi, s'occuper par discours et conversations des affaires du temps. En 1791 et 4792, si on Ă©tait rĂ©publicain et libre, on mourait de faim. On peut dire avec vĂ©ritĂ© qu'il y eut famine dans nos campagnes. Nous Ă©tions journellement neuf per- sonnes Ă  la table de mon oncle Beulerie, pendant ces deux annĂ©es, fl n'avait, pour fournir Ă  notre existence, que le pro- duit de huit hectares de terre, qu'il cultivait assez mal, et ce produit Ă©tait bien insuffisant; aussi nous faisait-il manger avec parcimonie un mauvais pain noir, mal cuit, et composĂ© d'orge blultĂ©e, de pois et haricots cuits et Ă©crasĂ©s, de chĂątaignes et autres ingrĂ©dients trĂšs-indigestes. Il fallait manger de ce pain ou mourir de faim. J'ai tou- jours eu l'estomac faible, et aprĂšs mes repas, j'Ă©prouvais des aigreurs insupportables et souvent des indigestions. A ces souffrances physiques se joignaient des souffrances morales je voyais chaque jour, Ă  la mĂȘme table, mon oncle et ma tante et leurs enfants, se nourrir avec du pain de seigle assez bon. Je le dĂ©vorais des yeux , mais je n'osais en demander, ni en prendre. il y avait dĂ©jĂ  longtemps que je me nourrissais avec ce mauvais pain, lorsqu'un jour, Ă  l'heure du diner, arrivĂšrent — 45 — chez moD oocle des personnes Ă©trangĂšres. Vite, ma tante enleva de sur ]a table le pain grossier, dont j'Ă©tais forcĂ© de manger, et elle oSrit da sien Ă  tout le monde. Que je le trouvai bon son pain ! Je le mangeai avec aviditĂ© et avec le plus grand plaisir. Ma tante Ă©tait dĂ©vote, crĂ©dule et superstitieuse. Les prĂȘtres revenus d'Angleterre, qu'elle recelait et cachait chez elle, la fanatisaient aisĂ©ment. Elle cueillait un jour, dans son lĂ©gumier, des pois pour la soupe et je lui aidais. Vint l'abbĂ© Chapel, qui lui dit qu'elle ferait bien de s'abstenir de mander ces lĂ©gumes, parce que Dieu, dans sa colĂšre contre les patauds et les impies, devait faire naĂźtre, dans les cosses de pois, des serpents qui, en grandissant, dĂ©voreraient les rĂ©publicains. Et aussitĂŽt, pre- nant une cosse et l'ouvrant, il y trouva un petit ver qu'il lui montra, en disant que peut-ĂȘtre c'Ă©tait dĂ©jĂ  un serpenteau. Il lui fit ensuite remarquer des feuilles de pois et de ronces qui portaient, disait-il, les traces de pelits serpents. Ces traces n'Ă©taient autres que celles que laissent certains insectes en mangeant la substance gommcuse des feuilles. Mais ma tante qui ignorait cela, fut effayĂ©e des contes de l'abbĂ©. Elle jeta ses pois et ne voulut plus eu mettre dans la soupe, Ă  ma grande satisfĂźictiun. Car j'Ă©tais aussi effrayĂ© qu'elle de ce que l'abbĂ© avait dit, et j'avais peur de rencontrer des serpents partout oĂč je voyais ou croyais voir leurs traces sur des feuilles. Cette dĂ©couverte fit bientĂŽt du bruit et on alla jusqu'Ă  dire qu'il se trouvait aussi de petits serpents dans les couettes de plume. On apprit cette nouvelle Ă  ma tante au marchĂ© de BrĂ©cey. Elle ne fut pas plutĂŽt de retour chez elle, qu'elle se mit, en tremblant, Ă  dĂ©coudre la couette de son lit et Ă  en examiner la plume. Heureusement, il ne s'y trouva point de serpents. En ce malheureux temps, les prĂȘtres jureurs ou intrus, ayant Ă©tĂ© chassĂ©s par les habitants des campagnes, qui les considĂ©raient comme des ĂȘtres damnĂ©s, les Ă©glises furent fermĂ©es et les presbytĂšres, non encore vendus^ servirent de maisons communes ou mairies. Je regrettai beaucoup le dĂ©part du curĂ© constitutionnel de Saint-Georges et surtout de son neveu, qui Ă©tait de mon Ăąge et avec lequel j'Ă©tais trĂšs-liĂ©. Ils Ă©taient de Granviile ou des environs. Leur nom propre Ă©tait LecoupĂ©, Les prĂȘtres non assermentĂ©s qui se cachaient dans le pays, remplacĂšrent les jureurs qu'ils venaient de faire chasser, et seuls ils administrĂšrent les sacrements de l'Ă©glise et dirent leurs messes dans des greniers, le plus souvent^ ou dans des — Ai — lieux oĂč ils savaient ĂȘtre en sĂ»retĂ©. Od n'appelaitaux cĂ©rĂ©mo- nies du culte que des personnes discrĂštes, zĂ©lĂ©es et qui avaient donnĂ© des preuves de dĂ©vouement Ă  la religion ou Ă  ses ministres. Je crois que ce fut vers ce temps qu'il fut dĂ©crĂ©tĂ© qu'il n'y avait pas de Dieu, qu'on proscrivit tous les cultes et qu'on vendit les presbytĂšres, les aumĂŽnes, les Ă©glises et cimetiĂšres. Un nommĂ© Lamy, dit Bottari, cordonnier Ă  Saint-Georges, se rendit adjudicataire du presbytĂšre, de l'Ă©glise et du cime- tiĂšre de cette commune. Quelques jours aprĂšs son adjudication, une maladie Ă©pidĂ©- mique, espĂšce de typhus, appelĂ©e alors maladie noire, fit mourir dans la mĂȘme maison sa femme et trois de ses enfants. On considĂ©ra ces morts comme une punition divine. Personne n'osa aider l'infortunĂ© Lamy Ă  enterrer sa femme et ses enfants, et il se vit obligĂ© de creuser lui-mĂȘme leurs fosses, de les porter sur ses Ă©paules dans son cimetiĂšre, et de les enterrer. Presqu'aussitĂŽt la Convention abrogea son dĂ©cret, reconnut qu'il y avait un Etre suprĂȘme y pour lequel elle institua une fĂȘte ; et en consĂ©quence, elle annula les ventes des cimetiĂšres et Ă©glises. Lamy conserva seulement le presbytĂšre et ses dĂ©pendances, que ses hĂ©ritiers, une vingtaine d'annĂ©es aprĂšs, vendirent Ăč la commune et Ă  un nommĂ© Marie dit le Saint. Sur la fin de 1793, je fus mis en pension chez mon onclo Boiivet-les-Jardins, Ă  Saint-Georges-de-Livoye. 11 avait Ă©pousĂ©, en secondes noces, Anne Desfeux, sƓur de mon pĂšre. J*y rĂ©sidai pendant trois ans. J'y fus moins mal que chez mon oncle Marie-Beulerie, et si la nourriture n'Ă©tait pas bonne, on ne pouvait s'en prendre qu'aux malheurs du temps. Elle Ă©tait la mĂȘme pour toutes les personnes de la maison, et il n'y avait pas deux espĂšces de pain comme chez mon oncle Marie- Beulerie. Mon oncle Bouvet avait eu la prĂ©caution de faire, pendant les annĂ©es 1792 et 1793, un grenier d'abondance; c'est-Ă - dire qu'il avait creusĂ©, dans une de ses piĂšces de terre, une cave spacieuse, entre des raies de jan ou genĂȘt Ă©pineux, et qu'il y avait cachĂ© plusieurs tonneaux remplis de grains, qui fournirent aux besoins de sa maisonnĂ©e avec ce qu'il put se faire dĂ©livrer de grains par l'administration, surtout Ă  Gran- ville, au prix du maximum, qu'il payait en assignats ou papiers-monnaie ayant cour? forcĂ© et perdant de leur valeur chaque jour davantage. Vers la lin de 4793, la Chouannerie Ă©clata dans le pays. La - 47 - misĂšre y Ă©tail Ă  son comble. L'hiver de 1793 Ă  1794 fui long el rigoureux. La neige couvrit la terre pendant plus de cinq semaines. Plusieurs personnes moururent de froid et de faim. Pendant les premiers mois de 1794, on n'osait prendre ses repas en commun, aux heures ordinaires; on donnait Ă  chacun un morceau de pain sec qu'il allait manger, seul et en cachette, i-rainte d'ĂȘtre Ă  chaque instant surpris par des compagnies de mendiants qui, parcourant les campagnes, ne faisaient pas difficultĂ© de s'emparer de vive force des choses nĂ©cessaires Ă  la vie. Les bourgeois n'osaient plus soi*tir des villes, par rapport aux Chouans qui rĂŽdaient partout et qui les massacraient impitoyablement, Ă  moins qu'ils ne fussent connus par leurs opinions aristocratiques. Pour avoir de quoi vivre, les malheureux bourgeois en- voyaient dans la campagne leurs femmes et leurs enfants demander des moyens d'existence. C'Ă©tait pitiĂ© de les voir, au milieu d'un hiver rude, implorer Ă  genoux l'assistance des paysans qui, devenus Ă©goĂŻstes par la miĂź^Ăšre el la crainte de manquer eux-mĂȘmes du nĂ©cessaire, ne leur faisaient qu'une aumĂŽne parcimonieuse. Les premiers Chouans qui parurent dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied et dans les environs, sur la fin de 1793 el au commencement de 1794, se faisaient appeler chasseurs du roi. C'Ă©taient presque tous des voleurs, assassins et brigands. Us incendiaient, volaient, violaient et massacraient, commet- taient toute sorte de crimes au nom du roi Louis XVIf et de la religion. Us ne se montraient que pendant la nuit. On les appela Chouans, selon les uns parce qu'un nommĂ© Jean Chouan , natif de la Bretagne, fut le premier Ă  prendre les armes pour renverser la RĂ©publique, au nom de Louis XVII, et selon les autres parce que, semblables aux chals-huants, iis n'allaient que pendant la nuit. Mon oncle Bouvet Ă©tait connu dans son endroit. pour ses idĂ©es rĂ©publicaines. 11 avait acquis les aumĂŽnes de Saint- Georges- de- Livoye , et il n'en fallut pas davantage pour mĂ©riter la haine des Chouans et de leurs adhĂ©rents. Dans les premiers jours de 1794, sur les onze heures du soir, tout le monde Ă©tant couchĂ© chez mon oncle, on vint frapper rudement Ă  sa porte. Il demanda qui Ă©tait lĂ  et ce qu'on dĂ©sirait. Il lui fut aussitĂŽt rĂ©pondu u Chasseurs du roi. Ouvre ta porte, sacrĂ© pataud, ou je la dĂ©fonce. » Ensuite, la mĂȘme voix donna l'ordre de cerner la maison et de tuer sans pitiĂ© quiconque voudrait en sortir. — 48 — Mon oncle Bouvet se leva prĂ©cipitamment, sans prendre le temps de se vĂšlir, ouvrit la porte de sa maison et six hommes armĂ©s, ayant la figure noircie, y entrĂšrent aussitĂŽt. Ils reprochĂšrent Ă  mon oncle d'ĂȘtre un pataud^ un acquĂ©^ reur de biens d'Ă©glise. Us le firent mettre Ă  genoux, en lui disant qu'ils avaient ordre de le fusiller, Ă  moins qu'il ne cĂ©dĂąt les aumĂŽnes qu'il avait acquises Ă  quelqu'un de leur connaissance qui les remettrait au curĂ©, lorsque la RĂ©publique serait renvei*sĂ©e, et qu'il reviendrait prendre possession de son presbytĂšre et de l'Ă©glise. Pour sauver sa vie, mon oncle signa l'acte qu'on exigeait de lui, qui Ă©tait rĂ©digĂ© d'avance et d^nt il ne lui fut fait aucune lecture. Ensuite les Chouans demandĂšrent Ă  ma tante la clef de son armoire. Us l'ouvrirent et prirent tout le linge et les habUle- ments qu'elle renfermait, qu'ils mirent dans un sac de toile dont ils Ă©taient munis. Cela fait, ils s'adressĂšrent Ă  mon aĂŻeule Anne-EugĂ©nie Desfeux, qui rĂ©sidait chez mon oncle Bouvet, et qui Ă©tait au lit dans la maison. Ils lui dirent qu'ils savaient qu'elle avait de l'argent, et qu'il fallait le leur donner Ă  l'instant, sous peine Je mort. Elle les assura, transie de peur, qu'eUe n'en possĂ©dait pas et qu'ils avaient Ă©tĂ© mal renseignĂ©s. L'un d'eux lui demanda la clef de son armoire ; mais, pendant qu'elle la cherchait, un autre prit une grande hache qu'il trouva sous sa main et fit voler en Ă©clats les panneaux de cette armoire. Ils cherchĂšrent partout le trĂ©sor et fouillĂšrent dans les habits de mon aĂŻeule, pour s'assurer s'il y Ă©tait ou non. L'un d'entre eux crut le tenir en dĂ©pliant un juste-au-corps appelĂ© brassiĂšre, vĂȘtement trĂšs ancien, qui avait des espĂšces d'ailes, semblables aux ailes d'un surplis, mais beaucoup plus amples, et qui s'ouvraient en forme d'Ă©ventail au moyen d'un plomb, couvert de mĂȘme Ă©toffe, attachĂ© au bas de chaque aile. Prenant ces plombs pour de l'argent cachĂ©, il s'empressa de couper avec son couteau l'Ă©toffe qui les recouvrait. A son grand dĂ©sapoin- tement, au lieu i'argent il ne trouva que des plombs, que dans sa colĂšre il lança violemment Ă  la tĂȘte de mon aĂŻeule. FI crut sans doute l'avoir tuĂ©e, car il dit F^a vieille dormira longtemps. » Elle fĂźt semblant d'ĂȘtre morte et on ne s'en occupa plus. Heureusement que les plombs qui devaient lui ĂŽter la vie, portĂšrent sur l'oreiller qu'elle leur opposa et qui en amortit les coups. Pendant cette scĂšne affreuse, j'Ă©tais plus mort que vif. Je crus mon aĂŻeule tuĂ©e, et je me persuadai qu'on allait mettre tout le monde de la maison Ă  mort. Je me tenais cachĂ© sous j\ — 49 — la couverture de mon lit, transi de frayeur, sans oser regarder ce qui se passait. Les Chouans mirent dans une autre sac tous les effets de mon aĂŻeule, se saisirent des deux sacs, dans lesquels ils avaient aussi enfermĂ© tout ce qu'ils avaient trouvĂ© dans la maison en beurre, lard, graisse, jambons, andouilles, et disparurent. L'un d'eux, qui avait la main graisseuse du lard qu'il venait de manier, la frotta au derriĂšre de la tuile et fut au lit de mon oncle lui noircir la figure, en disant Adieu, pataud, Ă  une autre fois. » Ensuite tous disparurent, laissant la porte ouverte que personne n'osa aller fermer. D'oĂč venaient cs brigands ? Il y a lieu de penser qu'ils n'Ă©taient pas Ă©trangers au pays, puisqu'ils se noircissaient la figure, crainte d'ĂȘtre reconnus. Pareils brigandages avaient lieu en mĂȘme temps dans beaucoup d^endroits. On ne se contentait pas toujours de voler on tuait, on Ă©gorgeait, on violait, etc., et on commet- tait toute sorte d'horreur. On ne parlait plus que des Chouans et de leurs forfaits on cachait partout ce qu'on avait de plus prĂ©cieux; et les personnes connues pour leurs idĂ©es rĂ©publi- caines et celles qui avaient acquis des biens nationaux, se rĂ©fugiaient dans les villes pour Ă©viter la mort. Le Gouvernement voyant que la Chouannerie prenait de la consistance^ organisa dans les bourgs et villes des colonnes mobiles, qui parcoururent le pays en tout sens, donnant la chasse aux Chouans. Mais bientĂŽt ces colonnes mobiles, com- posĂ©es en grande partie d'aventuriers et de mauvais sujets, commirent autant de vols et de brigandages que les Chouans. Ceux-ci s'arrĂȘtaient-ils dans une maison ou village ? le lende- main, les colonnes mobiles y arrivaient, sous prĂ©texte de les chasser, et elles prenaient ce qu'ils avaient laissĂ©. On pourra se faire une idĂ©e de ce qui se passait alors dans les campagnes par le rĂ©cit suivant Un jour, je me trouvais seul chez mon oncle Bouvet, qui Ă©tait allĂ© avec sa femme au bourg de BrĂ©cey pour affaires. Se prĂ©sentĂšrent vingt ou trente Chouans qui, sans rien me demander, mangĂšrent tout ce qui restait de pain Ă  la maison et burent tant qu'ils voulurent, puis s'en allĂšrent en disant ce C'est dommage que le pataud de Bouvet soit absent ; s'il avait Ă©tĂ© chez lui aujourd'hui, nous l'aurions tondu I. » 1 Ils entendaient par tondrei raser la tĂȘte en coupant souvent les oreilles., punition quMls infligeaient ordinairement aux patauds. — 50 — Le lendemaÎD , cent hommes de la colonne mobile de BrĂ©cey vinrent trouver mon oncle , pour lui reprocher d'attirer les Chouans chez lui et le menacer de la mort s'il continuait Ă  les recevoir et Ă  leur donner Ă  boire et Ă  manger. Le chef de la troupe dit Ă  ses soldats de ne rien Ă©pargner chez un Chouan et de prendre tout ce qui s'y trouvait pour boire et manger. 11 n'y avait plus de pain, mais il y avait dans le verger des poules et des oies qu'ils tuĂšrent avec deux agneaux, qu'ils emportĂšrent, aprĂšs avoir percĂ© les tonneaux de cidre Ă  coups de lusils et avoir bu Ă  discrĂ©tion, sans se mettre en peine de boucher les tonneaux que mon oncle boucha, avec leur permission, aprĂšs avoir perdu plus d'un tonneau de cidre. Dans un semblable Ă©tat de choses, si les provisions de bouche n'eussent pas Ă©tĂ© cachĂ©es, les gens de la campagne seraient rĂ©ellement morts de faim. Une loi, dite du maximum^ autorisait chaque chef de famille Ă  avoir chez lui, pour les besoins de sa maison, une quantitĂ© de grains de toute espĂšce, dĂ©terminĂ©e par le nombre des personnes auxquelles il fournis?ait des moyens d'existence. D'aprĂšs cette loi, des commissaires nommĂ©s, Ă  cet effet, par les administrations, estimaient, eu Ă©gard Ă  la grandeur de son exploitation, ce que chaque cultivateur avait rĂ©coltĂ© de grains, ce qu'il en devait conserver pour les besoins de sa maison et pour les semailles, et il Ă©tait obligĂ©, sous des peines sĂ©vĂšres, de porter le surplus, soit aux marchĂ©s, soit aux endroits qui lui Ă©taient assignĂ©e, au prix fixĂ© par les agents du Gouvernement, qu'on lui payait en assignats ou papier- monnaie qui perdait chaque jour de sa valeur. Cette loi perdit entiĂšrement le commerce des cĂ©rĂ©ales. Le cultivateur en Ă©luda les dispositions de diverses maniĂšres, et malgrĂ© des rĂ©quisitions forcĂ©es, on ne porta plus de blĂ©s aux marchĂ©s et le commerce s'en fit, pendant la nuit, en nu- mĂ©raire, et Ă  des prix trĂšs-Ă©levĂ©s. On vit alors de riches propriĂ©taires, enfermĂ©s dans les villes, manquer du strict nĂ©cessaire et obligĂ©s de tendre en quelque sorte la main Ă  leurs fermiers, pour obtenir d'eux des moyens d'existence. Au milieu de ces dĂ©sordres et des plus grandes privations, quelques hommes privilĂ©giĂ©s ne manquaient de rien et avaient tout Ă  souhait. Je veux indiquer les prĂȘtres revenus d'Angle- terre et qui se cachaient dans les campagnes ils disaient la messe dans les greniers, administraient les sacrements dans le plus grand secret et ne sortaient guĂšre que pendant la — 5! — nuit, travestis de toute maniĂšre, souvent mĂȘme vĂȘtus avec des habits des femmes. C'Ă©taient pour eux de grands dĂ©sagrĂ©- ments, sans doute ; mais ils en Ă©taient amplement dĂ©domma- gĂ©s par Le bon accueil qu'ils trouvaient partout, la protection qu'on leur donnait gĂ©nĂ©ralement, la confiance sans bornes qu'on avait en eux et une soumission sans rĂ©serve Ă  leurs ordres. C'Ă©tait Ă  qui les aurait et leur fournirait un logement commode et sĂ»r, les aliments les plus dĂ©licats et les plus recherchĂ©s. On prĂ©venait jusqu'Ă  leurs moindres dĂ©sirs. Ils ne couraient aucun danger de la part des Bleus et des rĂ©publi- cains qui les menaçaient. Tout le pays Ă©tait pour eux et les protĂ©geait. Les femmes surtout leur servaient d'espions, et ils Ă©taient toujours avertis Ă  temps, si un danger quelconque les menaçait. Et, Ă  part la libertĂ© dont ils ne jouissaient pas entiĂšrement^ ils Ă©taient plus heureux que les prĂȘtres d'au- jourd'hui. On pourvoyait gratuitement Ă  tous leurs besoins et ils n'avaient d'autre soin que celui de leur conservation. Ces prĂȘtres, que les rĂ©publicains appelaient rĂ©fractaires, Ă  cause de leur refus de prĂȘter le serment civique, fanatisaient les paysans par leurs prĂ©dications; par leurs conseils, iU engageaient les jeunes gens appelĂ©s aux armĂ©es de la RĂ©pu- blique, Ă  prendre du service dans ce qu'ils appelaient les armĂ©es royales la Chouannerie, sous peine de damnation Ă©ternelle. Ils recrutaient pour les Chouans et se rendaient en tout leurs protecteurs et leurs auxiliaires. Un fait assez curieux servira Ă  dĂ©montrer, d'un cĂŽtĂ© la malice d'un de ces prĂȘtres l'abbĂ© Vaugrente, et d'un autre cĂŽtĂ© la sotte crĂ©dulitĂ© et l'aveuglement des paysans. Ce prĂȘtre passant un soir, un peu aprĂšs le coucher du soleil^ dans la cour de mon oncle Bouvet, oĂč plusieurs per- sonnes de la maison et autres mangeaient de la bouillie Ă  la poĂȘle^ suivant l'usage du pays, il leur fit examiner les nuages Ă©tant Ă  l'horizon, vers le couchant, et leur dit d'un air efirayĂ© Mes amis, le bon Dieu, dans sa colĂšre, nous menace aujour- » d'hui par des signes certains des plus grands malheur?.. Ces » nuages de diverses couleurs que vous voyez, sont des simu- » lacres de batailles. Voyez>vous les combattants, les gĂ©nĂ©raux » Ă  cheval, le sang qui coule en ruisseaux, au milieu des » armĂ©es, la fumĂ©e des canons et de la mousqueterie, les 8 soldats morts ou mourants sur le champ de bataille ? » Remarquez ceux qui se mĂȘlent, se percent avec leurs » bayonnettes, ceux qui paraissent fuir, ceux qui les pour- » suivent, etc. HĂ©las I mes bons amis, avant peu, il ne restera » peut-ĂȘtre pas cinquante hommes par paroisse. » En entendant ces paroles de mon lit, oĂč j'Ă©tais dĂ©jĂ  couchĂ©, — 52 — je me levai promptement et sortis pour voir les choses extraor- dinaires dont on s'entretenait et qui rĂ©pandaient Talarme et la consternation. AprĂšs avoir examinĂ© avec attention, j'ob- servai Ă  M. l'abbĂ© que je ne voyais que des nuages et point de batailles, de ruisseaux de sang, etc. AprĂšs m'avoir Ă©coutĂ©, il dit Ă  ceux qui Ă©taient autour de la poĂȘle a Chose extraor- » dinaire, cet enfant ne voit rien. Il ne lui est pas donnĂ© de voir ces choses. Mais vous, mes amis, vous les apercevez » trĂšs distinctement, n'est-ce pas ? » Tous rĂ©pondirent affĂźma- tivement. Saisis de frayeur, ils cessĂšrent de manger. L'abbĂ© les quitta en leur recommandant de prier Dieu. Chaque jour qui suivit, on vit ou crut voir encore, au coucher du soleil, les mĂȘmes combats dans le ciel ; et lorsque j'observais ne pas les apercevoir, on me rĂ©pondait M. l'abbĂ© n'a-t-il pas dit qu'il ne t'Ă©tait pas donnĂ© de les voir? » Le retour en France des prĂȘtres rĂ©fractaires fut un vĂ©ritable Ûéau pour les contrĂ©es, oĂč la Chouannerie s'organisa, et je suis convaincu que sans leur prĂ©sence, elle n'aurait pu s'y main- tenir. C'Ă©tait toujours au nom de la religion qu'ils soulevaient les masses ignorantes contre la RĂ©publique, et qu'ils dam- naient les rĂ©publicains. AccoutumĂ© Ă  voir tantĂŽt les Bleus, tantĂŽt les Chouans, j'allais sans crainte au milieu des uns et des autres. J'avais du plaisir Ă  manier leurs armes, Ă  les voir faire l'exercice. Je trouvais les Bleus mieux armĂ©s, leur uniforme me plaisail. Ils avaient d'ailleurs des tambours dont j'aimais le bruit, tandis que les Chouans n'en avaient pas. Et si, dans ce temps, j'eusse eu l'Ăąge et la force, j'aurais pris parti pour les Bleus, Ă  la condition d'ĂȘtre tambour. Je n'aurais pas eu d'autre dĂ©sir et d'autre ambition. Voici les principaux faits relatifs Ă  la Chouannerie, aux prĂȘtres et Ă  la religion, dont j'ai eu pleine connaissance, ou dont mĂȘme j'ai Ă©tĂ© tĂ©moin oculaire et quelque fois acteur, pendant les trois annĂ©es de ma rĂ©sidence chez mon oncle Bouvet, et qui pourront donner une idĂ©e de la crĂ©dulitĂ© des habitants de la campagne et de la confiance sans bornes qu'ils avaient dans les prĂȘtres rĂ©fractaires. Ces prĂȘtres, dĂšs que les jureurs eurent disparu, prĂȘchĂšrent et assurĂšrent que tous les sacrements que les jureurs avaient administrĂ©s Ă©taient nuls, et ils s'empressĂšrent de les renou- veler. En consĂ©quence, je fus un jour conduit par ma tante Bouvet, femme trĂšs-pieuse, Ă  la Chaise-Baudouin, dans l'Ă©- glise qui fut ouverte, Ă  cet efiet, par l'agent municipal du lieu, Ă  l'invitation de l'abbĂ© Maineent. Le mĂȘme jour, on y I — 33 — conduisit beaucoup d'autres enfauts qui y furent, comme moi, baptisĂ©s sans doute. C'Ă©tait le terme reçu. Je suis nĂ© avant la RĂ©volution et j'avais Ă©tĂ© baptisĂ© par M* LeplĂ©, vicaire Ă  Saint-Georges, prĂȘtre trĂšs-orthodoxe, et je n'avais pas besoin d'un nouveau baptĂȘme. Mais on l'igno- rait et on supposait que j'avais reçu le baptĂȘme des mains d'un M. Renault, alors curĂ© de Saint-Georges, qui avait passĂ© en Angleterre, mais s'y Ă©tait mariĂ©, ce qui Ă©tait connu de tout le monde et ce qui faisait craindre la nullitĂ© de mon baptĂȘme. Ce qui alarma le plus dans ce temps les populations, fut la nouvelle qui se rĂ©pandit et que les prĂȘtres accrĂ©ditĂšrent, suivant laquelle tous les individus mariĂ©s par les jureurs Ă©taient censĂ©s avoir vĂ©cu en concubinage et leurs enfants bĂątards. Les prĂȘtres firent plus Us dĂ©fendirent de s'adresser aux agents municipaux des communes pour les actes de l'Ă©tat civil, et beaucoup de personnes, surtout celles dirigĂ©es en religion par les abbĂ©s Rondel, Vaugrente et de Juvigny, qu'on appelait Louisets ou prĂȘtres de la petite Ă©glise, i ne se prĂ©- sentĂšrent pas devant les officiers de l'Ă©tat civil de leurs communes pour les mariages, naissances et dĂ©cĂšs. Il rĂ©sulta plus tard de l'inobservation de la loi Ă  cet Ă©gard une perturbation dans l'ordre civil. Et encore aujourd'hui, on se trouve embarrassĂ©, Ă  dĂ©faut d'actes lĂ©gaux, pour prouver sa filiation et son identitĂ©. Enfin, ils prirent une telle autoritĂ© sur le peuple qu'on n'osait rien faire que par leurs ordres et par leurs conseils. Ma tante Bouvet, femme dĂ©vote et discrĂšte, avait leur confiance et celle de toutes les saintes Ăąmes du pays. Aussi Ă©tait-elle instruite Ă  temps des jours et lieux oĂč se disaient les messes. Elle ne manquait pas d'y aller, mĂȘme Ă  de grandes distances, malgrĂ© le mauvais Ă©tat des chemins et le mauvais temps. Elle me permettait quelque fois de l'accompagner, en me recommandant expressĂ©ment de garder un secret invio- lable sur tout ce qui se faisait et se disait. 1 Les prĂȘtres Louisets prĂ©tendaient que les papes Pie VI et Pie VU Ă©taient intrus^ aue Bonaparte Ă©tait un usurpateur, que le Concordat Ă©tait nul, qu'on ne devait obĂ©ir qu'Ă  un roi lĂ©gitime couronnĂ© par un Ă©vĂȘque orthodoxe. Us dĂ©fendaient de payer les impĂŽts, de servir la RĂ©publique, etc. L'abbĂ© de Juvigny est mort chef de cette secte, Ă  Rennes, il y a peu d'annĂ©es. J'ignore ce que sont devenus les abbĂ©s Rondel et Vaugrente. — 54 — La premiĂšre fois que je fus Ă  la messe avec elle, c'Ă©tait chez Renault, dit Couetton, au Vieux-Moulin, en Saiot-Georges-de- Livoye, Il s'y trouvait 30 Ă  40 personnes. Le prĂȘtre que je ne connaissais pas, la disait dans une chambre donnant sur la cave. Lorsqu'il monta Ă  l'autel, le poids des assistants fĂźt flĂ©chir une des poutres qui soutenait le plancher sur la cave, et une armoire perdant son aplomb, allait, en tombant, Ă©craser plusieurs personnes, sans la promptitude avec laquelle plusieurs hommes la soutinrent et la redressĂšrent. Les ton- neaux Ă©tant dans la cave, reçurent heureusement le plancher et chacun en fut quitte pour la peur. Ce prĂȘtre Ă©tait Ă©tranger au pays. On ne le connaissait que sous le nom de l'abbĂ© PĂ©rou, Il avait une grande vogue pour la confession et on le considĂ©rait comme un saint. Ma tante, un jour, m'envoya Ă  confesse Ă  lui chez Renault. 11 confessait dans un grenier partagĂ© en deux par une cloison en planches mal jointes. Pour ĂȘtre Ă  confesse, chacun passait Ă  son tour et rang de la premiĂšre partie du grenier dans la seconde oĂč Ă©tait le confesseur. Vers ce mĂȘme temps, un aventurier dont j'ai oubliĂ© le nom, se disant Louis XVll, roi de France, parcourut les cantons de BrĂ©cey et de Tirepied. Il se prĂ©senta et fut reçu comme tel, Ă  Tirepied, chez M"* veuve de Juvigny. 11 y vĂ©cut, traitĂ© et considĂ©rĂ© comme un roi. Tous les partisans de la royautĂ©, les gentilshommes du pays, les prĂȘtres, s'empressĂšrent d'aller lui faire la cour et de se mettre Ă  sa disposition. Il paraissait brutal et mal Ă©levĂ©, parlait le langage vulgaire du pays. Mais on disait que cela n'Ă©tait pas Ă©tonnant d'aprĂšs l'Ă©ducation qu'il avait reçue pendant sa captivitĂ©. Lorsqu'il Ă©tait ivre, il frappait et tempĂȘtait ; il n'Ă©pargnait pas mĂȘme M"' de Juvi- gny dans ses emportements. Enfin on eut la preuve que ce garnement n'Ă©tait tout simplement que le fils d'un tailleur d'habits de Saint-James. On le chassa et la justice s'Ă©tant emparĂ©e de lui, il fut condamnĂ©e Ă  plusieurs annĂ©es de prison. Cependant les Chouans se multipliaient, et ils paraissaient en plein jour, par dĂ©tachements de plusieurs centaines Ă  la fois, assez bien armĂ©s et commandĂ©s par des chefs connus. Ils se recrutaient principalement de volontaires, de rĂ©fractaires et de dĂ©serteurs qui aimaient mieux reĂ ter dans leur pays que servir sous les drapeaux de la RĂ©publique. Par leur nombre, ils se trouvĂšrent bientĂŽt capables de rĂ©sister aux colo'jnes mobiles et aux des militaires qu'on envoyait Ă  leur poursuite. — 55 — Pour empĂȘcher la dĂ©sertion et forcer les rĂ©fractaires Ă  Ăźcindre leurs corps, la Convention porta un dĂ©cret qui punis- sait de mort les dĂ©serteurs et rĂ©fractaires. Par suite de ce dĂ©cret, on en guillotina sept dans un jour sur le Promenoir Ă  Avranches. Mais cette exĂ©cution terrible, au lieu de produire Teflet qu'on en espĂ©rait, ne fit qu'exaspĂ©rer les esprits contre la RĂ©publique, et presque tous les jeunes gens appelĂ©s au service des armĂ©es rĂ©publicaines passaient aux Chouans. Les chefs des Chouans se voyant en force, s'assemblĂšrent en grand nombre Ă  Saint- Georges, dans le presbytĂšre, et aprĂšs' avoir dĂ©libĂ©rĂ© sur l'Ă©tat des affaires, ils prirent la rĂ©so- lution de rĂ©sister ouvertement aux Bleus et de leur livrer balaUle. Mais auparavant, pour se venger du dĂ©cret de mort contre les rĂ©fractaires et les dĂ©serteurs et de l'exĂ©cution faite Ă  Avranches, ils formĂšrent des listes, pour chaque commune, des hommes connus pour leurs opinions libĂ©rales et rĂ©publi- caines, et ils arrĂȘtĂšrent qu'ils seraient mis Ă  mort. Ils commencĂšrent par fusiller, Ă  la Chaise-Baudouin, un malhearenx prĂȘtre assermentĂ©, qui vivait cachĂ© chez la bonne sƓur du lieu. Ce meurtre opĂ©rĂ©, ils fireot semblant de se retirer. La lionne sƓur qui les croyait Ă©loignĂ©s, sortit pour voir si le prĂȘtre Ă©tait mort. Lorsqu'elle le vit sans vie, baignĂ© dans son sang, elle dit assez haut pour ĂȘtre entendue a Pauvre prĂȘtre ! Ah ! ScĂ©lĂ©rats I » AussitĂŽt une dĂ©charge de fusils rĂ©tendit morte sur le cadavre du prĂȘtre. Quelques jours aprĂšs, ils allĂšrent Ă  Tirepied, au moulin de Vaugrente. Ils firent creuser au meunier, dans son lĂ©gumier, la fosse oĂč il devait ĂȘtre enterrĂ©. Ils le fusillĂšrent dans cette fosse mĂȘme et se mirent en devoir de la remplir. Mais le malheureux meunier qui n'Ă©tait pas encore mort, soulevait la terre qu'on jetait sur lui, pour ne pas Ă©touffer, ce que voyant un des chefs de Chouans, il prit une bĂȘche et lui fendit la tĂȘte. Le lendemain ils fusillĂšrent dans la vallĂ©e de Besnc, en Notre-Dame-de-Livoye, Lotin et Damanne, deux pĂšres de familles, de Sain t-Nicolas-des- Bois, qui avaient, comme le meunier de Vaugrente, le malheur d'ĂȘtre rĂ©publicains ou patauds, La liste de proscription pour Saint-Georges-de-Livoye, contenait les noms de treize individus rĂ©publicains ou pa» iauds qui devaient ĂȘtre fusillĂ©s dans une seule nuit. Le jour qui suivit cette nuit de terreur et de sang, j'allai — 56 — assez matio, au village du Hamel, eo Saint-Georges, pour ĂȘtre Ă  l'Ă©cole de Tinstituteur Pierre Moulin. Chemin faisant je trouvai celte falale liste que les chouans avaient perdue. Elle portail en tĂšte ces mots De par le Roi, les ci-aprĂšs nommĂ©s, rĂ©publicains dangereux, seront fusillĂ©s dans le courant de la nuit prochaine, par le capitaine Hache et les chasseurs qu'il commande. » Suivaient les noms des condamnĂ©s. Je ne me rappelle plus de tous ces noms. Je me souviens toutefois que la liste se terminait ainsi Jean Vaugrente le chious. Cohier sans l'oublier. Pierre Moulin. Suivaient la date et les signatures des juges. Beaucoup de ces signatures Ă©taient illisibles. On distinguait parmi celles qu'on pouvait lire Monte-au-Ciel, Hache, Galoche, Aunis, Bayard, Cunette, Bat-la-Roule. Au-dessous de ces signatu- res, on avait Ă©crit La tonsure d'une brebis sans rapporter vaut bien celle d'un mouton. Moulin et sa femme n'avaient point d'enfants, et on prĂ©suma, dans le temps, que ces mots signifiaient qu'on devait simplement tondre la femme Moulin, c'est-Ă -dire couper sa chevelure, et peut-ĂȘtre ses oreilles. Celte ton3ure Ă©tait un chĂątiment que les Chouans infligeaient assez gĂ©nĂ©ralement Ă  ceux des rĂ©publicains dont ils avaient Ă  se plaindre, mais qui, selon leurs lois, ne mĂ©ritaient pas la mort. J'ai regrettĂ© bien des fois de n'avoir pas conservĂ© la liste de proscription. Je la donnai Ă  mon oncle Bouvet qui m'a dit l'avoir Ă©garĂ©e. En arrivant chez mon maĂźtre d'Ă©cole, j'apen^us un grand feu dans son verger, Ă  environ cent pas de sa maison. Ce feu Ă©tait alimentĂ© par ses meubles et effets qui me parurent presque consumĂ©s. Lui et sa femme, avertis Ă  temps par des amis qui connaissaient le contenu de la liste de proscription, avaient eu le temps de se sauver Ă  Avranches. il en fut de mĂȘme Ă  l'Ă©gard de dix autres proscrits qui purent aussi se rĂ©fugier en lieu de sĂ»retĂ©. Cohier fut trouvĂ© Ă  son domicile. Il avait un grand nombre d'enfants en bas Ăąge. Au moment oĂč on allait exĂ©cuter la sentence de mort, sa malheureuse femme se jeta nue au devant des fusils et fit tant par ses pleurs et ses priĂšres, qu'elle loucha le coĂźur des assas>ins de son mari qui consenti- rent Ă  le laisser vivre. Ăź^ — 57 — 11 n'en fat pas ainsi de Jçan Vaugrente. Ils le tuĂšrent impitoyablement dans les bras de sa femme. Il fut enterrĂ©, avec la permission des Ghouaus, dans le cime- tiĂšre de Saint-Georges, mais en dehors de la procession, Ă  l'endroit prĂ©cisĂ©ment oĂč on a bĂąti la maison d'Ă©cole en 1845 et 4846. Les Chouans, dans le mĂȘme temps, firent de pareilles exĂ©cu- tions dans les autres communes des cantons de BrĂ©cey et Tirepied. La terreur qu'elles rĂ©pandirent serait difficile Ă  dĂ©crire. Les hommes qui avaient manifestĂ© trop hardiment leur maniĂšre de penser, leurs- opinions politiques et leur atta- chement Ă  la RĂ©publique, soit par des actions, soit par des propos, se crurent perdus, s'ils restaient dans le pays, et ils se rĂ©fugiĂšrent dans les villes^ surtout Ă  Avranches. Cette ville en tut bientĂŽt remplie et on ne trouva pas assez de logements pour les recevoir. On fut obligĂ© d'Ă©tablir pour beaucoup de rĂ©fugiĂ©s des tentes dans la cour du collĂšge et ailleurs Ă  dĂ©faut de loge- ment Leurs parents et leurs amis leur portĂšrent les choses nĂ©cessaires Ă  la vie ; en prenant toutes les prĂ©cautions pos- sibles, car si les Chouans en eussent eu connaissances, ils n'eussent pas manquĂ© d'infliger une rude correction aux soutiens et protecteurs des patauds. Les acquĂ©reurs de biens nationaux se sauvĂšrent jusqu'Ă  Gran ville, pour ĂȘtre plus en sĂ»retĂ©. La plupart des hommes n'osaient plus se montrer et coucher chez eux, et chacun Ă©tait sur le qui-vive nuit et jour. Beaucoup avaient pratiquĂ© des caches oĂč ils se sauvaient aux premiers aboiements d'un chien ou au premier avertissement. Et, chose Ă  remarquer, les chiens pour annoncer l'approche ou l'arrivĂ©e d'un Chouan, avaient un aboiement particulier que tout le monde comprenait. C'Ă©tait une espĂšce de cri d'alarme que faisaient entendre ces animaux intelligents, comme pour annoncer un danger! Les Chouans se rassemblaient plus souvent au bourg de Saint-Georges qu'ailleurs. C'Ă©tait pour eux un point central, Ă©loignĂ© des villes et des lieux oĂč les Bleus avaient garnison. Ils s'y trouvaient en sĂ»retĂ© et le presbytĂšre, alors inoccupĂ©, servait aux chefs pour leurs conseils et leurs confĂ©rences. J'y ai vu rĂ©unis plusieurs fois MM. de FrottĂ©, du Ruez, Dubuis- gny et autres. Un jour de grande rĂ©union, je passais par une piĂšce de terre, nommĂ©e le Champ-des-Haies, prĂšs de l'Ă©glise. Je fus rencontrĂ© par deux chefs de Chouans, que je reconnus pour tels Ă  cause des Ă©charpes de soie blanche, ornĂ©es de franges d'argent, qu'ils portaient Ă  la ceinture. — 5S — L'un d'eux me dit d'aller vite au presbytĂšre, annoncer Ă  Bat'la-Route que Cunette l'attendait dans le Cbamp-des-Haies et que s'il ne s'y rendait Ă  l'instant, lui, Cunette^ avait une cartouche Ă  son service. Je Gs la commission en me servant des mĂȘmes mots que j'avais entendus, et de suite, Bat-la^ Route partit en courant. U revint peu d'instants aprĂšs au presbytĂšre ou je me trouvais encore, accompagnĂ© de Cu- nette, et l'un et l'autre me tirent boire un verre d*oau-de-vie, pour me remercier d'avoir bien et en bons termes fait ma commission 1. D'aprĂšs la dĂ©termination prise par les Chouans d'attaquer les Bleus et de leur faire une guerre ouverte en plein jour, n'ayant d'ailleurs plus rien Ă  craindre de la part des rĂ©publi- cains du pays dont les uns avaient Ă©tĂ© mis Ă  mort et les autres Ă©taient en fuite, ils s'assemblĂšrent, au bourg de Saint- Georges, au nombre de sept Ă  huit cents, commandĂ©s par le comte de Ruez. Us arrivĂšrent le soir, firent prendre chez les habitants et tuer pour leur nourriture bƓufs, vaches, moutons et volailles, sur des bons signĂ©s Le comte de Ruez, payables Ă  la paix gĂ©nĂ©rale. Ils partirent le lendemain, en bon ordre, pour s'emparer du chĂąteau du Parc, en Sainte-Pience, et passer au fil de l'Ă©pĂ©e les cinquante Bleus qui y avaient Ă©tĂ© mis en garnison et qui, par la position de ce chĂąteau, contrariaient leurs mou- vements et leurs courses du canton de Tirepied Ă  celui de la Luzerne 2 et rĂ©ciproquement. Ce jour-lĂ  fut pour moi un jour de malheur. AprĂšs leur dĂ©part, j'entrai chez un nommĂ© Pichon, cabare- tier au bourg de Saint-Georges. Il s'y trouvait un officier chouan du nom de guerre Belle-Fleur, qui buvait de l'eau-de- vie en laissant aller les plus pressĂ©s. Il avait donnĂ© ordre de ne laisser entrer personne pour lui parler. Une femme se prĂ©- sente et demande son fils Gassin. Il dit qu'il ne s'appelait point ainsi et que la vieille connaissait son nom de guerre qu'elle devait employer en parlant de lui. Alors eUe demanda un moment d'entretien avec le capitaine Belle-Fleur, qui le lui accorda dans le verger de Pichon. ^1 Presque tous les GhouaDs, pour nĂštre pas reconnus avadenl pris ou s'Ă©taient donnĂ© des noms de guerre. Ainsi Cunette, Bat-Ia>Route et autres de ce genre n'Ă©taient pas les vĂ©ritables noms de ceux qui les por- taient. J'ignore quels Ă©taient les noms rĂ©els de ces deux Chouans. 1 La Luzerne Ă©tait alors chef-lieu de canton. k — 59 — RentrĂ© dans la maison, il me donna d'un ton d'autoritĂ© l'ordre de l'accompagner au Parc et de porter son Ă©pĂ©e et le petit paquet qui y Ă©tait attachĂ©. Je lui observai que je n'avais pas encore dĂ©jeunĂ© et que, d'un autre cĂŽtĂ©, je ne pouvais m'absenter sans la permission de mon oncle. Ton oncle, me rĂ©pondit-il, est un pataud que nous fusillerons bientĂŽt. Il te donne de mauvais principes. C'est avec nous que tu appren- dras Ă  combattre pour la religion et pour le roi. » Cela dit, il me posa son Ă©pĂ©e sur l'Ă©paule, en me donnant l'ordre de marcher devant lui. Je pris en tremblant cette maudite Ă©pĂ©e. Et crainte qu'il ne me la passĂąt Ă  travers le corps, je m'acheminai de- vant lui, en suivant les pas de l'armĂ©e royale, comme il la nommait. Lorsque nous fĂ»mes arrivĂ©s sur les hauteurs des bruyĂšres de Broize ou bruyĂšres Picot, en la Chaise-Baudouin^ trajet que nous fĂźmes sans dire un seul mot, je pris la hardiesse d'offrir au capitaine Belle-Fleur son Ă©pĂ©e et le petit paquet qui y tenait, en lui observant que je n'avais jamais Ă©tĂ© plus loin et que j'avais besoin de retourner chez mon oncle, pour dĂ©jeuner. Mais le capitaine fronçant les sourcils, me dit u Nous sommes encore loin du Parc. Marche devant moi, ou je te passe mon Ă©pĂ©e dans le ventre. » Il accompagna ces paroles de jurons qui m'effrayĂšrent. Je continuai de marcher en pleurant. AprĂšs plus d*uoe heure de marche, nous avions dĂ©passĂ© l'Ă©glise de la Chaise-Baudouin, quand nous entendĂźmes le bruit de la mousqueterie du cĂŽtĂ© du Parc. Il me dit N'allons pas si vite. Nous arriverons assez tĂŽt pour passer au fil de l'Ă©pĂ©e les Bleus du chĂąteau. » Nous ralentĂźmes notre marche. On se battait toujours, et plus nous approchions, plus les coups de fusil se faisaient entendre distinctement. Enfin nous Ă©tions dan&»un petit chemin creux rempli d'eau et de boue, lorsque nous entendĂźmes un bruit sourd de pas et de voix qui semblaient s'approcher de nous. Le capitaine Belle-Fleur s'empressa de regarder par sur le fossĂ©, puis sans m'adresser une seule parole, il me prit vivement son Ă©pĂ©e et s'enfuit Ă  la hĂąte, en me laissant plus mort que vif de frayeur. Au mĂȘme instant, le chemin se trouva encombrĂ© de Chouans qui se sauvaient Ă  toutes jambes. Je voulus en faire autant, mais ils me renver- sĂšrent dans la houe et me passĂšrent sur le corps. Je perdis connaissance et j'ignore combien de temps je restai Ă©vanoui dans le chemin. Enfin je repris mes sens. Je passai dans un champ. J'Ă©tais couvert de boue et pĂ©nĂ©trĂ© d'eau et j'avais le corps meurtri. Je souffrais beaucoup ; mais ma plus grande souffrance Ă©tait la faim. Je m'assis sur une grosse pierre. Je — 60 — regardai tout autour de moi, et je ne vis et n'entendis rien. Je ne savais oĂč j'Ă©tais et de quel cĂŽtĂ© tourner pour rejoindre la demeure de mon oncle. Je suivis pendant quelque temps l'empreinte des pas des Chouans, pour me diriger ; mais une forte pluie d'orage Ă©tant survenue, me força de me rĂ©fugier sous un arbie et fit disparaĂźtre leurs traces. Je fis rĂ©flexion que j'avais voyagĂ© en allant du sud au nord et que je devais consĂ©quemment aller en sens contraire , c'est-Ă -dire du nord au sud. Cette pensĂ©e me fut inutile ; le soleil Ă©tait et resta cachĂ© sous d'Ă©pais nuages et il me fut impossible de m'orienter. Enfin Ă  tout hasard, je m'acheminai par des hauteurs qui m'Ă©taient inconnues. Je traversai quelques hameaux dont toutes les maisons Ă©taient fermĂ©es et les habitants cachĂ©s ou en fuite, Ă©pouvantĂ©s sans doute des suites que la bataille pouvait leur attirer je ne rencontrai personne. Enfin je parvins sur les hauteurs de Saint-Jeau-du-Corail. LĂ  je dĂ©couvris la tour de l'Ă©glise de Saint-Georges-de-Livoye et je pus me convaincre que je m'Ă©tais Ă©garĂ© et que j'avais fait inutilement un long et pĂ©nible circuit. Je me reposai sur ces hauteurs et je me trouvai heureux de reconnaĂźtre mon pays et de pouvoir me rendre chez mon oncle, en prenant le clocher de Saint-Georges pour point d'alignement. Lorsque je me remis en route, je me sentis si faible et si fatiguĂ© que je dĂ©sespĂ©rai de pouvoir parcourir la distance qui me sĂ©parait de la maison de mon oncle. Je descendis lente- ment le coteau de Saint-Jean, en m'asseyant de place en place pour reprendre mes forces Ă©puisĂ©es. Enfin j'arrivai Ă  l'endroit oĂč avait existĂ© le moulin de Saint-Jean. Je trouvai heureuse- ment prĂšs de ses ruines un nommĂ© Moulin, dit Tuetle, boucher au village des PĂ©piniĂšres, en Notre-Dame-de-Livoye, un des amis de mon oncle Bouvet, et qui me connaissait. 11 eut peine Ă  me reconnaĂźtre, tant j*Ă©lais dĂ©figurĂ©, a Comment, me dit-il, c'est toi mon petit Desforges ! On me connaissait sous ce nom qui est celui d'une terre que je possĂšde Ă  Saint- Georges. D'oĂč viens-tu? Que t'es-t-il arrivĂ©? Te voilĂ  couvert de boue et tout meurtri. » Je lui fis part en pleurant de mes aventures du jour. 11 m'engagea Ă  l'accompagner chez lui pour me laver et me donner les choses nĂ©cessaires, ce que j'acceptJH. Mais quand il fallut me lever pour marcher, je retombai sur le talus oĂč je m'Ă©tais assis en l'abordant, sans pouvoir faire un pas. Je lui dis que je n'avais pas mangĂ© de toute la journĂ©e, et je le priai do me donner un morceau de son pain. Il courut Ă  sa maison et m'apporta de suite du pain \ — 61 — et une moque de cidre. Je mangeai et bus avec aviditĂ©, et aprĂšs m'ĂȘtre restaurĂ© et reposĂ©, je me crus capable de me rendre chez mon oncle. Mais comment y reparaĂźtre, dans l'Ă©tat oĂč j'Ă©tais, aprĂšs surtout la dĂ©fense expresse qu'il m'avait faite d'alĂźt^r avec lĂ©s Chouans ? Je fis Ă  ce sujet part de mon embarras et de mes craintes Ă  Moulin, a Sois tranquille me dit-il, je connais ton oncle, nous sommes amis et je vais Vaccompaguer. » J'acceptai avec joie sa proposition et aprĂšs m'Ăštre lavĂ© et avoir, autant que je le pus, ĂŽtĂ© la boue de mes habits, nous nous rendĂźmes en emble chez mon oncle. Moulin entra seul, et je restai en dehors de la maison pour Ă©couter ce que mon oncie allait dire. J'entendis qu'il parlait avec colĂšre et qu'il menaçait de m'infliger une punition exemplaire. La peur me prit et je n'osai entrer. Cependant j'Ă©prouvais de nouveau les tourments de la faim et, pour l'apaiser, je montai dans un des cerisiers de mon oncle et je niangeai des cerises. Etant descendu du cerisier, je me couchai sur l'herbe et m'endormis. Je ne me rĂ©veillai que le lendemain, au lever du soleil. Je me trouvai les membres glacĂ©s par le froid de la nuit. Je me levai avec peine et me promenai au soleil pour me rĂ©chauffer. La faim reparut avec la circulation du sang et je remontai pour manger des cerises dans le bienheureux cerisier. Il n'y avait pas cinq minutes que j'y Ă©tais, quand j'aperçus mon oncle, qui Ă©tait braconnier, partant son fusil sous le bras et se dirigeant vers le cerisier oĂč j'Ă©tais. Je me crus perdu. Je me cramponnai de mon mieux Ă  une des grosses branches de l'arbre en la tournant en sens inverse de mon oncle au fur et Ă  mesure qu'il tournait lui-mĂȘme cette branche en mar- chant^ afin de n'en pas ĂȘtre aperçu. Il passa, sans faire attention au cerisier et en regardant plutĂŽt sur le fossĂ© pour trouver du gibier. ĂŻ}ĂšB qu'il fut Ă©loignĂ©, je me laissai glisser Ă  terre et je courus Ă  la maison oĂč je trouvai ma tante et mon aĂŻeule qui me donnĂšrent les choses dont j'avais besoin et tous les soins dĂ©sirables, en m'assurant que mon oncle ne me punirait aucunement. Effectivement, de retour de la chasse, il ne fĂźt pas mĂȘme semblant de m'apercevoir, et ce ne fut que quelques jours plus tard, qu'il me plaisanta sur ma premiĂšre campagne de guerre et sur la dĂ©route que j'avais essuyĂ©e. Revenant Ă  l'attaque du chĂąteau du Parc, les Chouans comptaient sur une victoire assurĂ©e, mais ils trouvĂšrent les Bleus barricadĂ©s dans le chĂąteau et Ă  l'abri des balles, derriĂšre des murs d'enceinte des cours et du jardin garnis^ comme les — 62 — murs du chĂąteau, de meurtriĂšres d'oĂč' on tirait Ă  couvert. Ils u'osĂšrent approcher de ces fortifications ni tenter un assaut. Ils se contentĂšrent de tirer de loin, en se mettant Ă  l'abri des haies et fossĂ©s. Ils Ă©puisĂšrent ainsi leur provision de cartou- ches, et lorsque les Bleus s'en aperçurent par le ralentisse- ment du feu^ ils firent une sortie qui effraya les Chouans et les mit en pleine dĂ©route. Les Bleus craignant que cette fuite prĂ©cipitĂ©e ne cachĂąt une ruse faite Ă  dessein de les attirer loin du chĂąteau et de les envelopper, rentrĂšrent en bon ordre, en chantant victoire. Il y eut quelques blessĂ©s du cĂŽtĂ© des Chouans. Aucun soldat de part et d'autre ne perdit la vie dans ce combat. On dut me compter parmi les Chouans, an nombre des blessĂ©s. C'est par suite de la dĂ©route que je fus rencontrĂ© par les fuyards dans le chemin avec le capitaine Belle-Fleur. La nouvelle de cette dĂ©route fit du bruit dans le pays et justifia pleinement la croyance qu'on avait que les Chouans ne pouvaient tenir devant les Bleus. En apprenant cette nouvelle, un menuisier qui demeurait seul dans une maison qu'il venait de construire Ă  Saint- Nicolas-des-Bois, au haut de l'avenue de M. Duperron, sur le bord du chemin tendant de BrĂ©cey Ă  Villedieu, s'Ă©cria dans un mouvement de joie rĂ©publicaine Bravo! Viventles Bleus ! Les Chouans sont f... I » Un de ses ouvriers rapporta ces propos aux Chouans qui rĂ©-solurent sa mort. Ayant Ă©tĂ© averti secrĂšte- ment et un soir, que dans la nuit on devait le fusiller, il aurait pu se sauver ; il n'en fit rien. Il se procura trois fusils et des munitions de guerre, se barricada dans sa maison, et attendit rĂ©solument les Chouans, dĂ©cidĂ© Ă  les combattre. Ils arrivĂšrent vers minuit, frappĂšrent Ă  sa porte en menaçant de la dĂ©foncer s^il ne l'ouvrait de suite, et ils commençaient Ă  la forcer, lorsqu'un coup de feu partit de l'intĂ©rieur, atteignit un Chouan et le blessa griĂšvement. Ils ripostĂšrent par plusieurs coups de fusil qui percĂšrent la porte, battirent en retraite, se mirent derriĂšre un fossĂ© et de lĂ  continuĂšrent Ă  tirer dans la porte et la croisĂ©e, seules ouvertures qu'eĂ»t la maison. Le menubier ne rĂ©pondit pas Ă  leur feu et se tint immobile, aprĂšs avoir toutefois rechargĂ© son arme. Ne sachant si le menuisier Ă©tait tuĂ© ou non, s'il Ă©tait seul ou accompagnĂ©, et craignant une surprise, ils rĂ©solurent de mettre le feu Ă  la maison du cĂŽtĂ© oĂč elle n'avait point d'ou- verture ; mais au moment oĂč ils en approchaient chargĂ©s de matiĂšres combustibles, un second coupde feu partit delĂ  maison et cassa le bras d'un Chouan. Les Chouans firent de nouveau retraite et recommencĂšrent leur fusillade, mais inutilement. Le menuisier ne leur rĂ©pondait pas. Ce siĂšge d'une maison i — 63 — entrepris par plus de 50 Chouans, contre un seul homme qui la dĂ©fendait, dura jusqu'au jour. Les Chouans craignant l'arrivĂ©e des colonnes mobiles, dĂ©campĂšrent. Il Ă©tait temps, car la colonne mobile de BrĂ©cey, attirĂ©e par le bruit de la mousqueterie, arriva quelques minutes aprĂšs leur dĂ©part et prit lĂ© menuisier sous sa protection. Il se rĂ©fugia Ă  Ville- dieu. Trois ou quatre jours aprĂšs, les Chouans brĂ»lĂšrent sa maison. Dans ce malheureux temps, les lois et la justice restaient muettes, chacun se faisait justice comme il l'entendait. Le plus fort chassait le plus faible, les vengeances particuliĂšres s'exerçaient ouvertement et Ă  main armĂ©e. On Ă©tait conti- nuellement en peur et en crainte et on ne savait la veille si on serait en vie le lendemain. Le commerce Ă©tait anĂ©anti, il ne se tenait plus de foires ni marchĂ©s ; des assassins et des bandits sous le nom de Chouans, incendiaient, volaient, violaient et commettaient toutes sortes de crimes, au nom du roi et de la religion. Enhardis par la terreur qu'ils inspiraient, et par l'impunitĂ©, ils parcouraient les campagnes en plein jour. Malheur surtout Ă  ceux qui Ă©taient rĂ©putĂ©s avoir de l'argent. Pour l'extorquer, ils leur faisaient souffrir d'affreux tourments. Les tondre, leur couper les oreilles, les maltraiter de toutes les façons, ce n'Ă©tait pour ces assassins que des amu- sements frivoles. AprĂšs avoir Ă©puisĂ© sur eux les plus grandes cruautĂ©s, ils leur faisaient lier bras et jambes et les attachaient Ă  la crĂ©maillĂšre de la maison, ayant les pieds nus posĂ©s sur une tuile qu'on faisait chauffer, jusqu'Ă  ce que la douleur fit dire au patient oĂč Ă©tait son trĂ©sor, ou, s'il n'en avait pas, jusqu'Ă  ce qu'il perdit tout sentiment, et alors on lui pra- tiquait la saignĂ©e des dĂ©mocrates ou patauds, qui con- sistait Ă  enfoncer un coutelas dans la gorge pour donner la mort. Ce genre de mort, fit donner aux chasseurs du roi ou Chouans le surnom de chauffeurs. Le premier qui subit dans dans le pays le supplice de la tuile, fut M. Marin, de Saint- Quentin , plus particuliĂšrement connu sous le nom de RetourniĂšre 4 Un de ces scĂ©lĂ©rats chauffeurs, nommĂ© BrĂ©hier, de Tirepied, vint un jour chez mon oncle Bouvet pour boire et manger. Il ne trouva que ma tante, qui s'empressa de lui offrir ce qu'elle avait de meilleur mon oncle s'Ă©tait sauvĂ© et cachĂ©, Ă  son I Un des fils de H. RetouraiĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©, il y a quelques aDoĂ©es, juge de paix de BrĂ©cey. Ud autre est aujourd'hui percepteur Ă  Saint- James et le troisiĂšme est mĂ©decin Ă  BrĂ©hal. Ce dernier est propriĂ©taire de la terre de Messe en Bacilly. — 64 — approche. AprĂšs s'ĂȘtre repu, il demanda si on pourrait luĂź procurer une meule Ă  aiguiser. Ma tante la lui indiqua et m'appela pour la tourner. 11 aiguisa un assez grand nombre de couteaux et poignards, puis il ĂŽta de sa ceinture un long coutelas Ă  deux tranchants, encore teint de sang qu'il mit sur la meule, en me disant Vois celui-ci, il est encore tachĂ© du sang des patauds. Il eu a dĂ©jĂ  saignĂ© plus de cinquante. Allons, tourne. » Je continuai Ă  tourner. En me quittant, il fut au bourg de Saint-Georges, chez une jeune fille qu'on appelait B... Il la troiiva en compaf^nie d'une autre jeune fille, sa voisine, nommĂ©e F... AprĂšs leur avoir fait des propositions que ces filles rejetaient, il tira deux pistolets de ses poches, les arma et leur intima l'ordre, sous peine de mort, de marcher devant lui. Il les conduisit, le pistolet au poings Ă  une demi-lieue loin du bourg de Saint-Georges, dans un taillis appelĂ© le bois Cerpin, en Tirepied, oĂč il les eut Ă  sa disposition pendant le reste du jour. Huit jours aprĂšs, il retourna chez la jeune B..., qui le voyant venir de loin, s'enfuit et se cacha. Pour se venger des promesses que selon lui elle lui avait faites et qu'elle n'exĂ©cutait pas, et malgrĂ© les priĂšres que lui faisait la mĂšre de B..., il brisa tous les meubles de la maison et brĂ»la dans le verger tous les linges et vĂȘtements de la mĂšre et de la fille. Le rapt des filles B... et F... eut un grand retentissement dans la contrĂ©e et, sur le rapport qui en fut fait aux prin- cipaux chefs des Chouans, ils ordonnĂšrent la mort de BrĂ©hier, qui fut fusillĂ© Ă  Tirepied quelque temps aprĂšs. Ce fut vers ce temps qu'eut lieu entre la colonne mobile d'Avranches et environ ĂąOO Chouans le combat dit du Pelit- Celland. Les deux partis se rencontrĂšrent dans la bruyĂšre de cette commune, prĂšs de l'Ă©glise. Ils se fusillĂšrent Ă  l'abri des fossĂ©s sans se faire aucun mal, pendant environ deux heures. Les Chouans, aprĂšs avoir Ă©puisĂ© leurs munitions et ayant d'ailleurs Ă©tĂ© avertis de la prochaine arrivĂ©e de la colonne mobile de BrĂ©cey, lĂąchĂšrent pied et prirent la fuite. Les Bleus aussitĂŽt se mirent Ă  leur poursuite ; mais Ă  ce moment, un capitaine de Chouans , Philippes Cantilly . avec quelques hommes courageux, fit volte-face pour arrĂȘter l'ennemi et protĂ©ger la fuite. Il reçut plusieurs coups de fusil et resta mort sur la place. Ce fut le seul homme qui perdit la vie Ă  ce combat {i. 1 II fut enterrĂ© Ă  Tendroit oĂč il fut tuĂ©, dans le carrefour Ă  l'est de la bruyĂšre. En 1815, aprĂšs le retour en France du roi Louis XVIII, H. Lahuppe-LarturiĂšre» de Vemii, connu sous le nom de guerre de Bella- — 65 — Au moment oĂč commença le combat du. Petit- Celland, je me trouvais Ă  Vernix, Ă  ma terre de Chanleloup, occupĂ© Ă  jouer avec des enfants de mon Ăąge. Lorsque nous entendĂźmes le bruit de la mousqueterie et que nous aperçûmes la fumĂ©e des fusils, je ne sais lequel de nous donna TidĂ©e d'aller voir de prĂšs ce que nous ne pouvions voir que de loin, et de suite nous courĂ»mes vers le lieu du combat, en passant le pont de Ve;*nix et montant le chemin appelĂ© la Rue-aux- PrĂȘtres conduisant Ă  TĂ©glise du Petit-Gelland. ArrivĂ©s Ă  un endroit oĂč se trouvait un grand hĂȘtre, sur le bord du chemin et d'oĂč nous entendions, non seulement le bruit de la fusillade, mais mĂȘme les commandements et les cris des combattants, nous nous arrĂȘtĂąmes pour mieux Ă©couter et tĂącher de voir ce qui se passait au loin. Au mĂȘme instant, une balle passa en sifflant dans la tige du hĂȘtre et en fit tomber une branche Ă  mes pieds. AussitĂŽt la peur nous prit, nous rebroussĂąmes chemin et nous ne nous crĂ»mes en sĂ»retĂ© qu'aprĂšs avoir repassĂ© le pont de Vernix. En mai ou juin i79i, autant que 'je puis m'en rappeler, eut lieu la bataille dite de la Forge-Coquelin ou du Grand- Gelland. Elle fut sĂ©rieuse et meurtriĂšre. Les Bleus s'y trouvĂš- rent au nombre d'environ mille et les Chouans au nombre de 800, commandĂ©s par M. de FrottĂ© 1. AprĂšs une lutte de plusieurs heures, les Chouans demeurĂšrent victorieux. Les Bleus soutenus par plusieurs colonnes mobiles qui arrivĂšrent Ă  leur secours, se retirĂšrent sur Avranches laissant quantitĂ© de morts sur le champ de bataille et emmenant leurs blessĂ©s, qui Ă©taient en nombre considĂ©rable. Il en resta quelques-uns au pouvoir des Chouans et ceux-ci les passĂšrent par les armes, car dans cette malheureuse guerre, on ne se faisait point de quartier et les prisonniers de part et d'autre Ă©taient mis Ă  mort sans pitiĂ©. Les militaires blessĂ©s, transportĂ©s Ă  Avranches, furent reçus Ă  l'hospice de cette ville et confiĂ©s aux soins de M. Do- minel, mĂ©decin et chirurgien, attachĂ© Ă  cet hospice. Et on fit la remarque que tous y moururent. On accusa, dans le temps, M. Dominel de les avoir empoisonnĂ©s, ce qui ne fut pas prouvĂ© et ce qui n'est pas vraisemblable. nideSf et autres chefs de rancienne Chouan aerie, firent planter trois croix en bois fleurdelisĂ©es autour du tombeau de Phi lippes Gantilly, pour perpĂ©tuer la mĂ©moire de son dĂ©vouement et de sa mort. 1 Vers la fin de la seconde chouannerie, H. de FrottĂ© fut fait prisonnier Ă  je ne sais quelle affaire. Il fut fusillĂ© Ă  Dreux. Son fiU oemeure Ă  Avranches oĂč il a Ă©pousĂ© M^'^ de Montaure, niĂšce de feu M. Angot, laquelle lui a apporte en dot les terres de la FleuriĂšre et des Tabouries, en Vernix . — 66 — La victoire remportĂ©e au Grand-Gelland par les Chouans, eut principalement pour rĂ©sultat de les rendre plus hardis et plus entreprenants. Leur nombre s'accrut considĂ©rablement et ils retoulĂšrent les colonnes mobiles^ jusque dans les villes. Devenus maĂźtres du pays, ils firent ouvrir les Ă©glises, les firent bĂ©nir, et les prĂȘtres, protĂ©gĂ©s par eux, y dirent ouver- tement les messes qui Ă©taient annoncĂ©es au son des cloches, comme en pleine paix. J'ai assistĂ© Ă  ces messes Ă  Saint-Georges-de-Livoye, Vernix et la Chaise-Baudouin. Un dimanche, j'allai Ă  la Chaise-Baudouin pour entendre la grand 'messe de l'abbĂ© Maincent. J'arrivai trop tard pour entrer dans l'Ă©glise, que je trouvai encombrĂ©e de monde, et force me fut de rester dans le cimetiĂšre avec beaucoup de personnes. Un peu avant l'Ă©lĂ©vation et lorsqu'on s'y attendait le moins, arrivĂšrent Ă  petit bruit cinquante dragons Ă  cheval et cinq ou six cents fantassins bleus ou soldats de la RĂ©publique, qui cernĂšrent le cimetiĂšre, en dĂ©clarant que quiconque tenterait d'en sortir serait fusillĂ© sur-le-champ. Il se fit Ă  cet instant, parmi les personnes qui assistaient Ă  la messe, un mouvement et une mĂȘlĂ©e difficiles Ă  dĂ©crii-e Ă  la porte sud de l'Ă©glise. Celles qui Ă©taient dehors s'empres- saient d'entrer pour se mettre en sĂ»retĂ©. Celles qui Ă©taient entrĂ©es faisaient tous leurs efforts pour sortir, afin d'Ă©viter les dragons qui Ă©taient entrĂ©s Ă  cheval et sabres nus par la grande porte, et qui se faisaient fiire avec violence un passage le long de la nef pour arriver dans le chƓur. On so poussait^ on se bousculait, on se passait sur le corps, et ce dĂ©sordre dura jusqu'Ă  ce que les dragons se fussent assurĂ©s du prĂȘtre, qu'ils prirent Ă  l'autel. DĂšs qu'il fut en leur pouvoir, le chef de la troupe donna l'ordre aux soldats de protĂ©ger la sortie de l'Ă©glise. Elle se fit avec mĂ©thode et lentement. Au moment oĂč parut M. Dubuat, un des chefs les plus redoutĂ©s de la Chouannerie, deux soldats, qui le connaissaient sans doute, le poussĂšrent hors de la foule, Ă  vingt pas de l'endroit oĂč je me trouvais, et l'un d'eux lui tira, Ă  bout portant, un coup de fusil dans le dos qui l'Ă©tendit mort dans le cimetiĂšre 1. La force armĂ©e n'en voulait pas Ă  la foule qui s'Ă©coula aussitĂŽt avec la permission des soldats qui reçurent ordre d'ouvrir leurs rangs et de les laisser passer. Les Bleus Ă©videmment n'avaient pour mission que de mettre 1 M. Dubuat Ă©tait Tancien seigneur de Saint-Jean-du4}oraU-des-Boi9' — 67 — Ă  mort Dubual, qu'il connaissaient et qu'ils savaient ĂȘtre dans l'Ă©glise, et de se saisir de l'abbĂ© Maincent. Ils le conduisirent Ă  Avranuhes oĂč on s'attendait qu'il serait guillotinĂ©. Il fut simplement dĂ©tenu au Mont-Saint-Michel, prolĂ©gĂ© qu'il Ă©tait par Garpentier, reprĂ©sentant du peuple. AprĂšs cette surprise, les prĂȘtres n'osĂšrent plus dire la messe dans les Ă©glises, et iis recommencĂšrent Ă  la dire dans des lieux retirĂ©s oĂč ils se savaient en sĂ»retĂ©. Quelques-uns cependant disaient la messe en plein air, dans les vergers, prĂšs des maisons oĂč ils se retiraient. Les habitants de la cam- pagne qui le savaient s'y portaient en fouie et dans le plus grand silence. J'ai assistĂ© quantitĂ© de fois Ă  ces messes. J'assistais un dimanche Ă  celle que cĂ©lĂ©brait l'abbĂ© Rondel, Ă  la terme de la Verte-Salle, en Saint-Jean-du-Corail-des-Bois. 11 s'y trouvait un nombre considĂ©rable de personnes des lieux environnants le verger en Ă©tait rempli. L'autel Ă©tait Ă©tabli sur des cuves renversĂ©es et l'abbĂ© Rondel, montant sur deux cuves mises exprĂšs l'une sur l'autre, pour voir, ĂȘtre vu et entendu de plus loin, se mit Ă  prĂȘcher. Je me rappelle que dans son sermon, il disait u Mort Ă©ternelle, ou damnation, aux rĂ©publicains, aux acquĂ©reurs de biens nationaux, Ă  ceux qui servent la RĂ©publique, de quelque maniĂšre que ce soit, Ă  ceux qui payent les impĂŽts, qui servent dans les armĂ©es rĂ©pu- blicaines, qui portent la cocarde tricolore et des vĂȘtements aux couleurs dites nationales, etc. i> Et en mĂȘme temps, apercevant deux femmes vĂȘtues de jupons aux couleurs qu'il prohibait, mais qui Ă©taient fort Ă  la mode, il les apostropha Ă  peu prĂšs en ces termes J'aperçois » deux femmes vĂȘtues de ces vĂȘtements diaboliques. Elles » n'ont pas honte de venir ici insulter Dieu et la religion. » Puis les montrant du doigt Femmes maudites, je vous » ordonne de vous dĂ©pouiller Ă  l'instant mĂȘme de ces vĂȘte- » ments qui scandalisent les vrais chrĂ©tiens. » En ce moment, il se fit dans la foule un mouvement de curiositĂ© et un rassemblement de femmes autour de celles qui portaient les malheureux jupon?. Elles s'en dĂ©pouillĂšrent, ou en furent dĂ©pouillĂ©es et ils furent roulĂ©s et jetĂ©s Ă  terre. Ensuite l'abbĂ© s'adressant Ă  un groupe d'enfants parmi les- quels je me trouvais, il dit u Enfants, allez quĂ©rir Ă  la maison un tison enflammĂ© et deux ou trois gluis dans la grange. » Et quand ces objets furent apportĂ©s, il commanda de mettre les jupons sur les gluis et d'y allumer le feu, ce qui fut fait, et les jupons tricolores furent brĂ»lĂ©s aux Tis rĂ©pĂ©tĂ©s de vive la Religion, vive le Roi. Le sermon terminĂ©, il continua sa messe ; mais bientĂŽt on entendit la dĂ©tonation de deux armes Ă  feu. Chacun crut que — G8 — c'Ă©taient les Bleus qui arrivaient et qui tiraient sur le prĂȘtre. Une panique s'empara de tous les assistants, et ce fut Ă  qui se sauverait le plus promptement. Je fus un des premiers arrivĂ©s Ă  une barriĂšre qu'il me fallait franchir et qui mettait obstacle Ă  ma course. Mon pied glissa au moment oĂč je l'enjambais. Je tombai et une foule de monde qui me suivait me força Ă  attendre que la barriĂšre devĂźnt libre pour me sauver. Ce contretemps me permit de voir et d'entendre l'abbĂ© RoadeL qui se dĂ©battait sur sa cuve, appelant les fuyards et disant qu'il n'y avait rien Ă  craindre, que c'Ă©taient les chasseurs du roi et non les Bleus qui arrivaient. MalgrĂ© ces assurances, peu de personnes retournĂšrent. Moi-mĂȘme je continuai ma fuite, dĂšs que le passage fut libre. Tandis que les prĂȘtres qui se cachaient, faisaient des ser- mons par lesquels ils damnaient les rĂ©publicains, de leur cĂŽtĂ© ceux-ci menaçaient de mort les prĂȘtres, les Chouans et leurs adhĂ©rents, et des commissaires Ă©taient frĂ©quemment envoyĂ©s, escortĂ©s par les colonnes mobiles, par les administrations et par les clubs des villes, dans toutes les communes, aux jours de dĂ©cades ou de grandes rĂ©unions, pour faire des motions et des discours violents qui rĂ©pandaient la terreur. Un de ces commissaires, Breillot, menuisier Ă  Avranches, homme sans Ă©ducation, mais zĂ©lĂ© rĂ©publicain, venait souvent Ă  Saint-Georges et dans les communes voisines . pour rĂ©- chauffer par son Ă©loquence l'ardeur des rĂ©publicains qui se refroidissait de jour en jour. Un jour de dĂ©cade, Ă  Saint-Georges, aprĂšs avoir appelĂ© les citoyens au son de la cloche, il monta dans la chaire, lut diverses proclamations, et ensuite il improvisa un long dis- cours qui commençait ainsi Citoyens, cette chaire Ă©tait » jadis la chaire des mensonges ; aujourd'hui c'est la chaire de » vĂ©ritĂ© !.. » En terminant, il menaça de la guillotine les Chouans, les prĂȘtres, cei\x qui leur donnaient Ă  loger, boire et manger, ceux qui allaient Ă  la messe^ qui ne portaient pas la cocarde tricolore, etc. Le soir de ce mĂȘme jour, arrivĂšrent les Chouans, au nombre de 20 ou 30. Us trouvĂšrent au ci-devant presbytĂšre l'agent municipal Desfeux-Coquelerie qui avait succĂ©dĂ© Ă  Vaugren te, tuĂ© par eux. Ils lui firent de violents reproches de ce qu'il avait ouvert l'Ă©glise et donnĂ© Ă  boire Ă  Breillot. Ils le mena- cĂšrent de la mort, en cas de rĂ©cidive. Us se firent remettre par lui tous les papiers de la municipalitĂ© , compris les registres de l'Ă©tat civil des annĂ©es rĂ©publicaines. Us portĂš- rent le tout dans le cimetiĂšre et y mirent le feu aux cris de vive le Roi, vive la Religion, Sur l'observation de l'agent municipal, que les registres de — 69 — l'Ă©tat civil n'avaient rien de commun avec les papiers de l'ad- ministration et que leur perte porterait un prĂ©judice notable aux habitants de la paroisse il ne fallait pas dire commune, ils les retirĂšrent du feu, Ă  l'exception de ceux de deux annĂ©es qui se trouvaient dĂ©jĂ  consumĂ©s et dont les doubles n'avaient point encore Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s au greffe du tribunal 1. Au moment oĂč tout Ă©tait fini et oĂč les Chouans se dispo- saient Ă  partir, un fermier de la terre de la Paignerie, en Saint-Georges, dont le nom m'a Ă©chappĂ©, vint Ă  passer dans le chemin sous le cimetiĂšre, revenant de Villedieu. Il eut la curiositĂ© d'entrer dans le cimetiĂšre pour voir ce qui s'y faisait, et le malheur de prendre les Chouans pour des Bleus et de crier Ă  tue tĂšte Ă  plusieurs reprises Vive la RĂ©publique I Au diable les Chouans ! » AussitĂŽt ils se saisirent de lui, lui bandĂšrent les yeux, le firent mettre Ă  genoux et dire un acte de contrition, et ils allaient le fusiller, sans l'arrivĂ©e de l'agent municipal et de plusieurs voisins qui s'intĂ©ressĂšrent pour lui, qui observĂšrent qu'il Ă©tait Ă  moitiĂ© ivre, qu'il ne savait ce qu'il disait, que toujours il avait Ă©tĂ© royaliste et avait rendu des services aux prĂȘtres, etc. Ce qui fut, d'ailleurs, attestĂ© par un des Chouans qu'il avait bien reçu chez lui et qui le connaissait. Ils lui laissĂšrent la vie ; mais, pour qu'il gardĂąt le souvenir de sa mauvaise action, ils le tondirent et lui coupĂšrent un petit bout des oreilles. Vers ce temps-lĂ , les Chouans brĂ»lĂšrent presque dans toutes les communes les papiers des municipalitĂ©s. On cacha autant qu'on le put les registres de l'Ă©tat civil, et nĂ©anmoins il en fut brĂ»lĂ© dans beaucoup de localitĂ©s. Le Gonverpement de la RĂ©publique jugeant que les colonnes mobiles et quelques petits postes occupĂ©s par des mililaires, ne suffisaient plus pour rĂ©primer avec succĂšs la Chouannerie, ordonna d'Ă©tablir des garnisons nombreuses dans les campa- gnes, et composĂ©es de soldats aguerris. On doubla les forces des premiĂšres garnisons mises dans les chĂąteaux du Parc et de BrĂ©i'-ey. Un poste de deux cents hommes fut mis dans le presbytĂšre de Tirepied et dans l'Ă©glise, un autre fut Ă©tabli Ă  Cuves ; les garnisons d'Avranches et de Villedieu furent doublĂ©es, etc. Tous ces renforts n'empĂȘchĂšrent point les Chouans de tenir la campagne. Ils connaissaient mieux le pays, Ă©taient secondĂ©s 1 La perte de ces deui registres a occasionnĂ© beaucoup de diligences et de frais aux personnes intĂ©ressĂ©es pour constater les naissances, mariages et dĂ©cĂšs qui .eurent lieu pendant les deux annĂ©es. — 70 — par les habitants et toujours instruits Ă  temps pour prĂ©venir ou fuir le danger. Cependant ils furent surpris au bourg de Saint-Georges, au moment oĂč ils s'y attendaient le moins et ils y Ă©prouvĂšrent une dĂ©route complĂšte. Us s'y Ă©taient rĂ©unis de grand matin, au nombre de 450 Ă  160, pour faire l'exercice dans le cime- tiĂšre. AprĂšs cet exercice, avoir placĂ© des sentinelles et mis en faisceaux leurs fusils dans le carrefour, ils entrĂšrent pour se rafraĂźchir dans une maison faisant face au carrefour et oĂč l'on vendait Ă  boire. J'avais assistĂ© Ă  cet exercice avec plusieurs de mes camarades et pendant qu'ils buvaient, nous fĂ»mes dans les anciennes aumĂŽnes cueillir des noisettes. BientĂŽt un Bleu de la colonne mobile d'AvrancheĂą, qui se nommait Vivien, allant en Ă©claireur Ă  travers champs, se prĂ©- senta Ă  nous et s'informa si les Chouans Ă©taient encore au bourg, en nous prĂ©venant que si nous ne lui disions pas la vĂ©ritĂ©, il allait nous percer avec sa bayonnelte. Nous lui donnĂąmes par crainte tous les renseignements qu'il dĂ©sirait. 11 nous quitta, en nous recommandant sous peine de mort de ne pas bouger de l'endroit oĂč nous nous trouvions. Ensuite, marchant sans bruit et avec prĂ©caution vers le carrefour de Villejuif, il aperçut une sentinelle placĂ©e lĂ  par les Chouans. Cette sentinelle Ă©tait adossĂ©e contre le fossĂ© de la piĂšce oĂč se trouvait Vivien, de maniĂšre Ă  ne pouvoir Tapercevoir. il s'Ă©lança et tomba de tout son poids sur elle, la perça de sa bayonnette de part en part et lui donna la mort sans qu'elle poussĂąt un seul cri ; puis il se dirigea jusqu'au carrefour oĂč se trouvaient en faisceaux les fusils des Chouans. DĂ©charger son fusil sur eux, jeter par terre les faisceaux de fusils, fut l'affaire d'un instant. A la vue d'un Bleu et se dou- tant avec raison qu'il Ă©tait suivi d'autres, la peur les prit et ils se sauvĂšrent Ă  la dĂ©bandade de tous cĂŽtĂ©s, abandonnant leurs fusils dont Vivien se servait pour tirer sur eux dans leur fuite. La colonne mobile arrivant, on les poursuivit, mais inutile- ment. Il n'en fut pris aucun. Il n'y eut de tuĂ© que celui qui faisait sentinelle au carrefour Villejuif. On dit, dans le temps, qu'il Ă©tait anglais et qu'il avait pris du service avec les Chouans aprĂšs l'affaire de QuibĂ©ron. Vivien, de retour Ă  Avranches, fut recompensĂ© pour son sang-froid et son audacieuse bravoure. Il obtint le grade de sergent et bientĂŽt aprĂšs celui de sous-lieutenant dans la colonne mobile. Il Ă©tait le plus adroit tireur de la compagnie. Un jour, la colonne mobile dont il faisait partie passait par le bas du — 74 — domaine de Veroix. On aperçut un homme qui ife sauvait. On lui cria d'arrĂȘter, et il continua de courir. Le capitaine donna l'ordre Ă  Vivien de tirer. 11 Ă©tait Ă  plus de six cents pas de celui qui courait, et ce dernier fut atteint par la balle du fusil de Vivien et mourut sur-le-champ. C'Ă©tait un jeune soldat de Vemix dit rĂ©fractaire^ qui aurait passĂ© par lĂ  guillotine s'il eĂ»t Ă©tĂ© pris. Ce Vivien Ă©tait la terreur des Chouans par son adresse, son agilitĂ© et sa froide intrĂ©piditĂ© 1. Un capitaine de colonne mobile, appelĂ© Maincent ou le Borgne Maincent^ parce qu'il n'avait qu'un Ɠil, n'Ă©tait pas moins redoutable aux Chouans. Cet homme, hardi et intrĂ©- pide^ Ă©tait de BrĂ©cey. Il connaissait aussi bien le pays et ses habitantsquelesChouans eux-mĂȘmes. AveclesiOOhommesqu'il commandait, et qui presque tous, Ă©taient des bandits et des voleurs, il faisait une guerre continuelle aux Chouans, ne leur laissant de repos ni le jour ni la nuit, quand il savait oĂč les trouver. Il faisait de mĂȘme la chasse aux prĂȘtres. Par ses vols et les contributions arbitraires qu'elle frappait illĂ©galement, la colonne mobile de BrĂ©cey inspirait autant de crainte que les Chouans aux habitants de la campagne. Cette colonne mobile opĂ©rait le plus ordinairement dans la partie des cantons de BrĂ©cey et Tirepied situĂ©e au sud de la riviĂšre de SĂ©e, et il Ă©tait rare de la voir Ă  Saint-Georges. Les Bleus qui opĂ©raient dans le canton de Tirepied, sortaient presque toujours d'Avranches, Villedieu et du chĂąteau du Pan^ En faisant une excursion dans la commune du Petit- Celland, la colonne mobile d'Avranches rencontra M. de Gouvets, prĂȘtre, vieillard plus que septuagĂ©naire, qui portait le viatique Ă  un mourant, et qui inspirait le respect sous tous les rapports. Un bandit de cette colonne le fusilla sans pitiĂ©, s'empara de son ciboire et mangea les osties consacrĂ©es qu'il renfermait 2. Dans le mĂȘme temps Ă  peu prĂšs, une dame Biquerel, nĂ©e Lemasurier, du Petit-Celland, jeune, riche et veuve depuis quelques annĂ©es, attirait et recelait les Chouans chez elle. Un espion du Borgne Maincent lui Gt savoir un jour que plusieurs Chouans y Ă©taient Ă  diner. 11 y courut avec sa compagnie, fit 1 En ce moment 1849 il vit retirĂ© Ă  Marcey, prĂšs du bateau de LanguiĂšre, ĂągĂ© de plus de 80 ans ; il jouit d'une pension de retraite de 800 fr. 3 Il s*appelalt RiviĂšre, Ă©tait d'Avranches, fils d*un marchand de fer de la rue des FossĂ©s. Cette action rĂ©volta la contrĂ©e, fit un grand scandale e inspira de Thorreur mĂȘme Ă  ses camarades. — 72 — cerner la maison et somma les Chouans qui s'y tronvaient au nombre de quatre, de se rendre. Cette sommation se fit par l'entremise de M"'" Biquerel. Les Chouans, qui savaient qu'en se rendant c'Ă©tait aller Ă  la mort, firent sortir cette dame et rĂ©pondirent par des coups de fusil, fermĂšrent portes et croi- sĂ©es, se barricadĂšrent et s'apprĂȘtĂšrent Ă  soutenir un siĂšge et Ă  vendre chĂšrement leur vie. Les Bleus n'osant approcher de trop prĂšs, fusillĂšrent la maison de loin tant qu'il fit jour, puis quand la nuit fut venue, ils y mirent le feu. Les Chouans, pour sortir, n'attendirent pas que le feu eĂ»t bientĂŽt consumĂ© la maison. Au moment oĂč les Bleus com- mençaient Ă  allumer l'incendie et qu'ils songeaient le moins Ă  la fuite des Chouans, ceux-ci sortirent prĂ©cipitamment, passĂš- rent, en s'Ă©cartant les uns des autres, Ă  travers le cercle formĂ© par les Bleus et s'enfuirent dans la campagne Ă  la faveur des tĂ©nĂšbres de la nuit, sans avoir Ă©tĂ© touchĂ©s par les balles de la fusillade qu'on fit sur eux. L'un des quatre chouans Ă©tait le capitaine Belle-Fleur. Ce Chouan Ă©tait l'un des assassins les plus redoutĂ©s dans les cantons de BrĂ©cey et de Tirepied. Lorsqu'il n'Ă©tait pas Ă  la tĂšte de sa compagnie^ il allait de village en village, armĂ© seulement d'une espĂšce de massue que les Chouans appelaient murottey mettait Ă  contribution les paysans qu'il savait avoir dp l'argent, se faisait servir Ă  table ce qu'ils avaient de meilleur, en disant qu'il attendait ses camarades, qui ne venaient point. Il rencontra un jour un militaire sans armes, dĂ©serteur de la garnison de Tirepied. qui lui demanda du service dans les Chouans. U le promena avec lui chez plusieurs personnes Ă  Saint- Georges. En passant un Ă©challier pour entrer dans une des piĂšces de terre du jardin, il assomma ce militaire qui marchait devant lui, et envoya chercher une bĂȘche chez mon oncle Bouvet, par un jeune garçon qui Ă©tait dans la mĂȘme piĂšce Ă  travailler, fit une fosse et l'enterra avec un peu de terre et de feuilles sĂšches. Je me souviens avoir vu les pies et les corbeaux se disputer pendant quelque temps des lambeaux des chairs de ce malheureux, et plus tard ses ossements dis- persĂ©s çà et lĂ  par les animaux carnassiers. AprĂšs vei assassinat, Belle-Fleur dit que le soldat n'Ă©tait autre qu'un espion des Bleus et qu'il mĂ©ritait la mort. En ce temps-lĂ ; le fort de la Chouannerie n'Ă©tait plus dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied, mais bien dans l'arrondis- sement de JMortain et dans le canton de Saint-James. Il ne restait plus dans ces deux cantons que quelques bandes peu nombreuses qui se sauvaient Ă  l'apparition du plus faible — 73 — dĂ©tachemeDi des Bleus. L'une de ces bandes forte de 30 Ă  40 hommes, s'assembla Ă  Saint-Georges pour se divertir chez M"* veuve Bouqueau, Ă  la BoussardiĂšre. M. LavallĂ©e, son beau-frĂšre^ propriĂ©taire de la terre de Vitel, Ă©tait, comme on disait, un pataud, et pour sauver sa vie il s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© Ă  Avranches. Les Chouans, ce jour-lĂ , furent pĂȘcher l'Ă©tang de Vitel et ils portĂšrent le poisson de cet Ă©tang chez IVP*' Bouqueau, oĂč on se hĂąta de le faire cuir et mettre Ă  diverses sauces pour diner. Au moment oĂč on se mettait Ă  table, la sentinelle annonça l'arrivĂ©e des Bleus. A cette nouvelle, chacun prit la fuite et il ne resta dans la maison que la servante. Ce n'Ă©tait point une colonne mobile ni un dĂ©tachement de soldats. Ce n'Ă©tait tout simplement qu'un Bleu seul, mais qui en valait plusieurs. Il avait prĂšs de deux mĂštres de hauteur et Ă©tait fourni en proportion de sa taille ; il avait un air martial, portait un riche uniforme et une grosse et longue canne Ă  pomme d'argent. C'Ă©tait un tambour-major d'un des premiers rĂ©giments dits de la Manche, Il dit bonjour Ă  la servante, en l'appelant par son nom. Elle le reconnut. Il s'informa de sa mĂšre et de ses sƓurs, demanda oĂč elles Ă©taient et pourquoi ce repas de poissons Ă©tait prĂ©parĂ©. La servante ayant rĂ©pondu Ă  ses questions, voulut courir aprĂšs les dames Bouqueau pour les faire revenir Ă  la maison. Il s'y opposa, en disant J'ignorais que ma mĂšr€ et mes ^ sƓurs fussent dans le parti des Chouans. Vous savez que » mes sƓurs ne m'aiment pas. Si elles apprenaient que je » suis ici, elles pourraient en faire part aux Chouans qui » viendraient peut-ĂȘtre m'assassiner. Je vais manger un » morceau de pain et boire un verre de cidre et rejoindre » mon rĂ©giment, qui est Ă  Yilledieu. » Ce qu'il fit sans tarder. De retour Ă  Yilledieu, il raconta ce qu'il avait vu. On en informa le capitaine de la colonne mobile de cette ville, qui conjecturant que les Chouans retourneraient le lendemain manger leur poisson, se mit en route de grand matin avec sa compagnie pour Saint- Georges. Les Chouans qui se dĂ©fiĂšrent de l'avertissement donnĂ© par Bouqueau et de ce qui pourrait s'en suivre, se recrutĂšrent, s'armĂšrent au nombre de plus de 150 et lorsque les Bleus parurent sur les hauteurs de Vitel, ils les trouvĂšrent retran- chĂ©s derriĂšre un fossĂ©, et le combat commença. Il durait sans rĂ©sultat depuis environ une heure, lorsqu'on vint apprendre aux Chouans que les Bleus du Parc venaient et qu'ils allaient ĂȘtre mib en!re deux feux. Ils lĂąchĂšrent pied et se dĂ©bandĂšrent — 74 — aussitĂŽt, aprĂšs avoir tuĂ© un soldat qui resta sur la place. Les Bleus demeurĂšrent Ă  la BoussardiĂšre, y joignirent le dĂ©tache- ment venu du Parc et mangĂšrent le poisson, auquel personne n'avait encore touchĂ©, et tout ce qu'ils trouvĂšrent en pain, beurre, lard, etc., chez M""* Bouqueau, qui n'avait osĂ© rentrer chez elle et qui s'Ă©tait enfuie durant le combat. On ne lui fit point tort d'autre chose i. Le dernier combat qui eut lieu dans la contrĂ©e pendant la premiĂšre Chouannerie entre les Bleus et les Chouans, fut celui de Sainte- Pience en 1795. Les Chouans ayant su que des Bleus, au nombre de 15 Ă  SO, Ă©taient passĂ©s par le Parc, allant de Yilledieu Ă  Avranches escorter une charretĂ©e de fusils pour le Gouvernement, et qu'ils devaient le mĂȘme jour retourner Ă  Yilledieu, furent les attendre sur la hauteur qui se trouve au point de jonction de Plomb et Sainte-Pience. Ils se cachĂšrent derriĂšre une haie, et lorsque les Bleus furent au milieu de la route, en face de la haie, une dĂ©charge presqu'Ă  bout portant les tua presque tous. Ceux qui ne furent pas atteints par cette dĂ©charge se battirent jusqu'Ă  la mort. Us furent enterrĂ©s sur le bord de la rigole, Ă  l'endroit du combat, on pourrait dire assassinat. Cette guerre d'extermination oĂč le plus fort, oĂč le plus adroit donnait impunĂ©ment la mort, oĂč le vol, le viol et toutes espĂšces de crimes se commettaient en plein jour, rĂ©pandit la dĂ©solation. On s'imagina qu'elle Ă©tait un flĂ©au de Dieu, et pour flĂ©chir sa colĂšre et implorer sa misĂ©ricorde, je ne sais qui persuada de faire des priĂšres publiques. Cette idĂ©e une fois Ă©mise, se communiqua promptement dans toutes les com- munes. Je pense que c'Ă©tait au printemps de 1795. Les agents municipaux ouvrirent les Ă©glises et, dans chaque commune, sans l'assistance d'aucun prĂȘtre, on s'y rassemblait spontanĂ©- ment et en grand nombre, dĂšs quatre heures du matin, avec piĂ©tĂ© et ferveur. Le plus savant et le plus capable dans chaque localitĂ©, faisait la priĂšre. Ensuite on partait processionnellement, pieds nus, en chantant les litanies et les psaumes de la pĂ©nitence et on allait faire station devant une croix, puis on s^en retour- nait, priant et chantant, Ă  l'Ă©glise, et on se sĂ©parait pour recommencer le lendemain. Ces processions continuĂšrent pendant plus d'un mois et elles cessĂšrent par ordre des prĂȘtres, qui prĂ©tendirent que le peuple ne pouvait s'assembler pour prier et faire des proces- 1 H. Bouqueau, Umbour-major» aprĂšs avoir servi longtemps, se retira avec le grade de capitaine Ă  Toulon, oĂč il €!>t mort sans ĂȘtre jamais revenu Ă  Saint-Georges. f 1 - 78 — sioDs sans la direction et l'assistance da clergĂ©. A la confession et dans lenrs sermons, ils en firent un cas de conscience et dĂ©clarĂšrent qu'ils ne donneraient point l'absolution Ă  ceux qui, sous ce rapport, n'obĂ©iraient point Ă  leurs ordres. J'assistais tous les jours Ă  ces priĂšres, Ă  Saint-Georges. On allait processionnellement Ă  la Croiz-Bonne-MĂšre, vaste car- refour oĂč aboutissent cinq chemins et oĂč existe une croix en pierre trĂšs - ancienne. O^atre de ces chemins apportent d'assez loin les eaux pluviales dans le cinquiĂšme, qui conduit Ă  l'Ă©glise. Un jour, pendant que l'on faisait station Ă  cette croix et que l'on chantait pieusement la litanie de la Vierge, une averse surprit la procession et bientĂŽt l'eau roula en abon- dance dans le chemin de l'Ă©glise oĂč je me trouvais bien dĂ©votement agenouillĂ© avec plusieurs autres enfants. Et lorsque la hauteur de l'eau fut telle qu'elle dĂ©passait la ceinture des plus grands, nous nous mimes Ă  chanter de toutes nos forces, par maniĂšre de divertissement, ce qui fit se tourner vers nous les grandes personnes, qui ne purent s'em- pĂȘcher de rire en voyant notre position et qui nous engagĂš- rent Ă  nous sauver, crainte d'ĂȘtre entraĂźnĂ©s par l'eau, ce que nous fĂźmes avec elles. Enfin aprĂšs tant de maux, il y eut une suspension d'armes et un armistice signĂ© entre les rĂ©publicains et les royalistes, en attendant la paix. Durant cet armistice, qui fut de plusieurs mois, les Bleus et les Chouans fraternisaient et voyageaient sans crainte, les premiers portant seulement leurs sabres et les autres leurs mur ot tes. Cet armistice peimit aux rĂ©fugiĂ©s de revenir dans leurs foyers et de vaquer Ă  leurs affaires, et ce fut une grande joie pour eux et leurs parents. Rien ne s'opposant plus au rĂ©tablissement des assemblĂ©es dans les communes, aux jours de fĂȘtes patronales, on annonça par affiches que celle de Vernix, qui n'avait point eu lieu dĂ©puis plusieurs annĂ©es Ă  cause de la guerre, se tiendrait, comme au passĂ©, le 25 aoĂ»t, jour de la Saint-Louis. FavorisĂ©e par un beau temps, elle fut nombreuse et bien approvisionnĂ©e. Cinq Ă  six tonneaux de cidre y furent exposĂ©s. On s'y donna rendez-vous de tous cĂŽtĂ©s et jamais on n'y avait vu autant de monde. On voulait y fĂȘter par avance le retour de la paix. Cinquante Ă  60 militaires de la garnison du chĂą- teau de BrĂ©cey s'y rendirent, armĂ©s de leurs sabres, et les Chouans s'y rendirent en beaucoup plus grand nombre avec leurs murotte^. — 76 — Vers les cinq heures de raprĂšs-midi, au moment oĂč on s'y attendait le moins, on vit tout Ă  coup s'Ă©lever dans le chemin, contre le cimetiĂšre, un nuage de poussiĂšre. On entendit les cris de vive la RĂ©publique, vive le Roi, et on aperçut des sabres et des muroties qui se croisaient et se choquaient en tous sens, et enfin une mĂȘlĂ©e dont d'abord on ne se rendait pas bien compte. On comprit bientĂŽt que c'Ă©tait un combat Ă  outrance que se livraient les Bleus et les Chouans. Mais on n'en con- naissait pas la cause. Chacun s'empressa de leur laisser le champ libre et de se sauver par oĂč il put. Je montai prompte- ment avec quantitĂ© de personnes pour ĂȘtre en sĂ»retĂ© dans une des piĂšces de la ferme de la FluriĂšre, celle Ă©tant au nord et qui la domine, et de cette piĂšce je pus voir le combat, non sans une grande frayeur. La premiĂšre chose que j'aperçus, fut une charrette portant un tonneau, qui roulait en reculant dans la riviĂšre, et des hommes par monceaux sur le sol, se portant rĂ©ciproquement des coups de pied et de poing, se mordant, s'arrachant les cheveux et enfin cherchant chacun Ă  se dĂ©truire. D'autres qui se battaient Ă  coups de sabres et de murottes ; d'autres enfin, avec beaucoup de femmes Ă©plorĂ©es, qui se jetaient parmi les combattants pour les sĂ©parer. Celte mĂȘlĂ©e Ă©pouvantable avait lieu sur toute la surface du terrain qu'occupait l'assemblĂ©e, avec des cris et des jurements affreux, et des pleurs et lamentations qui taisaient pitiĂ©. Tant que cette mĂȘlĂ©e fut Ă©parpillĂ©e, les Chouans plus nom- breux que les Bleus eurent la supĂ©rioritĂ© et l'avantage. Mais peu Ă  peu, en se dĂ©gageant, les Bleus se rassemblĂšrent par pelotons de huit Ă  dix, et ces pelotons se portant au secours de ceux de leurs camarades qu'ils voyaient trop faibles pour soutenir les efforts de leurs ennemis, plus forts et plus nombreux, mettaient en fuite ces derniers et s'aug- mentaient de ceux qu'ils dĂ©livraient. Cette maniĂšre d'agir leur permit de se rĂ©unir tous ensemble et de se masser dans le chemin, le long et contre le mur du lĂ©gumier du presbytĂšre. Et lĂ , armĂ©s de leurs sabres, ils commencĂšrent Ă  en imposer Ă  leurs ennemis, qui ne pouvaient plus les attaquer isolĂ©ihent. Les Chouans s'arrĂȘtĂšrent indĂ©cis vis-Ă -vis des Bleus, en menaçant et vocifĂ©rant. En ce moment, beaucoup de personnes, hommes et femmes, qui s'intĂ©ressaient aux Chouans, leurs parents et amis, se jetĂšrent au devant et au milieu d'eux et firent tant par leurs priĂšres et leurs larmes qu'ils se retirĂšrent. De leur cĂŽtĂ©, les Bleus partirent en faisant bonne contenance — 77 — et en se ieDanl sur leur garde, car Us n'ignoraient pas que presque toutes les personnes de l'assemblĂ©e auraient au besoin pris Ă  leur encontre parti pour Les Chouans. Et lors- qu'ils eurent repassĂ© le pont de Vernix, ils marchĂšrent sur deux rangs^ sabres nus, en chantant l'hymne du Chant du DĂ©part. La victoire en chantant nous oavre la barriĂšre, La libertĂ© guide nos pas, etc. Les Chouans leur rĂ©pondirent par la chanson que tout le Qionde savait alors dans la campagne. Tu portes l'habit bleu, Tu te bats centime Dieu, Maudite RĂ©publique, etc. A ce moment, il n'y avait guĂšre que les Chouans Ă  l'as- semblĂ©e. Ils criaient Vive le Roi, vive la Religion^ au diable la RĂ©publique, chantaient et buvaient. Ils finirent par disparaĂźtre les uns aprĂšs les autres, par petites bandes. La plus nombreyse et qui partit la derniĂšre, marchait portant au bout de ses murottes deux chapeaux de militaires pris dans le combat et quelques tronçons de sabres, comme trophĂ©e de la victoire. Personne ne perdit la vie dans ce combat. Mais de part et d'autre il y eut beaucoup de blessĂ©s dangereusement. La prĂ©sence Ă  l'assemblĂ©e d'une jeune fille de Saint-Martin- le-Bouillant fut cause de ce combat. Elle avait accompagnĂ© les Chouans, dont l'un Ă©tait son amant. Elle tenait un verre de cidre Ă  la main, lorsqu'un militaire, par galanterie, se prĂ©- senta Ă  elle tenant aussi son verre plein Ă  la main et lui demanda Ă  boire Ă  s^ santĂ© en trinquant. Soit qu'elle craignit de dĂ©plaire Ă  son amant, soit par tout autre motif, elle s'y refusa en jetant son cidre par terre d'un air de mĂ©pris. Le militaire qui se crut insultĂ©, lui lança son cidre au visage et fut rejoindre ses camarades. C'est ici peut-ĂȘtre le cas de dire Deux coqs vivaient en paix. Une poule survint et voilĂ  la guerre allumĂ©e. Ce fut encore par rapport Ă  une femme que, pendant l'ar- mistice, un combat, mais d'un autre genre et entre deux chefs de Chouans, eut lieu sur le pont de Vernix. Les guerres de la Chouannerie avaient rapprochĂ© deux jeunes genS; Ă  peu prĂšs de mĂȘme Ăąge et qui s'Ă©taient liĂ©s — 78 — d'amitiĂ©. L'un Ă©tait M. D..., fils unique de M. D..., ancien seigneur de S. . ., et l'autre Ă©tait M. E. . ., fils d'un aubergiste de G . . . En allant souvent voir son camarade et son ami, M. E. . . fit connaissance avec la jeune des demoiselles D. . ., l'aima, s'en fĂźt aimer. Un mariage fut convenu et arrĂȘtĂ© entre les deux amants, avec l'agrĂ©ment et le consentement de M. D. . . , fils, et de sa mĂšre ; et pour que ce mariage s'accomplit, il re manquait plus que le consentement du pĂšre. On le savait attachĂ© Ă  sa noblesse et aux anciens principes, et on n'osait lui demander le consentement nĂ©cessaire et ardemment dĂ©sirĂ© par les jeunes gens. En vue du mariage, M. E... avait fait quelques cadeaux Ă  M"* D . . . , entre autres d'une paire de boucles d'oreilles en or fort Ă  la mode alors et qu'elle portait. Un jour, croyant le moment favorable, M. E..., en prĂ©sence de M"** D. . . et de sa demoiselle, demanda la main de cette demoiselle Ă  son pĂšre. A cette demande inattendue, M. D... rĂ©pondit par un refus, en disant Ă  M. E... qu'il se mĂ©prenait, que sa fille ne pouvait s'allier qu'Ă  un gentilhomme, et qu'il le trouvait tĂ©mĂ©raire et bien osĂ©, lui sorti de parents de bassĂź naissance, de prĂ©tendre Ă©pouser la fille d'une des premiĂšres familles nobiliaires du pays. Sur ce refus. M"* D... dĂ©clara que puisque son pĂšre n'approuvait pas son mariage, il ne fallait plus y penser, qu'elle ne se marierait jamais sans son consentement, et elle offrit Ă  M. E. . . la remise des bijoux qu'il lui avait donnĂ©s, moins les boucles d'oreilles qu'elle dĂ©sirait conserver et dont elle exhiba le prix en argent. M. E..., homme violent, et qui se vit insultĂ© par les propos du pĂšre et de la fille, transportĂ© de colĂšre, arracha les boucles d'oieilles en dĂ©chirant les oreilles de M"* D . . , prit les autres bijoux et sortit prĂ©cipitamment, sans faire attention aux cris de M^*'' D . . . et de ses parents. Il fut rencontrĂ© par le fils D. . . qui, instruit de la scĂšne qui venait de se passer chez son pĂšre, lui en demanda raison. Un duel Ă  mort fut Ă  ce sujet arrĂȘtĂ© entre eux. Le jour donnĂ©, ils se rendirent, accompagnĂ©s de tĂ©moins, sur le pont de Vernix et convinrent qu'ils tireraient le pistolet Ă  dix pas. Le sort autorisa M. D. . . Ă  tirer le premier, il ne toucha pas son adversaire qui se disposait Ă  tirer Ă  son tour, lorsque M. D... se mit Ă  s'enfuir Ă  toutes jambes. M. E... le poursuivit, l'atteignit au saut d'un Ă©challier et lui tira, Ă  bout portant, un coup de pistolet dans le dos. TransportĂ© de — 79 — suite Ă  Avranches pour y recevoir les secours de l'art, il mourut quelques jours aprĂšs des suites de sa blessure. Un grand nombre de personnes assistĂšrent de loin Ă  ce duel dont le jour et les conditions Ă©taient connus. J'Ă©tais au nombre des curieux. Enfin la paix tant dĂ©sirĂ©e vint rĂ©pandre la joie dans nos campagoes dĂ©solĂ©es par la guerre civile, et les Chouans furent dĂ©poser leurs fusils sur la place d'armes d' Avranches ; mais on remarqua qu'ils n'y portĂšrent que des patraques. Dans ce tempÂŁ-lĂ  , je fus mis en pension chez mon oncle Jean -Marie Bois-Poret, Ă  la BrĂ»lerie, en Notre-Dame-de- Livoye. Les annĂ©es que je passai chez lui fureot jusqu'alors les plus belles de ma vie. J'avais environ treize ans. Je n'avais Ă  m'occuper que de l'Ă©cole et des amusements de mon Ăąge. Heureux Ăąge oĂč l'on vit sans soucis et oĂč l'on ne souge qu'Ă  ses plaisirs, sans se mettre en peine de l'avenir ! Mon oncle Bois-Poret Ă©tait rĂ©publicain, mais modĂ©rĂ©, et quand la seconde Chouannerie commença, on ne lui fit aucun mai, tandis qu'on mit Ă  mort ou en fuite tous les rĂ©publicsins du pays, dont les opinions Ă©taient exaltĂ©es. La seconde Chouannerie, qui fut sans importance dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied et qu'on pourrait appeler taqui- nerie, se rĂ©vĂ©la dans ces cantons par l'assassinat du Borgne Maincent, ex-capitaine de la colonne mobile de BrĂ©cey, retirĂ© Ă  la paix sur sa propriĂ©tĂ© de BrĂ©cey oĂč il vivait modestement. Les Chouans qu'il ne croyait plus ĂȘtre sur le pied de guerre, frappĂšrent un soir Ă  sa porte. 11 l'ouvrit, ne se doutant de rien, et il reçut plusieurs coups de fusils qui le mirent Ă  mort. Ce meurtre repandit la coDSternation. On crut que les bri- gandages de la premiĂšre Chouannerie allaient renaĂźtre. Heureusement il n'en fut pas ainsi. Cette seconde Chouan- nerie fut de peu de durĂ©e. Le peuple fatiguĂ© et appauvri par la guerre, dĂ©sirait le calme et le repos. Un grand nombre d'anciens Chouans rentrĂ©s dans leurs foyers et déçus des espĂ©rances qu'on leur avait donnĂ©es, ne reprirent point le^ armes. D'un autre cĂŽtĂ©, ceux qui se mirent Ă  la tĂȘte de la nouvelle Chouannerie, firent des Ă©purations et n'admirent plus dans leurs rangs les brigands et assassins qui avaient, dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, dĂ©solĂ© et ensanglantĂ© le pays. 11 rĂ©sulta de tout cela que les rassemble- ments nouveaux comptaient presqu'autant de chefs que de soldats. Des cadres furent ouverts et ne se remplirent point, malgrĂ© des recrutements forcĂ©s ; et on vit des compagnies, composĂ©es jadis de 80 et jusqu'Ă  100 hommes, rĂ©duites Ă  dix — 80 — ou quDze tout au plus et qui disparaissaient Ă  la moiodre alerte. Le seul combat que livrĂšrent les nouveaux Chouans dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied, eut lieu prĂšs du tĂ©lĂ©graphe de la bruyĂšre Aubouin, dans la commune du Petit-Celland. Us avaient dĂ©truit ce tĂ©lĂ©graphe, et le Gouvernement l'avait aussitĂŽt fait rĂ©tablir et garder par cinquante soldats. Les Chouans, au nombre de trois cents, se prĂ©sentĂšrent pour le dĂ©truire de nouveau. On se fusilla pendant assez longtemps, sans aucun rĂ©sultat. Le bruit de la mousqueterie Ă©veilla l'at- tention de la garnison du chĂąteau de BrĂ©cey, qui s'empressa de courir au feu, attaqua les Chouans par derriĂšre et les mit dans une dĂ©route complĂšte. Il en fut tuĂ© une dizaine. De ce nombre fut le fils aĂźnĂ© de M. Vincent dit les Choux, du Haut- Moncel, en Saint-Pierre-Langers. Si les Chouans furent peu nombreux dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied au temps de la seconde Chouannerie, il n'en fut pas de mĂȘme dans l'arrondissement de Mortain et dans les cantons de Ducey et Saint-James, ainsi que dans la Bretagne, oĂč des hommes connus et capables commandaient les royalistes, tels que MM. de FrottĂ©, Duboisguy, Charrette et StofQet, ayant pour appui la noblesse et un nombre consi- dĂ©rable de prĂȘtres repassĂ©s d'Angleterre en France. Dans ces divers lieux, des rassemblements de plusieurs mille livrĂšrent ou soutinrent plusieurs batailles contre les rĂ©publicains, entre autres celle de Villechien, arrondissement de Mortain, oĂč M. de FrottĂ© commandait en peri>onne et oĂč son armĂ©e fut battue et mise en dĂ©route avec perte de plu- sieurs centaines d'hommes, et qui fut comme la reprĂ©saille de celle de la Forge-Coquelin ; celle de Tinchebray 1 que les Chouans perdirent Ă©galement, commandĂ©s par le mĂȘme gĂ©- nĂ©ral, et pendant laquelle la presque totalitĂ© des maisons de ce gros bourg fut brĂ»lĂ©e ; celle de la Croix-Avranchin, celle de Saint-James, etc. Dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied, durant la seconde prise d'armes, les prĂȘtres tinrent la mĂȘme conduite que celle qu'ils avaient tenue dans la premiĂšre, mais ils durent s'aper- cevoir que le zĂšle des paysans Ă©tait bien refroidi, ils n'inspi- raient plus la mĂȘme confiance et ils s'en plaignaient hautement dans les conversations et dans leurs sermons. D'ailleurs, les plus influents d'entre eux avaient disparu du pays. L'abbĂ© Maincent Ă©tait dĂ©tenu au Mont-Saint-Michel, l'abbĂ© de Gouvets 1 A la bataille de Tinchebray fut tuĂ© M. Doyoel de Saint-QueDlin, fils aĂźnĂ© de l'ancieD marquis de Saint-Quentin. — 81 — Ă©tait mort, et les abbĂ©s Rondel, de Juvigny, VaugreDte et autres, regardĂ©s comme schismatiques , Ă©taient passĂ©s en Bretagne pour prĂȘcher leur nouvelle doctrine. Mon oncle Bois-Poret avec set idĂ©es libĂ©rales, devint suspect aux Chouans et aux prĂȘtres, et ii'u'eĂ»t pas Ă©tĂ© en sĂ»retĂ© de la vie sans la protection de l'abbĂ© Chapel, eon camarade et son ami d'enfance, qui jouissait de la confiance des loyalistes. Mon oncle Ă©tant agent municipal, les colonnes mobiles venaient souvent chez lui. Un jour que celte d'Avranches s'y prĂ©senta, sur les huit heures du soir, il avait Ă  souper dans sa chambre TabbĂ© Chapel. Ils s'informĂšrent de lui, demandĂšrent des renseignements sur son compte et invitĂšrent mon oncle Ă  les conduire dans quelques maisons oĂč ils espĂ©raient le cap- turer. Pour se dĂ©barrasser d'eux, il s'empressa de sortir et de les conduire oĂč ils ne pouvaient le trouver, puisqu'il le laissait dans sa chambre. L'abbĂ© profita de leur absence pour fuir et se mettre en lieu de sĂ»retĂ©. Quelques jours aprĂšs, les Bleus ayant su par leurs espions qu'il Ă©tait chez M"" veuve Bouqueuu, Ă  Saint-Georges, y arri- vĂšrent de divers cĂŽtĂ©s Ă  la fois, pour le prendre mort ou vif, c'Ă©tait la consigne. Ils fouillĂšrent toutes les piĂšces de la maison. Il n'y Ă©tait plus ; averti Ă  temps de leur approche, il avait dĂ©campĂ© promptement, en dirigeant ses pas du cĂŽtĂ© de l'Ă©glise. Malheureusement pour lui, il allait sans le savoir au devant d'une centaine de militaires de la garnison de Tirepied et d'une patrouille de la colonne mobile de BrĂ©cey, dont plusieurs le connaissaient et avaient jurĂ© sa perte depuis longtemps. DĂšs qu'il les aperçut, il se mit Ă  se sauver au travers de deux piĂšces de terre nommĂ©es les Champs-des- Haies, sises prĂšs du bourg de Saint-Georges. En ce moment, je me trouvais dans l'une de ces piĂšces, et je vis l'abbĂ© sauter le fossĂ© de sĂ©paration de ces piĂšces et un militaire Ă  sa pour- suite, sabre nu, et qui paraissait prĂšs de l'atteindre. La lĂ©vite de l'abbĂ© en sautant^ s'Ă©tant accrochĂ©e au reste d'une branche coupĂ©e Ă  une certaine hauteur, il Ă©tait suspendu de l'autre cĂŽtĂ© du fossĂ© quand le militaire arriva. Celui-ci prit d'une main le pan de la lĂ©vite accrochĂ©e, et avec sou sabre, de l'autre main, il essaya de fendre la tĂšte de l'abbĂ©, qui, Ă  chaque coup, la dĂ©rangeait, Ă  droite ou Ă  gauche, ou il la baissait habilement en faisant le plongeon, de telle sorte que nul coup ne portait. Pour en finir et frapper Ă  coup sĂ»r, le soldat tenant toujours la lĂ©vite d'une main et le sabre de l'autre, tenta de monter sur le fossĂ©. Ce mouvement lui fit perdre une seconde peut-ĂȘtre, qu'emidoya l'abbĂ© pour se dĂ©- pouiller de sa lĂ©vite et fuir de nouveau eu gagnant de vitesse sur le soldat, qui ne put le rattraper. Les autres soldats ne 6 - 82 — purent que tirer sur lui, dans sa fuite, une cinquantaine de coups de fusils, qui ne lui firent aucun mal. La colonne mobile de BrĂ©cey Ă©tant Ă  sa poursuite une autre fois dans le village de la Gousserie, en Notre-Dame-de- Livoye, l'aperçut de loin qui se sauvait. Ce jour-lĂ , il avait Ă©tĂ© vendu comme on disait alors, et toutes les issues par oĂč il pouvait fuir Ă©taient si bien gardĂ©es, qu'il aurait infaillible- ment Ă©tĂ© pris ou tuĂ©, sans sa prĂ©sence d'esprit dans cette occasion. Il profila d*un instant oĂč les Bleus, Ă  cause d'un accident de terrain, ne pouvaient le voir, pour entrer dans une maison, occupĂ©e par une femme B . . et ses filles, qui venaient de se mettre au lit Il pouvait ĂȘtre huit heures et demie du soir, dans TĂ©tĂ©. Il dit Ă  la mĂšre Je suis perdu, les » Bleus me poursuivent. Il n'y a qu'un moyen de me sauver » la vie. II consiste Ă  me laisser mettre dans le lit avec une » de vos filles. L'autre va se lever et me prĂȘter sa coiffe. » A cette proposition inattendue, mais qui avait pour but de sauver la vie d'un homme, et surtout d'un prĂȘtre connu et ami, Tune des filles se lĂšve Ă  la hĂ le et l'abbĂ© se jette dans le lit avec l'autre, aprĂšs s'ĂȘtre mis sur la tĂȘte une coiffe et s'ĂȘtre dĂ©barrassĂ© de ses vĂȘtements, qu'on s'empressa de cacher. Celle des filles restĂ©e au lit, par un scrupule assez naturel, lorsqu'elle vit un homme couchĂ© Ă  cĂŽtĂ© d'elle, n'ayant comme elle qu'un lĂ©ger vĂȘtement, se mit en devoir de sauter du lit, et elle l'aurait fait, si sa mĂšre ne l'avait rassurĂ©e par ces propos Tais-toi, ma fille, tais-toi, reste tranquille. — » Monsieur F abbĂ© en connaĂźt les consĂ©quences. » De suite, entrĂšrent les Bleus qui demandĂšrent l'abhĂ©, qui le cherchĂšrent partout, sinon dans le lit oĂč il Ă©tait, et oĂč ils ne virent et ne crurent voir que deux femmes. Il Ă©tait facile de le prendre pour une fille petit, mince de corps, il avait un air juvĂ©nil, Ă©tait imberbe et avait une voix fĂ©minine. Les Bleus sortirent dĂ©sapointĂ©s, en jurant et disant a Ce » s. b. lĂ  est plus que sorcier. 11 disparait au moment oĂč on » met la main dessus. » Les mots Tais-toi, ma fille ayant Ă©tĂ© entendus par une petite fille de la femme B..., ĂągĂ©e d'environ 10 ans, couchĂ©e avec sa mĂšre, furent rĂ©pĂ©tĂ©s par elle et ne furent point perdus ; et quand de mauvais plaisants se trouvaient avec la fille B... prĂšs de laquelle l'abbĂ© s'Ă©tait couchĂ©, ils lui rappelaient souvent le fameux Tais-toiy etc. En 1796 ou 1797, les rĂ©publicains firent plus que jamais la chasse aux prĂȘtres rĂ©fractaires. Un jour, je me trouvais Ă  ma terre de Chanteloup, en Vernix. Je m'amusais avec les enfants de mon fermier dans le verger, lorsque nous vĂźmes passer prĂšs de nous hors d'haleine et se sauver M. l'abbĂ© DenoUe^ — 83 — qai nous dit en courant a Enfants, la colonua mobile qui me » poursuit et veut me luer, va bientĂŽt arriver ici et va vous i demander si vous m'avez vu. Dites que oui, mais que vous » m'avez perdu de vue. Surtout gardez vous de dire que vous » m'avez vu entrer chez Goupil mon fermier. » Effectivement, la colonne mobile parut presqu'aussitĂŽt. Ceux qui allaient en avant nous firent les questions supposĂ©es par M . Denolle et nous leur fĂźmes la rĂ©ponse prescrite. Ik continuĂšrent leur course sans s'arrĂȘter vers le village des Bois, en Tirepied, mais ils avaient perdu la piste de celui qu'ils cherchaient. Ils revinrent chez Goupil, culbutĂšrent tout dans ses loge- ments pour trouver l'abbĂ© Denolle. Ils furent enfin obligĂ©s de cesser leurs recherches infructueuses et de se retirer. Ils dirent Ă  Goupil qu'il avait la rĂ©putation de receler les prĂȘtres et que si jamais ib en trouvaient chez lui, ils le fusilleraient sans pitiĂ©. L'abbĂ© Denolle s'y trouvait en ce moment et il entendait tout ce qui se disait. Il Ă©tait dans une cache faite exprĂšs sous le perron qui donnait entrĂ©e dans la chambre de la maison. Pour se loger dans cette cache, on montait au grenier. DerriĂšre la porte d'entrĂ©e de ce grenier, on avait pratiquĂ© un troQ dans le mur qui avait au moins un mĂštre et demi d'Ă©- paisseur, en ĂŽtant les pierres garnissant le milieu de ce mur et ne laissant que celles des parements. Ce trou avait la lar- geur convenable pour le passage d'un homme, quelqu'Ă©pais qu'il fĂ»t; il Ă©tait conduit obliquement du haut en bas et aboutissait Ă  plus d'un mĂštre au-dessous de la hauteur du perron. A ce point, on avait percĂ© le parement du mur qui touchait immĂ©diatement Ă  ce perron, sous lequel on avait Ă©tabli un petit cabinet, large d'un mĂštre et demi environ et haut de plus d'autant, de maniĂšre qu'un homme pouvait s'y tenir assis. Dans le grenier, le trou commençait au niveau du plancher et Ă©tait bouchĂ© par trois grosses pierres se joignant passablement bien et qu'on pouvait considĂ©rer, au premier aperçu, comme appartenant au mur, et au devant desquelles CD avait soin de poser quelques objets insignifiants pour les masquer, dans le cas oĂč on aurait voulu visiter scrupuleuse- ment derriĂšre la porte qui, d'ailleurs, en s'ouvrant, masquait elle-mĂȘme les pierres rappoi tĂ©es. il fallait rĂ©ellement savoir que la cache Ă©tait lĂ  pour la trouver. Je fis dĂ©molir en 1834 la maison et le perron, et on trouva cette cache que personne ne connaissait plus et dans laquelle Ă©taient un couteau, des ossements de volailles, des Ă©cales — 84 — d'Ɠufs et autres petits objets qui prouvaient qu'on y sĂ©jour- nait assez longtemps pour avoir besoin de manger. Dans toutes les oĂč se reliraient les prĂȘtres, il existait pour eux des caches qui mettaient toujours en dĂ©faut les recherches les plus exactes et les plus minutieuses 1. En 1799, je me trouvais en pension pour mon instruction Ă  Bourguenolles, chez un M. Chapel, natif de cette commune, prĂȘtre assermentĂ©, mais qui ne disait pas alors la messe et qui, retirĂ© chez lui, tenait un pensionnat et s'occupait exclu- sivement de renseignement. Ce fut pendant ma rĂ©sidence Ă  Bourguenolles, que la seconde Chouannerie prit lin. La paix ^e fĂźt et les Chouans, pour la seconde fois, furent dĂ©poser leurs armes sur la place d'armes d'Avranches. Bonaparte qui Ă©tait alors Ă  la tĂšte du pouvoir en France, rendit les Ă©glises au culte, et les prĂȘtres repassĂšrent librement d'Angleterre en Normandie. Les anciens curĂ©s et vicaires, dans les cantons de BrĂ©cey et Tirepied, qui voulurent revenir dans les paroisses qu'ils avaient quittĂ©es pour l'exil, purent s'y fixer et cĂ©lĂ©brer publiquement l'office divin, mais sans aucun titre et concurremment avec ceux qui Ă©taient revenus avant eux et qui les accueillirent fraternellement. Les prĂȘtres jureurs, soit par crainte, soit par tout autre motif, ne retournĂšrent point oflicier dans les Ă©glises dont les portes leur avaient Ă©tĂ© fermĂ©es. Aux yeux du peuple, c'Ă©taient toujours des fureurs, des intrus et de mauvais prĂȘtres. Et cette idĂ©e Ă©tait, d'ailleurs, accrĂ©ditĂ©e par les prĂȘtres amnistiĂ©s et non assermentĂ©s qui les fuyaient et ne voulaient avoir aucun rapport avec eux directement ou indirectement. Et pour rĂ©primer le vagabondage et les dĂ©sordres, suites inĂ©vitables de la guerre civile, surtout de la part d'une solda- tesque qui venait d'ĂȘtre licenciĂ©e et qui Ă©tait depuis longtemps accoutumĂ©e Ă  vivre des pillages et rapines, ceux qui cher- chaient du travail furent reçus Ă  bras ouverts chez les propriĂ©taires et fermiers. Les prĂȘtres, au comble de la joie, de revoir leur pays, leurs parents, leurs amis, les Ă©glises rouvertes au culte catholique, composĂšrent en l'honneur de Bonaparte un hymne que chaque dimam-he, avant de monter Ă  l'autel, ils entonnaient et faisaient chanter Ă  genoux. 1 M. Denolle Ă©tait un excellent homme, un bon prĂȘtre. Il s'occupait de son ministĂšre et non des affaires de la RĂ©volution. 11 Ă©tait, sous ce rapport, bien connu des Bleus qui ne le poursuivaient pas avec aoimo- sitĂ©. 11 devint Ă  la paix curĂ© de Vemix. Il est dĂ©cĂ©dĂ© il y a une vingtaine dannĂ©es. J — 85 — J'ai oubliĂ© cet hymne et je ne me souviens que des vers suivants du dernier couplet Ce grand gĂ©nie, par sa puissance, En supprimant tous les abus Vint laisser au peuple de France Sa religion et ses vertus. Je me rappelle Ă  ce sujet, que M. PĂ©pin, prĂȘtre, nĂ© Ă  Saint-Georges, qui devint succursaire de cette commune et qui est dĂ©cĂ©dĂ© succursaire de Tirepied, faisait chanter cet hymne. C'Ă©tait un homme de mĂ©rite, grave et trĂšs-instruit. Et rien ne me surprit plus que de le voir, un jour de dimanche, aprĂšs les vĂȘpres, en 1815, aller processionnelle- ment, Ă  Tirepied, en chantant je ne sais plus quel psaume, mettre le feu Ă  un bĂ»cher surmontĂ© d'un mannequin, reprĂ©- sentant Bonaparte, pour le brĂ»ler, en criant Ă  l'approche de ce bĂ»cher Mort au tyran I Vive le roi ! Vivent les Bour- bons I yy Chemin faisant, je ne pus m'empĂšcher de faire tristement ces rĂ©flexions Quelle versatilitĂ© dans les hommes, mĂȘme les plus respecta- bles et les plus recommandables I Un esprit de parti, un esprit d'intĂ©rĂȘt, leur fait presque toujours oublier ou sacrifier l'idole de la veille pour l'idole du lendemain. En terminant, je ne puis m'empĂšcher de parler encore de l'abbĂ© Chapel, de Livoye, auquel on donnait le nom de Bel allant, Ă  cause de son agilitĂ© et de sa souplesse Ă  courir. Quelque temps aprĂšs la seconde paix entre les Bleus et les Chouans, il vivait paisiblement au village de la MosseliniĂšre, Ă  LĂźvuye, sur sa petite prtpriĂ©tĂ©, faisant les petites Ă©coles et disant sa messe Ă  l'Ă©gliĂ e, lorsqu'une Ă©pidĂ©mie Ă©clata Ăč Livoye, Saint-Nicolas-des-Bois, BrĂ©cey, etc., el mit au tombeau, dans quelques semaines, un nombre considĂ©rable de personnes, de tout Ăąge et de tout sexe. On appelait cette maladie la maladie noire ou le charbon on l'appellerait aujourd'hui typhus ou cholĂ©ra. Ceux qui en Ă©taient atteints ne duraient que quel- ques jours, quelquefois moins d'un jour, et leurs corps aprĂšs la mort devenaient noirs comme charbon. Plusieurs prĂȘtres retirĂ©s dans la contrĂ©e , craignant la contagion, n'osaient aller voir les malades. M. Chapel, seul parmi les prĂȘtres, se dĂ©voua, assista les malades et leur administra les sacrements de l'Eglise. Il fut malheureusement victime de son zMe ; il gagna la funeste maladie et en mourut gĂ©nĂ©ralement regrettĂ©. — 86 — C'Ă©tait un homme d'un caractĂšre lĂ©ger, inquiet et remuant; mais il Ă©tait dĂ©vouĂ©, rendant service, obligeant et surtout dĂ©sintĂ©ressĂ© et charitable. J'observe, avant de terminer, que j'ai su Ă  n'en pas douter et vu les faits racontĂ©s ci-dessus, dans un Ăąge oĂč ils se gravent tellement dans la mĂ©moire, qu'on ne les oublie jamais. Il me semble, aprĂšs plus de 55 ans, les entendre et les voir encore, avec toutes les circonstances qui les ont accompagnĂ©es. Je m'en souviens beaucoup mieux que de tout ce que j'ai vu et su, ou qui m'est arrivĂ© depuis. Je n'ai rien inventĂ© ni amplifiĂ©, et on peut croire que tout ce que j'ai racontĂ© est de la plus exacte vĂ©ritĂ©. Je n'ai parlĂ© que de ce qui a Ă©tĂ© Ă  ma connaissance, dans rĂ©tendue du cercle oĂč je vivais. Beaucoup d'autres faits analogues ont eu lieu en dehors de ce cercle ; et ce serait chose curieuse et instructive, si l'histoire de la Chouannerie pouvait ĂȘtre faite dans chaque localitĂ© et rĂ©unie, par une plume capable, en un seul contexte. Au surplus, je prĂ©viens qu'en Ă©crivant les anecdotes qui prĂ©cĂšdent, je n'ai pas la prĂ©tention de me croire un Ă©crivain, encore moins un historien. Je les ai racontĂ©es, sans ordre et telles qu'elles se sont prĂ©sentĂ©es Ă  ma mĂ©moire, rien de plus. Je compte sur l'indulgence due Ă  mon faible talent et Ă  mon Ăąge. La Broize, le 15 novembre 4849. — b/ — ADMINISTRATION. — PERSONNEL. LISTE CHRONOLOGIQUE DES PRÉFETS NOMS. MM. Hacnttot mortalitet COSTAZ BO88I DB YaHSSAT. . . ‱ EftMANCAAT 0*ÂŁSTOCftVEL Baude Gattier ‱ Meucier BOICIET Hatin Commissaire Vieillard Commissaire . Le Hodey Commissaire par intĂ©rim Le Hodey PrĂ©fet DE Taivlat JoCftDAIN Paclze-d'Ytoy DCGCÉ DB BoCYILLE C^* GOILLAUBE D*AVRIBEAU. . . . PRON Levainyille V»* Hauier Lesioel Leberoer Lenoel FRÉBO!fT Vacltier DB CbaVPAGNAC BCCBOT Laurekt DO Cbetalard Pouluv Fiuppwi Fayalelli ‱ p. Floret DATES DES ROMIIIĂ TIORS. 13 ventĂŽse an VIII. 29 germinal an IX . 10 germinal an XII 12 fĂ©vrier 1810.... 17 juillet 1815 19 j lillet 1820 7 avril 1824 10 aoĂ»t 1830 19 aoĂ»t 1830 21 octobre 1836 29 novembre 1842.. 26 fĂ©vrier 1848 2 mars 1848 DURÉE DB LEURS FONCTIONS. 2 mai 1848 , 23 juillet 1848 S 24 janvier 1849 1 26 novembre 18S1..I 22 janvier 1852 .... 28 millet 1853 27 millet 1859 16 janvier 1862 1' fĂ©vrier 1862 12 novembre 1865.. 17 fĂ©vrier 1870 6 septembre 1870.. 22 septembre 1870.. 29 septembre 1870.. 4 fĂ©vrier 1871 2 avril 1871 17 octobre 1873 0 avril 1875 5 janvier 1877 19 mai 1877 18 dĂ©cembre 1877.. 12 janvier 1880 25 avril 1885 28 novembre 1885. 1 an 1 mois 15 jours. 2 ans 11 mois 23 jours. 2 ans 10 mois 16 jours. 5 ans 5 mois 4 jours. 5 ans2joui'S. 3 ans 8 mois 17 jours. 6 ans 4 mois. Non installĂ©. 6 aDs 2 mois. 6 ans 8 jours. 5 ans 3 mois. 2 mois 2 jours. 2 mois. 8 mois 22 jours. 2 ans 10 mois. 1 mois 26 jours. 1 an 6 mois 8 jours. 6 ans. 2 ans 5 mois 15 jours Non installĂ©. 3 ans 9 mois 20 jours. 4 ans 3 mois 4 jours. 6 mois 18 jours. 15 jours. 7 jours. 4 mois 5 jours. 1 mois 10 jours. 2 ans 7 mois. 1 an 5 mois 28 jours. 1 an 9 mois 3 jours. 4 mois 27 jours. 6 mois 29 jours. 2 ans 1 mois 5 jours. 5 ans 3 mois 13 jours. 7 mois 3 jours. Installation du 11 dĂ©- cembre 1885. — 88 — SÉNATEURS DE LA MANCHE SÉBIRE 0^. LABICHE. M. LENOEL. DEPUTES DE LA MANCHE. MM- De La MARTINIÈRE ^. CHEVALIER Cuarles. BOUVATTIER Jules. RAULINE. MM. Du MESNILDOT Edmond. GAUDIN DE VILLAINE. LIAIS Adrien. RIOTTEAU. COMMISSION DÉPARTEMENTALE. MM. BERNARD ^, PrĂ©sidenL LEFRESNE. VRAC. TÉTREL ^, SecrĂ©taire. PAIN. BLOUET *. REGNAULT. PRÉFECTURE M. FLORET 0*, 0. I. P., PrĂ©fet. M. SALVETAT, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. M, le PrĂ©fet reçoit les Samedis et jours de foire toute la journĂ©e. Les autres jours t il reçoit de 40 heures an heures f/i et de $ heures Ă  4 heures. CONSEIL DE PRÉFECTURE. MM. DAUSSY, Vice-PrĂ©sident. MÉNARD, Conseiller. SALANSON, id. N. . . id. SALVETAT, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Commissaire du Gouvtrftemeni. Le Conseil de PrĂ©fectui e se rĂ©unit en sĂ©ance pullique, le vendredi de chaque semaine, Ă  une heure et demie. Ises audiences sont suspendues pendant la tournĂ©e de rĂ©vision. — 89 - BUREAUX DE LA PRÉFECTURE Ouverts au public tous les jours de 9 a 4 heures . C;»biBet do PrĂ©feC M. DE Breh, Chef du Cabinet. Ouverture des dĂ©pĂȘches.— Carrespondance particuliĂšpe.— Affaires rĂ©servĂ©es. — Service du tĂ©lĂ©graphe du Cabinet.— Surveillance des journaux du dĂ©partement — Sous-PrĂ©fets et Conseillers de PrĂ©- fecture.— Conseillers gĂ©nĂ©raux et Conseillers d'arrondissement. — Maires et Adjoints.— Bcaux-Arts.—Honneurset prĂ©sĂ©ances.— FĂȘtes et cĂ©rĂ©monies publiques. M. Blondel 0. a., Chef 'Adjoint, Distribution de la correspondance.— Personnel de tous les services et de toutes les administrations. — Prestations de serment des fonc- tionnaires.—Demandes d*audiences et de congĂ©s.— Nominations et promotions dans l'Ordre de la LĂ©gion d*honneur.— Ordres Ă©ti*an- gers. — MĂ©dailles et rĂ©compenses pour belles actions.— Recoure en grĂąces. — Secours Ă  divers titres.— Bureaux de tabacs.— DĂ©bits de Boissons.— Loteries. — RĂ©fugiĂ©s politiques. — ConfĂ©rences et coure publics. — Nomination des membres des Bureaux de bienfaisance et des Commissions administratives des Ă©tablissements de bienfaisance. PrenUĂšre Division. Chef de Division M. Poteaux. RĂ©ception et transmission du Bulletin des Lois et de toutes les publications ofliciel les.— Imprimerie, librairie, colportage, estampes et gravures. — Abonnements et envois pĂ©riodiques. — Brevets dlnven- lioo. — Statistique gĂ©nĂ©rale.— ProcĂšs-verbaux du Conseil gĂ©nĂ©ral.— Elections.— Recrutement, enrĂŽlements.— Engagements volontaires d'un an. — RĂ©serve de l'armĂ©e active. — ArmĂ©e territoriale. — Caserne- ment des troupes. — Marine et Colonies . — Sapeurs-pompiers . — Poudres et salpĂȘtres.— Ponts et chaussĂ©es, chemins de fer, navigation, usines, coure d'eau, dessĂšchements. — Mines et carriĂšres.— Bacs et bateaux.— Lignes tĂ©lĂ©graphiques.— PropriĂ©tĂ©s, mobiliĂšre, bĂątiments civils, dons et legs, contentieux, en ce qui concerne le DĂ©parlement et l'Etat.— Bureaux d'enregistrement et affaires domaniales.— Police municipale.— Police de la chasse, de la pĂšche, des voitures publiques, des rivages de la mer, des subsis- lances, de la salubritĂ© et de la sĂ»retĂ© publiques.— Etablissements insalulires.— MĂ©decins, pharmaciens, vĂ©tĂ©rinaires.— Prisons, sur- veillance des condamnĂ©s. — Divisions administratives et ecclĂ©sias- tiques.— Associations. — SociĂ©tĂ©s de secoure mutuels. — Jury.— Population . —Passeports, lĂ©galisations .—Poids et mesures . -Agri- culture.—Haras. — Industrie, commerce et manufactures.— Marque de garantie des matiĂšres dor et d'argent.— Ecoles spĂ©ciales et nationales.— RĂ©pertoires des actes sujets Ă  renregistƓment. — 0 — DenslĂšme Division* Chef de Division M. Alph. Colas, 0. A. PREMIER BUREAU. Voirie vicinale, urbaine et rurale.— CrĂ©ation, centralisation, re- couvrement et rĂ©partition des ressources communales pour la vicina- litĂ©.— Prestations.— Emprunts Ă  la Caisse des chemins vicinaux. — Subventions de l'Etat et du DĂ©partement.— Subventions industrielles. — ExĂ©cution des lois sur TachĂšvement des chemins vicinaux. — Projets de classement, de rectification, de construction des chemins des diverses catĂ©gories. — Devis des travaux. — Adjudications. — RĂ©gies.— RĂšglement des dĂ©penses.— Fixation des tracĂ©s et des ali- gnements des traverses des communes. — Acquisitions amiables ou forcĂ©es des terrains et rĂšglement des indemnitĂ©s pour cession ou occupation d'immeubles.— Expropriations pour cause d'utilitĂ© pu- blique lois des 21 mai 1836, 8 juin 1804, 20 aoĂ»t i 881.— Subven- tions et avances aux communes pour travaux d'art et payement des terrains.— Extraction des matĂ©riaux et dommages divers.— Autori- sations et fixation des indemnitĂ©s.— Plantations, Ă©lagages sur les chemins.— Distribution et concession d'eau.— Demandes d'aligne- ment des particuliei*s et permissions de Etablissement des plans d'alignement et de nivellement des voies publiques commu- nales.—Trottoirs et pavage dans les villes. — Chemins ruraux reconnaissance loi du 20 aoĂ»t 1881. Instruction primaire et secondaire. -Ensemble du service do la comptabilitĂ©.— Liquidation des dĂ©penses de l'Instruction primaire. — Bourses dans les lycĂ©es, collĂšges et Ă©tablissements d'enseignement primaire supĂ©rieur pour les deux sexes —Ecoles normales.— ^Ecoles communales.— Ecoles libres et pensionnats.— Conseil dĂ©partemental de l'Enseignement primaire. — Cours d'adultes. — BibliothĂšques scolaires.— Caisses des Ă©coles.— CrĂ©ation de postes, traitements, encouragements, secours, pensions de retraites des instituteurs communaux. Dons et legs aux communes, Ă©tablissements charitables, cures, fabriques, etc.— Rachats de rente et emploi de capitaux. — Main- levĂ©e d'hypothĂšques.— Octrois rĂšglements, tarifs.— Droits de loca- tion de place dans les foires, marchĂ©s et abattoirs .— Droits de pesage, mesurage, jaugeage publics.— Droits de voirie et autres au profit des communes. — Frais de casernement et d'occupation de lits militaires.— Actions judiciaires et transactions des communes, des Ă©tablissements charitables ou religieux. — ComitĂ©s consultatifs. — Hospices et bureaux de bienfaisance crĂ©ation^ service intĂ©rieur, commissions de charitĂ©.— Administration des biens, acJljudications et marchĂ©s, statistiques et situations pĂ©riodiques.— CrĂ©ation et emploi des ressources de toute nature destinĂ©es au soulagement des indi- gents.—Admission des malades et incurables dans les hospices et hĂŽpitaux.— Pensions de retraite aux agents et employĂ©s des com- munes et Ă©tablissements de bienfaisance. — Cures et fabriques, consistoires Administration, personnel, comptabilitĂ©. — PropriĂ©t^s des communes et Ă©tablissements publics locations, ventes, Ă©changes, partages, acquisitions.— Biens indivis . —Encouragement de l'Etat pour les sei'viccs de bienfaisance publique. — 91 — DEUXIÈME BUREAU. Instruction primaire et secondaire.— Construction et approprĂźation des locaux scolaires.— Mobiliers.— Subventions. —Emprunts.— Pro- priĂ©tĂ©s communales mairies, Ă©glises, presbytĂšres. ~ Echanges, acquisitions, aliĂ©nations . — Travaux subventions, adjudications, marchĂ©s, rĂšglement, contentieux.— CimetiĂšres police, rĂšglement des concessions, transactions, agrandissement.— Sessions des Con- seils municipaux.— RĂ©partition du fonds commun des amendes de police correctionnelle.— Conseil dĂ©partemental des bĂątiments civils. — ComptabilitĂ© des communes, Ă©tablissements de bienraisancc, hĂŽ- pitaux, hospices, syndicats.— Budgets et autorisations supplĂ©men- taires.—Remboursement de fonds placĂ©s au TrĂ©sor.— Compte des Receveurs des communes et autres Ă©tablissements enregistrement, classement et notiflcation des arrĂȘtĂ©s d*apui*ement en Cour des Comptes ou Conseil de PrĂ©fecture.— ComptabilitĂ©s de fait ou oc- cultes.— Cotisations municipales recouvrement et emploi. — Etat annuel de la situation financiĂšre des communes.— Statistiques pour les MinistĂšres de llntĂ©rieur et de rAgriculture relative aux Ă©taBlis- sements charitables.— Taxe municipale sur les chiens. > Trol»lĂšme IMvisloa. Chef de Division M. LefĂšvre. ComptabilitĂ© gĂ©nĂ©rale et dĂ©partementale mandatement des dĂ©- penses de toute nature ; comptes et budgets dĂ©partementaux, vire- ments de crĂ©dits, rĂ©imputations, revei*sements, situations pĂ©riodiques, comptes annuels et situations dĂ©finitives en clĂŽture d exercice.— Colons rĂ©fugiĂ©s.— RĂ©fugiĂ©s politigues, comptabilitĂ©.— TĂ©lĂ©graphie, comptabilitĂ©.— Etablissements sanitaires, comptabilitĂ©.— Chambres de commerce, comptabilitĂ©.— Service des gens de mer, solde arriĂ©rĂ©e, secoura sur la caisse des Invalides de la Marine.— Traitements admi- nistratifs.—Frais d*ddministration de la PrĂ©fecture et des Sous- PrĂ©fectures.— TrĂ©sor public transport de fonds, refonte de monnaies. — Dette publique, rentes sur rEiat.— Pensionnaires de l'Etat et rentiers viagers. — Contributions directes sous-rĂ©partition, recou- vrements, rĂ©clamations, poursuites. — Cadastre. — Contributions indirectes.— Douanes.— Caisse des retraites et liquidation des pen- sions des employĂ©s de la PrĂ©fecture et des autres services dĂ©parte- mentaux.—Liquidation des pensions des employĂ©s des prisons et du service de la vĂ©rification des poids et mesures.— Caisses d'Ă©pargne. — Caisse de retraites de la vieillesse.— Comptoirs nationaux.— Visa des rĂ©cĂ©pissĂ©s.— Frais de justice.— Assistance publique, extinction de la mendicitĂ©, aveugles et sourds-muets, secoure a divers titres.— AliĂ©nĂ©s et enfants trouvĂ©s pereonnel et ensemble du service. GREFFE DU CONSEIL DE PRÉFECTURE ‱w*rt tous 1 ir» Ă©m B h^w * h»rm. Greffier M. Viel. RĂ©ception et enregistrement des actes introductifs d'instances.— RequĂȘtes, exploits et procĂšs-verbaux.— Communication aux parties — M — ou Ă  leure mandataires des piĂšces de pi*ocĂ©dupe.— Etablissement des PĂŽles. — Enregistrement et notification des dĂ©cisions du Conseil. — Correspondance relative Ă  la rĂ©gularisation des affaires en instance. Les renseignements ou communications que les parties jugent utile d'airesser Ă  M. le Conseiller chargĂ© du rapport, doivent ĂȘtre transmis par TintermĂ©diaire de M. le PrĂ©fet. ARCHIVES DÉPARTEMENTALES. M. DOLBET, Archiviste. Archives de la PrĂ©fecture, des Sous-PrĂ©fectures, des Communes et des Hospices.— Classement, inventaire, rĂ©colemenls, rapports. — Communication et dĂ©livrance des titres.— Catalogues et suiTeillanee des bibliothĂšques administratives. — Publication d'ouvrages histo- riques. RATIMENTS CIVILS. Architecte du dĂ©partement,^ M. Pillioud, Ă  SaintrLo. Conducteur . — M. Levieux . ARCHITECTES D'ARRONDISSEMENT. MM. N., Ă  Saint-Lo ; Cheflel fils, Ă  Avranches ; Drancey, Ă Cber- bourg; Hue, Ă  Mortain ; Desheulles, chargĂ© de l'arrondissement de Coutances ; Gouy, chargĂ© de Tarrondissement de Yalognes. POIDS ET MESURES. VĂ©rificateurs MM. Dalimier, Ă  Saint-Lo ; Jehenne, Ă  Avranches ; Provost, Ă  Cherbourg; Lecorbeiller , Ă  Coutances; Grandrie, Ă  Mortain ; Michel, Ă  Yalognes. CONSEILS D'HYGIÈNE D'ARRONDISSEMENT ARRONDISSEMENT DE SAINT-LO. MM. P. Floret 0*, 0. 1. P., PrĂ©fet, prĂ©sident; N., vice-pt^sident ; le Maire de Saint-Lo; Granger, nĂ©gociant; Bernard*, Thomas, Leturc, Alibort et Lhomond, docteurs-mĂ©decins ; Manoury, vĂ©tĂ©ri- naire ; l'IngĂ©nieur en chef des ponts et chaussĂ©es ou son dĂ©lĂ©guĂ© ; Pouillat, Pommier et SĂ©bire, phaitnaciens. ARRONDISSEMENT D'AVRANGHES. MM. Tardif Alfred, Sous-PrĂ©fot, prĂ©sident; le Maire d Avranches; Letourneur, Le Do, BĂ©chel, FrĂ©min et Lemoine, docteurs-mĂ©decins; Gautier, Pinel, Boscher et Requier, pharmaciens; Blin, vĂ©tĂ©rinaire; Langlois, Longrais, conducteurs des ponts et chaussĂ©es. — 93 — ARRONDISSEMENT DE CHERBOURG. MM. Maplinel, Sous-PrĂ©fel, 'prĂ©sident ; le Maire de Cherbourg ; ringĂ©nieur oixlinaires des ponts et chaussĂ©es ; Girard-Labarcerie, ancien mĂ©decin principal de la marine ; Renault, Offrel, Monnoyc fils et Leçard-Lafosse, docteurs-mĂ©decins ; le Directeur du ser\'ice de la sanle de la marine ; Poittevin. Levionnois et Robes, pharma- ciens ; Pouppeville, vĂ©tĂ©rinaire. ARRONDISSEMENT DE COUTANCES. MM. Fourcand, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident; Boissel-Dombreval ^, Maire de Coutances; Saillard, Adjoint au Maire de Goutances ; de la BelliĂšre, Tanqueray, Dudouyt Pierre, Laisney, Lelandais, Leconte Paul-Jules-BarnabĂ©, Leconte Jacques-LĂ©on, docteurs-mĂ©decins; Daniel, Marquez et Baize, pharmaciens; Levionnois, vĂ©tĂ©rinaire. ARRONDISSEMENT DE MORTAIN. MM. Fleury, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident ; le Procureur de la RĂ©pu- blique ; de Baillencourt, Maire de Mortain ; Heurtant, de la Houssave, Dufour, Leriche, Malon, docteur-mĂ©decins; Buisson, Almin, phar- maciens; Hergaull-LosiniĂšre, vĂ©tĂ©rinaire. ARRONDISSEMENT DE VALOGNES. MM. LemĂ©nicier, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident; Leneveu, Lebouteiller, Dansos, SĂ©bire 0^, Menard, Bricquebec, Leneveu lils, docteurs- mĂ©decins ; AgnĂšs-Roland, pharmacien ; Le Marquand, vĂ©tĂ©rinaire ; Saliol, ancien pharmacien. CONSEIL GÉNÉRAL. MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. Arrondissement de Saint-Lo, MM. Yver LĂ©on, propriĂ©taire et maire, Ă  Saint- Martin-de-BonfossĂ© . Gouville fils, propriĂ©taire. Rauline, dĂ©putĂ©. Bleuet Ăźl^, propriĂ©taire. Bernard ^, docteur-mĂ©decin. Emile LeDoĂȘl, sĂ©nateur. Houssin-DumaDoir ^, docteur-mĂ©decin. PrĂ©roont LĂ©on, propriĂ©taire. Pommier, docteur-mĂ©decin. Canisy . Carentan . Marigny. Percy . Saiot-Clair. Saint-Jean-de-Uaye Saint-Lo. Tessy-sur-Vire. Torigni-sur-Vire . — u — ^aa HM^HIBaHM MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS, Arrondissemetit TAvranches, I F MM. Gautier. Deais-ThieudiĂšre, notaire. Baron FĂ©lix- Louis. RiotteaU dĂ©putĂ©. Fontaine, notaire. Enguehard, propriĂ©taire. MoreL Basire, juge de paix . TĂ©trel ^, maire de Villedieu. Avranches. BrĂ©cey . Ducey. Granville. La Haye-Pesnel Pontorson . Saint-James. Sartilly. Villedieu . Arrondissement de Cherbourg. MM Lemoine, maire, chef de bureau au MinistĂšre des finances. Moll G^, directeur des constructions navales en retraite, maire de Cherbourg. C^* HervĂ© de Sesmaisons. Vrac, docteur en droit, maire. V' de Tocqueville 0^. Beau mont. Cherbourg. Les Pieux. Octevilie . Saint-Pierre-Eglise , Arrondissement de Coutances. HM ‱ De LaBelliĂšre, docteur-mĂ©decin. Guillemette, juge de paix. Boissel-Dombreval ^, maire de Coutances. Piel-FerronniĂšre. maire du Mesnil-Amand. De La MartiniĂšre ^, dĂ©putĂ©. Galuski ^, maire de CrĂ©ances. Quenault, vice-prĂ©sident du trib. civil deRouen. Regnault, propriĂ©taire Ă  PĂ©riers, maire. Piffnard-Dudezert ^, procureur de la RĂ©pu- Dlique. Lemaitre, docteur-mĂ©decin. BrĂ©hal. Cerisy-la- Salle. Coutances. Gavray. La Haye-du-Puits . Lessay. Montmartin-sur-Mer . PĂ©riers. Saint-Maio-de-la-Lande . Saint-Sauveur-Lendelin AiTondissement de Mortain, Legrand Arthur ^, maire de Milly. De Tesson, propriĂ©taire Ă  la MancelliĂšre. Grossin, maire de Juvigny. D'Avenel, maire de HeussĂ©. Gaudin de Villaine, dĂ©putĂ©, maire. Lefresne, conseiller a la Cour d*appel de Rouen . C' d'Auray, maire. Labiche Jules, sĂ©nateur, maire, propriĂ©taire. Barenton . Isigny . Juvigny. LeTeilleuI. Mortain. St-Hilaire-du-HarcouĂ«t , Saint-Pois. Sourdeval . — 95 — MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. ArrondiĂȘument de Valognen. MM. Lecannellier, maire, docteur-mĂ©decin . Barneville. De Traynel, propriĂ©taire. C^ de Pontgibaud ^, maire de Saint-MarcouF. Du MesDildot, dĂ©putĂ©. PrĂ©moDt Alfred, propriĂ©taire, maire de Sainte- Marie-du-Moot. Bricquebec» Montebourg. Quettehou . Sainte-MĂšre-Eglise. Pain, notaire honoraire. St-Sauveur-Ie-Vicomte . SĂ©bire 0^, sĂ©nateur. VaJogn^s. CONSEILS D'ARRONDISSEMENT. MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. Arrondissement de Saint-Lo, GuĂ©rard. maire de Saint-Romphaire. LeperdrieL expert. Gosset, maire LehĂ©ricey, propriĂ©taire. Manoury, vĂ©tĂ©rinaire. Le vicomte d*0sseville, propriĂ©taire. Amiard, avocat, maire. LemĂ©lorel'Lesmontils, maire de Fourneaux . Cord*homme, maire de Guilberville . Canisy . Carentan . Marigny. Percy. Saint-Clair. Saint-Jean-de-Daye ‱ Saint-Lo. Tessy-sur-Vire. Torigni-sur-Vire . Arrondissement d'Avranches, MM. LetrĂ©guilly, imprimeur, conseiller municipal. Pinard, docteur-mĂ©decin, adjoint. Dupont. Letoumeur, docteur-mĂ©decin, adjoint. Lanos, maire, docteur-mĂ©decin. M'" de Verdun de la Grenue 4^, maire d*Aucey. Gautier CĂ©sar. Godefroy, propriĂ©taire, adjoint de Sartilly. Ledo, docteur-mĂ©decin. Avranches. BrĂ©cey . Ducey . Granville. La Haye-Pesnel . Pontorson . Saint-James . Sartilly Villedieu. — 6 — MEMBRES DU CONSEIL. ttm CANTONS. Arrondissement de Cherbourg. MM. Louis Auguste, maire. SĂ©hier, nĂ©gociant, conseiller municipal . Gosse, ancien notaire Ă  Benoistville. Lenoir, docteur-mĂ©decin, maire. Bonamy, maire des Pieux. Lemarquand, juge de paix. Contant LĂ©on, maire de Tourlaville. Touzard, maire. Lebas, propriĂ©taire^ maire. Beaumont. Cherbourg. id. Les Pieux. id. Octeville. id. Saint-Pierre-Eglise . id. Arrondissement de Couiances. MM. Ameline, maire de CĂ©rences . Savary, juge de paix. Tanqueray, docteur-mĂ©decin, propriĂ©taire. Roptin Charles, maire. De Gourmont, maire du Mesnil-Villeman. Fauvel, notaire. Lelandais, docteur-mĂ©decin, maire. Leconte, propriĂ©taire, juge de paix. Jehenno, maire. Rupalley, maire. BrĂ©hal. Cerisy-la-Salle. Coutance3. La Hayedu-Puits . Gavray . Lessay . Montmartin-ur-Mer . PĂ©riers . Saint-Malo-de-Ia-Lande Saint-Sauveur-LendeliD Arrondissement de Mortain. MH. BĂ©chet, propiiĂ©taire. GuĂ©rtn, maire du Mesnil-ThĂ©bault. Turquetil, maire. RegnauU, propriĂ©taire. Buisson, pharmacien, conseiller municipal. Leforestier, maire de\^irey. BoucĂ©, maire de Saint-Martin-de-Landelles» Lair, maire Ă  Saint-Martin-le-Bouillant. Bazin, nĂ©gociant. Barenton . Isigny. Juvigny. LeTeilleul. Mortain . St-Hilaire-du-HarcouĂ«t id. Saint-Pois. Sourdeval . Arrondissement de Valognes, MM. Vardon, notaire, maire. Lecoquierre, propriĂ©taire . Bubot, maire. Colas-Corderie, maire. Hameliu. D'Aigneaux, maire. Hersan, propiiĂ©taire Ă  St-SĂ uveur-le-Yi comte. Lebouteiller, docteur-mĂ©decin. De MonJĂ©sir. Bame ville, Bricquebec . Montebourg. Quettehou ‱ id. Sainte-MĂšre-Eglise . St-Sauveur-le-Vicomte . Valognes . id. — 97 — SOUS-PRÉFECTURES. ARRONDISSEMENT DAVRANCHES. M. Alfi-ed Tardif, Sous-PrĂ©fet. M. Sarlirif SecrĂ©taire. ARRONDISSEMENT DE CHERBOURG. M. MARTircET *, Sous-PrĂ©fet. M. Bertaux, SecrĂ©taire. ARRONDISSEMENT DE GOLTANGES. M. RiBiERRE, Sous-PrĂ©fet. M. LecouiUard, SecrĂ©taire. ARRONDISSEMENT DE MORTAIN. M. Fledry. Sous-PrĂ©fet. M. Chemin, SecrĂ©taire. ARRONDISSEMENT DE VALOGNES. M. LemĂ©nigier, Sous-PrĂ©fet. M. Marguerie, SecrĂ©taire. MAIRIES. MilLlBIE DE SAKVT-LO. MM. AMIARD, Maire; Dussaux et Dary, Adjoints; Houssin- Dumanoir ^, Criquet, Bernard ^, Bosq, Robin, Lerendu 0. A., Dyvrande, LefĂšvre, Huel, Manoury, Derbois, Lemasson, Patry, Jouanne, Guilmin, Lelon^, Thomas, Hornecker, Leparquois, Âbrahana, conseillers municipaux. Bureaux. — M. Daniel, SecrĂ©taire. Jonn et heures d'ouverture Tous les jours non fĂ©riĂ©s de 0 heures Ă  .4- heures. Recette municipale. — M. Frostel, rue Torteron, 20. Jours et heures d'ouverture de la recette Tous les jours non fĂ©riĂ©s de 41 heures Ă  4 heures. Travaux communaux. — MM. Le GoĂ»teur, architecte, rue du ChĂąteau ; Duc, conducteur. Octroi. — MM. GnĂ©rin, prĂ©posĂ© en chef; Fleury, brigadier. Cai$se d'Ă©pargne. — M. Daniel, receveur. Jours et heures d'ouverture Le samedi de 2 heures Ă  4 heures, et le dimanche, de 9 heures Ă  midi. 7 — 98 — MAIRIE D*ilLVRANCIiES. MM. LENOIR, Maire; Desdouitils et LetrĂ©guilly, Adjoints Rollain, Barbier- Dom in, Lecaille, Louvel, Mauduit, Falaise, Blin, Trochon, Fauvel, Mancel, Danjou, Goupil, Desfeux, Loiseau, PĂ©guenet, l'Ecolant, Yvon, D' Hodoul, Chesnay. ^ureaua.— MM. Cruchon et Gombert. Recette municipale. — M. de Tesson. Voifne urbairu.. —M. Lebedel, architecte. Octroi, -M. Chapon. MAIRIE DE GRANVILLE. MM. LE BIEZ ^, 0. A., Maire; D' Letourneur et J. Pannier, Adjoints; Benoist, Leprince, Ch. GuiUebot, J. Trocheris, Ollivier, Lenonnand, Legendre, Choinei, Fafin, H. GuiUebot, Gaillard, Quesnel, Poirier, Jouault, ClĂ©ment, Monier, Bureau, Pergeaux, Lago, Toupet, Lucas, Lecharpentier, Poisson. Bureaux.— M, L. Bougourd, secrĂ©taire de la mairie. Recette municipale.— M.. L. Durier. Voirie urbaine. — M. Guimont, architecte. Octroi.— U. Aubry, prĂ©posĂ© en chef. MAIRIE DE CHERROURG. MM. MOLL C^, Maire; Daniel et Frigoult, Adjoints; Flambart, HervĂ©, Mouchel, Baude, Mannoury, Robe, Moll ^, Dutot, Pignot, LaniĂŽce, Renault, Menut, Offret, Leroy, Barbet, Cousin, Buhot V., Buhot E., Girard la Barcerie, Lair, Thorel, Lucas-Delaunay, Dupont, BesseliĂšvre, Brindot, Maillot, BrĂ©gaint. Bureaux.— M. Boivin, secrĂ©taire. Recette municipale.— }IL. Houyvet. Voirie urĂŽaine.— MM. Gutelle, architecte de la ville ; Poupeville, agent voyer. Octroi.— M. Raoul, prĂ©posĂ© en chef. A7xhives.—U. Amiot, archiviste. MAIRIE DE €0UTAVCES. MM. BOISSEL-DOMBREVAL *, ifaire ; Marie, 4^ Adjoint ; Sail- LARD, 2 Adjoint Rabcc, DupĂ©rouzel, Lehuby, Badin Victor, Pilon, Salettes, Le Marchand, Geffroy, Briens, Girard, Baize, Bidel, Laisney, Lenoir, Leneslet, Laurent, Lair, Badin LĂ©on, HĂ©on, Blier. Bureaux.— M. VallĂ©e, secrĂ©taire. Recette municipale.— U. Leliepvre. Voirie urbaine.— U. DesheuUes, architecte de la ville. Oc/rot.— MM. Bellet, prĂ©posĂ© en chef; Bailly, brigadier. - 99 — XAIBIE DE XOBTAIIV. MM. DE BAILLIENGOURT, Maire; Ganier-Haoteville, Adjoint;. Buisson, Amand, Josset, Champs, Picl, Delaporte, Delaunay, Leriche, Saoul, Breux, Dufour, Queslier, de la Houssaye et N. . . Bureaux.— }k, Jamon, secrĂ©taire. Recette municipale,— }i, Bourbon. Voirie urbaine , — M. Liron. Oc/7'Oi.— MM. Dupont et Aumont. KAIBIE DE VALOGNES. MM. SĂ«BIRE 0 ^, Maire; Hamel et Lemeland, Adjoints ; Le Bou- teiller, SĂ©bire, Bretel, Lemeland, Foulon, Capelle, Yautier, Duval, L'HdtelIier, LemarĂ©chal, Hamel, Le Cannellier, Bernard, Roberge, Lemasson, Le Rou^e, Oury, Legrusley, Mariette-Boisville, Pierre, Leclerc, Pinel, Blaisot, de Fontaine-ae-Resbecq. Bureaux. — M. Mouche], secrĂ©taire. Recette municipale,— VL. Lecomte, receveur. PrĂ©posĂ© en chef de Voctroi. -M. Grandjcan. TABLEAU STATISTIQUE iitifuit !‱ lOHkre i'arroidisseaeau, cutois. cofluines, et la popilatiM Al DĂ©Hrteaeit, d'aprĂšs les deniers receosements. ROMS ABBOHDiamniTi. Saiii.u Avraaebet CherbMif Cmimcw orialo ValogMi Totaux NOMBBB rii iiMMunin n CliMlfl. Cmmmi. 117 IdA 75 10 ISS 74 M7 4S SIS BlffĂšrMiM eo plot, en ISSI POPULATION EN ISSI. S7,il2 IUA,08S S7,707 I09,SS8 7S,579 S9S,S77 I88S. 8S,St9 »S,500 106,5S7 7S,AM SS0,8SS S,5IS ^ — 400 — TABLEAU DES COMMUNES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. CONNUMES. Acqueville Agneaux Agon Aire! AmfreviUe Amigny Ancteville ADCtoville Angey Angoville Angoville-au-Plain . ADgoville-sur-Ay. . . Aoneville Anneville-en-Saire. . Annoville Appeville Ardevon Argouges Aucey Auderville Audouville-la-Hub^ . Aumevillc-Lestre. . . Auvers - . . . . Auxais . . Avranches Azeville Bacilly . . . . BaieDton Barflffur BarnevĂźHe Baubigny Baudre Baiidreville Baupte Beauchamps. ..'.... Beaucoudray Beauficel Beaumort Beauvoir Bellefontaioe Belval Benottville BĂ©rigny Beslon Besnevilie Beuviigny Beuzeville-au-Plain . Beuzevillc la-Basl"" BiĂ©ville BĂźDiville BioD CANTONS. BeaumoDt. Saint- Lo. SalK-Valo-de-la-Laite. Saint-Clair. SaiBte-NĂšre-Eglise Saint-Jean-dc-Daye. jiit-llJlo-4e*U-LaBde- BrĂ©hal. Saiiilly. St-Pierre-Eglise. Sainte-NĂšre-Eglisc. Lf'ssay. Id. Quettehou . ltontmartin-s»-Ner. La Haye du-Puits. Pontorson . Saint- James. Pontorson. Beau mont. Sai nte-M Ăšre-Eglise . Quettehou . Carentan . Id. Avranches. Nonte bourg. Sartilly. Barenton. Quettehou . Barneville. Id. Saint-Lo. La Haye-du -Puits. PĂ©riers. La Haye-Pesnel. Tessy-siir-Vire . Sourdeval . Bcaumont. Pontorson . Juvigny. Cerisy la-SalIe . Les Pieux. Saint-Clair. Percv. St-SauvMc-Vic**. Tessy-sur-Vire. Sai nte-M Ăšre- Eglise. Id. Torigni-sur-Vire . Sl-Sauv'-Ie-Vic^. Mortain. COMMUNES. Biville Blainville Blo'sville Boisroger Boisyvon Bolleville Boucey Bouillon Bourey BoorguenoIIes Boutteville BrafTais Brainville Branviile BrĂ©cey Brectouville BrĂ©hal Bretleville BretlevĂźlIe-sur-Ay . . Breuville BrĂ©vands BrĂ©ville Bricqucbec Bricquebosq Bricqueville-la-Bl". Bricque vi]le-s'-Her . Brillevast Brix Brouains Bruchevi]]e Buais Cambernon Cametours Camprond CanisY Canteloup Canville Carantilly Carentan Carnet Cameville CaroUes Carquebiit ^arteret i Catteville Catz Cavigny CĂ©aux CĂ©rences Cerisy-la-ForĂ©t .... Cerisy-la-Salle CANTONS. Beaumont. SilntHalo-dcUlaBde. Sainte-MĂšre-Eglise. Sallt‱llal‱d^la‱Llde. Saint-Pois. La Haye-du Puits . Pontorson . Granville. BrĂ©hal. Villedieu. Sainte-MĂšre-Eglise . BrĂ©cey . S4tB'*Hait-dc-la-Lai4e. Beaumont. BrĂ©cey. Torigni-sur-Vire . BrĂ©hal . Octeville. Lessay. Bricquebec. Carentan. BrĂ©hal. Bricquebec. Let* Pieux. Coutances. BrĂ©hal . St-Pierre-Eglise . Valo^nes. Sourdeval. Sainte-MĂšre-Eglise. Le Teilleul. Coutances. Cerisy-la-Salle . Sl-SauV-Leodelin . Canisy Sai n trPi erre-EgU se. La Uaye-du-Puits. Marigny. Carentan . Saint- James. Saint-Pierre-Eglisc. Sartilly Sainte^MĂšre-Eglise. Barneville . St-Sauv'-leVic*. Carentan . St-Jean-de-Daye . Duccy. BrĂ©hal Saint-Clair. Cerisy-la-Salle. k — iOI — m^^^^tSm COMMUNES. Cb^landrcy Charopcerv'OD Cbanipcey Champeaux ChaiDprĂ©pus Chaoteloup Chasseguey Chavoy Chef-du-Pont Cherbourg ChĂ©rencĂ©^e-HĂ©roD. . ChĂ©rencĂ©- le- Roussel Chevrcville Chevf y Clitourps CoigDV Coiomoy CondĂ©-sur-Vire . . . ContriĂšres Cormeray Cosqueville ....... Coudeville CMTOMS. Cou loa vra j-BoUbeuĂątre. Courcv Courtils Coutance} Couvains Couville Crasville CrĂ©ances Cretteville . . . ... Crollon Crosville Curey Cuves Dangy Denneville Digosvillc DiguUeville Domjean DonvilJe Dovilie Dragey Ducey Ecausseville Ëcoqueneau ville . . ËcuUevilIe Emondeville Equeurdreville . . . Equtlly EroiidevilJe Etienviile Fennanville FcrriĂšres Fcrvacbes Isigny. La Haye-Pesnel . Sartilly. [d. Yilledieu. BrĂ©hal . Juvigny. Avranches Sainte-M Ăšre-Eglise. Cherbourg. Yilledieu . Juvigny. St-Hilaire-du HarcouĂ«t Tessy-sur-Vire . St-Piene-Eglise. La Haye-duPuits . St-Sauv'-le-Vic*. Torigni-sur-Vire. Montmartio-s'-Mer . Pontorson. St-Picrre-Eglise. BrĂ©hal . Saint-Pois. Coutances. Ducey . Coutances . 8aint-Clair. Octeville. Quettehou. Lessay . La Haye du-Puits . Ducey. St-SauvMe-Vic'V Pontorson . BrĂ©cey. Canisy . La Have-du-Puits. Octeville . Beaumont. Tessy-sur-Vire. Granville. LaHaye-du-Puils. Sartilly. Ducey . Monte bourg. Sainte-MĂšre-Eglise. Beaumont. Montebourg. Ocleville. BrĂ©hal. Hontebourg. St-SauvMe-Vic'». St-Pierre-Ëglise. LeTĂ©illeul. Tessy-sur-Vire . COMMUNES. FeugĂšres Fiervilie Flamanville Fleury Flotlemanville Fiottemanville-Hasue. . Foliigny Fontenay Fontenay Foucarville Fourneaux Fresvilie Gathemo GatlevilJe Gavray GefTosses GenĂȘts Ger Gcrville GiĂ©ville Glatigny GoUeville Gonfrevilie Gonneville Gorffes Gouoerville Gourbesville Gourfaleur Gouvets Gouville Craignes Granville Gralot GrĂ©ville Grimcsnil Grosville GuĂ©hĂ©bert Guilberville Hambye Hamelin Hardinvast Hautteville IIauttev".*-la-iuicharl.. Hautteville-sur-Mer. HĂ©auville HĂ©bĂ©crĂ©von Helleville HĂ©mevez Henneville HĂ©renguprville .... Herqueville Heugueville HeussĂ© Hiesville Hocquigny CANTONS. PĂ©riers. Barneville. Les Pieux. Yilledieu . Montebourg. Beaumont. La Haye-Pcsnel. Mortai'n . Montebouig. Sie-MĂšre-Eglise. Tessy-sur-Vire . Montebourg. Sourdevai. St-Pierre- Eglise. Gaviay . Lessay. Sartilly. Barenton . La Haye-du-Puits . Torigni-sur-Vire. La Haye-du-Puits. St-Sauv'-le-Vic*. PĂ©riers . Sl-Pierre-Eglise. PĂ©riers. Sl-Pierre-Eglise. Ste -MĂšre-Eglise. Canisy . Tessy-sur-Vire . St-Malo-de la-Laude. St-Jean de-Daye. Granville. St-Malo-d-la-Lande. Beaumont. Gavray . Les Pieux. Cerisy-la-Salle . Torigni-sur-Vire. Gavray. Saint -James. Octeville. St-SauvMe-Vic'. StSauv'-Lendelin. Montmarlin-s'-Mer. Les Pieux. Marigny. Les Pieux. Montebourg. Octeville. Monlmarlin-s'-Mer. Beaumont. St-Malo-dc la Laude. Le Teilleul. Ste-MĂšre-Eglise. La Haye-Pesnel . 402 COMMUNES. Houesville . Iloutteville Huberville Hudimesnil Hutsnes Husson Hyenville Isigny Jobourg Joganville Juillcy Juvigny La Baleine La Barre-de-Semilly. La Bazoge La BesliĂšre LaBlouUĂšre La Bonneville La Boulouze La Chai se- Baudouin La Chapelle-CĂ©celin. La Chapeile-du-Fest La Chape Ile-Enjuger La Chapelle-UrĂ©e.. . La Colombe La Croix-Avranchin. La Peuillie La Godefroy La GohanniĂšre La Haye-Bellefonds. La liaye-d'Ectot La Haye-du-Puits . . La Haye-Pesnel La Lande-d'Airou . . Lh Luc d'Out"-Mer La Luzerne La MancelliĂšre La MancelliĂšre Lamberville La MeauiĂŻe La MeurdraquiĂšre . . La Mouche Lapenty La Pcrnelle La Rochelle La Ronde-Haye .... Lastelle La TrinitĂ© Laulne . . La VendelĂ©e Le Buat. . . Le Chefresne Le DĂ©zert Le Fresne-Poret Le GraDd-CelIand . . CANTONS. COMMUNES. Ste-M Ăšre-Eglise. La Haye-du-Puifs. Valognes. BrĂ©hal. Pontorson . Le Teilleul. Montroart i n-s*'-Mer. Isigny. Beaumonl. Montebourg. Ducey. Juvigny. Gavray . Saint-Lo. Juvigny. La Haye Pesnel. Villedieu . St-Sauv'.Ie-Vic*. Ducey . BrĂ©cey. Saint- Pois. Torigni sur- Vire. Marigny. BrĂ©cey . Pcrcy . Saint- James. Lessay . Avranches . Id. Percy. Barne ville. LaHaye-du-Puits. La Haye-Pesnel . Villedieu . La Have-Pesnel. Saint'Lo. Isigny. Canisy. Torigoi-sur-Vire. Saint-Clair. BrĂ©hal. La Payc-Pesnel. St-Hilaire-dii-Harc. Quettehou . La Haye-Pesnel St-Sauv^-Lendelin. PĂ©riers . Villedieu. Lessay . St-Malo-de-la-Land. Isigny. Percy . St-Jean-de-Daye. Sourdeval. BrĂ©cey. Le Guislain Le Ham I^e Hommet-d'Arth . Le Loreur Le Lorey Le Luot Le Mesnil .....-.‱. Le Mesnil-AdelĂ©e . . Le Mesnil-Amand . . Le Mcsnil-Amey . . . Le Mesnil-Angot . . . Le Mcsnil-Aubert. . . Le Mesnil -Au val .. . Le Mesnil-BƓufs . . . Le Mesnil-Bonant . . Le Mesnil-Bus Le Mesnil-Drey .... La Mesnil-Eury .... Le Mesnil-Garnier. . Le Mesnil-Gilbert . . Le Mesnil-Herman. . Le Mesnil-Hue Le Mesnillard Le Mesnil-Opac . . . . Le Mesnil-Ozenne . . Le Mesnil-Rainfray . Le Mesnil-Raoult. . . Le Mesnil-Rogues. . Le Mesnil Rouxelin. Le Mesnil-ThĂ©bault. Le Mesnil-TĂŽve Le Mesnil-VĂ©neroD . Le Mesnil Vigot... . Le Mesnil-VitlemaQ. Le Neufbourg Lengroone Le Perron Le Petit -Celland... Le Plessis Le Rozel Les Biards Les Chambres Les Champs-deLosq Les ChĂ©ris Leb Cresnays Les Loges-Marchis. . Les Loges-s'-BrĂ©cey Les Moitiers-d'All . . Les Moitiers-en-Bau. Les Pas Les Perques Les Pieux Lessay Lestre Les Veys CANTONS. Percy. Montebourg. St-Jeannie-Daye. BiĂ©hal. St-Sauv'-LendeliQ. La Haye Pesnel. BarnevillQ. Juvigny. Gavray . Marigny. St-Jean-de-Daye . BrĂ©hal. Octeville. Isigny. Gavray. St-Sau v'-Lendelin . La Haye-Pesnel. Marigny. Gavray . Saint-Pois . Canisy. Gavray. St-Hilaire-du-Harc . Tessy-sur-Vire. Ducey . Juvigny. Tessy-sur-Vire . Gavray . Saint -Le. Isigny. Juvigny. St-Jean-de-Daye . Marigny. Gavray . Mortain. Gavray . Torigni-sur-Vire. BrĂ©cey . PĂ©riers. Les Pieux. Isigny. La Haye-Pesnel . St-Jean-de-Daye. Ducey . BrĂ©cey. S-Hiiaire-du-Harc . BrĂ©cey. Barneville. St-Sauv'-le-Vici» . Pontorson . Bricquebec. Les Pieux. Lfssay. Monteoourg. Carentan. — i03 — COMMUNES. CANTONS. ‱ . ‱ ‱ . La T&nu ‱ . ‱ Le Teilleal Le Tbeil Le YaldĂ©cie Le Yal-Saint-Pair LeVast Le Yicel .... . . LeVrĂ©tot Liesville Lieusaint ‱ , Lingeard LĂźDgreville LitbaĂźre ‱ Lolif Longueviile . . . . t Lozon Macey M agneville . . Marcey MarchĂ©zieux. . . . Marciily Margueray Marigny Martigny Martinvast Maupertuis Maupertas MĂ©autis MiniĂšres Milly Mobecq Moidrey Montabot MoDtaiga-la-Brisette Hontaigu-les-Bois . . Montanel MoDtbray Montchaton Montcuit MoDtebourg Montfarville Montgardon Montgothier Monthuchon Monttgny Montjoie Mootjoie Monimartin-sur-Mer. MontpĂźDchon Monirabot MoDtreuil Mont-SaiDt-Micbel . . Montsurvent Montviron COMMUNES. La Haye-Pesnel. Le Teilleul. St-Pieire-Eglise. BarneviĂźle. St-Pierre Eglise. Quettehou . Bricquebec . Ste-MĂšre-EglĂźse. Valognes . Saint- Pois. MoDtmartin-s'-Mer La Haye-du-Puits . Sartilly . BrĂ©hal. Marigny. Pontorson . Bricquebec. Avrancbes . PĂ©riers. Bucey . Percy. Marigny . St-Hilaire-du-Harc . Octeville . Percy. St-Pierre-Eglise. Carentan. Lessay. StHiĂ»ire-du-Harc. La Haye-du-Puits. Pontorson . Percy Valognes. Gavray. Saint- James. Percy . Montmartin-ft'-Mer. St-SauV-Lendelin. Montebourg. Quettebou . La Haye-du-Puits. Isigny. St-^auv'-Lendelin. Istgny. ^aint-JaInes. Saint-Pois. St-Jean-de-Dayc . Montroartin-s'-Mer Cerisy-la-Salle . Torigni-sur-Vire. Marigny. Pontorson . St-Malo-de-Ia-Land Sarlilly. CANTONS. Moon-sur-Elle Morigny Horsalines Mortain MorviUe Moulines . Moyon Munevillele-Bing . . Muneville-sur-Mer . . Nacqueville Naltel Nay NĂ©greville NĂ©bou Neufinesnil Neuville-au-Plain... Neuville-en-Beaum^ . NĂ©ville Nicorps Noirpalu .. . . . . Notre-Dame-d*Ëlle . . . . Nouainville Octeville Octeville-la-Venelle . Omonville-la-Petite . Omonville-la-Rogue. Orglandes Orval Ourville Ouville Ozeville Parigny Percy PĂ©riers Perriers-en-Beaufic . Picauville Pierreville Pirou Placy-Montaigu . . . . Plomb Poilley Pontaubault Pont- HĂ©bert Pontorson. . . Ponts Portbail . . . PrĂ©cey PrĂ©corbin . . . PiĂ©tot Querqueville Quettehou . , Quetletot . ‱ . . . ‱ a Saint-Clair. Percy. Quettebou . Mortain. Bricquebec. St-Hilaire-du-Harc . Tessy-sur-Vire . St-Sauv'-Lendelin. BrĂ©hal. Beaumont. Isigny. PĂ©riers . Bricquebec . St-Sauveur-le-Vic. La Haye-du-Puils. Me-MĂšre-Eetise. St-Sauveur-1*»-Vic. St-Pierrc-Eglise. Coutances . La Haye-Pesnel. Cerisy-la-Salle . BrĂ©cey. Saint-Clair. Mortain . Octeville. Id. Quettehou . Beaumont. Id. St-Sauveur-le-Vic. Montmartin-s'-Mer. BarneviĂźle. Cerisy-la-Salle. Montebourg. St-Hilaire-efu-Harc Percy . PĂ©riers . Sourdeval. Ste-MĂšre-Bglise Les Pieux. Lessay . Torigni-sur-Vire Avranches. Ducey . Avranches. St-Jean-de*Daye . Pontorson . Avranches. BarneviĂźle. Ducey. Torigni-sur-Vire. La Haye-du-PuiU». Octeville. Qu» 7 28 26 32 33 33 33 34 28 30 33 28 3 4 5 5 5 6 » 2 7 » 4 5 5 5 6 2 7 I Canton de Canist . Population 625 973 845 680 192 1713 730;il98 767,1253 763! 997 590, 629 826 1487 SI Canisy. Saint-Lo . idem. St-Samson-de-Bonf. Canisy. idem, idem* St-Samson-de-Bonf. S St-Samson-de*Bonf. 6978 6908 7158 4702 1211 13953 9440 6467 7062 5042 7831 3232 1104 307 479 157 550 1567 1872 776 921 -le priocipal des quatre contributions directes; - des Maires, Adjoints, CurĂ©s et Desservants, Instituteurs et Institutrices. chaque canton indique que toutes les communes sont desservies tous les jours. Les noms des Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. i4,8H habitants il communes. MM. MM. MM. 1 MM. MM"" Amiard. Dussauz, Dary. CUret ^. Doyen, Ifita umm. Pignat, Me itMlIt. Goderil, GMfrĂ©fnliu. Marie, Eoole laiqiw. Yver. Leboucher. LelubĂ©e. Godard. Lion. Nouet. Lemoussu. DelanoĂ«. Marie . UbbĂ©. Desfaudais. Bouchard . Ghesnel . Pichard . Aliix. Barbenchon. Gault. RĂ©unie Ă  St-Àn- drĂ©-de-C Epine. Schmitt ^ . Surget . Vardon. Labarbey. Scelles. Aroey Lambert. Lefresne. JubrĂ©. Lemieux. BlancheĂź. Le Pagelet. Delafosse. !Brouard. HĂ©bert. Leconte . Aumont. Bellamy. Gilles . Lerebours . Desurvire . Cariot. Gilles. I Vieillard. Desfontaines. RĂ©imi a Saint-Lo. 7,600 habitants 1 [1 communes. .‱ Pacarj. Heussebrot. Hamel; Pinard. Quinette. Thomas. Leconte. Lepaulmier. BĂ©douin . Fleury . GrandiD, Legttrdioter Marin. Raoult. Fossard . Delahaye. Delahaye M>>. Huet. Legrand. LemĂ©tayer. Legouey . Graindorge. Uvilly. Uerman . Chassandre. Legendre. Osmond. Lechevalier. Briant. Gesbert. Vaufleury. Gaemet. Briard. Gaucher. HĂ©bert. Lecot. Tw k ta 1lfM-Bimi. MeslĂźn . LeboalaDger, Auvray. LenoĂ«l. Larose, Yvon. GuĂ©rard. Larsonneur. Paris. Latrouite. Marigny. Lafossj. Coulieray. Rainfroy. Gautier. Legrand. Gujlbert. Houssin. Gardie . Delafosse. Lesouef. 11,307 habitants H communes. Pouillat. Cauville, Hotin. Touroude. N., N. Cottiiemeker, Girai^ Philippe. Lhonorey. Potel. LecapUin. Pacary . Roguelin. Palla. Clouard. Gilles. Sauvage. HĂ©roult. Abraham . Ollivier. Joret. Surcouf. Belache. Langenais . Lecaudey . Gosselin . iulot. Aubril. Bobine. Gautier. — 108 — NOMS DES COMMUNES. MĂ©aulis Raids Saint-AndrĂ©-de-Bohon. . . . Saint-CĂŽme-du-Mont Sainteny Saint-Georges-de-Bobon. . . Saint-Hilaire-Petitville Saint-PelleriD Marigny^ Carantilly HĂ©bĂ©crevoo La Chapelle-ËDJuger Le MesnĂźl-Amey Le Mesnil-Eury Le Mesnil-Vigot Lozon Hontreuil Remilly Saint-Gilles Percy Beslon La Colombe La Haye-Bellefoods Le Chefresne Le Guislain Margueray Maupertuis Hontabot Montbray Morigny Viilebaudon Saint-Clair Airel BĂ©rigDY Cerisy-la-ForĂ©t Couvains LaMeauffe Moon-sor-Elle Notre-Dame-d'ElId Saint-AndrĂ©-de-rEpine . . . . Saint-Georges-d'EIie SaintrGermain-d'ElIe a o 9 o 0k 9 2 BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. -338 ego eu -O DISTANCk au CHfcF-LIfcU I no 0 9 -S C9 00 c o c es CJ 3 Suite du Canton 812 1 1698 435 667 604 1043 681 1256 U60 2132 589 1698 433 985 384 437 1280 1032 885 1070 842 1328 854 1502 223 281 262 346 504 226 614 886 456 646 891 956 559 783 Carentan. Sainteny . idem Carentan . S Sninteny . Carentan . idem Marigny. Saint-Lo. Mahgny. idem, idem, Remilly. idem. idem . SI Saint- Lu. 16657 5640 9666 15614 21585 9439 10195 4899 78 33 27 30 54 21 46 32 I 26 33 24 49. 27 911 25 31 27 6 22 30 12 30 21 10 38 32 4 26 26 !0 31 24 8 35 27 1 39 25 0 Canton dk Marigny f . Population 12323 8669 9075 9407 2278 2841 2782 6245 4655 9210 6576 22 02 72 67 13 53 17 72 17 67 20 13 U\ 13 v 16 19 16 4 7 26 7 7 13 20 13 4 10 20 10 3 13 22 13 6 17 18 17 9 17 18 17 6 15 21 15 6 18 23 18 14 7 21 7 6 Canton de Perct . Population 2721 945 919 192 738 341 309 331 638 1035 250 505 608 823 561 1700 677 786 815 182 348 610 449 3705 1726 1448 285 1130 539 465 541 1154 1409 Kl Villedieu . idem. Viilebaudon. Percy . Viilebaudon. Percy. Viilebaudon. Percy . St-Sever Calvados. 453 'idem. 469 lia 23085 7408 6322 1966 4891 334-i 1841 2873 4462 8548 2165 3323 90 37 08 17 50 n 67 70 07 90 83 03 25 26 25 M 34 35 34 9 31 32 31 6 19 23 19 9 28 22 28 3 21 S3 21 9 29 29 29 4 23 20 23 6 25 31 25 5 30 33 30 7 31 36 31 11 20 25 20 u Canton de Saint- Clair {. Population 800 Kl 1017 ^ 1217 Kl 2383 O 1503 Saint-Clair. 1022 idem, 285 1 St-Jean-des-Baisants 724 Saint-Lo. 896 Cerisy-la-ForĂȘt. 889BĂ©rigny. 699^ 11556 7464 18946 9758 10318 8803 1310 4207 1063 5058 92 42 40 12 » 93 15 37 15 6 73 17 40 17 12 33 18 46 18 9 5^ 10 38 10 4 07 9 37 9 6 50 13 41 13 3 16 11 39 11 13 17 9 37 9 7 66 11 39 11 11 50 13 41 13 16 — 409 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. Di Cakentan. 1 UH. nlM . MM. M. MM"'* Duval . Leviautre. Lecointre . Lefaudeux . Drieu . Letenneur. Osmont. Leroux. Jaidin. Doucet. Lecuyer. Caillenier. BĂȘche tel. Simon. Denis . Hervicu . HĂ©bert. Saint . Herbin . Potrel. I^wl la b bmnri» Bourdon . Duval. Loquet. Grossin . tiuĂ©rard. Osmont . Baize. SĂ©bert. Viffort. Auvray . Saint. GreslĂ©. Delahaye . Hamelio. Eury. Lerendu. Le Gros. LenoĂ«l . 7,370 habitants ^1 1 communes. DouchĂźn. Leroux el. Mangon. Follain. De Saint-Denis. GoĂąset Lecluze . Garnier. Lesouef. Ravenel . Bosme] . Godard. LĂ©cuyer. Legros . Edouard . Genest. Legrand . Girard Ernault. Percepied . Asselin . Legrand . Costard. LempcriĂšre . Delalonde. Le Baron . Catherine. Osmond. Rose. Lccarpentier. N .. Beilliard . Legraverend. Duperrouzel. Auvray. Lecat Lepage. Ollivier. Volet. Legrand. Lafosse. AdelĂ©e . Yger. Raulline. LĂšche vallier. Vigier . Lemaltre. Esnouf. Goillot. Hardy . GuĂ©rin. RĂ©ehet. Alleaume. 8,90 habiUnts 1 Ăą communes^. 9 ‱ ;Dufouc. Leballais et Lenoir. Hellaud. Lemonnier. Dou6in, Hingan. i Lucas. Lecharpentier. Coupard . Gaillon . Houyuet . Simon. Le pesant. Lucas. Lemoine. Gallouin. Xaney. Estur. Lemercier. Rabel. Larsonneur. Meslier. Leboulenger. r^etenneur. Native lie. .I>eUfoMeAnĂšoe. DeUfoflM OnĂ©Mme. Dupard . Lemoine. Hennebiec . Lebrun. Manson . Lemonnier. Nicolle . 'chapelle. LegoupĂźl. Lebouvier. Auvray . Blanchet. iBossard. Bidois. Lair. Bouillet. ‱ Le MooDĂźer. Beauquet. Collin. Touroude. Cerisier. Ledormeur. Deschamps. Languet. Lebugle . .Caouet. Leredde. Soyer. Desmoulins. Desmouiins M. 8,890 habitants 1 4 communes. Bernard . Raulin. Gardin. De Saint-Denis. Lemonnier. Groualle. Adam. LĂ©cuyer. Desplanques . Blondel. Sansrefus . Dumoot. Danneville . Bertin . Leroy. Fou que. Malherbe. Legallais. Postel. Hulmer. Dbermilly Rogier. Ranglet. Durand. Aubey. Enouf Rfzwmf de Vains ^. Paingt. Demagny . LebrĂ©lon . Morisset. Desplanques. Tiphaigne. LefĂšvre . V^ Beauquet. Lecot. Defaudais . Ouin. Langlois . DhĂ©roo ville. Guilloy. Mon ti ton. Sibran . Migoot. Angot. Duboscq. Desmoulins . Delafosse. [Lechevalicr. Youf. Letenneur. Paquet. Paquet M. " — VIO NOMS DES COMMD.^ES. a o 9 p. o eu 18 s; BUREAUX DE P08TB qui desservent les commuoes. -§.2 .g§£ D18TAMCS AU t SaiDt-Jean-de-SavigDy. . . . Saint- Pierre-de-Semilly. . . Viiliers-Fossard Saint-JeaN'DE-Daye Amigny Cavigoy Craignes Le DĂ©zert Le Hoinmet-d*Artbenay. . ‱ Le Mesnil-Angot Le Hesnil-VĂ©neron Les Champs-de-Losques . . Montmartin-en-Graignes . . Pont-HĂ©bert Saint-Fromond Tribebou Tkssy-sor-Vire Beaucoudray Beuvrigny Cbevry Domjean Fervaches Fourneaux Gouvets Le Mesnil-Opac Le Mesnil-Raouit Moyon Saint-Louet-sur-Vire Saint-Vigor-des-M onts . . . . Troisgots TORlCNI-SUR-VlRE BiĂ©ville Brectouville CondĂ©-sur-Vire GiĂ©ville Guilberville La Chapelle-du-Fest Lamberville Le Perron Montrabot 506 298 527 755 Saint-Clair. 461Saint-Lo. 6195 67 3595 33 6263 43 3 Ai 13 3 7 35 7 9 6 34 6 5 Camion de Saint- Jean -de- Daye . Population 335 421 192 370 655 678 4067 1415 744 1459 540 1486 114 408 162 283 469 931 1365 3032 913 1499 874 1551 1037 997 Si Pont HĂ©bert. idem. Saint- Jean-de-Daye . idem. idem. idem. idem, idem. idem. Airel. Saint-Jean-d e-Daye . 4431 3357 8062 10339 11681 10751 4056 2818 9092 24310 10250 83 15 20 12 50 33 » 50 75 13 19082 62 8757 37 15 33 15 v 8 25 8 11 11 35 11 7 21 33 21 6 13 29 13 4 14 27 14 i 18 31 18 5 18 33 18 3 17 24 17 9 21 39 21 6 t 31 7 8 15 37 15 4 19 28 19 13 Canton de Tessy-sur-Yire ‱ Population ‱ 1417 1586 285 469 321 669 221 364 1100 1656 507 480 169 234 683 1101 343 557 368 399 1162 2334 309 734 895 1574 516 753 Kl Yillebaudon. Tessy-sur-Vire . Yillebaudon. idem. idem. idem. Ă»iem. Ton gni-aur- Vire . idem. Pontfarcy Calv.. Tessy-suf-Vire. 13956 2003 2783 1925 8109 3404 1497 4579 3252 2910 10469 3570 8i85 4503 24 18 34 18 w 67 21 27 21 7 67 2t 40 21 6 33 19 29 19 6 58 18 37 18 5 80 15 33 15 3 i> 21 37 21 3 20 24 34 24 6 13 12 31 12 6 08 12 32 12 10 55 14 30 14 6 87 21 40 21 6 43 27 37 27 6 65 14 33 14 6 Canton de Torigni - sur- Vire . Population 2013 292 362 553 161 375 1672 2489 580 1033 1402 Ăą215 172 374 374 706 318 459 207 386 SI Torigni -sur- Vire. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. St-Jean-des-Baisants 20893 53 3963 67 2528 17 21754 86 6475 92 11770 95 1531 75 5072 40 3113 87 2079 67 14 39 14 » 17 45 17 11 14 40 14 4 9 30 9 5 17 45 17 3 21 45 21 7 12 40 12 4 17 45 17 9 20 43 20 7 16 44 16 19 I — Hl — ^ Maires. Adjoints. DE Sadit- Clair. DetourniĂšre . Baol. Legendre. Dhermilly. Leboiteux . TrĂ©feu. habitants 13 communes RauUĂŻDe. Vaincent. Jouin. Legrand. Heussebrot. Rauline. Lescalier. Deforfescu. WBWB M H MNOIfVa Thouroude. Delisle. Aupoix. Leduc. VauUier. Philippe. Vaaitier. Touroode . Despianques Lebas. Gaocei. Tbomasse. Godard. Lebas. Laisney. Belleux . Damecour. habitants 14 communes, Lesage. Leeablier. Delaville. Quesnel. LaaĂ©lerd. Loisel. Lemeray. Leioutre. Beanfiis. Massier. Goulet. Delaune . Quesnel . Letot . Godard. Lamoureuz . Lefranc. Lemarchand Bisson. Quetel. Julien. Postel. Mourocq. Chasie . Vourocq. Il,i55 habitants 17 communes. Pommier. Marie Lepriogard. Laforge . Pommier. Cord'homme. Savare. GuĂ©rard. Jorct. iHenieu. ' Pannie r-LachaussĂ©e . Bailleul . Fontaine. Leneveu Nativelle . Tirard. LefĂšvre. Lenauld. Le Pelletier. Pegoir. CnrĂ©s et Desservants. Instituteurs. Bouillon . Lallemand. PĂ©tille. Gilbert. Le MĂ©nicier. Menard. Beaumont. Lebreuilly. Tabard. Laurent. Levieux. Latire . Ghartrain. Duval , Delarue » Puiney. Surville. Debon. GiUoĂź. Bougis. Legrand. Voisin . Camus. Brion. Simon. Lescot. Laurent. Feron. Langenais. Leboucher. M anson . Lemare. IjĂŽroyy Cochard. David. Larsonneur. Nicolle. Queudeville . Marguerite . Lemazurier. HeuzĂ©. Lemazurier. Drouvassal. Simon. Guy. MĂ©fot. Guilbert. Bault. Leiandais. Loisel. Painchaud . DelĂąeoor, Mariette. Michel. ChrĂ©tienne. Lambert. Lecrest, fr. d U doet. [ehrĂ©tieiiM. Martin . Marie. Montgodin. Ravenel . Levallois. Suzanne. BucalUe. Bazire. BrĂ©ard . Laine. Bizault. Institutrices. MM"» Lemoasso . Lucas. BouIIot. Couillard. Moulin. Gancel . Lemoigne. Deschamps . Moulio. Dufour. Grand in. Desplanques . Billard, Mariette. VĂ©ron , Lefranc , Gazengel . Terry . Godard. ^nuet. Bataille. LeliĂšvre. Bailleul. PrĂ©vel. Joueune. Frigoult. Bosquet. Leroux. Hairon . Desmier. Lemercerre . Gandillet. Lediot. Besnard. Coursin. Leroussel. Gardie. TencĂ©. DuprĂ© . Decosse ‱ Sanson. Boutemy. NOMS DES COMMUNES. Ă  -S 8 o a m "s ^8 9 J! 8 I Placy-Mnntaigu PrĂ©corbĂźD Rouxeville Saint-Amand SaiDt-JeaD-des-BaisBDts . . . Salnt-SympborieD Vidouville AYRANGHES^ Chavoy La GodefroY La GohaDDiĂšre La Val-SaiDt-Pair Marcey Plomb Pontaubault^S Ponts Saint-Brice Saint-JeaD-de-Ia-Haize Saiot-Loup Saint-MartiD-des-Gbamps. . Saint-Osvin St-Scnier-sous-Avranches. . Vaias Bri^ckt Braffais Cuves La Chaise-Baudouin La Ghapelle-UrĂ©e ^ Le Grand-CeHand Le Petit-Celland Les Gresnays . . ^ Les Loges-su r-BrĂ©cey . . . . Kotre-Dame-de-Livoye . . . . Sainte-Eugienne Saint-Georges-de-Livoye . . Saint-Jean-du-Corail Saint-NicoIas-des-Bois . . . . Tirepied Vernix — U2 — BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. 2 "* es -. J §00 "O .Si "^ ‱-3 5 ^ co a O P S a -a DI9*-ANCK AU CHUP-Llkl U 6 — ‱o a no 0 2 "o 9 13 ‱‱ 0 21 i 19 3 15 4, 10 10 1 14 21 H 18 .1 9 8 12 — i\3 — Maires. ORlGNI-SUR-YlEE MM. ^irauld . ^asturel . lumond >fbuIoD. >berruyer. ^^cbouteiller. juernier. GarĂ©s et Desservaots. Instituteurs. MM. Lefoulon. LeguĂ©dois . Rouxevlle. 1 hilippe. Picard. Renouf. James. Huard. ÀdelĂ©e . Jaunet. Pagny. Lemiere . Bochin. Deshayes. opnlatlon t ‱SfSSO habllanta. $,799 habitants if^ communes. Lenoir. Desdouitils , LetrĂ©- guilly. Trochon . le Mansigny. iegnault. Mier. Ăź^riroaux . famard . Tuai. laupais. ^'auprĂšs . ubois Franc.. tuault. Haudult. lereult. ^echoisne. *iton . Police . Lottin . Doublet. Leteiirtrois. Lefranc. Dubois. Godard. Gautier. Bouietou . Dubois. Pierre . Pioel. Pioel. Aubert. Lebreton . LemĂ©tayer. 654 habitants 16 communes. ^enis-ThieudiĂšre !ossĂ©. .emardeley. .e Courtois. lesfoux. oucnoe. anson. .aurcnt. iobert. rĂ©nĂ©aux. laiDcent. oyvet. epron . e Besne. roux. erenard . Pinard . Gauquelin . Leroyer. Desfeux. Bazin. Roussin. Jouauit. Anfray. Vaugrante . Loyson . FrĂ©mond. Denis . Lcpeltier. Rigot. Navet. Lr mĂ©nager. LemaiMy k St-Genraii ; Baudry k Notre-Da- me-des-Cbampf ; Le- beUel, Ă  St-Satornin. Resbeut. Boutin. Blouin. Piquois. Cballier. Gillette. Morin. Loisel . AubrĂ©e. Piauot. Belloir. Mabeux. Tbeot. Dupont ^ . Simon. Levionnois. Houllev. Laurence . Aumont. Bouillon. Mariette. Bibel. Institutrices. MM. MM"* Guyot. Le val lois. Glouard . Leclerc. Lesongeur. LesouĂ«f. Blier. Montaient. Letoumeur. Jamard . Philippe . Esnol . Besnard . Viel. Gaillard . Gautier. Davy. Leconte . Loque. Restoux. Besnier. Hubert. Be nard. DechĂ©rencey. Marie. Gloria, Chauvin OUivier. Guemon. Lemonnier. Bagot. GuĂ©ri n. Gautier. Bonnel. Lemare. Hochard. HĂ©dou . JĂ©henne. Besoier. Lecharpentier. Chevallier Fortin. Fras. Lebrun. Gautier. Lecomte. Monn. Pichard. Ametine. Fauvel. Moyse . Yvon. Froger. Liot. TĂ©trel . PrĂ©vel. Cordon. PrĂ©vel. Lemains. Lefranc . Geffroy. Belloir. Goron. Mazure. — l!i — NOMS DES COMMUNES. a o o eu il u s* it BUREAUX DB POSTE qui desservent les communes. si .^ 9 5 .S oÂŁ A. -O Canton dr Ducgy . Population DrcEY . . CĂ©aux Courtils CrolloD Juiliey La Boulouze Le Mesnil-Ozenne Les ChĂ©ris Marcilly Poilley PrĂ©cey Saint-Quentio 1831 558 460 385 712 135 284 435 835 841 581 1238 1120 786 614 468 1182 218 460 501 886 1270 773 1668 I Grasville ^ '11620 Bouillon Donville Saint- Aubin-des-PrĂ©aux. . . St-NicoIas-prĂšs-Granville. . Saint-Pair Saint-Planchers. Yquclon 11620 268 510 639 846 296 402 824 1181 737 1341 1540 1003 1197 402 214 Avranches . idem. Ducey. idem . idem. idem. idem. idem, idem, idem. idem. S Gran ville idem . idem, idem, idem. 12539 4943 3740 2620 6501 977 2061 3671 5974 8636 4671 11695 68 22 33 67 32 40 w 68 77 50 03 23 6T 56 68 59 69 60 70 61 68 58 62 60 68 58 74 59 70 57 67 58 67 39 61 53 1 13 13 13 11 13 11 1Ăą 10 10 11 6 9\ m 10 Kl 9 3 .1 8 41 Canton de Granville . Populatins tctem. idem 103378 95 49 4421 42 60 4455 30, 46 5883 40 57 12868 26 51 17004 99 52 29 26 39 20 26 28 35 17 31 24 35 i3 23 21 27 26 10 4 i 9258 50 56 3170 88 48 Canton de la Hayb-Pesnel . Populatios La Haye- Pesnel Beauchamps Champcervon Folligny Hocquigny La BesliĂšre La Lucerne-d'Outremer . . La Mouche La Rochelle Le Luot Le Mesnil-Drey Les Chambres Le Tanu Noirpalu Sainte-Pience Saint-Jean-des-Champs. . . . Saint-LĂ©ger. Saint-Ursin Subligny 1007 6291 548 411 341 558 r>55 410 258 305 937 349 872 1451 278 443 492 751 371 851 325 421 198 418 485 694 152 819 581 868 774 1202 152 196 277 537 524 790 53 La Haye-Pesnel . idem . idem. idem . idem . idem, idem Sarlilly. Avranches . La Haye-Pesnel idem. idem. idem . Avranches . La Haye-Pesnel, Sartilly La Haye-Pesnel Avranches. 8028 3930 29^4 3594 1874 2269 7289 2407 4187 4057 2905 1910 3987 1348 3546 8513 1365 3133 4028 » 44 32 15 92! 56 31 21 57^ 48 35 16 71 43 39 19 65 44 30 18 1 44 31 20 07 44 35 15 33 45 33 14 83 49 37 13 67 46 41 13 67 45 31 18 » 48 37 13 07 41 37 20 ß» 44 37 15 40 45 42 11 10 47 33 Ăąi 39 60 38 17 20 47 36 18 03 50 40 9 6 l 3 ,1 0 4 s > 10 ti 31 — 115 — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 8,195 habitants 12 coraraunes. MM. HermoD . Provost. Dupont. Dumont. Pardin. BarbĂ©. LaJot. CaiUuu. Bouteloa Morin. Morei. Dupont. Le Biez . DigĂ©e. Mequin. Tillard. Chemin. Picot. iouenne. Delanie Pierre. Lanos. Augrain. Poalain. Lorance. Lemains. Lhomme ‱ Lebourgeois. DuguĂ© . HareL Dagueycber. Oeac&ajBp*- Boadent. Micouin. Sfabey. Jonquier. Coufombier. Lecoofle. Rieu. Le Bourgeois. MM. MM. MM. MM"" Champion . Mauduit. Larcber. N... Gougeon. Miquelard . Poullain . Mauray. Colin. Maillard. Costentin . Cordier. Poirier. Hardy . Datin. Guesnon. Anger. DaliffauU. ChaUier. Dubois . Poirier. Leprovost. Pinel. GilbeH. Chevalier. Etienvre . Dapilly . La fosse. Lemouland . Boblin. Colet. Olivier. LavouĂ©. Godard. Fleur y. Lepourcelet. Guesnel. Maloizel . Le Bedel. BĂ©atrix . Lejamtel. Foulon. 8 communes. Letourneuri Panier Tvrgoi; AUain. Bobbes , Lam- Deguelle, Legas- bard. telois . Bry. Boizard. Lebasnier. BarrĂ©. Fissadame . Poullain. Gohin. Yberty. Leloutre. Esnoult. Leteurtois. Hamon . De Gibon. Duclos. Lucas. Borei . Royer. Gombert; Gour- nay, Ă  Kairon. Maloisel . Lemasie, Saliot. Hamelin . Petitpas. Godier . Rosselin . Delanie Gustave. Dufresne . Potier. Pessey . 19 communes. Avril. Vignon. Leoas. Legallais . Leolanc. Le Mesiicr. Simonne . Leroyer. Lelandais. Lambert. Gloset. Provost. Guillet. Letenncur. LehĂ©rissey. Pinot. Trochon. Mazier. Fontaine. Lahuppe. Maillard. Goupil. Ducnemin. Berry . Gautier. Le h ode y . Leresteux. Le val loi s. Plaine. Mazier. Laurence. Peslin . FillĂ tre. Chauvet. Charbonnel . Genvresse \Louis. Bacbelot. Perrouault. Garni er . Prevel . Desrues . Lepelietier. Baulin . Lethimonnier. Yvon. Janot. Qui nette . Juin. Legrand. Pitel. DuprĂ©. Renault. Lerauet. Maillard. Dumoucbel. Dumoucbel M. Encoignard. Tabou rel. DuprĂ© . LefĂšvre. Lefranc . Lechartier. Pigeon Jules. Fougeray. ThĂ©bault. Leloutre. — H6 — NOMS DES COMMUNES. PONTORSON ^ Ardevon . . . Aucey Beauvoir Boucey Cormeray Curey Huisnes , Les Pas Macey Hoidrey Mont-Saint-Michel Sacey Servon Tanis Vessey Saint-James. m a ‱ ‱ o a m X cd S 8 9 ‱s S i O eu 5 Argouges Carnet Hamelin La Groix-Avrancbin Montanel Montjoie Saint- Aubi n-de-Terregatte St-Laurent-deTerregatte . . Saint-Senier-de-Beuvron . . Vergonccy Villiers Sartillt Ange V Baciliy Carolles Champcey Champeaux Dragey Genest Lolif Hontviron Ronlhon Saint-Jean-le-Tbonas. . . Saint-Miohel-des-Loups . Saint-Pierre-Langers . . . BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. ‱5 = 8 ‱^ _?5 ^J ego eu t3 blBT4>CB Al! CBi-P-LlIlU » — ^^^ V. ^^^^^^ ^— dĂ©parte- ment. '3 'arrondis- sement. ‱ S O s s s 9 3 ^ ‱^-» T3 -O Canton dr Pontoeson . Population 2483 353 786 484 665 103 339 344 273 i47 291 211 1186 575 507 846 415 830 951 SI Pontofson idem . 857 idem, 1083 fcf 8 6 4 10 5 6 9 t 10 10 7 Canton de Saint-James . Population 3265 1819 El 24496 55 77 67 20 M 1152 1639 Saint-James . . 8623 08 82 71 22 6 849 1012 idem . 5861 30 KO 70 23 3 218 246 idem. 1590 72 86 78 22 8 781 1082 idem. 6-260 83 74 65 17 3 870 1548 idem. 6108 77 80 71 24 10 510 745 idem. 3690 33 77 67 19 3 1497 2098 idem. 13360 79 71 63 15 7 1063 1641 idem , 9353 77 74 62 16 9 603 1114 idem. 6404 95 71 62 14 16 502 774 idem. 4189 74 64 16 7 444 791 1 idem. 3856 38 77 67 20 7 Cai >iT0N DE Sartillt f Population 1260 1151 Kl 9958 51 41 39 14 219 247 Sartilly . 1461 33 ?33 42 14 3 1053 1587 Avranches 10793 07 57 46 8 3lSartilly. 3912 62 52 42 9 4 322 484* idem. 3439 67 56 44 13 4 22-/ 238 'idem 2249 35; 64 45 14 6 507 4351 77 1 54 40 18 7 682 840 idem . 6195 40 1 56 39 16 5 — H7 — Maires. Adjoints. habitants 16 rommunes MN. MM. Cheflel. Guicbard. Arondel. FerrĂ©. M" de Verdun de Pivert. la Crenne . Leroy. Alix. Guicbard. Pichard. Vaguais. Petipas. Farcy. DorĂ©. Leroy. Laumaille ChaaviĂ«re. Royer. H'* de Cacqoeray Faguais. Tirdif de Moidr»/. AUain. FoDtenier. Locbet. Ozeone. Triocot. Lion. Domin . LĂ©crivain. Huet. Fouque . Louicbe. 11,754 babitanls 13 communes. Xorel. Triocot. Salmon. Abdola. Beroier. Costentin. Hadelaine . Lusley. Deiarour. Langlois. Gaotier-LapĂ©nire. , Royer. DesprĂ©auz , nard. Jourdan. Fouasse . Le Monnier. DouettĂ©e. Jouanne. Besnard . C»'evalier. Ameline. Juin. Piquot. Ameline. Bes- 1,836 bab;tants 14 communes. ;Lemenager. Sicol. , Chauvin. iCoupard. le MĂ©tayer. LemarĂ©cbal . Basirc. , de Deogj. iDelongraye. 'BaJbis. 'Cesse. Lenoir. iLenonnand. Godefroy . LĂ oĂ©e. Lemaltre . Desrocbes . FIcury Letellier-ParisiĂšre Leplat. Bedel. Bellet. Gautier. Bisson. Marie. bougon . MĂ©quin . CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Le^and; GuĂ©rin a Saint-Benoit. Pierre Esooult. Roisille. GuĂ©rin . Fougeray. Chevallier. Lemoine. Piquerel. Fillatre. Menard . Duchemin. Fossard. Martin . Bougourd . Lecomte . Salmon . Martin. Chauvin. Lemonnyer. Lefebvre. Sellier. RubĂ©. Barbot. DorĂ©. Bicrel. Delabroize. Le bas. Roblin. Du val Lemoine. Rault. Leroux . Aumont. Leteurtrois . Aubril. Primault. Blin. GuĂ©rard. Blouin . DuchĂšne. Lerond . Carouge. Institutrices MM. MM. MM"* Bavard, Auvray. Quentin. Orvin. TĂšsDiĂšre. Vaudouer. Forget. Ni colle. Datin . Lethtmonnier. Gobin. Jamard . Feillet. Deslandes . Sarrasin. ThĂ©berge. MĂ»ris. Desdouitils. Catrel. Ruault. DenoĂ«l. Lecharpentier. Faguais. Radier. Gautier. Garnier. TĂ©trel . Soismier. Morel . BarbĂ©. Latigne. Ricot. Gastebois. Dinard . Caresmel . Lepelley. FolĂźain. Bigrel. Desfeux. HĂ©bert, Gauchet. UiIlButtor. IknhiB. Caruet Legoupil. Goron . Charbonnel. Turooine LeUndais . Hennequin. Gilbert. Veaugeois. Desfeuz. Anquetil. Morel . Legendre . Servair. Cbesnel. Blandin . Villard. Duprey . Adam . Pigeon. ChĂ tel. Guilmin. Salmon . Laurent. — 118 — KOMS D» COMMrNKS. ‱ a o 1 ^ Ăą S m0 1! 9 ‱ S eu O 11 a* ^^ BUREAUX DE posrc qui desservent les communes. ^3 ‱- 3 " 09 habitants 30 communes. ouĂŻs, efilliatre. a bien, ostel. iais. ecostey . cm oigne. iinoncel Henri. eury f Boulenger Louise leiiry. BFoy. esnil. luvey. 5 Costey FĂ©lix. idvenu. eury. ^barbenchon. imottc . an. Heleine. Poullain . Groult. Sanson . Paysant. Paris. Canoville. Dumoncel Georg.\ Bosvy. Leboulanger Aug.. Heleine. Lesdos-LavallĂ©e. Falaize . Tripcy. Paris . Lecouvey . Orange. Lepigeon. Auvray Lcgrand. Leroux, Ă  Ste-Tri- Gamas , Hun 1 , nitĂ©; Lepoultel» Delalande; Le- Ă  N..D»-du-R»», vallois; Lene- Moulin, k^. 'h,' veu , Lalave- dn-V.; Germain, chef. Ă St-ClĂ©ment. Leroux . De Saint-Jfores. Besnard. Ingouf. Desvergez . Bertaux. Bonhomme. Langlois. Letourneur. HĂ©bert. Gohel . Saillard. Lecouturier. Gohel. Picquot. Bessin. Boissel. Gossclin . BĂ©zard. Martin. Levesque . Buvard. Fessier. Duboux. Brault. Avoine . Malard . Henry. Yver. Mouchel. Leclerc. Bonnissent. Beaumont. Lerosipr. Anquotil. Belienger M", Osouf , Tra â–ș vers . Guerrand, Gas- londe. Blaisel . PrĂ©vel . Langevin . EcoKvet M"»»;. Dubois. Fosse y. Bonnissent. Lecaplain . Moisy . Jacquette . Hennequin. Guillolin. Pezet. PrĂ©vel. Fossard. Gain. Fossard Jacquot. Cauvin. Jamard. — 120 — NOMS DES COVHUNeS. Les Pieux Benottville Bricqueboscq Flamanville GrosvHIe HĂ©auville Helleville Le Rozel..^ Pierreville SaiDt-Christophe-du-Foc . . SaiDt-GermaiD-Ie-Gaillard . Siouville Sotteville SartaiDville TrĂ©auville OCTEVILLE Bretteville Couville Digosville Equenrdre ville HardÎQvast Henneville Le MesDĂźI-Auval Martinvast Nouainville Querqaeville SaĂźDt-Martm-le-GrĂ©ard . . . . Sideville TeurthĂ©ville-Uague ToUevast Tourlaville Viraodeville Saint-Pierre-Ă«glise Angoville Brillevast Ganteloup CarDeville Clitourps Cosqueville Fermanville Gatteville GoDoeville Gouberville LeTheil Le Vast BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. ^§22 .- aS .9-n V fl g a> ‱ o -S DfSTARCB AU GHKP-UCt c „^ ^i ^^^^ - Ăš ‱ 1 .‱‱ ‱ CLB 08 O ‱13 0 S jn 'C '—^ -a 1419 50Ăą i35 1413 804 467 303 327 630 202 752 534 326 1001 806 2895 462 494 622 5035 450 1158 353 742 217 1247 219 329 715 601 6831 622 1531 828 805 736 1351 1079 588 558 1012 358 1382 639 614 1483 1327 775 578 862 927 507 729 767 1342 1104 381 553 286 763 1273 1162 3287 822 L Les Pieux. !GrosvilIe. Si 'Ki .Flamanville. Les Pieux. idem, idem Grobville . Les Pieux. Flamanville Gros vi 11^. Les Pteux . 1 Flamanville Canton des Pieux f . Population 14455 5281 4752 8718 8749 4277 3050 3308 7355 2059 8758 5190 4256 9977 10850 70 86 65 20 15 59 68 18 93 83 65 16 24 93 71 26 70 81 62 20 17 97 75 15 » 92 71 17 17 1 6i 24 03 91 60 25 13 83 73 14 62 90 62 23 83 93 71 21 80 91 71 17 94 P3 59 28 73 89 68 20 3 H Cl 10 II i 4 i 6 s Canton d'Octetille f . Population ourlaville. Martinvast. Tourlaville . Kl IMartinvast. Equeurdreville. Tourlaville. K! Octeville. Equeurdreville . Martinvast. idem . idem, idem . Martinvast. 15552 U 4297 63 4362 52 5072 » 20268 09 3257 27 7209 92 2602 17 5920 2070 33 5716 64 1369 67 4491 86 7587 32 33 388K2 13 4892 » 78 72 3 84 82 7 76 64 13 83 70 7 78 77 2 79 67 5 82 79 10 72 67 7 80 69 10 JB2 16 5 82 78 8 73 66 lĂ  82 71 9 81 71 13 74 69 il 80 79 4 81 74 12 10 ' 10 10 7 \t i 11 Canton de Salnt-Pierre-Eglise f Populalior 1954 802 57 102 521 909 289 428 370 688 304 630 758 860 1347 1166 875 972 853 1535 300 270 724 1383 842 1304 S Saint-Pierre-Eglise. idem. idem. idem, idem, idem. El Barfleur. Saint-Pierre-Eglise. idem . idem, .S 16142 07 1267 » 5095 30 3066 33 3555 26 4207 » 8993 50 7890 61 14994 75 8776 25 3702 5713 25 8542 48 71 76 17 75 79 2 74 72 17 38 74 19 79 75 10 70 75 10 74 79 20 74 77 21 77 81 20 74 81 13 78 79 24 71 66 14 05 71 21 3 i 11 — 421 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices 1 habitante i 15 communes. IM. MM. MM. MM. MM"" tamy. Pezet. Fontaine. Bertrand. Leprince . ire. Vaultier. Lejeune. Lefranc. Lei*oeueur. Devin y. lebrune. Quenault. Lemieux. Brochard. tois les Uougnes. Bubot. Godefroy, LefĂšvre. Louis iset. Lenoir. Grenier. Douchin. Gosselin . on. Durv'ie . Mouchel. Cord'homme. Leprovost. Polidor. loste. LefĂźlliastre. LemariĂ© . roD. Vrac. Jouninet. Voisin Halbecq . Ilastre . Marion. Levesque. Moulin. Simon. ouet. Lecacheur. Blondel. Fontaine, el Godard . Biard. Goguelin. TrĂ©baol. oir. Lefranc Gauvain. Anquetil . Lemesle . rget. Bouchard . GrĂ©ard . Pays Lecoq. >iDte. Le BĂ©gin. Lemarquand . Baudry. Cosnefroy. Roulland. Dourgeois. Toulorge-Lecacheur LemaĂźtre . Lucas. H habitaDls 17 communes. ige. Polet, Mahiea'Ltroqno. Doueffe. Durand . Aubel . xel. Planque. Attvray . Parey . DuchĂ©ne. ipĂšre . Martin. Tardif. Luce. Lecacheux. le. GuĂ©ret. SorcI . Foucher. LaioĂ«. loncel. Lecarpentier, AToioe. Tiuffer ClĂ©ment. Auvray . Picot. ert. Poisson. Lebodey. Leluan . Ăźon. Quoniam . Mosqueron. Simon . Michel. naio. Mahier. Deux. Clairet. in. Alexandre.. Paquet. Lecostey . Bataille. Cousin. Leforestier. Roger. -ouviHe ^ . Cauvin . Uainneville. Catteloup . Simiane. ige. DecaritĂ©. Gautran . Cauvin. ne. Bourget. Mauger. Lebrec. Coulomb. eiin. Turbert. Travert. BouiUauIt. Koyon. Leboisselier. urneur. Dupont. Letanneux. Auvray. aot Menutt Burnel. Le RoaTÎUob CbMTin. Dronet, LaloĂ©. SiaoD Bni, Deriivou, Luce. Choisnel. ng Douesnard. Le Poil. LhĂŽtellier. 0 habitants 20 communes. is. Delacour. ToUemer. Duruel . >uf. Lehot. rĂ©unit k VratviUe lift II CbWUir. FoHiot. Caruel. Catherine. Laurent. el. Le Sacher. Renouf. Bigot. lut. BesseliĂšvre . HautcmaniĂšre. LefĂšvre. Durel. ilc. Lamache. Couppey. NoĂ«l. Martin. p. Michel. LemiĂšre Jean. rue. Groult. Louet Ledevin . Picquenot. ard . LenevSalle Belval Cametours GuĂ©hĂ©bert MontpiDchon Notre-Dame-de-CenilIy. . . . Ouville RoDcey Saint ‱Denis-!e-VĂ©tu Saint-Martin-de-Cenilly . . . Savigny a e 9 eu o 11 1! » s jr4 BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. ‱3 2 o a g u DISTANCK AU CHir-LIBU I 08 s -o ;3 s Ă©> .8 0} a a 9 zaz 243 3d4 475 326 i3S Saint-Pierre-Eglise . Ă»iem. 335 348 UQ\Ăźdem. 777 td^tn. 590trfem. 418 idem, 142ii o .s DLSTANCR AU CBhF-uf ^3 g 9 ^3 ÂŁ '3 9 Ă©i I a a> S 4 Cakton'de Gavray f ‱ PopulatiolO, 1476 i85 2350 274 390 235 587 316 4i7 70h 823 5Ăą8 42-5 449 843 1385i 557 274 453 321 352 561 568 500. 1831 319 197 864 391 645 265 565 656 506 401 310 361 801 582 1601 261 2957 403 675 239 923 334 478 1071 1208 665 1671 585 1376 I S Gavray S Gavray , idem, idem. idem. idem, idem, idem idem. idem. idem, idem. iidem. 11486 1685 23199 1840 4059 1128 4743 1972 3010 5551 8857 4004 12269 2484 9160 83 34 18 57 31 15 13 25 19 20 32 20 33 38 22 33 38 23 41 25 » 39 24 M 41 26 13 40 26 33 33 15 27 40 24 88 29 18 37 30 26 47 38 22 18 1 Cr 15 { 19 ! ^, 20 22 23 25 24 26 26 15 24 18 20 22 ‱Le l'M »! ĂźLL C Canton de la HayE'DC- Puits f. Populatio2 1333 2246 530 672 307 435 556 . 980 517 la 1321 PrĂ©tot. 464 La Haye-du-Puits. 623 idem. 534 idem. 412 PrĂ©tot. 682 idem. 832 La Haye-du-Puits 1018 idem. 582 idem. 499 idem 448 PrĂ©tot. 1414 La Haye-du-Puits. 816 %dem. 1331 idem. 532 idem. 811 g 813 La Haye-du-Puits. 816 idem. 819 idem. 581;K/em. 746 idem. 2120 idem. 838, PrĂ©tot. S Lessay Gouville Lessay . 14001 12583 3149 4243 4678 4359 7902 6159 5303 2707 3049 4696 6611 6356 6850 3503 6182 5038 4882 5603 4933 3088 10164 7271 58 44 29 83 38 46 4'i 51 36 67 46 31 17 54 39 w 40 42 23 46 44 >i &4 39 83 47 33 93 44 28 5 52 37 27 41 U 17 42 30 13 44 28 87 46 32 n 36 32 \t 46 39 05 49 34 07 52 36 73 50 35 60 45 30 67 53 39 35 50 36 50 45 41 29 46 36 31 39 42 4i 39 33 28 37 44 30 28 3Ăą 32 39 34 3G 35 30 39 36 . 41 I D ƒ i l'Ai l\ 1 J lif .1 ;i ‱1 \'-^ t I 1 .1 M 1 i ‱ i 1 14 I 1 1 Canton de Lessay . Populatit- 11889 51 5974 58 2951 23 5910 67, 36 21 21 40 26 2G 41 13 13 48 30 30 1 \\ — 15 — CurĂ©s [aĂźres. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. habitants 15 communes. ‱ MM. MM. MM. MM^le* n. Eudes. Etienne» Letenneur. Houet. e- Quesnel . !Morel. Legros. Aei Quesnel. Lemazurier. Tostaio, Vimond. Picot. ite. Lebargy . Auvray. Lepigeon. Bataille. ‱rrunniĂ«re. Auvray . Gosson. BarbĂ©. el. FrĂ©mine Templer. Hersent. a. Groult. Havel Hubert. BĂ©douin. ault Joret. Dauver^e. Auvray. reton . DĂ©cley. Lechartier. AI lai n. Reffuveille. i Courra ont. RegnanU Anquetil; Diicbemin. Lebailleuz. Godard, Lebigot a V aller. Bosquet. Larose . BĂ©douin. Victor. Blin. Thomas . Lerouet. Paysant. 3UfȎ. Drieu . Gautier. Morin. Godefroy . ence. Legraverend. Gombert. Lesage. Se vaux. Ricbet. e JMobecq. Dupont. Lemoigne. Lecouturier. TĂ©trel . 3 hablUnts [24 communes. oux. Dolbet. ClĂ©ment, ThiĂ©bot. GalichĂšre . Legigan Carouge. Letourneur. PeibĂąto. isel. Desperques. Lbullier. Drieu. Fautrad . lebert DepĂ©riers . Hacquebey. Roussel . ?er. Canu. Portais. Tore! . lier. . Beauville. Auvray. ,063 habitants 12 commanes. ^anlos. Pannier. .e Conte. Legallais. .egraverend. Deguelie. Leloup. [ichel d'AnnoTĂźlle. lelalande. Cottereau . »ubreuil. Delamare. ercepied. FrĂ©min . eUmare Victor. Delamare Pierre. oulomb. Le Graver end. aumier. Ollivier. eliĂšvre. Lebasnier . [d'AcadĂ©mie. * 1 1 esnage, OfScier Vallet. H6 habitants 14 communes. egnault. VallĂ©e et Leconte. remÎD . Vicbard . Q la ContĂ©. Raulline. szard. Dujardin . rotelande. Sanson . Mnoigne. Reffnault. Le fort. lillemin. jer. HĂ©bert. icary. Lemarigoy. lir FrĂ©dĂ©ric. Lair Jean. Jla. Dujardin . .ffot Franc»»», baillv. Giielinel. Bagot Jacques. Le forestier. Pacary. 21 habitants 13 communes. lenoe. Poulain. Moine. Estur. illot. Bouillon. illot. Lebreton. MM. Adam; Leconte. Lesaulnier. Fras. Leroux. Fras. Levillain. Gouespel . Hulmer. Debout. Folliot. Duret; Lengronne. Giret. Lepetit. Ru DĂ©. Hauvet. Travers. Cbardot. Lefrançois . Lemasson . Clouard; Vautier; Montaigne . Adam. Dolbet. Couvert. Regnauit. Beuve . Leblond . Papin . Lecluze. Viard. Gosselin . Laurence. Leblond. Marie . Legoubey. Canto . Mauger, Regnauit. Beaufils. Chapdelaine. Libor. CaubriĂšre . Ledanois . Anger. Roussel . Barbet. Dieu donnĂ©. Cousin. Villette. Etienne. Delacour. ClĂ©rauz. Chanteclair. Folliot. Beaufils. Houllier. Letourneur. Lebargy. Lahaye . UMaMlMltHHm{ 2406 684 615 1264 429 685 680 223 1330 1795 400 852 1400 2946 454 679 947 2382 608 1404 581 1082 2415 2231 1481 1405 SI Mortain . idem. idem. idem. idem . idem. idem . tdem. idem. tdem. 3535] g] 3936 la 2941 Barenton, 18068 5049 3369 2724 8740 1663 9994 2841 55H7 4943 5337 89 62 98 07 66 72 40 67 68 97 62 68 33 71 78 » 68 75 37 67 71 93 59 64 45 68 76 T> 67 41 90 69 78 4 8 2 10 7 4 4 8 6 10 I Canton de Barenton ^. Populatici 20663 17, 72 11065 84 73 13417 92 77 2044 tdem 9136 89 77 77 78 10 79 14 83 15 77 lo — 129 — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Uint-Malo-de -la-Lande. MM . Fauvel. Hommet. Laisney . Lerosey . Pignet. Ozon . Gasnier. Ësnouf. Dudouyt. MM . ViUedieu . Desmottes Jean. Robiquet. HĂ©bert. Lefebvre. Envremer. Robert. Cardin. MM . Larsonneur. Niobey. Legouche ; Mottin, Ficault. Boulay, Du val. Le mĂ© tais. Cardin. Gaignon. Durier. Blancbet . i,605 habitants 12 communes. Lemaltre . Guesney. Lerouxel. DeSt-Denis Louis. Ozouf. Fremond . Groult. Tesson . Toulorge. LebaiUy . Laisney . Kupalley. *opulfitloii t 49680 habiiaBiH. K83Ăą habitants 11 communes. Ledentu . Fontaine. Defonteney . Legrand. Anger. Bezard . De St-Denis Prosp.^. Lecbevallier. Drouet. Gautier. Poutrel. Lejeune Lecacbeux . Delaroque . DĂ©pĂ©ri ers. Gonier. Desaintdenis. Falaise. Ledot. Guilbert. Legrand. Huard . Lecanu. HĂ©lĂšne . De Bailliencourt. Lemaignen. Leclerc . Brisou. Boulanger. Ledenais. Legrand An* ^ Alexandre. Deiatouche . Ăźiiadin de VilUiufl. Hamon . Ganier-Hauteville . Anfray. Couette. Garnier. Bieillot. Millet. bizault. Clouard . Robida. MoĂźsseron . Monder. ,83Ăą habitants 4 communes. Bechet. tlsneu . Bourguignon. Malon. Petit. Graindorge. Vezard . Le Sergent. Menant. Pillay. Lepesteur. Colas- Lavigne Fouasse . Jubel. Lenicolais. Maillard. ThĂ©ault. Roblin. Pasquier. Desclos. Houssin, Gosse. Mauduit. Instituteurs. MM. Lurenne. Larose . Sadoc. Barbet . Desplanques Ozouf. Duval. Le Rebourg. Julienne . Patrix . Arondel . Deiacour. Lemarinel . HĂ©lie. Mesnage. Duiiquet. Quesnel. Institutrices. MM"" Lecouillard. Leduc. Leclaire, AndrĂ© Lion, Lecbardeur. Regnault. Marie . Lair. Laurent. Lecardonnel. Lion. Adcline. Guesncy. Sublin. Plantcgenest. Gaillard. Lefrançois . Jacquet. Heuguel. Gosselin. Ëdine . Anger. Alexandre . Lebugle . rĂ©uni Ă  Mortain, Hollande. Sineux. Louise. Desdevises. Legoubey. Liot. Lenoir. Dumont. Vigot. Provosl . Lebugle M""* . Legros . Vve Lebrec. Labigne . Letenneur, Lobour^; Delaunay. Pasquier. Boisroux . Boisroux. Foinet. Plct, Icireiit, lahta. Groult, Picquc nard. BoĂ«da. 9 — 130 — NOMS DES GOimUNES, ‱ s u o a m rt S9 S ^8 eu o 0 H ‱S * ISIGNY Chalandrev La MancelißÚre Le Buat Le HesDil-BƓufs Le MesDil-ThĂ©bault Les BĂźards MoDtgothier MoDiigDy Naftel Yezins . JUVIGNV B ^IlefontaiDe Chasseguey GbĂ©rencĂ©-le-Roussel La Bazoge Le Hesnil-AdelĂ©e Le Mesnil-Rainfray Le Mesnil-TĂčve Reffuveille Lr Teilleul^ Buais FerriĂšres HeussĂ© HussoD Sainte-Marie-du-Beis Saint-Symphorien Savigny-Ie-Vieux St-Hilaire-du-Harcoukt ÂŁl. Cbevreville Lapenty Le HesDillard Les Loges-iMarchis MartigDy Milly V Moulines Parigny Salot-brice-de-Landelles . . Saint-Martin-de-LaDdelles . Virey BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. ^ rj ^^ -2 S S 55 a " 0N 73 DISTANCh AO CBCP-LISr as td0m. 1693;Ă»{em. 30517 2564 7666 4459 9044 4984 5609 3103 7096 6722 10307 9086 64 77 69 15 78 68 69 13 33 75 69 11 18 67 68 11 48 81 73 10 57 63 65 16 17 75 72 U 08 83 75 17 55 74 69 13 68 84 77 23 32 84 77 23 33 80 63 18 > w. I m I 4 6 m t 6 3 \ — 131 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. ;,3Ăą3 habitants 1 1 communes. MM ‱ Mal» MM. MM. MM" Foisil. Varin. Levesque, VauprĂšs. Jouenoe J.. Aubert. LesĂ©nĂ©chal. Normand. LetouzĂ©. Dangiiy. Guilmin. Brault. Bocage . FilĂ tre. Blouin. Aubert . Lemoine. Desloges . Touroul. Mazier. Faucheux. TencĂ©. GuĂ©rĂźD . MahĂ©. Moisseron. Gostentin . Davy. Martin. Piton. Levivier. Hamel . Lecbat. SauvĂ©. MĂ©nard . Trochon. Morin . Mazier. MacĂ©. Leroux. Gautier. JouenDO. Datin . PrĂ©vel. Robin. Morin. Pelchat. Lair. 1,477 habitants 9 communes. Grossi n. Raulin . Leroy. Danguy. Pierre. Clouard. Dussault. Leroy . Herbel. De Verdun. Martin. Dupont. Esnouf. Loisel. Bazin. Jamault. Jouaull. Couette . Cijer te la CkuMMr*. de Saint-Germain. Cbalher. Robert. Aguiton . HĂ©dou . Fromentin . Dardenne . Besnier. Georget. Leroy. Gautier . Aguiton . Mazure . Sachet. Fontaine. Blondel. Hamel. Turquetil. Loyvet. Gautier. Delafontaine . Poullain. s951 habitants 8 communes. Malon . Ruauit . Duval, Blin. IilMl, AMte, iMhai- Gouillabin. Rouel. Genson. Goupil . Gazengel. [i*v- Jouin . HĂ©lie. Poulain. Leçon te. d' Avenel . Potier. Lebedel . Lemenuet MacĂ© Louvet. Buisson. Faulrel. Danguy. Debesne. Grandin . Gautier. Delafosse. %^ w Genson . Uamon. Guillemin. Vautier. Ecole libre. TencĂ© Pierre-Marin TeucĂ© EugĂšne-Pierre. Lemesle . Tillault. Davoux. 4,'255 habitants 12 communes. Genest. Pleutin, Pinel. Mahier. Lechanoine. Viel. Bochin. Couillard. Bliard. Lucas. Landry. Yger. DorĂ©. DuguĂ©. de Beaurepaire. Bagot. Gazengel . Desilles. Pinard. Hantraye. Lepauvre. Margueritte. Durel ThĂ©ault. Vaudouer. Dupont. Leburey. Villedieu. GenevĂ©e. LegrandArt.^ Pacilly. Levillain , Le Capitaine. Gastebois. Fremin. Restouz. Pillay. * PlantĂ©. Martin . Blouin. Qoesnel. Durand. Leprieur. ChĂ©ron. Badiche. Corbe Lebigot. Duclos. BoucĂ©. Alleaume Philippe. Rault. Coslentin. Pays. Dupont. Pillay. Cou Ion. Ruel. NOMS DES C0MMCNE8. ‱ . ‱9 8 es ; 5 O ^ ‱- ĂŻ 3 s o. 2 1 — 432 — BUREAUX DK POSPE qui desservent les commuDes. 'Se" a ^ a> DISTARCS AO CBKF-UBD I s 4^ u s 9 ii -O S ce Canton di Saint-Pois f . Population Saint-Pois. Boisy von Coulouvrav-BoisbenĂątre La Chapelle-GĂ©celin Le Mesnil-Gilbert Lingeard Montjoie Saint-Laurent-de-Cuves . Saint-Maiiin-le-B ^uillant Saint-Maur-des-Bois. . . . 753 788 247 385 1397 1725 358 522 456 785 237 363 940 1437 1115 1480 676 1237 303 497 SOURDEVAL j^ Beauficel . . Brouains Uatbemo Le Fresne-Poret Perriers-en-Beauficel ...... Saint-Martin-de-Chaulieu . . ! Saint-Sau veur-de-Chaulieu . Vengeons 3979 3648 Ul 911 495 379 652 1040 731 1001 701 931 545 788 1 183 270 1160 1569 Kl Villedieu. Saint-Pois. Villedieu . Saint-Pois idem, idem, idem. Villedieu . idem . So;rdeval . dem. idem . idem. idem. idem. idem. idem. 4100 1529 5772 2042 3702 1322 4040 6925 3493 1876 55 07 55 50 30 17 58 07 33 13 51 45 45 40 60 54 54 55 42 41 50 43 44 39 54 54 67 50 40 37 17 27 23 28 15 15 19 22 28 29 M 10 6 41 4 4 3 ri 11 12 Canton de Sourdbval f . Population 29643 35 3806 » 3133 49 3924 40 4643 10 4118 60 3341 83 1296 67 6816 62 82 67 11 u 57 61 13 5 57 60 10 8 49 57 18 7 57 75 19 8 53 61 14 12 52 68 18 52 68 19 8 50 62 16 5 ARRO.\ DE VALOG^iES. Canton de Valognbs f . Population VALOGNES ^ Brix Huberville Lieusaiut Hontaigu Saussemesnil Tamerville Yvetot Barnevillb Baubigny Carteret Ficrville La Haye-d*Ectot Le Hesnil Les Moitiers-d'Allonne . Le ValdĂ©cie 5718 1748 IS 2114 3357 Sottevast. 308 576,Valognes. 279 522 idem. 785 1471 idem . 1336 2144 idem. 882 1933 idem. 885 1246 Ă»/em. 914 573 Kl 231 644, Barne ville. 523 509 idem. 523 745 idem. 427 730 idem» 268 345 idem . 933 1712 idem. 251 398 Bricquebec 16880 4501 4935 7113 9671 11703 13275 86 68 54 0 42 67 64 10 93 61 58 4 67 62 50 4 42 66 62 8 72 65 62 8 83 61 57 3 84 62 53 4 n 10 4 4 8 8 3 4 1 Canton de Barneville f . Population 6779 14 ,69 48 29 2199 83 77 56 33 3462 53 73 51 50 4647 83 69 47 23 3262 32 71 52 28 2415 40 66 44 26 7090 58 73 52 29 1667 83 73 73 19 11 8 3 8 4 6 4 11 433 — Maires. 6^42Ăą habitants 10 communes. MM ‱ €'‱ d'Auray. Ganitier de Corrille. Martinet. Haupais. Garnier. de Saint-Paul. Lesage. RubĂ©. Lair. DelanoĂ« . Liot. Lebas . Haupais . Le Jamtel. Delabroize Daniel. Vimont . Furgon. Roquet. Mocbon. Davy. 8,887 habitants 9 communes. Labiche. Taullegeard . Lefrançois. Davy. Debon ^, Davy. Le bigot. Gallet. Champion. Almin, Le Maignen. Raulin. Maillard. Champion. Moulin. Caraby. Badiou. Bazin. Du val. PopaUtlon s V5,494 habitaats. 12,307 habitants 8 communes. SĂ©bire 0^ . Pasquier. Avome. Lecrivain. Hamel . de MondĂ©sir. Jaunet. Hallot. Hamel, Lemeland. Lange vin . Aze. Villard. Thouminc. Touraine-Desvaux . Valognes . Vignon . 8,606 habitants 16 communes. Lecanelier. Larquemin . Lepelletier. Duval. LĂšche vallier. Lavechef. Bouillon . Lemonnier . Giut. Sibran . Rachine . Quesneville. Burnel . Henry . Chuquet. Lepaumier. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. MM. MM. MM"" Chesnel. Esnouf. Lechartier. Belloir. BaUilIe. BailleuL Belouin. Pautret. BarbĂ© . Carnet. Langlois . Corbe. Restout. Valentin. GuĂ©nier. Le BĂ©cherel. Dauphin . Vieillard. VĂ©nisse . Frican. Roiesnel . PorĂ©e . Lcnormand. Templer. Navet. Payen- Saoul. Lecrosnior, Millet. Delaunay . Fouchard . Turquetil. TesniĂšre . Coursin. Bonnel. Poulain . Abraham. Calando. Lemercier. Blin. Chesnel . Delafosse . DesvallĂ©es . Dauguet. Cou illard. Gautier. Vimond. TesniĂšre. LctouzĂ© . Bazin. Tesnero, Thomas; Gondouin, Le» Gamas, Ă  Saint- j sage. Joseph . Amiot. Legoupil . Levallois. Ameline. Divetain. Lcsauvage. Lesauvage; Lamy. BIondcl,liĂ©roult. Yvelande . i Dorange . Robin. Lcprieur. HameUn. FĂ©ron. Her>'ieu. Lefebvre . Lethimonnier. Sehier. Mau talent. Letavernier. Simon. jSollier. Lepourry. iDemĂ©autis I I Lemcsle . Chastan. Dutot. Beillard . Laine. Jamet. Pilet. Laurent . Poulain. Lequertier. Godefroy. Cousin. DemĂ©autis. Billard. Esnouf. Broquet . — 134 — NOMS DES COMMUNES. Ourville Portbail . St-Georgcs-de-la-RiviĂšre . . Saint Jean-de-la-RiviĂšre. . . Saint-Maurice Saint-Pierre-d'ArtbĂ©glise. . Senoville SortOBville-en-Beaumont . . Bricquebec. Breuville Les Perques Le VrĂ©tot Magneville Horville NĂ©greville Quettetot Rauville-Ia-Bigot Sain\-Martin-le-HĂ©bert . Sottevast MONTKBOURG Azeville Ecausseville Emondevillc Eroudeville Flottemanville Fontenay Fresville HĂ©mevez Joganville Le Ham Lestre Ozeville QuinĂ©ville . . Saint-Gyr Saint Floxel St-Germa i n-de-Tou rnebu t. Satnt-Marcouf Saint-Marttn-d*Audouville Sortosville Urville Vaudreville a o a. o s m 1! BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. -si .3 9 S 7 Canton de Montebourg f . Popnlation 302f/ "5 "S s S ^ "S S 1107 teot liU 600 104 244 1005 95 365 717 362 715 303 474 1-218 517 343 303 448 686 1530 1864 462 495 284i 630 1143 3146 725 645 143 251 S Quettehou . Qucltehou . idem . Annevilleen-Sairc. Barfleur. Quettehou . idem . St-Vaast-]a-Hougue. Barfleur. Canton de Q^ettehoii f . PopulalloD J8288 9574 1975 5802 .%61 Le Vasl. Anneville-en-Saire, Quettehou. 3234 10952 3834 ^305 15451 8834 24682 16128 8823 1583 58 65 70 16 13 70 75 21 >» 60 64 13 87 74 79 25 23 59 64 11 23 69 74 20 67 71 75 21 90 73 77 25 40 63 68 15 20 58 6a 11 80 71 76 2S »> 74 78 24 85 68 73 19 23 63 68 12 n 73 74 20 83 59 65 12 1413 717 101 196 70 356 406 165 300 483 347 121 253 404 143 352 317 231 25S0 548 265 348 1322 104 304 104 1770 1010 565 640 204 433 422 182 1139 376 352 816 403 499 ;/dem. 61 8 1 Sainte-MĂšre-Eglise . 410 idem 1906'Pont-LabbĂ©. 1167Sainte-MĂšrc-Eglise. bas. idem. 836 /V/f?» 2977 ;^i 288 SuinlcWĂšrc Eglise. 520 Ăź/r//i. 376 Sle-Marie-lu-Mont. 25691 56 41 8839 83 47 5135 » 34 6214 » 42 2499 93 45 4460 39 46 4633 67 37 2445 » 41 13361 17 43 10080 37 42 4760 83 41 3485 31 5899 92 47 773;^ 83 52 4730 67 38 4200 58 35 4840 96 36 4037 17 44 28929 27 47 10419 50 48 5304 67 ^G 25281 83 46 7173 25 38 2917 .» 38 5753 75 43 3542 '> 36 47 17 44 16 40 26 ß» 48 24 50 {9 ;{ 39 21 K 42 21 4 44 24 45 27 10 46 22 ‱‱ 44 20 3 47 20 3 52 19 i 44 15 K 43 23 t 40 ii 7 43 28 1 34 15 ;Ăź 41 18 10 54 17 71 51 10 1 ‱ i 51 21 }» 1 44 Ăźv 9 44 2i . 49 21 4 41 27 l‱ 1 » M 1 n » 1 » M » » » M n » i t » n » n u » n > n n » 1 1 i> » » 1 >i » » 1 n w l u » 1 u w l » » » 1 » n 1 » » 1 w 1 » li » 1 » 1 1 n 1 » »» M 1 » 4 » 1» M 1 1» » 1 » >» 1 M i n n 1 » 1 » M 1 » » 1 M » 1 l> » 1 » SOUS-OFFICIERS COMMANDANT LES BRIGADES. Lelanchon. Taillandier. Pafin. DĂ©rouin. Caillot. Dontresoulle. Le Drogoff. YergĂ©. RĂ©net. Gonet. Lahaie ^h. Frigent. Fouchcr. Frant ^Mh. Geffroy. MaffreMM. Saligner. Le Lay. Gleyo. BrĂ©bion. Bonenfant. PĂ©rĂ©e. Briend . Desaintdenis . Dugardin. Lejuez. Prcnvieille . DrĂ©ano. Mancel . Moracliini. PĂ©lan. Rebillard. Halot. Lefaucheux Mm Hatns. LefĂšvre. Galltot. Avice. Mancel. Bindel . Hue. Bocage . Simon. Guesdon. I — 151 — an DESIGNATION ET RESIDENCE DES BRIGADES La flaye-du-Puits Agon SaĂźDt-Jores Montmartin-sar-Mer Sainl-SauveHr-Lendelio AnneyilIe-sor-Mer Valognes Idem Sahite-MĂšre-EglĂźse Sahit-Sairvear le- Vicomte . . . . Saitfl-Vast >f ODtebourg Portbail Bricquebec Banieville Barfleur ‱ BRIGADES A CHEVAL o » n w n u n 9 v » w » » M S i 1 M n w >» 1 n 1 1 n 1 u ‱S t B a o 1 1 1 l 1 » 1 n » 4 i> 1 1 1 1 SOUS-OFFICIERS COMMANDANT LES BRIGADES. . Jeanne. Le Grand. LerĂ©verend. Vaslot. Josse. Le Ualtre. Cornille. Burnouf. Rolland. DesprĂ©aux. Martel. Perquis. Crestey. Raux. Thomas. Guillemin. MARINE. Premier arrondissement maritime. PrĂ©fecture maritime. MM. LespĂšs GO^, vice-amiral, commandant en chef, prĂ©fet maritime. Descamps 0 ^, capitaine de frĂ©gate, chef d*Ă©tat-m^or ; Ferreaux, chef de bataillon d infanterie de marine; Duval ^, Adigard ^, lieutenants de vaisseau, aides-de-camp; Testard, sous-commissaire de 1'* classe, chef du secrĂ©tariat delĂ  prĂ©fecture maritime; sous-commissaire de 2 classe, secrĂ©taire du conseil d'administration du port. MajoritĂ© gĂ©nĂ©rale. '-}&M. Fallu de la BarriĂšre C*, contre-amiral, major gĂ©nĂ©ral; Gourdan G^, capitaine de vaisseau, m&gor; ChassĂ©- riau 0^ et Hamelin 0^, capitaines de frĂ©gate, aides-major; Daubanel ^, lieutenant de vaisseau, chef du secrĂ©tariat ; Jomier, lieutenant de vaisseau, chargĂ© de l'observatoire et des archives ; Boisreaux ^ et Juin ^, lieutenants de vaisseau, sous-aides-m^or ; PumpernĂ©el ^, commissaire-adjoint en retraite, commissaire du Gouvernement prĂšs le 1*^ conseil de guerre permanent; Gharnoz ^, capitaine de frĂ©gate, inspecteur des sĂ©maphores; de LaurensOjiif, capitaine de frĂ©gate en retraite, rapporteur prĂšs le 1^' tribunal maritime ; Arcbimbaud ^, lieutenant de vaisseau, rapporteur du 1*' conseil de guerre. — 152 — MajoritĂ© de la flotte» — MM. Planche 0^, contre-amiral, msĂ»or de la flotte; Pornain ^, capitaine de frĂ©gate, aide-de-camp; Giraud ^, lienienant de vaisseau, officier dVdonnance; Robaglia i^, lieutenant do vaisseau, chef du secrĂ©tariat. Mouvements du port. — MM. Bellanger 0^, capitaine de vais- seau, directeur; Holtermann ^ et de Percin *, capitaines de frĂ©gate, sous-directeurs ; LaniirĂ© et Durand, lieutenants de vaisseau, ofliciere-adjoints ; Le Tiec, enseigne de vaisseau, ofGcier-adjoint. GĂ©nie maritime. — MM. Korn 0^^ directeur des constructions navales; Eynaud 0^, ingĂ©nieur de !'‱ classe, sousndirecteur ; Finot * et Duchesne *, ingĂ©nieui's de !'‱ classe; Glauzel *, ingĂ©nieur de 2 classe ; Bayssellance ^, Bosquillon de Frescheville, sous-ingĂ©nieurs de t" classe; Besson, Aubusson de Cavarlay, Maurice, sous-iugĂ©nieurs de 2*^ classe ; Brosser, Bernheim, Vermand, Mai'it, DugĂ© de Bernonville, sous-ingĂ©nieui*8 de 3* c!asse. DĂ©fenses sous-marines. — Pontillon O^Rj, capitaine de vaisseau, directeur des dĂ©fenses sous-marines; Fabre de Lamaurelle ^, capitaine de frĂ©gate, commandant la dĂ©fense fixe; Villiers-MoriamĂ© ^ et Grespel, lieutenants de vaisseau; Glergeau ^, mĂ©canicien en chef. CommissaWa/. —MM. Avoine 0*, commissaire gĂ©nĂ©ral; Rossel ^, Ghalette ^, Edet 0^, commissaires; Le Brisoys-Surmont ^, Uassicod ĂŻ^, Le Dentu ^y commissaires-adjoints; Bazin 4^, MĂ©nes- trel, Nissen, Testard, Martin ^, Dragon de Gomiecourl, sous-com- missaires de 1'* classe ; Delacour, TEquilbec, Fabre, Gigout, TĂ©phany, Deschamps de Pas, Burtheret, Meslrel, Le Barrier, Jean- Pascal, GarriĂšre, AllozĂ©, BriĂšre 0. A., sous-commissaires de 2 classe; PhĂ©rivong, Gouraye du Parc, Wolf, Lelaidier, Le Brettevillois, Le TouzĂ©, Aubry, Rheinhart, AllemĂšs, Ravier, Palais, Le Marquand, Godey, Bcaugrand, Vanhoutte, Humblot. Zimber, Boudonnet, Jochaud-Duplessix, Gollas, BĂ©rĂ©, Trochu, Lefauconnier, Huon dit Navrancourl, Desmares, aides-commissaires. Inspection. — MM. Geslin 0*, inspecteur en chef; Adam *, Bouree *, inspecteurs ; PicquiĂ©, inspecteur-adjoint. Travaux hydrauliques. — MM. Frossarl ^, ingĂ©nieur en chef, directeur; Minard, ingĂ©nieur ordinaire de 2 classe; Gharbonnel et d'Ocagne, ingĂ©nieurs ordinaires de 3 classe, Ă  Cherbourg; Languehard, 3* classe, Ă  Granville; Leluan, 3 classe, Ă  Cherbourg; Le Maçnen, 3 classe, Ă  Cherbourg; Paysant Eug., 3 classe, Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t; Pitron, 3 classe, Ă  Granville; PorĂ©e, 3 Vaast; BĂ©nissent, faisant l'onctions de maĂźtre, Ă  DiĂ©lette; Broliier, faisant fonctions de maĂźtre, Ă  Garentan; Basire, faisant fonctions de maĂźtre, Ă  Portbail. ContrĂŽle des travaux 13" inspection, Infrastructure et Superstructure. Inspecteur gĂ©nĂ©ral.— U. FĂ©noux 0*, 0. 1. P, 2 classe, rue de la PĂ©piniĂšre, 18, Paris. Ligne db Garb^itan a Garteret. Section de La Haye-du-Puits Ă  Carter et. IngĂ©nieur en chef, — M. Godton Ăźflf , 2 classe, d. n., Ă  Gherbourg. IngĂ©nieur ordinaire. '^^i. Auger, 1" classe, d. n., Ă  Gherbourg. Conducteur.—M, Enquebecq, i- classe, d. n., Ă  Valogces. Commis.— MM. Corre, d. n., 4 classe, 4 Cherbourg; Lenavettier, d. n., 4* classe, Ă  Saint-Lo. Sei^vice du ContrĂŽle de Vexploitation des chemins de fer d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral exploitĂ©s par les Compagnies , Lignes de Paris a Gherbourg, d'Argentan a Granville, de Lison A Lahballe, de Sottevast a Gootancbs, de VitrĂ© a FougĂšrbs ET prolongements. Inspecteur gĂ©nĂ©ral, — M. de Yilliers du Tbrrage ^, 2* classe, ponts et chaussĂ©es, 30, rue Barbet-de-Jouy, Ă  Paris. IngĂ©nieurs en chef.— MVL, Wiesgerber ^, 0 A. ponts el chaus- sĂ©es, 2 classe, chargĂ© du contrĂŽle technique, 26, rues des Ecuries- d'Artois. Paris ; Ghabert ^, 2* classe ponts et chaussĂ©es], chargĂ© du contrĂŽle des travaux neufs et de Tentretien, 19, rue Jacoo, Paris. IngĂ©nieurs ordinaires,^ MM. BarbĂ©, i ' classe ponts et chaussĂ©es, Ă  Gaen; Michel, 3 classe ponts et chaussĂ©es, Ă  Rennes; Lecomu, !'‱ classe mines, Ă  Gaen; Nadal, 3* classe mines, Ă  Rennes. Conducteurs. — MM. Lavalley, principal, Ă  Gaen; Saint, principal, Ă  Avranches; Bessy, 2 classe, Ă  Rennes; Deschateaux, 3 classe, Ă  Bayeux; Planchais,* ^'^ classe, Ă  Rennes. Agents seconcUiires.^MM. Rigand, 1^ classe, Ă  Rennes; Danglard, 2* classe, Ă  Gaen. Gardes-mines, Schetfier, i' classe, Ă  Gaen; Ghevreul, 3 classe, Ă  Rennes. — 159 — Commissaires, — MM. Martineau H.> ^ i** classe, Ă  Granville; Du Merle, i'* classe, Ă  Bayeux; Thionnaire, 2* classe, Ă  Avranches, Lamoureux, l'* classe, Ă  VitrĂ©; Poret, 2* classe, Ă  Dinan ; Lepetit ^, 4* classe, Ă  Cherbourg; Tesson, 4* classe, Ă  Saint-Lo. Ligne de Vire a Saint-Lo. IngĂ©nieur en chef.—U, Boueux ^ , place Saint-Sauveur, 18, Caen. IngĂ©nier ordinaire.^U. BarbĂ©, 2* classe, rue de Bayeux, Ă  Caen. CĂčfiduclew'.^M, Pesnelle, 4^ classe, Ă  Caen. Lignes de FougĂšres a Vire, de Domtront a Avranchbs. IngĂ©nieur en chef, — M. Perrin ^, ingĂ©nieur ordinaire, faisant fonctions, Ă  Alençon. IngĂ©nieurs ordinaires. — MM. Lecherer, 3* classe, Ă  Mayenne; ChĂ©guillaume, 3* classe, Ă  Alençon; Dairaine, conducteur principal, faisant fonctions dMngĂ©nieur, Ă  Domfront. Conducteur, —U. Mignan, !»‹ classe. EmployĂ© secondaire, —U, Botgenbach, !»‹ classe. FINANCES. TrĂ©sorerie gĂ©nĂ©rale. TrĂ©sorier-payeur gĂ©nĂ©raL^U, Cavarog, Ă  Saint-Lo. FondĂ© de pouvoirs du TrĂ©sorier ^Ă©>iA'aZ.— M. Griffbuil. Chef de comptabilitĂ©, ^U. Domet. Chef du bureau de la perception.^-U, Legraverend. Chef de bureau de la dĂ©pense,- -U, Lecoq. Caimer.*-M. Leinazurier. Percepteurs surnumĂ©raires, — MM. Eudine, Flambard, Garnier, Legnay et Osmond. Itecette* particuliĂšre** Avranches,—M. de DrĂŽrae-Dulion, Receveur particulier; M. Julho, FondĂ© de pouvoirs. Cherbourg,^M, Chabert, receveur particulier; M. Hazard, FondĂ© de pouvoirs. Couianees.— M. Bourdon, receveur particulier; M. Loloup, Fondj de pouvoirs. — 460 — Mortain. — M. Deplanchc, Receveur particulier; M. Eustache, FondĂ© le pouvoirs. Valognes. — M. Rougelot, Receveur particulier; M. Lcviandier, FondĂ© de pouvoirs. PERCEPTEURS. CHEFS-LIEUX DE PERCEPTION ET COMMUNES QUI LES COMPOSENT. ARRONDISSEMENT DE SAINT-LO. Percepteurs, MM. Faucon de la Londe, SainULo, AÂŁ[neaux. Drieu, Canisy, Dangy, Quibou, Saint-Martin-de-BonfossĂ© et SoĂ»les. Courtel, Carentan, Âuvers, MĂ©autis, Saint-G6me-du-Mont. Jung, Gourfaleur rĂ©sidence Ă  Saint-Lo, la MancelliĂšre, le Mesnil- Herman, Saint-EbrĂ©mond-de-BonfossĂ©, Sainl-Romphaire, Saint- Samson-de-BonfossĂ©. Lel'Ăšvre, la Colombe rĂ©sidence Ă  Percy, Beslon, Margueray, Monl- bray, Morigny. Glavreul, Lozon rĂ©sidence Ă  Marigny, la Ghapelle-Enjuger, le Mesnil-Eury, le Mesnil-Vigot, MontreĂčil, Remilly. Lemasson, Marigny, Caranlilly, HĂ©bĂ©crĂ©von, le Mesnil-Amev, Saint- Gilles. Schnall, Moyon rĂ©sidence Ă  Tessy-sur-Vire, Beaucoudray, Ghevry, Fervaches, le Mesnil-Opac, le Mesnil-Raoult, Troisgots. * Marigny, Percy, la Haye-Bellefonds, le Ghefresne, le Guislain, Maupertuis, Montabot, Villebaudon. Baco, Pont-HĂ©bert, Amigny, Gavigny, le DĂ©zerl, le Hommel- d'Arlhenay, les Ghamps-de-Losques, Tribehou. Levoy, Saint-Clair rĂ©sidence Ă  Saint-Lo, Airel, Gouvains, la Meauffe, Moon-sur-Elle, Saint-Jean-dc-Savigny, Viiliers-Fossard . Pierre, Sainte-Cf^oix rĂ©sidence Ă  Saint- Lo, Baudre, la Barre-de- Scmilly, la Luzerne, le Mesnil-Rouxelin, Rampan, Saint-Georges- de-Montcoq, Sainte-Suzanne-sur-Vire, Saint-Thomas. Ducuing, Sainteny rĂ©sidence Ă  Garentan, Auxais, Raids, Saint- AndrĂ©-de-Bohon, Saint-Georges-de-Bohon. Potier de la Houssaye, Saint-Georges-d'EUe rĂ©sidence Ă  Saint-Lo, BĂ©rig^ny, Gerisy-la-ForĂȘl, iNotre-Dame-d'Ëlle, Saint- An drĂ©-de- l*Epine, Saint-Germain-dElle, Saint-Pierre-de-Serailly. Duverne, Saint-Hilaire-PetUville rĂ©sidence Ă  Garentan, BrĂ©vands, Gatz, les Veys, Saint-Pellerin. Truc, Saint-Jean-de-Daye, Craignes, le Mesnil-Angot, lo Mesnil- VĂ©neron, Montmarlin-en-Graignes, Saint-Fromond. Garnier, Saint-Jean-des- Baisants rĂ©sidence Ă  Torigni-sur-Vire, GondĂ©-sur-Vire, la Ghapelle-du-Fest, Monlrabot, Rouxeville, PrĂ©corbin, Vidouville. — 161 — May, Tessy-sur-Vire, Beuvrigny, Domjean, Fourneaux, Gouvets, Sainl-Louel-sur-Vire, Saint-\ igor-des-Monts . Poupinel, Torignisur-VĂč^e, Brectouville, Sainl-Ainand, BiĂ©ville, Lamberville, GiĂ©ville, GuUberville, le Perron, Placy-Monlaigu, Saint-Syinphorien. ARRONDISSKMKNT D AVRANCHES. Percepteurs, MM. De Tesson, Avranckes, Pierre, BrĂ©cey, Cuves, le Ghapolle-UrĂ©e, le Grand-Celland, le Pelit- Gelland, les Croi^nays, les Loges-sur-BrĂ©cey, Saint-Nicolas-des- Bois, Lebedel, Carnet rĂ©sidence Ă  Saint-James, Argouges, Montanel, Vergoncey, Villiers. Trincol, Curey r tances; Bohn, Ă  Valognes; Fribourg, Ă  Morlain. Receveur rĂ©dacteur prĂšs la Direction.— U, Olive. EmployĂ©s du timbre. — MM. De veaux, garde-magasin, contrĂŽleur de comptabilitĂ©; GĂątĂ©, timbreur. Conservateur des hypothĂšques. — MM. Le Gampion, Ă  Sainl-Lo; de Puniel de Parry, Ă  Avranches; Diousidon, Ă  Cherbourg; Che- vallot, Ă  Coutances; Durand, Ă  Morlain; Goguyer, Ă  Valognes. Receveurs des actes civils et des successions. — MM. Hen'Ă©-du- PenhoĂ©t, Ă  Saint-Lo; Tacheau, Ă  Cherbourg; Routier, Ă  Coutances Receveurs des actes judiciaii*es et des Domaines, — MM, DelĂźsle, Ă  Saint-Lo; Badin, Ă  Cherbourg; Dudouyt, Ă  Coutances. Receveurs de V Enregistrement et des Domaines. — MM. Dulheil» Ă  Canisy; Le Biez, Ă  Carenlan ; Azo, Ă Marigny; SanniĂ©, Ă  PcrcyĂź Le Tollier, Ă  Pont-HĂ©bert; DorĂ©, Ă  Tcssy-sur-Virc ; Plouin, Ă Torigni- sur-Vire; Provost, Ă  Avranches; Gautier, Ă  BrĂ©cey; Chaillou de TEtang, Ă  Ducey; Millet, Ă  Granville; Binel, Ă  lĂ  Haye-Pesnei; Lefebvre, Ă  Ponlorson ; Dhanghest, Ă  Saint-James; Ameline, Ă  Sartilly; Haupais, Ă  Villedieu; Bresson, Ă  Beaumont; RoullĂ©, Ă  Saint-Pierre-Lglise; Cruchon, aux Pieux; Devaux, Ă  BrĂ©hal; BĂ©liard, Ă  Cerisy-la-Salle ; Jeannol, Ă  Gavray; AgnĂšs, Ă  la Haye-du-Puits ; Dubois, Ă  Lessay ; Danlos, Ă  Montmarlin-sur-Mer; Gautier, Ă  PĂ©riers ; Dumont, Ă  Saint-Sauveur-Lendelin ; Jayet, Ă  Mortain ; FrĂ©mond, Ă  Barenton; Martin, Ă  Sainl-Hilaire-du-HarcouĂ«t; Sinoir, Ă  Isigny-le- Buat; Massip, Ă  Juvigny; Courtin, Ă  Saint-Pois, Herpin, Ă  Sourdeval; Billaudeau, au Teilleul; Radiguor, Ă  Valognes; Guillicr, Ă  Barueville; Broyelle, Ă  Bricquebec; Mouthes. Ă Montebourg; Le MariĂ©, Ă  Sainle- .MĂŽre-Eglise; Gabriel, Ă  Saint-Sauvcur-le-Vicomte; Pierre, Ă  Sainl- Vaasl. SurnumĂ©raires. — MM. >'oĂ©l-Dumarais, Haniel et Lccoule, Ă  Saint-Lo; Leloutre vi Cabard, Ă  Cherbourg; Pringault, Ă  Valognes ; Rigault et SĂ©biro, Ă  Coutances; David, Ă  Avranches; de Remilly, Ă  Mortain. — 167 — ADMINISTRATION DES FORÊTS. Le dĂ©>artemenl de la Manche fait partie de la 2 conservation dont le siĂšge est Ă  Rouen, et relĂšve directement de Tlnspection de Bayeux Calvados;, gĂ©rĂ©e par M. Rollet, insecteur-adjoint, chef de service. Une partie de la forĂȘt domaniale de Gerisy, dite le Bois-VAbbĂ©, d une contenance de 334 hectares 49 centiares, se trouve situĂ©e dans le dĂ©partement de la Manche. Le bois de Mingrei, 20 hectares, apartenant Ă  Thospice de Saini-Lo, est soumis au rĂ©gime forestier ; il est gĂ©rĂ© par TÂdminis- iratĂźon des forĂȘts et fait partie de Tlnspection de Bayeux. ADMINISTRATION DES DOUANES. Directeur M. Le Boulllngbr ^, Ă  Sainl-Malo 1. Service adBiini»tratIff et de perception. Inspecteurs divisionnaires. — MM. Petit, Ă  Gran ville; de Saint- Quentin, Ă  Cherbourg. Sous-Inspecteur divisionnaire. — M. Mimaud, Ă  Valognes. PrincipautĂ© de Granville, — MM. Harivel, receveur principal, Ă  Granville; Dumoncei, Reulos, Dairou. contrĂŽleurs, Ă  Granville; Le Bubotel, contrĂŽleur adjoint; Duval-Ramerie et Layrle, commis, Ă  Granville; Thomas, receveur, Ă  RĂ©gnĂ©ville; LeCardonnol, receveur- buraliste, Ă  Pontorson. PrincipautĂ© de Cherbourg.— MM, Chaumel, receveur principal, Ă  Cherbourg; Perret, sous-inspecteur; Rey Charles, Henry, Cousin, de la Chapelle, Lemoigne, contrĂŽleur; Rey Paul, Girard la Barcerie, contrĂŽleur adjoints; Leroy, commis, Ă  Cherbourg; Lomoigne, rece- veur Ă  Barfleur; LeprĂ©vost, receveur, Ă  Saint-Vaasl; Dclamer, com- mis Ă  Saint- Vaast; Audoire, receveur, Ă  Portbail; Manquest, rece- veur, Ă  Carteret; ReliĂ©e, receveur, Ă  Carentan; Foubert, receveur, Ă  DiĂ©lette; Launay, receveur-buraliste, Ă Omonville. Hervlcc Aes brigades. Capitainerie de Pont-Gilbert. — MM. Lebrun, capitaine, Ă  Pont- Gilbert; Dupont, lieutenant, Ă  Saint-Jean-lc-Thomas;.— Brigadier MM. Lepoitlevin, Ă  Beauvoir; Le Bas, Ă  Pont-Gilbert; Lion,Ă Genesl; Sorel, Ă  Saint-Jean-le-Thomas; Le Bedel, Ă  Carolles. Capitainerie de Granville.— MM. Maron, capitaine, Ă  Granville; Jouvin, lieutenant, Ă  Granville; HautemaniĂšre, lieutenant, Ă RĂ©gnĂ©- fi iodĂ©pendamment des io>pections divisiunnaires de Granville, de Cberbourjç ot Valo^nec. aaxqueUeK so rattacKent les ^e^vices indiquĂ©s ici, la Dir;ctiou des Douanea de Siint'HaJo compraud les trois inspections de Saint- Malt», de Saint-Brienc et ds IrĂ©gnitr. sitaĂ©es dans l'I Ile-et-Vilaine et les — 168 — ville. —Brigadiers MM. LĂ©guĂ©, Ă  Saint-Pair; Grout, Pioson, Ă  Granvillc; Lenfanl, Ă BrĂ©ville; Duval, Ă  Bricqueville ; Le Roux, Ă  Hautlevillo ; Lemonnyer, Ă  RĂ©gnĂ©ville. — M. David, patron, Ă  Gran- ville. Capitainetie de Gouville. — MM. Fardet, capitaine, Ă  Gouville» Lecannellier, lieutenant, Ă  Blainviile; Le Chevalier, sons-Ueulenant, Ă  Pirou. — Brigadiers MM. Jugan, Ă  Âgon; Lemoine, Ă  Blainviile; Rosse et Lenoir, Ă  Gouville; LeLourg, Ă  Pirou ; Aubin, Ă  CrĂ©ances. Capifainerie de PortbaU.—MM. Butel, capitaine, Ă  PoribaĂźl; Re- noult, lieutenant, Ă  Carlerel; GilTard, lieutenant, Ă  La CosnardiĂšre.— Brigadier MM. Le Coq, Ă  Saint-Germain-sur-Ay. ; La Housse, Ă  La CosnardiĂŽre; Lecouflet, Ă  Denneville; Groult, k Portbail; Deganne, Ă  Roualle; Mahaut, Ă  Carteret; Quenault, Ă  Haltainville.— M. Guesnon, patron, Ă  Portbail. Capitainerie de DiĂ©lette. — MM. Savenay, capitaine, Ă  DiĂ©letle; Luce, lieutenant, au Rozei; Le Boullenger, lieutenant, Ă  Siouville. — Brigadiers MM. Poulain, Ă  Surtainville; Simon, au Rozet; Lega- fneux, Ă  Fiamanville ; Cahu, Ă  DiĂ©lette ; Jeanne Ă  Siouville ; GifTard, Vauville.— M. Fourni y, patron, Ă  DiĂ©lette. Capitainerie du Grand-Vey, — MM. Damoiseau, capitaine, au Grand-Vey ; Leclerc, lieutenant, Ă  Carentan ; Dumas, lieutenant, Ă  Ravenoville. — Brigadiers MM. Monlcuit, Ă  QuinĂ©ville; Leconle, Ă  Ravenovillc; LevĂ©el, Ă  la Madeleine; Ameline, au Grand-Vey; Que- nault, Ă  Carentan ; Le Terrier, Ă  BrĂ©vands. Capitainerie de Beaumont, — MM. N , capitaine, Ă  Bcaumont» Jeanne, lieutenant, Ă  Auderville; Lefebvre, lieutenant, Ă  Joboiirg; Leprieur, lieutenant, k Omonville. — Brigadiers MM. BeUliard, Ă  Beaumont; AgnĂšs, Ă  Herqueville; Cauvin, Ă  Jobourg; Yasselin, Ă  Merquetot; Fontaine, k AuJerville; RĂ©gnier, Ă  Saint-Germain-des- Vaux; Digard, Ă  Saint-Marlin-des-Vaux; Yver, k Omonville; Couil- lard, aux Ducs; LemĂ©tayer, Ă  Landemer. — Patrons MM. Mignot, Ă  Auderville; Simon, Ă  Omonville. Capitainerie de Cherbourg. — MM. LiĂ©bard, capitaine, Ă  Cher" bourg; LemĂ©tayer, Blondel, lieutenants, Ă  Cherbourg.— Brigadiers * MM. Rondreux,* Ă  Querqueville ; Bnrnel, Ă  Sainte-Anne; Lecomte* Allain, Osmont, Ă  Cherbourg; Legruel, Ă  Bourbourg; N , au Becquet.— M. HĂ©bert, patron, Ă  Cherbourg. Capitainerie de Bar fleur. —MM. QuidĂ©ville, capitaine, Ă  Barfleur; Levallois, lieutenant, Ă  Fermanviile; Baudour, lieutenant, Ă  Saint- Vaast. — Brigadiers MM. Legagneux, Ă Maupertus; LĂ©crivain, Ă  Fermanviile; Novince, Ă  Cosquevdle; LeclĂŽre, Ă  Gouberville ; Lecan- nellier, Ă  Barfleur;' Duval, k Monlmorin; Letcrner, Ă  Saint-Vaasl; Fiquel, Ă  Morsalines.— MM. Jeanne, patron, Ă  Fermanviile el Bertrand, patron, Ă  Saint-Vaasl. OrgamlMllom mllUalre f}. 27 Bataillon.'^ Commandant M. de Saint-Quentin, Inspecteur Ă  Cherbourg; capitaine adjudant-major ; M. QuidĂ©ville, Ă  Barfleur. 1 Le 27* batailliiu l 'es compagnies el s-ectiuns de de la Manchb sout rattachĂ©s au 10* corps d'armĂ©e. ik — 169 — Compagnies actives.— i'* MM. Damoiseau, capitaine; Lecler et Dumas, lieulenanls.— 2 &fM. N. . . . , capitaine ; et Leprieur, lieulenanls. — 3^ MM. Butel, capitaine; Renoult et Le Boullenger, lieutenants.— 4 MM. Fardet, capitaine; Foursin et Giffard, lieute- nants. Compagnie de forteresse de Granville, — MM. Maron, capitaine; Jouvin et HautemaniĂšre, lieutenants. Compagnie de forteresse de Cherbourg. — MM. LiĂ©bard, capitaine; LĂ©mĂ©tayer et Blondel, lieuti^nants. Section de forteresse de la Hougue.— M. Baudoup, lieutenant. Capitainerie du Pont^ilbert.—UM. Lair, FrĂ©min et LemĂ©nager, mĂ©decins. Capitainerie de Granville. — MM. Lemoine, de la BesliĂšre et LeclĂšre, mĂ©decins. Capitaineries de Gouville et de PortbĂ iL—Uyi, Vincent, BĂ©taillou- ioux et Lecannellier, mĂ©decins. Capitaineries de DiĂ©lette et de Beaumont.—M. Leduc mĂ©decin. Capitainerie de Cherbourg.— M. Mon noyĂ©, mĂ©decin. Capitainerie de Bar/leur. — MM. Dalidan, Legalcher-Baron et MĂ©nard, mĂ©decins. Capitainerie du Grand-Vey. — MM. Carbonnel, Le Goupil et Leneveu, mĂ©decins. Administration des Contributions indirectes. M. RoBiou DU Pont, directeur. MAf. Delaon, !‱' commis de direction ; CessĂ©, Berdou, Marre, com- mis de direction ; Legastelois, surnumĂ©raire. MM. Le SouĂȘf, Silie, Wallon, inspecteurs. AMlmUtraitife Ae e^ Le Moisson, receveur principal, entreposeur. — Fels, contrĂŽleur. — Dubreuil, Delprat, Blanchard, Choupault, commis ; Ghevrol, JudĂ©aux, surnumĂ©raires. — Taupin . receveur; Turquand d'Auzay, commis principal . I.— Le MaĂźtre, receveur ; Yvenat, commis principal, j.— Mallet, receveur; Ruaud, commis principal. Tessj. — Fauvel, receveur; Cotherel, commis principal. TorisnL— Lecoutey, receveur; Dutertre, commis principal. CoaUMie.— L*Ëquillebec, receveur entreposeur. — l^masurier, commis principal de 3* classe, chef de - poste. — LetcUier, Michelot, Lory, commis. — Noblet, receveur; Guillard, commis principal. — 470 — BrĂ©hal.— Dascbors, receveur; Guillard, commis principal. Cerlsyla-Salle.— Garcelle, receveur; Etienne, commis principal GaTray.*-Masson, receveur; Kervern, commis principal. Lm Haye-dv-Poitau— Lemoine, receveur ; Doussin, commis princi- pal. Lessay.— Lecluzc, receveur; Lebrequior, commis principal. Perler».— -Lehodey, receveur; Gaillard, commis principal. adMlmUtrailire d'Avramelies. M. Baudoux, sous-direeteur. MM. Novince, Ghauvel, commis de sous-direction; N , surnu- mĂ©raire. Avranehea.— Gazin, receveur principal, entreposeur. — Lefebvre, contrĂŽleur. — Loir, Guillory, Haixly, Belan, commis; N...., sur- numĂ©raire.* GranvUle.— Goissedet, contrĂŽleur. — Picquet, receveur particulier sĂ©dentaire. — Montigny, RiviĂšre, Beaudet, GuĂ©gand, commis. BrĂ©cey.— Frigot, receveur; Augrain, commis principal. Ogeey.— Ghesnay, receveur; Lechevallier, commis principal. Loyer, receveur; Perrier, commis principal. Saiot-James.— Monmirel, receveur; Lucas, commis principal. SartUly.— Pigeon, receveur; Le Besco, commis principal.^ Vffledlen.— NĂ©el, receveur; Guillot, commis principal. Mortaln,— Ghanteux, receveur, entreposeur; Pigeon, receveur; Lemoine, commis principal. Le TclUenl.— HĂ©dou, receveur; Lenoir, commis principal. Saliit-HIlalre.— Danguy, receveur ; Rouault, commis principal. Salnt-Pol»,— Duchesne, receveur; Poirier, commis principal. SonrdevaL— FouquĂ©, recevcup; Adam, commis principal. Clrcoaseriptloa admlmtoirallve de GliertMarf. M. Degord, sous-dircctcur. MM. Manceau, Briens, Dupontgand, commis do sous-direction, N , surnumĂ©raire. Chcrboar».— Lemutricv, receveur principal, entreposeur; Bazin. receveur particulier; Gourdel, contrĂŽleur; Desbois et de la Haye, commis principaux, chefs de poste. — LefĂšvre, Havy, Dupont, Legaillard,Enlard de GuĂ©my, Roquier, commis; N. ..., surnumĂ©raire. Ikiiiont,— Gauvain, receveur; MĂ©let, commis principal. EqneurdrevUle—LeliĂšvre, receveur; Dufresne, commis principal. Les Pleax.— HĂ©bert, receveur, Bcbin, commis principal. SalBi-Plerrc-EglIse. — Leguelinel, receveur; Lelanaff, conamis principal. -â–ș 171 — ToariavUie.— OzcDDe, receveur; Cbaplain, commis principal. Vaiogaes. — Lcmasui'ier, receveur-entreposeur; LĂ©pioc, receveur; Savary, commis principal. Bricqaebee.— Dospins, receveur; Colleu, commis principal. MoBtebourif.— Mabire, receveur; Gavan, commis principal. Saiic-Mcre-Effll»c — Desinies, receveur; Beaugrano, commis principal. SAlnt-tanireor-le-VIcointe.— Desheulles, receveur ; BĂ©chet com- mis principal. Salat-Vam»!,— Mocquel, receveur; Hastey, commis principal. POSTES ET TÉLÉGRAPHES DU DÉPARTEHEUĂźT. M. MoTH0is ^, directeur^ Ă  SaintrLo. BfM. Le Grand, inspecteur^ en rĂ©sidence, Ă  Cherbourg ; Postairc et Le landais, sous-inspecleurSj Ă  Saint-Lo. MM. Bougourd, commis principal; Legendre, Letot, Lehodey, Ghorin el Osmont, commis. BUREAUX. NOMS DES BUREAUX. Saiot-Lo Agon Airel Anneville-en-Saire. . . . Avranches Barentoo Barfleur Barneville-sur-Mer. . . Beaumont-Hague BĂ©rigny Blainville BrĂ©cey BrĂ©hal BrĂźcqoebec Buats Canisy Carentan CĂ©rences NOMS DES RECEVEURS 1. POSTES. M. Delhomme, recev' p^ M"" Lecadel. Leroonnier . M» PĂąques. M. Haniraye. M" Simon. Ouval-LapalliĂšre. Geslerl. M Biget. M. Brothelande. M»" Rabec. Barbe. H. Lesage M»" Halley. Jossaume . M"** Lemeray. Mii* EnĂ©e. Debieu . TÉLÉGRAPHES. M. Delhomme r' p' i> M" LemoDDĂŻer. Une PĂąques. M. HaDtraye. Mi>* Simon. DiTil-UyallIĂšre Gesbert. M" Bigot. >i M"" Rabec. Barbe . M. Lesage. M"" Halley. Jossaume . M"* Lemeray. M"- EnĂ©e. Debieu . 1 Les communes pour loFquclles ne figurent pas de nom de Receveur dans Tune An coionnes donnant U litc de ces aj^eots ne .ont pourvues que de l'un dts dcm ervices ; iwtes el TĂ©lĂ©graphe». — 17 Hadeline. Mangin . M" Nicole. M" Anfray. M. Lemoine. M. Devaine. Mℱ* Boucher. Mlles Crevreuil. Artu. Bourdon . "»‹ Joubard. M. Lecrecq. Mlle- Frigot. Mauduit. Mme ye Leclerc. M"» Achard. Gallery de la Tremblaye. M. Amiot. M>» Rihouet. Mil* Hinet. n M»* Piriou. Mi^ Delacour. M Loison . M" FĂ©ron . M. HĂ©roult. M" Leterrier. M M"" Gaignet. Savary. Aubert. M»» Feuillet. M. Bertaux. Mme ye Lcmoine. M» Lebouteiller. — 173 — NOMS NOMS DES RECEVEURS i. DES BURKAUX. POSTES TÉL^.GRAI>HE8. Saint-Jean-des-Baisants , . . Saint-Malade-la-Lande .. Sainte-Marie-du-Mont ... . Saiot-MĂšre-Ëelise M"" Villedieu. Bourdet. Louail . Vieillard. Mondo . Brionne. M»Burnel. Coguyec . Ifiiei Perrin. Guenon . LeprĂ©vost. Lompech. Joubin. M"»* v Moiisset. M"* Frault. M"* Lecuirot. RI. Jouanne. M" Crocquevieillc. M» v Hus. M" PesUn. » M"*" Bourdet. . . Louail. Vieillard. Saint-Pair Sainte-Pience Saiot-Pierre-Eglise Saint Pois Saint-Sanson-de-BonfossĂ© . Saint-Sauveur-Lendetin. . . Saint-Saiiveur-sur Douves . Saint- Vaast-Ia-Hougue. . . . Teilleul le Mondo . Brionne . M»* Burnel . Coguyec . » M»" Guenon. LeprĂ©vost . Lompccb . Joubin. Tessy-sur-Vire Torigni -sur- Vire Tounaville M» v Morisset. M>'* Frault. M"* Lecuirot. Valognes ^ Vast lo Villebaudon Yilledieu-les-PoĂ«les M Jouanne M*» Laronche. H>i Peslin. SÉMAPHORES OUVERTS AD SERVICE DE LA TBLÉORĂ PHiE PRIVÉS. Agon. Barfleur. Cap la Hague. Cap LĂ©vi . Carteret . Cherbourg-Digue Flamanville. Fort la Hougue. Ile Cbausey. Ue PelĂ©e. Nez de Jobourg. Onglet Vigie de 1 . Pointe de Hardejeu. Pointe du Roc. Porlbail . Querqueville. GARES OUVERTES AU SERVICE DE LA TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE. Sotte vast. SERVICE VICINAL. M. LeliĂšvre, agent voyer en chef du dĂ©partement, Ă  Saint-Lo. AfiBSTS fOYBRE BARROmiISSEIElIT. M. Dure! , Ă  Saint-Lo; Benard, Ă  Avranches; Mesnage, Ă  Cher- bourg; Lepuissant, Ă Coutances; HermanD, Ă Mortain; Enqiiebee, Ă  Valognes. — I7i — Agents voyers et EmployĂ©s attachĂ©s aux divers bureaux, BORBiO DE L'AGEHT f OYER EN eiEF. MM. Heiulc, agent voyor principal, chef de bureau; Victor, agent voyer de !'‱ classe, chargĂ© de la comptabilitĂ© ; Darthenay» agent voyer, aide comptable ; Desaunetto, agent voyer, chargĂ© dĂźi service d'ordre; Adam, agent voyer, dessinateur; Levillain, agent voyer surnumĂ©raire; DamĂ©court, expĂ©ditionnaire. BUREAOX EB8 iRRONElSSEHEHTS EnployĂ©s ttcoidiires. MM. Poupeville, agent voyer surnumĂ©raire, Ă  Cherbourg; Leconte, agent voyer surnumĂ©raire, Ă  Saint-Lo ; Letondeur, employĂ© de comptabilitĂ©, Ă  Avranches; ValĂ©ry, agent voyer surnumĂ©raire, Ă  Cou- tances; Leduc, agent voyer auxiliaire, Ă  Mortain; Bienvenu, agent voyer auxiliaire, Ă  Valognes. Un employĂ© est en outre attachĂ© Ă  chacun des bureaux d'arron- dissement, en qualitĂ© d'agent voyer cantonal ou auxiliaire et d'agent voyer surnumĂ©raire ou temporaire, savoir MM. Marie, k Avranches ; Parey, Ă  Mortain; Huguenin, Ă  Goutances; fienaull, a Valognes; Horel, Ă  Saint-Lo et Raynel, Ă  Cherbourg. ARERT8 fOTERS CARTONiOX. Arrondissement de 5am/-Lo. — MM. Pitron , Ă  Saint-Lo ; I^rebours, Ă  Tessy; LecoustĂ©, Ă  Torigni; Dupont, Ă  Garentan; LetBmplier, Ă  Percy; Fournier, Ă  Saint-Lo; Pain, Ă  Saint-Lo. Arrondissement d' Avranches. — MM. ThĂ©bault, Ă  Granville; I^rebours, Ă  Villedieu; Portais, Ă  Saint-James; LĂ©pine et Dubosc, Ă  Avranches; Desgranges, Ă  BrĂ©cey; Madeleine, Ă  Sarlilly; Leriverend, Ă  Pontorson ; Huet, a La Haye-Pesnel. Arrondissement de Cherbourg, — MM. Roger, agent voyer hors classe Ă  Cherbourg; Lacolley, Ă  Saint-Pierre-Egiise ; Boitel, aux Pieux ; Bigot, Ă  Beaumont. Arrondissement de Coulances. — MM. Meslet et llubcrl, Ă  Coutances; MoitiĂ©, Ă  La Haye-du-Puits ; Erard, Ă  Gavray; Provosl, Ă  PĂ©riers; DĂ©sirĂ©, Ă  BrĂ©hal; Jeanne, Ă  Lessav; Corbin, Ă  Gerisv-la- Salle. Arrondissement de Mortain, — MM. Coguyec, Ă  Saint-Pois; Fleury, Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t ; Liron, Ă  Mortain ; Martin, au Teilleul; Boitel, jeune, Ă  Sourdeval; Lemonnior, Ă  Juvigny-le- Tertre. Arroiidissement de Valognes, — MM. Fortin, agent voyer hors classe, Ă  Sainle-MĂŽre-Eglise; Garnier, Ă  Saint-Sauveur-le-Vicomle ; Liron aĂźnĂ©, Ă  Bricquebec; Douchin, Ă  Saint-Vaast; Lechanteur, Ă  Valognes; Jeanne, Ă Montebourg; Dorange, Ă  Barneville. CLERGÉ DU DIOCÈSE. Evoque M»' GiRMAiif Abel-Anastase, nĂ© le !‱' avril 1833, Ă  Saint-Sylvain Calvados, sacrĂ©, Ă  Bayeux, le 19 mars 1876, 88' Ă©voque.; — 475 — Vicaires gĂ©nĂ©raux. MM. Durel, officiai; Legoux, agrĂ©es par le Gourernemont; Bizon, supĂ©rieur du grand-sĂ©minaire. SecrĂ©tariat de VEvĂšchĂ©, MM. Joubio, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral; Mauduit, Sanson, pro-secrĂ©taires Laisney, secrĂ©taire particulier de Mb' l'ËvĂ©que. Chanoines d'honneur. > S. E. le cardinal Place ^, archevĂȘque de Rennes ; NN. SS. Guilbcrt, 0^, archevĂȘque de Bordeaux; Ducellier, archevĂȘque de Besançon; Hugonin ^, Ă©vĂȘque de Bayeux; Osouf, Ă©vĂȘquo d'ArsinoĂ©; Billard, Ă©voque de Carcassonne; BĂ©cel *, Ă©vĂȘque de Vannes; Le Coq, Ă©vĂšqiie de Nantes; Perraud ^, Ă©vĂȘgue d*Aiitun; Jourdan de la Pas- sardiĂšre, Ă©vĂȘque do RosĂ©a ; Macchi, prĂ©fet des SS. palais aposto- liques; le R. P. Germain, abbĂ© de Notre-Dame-de-Grdce ; M>^Marini, camĂ©rier secrĂ©taire de S. S. Chanoines tifula'res. MM. I^isney, Mabire, Pigeon, Joubin, Mauduit, Boursin, MĂ©nard. Chanoines honoraires rĂ©sidant dans le diocĂšse. MM. Guesnon, Ameline, Lair ^, Lcgrand, Duval, Langenais, Dupont ^, Mahier, Gaillemer, Gillol, Jouenne, ClĂ©ment, Tnomas, Dallain, Bizon, Lemonnier, Tessero, Martin ^, Dubois, Thouroude, Lemains, Bavard, Hamel, ClĂ©ret ^, Turgot. Sanson, Leroux, Foucard, Chesnel, Allain, Blanchet, BĂ©atrix, Brothelande, Germain, Yvetot, Leeltier, Leroy, Vignon, Dupont, Moulin, Maquerel, BottiTarĂ©, l^isney, Lecapitaine. Chanoines honoraires rĂ©sidant hors du diocĂšse. MM. Gravey, Grandjean, FrĂ©con, Cluzel, Mantagnon, Gillouard, Loisel, Delarue, Tirhard, Jacquemin. Conseil Ă©piscopal. MM. les Vicaires gĂ©nĂ©raux et le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'EvĂȘchĂ©. Grand-SĂ©minaire. MM. Bizon, supĂ©rieur; Marty, directeur, professeur de morale; Coste, professeur de droit canonique ; Ollivier, professeur d'Ă©criture sainte Brin, professeur de dogme ; Bourrouet, Ă©conome ; ThĂ©zard, Dtttoor, professeurs de philosophie. Bureaux d'administration des SĂ©minaires. M*' TEvĂȘque, prĂ©sident; MM. Durel, vicaire gĂ©nĂ©ral; Bizon, supĂ©rieur, du grand-sĂ©minaire; Legoux, vicaire gĂ©nĂ©ral, trĂ©sorier ; Bourrouet, Ă©conome; Joubin, secrĂ©taire. — 176 — ÉTABLISSEMENTS ECCLÉSIASTIQUES. Petit-SĂ©minaire de Mortain. MM. SupĂ©rieur Dubois, chanoine honoraire. — SupĂ©rieur hono- raire Ameline, chanoine honoraire. — Philosophie Jardin, prĂȘtre. — RĂ©thorique Signcux, prĂȘtre.— Sciences Carnet, Rault, prĂȘtres. — Histoire Godefroy, prĂȘtre. — Seconde Lelandais, prĂȘtre. — TroisiĂšme Gautier, prĂȘtre. — QuatriĂšme Yon, prĂȘtre.— CinquiĂšme Fortin, prĂȘtre.— SixiĂšme Louaye, prĂȘtre.— SeptiĂšme et huitiĂšme BoulĂ©, prĂȘtre. — Français Jamault, prĂȘtre, Bcsneville, diacre. — Anglais Roffer, prĂȘtre. — PrĂ©fet de discipline Godefroy. — PrĂ©- sidents d'Ă©tudes François, Costai'd, Briens, prĂȘtres.— Dessin Bazin, prĂȘtre.— Musique un laĂŻque. Petit-SĂ©mmaire et collĂšge diocĂ©sain de Saint-Lo. MM. SupĂ©rieur Lemonnier, chanoine honoraire.— Directeur LenvoisĂ©, prĂȘtre . — MathĂ©matiques Ă©lĂ©mentaires HĂ©rcmbourg, prĂȘtre. — Pnilosophie LenvoisĂ©, prĂȘtre. — RhĂ©torique Jeanne, Postel, prĂȘtres.— Sciences Quesnel, Roux, prĂȘtres, PĂ©rier, LeboD, diacres. — Histoire et gĂ©ographie Savary prĂȘtres. — Seconde Achard de LeiuardiĂšre, prĂȘtre, — TroisiĂšme Lepage, PiĂ©dagnol, prĂȘtres.— QuatriĂšme Estard, prĂȘtre, Beuve, diacre.— Cours prĂ©pa- ratoire Ă  la classe de mathĂ©matiques Louis, acolyte, Blin Al }, prĂȘtre.— CinquiĂšme Lemasson, prĂȘtre.— SixiĂšno Morel, prĂȘtre — SeptiĂšme Paris, prĂȘtre.— HuitiĂšme Mesplet, prĂȘtre; SupplĂ©ant Granier, prĂȘtre. — Classe prĂ©paratoire un laĂŻque. — Anglais Houyvet, prĂȘtre.— Allemand Gibon, prĂȘtre.— PrĂ©fet de discipline Blin J., prĂȘtre. — PrĂ©sidents d'Ă©tudes Durel A., Martin, LĂ©cluze, E., prĂȘtres; LĂ©veillĂ©, diacre. — Dessin un laĂŻque. — Musique Gibon, prĂȘtre, et deux laĂŻques.— Gymnastique et escrime un laĂŻque. Petit-SĂ©minaire et collĂšge diocĂ©sain de Valognes, MM. SupĂ©rieur Marie, prĂȘtre. — Directeur Truffaut, prĂȘti'o. — Philosophie Truffant, prĂȘtre. — RhĂ©torique BĂ©rest, prĂȘtre. — Sciences Gendrot, Goguillot, Cario, prĂȘtres. — Histoire Marehal, prĂȘtre. — Seconde Jariy, prĂȘtre. — TroisiĂšme Rouxel, prĂȘtre. — QuatriĂšme Jean, prĂȘtre.*— CinquiĂšme Orjubin, prĂȘtre.— SixiĂšme GuĂ©rin, diacre.— SeptiĂšme Lcgarrec, prĂȘtre.— HuitiĂšme Guilmet, prĂȘtre. — Français Anfray, prĂȘtre. — Anglais Meurier, prĂȘtre. — PrĂ©sidents d'Ă©tudes I^gnel, Gallicher, Doudet, prĂȘtres. MaĂźtnse de la cathĂ©drale. MM. Rosselin, prĂȘtre, directeur; Fleury, prĂȘtre; Couette, diacre, professeurs. Ecoles ecclĂ©siastiques recevant des Ă©lĂšoes jusqu'Ă  la 4 inclus. A Granville collĂšge.— MM. Maquerel, prĂȘtre, directeur; Saillaril, Joubin, Lecavelicr, prĂȘtres; deux laĂŻques, professeurs. A Montebourg Ă©tablissement des frĂšres de la MisĂ©ricorde. — MM. Renault, prĂȘtre, directeur; Leconte et Desboullctz, prĂȘtres. — 177 — A Villedieu institution Saint-Joseph. — MM. BouffarĂ©, prĂȘtre, directeur; Letoumeur, Ruault, prĂȘtre; Gastebois, diacre; deux frĂšres de la MisĂ©ricorde ; un laĂŻque, professeurs. A Saint-James collĂšge. — MM. Marguerie, prĂȘtre, directeur; Pontis, Parigny, Lemasson, prĂȘtres, professeurs. Missionnaires du diocĂšse, A Donville. -^ MM. PihĂ©ry, supĂ©rieur; Boucher, Kervizic, Belloni, Lengranne, LĂ©tendard, Colin. A Notre-Dame-sur-Vire. — MM. Yvetot, supĂ©rieur; Viliain, Jenne- quin, Lemasson. Au Robert, supĂ©rieur; Bourbon, Remond, Millot, Gamier, Bidet, missionnaires. A Biville. — MM. Bonhomme, supĂ©rieur; Goquoin, Quesnel, Hoolgatte, Benott. Chapelains de communautĂ©s religieuses, A Avranches, UrsuUnes, M. LemĂ©nager; SƓurs de Notre-Dame- dU'Mont-Carmel, M. Richer; Ă  Saint-James, Trinitaires, M. Bes- nard; Ă  Ducey, Trinitaires^ M. Carnet; Ă  Cherbourg, Soeurs de la CharitĂ© de JĂ©sus et de Marie, M. Delaune; Ă  Saint-Pierre-Eglise, AugustineSy M. Lesellier; Ă  Coutances, Augustines, M. Lecacheux; SacrĂ©-CƓur^ M PouUain; Ă  Mortain, ifrsulines, M. TrĂ©boisnel; Ă  Barenton, Augustines^ M. Hamard; Ă  Saint-Lo, Bon-Sauveur, MM. Marie et Laveille; Ă  Carentan, Augustines j M. Lehaut; Ă  Valognes, BĂ©nĂ©dictines, M. Douville; Augustines, M. Leconle; Ă  Saint-Sauveur-Ie-Vicomte, SƓurs de la MisĂ©ricorde, M. Lefoulon ; Ă  Pont-LabbĂ©-Picauville, Bon-Sauveur, MM. HĂ©lie et Picot ; Ă  MoQteboura;, Etablissement et Ecole normale des FrĂšres de la MisĂ©ricorae^ M. Renault. AumĂŽniers dP Hospices. A Avranches, M. Massy; Ă  Granville, M. Bochet; Ă  Pontorson, M. ThĂ©bault; Ă  Saint-James, M. N...; Ă  Villedieu, M. LefĂšvre; Ă  Cherbourg, M. N...; Ă  Coutances, M. Leguerrier; Ă  PĂ©riers, M. VallĂ©e; Ă  Mortain, M. PerrĂ©e; Ă  Saint-Lo, M. Ollivier; Ă  Carentan, M. Henry; Ă  Valognes, M. LerĂ©vĂ©rend; Ă  Montebourg, M. N. . . ; Ă  Torigni, M. N... AumĂŽniers de la Marine, MM. Martin , Rio; NĂ©el, aumĂŽnier honoraire. AumĂŽniers des Prisons, A Avranches, M. Lefrançois; Ă  Gherboure, M. Viel de Hautmesnil Ă  Coutances. M. Rosselin; Ă  Saint-Lo, M. Dumont; Ă  Mortain, M. Lelandais; Ă  Valognes, M. Poret. AumĂŽniers d'Orphelinats, A Avranches, M. Tabard; Ă  PĂ©riers, M. GuĂ©rard. i2 — 178 — PrĂȘtres du diocĂšse employĂ©s dans l'Instruction publique. A GoutaDces, M. Aubry, aumĂŽnier du lycĂ©e; Ă  Cherbourg, M. LefĂšvre, aumĂŽnier du lycĂ©e. Archiviste du diocĂšse M. Mauduit, chanoine. CULTE PROTEST AN T. Ministres du Saint Evangile, MM. Capillery, Ă  Cherboui^ et Ă  Siouville ; Gast, au Ghefresne et Ă  Saint-Lo. INSTRUCTION PUBLIQUE. ‱‱‱‱ M. W. Marie-Caroinb, OiĂŻicier de llnslruction publique» Ins- pecteur d'AcadĂ©mie. MM. Rouel 0 A, commis principal, secrĂ©taire de Tinspection acadĂ©mique ; Fouchart, Davodet, commis de Tinspection. CONSEIL DCPARTEREIITAL OE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. MM. Floret 0*, 0 A, PrĂ©fet, prĂ©sident; Marie-Cardioe O I, inspecteur d'acadĂ©mie, vice-prĂ©sident; Riotteau, dĂ©putĂ©; Morel, Regnault et de Sesmaisons, conseillers gĂ©nĂ©raux ; M. le Directeur de l'Ecole normale de Saint-Lo; M'*" la Directrice de TEcole normale de Goutances ; MM. Gamas, instituteur public Ă  Gherbourg ; Saoul, instituteur public Ă  Sourdeval ; MM^'* Travers, institutrice publique Ă  Gherbourg; Dujardin, institulrice publique Ă  Blainville; MM. Au- bin O I, inspecteur primaire Ă  Saint-Lo et Ghaacerel 0 I, inspecteur primaire Ă  Avranches. ItyeĂ©e maiUmal de Camtamecs. MM. Lucas-Girardville 0 I, proviseur. Lepar][uier 0 I, censeur des Ă©tudes ; l'abbĂ© Aubry, aumĂŽnier ; Le Gaplam 0 A, Ă©conome ; GoUette, Mottiu, commis d'Ă©conomat ; Paquet, surveillant gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ©. Philosophie Malapert 0 A ; rhĂ©torique Foulon 0 A ; seconde Goulet ; troisiĂšme Renard ; sciences physiques Villard et Fesquel ; mathĂ©matiques Pillon et Gauvin ; histoire Le RĂ©vĂ©rend 0 A, et Gautier; langue anglaise Lemonnier et Piednuf^; langue alle- mande Kozlowski ; quatriĂšme Lemonnyer 0 I ; cinquiĂšme Lavieille 0 A ; sixiĂšme Lemare 0 I ; septiĂšme Lemaltre 0 A ;- huitiĂšme Daireaux 0 A ; neuviĂšme FĂ©lix 0 A ; dessin d'imita- tion Quesnel 0 I, pĂšre, Quesnei, fils ; travaux graphiques Gardon, Muriel 0 A.— Enseignement secondaire spĂ©cial Le Moine, BrĂ©ville, Villard, Le RĂ©vĂ©rend, Prioult, Garabeuf, Lecaudey, Muriel ; classe primaire Aubril ; gymnastique HĂ©on. — 479 — Liycce de Ckerbeiirc. MM. H. Le Roux 0 I, proviseur. Bayeux 0 A, censeur des Ă©tudes ; TabbĂ© LefĂšvre, aumĂŽnier ; SĂŽulĂ©, Ă©conome; Lebouvier, commis d'Ă©conomat; Bonvoisin, surveillant gĂ©nĂ©ral, dĂ©lĂ©guĂ©. Philosophie HĂ©relle 0 I ; histoire de Gaumonl ; rhĂ©torique Bouvier ; seconde Galland ; troisiĂšme Driyon ; allemand De- bray, Beaumaon ; anglais Bernardet, Hodge ; quatriĂšme Lesigne cinquiĂšme LefĂšvre; sixiĂšme Burnouf; septiĂšme Leduit 0 A huitiĂšme anglais mathĂ©matiques A. Jennet 0 I, Etienne 0 A Giot, Lamic, GrĂ©vy, Gousin ; physique Sevet, Guerby, GorbiĂšre 0 A lettres en marine Halley. — Enseignement secondaire spĂ©cial Pouthier, Dagon, Barbot, Jeanne 0 A, Lcvallois, Leneveu ; dessin Onfroy, Deguerne ; classe primaire Dubost, Delisle ; gymnastique Flaux. — Glasse enfantine M'» Grard. COLLEGES COMMUNAUX. CollĂšge d^A^vranelieft. MM. EfTosse, principal. Lucas, sous-principal; TabbĂ© Trochon, aumĂŽnier; philosophie Re^nault ; rhĂ©t4>rique Doulelleaux 0 A; seconde Dumont 0 A ; troisiĂšme Nelet 0 A ; sciences physiques Durel ; mathĂ©matiques Vilquin ; langue anglaise BĂ©ghin ; quatriĂšme Gautier 0 A ; cin- quiĂšme Toutain ; sixiĂšme Lucas ; septiĂšme Denolle ; huitiĂšme Lecoquet; dessin et travaux fi;raphiques FouqiiĂ©.— Enseignement secondaire spĂ©cial Durel, vilquin 0 I, Nelet 0 A, Lemalle, Encoignard 0 A, Malenfant; classe primaire M"* FouquĂ©. CoIlHo de CaremtAB. MM. Vilon, principal. Classes de latin Vilon ; enseignement spĂ©cial, sciences RĂ©gnier, Bergaunhoux, GuĂ©guinou; lettres Lacroix; anglais ThĂ©venin.— Classe primaire Lelandais, directeur ; LebouĂźanger, instituteur- adjoint ; Mongodin, instituteur-adjoint. CollH de Morialm. MM. GoutiĂšre, principal. L'abbĂ© ThĂ©ot, aumĂŽnier ; rhĂ©torique et philosophie Ameline ; Moret de Montjou mathĂ©matiques ; Gallie, sciences physiques ; Lenoir deuxiĂšme et troisiĂšme ; Garouge quatriĂšme et cinquiĂšme ; Burnel sixiĂšme, septiĂšme et huitiĂšme ; enseignement spĂ©cial Moret de Montjou, Gallie 0 A, Ameline, Lemoyne, LeJuez; anglais Burnel ; allemand Ellminger ; classe primaire Roblin ; gymnas- tique Lemoyne ; dessin Le Juez. collĂšge de SAlBt-11llalre-dtt>BarcoQet. MM. Boyenval, principal. TroisiĂšme et quatriĂšme HĂ©on ; cinquiĂšme et sixiĂšme Boyenval ; septiĂšme et huitiĂšme Pautret ; enseignement spĂ©cial Beaumont, Goalet, Gallien ; classes primaires Pacquet, Requier, — 180 — Inspection de VinUi^uction primaire. MM. Chancerel 0 I, Ă  Avranches; BrĂ©ard 0 I, Ă  Cheri>ourg- Leclerc 0 A, Ă  Goutances; SĂ©journĂ©, Ă  Morlain; Aubin 0 I, Ă  Sainl-Lo; Desprez 0 A, Ă  Valognes. ECOLES NORMILES. Eeols normale d*Inslltaleiir.t de Saint-Lo. Conseil d'Administration de l'Ecole, MM. Marie-Caixline 0 I, inspecteur d acadĂ©mie, /^rĂ©strfen^; Houssin- Dumanoir ^, conseiller gĂ©nĂ©ral; Blouet ^, conseiller gĂ©nĂ©ral; Amiard, avocat, ancien prĂ©fet, maire de Sainl-Lo; Hanriot 0 A, directeur de TEcole normale; Simon, juge au tnbunal civil; Lerendu 0 A, conseiller municipal, Ă  Saint-Lo. Fonctionnaires de l'Ecole, MM. Hanriot 0 A, directeur; Bonnehou, Ă©conome; Nicolas 0 I, Poslel, Arnould, professeurs ; Louis, maĂźtre-adjoint; Doyen, directeur de l'Ă©cole primaire annexe; Nicolas, maĂźtre de chant; Ravaut 0 A, professeur de dessin ; Brunin 0 A, maĂźtre de gymnastique; Rozcray, professeur d'agriculture; Leconle, professeur d'horticulture; M. le docteur Bernard 'ff, mĂ©decin de l'Ă©cole. Eeole normale d'InsUCatriees de ConCanee». Conseil d* Administration de l'Ecole, MM. Marie-Cardine 0 1, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident Boissel- Dombreval ^, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Goutances; Guillemeite, conseiller gĂ©nĂ©ral; Alphonse Lair ^RĂź, 0 I, proviseur honoraire de lycĂ©e; Hibierre, sous-prĂ©fet; Saillard, acUoint au maire de Goutances ; Bricns, ancien dĂ©putĂ©. Fonctiomuiires de l'Ecole, MM'i^'' Jeanne Thomas, direclrice; Lefaucheux, Ă©conome; Dornau, MiniĂšre, professeurs; Laurens, Lefaucheux, Lauliac, maĂźtresses- adjointes; L. Lauliac, directrice de l'Ă©cole primaire annexe; Marlhel, directrice de l'Ă©cole maternelle annexe. MM. Lemonnier, professeur d'anglais; LĂ©on Quesnel, pi'ofesseur de dessin; docteur Laisney 0 A, mĂ©decin de l'Ă©cole. Conrs secondaire de Jeunes flUes de Cherbonrg* Directeur M. H. Le Roux 0 I, proviseur du lycĂ©e; surveillante gĂ©nĂ©rale M" Lemoine. Professeurs MM. Frigoult 0 I, littĂ©rature; X , morale; Wolff OA, gi*amniaire;Levallois, histoire et ffĂ©o^raphie; Jeanne 0 A, mathĂ©matiques; GorbßÚre 0 A, sciences physiques et naturelles; anglais Bernadet, M""* Lepraille ; dessin MM. Onfroy, E. Jennet 0 A, musique M. Thounin, M'»^' Jeanne; couture M^^^ Lemoine. Instilutnces pnmmres MM"** Lebrettevillois, VallĂ©e, Simon. MM. Harie-Gardine, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident; Hanriot, directeur de TĂ©cole normale de Saint-Lo; Aubin, BrĂ©ard, Ghancerel, Desprez, Leeler, SĂ©journĂ©, inspecteurs primaires, Nicolas, N..., professeurs Ă  l'Ă©cole normale de Saint-Lo; Pifimet, directeur de rĂ©colc mutuelle de Saint-Lo; MĂ©nard, directeur d'Ă©cole communale Ă  Coutances; Godard, instituteur Ă  Agneaux; M"» Thomas, direc- trice de rĂ©colc normale de Goutanccs; Marie, directrice d'Ă©colo communale Ă  Saint-Lo. MM. Hanriot, directeur de l'Ă©cole normale, Aubin, inspecteur primaire Ă  Saint-Lo; Barbey, chef d'institution k Gheroourg; LeliĂšvre, agent voyer en chef; un inspecteur primaire; Gendrin, directeur de l'Ă©cole primaire supĂ©rieure; MM^^* Thomas, directrice de rĂ©cole normale; Marie, directrice d'Ă©cole communale; M"' Dali- mier, ancienne maltresse de pension. Sciences physiques M. Villard, professeur au lycĂ©e de Gou- tances; anglais M. Piednue, professeur au lycĂ©e de Goutances ; allemand M. Kolowski, professeur au IvcĂ©e de Goutances ; dessin M. Ravaut, professeur Ă  l'Ă©cole normale; chant M. Nicolas, pro- fesseur Ă  l'Ă©cole normale; gymnastique M. Brunin, professeur Ă  rĂ©cole normale ; agriculture et horticulture M. Rozeray. MM*^^* Marie-Gardine, Duhamel, Dalimier, Hanriot, M'**' Aubin. Jury dĂ©partemental chargĂ© d'examiner les Aspirants aux bourses nationales, dĂ©partementales et communales dam les lycĂ©es et collĂšges communaux, MM. Marie-Gardine, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident; Hanriot, directeur de l'Ă©cole normale; Aubin, inspecteur primaire; Lemare, professeur au lycĂ©e de Goutances; Piednue, professeur au lycĂ©e do Goutances; N. . . , professeur Ă  rĂ©cole normale. SCIENCES ET ARTS. S^odĂ©tĂ© d'A^enlInre, d'ArchĂ©olo^c el d'Histoire naturelle du dĂ©partement de la Manche. PrĂ©sidents d'honneur M. le PrĂ©fet de la Manche; M. le Maire de Saint-Lo; Mg' Germain, Ă©vĂȘque de Goutances et d'Avranches. PrĂ©sident M. Ed. Lepingard, avocat, ancien chef de division Ă  la PrĂ©fecture; Vice-PrĂ©sidents MM. Blanchet, curĂ© de Sainle-Groix; MatinĂ©e iHr, proviseur honoraire.— 5ccrg7aĂź>e; M. Le Glorc, docleur- mĂčĂŽecin,— SecrĂ©taire-adjoint M. Gambillon, ancien chef de division Ă  la PrĂ©fecture.— Cowserra/eur M. GaĂ©tan Guillot, avocat et maire de Saint-Gilles. — Conservateur-adjoint M. A. Dieu, avocat. — BibliothĂ©caire M. Derbois, ancien professeur.— rrĂ©fsomr M. Le- conte-d'Olonde, architecte —Classincateur de la section d Agncul- fvre M. Granger, ingcuiciir. — classificateur de la section d'Ar- — 182 — thĂ©ologie M. QueillĂ©, architecte.— ĂąSoi-Ctes57teafeMr; M. LeCreps, propriĂ©taire. — Classificateur de la section d'Histoire natuf*elle M. SĂ©bire, pharmacien de !'‱ classe.— Sous-ClassificcUeur M. Le- liĂšvre, agent voyer en chef du dĂ©partement. SociĂ©tĂ© d*ArcliĂ©olo§^e9 de IJtCĂ©ratiire^ SeleBees et Arts d'Avranehefi et de Hortaln. PrĂ©sident MM Lehericher. — Vice-PrĂ©sidents Louis de Tesson, propriĂ©taire ; docteur Lover. — SecrĂ©taire C^ de Chabannes. — SecrĂ©tab^e-adjoint SosthĂšne Mauduit. — BibliothĂ©caire M"" Ida Hubert. — TrĂ©sorier Alfred de Tesson. — Conservateurs Loyer Emile ^, mĂ©decin militaire en retraite; FouquĂ©, professeur de dessin et Potier de la Vdx^Q,— Administrateur Lebedel, architecte. SociĂ©tĂ© nationale des Sciences natnreiies et matliĂ©matiqnes de Clierbonrgf. Etablissement d'utilitĂ© pobliqae par dĂ©cret da 26 aoĂ»t 1865. BUREAU DE lA SOCIÉTÉ POUR 1889. MEMBRES A VIE. MM. Aug. Le Jolis, directeur et archiviste perpĂ©tuel ; C* Th. du Moncel, do Tlnstitut, directeur honoraire; Emmanuel Liais, secrĂ©- taire perpĂ©tuel honoraire. MEMBRES ÉLUS POUR 1889. PrĂ©sident MM. Jouan. — Vice-PrĂ©sident N. . . . -^ SecrĂ©tab'e G. Le Jolis, avocat. -7V^so7ier D' Guiffard, directeur de la santĂ©. SociĂ©tĂ© arUatiqne et industrielle de Clierbovrif. PrĂ©sidents d'honneur MM. le Maire de Cherbourg G * ; le Sous- PrĂ©fet de Cherbourg *; Alfred Liais, ancien maire *; Vallon, capitaine de vaisseau ^. — PrĂ©sident honoraire H. de la Cha- pelle 0 A.— Vice-PrĂ©sident honoraire Mangin *, gĂ©omĂštre. PrĂ©sident MM. A. Menut 0 A. — Vice-PrĂ©sidents E. Didier; V. Levo\.SecrĂ©tai7*e A. Saillard, Ăčh.—ComeiHers BrĂ©ard 0 1 ; LaniĂŽce*; Le Boissellier; Gutelle; Simon, Albert; Saillaixl, pĂšre.— TrĂ©sorier Mahieu Lavoqixe,— BibliothĂ©caire-archiviste Poullain, \bvQ, SecrĂ©taire-adjoint Mariette.— Comi7e^nes. — M. N. . . ASILES DÉPARTEMENTAUX DES ALIÉNÉS. ASILE DU BON-SAUVEUR DE SAINT-LO. M. le D' Lhomond, mĂ©decin de l'Ă©tablissement. — M"*» sƓur Sur- ville, directrice.— M. TabbĂ© Marie, aumĂŽnier. Prl& de la Pension. V classe avec soins exceptionnels, 2,000 fr.; — 2* classe, 1,200 fr.; 3 classe, 800 fr.;— 4 classe, 600 fr.;— 5 classe, 450 fr. ASILE Dl PONTORSON. M. le D' Lelandais, mĂ©decin prĂ©posĂ© responsable.— }i. Rihouet, Ă©conome.— M. TabbĂ© ThĂ©bault, DorĂ©, receveur. Prix de la Pension. !'‱ classe avec soins exceptionnels, 1,600 fr.; — 2 classe, 1,050 fr.;- 3 classe, 800 fr.;— 4 classe, 600 fr.;— 5» classe, 500 fr.;— AliĂ©nĂ©s placĂ©s au compte du dĂ©parlement, 360 fr.; dĂ©par- temenls de la Seine et de Seine-et-Oise, 400 fr. 184 — ĂąSILE DE PONT-L'ABBÊ. M. Legruel, docteur-mĂ©decin et M. Viel, docteur-mĂ©decin adjoint. — M* BrĂ©e, supĂ©rieure.— UM. HĂ©lie et Picot, aumĂąniers. Prix de la Pemstom. !'‱ classe, Ăź,000 fr.;— 2* classe, 4,500 fr.;— 3 classe, 1,000 fr.;— 4 classe, 800 fr.;— 5% 600 fr.;— 6% 400 fp. PERSONNEL DD DÉPÔT DÉPARTEMENTAL DE MENDICITÉ MM. GarĂ©, directeur. — Martin, receveur Ă©conome, — Goutard, m^rfectn.— L'abbĂ© Foulon, aumĂŽnier. ADMINISTRATION DES HOSPICES. MM. Julien-Sauve, inspecteur des enfants assistĂ©s, Ă  Giovanelli, inspecteur adjoint, Ă  Saint-Lo. Commission administrative des Hospices. IOw Hospice de Saliit*Lo. MM. Ainiard, prĂ©sident du conseil d'arrondissement, maire de Saint-Lo, prĂ©sident; Lerendu, conseiller municipal; HoĂ©ssin- Dumanoir ^, conseiller gĂ©nĂ©ral, conseiller municipal; Langevin, propriĂ©taire ; Jouanne, avouĂ© ; Huet Occlius, avocat, propriĂ©taire ; Guillot, Paul, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. HĂ©bert.— Service mĂ©dical MM. Bernard et Thomas.— Service intĂ©rieure MM"*' les Religieuses de Tordre de saint Paul de Chartres. — SupĂ©7ieure M"* sƓur Adrien.— A iifn Hosplee de Poaiorson. MM. le Maire de Pontorson, prĂ©sident; Bourges, vĂ©tĂ©rinaire; Havard, curĂ©-doyen ; Guichard Nicolas, horloger ; Morel, notaire ; Ronffeaux, nĂ©gociant ; ToupĂ©, nĂ©gociant. Econome M. Rihouet.— Service mĂ©dical M. Lelandais Casimir, docteur -mĂ©decin. — Receveur M. DorĂ©. — Service intĂ©rieur MM"*» les Religieuses de la Sagesse au nombre de 'H'^.-^ SupĂ©rieure M"* sainte Lucide.^Aumdnert^ M. TabbĂ© ThĂ©bault. Hosplee de Salat^ames. MM. More], maire de Saint-James, prĂ©sident; Besnard, ancien pharmacien; DesprĂ©aux, propriĂ©taire; Gautier Pierre; Geffroy, notaire; Legrand, curĂ©-doyen. Receveur Ă©conome N. . . — Service mĂ©dical MM. les docteurs Ugros et Ameline. — SefDÎce intĂ©rieur MM"» les Religieuses de — 186 — saint Thomas de Villeneuve. — SupĂ©rieure M"» Gantoo. — AumĂąnerie M. N... Hospice de VUledlen* MM. le Maire de Villedieu, prĂ©sident ; Havard Joseph, conseiller municipal ; Lelegard propriĂ©taire ; Dupont, curĂ©-doyen ; Brochet, propriĂ©taire; Pigeon-Litan, propriĂ©taire; N... Receveur Ă©conome M. Gautier. — Service mĂ©dical M. Ledo. — Service intĂ©rieur MM"*" les Religieuses de la Providence d'Evreux. — SupĂ©rieure M"»" sƓur Longuemare. — AumĂąnerie M. TabbĂ© Oblin. Hospice de Cherbonri^. MM. le Maire de Cherbourg, prĂ©sident Renault et Buhot, con- seillers municipaux ; Baude, entrepreneur ; Orry, avouĂ© ; Legoupil, ancien nĂ©gociant. Econome M. Lagarde, surveillant gĂ©nĂ©ral, secrĂ©taire; Lecoulour, Ă©conome. — Meslet, receveur. — Service mĂ©dical MM. Renault, Guiffard et Legard-Lafosse. — Service intĂ©rieur MM"~ les Reli- gieuses de saint Paul de Chartres. — SupĂ©rieure M* Carotte. — AumĂąnerie N... Hospice de Coutaiices. MM. le Maire de Coutances, prĂ©sident; Guillemette, conseiller gĂ©nĂ©ral, juge de paix, vice-prĂ©sident; Lair Alphonse, proviseur onoraire; Dudouyt, procureur de la RĂ©publique, Ă  Coutances; Lehuby, Rabec et Geffroy, dĂ©lĂ©guĂ©s du Conseil municipal. Econome M. Legros. — Receveur M. Leliepvre. — Service mĂ©- dical MM. Laisney, mĂ©decin en chef ; Dudouyt Pierre, mĂ©decin et chirurgien adjoint. — Service intĂ©rieur MMℱ** les Religieuses Augustines de Coutances.— AuTTu^n^rte M. l'abbĂ© Leguerrier. Hospice de PĂ©iiers. MM. Regnault, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de PĂ©riers, prĂ©sident; Leconte Jacques, juge de paix; Lepareux, nĂ©gociant; Rihouet, propriĂ©taire ; Desplanques, Lecauf et Guy. Receveur Ă©conome M. Ledrans.— Service mĂ©dical M. Leroux, docteur en mĂ©decine. — Service intĂ©rieur, — MM"*» les Religieuses de saint Paul de SupĂ©rieure M" Leguay Marie, sƓur Adolphe.— A umdnem N. . . Hospice de Hortaln. MM. le Maire de Mortain, prĂ©sident ; Breillot, propriĂ©taire, Nor- geot, propriĂ©taire ; Chanteux ; Gallie ; Milan, nĂ©gociant ; Le Bigot, notaire. Receveur M. Bourbon. — Econome M. Laumondais. — Service mĂ©dical M. de la Houssaye. — Se?^ice intĂ©rieur MM**" les Reli- gieuses de la Providence de SĂ©ez,-^ SupĂ©rieure M"' Alexandre.— AumĂŽnerie N . . . — 187 — Hosptoe de Barealoa* MM. le Maii*e de Barenton, prĂ©sident; Liot Auguste; Blin, notaire ; Hamelin, propriĂ©taire ; Pioche, propriĂ©taire ; Fiault EugĂšne ; Desclos. Hospiee de SalaUHilalre-dn-HareonĂ«t. MM. le Maire de Sainl-Hilaire-du-HarcouĂ«t, prĂ©sident; GuĂ©rin Auguste; Fauchoo, propriĂ©taire; Cherel ; Lebigot Louis ; LĂ©sĂ©- nĂ©cnal Ernest, Pleutin Hippolyte, Ă»ls. Hospiee de Valo^neii. MM. le Maire de Valognes, prĂ©sident; Hamel, ordonnateur; Lebouteiller, docteur-mĂ©decin ; Le Clerc, prĂ©sident du tribunal ; Oury, notaire ; Lerouge, propriĂ©taire ; NĂ©el, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. Jules Leçon te.— Service mĂ©dical MM. Le- neveu et Bricquebec— Scmce intĂ©rieur MM"» les Religieuses des Filles de la Sagesse. — SupĂ©rieure M" Quedilloc, religieuse du SacrĂ©-CƓur.— A urmJnene M. l'abbĂ© LerĂ©vĂ©rend. Bureau de blenfalsaaee. MM. le Maire de Valognes, prĂ©sident; Capelle, propriĂ©taire; Foulon, avocat ; Sanson, juge de paix ; Lemeland Pierre, propriĂ©- taire ; Viel, juge ; Tessero, curĂ© archiprĂŽtre. Hospice de Barfleur. MM. le Maire de Barfleur, prĂ©sident; Allexandre, propriĂ©taire; Dalidan , docteur-mĂ©decin ; Cauchon , curĂ© desservant ; Lepart Charles, Hay ThĂ©odore, Blanvillain Charles. Receveur Ă©conome M. Hurel, receveur municipal. — Service mĂ©dical M. Dalidan.— Service intĂ©rieur MM*»" les Religieuses de la MisĂ©ricorde de Saint-Sauveur-le- Vicomte. — SupĂ©rieure M Marguerite-de>la-Croix.— Aumdrierje ; M. TabbĂ© Cauchon. Hospiee de Montebonril^. MM. le Maire de Montebourg, prĂ©sident; Dallain, curĂ©-doyen; Capron, nĂ©gociant; Duval, marchand chapelier; Verrier, nĂ©gociant ; Vrac, nĂ©gociant; Artu, propriĂ©taire. Receveur M. Laurent. — Econome-secrĂ©taire M. Blanchemin Antoine. — Service mĂ©dical M. Crocquevieille.— Service intĂ©rieur MM"" les Religieuses de la MisĂ©ricorde.— 5M/?^rieMre ; Mℱ ThĂ©odora. Hospiee de Satnte-Harie^n-Mont. MM. le Maire de Sainle-Mario-du-Mont, prĂ©sident ; Blondel, pro- priĂ©taire ; Corbin - Desmanneteaux , propriĂ©taire ; Caruel , curĂ© ; Monverand, propriĂ©taire ; Morel , propriĂ©taire ; LenouiTy Pierre, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. Clavreul. — Service mĂ©dical M. Le Goupils. — Service intĂ©rieur M"*" sƓur saint DĂ©bonnaire, supĂ©- rieure,—AumĂŽneĂźie M. Caruel. — 188 — Hospice de 8alBt^HĂšre4Sglbie. IfM. Hairon, Maire de Sainte-MĂšre-Eglise, prĂ©sĂ»/en^, qui a ùélĂ©^Ă© H. Butel, acUoiul, pour remplir oes fonctions ; Girou, propriĂ©taire, ancien juge de paix ; Malençon, propriĂ©taire ; Leprince Jean, pro- priĂ©taire ; Gautier, curĂ© ; Philippe Auguste], propriĂ©taire ; Gaillemer Amand, propriĂ©taire ; LemariĂ©, receveur de renregistrement. Hosplee de Saint-SAuveur^le-VleonileĂ© MM. le Maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte, prĂ©sident Launay Etienne, nĂ©gociant, ordormaleur; GlĂ©rot, curĂ©-doyen; Morin, pharmacien ; Mesnage , nĂ©gociant ; Lemonnier , propriĂ©taire , et Gabriel, receveur de l'enregistrement, membres. Receveiir M. Pestre-Lamy, percepteur. — Econome M. Tahol, secrĂ©taire de la mairie. — Service mĂ©dical M. Rellet. — Service intĂ©rieur MM*»"* les Religieuses de saint Paul de Chartres.— SupĂ©rieure M sƓur Berthe.— Attmdnerie M. TabbĂ© Drieu. Hospice de Saiat-Vaast. MM. le Maire de Saint- Vaast, prĂ©sident ; Maillard Louis, maĂźtre Voilier ; Leguay Pierre-Nicolas, propriĂ©taire ; Lamacbe Pierre, maĂźtre au cabotage ; Thin Marc, ancien capitaine au long cours ; Valette, nĂ©gociant. Receveur Ă©conome M. Leloup, percepteur. ^ Service mĂ©dical M. MĂ©nard, doctenr-mĂ©decin. — Service intĂ©rieur MM"»* les Reli- gieuses du SacrĂ©-GƓur. — SupĂ©rieure Mℱ saint Urbin. — AumĂŽ- nerie M. TabbĂ© Jouenne, curĂ© de Saint-Vaast. SOCIÉTÉ MATERNELLE. woo»» LISTB DES DAnS FOBKAIT LE GOHITt D'ĂąBKUnSTEATlOI. SAINT-LO. MM"»»* VauUier, prĂ©sidente; V Le Campion et N..., vice- prĂ©sidentes. Mesdames assistantes Breton, v" Ghardon, v Ghesnel, Gourtin, de Gomines, Derbois Jores, Derbois Pierre, V Descoqs, \* Des- faudais, Elie, v Fouques, FrĂ©min, Gambillon, v Guillot Paul, Labarre, v LefĂšvre, Lepingard, Lhomond, Le Monnier de GouvĂźRe, v Marie, v Poupion, RauTine fGustave, Simon Adolphe, Toutain, les SupĂ©rieures de Thospice et au SacrĂ©-CƓur orphelinat et gardes- malades. BUREAU DB SAINT-JAMES. S^oetĂ©tĂ© ponr l*extliietioB de la mendicitĂ©. PrĂ©sidente M» Hippolyte UoTe\.— Vice-PrĂ©sidentes M* Louis DesprĂ©aux et M» la SupĂ©rieui-e de la Retraite. — TrĂ©soriĂšre M" Victor Porcher. — SecrĂ©taire M» FrĂ©dĂ©ric Gautier. — Dames patronnesses M" Jules Gautier, M"» Gouin du Roil, M" AndrĂ© Chevallier, Gcffroy, M"» EnjourbauU, M»» LĂ©on Besnard, Payen, Darthenay, Tribouillard, Dardenne, Montmirel et EugĂšne Lomoine. — 189 — COHHISSIOIS OU TRAVAIL DES ENFANTS ET DES FILLES MINEURES EMPLOYÉS DANS L*INDUSTRIE. Arrondissement de SairU-Lo,—}iH. Houssin-Dumanoir ^, con- seiller gĂ©nĂ©ral ; Bosq, ancien prĂ©sident du Tribunal de commerce de Saint-Lo; N. . . ; Tlnspecteur primaire, Ă  Sainl-Lo ; Granger, nĂ©go- ciant, Ă  Saint-Lo ; Breton, propriĂ©taire de la papeterie, Ă  Saint-Lo ; Leturc, docteur-mĂ©decin, Ă  Saint-Lo. Arrondissement d'Avranches.—MW, TĂ©trel ^, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Villedicu ; Gautier, conseiller gĂ©nĂ©ral ; Lebiez, maire de GranvilJe ; Ghancerel, inspecteur primaire, Ă  Avranches ; Gautier CĂ©sar, conseiller d arrondissement, nĂ©gociant, Ă  Saint-James; Lecaille, conseiller municipal et industriel, Ă  Avranches. Arrondissement de Cherbourg, SLM, llngĂ©nieur on chef de la navigation, Ă  Cherbourg ; Le Jolis, prĂ©sident du Tribunal de com- merce de Cherbourg ; Manger LĂ©on, prĂ©sident de la Chambre de commerce de Cherbourg; llnspecteur primaire; Mahieu f Alfred, membre de la Chambre de commerce de Cherbourg ; Legara- Lafosse, docteur-mĂ©decin, Ă  Cherbourg; Fleury Paul, filateur, Ă  Gonneville. Arrondissement de Coutances,— MM. Quenault, conseiller gĂ©- nĂ©ral, Ă  Mon tmartin-sur-Mer ; N...; Lelandais, conseiller d*arron- dissement, Ă  Coutances ; Ferard, inspecteur primaire, Ă  Coutances ; Ducloux, maire de la Haye-du-Puits ; Guillot, maire de Blainvtlle ; le Conducteur des ponts et chaussĂ©es, Ă  Coutances. Arrondissement de Mortain, — MM. de Bailliencourt, maire de Mortain ; l'Inspecteur primaire, Ă  Mortain ; Leriche, docteur-mĂ©- decin, Ă  Mortain ; Lemonnier EugĂšne, conseiller municipal , Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂȘt; Leconte, directeur de filature, au Neuf- bourg; Breillot Joseph, marchand de nouveautĂ©s, Ă  Mortain; Bazin Victor, nĂ©gociant, Ă  Sourdeval-la-Barre. Arrondissement de Valognes, — MM. Desprez, inspecteur pn- maire, Ă  Valosrnes ; Enauebecq, conducteur des ponts et chaussĂ©es, Ă  Valognes ; Leneveu, fils, docteur-mĂ©decin, Ă  Valognes ; Dalidan, ancien maire de Rarfleur ; Mauduit, pharmacien, Ă  Valognes. SOaÉTÉS DE SECOURS MUTUELS. VILLE DE SAINT-LO. SociĂ©tĂ© de Secours mtUuels des Patrons et Ouvriers de la ville de Saint-Lo. Composition du Burbad.— M. le PrĂ©fet de la Manche, Mg' TEvĂ©gue de Coutances et d^Avranches, M. le Maire de la ville de Saint-Lo, prĂ©sidents d'honneur; MM. E. Breton, directeur de la papeterie de Valvire, prĂ©tident ; Houssin-DumanoĂźr 4», conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©si- — 490 — dent honoraire ; DyvrĂąnde, nĂ©gociant et LĂ©on Leparquois, fabricant, vice-prĂ©sidents-, QueillĂ©, architecte, vice-prĂ©sident honoraire; Jouvet, commis de banque, secrĂ©taire ; Ruault, typographe, secrĂ©- taire-adjoint; Marie, Ă©picier, ^rĂ©&orier; Ruel, commis de banque, trĂ©sorier-adjoint ; Duc, prote d'imprimerie, contrĂŽleur de la perception ; Girod et tĂ©moigne, visiteurs des malades Lecoustey, piafonneur ; Abraham, fumiste ; Lecerf, peintre ; Lelandais, serru- rier ; BirĂ©e, maçon, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels entre les Charpentiers^ Scieurs de long et Marchands de bois de la ville et du canton de Saint- La. MM. J. Bosq, prĂ©sident ; LefĂšvre, fils, vice-prĂ©sident ; Guilbert, secrĂ©taire; Jung, trĂ©sorier. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels Ă©tablie entre les Instituteurs et les Institutrices de la Manche. PrĂ©sident M. W. Marie-Cardine, inspecteur d'acadĂ©mie ; vice- prĂ©sidents M. LenoĂȘl, sĂ©nateur, et M. Hennot, directeur de TĂ©cole normale ; secrĂ©taire-trĂ©soner M. Pignet , directeur de l'Ă©cole mutuelle de Saint-Lo ; secrĂ©taire-adjoint M. Bertrand, instituteur en retraite, Ă  Garentan. Membres du MM. Marie-Gardine, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident ; Labiche, sĂ©nateur ; Riotteaui dĂ©putĂ© ; Regnaull, con- seiller gĂ©nĂ©ral, ancien dĂ©putĂ©; Aubin, inspecteur primaire, Ă  Saint-Lo; Desprez, inspecteur primaire, Ă  Valognes ; Simon, insti- tuteur public, Ă  Avranches; Auvray, instituteur public, Ă  Pontorson ; Gamas, instituteur, Ă  Cherbourg; Simon, instituteur public, au Vast; Le Prince, directeur de l'Ă©cole primaire supĂ©rieure de PĂ©riers ; LeliĂšvre, instituteur, Ă  Bricqueville-sur-Mer ; Bertrand, ex-institu- teur, Ă  Garentan ; Saoul , instituteur, Ă  Sourdeval ; Alexandre, instituteur, Ă  Mortain; Pignet, instituteur public, Ă  Saint-Lo; Gourtois, instituteur public, Ă  Saint- Vaast-la-Hougue ; Becquet, ancien instituteur, Ă  Sain t-Sauveur-le- Vicomte. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels entre les Cantonniers du Service vicinal. ApprouTĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral n S juillet 1867. PrĂ©sident d'honneur M. Floret, prĂ©fet de la Manche, officier de la LĂ©gion d'honneur, etc. ; prĂ©sident honoraire M. Leroy, agent voyer en chef honoraire au dĂ©partement du Nord; prĂ©sident M. LeliĂšvre, agent voyer en chef du dĂ©parlemenf de la Manche ; vice^rĂ©sident M. E. LenoĂ«l, sĂ©nateur, membre du Gonseil gĂ©- nĂ©ral ; M. Golas, oflicier d'acadĂ©mie, chef de division Ă  la PrĂ©fecture de la Manche ; MM. Heude, agent voyer principal, chef du bureau de M. l'Agent voyer en chef, secrĂ©taire ; Pa^el, agent voyer cantonal de 1" classe, en retraite, secrĂ©taire-adjoint; Victor, agent voyer cantonal de 4» classe, chef de comptabilitĂ©, trĂ©sorier. AdmlBlAtralenrA prtaelpaax d'avroadissemeat. MM. Durel, Ă  Saint-Lo; Benard, Ă  Avranches; Mesnage, Ă  Cher- — 49i — bourg; Lepuissanl, Ă  Coutances ; Hermanu, Ă  Hortain ; Ënquebecq, Ă  Vaiognes. VILLE DE TORIGNI-SUR-VIRE. MM. Lemainier, prĂ©sident; Philippe- Desportes Michel, vice- prĂ©sident; Harivel, secrĂ©taire de la mairie, secrĂ©taire; Grouallc, nĂ©gociant, trĂ©sorier; Letellier LĂ©onor, serrurier, et Vimard, jarainier, administrateurs, VILLE D'AVRANCHES. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels de Saint-Francois-Xamer. MM. Ghaumeil ^, capitaine en retraite, prĂ©sident ; Mg' Germain, Ă©vĂšque de Coutances et d'Avranches, prĂ©sident d honneur ; Bou- vatlier, dĂ©putĂ©, capitaine Lepennetier, administrateurs; Lhomer, sĂ©crĂštent^; Hamel, trĂ©sorier; Laurence, maĂźtre charpentier, Baubigny, jardinier, contrĂŽleurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels la Fraternelle. PrĂ©sidents d'honneur MM. Tardif, sous-prĂ©fet d'Avranches ; Lenoir, maire d'Avranches ; prĂ©sident Mauduit, conseiller muni- cipal ; vice-prĂ©sidents LetrĂ©guilly Victor, conseiller d'arrondis- sement, et Louvel, conseiller municipal; secrĂ©taire Jorand, typographe ; vice-secrĂ©taire Defeux Ch. ; trĂ©sorier Dufour ; vice-trĂ©sorier Poidvin, employĂ©; administrateurs Saint, con- seiller municipal ; Desdouitils, adjoint au maire ; Longrais, ingĂ©- nieur; PĂ©guenet, conseiller municipal; Le Bocey, menuisier; Allain, Ă©bĂ©niste ; Lemesle, Legrand. VILLE DE VÎLLEDIEU. M. Jules TĂ©trel ^, 0 A, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Villedieu prĂ©sident. VILLE DE SAINT-JAMES. M. Gaultier CĂ©sar, conseiller d'arrondissement, pr^^V^enf. VILLE DE GRANVILLE. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels et de pensions de retraite. MM. Dior Lucien, nĂ©gociant, prĂ©sident ; Lenormand François, nĂ©gociant, vice-prĂ©sident ; Beaufiis Alfred, comptable, secrĂ©taire; Bougourd Louis, secrĂ©taire de la mairie, trĂ©sorier ; Herpin Emma- nuei, armateur; Laroque LĂ©on, marĂ©chal-ferrant ; Legendre Louis-François},mĂ©canicien;LeBiezFrançois-Guillaume-Achi11e^, maire; Lechartier Edouard, ferblantier; Heurtaut Charles, mĂ©ca- nicien; Mallet Louis- Adolphe, menuisier; Levilly Gustave, maĂźtre menuisier; Joret Pierre, constructeur de navires; FĂ©vrier EugĂšne, poulieur; LefĂšvre Louis-Philippe, fabricant de cordages; Fontaine Emild, pmtre» aamimstrateurs. — 192 - VILLE DE CHERBOURG. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Distributeurs et autres EmployĂ©s et Ouvriers du port etjie la ville de Cherbourg. MM. LaniĂšce Jacques], prĂ©sident honoraire; LaniĂšce, prĂ©sident; Levavasseur Alphonse, Philippe Louis, vice-prĂ©sidents; MoiliĂ© Louis, Hamel Aimable, secrĂ©taires; Desseaux Pierre, trĂ©sorier; Grignard ThĂ©ophile, RuaultJean, Anne Alphonse, Philippe Louis, Gonor Victor, Juhel Louis, MoitiĂ© Louis, receveurs particuliers; Marion Charles, Michel Hippolyte, Delahaye Auguste, Toulor^ Charles, Besse FrĂ©dĂ©ric, Viiledieu Louis, Lecarpentier Bienaime, Brisset Louis, Boisnel EugĂšne, Esterlingot FYançois, CompĂšre ^mile, Mersent Charles, Ruel Henry, Conor Emile\ Gi*ard EugĂšne, Gauvain Ferdinand, Paris Jacqnes^ Cadet François, Vincent ^ean, Leclerc DĂ©sirĂ©, Lecouvey AntĂ©nor, Lepaumier Jean, Poirier Jules, Legagneux Emile, Bourguet Louis, TbĂ©veuot Auguste, administrateurs. SociĂ©tĂ© de secours mutuels la Ckerboutgeoise. MM. Pignot Charles, prĂ©sident; Lebiez, chef contre-mattre, vice- prĂ©sident; Lerauvre, charpentier de la marine, trĂ©sorier; Vaslot, ouvrier forgeron ; Sanson, ouvrier calfat; Bihel, ouvrier igusteur; Osmonl, retraitĂ© de la marine; Mesnil, ouvrier chaudronnier; Renouf, chef ouvrier charpentier, Antoine, contre-maĂźtre charpentier; Ro- muald, chef ouvrier charpentier; Chauvin, ouvrier charpentier odmt- nistrateurs; Vautier, retraitĂ© de la marine, archiviste; Godreuil, Ă©crivain de la marine, secrĂ©taire. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des mĂ©decins de V arrondissement de Coutances. MM. Tanqueray, prĂ©sident; LemiĂšre, vice-prĂ©sident; Laisney, trĂ©sorier; Dudouyt Pierre et Hamel, secrĂ©taires. VILLE DE COUTANCES. MM. Boissel-Dombreval, m9\vQ, prĂ©sident; Rouley, wcc-prĂ©ndcn/; Robin, secrĂ©taire; HĂ©on, professeurs, secrĂ©tatre-adjoint; Roguelin, trĂ©sorier; Leneslet, trĂ©sorier-adjoint; Lehuby, Hennequin, admi- nistrateurs. VILLE DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels Sapeurs-pompiers. MM. Fauchon Victor, prĂ©sident; Amiard RenĂ©, vice-prĂ©sident; Duboscq Joseph, secrĂ©taire; LesĂ©nĂ©chal Ernest, Leroy, Chari>on- nel François, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Ouvriers 200 Membres. MM. Lefresne, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident; ChĂ©rel ThĂ©ophHe et — i93 — Lemonniei'-DatiniĂšre Louis, vice-prĂ©sidents ; Beaumont, trĂ©soner; Samion Georges, secrĂ©taire; Pleutin, GuĂ©rin, Fautrai'd, Dadard, Yvon. Orvain, adminĂ»trateurs ; Beaubigny Jean, Diguet, Gaiilhier Louis, GauliopPien*e, Giquel, Charuel et GuĂ©rin Ernest, chefs de quartier. VILLE DE VALOGNES. MM. SĂ©bire 0*, docteur-mĂ©decin, prĂ©sident Viel, juge vice-prĂ©^ sident; Lecannellier, secrĂ©taire; Capelle, trĂ©sorier; Leeoquierre, serrurier; Roberge, nĂ©gociant; Lerouge, peintre; A. Lemasson, Paris, peintre; Lasselier, cultivateur, LhĂŽtelner, administrateurs, VILLE DE BRICQUEBEC. MM. Gumier, prĂ©sident; GmĂŽon, vice-prĂ©sident. PRISONS. Les prisons de la Manche forment, avec celles de llUe-et- Vilaine et de la Mayenne, la 13^ circonscription pĂ©nitentiaire, dont l'admi- nistration est confiĂ©e au Directeur de la maison centrale de Rennes. ArrĂȘtĂ© do M. le PrĂ©sident de la RĂ©publique en date du 20 mars 1888. M. Th. Hallo, docteur en droit, Ă  Rennes Ille-et- Vilaine. Gardiens chcf. Saint-Lo M. Baize. — Avranches M. Dufour. — Cherbourg M. Auriol. — Goutances M. Marchand. — Mortain M. Martin. — Valognes M. Legrand. Anindiiiers el MĂ©deetiis* Saint-Lo MM. Dumont et Lhomond.—Avranches MM. Lefrançois et BĂ©chet. — Cherbourg MM. Vielhaulmesnil et Offrel.— Coutances MM. Rosselin et Leconte. — Mortain MM. Lelandais et de la Hous- saye. — Valognes MM. Poret et Le Bouteiller. Saint-Lo M. Pignet, instituteur. Commissions de surveillance des Prisons. Arrondissement de Saint-lo.— MM. le Maire de Sl-Lo, Bernard ^, docteur-mĂ©decin, conseiller gĂ©nĂ©ral; Lerendu, conseiller muni- cipal; LeliĂšvre, agent voyer en chef ; Dussaux, avouĂ©, adjoint au maire de Saint-Lo. Arrondissement d'Avrangues. — MM. le Maire d'Avranches ; Des- douttils, !‱' adjoint au maire d'Avranches; Lechevalier Octave, conseiller municipal; LemardelĂ© Emile, avouĂ©, conseiller municipal; Barbien-Domin, conseiller municipal; Scelles, juge supplĂ©ant, avocat. Arrondissement de Cherbourg. — MM. le Maire de Cherbourg; 13 — 194 — Asselin, prĂ©sident honoraire du Tribunal civil; Favier, avocat; Renault, docteur-mĂ©decin, conseiller nnunicipal ; Levallois, juge au Tribunal civil; Poillevin, pharmacien; le percepteur de Cherbourg. Arrondissement de Goutanges. — MM. le Maire de Goutancesi Saillard, adjoint au maire de Coutances; Rabec, avocat; Guillemelte, juçe de paix, conseiller gĂ©nĂ©ral ; DupĂ©rouzel, avocat ; Lemuet Alphonse, propriĂ©taire; Lair, ancien proviseur. Arrondissement de Mortain.— MM. le Maire de Mortain ; Le Grecq, avocat; Josset, avocat; Buisson, pharmacien; Norgeot, juge de paix; Leriche, docteur-mĂ©decin. Arrondissement de Valognes. — MM. le Maire de Valognes; Ber- nard, conseiller municipal ; Bricquebec, docteur-mĂ©decin; Dansos, docteur-mĂ©decin; Foulon, avocat; Lebouteiller, docteur-mĂ©decin; le percepteur de Valognes. AGRICULTURE. Ecole dĂ©partementale d'ag^ealtare et de laiterie Créée par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel du aoĂ»t 1886. Directeur M. Le Tkrtrb. Sous-Directeur M. Ghassant, Personnel enseignant. — Physique et chimie, M. Ghampseix ; sciences naturelles, M. Duterque ; anglais, M. Rivoiron ; enseigne- ment primaire et primaire supĂ©iHeur, M. Nicolle, instituteur; enseignement de l'extĂ©rieur et de l'hygiĂšne des animaux et de la pratique sanitaire, M. Bernard, vĂ©tĂ©rinaire; chef de pratique agri- cole et dHndustrie laitiĂšre, M. Crin on; jardinier chef de pratique agricole, M. Gouveno ; instructeur militaire, M. Lithard. GOMITÉ DE SURVEILLANCE ET DE PERFECTIONNEMENT. — MM. IIdS- pecteur gĂ©nĂ©ral de l'enseignement agricole, attachĂ© Ă  la rĂ©gion, prĂ©sident ; Regnault, G* de Sesmaisons, Pignard-Dudezert, membres du Gonseil gĂ©nĂ©ral ; Houllevigue, professeur de sciences au lycĂ©e de Goutances, secr^toVe; Savary, agriculteur, Ă  Montpinchoa; Lebar- benchon, agnculteur, Ă  Sottevast. Gette Ă©cole, installĂ©e dans la ferme du Vieux-GhĂ teau, dĂ©pendant du domaine de Goigny, situĂ© en la commune de ce nom, est destinĂ©e Ă  former des chefs de* culture, Ă  donner une bonne instruction pro- fessionnelle aux fils de cultivateurs, propriĂ©taires et fermiers, et, en gĂ©nĂ©ral, aux jeunes gens qui se destinent Ă  la carriĂšre agricole. Elle est destinĂ©e particuliĂšrement Ă  renseignement et a l'Ă©tude de tout ce qui se rattache Ă  l'industrie laitiĂšre. L'Ă©cole reçoit des Ă©lĂšves internes, des demi-pensionnaires et des Ă©lĂšves externes. La durĂ©e du cours est de deux ans. Le prix de la pension est de 400 fr.; celui de la demi-pension, de 250 fr. ; les externes paient 50 fr. ; le tout exigible d'avance et par dixiĂšmes, en trois versements, savoir trois dixiĂšmes en entrant, trois dixiĂšmes en janvier et quatre dixiĂšmes en avril. Les examens d'admission ont lieu, tous les ans, au siĂšge de TĂ©cole, le troisiĂšme lundi de septembre. — 196 ~ Lcs candidats doivent avoir 14 ans au moins, ot 20 ans au plus dans TannĂ©e de l'admission. Des prospectus faisant connaĂźtre toutes les conditions d*adniission et du rĂ©gime de l'Ă©cole sont dĂ©posĂ©s Ă  la PrĂ©fecture i" division, aux Sous-PrĂ©fectures et aux Mairies du dĂ©partement. De son cĂŽtĂ©, M. le Directeur de l'Ă©cole en adressera Ă  toutes les personnes qui lui en feront la demande. LAboralofre de ehtmie a^rieole iĂ  Gran ville. Directeur M. Laurot, chimiste Ă  Granville. Ce laboratoire spĂ©cial destinĂ© Ă  l'analyse des entrais chimiques employĂ©s en agriculture fonctionne, Ă  Granville, depuis TannĂ©e 1885. Il est subventionnĂ© par le Ministre de TAgriculture et le dĂ©parte- ment de la Manche. Les analyses sont gratuites. Les agriculteurs ont Ă  poui*voir seu- lement aux frais d'expĂ©dition des Ă©chantillons Ă  M. Laurot, et Ă  Taffranchissement du bulletin d'analyse renvoyĂ© par le Directeur du laboratoire. EB»fi^eBieiit dĂ©partemental et eommiinal de raf^enltnre. Loi da 16 juin 1879. Cbflire dipaitsinsntale d'ajhcaltiiTa, crtĂ©a par dĂ©cisioti ministĂ©rielle du 26 joIq 1885. TUtUaire M. Rozeray, ancien rĂ©pĂ©titeur Ă  TĂ©cole nationale d'agriculture du Grand-Jouan. Ee^le primaire et professionnelle d'a^caltnre de Sartilly. Directeur M. Aubril. Personnel enseignant. — Physique, M. Hubert; vĂ©tĂ©rinaire, M. OllivĂźer Edouard; chef de pratique, M. Lamy; enseignement primaire, M. Lenfant; instructeur militaire, M. Lesignc. ComitĂ© de surveillance et de perfectionnement. — MM. Tins- pecteur gĂ©nĂ©ral de renseignement agricole attachĂ© Ă  la rĂ©gion, prĂ©- sident; M- rinspecteur primaire do Tarrondissement; M. ËlphĂšge Basire, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Dragey ; M. Godefrov, conseiller d^arrondissement, adjoint au maire de Sartilly; M. Duchemin Alfred, ancien maire de Dragey, propriĂ©taire-cultivateur. SOCIÉTÉS D'AGRICULTURE. Arrondissement de Saint-Lo. —MM. Floret, PrĂ©fet de la Manche, prĂ©sident; Manoury, conseiller d'arrondissement, Lenocl, sĂ©nateur, Sanson de la Valesquerie FĂ©lix, propriĂ©taire-agriculteur, vice-prĂ©si- dents; Kobin Nestor, Ă©leveur, secr^faĂźVe; Ozenne Paui, secrĂ©laire- adioitU; Bosq, banquier, trĂ©sorier; Thouroude, Ă©leveur, trĂ©sorier- adjoint; Hoseray, professeur d'agriculture, archiviste. Arrondissement d'Avranches,—WA, E. Garnot, prĂ©sident; Lemar- chand Jules, prĂ©sident honoraire; J. Bouvattier, fils, et Henri Raulin, vice-prĂ©sidents; d'Avenel, secrĂ©taire; Pitel et Lechoisne, vice-secrĂ©taires; VauprĂšs, propriĂ©taire, trĂ©sorier; A Latouche ^, — 196 — comervateur; Louis Hardy, Ă  Tirepied ; François Leresteux, Ă  Pon- lorson; Potier de Lavarde, Ă  Saint-Pair; Collet, Ă  Poilley; Louis de Saint-Pierre, ancien dĂ©putĂ©, Ă  la Haye-Pesnel ; RenĂ© de Cantilly, Ă  Lolif; A. de Peyronny, Ă  la Lande-cl'Airou ; Victor Chevallier, Ă  Saint-James, membres du comitĂ© d'administration. Nouvelle SociĂ©tĂ© d^ Agriculture d'Avranches, — MM. Riotteau et Morel, prĂ©sidents; Langlois Jacques, Lenoir, maire d*Avranches, prĂ©sidents d honneur; Le Chevalier Octave, Desdouitils adjoint au maire d'Avranches, vice-prĂ©sidents; Basire ElphĂšge, Blin, LetrĂ©- guilly, secrĂ©taires; Loiseau, trĂ©sorier; Gombert, trĂ©sorier-adjoini. Arrondissement de Cherbourg. -MM, le C^ HervĂ© de Sesmaisons, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident, Ă  Flamanville; le PrĂ©fet de la Manche, le Sous-PrĂšfel de l'arrondissement de Cherbourg, prĂ©sidents d'hon- neur; le Maire de Cherbourg, vice-prĂ©sident d'honneur; LĂ©on Hainneville, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ©; Feuardent du Hutrel, propriĂ©taire, vice-prĂ©sident pour le canton do Beaumont ; LequĂ©riĂ© des Roziers, vice-prĂ©sident pour le canton des Pieux ; Lebas Jean- Baptiste, maire de Saint-Pierre-Eglise, vice-prĂ©sident pour le canton de Saint-Pierre-Eglise; Gamache Augustin, vice-prĂ©sident pour le canton d'Octeville; LegranchĂ©. secrĂ©taire; Edmond Orry et Thomas FoUiot, secrĂ©taires-adjoints ; Ed. Joublin, trĂ©sorier; Cousin Edouard, archiviste; A. Pouppeville et E. Sanson, conseillers d'adminis- tration pour Cherbourg ; Lecerf et Bosvy AntĂ©nor, trf., pour Beaumont ; Courtois Jean et Houel ThĂ©odore, id,, pour les Pieux ; Pontis Jacques et Menut Henri, id., pour Octeville; Lecanu François, flls, propriĂ©taire et LĂ©crivain Jean, id., pour Saint- Pierre-Eglise. Arrondissement de Coutances.—UM. Briens, prĂ©sident; Regnault, conseiller gĂ©nĂ©ral, Dombreval, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Cou- tances ; vice-prĂ©sidents ; Guillemette, conseiller gĂ©nĂ©ral, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Saillard, adjoint au maire de Coutauces, Lemarchand, propriĂ©taire k Cou tances, vice-secrĂ©taires; Adde, propriĂ©taire Ă  Coutances trĂ©sorier; Bienvenu, propriĂ©taire Ă  Coutances, trĂ©sorier- adjoint. Arrondissement de Mortain. — MM. d'Auray, prĂ©sident ; Duma- rais, propriĂ©taire au Neufbourg, Laurent, juge de paix, Ă  Saint-Pois, vice-prĂ©sidents ; Josset, secrĂ©taire ; de Bailliencourt, propriĂ©taire, Ă  Mortain, trĂ©sorier ; LadvouĂ©, propriĂ©taire, Ă  Mortain, vice-trĂ©sorier; Boulay, bibliothĂ©caire. PrĂ©sidents cantonaux ; MM. BĂ©chet, pour Barenton ; GuĂ©rin, Cour Isigny ; Herbin Gustave, pour Juviçny ; d*Avenel, pour le Ă©illeul ; Piel, propriĂ©taire Ă  Mortain ; BrĂ©hier Julien, pour Saint- Hilaire-du-HarcouĂ«t; d'Auray, maire de Saint-Pois, pour Saint-Pois; Labiche Paul, propriĂ©taire, pour Sourdeval. Arrondissement de Valognes. — MM. le Sous-PrĂ©fet de Farron- \memer\if prĂ©sident honoraire; SĂ©bire 0 *, prĂ©sident; Roumy et Bixhol, vice-prĂ©sidents ; Lemarquand, secr^torre; Leduc, trĂ©sorier; Vassellier, bibliothĂ©caire. CHAMBRES CONSULTATIVES D'AGRICULTURE. Arrondissement de Samt-Lo. — Canisy, MM. Deshayes AlberQ, - 197 - agriculteur. — Carentan, LenoĂ«l, uge de paix.— if an^nj/, Delarue, notaire. — Percy, BlouĂȘt *, conseiller gĂ©nĂ©ral. -— Saint-Clair, Bernard Adolphe, maire, Ă  Saint-Clair. — > Saint-Jean-de-Daye, PĂ©zeril, propriĂ©taire. — Saint-Lo, Houssin-Dumanoir * , conseiller gĂ©nĂ©ral. — Tessy-sur-Vire, Beaufils, maire de Moyon. — Torigni- sur-Vir€f Gord'homme, maire, conseiller d'arrondissement. Arrondissement d'Avranches. — Avranches, MM. Couraye du Parc *, membre de la SociĂ©tĂ© d'agriculture. — BrĂ©cey, Laurent, maire aux Cresnays.— Ducey, Dupont, maire. — Granvillej Duche- min, agriculteur, Ă  Dragey.— La Haye-Pesnel, BazireElphĂšgej, pro- priĂ©taire, Ă  Dragey.— PoWtorson, M*" de Verdun de la Crenne, maire d'Aucey, conseiller d'arrondissement. — Saint-James, Morel, prĂ©si- dent du Comice agricole.— 5ar/iZZi/, Riottteau, prĂ©sident du Comice agricole de Sartilly. — Villedieu, TĂ©trel ^, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident du Comice agricole de Villedieu. Arrondissement de Cherbourg. — Beaumont, MM. Louis, maire de Beaumont. — Cherbourg, Hainneville, nĂ©gociant, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d' Ocferi'We, C** de Sesmaisons. maire et conseiller gĂ©nĂ©ral, et Lesage, maire d'Octeville. — Les Pieux, LequĂ©riĂ©-Desroziers, maire.— Saint-Pierre-Eglise, Lebas, maire. Arrondissement de Coutances. — BrĂ©hal, MM. Lemonnyer, adjoint. —Cerisy-la-Salle, Guillemette FrĂ©dĂ©ric. — Coutances, Boissel- Dombreval ^, maire, conseiller gĂ©nĂ©ral.— Gavray, LecoupĂ© Marcel. —La Haye-du-Puits, Ducloux, xsmve.—Lessay, Galuski *, maire, conseiller gĂ©nĂ©ral. — Montmartin-sur-Mer, Quenault, conseiller gĂ©nĂ©ral. — PĂ©riers, Rognauit, ancien dĂ©putĂ©, conseiller gĂ©nĂ©ral. — Saint'Malo-de-la-Lande, Jehenne, conseiller d'arrondissement, maire. — Saint-SauveuĂź^-Lendelin, Toulorge EugĂšne. Arrondissement de Mortain. — Barenton, MM. Blin, conseiller gĂ©nĂ©ral,— /si^ny, Davy, msiive.—Juvigny, Gressin, maire, conseiller gĂ©nĂ©ral.—!^ Teilleulyiomn ZĂ©phirin.— ifor^am, Le Bigot, notaire. — Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t. — BoucĂ©, maire de Sainl-Martin-de- Landelles.— 5a^n^Pols, Lechaptois, conseiller municipal Ă  Boisyvon. — Sourdeval, Esnault Charles, propriĂ©taire. Arrondissement de Valognes.—Barneville, MM. Lepelletier, mait*e de Csivierei.—Bricquebec, Viel, juge de pa\x.—Montebourg y le C' de Ponlgibaud *, maire et conseiller gĂ©nĂ©ral. —Çuef^e/iou, Colas-Corderie, ms.re,—Sainte-MĂšre-Eglise, Roumy, propriĂ©taire. — Saint-Sauveur-le-Vicomte, ^, . .—VaĂŻogneSy SĂ©bire 0 *, sĂ©na- teur, conseiller gĂ©nĂ©ral. COMICES AGRICOLES. Percy, Tessy-sur-Vire et Torigni-sdr-Vire.— MM. Ganne de Beaucoudray, prĂ©sident ; G. Canu, mĂ©decin-vĂ©tĂ©rinaire Ă  Torigni, et Canuet-PrĂ©fbntaine, maire Ă  Villebaudon, vice^rĂ©sidents ; Goulet, pĂšre, Ă  Tessy, secrĂ©taire-trĂ©soĂźner. BrĂ©cey.— M. Laurent, maire des Cresnays, prĂ©sident. Ddgey.*-M. Rollain, agriculteur Ă  Juilley, prĂ©sident. La Haye-Peskel.— m. Fonlaino, consoillor gĂ©nĂ©ral, notaire Ă  la Hayc-Pesnel, prĂ©sident. — 198 — PoNTORSON.— M. FontĂ©nier, Chevalier de la LĂ©gion d^honaeur, maire du Mont-Saini-Michel, prĂ©sident, Sartilly.— M. Riotteau, dĂ©putĂ©, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident, Saint-James.— M. Morel, maire de Saint-James, prĂ©sident. ViLLEDiEC— M. TĂ©lrel ^, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Villodieu, prĂ©sident, BrĂ©hal.— MM. Briens, prĂ©sident ; docteur de la BelliĂšre, conseiller gĂ©nĂ©ral, vice-'prĂ©sident ; de la Valleinerie, maire de Ghanteloup, secrĂ©taire ; Fauchon, maire du Mesnil-Aubert, trĂ©sorier, Gavray.— MM. LecoupĂ© Marcel, propriĂ©taire Ă  Saint-Denis-le- Gast, prĂ©sident ; Michel, maire du Mesnil-Garnier ; LeelĂšre Edmond, propriĂ©taire Ă  Gavray, vice-prĂ©sidents ; Coueffin Amand, propriĂ©taire Ă  Gavray, secrĂ©tah*e ; Dui'ville Albert, propriĂ©taire Ă  Gavray, vice-secrĂ©taire ; Barbier, percepteur de Hambye, trĂ©soner, La HAYE-DD-PuiTsetLEssAY.— MM. de La Martin iĂŽre ^, prĂ©sident; N..., vice-prĂ©sident; Piquet, propriĂ©taire, secrĂ©taire, Cerisy-la-Salle.— MM. Guillcmette, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident; N..., vice-prĂ©sident; Duperrouzel, propriĂ©taire, secrĂ©taire; Gaillard, trĂ©sorier. PÉRTERS.— MM. Regnault, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident; Leconlc, conseiller d'arrondissement, vice-prĂ©sident; Pican, secrĂ©taire; Lcdrans, trĂ©sorier, Saint-Malo-de-la-Lande.— MM. Lefournier, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral do la PrĂ©fecture d'Eure-et-Loir, prĂ©sident; Lemoine, professeur au lycĂ©e, /*' vice-prĂ©sident ; Lecarpentier Casimir, propriĂ©taire, 2 vice-prĂ©sident; Tanqueray Almire, secrĂ©taire; Vincent, mĂ©decin, secrĂ©taire-adjoint ; Locuir, propriĂ©taire, trĂ©sorier ; Gervaise EugĂšne, trĂ©sorier-adjoint, Saint-Sauvecr-Lekdelin.— MM. le docteur Lcmalli-o, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident ; Toulorge, maire de Muneville-le-Bingard, el Lecacheux, adjoint Ă  Monthuchon, vice-prĂ©sidents; Dumont, trĂ©soner ; Ledentu, adjoint, secrĂ©taire, MM. Fauchon, ancien conseiller gĂ©nĂ©ral, le Sous-PrĂ©fet de Mortain, prĂ©sidents d* honneur; GuĂ©ri n, maire du Mesoil- ThĂ©bault, prĂ©sident ; Davy, maire des Biards, Cruchet, notaire au Buat, de Tesson, Ă  la MancelliĂŽre, vice-prĂ©sidents ; Varin, notaire k Isigny, secrĂ©taire; Anfray et Heslouin, au Buat, vice-secrĂ©iaires ; CreslĂ©, percepteur Ă  Isigny, trĂ©soner ; Jouenne, Paul, Ă  Montigny, Sinoir, receveur de renregistrement Ă  Isigny, vice-trĂ©soriers, Saint-Hilaire-du-Harcouet.— MM. le Sous-PrĂ©fet de Mortain, prĂ©sident honoraire; Genest, maire de Saint-Hilaire-du-HarcouĂȘt, vice-prĂ©sident honoraire ; Lefresne Alfred, prĂ©sident ; BoucĂ© Julien, Lemonnier, vice-prĂ©sidents; Beaumont, secrĂ©taire; Piel, vice-secrĂ©taire; Hirbec, trĂ©sorier; Boivent Louis, mce-^r*5oner. Comice agricole du Cotestim. — MM. Emile LenoĂȘl, sĂ©nateur, prĂ©sident; LĂ©on LenoĂ«l, secrĂ©taire; Allix-Courboy et Maillard, vice-prĂ©sidents ; Legrand, trĂ©soner. — 199 — SOCaÉTÉS D'HORTICULTURE. Arrondissement d*Avranches.—1A}i, le PrĂ©fet de la Manche, le Sous-PrĂ©fel d'Âvranches, prĂ©sidents d'honneur ; d'Aisy *, prĂ©si- dent ; Loyer ^, docteur-mĂ©decin, Le Marchand Jules, Le Breton, pĂšre, Louvel Constant i^, prĂ©sidents honoraires; Roussel, horti- culteur, vice-prĂ©sident; Morel Paul, horticulteur, Baubigny, vice- prĂ©sidents honoraires; Saint, conducteur principal des ponts et chaussĂ©es, secrĂ©taire; Hamel Alexandre, secrĂ©taire-adjoint; Gilbert, banquier, trĂ©sorier; Lemains, conservateur-archiviste; Juhel, Auçuste Latouche ^, Baubigny et comte de Ghabannes, membres au ComitĂ© d'administration. Arrondissement de Cherbourg.— Membres d'honneur de ta SociĂ©tĂ©.— PrĂ©sident d'honneur M. Martinet, sous-prĂ©fet de Tarron- dissement. —PrĂ©sident honoraire M. Moll Ch., maire de Cherbourg, commandeur de la LĂ©gion d*honneur. Membres du Bureau pour 1 8 89.— PrĂ©s'iĂ»eui M. le docteur Renault, chevalier de la LĂ©gion d'honneur, offlcier d'AcadĂ©mie, rue de la PoudriĂšre.— Vice-PrĂ©sidents MM. Orry, avouĂ© honoraire, officier d'AcadĂ©mie, rue Montebello; Cauvin, propriĂ©taire, rue Bonhomme.— Conseillers d'administration MM. Levesque, marchand de fers, place de la Fontaine ; H. de la Chapelle, contrĂŽleur des douanes, prĂ©sident honoraire de la sociĂ©tĂ© artistique et industrielle, rue des Coi*deries, 55 ; Rossel Alfred, agent du commissariat de la marine, rue de l'Ermitage ; JoUiette, chef de bataillon d'infanterie marine, retraitĂ©, chevalier do la LĂ©gion d'honneur, rue du Chan- tier.—TrĂ©sorier M. Orange, agent comptable de la marine retraitĂ©, me Bonhomme, 38.— SecrĂ©taire M. LeliĂŽvre Paulin, rue de la Polie, 18.— SecrĂ©taires adjoints MM. Dulot, greffier du tribunal de commerce, rue Montebello ; MacĂ©, Adrien, commis de nĂ©gociant, rue de la DuchĂ©e.— BibliothĂ©caire M. Noyon, place de la Fontaine. — BibliothĂ©caire adjoint M. Cavron LĂ©on.— Directeur du jardin M. Orry.— Conservateur du matĂ©riel M. Levitre, rue de l'Aima, 34. — Professeur d'arboriculture M. PrĂ©sident du comitĂ© de rĂ©daction M. Orry. — Vice-prĂ©sident du comitĂ© de rĂ©daction M. H. de la Chapelle.— SecrĂ©taire de la rĂ©daction M. Dutot.— DĂ©lĂ©guĂ© pour convoquer aux inhumations des sociĂ©taires M. Nicol- leau, rue des Corderies, 18. Commissions permanentes. — Culture d'utilitĂ© MM. Orry, prĂ©si- eent; Maillard, nĂ©gociant; Lemagnen, horticulteur; Nicolleau, maĂźtre tailleur de l'infaulerie de marine retraitĂ©, dĂ©corĂ© de la mĂ©daille militaire ; Bernardet, professeur d'anglais au collĂšge ; Havard, mattrc principal de la marine retraitĂ©. — Culture d'agrĂ©- ment MM. Cauvin, prĂ©sident; Horvieux, propriĂ©taire; Pottier, receveur des postes en retraite; Bobine, ancien avouĂ©; Havet, professeur de rnĂ©lorique au collĂšge. Arrondissement de Coutances.—MM. Magny , prĂ©sident ; Saillard, vice-prĂ©sident; Lemarchand, seo'Ă©taire; H. Marie, secrĂ©taire- adjoint; Dupuy, trĂ©sorier; FĂ©lix, conse*vateur-archiviste. Arrondissement de Mortain.— UM. le PrĂ©fet, prĂ©sident hono- raire; le Sous-PrĂ©fet de Morlain, vice-prĂ©sident honoraire; Piel Jacffues-Auguste, prĂ©sident ; Mancel, fus, vice-prĂ©sident.; Lebigot, — ĂąOO — secrĂ©taire ; Durand , secrĂ©taire-adjoint ; Delaporlc , trĂ©sorier ; Ganier-Hauteville, conservateur-archiviste. Arrondissement de Valognes.—UM. le Sous-PrĂ©fet de Tarrondis- sement et le Maire de Valognes, prĂ©sidents d'honneur; SĂ©bire 0*, prĂ©sident; Sanson, vice^rĂ©sident ; CrosviUe, secrĂ©taire; Gouye, vice-secrĂ©taire; Falaize, trĂ©sorier; Dagoury, bibliothĂ©caire; Lechevalier, Lemarquand, administrateurs. DEPOT NATIONAL D'ETALONS DE SAINT-LO InspecClon gĂ©nĂ©rale du premier arroadissement. MM. FroidevauxO*, inspecteur gĂ©nĂ©ral; PorlalĂšs ^, directeur; du Pontavice de Heussey, sous-directeur ; Glauzel et du Breil, sur- veillants ; Manoupy, chevalier du MĂ©rite agricole, vĂ©tĂ©rinaire. StatloBsu Manche Saint-Lo, Garentan, Sainle-Marie-du-Mont, Sainte-MĂšre- Eplise, Querqueville, Saint- Pierre -Eçlise, PĂ©riers, Avranches, Villedieu, la Haye-Pesnel, la Chapelle-UrĂ©e, Quettehou, la Haye- du-Puil8, Beaum'ont, les Pieux, Valognes, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Saint-James, Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t, Sourdeval, Gavray, Bric- quebec, Sartilly, Saint-Pair, Pcrcy, Saint-Jean-de-Daye, BrĂ©hal, Marigny, Monlebourg, Torigni-sur-Vire. Calvados Bayeux, TrĂ©viĂšres, Isigny, Balleroy, Vire, Villors- Bocage, CondĂ©-sur-Noireau, BĂ©ny-Bocage, Gaumont. SOCIÉTÉ DES COURSES DE SAINTLO. PrĂ©sident d'honneur MM. Florct, prĂ©fet de la Manche; pt^idenl honoraire Louis Yver ; prĂ©sident Henry Regnouf de Vains ; vice- prĂ©sident Etienne Roux ; secrĂ©taire GaĂ©tan Guillot ; trĂ©sorier Barreau. SOCIÉTÉ DES COURSES O'AVRANCHES. MM. Morel Hippolyte, conseiller gĂ©nĂ©ral, pr^sĂ»/cn^ ; Langlois et Gautier, vice-prĂ©sidents d'honneur ; Basire, vice-prĂ©sident; LoĂźseau, trĂ©sorier ; Lenoir et Desdouitils, secrĂ©taires. SOCIÉTÉ DES COURSES DU COTENTIN. MM. le V^o de Tocqueville ^ , prĂ©sident; Bavard, trĂ©sorier ; de BaĂȘque, secrĂ©taire» SOCIÉTÉ DES COURSES DE B0URI6NY. MM. Labiche, sĂ©nateur, et Riotteau, éé^wiĂ©, prĂ©sidents; Lefresne — 201 — et TĂ©trel, conseillers gĂ©nĂ©raux, vice-prĂ©sidmls ; Loyer, trĂ©sorier ; Loyer, secrĂ©taire; Delaunay, avouĂ© Ă  Mortain, vice-secrĂ©taire ; Lauglois, Le Boucher, Lechaptois, et Bidois, juge de paix de BrĂ©cey, commissaires. YÉTÉRINAIRES BREVETES. Arrondissement de Saint- Lo,'^ MM. Cauville Alexis-Edouard, Garentan ; Manoury Edouard, Saint-Lo ; Ganu Georges-LĂ©ouard*, Torigni-sur-Vire ; Morel Alphonse-ThĂ©ophile, Saint-Lo; Lebrun Octave, Percy. Arrondissement d'Avranches.^MM, Dufour Joseph-Gasimir, Blin Isidore-Julien, Ă  Avranches; Ollivier Pierre-Edouard, Ă  Granville; Bourges Jean-Marie-LĂ©on, Ă  Pontorson ; Ollivier Louis, Ă  Gran- ville. Arrondissement de Cherboui*g, — MM. Poupeville Auguste;, Ă  Gherbourg; Boisanfray Jacques-FrĂ©dĂ©ric-Joseph, Ă  Gherbourg; Debroize LĂ©on-Jules, a Tocquoville. Arrondissement de Coutances.—UU. Levionnais Joseph-Marie, Gauvin Louis-Gharles, Gauvin Pierre-Victor, fils, Ă  Goutances; Bernard Stanislas, Ă  la Haye-du-Puits. An*ondissement de Mortain,—UM. Goubin, Ă  Saint-Hilaire-du- HarcouĂȘt ; Hergaull-LosiniĂšre Emile-Ovide, Ă  Mortain. Arrondissement de VcUognes. — MM. Gosselin Bon-Hippolvte- Joseph, Ă  Valognes ; Liot EugĂšne-Donatien, Ă  Sainte-MĂšre-Eglse ; Lemarquand Auguste, Ă  Valognes; Lebas Alphonse-Jacques, Ă  Valognes. CHAMBRES DE COMMERCE. Cherbourg. — M}Ăą, LĂ©on Mauger, prĂ©sident; Buhot, vice-prĂ©- sident ; Hainneville EugĂšne, secrĂ©taire ; Bonfils, Bayard, Menut, de la GermoniĂšre Edmond, du Vast, Mahieu, Hay, Lesage, BrĂ©hal, Guidon, Langlois, trĂ©sorier. Granvilie. — UJA, Riotteau, prĂ©sident; FossĂ©, vice-prĂ©sident, Breton iDior}, Lucien, Gh. Guillebot, LeclĂšre, Langlois, Toupet et Lemattre ; PnĂ©rivong, trĂ©sorier. AGENTS CONSULAIRES. Cherbourg,— MM, Henri Prindergast Vercker, consul d'Angle- terre; Gustave Bonflls, vice-consul; Menut, vice-consul de Portugal; BonAls Gustave, vice-consul du BrĂ©sil ; Bonfils AmĂ©dĂ©o, vice- consul de SuĂšde et de NorvĂšge ; Liais Joseph-Alfred, vice-consul d'Espagne; Liais lEdouard, consul de Belgique; Lebrun, agent consulaire d'Autriche-Hongrie ; ^ile Postel, vice-consul de Russie — 202 — et d'Italie ; Hauvet, vice-consul de la RĂ©publique de Venezuela ; Postel Emile, vice-consul des Etats-Unis; FĂ©lix-Emile Postel, consul de la RĂ©publique de Salvador ; Ârchimbault, vice-consul du Mexique; Liais Edouard, consul des Pays-Bas; Testard-Marans Enrique, vice-consul de l'Urugay. GrantJiZZe.— MM. N. . ., vice-consul d'Angleterre ; Ch. LeclĂšre *, vice-consul d'Espagne de Lalun, vice-consul de Portugal; Pannier Jules, vice-consul de SuĂšde et de NorwĂšge ; N. . ., vice-consul de Danemark ; N. . . , vice-consul d'Italie. CONSEILS SANITAIRES DES PORTS OU OÉPARTEMENT DE LA MANCHE. Cherbourg,— }AM, Martinet, sous-prĂ©fet, prĂ©sident; un dĂ©lĂ©guĂ© du vice-amiral commandant en chef, prĂ©fet maritime du 1^' arron- dissement ; un dĂ©lĂ©guĂ© du gĂ©nĂ©ral commandant la 39* brigade ; le maior gĂ©nĂ©ral de la marine ; le directeur des mouvements du port ; le directeur du service de santĂ© de la marine ; TingĂ©nieur en chef des ponts et chaussĂ©es ou un dĂ©lĂ©guĂ© ; Moll, directeur des construc- tions navales en retraite, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Cherbourg ; le docteur GuifTart, mĂ©decin en chef de THĂŽtel-Dieu, directeur delĂ  santĂ© ; le docteur Legard-Lafosse, chirurgien en chef de la 1" sec- tion de rHdtel-Dieu, dĂ©lĂ©guĂ© du comitĂ© d'hygiĂšne; le docteur Renault, chirurgien en chef de la 2" section de l'HĂŽtel-Dieu, mĂ©decin des Ă©pidĂ©mies ; N..., dĂ©lĂ©guĂ© du conseil municipal; de Saint-Quentin, inspecteur des douanes ; Alfred Mahieu, dĂ©lĂ©guĂ© de la chambre de commerce ; Emile Postel, vice-consul de Russie, d'Italie et des Etats-Unis d'AmĂ©rique, dĂ©lĂ©guĂ© du corps consulaire. Granm7/c.— MM. Le Biez, maire, prĂ©sident ; le commandant de place, colonel du 2» rĂ©giment d'infanterie de ligne ; le commissaire de rinscription maritime ; l'inspecteur des douanes ; l'ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es ; Lemoine, docteur-mĂ©decin, dĂ©lĂ©guĂ© du conseil municipal ; PhĂ©rivong, capitaine au long-cours, dĂ©lĂ©guĂ© de la chambre do commerce ; Leclerc, armateur, vice-consul d'Espagne, dĂ©lĂ©guĂ© du corps consulaire ; Letourneur, docteur-mĂ©decin, adjoint au maire, conseiller d'arrondissement, mĂ©decin des Ă©pidĂ©mies; Jouvin, lieutenant des douanes, agent sanitaire. 5atnNVaa5/.— Hamelin-Dutot, maire, pr^siden/; Guiffarl, docteur- mĂ©decin, directeur de la santĂ© Ă  Cherbourg ; le commissaire do l'inscription maritime ; MĂ©nard, docteur-mĂ©decin ; Boudeur, lieute- nant des douanes, agent sanitaire. FOIRES DE LA. MANCHE. Les foires on itcUique, sont celles qui, tombant un dimanche, sont avancĂ©es ou retardĂ©es d'un jour. — Les foires mensuelles figurent Ă  leurs dates. JANVIER. — 1" BrĂ©hal, Ducey, Saint-Clair, Villedieu. 2, Pon- t oison, Tessy. 3 Beaumont, BrĂ©cey, Montbray, Porlbail, Sainte- — 203 — GeneviĂšve. 5 Gavray. 7 Garenlan. 9 Monimartin-sur-Mer. ii Goulou* vray. 12 Avranches. 13 Haye-du-Puits. 14 Sainle-MĂšre-Eglise, Tourlaville. 15 Sourdeval. 16 Haye-Pesnel, Pontorson,Saint-Hilaire- du-HarcouĂȘt. 17 Moutbray. 20 Queitekou, 22 Les Pieux. 25 SaiatrLo. 28 Cherbourg. 29 PĂ©riers. FÉVRIER. — 2 Gavray, Montbour^. 4 Sainl-James. 5 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 6 Pontorson, St-Hilaire-du-HarcouĂ«t. 7 Monlbray. 9 Avranches. il Bricquebec. 13Montmartin-sur-Mer. 15 Valognes. 19 Sourdeval. 20 Haye-Pesnel, Torigni. 21 Montbray. 28 Sartilly. MARS. — 1 Mortain. 2 Gavray. 4 Coulances, Sainl-James. 5 Buais, BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 6 Haye-du-Puils, Pontorson, Saint-Pierre- Eglise. 7 Monlbray. 9 Avranches, Gavray, Montebourg. Il Bricquebec, Carenlan. 13 Marigny, Monlmarlin-sur-Mer. 14 Isigny, Vesly. 16 Beaumonl. 18 Barenlon, Le Teilleul, Percy. 19 Sourdeval. 20 Haye-Pesnel. 21 Montbray. 27 Haye-du-Puils, Saiul-Pierre-Eglise. 28 Safnl-Lo. 29 PĂ©riers. 30 Monlebourg. AVRIL. — 1 Bricquebec, Carenlan. 2 Avranches, BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 3 Haye-Pesnel, Ponlorson, Tessy. 4 Monlbray. 5 Brix. 6 Gavray. 9 Reffuveille. 10 Monlmarlin-sur-Mer, Granville. 11 GrĂ©- ville, Saml-Malo-de-la-Lande. lĂźPorlbail. 13 Avranches, Monlebourg. 15 Cherbourg, Coulances, Bricquebec, Sainl-Sauveur-le-Vicomle. 16 Sourdeval. 17 Haye-Pesnel, Haye-du-Puils, Sainl-Hilaire-du- HarcouĂ©l, Sainl-Pierre-Eglise. 18 Monlbray. 19 Barfleur, Carenlan, CĂ©rences. 20 PĂ©riers. 22 Airel, Lessay, Sainl-James. 23 Les Pieux, Savigny-le- Vieux, Valognes. 24 Le Teilleul. 26 Juvigny. 27 Avranches, Mon^bourg, Sainl-Lo. 29 Bricquebec, Carenlan, Picauville. 30 Le Guislain. MAL — 1 Fierville, Ponlorson. 2 Haye-Pesnel, Monlbray, PrĂ©lol, Sainl-Sauveur-Lendelin. 3 TeurlhĂ©ville-Hague, Villedieu. 4 Gavray, Mortain, Quellehou. 6 Barenlon, Torigni. 7 BrĂ©hal, Cuves, Ducey, Lilhairc, Villedieu. 8 Marigny, Monlmarlin-sur-Mer, Ponloreon, Saint-Clair. 9 Bricquebec, Le Teilleul. 11 Avranches, Beaumonl. 14 Cuves, Nolre-Dame-du-Touchet, Saint-Martin -de-Landelles. 15 Haye-Pesnel, Sainl-Pierre-Eglise. 16 Montbray, Saint-ClĂ©ment, Sainl-Pierre;-de-Semilly. 18 Besneville. 21 Brix, Ducev, Sourdeval. 25 Cerisy-la-ForĂȘt, Saint-Germain-le-Gaillard. 27 Sarlilly. 31 La Pernelle, Sourdeval. JUIN.— 1 Avranches, Gavray. 3 Brix, SainWames. 4 BrĂ©hal' Ducey, Valognes, Villedieu. 5 Monlmarlin-sur-Mer, Pontorao/?. 6 Monlbray, Monlebourg. 8 PĂ©riers. 10 Coulances, GrĂ©ville, Mortain, Sainl-JamĂȘs. 11 Barneville, BrĂ©hal. 12 Folligny, Monlmarlin-sur-Mer. 13 Le Teilleul. 14 Beaucoudray, Juvigny. 15 Gavray, NĂ©hou, Tourla- ville. 17 Barenlon, Carenlan, CherĂŽourg, Saint-Cyr-du-Bailleul. 18 Lessay, Sourdeval. 19 Haye-Pesnel. 20 Montbray. 22 Avranches. 23 Les Pieux. 25 Hambye, Le Vicel. 26 Haye-du-Puils, Mai'igny. 27 Saint-Lo. 28 Argouges, Saint-Jean-de-Daye" 29 Tessy. 30 Juvigny, JUILLET. — 1 Bricquebec, Sainl-James. 2 BrĂ©hal, Cerisy-la-Salle, Ducey, Villedieu. 3 Ponlerson. 4 BrĂ©cey, Montbray. 5 Les Pieux, Montsurvent. 6 Gavray. 10 Monlmarlin-sur-Mer. Sarlilly. H Le Teilleul. 12 Valognes. 13 Avranches, Querqueville. 15 Cerisy-la- ForĂȘl, Sainl-Sauveur-le- Vicomte. 16 Ducey, Souixleval. 17 Haye- Pesnel. 18 BrĂ©hal, Carenlan, Haye-du-Puifs, Le Lorey, Montbray, Sainl-ClaĂźr. 20 Quellehou. 22 Sainl-Lo. 23 Haye-Pesnel. 24 Saint- — 204 — Marti n-d*Aubigoy. 25 Montebourg. 27 Buais, Bricquebec, QuetU'eville. 29 Coulouvray. 3i Sainl-Geraiain-de-Varreville. AOUT. — i La Meauffe, Montbray, PrĂ©tot, Saint-Piepre-Eglise. 3 Avpanches, Gavray, MiniĂšres. 6 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 7 Pon- torson. 8 Torigni. 9 Rauville-la-Place. i\ Montpinchon, 14 MoDt- martin-sur-Mer. 15 Monlbray. 46 Montebourg. 20 Sourdeval. 21 Haye-Pesnel. 22 Le TeiileuL 26 Cherbourg, Savigny. 28 CrĂ©ances. 29 Tocqueville. SEPTEMBRE. — 1 Fierville, 2 Lengronne, Percy, Sainl-Marlin- de-Landelies. 3 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 4 Ponlorson, Saint-Hilaire- du-HarcouĂ«t. 5 Montpinchon, Saint-Lo. 7 Gavray, GrĂ©ville. 9 Juviguy, Valognes, Villedieu. 10 Notre-Dame-du-Touchet, Savigny-le-VIeux. 11 Marigny, Montmartin-sur-Mer, Saint-Pois. 12 Lessay, Le Teilleul. 14 BrĂ©cey,* Moyen, Virandeville. 16 Barenton. 17 Ducey, Sourdeval, Saint-Floxel. 18 Haye-Pesnel, Notre-Dame-de-Cenilly. 19 Granvllle, Montbray. 21 Avranches, Saint-Lo. 22 Grand-CeUand. 23 Bric- quebec, Ger. 25 Roncey, Valcanville. 26 Isigny, Sarlilly. 27 Saint- CĂŽme. 28 Hommet-d'Arthenay. 29 Varenguebec. 30 Coutances, TeurthĂ©ville-Hague, Saint-James. OCTOBRE. — i Buais, BrĂ©hal, Ducey, Haye-Pesnel, Valognes, Villedieu. 2 Pontorson, Portbail, Tessy, Saint-Pierre-Eglise. 3 Le Teilleul, Monlbray. 4 Saint-Sauveur-le-Vicomle. 5 Avranches, Gavray. 7 Torigni, Lestrel 8 Saint-Clair. 9 Brix, Montmartin-sur-Mer. 10 Sainlr Denis-ĂŻe-Gast. H Mesnil-Garnier. 12 PĂ©riers. 13 Clitourps, Saint- Jean-de-Daye. 14 Romagny. 15 Boutteville, Sourdeval. 16 BrĂ©cey, Haye-Pesnel, TeurthĂ©vifle-Hague. 17 Montbray, Varenguebec. 18 Gavray. 20 Reffuveille, Sottevast. 23 Airel. 24 Sacey. 25 Monte- bourg, Sourdeval. 26 Avranches. 28 Quettehou. 29 Sainto-MĂšre- Eglise. 31 Saint-Malo-de-la-Lande. NOVEMBRE. — 2 bavray. 3 Saint-Denis-le-Gast. 4 Cherbourg, Saint-James, Sartilly. 5 BrĂ©hal, Ducey, Montbray, Quetlroville, Rauville-la-Place, Villedieu. 6 Pontorson. 7 Carentan, Saint-Pois. 9 Avranches, Cerisy-la-Salle. il Torigni. 12 BrĂ©cey, Los Pieux, Montsurvent. 13 Montmartin-sur-Mer. 16 La Lando-d'Airou, Valognes. 17 CĂ©rences. 18 Saint-Hilaire-du-Harcouet. 19 Soui-deval. 20 La Haye-du-Puits, Montmartin-sur-Mer. 21 Monlbray. 23 Villedieu. 25 Bricquebec. 27 Cerisy-la-ForĂȘt, Saint-Pierre-Eglise. 29 Saint-Lo. DÉCEMBRE. — 1 Picauville. 2 Saint-James. 3 BrĂ©hal, Ducey» Villedieu. 4 Pontorson. 5 Montbray. 7 Avranches, Gavray. 9 Valognes- H Montmartin-sur-Mer. 16 Sartillv. 17 Soui^deval. 18 Haye-Pesnel- 19 Monlbray, Saint-Lo. 21 Montebourg. 23 Carentan. 27 Hambye- 31 Valognes. Foires mensuelles, BrĂ©cev, l** venclredi de chaque mois ; BrĂ©hal, Ducey, Villedieu, le 1' mardi de chaque mois ; Bricquebec, le 2 lundi de chaque mois, marchĂ© Ă  bestiaux ; CĂ©rences, le dernier jeudi du mois, marchĂ© Ă  bestiaux ; Gavray, le !‱' samedi de chaque mois ; la Haye-Pesnel, le 3» mercredi de chaque mois; Montbray, les !‱' et 3 jeudis de chaque mois ; Montmartin-sur-Mer, le 2 mercredi de chaque mois ; Ponlor- son, le 1*' mercredi de chaque mois, exceptĂ© janvier, mai, juin et septembre; Sourdeval, le 3 mardi de chaque mois; Sarlilly, le 2 lundi de chaque mois. — i05 — TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENCBS DANS l'AnnDAIRE DB LA MaNGHE. Pages. Adjoints 107 ÀDviNiSTftATiONS — Persoonel 87 Agents consulaires 201 Agents Toyers 173 Agriculture 19-194 Champ d'expĂ©riences de Saint-Lo 28 Le hannetonnage 19 Salaison des fourrages 32 AuÉNÉs.— Asiles ' 183 Archives dĂ©partementales 92 Banque de France.— Succursale de Saint-Lo 164 BĂątiments civils 92 BibliothĂšques 183 Bureaux de la PrĂ©fecture 89 Bureaux tĂ©lĂ©graphiques du dĂ©partement 171 Cabinet du PrĂ©fet 89 Chambres consultatives d'agriculture 196 Chambres de commerce 201 Chemins de fer de TOuest 158 ClergĂ© du diocĂšse 174 CollĂšges communaux. 179 Comices agricoles 197 Commissaires de police 140 Commission dĂ©partementale 88 Commission du travail des enfants employĂ©s dans 1 industrie 189 Commission de surveillance des prisons 193 Cohvvnbs.— Tableau par ordre alphabĂ©tique 100 Communes. — Tableau des communes par arrondissement et par canton, contenant la population par arrondissement, canton et communes, les bureaux de poste, le principal des contributions directes, la distance aux chefs-lieux de canton, du dĂ©partement et judiciaire, les noms des Maires, Adjoints, CurĂ©s et Desservants, Instituteurs et Institutrices 106 Conseil de PrĂ©fecture 88 Conseil gĂ©nĂ©ral 93 Conseils d'arrondissement 95 Conseils d'hygiĂšne * 93 Conseils sanitaire 202 Contributions directes 165 Contributions indirectes ‱ . 169 — 806 — Pages. Cour d*appcl de Caen 140 Culte protestant 178 CurĂ©s et Desservants 107 DĂ©pĂŽts d'Ă©talons de Saint-Lo ĂąOO DĂ©pĂŽt de mendicitĂ© du Mans 184 DĂ©putĂ©s de la Manche 88 Douanes 167 Ecoles normales 180 Enregistrement, domaines et hypothĂšques 166 Finances 159 ForĂȘts 167 Foires de la Hanche 202 Gendarmerie 149 Greffe du Conseil de PrĂ©fecture 91 Histoire et AntiquitĂ©s Anecdotes, souvenirs et faits historiques de la premiĂšre RĂ©volu- tion 39 L'HĂŽtellerie de S aint-Sauveur-le- Vicomte au xii* siĂšcle 34 Hospices 184 Inspection primaire IKO Instituteurs et Institutrices 107 Instruction prihairb.— Commission d'examen 188 — PUBLIQUE 178 — SECONDAIRE 178 Jury d'examen pour les bourses dans les lycĂ©es et collĂšges 181 Justices de paix 146 LycĂ©e de Cherbourg 178 — de Goutances 179 Maires 107 Mairies 97 Marine 151 Mines 166 Notaires 147 Ordre judiciaire 140 Ordre militaire , 148 Percepteurs des contributions 160 Poids et mesures '. 92 Police gĂ©nĂ©rale 140 Ponts et chaussĂ©es 157 Postes et tĂ©lĂ©graphes 1 171 PrĂ©fecture 88 PrĂ©fets du dĂ©partement.— Liste chronologique 87 Prisons 193 Recettes particuliĂšres 139 Sciences et arts 181 SĂ©nateurs de la Manche 88 Service vicinal 173 SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Cherbourg 182 — 207 -^ "^ artistique et iadustrielle * 182 d^agriculture, d'archĂ©ologie et d'histoire naturelle du dĂ©par- temeut de la Hanche iSl "" d'archĂ©ologie d'Avranches et de Mortain iBĂą '^ archĂ©ologique, artistiaue, littĂ©raire et se entiflque de Tar- rondissement de Yalognes 482 ^ nationale des sciences naturelles de Cherbourg iB2 ~^ d'agriculture 195 ~~ de charitĂ© maternelle 188 — des courses d'Avranches 200 — — de Bourigny ‱ . 200 — — de Saint-Lo 200 — — du Cotentin 200 — d'horticulture 199 — de secours mutuels 189 Sous-PrĂ©fectures 97 Tableau indiquant le nombre des arrondissements, cantons, com- munes, et la population du dĂ©partement 99 Travail des enfants dans les manufactures 189 Travaux publics 156 TrĂ©sorerie gĂ©nĂ©rale des finances 159 Tribunaux de commerce 142 — de premiĂšre instance 141 VĂ©tĂ©rinaires brevetĂ©s 20t L'Annuaire de la Manehe se trouve CHEZ MM. PrĂ©vkl, libraire, Ă  Saint-Lo ; Daireaux, imprimeur-libraire, Ă  LktrĂ©ccillt, imprimeur-libraire, Ă  Coutances ; Saint-Lo; Salettbs, imprimeur-libraire, Ă  Lecluzb, libraire, Ă  Saint-Lo ; Coutances ; Omomd, libraire, Ă  Saint-Lo ; Lebel, imprimeur-libraire, Ă  Mor- Anfrat, libraire, Ă  Avranches ; tain ; V"^* Lecouflet, libraire, Ă  Cher- Lucb, imprimeur-libraire, Ă  Va- bourg ; lognes ; Capellk, libraire, Ă  Valognes. ANNUAIRE DU DÉPARTEMENT DE U MANCHE MWMMWM 62'' ANNÉE.— 1890 > ANNUAIRE DU DEPARTEMENT 1^ 411 ^ivir^iais 62' ANNÉE. -i 890 SAINT -LO IMPRIMERIE F. LE TUAL, RUE DES PRÉS, 5 M DCCC X ^ PRÉFACE. Nous avions annoncĂ©, TannĂ©e derniĂšre, que nous publierions, dans VAnnuaire de 1890, une biographie Ă©tendue de M. Julien Travers^ par M. EugĂšne de Beaurepaire. Nous remplissons aujourd'hui cette promesse et les lecteurs de VAnnuaire nous en sauront grĂ©, nous n*en doutons pas. Dans cette biographie, M. de Beaurepaire a rendu un hommage mĂ©ritĂ© au savant professeur, au littĂ©rateur Ă©rudit et consciencieux, au travailleur infatigable^ Ă  Tami dĂ©vouĂ©, Ă  Thomme de bien qui n'a eu d'autre ambition que celle de se rendre utile Ă  son pays. M. de Beaurepaire fait revivre Ă  nos yeux la sympa- thique figure de M Julien Travers. Il nous peint, dans un style attachant, la longue et honorable carriĂšre de notre regrettĂ© compatriote, en mĂȘme temps qu'il analyse les nombreux et importants travaux dus Ă  sa plume fĂ©conde. Puisse cette existence si simple et si noblement employĂ©e, ĂȘtre un exemple Ă  nos jeunes gĂ©nĂ©rations ! Que M. de Beaurepaire nous permette de le dire une telle biographie fait autant d'honneur Ă  celui qui Ta Ă©crite qu'Ă  Thomme distinguĂ© qui en a Ă©tĂ© l'objet. Qu'il veuille bien recevoir ici l'expression de la respec- tueuse et profonde gratitude de la famille de M. Julien Travers et de l'Ă©diteur de VÀnnuaire de la Manche. Ce dernier doit encore ajouter un mot. Lorsque M. Julien Travers lui a gĂ©nĂ©reusement fait abandon de tous ses droits sur le Recueil qu'il avait fondĂ© et rĂ©digĂ© avec tant de zĂšle, pendant soixante ans, il a imposĂ© Ă  son successeur une lourde tĂąche celle de maintenir la prospĂ©ritĂ© et la renommĂ©e d'une publication qui, on peut l'affirmer sans crainte, a toujours Ă©tĂ© le modĂšle du genre. Le nouvel Editeur n'a pas hĂ©sitĂ© Ă  accepter cette tĂąche et il ose espĂ©rer que^ grĂące aux collaborateurs distinguĂ©s qui lui continueront leur concours, grĂące Ă  ceux qui viendront lui apporter de nouveaux et utiles dĂ©vouements, il pourra la remplir. L'EDriEUR. Saint-Lo, le 15 fĂ©vrier 1890. a B -S 0S M rtwSQOcg-o- >,‱- w .2 pu .2 .2^JS oj 3 -^ o, > 5Î c " 1 o 3g9^3S ^3 II SĂą=S Î33 Ă« I Sis I g 0 fi. 2 MU S M en 25 Ă»-o rt 4 s 5? n illflJiiliiJ ;ĂŻ ao co r- 00 çd o W » »i 5Ăź co ĂŽlossoi 4. ‱ s 2 en ‱‱ 00 N^ en % 00 O tn a ce o an 00 en tn en on = = e 'S 4 -^"^ 4Ă© fefclai a ci t^-o 3g9 CrtSpgS .flSSsgB .S*3sSB -SsSSSg 3 a €.ÂŁ.> Scia a 8.ÂŁ.> 5^3 a a s? S^i^ a g 1 t et; 4> 9 M a s,^ 9 s ^^ Si o .2 © " 5? a » en an ‱— . S §. en K on .Se S > M en "V -e^ 3^-5 § 5 S;ĂŻi5 fl S.^Ăą^^ J 1^ T^ . ‱ . ‱ ‱ ‱ I— j ‱ ^p o . -S en en en Ma 1= o ^oj .a ‱ ‱ n a en 'o fi fc c/>0 en > i'} ‱ ta fa 2 5^-2 o J3 ^ = a 2 49 ‱‱ en 09 en a s . u p 2» en-l ag -s b p g p en en en en ‱ a !3 ^ ta if. O Ta * 3 ^ en p & .ĂźS ‱ s ‱ en ci^ Bo p * P en cd cd a o §, ÂŁ ‱* . ‱ . ♩rf .*; en en en M en VD ^2 . 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Le lundi 9 avril 1888, s'Ă©teignait Ă  Gaen, dans sa quatre- vingt-septiĂšme annĂ©e, l'une des personnalitĂ©s littĂ©raires les plus sympathiques et les plus connues de notre PjBtys, M. Julien ^SiAVERS. chevalier de la LĂ©sion d'honneur , officier de T Ins- truction publique, professeur honoraire Ă  la FacultĂ© des lettres, ancien bmliothĂ©caire de la ville^ ancien prĂ©sident et secrĂ©taire honoraire de TAcadĂ©mie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, ancien prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Nor- mandie, membre d'un trĂšs grand nombre de compagnies savantes en France et Ă  l'Ă©tranger. La foule Ă©norme qui assista aux obsĂšques, les discours qui furent prononcĂ©s, les articles publiĂ©s dans la presse, les tĂ©moi- gnages de respectueuse condolĂ©ance qui, de tous cĂŽtĂ©s, furent adressĂ©s Ă  la famille, attestĂšrent d'une façon bien significative le rang que ce travailleur modeste et Infatigable occupait dans la citĂ© et quels sentiments d'estime, d'affection et de dĂ©fĂ©rence il avait su inspirer. Tout ou presque tout, d'ailleurs, a Ă©tĂ© dit Ă  ce sujet dans les Ă©loges funĂšbres dont il a Ă©tĂ© l'objet. M. Denis, doyen de la Fa- cultĂ© des lettres, avec la compĂ©tence et l'autoritĂ© qui lui appar- tiennent, a retracĂ© d'une maniĂšre complĂšte la carriĂšre brillante du professeur ; M. GastĂ©, le digne successeur de M. Travers Ă  FAcadĂ©mie, nous a fait connaĂźtre ce que fut au sein de la compagnie cet acadĂ©micien modĂšle dont elle fĂźt pendant trente- neuf ans son secrĂ©taire; M. Jules Lair, enfin, nous introduisant discrĂštement au foyer domestique, nous a montrĂ© l'ami, l'Ă©poux, le pĂšre de famille qu'entourĂšrent jusqu'Ă  la fin les soins les plus empressĂ©s, les dĂ©vouements les plus respectueux^ les affec- tions les plus tendres. Conçus Ă  des points de vue diffĂ©rents, ces discours sont, Ă  vrai dire, toute la biographie de M. Travers. Nous ne saurions rien y ajouter tout au plus, en parcourant les ouvrages qu'il nous a laissĂ©s et en rĂ©unissant dans un aperçu d'ensemble quelques traits Ă©pars, pouvons-nous essayer de Hxer ce carac- tĂšre d'une verte francnise et d'une extrĂȘme bontĂ© et de rendre plus distincte cette mobile et attachante physionomie. — 10 — Cette tĂąche modeste que nous nous sommes imposĂ©e comme un devoir et aussi comme un hommage Ă  une mĂ©moire qui nous est chĂšre, nous la remplirons scrupuleusement sans autre prĂ©occupation que celle de la vĂ©ritĂ© et de l'exactitude. C'Ă©taient lĂ , au surplus, les seules qualitĂ©s qu'apprĂ©ciait M. Travers et ce sont celles dont les nombreuses biographies qu'il a Ă©crites portent tĂ©moignage. La ville de Valognes qui a produit Ă  notre Ă©poque tant d'hommes distinguĂ©s doit aussi rĂ©clamer M. Julien Travers. Il y naquit, en effet, le 31 janvier 1802. Ses parents s'Ă©tant BientĂŽt aprĂšs fixĂ©s Ă  Saint-Lo, il y fit ses Ă©tudes classiques qu'il termma au collĂšge de Coutances, dĂ©tail que nous ne son- gerions pas Ă  noter si le jeune Ă©colier n'avait eu alors la bonne fortune d'avoir pour professeur de philosophie l'abbĂ© Daniel, le futur recteur de l'AcadĂ©mie de Caen, le futur Ă©voque de Cou- tances et d'Avranches. M. Travers a racontĂ© en termes Ă©mus la vie de son ancien professeur, sorti de l'humble- village de GontriĂšres pour s'Ă©lever par son mĂ©rite aux plus hautes dignitĂ©s de l'UniversitĂ© et de l'Eglise ; il eĂ»t pu ajouter que le maĂźtre s'Ă©tait attachĂ© Ă  son Ă©lĂšve et qu'il lui manifesta en toute circonstance l'intĂ©rĂȘt le plus cordial et le plus effic/ace. En quittant les bancs du collĂšge Ă  la fin de l'annĂ©e 1820, M. Travers se dĂ©cida Ă  entrer dans l'Enseignement et fut en- voyĂ© immĂ©diatement comme rĂ©gent au collĂšge de Saint-Hilaire- du-HarcouĂ«t. L'Ă©tablissement, sans grande importance, comp- tait peu d'Ă©lĂšves, le nombre des professeurs Ă©tait aussi restreint. Le nouvel arrivĂ© ne se dĂ©couragea pas et profita de ses loisirs pour complĂ©ter son instruction et se crĂ©er dans la ville et les environs ahonorables et profitables relations. Il ne devait, d'ailleurs, pas rester lon^emps dans ce poste de dĂ©but. Au mois d'octobre 1822, il Ă©tait appelĂ© au collĂšge de Saint-Lo oĂč il fut chargĂ© de la classe de troisiĂšme, puis de la seconde et, dĂšs 182^, il y devenait professeur de rhĂ©torique. En 1829, son libĂ©ralisme excita quelques ombrages et motiva sa nomination dans la mĂȘme chaire au collĂšge de Domfront. M. Travers n'accepta pas cette disgrĂące immĂ©ritĂ©e, obtint un congĂ© et attendit les Ă©vĂ©nements. Au lendemain de la RĂ©volu- tion de Juillet, on lui offrit une Sous-PrĂ©fecture qu'il refusa pour reprendre ses fonctions de rĂ©gent de rhĂ©torique qu'il occupa jusqu'en dĂ©cembre 1832. Sans nĂ©gliger ses devoirs pĂ©dagogiques qui restĂšrent toujours sa prĂ©occupation principale, M. Travers avait tentĂ© rĂ©solument d'autres voies. En 1824 , il publia un poĂ«me Guilbert ou le HĂ©ros de quatorze ans, bientĂŽt suivi des AlgĂ©riennes en 1828 et 1829 ; puis il crĂ©a V Annuaire de la Manche Ă  l'instigation du PrĂ©fet, M. le comte d'Estourmel, et fonda VEcho de la Mancke^ journal politique dont les numĂ©ros Ă  peu prĂšs introuvables sont encore curieux Ă  consulter. — Il — BientĂŽt il publia de petits Ă©crits de circonstance, pleins de bon sens en 1830, La Science du Bonhomme Richard^ en 1831, Au Peuple sur le CkolĂ©ra-Morbus, par un cousin du Bonhomme Rtchara, et intervint, l'annĂ©e suivante, dans les polĂ©miques du moment, par deux brochures d'un libĂ©ralisme trĂšs accentuĂ© RĂ©ponse Ă  la premiĂšre Lettre aux Normands de M, le vicomte de Tocqueville, par un habitant du Bocage; — RĂ©ponse aux deux premiĂšres Lettres aux Normands de M. le vicomte de Tocqueville. Ge sĂ©jour, Ă  Saint-Lo, de prĂšs de dix ans^ avait laissĂ© ^ M. Travers les plus agrĂ©ables souvenirs. Son mariage avec !!"‱ PĂ©lagie Gastel du Boulay, alliĂ©e aux meilleures familles du pays, lui avait ouvert toutes les portes et ses succĂšs, comme proiesseur et comme Ă©crivain, l'avaient fait immĂ©diatement apprĂ©cier Ă  toute sa valeur. Dans son enseignement, par un bonheur qui n*arrive pas toujours aux maĂźtres les plus mĂ©ritants, il eut l'inestimable bonne fortune d'avoir pour Ă©lĂšves des hommes Ă©mincnts, destinĂ©s aux plus hautes situations, Ă  la plus Ă©clatante renommĂ©e et qui lui prodiguĂšrent plus tard les plus touchants tĂ©moignages d'estime et de reconnaissance. Nous citerons tout particuliĂšrement Son Eminence le cardinal Gui^bert, arche- vĂȘque de Bordeaux^ M. Auguste Vaultier, prĂ©fet de la Manche, le marquis Hue de Galigny, correspondant de l'AcadĂ©mie des sciences, et l'une de nos plus grandes gloires nationales, l'as- tronome Le Verrier. Des sentiments de M. Le Verrier pour M. Travers, on pourra juger par une lettre du 16 juillet 1871, Ă  laquelle nous emprunterons quelques passages Mon trĂšs cher MaĂźtre, » G'est avec une bien vive satisfaction que j'ai reçu de vos nouvelles, de celles de votre famille, de ses joies prĂ©sentes et de ses joies futures. J'aime la maison et le jardin de la rue des Chanoines, le coteau, la vallĂ©e ; et Ă  vous savoir toujours alerte, toujours ^ai autrefois, mais Ă  prĂ©sent?. Je n'excepte que rOme qui, depuis certaine soirĂ©e, me fait peur 1. » Puissiez-vous, mon cher ami, avoir conservĂ© votre vigueur, votre verve, votre inaltĂ©rable entrain I Pour moi, je n'y suis plus, quant Ă  prĂ©sent, et je ne sais si cela reviendra. Tout m'apparalt comme Ă  travers un Ă©pais brouillard, dans le lointain. Je ne m'y mĂȘle pas et n'ai aucune envie de m'y mĂȘler. » N'allez pas croire au moins que le changement de ma situation y soit pour quelque chose ; non, pour rien. G'est le ma/ terrible et FĂ©tat de notre pauvre patrie qui me fait pleurer.» 1 21. Travers avait failli se noyer dans l'Orne oĂč il Ă©tait tombĂ© un soir, quelques annĂ©es auparavant. -^ 12 - C'est TexpressioD des mĂȘmes seDtiments et comme un Ă©cho lointain des sympathies partout laissĂ©es par M. Travers, que Ton retrouve dans une lettre de M. Octave Feuillet. EIn remer- ciant le secrĂ©taire de l'AcadĂ©mie de Gaen de l'avoir affiliĂ© Ă  cette compagnie, l'illustre auteur de M. de Camors, de Sybille, de Julia de TrĂ©cceur et de tant d'Ɠuvres charmantes, ajoutait en finissant Le suffrage d'un esprit comme le vĂŽtre doit ĂȘtre prĂ©cieux Ă  tout Ă©crivain. Il emprunte encore pour moi une valeur particuliĂšre Ă  de chers souvenirs d'enfance et Ă  l'estime affectueuse avec laquelle votre nom a toujours Ă©tĂ© prononcĂ© autour de moi. » La situation exceptionnelle qu*il avait su conquĂ©rir Ă  Saint-Lo avait attirĂ© l'attention des chefs de l'UniversitĂ©. L'occasion de le lui prouver se prĂ©senta bientĂŽt. En 1832, le collĂšge de Falaise, naguĂšre florissant, se trouvait en pleine dĂ©cadence. SurexcitĂ©s par les Ă©vĂ©nements politiques qui venaient de s'accomplir, les Ă©lĂšves avaient abandonnĂ© les exercices scolaires pour se livrer au maniement des armes. Leur ambition semblait se borner Ă  figurer dans les revues, fort multipliĂ©es Ă  cette Ă©poque, et Ă  former la brillante avant-garde de la milice citoyenne. Inutile de dire ^u'Ă  la cessation du travail s'Ă©taient ajoutĂ©s le dĂ©sordre et l'indiscipline. Puis des faits de la nature la plus grave avaient Ă©tĂ© reprochĂ©s au principal et Ă  certains Ă©lĂšves et avaient jetĂ© l'effroi dans le cƓur des parents. Pour relever un Ă©tablissement aussi compromis, il fallait une main vigoureuse et habile. M. Travers fut appelĂ©; il inspira confiance aux familles, rĂ©tablit le calme et la rĂ©gularitĂ© et sut faire reprendre le goĂ»t et l'habitude du travail aux maĂźtres et aux Ă©lĂšves. Un curieux discours prononcĂ© Ă  la distribution solennelle des prix, le 5 aoĂ»t 1833, permet d'apprĂ©cier l'Ă©tendue du mal et l'eificacitĂ© du remĂšde que le nouveau principal sut y apporter. Il se termine, d'ailleurs, par de sages paroles qui n'ont encore perdu ni leur opportunitĂ©, ni leur intĂ©rĂȘt. AprĂšs avoir Ă©numĂ©rĂ© les conditions insĂ©parables de toute bonne Ă©ducation, M. Travers ajoutait coĂŻme\A\ — Le ChĂąteau de Falaise ; — Une brochure importante sur l'Ins- truction primaire ; — />em7 sonnets k la mĂ©moire de PĂ©lagie Castel du Boulay ; — Une Excursion dans le nord du Passais normand; — Enfin, deux thĂšses pour le doctorat-Ăšs-lettres Dio- nysii Catonis disticka de moribus ad filium in gallicos versus translata, quitus accedit ad explananaas quƓstiones de auctore et ejus doctrina morali dissertatio ; — De C avenir de la LittĂ©ra- ture française, Mal^Ă© le temps Ă©coulĂ©, la thĂšse française est encore aujour- d'hui mtĂ©ressante Ă  lire et curieuse Ă  consulter. Elle fut ap- prĂ©ciĂ©e favorablement par M. Guizot, ce qui suffit Ă  Ă©tablir sa valeur, et elle a donnĂ© heu Ă  un trĂšs piquant Ă©change de lettres entre le jeune docteur et M. DĂ©sirĂ© Nisard. M. Travers, examinant certaines thĂ©ories Ă©mises dans Y Etude sur Lucain, avait attaquĂ©, non sans raison, mais avec quelque vivacitĂ©, les aperçus aroitraires de l'Ă©crivain dont la renommĂ©e commençait Ă  poindre, relativement Ă  l'Ă©popĂ©e en gĂ©nĂ©ral et spĂ©cialement aux Ɠuvres de Shakspeare M. Nisard, disait M. Travers, reconnaĂźt trois grands poĂštes Ă©piques qui ont fait des Ă©popĂ©es qu'il appelle primitives, trois autres grands poĂštes qui ont fait des Ă©popĂ©es secondaires ; il Ă©carte les autres et sa liste est close. Les trois Ă©popĂ©es primi- tives sont celles d'HomĂšre, de Dante et de Shakspeare ; les trois secondaires sont celles de Virgile, du Tasse et de Milton. D'autres couches pourront ĂȘtre exhumĂ©es et classĂ©es, mais c'Ă©- tait assez de nouveautĂ© pour une fois que de superposer Shaks- peare Ă  Milton, que de placer Shakspeare au premier rang des poĂštes Ă©piques. » Le passage se terminait par cette malicieuse rĂ©flexion De — 14 — tels aperçus ingĂ©nieusement offerts, Ă©crits avec assurance, de- vaient attirer les regards sur leur auteur, c'Ă©tait son but. Nous le fĂ©licitons de l'avoir atteint et d'ĂȘtre sorti depuis de la voie du paradoxe. » La critique portait juste, M. Nisard se sentit atteint et con- Paris, 21 novembre 1837. » Monsieur, » Je vous remercie de l'envoi de votre travail et de vos cri- tiques. On ne me blesse j^as, on me flatte en contredisant mes idĂ©es. Je ne suis pas infaillible et ne voudrais pas qu'on se gĂȘnĂąt avec moi comme avec un homme qui aurait la sotte prĂ©tention de l'ĂȘtre. Il y a beaucoup de vĂ©ritĂ© dans vos rĂ©flexi\>n8 au sujet de mes idĂ©es sur Shakspeare. » Au reste, Monsieur, ma conscience serait en bien des en- droits complice de votre propre critique. Quand je relis mon livre, j'y suis le premier impatientĂ© de bien des choses hasar- deuses et vagues que ma raison plus mĂ»re ne me permettrait plus, j'ose le dire. Mais c'est par la raison que je me corrige- rais et que je me suis amendĂ© et non, comme vous l'insinuez, sans nul mauvais vouloir d'ailleurs, aprĂšs avoir appelĂ© l'atten- tion sur moi par des paradoxes volontaires et prĂ©mĂ©ditĂ©s. Si quelque chose avait pu me chagriner dans le passage que vous me consacrez fort obligeamment, c'est cette insinuation-lĂ . Mes fautes littĂ©raires comme mes exagĂ©rations n'ont jamais d'autre cause que mon jugement d'abord incertain et tĂ©mĂ©raire, en- suite plus rassis et plus sĂ»r. » Je suis bien sensible aux Ă©loges dĂ©licats crue vous me donnez dans votre lettre. Gomme vous ne me les deviez pas, je les ai reçus en homme que les Ă©loges laissent toujours au^es- sous de ce qu'on veut bien penser de lui et qu'ils surprennent comme une chose Ă  peine espĂ©rĂ©e. Les vĂŽtres font plus ; ils m'obligent Ă  un lien pour l'avenir. » AgrĂ©ez, Monsieur, avec mes vifs remerciements l'assurance de ma considĂ©ration distinguĂ©e. » DĂ©sirĂ© Nisard. » Le talent de M. Nisard devait grandir mais le caractĂšre de l'homme, tel qu'il nous apparaĂźt dans cette lettre, persista et ne subit que d'imperceptibles changements. Nous pourrions en dire autant du caractĂšre gĂ©nĂ©ral de son inspiration esthĂ©tique. Vingt-cinq ans plus tard, en 1862, Ă  propos des thĂ©ories svstĂ©- matiques du cĂ©lĂšbre Ă©crivain sur les pertes et les gains ae la — 15 — littĂ©rature française au xvui^ siĂšcle, il est curieux de trouver sous la plume autorisĂ©e de M. Weiss des critiques analogues Ă  celles que M. Travers formulait dĂ©jĂ  en 1837. AprĂšs la soutenance de ses thĂšses, la ville de Falaise ne pouvait plus ĂȘtre qu'une Ă©tape pour le nouveau docteur. Il songeait en effet, depuis quelque temps, Ă  quitter le Srincipalat du collĂšge et il eut mĂȘme un instant la vellĂ©itĂ© 'entrer dans renseignement public Ă  Paris. Une allusion Ă  ce sujet se trouve dans une lettre que lui Ă©crivait de Falaise, le 10 fĂ©vrier 1838, son ami M. Galeron, procureur du roi, et dans laquelle celui-ci lui disait Revenez Ă  Falaise, puisque vous ĂȘtes malade. Paris vous mettrait tout Ă  fait sur le flanc c'est une ville mortelle pour ceux qui n'y sont pas faits. Revenez. C'est assez d'un mois pour TOUS dans cette saison tour Ă  tour froide et humide. » Vous retrouverez Falaise tel que vous l'avez laissĂ©. Aujour- d'hui ressemble Ă  hier et demain ressemblera Ă  aujourd'hui. Les changements ou plutĂŽt les modifications se font lentement, imperceptiblement. » Puis, aprĂšs des dĂ©tails sur le fonctionnement de la section d'instruction primaire de la sociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Falaise, dont M. Travers Ă©tait secrĂ©taire, M. Galeron ajoutait Vous n'avez donc pas vu M. Nisard ? Pourquoi donc avez-vous tant attendu? Je croyais que c'Ă©tait Ă  le voir que vous teniez surtout. Sans doute vos grands projets vous auront portĂ© d'un autre cĂŽtĂ©. Croyez-moi, ne rĂȘvez pas trop Ă  demeurer Ă  Paris. C'est un mauvais monde. Vous n'ĂȘtes plus assez jeune ; vous n'ĂȘtes pas assez souple. Vous ne rĂ©ussirez Ă  rien et vous vous tuerez. Venez Ă  Caen, avec votre ami Bertrand. Obtenez-v une fonction qui vous occupe sans vous fatiguer, qui vous laisse le temps de faire vos annuaires, de concourir Ă  nos publications locales. A vinst ans, comme un autre, vous auriez pu prendre la carriĂšre de l'intrigue ; Ă  trente-six, il faut y renoncer. » L'Ă©vĂ©nement devait justifier les aspirations de M. Galeron pour son ami. Un an aprĂšs, M. Travers, fortement appuyĂ© par M. l'abbĂ© Daniel et par M. Bertrand, arrivait Ă  Caen comme professeur supplĂ©ant Ă  la FacultĂ© des lettres ; il se mĂȘlait aussitĂŽt au mouvement des sociĂ©tĂ©s savantes et trouvait dans une seconde union la faix du foyer domestique et le bonheur dont Ă  tous Ă©gards il Ă©tait digne. Sa vie Ă©tait dĂšs lors fixĂ©e ; elle ne connut plus ni traverses ni secousses et peut se raconter en quelques lignes. Professeur supplĂ©ant de littĂ©rature française en 1839, M. Travers devint professeur titulaire de littĂ©rature latine en 1843 et occupa cette chaire avec distinction jusqu'au moment — 10 — oĂč il prit sa retraite en 1856. Parmi les nombreux manuscrits qu'il a laissĂ©s, se trouvent des leçons entiĂšres et des notes pleines de savantes recherches qui prouvent le soin avec lequel il prĂ©parait ses cours et les correspondances de ses Ă©lĂšves, toujours devenus ses amis, tĂ©moignent de leur reconnaissance pour renseignement et les conseils de ce maĂźtre si consciencieux et si bienveillant pour la jeunesse studieuse. AppelĂ©, en 1862, Ă  la tĂȘte de la bibliothĂšque municipale de Gaen, M. Travers dirigea cet Ă©tablissement important avec un zĂšle et un dĂ©vouement admirables jusqu'au 16 janvier 1881. A cette date il reçut notification d'un arrĂȘtĂ© du maire de Gaen, en vertu duquel il Ă©tait remplacĂ© purement et simplement par M. Lavalley, nommĂ© quelques annĂ©es auparavant bibliothĂ©caire- adjoint sur sa proposition. Pourquoi la ville s'est-elle alors privĂ©e d'un bibliothĂ©caire aussi compĂ©tent, aussi passionnĂ©, aussi gĂ©nĂ©reux? L'arrĂȘtĂ© n'Ă©tait pas motivĂ©, mais une lettre ainsi conçue l'accompagnait Gaen, le 16 janvier 4881. » Monsieur, » J'ai le regret de vous informer qu'il m'est devenu impos- sible de vous maintenir dans votre emploi Ă  la bibliothĂšque de Gaen. » Je crois devoir vous prĂ©venir officieusement avant que vous ne soyez remplacĂ©. » Il m'est personnellement pĂ©nible d'avoir Ă  vous faire cette communication et d'infliger Ă  un homme de votre Ăąge un chan- gement d'habitudes et de situation aussi notable, mais l'ensemble des circonstances prĂ©sentes me rend cette dĂ©cision nĂ©cessaire. » Veuillez, etc. » Le Maire de Caen. » TOUTAIN. » M. Travers rĂ©pondit par la lettre suivante Gaen, 17 janvier 1881. » Monsieur le Maire, » J'Ă©tais bien loin de m'attendre Ă  une destitution vraiment immĂ©ritĂ©e. Quelles circonstances peuvent la justifier? Un libĂ©ralisme aussi pur, aussi ancien, aussi persĂ©vĂ©rant que le mien me faisait croire que j'Ă©tais Ă  l'abri de toutes les disgrĂąces. » Je vous plains sincĂšrement de subir les influences — 17 — d*hommes qui vous entraĂźneront peut-ĂȘtre Ă  des actes fĂ©conds pour vous en repentirs. » Veuillez agrĂ©er, etc. » Julien Travers. » C'est lĂ , Ă  noire sens^ le seul incident pĂ©nible que Ton puisse noter dans cette longue et honorable existence Ă  laquelle ne manguĂšrent ni les bonheurs ni les succĂšs. Ce mĂ©compte auquel M. Travers n'avait pu songer l'atteignit surtout dans ses goĂ»ts de bibliophile, mais ne changea rien Ă  ses habitudes studieuses. La bibliothĂšque municipale pouvait, Ă  ce point de vue, lui manquer sans inconvĂ©nient. N'avait-il pas toujours Ă  sa dispo- sition une riche et nombreuse collection qu'il avait patiemment formĂ©e et dont, absorbĂ© par d'autres soins, il n'avait jamais eu le temps d'inventorier entiĂšrement. les richesses? 1 Tous ces dĂ©tails de la vie publique ou privĂ©e de M. Travers ne constituent pas les Ă©lĂ©ments essentiels de sa biographie. Ces Ă©lĂ©ments, comme il le reconnaissait lui-mĂȘme, il faut aller les chercher ailleurs, c'est-Ă -dire dans les Ɠuvres qu'il a Ă©crites, dans les publications que seul, ou en collaboration d'autres travailleurs Ă©minents, il a dirigĂ©es. La ville de Gaen, avec ses nombreuses sociĂ©tĂ©s savantes, Ă©tait, il faut le reconnaĂźtre, un milieu qui lui convenait merveilleusement. Il y arriva peu de temps aprĂšs le moment oĂč M. de Gaumont inaugurait avec Ă©clat le mouvement archĂ©o- logique et dĂ©centralisateur auquel il devait attacher son nom. M. Travers avait Ă©tĂ© une de ses premiĂšres et de ses meilleures recrues. Nous le retrouvons au aĂ©but dans toutes les compa- gnies, aux Antiquaires de Normandie, Ă  l'Association normande, Ă  la SociĂ©tĂ© française archĂ©ologie, voire mĂȘme Ă  l'Institut des Provinces. C'Ă©tait, d'ailleurs, un terrible propagandiste que M. de Caumont. Ne connaissant pas le repos, il savait communiquer aux autres quelque chose de son ardeur. Les Ă©vĂ©nements ordinaires de la vie l'Ă©motionnaient faiblement et les distrac- tions qu'il s'accorda furent toujours de trĂšs courte durĂ©e. On en trouve la preuve dans maints endroits de sa correspon- dance avec M. Travers. Dans une lettre, datĂ©e du 27 janvier 1832, quelques jours avant son mariage, il lui Ă©crivait Mon cher ConfrĂšre, » Je rĂ©ponds bien Ă  la hĂąte aux choses aimables que vous 1 La bibliothĂšque si intĂ©ressante de M. Julien Travers est tombĂ©e en bonnes mains. Son fils, qui a hĂ©ritĂ© de ses goĂ»ts et que de nombreuses publications ont dĂ©jĂ  fait honorablement connaĂźtre, non- seulement la conservera religieusement, mais tiendra Ă  faire profiter le public des prĂ©cieuses raretĂ©s qu'elle renferme. 2 — 18 — m'avez fait Thonneur de m*Ă©crire et je me recommande Ă  votre indulgence pour les omissions que contient la mienne. Je pars demain pour Paris et je me marie dans vingt jours. Vous comprenez que cela me donne momentanĂ©ment quelques distractions. Toutefois, ma vie acadĂ©mique ne sera pas changĂ©e et mon dĂ©rangement n'est que momentanĂ©. J'Ă©pouse une femme de vingt-huit ans, qui peint bien et dont les goĂ»ts, sans ĂȘtre tout-Ă -fait les miens, pourront trĂšs bien, je crois, s'arranger avec eux. » Ce n'est cependant pas dans les congrĂšs et dans les associa- tions diverses fondĂ©es par M. de Gaumont, mais dans une autre sociĂ©tĂ© savante, l'AcadĂ©mie des sciences, arts et belles- lettres de Caen, que M. Travers devait se distinguer tout particuliĂšrement et trouver sa vĂ©ritable voie. Son rĂŽle, Ă  ce point de vue, a Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© comme il le mĂ©ritait par son zĂ©lĂ© et distinguĂ© successeur, M. Armand GastĂ©, et nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ses paroles C'est en I8/4O, dans la rĂ©union du 22 mars, a dit M. GastĂ©, que l'AcadĂ©mie Ă©lut secrĂ©taire, pour la premiĂšre fois, M. Julien Travers. On peut dire que ce jour-lĂ  notre compagnie eut la main heureuse elle ne pouvait en effet faire un meilleur choix. RĂ©cemment nommĂ© Ă  la FacultĂ© des lettres de Caen, M. Julien Travers qui, dans la direction du collĂšge de Falaise, avait fait preuve de solides qualitĂ©s administratives, devait se montrer, dans sa chaire de professeur, lettrĂ© aussi dĂ©licat qu'Ă©rudit consciencieux. SecrĂ©taire de l'AcadĂ©mie, M. Julien Travers mit au service de la compagnie qui l'avait appelĂ© Ă  ce poste de confiance son tact d'administrateur, son goĂ»t de lettrĂ© et sa patience d'Ă©rudit. » Quand il entra dans ces nouvelles fonctions, l'AcadĂ©mie, nous pouvons bien le dire, sommeillait quelque peu. Depuis sa rĂ©organisation au commencement du siĂšcle, elle n'avait publiĂ©, jusqu'en 1836, que trois volumes de MĂ©moires. M. Travers rĂ©veille ses confrĂšres et leur communique son ardeur. Aussi, Ă  partir de 1840 jusqu'en 1881, date Ă  laquelle il songea au repos, l'AcadĂ©mie a tenu neuf sĂ©ances publiques et imprimĂ© trente- deux volumes de MĂ©moires. »> Nous devons ajouter, avec M. GastĂ©, que de pau\Te la compagnie Ă©tait aevenue riche et avait pu fonder des prix importants, grĂące aux libĂ©ralitĂ©s, provoquĂ©es par le secrĂ©taire, de MM. Pierre-AimĂ© Lair, Le Sauvage, Dan de La Vauterie, Henri Moulin et, tout rĂ©cemment, de M. de La Codre. L'AcadĂ©mie ne se montra pas ingrate. Elle Ă©tait fiĂšre de son secrĂ©taire et Ă  l'occasion de la dĂ©coration de la LĂ©gion d'hon- neur, qui lui fut bien tardivement accordĂ©e, par dĂ©cret du 11 novembre 1876 1, nous nous rappelons cette TĂšte de famille 1 Il Ă©tait ofQcier de rUniversitĂ© depuis le 6 avril 1830. — 19 — oĂč, rĂ©unis tous dans un cordial banquet, nous lui apportions nos fĂ©licitations, nos remerciements et nos vƓux. Les MĂ©moires de V AcadĂ©mie de Caen ne sont pas le seul recueil publiĂ© sous sa direction. Nous avons dĂ©jĂ  dit que, Sendant son sĂ©jour Ă  Saint-Lo, il avait entrepris la publication 'un Annuaire trĂšs bien entendu, trĂšs instructif, qui parait encore aujourd'hui. Dans sa nouveautĂ© V Annuaire de la Manche obtint un succĂšs assez retentissant. Le 15 novembre 1833, M. de Gaumont, toujours aux aguets des initiatives fĂ©condes adressait Ă  son auteur les lignes sui- vantes Monsieur et cher ConfrĂšre, » Vous mĂ©ritez les plus grands Ă©loges pour le bel acte de Satriotisme que vous allez faire en continuant, malgrĂ© votre Ă©part pour Falaise, la publication que vous avez poursuivie prĂ©cĂ©demment avec tant de succĂšs et nous ne pouvons que vous crier tous Bravo, en vous voyant dĂ©cidĂ© Ă  nous donner un Annuaire de 183^. » Peu de temps auparavant, le 15 mai, un Ă©rudit dont le nom fait autoritĂ©, M. Auguste Le PrĂ©vost, lui Ă©crivait d'Evreux » J'ai lu avec un bien vif intĂ©rĂȘt votre Annuaire de la Manchd {our 1832, et j'espĂšre que nous mettrons Ă  profit dans l'Eure es bons exemples que vous nous donnez. Nous n'en avons point pour 1833 par suite d'inadvertance commise dans les propositions du budget dĂ©partemental. Je suis charmĂ© d'ap- prendre que vous avez Ă©tĂ© plus diligent que nous et bien impatient de connaĂźtre un recueil qui, d'aprĂšs le caractĂšre de l'auteur, ne peut manquer d'ĂȘtre plus complet et plus intĂ©- ressant que le prĂ©cĂ©dent. » Des tĂ©moignages non moins flatteurs pour les Annuaires de date postĂ©rieure, rĂ©digĂ©s jusqu'en 1888, c'est-Ă -dire pendant soixante ans par M. Travers, se trouvent dans les lettres de MM. Desnoyers, LĂ©opold Delisle, SimĂ©on Luce, Jules Lair, etc. Le Bulletin de V Instruction publique et des SociĂ©tĂ©s savantes de V AcadĂ©mie de Caen, dont nous avons six volumes de 1810 Ă  1843, fut Ă©galement dĂ» Ă  l'initiative de M. Travers et rĂ©clame au moins une mention. Et ici, qu'on nous permette de le dire en passant, les Bul- letins du mĂȘme genre qui se publient aujourd'hui ne font, Ă  peu de chose prĂšs, que mettre en Ɠuvre, au moyen de res- sources plus larges et d'encouragements plus efficaces, TidĂ©e dĂ©centralisatrice dont M. Travers avait tente l'application il y a cinquante ans. LĂ  ne s'arrĂȘte pas son rĂŽle d'Ă©diteur. Nous ne pouvons citer — iO — tout ; mais Ă  cĂŽtĂ© du Glossaire du patois normand^ de Louis du Bois, que M. Travers a revu et augmentĂ© des deux tiers, Ă  cĂŽtĂ© du PhĂ©nix qui renaĂźt^ traduction d'un petit livre de piĂ©tĂ© du cardinal Bona, Ă  cĂŽtĂ© des ƒuvres choisies de Moisant de BrieuXj publiĂ©s Ă  la suite du MĂ©moire de M. RenĂ© Delorme, sur la vie et les Ɠuvres du fondateur de TAcadĂ©mie de Caen, combien d'autres volumes qui ne sont pas de simples rĂ©visions, mais qui attestent des Ă©tudes opiniĂątres, des vues personnelles et originales. La premiĂšre publication de ce genre, dans l'ordre des dates, que nous ayons Ă  signaler, est peut-ĂȘtre celle oui, par suite de circonstances spĂ©ciales, valut Ă  son auteur la plus retentissante notoriĂ©tĂ©. Elle parut Ă  Avranches, en 1833, sous ce titre assez compliquĂ© Les Vaux-de-Vire Ă©ditĂ©s et inĂ©dits C^ Olivier Bas- selin et de Jean Ae Houx, avocat viroiSj avec Discours prĂ©li- minaire, choix de notes et variantes des prĂ©cĂ©dents Ă©diteurs, Notes nouvelles et Glossaire. Le format adoptĂ© et certaines dĂ©fectuositĂ©s typographiques nuisirent tout d'abord au succĂšs de ce petit in-12, qui pourtant tient dignement sa place dans la sĂ©rie des Ă©ditions du poĂšte virois, et qui, pour sa part, a trĂšs notablement contribuĂ© Ă  en populariser les productions. Le volume attira tout d'abord Ă  M. Travers cette lettre charmante de notre grand chansonnier BĂ©ranger Recevez, Monsieur, mes remerciements pour votre envoi et pour les jolis vers que vous voulez bien me communiquer. Je ne sais si ma mĂ©moire est fidĂšle, mais ces vers, je crois les avoir lus, en prison, dans un journal de province. Les avez-vous publiĂ©s Ă  l'Ă©poque oĂč j'expiais le tort d'avoir trop raison ? » Je vais relire le poĂšte virois, grĂące Ă  vous, Monsieur, car j'ai dĂ©jĂ  lu bien souvent ses chansons, ayant plusieurs Ă©ditions de son recueil. Si on pouvait se frotter Ă  un Normand en pareille matiĂšre, je serais bien tentĂ© de faire opposition Ă  plusieurs de ses commentateurs sur l'assurance avec laquelle ils prĂ©tendent que c'est lĂ  bien exactement pour le fond et la forme VƓuvre de Basselin, mais je ne veux pas me mettre en procĂšs avec ses compatriotes qui s'y entendent bien mieux que moi. D'ailleurs quel mal y aurait-il Ă  ce qu'on eĂ»t un peu Ă©pluchĂ© les vers du foulon de Vire, mĂŽme Ă  ce qu'on eĂ»t ajoutĂ© quelques produc- tions plus nouvelles Ă  celles dont il a rĂ©jom sa contrĂ©e au xv siĂšcle? Quelques pommes de plus ne gĂątent pas le pannier. » Si vous m'en voulez. Monsieur de cette petite insinuation, convenez au moins qu'elle ne peut partir que d'un homme qui a lu avec attention les couplets d un devancier Ă  la gloire duquel il n'est pas indiffĂ©rent. » Recevez avec mes remerciements. Monsieur, l'assurance de ma considĂ©ration la plus distinguĂ©e. ' BÉRANGER. >f -. 21 — L'Ă©dition avait un autre mĂ©rite que celui d'attirer l'attention sur un poĂšte que les publications de MM. Asselin, Louis Du Bois, Richard Seguin, n'avaient pas fait suffisamment connaĂźtre. On y trouvait, pour la premiĂšre fois, et les poĂ©sies au nombre de soixante-deux attribuĂ©es Ă  Basselin, et les quarante-et-un vaux-de-vire inĂ©dits appartenant authentique- ment Ă  Le Houx ; pour la premiĂšre fois aussi, l'Ă©diteur de ces deux recueils posait des jalons qui devaient un peu plus tard conduire Ă  restituer au mĂȘme des poĂ©sies classĂ©es Ă  tort sous deux Ă©tiquettes diffĂ©rentes. Cet aperçu, mĂȘme avec les formes dubitatives dans lesquelles il est exprimĂ©, fait honneur Ă  la perspicacitĂ© de M. Iravers; nous l'avons notĂ© autrefois, nous tenons encore Ă  le signaler aujourd'hui. C'est toutefois Ă  cause d'une autre particularitĂ© que le volume est encore recherchĂ© actuellement par les curieux et par les bibliophiles. A la suite des vaux-de-vire prĂ©tendus de Basselin et des vaux-d'i-vire inĂ©dits de Le Houx, M. Travers avec deux vaux- de-vire anciens qui figuraient dĂ©jĂ  dans l'Ă©dition de Louis Du Bois, en insĂ©ra un autre, soi-disant ancien, qu'il annonça en ces termes Le troisiĂšme vau-de-vire est entiĂšrement inĂ©dit. Si Basselin est mort dans la premiĂšre moitiĂ© du xv* siĂšcle, il n'est pas l'auteur de cette derniĂšre piĂšce, puisqu'elle a Ă©tĂ© composĂ©e aprĂšs la bataille de Formi^ny et l'expulsion les Anglais. Dans l'in- certitude je ne veux pas priver le public de ce vau-de-vire Ă©chappĂ© aux investigations de tous les Ă©diteurs, inconnu de tous les antiquaires de la Normandie. » La piĂšce Ă©tait apocryphe. Elle avait Ă©tĂ© fabriquĂ©e par M. Travers lui-mĂŽme, comme un jeu d'esprit, au moment de la vogue extraordinaire des fausses poĂ©sies de Glotilde de Surville. Le malicieux Ă©diteur l'avait accompagnĂ©e de notes et de com- mentaires destinĂ©s Ă  en faciliter l'intelligence aux esprits peu cultivĂ©s ; il avait mĂŽme, par un scrupule dĂ©Ucat, remplacĂ© par des lignes de points une strophe dont l'audacieuse naĂŻvetĂ© eĂ»t pu offenser la pruderie bourgeoise de notre temps. Comment douter de TauthenticitĂ© d'un vau-de-vire offert aux lecteurs dans de pareilles conditions ? 11 y eut cependant bien des doutes plus ou moins nettement formulĂ©s, bien des incrĂ©- dulitĂ©s, bien des contestations ; mais le gros du public se laissa facilement persuader. M. FrĂ©dĂ©ric Vaultier, professeur Ă  la FacultĂ© des lettres de Gaen, commenta le vau-de-vire apocryphe avec l'Ă©motion con- tenue et l'admiration instinctive que l'on Ă©prouve en prĂ©sence d'un texte vĂ©nĂ©rable uar son antiquitĂ©. M. Le Roux ae Lincy l'admit dans un Recueil des Chants historiques français depws le XII* jusqu'au XVIIh siĂšcle, et, chose plus grave, un savant historien, M. Henri Martin, l'invoqua Ă  l'appui d'une de ses — 22 — affirmations. Il Tadmira mĂŽme de confiance, comme l'avait fait avant lui M. Vaultier. Quelle distance, Ă©crivait-il, de cette franche et vaillante poĂ©sie populaire au fatras alambiquĂ© des poĂštes de cour ! » Du coup le remords pĂ©nĂ©tra dans TĂ me de M. Travers et il songea Ă  faire Taveu de sa faute. La confession eut lieu publi- quement au congrĂšs de la Sorbonne, en 1866. Quelle sĂ©ance ! Quel franc succĂšs I Quels applaudissements ! Quels rires inextinguibles ! Personne ne songeait sur le moment Ă  faire un grief Ă  l'auteur de sa supercherie. On se ravisa plus tard. Le SiĂšcle notamment jeta feu et flamme et des savants autorisĂ©s intervinrent. On dĂ©plora gĂ©nĂ©ralement qu'un piĂšge pareil eĂ»t Ă©tĂ© tendu Ă  la candeur de notre grand historien national et Ton ne fut pas Ă©loignĂ© de prĂȘter Ă  M. Travers de noirs desseins auxquels sa pensĂ©e ne s'Ă©tait jamais arrĂȘtĂ©e. On eĂ»t mieux fait de rester sur l'impression joyeuse de la premiĂšre heure d'autant que M. Travers avait vĂ©ritablement exagĂ©rĂ© ses torts. Il avait fait admettre par quelques-uns de ses contemporains comme authentique un vaudevire de sa composition c'est exact et il pouvait y avoir lĂ  matiĂšre Ă  excuse et Ă  repentance. Mais, au point de vue de la vĂ©ritĂ© historique, la situation Ă©tait bien difiFĂ©rente et il faut reconnaĂźtre que M. Travers n'avait, sm* ce terrain, Ă©garĂ© aucun travailleur. L'existence d'insurrections populaires et d'une sorte de chouannerie » en Normandie, Ă  l'Ă©poque de l'occupation anglaise est attestĂ©e par une sĂ©rie de piĂšces officielles et de documents authentiques indiscutables que ne saurait infirmer le caractĂšre apocryphe, aujourd'hui reconnu, du vaudevire fabri- quĂ© par M. Travers. C'est prĂ©cisĂ©ment pour cela qu'en 1858, lorsque nous Ă©tudiĂąmes cette intĂ©ressante question, nous Ă©car- tĂąmes ce vaudevire suspect pour appuyer exclusivement sur d'autres textes notre maniĂšre de voir. La confession de M. Travers constitue un Ă©pisode piquant de notre histoire littĂ©- raire ; elle laisse complĂštement intacte la thĂšse soutenue d'une façon si brillante et si dĂ©cisive par MM. LĂ©on Puiseux, SimĂ©on Luce et Armand GastĂ©. Le modeste volume de 1833 n'Ă©tait qu'un premier pas dans une voie que M. Travers devait parcourir avec persĂ©vĂ©rance et dans laquelle il devait rencontrer plus d'un succĂšs. M. Travers Ă©tait nĂ© Ă©diteur. Les choses inĂ©dites ou peu con- nues l'attiraient invinciblement et il avait Ă  cƓur de les mettre Ă  la portĂ©e du plus grand nombre en les faisant sortir de la demi-obscuritĂ© des archives ou des bibliothĂš]ue8. Nous avons dĂ©jĂ  citĂ© en passant et simplement par ordre le Glossaire du patois normand, de Louis Du Bois, la traduction du PhĂ©nix qui renaĂźt et les ƒuvres choisies de Moisant de % — -23 — Brieux, Mentionnons encore la PĂ©tition de Buonaparle et de sa sceur Marie- Anne-E Usa M^ Bacciochi, le Manuel d'Ă©ducation pour les filles y de M"'* de Maintenon, et nous arrivons Ă  deux Ɠuvres plus importantes et qui mĂ©ritent de nous arrĂȘter davan- tage, les Ă©ditions du Journal du comte de Guernon-Hanville et des ƒuvres du grand poĂšte normand Jean Yauquelin de La Presnaye. Ces deux derniĂšres publications furent deux çrands succĂšs* Les MĂ©moires de l'ancien ministre de Charles X furent d'au- tant mieux accueillis qu'ils sont remplis de rĂ©vĂ©lations inat- tendues et que le manuscrit, s'il avait Ă©tĂ© communiquĂ© Ă  quel- ques personnes privilĂ©giĂ©es, n'Ă©tait jamais arrivĂ© Ă  la connais- sance du grand nombre. DĂšs les premiers jours, la presse s'occupa de ce volume avec une faveur marquĂ©e et son intĂ©rĂȘt fut reconnu par les juges les plus compĂ©tents et les plus difficiles. Le 12 janvier 1876, M. Duruy Ă©crivait Ă  M. Travers » Votre publication du journal de Guernon-Ranville est un vĂ©ritable service rendu Ă  l'histoire. On devra dĂ©sormais voir dans ce conseiller de Charles X, l'homme Ă©clairĂ© et sage dont les avis auraient pu prĂ©venir la catastrophe. » Nous avons tant de fous dans notre histoire passĂ©e et prĂ©sente que dĂ©couvrir des sages Ă  ajouter Ă  ceux qui s'y trouvent est un plaisir vĂ©ritable. » Encore une fois, tous mes remerciements et mes fĂ©lici- tations. » Il convient, en regard de cette lettre, d'en placer une autre d'un grand historien qui fut aussi un grand homme d'Etat. Je vous remercie de votre Notice sur M. de Guernon- Ranville, Ă©crivait du Val-Riclier, M. Guizot. Je connaissais son journal. Il avait bien voulu me le faire communiquer quand j*ai eu Ă  parler, dans mes MĂ©moires, de la RĂ©volution de 1830 et de l'Instruction primaire. C'est ^rand dommage qu'un si honnĂȘte homme et d'un si bon esprit n'ait pas eu, au jour de l'Ă©preuve, toute la fermetĂ© de son opinion. Il vous convenait de lui rendre justice. » Nous trouvons, dans une lettre de M. Baudement, de la BibliothĂšaue nationale, une apprĂ©ciation analogue de l'Ɠuvre avec des dĂ©tails piquants sur la vogue immĂ©diate qu'elle avait obtenue » Comment, Ă©crivait-il Ă  M. Travers, le 28 mars 1876, ne pas vous remercier plus tĂŽt du plaisir que vous m'avez donnĂ© par la lecture de votre journal de Guernon? Je puis ĂȘtre soupçonnĂ© de vouloir vous dĂ©sarmer par la flatterie en vous disant le — 2i — succĂšs de ce livre qui, sans vous, sans le relief que vous donnez Ă  la BibliothĂšque de Gaen, sans votre ardeur productrice, n^aurait peut-ĂȘtre pas paru. Je ne peux pourtant pas, au risque mĂȘme de ce soupçon, vous laisser ignorer que mon exemplaire suffĂźt Ă  peine Ă  la curiositĂ© et aux demandes de ceux qui me le connaissent. » La BibliothĂšque nationale ne le possĂ©dant pas encore, j'ai Ă©tĂ© quelquefois obligĂ© d'aller le prendre chez moi, sĂ©ance tenante, pour le communiquer Ă  quelques lettrĂ©s de notre public, Ă  Taine entre autres. > Certes, ce Guernon ne se piquait pas de bien Ă©crire, mais on sent qu'il avait une certaine facilitĂ©, sinon de plume, au moins de parole. J'incline Ă  croire qu'il valait mieux que ses collĂšgues, et, en tout cas, il voyait mieux. Il avait mĂȘme plus de vrai courage qu'eux tous et de plusieurs sortes. » Dans un ordre diffĂ©rent, l'Ă©dition des OEuvres de Vauquelin de la Fresnaye mĂ©ritait la mĂȘme estime et avait obtenu la mĂȘme faveur. A premiĂšre vue, il semblait que M. Travers, nourri dans le culte un peu exclusif de nos grands classiques, admirateur ÊassionnĂ©, par surcroit, de Boileau dont il avait donnĂ© chez 'ezobry, dĂšs 1841, une excellente Ă©dition classique restĂ©e le modĂšle du genre, Ă©tait assez mal prĂ©parĂ© Ă  goĂ»ter et faire goĂ»ter les grĂąces mi^nardes et charmantes d'un poĂšte de la Renaissance. Yauc[ueĂźin appartenait bel et bien au groupe des SoĂštes anathĂ©matisĂ©s par le sĂ©vĂšre lĂ©gislateur du Parnasse et Ă©tait mĂȘme impossmle de le glisser dans le bataillon des Ă©crivains retenus et disciplinĂ©s bĂ©nĂ©ficiant d'une sorte d'am- nistie Ă  la suite de Desportes et de Bertaut. M. Travers oublia tout cela et il s'identifia avec son auteur, colligea pieusement toutes ses Ɠuvres, en rĂ©visa le texte avec une conscience infinie et consacra Ă  Vauquelin et Ă  ses poĂ©sies une Ă©tude remarquable par l'Ă©tendue des recherches et la sĂ»retĂ© des informations. LettrĂ©s et bibliophiles furent vĂ©rita- blement comblĂ©s et ce ne fut pas pour eux une mince satisfaction que de voir, grĂące Ă  M. Travers, un vieux poĂšte sĂ©duisant dont les volumes Ă©taient devenus introuvables, revivre dans une Ă©dition soignĂ©e, Ă©lĂ©gante et d'une correction irrĂ©prochable. A cet Ă©gard, M. Baudement, si difficile souvent Ă  contenter, lui rendait pleinement justice et disait Je ne vous parlerai aujourd'hui que du Vauquelin. C'est trĂšs beau, trĂšs soignĂ©, parfaitement revu et corrigĂ© et ie me rends bien compte de toute la peine que cela vous a donnĂ©. Poussez-le, finissez les Foresteries et le reste et, allĂ©gĂ© de tout cela, jouissez, Ă  la cĂŽte de Langrune, d'un repos bien gagnĂ©. » Les Ă©loges de M. Paulin Paris, dans le Jowmal des Savants, et de vingt autres, ne furent ni moins vifs, ni moins expressifs. 25 - En dehors des annuaires, des recueils des sociĂ©tĂ©s savantes et des Ă©ditions dont nous venons de prĂ©senter une rapide et incomplĂšte Ă©numĂ©ration, M. Travers a publiĂ© un nombre incalculable d'Ă©crits de toute nature et de tout format, compre- nant des opuscules politiques, des dissertations historiques, littĂ©raires, Ă©conomiques et philosophiques, des biographies, des almanachs et surtout des poĂ©sies. C*est Ă  ses Ɠuvres politiques qu'appartiennent, avec VEcho de la Manche^ dont il fut le fondateur et le principal rĂ©dacteur, les Lettres Ă  M. de Tocqueville, la Lettre d un Volontaire de la Garde nationale de Caen 18i8, VAnti-Nouoe 1851, VAlma- nach de la RĂ©publique française 1851, VAÏmayiack de la Paix et de la Guerre 1871, Maximilien Robespierre et une infinitĂ© d'articles plus ou moins miUtants dissĂ©mmĂ©s dans les journaux de la rĂ©gion. Nous nous garderons bien de rĂ©veiller ici TĂ©cho de discus- sions assoupies. Nous nous contenterons de remarquer que M. Travers Ă©tait un patriote rĂ©solu fl et un libĂ©ral sincĂšre ; il voulait la libertĂ© pour lui, il la voulait aussi pour les autres, mĂȘme et surtout en matiĂšre religieuse, fidĂšle en cela Ă  la maxime d'un de ses poĂštes favoris. DĂ©ranger, dont la tolĂ©rance Ă©quitable paraĂźtrait aujourd'hui une utopie dangereuse et Ă©mi- nemment suspecte. Ses poĂ©sies sont encore plus nombreuses que ses Ă©crits poli- tiques. Depuis Guilbert ou le HĂ©ros de quatorze ans, publie en 182i!i, que de feuilles volantes, que de brochures, que de recueils 1 Toutes les cordes de la lyre, toutes les formes de la versification I Dans son Ɠuvre, Ă©minemment composite, on trouve un drame, La PitiĂ© sous la Terreur, un chant de guerre, mis en musique par Auber, un poĂ«me facĂ©tieux, des Ă©pitres, des odes, des stances, des Ă©lĂ©gies, des sonnets, des chansons, des Ă©pigrammes. La verve poĂ©tique qui s'Ă©tait allumĂ©e chez lui dĂšs la premiĂšre jeunesse ne s'Ă©teignit qu'avec la vie. Des inspi- rations de ce genre se dĂ©robent Ă  l'analyse. Tout en nous rĂ©fĂ©rant aux apprĂ©ciations favorables dont elles ont Ă©tĂ© l'objet de la part de ses confrĂšres en Apollon, nous vou- drions au moins en mdiquer le caractĂšre gĂ©nĂ©ral. Ce caractĂšre nous paraĂźt avoir Ă©tĂ© parfaitement saisi par un poĂšte normand distinguĂ©, son correspondant assidu, M. Paul Élier, dans une lettre du 8 septembre 1879, dont nous nous contenterons de citer quelques passages Je vous remercie bien cordialement de votre envoi, Ă©crivait le gracieux auteur de Mignon, J'ai lu deux fois vos Nouveaux Regains et je vous en fais mes compliments. C'est Ă©lĂ©gant ; c'est 1 Il le prouva bien, en 1848, au moment des journĂ©es de juin, lorsqu'il fut an nombre des premiers volontaires de la garde nationale de Caen qui se rendirent Ă  Paris pour combattre Tinsurrectlon. — 26 — leste dans les deux acceptions. Le sentiment y est vif et natu- rel, trĂšs Ă©mu parfois et jamais emphatique. Ce n'est pas tout Ă  fait Ă  la mode du jour, mais c'est Ă  la mode du xviu* siĂšcle et de Voltaire, c'est-Ă -dire que c'est prĂ©cis, sobre d'expression, d'un ton et d'un entrain essentiellement français. » A la mode du xviii* siĂšcle, voilĂ  le vrai mot lĂąchĂ©. M. Tra- vers appartenait trĂšs lĂ©gitimement Ă  la fin du siĂšcle dernier par sa maniĂšre de sentir. Les beautĂ©s der l'Ă©cole romantiq[ue ne lui sont certainement pas indiffĂ©rentes, mais le romantisme chez lui est de surface et l'influence que l'on retrouve chez lui est celle de Voltaire, de Rousseau, d'Andrieux, avec quel- ques souvenirs de Gresset et de Parny. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'Ă  l'occasion du dernier volume des Gerbes glanĂ©es, Louis Bouilhetlui adressait ce madrigal en prose dans le genre musquĂ© et prĂ©cieux de la RĂ©gence Cher Monsieur, » J'avais dĂ©jĂ  dĂ©vorĂ© ce charmant volume quand vous l'avez envoyĂ© Ă  la BibliothĂšque de Rouen. Cette belle gerbe vaut le reste de la moisson. Apollon a Ă©tĂ© berger, vous l'avez fait laboureur et, sous cette nouvelle mĂ©tamorphose, c'est encore un dieu. » Le drame de La PitiĂ© sous la Terreur devait lui valoir des tĂ©moignages non moins flatteurs d'estime et de sympathie. A cette occasion, François CoppĂ©e lui adressait, le 29 dĂ©cembre 1871, la lettre suivante Je vous remercie. Monsieur et cher ConfrĂšre, de m'avoir procurĂ© le plaisir de lire votre beau poĂ«me, La PitiĂ© sous la /erreur. Tous les lecteurs impartiaux vous sauront grĂ© de l'Ă©- loquence et du courage avec lequel vous avez flĂ©tri et condamnĂ© ces tyrans populaires dont un trĂšs grand nombre d'historiens modernes ont si Ă©trĂ ngemeut dĂ©naturĂ© la physionomie. HĂ©las I de rĂ©cents Ă©vĂ©nements se sont chargĂ©s de vous donner raison. Terreur ou Commune, c'est toujours le mĂŽme despotisme de la canaille qui cherche Ă  rĂ©aliser un monstrueux rĂ©re le niveau dans la boue. Bravo et merci, et comptez-moi parmi les esprits sympathiques Ă  votre talent. François CoppĂ©e. » 11 est curieux de retrouver sous la plume de M. Guizot l'ex- pression des mĂŽmes idĂ©es et des mĂŽmes sentiments. Le billet est court et vaut la peine d'ĂŽtre reproduit Yal-Richer, i5 septembre 1869. » Je vous remercie. Monsieur, de vos bons vers, de votre bonne prose, de votre bonne action. Vous attaquez avec talent et courage d'odieux prĂ©tendants Ă  la rĂ©surrection. J'ai la con- — 27 — fiance que cette rĂ©surrection est impossible mais vous et M. Mortimer-Ternaux serez pour quelque chose dans cette impossibilitĂ©. » Recevez, cher Monsieur, Tassurance de mes sentiments les plus distinguĂ©s. f> GUIZOT. » C'est par d'autres qualitĂ©s, par la curiositĂ© de la recherche, Sar la fermetĂ© du style, par l'indĂ©pendance de la pensĂ©e que se istinguent les nombreux ouvrages qu'il nous reste maintenant Ă  parcourir. Parmi les plus remarquables nous citerons Le BrĂ©viaire de Huet. — RĂ©ponse Ă  M. Paul Mexjer. — Olivier* Basselin et les compagnons du Vaudevit^e. — V Institut et les AcadĂ©mies de province. — Addition Ă  la vie et aux Ɠuvres de Nicolas Vauquelin des Yveteaux. — Sur une Ă©dition des Foresteries. — Les Origines de la CurĂ©e de Barbier, — Du Projet de loi sur l'instruction secondaire, — Instruction et amĂ©lioration du peuple, — Une question de propriĂ©tĂ© Ă  Vocca- sion des archives publiques et des amateurs d'autographes. — Que faut-il entendre par le cĂŽtĂ© droit et par le cĂŽtĂ© gauche d'une Ă©glise ? — Les sept cordes de la Lyre, par George Sand. Analyse^ extraits et scĂšne additionnelle. Comme on peut le voir par la diversitĂ© de ces titres, l'esprit de M. Travers n'avait rien d'exclusif et s'intĂ©ressait aux ques- tions scolaires, Ă  l'administration, Ă  la politique, aux problĂšmes d'histoire, de littĂ©rature et d'art, et son franc parler en toutes matiĂšres ne s'effrayait ni de la contradiction, ni mĂȘme de la polĂ©mique. Mais chez lui la polĂ©mique ne fut jamais amĂšre ; jamais elle ne fit naĂźtre de rancunes et souvent il devint l'ami de ceux qu'il avait le plus vigoureusement combattus. Dans une lettre spirituelle publiĂ©e rĂ©cemment par M. Sarcey pour annoncer que dĂ©cidĂ©ment il ne se prĂ©senterait pas Ă  l'A- cadĂ©mie française, le chroniqueur du Temps faisait au public cette confession Je suis polĂ©miste et j'ai l'instinct de la combativitĂ© chevillĂ©e Ă  l'Ăąme. » M. Travers eut pu en dire autant. Il possĂ©dait la combativitĂ©, disposition merveilleuse que les Ăąmes pacifiaues admirent d'autant mieux qu'elles en sont complĂštement dĂ©pourvues. A cĂŽtĂ© de ces controverses, de ces mĂ©moires, de ces disser- tations plus ou moins batailleuses, il convient de placer une autre catĂ©gorie d'Ă©crits dans lesquels M. Travers excellait nous voulons parler des biographies. La plupart sont consacrĂ©s Ă  des personnes qu'il avait con" nues au cours de sa longue carriĂšre. Elles sont en gĂ©nĂ©ra^ remarquables par la prĂ©cision des dĂ©tails, par l'Ă©quitĂ© des apprĂ©ciations et par un accent personnel, qui, Ă  nos yeux, en double la valeur. D'autres dĂ©passent les proportions des notices ordinaires et — 28 — forment de vĂ©ritables volumes. Nous citerons notamment la Vie de Richard- Lenoir et DĂ©ranger littĂ©rateur et critique d'aprĂšs sa correspondance. Biographie et dissertation littĂ©raire, celte derniĂšre production est d'autant plus intĂ©ressante qu'elle nous renseigne sur la tournure d'esprit, sur les tendances et sur les affinitĂ©s littĂ©raires de Tauteur des Gerbes glanĂ©es, des Regains et des Vers d'antan et Fleurs de vieillesse. Les correspondants de M. Travers ne s'y sont pas trompĂ©s et tous, ou presque tous, ont remarquĂ© l'intimitĂ© sympathique qui unissait dans cette Ă©tude le chansonnier Ă  son biographe. M. Guizot voulut aussi fĂ©liciter M. Travers, mais il est Ă©vi- dent que si l'ancien ministre du roi Louis-Philippe voulait bien admirer le poĂšte, il n'aimait guĂšre ni le caractĂšre de BĂ©ranger ni son rĂŽle politique J'ai lu votre brochure avec un vrai plaisir, Ă©crit-il ; c'est le bon sens Ă©lĂ©gant et pur. Le caractĂšre littĂ©raire de BĂ©ranger valait mieux que son jugement ou plutĂŽt que son attitude poli- tique. » Puisque le nom de M. Guizot revient sous notre plume, com- ment ne pas citer une autre lettre trĂšs courte adressĂ©e Ă  M. Travers pour l'inviter Ă  venir passer quelques jours avec lui dans la solitude du Val-Richer? Le billet est charmant ; il fait, pour ainsi dire, apparaĂźtre devant nous la figure du grand historien et pourrait servir d'illustration Ă  la savante Ă©tude de M. G. Dupont sur cette vieille demeure monastique peuplĂ©e de tant de souvenirs. Je voudrais bien, Ă©crivait M. Guizot, fonciĂšre pour la commune, l'arrondissement et le dĂ©parte- » ment oĂč elles Ă©taient situĂ©es, jusqu'Ă  concurrence de la » part que les dites propriĂ©tĂ©s prenaient dans leurs matiĂšres » imposables. » Le contingent foncier du dĂ©partement de la Manche s'Ă©lĂšve actuellement Ă  3,491,961 ir., soit 1,559,839 fr. de moins qu'il y a cent ans. Toutefois ce contingent est scindĂ©, en exĂ©cution de la loi du 11 aoĂ»t 1882, entre les propriĂ©tĂ©s bĂąties et les propriĂ©tĂ©s non bĂąties. Il est de 464,697 fr. pour les propriĂ©tĂ©s bĂąties et de 3,027,264 fr. pour les propriĂ©tĂ©s non bĂąties. 3 — 34 — Il y a, dans le dĂ©partement, une superficie de 571,000 hec- tares sujette Ă  l'impĂŽt; la contribution moyenne par hectare de propriĂ©tĂ© non bĂątie, ou ^^^^q^ est donc, en principal, de 5 fr. 30 c. par hectare. Telle est, pour la Manche, la situation actuelle de la contribution fonciĂšre en principal. Il est difficile de prĂ©voir ce qu'il en adviendra Ă  la suite des discussions dont cette contribution sera prochainement Tobjet dans les Chambres. Mais on peut ĂȘtre certain que, dans l'ensemble du moins, elle sera plutĂŽt diminuĂ©e qu*augmentĂ©e ; pour nos populations rurales, le passĂ©, sur ce point, permet de bien augurer de l'avenir. Ed. Lorin. HISTOIRE ET ANTIQUITÉS LES DEUX SIÈGES DE VALOGNES EN 1562 ET 1574 Le ĂąocumeDt dont nous donnons quelques extraits, et dont le texte peut se passer de commentaires, fait connaĂźtre en dĂ©tail plusieurs des Ă©vĂ©nements qui dĂ©solĂšrent la Basse Normandie sous le rĂšgne de Charles iX. C'est surtout par ce document que nous sommes renseignĂ©s sur les efifbrts infruc- tueux que les Protestants firent en i5H2 et en 1574 pour s'emparer du chĂąteau de Valognes. La premiĂšre tentative, dirigĂ©e par le seigneur d'Agneaux^ Ă©choua, grĂące Ă  la rĂ©sistance d'une petite garnison, dont Louis Dursus, sieur de Lestre, vint prendre le commande- ment et que Matignon ne tarda pas Ă  dĂ©gager. Les assiĂ©geants s'Ă©taient servis d'artillerie qu'un certain capitaine La Fontaine, de Saint-Lo, avait enlevĂ©e du fort de l'Ile Tatihou. Notre document ne fournit que des donnĂ©es assez vagues ^ur un autre siĂšge du chĂąteau de Valognes qui se place en 1574 et auquel les protestants de Carentan prirent une part assez active. Pendant ces deux siĂšges, les environs de Valognes furent ravagĂ©s par les gens de guerre. Le manoir de Lestre, rĂ©si- dence de Louis Dursus, et celui de La Boussaie I, rĂ©sidence de son frĂšre, furent saccagĂ©s de fond en comble. C'est pour constater ces dĂ©vastations que Guillaume I^mbert, lieutenant an bailliage de Saint-Sauveur-le- Vicomte, en vertu d'une com- mission du roi Henri lll, fit, le 8 juillet 1578, une enquĂȘte, dont une copie authentique me fut communiquĂ©e en 185Ăą par mon vĂ©nĂ©rĂ© maĂźtre M. de Gerville. On trouvera ci-dessous tous les passages de l'enquĂȘte qui peuvent ĂȘtre de quelque utilitĂ© pour complĂ©ter les travaux 1 Dans le voisiDoge de Lestre, sur le territoire de SaiDt-Martin-d*Au- douviUe canton de Monteboorg. Ce manoir est appelĂ© La Boassaye sur la carte de Cassini, et La Bossaye sur la carte du canton de Montebourg publiĂ©e en 1826 par BitonzĂ©-Dauxmesnil. - 36 — auxquels a dĂ©jĂ  donnĂ© lieu l'histoire des guerres de religion dans le dĂ©partement de la Manche Henry, par la grĂące de Dieu, roy de France et de PoUoigne, aux haillifz de Gustentin et de Sainct Sauveur le Yiconte ou leurs lieutenantz, Ă  chascun d'eulx premier requis, salut. Nostre bien aimĂ© Louys Dursus, escuyer, seigneur de Lestre, lieute- nant au gouvernement de nostre ville et chasteau de Gherebourg, nous a faict remonstrer que, durant les troubles qui ont estĂ© en cestuy nostre royaulihe, il fut envoyĂ© par nostre amĂ© et fĂ©al chevallier de nostre Ordre, conseillier en nostre Gonseil privĂ©, gouverneur et lieutenant gĂȘnerai en Normendye, le sieur de Mattignon^ dans le chasteau de Vallongnes, oĂč il fut assiĂ©gĂ© par ceulx qui portoient les armes contre nostre service, et, en haine de la resistence qu'il leur fist, ilz pillĂšrent et saccagĂšrent sa maison assise en la vicontĂ© du dit Yalloingnes, mesmes les tittres et enseignementz consernantz les droictz et debvoirs Ă  luy appartenantz et dont il est en paisible pocession et jouis- sance de la dite terre de Lestre ; et conbien qu*ilz ne luy soient aulcunement denyez, toutteffoiz il doubte que cy apprez on ne les luy voulsist contredire et luy demander les dits tittres, des- quelz il ne pourroit rĂ©animent taire apparoir ny justiffier de la ciicte perte, sans luy estre permis en taire informer, ce qu'il nous a trĂšs humblement supplyĂ© et requis. Nous, Ă  ces causes, dĂ©sirant luy subvenir en cest endroict, en considĂ©ration des bons et agrĂ©ables services qu'il nous a cy devant faictz aus dictes guerres, et gouverne encores Ă  prĂ©sent en la garde de nos dictes ville et chasteau de Gherebourg, nous mandons, com- mettons et trĂšs expressĂ©ment enjoignons par ces prĂ©sentes que, nostre procureur au dict Valloignes sur ce ouy et appelle, vous ayez Ă  mformer dilligemment, scientement et bien de la j[>erte advenue durant les dits troubles, des dits tittres et enseigne- mentz du dit supplyant, droictures, franchises et libertez Ă  luy appartenant, et dont il jouyt encores Ă  prĂ©sent sans contredict, pour, la dicte informacion faicte, luy valloir et servir Ă  l'adve- nir et ainsy qu'il appartiendra par raison. Gar tel est nostre plaisir de le faire. Vous donnons plein pouvoir, authoritĂ©, com- mission et mandement spĂ©cial. DonnĂ© Ă  Paris, le troysiesme jour de febvrier, l'an de grĂące mil cinq centz soixante dix huict, et de nostre rĂšgne le quattriesme. Par le roy en son Gonseil THlELLEMEiNT. » Extrait de f enquĂȘte faite le 8 juillet i578 par Guillaume Lambert, Ă©cuyer, licenciĂ© es lois, lieutenant au bailliage de Saint Sauveur le Vicomte, Noble homme Louys Michel, de la parroisse de Hault- moityĂ©, aagĂ© de quarante cinq ans ou viron, deubment jurĂ©, inquis et examinĂ©, sur les faictz resultantz de la dicte commis- — 37 - sion, dict qu*en l*annĂ©e cina centz soixante deux, que les troubles commencĂšrent Ă  s'eslever en ce royaulme, il estoit demeurant avec le dict sieur de Lestre, auquel monsieur de Mattignon, commandant lors pour le service de Sa MajestĂ© en ce pays, commanda avec plusieurs auttres gentilz hommes de se retirer au chasteau de Vallon gnes, pour icelluy conserver en TobĂ©issance de Sa dicte MajestĂ©, et avant que le dit sieur de Lestre partist de sa maison de Lestre, il donna charge au dit dep- f>osant de resserrer tous les meubles de la dicte maison, mesmes es papiers et enseignementz plus prĂ©cieux, ce qu*il feist, et Ă  ceste un enferma en un coffre plusieurs tittres et papiers qui confermoient les droictureS; franchises et libertez q^ue le dict sieur de Lestre a aux forestz Ă  cause de sa dicte seisneurye, mesmement des rentes et redebvances qui luy sont aeubz en icelle, et auttres tittres et enseignementz confermantz le bien du dit sieur de Lestre et de ses prĂ©dĂ©cesseurs, lequel baheurt ainsy plein des dits escriptz il enfouyt soubz un buffet estant en la despence de la dicte maison de Lestre, et resserra aultres meubles en plusieurs endroitz de la dicte maison, qu*il pensoit les plus secretz, pour les conserver, et bientost aprĂšs que le dit sieur de Lestre fut au dit chasteau de Vallongnes, le depposant entendit que ceulx de la religion prĂ©tendue refformĂ©e, qui estoient lors en armes, avoient assiĂ©gĂ© le dit chasteau de Vallongnes, pensant le surprendre, et, parce qu'ilz y trouvĂšrent de la re- sistence, envoyĂšrent quelques uns de leurs compaigniez, qui estoient conduictz par le cappitaine La Fontaine, de Sainct Lo, que le dit depposant dict ne congnoistre, mais depuys Touyi ainsy nommer, lequel et ceulx de sa compaignie prindrent le chemin vers l'isle de Tatihou, pour y aller quĂ©rir de Tartillerye pour battre le dit chasteau ; et entendant le dit dĂ©posant qu'ilz prenoient leur chemin par le dit lieu de Lestre, aussy tost qu'il en fut adverty, il se retira de la dicte maison de crainte d'estre offensĂ© par eulx, et approchant d*icelle maison y entrĂšrent et la pillĂšrent, mesmes les dicts meubles qui estoient resserrez, et le ait coffre et baheurt ainsy cachĂ© en terre, qu'ilz advisĂšrent Ă  cause de la terre qui estoit nouvellement esraeue allentour du dict buffet, lequel coffre et baheurt ilz rompirent, bruslĂšrent, deschirĂšrent et emportĂšrent touttes ou la pluspart des dictes lettres, comme le dit depposant vit Ă  son retour en la dicte maison de Lestre, aprez que les dictes gentz de guerre en furent sortys. Et dict outtre, sur ce inquis, que les principaulx con- ducteurs des dictes gentz de guerre et eslevez ?en ce pays se nommoient les sieurs de Saincte Marie, Aigneaux et de Trassy, les quelz se retirĂšrent assez tost aprez qu'ilz virent ne pouvoir Îrendre le dit chasteau de Vallongnes. Dict outtre que, durant es autres troubles qui sont depuys advenus en ce royaulme, et pendant le temps que le dict sieur de Lestre esteit en la ville et chasteau de Cherebourg pour le service de Sa dicte MajestĂ©, sa dicte maison de Lestre a estĂ© pillĂ©e par ceulx qui tenoient party contraire, par plusieurs foys. Et est ce qu'il a dict, et a signĂ© — 38 — aprez lecture Ă  luy faicte de sa dicte depposition. SignĂ© Michel, paraphe. » Robine des Landes, femme de Jean Le Hesle, dict au'elle estoit servante en la maison du dit sieur de Lestre en ran cinq centz soixante deux et soixante troys ; et au commen- cement que les gentz de guerre sollevĂšrent ce pays, passa une compaignĂ©e par la maison du dit sieur de Lestre, lequel estoit pour lors au chasteau de Vallon gnes, laquelle compaignĂ©e estoit conduicte par un petit homme nommĂ© le cappitaine La Fontaine, de Sainct Lo. . . Dict outtreque, durant les derniĂšres guerres civilles estantes en ce pays, la dicte maison de Lestre a estĂ© pillĂ©e par plusieurs foys par ceulx qui estoient en garni- son Ă  Ôarenten, mesmes pendant le temps que le chasieau du dict Vallongnes fut assiĂ©eĂ©, et eust le dit sieur de Lestre grandes pertes en ses meubles et bestial. » Bertine Viel etc. . . ; disant outtre que, durant les derniĂšres guerres estantz en ce pays, il y a quattre ou cinq ans, il est tout notoire que la dicte maison de Lestre fut pillĂ©e par plu- sieurs foys par ceulx qui avoient assiĂ©gĂ© le chasteau de Val- longnes et ceulx qui occupoient la ville de Garenten. » Noble homme Louys de Loeuvre, sieur de Builley.. . Arriva une compaignĂ©e de gentz de guerre, dont le cappitaine se nommoit La Fontaine, de Sainct Lo, gui disoit aller Ă  Tisle de Tattihou par le commandement du sieur d*Aigneaulx, ung de leurs chefz Le bruyt commun estoit entre les dictz soldatz que ce qu*ilz faisoient estoyt en hayne de ce que le dit sieur de Lestre et le sieur de la Èoussaye, son frĂšre, estoient au service du roy .... ; et fut la dicte maison de la Boussaye aussi pillĂ©e par les dictes gentz de guerre » Michel Guillebert. . . entendit aussy, lors, que la dicte compaignĂ©e ou une auttre de leurs bendes avoient pareillement pillĂ© la maison du sieur de la Boussaye, frĂšre dudict sieur de Lestre... A dict davantage qu'il est notoire et certain que, durant les guerres estantz en ce dict pays, il y a quattre ans, la dicte maison de Lestre fut pillĂ©e par plusieurs foys par les dicts de la religion estantz en garnison Ă  Garenten et en ce dict lieu de Vallongnes. » Jean Bertault, dict Bley, demeurant Ă  Valloignes, aagĂ© de soixante et douze ans, ou viron, iurĂ© et examinĂ©, dict qu*en Tan mil v^ soixante deux, comme il luy semble, plusieurs per- sonnes prindrent les armes soubz prĂ©texte des troubles qui es- toient en ce royaulme; entre auttres , les sieurs d'Aigneaulx, de Sourdeval, cappitaine FVançois Le Glerc estoient cheiz et con- ducteurs de quelques trouppes qui vindrent assiĂ©ger le chas- teau de Vallongnes, oĂč pour lors s'estoit retirĂ©, par lecomman- — 39 — dĂ©ment de monsieur de Mattignon, le dict sieur de Lestre ; et y estoient aussy le sieur de Gartot, Ă  prĂ©sent cappilaine de la dicte place, les sieurs de PrĂ©ville, du Saulcey, d'Ésmondeville, dame de BellĂ©e , le lieutenant Bastard, le procureur du roy en cesttĂź viconlĂ©, que le dict deçposant y vit durant le temps que les dessus dicts v furent assiĂ©rez par les dictes trouppes ; et fut le dict sieur ie Lestre parlementer avec les dicts con- ducteurs des dictes trouppes jusques Ă  la maison du sieur d'Octeville, pour essayer Ă  les divertir de Tentreprinse qu'ils avoient sur le chasteau, ce quUlz ne voullurent faire ; au con- traire, assiĂ©gĂšrent le dit chasteau, oĂč lors commandeit le dict sieur de Lestre, et leur rĂ©sista jusques Ă  ce que monsieur de Mattinion s'approcha avecques quelques forces, qui luy fisrent lever le siĂšge, pendant lequel le dit depposant entendit, estant dans le dit chasteau, que le dict sieur d'Âigneaulx avoit envoyĂ© des trouppes en l'isle de Tattihou pour amener de Tartillerye et en battre le dit chasteau, lesquelles trouppes furent en la maison du dict sieur de Lestre, et la pillĂšrent, mesmes ses tittres et enseignement!. . . . » FrĂšre Michel le Fourmerre, religieux profez en Tabbeye de Blanchelande,.. . dict qu'en Tan v" soixante deux il estoit pour- veu du prieurĂ© d'Anglesqueville, en laquelle parroisse est assise la maison et manoir du dit sieur de Lestre, et Ă  ceste occasion hanteit et frĂ©quenteit souvent en la dicte maison, en laquelle estant vers les moys de juin ou juillet, comme il luy semble, il entendict du dict sieur de Lestre le commandement qu'il avoyt receu du dict sieur de Mattignon de s'en aller au chasteau au dict Vallongnes, pour le conserver en l'obĂ©issance de Sa dicte MajestĂ©, parceque lors il y avoit plusieurs seigneurs de ce pays, entre auttres le sieur d'Aigneaulx, le cappitaine Françoys Le Clerc et auttres, qui suyvoient le party de la relligion prĂ©tendue refformĂ©e, qui prĂ©tendeient s'emparer du dict chasteau; et donna le dict sieur de Lestre charge aux serviteurs de sa mai- son, quand il partit Ă  aller au dict chasteau de Vallongnes, de serrer ses meubles et cacher ses lettres .... » Herculle Allis, demeurant Ă  Vallongnes. . ., dict qu'en Tan V* soixante et deux, estant au service du sieur de Gartot, cappi- taine du chasteau du dict Vallongnes, arriva au dict chasteau le sieur de Lestre, qui dist y avoir estĂ© envoyĂ© par monsieur de Mattignon^ pour la conservation de la dicte place, pour la doubte qu'on avoit que les sieurs d'Aigneaulx, de Sordeval, le cappitaine Françoys Le Glerc et auttres, qui avoient plusieurs trouppes avee eulx, tenant le party de la religion prĂ©tendue refformĂ©e, ne surpjrainsent le dict chasteau. Un assez tost aprez l'arrivĂ©e du dict sieur de Lestre, les dicts de la dicte prĂ©tendue relligion se prĂ©sentĂšrent Ă  l'assiĂ©gement ; et fut le dict sieur de Lestre parlementer avec eulx pour les en dĂ©tourner, et leur offrir de la part des bourgeoys du dict Vallongnes quelques — 40 — deniers, pour evitter que le bourg du dict lieu ne fust pillĂ©, Ă  quoy ilz ne vouUurent condescendre, et vindrent assiĂ©ger le dict chasteau, et pour ce qu'ilz n*avoient d*artillerye pour le battre, entendit le dict dĂ©posant comme ilz avoient envoyĂ© de leurs gentz Ă  risle de Tatihou pour quĂ©rir de Tartillerye, et que, y allant, passĂšrent par la maison du dict sieur de Lestre, assize en la dicte parroisse d^Anglesqueville, qu'ilz pillĂšrent et rava- gĂšrent, mesmes les lettres, tittres et enseignementz du dict sieur de Lestre, dont il fut fort ennuyĂ© quand il en ouyt les nouvelles, qui luy furent apportez au dict chasteau, oĂč il sĂ©- journa jusques aprĂšs que les dicts de la dicte prĂ©tendue religion se retirĂšrent, ayant par eulx entendu que le dict sieur de Mat- tignon amenoit son pouvoir pour leur faire lever le siĂšge de deyant le dict chasteau. . . . » Discrepte personne maistre François Suhard, prebtre, curĂ© de Morsalines, aagĂ© de trente six ans, ou viron, etc. . . » Michel Boutteron ... a dit outtre que, aux derniers troubles qui furent il Y a quattre ans^ le dict sieur de Lestre estant au chasteau de Gherebourg, ceulx de la dicte prĂ©tendue religion qui tenoient la ville de Carenten vindrent, environ deux heures devant le jour, estant deux centz chevaulx ou environ, entrĂšrent en la dicte maison de Lestre ; et, pour ce que, le soir prĂ©cĂ©dent, sur quelque advertissement qui tut donnĂ© au filz du dict sieur de Lestre de Tentreprinse qu on faisoit contre luy, il se retira, ensemble sa femme et famille, en la maison du dict dĂ©posant, qui est assez proche du dict sieur de Lestre, priĂšrent le dict dĂ©posant d'aller en la dicte maison, ce qu'il fist, et y vit arriver les dictz de la dicte prĂ©tendue religion, qui demandĂšrent au dict depposant oĂč estoit le dict sieur de Lestre et son dict filz, et qu'il n'y avoit plus qu'eulx en ce pays qui leur empeschast leurs dessams, et pour ce qu'ilz ne les trouvĂšrent, pillĂšrent et emportĂšrent tous les meubles et ce qu'ilz peurent trouver en la dicte maison, mesmes grand nombre de haratz et bestial qui estoient aux herbages du dict sieur de Lestre, lequel ilz mena- cĂšrent de tuer, s'ilz le pouvoient rencontrer. . . » Bertrand Prevel. . . sçayt bien qu'en l'an cinq centz soixante deux arriva plusieurs compaignĂ©ez et gentz de guerre devant la maison du sieur de la Boussaye, frĂšre du dict sieur de Lestre, conduictz par les sieurs d'Aigneaux, de Sourdeval, le cappi- taine Françoys Le Clerc, lesquelz gentz de guerre entrĂšrent en la dicte maison, qu'ilz pillĂšrent de meubles, papiers et ce qu'ilz y peurent trouver, avec grand desordre, laissant couller les vaisseaux pleins de vin et sildre, sans vouUoir permettre qu'on les rebouschast, menaceant le dict sieur de la Boussaye que s'ilz le pouvoient rencontrer pour le tuer, Ă  cause qu'ilz Ă»i- soient qu'il en avoit outtragey un des leurs — 41 — » Haistre Guillaume Bastard» escuyer, sieur des Escures, lieutenant en la vicontĂ© de Yallon^nes de monsieur le bailly de G8tentin, ĂągĂ© de cinquante six ans ou viron^ jurĂ© et exa- minĂ©, dict qu*en Tan v*^ soixante deux, que les troubles com* mencĂšrent, il fut deslibĂ©rĂ© par aulcuns des bourgeoys de Yal- longnes qu*il seroit bon d aller au devant des troupes de la religion prĂ©tendue refformĂ©e, qui s'estoient assemblez au manoir d^Octevilte, pour venir pour prendre et assiĂ©ger le chasteau, comme le bruict estoit, et {>our ce faire le dĂ©posant fut requis faire le voyage, avec luy maistre Jean HsUot et Helye le Conte, et pour les assister allĂšrent au dict chasteau, priĂšrent le sieur de Lestre, qui s'estoit mis en icelluy par le commandement de monsieur de Mattignon, ce que le dict sieur de Lestre feist, et allĂšrent au dict lieu d'Octeville, oĂč ilz trouvĂšrent grand nombre de g^entz de guerre, qui estoient conduictz par le sieur de Saincte Marie du Mont, Aigneaulx, le cappitaine Françoys Le Clerc et auttres, lesquelz che& ilz requirent vouUoir rompre leur voyage, et qu*on leur foumiroit la somme de deux mil livres, qu ilz reffusĂšrent, disant par eulx qu*ilz yroient au dict Val- longues et auroient le chasteau. Laresponseouye, le dict dĂ©po- sant, le dict sieur de Lestre, Hallot, le Conte et auttres se retirĂšrent au dict chasteau pour le garder, et les dictes gentz de guerre arrivez au dict VaHongnes^ accompaignez des chefz dessus dictz, portion des dictes trouppes furent envoyez Ă  Tisle de Tatihou, oĂč le dict cappitaine Françoys leur debvoit livrer Tartillerye de la dicte tour, pour battre le dict chasteau de Val- longues, lesquelz gentz de guerre furent audict Vallon^çnes estantz saisys de la dicte artilTerye, jusques Ă  ce que monsieur de Mattignon arrivast avec des forces, qui les fist lever le siĂšge, et, de lors qu*ilz furent partys, arriva au dict chasteau Tun des serviteurs du dict sieur de Lestre, qui dist au dict sieur que ceulx qui estoient allĂ© pour aconduire rartillerye avoient pillĂ© et ravagĂ© les meubles estans en la maison au dict sieur de Lestre Dict, sur ce inquis, qu^aux derniers troubles qui furent en ce pays, il y a aualtre ans, que ceulx de la dicte reli- gion arrivĂšrent au dict Vallonmes pour assiĂ©ger le dict chas- teau comme ilz fisrent, le dit depposant et auttres officiers et bourgeoys de ce lieu s'en allĂšrent en la ville de Cherebours, oĂč commandeit en icelle le dict sieur de Lestre, et pendant le temps qullz furent au dict lieu de Cherebourg, nouvelles vinarent au dict sieur de Lestre que les gentz de guerre, tant ceulx oui estoyent Ă  Carenten que Vallongnes, avoient pillĂ© les biens de sa maison — » PosT-ScRiPTUM. — Ce qui prĂ©cĂšde Ă©tait dĂ©jĂ  imprimĂ© quand j'ai eu connaissance d'un rapport dans lequel M. Doibet, archiviste du dĂ©partement de la Manche, a donnĂ© une analyse trĂšs exacte d'une piĂšce importante, que M. Desprairies, no- taire Ă  Carentan, a rĂ©cemment donnĂ©e aux arcnives dĂ©par- — 42 — tementales. C'est un procĂšs-verbal dressĂ© le 29 juin 1571 pour constater les excĂšs commis parles protestants dans le Cotentin, depuis le 2 mars prĂ©cĂ©dent. De ce procĂšs- verbal, que M. Dolbet m'a trĂšs gracieusement communiquĂ©, j'ai extrait un paragraphe dans lequel les incidents du siĂšge de Valognes au mois de mars 1571 sont indiquĂ©s avec beaucoup plus de prĂ©cision que dans l'enquĂȘte prĂ©cĂ©dente. Le vingt deuxiesme jour du dit moys [de mars], le dict de Montgoumery s'estant declarey chef des dicts rebelles [Ă  Carentan], envoya vingt hommes Ă  cheval pour sommer le capitaine du chasteau de Valloignes et gentilz nommes du pays y estans entrez pour le service du roy d'en faire ouverture, et icelluy mectre entre les mains du dict de Montgoumery ; les- quelz firent faire la dicte sommacion par M. Charles Brouault, lieutenant du maistre des eaus et forests dudict bailliage de Costentin, auquel fut faict responce par le dict capitaine sieur de Gartot, le sieur de Ghifrevast, le sieur de Sainct Marcouf, le sieur de Vareville, le sieur de Sorthoville, le sieur du Mostier et aultres gentilz hommes qu'ilz estoyent fidelles et affectionnĂ©s serviteurs du roy, [pour] lequel ilz garderoyent le dict chasteau jusques Ă  la mort, et n'en sortiroyent que par le commande- ment exprez de Sa MajestĂ© ou de mons. le gouverneur du dict pays [Matignon] ; laquelle responce entenaue par le dict de Montgoumery et ses complices, ils en furent grandement irritez, menaçant de mettre tout Ă  feu et Ă  sang ; et se cheminĂšrent Ï>our aller asiger le dict chasteau, gastans, perdans et ruinans e plat pays, et faisans plusieurs meurtres, speciallement es parroisses de Quarquebu, de Fresville et de Huberville, soubz umbre de quelque recousse de biens que leurs goujars avoyent desrobez. Et cependant le dict de Montgoumery envoya le dict Manuel dict des Champs et Anquetil de Sainct Vast, avecques leurs soldatz, h la tour de Tathihou, distant du dict Valloingnes de auattre lieues, laquelle ilz forcĂšrent, et prindrent en icelle deulx grandes couleuverines de fonte et deulx aultres grandes couleuverines de fer avecaues leur Ă©quipage, et firent le tout amener et conduire par les habitans au pays devant le dict chasteau de Valloingnes, oĂč ilz arrivĂšrent, et pareillement le dict de Montgoumery et ses troupes, le vingt quattriesme jour du dict moys, et y sĂ©jornĂšrent seize jours 1, faisans et exersans tous actes d'hostillitez et plusieurs effortz [et] machina- tions de guerre pour surprendre le dict chasteau, qui fut fidellement gardĂ© et vaillamment deffendu. Durant lequel siĂšge, aulcuns de ce pays se joingnirent et abandonnĂšrent avecques les seditieulx, spĂ©cialement le sieur d'Azeville, sur- nommez de Sainct Gilles, ung surnommĂ© de Crosville, Artur Fenard dict La Roque, Jacques Ruault, canonnier du Val de Saire, Martin Lou, chirurgien, demeurant Ă  Valcanville, Pierre I Le siĂšge de Valognes dura donc du 24 mars au 8 avril 1574. — 43 — Le Moigne, de Vallonpnes , Christofle Jouenne, de Sainct Floxel, ung nommey La Place, du Val de Saire, ung nommey Jacques dict le cuisinier Riou, Guillaume Gohel, fils du sergent de Bernavast, Eustace Briset, ung se faisant appeller Piedareui, de Coustance, Christofle le Marchant, dict Èscauzeville, ung nommey Du Chastel dict Marrigny, Marin Prunier, Robert Rault, filz d'ung charpentier de la parrouesse de Maupertus, Gaultier Le Marchant, fiUacier, Jehan Le FĂšvre, serviteur du sieur d'Azeville, Jean Lucas dict La Prarye. Et ayant les dictz seditieulx estĂ© advertis que le dict sieur gouverneur avoit assemblĂ© ^and nombre de gens de guerre pour leur courir sur, et qu'il se cheminoit pour les combatre, ilz se retirĂšrent du dict Valloingnes en grand dilligence au dict Garontan, se destournans par Sainct Saulveur le Viconte, et revindrent au dict plain de Gostentin sus le passage du Grand Vey, estant TarmĂ©e du roy d'unç costĂ© du Bessin sus le bord du dict Grand Vey, et les dicts seditieulx sus l'aultre bord du mesme Vey du costĂ© du dict Gostentin, oĂč furent faictes plusieurs entreprinses Sour attirer les dicls rebelles au combat. Et depuys, ayant le ici sieur gouverneur forcĂ© les gardes par eulx establis au passage du Petit Vey, Dont les dicts seditieulx intimidez furent esbranlez et commencĂšrent Ă  se retirer vers le dict Garentan...» Le procĂšs-verbal d'oĂč est tirĂ© cette curieuse relation nous a Ă©tĂ© conservĂ© par une copie authentique du 12 janvier 1605. LĂ©opold Dblislb. — il RĂŽles des Protestants de la vicomte de Coutances. Les rĂŽles que nous publions ne regardent malheureusement que la vicomte de o — Jacques Lecluse, de Carantilly. Perrin Huant, dud. lieu. Jean Guillotte, l'aisney, dud. lieu. Ollivier Guillotte, dud. lieu. Pierres Gosset, dud. lieu. Thomaz Helaine, dud. lieu. Colin Helaine, dud. lieu. Guillaume Paisant, dud. lieu. Guillaume Herman, dud. lieu. Sanson Heliart, dud. lieu. Messire Thomaz Lecluse, prestrc regnyĂ©. RaouUet Pacary, dud. lieu. Jehan Addes, ae Cenilly. Gilles Le Brun, dud. lieu. Robert Heliart, dud. lieu. Pierres Sohier, de Montpinchon. Pierres Laisney, dud. lieu. Gilles Larsouneur, dud. lieu. Pierres Adam, dict Pillepoys, dud. lieu. Jean Le Maine, de Saussey. Ursin Huet, de Constance. Rommain Le Cappellain, de Cam- bernon. Richard Le Gappellain, dud. lieu. François Le Gappellain, dud. lieu. Eustache Le Gappellain, dud. lieu. Thomaz Le Gappellain, dud. lieu. Jean Le Gappellain, dud. lieu. Nicollas Girard, dud. lieu. Jean Girard, dict Hurel, de Cam- bernon. David Le Roy, dud. lieu. Pierres Le Roy, dud. lieu. Gilles Le Monnier, de Hienville. Pierres Darou, de laBelIiĂšre. Thomas Manger, de Chantellou. Pierres Manger, dud. lieu. Pierres Lendoys, de Gaverey. Mathieu Le Prince, dud. lieu. Jean Duval, dud. lieu. Jean Enguerran, dud. lieu. Jean Pans, dud. lieu. Le second filz de Jaques Briens, dud. lieu. Guillebert Le Mignon, dud. lieu. Gilles Briens, dud. lieu. Denis Enguerran, de Ver. Jean de Pigousse, escuyer, sieur de Dragueville. Gilles Ausouf, de Ghcvery. Colin Guenier, de Ghevery. Jean Villain, filz Thomas, duGhe- fresne. Nicollas Villain. son frĂšre, IsaĂŻe Villain, filz Colas, Jean Duval, filz Gillet, Raoullin, son frĂšre, Guillaume, son frĂšre, Vallentin Blouet d'Anaisiere ? Jean, son frĂšre, David du Daniel, son frĂšre, M* Vallentin Blouet , prestre regnyĂ©, Estienne Le Febvre, tous les des- susdicts de la parroisse du Ghe- fresne. M* Jean Le Febvre, de Dangy. Jean son filz. Jean Bequet, dud. lieu. Jaques Becquet, dud. lieu. JuUien Le Mareschal, de Hambye. Antoyne Le Mareschal, dud. lieu. Les enfantz de Julien Gallipel, dud. lieu. Nicollas MesnidrĂ©, de SouUe. Marin GouillĂšre, dud. lieu. JuUien MesnidrĂ©, dud. lieu. Gilles Hurel, dud. lieu. Pierres Hubert, dud. lieu. Philippes Canuel, dud. lieu. Guillaume MesnidrĂ©, dud. lieu. Guillaume Herman, de S^ Martin de BonfossĂ©. Jaques Ogier, dud. lieu. Nicollas De Pierres, de Cerences. FerrauU Le Gros, de Cerences. Jehan Le Gros, dud. lieu. AndrĂ© Le Gointe, escuyer, dict les Loges, de Herenguefville. Gedeon Le Comte, dud. lieu. Gilles Le Febvre, dud. lieu. Michel Rouxel, de S^ Denys le Gast. Jehan Le Moyne, filz Jehan, dud. lieu. Georges Glouet, dud. lieu. — 51 — Pierres Le Touzey, Taisney, diid. lieu. Abel Le Touzey. Isaac de Pienne, escuyer, sieur de Bricqueville. Toutteffois il avoit envoyĂ© attesta- tion comme il estoit Ă  Tisle de Gersey, avec promesse de luy signĂ©e ne favoriser les rebelles, et toutteffois le bruict a estĂ© qu'il estoit retournĂ© en ce paĂŻs et qu'il avoit estĂ© en Poictou. N 3. Roolle de ceulx de la vicontĂ© de Coustances qui sont repputez estre aux Iles par les attestations qu'ilz ont envoyĂ© Symon de Pienne, sieur de Moi- gneville, y est decedĂ©. Pierres Leroy, du Lorey. M* Jean Bonfort , de Muneville sur Mer. Charles de Gemprond, escuyer, dict S' Ylaire. Gilles Gaultier, dict Beuserye, de Trelly, ministre. Jean Richier, escuyer, dict la Hue- tiere, de Ceprisy. Jean Broc, dict Scyennerie, , de Sauccy. Ollivier Vvelin, de Savigny. Nicollas Beauquesne , de Cons- tance. Charles Morice, dict I4 Criquette, de Coustance. M* Jean Leroy, dit le Manoir, de Coustance." Jean Capoellain, dict Rousseliere, de Camnernon. Jean Girard, filz Julien, dud. lieu. Pierres Girard, son filz. Jacques du Saucey, escuyer, sieur de Montchaton. Nicollas Couraye, filz Jean , de Bricqueville sur la Mer. Chrystofle Mauger, de Chantellou. Estant retourney et aprehendey, pour ce qu'il ne s'est voullu rĂ©- duire, a estĂ© battu de vergespar trois jours de marche^ la corde au coul, et bany a perpĂ©tuitĂ© et ses hĂ©ritages confisquez. Georges Tircellin, de Gavrey. Guillaume Briens, dud. lieu. Julien Douillet, dud. lieu. Jaques Briens, dud. lieu. Jean Briens, filz Jacques, dudict lieu. M* Toussainctz Le Bouvier, dud. lieu, ministre. M* Marc Le Moigne, dud. lieu, prestre regnyĂ©. Martin Blouet, du Chefresne. Jullien Callipel, de Hambye. Bertan Rouxel, de Roncey. Thomas le Maistre^ de Soulle. Pierre Le Maistre, de Soulle. Jean Becquet, dud. lieu. M* Jean Gohier, de S' RonphĂšre. Jaques Le Sueur, de Tessy. Robert Jagault, de Gerences. RaouUet Gosselin, dud. lieu. Michel Le Conte, de S* Denis le Gast. Touteffois est retournĂ©, et aprehendĂ© et constituey prison- nier, c'est reduict, et neant- moingz condamnĂ© en amende. Raoul Le Conte, dud. lieu. François Le Sueur, dud. lieu. Guillaume Le Conte, dict Fremyn, dud. lieu. — 52 — N*» 4. Roolle des femmes de la vicontĂ© de Coustances qui ne se sont reduictes et ne vont Ă  la messe Charlotte de Beuseville, de Bric- queville la Blouette. Michelle NoĂ«l, de Constance. La femme de Pierres Leroy, du Lorey. Margueritte Leroy. Collette Leroy. La femme de Gilles Hommeril, de Marigny. La femme de RĂ©gnĂ© Gautier, de Tresly. La femme de Estienne Devenne, de Tresly. La femme de Philippes Broute- lande, d'Ouville. La femme de Michel Le Vivier, de Carantilly. La femme de Toussainct Vivier, dud. lieu. La femme de Pierres Le Mestre, dud. lieu. La femme de Jean Leclerc, dud. lieu. La femme de id. Guillotte, filz Pierres, dud. lieu. La femme de id. Rihouey, filz Pierres, dud. lieu. La femme Perrin Huant, dud. lieu. La femme de Jehan Herman, dud. lieu. La femme de David Herman, dud. lieu. La femme de Julien Becquet, dud. lieu. La femme de id. Guillotte, dud. lieu. La femme Ollivier Guillotte, dud. lieu. La femme Anne Gosset, dud. lieu. La femme de Robert Le Quertier, dud. lieu. La femme Pierres Gosset, dud. lieu. Pasquette, vefve de Cuihaume Lescluse, dud. lieu. Anne et Ysabeau, ses filles. La femme CoUin Helayne, dud. lieu. Margueritte, vefve de Guillaume Le Quertier, duL lieu. La femme de Jean Blanchet, filz Jean, dud. lieu. La femme de Michel Ganu, dud. lieu. La femme de Gilles Canu, dud. lieu. La femme de id. Le Canu, dud. lieu. La vefve de Pierres Heliard, dud. lieu. La femme Raulet Pacary, dud. lieu. Dam*"* RĂ©gnĂ©e de Sanson, femme du s' de Cerisy. Françoise Heliard, dud. lieu. La femme de Pierres Sohier, de Monpinchon. Leur fille, dud. lieu. La femme Pierres Laisney, dud. lieu. La femme de Nicollas Beauquesne, de Constance. La femme de Thomas Lescluse, de Constance. La femme de id. Le Cappellain, de Cambernon. Leurs deux filles. La femme de Jacques Guesnon, dud. lieu. La femme de Pierres Dairou, de La Belliere. La femme de Christofle Manger, de Chantelou. Anne et Laurence, leurs filles. La femme de Gilles Baudry, de Gavrev. — 53 — La femme de id. Duval, de Gavrey. La femme de Jean Paris, dud. lieu. La femme de Jacques Brians, dud. lieu. La femme de Gilles Brians, dud. lieu. La mĂšre dud. Brians. La seur dud. Brians. La femme de Jean Le Muey, du Lorreur. La femme de Denis Engueran, de Ver. La femme de Gilles Lucas, du Mesnil Garnier. La femme de Thomas Brians, dud. lieu. La femme de Gilles Tiercellin, dud. lieu de Montagu. Marye et MĂątine, leurs filles. NoĂ«lle Fauquet, de Beaucoudrey. La femme de Gilles Osouf, de Chevry. La femme de M* id. Lefebvre, de Dangy. Anne, sa fille. La seur de Jean Becquet, dud. lieu. La femme de Jidien Gallipel, de Hambye. Tiennette Le Noir, du Mesnil Herman. La femme de Jean Roussel, de Roncey. La femme de Denys Neel, dud. lieu. La femme de Bertrand Rouxel, dud. lieu. La vefve de Guillaume Mesnerey, de SouUe. La femme de Jacques Le Sueur, de Tessy. Judie Le Sueur. Marye Le Sueur. Bertrand Du Ghaptel, de Gerences. La femme de NicoUas De Pierres, dud. lieu. La femme de Robert Jagaut, dud. lieu. La femme de Philippes Hardouyn, dud. lieu. La femme de Jacques Hardouyn, dud. lieu. Damoiselle Jacqueline Le Gointe, de Herenguerville. Damoiselle Ursine Le Gointe et ses filles, dud. lieu. La femme de Jean Guislard, du Pont Flanbard. Pasquette Joignes, de Sainct Denys le Gast. Pasquette, vefve de deffunct Tho- mas Le Sueur, dud. lieu. Dam*"* Margueritte Martel, femme du sieur de S' Denis le Gast. Les prĂ©sents roolles ont estĂ© signez par nous, officiers du roy au siĂšge de Goustance, et extraictz en toute dilligence sur les procez verbamz faictz pour Texecution de Tedict de Sa MajeĂątĂ©, affin d estre envoiez Ă  mond. seigneur de Longaulney, suyvant ses lettres du vingt deux"** jour de ce prĂ©sent moys de novembre, apportez ce jourd'hui xxiii* jour dud. moys mil v^ iiii*» vm. Pour treize feuilletz. LE VALLOYS. LE GOINGTE. DUBOUILLON. LE. RIOUX. BibliothĂšque nationale, Mss, Français 1i560. — 54 — ProcĂšs verbal d'assemblĂ©e des DĂ©putĂ©s DU TIERS ETAT DES PAROISSES DD BAILLIAGE DU CARENTAN. Uan mil sept cent quatrevingt neuf, le jeudy cinqiesme jour de mars, sur les huit neures du matin, Ă  Carentan, en une des grandes salles de Thopital dudit lieu, devant nous Sebastien RenĂ© Lavalley, conseiller du Roi, lieutenant gĂȘnerai civil et criminel au bailliage dudit Garentan^ assistĂ© d'Augustin Benoist Langlois, commis en notre greffe, sont comparuts M. M. les dĂ©putĂ©s du tiers Etat des paroisses de ce Bailliage, pour satis- faire Ă  la lettre et rĂšglement de Sa MajestĂ©, au 2h janvier dernier, et Ă  notre ordonnance du dix-sept fĂ©vrier suivant, signiffiĂ©e Ă  leurs paroisses, requette du procureur du Roi, les vingt et vingt un dud. mois de fĂ©vrier, avec assignation Ă  comparoistre ce jourd'hui devant nous, pour par eux nous reprĂ©senter leur dĂ©libĂ©ration de deputation et cahiers de dolĂ©ances, suivant qu'il est demandĂ©, et ensuite pour nommer le quart d'entre eux pour se trouver Ă  l'assemnlĂ©e des trois ordres, qui se tiendra en la ville de Coutances le 16 de ce mois, §our porter le cahier dudit Bailliage, et avons procĂ©dĂ© Ă  l'appel e M. M. les dĂ©putĂ©s du tiers dans l'ordre qui suit Ville de Garentan Angoville sur Ay 115 feux. Appeville 180. Anvers 200. Savoir, M. M. Auguste Maurice Hervieu de Pont Louis, lieutenant particulier, assesseur cri- minel audit siĂšge du Bail- liage de Garentan. PrĂ©sent. 2. Jean Thomas Desplanques, .sieur du Mesnil, maire. PrĂ©sent. 3. Glaude Yve Thomas Le Re- cuUey de La Huberderie, avocat. PrĂ©sent. l\. Gharles François Louis Gail- lemer, avocat, bailly de Goigny. PrĂ©sent. 5. M" Jacques Villard. PrĂ©sent. 6. Louis Sanson. PrĂ©sent. 7. Hyacinthe Leonord de S* Julien. PrĂ©sent. 8. Jean Gruchy. PrĂ©sent. 9. Antoine Armand Le Drieu. PrĂ©sent. 10. Thomas Bachelay. PrĂ©sent. ^ — 55 — Auville sur le Vev 11. 29. 12. Auxais 13. 96. 14. Barneville 15. 180. 16. Baupte 17. 49. 18. Beuzeville en Bauptois 19. 61. 20. Beuzeville sur le Vev 21. 109. 22. Blosville 23. 66. 24. BoUeville 25. 99. 26. Boutteville 27. 28. Bretteville sur Ay 29. lU. 30. Brevands 31. 75. 32. Brucheville 33. 80. 34. Garquebut 35. 100. 36. Gats 37. 34. 38. Gauquignv 39. 12. * 40. Chef du Pont 41. 74. 42. Coigny 43. 80. 44. Gretteville 45. 96. 46. Antoine Julian Ansot. PrĂ©- sent. Cezard Le Harivel. PrĂ©sent. Jean François Castel. PrĂ©sent. Louis Roguelin. PrĂ©sent. Nicolas François Hellet. PrĂ©- sent. Nicolas Le Chevalier. PrĂ©- sent. François Sebastien Jean La- valley de La Hogue, ancien lieutenant gĂȘnerai au Bail- liage de Garentan. PrĂ©sent. Martin Jeanne. PrĂ©sent. Jean Baptiste Adam. PrĂ©sent. Jacques Jacqueline. PrĂ©sent. Pierre Paul Patin. PrĂ©sent. JacquesMarin Louis Gosselin . PrĂ©sent. Robert Loquet. PrĂ©sent. Antoine Le Landais. PrĂ©sent. Pierre Lamarre. PrĂ©sent. Bon Nicolas Lallemant. PrĂ©- sent. Bernardin Badet. PrĂ©sent. Thomas Joseph Alexandre Le Loup. PrĂ©sent. Charles Alexandre Ilotot. PrĂ©sent. Nicolas Simon Tirel. PrĂ©sent. Guillaume Bucaille. PrĂ©sent. Jacques Igier. PrĂ©sent. Antoine Corbin. PrĂ©sent. Jean Baptiste Gosnefroy. PrĂ©- sent. Jean Leonord Beurey. PrĂ©- sent. HervĂ© Mangon. PrĂ©sent. Jean Baptiste Scelle de Mon- dezert. PrĂ©sent. Augustin Poignavant. PrĂ©- sent. Deffaut. Deffaut. George De La Garde. PrĂ©sent. Jacques Duchemin. PrĂ©sent. Jacques Corbin. PrĂ©sent. Henry Philippe. PrĂ©sent. Gharfes Pontis. PrĂ©sent. Jean Briquebecu. Prescrit. — 5C — Ecoquenauville 41. Foucarville 59. Houtteville 55. La HĂąve du Puits '^123. Les Moitiers 160. Meautis 160. Mobecq 100. Montmartin 320. Neufmesnil 66. Pretot 200. Ravenoville 100. S' AndrĂ© de Boohon U9. S^ Gosme du Mont 140. S** Marie du Mont 260. 47. Jean Gabriel Le Masson. PrĂ©sent. 48. Bernardin Lefaut. PrĂ©sent. 49. Louis Le Sieur. PrĂ©sent. 50. Joseph LeGouche. PrĂ©sent. 51. Robert Alexandre. PrĂ©sent. 52. Jean Baptiste Adam. PrĂ©sent. 53. Charles Louis François Re- nault de Bretelle. ĂŻ^esent. 54. Jean François Duchesne. PrĂ©- sent. 55. Jean Brison. PrĂ©sent. 56. Jacques Roublot. PrĂ©sent. 57. Simeon Le Danois. PrĂ©sent. 58. Guillaume Gislot. PrĂ©sent. 59. Jean Morel de La Rousseliere. PrĂ©sent. 60. Pierre David. PrĂ©sent. 61 . François Dolbeccj. PrĂ©sent. 62. LeonordBemardmGaumain. PrĂ©sent. 63. Robert Lefevre. PrĂ©sent. 64. Antoine Le Picard. PrĂ©sent. 65. Thomas Marie. PrĂ©sent. 66. Jacques Le Magnan. PrĂ©sent. 67. Pierre Cauchard. PrĂ©sent. 68. Joseph Fortin. PrĂ©sent. 69. Charles François Pimparey. PrĂ©sent. 70. Charles Poisson. PrĂ©sent. 71. Charles Foliot. PrĂ©sent. 72. Jean Joseph Yver de La BruchoUerie, avocat gĂȘnerai des comptes, aides et fi- nances de Normandie. PrĂ©- sent. 73. Thomas François Quenault de la Groudiere au siĂšge de l'Ă©lection de Caren- tan. PrĂ©sent. 74. Pierre Joseph De la Fosse. PrĂ©sent. 75. Etienne François Alix Cour- boy. PrĂ©sent. 76. Marie Lecaudey de Bellefon- taine. PrĂ©sent. 77. Jean Charles Comavin de Chanvalon. PrĂ©sent. 78. Jean Louis Brohier. PrĂ©sent. — 57 — * MĂšre Eglise. 320. S*Eny 367. S* George de Bonbon 129. S* Germain de Varreville 69. S' Germain sur Ay 164. S* Hilaire 60. S* Martin de Varreville 78 S* Pellerin 53. S* Symphorien 75. Sebville 24. Varenguebec 230. Vierreville 17. Vindefontaine 210. 79. Jean Mouchel du Hamel. PrĂ©sent. 80. George Antoine Du Four de La Hervere. PrĂ©sent 81. Jacques Fossey. PrĂ©sent. 82. Louis Malençon. PrĂ©sent. 83. Victor Le Sage. PrĂ©sent. 84. Charles Palla. PrĂ©sent. 85. Jean de Meautis. PrĂ©sent. 86. Daniel RabĂ©. PrĂ©sent. 87. Jacques Louis Ferey. PrĂ©sent. 88. Gezard Antoine Boissel Dom- breval. PrĂ©sent. 89. Louis Gorbin. PrĂ©sent. 90. Etienne Henry. PrĂ©sent. 91. Michel Ernour. PrĂ©sent. 92. Denis BurĂ©e. PrĂ©sent. 93. Antoine Gancel. PrĂ©sent. 94. Pierre Lepud. PrĂ©sent. 95. Jean Le Sieur. PrĂ©sent. 96. FĂ©lix LaĂźnĂ©. PrĂ©sent. 97. Thomas Charles Desplanques. PrĂ©sent. 98. Jean Groult. PrĂ©sent. 99. Pierre Viollette du Feron. PrĂ©sent. 100. François Langrogne. PrĂ©sent. 101. Jean Baptiste Colon. PrĂ©sent. 102. Bernardin Biaise Le Piez. PrĂ©sent. 103. Charles Le Chagnoine. PrĂ©- sent. ‱ 104. Jean Queudeville. PrĂ©sent. 105. Leonord Caraby. PrĂ©sent. 106. Jean Bernard Le Caux. PrĂ©- sent. 107. Charles Levert. PrĂ©sent. 108. Guillaume Cotel. PrĂ©sent. 109. Toussaint RenĂ© Le Danois. PrĂ©sent. 110. Jean Jacques Le Danois. PrĂ©- sent. Apel fait de tous les dĂ©putĂ©s des paroisses de ce Bailliage, en donnant deffaut sur ceux de la paroisse de Cauquigny qui n*ont point comparut, avons accordĂ© acte Ă  tous les dĂ©putĂ©s des autres paroisses cy dessus dĂ©nommĂ©s de leur prĂ©sence et du depost qu'ils nous ont fait de chacun leur dĂ©libĂ©ration de nominations de dĂ©putĂ©s pour cette assemblĂ©e et de leurs cahiers de dolĂ©ances, du nombre desquelles dĂ©libĂ©rations il — 58 — s'en trouve plusieurs qui ne sont point conformes au model qui leur a Ă©tĂ© remis aprĂšs avoir Ă©tĂ© par nous verilBĂ©, nonobs- tant quoi, vu le deffaut de tems pour une nouvelle assemblĂ©e, avons desd. s" dĂ©putĂ©s prĂ©sents pris et reçu d'eux le serment de procĂ©der fidellement en notre prĂ©sence, par eux tous ou par commissaire qu'ils nommeront, Ă  la reunion en un seul cahier de tous les cahiers particuliers qu*ont apportĂ©s lesdits s" dĂ©putĂ©s, ensuitte Ă  la nomination Ă  haute voix du quart d'entre eux pour assister Ă  l'assemblĂ©e gĂȘnerai des trois États qui se tiendra en la ville de Goutances le saize de ce mois, et les y reprĂ©senter et y porter le cahier de notre Bailliage. Aprez serment par eux preste, ils nous ont dĂ©clarĂ© qu'il n'est pas possible de procĂ©der Ă  la rĂ©duction de leurs cahiers de dolĂ©ances, plaintes et remontrances dans cette assemblĂ©e, et demandĂ© qu'il soit nommĂ© douze d'entre eux, Ă  qui seront remis tous lesdits cahiers desdites paroisses pour la rĂ©daction d'un seul cahier, et qu'Ă  cet effet l'assemblĂ©e soit renvoyĂ©e. Faisant droit sur la rĂ©clamation desdits sieurs dĂ©putĂ©s, nous avons ordonnĂ© qu'il soit prĂ©sentement procĂ©dĂ© par eux Ă  la nomination de douze commissaires pris dans ladite assemblĂ©e pour la rĂ©daction de leurdit cahier, et les voix ayant Ă©tĂ© par nous recueillies en la maniĂšre accoutumĂ©e, la pluralitĂ© des suffrages s'est reunie en faveur de messieurs Lavalley de La Hogue, Du Mesnil Desplanques, Le Reculley de La Huber- derie, Gaillemer, bailly de Goigny, Gomavin ae Ghanvallon, Joseph La Fosse, Le Sage, Pontis, Ernouf, Briquebecq, Gislot et Hotot, oui ont aceptĂ© ladite commission et promis de s'en acquitter fidĂšlement, et de leurs rĂ©quisition avons renvoyĂ© l'assemblĂ©e Ă  mardy prochain dix du prĂ©sent, oĂč ils ont tous promis de se rendre aux fins de l'entiĂšre exĂ©cution de la lettre et rĂšglement de Sa MajestĂ©, dont le tout nous avons rĂ©digĂ© le prĂ©sent cedit jour et an, ce que lesdits commissaires ont signĂ© avec nous, aprĂšs lecture. La Fosse Joseph, Lavalley de La Hogue, V. Le Sage, Le Reculley de La Huberderie, Dumesnil Desplanques, G. Pon- tis, Gaillemer,* G. Hotot, Ernouf, G. Gislot, Gornavin de Ghanvallon. Levalley, Langlois. Et cejourd'hui mardy dixiesme jour de mars audit an mil sept cent quatrevingt neuf, en laaitte salle de l'hĂŽpital de Garentan, devant nous Lavalley, juge susdit, assistĂ© dudit Lançlois, commis en notre greffe, en exĂ©cution de notre renvoy du cinq de ce mois, se sont de nouveau assemblĂ©s tous les sieurs dĂ©putĂ©s des parroisses du Bailliage de cedit lieu, Ă  l'exception des s" Louis Gorbin, Thomas Joseph Alexandre Le Loup, Gharles Poisson et Gharles Foliot, et ceux de la fiarroisse de Gauquigny qui n'ont point encore comparut, sur esquels nous avons prononcĂ© deffaut, aprĂšs quoy MM. les - 50 — Commissaires dĂ©nommĂ©s pour la rĂ©daction du cahier gĂȘnerai de ce bailliage l'ont reprĂ©sentĂ©, vu quoy nous en avons fait faire la lecture par notre secrĂ©taire greffier Ă  tous les dĂ©putĂ©s prĂ©sents qui ont signĂ© ledit cahier. Ensuitte a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© Ă  la nomination du quart d'entre eux pour assister Ă  rassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des trois Etats qui se tiendra dans la ville de Cou tances le saize de ce mois, et les voix ayant Ă©tĂ© par nous recueillies en la maniĂšre et forme prescritte, la pluralitĂ© des soufl&ages s'est reunie en faveur de MM. François SĂ©bastien Jean Lavalley de La Hogue, ancien lieutenant gĂȘnerai au Bailliage de ce lieu, Auguste Mauric*". Hervieu de Pontlouis, lieutenant particulier audit Bailliage, Jean Thomas Desplanques Dumesnil, maire, Claude Yve Thomas Le Reculley de La Hu- berderie, avocat, Charles François Louis Caillemer, avocat, bailly de Coigny, Jean Louis Brohier avocat, Charles François Pimparey, avocat, Jean Charles Cornavin de Chanvalon, avocat, Cezard Antoine Nicolas Boisselle Dombreval, Charles Louis François Regnault de Brelel, Michel Ernouf, Pierre Joseph De La Fosse, Charles Pontis, Nicolas François Hellet, Victor Le Sage, Charles Allexandre Hotot, Jean Baptiste Scel de Mondezert, Jean Briquebecq, Jean Gabriel Le Mason, Etienne Alix Courboy, Jean François Morel de La Rousseliere, Pierre Jacques Guillaume Viollette du Ferron, Guillaume Gislot, Antoine Le Picard, Pierre Paul Paiin, Antoine Julien Ansot, George Antoine Dufour de Lhervere, et Jean François de Meautis, tous marchands herbageurs et laboureurs, qui ont acceptĂ© ladite commission et promis de s'en acquitter fideller ment. Laditte nomination des dĂ©putĂ©s aiusy faite, il leiu a Ă©tĂ© remis en notre prĂ©sence le canier gĂȘnerai de ce bailliage, afin par eux de le porter Ă  l'assemblĂ©e des trois Etats qui se tiendra le lundy saize de ce mois en laditte ville de Coutances, et leur sic ont donnĂ© tout pouvoir requis et nĂ©cessaire Ă  l'effet de les reprĂ©senter Ă  laditte assemblĂ©e pour toutes les opperations prescrittes et nĂ©cessaires, comme aussy de donner pouvoirs gĂ©nĂ©raux et suffisants de proposer, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les besoins de l'Etat, la reforme des abus, l'etablissenent d'un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administration, la prospĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©- rale c^u rovaume et le bien de tous et de chacun des sujets de Sa MajestĂ©. Et de leur part lesdits dĂ©putĂ©s se sont prĂ©sentement chargĂ©s du cahier de dolĂ©ances de ce Bailliage, et ont promis de le porter Ă  laditte assemblĂ©e et de se conformer Ă  tout ce qui est prescrit et ordonnĂ© par lesdittes lettres du Roy, rĂšglement y annexĂ© et ordonnances susdittes, desquelles nomination de dĂ©putĂ©s, remise de cahier, pouvoirs et dĂ©clarations, nous avons Ă  tous les susdits comparants donnĂ© acte, et avons signĂ© avec tous lesdits dĂ©putĂ©s notre prĂ©sent procĂšs-verbal ainsy que le — 60 — duplicata que nous avons prĂ©sentement remis auxdits sieurs dĂ©putĂ©s pour constater leurs pouvoirs. Et le prĂ©sent, avec tous les cahiers de dolĂ©ances, sera dĂ©posĂ© au grelTe de ce Bailliage cedit jour et an, aprĂšs lecture. Dumesnil Desplanques, Hervieu de Pont Louis, Caille- mer, LeRecuUey de LaHuberderie, G. Gruchy, G. Villard, L. Sanson, T. Bacheley, L. de S' JuUien, G. Le Harivel, A. Ansot, C. Drieu, N. F. Hellet, N. Le Chevallier, L. Roguelin, G. F. Castel, J. B. Adam, J. Gosselin, Lavalley de La Hogue, Martin Jeanne, A. Le Landois, J. Jacquelline, P. P. Patin, R. Loquet, B. N. Lallemand, P. De La Mare, Badet, G. Bucaille, S. Tirel, Ch. Hotot, J. Igier, J. B. Cosnefroy, Beurey, H. Mangon, A. Poi- gnovant, J. B. Scelle, G. Gislot, G. De la Garde, Jacques Duchemin, J. Bricquebec, J. G. Le Masson, J. Corbin, C. Pontis, B. Lefaut, J. La Gouche, L. Le Sieur, J. B. Adam, S. Le Danois, A. Le Picard, J. Brison, Regnauld de Bretel, J. François Duchesne, F. Dolbet, P. Davy, J. F. Morel, Jacque Roublot, Gaumain, Lefevre, T. Marie, Lemaignen, Pimparey, J. Fortin, P. Cauchard, Yver de La Bruchollerie, La Fosse Joseph, Quenault La Groudiere, E. Allix, de Bellefontaine, Cornavin de Chauvallon, Brohier, V. Le Sage, J. B. Mouchel, Dufour de La Hervere, C, Palla, Fossey, L. Malençon, D. RabĂ©, J. Demeautis, Boissel Dombreval, Ferey, Etienne Henry, D. DurĂ©e, Ernouf, A. Gancel, P. Le Gaud, F. LaisnĂ©, J. Le Sieur, J. Groult, Th. C. Desplanques, F. Langronne, VioUette, Colon, J. Quedeville, Ch. Le Chanoine, B. Le- piez, G. Cottelle, L. Caraby, C. Levert, B. Le Caux, T. RenĂ© Ledanois, Jean Le Danois. Lavalley, Langlois. Archives dĂ©partementales. — 61 — ADMINISTRATION. — PERSONNEL. LISTE CHRONOLOGIQUE DES PRÉFETS T DE &A XAWCBE. NOMS. DATES DES lIOMIlf ATI0R8. MH. HAG?iTrOT HONTALIVET GOSTAZ Bossi DE YaNSSAT ESKANGART D^ESTOCRMEL Bacde Gattier Mercier Bonnet Havin Commissaire Vieillard Commissaire . Le Hodey Commissaire par intĂ©rim Le Hodet PrĂ©fet DE TaNLAY Jourdain Paulze-dTtgy DCGUÉ DE Bouyille €'‱ Gcillaumb d'Airibeau. ‱ . . Pron Levainville „*‱ Malher Lenoel Lbhercier Lenoel FrĂȘmont Vaultier DE ChAHPAGNAC BUCHOT Laurent DU Chevalard '. . POFLIN Filippini Favalelli p. FLORET . . . . r DURÉE DB LBUR8 FONCTIONS. 12 ventĂŽse an YIIL 29 germinal an IX. . iO germinal an XII 12 fĂ©vrier 1810.... il juillet 1815 19 j lillet 1820 7 avril 1824 10 aoĂ»t 1830 19 aoĂ»t 1830 21 octobre 1836 29 novembre 1842.. 26 fĂ©vrier 1848 2 mars 1848 2 mai 1848 23 juillet 1848 24 janvier 1849 26 novembre 1851 . . 22 janvier 1852 .... 28 juillet 1853 27 juillet 1859 16 janvier 1862 .... !' fĂ©vrier 1862 12 novembre 1865. . 17 fĂ©vrier 1870 6 septembre 1870.. 22 septembre 1870.. 29 septembre 1870.. 4 fĂ©vrier 1871 2 avril 1871 17 octobre 1873.... 10 avril 1875 5 janvier 1877 19 mai 1877 18 dĂ©cembre 1877.. 12 janvier 1880 25 avril 1885 28 novembre 1885. I 1 an 1 mois 15 Jours. 2 ans 11 mois 23 jours. 2 ans 10 mois 16 jours. 5 ans 5 mois 4 jours. 5 ans 2 jours. 3 ans 8 mois 17 jours. 6 ans 4 mois. Non installĂ©. 6 ans 2 mois. 6 ans 8 jours. 5 ans 3 mois. 2 mois 2 jours. 2 mois. 8 mois 22 jours. 2 ans 10 mois. 1 mois 26 jours. 1 an 6 mois 8 jours. 6 ans. 2 ans 5 mois 15 jours Non installĂ©. 3 ans 9 mois 20 jours. 4 ans 3 mois 4 jours. 6 mois 18 jours. 15 jours. 7 jours. 4 mois 5 jours. 1 mois 10 jours. 2 ans 7 mois. 1 an 5 mois 28 jours. 1 an 9 mois 3 jours. 4 mois 27 jours. 6 mois 29 jours. 2 ans 1 mois 5 jours. 5 ans 3 mois 13 jours. 7 mois 3 jours. Installation du 11 dĂ©- cembre 1885. -, 62 — SÉNATEURS DE LA MANCHE. LABICHE. LENOEL. MOREL. DÉPUTÉS DE LA MANCHE. De La MARTINIÈRE ^ . BRIENS ^. RIOTTEAU. RAULINE. MM. LE6RAND Arthur. CABART-DANNEVILLE. De LAGORSSE. COMMISSION DÉPARTEMENTALE. MN . BERNARD i^, PrĂ©sident. LEFRESNE. VRAC. TÉTREL ^, SecrĂ©taire. MM. PAIN. REGNAULT. DENIS-THIEUDIÈRE. PRÉFECTURE. M. FLORET 0*, 0. ĂŻ. P., PrĂ©fet. M. SALVETAT, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. M. le PrĂ©fet reçoit les samedis et jours de foire toute la journĂ©e. Us autres jours, il reçoit de 40 heures Ă  H heures 4/i et de f heures Ă  S heures. CONSEIL DE PRÉFECTURE. MM. DAUSSY, Vice-PrĂ©sident. MÉNARD, Conseiller. BOURGEOIS, id. CALADOU, td. SALVETAT, SecrĂ©taire gĂ©DĂ©ral, Commissaire du Gouvernement. Le Conseil de PrĂ©fecture se rĂ©unit en iĂ©ance publique, le vendredi de chaque semaine, Ă  une heure et demie. Les audiences sont sttspendues pendant la tournĂ©e de rĂ©vision. ] — 63 — BUREAUX DE LA PRÉFECTURE Ouverts ad public tous les jours de 9 a 4 heures. Cabinet du PrĂ©fet. M. Illt, Chef du Cabinet. Ouverture des dĂ©pĂȘches.— Correspondanco particuliĂšre.— Affaires rĂ©servĂ©es.— Service du tĂ©lĂ©graphe du Cabinet.— Surveillance des journaux du dĂ©partement.— Sous-PrĂ©fels et Conseillers de PrĂ©fec- ture. — Conseillers gĂ©nĂ©raux et Conseillers d'arrondissement. — Maires et AcUoints.— Beaux-Arts.— Honneurs et prĂ©sĂ©ances.— FĂȘtes et cĂ©rĂ©monies publiques. M. Blondel 0. a., Chef' Adjoint, Distribution de la correspondance.— Personnel de tous les ser- vices et de toutes les administrations. — Prestations de serment des fonctionnaires. — Demandes d'audiences et de congĂ©s.— Nominations et promotions dans TOrdre de la LĂ©gion d'honneur. — Ordres Ă©trangĂšre.— MĂ©dailles et rĂ©compenses pour belles actions.— Recours en erĂące. — Secours Ă  divers titres.— Bureaux de tabacs.— DĂ©bits de boissons. — Loteries. — RĂ©fugiĂ©s politiques . — ConfĂ©rences et cours publics.— Nomination des membres des Bureaux de bienfai- sance et des Commissions administratives des Ă©tablissements de bienfaisance. PremiĂšre DItIsIoii* Chef de Division M. Poteaux. RĂ©cetion et transmission du Bulletin des Lois et de toutes les publications ofOcielles.— Imprimerie, librairie, colportage, estampes et gravures.— Abonnements et envois pĂ©riodiques.— Brevets d'inven- tion.— Statistique gĂ©nĂ©rale.— ProcĂšs-verbaux du Conseil gĂ©nĂ©ral. — Elections.— Recrutement, Engagements volontaires d'un an.— RĂ©serve de TarmĂ©c active.— ArmĂ©e territoriale.— Caser- nement des troupes. — Marine et Colonies. — Sapeurs-pompiers. — Gendarmerie.— Poudres et salpĂȘtres.— Ponts et chaussĂ©es, chemins de fer, navigation, usines, cours d'eau, dessĂšchements. — Mines et carriĂšres.— Bacs et bateaux.— Lignes tĂ©lĂ©graphiques. —PropriĂ©tĂ©s, mobiliers, bĂątiments civils, dons et legs, contentieux, en ce qui concerne le DĂ©partement et l'Etat.— Bureaux d'enregistrement et affaires domaniales.— Police municipale.— Police de la chasse, de la pĂȘche, des voitures publiques, dos rivages de la mer, des subsis- tances, de la salubritĂ© et de la sĂ»retĂ© publiques.— Etablissements insalubres. — MĂ©decins , pharmaciens, vĂ©tĂ©rinaires.— Prisons, sur- veillance des condamnĂ©s.— Divisions administratives et ecclĂ©sias- tiques. — Associations. — SociĂ©tĂ©s de secours mutuels. — Jury. — Population. — Passeports, lĂ©galisations.— Poids et mesures.— Agri- culture.—Haras.— Industrie, commerce et manufactures.— Marque de garantie des matiĂšres d'or et d'argent.— Ecoles spĂ©ciales et na- tionales.—RĂ©pertoires des actes sujets Ă  l'enregistrement. — 64 — DeuxiĂšme D1tIsIii* Chef de Division M. Alph. Colas, 0. A, PREMIER BUREAU. Voirie vicinale, urbaine et rurale. -CrĂ©ation, centralisation, recouvrement et rĂ©partition des ressources connmunales pour la vicinalitĂ©.— Prestations.— Emprunts Ă  la Caisse des chemins vici- naux.—Subventions de l'Etat et du DĂ©partement.— Subventions industrielles. — ExĂ©cution des lois sur l'achĂšvement des chemins vicinaux.— Projets de classement, de rectification, de construction des chemins des diverses catĂ©gories.— Devis des travaux.— Adju- dications.—RĂ©gies.— RĂšglement des dĂ©penses.^Fixation des tracĂ©s et des alignements des traverses des communes. — Acquisitions amiables ou forcĂ©es des terrains et rĂšglement des indemnitĂ©s pour cession ou occupation d'immeubles. — Expropriations pour cause d'utilitĂ© publique lois des 21 mai 1836, 8 juin 186i, 20 aoĂ»t 188i. — Subventions et avances aux communes pour travaux d'art et paiement des terrains. — Extraction des matĂ©riaux et dommages divers.— Autorisations et fixation des indemnitĂ©s. — Plantations, Ă©lagages sur les chemins.— Distribution et concession deau. — Demandes d'alignement des particuliers et permissions de voirie. — Etablissemem des plans d'alignement et de nivellement des voies publiques communales.— Trottoirs et pavages dans les villes. — Chemins ruraux l'oconnaissance loi du 20 aoĂ»t 188i. Instruction primaire et secondaire.— Ensemble du service de la comptabilitĂ©. -Liquidation des dĂ©penses de l'Instruction primaire. — Bourses dans les lycĂ©es, collĂšges et Ă©tablissements d'enseignement primaire supĂ©rieur pour les deux sexes.— Ecoles normales.— Ecoles communales.— Ecoles libres et pensionnats.— Conseil dĂ©partemental de l'enseignement primaire. — Cours d'adultes. — BibliothĂšques scolaires.— Caisses des Ă©coles.— CrĂ©ation de postes, traitements, encouragements, secours, pensions de retraites des instituteurs communaux. Dons et legs aux communes, Ă©tablissements charitables, cures, fabriques, etc.— Rachats de rente et emploi de capitaux.— Main- levĂ©e d'hypothĂšques.— Octrois rĂšglements, tarifs.— Droits de loca- tion de place dans les foires, marchĂ©s et abattoirs.— Droits de pesage, mesurage, jaugeage publics.— Droits de voirie et autres au profit des communes.— Frais de casernement et d'occupation de iils militaires.— Actions judiciaires et transactions des communes, des Ă©tablissements charitables ou religieux. — ComitĂ©s consultatife. — Hospices et bureaux de bienfaisance crĂ©ation, service intĂ©rieur, commissions de charitĂ©.— Administration des biens, adjudications et marchĂ©s, statistiques et situations pĂ©riodiques.— CrĂ©ation et emploi des ressources de toute nature destinĂ©es au soulagement des indi- gents.—Admission des malades et incurables dans les hospices et hĂŽpitaux.— Pensions de retraite aux agents et employĂ©s des com- munes et Ă©tablissements de bienfaisance.— Cures et fabriques, con- sistoires administration, personnel, comptabilitĂ©.— PropriĂ©tĂ©s des communes et Ă©tablissements publics locations, ventes, Ă©changes, partages, acquisitions.— Biens indivis.— Encouragement de l'Etal pour Tes services de bienfaisance publique. — 65 — DEUXIÈME BUREAU. Instruction primaire et secondaire. -Construction et appropriation des locaux scolaires.— Mobiliers.— Subventions.— Emprunts.— Pro- priĂ©tĂ©s communales mairies, Ă©glises, presbytĂšres. — EĂźchanges, acquisitions, aliĂ©nations. — Travaux subventions, adjudications, marchĂ©s, rĂšglement, contentieux. — CimetiĂšres police, rĂšglement des concessions, transactions, agrandissement.— Sessions des Con- seils municipaux.— RĂ©partition du fonds commun des amendes de police correctionnelle.— Conseil dĂ©partemental des bĂątiments civils. — ComptabilitĂ© des communes , Ă©tablissements de bienfaisance, hĂŽpitaux, hospices, syndicats. — Budgets et autorisations supplĂ©- mentaires.—Remboursement de fonds placĂ©s au TrĂ©sor.— Compte des Receveurs des communes et autres Ă©tablissements enregis- trement, classement et notification des arrĂȘtĂ©s d'apurement en Cour des Comptes ou Conseil de PrĂ©fecture.— ComptalbilitĂ©s de fait ou occultes.— Cotisations municipales recouvrement et emploi.— Etat annuel de la situation financiĂšre des communes.— Statistiques pour les MinistĂšres de l'IntĂ©rieur et de TAgriculture relatives aux Ă©ta- blissements charitables.— Taxe municipale sur les chiens. TroisiĂšme Division. Chef de Division M. LefĂšvre. ComptabihtĂ© gĂ©nĂ©rale et dĂ©partementale mandatement des dĂ©- penses de tonte nature comptes et budgets dĂ©partementaux, vire- ments de crĂ©dits, rĂ©imputations, reversements, situations pĂ©rio- diques, comptes annuels et situations dĂ©finitives en clĂŽture d'exercice. —Colons rĂ©fugiĂ©s.— RĂ©fugiĂ©s politiques, comptabilitĂ©.— TĂ©lĂ©graphie, comptabilitĂ©.— Etablissements saniiairos, comptabilitĂ©.— Chambres de commerce, comptabilitĂ©.— Service des gens de mer, solde arriĂ©- rĂ©e, secoure sur la caisse des Invalides de la Marine.— Traitements Frais d'administration de la PrĂ©fecture et des Sous- PrĂ©fectures.— TrĂ©sor public transport de fonds, refonte de mon- naies.—Dette publique, rentes sur l'Etat.— Pensionnaires de l'Etat et rentiers viagers.—Contributions directes sous-rĂ©partition, re- couvrements, rĂ©clamations, poursuites.— Cadastre.— Contributions indirectes.— Douanes.— Caisse des retraites et liquidation des pen- sions des employĂ©s de la PrĂ©fecture et des autres senices dĂ©parte- mentarx.— Liquidation des pensions des employĂ©s des prisons et du service de la vĂ©rification des poids et mesures.'— Caisses d'Ă©pargne. —Caisse de retraites de la vieillesse.— Comptoirs nationaux.— Visa des rĂ©cĂ©pissĂ©s.— Frais de justice. —Assistance publique, extinction de la mendicitĂ©, aveugles et sourds-muets, secours Ă  divers titres. — AliĂ©nĂ©s et enfants trouvĂ©s persannel et ensemble du service. GREFFE pu CONSEIL DE PRÉFECTURE ‱ Ott^MPt tos las JarB Am 9 hearca & 4 haarea. Greffier M. Viel. RĂ©ception et enregistrement des actes introduclifs d'instances.— RequĂȘtes, exploits et procĂšs-verbaux.— Communication aux partie^ 5 ^ 66 — ou Ă  leurs mandataires de piĂšces de procĂ©dui*e. — Etablissement des rĂŽles. — Enregistrement et notification des dĂ©cisions du Conseil.— Correspondance relative Ă  la rĂ©gularisation des affaires en instance. Les rensei ^DĂ©ments ou communications que les parties jugeut utile d'adresser Ă  M. le Conseiller chargĂ© du rapport, doivent ĂȘtre transmis par rintermĂ©diaire de M. le PrĂ©fet. ARCHIVES DÉPARTEMENTALES. M. DoLBET, Archiviste. Archives de la PrĂ©fecture, des Sous-PrĂ©fectures, des Communes et des Hospices.— Classement, inventaire, rĂ©colements, rapports.— Communication et dĂ©livrance des litres. — Catalogues et surveillance des bibliothĂšques administratives..— Publication d'ouvrages his- toriques. BATIMENTS CIVILS. Architecle du Pillioud, Ă  Saint-Lo. Conducteur.— M, Levieux. ARCHITECTES D'ARRONDISSEMENT. MM. N. ., Ă  Saint-Lo; Cheflel, flls, Ă  Avranches; Drancey, Ă  Cherbourg ; Hue, Ă  Mortain ; Desheulles, chargĂ© de l'arron- dissement de Coutances ; Gouy, chargĂ© de Tarrondissement de Yalognes. g I 1 1 I I I 1 1 — — - — - - - - —‱ — — POIDS ET MESURES. VĂ©nficateurs MM. Dalimier, Ă  Saint-Lo ; Jehenne, Ă  .\vranchcs; Provost, Ă  Cherbourg ; Lecorbeiller, Ă  Coutances ; Grandrie, Ă  Mortain ; Michel, Ă  Yalognes. CONSEILS D'HYGIÈNED^RRONDISSEMENT ARRONDISSEMENT DE SAINT-LO. MM. P. Floret 0*, 0. L P., PrĂ©fet, prĂ©sident; N..., vice- PrĂ©sident; le Maire de Saint-Lo; Granger, nĂ©gociant; Bernard ĂźHf, homas , Leturc , xilibert et Lhomond , docteurs-mĂ©decins ; Manoury , vĂ©tĂ©rinaire ; llngĂ©nicur des ponts et chaussĂ©es ou faisant fonctions d'IngĂ©nieur, Ă  Saint-Lo ; Fontaine et SĂ©bire, pharmaciens ; Pommier, ancien pharmacien. ARRONDISSEMENT D^AVRANCHES. MM. Tardif Alfred, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident; Gautier, Conseiller gĂ©nĂ©ral ; l'IngĂ©nieur ordinaire des ponts et chaussĂ©es, Ă  Granville ; — 67 — le Maire d'Avranches; Lelourneur, Le Do, BĂ©chet, FrĂ©min et Lemoine, docteurs-mĂ©decins; Pinel, Boscher et Requier, pharmaciens; Blin, vĂ©tĂ©rinaire; Langlois, Longrais, conducteurs des ponts et chaussĂ©es. ARRONDISSEMENT DE CHERBOURG. MM. Martinet, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident ; le Maire de Cherbourg ; l'IngĂ©nieur onlinaire des ponts et chaussĂ©es ; Girard-Labarcerie, ancien mĂ©decin principal do la marine; Renault, Offret, Monnoye fds et Legard-Lafosse, docleurs-mĂ©decins ; le Directeur du service de la santĂ© de la marine ; Poitlevin, Levionnois, pharmaciens ; Jouninet, ancien pharmacien ; Pouppeville, vĂ©tĂ©rinaire. ARRONDISSEMENT DE COUTANCES. MM. Pascal, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident; Boissel-Dombreval *, Maire de Coutances ; Saillard, Adjoint au Maire de Coutances ; de la BelliĂšre, Tanqueray, Dudouyt Pierre, Laisney, Leconte Paul- Jules-BarnabĂ©, LecĂŽnte JacqĂźies-LĂ©on, docteure-mĂ©decins ; Daniel, Marquez et Baize, pharmaciens; Levionnais, vĂ©tĂ©rinaire. ARRONDISSEMENT DE MORTAIN. MM. Salanson, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident ; le Procureur de la RĂ©pu- blique; de Baillencourt, Maire de Mortain ; Heurtant, de la Houssaye, Breillot, Leriche, Malon, docteurs-mĂ©decins ; Buisson, Almin, phar- maciens ; Hergault-LosiniĂšre, vĂ©tĂ©rinaire. ARRONDISSEMENT DE VALOGNES. MM. LemĂ©nicier, Sous-PrĂ©fet, prĂ©sident ; Leneveu, Lebouteiller, Dansos, SĂ©bire 0*, Menard, Bricquebee, Leneveu fils, FatĂŽme, docteurs-mĂ©decins ; AgnĂšs-Roland, pharmacien ; Le Marquand, vĂ©- tĂ©rinaire ; Saliot, ancien pharmacien. CONSEIL GÉNÉRAL- MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. Arrondissemerit de Saint-Lo. MM. Yver LĂ©on, propriĂ©taire et maire, Ă  Saint- MartĂŻD-d e-BontossĂ© . Gou ville fils, propriĂ©taire. RaulĂźne, dĂ©putĂ©. BloQĂ«t ^, propriĂ©taire. Bernard ^, docteur-mĂ©decin. Emile LenoĂ«l, RĂ©nateur. Amiard, maire de Saint-Lo. PrĂ©mont vLĂ©on, propriĂ©taire. Pommier, docteur-mĂ©decin. Ganisy. Carentan. Marigny. Percy. Saint-Clair. Saint-Jean-de-Daye. Saint-Lo. Tessy-sur-Vire. Torigni-sur-Vire. — 68 — MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. Arrondissement d*Avranches. MM. Gautier. Denis-Thieuditre, notaire. Baron Riotleau, dĂ©putĂ©. FontAĂŻne, notaire. Enguebard, propriĂ©taire. Morel, sĂ©nateur. Basire, juge de paix. TĂ©trel , maire de Villedieu. Avranches. BrĂ©ccy. Ducey. Granville. La Haye-Pesnel. Pontorson. Saint- James. Sartiliy. ‱ Villedieu. Arrondissement de Cherbourg. MM. Lemoine, maire, chef de bureau au MinistĂšre des Finances. Moll Ciif^, directeur des constructions navales en retraite, maire de Cherbourg. Bonamv, maire. Vrac, aocteur en droit, maire. V^ de Tocqueville 0^. Beaumont. Cherbourg. Les Pieux. Octeville. Saint-Pierre-Eglise. Arrondissement de Coutances. MM. De La BelliĂšre, docteur- mĂ©decin. Guillemette, iuge de paix. Boissel-Dombreval ^, maire de Coutances. Piel-FerronniĂšre, maire du Mesnil-Amand. De La MartiniĂšre ^, dĂ©putĂ©. Fauvel, maire. Quenault, vice-prĂ©sident du tribunal civil de Rouen. Regnault, propriĂ©taire Ă  PĂ©riers, maire. Pignard-Dudezert ^, Juge au Tribunal de la Seine. Lemattre, docteur-mĂ©decin. BrĂ©bal. Cerisy-Ia-Salle. Coutances. Gavray. La Haye-du-Puits . Lessay. Montmartin-sur-Mer. PĂ©riers . Saint-Malo-de- la-Lande . Saint-Sauveur-Lendeiin. Arrondissement de Mortain. MM. Legrand Arthur ^, maire de Milly. De Tesson, propriĂ©taire Ă  la MancelliĂšre. Grossin, maire de Juvigny. D*Avenel, maire de HeussĂ©. Gaudin de Villaine, maire. Lefresne, conseiller Ă  la Cour d'appel de Rouen. Barenton. Isigny. Juvienv. Le Teifleul. Mortain . St-Hilaire-du-lIarcouĂ«t Saint-Pois. Labiche /Ă» les, sĂ©nateur, maire, propriĂ©taire.! Sourdeval. Bidois, juge de paix. - [Tu — 09 — MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. Arrondissement de Valognes. N... De Traynel, propriĂ©taire. C^* de Pontgibaud^, maire de Saint- Marcoof. Du MesDildot. PrĂ©iDont Alfred, propriĂ©taire , maire de Sain te-Marie-du- Mont . Pain, notaire honoraire. SĂ©bire 0^, sĂ©nateur. Bameviile . Bricquebec. MoDteboorg. Quettehou. Sainte-MĂšre-Eglise . St Sauveur-le- Vicomte . Yalognes . CONSEILS D^ARRONDISSEMENT. MEMBRES DU CONSEIL. CANTONS. Arrondissement de Saint-Lo. MM» GuĂ©rard, maire de Saint-Romphaire. Leperdriel, expert. Gosset, maire. LehĂ©ricey, propriĂ©taire. Manoury, vĂ©tĂ©rinaire. Le V*» aOsseville, propriĂ©taire. Dussaux, avouĂ©, adjoint au maire de Saint-Lo. LemĂ©lorel-Lesmontils, maire de Fourneaux. Cord*homme, maire de Guilberville. Canisy . CareDtan . Marigny . Percy. Saint-Clair. Saint- Jean-de-Daye Saint-Lo . Tessy-sur-Vire . Torigni*sur-Vire. Arrondissement d'Avranches. MM. Lenoir, maire d'Avranches. Pinard, docteur-mĂ©decin, adjoint. Dupont. Letoorneur, docteur-mĂ©decin, adjoint. Lanos, maire, docteur-mĂ©decin. M'* de Verdun de la Crenne ^, maire d'Aucey. Gautier CĂ©sar. Le Bachelier, docteur-mĂ©decin. Ledo, docteur-mĂ©decin. Avraoches . BrĂ©cey. Ducey. Granville . La Haye-Pesnel. Pontorson . Saint-James. Sartilly. Yilledieu. — 70 — MEMBRES DU CONSEIL. GAMtNSo'it3. Pontorson . Gran ville. BrĂ©bal. Villedieu. ,, Sainte-MĂšr»— K^' BrĂ©cey . SatiCHal*de- &- Beaumont. BrĂ©cey. Torigni-fui BrĂ©bal. Octe ville. Lessay. Bricquebec^ — Carentan. BrĂ©bal. Bricquebec -^ Les Pieux. Coutances. BrĂ©bal. -mĂȘ^^' St-Pierre-E^ ‱ Valognes. Sourdeval. .^^n^^^lm. Sainte MĂšre ^ LeTfilleuU Coutances . Cerisy-la-S»^ » "^//a St-Sauv'-LeQn^w, Canisy . St-Pierre-Ei^i La Haye-du>^^» MarĂźgny. ^^. Carentan . Saint- James . St-Pierre-ÂŁglisA Sarlilly. Sainte-MĂšre-EgligQ Barneville . St-Sauv'-le-Vt. Carentan . St-Jean-de-Daye. Ducey . BrĂ©bal. Saint-Clair. Cerisy-la-Salle. l — 7Ô — COMMUNES. CANTONS. COMMUNES. CANTONS. Cbalandrey Isigny. La Haye-Pesnel . Sartilly. Id. Villedieu. BrĂ©bal. Juvigny. Avranches. Sainte-MĂšre-Eglise. Cherbourg. Villedieu . Juvigny. St-HĂźlaire-do-HareouĂ«t Tessy-sur-Vire. St-Pierre-Eglise. La Haye-du Puits. St-SauvMe-Vic^». Torigni sur- Vire. Montmartin-s'-Mer. Pontorscn. St-Pierre-Eglise. BrĂ©bal. Saint-Pois . Coutances. Ducey. Coutances . Saint-Clair. Octeville. Quettebou. Lessay . La Haye-du-Puits. Ducey . St-Sauv'le-Vic»*. Pontorson . BrĂ©cey. Canisy. La Haye-du-Puits. Octeville . Beaumont Tessy-sur-Vire. Granvilie . La Haye-du-Puits. Sartilly. Ducey . Montebourg. Sainte-MĂšre-Eglise. Beaumont. Montebourg. Octeville. BrĂ©bal . Montebourg. St-Sauv'-le-Vict. St-Pierre-Eglise. Le Teilleul. Tessy-sur-Vire. FeugĂšres PĂ©riers . Champcervon Fierville Barneville . dlamocev. Flaman ville Fleury Les Pieux . Champeaux CbamprĂ©pus. ..‱‱.. Cbanteloup Chasseguey Cbavoy Cbef-du-Pont Villedieu. Flottemanville Flottemanville-Haguo . . Folliffnv Montebourg . Beaumont. La Haye-Pesnel. Mortain. Fontenay Fontenay Montebourg. Ste-MĂšre-Eelise. Tessy-sur-Vire . Montebourg. Sourdeval . Cherbourg CbĂ©rencĂ©-le-HĂ©ron . Cher encĂ©-le-Roussel Foucarville Fourneaux Fresville Cbevreville Gathemo Chevry Gattevilie St-Pierre-Eglise. Gavray . Lessay. Sartilly. Barenton. La Haye-du-Puits. Torigni-sur-Vire . La Haye-du-Puits. St-SauvMe-Vic*. Clitourps Gavrav Coigny Geflfosses Colomoy GenĂȘts Ger Gerville GiĂ©\ille CondĂ©-sur-VJre .... ContriĂšres Cormeray Cosqueville Coadeville GlatignY Golleville CoolooTray- BoisbenĂątre Courcv Gonfre ville Gonneville Gorees PĂ©riers* St-Pierre-Eglise. PĂ©riers . Courtils Coutances Couvains Couville Gouberville Gourbesville .... . Gourfaleur Gouvets St-Pierre-Eglise. Ste-MĂšre-Eglise. Canisy. Tessy-sur-Vire. St>MaIo-dA la-Lande. Crasville CrĂ©ances Gouville Cretteville ‱ Craignes St-Jean-de-Daye . Crollon Granvilie Granvilie. Crus ville Gratot St-Malo-de-la-LĂąiide . Carey GrĂ©ville Beaumont. Cuves Grimesnil Gavray . Les Pieux. Dangy Denneville Diffosville Grosville GuĂ©hĂ©bert Guilberville Hambve Cerisy-la Salle . Torigni-sur-Vire. Gavray . Saint-James . Digulleville Domjean Hamelin Donvillt Hardinvast Hautteville Haatteville la Guicbard. Hautte ville-su r-Mer. HĂ©auville Octeville . Doville St-SauvMe-Vic*. Dracev St-Sauv'-Lendelin , ‱'‹‹‹©j ‱ ‱ ‱ Ducey Ecausseville Monlmartin-s'-Mer. Les Pieux. Ecoqaeneauville . . . Eculieville Emondeville ‱ HĂ©bĂ©crĂ©von Helleville HĂ©mevez Marigny . Les Pieux. Montebourg. Octeville . Montmartin-s'-Mer. Beaumont . ^ I^nde. Equeurdre ville . ‱ . Equilly Eroude ville Etienville Henneville HĂ©renguerville Herqueville Heugueville HeussĂ© Hiesville Fermanville ForriĂšres Le Teilleul. Ste-MĂšre-Eglise. La Kaye Pesnel. Fervaches . . Hocquigny -^ 76 - COMMUNES. Houesville Houtte ville Huberville Hudimesnil Huisnes Husson Hyenville Isigny Jooourg Joganville Juilley Juvigny La Baleine La Barre-de-Semilly. Le Bazoge La BesliĂšre La BloutiĂšre La Bonneville La Boulouze La Ch* "-Baudouin. . LaChapii^-CĂ©celin.. La Chap"-du-FĂ©8t . La Chap"-Enjuger. La Chap"-UrĂ©e. ... La Colombe La Croix-Avranchin. La Feuillie La Godefroy La GohanniĂšre La Haye-Bellefonds. La Haye-d*Ectot. . . . La Haye-du-Puits . La Haye-Pesnel. . . . La Lande-d*Airou .,. La LucM'Oul"- Mer La Luzerne La MancelliĂšre . . . La MancelliĂšre.. .. Lamberville La MeauiĂŻe La MeurdraquiĂšre. . La Mouche Lapenty La Pernolle La Rochelle La Ronde-Haye .... Lastelle La TrinitĂ© Laulne La VendelĂ©e Le Buat Le Cbefresne Le DĂ©zert Le Fresne-Porel. .. Le Grand- Celland . . CANTONS. COMMUNES. Ste-MĂšre-Eglise . La Haye-du-Puits. Valognes. BrĂ©hal. Pontorson . Le Teilleul. Montmartin-s'-Mer. Isigny. Beaumonl. Montebourg. Durey. Juvigny. Gavray. Saint-Lo . Juvigny. La Haye-Pesnel. Villedieu . Ducey. BrĂ©cey . Saint-Pois . Torigni-sur-Vire Marigny. BrĂ©cey . Percy . Saint- James . Lessay . Avranches . id. Percy. Barneville. La Haye-du-Puits. La Haye-Pesnel. Villedieu La Haye-Pesnel. Saint-Lo. Isigny. Canisy. Torigni-sur-Vire. Saint-Clair. BrĂ©hal. La Haye-Pesnel. St-Hilaire-duHarc. Quettehou . La Haye-Pesnel. St-Souv'-Lendelin. PĂ©riers . Villedieu. Lessay . St-Malo- de-la J and. Isigny. Percy. St-Jean-de-Daye Sourde val. BrĂ©cey. Le Guislain Le Ham Le Hommet d'Arth . Le Loreur Le Lorey Le Luot Le Mesnil Le Mesnii-AdelĂ©e... Le Mesnil-Amand. . . Le Mesnil-Amey .... Le Mesuil-Angot . . . Le Mesnil-Aubert. . . Le Mesnil-Auval.... Le Mesnii-BƓufs . . Le Mesnil-Bonant. . . Le Mesnil-Bus Le Mesnil-Drey . . . Le Mesnil-Eury . . . . Le Mesnil-Garnier. . Le Mesnil-Gilbert . . Le Mesnil-Herman .. Le Mesnil Hue Le Mesnillard Le Mesnil-Opac .... Le Mesnil-Ozenne . . Le Mesnil-Rainfray . Le Mesnil-Raoult. . . Le Mesnil-Rogues... Le Mesnil-Rouxelln . Le Mesnil-ThĂ©bault . Le Mesnil-TĂŽve Le Mesnil- VĂ©neron . Le Mesnil- Viffot Le Mesnil-Villeman . Le Neufbourg Lengronne Le Perron Le Petit-Celland.. . Le Plessis Le Rozel Les Biards Les Chambres Les Ch*-de-Losques. Les ChĂ©ris Les Cresnays. Les Logcs-Marchis . Les Les Moitiers-d'AU*.. Les Moitiers-en-Bau. Les Pas. . Les Perques Les Pieux Lessay Lestre Les Veys CANTONS Percy. Montebourg . St-Jean-de-Daye. BrĂ©hal. La Haye-Pesnel. Barneville. Juvigny. Gavray. Marigny. St-Jean-ie-Daye . BrĂ©hal. Octeville. Isigny. Gavray St-Sauv'-Lendelin . Le Haye-Pesnel. Marigny. Gavray. Saint-Pois. Canisy. Gavrav ‱ St-Hilaire-du-Harc. Tessy-sur-Vire. Ducey. Juvigny. Tessy-sur-Vire . Gavray. Saini-Lo. Isigny. Juvigny. St-Jean-de-Daye. Marigny. Gavray. Mortain. Gavray. Torigni-sur-Vire. BrĂ©cey . PĂ©riers . Les Pieux. Isigny. La Haye-Pesnel. St-Jean-de-Daye. Ducey. BrĂ©cey. StrHilaire-du-Harc . BrĂ©cey. Barneville. Sl-SauvMe-Vic*. Pontorson . Bricquebec . Les Pieux. Lessay. Montebourg. Carentan. & 77 — COMMUNES. Le Tanu Le Teilleul LeTheil Le ValdĂ©cie Le Val Saint- Pair .. LeVasl Le Vicel Le VrĂ©tot Liesville Lieusaint Lingeard LiDgreviile Litbaire Lolif LoDgueville Lozon Macey Magoeville Marcey MarchĂ©zieqx Harcilly Margaeray Marigny Martigny Martinvast Maupertuis Maupertus MĂ©autis MiniĂšres Milly Mobecq Moidrey Hontabot Montaigu-la-Brisette Montaigu-les-Bois . . Montanel Montbray MoDtohatoD MoDtcuit MoDtebourg MoDtfarville MontgardoD Montgothier Monthuchon Montigny Montjoie Montjoie en-Graig MootmartĂźD'Sur-Mer. MontpinchoD MoDtrabot Montreuil Mont-Saint- Michel . . Montsurvent Montviron CANTONS. La Haye-Pesnel . LeTeilleul. St-Pierre-ÂŁglise. Barneville . Avranches . St-Pierre-Eglise . Quettehou . Bricquebec . Ste- MĂšre-Eglise. Valognes Saint-Pois. Montmartin-s'-Mer. La Haye-du -Puits. Sartilly. BrĂ©hal. Marigny. Pontorson . Bricquebec. Avranches . PĂ©riers. Ducey . Percy. Marigny . St-Hilai re-d u-Harc Oc te ville. Percy . StrPierre-Eglise. Carentan. Lessay. St-Hilaire-du-Harc . La Haye-du-Puits. Pontorson . Percy Valognes . Gavray . Saint-James . Percy , Montmartin-s'-Mer. St Sauv'-Lendelin. Montebourg. Quettehou . La Haye-du Puits. Isigny . St-Sauv'-Lendelin . Isigny . Saint-James. Saint-Pois St-Jean-de-Daye . Montmartin-s'-Mer. Cerisy-la-Salle. Torigni-sur-Vire. Marigny . Pontorson . St-Malo-de-la-Land. Sartilly. COMMUNES. Moon-sur-Elle Morigny Morsalines MortaĂźn Morville Moulines Moyon Muneville-le-Bing. . Huneville-sur-Mer. . Nacqueville Naftel Nay NĂ©greville NĂ©hou Neufmesnil Neuville-au-Plain . Neuville-en Beaum^ . iicviiie. ‱.‱...... Nicorps Noirpalu N . . . . . . Notre-Dame d^Elle.. . . Nouainville Octeville Octeville-la-Venelle . Omonville-la-Petite . Omonville-la-Rogue. Orglandes Orval Ourviile Ouville Ozeville. Parigny Percy PĂ©riers Perriers-en-Beaufic . Picauville Pierreville Pirou Placy-Montaigu . . . . Plomb Poilley Pontaubault Pont-HĂ©bert ... . . Pontorson Ponts Portbail PrĂ©cey PrĂ©corbin PrĂ©tot Querqueville Quettehou Quettetot CANTONS. Saint-Clair. Percy . Quettehou . Mortain. Bricquebec. St-Hilaire-du-Harc. Tessy-sur-Vire . St-Sauv'-Lendelin. BrĂ©hal . Beaumont. Isigny. PĂ©riers . Bricquebec . St-Sauveur-le-Vic. La Haye-du-Puits. Ste-MĂšre-Eglise. St-Sauveur-le-Vic, St- Pierre-Eglise. Coutances. La Haye-Pesnel . Cerisy-la-SalIe . BrĂ©cey . Saint-Clair. Mortain . Octeville. Id. Quettehou . Beaumont. Id. St-Sauveur-le-Vic . Montmartin s^-Mer. Barneville. Cerisy-la-Sallti. Montebourg. St-Hilaire-du-Harc. Percy. PĂ©riers. Sourdeval. Ste-MĂšre-Eglise . Les Pieux. Lessay Torigni-sur-Vire. Avranches . Ducey Avranches . St-Jean-de Daye. Pontorson . Avranches. Barneville. Ducey. Toiigni-sur-Vire. La Haye-du-Puits. Octeville . Quettehou . Bricquebec . — 78 — COMMUNES. Quettreville Quibou QuinĂ©ville Raids Rampan Rancoudray Rauville-la Bigot. . . Rauville-la-Place... Ravenoviile Reflfuveille RĂ©gDĂ©ville ReigDeville Remilly RelĂŽville RĂ©ville Romagny Roncey Ronthon Roaifigny Rouxe ville Sacey Saint- Amand St-ÀDdrĂ©-de-Bohon ‱ St-AndrĂ©-de-rÂŁpiDe. St-Aubii-des- PrĂ©aux. . . 8t-Aul>n de-Terregatte. St-Aubin-du-PerroD. Saiot-BarthĂ©lemy.. . Saint-Brice St-Brice-de-Landelle St-Christophe^a-Foc. . Saint Clair Saint-ClĂ©ment St-CĂŽme du-Mont. . . S!Cyr-du-Baillcul . . Saint-Cyr Saint-Denis-le-Gast . Saint-Denis-le-VĂ©tu . St-Ebr. -de-BonfossĂ© . Sainteny Saint-Floxel Saint-Fromond . . St-Germain-d'Elle . . des- Vaux. de-Tourn. . St-Germ . -de- Varrev . St- Germ .-sur-SĂšves . St-Germain-sur Ay. . CANTONS. Montmartin-s'-Mer. Canisy. Montebourg . Carentan . Sainl-Lo. Mortain . Bricquebec. St-Sauveui^le-Vic. Sai nte-MĂšre-EgI ise . Juvigny. Hontmartin-s'-Mer. St-Sauveur-le-Vic. Marigny . St-Pierre-Eglise. Queltehou . Mortain . Cerisy- la- Salle. Sarlilly. Viiledieu. Torigni-sur-Vire. Pontorson . Torigni-sur-Vire. Carentan. Saint-Clair. Granville. Saint-James. St-SauV-Lendelin . Mortain. Avranches. St-Hilaire-du- HarcouĂȘt Les Pieux. Saint -Clair. Mortain. Carentan. Barenton. Montebourg. Gavray . Cerisy-la-Salle. Canisy. Carentan. Montebourg. St-Jean-de-Daye. Carentan . Barneville. BrĂ©cey. Saint-Clair. Saint-Lo . Barenton . Saint-Clair. Beaumont. Montebourg. Les Pieux. PĂ©riers . Lessay. COMMUNES. Saint-Gilles St-Hilaire-du-Harc. . St-Hilaire-Petitville Saint-James ....... Saint-Jean-de-Daye . St-Jean-de-la-Haize . St-Jeaude la-RiviĂšre St- Jean-de-Savigny . St Jean-des- Baisants St-Jean-des-Cbamps. St-Jean-du-Corail . . St-Jean-du-Corail . . St-Jean-Ie-Tliomas. . Saint-Jorcs St-Laurent de-Cuves St . Saint-LĂ©ger Saint-Lo St-Louet-sur-Vire. . . Saint-Loup StrMalo-de-la-Lande. Saint-Marcouf St- Martin-d'Aubigny St-Martin-d'Andou v . St-Martin-de-Cenilly. St-Martiu-de- Varrev. liant St-Martin-le-GrĂ©ard . St-Martin-le-HĂ©bert . St-Maur-des-Bois . . Saint-Maurice St-Michel-de-Ia-Pier. St-Micbel-des-Loup8 . St-Nicolas-des-Bois . -Granville. Saint Osvin Saint-Pair St-Patrice-de-Claids. Saint-Pellerin St-Pierre-d'ArthĂ©gl . St-Pierre-de-Cout. . St-Pierre-de-Semilly Saint-Pierre-Eglise . St-Pierre-Langers. . Saint- Planchers . . . Saint -Pois Saint- Quentin St-RĂ©mi -des-Landes . Saint- Romphaire . . CANTONS. Marigny. St-Milaire^u-Harc . Carentan. Saint-James. St Jean-de-Daye. Avrancbes . Baineville. Saint-Clair. Torigni-sur-Vire . La Haye-Pesnel BrĂ©cey . Mortain . Sartilly. PĂ©riers. Saint- Pois. Saint-James. I^ Haye-Pesnel. Saint-Lo. Tessy-sur-VĂźre . Avranches. St-Malo-de-la-Land . Montebourg. PĂ©pers. Montebourg. Canisy. Cerisy-la-Salle. Sourdeval . St-Hilaire-du-Marc. Avranches. Ste-MĂšre-Eglise. Saint-Pois. Octeville . Bricquebec . SaintrPois. Barneville. St-Sauv'-LendelJn. Sartilly. Coutances. La Haye-du-Pults. BrĂ©cey . Granville. Avranches. Granville. Lessay. Carentan . Bjameville. Coutances. Saint-Clair. St-Pierre-Eglise. Sartilly. Granville. Saint- Pois. Ducey . LaHaye-du-Puits. Canisy. — 79 — COMMUNES. St- SamsoD-de-Bon , . . . . St-Sauv-LendelĂźD . . St-Sauv- le- Vicomte . . Saint-Symphorien. . Saint-SyinphorĂŻcD . . Saint-Symphorien. . Saint-Thomas SaintrUrsin St Vaast-la-Hougue . St-Vigor-des-Monts . Sainte-CĂ©cile Sainte-Colombe Ste-Groix-Hague . . . Ste-Croii-de-St-Lo . Sainte-Eugienne . . . Sainte-GeneviĂšve. . . Ste-Marie-du-Bois . . Ste-Marie-du-Mont. . Ste-MĂšre-Eglise . . . . Sainte-Pience Sainte-Suzanne . . . . Sainte-Suzanne. ... Sartilly Saultc>-du-Troncbet. SaussemesnĂźl Saussey Savigny Savigny-le-Vieux . . . SĂ©beville SĂ©noville Servigny Servon Sideviile Siouville Sortosville Sort"-en-Beaum* . . Sottevast Sotteville SoĂ»les Sourdeval Sourde val-les-Bois . Subligny Surtain ville Surville CANTONS. CanisT. Sourcleval. La Haye-du-Puits. BrĂ©bal. St-Sauv'-Lendelin. St-SauvMe-Vic'. PĂ©riers. Saint- James. Avranches . La Haye-du-Puits Le Teilleul. Torigni-sur-Vire. Saint-Lo , La Haye-Pesnel. Quettebou . Tessy-sur-Vire. Villedieu. St-SauvMe-Vic*. Beaumont. Saint-Lo. BrĂ©cey . Quettehou . Le Teilleul. ^te-MĂšre-Eglise. id. La Haye-Pesnel. PĂ©riers. Saint-Lo . Sartilly. Villedieu. Valognes. Coutances . Cerisy-la-Salle. Le Teilleul. Ste-MĂšre-Eglise. Barneville . St-Malo-de-la-Land Pontorson . Octe ville. Les Pieux. Montebourg. Barneville. Bricquebec . Les Pieux. Canisy. Souraeval. Gavray . La Haye-Pesnel. Les Pieux. La Haye-du-Puits. COMMUNES. Taillepied Tamerville. Tanis Tessy-sur-Vire TeurtbĂ©ville-Bocage. TeurtbĂ©ville-Hague . ThĂ©ville Tirepied Toi-queville Tollevast Tonneville Torigni-sur-Vire... . Tounaville Tourville TrĂ©auville Trelly Tribehou Troisgots Turqueville Urville Urville-Hague Vains Valcanville Valognes Varenguebec Varouville Vasteville Vaudreville Vaudrimesnil Vauville Vengeons Ver Vergoncey Vernix Vesly Vessey Vezins Videcosville Vidouvtlle Vierville Villebaudon Villecbien Villedieu Villiers Villiers-Fossard. . . . Vindefontaine Virandeviile. . . . . . Virey Vrasville. , Yquelon Yvelot CANTONS. St-Sauveur-le-Vic. . Valognes. Pontorson . Tessy-sur-Vire. Quettebou . Octe vil le. St-Pierre Eglise. BrĂ©cey. St-Pierre- Eglise. Octeville. Beaumont. Torigni-sur-Vire . Octeville. St-Malo-de-la-Land. Les Pieux. Montra. -sur-Mer. St-Jean-de-Daye . Tessy-sur-Vire. Ste-MĂšre-Eglise. Montebourg. Beaumont. Avranches. Quettebou . Valognes. La Haye-du-Puits. St-Pierre-Eglise. Beaumont. Montebourg. Beaumont. Sourdeval. Gavray. Saint-James. BrĂ©cey . Lessay. Pontorson. Isigny . Quettebou. Torigni-surVire. Ste-MĂšre-Eglise. Percy . Mortain. Villedieu . Saint- James . Saint-Clair. La Have-du-Puits. Octeville. St-Hil.-du-Harc. St- Pierre-Eglise. Granville . Valognes. — 80 — TABLEAU DES COMMUNES PAR ARRONDISSEMENT Contenant la population par arrondissement, canton et commune; — la superficie territoriale la distance au chef-lieu du dĂ©partement, judiciaire, d'arrondissement, de canton ; les noms Les bureaux de poste sont indiquĂ©s par ^ et les relais par ^ ; le signe f plarĂ© Ă  la suite de CurĂ©s sont en italiqne. NOMS DES COimUNES. SAINTLO^ Agneaux Baudre La Barre- de-Semilly La Luzerne Le Mesnil-Rouxelin Rampan Sainte-Groix-de-Saint-Lo . . Saint-Georges-Montcocq.. . Sainte-Suzanne-sur-Vire . . Saint-Thomas-de-Saint-Lo Ganisy Dangy Gourfaleur La MancelliĂšre Le Mesnil-Herman Quibou St-ÂŁbrĂ©mond-de-BonfossĂ© . Saint-Martin-de-BouFossĂ©. . Saint-Romphaire Saint-Samson-de-Bon fossĂ© . Soulles Carentan Auvers Auxais BrĂ©vands Catz Les Veys ‱ ‱ "*‱ S a "c s o s m 4>» ‱z m a s * 9 ÂŁ S A. t! M "‱ t BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. m C s O a* -a DI8TA5CK AO I o c4 s I OQ O C c o 10580 907 282 505 69 281 259 676 63 353 286 I 658 la 691 ; Saint- Lo 376 idem. 771 idem, 196 idem. ARRONDISSEMENT DE SAKT-LO. Canton de Saint- Lo t. 'Population 115042 80 476 idem AMidem. 1187 ttiem, 895 idem, 506 idem 430'fdem, 9117 05 4012 67 6576 77 1531 50 3992 » 3526 82 11558 47 9437 50 4707 33 4030 33 » 28 2 26 4 32 5 33 5 33 5 33 6 34 » 28 2 30 7 33 » 28 2 4 S 5 5 H a 4 2 4 9 9 6 >l 4 Canton de Canist f . Population 786 625 13 853 973 Canisy. 478 845 Saint-Lo. 402 680 idem . 140 192 St-Samson-de-Bonf. 1265 1713 Canisy. 730 1198 'idem 767 1253 idem 763 997iSt-Samson-de-Bonf. 590 629 Si 826 1487St-Samson-de-Bonf. 6978 6908 7158 4702 1211 13953 9440 6467 7062 5042 7831 56 0 22 9 37 15 19 15 50 6 27 6 95 7 30 7 V» 12 28 12 71 12 21 12 03 8 24 8 33 10 27 10 04 9 29 9 73 9 27 9 73 16 23 16 r 6 ‱ ‱ .> 9 8 3 3 3 10 5 10 3232 1104 307 479 157 550 1567 1872 776 921 278 1243 Kl Carentan . Sainteny. Carentan . tdem. idem . " t Canton de Carentan f . Population 49554 82 16604 6085 » 8622 67 3368 » 13635 45 28 34 28 s. Adjoints. PopnlatloB t 86,8S1I habitants. 14,811 habitants 11 communes. MM. Amiard. Yver. Nouet. LabbĂ©. Aitix. Sorget. Amey. Lambert. Brouard. Gilles. Vieillard 7,600 habiUnts Pacary . Leçon te. Marin. Huet Levilly. Osmond. Guernet. Tftr i te llfi^-liruri. GuĂ©rard. Lafosse. Guilbert. MM. Dussaux, Dary. Leboucher. Lemoussu . Besfaudais. Barbenchon . Leclerc. Vardon . Lemieux. HĂ©bert. Lerebours . Desfontaines 11 communes. Heussebrot. Lepaulmier. Raoult. AndrĂ©. Herman. Lechevalier. Briard . Mesliu. Larsonneur. iCoulleray. Houssin 11,297 habitants 14 communes. Cauville Philippe. Rogueiin. Sauvage. Surcouf. Gosselin. Doucet, Bertrand Lhonorey. PalJa. HĂ©roult. Belache. Bulot. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices N... LelubĂ©e. DelanoĂ« . Bouchard. N... Larsonneur. Lefresne. Blanchct . Leconte. Desurvire. MM» idrii, ImU tifĂ©riiin- Johan, iMie iiim. Pignat, ImU ititlit. Godard, GMrtaBlil. Godard . Chesnel. RĂ©unie Ă  St- An- drĂ©-le V Epine. Le Pagetet. Aumont. Gariot. RĂ©uniĂ Saint-Lo. MM»" Marie, Ecole laĂŻque. Lion. Marie. Pichard . Scelles. Holley. Delafosse . Bellamy. Gilles . Hamel; Pinard. Qui nette. HĂ©douin. Gillette . FosHard . Delahaye . LemĂ©tayer, Legouey. Avenette. Briant. Gesbert. Gaucher. HĂ©bert. Lekoulauger, Pinard. LenoĂ«l. Paris. Latrouite. Rainfroy Gautier. Gardie . Delafosse. Touroude. N., N. Potel . Lecaplain . Clouard . Abraham . Ollivier. Lan gĂȘnais. Aubril. Bobine . Thomas . Graodia, Legardiaier. Delahaye M»*. Graindorge . Legendre .' Vaufleury. Lecot. Larose, Yvon . Marigny. Legrand. Lesouef. CouMemaker, Girard. Pacary. Gilles. Joret. Lecaudey. Gautier. 6 — 82 — NOMS DBS MĂ©autis Raids Saint-AndrĂ©-de-Bohon. . . . Saint-GĂŽme-du-MoDt Sainteny Saint-Georges-de-BoboD. . . SaĂźnt-Hilaire-Peiitville. . . . Saint-Pellerin Marigny^Î CaraDtiliy HĂ©bĂ©crĂ©von La Cbapelle-Enjuger Le Mesnil-Amey Le Mesnil-Eury Le Mesnil-Yigot Lozon Montreuil ‱ . . . . Remilly Saint-Gilles Peroy Beslon c La Colombe La Haye-Bellefoods Le Chefresne Le Guislain H argaeray Maupertuis MoDtabot MoDtbray Moriniy , . . . . Villeoaudon Saint-Clair Airel BĂ©rigny Cerisy-la-ForĂŽt Couvains La Meauffe Hoon-sur-Elle Notre-Dame-d'Elle Saint-AndrĂ©-de-i*Epine . . . . Saint-Georges-d'Elle Saint-Germain-d^Elle a o a o eu 1! BUREAUX DE POSTE ‱S 5. qui desservent les communes. II- .fr'C " rt o .S§£ DISTARCB AO CHtf-un u '3 o a 09 G O e ei SuUĂȘ du Gakto? I 812 1698 435 667 604 1042 681 1256 1460 2132 589 1698 433' 985 384' 437 1280 1032 885 1070 842 1328 854 1502 223 281 262 346 504 226 614 886 456 646 891 956 559 783 Carentan. Sainteny . idem. Carentan. Sainteny. Carentan. idem. El Marigny. Saint- Lo Marigny . idem . idem. Remilly. idem, idem. El Saint-Lo 16657 5640 9666 15614 21585 9439 10195 4899 7$ 33 54 46 » 33 49 91 27 30 21 32 26 24 27 25 31 22 30 38 20 31 35 39 27 30 21 32 26 24 27 25 6 12 10 4 10 8 1 i 5 ! Canton de Marigny f . Population 12323 8669 9075 9407 2278 2841 2782 6245 4655 9210 6576 22 02 72 67 13 53 17 72 17 67 20 13 16 13 p 16 19 16 i 7 26 7 m 1 13 20 13 4 10 20 10 3 13 22 13 6 17 18 17 9 17 18 17 6 15 21 15 6 18 23 18 14 7 SI 7 6 2721 3705 945 1726 919 1448 192 285 738 1130 341 539 309 465 331 541 633 1154 1035 1409 250 453 505 469 SI Villedieu . idem. Villebaudon. Percy . Villeoaudon . Percy . Villenaudon. Percy. St-Sever Calvados. idem. Canton de Percy f . Population 23085 7408 6322 1966 4891 3344 1841 2873 4462 8548 2165 3323 90 25 26 25 37 34 35 34 9 08 31 32 31 6 17 19 23 19 9 50 28 22 28 3 » 21 23 21 9 67 29 29 29 4 70 23 20 23 6 07 25 31 25 5 90 30 33 30 i 83 31 36 31 U 03 20 25 20 M Canton de Saint- Clair f . Population 608 800 823 1017 561 1217 1700 2383 677 1503 786 1022 815 980 182 285 348 724 610 896 449 889 Kl El S Saint-Clair. idem. idem, SlJean-des-Baisants SaintrLo . Cerisy-la-ForĂȘt. BĂ©rigny. 6999 11556 7464 18946 9758 10318 K803 1310 4207 1063 5058 92 93 73 33 53 07 50 16 17 W 59 42 40 12 p 15 37 15 6 17 40 17 iĂź 18 46 18 9 10 38 10 4 9 37 9 f 13 41 13 3 11 39 U 13 9 37 9 i 11 39 11 U 13 41 13 16 — 83 — Maires. Adjoints. DE Garentan. MM. Du val . Letennear. Lecuyer. Hervieu. GuĂ©rard. Auvray. Hamelm. 7,370 habitants Doucbio . Gosset. Bosmei. Genest. Asselin . Le Baron. Rose. Duperrouzol . VoIIel. Raaiiine. Guillot. 8,9i0 habitants DufoQC. Lacas. Deschamps. Carrey. LarsoDoeor. MaiMM AnĂšne. Lebrun. Chapelle. Bossard. Le Monnier. Vimont. lanuet. Leviautre. Osmont. Caiilemer. KĂ©bert. Bourdon . Osmont. Saiut. Eury. 11 communes. Lerouzel . Lecluze . Godard Legrand . Legrand . Chapel. Lecarpentier. Auvray . Legr and . LĂšche vallier. Hardy . 13 communes. Lehaliais et Lenoir. Lecbarpentier. Lucas. Estur. Meslier. DeUfosse AndĂ©cime. Manson . Legoupil. LeBouvier. Beauquet. Deschamps . Leredde. 8,890 habitants 14 communes. Bernard. Groualle. Saosrefus. Fouque. Dhermiily. Enouf. Regnonfde Yaiof*^. Lecot. DhĂ©rouville . Mjgnot. Lechevalier. Raulin. Adam. Dumoot. Malherbe. Rogier. Paingt. Demagny . DefaudaĂźs . Guilloy . Pacary. Youf. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. MM. MM. MM"- Lecointre. Lefaudenx. Surget. Leroux. Jardin . DuprĂ© . BĂ©cherel . Simon. Denis. Saint . Herbin. Potrel. Du val. Loquet. Grossin . Baize . SĂ©bert. Viffort. GresiĂ©. Delahaye. Lerendu. Le Gros. LenoĂ«l. Mangon, Follain. De Saint-Denis. Gamier. Lesouef. Ravenel. LĂ©cuyer. Legros . Edouard. Girard . Ernault . Le Bas . Costard. LemperiĂšre . Delalonde . Osmond . BĂ©atrix . Delacour. Legraverend . Lecat. Lepage. AdelĂ©e. OUivier. Lafosse . Yger. Vigier. Lemaitre Esnouf. GuĂ©rio . BĂ©chet. Alleaume. Helland, Lemonnier. Doucin, Hingan Coupard . Guillon. Roussel. ^imon. Lemoine . Gallouin. Lemercier. Rabel. Leboulenger. Letenneur. Nativelle . Dupard . Lemoine. Hennebic. N. . . NicoUe . Auvray. Blanchet. Bidois . Lair. Bouillet. Collin . Tou ronde. Cerisier. Languet. Lebugle . Soyer. Desmoulins . Deemoulins Mna. Gardin, LĂ©cuyer. Beaunis. De Saint-Denis. Lemonnier. Desplanques . Blondel. Bertin . Leroy. Legallais . Poslel. Hulmer. Rangtet. Durand. Aubey. LebrĂ©ton . Desplanques. Tipnaigne . LefĂšvre. Morisset. V» Beauquet. Ouin. Langlois . Montiton . Si bran. Duboscq . Desmoulins . Delafosse. Letenneur. Paquet. Paquet M"^* . — 84 — NOMS DES COMMUNES. o a m O 1-s A Farcy. DorĂ©. TbĂ©ber^e. MĂ»ris. Leroy. Laumaille. Desdouitils. Catrel. CbauviĂšre. Royer. Ruault. DenoĂ«l. ll''deCacqaeray Faguais. Lecharpentier. Faguais. Badier. Tardif d MoĂźdray. Allain. Gautier. FoDtenJer. Locbet. Garnier. TĂ©trel. Ozenne . Trincot. Soismier. Morel. BarbĂ©. Lion. Domin. Labigne. Gillot. Gastebois . LĂ©crivain. Huet. Dinard. Caresmel . Leptiley. Foila'in. Fooque. Louicbe. Bigrel. Desfeux. 11,754 habitants IS commuDes. Morel. DesprĂ©auz , Bes - Learand; GuĂ©rin, a Saint-BenoU. Fleory. HĂ©bert, Gauchet. nard. Trincot. Jourdan . Pierre . Lebas. LlhlBMtiir. kMktm. Salmon. Fouasse. Ësnoult. Roblin . Carnet. Abdola. LeMonnier. Roisille. Legoupil . Bernier. DouettĂ©e. GuĂ©rin . Duval . Goron . Coslentin. Joaanne. Fougeray. Lemoine . Charbonnel . Madelaine. Besnard. Chevallier. Tumoine. Lusley. Chevalier. Lemoine. Ruault. Lelandais. Delacour. Ameline. Piquerel. Fillatre. Leroux. Hennequin. Unglois. Juin. Aumont. Gilbert. GiitMr-Lap4ri*r. Piquot. Henard. Loteurtrois. Veaugeois . Royer. Ameline. Martin. Desfeux. 7,836 habitants 14 communes. k amĂ©nager. Godefroy. Fossard. Aubril . Anquetil. f Sicot. I^nĂ©e. Alexandre. Morel. Chauvin . Lemaltre . Bougourd . Primault . Legendre. Coupard. Desroches. Lecomte . Servain . Le MĂ©tayer. Fleury. Frestel . Chesncl . LemarĂ©chal. Letellier-ParisiĂšre. Martin. Blin. Blandin. Basire. Leplat. Bacbelot . GuĂ©rard . Villard. > LeoepTcii d Dungj. Bedel. Lemonnyer. Blouin. Duprey. beloDgraye. Bellet. Lefebvre. DuchĂȘne. Adam. Ballois. Gantier. Dumont. Pigeon Gosse. Bisson. RubĂ©. ChĂ tel . UnoĂźr. Marie. Barbot. [vuilmin. Unonnand. ] Bougon. DorĂ©. Lerond. Salmon . Gond. ] MĂ©quin. Bicrel. Carouge. Laurent. Canton db Tiuxoito f . Popalatioe VlLLEDIRUiS BoargnenoUes ChamprĂ©pus ChĂ©renuĂ©-le-UĂ©roD. . . . La BlojtiĂšre LaLsDded'Airou. .. La TrinitĂ© Rouffigny '. . . . Sainte-CĂ©cile Sauttebevreui l-du-TroDcbel Villedieu. 85840 M 34 .„ 44 1K S867 23 41 itt K 4i30 SO 40 M 31 ;w Mi »7 80 03 ^-i W ffi 7139 68 m ; 11 4336 75 tf 41 IK nt ;iK 17 BMI 47 n- ;k ‱a 4787 21 30 34 20 CHERBOURG ^ 37013 631 BUDNONT Acqueville Auderville Biville , Branville , Digulleville Eculleville , FtottemaDville-Haeue Gréïille T... Herqueville Jobourg MacquevillB OmoQville-la-Petrte . Ocnonville-U-Rogue. SaiDte-Croii-HaEue. . Saint-Germain-des-Va Tonneiille Urville-Hague Vasteville Vau ville ABBONDISSEMENT DE CMEBBOfBb. Canton de Cbuioibg . Popolabon 364893 83 76 Canton dr BEAraoĂŻrr . PopuiAli"[ 034 799 343 4Û3 43X 3.%'* N7l m ‱lĂź 432 7KH 10Ï 233 4ÎS 11311 487 lOlKI tsi -Wl m 1I1IH m tU4 301 H14 4-W 4H m 57C as 2IE ^H;^ m 312 531 1072 382 1138 Seaumont. Oc le ville. Beanmonl-Hsgue. Equeurdrevillo. Beaumont-Haguo . 93 8^ 18 3530 13 H4 7a m 429S 4g 102 Kl 27 MH m 18 1160 . HH 79 14 60S4 46 98 87 Ai 96 86 77 H H 7300 IS 98 KĂź 16 1428 33 97 HA ii 1 m 88 7Î13 33 K6 Hl m 4071 It 1011 88 24 4181 5C 98 88 22 KO .H 13 7Ï27 31 Kli 91 2il 2361 33 83 80 » 11 3678 03 m 81 11 7838 07 K7 78 12 4519 62 94 84 20 — 93 — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 9,823 habitants 11 communes. MM. TĂ©lrel ^. Fauvel. Rfigoault. o ^ ‱s 5 s a g o C O S I o 9 T3 t 00 B a o c S ‱a 1419 1531 50Ăą 828 435 805 1413 736 804 1351 467 1079 303 588 327 558 630 1012 202 358 752 1382 534 639 326 614 1001 1483 806 1327 SI Les Pieux. Grosville. 14455 5281 4752 8718 8749 4277 3050 3308 7355 2fl59 8758 5190 4256 9977 10850 70 86 65 15 59 08 93 8 65 24 93 71 70 81 62 17 97 75 » 92 71 17 91 63 03 91 60 13 83 73 62 90 62 83 93 71 80 91 71 94 93 59 73 89 68 Canton d'Octevillb f . Popolation 2895 775 462 578 494 862 622 927 5035 507 450 759 1158 767 353 1342 742 1104 217 381 1247 553 219 286 329 763 715 1273 601 1162 6831 3287 622 822 Flamanville. Les Pieux. idem, idem,, Grosville. Les Pieux. Flamanville. Grosville . Les Pieux. Flamanville . Tourla ville. Martinvast. Tourlavitle. SI Martinvast. Equeurdreville . Tourlaville. SI Octeville. Equeurdreville . Martinvast. idem, idem, idem. SI Martinvast. Canton de SAiNT-PmutB-EojSB 20 18 16 26 20 15 17 24 25 14 23 21 17 28 20 1954 57 521 289 S70 304 758 1347 875 853 300 724 842 802 102 909 428 688 630 860 1166 972 1535 270 1383 1304 SI Saint-Pierre-Eglise . idem, idem . idem. idem, idem, SI Barfleur. Saint-Pierre-Eglise. idem, idem, SI 16142 1267 5095 3066 3555 4207 8993 7890 14994 8776 3702 5713 8542 07 71 75 74 38 79 70 74 74 77 74 78 251 71 48 65 30 33 26 50 61 75 25 » I f . Population 76 I 17 » 79 20 3 72 17 5 74 19 5 75 16 A 75 19 4 79 20 3 77 21 * 81 26 9 81 13 6 79 24 T 66 14 11 71 21 Canton des Pieux f . Population 3 8 6 5 10 6 i 6 8 4 6 6 8 3 15552 44 78 72 3 s 4297 63 84 82 7 10 4362 52 76 64 13 10 5072 » a3 70 7 10 20268 09 78 77 2 3 3257 27 79 67 5 7209 92 82 79 10 5 2602 17 72 67 7 13 5920 » 80 69 10 4 2070 33 82 76 5 4 5716 64 82 78 8 1 1369 67 73 66 12 9 4491 86 82 71 9 6 7587 32 81 71 13 10 4491 33 74 69 11 9 38882 13 80 79 4 1 4892 » 81 74 12 9 — 95 — Maires. Adjoints. . 9,0Î1 habitants 45 communes. ^ MM. Bonamy. Mabire. Cottebrune . OiorloĂč les Hon^piet. Brisset. Gibon . Toulorge. Hairon. Lefillaslre Mocauet. Sorel. Leooir. Bourget. Le Cointe. Le Bourgeois. MM. Pezet . Yaultier. Quenauit. Bubot. Lenoir. Lemasson . Lebacbeley. Vrac. Marion . Letourneur. Godard . Lefranc. Boucbard. Le BĂ©gĂźn. Toulorge-Lecacbeur ^,992 habitants 17 communes Polet, Mahimi-Laroqne Planque. Martin. Lesage. Rouxel . CompĂšre. BrßÚre . Dumoncel . TniCfer. Sanson . Germain. Robin . Vrac. De Gonville . Orange. LaisnĂ© Gosselin . Letourneur. CoDtant. GuĂ©ret . LecArpentirr, Aroine. HĂ©bert. Quoniam . Mabier. Alexandre Cousin . Cauvin. DecaritĂ© . Bourget. Turbert. Dupont. Menut, Burnel. Oouesnard . Lelong. il,2i0 habitants 20 communes. > Lebas Eroouf. rutfiui b anait. Trohel . Mahaut. Delisle . Vasse . Fatome. Touzard. Germain. Godel. Quetteville. deiaGermoniĂšre Delacour. Lebot. FoIUot. Le Sacber. BesseliĂšvre . Heuvet. Michel . Groult. Leneveu . Lelong. Lebourg. Lelandais . Thiessalin. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Fontaine, Lejeune. Lemieux. Godefroy. Grenier. Mouchel . LemariĂ©. Jouninet. Levesque . Blondel . Aumont. Gauvain . GrĂ©ard . Lemarquaod. Lemaltre. Doueffe. Auvray. Tardif. Sorel. ClĂ©ment. Poisson. Mosqueron. Deux. Bonnissent. Leforestier. Hainneville. Gautran. Manger. Travert Letanneux. Le Roarillois ; ChauTin , Le Poil. N. . . Caruel . Renouf. HautemaniĂšre. Couppey. NoĂ«l. Louet. DeUcour . Delangle. Brantbomme . Mesnil . Savary. Institutrices. Bertrand . Lefranc. Brochard. LefĂšvre. Douchin. Cord^bomme. Voisin. Moulin. Goguelin. Anquetil. Pays. Baudrv. Cosneiroy. Durand. Parey . Luce. Foucber. Auvray. Lehodey. Hamara. Lecostey. Catteloup. Lebrec . BouiIIauU. Auvray. Dronet, LaloĂš, Simon. LhĂŽtellier. Duruel . rĂ©unie Ă  VrĂ»niUĂȘ. Catherine. Bigot. LefĂšvre . LemiĂšre. Lecordeot. Morel. Groult. ClĂ©ment. Simon . MM"" Leprince . Leroeueur. DevilĂŻy . Fossard . Gosselin . Leprovost. Bonissent. Halbecq . Simon . Fontaine . TrĂ©baol. Lemesie . Lecoq. Roulland . Lucas. Aubel . DuchĂ©ne. Lecocq . LaloĂ« . Assier M"» . Leluan . Colette . Clairet. Lovis. Roger. Simiane . Cauvin . Coulomb. Noyon . Leboisselier. Bru, DeroyoD, Ldm. Cboisnel. Laurent. Durel . Martin . Jean. Picquenot. Cousin. Voidie . Ledanois. Durel. Pilard. — 9C — NOMS DE8 COMMUNES. . ‱ "S s a ĂŻ o s s ‱s -c 1S Ă  8 o Maupertus NĂ©ville RĂ©lhĂŽville ThĂ©ville Tocquoville Varouville Yrasville COOTANCES^ Bricqueville-la-Blouelte. . . CambernoD Courcy Kicorps St-Nicolas-deCoutances . . . Sainl-Pierre-de-Coutances . Saussey BrĂ©hal ^ ‱ Anctoville Bourey BrĂ©ville Bricqueville-sur-Mer CĂ©rences ChaDteloup Coudeville Equilly HudimesDil La MeurdraquiĂšre Le Loreur Le Mesml-Aubert Longueville MunevilIe-sur-Mer St-Sauveur-Ia-Pommeraye . Gerisy-la-Salle Belval Cametours GuĂ©hĂ©bert Montpinchon Notre-Dame-de-Cenilly. . . . Ouville Roacey SaĂźDt -Denis- ie-VĂštu Saint-MarUn-de-Genilly . . . Savigny BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. "> si ^ a s '7i a ** 2 a ^ B g a» u u .S ex, TS DISTAHCB AO GBIP-UCO cd 4^ 73 es 'o g c o s l 5uti 32 6 6 6 Canton de BrĂ©bal f . PopalalioQ 13843 54 1761 40 1735 3680 67 10544 >' 20465 78 3025 33 6690 87 3827 33 10823 63 4011 67 1851 97 3752 07 4205 6189 67 4076 67 44 19 19 50 27 27 41 22 22 50 26 26 46 18 18 38 18 18 43 21 21 46 21 21 44 29 29 50 24 24 43 26 26 41 23 23 36 14 14 50 26 26 48 15 15 47 27 27 9 10 7 , 4 I ^ j 6 13 ‱‱ 9 1 7 11 mm I 4 lĂź 1701 1685 402 567 786 722 325 629 1297 1693 1517 2522 769 1220 974 1216 1179,1317 521 677 670 1016 Canton de Cerisy- la-Salle f. PopulaUon Kl Coutances. Marigny. Roncey. Cerisy-la-Salle. idem, Coutances . ‱S Coutances . Roncey. Coutances. 13996 45 4103 80 6528 30 4210 n 12142 67 15008 01 6598 92 9966 07 11012 74 5036 20 6536 07 21 14 14 27 6 6 17 14 14 40 14 14 23 12 12 2t 18 18 31 9 9 29 18 18 38 9 9 23 18 18 24 9 9 AINT-PlEaRE-E6Ll SE. MM. MM. MM. MM. MM"" Bourdet. Noyon . Philippe. Bi iara . Fouque M"» . Cabart. Roblot. Laronche . Duvey. Duboni . Laurens Etienne. Danneville . Lecoutour. GiboD . Daireaux. Blaizot. Guillard. Rouxel. BĂźrette. Gouelle. LefĂšvre . Restoux. Germain. Guerrand. Lecluze . Ruelle. Piard. Leroux . Letiartel. Guesnon . PopnlatioB t 106,SS'af habltasCi s. li,5ii habitants 8 communes. Boissel-Dombre - Marie, Saillard. Tollemer. MĂ©nard ; Briens. bUlUe ; FirMpM Ctin val ^. NSfltactUir*. Lecesne . Corbet. Pigasse. HĂ©lai ne . MĂ©nard . Bouley. Quesnel . Laisney. Trou de. Lemierre. Savary . Laroque . Costey . LefĂšvre. Lefilleul. PĂ©rier. Lhullier. Lebesnerois. Lebreton. LeFrançois. LemiĂšre. Tollemer, rĂ©unie Ă  Couiamett ‱ Ueoard. BĂ©douin. Tollemer, idem . GucDon . Delacour. Dcbroise. Picot. Crouin. 10,947 habitante 16 communes. delaBelliĂšre. Lemonnier. DestrĂšs. Gogueltn. Lucas . HĂ©lĂšne. Godai. Alix . Turgot. Faucon. Qui nette. AnnĂ©e. Picbon. Le Brun . Lengronne . Loisel. TĂ©trel. Thuilliet. FrĂ©min. Germain . LeliĂšvre. Tasse . Ameline. Nicole . Bedel, pouchin. Letan. ClĂ©ment. Pimor. Le Bailly. LemĂ©nager. FrĂ©min. Lecailletel . Fouque. MĂ©quin. Boisyvon. Cacquevel . Gouelle . Laurent. Lemoussu. Touroude . Lemonnyer. Dubois. Lechanteur. Jean. Lenoir. Deguelle. Guyot. Yvon. Tanqueray . Laurence . Pelle. Gautier. Fauchon . Letarouilly . Trehu. Maupas LĂšche vallier. MĂ©quin. Beaumont. Osouf. Desrues. Cheval. Ciroi». Lebas . du Mesnil-AdelĂ©e. Bobine. Vigot. Coulombier. DuchĂȘne. Templer. Tostain. Boutelou. 10,141 habitants 11 communes. Gaillard. Eudes. Billet . Desplanques. Guilmin. Lecarpentier. Lemosquet. Damecour. HĂ©lai ne. Nicolle. Levallois. Fossey Boulay . Lai nĂ©. Thomas M". Lecorole . Letarouilly. Germain. Lebailly. Dudouyt. Du val. EnĂ©e. Langevin . Morel. Guilbert. TariitfclalnifllĂšre Quesnel. Lecarpentier, Ledentu . Marie . Boulay. Lengronne . Hollande. Le François. Chardot. Vigot. Durand . Leflamand. De Saint-Denis. Viard . Amy. Oelarue Jean-Marie HuvĂ©. Sohier. Tiphaigne. Lebnin. Desponts . Boulay. Rault. Debieu . Lepeu. Basire. Joubin. Polloue, Ourselin. — 98 — NOMS DES COmilĂźNES. Gavray GrImesDil Hambye La Baleine Le Mesnil-Âroand Le MesDil-Bonant Le MesDil-Garnier Le Mesnil-Hue Le MesoiURogues Le MesDil-VlllemaQ Lengronne Montai gu-1 es-Bois Saint-Denis-Ie-Gast Sourdeval-les Bois Ver La Haye-du-Puit8 ^ Appeville Baudreville . . . . ‱ BoUeville Canville Coigny Cretleville Denneville Doville Gerville Glatigny Houtteville Litbaire Mobecq Montgardon Neufmesnil PrĂ©lot St-Nicolas-de-Pierrepont . . Saint-Remy-d es-Landes . . . St-Sauveur-de-Pierrepont . Saint-Symphorien Surville Varenguebec Vindeuntaine . . Lbssay Angoville-suc-Ay Anncville Brelteville-sur-Ay s o s "a o. o PU s m c i t 8 BUREAUX DE POSTE Ăź i. qui desservent les C 5 i X ^ communes. fl g D18TAHC8 AU CBRP-LliC I ei O 3 t c c c Canton de Gavray ?. Population 1476 1601 i8h 261 2350 2957 274 403 390 675 235 239 587 923 216 334 4-27 478 708 1071 8-23 120» 5-28 065 1225 1671 449 585 843 1376 El Gavray. Kl Gavray . dem. dem. dem . dem. dem. dem. dem. dem. dem. dem. dem. 11486 1685 23199 1840 4059 1128 4743 1972 3010 5551 8857 4004 13269 2484 9160 83 34 18 57 31 15 13 25 19 20 32 20 33 38 22 33 38 23 w 41 25 » 39 24 >» 41 26 13 40 26 33 33 15 27 40 24 88 29 18 37 30 26 47 38 22 18 15 19 20 22 23 25 24 26 6 8 4 4 5 7 6 8 26 ' 0 15 24 18 26 4 6 ' I 4 8 4 Canton de la Haye-du-Puits %. Population 1385 557 274 453 321 352 561 568 509 183 319 197 864 391 045 265 565 656 506 401 310 361 801 582 517 E! 1321 PrĂ©tot. 464 LaHaye-du-Puis. 623 idem. 534 idem. 412 PrĂ©tot. 682 idem. '832 LaHaye-du-Puits. 1018 idem, 582 idem. 409 idem. 448 PrĂ©tot . 1414 La Haye-du-Puits. 816 idem. 1331 idem. 532 idem . 811 r^ 813 La Haye-du-Puits-. 816 idem. H\9'idem. 58l'tdem. 746if/em. 2120 tdem. 838 PrĂ©tot. 14001 12583 3149 4243 4678 4359 7902 6159 5303 2707 3049 4696 6611 6356 6850 3503 6182 5038 4882 5603 4933 3088 10164 7271 58 83 42 67 17 > 23 » 83 93 53 27 17 13 86 05 07 73 60 67 35 50 44 29 29 »‹ 38 46 46 17 51 36 36 m 1 46 31 31 9 54 39 39 10 40 42 42 i^ 46 44 44 14 54 39 39 10 47 33 33 3 44 28 28 3 52 37 37 H 41 44 44 15 42 30 30 ri 44 28 28 4 46 32 32 m 36 32 32 4 46 39 39 10 49 34 34 t 52 36 36 i 50 35 35 6 45 30 30 1 53 39 39 10 50 36 36 1 45 41 41 12 Canton de Lfssay ‱. Population 1333 530 307 556 2246 672 435 980 Lessay. Gou ville. Lessay. 11889 51 5974 58 2951 25 5910 67 36 40 41 48 21 26 13 30 21 26 13 30 5 10 9 — 99 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Instituteurs. Institutrices. Desservants. 1 1 10,716 habitaDts 15 communes. MM. MM. MM MM. MM»w ĂźGritton. Eudes. Etienne . Letenneur. Houet. ,Robioe. Quesnel. Morel . Legros. Pigooiet. Quesnel LewiasMner. To9tain, Vimood. Picot. ;Leconte. Lebargy . Lepigeon . Bataille. Piel'FerroimiĂšrc. Auvray . Cosson . BarbĂ©. Boisnel. FrĂ©mi ne. Templer . Hersent. Michel. Groult. Havel. Hubert. BĂ©douin. 1 ftegnault. Joret. Dauvergne . Auvray. Le Breton. DĂ©cley . Lechartier. AUain. Reffuveille. O^ de Goormont. Rcgnault. Auquetil ; Delannay Lebailleux. Godard, Lebigot. Lechevalier. Bosquet. Larose. BĂ©douin. Victor. Ăš Marie. Biin. Thomas . Lerouet. Paysant. Le CoupĂ©. Drieu . Gautier. Morin. Godefroy. Laurence . Legraverend. Dubois, Lesage. Se vaux. Richet. C** de Mobecq . Dupont. Lemoigne. Lecouturier. TĂ©trel. ti,0Ăą6 habitants 24 communes. Ducloux . Dolbet. Lepetit. ThiĂ©bot. GalichĂšre. Eade. Legigan. Garouge . Letourneur. PelhĂąte. HousseK Desoerques. Lhullier. Drieu . Fautrad . Guillebert. DĂ©pĂ©ri ers . Hacquebcy. Roussel . Mauger. Ganu Portais. Torel. Vaultier. Asseline. Hallol. James . Jean. Pontus. Milet. Provost. Gaillard. Porel. Lemonnier. de Saint-Jores. LefĂšvre. Lebiguais. Beuve. Hostingue . Riquier. Martinet. Martinet M". Pitance. Levesque. Leguillochet. Sobier. Hardy. Holley. Anger. Gautier. Gautier M». Adam. Jebenne . Jouaudin. Gosselin. Dupin. Dolbet. Hinard. Lecoufle. Deslandes. Leforestier. Doley . Voisin. Glouet. Lemoine. Lemarquand. Picquenot. Hervieu. Lirot. Vautier. Lelourneur. Roulland. Saillard. Folliot. Fortin . Gancel . Lebert . LemiĂšre . Lecesne . 1 Lelourneur. Lcrouge . Baudry. Marienne. MancelM"». r Quenault. Lacotte . Godefroy. Lefebvre. FĂ©vrier. Lesage . IlurcĂź. Fauquet. Regnault. Lesigne . Delahave . Hamara. Amy. Desrez. Courtel. Hurel. Duval . Le! ion . Sohier. Ledanois. Tarin. Massieu . Enault. LepeĂźey. 1 DeUHartiniĂšra^. Leconle. Ollivier Mathey. Lebodey . H, 250 habitants 13 communes. Fauvel. Jean. HameL Colin . Loret . Butcl. Brochard . Auvray. Ledoux. Marescq . DauviDEugĂšne. Dauvin LĂ©on . HĂ©rouard . Lechevretel. iTirel. Aubin . Desmottes. LehĂ©richon . Fautrad. — 100 — NOMS DES COMMUNES. o 2 iS S 7 o PU fe-S CrĂ©ances Geffosses La Feuillie Laulne MiniĂšres . . Pirou Saint-GermaiD-sur-Ây Saint-Patrice-de-CIaids . . . . Vesly MONTMARTIiN-SDR-MER Annoville ContriĂšres Hautteville-sur-Mer HĂ©renguerville Hyenville Lingreville MontcbatoD Orval Quettreville RĂ©gnĂ©ville Trelly PĂȘriers Beaopte Feugeres Gonfreville Gorges Lastelle Le Piessis MarchĂ©sieux Nay Sainte-Suzanne Saint-Germain-sur-SĂšves . . Saint-Jores Saint-Martin-d'Aubigny . . . Saint-SĂ©bastien-de-Raids . . Saint-Malo-de-la-Landr . . . Agon Ancteville Blainville BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. fl g o t- o .= 04 'O DMTAMCic AU caiir-uuj I ‱^ g o u '3 9 93 c c o c Suite du Cavtok 2101 2150 924 2031 525 1384 478 888 1001 2030 143i 2811 641 1876 262 559 1058 1637 1045 1002 879 851 596 913 607 339 286 271 329 331 1391 923 600 689 1097 1231 1453 1586 1777 1029 1003 1175 IS Gouville . PĂ©riers . Lessay. PĂ©ri ors. CrĂ©ances . Lessay . PĂ©riers. Lessay . a MoDtmarlin-sur-Mer. Coutances. Montmartin-sur Mer. Quettreville . Coutances . BrĂ©hal. Coutances. idem. 12 iS 9632 9988 4277 6428 7775 11585 7382 3598 13778 8749 7086 8570 3323 2290 3001 9908 4839 11959 13182 11511 83 39 21 21 3 74 39 14 14 12 10 32 18 18 6 37 36 25 ^ 6 70 31 20 20 8 25 42 19 19 5 93 44 26 26 0 17 32 22 22 9 95 41 26 26 5 75 67 87 > 50 15 » 17 72 68 14 -Mer f . Population 41 10 10 H 43 IH 13 3 38 8 8 40 12 12 4 43 13 13 2 37 7 7 4 45 15 15 3 38 7 7 4 36 6 6 8 40 10 10 5 40 11 11 3 43 13 13 8 2644 1453 289 226 720 832 361 898 1029 2269 189 398 611 1096 1262 1975 182 249 181 352 427 819 765 1275 731 1581 425 520 IS PrĂ©tot. PĂ©riers . idem. idem . PrĂ©tot. idem, PĂ©riers. idem, PrĂ©tot. PĂ©riers, PrĂ©tot. PĂ©riers . idem. 28756 2884 7454 4507 13258 2167 6393 15250 1794 2228 6878 11048 10427 4296 43 66 42 50 47 92 53 16 33 30 42 67 27 RTERS f. Population » 26 16 16 37 34 34 18 21 15 15 8 35 23 23 38 25 25 0 38 28 28 12 35 28 28 M 23 20 20 8 34 23 23 t 44 32 32 16 32 22 22 6 * 40 30 30 U 22 18 18 3 26 10 19 3 410 397 1597 1237 467 773 1545 1280 Canton de Saint-Malo-de-la-Lande f . Population IS IS St-Malo de-la-Lande. IS 2675 17 40 9 9 10558 10 41 11 U 4 4860 78 38 8 8 8 10270 54 43 18 18 4 — loi — Maires. Adjoints. DE Lessat. M„. Galusky ^. Fesnien. Une. Delaune . Faulrad . Fourmage . LeliĂšvre . Dujardin . Daprey-BeuzeTille . j MM. iPacquet. 'Maresi ^,..7 ,; Leban,baf„.i„.,i^ r ican . ^p i/'i'i'^ MÎIl /iĂźimT Folliot. Beaufils. HouUier ‱n .ll'.i'Ăź ‱‱'i; -ft I Letourncur.,,,,, . Lebargy. Lahaye. U PriM Um ufĂ©rro. Dpucetr [ LelQJiiejrV RiOb\ne i' ' ' Lepagei. . . I te I . . f - \ 1 * I fl^xandre. Rose . ' ' Noyer. i! - ii> P^rj^l^^O^r^ !.,/> Drquct^„,rMff,...» Esrq}}^.., „.;! Pudpuyt^..,,,.! ...I » I Ange, . JrinK RĂ©nĂ©f.,.,1 ,;iiifii..i' A44^i'i '/ \r.\h> mer Leferre. ., . . . !'*I '' iM lltllĂź. f Coubrun. Cordeau . Leclerc^.ypj,,,T.' Aubry; ,,. , i Joyer.. ,,„.,;„., . Jean..,, ,.,.,.,/ M i Lonoir. ,1 j„, ., .{ LefiiiĂąirQ,.,,, ;;,. ,H?rpar^r. .1. Mi.;^ Laisney. Leclerc . * I ‱ ' Mauger, Regnault. Beaufils. Cbapdelaine. I ' c Mta^ĂźpjllĂš.' * ;. Janies . ! ' I Haracnc. Lsnault. Dujarain. — 102 ~ NOMS DES COMMUNES. Boisroger. BrainvUle. Gouville . . Gratot Heugueville. La VendelĂ©e. Montsurvent Servigny . . . Tourville . . . Saint-Sauveur-Lendelin . . . Camprond Hautteville-ia-Guichard . . . La Ronde-Haye Le Lorey Le MesQtl-Bus Mootcuit Monthuchon MunevilIe-le-BiDgard Saint-Aubin-du-Perron. . . . Saint-Michel-de-la-Pierre . . Yaudrimesnil MORTAIN ^ Bion Fontenay Le Neufbourg Notre-Dame-du-Touchel. . . Rancoudray Romagny Saint- BarthĂ©lĂ©my Saint-ClĂ©ment Saint-Jean-du-Corail Yillechien Barenton Ger Saint-Cyr-da-Bailleul Saint-Georges-de-Rouelley. a o a. o il BUREAUX DE POSFE qui desservent les communes. '^ — ^ Cu-r* 'ĂŻ? iĂź ♩* *5 rt o P g ex, TS DISTAtICB AU CBbr-UBI? I ? ‱ OuS S a* 'o i ce o a o 0 Suite du Caoton de 40Ăą 529 231 319 1733 1295 635 1069 549 674 36Ăą 503 U6 833 ^284 395 760 903 St-Malo-de-la-Lande. tdem. la St-Malo-de-la-Lande. Coutances. idem. St-Malo-de-la-Lande. Coutances . 903 1 St-Malo-de-la-Lande. 3181 90 2651 67 10690 24 8434 97 6971 65 3603 33 6220 67 2769 20 6725 05 41 37 44 35 42 35 41 38 40 10 7 13 5 7 6 9 7 8 10 7 13 5 7 6 9 7 8 4 4 5 4 6 8 6 7 4 Canton de Saint-Sal'vkur-Lendelin ^, Population 1574 505 988 514 959 706 413 502 1047 505 358 534 1689 619 1198 665 1456 498 384 764 2000 750 484 I 603 g] Cout&nces. Marigoy. St-Sauveur-Lendelin Marigny. St-Siuveur-Lendelin idem Coutances . St-Sauveur-Lendelin idem . idem. PĂ©riers . 13589 3793 8603 4648 11565 4438 2972 5732 10539 5107 2846 3924 48 29 10 10 37 22 9 9 95 22 14 14 23 31 12 12 17 19 12 12 40 24 14 14 75 22 13 13 75 32 6 6 43 34 11 11 33 28 15 15 20 28 12 12 97 31 13 13 » 8 10 4 10 5 5 o 3 5 5 13 ARRONDISSEHEIVT DE MORTAIN. Canton de Mortain f . Population 2408 684 615 1264 429 685 660 223 1330 1795 400 852 1400 2946 454 679 947 2382 608 1404 581 1082 2415 2231 1481 1405 3535 3936 2941 2044 Mortain, idem . idem, idem . idem . idem idem . idem, idem, idem. S Barenton idem . 18068 5049 3369 2724 8740 1663 9994 2841 5537 4943 5337 89 07 40 97 33 » 37 93 45 f> 90 62 98 i i 66 72 4 4 67 68 8 8 62 68 2 2 71 78 10 10 68 75 7 7 67 71 4 4 59 64 4 4 68 76 8 8 67 41 6 6 69 78 10 10 Canton de Barenton f . Population 20663 17 11065 84 13417 92 9136 89 72 78 10 M 73 79 14 11 77 83 15 5 77 77 15 5 — f03 — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. Saint- MalO'DB- la- Lande. MM* MM. MM. MM. MM"" Fauvel. Yiiledieu . Larsonncur. Lurienne . Lecouiliard. Hommet. Desmottes. Niobey. Leduc . Laisney . Jean Leeouche ; Mottin, Picault . CaubriĂšre . Leclaire, AndrĂ© Leroscy . Robiquet. Boulay, DuvaJ. Herbet. 1 echardenv, Lion. Pignet. HĂ©bert. LemĂ©lais. Barbet. Regnault. Ozon, Lefebvre . Cardin. Marie Gasnier. Euvremer. Gaignon . Desplanques . Lair. Esnouf. Robert . Durier. Laurent. Oudouyt. Fauvel . Blanchet. Ozouf. Lecardonnel . 8,605 habitants H coromunes. Lemaitre . Ledenlu . Fontaine. Du val. Lion . Guesney. Defonteney. Anger. Le Rebourg. Adeline. Lerouxel. Legrand . Bezard . Julienne. Guesney. Ii St-Denis Louis. DeSt-DenisProsp.. Drouel. Patrix. Sublin. Ozouf. Lechevallier. Gautier. Arondel. Plantegenest. Fremond. Poutrel. Delaroque . Anger. Gaillard. Groult. Lejeune. DepĂ©riers. Lemannel. Lefrançois . Tesson . Lccacbeux . Gohier. UĂ©lie. Jacquet. Toulorge . DesaĂźntdenis. Falaise. Mesnage. Heuguet. Lebail]y Ledot. Legrand. Dusiquet. Gosselin. Laisney . Guilbert. Huard. Edine. Rupalley. Lecanu. HĂ©lĂšne. Quesnel. Anger. PopalatioB s 64,680 habitants. 9,83i habitants 11 communes. De Bailliencourt. Delaunay. LepeUier. Alexandre. Le Maignan. Anfray. Pillay. Lebugle . Lebugle {M">°. Leclerc. Couette Lepcsteur. CoIaS'Lavigne. Legros . Brisou. Garnier. rĂ©uni Ă  Mortain. Boulanger. Breillot. Fouasse. Hollande. Vve Ledenais. Millet. Lelandais . Labigne. Legrand An» Ourvjlle foiibĂ»l S-Ceorgos-de-la-AiviĂšre . SaiDt Jean-de-U-RiviĂšre. . SaiDt-Haurice Saint-Pierre-dArlliĂ©glise . SoDovills , Sortosville-en-BeaunoDt . Bmcguuic Breuville Les Perqiiea LeVrĂ©tot Hagne ville Morville NĂ©greville Quelletot Rauvi1e-ta-Bigol SaiDV-HarliD-le-UĂ©bert... Sotlevasl HONTCBODRG Azeville Ecausseville Emondevilte Eroudeville FlotlemanvIUe Fontenay Fresville Htmevez JogaDville Le Hain Lestre Ozevilte QuinĂ©vitlo Saint-Cvr Saint Floiel St-GermaiD-de-Taumebut. SaĂźDl-Harcour SalDl-HartiD-d'Audouville Sorlosville UrviUe VaudrevUle 740 nat ISGS ;n 3^7 f.'.fĂŻ HNH i02 iĂźMÎ MU .Wfl 717 41» lOM 7fi3 ei 6i 16640 »H Q4 S463 93 67 2277 33 OU 389 08 SB 1513 33 74 3011 J 77 3633 Si' 7S 41 28 43 -1 0 4tt 3- 833 ÏOW Kl a 94» 340 'lON wm 1143 fliN 1243 840 17itl leo 313 868 1W3 Canton m Bhicouebiic 5- Popalalion 2140 S8fl m ;Hi 14? .134 40 lltl 4H7 274 4K5 45e 712 vm ^M 430 14e 387 iM ;K7 536 SIS 4flH aiĂŻ 460 203 371 502 HW 1301 1353 ?61 31 I4C UK 274 ."il 3 160 302 Soltevast. Bricquebec. Bricquebec, Sollevaat. Valognes. Hoalebourg. 37260 S3 70 52 13 3642 17 78 HĂź 16 10 2378 08 7t 31 18 3 9141 OH 77 .i '^1 7207 83 n 6324 - 63 hi 6 11 11313 ,17 3 N,1 6 5GS0 83 74 50 17 4 7136 20; 78 60 17 H 1407 ..' 73 37 33 5 7380 03 70 a 76 7 19373 88 SI 56 7 „ 3384 3^ 40 34 14 4023 Si 55 6338 ; 48 .H4 II 4 3031 17 .SO .18 "f 4718 31 .16 7463 4^ .13 .18 U .1 13610 67 47 31 13 6 4177 33 .1» 6 3775 8fl 4» 53 10 3 4311 4fl .W 30 10 r. 6827 33 60 II H 2964 92 .16 60 11 4 4306 S» 37 63 14 7 3681 30 34 60 3 8134 07 Kl .17 1! 2 8817 37 38 H3 K 11887 08 50 56 15 » 34W 03 .16 61 9 S 1008 m 56 53 6 43Î6 5C 3 4» 1014 " 5b 60 m 4 — 109 - GurĂ©s Mairps. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices E »E Barneville. m MM. MM. MM. Dffl ‱ MM"* NoĂ«l. Vasselin. Lefranc. Dumonchel . Fauvel . 9 LegrilTun . FenouiliĂšres . Mahieu, LefĂšvre. Besnard . Uzieux. iBesnard. Luce. Foui mage. Antoine . GauvaiD . Le Cannellier. Gauchard . Leberpeur. Lebreton. Burnei. Lerouvillois Bazurais . MahiĂ©. Desprez. Godrel . Delacour. Eudes. James Mauger. Pillet Leforestier. ^ Desprey . Cosniam . Vilquin. Vrac. 9,590 habitants li cooimunes. De Traynel. PrĂ©vei, Mesnage. CaiUemer ; Marie , ToUemer. Lecavelicr. Houssin, Retout, Anne. Lemarinel . Jeanne . Digard . Hubert. Beuve. Langlois. Cosnefroy . Lesavourey. Lamache . Mendret Le Pesqueur. Lemarinel . LeconnĂ©table . Chapey M». LemariĂ© Jean. LemariĂ© Victor. Denis . Marie. BrĂ©hant. Larquemin . David. Folliot. Bardet. BĂ©douin . Picquenot. Le Rouvillois. Lepetit . Gardin. Herbin . Travert. Hamel . Moulin. Quoniam. Garnier. Le Marchand. Pellerin . Mabire. Fossey . Couppey. Mabire . Lemarinel. Lesavourey. iLebĂąfbenchon. Jacqueline . Leneveu . Lemoyne. Lemonnier. 9,149 habitants 22 cummunes. Lemor. Gapron . Leforestier. Dallain. Le Tourneur. Leroyer. FĂ©ron . Cauvet. - Auvray. Groult. Pinel. Gaillebotte. Leroux . Legoupil ^Charles. David. Le Goupil Orner. Leblastier. SimoD. Lemonnier. Agasse BouUot . Anne. Legoupil . Huet. Godefroy . Poulain. Olivier. Lefret. Onfroy; Leroy. Magnin . Lacolley . Lecouflet . Duchem'.n. Osmont. Leverdier. BriĂšre. Folliot. Gilles . Gottebrune. Lerendu . Folliot. Marie. Dodemao . Liot. ‱ Buhot Mouchel. Vermont. ^ Delabroize . Rolland-t Legambier. Guyot. HĂ©roult. Leforestier.' Drouin . Lecbevalier. Levesque . Paisnel. Ferrand. Legendre . Gaslonde . Doucet. Daniel. Benouf. LesachĂ© . Pergeaux . Lebaibenchon. Lefrançois . Leboulanger. Yillain dit Marais. Orange. Bigard. ‱ Bon Bailiod. Gibert. Lemennicier. Tbomelin. Durand. €'‱ de Ponlgi- Le MĂ©tais . Godefroy. Marie . TauprĂ«s ; Lehaby. baud ^. Groult. Pouppeville . Benoist. Roulois . Leridez. Dupont. Seigneurie . Gohel. Lemoigne-Dutaillis. Lehartel. Roulland. Perier. Leroy. Ballot. OgĂ©. Lehadouey . — no — NOMS DES COMMUNES. ‱ . ‱ a -s s o s m ^ is 9 ^ O &4 Qdettehoo Anneville-en-Saire Aumeville-Lesire Barfleur Crasville La Pernclle Le Vicel Moulfarville Morsalines Octeville-la- Venelle RĂ©ville Sainte-GeneviĂšve Saint- Vaast^ TeurthĂ©ville-Bocage VaĂźcanville Videcosville Sainte-MIĂźre-Eglise Amfreville Angoville-au-Plain Auaouville-la-Hubert Beuzeville-au-Plain Beuzeville-la-Bastille . . . . Blosville Boutteville Brucheville Carquebut Chef-du-Pont Ecoqueneauville Foucarville Gourbesville Ilicsvilb Houesville Liesville Neuville-au-Plain Picauville Ravenoville St-Germain-de-Varreville. . Sainte-Mari e-du-Mont Saint-Martin-de-Varre ville . Sebeville Turqueville Vierville ‱ . ‱ BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. DiSTAIlCB AU CBCr-LIcr 1197 594 191 1065 3ft5 36^2 1 303 1218' 343! 418' 1530 46Ăą 3814 1143 725 143 1413 717 101 196 70 356 406 165 300 483 347 121 253 404 143 1691 600 244 95 717 715 474 517 365 686 1864 495 630 2146 645 251 1770 1010 KRK S! Quettehou . Kl Quettehou . i4em Anneville-en-Saire . Barfleur. Quettehou . idem . St-Yaast-la-Hougue Barfleur. Le Vast. Anneville-en-Saire. Quettehou . 18288 9574 1975 5802 5661 5652 3234 10952 3824 5305 15451 8834 24682 16128 8823 1583 640 204 433 422 182 1139 825 376 352 505 816 403 352 499 317 618 231 470 2580 1906 548 1167 265 583 348 836 1322 2977 104 288 30 i 520 104 376 El Saintc-MĂšre-Eglise. Ste-Marie-du-Mont. Sainte -M Ăšre-Eglise. idem, [ville . Pont-LabbĂ© Picau- Sainte-MĂšre-Eglise. Ste-Marie-du-Mont. idem, Sainte-MĂšre Eglise. idem, idem . idem, idem . Ste-Marie-du-Mont. idem. Sainte-MĂšre-Eglise. idem . Pont-LabbĂ©. Sainte-MĂšre-Eglise. 'idem. idem . Kl Sainte-MĂšre-Eglise. idem Ste-Mariedu-Mont. 25691 56 8839 83 5135 6214 2499 93 j » 4460 4ti33 2445 13361 10080 4760 3i85 5899 7733 4730 4200 4840 4037 28929 10419 5604 25281 7173 2917 5753 3542 39 67 w 17 37 83 » 92 83 67 58 96 17 27 50 67 83 25 M 75 » Canton de Quettehou . Popalation 58 6r> 70 16 13 70 75 21 5 » 60 64 13 6 87 74 79 25 9 23 59 64 M 6 23 69 74 20 4 67 71 75 21 5 90 73 77 25 8 40 63 68 15 3 20 58 63 11 7 80 71 76 22 74 78 24 8 85 68 73 19 3 23 65 68 12 7 ĂŻ> 73 74 20 i 83 59 65 12 7 Canton de Sainte-MĂšre-Eglise f . Population 41 47 17 u 47 44 16 6 34 40 26 9 42 48 24 5 45 50 19 3 46 39 21 8 37 42 21 4 41 44 24 7 43 45 27 10 42 46 22 5 41 44 20 3 31 47 20 3 47 52 19 7 52 44 15 8 38 43 23 7 35 40 24 7 36 4^ 28 11 44 34 15 3 47 41 18 10 48 54 17 i 46 51 19 7 46 51 21 0 38 44 26 9 38 44 22 5 43 49 21 4 36 41 27 10 — 11! — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 13,036 habitants 16 communes ‱ MM. MM. MM . MM. MMii> Colas-Corderie. LefĂšvrp . Bagot. Postel. Chalant. du MesnĂźldot. HĂ©bert. r^non . Guilbert. Lemarinel . Tiphargne. Fortin. Thin. Berson . Hay. Alexandre. Cauchon Bclliard. Lecaudey. BasrogĂ©r. Onfroy . Onfroy ; Launay . Halbecq. Lapierre. Enault. BrĂ©gis . Lccostey . Dupont. Labonde. ^ ^ ‱ ‱ Barreaux . Lemaigre. Anne. HĂ©bert- Dnmanoir . Legrin . Vaslel . Baudry. Lcfranc. Colas. Leguay. Leconte . DemĂ©autis. DemĂ©autis. Leconte, Folliot. Leroulley. Laurent. Guilbert. De Caumont. Lefauconnier. Leroy . Simon. Beuf. Langlois. Mauviot. LefĂšvre. Lecaudey. Viel. Hamelin. Ardouin, Bidault. Jouenne. Courtois. Hubert Legoupil. BouchĂ©. Bedel. Lebasnier. Beillard . Anthouard. Mouchel . Blestel . DuchĂȘne. Gosselin . Godefroy. Cartot. Bouillon . Ruault. 11,950 habitants 26 communes. HairoD . Butel . Gautier Habire. Lair. Ferey. Besnard. Dumoncel. Laronche Lecocq. Bordel. Bulot. Hamel. Lemarchand Brohier. Henry. LefĂšvre . Lehoux. Mouton. Duchemin. Bellot. RĂ©uni Ă  St-^Ger- mainrde-Var, M^^deBeauffort. Fautrat. BlanchĂšre. Joli net. HĂ©rouard . Lallier. Lepelletier. Cousin. Mahier. Hulmel. Hays . David. Lecot. Viel. Levavasseur. Lenourry. Lajoie. Jourdan . Lccuyer. Anger . Vindard. ThiĂ©bot. Beslon. Nicole. Goubier. Paisant . Lelong. Alexandre . Marie Louis. Marie Alphonse. Lecavelier. DorĂ©. Lelellier. Besnard . Joly. Heurtault. Levavasseur. Blaizot. Hurel . Plantegenest. Desplanques Corbin-Desman- Desplanques. AubrĂ©e. neteaux. Lengronne . Simon. Vaulier. Leduc . Perrodin. PĂ©pin. Langlois. Chance . Bonnel. Liot. Rabey . Simonne . Legrand. V" d'Aigneaux. Sehier. Lepourry . Le Bedel. CarriĂ©. Masson. LepraĂ«le. Collette . Dacier. Annezo . DelaGonniviĂšre. Huet. Moutier. Girard. Nativelle. PrĂ©mont. bupuis. Caruel. Beillard . Hersent . Osmont. Renouf. Marion . Cahour. Brunel. Carel. Larose . RĂ©uniĂ Rlosvaie. Dorai- LemoD nier . Menant. Poignant. Eliard . Mabaut. Le vert. Gamas. LĂ©rĂ©verend, — 112 — NOMS DES COMMUNKS. S o 9 CL o 0U St-Sauvrur-le -Vicomte ^. Besnevilie Binivilie . . Catteville . Golomby . Crosville.. Etienville . 33' 73 62 54 6i 57 52 40 30 36 47 48 43 30 I 61 40 54 46 50 42 49 37 59 49 U 33 53 44 54 41 52 49 58 44 51 44 14 23 10 10 » 18 16 11 11 14 19 15 22 10 16 13 13 26 8 6 4 9 5 8 7 7 7 11 7 7 8 3 7 6 5 i — H3 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 10,856 habitants 18 communes. AH ‱ Pain. Prunier. Lebreton . Morin. Diguet. Yonnet. Dorey . De U BretoDiiiĂšre. AbaquesnĂ© Parfouru . Le Clerc. Cottin. Laniepce. Amelin. Cadic. Gamas. Burguet. Desprez. Meslin . de Bellet; Mauger. Guillotte. Lengronne. Giot. Renard . Bumoaf. Lagouche. Michel.. AndrĂ© . Baudoin. Enquebec. Racine. Cuquemel . Lecappon . Lehadoiiey. Josse . Lesigne. LefĂšvre. ClĂ©ret ; Aubert ; Lefreteur. Lamusse . Duboscq. Blestel. Viel. TencĂ©. Giot. Jacaues. SĂ©biine. Luce. Jourdan. Etienne ; Lamy . BrĂ©ard. Lebourgeois. Durel . Allai re. Deslandes. MH. Fleury. Truffert. ri%niĂ©Ba%it9tilU Polidor. Rouland. Pillet. Robin. Lesage. Enquebecq. Adelus ; Pantin. Avoine . Giot. rĂ©uni Ă  OrghndĂȘt YiUedieu. MM"" Passilly; EnĂ©e, Esnouf. Marie. HĂ©bert. Beauqaesne. Leroux . ChrĂ©tien. Bernard . Roblot. Maillard; Pastnrel. Lecomu. Denis. Dennebouy. Corduan . Lucas. — lU — POLICE GÉNÉRALE. Commissaires de Police. Arrondissement de 5am^-Lo.— MM. Boillerault, commissaire de police, Ă  Saint-Lo ; Louiset, idem, Ă  Garentan. Arrondissement d'Avranckes, — MM. Besnier, commissaire de police, Ă  Avranches ; RĂ©miot, idem, Ă  Granville ; Reinhard, com- missaire sp^cial de police sur les chemins de fer de l'Ouest et du port ; Bernard, inspecteur spĂ©cial de police, Ă  Granville ; ChaĂźne, commissaire spĂ©cial de police, Ă  Pontoi'son ; Mangon, commissaire de police, Ă  Vdledicu. Arrondissement de Cherbourg, — MM. Paysant , commissaire central de police, Ă  Cherbourg; Brain et Pitre, commissaires de police, Ă  Cherbourg. Arrondissement de Coutances. — M. RourĂ© , commissaire de police, Ă  Coutances. Arrondissement de Valognes.—U. Perchet, commissaire de po- lice, Ă  Valognes ; Geslin, commissaire spĂ©cial, Ă  Carteret ; ClĂ©ment, commissaire spĂ©cial, Ă  Portbail. ORDRE JUDICIAIRE. COUR D'APPEL DE CAEN. MM. Houyvet 0^, premier prĂ©sident; Thiphaigne, Hue, prĂ©si- dents ; Guillard, Guicherd, Hoffmann, Manchon, Surcouf, Victor ClĂ©ment, Turbout, Duchemin, AymĂ©, Piquet, Lemare, Osmont de Courtisigny, Le Bart, LenoĂ©l, Laubet, conseillei*s. MM. Faguet ^, procureur gĂ©nĂ©ral; Lerebours-PigeonniĂšre , Vaudrus, avocats gĂ©nĂ©raux ; LĂ©nard, Moisy, substituts ; Solange, greffier en chef ; Boltet, Marie, W. Delarue, commis greffiers. Membres honoraires. MM. Pochonnet, prĂ©sident ; Godon, conseiller. Composition des Chambres de la Cour d'appel de Caen, pendant l'annĂ©e judiciaire 1889-1890. PremlĂšro diambre. Audiences les lundi, mardi, mercredi et jeudi. MM. HoujTCt 0^, premier prĂ©sident ; Tiphaigne , prĂ©sident; Guillard, Guicherd^ Manchon, Surcouf, Duchemin, Lemare, Le Bart, Laubet, conseillers. — an — MM. Faguet , ppocurour gĂ©nĂ©ral ; Vaudrus, avocat gĂ©nĂ©ral ; Moisy, substitut ; Solange, greffior en chef ; Bottet, commis greffier. BeaxiĂšme Cliambre. Audiences les mercredi, jeudis vendredi et samedi. MM. Hue^ prĂ©sident ; Hoffmann Surcouf, Victor ClĂ©ment, Tuboul, AymĂ©, Piquet, Osmont de Courtisi^ny, LenoĂ«l, conseillers ; Lere- bours-PigeonniĂšre, avocat gĂ©nĂ©ral; LĂ©naixi, substitut; W. Delarue, commis greffier. ChAmbre des mises ea aeeasatloB. Audience le mercredi. MM. Tiphaigne, prĂ©sident ; Guicherd, Le Mare, Le Bart, Laubet, conseillers ; LĂ©nara, Moisy, substituts ; Marie, commis greffier. TRIBX7NAX7X DE PREMIÈRE INSTANCE. La Cour d^assises de la Manche siĂšge Ă  Coutances, sous la prĂ©sidence d'uD Conseiller Ă  la Cour d'appel de Caen ; elle tient au moms quatre sessions par an, l'ouverture de chacune des sessions est ordinairement fixĂ©e au commencement des mois de mars, juin, septembre et dĂ©cembre^ Tribwuil ei%0 sĂ©ant Ă  SalnC-Le. Audiences mardi, police correctionnelle ; — vendredi, rapports, affaires venant Ă  bref dĂ©lai ; — mercredi et jeudi, affaires du rĂŽle, sui- vant la fixation ; — samedi, affaires de prompte expĂ©dition, publications et ventes. PrĂ©sident. -^M. Lemonniorde Gouville. Juges.— }iU, Simon et Granval,yu^e d'instruction. Juge supplĂ©ant.— U. Le Campion. Parquet.— }AM. Smon, procureur de la RĂ©publique; Morand, substitut. Crreffe. — MM. Sicot, greffier; Lorence et Baudry, commis greffiers. Aroca/s.— MM. Douchin, Dieu, bĂątonnier; Amiard, Lelon g, secr^- tcUre ; Guillot GaĂ©tan, Hardouin. Stagiaires. — MM. Mesrine, Pommier. AvouĂ©s. — MM. Simon, aĂźnĂ©, Jouanne , prĂ©sident ; Hervieu, Dussaux, Thouroude, Pollier, LehurĂ©. Huissier s. —MM. Marguerite, syndic ; Fauvel, rapporteur ; N. ., trĂ©sorier. Audienciers du Tribunal civt'/.— Cardin, Boscher, secrĂ©taire; Jeanne. Audiencier de Justice de paix.— M. Leguelinel, huissier, Ă  Saint-Lo. Audiencier du Tribunal de commerce.— M. HĂ©bert, huissier, Ă  Sainl-Lo. — H6 — Huissiers rĂ©sidant Ă  Saint-Lo.—WA, Jeanne, HĂ©bert, Sinel, Leguelinel, Gaixiin, Boscher, secrĂ©taire. Huissiers rĂ©sidant dans Uaf^ondissement. — WA. Marguerite, syndic, Ă  Saint-Clair; Fauvel, Ă  Cerisy-la-ForĂȘt ; Letourneur, Ă  Carentan ; Fontaine, Ă  Pont-HĂ©bert ; Liot, Ă  Percy; Girauld, Fos- sard, Ă  Torigni-sur-Vire ; BouUay, Ă  Tessy-sur-Vire ; Doublet, Ă  Marigny. Assistance judiciaire,— mi, Delisle, receveur de Tenregistre- ment; Criquet, prĂ©sident, notaire honoraire; Sicot, secrĂ©taire; HeiTieu, avouĂ© ; Daussy, conseiller de PrĂ©fecture. Tribimal de commerce de SaliiC*Lo Audience le vendredi, Ă  deux heures de l'aprĂšs-midi. PrĂ©sident,-— M, Dyvrande. Juges,^WA. Patry, Hopquin, Hornecker. Juge supplĂ©ant,— UU. J. GĂątĂ©, Lesage. Greffe,— U. Lebret, greffier. MM. Vaudouer et Lefebvre, agréés et syndics. Trlbniial civil sĂ©ant h Avranclies. Audiences Mercrediy police correctionnelle ; — jeudi et vendredi, affaires civiles ; — samedi, affaires urgentes sur requĂȘte, rapports, rĂ©fĂ©rĂ©s et adjudications. PrĂ©sident,— M. Delamare. Juges.— mi, Bellencontre, JuĂŽ'e d'instmction Ponvoy y juge. Juge supplĂ©ant.— 'M. Scelles. Par gue^— MM. Legrin 0. A., procureur de la RĂ©publique. Greffe.— mi, Bameule, greffier ; Gombert et Fossard, commis greffiers. Avocats,— mi. Simon, Scelles, Lcmonnier, Layne, bĂątonnier; Bouvattier Jules, FrĂ©min, Rachine, DupĂ©rouzel, Bouvaltier Gus- tave, secrĂ©taire ; V. Le Montier. AvouĂ©s,— mi. Guillaume, syndic; Pouhaer, prĂ©sident; Normand, secrĂ©taire; Saussey, Lemardeley, Blanchet, Heuvrard, rapporteur; avouĂ©s honoraires Fontaine, Levavasseur. Huissiers audienciers, —M}A. Lemasle , syndic; Fougeray, secrĂ©taire; Artur, Jean. Huissier rĂ©sidant Ă  Avranches.^U. Bourgueil. Huissiers rĂ©sidant dans l'arrondissement,— mi, MacĂ©, Gouraault, Ă  BrĂ©cey; Berthelot, Ă  Ducey ; VallĂ©e, LemariĂ©, François, Ă  Gran- ville ; LaĂźnĂ© et Guichard, Ă  la Haye-Pesnel ; David et Gousse, Ă  Pontoreon; Patris, FeudĂ©, Ă  Saint-James; Fouasse, Ă  Sartilly; Angot, HĂ©aumĂ©, Aze, Ă  Villedieu. Assistance judiciaire.— mi. Piel-Desruisseaux , ancien notaire, prĂ©sident ; Tardif, sous-prĂ©fet ; Provost, receveur de Tenregistre- ment; Simon, avocat ; Saussey, avouĂ© ; Bameule, secrĂ©taire. — 117 — Trlbanal de eomnieree de €iraBvllle Le ressort de ce Tribunal embrasse tout l'arrondissement d'Avrancbes. — Audience le jeudi. PrĂ©sident, ^U. Dior Lucien. Ju^es.— MM. Biard, J. Pannier, Langlois. Juges supplĂ©ants,—-WA, BĂ©guin, Poirier. Greffier.^M. P. Ollivier. Il n'y a pas d'afçréés ; MM. DupĂ©rouzel , avocat ; V. Lo Montier, avocat ; Dauvin , LemĂ©tayer et Vieillard, dĂ©fendent ha- bituellement. Iribanal eivll sĂ©ant Ă  Cherboarg. Audiences lundi, affaires correctionnelles ; mardi et mercredi^ affaires civiles ; jeudi, adjudications. PrĂ©sident.— M. ThĂ©ry, 0. L P. Juges. '-' MU. Lefrançois, 0. A., juge d'instruction; Ameline, Bernard. Juge supplĂ©ant.— }il, Perrot. Parquet.— MM. Delpy, procureur de la RĂ©publique ; Houyvet, substitut. Greffe.— MM. Hauvet, greffier; Oury et HĂ©bert, commis greffiers. Avocats.— MM. BouUement-d'Ingremard, Favier, Lucas, A. Liais, Lecarpentier, Legrin, Ghaiel. AvouĂ©s.— MM. Lemagnent, FĂ©ron, syndic; Francis BriĂŽre, Drouet, prĂ©sident ; Leblond, secrĂ©taire. Huissiers audienciers.— MM. Lecarpentier, Vincent, Ledanois. Tribunal de commerce.— MM. Vincent, Lecarpentier, Gautier et Ledanois. Justice de Vincent et Lecarpentier. Huissiers rĂ©sidant dans VaiTondissement,— MM. Léçer, aux Pieux ; Lavalley, Ă  Saint-Pierre-Eglise ; RĂ©buffet, Ă  OcleviUo. Assistance judiciaire sĂ©ance le premier samedi de chaque mois MM. Diousidon , conservateur des hypothĂšques , prĂ©sident ; Martinet, sous-prĂ©fet; Legrin, avocat; Orry, ancien avouĂ©; Leblond, avouĂ© ; Hauvet, greffier, secrĂ©taire. Tribanal de commerce de Cherbourg. Audience, le vendredi. PrĂ©sident. — M. Hainneville. Juges.^MM. Lesage, Langlois, Buhot EugĂšne. Juges supplĂ©ants.— MM. Menut, Henri, Noyon, Cottel. Greffe.— M. Dutot. — 118 — Tribimal diU Ă©Mat h €otBeefl PrĂ©sident, —M, Jartel. Juaes» — M}i, Goujon de Saint-Thomas, juge d'instruction; Dalidan, Renault, juges; Rabec, LumiĂšre, jugfes supplĂ©ants. Parquet, —WA. Dudouyi^ procureur de la RĂ©publique ; Marchand, substitut. Greffe.—Mill. DorlĂ©ans, greffier; Le Monnyer, Duval et Leve- nard, commis greffiers. Audiences Lundi, criĂ©es Ă  iO heures du matin ; correctioDneile Ă  midi; mardi, mercredi et jeudi, audience civile Ă  midi. Avocats.—WA. Marie, Leterrier, Barbier, Delcung, Guidon, Sarot, DupĂ©rouzel, bĂątonnier; Chevalier, Rabec, Gritton, Amy, LariviĂšre, Galusky, Leterrier. AvouĂ©s. — MM. Delaunay, prĂ©sident; Vilain, syndic; Lejolivet, rapporteur; leosi, secrĂ©taire-trĂ©sorier ; Daniel, Courairie. Huissiers awrfecnders.— MM. Rachinel, Voisin, Anquetil, NĂ©el, GuĂ©rin, Anquetil. Tribunal de commerce.— MM. Voisin, Canivet. Huissiers rĂ©sidant Ă  Coutances.— MM. Anquetil, Ledentu, Voisin, Canivet, NĂ©el, GuĂ©rin, Rachinel. Huissiers rĂ©sidant dans l'arrondissement. — MM. Chesnay, Ă  BrĂ©hal ; ISicole, Ă  CĂ©rences ; Chardine, Ă  Cerisy-la-Salle ; BĂ©zard, Ă  Gavray ; Corbin , Genvrin , Ă  la Haye-du-Puits ; Gancel , Ă  PrĂ©tot ; Navarre, Ă  Lessay ; Robiquet, Ă  Gratot ; Guillon, Ă  Quettreville ; Desplanques, Lemoine, Ă  PĂ©riers; Voisin, jeune, Ă  SaĂźnt-Sauveur-Lendelin . Assistance judiciaire. — MM. Pascal, sous-prĂ©fet, prĂ©sident ; Saillard, ancien notaire, vice-prĂ©sident ; Delaunay, avouĂ© ; Marie, avocat; Dudouyt, receveur de Tenregistrement ; DorlĂ©ans, secrĂ©taire.' Tribnnal de eommeree de Contanees. Audience le samedi, Ă  10 heures du matin. PrĂ©sident.— M. Baize. Juges.— MM. Ridel, Jouvet, Girre. Juges supplĂ©ants,— MM. Daireaux, Salettes. Il n'y a pas d'agréés. Tribunal dvll sĂ©ant Ă  Hortaln. Cet arrondissement n'a point de juridiction consulaire ; c'est le Tri- bunal de premiĂšre instance qui juge les affaires commerciales. — Audiences mercredi, affaires urgentes ; — jeudi et vendredi, affaires civiles ; — samedi, police correctionnelle, affaires commerciales et criĂ©es. ^ — \i9 — PrĂ©sident— }i. Lefaverais. Juges.~-MM. Hommet et David . Jttges supplĂ©ants.— Uii. N . . , N . . . Parquet— yi, Guilmard, procureur de la RĂ©publique. Greffe, — WIL, LemiĂšre, greffier; Legoux, Rageot et Allain, commis greffiers. Avocats.— WA. Lecrecq, GhaĂŻups, Josset, Millet, Meslay. Stagiaire. -^M, Lelein turĂźer-Laprise. AvouĂ©s,— UU. Lesoudiep, Poullain, prĂ©sident; Vau lier, rappor- teur ; Delaunay, Lemardeley, syndic ; Radoul, secrĂ©taii^e-trĂ©sorier. Huissiers audiencieĂź^s.—Wi, Macquin, Guihard, OUivier, rĂ©si- dant Ă  Mortain. Huissiers rĂ©sidant dans l'arrondissement. — MM. Lemoine, Ă  Barenton ; CalĂ©, Ă  Isigny-Paindavaine ; Bachelot, Boucey, Ă  Saint- Hilaipc-du-HarcouĂ«t ; Dollerie , Ă  Jiivigny-le-Terlre ; Desfeux, Ă  Saint-Pois ; Leroy et Juhel, Ă  Sourdeval ; Boutry, au Teilleul. Assistance judiciaire. — UM. Salanson , sous-prĂ©fet; Poullain, avouĂ© ; GĂ©rard, ancien avocat ; Jayet, receveur de l'enregistrement ; Lecrecq, avocat ; LemiĂšre, secrĂ©taire. Trlbiuial dvil Ă©aiit Ă  Valog^es. L'arron Jissement n*a point de juridiction commerciale, c'est le Tribunal de premiĂšre instance qui juge les affaires de cette nature. — Audiences mardi f affaires de commerce, d'expĂ©dition, d'adjudication ; — mercredi et jettdi, affaires du rĂŽle gĂ©nĂ©ral ; — vendredi, police correctionnelle ; — samedi, rapports en toutes matiĂšres ; jugements en Chambre du Conseil. PrĂ©sident. "M. Le Clerc. Juges. — MM. Mah'ire, juge d'instruction; Viel. Juges supplĂ©ants.— W&. Coslard, Marc. Parquet — }li. Duchesne de la SicotiĂšre, procureur de la RĂ©publique. Greffe.— wa. Guimond, greffier ; Hamel et Lecroisey, commis greffiers. Avocats.— }&}&.. Foulon, Lecacheux, Goubeaux, Baillod, Delangle, Salle, Leroy, Guillot, de Resbecq, DĂ©prct. AuoMĂ©s.— MM. Bitot, Braffin, Thouin, Breillot, Lepetit, Le Grusley, Cruchet. Huissiers audienciers.—Wi. Lendormy, Lelerrier, Demare. Huissiers rĂ©sidant Ă  Valognes.—}AyL. Lendormy, Lelerrier, Demare, Lelong. Huissiers rĂ©sidant dans l'arrondissement— WJL. Dancel. Ă  Bar- neville; Authouard, Ă  Bricquebec; Meudret et Butel, Ă  Sainle- MĂšre-Eglise; Le MiĂšre, Ă  Picauville; Burnouf, Ă  Montebourg; Bouchot, Ă  Saint- Vaast ; Thirard, Ă  Saint-Sauveur-le- Vicomte. Assistance judiciaire. — WA. Le MĂ©nicier, sous-prĂ©fet; CĂ©ron, receveur de renregislremenl; Le Grusley, avouĂ© ; Dubois, notaire ; DĂ©pret, avocat ; Guimond, secrĂ©taire. — 120 — JUSTICES DE PAIX. l^omft &tft ^v^H iit „aV%, ik%% S^v^o^Xt %\ iM> Gt%\^T%. CANTONS. Saint- Lo Canisy Carentan Marigny Percy Saint-Clair St-Jean-de-Daye. Tessy-sur-Vire . ‱ Torigni-sur-Vire. Avrancbes BrĂ©cey Ducey Granville La Hayo-Pesnel. Saint-James Pontorson Sartilly Cherbourg Beaumont Octeville Les Pieux St-Pierre-Eglise . Coutances., ... BrĂ©hal Cerisy-la Salle . . Gavray . ...... La Haye-du-Puits Mont. -sur-Mer .. Lessay PĂ©riers St-Malo-de-Ia-L. . . JUGES DE PAIX. SUPPLÉANTS. GREFFIERS. Arrondissement de Saint-Lo. MM. Porquet ‱. . Leturc MM. Pommier, Criquet Leconte, Heussebrot.. Bolssel-DonĂ«reval, Beriraid.. . Niobey, Lemoigne .... Se vaux, Le Pesant. . . . Madelaine, Gancel Leclerc, PĂ©zeril Chasles, Mitbois Le Roquais, Pommier. . . ni d'Avranohes. MM. Lemardeley, Desdoaitils.. . . Lanos, DenĂźs-ThieudiĂšre.. . . Juin-Duponcel, Baron.. DupĂ©rouzel, Le Biez. . . Fontaine, Pigeon Geoffroy, Lechat Trincot, Morel LemĂ©nager, Duchemin. it de Cherbourg. MM. Orrv, Allix MM. LetrĂ©sor. Durand. Legrand . Legrand. Duval . Darondel. Le Bouteilier. Ozenne. Lejeune. MM. Daubigny. Piel. Dupont. LalnĂ©. BrĂ©hier. Âllain . Goron . NiroUe. MM. Leroux. Millet. Gire. Hilaire FĂ©lix Drouet. MM. Badin . Hue. TrĂ©bet. Guillard. '^ Lecluze. Lenesley . Larose, Dubuisson. Leguay. Guenon. LenoĂ«l Morel . Vilquin Viffot ' ‹©*"'‱ ......... Thouin Poullain Gardin Arrondisseme MM. Basire Bidois Leguidecoq LefĂ©bure Butot Porcher Foucher Lefresne Arrondisseme] Mol . Levalois Damourette Lemarquand. . .. LeqvĂšriĂ©-des'Rozlen. . GuĂ©rin Arrondissemei MM. Guillemette .... Tanqueray Savary Piquot, Louis Pouillat, Vrac Lebourgeois, Courtois. Touzard, Fleury it de Contances. MM. V. Leloutre, Delauney. Lemonnyer, Âmeline . . Gaillard, Lebodev Leohevallier, NioSey . . . Ducloux, Gaillard Guillard, Pannier Lef>igne. Dapray-BenzeTille. Lepareux, Lecauf SĂ©verin, SĂ©bire Toulorge, Lecacbeux. . . Osmond. ‱ Couraye-du-Parc Dauvin Le Comte Davy-Lahurie. . . Navarre — m — 0A!T0N8. JUGES Dl PAIX. SUPPLÉANTS. GREFFIERS. Mortain Barenton St-HiL-du-Harc^ . Isigny- Paindav* .. Saint-Pois SourdevMa-B"e. Le Teilieul Barneville Bricquebec .... Moatebourg .... Quettehou Ste-MĂšre-Eglise . . ArrondiRsem MM. Hardy Norgeot Lesaint Gaillard Gostard Laurent Foubert Lamotte Arrondissemc MM. AgnĂšs Viel Bnt de Mortain. Le Bigot, Delaunay. . ‱ . MontĂ©cot, Bourguignon. Lemonnier, Boivent... GuĂ©rin, Gruchet Grossin, Maincent .... Datin, Legeard Almin, N Dupont, MĂąlon int de Valognes. MM. Denis, Lepelletier Hennemiin, Langevin.. Vrac, Roumy Hay, Golas-Gorderie . . . Hairon, LĂ©cuyer Pain. Morin MM. Lorier. Martignon. Hirbec. Davalis. Boursin. Lemare . Beaugeard. Gesbert. MM ‱ Auvray. Lerouvillois. Le Sacbey Le Marquand . . Gatherine Delisle Sanson Mouchel. LerDux . Raciquot. Roblot. Valognes Le Cannelier, Le Grusley. . Simon. NOT AIRES. Ari'ondissement de Saini-Lo. — MM. Giiillemin , secrĂ©taire; Leclerc, Delaunay, Ă  Sainl-Lo ; Gancel. prĂ©sident^ Ă  Saint-Clair ; Mithois, rapporteur^ Ă  Domjcan; Faudemer, Ă  Saint-Jean-de-Daye ; Heurlaut, Ă  Pont-HĂ©bert ; Desprairies, syndic j Boissel-Dombi'eval, Ă  Carenlan ; Heussebrot, Ă  Canisy; Delarue, Ă  Marigny ; Leroqiiais, trĂ©sorier^ Gohier, Ă  Torigni-sur-Vire ; Flicher, Ă  Tessy-sur-Vire ; Duboscq, Ă  Percy; Lechevrel, Ă  la Chapelle-Enjuger;*Gharuel, Ă  Montbray ; LechĂ©valier, Ă  Saint-Samson-de-BonfossĂ© ; Lebrun, Ă  Cerisy-la-ForĂŽl. Arrondissement d'Avranches — MM. Le Conte-la-Prairie, prĂ©si- dent, Sergent, secrĂ©taire^ Ă  Avranches ; Barbey, Denis-ThieudiĂšre, syndic, Ă  BrĂ©cey ; Aumont, Desfeux, Ă  Ducey ; Le Petit, Lamort, rapporteur. Taurines, Ă  Granville ; Jouenne, Fontaine, trĂ©sorier, Ă  la Haye-Pesnel; Geoffroy, Darthenay, Ă  Saint-James; Levallois, Morel, a Pontorson ; Manuelle, Martin, Ă  Sartilly ; Fontaine, Davy, Ă  Villedieu. AfTondissement de Cherbourg.— MM. Fleury, Ă  Sainl-Pierre- Efflise ; Lebouteiller, Ă  Cherbourg ; Pouillat, prĂ©sident, Ă  Tourla- ville; Hamel , syndic, Ă  Saint-Pierre-Eglise ; Druet, Roberge, secĂź*Ă©taire, Ă  Cherbourg ; Vautier, Ă  Beaumont ; Giot, aux Pieux, trĂ©sorier^ Lemarquant, Ă  Sainte-Croix-Hague ; Laroque, rappor- teur, aux Pieux ; Le Goupil, Ă  Cherbourg. Arrondissement de CoM^ances.— MM- Dandeville, Letonnellier, — 422 — Delarue, Ă  Coutances; Dupray-Beuzeville, Ă  BrĂ©hal; Adam, Ă  CĂ©- rences ; Le Rosev, Ă  Gerisy-la-Salle ; Badin, Ă  Roncey ; Guernier, Ă  Gavray ; Fonnard, au Mesnil-Garnier ; Lecaplain, Ă  Hambye ; Fau- vel LĂ©on, fils, Ă  Lessay; Lechevallier, Ă  Pirou; PĂ©lpon, Gaillard, Ă  la Hayo-du-Pui'^ ; Lemonnier, Ă  PrĂ©tot ; LeliĂšvre, Ă  Montmartin- sup-Mer; Savary, Ă  Quettreville; LevĂ©que, Lecauf, Ă  PĂ©riers, Gallien, Potier, Ă  Blainville ; Delalando, SaflVay, Ă  Saint-Sauveur- Lendelin. Arrondissement de Mortain, — MM. Le Bigot, secrĂ©taire^ Moral, membre i et Hamard, Ă  Mortain ; Fiault et Lebreton, Ă  Barenton ; GuĂ©rin, syndic^ Pantin et Lebret, Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂŽt ; Varin, trĂ©sorier y Ă  Isigny-Paindavaine ; Cruchet, prĂ©sident, au Buat; Lendormy et Damame, Ă  Juvigny-le-Tertre ; Datin, Ă  Saint- Pois; Poisnel, membre, Ă  Coulouvray-BoisbenĂŽtre; Gorron et N...^Ă  Sourdeval-la-Barre ; Trempu, au Teilleul, Dupont, raj>/or- teur, Ă  Sainte-Aniie-de-Buais. Arrondissement de Valognes. — MM. Oury, Dubois, Danieeour, Ă  Valognes; Le Breton, Ă  Brix ; Hennequin,*Pican, Ă  Bricquebec; Guiffara, Lechevalier, Ă  Monlebourg ; Lemarincl, Leproupil, Ă  Saint- Sauveur-le-Vicomt6 ; Lemerre, Ă  Queltehou ; Mallet, Ă  Saint- Vaasl ; Touroul, Ă  Barfleur ; Denis, Ă  Barnevilie ; N..., Ă  Portbail ; Hairon, Ă  Sainte-MĂšre-Eglise ; Luee, Ă  Pont-LabbĂ© ; Dalidan, Ă  Sainte-Marie- du-Mont. ORDRE MILITAIRE. lO* Corps d'ArmĂ©e et lO* Ré§^loa militaire* Grand Quartier GĂ©nĂ©ral a Rennes, BipartsieDts fonnant la 10* RĂ©gioD DlMl-VilaiĂ»B. Uanchs, COtas-da-lord. GĂ©nĂ©ral commandant en chef le Corps d'armĂ©e Caillot C^, Ă  Rennes. Chef d'Etat -major du iO^ Corps Colonel Leroy 0^, Ă  Rennes. ftO* INvIflon d'inftulerie et S, 6*, 7* I S* tabdlvtoloB d U 10 aĂ©fflon. GĂ©nĂ©ral commandant Vosseur C^, Ă  Sainl-Servan. 39* brigade GĂ©nĂ©ral Zurlinden 0*, Ă  Cherbourg, 25 de ligne. — Colonel CorrĂ©ard 0^, Ă  Cherbourg. 136 de ligne. — Colonel Gillet *. Portion principale Ă  Saint-Lo. Un bataillon Ă  Cherbourg. 40^ brigade GĂ©nĂ©ral Jollivet 0*, Ă  Saint-Malo. 2 de ligne. — Colonel Costes O^fl? , Ă  Granvillc. 47» de ligne. — Colonel Carpentier *, Ă  Saint-Malo. — 123 — 5* Subdivision, chef-lieu Cherbourg. ArrondissemeoU de Cherbourg et de Talognes. Commandant, — GĂ©nĂ©ral Zurlinden G*, Ă  Cherbourg. Intendance. — BĂ©nard ^, sous-inlendanl de 2" classe, Ă  Cher- bourg. Maior de la garnison de Cherbourg. — Branchery, chef de bataillon. ArtUlerie. — Colonel d'Espinay 0*, directeur, Ă  Cherbourg; chef d*escadron Igot ^, sous-directeur, Ă  Cherbourg. GĂ©nie, — Chef de bataillon Lemardeley *, chef du gĂ©nie, Ă  Cherbourg. Recrutement. — Commandant Dupuis G*, Ă  Cherbourg. Subsistances militaires. — Officier d'administration Miroglio, Ă  Cherbourg. 6 Subdvision, ohef-lieu Saint-Lo. AriDDdissemeDts de Sainl-Lo et de Cootanees. Commandant. — GĂ©nĂ©ral Zurlinden G^, Ă  Cherbourg. Intendance. — Appert, sous-intendant de 3" classe, Ă  Saint-Lo. Recrutement. — Chef de bataillon PĂ©choux *, Ă  Saint-Lo. Remonte. — Capitaine Dumalle *, Ă  Saint-Lo. 7 Subdivision, chef-lieu Granville. Arrondissements d'AvraDcheB el de HorlaiD. GĂ©nie. — Chef de bataillon Renard *, Ă  Granville. Recrutement. — Major Morier *, Ă  Granville. aEN D ARM ERIE. lOo LÉGION. ComposĂ©e des compagnies dllleet-Vilaine, Manche et C6tes-du-Nord. M. BÉRARGiR 0, Colonel, commandant la lĂ©gion, Ă  Rennes. Compaipiie de 1» Hanehe* Besson, chef d'escadron, commandant la compagnie, Ă  Saint-Lo Legavre, capitaine, Ă  Saint-Lo. Jardel, lieutenant-trĂ©sorier, Ă  Saint-Lo. Le Godec. capitaine, Ă  Cherbourg. Vanloup, lieutenant, Ă  Coutances. Louison, lieutenant, Ă  Avranches. DesprĂšs, lieutenant, Ă  Mortain. Rozel, lieutenant, Ă  Valognes. Le Guillou, marĂ©chal des logis adjoint au trĂ©sorier, Ă  Saint-Lo. — 124 — Service des Brigades. DESIGNATION ET RESIDENCE DES BRIGADES. Saint -Lo Idem Idem Garentan La Perrine Toriçni .sur-Vire VillebaudoD Sainl-Clair Marigny Canisy Tessy-sur-Vire Cherbourg Idem Les Pieux Saintppierre-Eglise Ëqueurdreville Beaumont Tourlaville Avranches Idem Granville Idem Villedieu PoDtorson Ducey Sarlilly BrĂ©cey Saint-James La Haye-Pesnel Mortain Idem Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t. . . . Sourdeval Juvigny Le Teilleul Saint-Pois BarentOD Isigny Coutances Idem PĂ©riers Gavray BrĂ©bal , , . Lessay Cerisy-la-Salle BRIGADES A GHEVAL de 6 hommes. de 5 hommes. > 1 » 1 » w » 1 t> 1 >i 1 » 1 » 1 » t n 1» » » » 1 t> n w n » » » » » i> » » V> 1 » » » i >i » » 1 » 1 » 4 1» 1 » » w i> » » » 1 » » » 1 » 1 t» >» » ! ï» N » » » n » 1 » » » 4 » 4 » 4 » 4 » 4 S ta o » M 4 » » » » 4 4 4 » 4 4 4 4 4 4 » 4 » 4 » » 4 4 4 » 4 » 4 » 4 4 4 4 > n » » SOUS-OFFICIERS COMMANDANT LES BRIGADES. MM. Le MĂ©bautĂ©. Pinot. Taillandier. LĂ©vĂȘque . DĂ©rouin. RĂ©court. Doutresoulle. Le DrogofT. Verger. Renet. Gonet. Labaie mm. Prigent. Foucber. Le Moigne. Geffroy. Mafifre Mm. Saligner. Le Lay. Gleyo. BrĂ©bion. Bonenfant. PĂ©rĂ©e. Briend. Desaintdenis. Dugardin. Lejuez. Prenveille Mm. DrĂ©ano Mm. Mancel . Quarantois . PĂ©lan. Cbalmel. Hallot. Lefaucbeur Mm Hains Mm. LefĂšvre. Galliot. Avice. Mancel. Bindel . Hue. Bocage. Simon. Guesdon. — 125 — DESIGNATION ET RESIDENCE DES BRIGADES. La Haye-du -Puits Agon Saint-Jores Monlmartin-sur-Mer Saint-Sauveur-Lendelin Anneviile-sur-Mer Valognes Idem Sainte-M Ăšre-Eglise Saint-Sauveur* le- Vicomte . . . . Saint-Vast Montebourg Portbail Bricquebec Barneville Bartleur , ‱ . , BRIGADES A CHEVAL "O S o » >l » » n » t » n N N » » »n a ' § i 9 » y» 1 ‹» i 1 » 1 » » ^1 ‱a 1 1 i l 1 n i M » 1 » 1 1 1 1 BBS» SOUS-OFFICIERS COMMANDANT LES BRIGADES. MM. Jeanne. Le Grand. LerĂ©verend. Vaslot. Josse. Le Ma!tre. Cornille. Paulou . Rolland. DesprĂ©aux. Martel. Perquis. Crestey. Raux. Thomas. Hairon . MARINE. Premier arrondiasemeut maritime. PrĂ©fecture maritime. MM. LespĂšs go ^, vice-arairal, commandant en chef, prĂ©fet maritime. Descamps 0 ^, capitaine de frĂ©gate, chef d'Ă©tat-miyor; Perreaux, chef de bataillon dlnfanterie de marine; Duval , Thoret ^, lieutenants de vaisseau, aides-de-camp ; Testard i^, sous-commissaire de i' classe, chof du secrĂ©tariat de la prĂ©fecture maritime; Pottier, sous-commissaire de 2 classe, secrĂ©taire du conseil d'administration du port. MajoritĂ© gĂ©nĂ©rale,^W/L, RĂ©veillĂšre C ^ , contre-amiral, major gĂ©nĂ©rai ; Thounens G ^, capitaine de vaisseau, migor ; ChassĂ©- riau 0 ^ et de Chappedelaine 0 ^, capitaines de frĂ©gate, aides- mojor ; Daubanel ^, lieutenant de vaisseau, chef du secrĂ©tariat ; Jomier, lieutenant de vaisseau, chargĂ© de l'observatoire et des archives; Dantin ^, de Castries ^ et Viard ^, lieutenants de vaisseau, sous-aides-major; PumpernĂ©el ^, commissaire-adjoint en retraite, commissaire du Gouvernement prĂšs le 1*' conseil de guerre permanent ; Piton 0 ^, capitaine de JrĂ©gate, inspecteur des sĂ©maphores ; do Laurens 0 ^, capitaine de n*Ă©gate en retraite, rapporteur prĂšs le i' tribunal maritime ; Receveur ^ , lieutenant de vaisseau, rapporteur du !‱' conseil de guerre. — 126 — MajoritĂ© de la floUe. — MM. Planche 0^^, contre-amiral, miyor de la flotte; Pomain ^, capitaine de frĂ©gate, aide -de -camp; Serven, enseigne de vaisseau, officier d'ordonnance; Meunier*, lieutenant de vaisseau, chef du secrĂ©tariat. Mouvements du port. — MM. Leclerc 0^, capitaine de vaisseau, directeur; Foret * et Dufayot de la Maisonneuve *, capitaines de frĂ©gate, sous - directeur ; Hamelin, Lejeay, Gourmes et do Jon- quieres, lieutenants de vaisseau, officiers-adjoints. GĂ©nie maritime. — MM. Korn 0*, directeur des constructions navales; Gallon 0*, ingĂ©nieur de 1" classe, sous - directeur ; Finot * et Duchesne *, ingĂ©nieurs de !'‱ classe; Voirhaye ^, ingĂ©nieur de 2 classe; BosqulUon de Frescheville, sous-ingĂ©nieur de i'*' classe ; Aubusson de Gavarlay, Maurice, Brosser, Bernheim, Vermand, Marit, DugĂ© de Bernonville", sous-ingĂ©nieurs de 2° classe ; Guyot, RĂ©vol, Morin, sous-ingĂ©nieurs de 3= classe. DĂ©fenses sous-marines. — Ponlillon 0^, capitaine de vaisseau, directeur des dĂ©fenses sous -marines; Fabre de Lamaurelle *, capitaine de frĂ©gate, commandant la dĂ©fense fixe ; AndrĂ©ani Gres- pel *, Frappier, Ridoux, Pinel, Mazier, Girard la Barcerie, Lacaze et Gonrad-Bruat, lieutenants de vaisseau; Glergeau *, mĂ©canicien en chef. Cmmissariat. — }iyL. Avoine 0*, commissaire gĂ©nĂ©ral; Ros- sel *, Ghalette *, Le Brisoys-Surmont *, comissaires; Mallard, Meesemaecker et Marlinenq *, commissaires-adjoints; Bazin ^, MĂ©nestrel *, Testard *, Martin *, Dragon de Gomiecourt, sous- commissaires de 1" classe; Fabre, Gigout, TĂ©phany, JĂ©zĂ©quel, Burtheret, Jean-Pascal, BriĂšre 0. A., PhĂ©rivong, Wplf, sous-com- missaires de 2 classe; Gouraye du Parc, Lelaidier, Le TouzĂ©, Aubry, Ravier, Le Marquand, LiĂšvre, Godey, Beaugrand, Vanhoutte, aides-commissaires. Inspection. — MM. Gestin 0*, inspecteur en chef; Adam *, BourĂ©e ^, inspecteurs. Travaux hydrauliques. — MM. Frossard *, ingĂ©nieur en chef, directeur ; Minard, ingĂ©nieur ordinaire de 2*^ classe ; Gharbonnel et Dubois, ingĂ©nieurs ordinaires de 3 classe. Service de santĂ©. —MM. DugĂ© de Bernonville O^H?, directeur; Michel *, Dupont *, mĂ©decins en chef; Gaultier de I^ferriĂšre *, Rit *, et Barre *, mĂ©decins principaux; LĂ©o *, Ourse ^, Tha- min ^, Lombard ^, Torel ^H?, Merveillenx *, Ludger *, CouĂźlle- bault *, Castellan *, mĂ©decins de 1" classe; Echalier, Valence, Morin, Rousselin, Bergeret, mĂ©decins de 2 classe; Degorce *, pharmacien en chef ; Baus , pharmacien de 1'^ classe ; Henry, pharmacien de 2o classe. Service des manutentions. — MM. Fortin et Floch, sous-agents de manutention. Personnel administratif des directions de travaux. — MM. Gointe, agent administratif principal; Maurice, Boyer, Mahieu, Dounon, Quoniam, agents administratifs; LeprĂ©vosi, Lepelley, Chcsnel, Ozouf, Guillemot, Polidor, Gibert, Mignot, Langevin, sous-agents administratifs. Comptables du matĂ©riel, — MM. Robin, agent comptable prin- cipal ; Courtois, Lapolaire, Bertaut, Uauteserre et Le Pogam, agents — 127 — comptables; Monnoye, Fournerie, Aubert, Boulard, Robine, Moreau. Le Denta, Poupeville. sous-agents comptables. AumĂŽnier. — M. Thimel, aumĂŽnier de ThĂŽpital maritime. BibliothĂšques. — MM. TrĂȘve, conservateur de la bibliothĂšque du port; Mesnil, conservateur de la bibliothĂšque de Th^pital. MĂ©caniciens principaux. — MM. PĂ©rignon ^, Clergeau 'ff, mĂ©- caniciens en chef; Laffisse *, LeclĂšre, LevĂ©jac, Le Henauff, Quen- tin, Lagrost, mĂ©caniciens principaux de 1'** classe, Roussel Mm, BĂ©nabĂšs, Fleury, mĂ©caniciens principaux de 2 classe. Inscription maritime. — Quartier de Cherbourg. — MM. Mal- lard ^, commissaire-adjoint, commissaire de l'inscription maritime ; Altemer, agent principal du commissariat ; Rossel, a^ent du com- missariat; Renau ^, trĂ©sorier des invalides; Gallien Gustave, syndic, Ă  Cherbourg ; Gallien Alexandre , syndic, Ă  Fermanville ; AgnĂšs, syndic, Ă  Omonville-la-Rogue ; Le Neveu, syndic, Ă  DiĂ©lette ; Bertaut, syndic, Ă  Portbail. Quartiers de la Hougue et d'Isigny. — MM. Dubois, sous-com- missaire, commissaire de Tinscription maritime, Ă  la Hougue ; Salle, sous-commissaire, commissaire de Tinscription maritime dlsigny; Jasset, sous-agent du commissariat, Ă  la Hougue ; Bonniol, sous- agent du commissariat, Ă  Isigny ; Le Biez, syndic, Ă  la Hougue ; Duprey, syndic, Ă  Carentan ; Prima, syndic, Ă  Isigny ; Longuemare, syndic, Ă  Grandcamp ; Le CanneliĂ©, syndic, Ă  Barfleur. Equipages de la flotte. — Division de Cherbourg. — MM. DĂ»- ment 0*, capitaine de vaisseau, commandant. — Leygue ^, capi- taine de frĂ©gate, commandant en second; Deuve ^, lieutenant do vaisseau, major; de Champfeu, lieutenant de vaisseau, capitaine d'habillement ; NoĂ«l, lieutenant de vaisseau, capitaine de caserne- ment ; Lamson, lieutenant de vaisseau, capitaine de la compagnie d'inscrits; Juin, lieutenant de vaisseau, capitaine de la compagnie du recrutement ; Desbans, lieutenant de vaisseau, capitaine de la compagnie des spĂ©cialitĂ©s ; Duplessis et Malot, lieutenants de vais- seau , adjudants - majors ; Martin , sous - commissaire, trĂ©sorier ; Barre, mĂ©decin principal, mĂ©decin-major. Batteries dĂ©tachĂ©es. —^ƒ. FiviĂ©s, lieutenant-colonel comman- dant ; Girard du Domaine, chef d'escadron ; Ladret, officier payeur et d'habillement ; Marchandon, mĂ©decin de i^ classe. P 6aene. — MM. LarbalĂ©tricr, capitaine en i"; Pousignon, capitaine en 2 ; Ribes, lieutenant en !' ; Pittet, Le Guillouzer, lieutenants en 2 ; Wargnier, sous-lieulenanl. ^0 *a//em.— MM. Troude, capitaine en 1"; Vasset, capitaine en 2; Hune, Steinmetz, lieutenants en i»'; Dupay, lieutenant en 2*^. //‱ 6aene.— MM. DorĂ©, capitaine en 1"; Petit Le Brun, capi- taine en S^* ; Boins, lieutenant en 1*'; Husson, lieutenant en 2 Lepraille ; dessm MM. Onfroy, E. Deçuerne ; musique M. Thoumin, M" Jeanne ; couture M"» Lemoine. Institutrices primaires M"» Lebrettevillois, VallĂ©e, Simon.. — 155 — I I MM. Marie-Gardine, inspecteur Ă»'aceidĂ©mĂźe, prĂ©sident ; Hanriot, directeur de TĂ©cole normale de SaĂźnt-Lo; Aubin, BrĂ©ard, Ghancerel, Desprez, Lecler, SĂ©journĂ©, inspecteurs primaires ; N..., Arnould, professeurs Ă  l'Ă©cole normale de Saint-Lo ; Pi^net, directeur de l'Ă©cole mutuelle de Saint-Lo; MĂ©nard, directeur d'Ă©cole communale Ă  Goutances; Godard, instituteur Ă  Agneaux; M^^* Thomas, direc- trice de l'Ă©cole normale de Goutances ; Marie, directrice d'Ă©cole communale Ă  Saint-Lo. Aaplvaato ‱ Ă©mm AplrMMi ‱ b*v dte ‱; MM. Hanriot, directeur de l'Ă©cole normale, Aubin, inspecteur primaire Ă  Saint-Lo ; Barbey, chef d'institution Ă  Gherbour^ ; LeliĂšvre, agent vover en chef; un inspecteur primaire ; Gendnn, directeur de TĂ©cole primaire supĂ©rieure ; MM"» Thomas, directrice de l'Ă©cole normale; Marie, directrice d'Ă©colo communale; M» Dali- mier, ancienne maĂźtresse de pension. Sciences physiques M. Dorlet, professeur an lycĂ©e de Goutances ; anglais MM. Piednue, professeur au lycĂ©e de Goutances, et Postel, professeur Ă  l'Ă©cole normale de Saint-Lo ; dessin M. Ravaut, professeur Ă  l'Ă©cole normale; chant N...; gymnastique M. Bruuin, professeur Ă  l'Ă©cole normale ; agriculture et horticulture M. Rozeray. MM"**' Marie-Gardine, Duhamel, Dalimier, Hanriot, M*^* Aubin. Jury dĂ©partemental chargĂ© d'examiner les Aspirants aux bourses nationales, dĂ©partementales et communales dans les lycĂ©es et collĂšges commuTiaux. MM. Marie-Gardine, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident; Hanriot, directeur de l'Ă©cole normale ; Aubin, inspecteur primaire ; Lemare, professeur au lycĂ©e de Goutances ; Piednue, professeur au lycĂ©e de Goutances ; Arnoult, professeur Ă  l'Ă©cole normale. SCIENCES ET ARTS. SociĂ©lĂ© d'A^ricnltiire, d^ArehĂ©ologle et d*Hlffitoire naturelle du dĂ©partement de la Manehe. PrĂ©sidents d'honneur M. le PrĂ©fet de la Manche ; M. le Maire de Saint-Lo; M^ Germain, Ă©vĂ©que de Goutances et d'Avranches. ' PrĂ©sident M. Ed. Lepingard, avocat, ancien chef de division Ă  la PrĂ©fecture ; Vice-PrĂ©siaents MM. Blanchet, curĂ© de Sainte-Groix ; MatinĂ©e *, proviseur honoraire.— 5ecr^teĂźre M. Leclerc, docteur- mĂ©decin.— 5ec;'^/aire-Afl{;oĂźn/ M. Gambillon, ancien chef de division Ă  la PrĂ©fecture.— Conservateur M. GaĂ©tan Guillot, avocat et maire de Saint-Gilles. — Conservateurs-Adjoints MM. A. Dieu, avocat ; Onfroy, propriĂ©taire.— ^ßÎ/io/Â^caire M. Derbois, ancien profes- seur.—iV'^soner M. Leconte-d'Olonde, SLrchiiecie. — Classificateur de la section d'Agriculture M. Granger, ingĂ©nieur.— Classificateur — 156 — de lĂ  section d'ArchĂ©ologie M. QueillĂ©, architecte. — Sous- Classificateur M. Le Creps, propriĂ©taire. — Classificaieur de la section d'Histoire naturelle M. Sebire, pharmacien de !»‹ classe. — SouS'Classificateur M. LeliĂšvre, agent voyer en chef du dĂ©par- tement. SociĂ©tĂ© d'iLreliĂ©olo^e9 dĂ© LittĂ©rature, Sdenee* et Art d*Avranches et de Mortain. PrĂ©sident MM. Leherichor,— Vice-PrĂ©sidents N ; docteur Loyer,— SecrĂ©taire C' de Chabannes. — SecrĂ©taire-adjoint SosthĂšne Mauduit. -^BibliothĂ©caire M" Ida Hubert.— TrĂ©sorier Alfred de Tesson.— Conservateurs ; Loyer Emile *, mĂ©decin militaire en retraite ; FouquĂ©, professeur de dessin et Potier de la Varde. — Administrateur Lebedel, architecte. SociĂ©tĂ© nationale des Sciences naturelles et matliĂ©matiqaes de Clierboarff. Etablissement d'atilitĂ© publique par dĂ©cret da 26 aoĂ»t 1865. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1800. MEMBRES A VIE. MM. Aug. Le Jolis, directeur et archiviste perpĂ©tuel ; Emmanuel Liais, secrĂ©taire perpĂ©tuel honoraire. MEMBRES ÉLUS POUR 1890. PrĂ©sident MM. Jouan. — Vice-PrĂ©sident N. ... — SĂ©crĂ©tait^ G. Le Jolis, avocat. — jTr^soner ; D' Guiffard, directeui' de la santĂ©. SociĂ©tĂ© artistique et indnstrlelle de Cherboorg^. PrĂ©sidents d'honneur MM. le Maire de Cherbourg G * ; le Sous- PrĂ©fet de Cherbourg * ; Alfred Liais, ancien maire it ; Vallon, capitaine de vaisseau ^. — PrĂ©sident honoraire H. de la Cha- pelle 0 \.^Vice-PrĂ©sident honoraire Mangin ^, gĂ©omĂštre. PrĂ©sident MM. A. Menut 0 A. — Vice-PrĂ©sidents E. Didier ; V. Leroy. — SecrĂ©taire Barbe. — Conseillers BrĂ©ard 0 I; LaniĂŽce ; Le Boissellier ; Gutelle ; Simon, Albert ; Saillard, pĂšre. — TrĂ©sorier Mahieu Lavoque,— BibliothĂ©caire-archiviste Poullain, pĂšre.— SecrĂ©taire-adjoint Mariette.— ComiĂŻ^rfe rĂ©daction Didier ; BrĂ©ard; Dutot; BriĂšre; Cousin. SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Cherbourg. Bureau.— MM. Jouan, directeur ; FrigouU, secrĂ©taire; de Pon tau- mont, archiviste-trĂ©sorier. SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique, Artistique, LittĂ©raire et Scientifique de rarrondissement de Valo^^es. CONSEIL d'administration. PrĂ©sident MM. Le Clerc, PrĂ©sident du Tribunal. — PrĂ©sident — 157 — honoraire Le Biez, Achille.— Vice-Pr^sififenri ; De More, €*‱ de Pontgibaud ; Foulon, Q.\ocdX,— SecrĂ©taire Gouye, architecte de la ville et de rarrondissement. — Vice-SecrĂ©taire Leneveu, fils, docteur-mĂ©decin. — TrĂ©sorier Capelle.— Cowsert;a/CMr-a?'cAĂźt;w/c N. . . — Membres adjoints Desprez, inspecteur primaire ; l'inspec- teur de lenregistrement; Guimond, grenier du tribunal. BIBLIOTHÈQUES. Salni>L*o.— M. A. Pillon, bibliothĂ©taire.— /ours et heures de l'ouverture les mardi, mercredi et jeudi de chaque semaine, de 11 heures Ă  4 heures. .—M. Duprateau, bibliothĂ©caire.— Jot/rs et heures de l'ouverture les lundi, mercredi, jeudi et samedi, de 10 heures du matin, Ă  midi et de 2 heures Ă  4 heures. Cherbourg.— M. Amiot, bibliothĂ©caire.— >/ours et heures de Vouverture tous les jours non fĂ©riĂ©s, de 6 heures Ă  9 heures du soir, et les manli et jeudi, de midi Ă  4 heures. Contances. — M. Daireaux, bibliothĂ©caire. — Jhurs et heures de Vouverture tous les jours non fĂ©riĂ©s, de 10 heures Ă  2 heures. Mortaln. — M. Boulay, bibliothĂ©caire, -/cmrs et heures de Vouverture les mercredi, jeudi et vendredi de chaque semaine, do 7 heures Ă  9 heures du soir. Membres du ComitĂ© de surveillance de la bibliothĂšque, MM. Broux, ancien professeur de l'UniversitĂ© ; Pinot, agrĂ©gĂ©, id.; Josset, avocat; N... Valogne*. — M. N . . . ASILES DEPARTEMENTAUX DES ALIENES. ASILE DU BON-8AUVIUR DE 8AINT-LO. M. le D' Lhomond, mĂ©decin de l'Ă©tablissement. —M^^* sƓur Dramard-Burnel, directrice,— M., l'abbĂ© Marie, aumĂŽnier. Tt\\ Ae la Pension. 1'* classe avec soins exceptionnels, 2,000 fr,; — 2* classe, 1,200 fr. ; — 3 classe, 800 fr.; — 4» classe, 600 fr.; — 5 classe, 430 fr. ASILE DE PONTORSON. M. le D' Lelandais, mĂ©decin prĂ©posĂ© responsable. -U. Rihouet, Ă©conome.— M. TabbĂ© ThĂ©bault, aumĂŽnier. —M. DorĂ©, receveur. Prix Ae la Pension. i" classe avec soins exceptionnels, i,600 fr. ;— 2° classe, i,OSO fr.;— 3 classe, 800 fr. ; — 4 classe, 600 fr.;— 5 classe, SOO fr. ; — AliĂ©nĂ©s placĂ©s au compte du dĂ©partement, 360 fr. ; dĂ©partements de la Seine et de Seine-et-Oise, 400 fr. — J58 — ASILE LE PONT-LABBÉ. M. Legruel, docteur-mĂ©decin et M. Viel, docteur-mĂ©decin adjoint.. -^yL^" BrĂ©e, JĂź^BĂ©rieure.— MM. HĂ©lie et Picot, aumĂŽniers » Prix 4e la PemMem. 4" classe, 2,000 fr. ; — 2 classe, 1,500 fr. ; 3 classe, 4,000 fr.; 4 classe, 800 fr.;— 3 classe, 600 fr.; — 6 classe, 400 fr. PiaSONNKL BU DÉPÔT DËPARTEUKTAL DE MKRDIGITË MM. GarĂ©, direc/ewr.— Martin, receveur Ă©conome. — Goulard, mĂ©decin.— VahbĂ© Foulon, aumĂŽnier. ADUINISTRATION DES UOSPICES. MM. Julien-Sauve, inspecteur des enfants assistĂ©s, Ă  Saint-Ix. — Giovaneiii, inspecteur adjoint, Ă  Saint-Lo. Commission administrative des Hospices. ‱‱^ Hospice de Smlat-Lo* MM. Âmiard, maire de SaintrLo, prĂ©sident, Leparquois, con- seiller municipal ; N. . . ; Langevin, propriĂ©taire ; Jouanne, avouĂ© ; HuetOcelius, avocat, propriĂ©taire; Guillot Paul, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. Nicolas, officier de rinstruction publique. —Service mĂ©dical MM. Bernard * et Thomas.— 5enncc intĂ©rieur MM""* les Religieuses de l'Ordre de saint Paul de Chartres.— SupĂ©rieure M* sƓur AĂčrĂŻen.— AumĂŽnier M. TabbĂ© OUivier. Hospice de Careatan. MM. le Maire de Garentan, prĂ©sident; Dombreval, propriĂ©taire ; Lerosier, nĂ©gociant ; LenoĂȘl , juge de paix, ancien notaire ; Lepelletier, nĂ©gociant ; Hue, nĂ©gociant ; Letourneur, huissier. Receveur M. Aubin Louis.— J^conome secrĂ©taire M. HĂ©loin Hyacinthe.— Service mĂ©dical MM. Artu Armand; Carbonnel Pierre.— 5mce intĂ©rieur MM"** les Religieuses de la Sagesse. — SupĂ©rieure M"* Lemazurier Marie.— AumeĂźwem ; M. l'abbĂ© Henry. Hospice de TorlgalHiar-Vire MM. le Maii*e de Torigni-sur-Vire, prĂ©sident ; Plouin, receveur de Tenregistrement ; Leboucher, propriĂ©tatre ; Letot Alfi*ed; Leroquais, notaire, et Nativelle, propriĂ©taire. — 159 — Receveur Ă©conome MM. HĂ©bert, receveur ; Bures, Ă©conome.—- Service mĂ©dical M. Pommier. — Service intĂ©rieur MM"* les Religieuses du SacrĂ©-CƓur de Goulances sƓurs saint Victorin et sainte B\sind\ne.^SupĂ©rieure M»* sainte EugĂšne.— AuwwĂźnmc M. Mourocq. Hospiee d'ATranches* MM. le Maire d*Âvranches, prĂ©sident ; Lan^lois, propriĂ©taire ; Lechevalier, proj[riĂ©taire ; Aubry, nĂ©gociant; Quinton, propriĂ©taire; Delaroche, propriĂ©taire ; Semery, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. Langiois.— ^errtce mĂ©dical MM. FrĂ©min, mĂ©decin ; BĂ©chet, chirurgien.— 5ermce intĂ©rieur MM"" les Reli- gieuses de Saint-Thomas de Villeneuve.— 5tip?neur6 Mℱ* Duport. —AumĂčnerie M. TabbĂ© Massy. Hosplee de Dneey. MM. le Maire de Ducey, prĂ©sident; Champion Paul, adjoint; Baron, conseiller gĂ©nĂ©ral, ancien notaire ; Boisnard, propriĂ©taire ; Lecointe, propriĂ©taire ; Maudouit, curĂ©-doyen, vice-prĂ©sident. Hosplee de GranirtUe. MM. lĂš Maire de Granville, prĂ©sident; Caillemer, capitaine au lon^ cours ; Le Prince, nĂ©gociant ; Duchesne, propriĂ©taire ; Lucas, capitaine en retraite; Lefebure, juge de paix, P. Villars, armateur. Receveur Ă©conome M. Clair. — Service mĂ©dical MM. Benoist, Letourneur, Davalis et Lemoine. — Service intĂ©rieur MMℱ* les Religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve.— .SupĂ©rieure M" Miot. —AumĂŽnier ; M. TabbĂ© Bochet. Bupean de bfenfkiMinee de CSnuivIlle. MM. le Maire de Granville, prĂ©sident; Legendre, mĂ©canicien; Trocheris, nĂ©gociant; Leprince, nĂ©gociant, Benoist ; docteur- mĂ©decin ; Letourneur , docteur-mĂ©decin ; Villars , capitaine en retraite. Hospice de Pontorson. MM. le Maire de ^oDiorsoUy prĂ©sident ; Bourges, vĂ©tĂ©rinaire; Lecacheux, curĂ©-doyen; Guichard Nicolas, horloger; Morel, no- taire ; Roulleaux, nĂ©gociant ; ToupĂ©, nĂ©gociant. Econome M. Kihouel.— Service mĂ©dical M. Lelandais Casimir, docteur-mĂ©decin. — Receveur M. DorĂ©. — Service intĂ©rieur ; MM"» les Reli^euses de lu Sagesse, au nombre de 23.— SupĂ©- rieure M" sainte Lucide.— Aum5erie M. l'abbĂ© ThĂ©hault. Hospiee de SalĂąt-James. MM. Morel, maire de Saint-James, prĂ©sident; Besnard, ancien pharmacien; DesprĂ©aux, propriĂ©taire; Gautier Pierre, Geffroy, notaire ; Legrand, curĂ©-doyen. Receveur Ă©conome N...— 5ertnce mĂ©dical MM. les docteurs Legros et Ameline.— Service intĂ©rieur Mℱ* Canton, supĂ©rieure. — 160 — Hospice de Vllledlen. MM. le Maire de Villedleii, prĂ©sident ; Havard Joseph, conseiller municipal ; Lclegard patronnesses M" Jules Gautier, M" Gouin du Roil, M"»* AndrĂ© Chevalier, Geffroy, M" Enjourbaull, M"»» LĂ©on Besnard, Payen, Darlhenay, Tribouillard, Dardenue, Montmirel et EugĂšne Lemoine. — 163 — i COMMISSIONS DU TRAVAIL DES ENFANTS ET DES FILLE MINEURES EMPLOYÉS DANS l'INDUSTRIE. AfTondissenient de SatrU-Lo^—Wi. N...; Bosq, ancien prĂ©si- dent du Tribunal de commerce de Saint-Lo; N...; llnspecteur primaire, Ă  Saint-Lo ; Granger, nĂ©gociant, Ă  Saint-Lo ; Breton, pro- priĂ©taire de la papeterie, Ă  Saint-Lo ; Leturc, docteur-mĂ©decin, Ă  Saint-Lo. Arrondissement d'Avranches. — hXfIL, TĂ©trel ^, conseiller gĂ©- nĂ©ral, maire de Villedieu; Gautier, conseiller gĂ©nĂ©ral; Lebiez, maire de Granville ; Ghancerel, inspecteur primaire, Ă  Avranches ; Gautier CĂ©sar, conseiller d'arrondissement, nĂ©gociant, Ă  Saint- James ; Lecaille, conseiller municipal et industriel, Ă  Avranches. Arrondissement de Cherbourg.— UU. l'IngĂ©nieur en chef de la navigation, Ă  Cherbourg; Le Jolis, prĂ©sident du Tribunal de commerce de Cherbourg ; Mauger LĂ©on, prĂ©sident de la Chambre de commerce de Cherbourg ; llnspecteur primaire ; Mahieu Alfred, membre de la Chambre de commerce de Cherbourg ; Legard- Lafosse, docteur-mĂ©decin, Ă  Cherbourg ; Pleury Paul, iilateur, Ă  Gonneville. Arrondissement de Cou^ances.— MM. Quenaull, conseiller gĂ©- nĂ©ral, Ă  Montmartin-sur-Mer ; N...; Lelandais, conseiller d'arron- dissement, Ă  Coutances ; Ferard. inspecteur primaire, Ă  Coutanees; Ducloux, maire de la Haye-du-Puits ; Guillot, maire de Blainville ; le Conducteur des ponts et chaussĂ©es, Ă  Coutances. Arrondissement de ilfartom.— MM. de Bailliencourt, maire de Mortain ; l'Inspecteur primaire , Ă  Mortain ; Leriche , docteur- mĂ©decin, Ă  Mortain ; Lemonnier EugĂšne, conseiller municipal, Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂȘt ; Leconte, directeur de fllature, au Neufbourg ; Breillot Joseph, marchand de nouveautĂ©s, Ă  Mortain ; Bazin Victor, nĂ©gociant, Ă  Sourdeval-la-Barre. Arrondissement de Valognes. — MM. Desprez, inspecteur pri- maire, Ă  Valognes ; Ënquebecq, conducteur des ponts et chaussĂ©es, Ă  Valognes ; Leneveu, fils, docteur-mĂ©decin, Ă  Valognes ; Dalidan, ancien maire de Barfleur ; Mauduit, pharmacien, Ă  Valognes. SOCIÉTÉS DE SECOURS MUTUELS. VILLE DE SAINT-Lo. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Patrons et Ouvriers de la ville de Saint-Lo, CoMPOsiTiOR DU Bureau.— M. le PrĂ©fet de la Manche, Mg» TEvĂ©que de Coutances et d'Avranches, M. le Maire de la ville de Saint-Lo, prĂ©sidents d'honneur; MM. E. Breton, directeur de la papeterie de — 164 — Valviro, prĂ©sident ; D>'vrande, nĂ©^ocianl et LĂ©on Leparquois, fabri- cant, vice-prĂ©sidents ; QueillĂ©, architecte, vice-prĂ©sident honoraire ; Ruault, employĂ©, secrĂ©taire ; Besnard, employĂ©, secrĂ©taire-adjoint ; Marie, Ă©picier, trĂ©sorier ; Ruel, commis de banque, trĂ©sorier-adjoint; Duc, prote d'imprimerie, contrĂŽleur de la perception Maisonneuve, propriĂ©taire et Lemoigne, teinturier, visiteurs des malades ; Lecoustey, piafonneur ; N . . . ; Lecerf, peintre ; Lelandais, serrurier ; BirĂ©e, maçon, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secows mutuels entre les Chai^pentiers, Scieurs de long et Marchands de bois de la ville et du canton de Saint-Lo, MM. J. Bosq, pi'Ă©sident; LefĂšvre, fils, vice-prĂ©sident; Jung, secrĂ©taire-trĂ©sorier. SociĂ©tĂ© de SecouĂź^s mutuels Ă©tablie entre les Instituteurs et les Institutrices de la Manche. PrĂ©sident M. W. Marie-Cardine, inspecteur d'acadĂ©mie ; vice- prĂ©sidents M. LenoĂ«l, sĂ©nateur, et M. Henriot, directeur de l'Ă©cole normale ; secrĂ©taire-trĂ©sorier M. Pignct, directeur de l'Ă©cole mutuelle de Sainl-Lo ; secrĂ©taire-adjoint M. Bertrand, instituteur en retraite, Ă  Garenlan. Membres du Bureau.— MM. Marie-Cardine, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident ; Labiche, sĂ©nateur ; Riolteau, dĂ©putĂ© ; Regnault, con- seiller gĂ©nĂ©ral, ancien dĂ©putĂ©; Aubin, inspecteur primaire, Ă  Saint-Lo; Desj^rez, inspecteur primaire, Ă  Valognes; Simon, insti- tuteur public, Ă  Avranches ; Auvray, instituteur public, Ă  Pontorson ; Gamas, instituteur, Ă  Gherbourç ; Simon, instituteur public, au Vast ; Le Prince, directeur de l'Ă©cole primaire supĂ©rieure de PĂ©riers; LeliĂšvre, instituteur, Ă  Bricqueville-sur-Mer ; Bertrand, ex-institu- teur, Ă  Carentan ; N. . .; Alexandre, instituteur, Ă  Mortain ; Pignet, instituteur public, Ă  Saint-Lo ; Cou?tois, instituteur public, Ă  Saint- Vaast-la-Hougue ; Becquet, ancien instituteur, Ă  Saint- Sauveur-le-Vicomte. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels entre les Cantonniers du Service vicinal. ApprouvĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 8 juillet 1867. PrĂ©sident d* honneur M. Floret, prĂ©fet de la Manche, officier de la LĂ©gion d'honneur, etc. ; prĂ©sident honoraire M. Leroy, agent chef honoraire du dĂ©partement du Nord; prĂ©sident M. LeliĂšvre 0. A., agent voyer en chef du dĂ©parlement de la Manche ; vice-prĂ©sident M. E. LenoĂ«l, sĂ©nateur, membre du Conseil gĂ©- nĂ©ral ; M. Colas 0. A., chef de division Ă  la PrĂ©fecture de la Manche ; MM. Heude, agent voyer principal, chef du bureau de M. l'Agent voyer en chef, secrĂ©taire ; Pagel, agent voyer cantonal de !'‱ classe, enVetraite, sec7*Ă©taire-ad joint ; Darthenay, agent voyer cantonal de 2" classe, trĂ©sorier. AdmliilfttraCeiiPS prtncipans. d'mrrondlssemeDl. MM. Durel, Ă  Saint-Lo ; Benard, Ă  Avranches ; Mesnage, Ă  Cher- — i65 — bourg; Lepuissant, Ă  Goulances; Hermann, Ă  Morlain; Eoquebocq, Ă  Yalogiics. VILLE DE TORIGNI-SUR-VIRE. MM. Philippe-Desportes Michel , prĂ©sident ; Jouet-Lacouture Ferdinand, vice-prĂ©sident ; Harivel, secrĂ©taire de la mairie , secrĂ©taire ; Groualle, nĂ©gociant , trĂ©sorier ; Letellier LĂ©onor , serrurier, et Vimard, jardinier, administrateurs, VILLE D'AVRANGHES. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels de Saint-François-Xavier. ‱ MM. Ghaumeil ^, capitaine en reiraiie, prĂ©sident ; Ug' Germain, Ă©vĂȘque de Goulances et d'Avranches, prĂ©sident d'honneur; Bou- vattier, capitaine Lepennetier, administrateurs; Lhomer, secrĂ©- taire; Hamel, trĂ©sorier; Laurence, mattre charpentier, Vachon, jardinier, contrĂŽleurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels la Fraternelle. PrĂ©sidents d'honneur MM. Tardif, sous-prĂ©fet d'Avranches; Lenoir, maire d'Avranches ; prĂ©sident Mauduit, conseiller muni- cipal; vice-prĂ©sidents LetrĂ©guilly Victor, et Louvel, conseillers municipaux ; secrĂ©taire Jorand, typographe ; vice-secrĂ©taire DefeuxCh.; trĂ©sorier Dufour; vice-trĂ©sorier Poidvin, employĂ©; administrateurs Saint, conducteur principal des ponts et chaus- sĂ©es; Desdouitils, adjoint au maire ; Longrais, conaucteur principal des ponts et chaussĂ©es ; PĂ©guenet, conseiller municipal ; Le Bocey, menuisier; Allain, Ă©bĂ©niste ; Lemoslo, Legrand. VILLE DE VILLEDIEU. M. Jules TĂ©lrcl ^, 0. A., conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Villedieu, prĂ©sident. VILLE DE SAINT-JAMES. M. Gautier CĂ©sar, conseiller d'arrondissement, prĂ©sident. VILLE DE GRANVILLE. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels et de pensions de 7*etraite. MM. Dior Lucien, nĂ©gociant, prĂ©sident ; Lenormand François, nĂ©gociant, vice-prĂ©sident; Leconte Louis, secrĂ©taire; Bougourg Louis, secrĂ©taire de la mairie, trĂ©sorier ; Herpin Emmanuel, ar- mateur; Laroquo LĂ©on, marĂ©chal ferrant; Legendre Louis- François, mĂ©canicien ; Le Biez François-Guillaumo-Achille *, maire; Lechartier Edouard^ ferblantier; Heurtant Charles, mĂ©ca- nicien; Mallet Louis- Adolphe, menuisier; Levilly Gustave,, maĂźtre menuisier ; Joret Pierre , constructeur de navires ; FĂ©vrier EugĂšne, poulieur; Fontaine Emile, peintre, administrateurs. — 160 — VILLE DE CHERBOURG. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Distributeurs et autres EmployĂ©s et Ouvriers du port et de la ville de Cherbourg. MM. LaniĂŽce Jacques, prĂ©sident honoraire ; LaniĂšce, prĂ©sident ; Levavasseur Alphonse, Philippe Louis, vice-prĂ©sidents ; MoitiĂ© Louis, Hamel Aimable, secrĂ©taires; Desseaux Pierre, trĂ©sorier; Grignard ThĂ©ophile, RuaultJean, Anne Alphonse. Philippe Louis, Gonor Victor, Juhel Louis, MoitiĂ© Louis, receveurs particuliers ; Marion Charles, Michel Hippolyte, Delahaye Auguste, Toulorge SĂźharles, Besse FrĂ©dĂ©ric, Villedieu Louis, LecarpentierBienaime, risset l^ouis^ Boisnel EugĂšne, Esterlingot François, CompĂšre Emile, MersentCharles,RueifHenry,ConorEmile, Grard EugĂšne, Gauvain Ferdinand, Paris Jacques, Cadet François, Vincent Jean, Leclerc DĂ©sirĂ©, Lecouvey AntĂ©nor, Lepaumier Jean, Poirier Jules, Legagneux Emile, Bourguet Louis, Thevenot Auguste, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels la Cherbourgeoise, MM. Pignot Charles, prĂ©sident; Lebiez, chef contre-maĂźtre, vice- prĂ©sident ; Lefauvre, charpentier de la marine, trĂ©sorier ; Vaslot, ouvrier forgeron ; Sanson, ouvrier calfat; Bihel, ouvrier igustc^ur; Osmont, retraitĂ© de la marine ; Mesnil, ouvrier chaudronnier ; Renouf, chef ouvrier charpentier; Antoine, contre-maĂźtre charpentier ; Ro- muald, chef ouvrier charpentier; Chauvin, ouvrier charpentier, admi- nistrateurs ; Vautier, retraitĂ© de la marine, archiviste ; Godreuil, Ă©crivain de la marine, secrĂ©taire. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des mĂ©decins de Varrondissemenl de Coutances, MM. Tanqueray, prĂ©sident; LemiĂšre, vice-prĂ©sident; Laisney, trĂ©sorier ; Dudouyt Pierre, secrĂ©taire. VILLE DE COUTANCES. MM. Boissel-Dombreval, maire, prĂ©sident ; Rouley, vice-prĂ©sident ; Robin, secrĂ©taire; HĂ©on, professeur, secrĂ©taire-adjoint Roguelin, trĂ©sorier; Leneslet, trĂ©sorier-adjoints; Lehuby, Hennequin, admi- nistrateurs. VILLE DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels [Sapeurs-Pompiet^s. MM. Fauchon Victor, prĂ©sident; Amiard RenĂ©, vice-prĂ©sident; Duboscq Joseph, secrĂ©taire ; LesĂ©nĂ©chal Ernest, Leroy, Charbon- nel François*, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Ouvriers 200 Membres. MM. Lefresne, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident ; ChĂ©rel ThĂ©ophile et ] — 167 — Lemonnier-DaliniĂšre Louis, vice-prĂ©sidents; Beaumonl, trĂ©sorier; SamioQ Georges, secrĂ©taire; Pleutin, GuĂ©rin, Fautrard, Dodard, Yvon, Orvain, administrateurs Beaubigny Jean, Di^uet, Gauthier Louis, Gautier Pierre, Giquel, Charuel et GuĂ©rin Ernesl, chefs de quartier. VILLE DE VALOGNES. MM. SĂ©bire 0^, docteur-mĂ©decin, pr^sirfen?; Viel, juge, vice-prĂ©- sident; Lecannellier, secrĂ©taire; Capelle, trĂ©sorier; Lecoquierre, serrurier; Roberge, nĂ©gociant; Lerouge, peintre; A. Lemasson, Paris, peintre ; Lasselier, cultivateur ; LhĂŽtellier, administrateurs, VILLE DE BRICQUEBEC. MM. Garnier, /Ăźr^sirfewf ; Guidon, vice-prĂ©sident. PRISONS. Les prisons de Ja Manche forment, avec celles de l'ille-et- Vilaine et de la Mayenne, la iS** circonscription pĂ©nitentiaire, dont Tadmi- iiistralion est confiĂ©e au Directeur de la maison centrale de HennĂ©s ArrĂȘtĂ© de M. le PrĂ©sident de la RĂ©publique en date du 20 mars 1888. M. Th. Hallo, docteur en droit, Ă  Rennes Ille-et-Vilaine. Gardiens ehefs. Saint-Lo M. Baize. — Avranches M. Dufour. — Cherbourg M. Auriol. — Coutances M. Marchand. — Mortain M. Martin. — Valognes M. Legrand. AvmĂŽnlcrs et MĂ©deHn^. Saint-Lo MM. Dumont et Lhomond.— Avranches MM. Lefrançois et BĂ©chel.— Cherbourg MM. Vielhautmesnil et Offret.— Coutances MM. Rosselin et Leconte.— Mortain MM. Jamault et de la Iloussaye. —Valognes MM. Poret et Le Bouieiller. Saint-Lo M. Pignet, instituteur. Commissions de surveillance des Prisons. Arrondissement de Saint-Lo.— MM. le Maire de St-Lo; Bernard ^, docteur-mĂ©decin, conseiller gĂ©nĂ©ral ; Lerendu, conseiller municipal ; LeliĂšvre, agent voyer en chef; Dussaux, avoutS adjoint au maire de Saint-Lo. Arrondissement d'Avranches. — MM. le Maire d'Avranches ; Des- douitils, i*^ adjoint au maire d'Avranches; Lechevalicr Octave, conseiller municipal ; LemaixIelĂ©^Emile, avouĂ©, conseiller municipal ; Barbien-Domin, conseiller municipal ; Scelles, juge supplĂ©ant, avocat. Arrondissement de Cherbourg. — MM. le Maire de Cherbourg — 168 — ÂsseliH, prĂ©sident honoraire du Tribunal civil ; Favier, avocat ; Renault, docteur-mĂ©decin, conseiller municipal; Levallois, juge au Tribunal civil ; Poittevin, pharmacien ; le percepteur de Cherbourg. Amondissement de Coctanges. — MM. le Maire de Coutances ; Saillard, adjomt au maire de Coutances ; Rabec, avocat; Guillemette, ju^o de paix, conseiller gĂ©nĂ©ral ; DupĂ©rouzel, avocat ; Lemuet Alphonse, propriĂ©taire ; N. . . . Arrondissement de Mortain. — MM. le Maire de Mortain; Le Crecq, avocat; Josset, avocat; Buisson, pharmacien ; Norgeot, juge de paix; Leriche, docteur-mĂ©decin. Arrondissement de Valognbs. — MM. le Maire de Valognes ; Ber- nard, conseiller municipal; Bricquebec, docteur-mĂ©decin ; Dansos, docteur-mĂ©decin; Foulon, avocat; Lebouteiller, docteur-mĂ©decin; le percepteur de Valognes. AGRICULTURE. Eeole dĂ©partementale d*a^ciiltiire et de laiterie Créée par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel da 21 aoĂ»t 1886. Directeur M. Le Tertre. SouS'Directeur M. Chassant. Personnel enseignant. — Physique et chimie^ M. Champseix ; sciences naturelles, M. Zipey ; anglais^ M. Rivoiron ; enseigne- ment primaire et primaire supĂ©rieur ^ M. Nicolle, instituteur ; enseignement de l'extĂ©rieur et de l'hygiĂšne des animaux et de la pratique sanitaire y M. Bernard, vĂ©tĂ©rinaire ; chef de pratique agri- cole et d'industrie laitiĂšre, M. Crinon ; jardinier chef de pratique agricole, M. Gouveno ; instructeur militairCy M. Lithard. ComitĂ© de surveillance et de perfectionnement. — MM. Tins- pecteur gĂ©nĂ©ral de rensoignoment agricole, attachĂ© Ă  la rĂ©gion, prĂ©sident ; Regnault, C" do Sesmaisons, Pignard-Dudezort, membres du Conseil gĂ©nĂ©ral ; Houllevigue, professeur de sciences au lycĂ©e de Coutances, secrĂ©taire ; Savary, agriculteur, Ă  Montpinchon ; Lebar- benchon, ac^riculteur, Ă  Sottevast. Cette Ă©cole, installĂ©e dans la ferme du Vieux-ChĂąteaii, dĂ©pendant du domaine de Coigny, situĂ© en la commune de ce nom, est aestinĂ©e Ă  former des chefs de culture, Ă  donner une bonne instruction pro~ fessionnelle aux fils de cultivateurs, propriĂ©taires et fermiers, et, en gĂ©nĂ©ral, aux jeunes gens qui se destinent Ă  la carriĂšre agricole. Elle est destinĂ©e particuliĂšrement Ă  l'enseignement et Ă  l'Ă©tude de tout ce qui se rattache Ă  l'industrie laitiĂšre. L'Ă©cole reçoit des Ă©lĂšves internes, des demi-pensionnaires et des Ă©lĂšves externes. La durĂ©e du cours est de deux ans. Le prix de la pension est de 400 fr. ; celui de la demi-pension, de 250 fr. ; les externes paient 50 fr. , le tout exigible d'avance et par dixiĂšmes, en trois versements, savoir trois dixiĂšmes en entrant, trois dixiĂšmes en janvier et quatre dixiĂšmes en avril. ' T>es examens d'admission ont lieu, tous les ans, au siĂšge de l'Ă©cole, le troisiĂšme lundi de septembre. — 469 — Les candidats doivent avoir 14 ans au moins, et 20 ans au plus dans l*annĂ©e de l'admission. Des prospectus faisant connaĂźtre toutes les conditions d'admission et du rĂ©gime de l'Ă©cole sont dĂ©posĂ©s Ă  la PrĂ©fecture !*' division, aux Sous-PrĂ©fectures et aux Mairies du dĂ©partement. De son cĂŽtĂ©, M. le Directeur de l'Ă©cole en adressera Ă  toutes les personnes qui lui en feront la demande. Laboratoire de chimie apicole ft Graa ville. Directeur M Ladrot, chimiste Ă  Granville. Ce laboratoire spĂ©cial destinĂ© Ă  l'analyse des engrais chimiques employĂ©s en agriculture fonctionne, Ă  Granville, depuis TannĂ©e 1885. Il est subventionnĂ© par le Ministre de l'Agriculture et le dĂ©partement de la Manche. Les analyses sont gratuites. Los agriculteurs ont Ă  poui*voir seu- lement aux frais d'expĂ©dition des Ă©chantillons Ă  M. Laurot, et Ă  l'affranchissement du bulletin d'analyse renvoyĂ© par le Directeur du laboratoire. Enseignement dĂ©partemental et commnnal de ra^ievltore. Loi du 16 juin 1879. Gbiire dĂ©partsmenlale d'ajricnltQre, créés par dĂ©cisioQ minisUriallB dn 26 jnin 1885. Titulaire M. Rozeray, ancien rĂ©pĂ©titeur Ă  l'Ă©cole nationale d'agriculture du Grand-Jouan. Eeole primaire et professionnelle d*a^Cttitare de Sartllly. Direeteur ; M. Aubril. Personnel enseignant.— P%^u9 et chimie, M. Hubert; vĂ©tĂ©- rinaire, M. Ollivier Edouard ; caef de pratique, M. Lamy ; ensei- gnement primaire j M. Pillevesse ; instructeur mi7Ăź7aĂźre, ComitĂ© de surveillance ft de perfectionnement. — MM. l'Ins- pecteur gĂ©nĂ©ral de l'enseignement agricole attachĂ© Ă  la rĂ©gion, prĂ©- sident', M. l'Inspecteur primaire de l'arrondissement; M. ElphĂšge Basire, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Dragey; M. Godefroy, con- seiller d'arrondissement, adjoint au maire de Sartilly ; M. Duchemin Alfred, ancien maire de Dragey, propriĂ©taire cultivateur. SOCIÉTÉS D'AGRICULTURE. Arrondissement de Saint-Lo.—WA, Floret, PrĂ©fet de la Manche, prĂ©sident', Manoury, conseiller d'arrondissement, Lenoel, sĂ©nateur, Sanson de la Valesquerie FĂ©lix, propriĂ©taire agriculteur, vice- prĂ©sidents; Robin Nestor, Ă©leveur, secrĂ©taire; Ozenne Paul, secrĂ©taire-adjoint ; Bosq, baniiuier, ti^Ă©sorier; Thouroude, Ă©leveur, trĂ©sorier-adjoint; Rozeray, professeur d'agriculture, archiviste. Arrondissement d*Avranches. — MM. E. Garnot, prĂ©sident ; J. Bouvattier lĂźls, et Henri Raulin , vice-p?*Ă©sidents ; d'Avenel, secrĂ©taire ; Pitel et Lechoisne, vice-secrĂ©taires ; VauprĂšs, pro- priĂ©taire, trĂ©sorier ; A. Latouche * , conservateur ; Louis Hardy, — i70 — Ă  Tirepied ; François Leresteux, Ă  Pontorson; Potier de Lavarde, Ă  Saint-Pair ; Collet, Ă  Poilley ; N. . ., Ă  Ist Haye-Pesnel ; ReoĂ© de Gancilly, Ă  Lolif; N...,Ă  la Lande-d'Airou ; Victor Chevallier, Ă  Saint-James, membres du comitĂ© d'administration. Nouvelle SociĂ©tĂ© d'Agriculture d' Riotteau et Morel, prĂ©sidents ; Langlois Jacques, vice-prĂ©sident d'honneur ; Lenoir, maire d'Avranches, Le Chevalier fOctave, Desdouilils, ad- joint au maire d'Avranches ; vice-prĂ©sicbmls ; Basire ElphĂšs^e, Blin, LetrĂ©guilly, secr^totres; Loiseau, trĂ©sorier; Gombert, trĂ©so- rier-adjoint. Arrondissement de Cherbourg. ^PrĂ©sident d'honneur MM. le Sous-PrĂ©fet de Cherbourg ; prĂ©sident honoraire le C" HervĂ© de Sesmesnons ; prĂ©sident LĂ©on Hainneville ; vice^rĂ©sident AimĂ© LegranchĂ©. — Vice-prĂ©sidents cantonaux MM. Augustin Gamache, propriĂ©taire Ă  Octeville ; Lebas, maire de Saint- Pierre-Egliso ; LeouĂ©riĂ©-Desroziers , juge de paix aux Pieux ; Feuardent-Duhutrel, propriĂ©taire Ă  GrĂ©wine.— SecrĂ©taire MM. Jules Folliot ; secrĂ©taires-adjoints LĂ©vesque, Orry Edmond ; trĂ©sorier Victor Buhot ; archiviste Edmond Cousin.— CoiweiZters d'admi- nistration MM. Emile Samson, nĂ©gociant Ă  Cherbourg ; Henri Monnet, nĂ©gociant Ă  Cherbourg ; Autiste Poupeville, mĂ©decin- vĂ©tĂ©rinaire Ă  Cherbourg ; Jacoues Pontis, propriĂ©taire Ă  Cherbourg ; Couptois-les-Hougues, maire de Flamanville ; Lecerf, jpropriĂ©- taire Ă  Sainte-Croix-Hague ; AntĂ©nor Bosvy, propriĂ©taire Ă  urĂ©ville ; Jean LĂ©crivain, propriĂ©taire Ă  Tocqueville ; François Lecanu, pro- priĂ©taire Ă  Cosqueville ; Auguste Houel-Desmonts, propriĂ©taire Ă  Benoistville. Arrondissement de Coutances. — MM. Briens , prĂ©sident Regnault, conseiller gĂ©nĂ©ral, Dombreval, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Coutances, vice-prĂ©sidents; Guillemette *, conseiller gĂ©nĂ©ral, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral; Saillard, acyoint au maire de Coutance, Lemar- chand, propriĂ©taire Ă  Coutances, vice-secrĂ©taires ; Adde, propriĂ©- taire Ă  Coutances, trĂ©sorier Bienvenu, propriĂ©taire Ă  Coutances, trĂ©sorier-adjoint. Arrondissement de Mortain.—UU. d'Auray, prĂ©sident Duma- rais, propriĂ©taire au Neufbourg, Laurent, ju^e de paix, Ă  Saint-Pois, vice-prĂ©sidents ; Josset, secrĂ©taire; de Bailliencourt, propriĂ©taii-e, Ă  Morlain, trĂ©sorier; l^dvouĂ©, propriĂ©taire, Ă  Mortain, vice-trĂ©sorier ; Boulay, bibliothĂ©caire. — PrĂ©sidents cantonaux MM. BĂ©cbet, pour Barenton ; GuĂ©rin, pour Isigny ; Herbin Gustave, pour Juvi^ny; d'Avenel, pour le Teilleul ; Piel, propriĂ©taire Ă  Mortain; BrĂ©hier Julien, pour Saint-Hilaire-dn-HarcouĂȘt ; d*Auray, maire de Saint-Pois, pour Saint-Pois; Labiche Paul, propriĂ©taire, pour Sourdeval. Arrondissement de Valognes.—WA- le Sous-PrĂ©fet de l'arron- dissement, prĂ©sident honoraire ; SĂ©bire 0^, prĂ©sident; Roumy et Buhot, vice-prĂ©sidents ; Lemarquand, secrĂ©taire; Lq^\^c ^ trĂ©sorier ; Vassellier, bibliothĂ©caire. CHVMBRES CONSULT.\TIVES D'AGRICULTURE. Arrondissement de Saint-Lo.—Canisy^ MM. Deshaycs Albert, — 171 — LenoĂ«l, juge de Afan^ny, Belarue, notaire. — Percy, BlouĂ«t *, conseiller gĂ©nĂ©ral. — Satnt-Clair, Bernard Adolphe, maire, Ă  Saint-Clair. - Saint^ean-ck-mv^ PĂ©zeril, Sainr-Lo, N. . . .^Tessy-sur-Vire, Beaufils, maire de Moyen.— rari^ni-sur- Vire, Cord'homme, maire, conseiller d'arrondissement. Arrondissement d'Avranches. — Avranches, MM. Couraye du Parc *, membre de la SociĂ©tĂ© d'agriculture. -BrĂ©cey, Laurent, maire aux Ducey, Dupont, maire. — GmwriWe, Ducue- min, agriculteur, Ă  Ba2ireElphĂšgej, pro- priĂ©taire, Ă  M^» de Verdun de la Crenne, maire d'Aucey, conseiller d'arrondissement. - Saint-James, Morel, prĂ©si- dent du Comice agricole. -5ar/iZiy, Rioltteau, prĂ©sident du Comice agricole de Sartillv. — Villedieu, TĂ©trel *, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident du Comice agricole de Villedieu. Arrondissement de Cherbourg. — Beaumont, MM. Loms, maire de Beaumont. ^Cherbourg, Hainneville, nĂ©gociant, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'agriculture. — Ôcteville, C* de Sesmaisons, et Lesage, maire d'Octeville. — Les Pieux, LequĂ©riĂ©-Desroziers, juge de paix.— Saint'Pierre-Eglise, Lebas, maire. Arrondissement de CovJLances.—BrĂ©hal, MM. Fauchon EugĂšne, maire-C6rwy-Za-5aZte, Guillemette FrĂ©d. i Boissel- Dorabreval *, maire, conseiller — L/i Haye-dU'Puits, Ducloux, maire.— Lessay, Galuski *i ma»re, — Montmartin-sur-Afer, QuenauU, conseiller gĂ©nĂ©ral. — P^^^^^^ Regnauit, ancien dĂ©putĂ©, conseiller gĂ©nĂ©ral. — Saunt-Malo-ae-ia- Lande, Jehenne, conseiller d'arrondissement, maire. — bami- Sauveur-Lendelinj Toulorge EugĂšne. ArrondĂ»sement de Mortain. — Barenton, MM. Chemin, propriĂ©- Davy, Gressin, maire, conseiller reiMett^ Jouin ZĂ©phirin.-ilforfam, Le Bigot, notaire. -5atn/-^Ăźtere-rfu-^arcouĂ©/.— BoucĂ©, maire de Saint-Martin-ae- Landelles.— Sainf-Pois, Lechaptois, conseiller municipal Ă  Boisyvon. —Sourdeval, Esnault Charles, propriĂ©taire. Arrondissement de MM. Lepelletiert maire de Carierei.^BĂźHcquebec , Viel, juge de le C* de Pontgibaud *, maire et conseiller gĂ©nĂ©ral.— OMee/iou» Colas-Coi-derie, mB,re.—Sainte-MĂšre-Eglise, Roumy, propriĂ©taire- - Saint-Sauveur-k' Vicomte, Leclerc Pierre, maire — Valognesy SĂ©bire 0 *, sĂ©nateur, conseiller gĂ©nĂ©ral. COMICES AGRICOLES. Percy, Tessy-sur-Vire et Torigni-sur-Vire. — MM. Ganne de Beaucoudray, prĂ©sident G. Canu, mĂ©decin-vĂ©tĂ©rinaire Ă  Torigni, et Canuet-PrĂ©fontaine, maire Ă  Villebaudon, vice-prĂ©sidents; Goulet, pĂšre, Ă  Tessy, secrĂ©taire-trĂ©sorier. BrĂ©cey.— M. Laurent, maire des Cresnays, prĂ©sident. DocEY.— M. Rollain, agriculteur Ă  Juilley, pi-Ă©sUlenl. La Haye-Pesnbl —M. B'onlaine, conseiller gĂ©nĂ©ral, notaire Ă  la Haye-Pesnel, prĂ©sident. — 172 — PoNTORSON. — M. FonlĂ©nier, ^, maire du Mont-Saint-Michel, prĂ©sident. Sartilly.— M. Riotleau, dĂ©putĂ©, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident, Saint-James.— M. Morel, maire de Saint-James, prĂ©sident. ViLLEDUEU.— M. TĂ©trel *, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Villedioii, prĂ©sident. BrĂ©hal.— MM. Briens, dĂ©putĂ©, prĂ©sident ; docteur de la BelliĂšre, conseiller gĂ©nĂ©ral, vice-prĂ©sident; de la Valleinerie, secrĂ©taire; Fauchon, maire du Mesnil-Aubert, trĂ©sorier. Gavray.— MM. LecoupĂ© Marcel, propriĂ©taire Ă  Saint-Denis-le- Gast, prĂ©sident ; Micnel, maire du Mesnil-Garnier ; IxclĂšre Edmond, propriĂ©taire Ă  Gavray, vice-prĂ©sidents ; Coueffin Amand, propriĂ©taire Ă  Gavray, secrĂ©taire ;DurviUe Albert», propriĂ©taire Ă  Gavray, vice-secrĂ©taire ; Barbier, percepteur de Hambye, trĂ©sorier, La Haye-du-Poits etLESSAY.— MM. de La MarliniĂšre ^,prĂ©sident ; N . . . , vice-prĂ©sident ; Piquet, propriĂ©taire, secrĂ©taire. Cerisy-la-Salle.— MM. Guillemette, conseiller gĂ©iiĂ©r^X^ prĂ©sident ; N..., vice-prĂ©sident; Duperrouzel, propriĂ©taire, €cr^^aire ; Gaillard, trĂ©sorier, PĂ©riers.— -MM. Regnault, conseiller gĂ©nĂ©ral, pr^sirfenf ; Leconto, conseiller d'arrondissement, vice-prĂ©sident ; Pican, secrĂ©taire; Ledrans, trĂ©sorier. Saikt-Malo-de-la-Lande.— MM. Lefournier, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la PrĂ©fecture d'Eure-et-Loir, prĂ©sident; Lemoine, professeur au IvcĂ©e, /‱' vice-prĂ©sident; Lecarpentier Casimir, propriĂ©taire, 2 vice-prĂ©sident; Tanqueray [Xlmxre y secrĂ©taire ; Vincent, mĂ©decin, secrĂ©taire-adjoint; Lecuir, propriĂ©taire, trĂ©sorier; Gervaise E ugĂšne , trĂ©sorier-adjoint. , Saint-Sauvecr-Lendelin.— MM. le docteur Lemaltre, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident; Toulorge, maire de Muneville-le-Bingard, cl Lecacheux, acljoint Ă  Monthuchon, vice-prĂ©sidents; Dumont, trĂ©sorier ; Ledenlu, adjoint, secrĂ©taire. IsiGNY.— MM. Fauchon, ancien conseiller gĂ©nĂ©ral, le Sous-PrĂ©fet do Mortain, prĂ©sidents d'honneur; GuĂ©nn, maire du Mesnil- ThĂ©bault, prĂ©sident ; Davy, maire des Biards, Cruchet, notaire au Buat, de Tesson, Ă  la MancelliĂšre, vice-prĂ©sidents; Varin, notaire Ă  Isigny, secrĂ©taire ; Anfroy et Heslouin, au Buat, vice-secrĂ©taires ; CrestĂ©, percepteur Ă  Isigny, trĂ©sorier; Jouenne, Paul, Ă  Monligny, Sinoir, receveur de l'enregistrement Ă  Isigny, vice-trĂ©soriers. Saint-Hilairk-dc-Hargouet. -— MM. le Sous-PrĂ©fet dĂ© Mortain, pt^Ă©sident honoraire; Geuest, maire de Sainl-Hilaire-du-Hai*couct, vice-prĂ©sident honoraire; Lefresne Alfred, prĂ©sident; BoucĂ© Julien, Lemonnier, vice-prĂ©sidents; Beaumont, secrĂ©taire ; VieU vice-sec rĂ©* faire; Hirbec, trĂ©sorier; Boivent Louis, vice-trĂ©sofier. Comice agricole du Cotentin.— MM. Emile Lenoel, sĂ©nateur, prĂ©sident; LĂ©on LenoĂ«l, secrĂ©taire; Allix-Courboy et Maillard, vice-prĂ©sidents ; Legrand, trĂ©sorier. ^ — 173 — SOCIÉTÉS D'HORTICULTURE. Arrondissement d'Avranches. — MM. le PrĂ©fet de la Manche, le Sous-PrĂ©fet d'Avranches, prĂ©sidents d'honneur; d'Aisy ^, prĂ©si- dent Loyer ^, docteur-mĂ©decin ; Le Breton, pĂšre, Louvet Cons- tant if, prĂ©sidents honoraires ; Roussel, horticulteur, vice-prĂ©si- dent; Morel Paul, horticulteur, vice-prĂ©sident honoraire; Saint, conducteur principal des ponts et chaussĂ©es, secrĂ©taire; Hamel Alexandre , secrĂ©taire-adjoint ; Gilbert , banquier , trĂ©sorier ; Lemains , conso^vateur-archiviste ; Juhel, Auguste Latouche ^, N. . ., C' de Chabannes, membres du ComitĂ© d administration. Arrondissement de Cherbourg. — Membres d'honneur de la 5oci^M.— PrĂ©sidents dlionneur M. le Sous-PrĂ©fet de Tarrondisse- naent ; M. le Maire de Cherbourg.—PrĂ©sident honoraire M. Emma- nuel Liais ^, ancien directeur de l'Observatoire impĂ©rial du BrĂ©sil. —Vice-prĂ©sident honoraire M. Orry, 0. L, avouĂ© nonoraire. Membres du Bureau pour /S^O. — PrĂ©sident M. le docteur Renault ^, 0. A.— Vice-prĂ©sidents MM. Cauvin, propriĂ©taire ; Levesque , marchand de fer. — Conseillers d administration MM. Jollet^,chcf de bataillon d*infanterie de marine retraitĂ©; Ffcrvieux, propriĂ©taire!; de la Chapelle 0. A, contrĂŽleur des douanes retraitĂ©; Dutot, greffier du tribunal de commerce.— TrĂ©sorier M. Orange, agent comptable do la marine retraitĂ©.— SecrĂ©taire M. LeliĂšvre, Paulin.— SecrĂ©taires-adjoints MM. MacĂ©, Adrien, commis de nĂ©gociant ; Ferey, marchand grainetier. — BibliothĂ©- caire M. Noyon.— BibliothĂ©caire-adjoint M. Cavron, LĂ©on, hor- ticulteur. Commissions /^erwan^n/es.— Culture d'utilitĂ© MM. Levesque, prĂ©sident ; Nicolleau mĂ©daillĂ© militaire, maĂźtre tailleur de Tinfan- terie de marine retraitĂ© ; Lemaçnen, horticulteur ; D' Bernadet, professeur d'anglais au lycĂ©e ; Havard, maĂźtre principal du port retraitĂ© ; Maillard, nĂ©gocfant.— Culture d'agrĂ©ment BiM. Cauvin, prĂ©sident ; Robine, ancien avouĂ© ; Yvory, propriĂ©taire ; Giot, con- ducteur principal des travaux hydrauliques ; Legrin , avocat ; CorbiĂšre 0. A., professeur de sciences naturelles au lycĂ©e. ComitĂ© de Orry 0. L, prĂ©sident ; de la Cho- pelle 0. A., vice-prĂ©sident; Dutot, secrĂ©taire; les Membres du Bureau.— MM. CorbiĂšre 0. A., lo D' Bernadet, Nicollet 0. L, pro- fesseurs en retraite. — Directeur du jardin M. Hervieux.— Profes- seur d'arboriculture M. Levesque.— Conservateur du matĂ©riel M. Levitre.— DĂ©lĂ©guĂ© pour convoquer aux inhumations des sociĂ©- taires M. Nicolleau. Arrondissement de Coutances.—yiM.. Magny, prĂ©sident Saillard, vice-prĂ©sident ; Lemarchand, secrĂ©taire; H. Marie, secrĂ©taire- adjoint; Dupuy, trĂ©sorier; FĂ©lix, consei*vateur-archiviste Arrondissement de Mortain. — MM. le PrĂ©fet, prĂ©sident ho- noraire ; le Sous-PrĂ©fet de Mortain, vice-prĂ©sident honoraire; Piel Jacques- Auguste, prĂ©sident; Mancol, fils, vice-prĂ©sident; — ni — Lebigot, secrĂ©taire ; Durand, secrĂ©taire-adjoint ; Delaporte, trĂ©so- rier i Ganier-Hauleville, conservateur-archiviste. Arrondissement de Valognes.—MM. le Sous-PrĂ©fet de l'arrondis- sement et le Maire de Valognes, prĂ©sidents d'honneur; SĂ©biro 0^, prĂ©sident; Sanson, vice-prĂ©sident; Crosville, secrĂ©taire; Gouye, vice-secrĂ©taire ; Falaize , trĂ©sorier ; Dagoury , bibliothĂ©caire ; Lechevalier, Lemarquand, administrateurs. DEPOT NATIONAL D'ÉTALONS DE SAINT-LO Zafpeotlon gĂ©niale du premier arroadiMeateiKt. MM. Froideveaux 0*ftj, inspecteur gĂ©nĂ©ral; PorialĂšs ^, direc- teur; du Pontavice de Houssey, sous-directeur; Glauzel et MĂ©audre- Desgouttes, suf^eillants ; Manoury, chevalier du MĂ©rite agricole, vĂ©tĂ©rinav'e, Statloa*. Manche Sainl-Lo, Carentan, Sainle-Marie-du-Monl, Sainte-MĂšre- Eglise, Querquevllle, Saint-Pierre-Eglise, PĂ©riers, Avranches, vniedieu, la Haye-Pesnel, la Chapelle-UrĂ©e, Quettehou, la Haye- du-Puits, Beauniont, les Pieux, Valognes, Saint-Sauvenr-le-Vicomte, Saint-James, Saint -Hilaire- du -HarcouĂ«t, Sourdevai, Gavray , Bricquebee, Sartilly, Saint-Pair, Percy, SaintrJean-de-Daye, BrĂ©hal, Marigny, Moniebourg, Torigni-sur-Vire. Calvados Bayenx, TrĂ©viĂšres, Isigny, Balleroy, Vire, Villers- Bocage, CondĂ©-snr-Noireau, BĂ©ny-Bocage, Caumoht. SOCIÉTÉ DES COURSES DE SAINTLO. PrĂ©sident d'honneur MM. Florel, prĂ©fet de la Manche ; prĂ©si-^ dent honoraire Louis Yver ; prĂ©sident Henri Regnouf de Vains ; vice-prĂ©sident N... ; secrĂ©taire GaĂ©tan GuilTot; trĂ©sorier Barreau. SOCIÉTÉ DES COURSES D'AVRAHCHES. MM. Morel Hippolyte, dĂ©putĂ©, conseiller gĂ©nĂ©ral, prĂ©sident.; Lan^lois et Gautier , vice-prĂ©sidents d honneur ; Basire, vice- prĂ©sident ; Loiseau, trĂ©sorier; Lenoir et Desdouitils, secrĂ©taires^ SOCIÉTÉ DES COURSES OU COTERHTIH. MM. le V' de Tocquevitle , prĂ©sident; Leconte, trĂ©sorier; N , . . , secrĂ©taire. SOCIÉTÉ OES COURSES DE ROURIfiHT. MM. Salanson , sous-prĂ©fet ^e Mortain, prĂ©sident ; Lefresne et TĂ©lrel, conseillers gĂ©nĂ©raux, vice^rĂ©sidents ; Pichon, trĂ©sorier ; — 175 — Loyer, secrĂ©taire Bidois, conseiller gĂ©nĂ©ral, Lechaptois, Loyer et Lebrun, commissaires. ^ r VETERINAIRES BREVETES. Arrondissement de Saint-Lo.—UHL. Cauville Alexis-Edouard, Garentan ; Manoury Edouard, Saint-Lo ; Canu Georges-LĂ©onard, Torigni-sur-Vire ; Gaillard François-Victor-Jean-Baptiste, Saint- Lo; Lebrun Octave, Percy. Arrondissement d'Avranches,—Uyi, Dufour Joseph-Casimir, Biin Isidore-Julien, ToupĂ© Alexandre, Ă  Avranches ; Ollivier Pierre-Edouard, Ă  Granvifie ; Bourges j eau-Marie-LĂ©on, Ă  Pou- torson ; Ollivier Louis, Ă  Gran ville. Arrondissement de Cherbourg. —MM. Poupeville Auguste, Ă  Cherbourg ; Boisanfray Jacques-FrĂ©dĂ©ric- Joseph, Ă  Cherbourg ; Debroize LĂ©on-Jules, Ă  Tocqueville. Arrondissement de Coutances.—MM. Levionnais Joseph-Marie, Cauvin Louis-Charles, Cauvin Pierre-Victor, fils, Ă  Coutances ; Bernard Stanislas, Ă  la Haye-du-Puits. Arrondissement de Mortain.^UM. Goubin, Ă  Saint-Hilaire-du- HarcouĂ«l ; Hergault-LosiniĂšre Emile-Ovide, Ă  Mortain. An^ondissement de Valognes.—MM. Gosselin Bon-Hippolyte- Joseph, Ă  Valognes ; Liot EuffĂšno-Donatien, Ă  Sainte-MĂšre-Église; Lemarquand Auguste, Ă  Valogues ; Lebas Alphonse-Jacques, Ă  Valognes. CHAMBRES DE COMMERCE. Cherbourg. — MM. LĂ©on Mauger , prĂ©sident ; Buhol mce- prĂ©sident ; Hainncville EugĂšne], secrĂ©taire ; Bonfils , Bayard, Menut, de la GermoniùƓ Edmona, du Vast, Hay, Bretel, Langlois, trĂ©sorier. Granville.—MU. Riotteau, prĂ©sident; FossĂ©, vice-prĂ©sident; Breton, Dior Lucien', Ch. Guillebot, LeclĂšre, Langlois, Toupet, PhĂ©rivong ; LemaĂźtre, trĂ©sorier. AGENTS CONSULAIRES. Cherbourg.— MM. Henri Prindergast Vercker, consul d*Angle- lerre ; Gustave Bonfils, vice-consul ; Menut, vice-consul de Portugal ; Bonfils Gustave, vice-consul du BrĂ©sil ; Bonfils AmĂ©dĂ©e, vice- consul de SuĂšde et de NorwĂšge ; Liais Joseph-Alfred, vice-consul d'Espagne ; Liais Edouard, consul de Belgique ; Lebrun, agent consulaire d'Autriche-Hongrie ; Emile Postel, vice-consul de Russie p. loi. ^'e Tableau des communes par arrondissement et par canton, contenant la population par arrondissement, canton et communes, les bureiux de poste, le principal des contributions directes, la distance aux chefs lieux de canton, du dĂ©partement et judiciaire, les noms des Maires, Adjoints, CurĂ©s et Desservants, Instituteurs et Institutrices 80 Conseil de PrĂ©fecture 62 Conseil gĂ©nĂ©ral * 67, Conseils d'arrondissement 69 Conseils d'hygiĂšne 66 Conseils sanitaire 176 Contributions.— La Contribution fonciĂšre dans la Manche 30 Contributions directes 139 Contributions indirectes 143 Cour d'appel de Caen 114 — 206 — Culte protestant 152 CurĂ©s et Desservants 8t DĂ©pĂŽts d'Ă©talons de Saint-Lo 174 DĂ©pĂŽt de mendicitĂ© du Mans 158 DĂ©putĂ©s de la Manche 62 Douanes 141 Ëcoles normales 154 Enregistrement, domaines et hypothĂšques 140 Finances 133 ForĂȘts Ul Foires de la Manche 176 Gendarmerie 123 Greffe du Conseil de PrĂ©fecture 65 Histoires et AntiquitĂ©s Les Deux SiĂšges de Valognes en 1562 et 1574 35 RĂŽles des Protestants de la vicomte de Goutances 44 ProcĂšs-verbaux d'assemblĂ©e des DĂ©putĂ©s du Tiers Etat des paroisses du Bailliage de Carentan 54 Hospices 157 Inspection primaire 154 Instituteurs et Institutrices 81 Instruction primaire.— Commission d'examen 154 — PUBLIQUE 152 ~ SECONDAIRE 152 Jury d'examen pour les bourses dans les lycĂ©es et collĂšges 155 Justices de paix 120 LycĂ©e de Cherbourg. . ‱ 153 — de CoĂ»tantes 152 Maires 81 Mairies 71 Marine 125 Mines 1 30 Notaires 121 Ordre judiciaire 114 Ordre militaire 122 Percepteurs des contributions 134 Poids et mesures 66 Police gĂ©nĂ©rale 114 Ponts et chaussĂ©es 131 Postes et tĂ©lĂ©graphes 145 PrĂ©face 5 PrĂ©fecture 62 PrĂ©fets du dĂ©partement.— Liste chronologique 61 Prisons 167 Recettes particuliĂšres 133 Sciences et arts 155 SĂ©nateurs dd la Manche 62 Service vicinal 147 SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Cherbourg 156 — 207 — SociĂ©tĂ© artistique et industrielle 156 — d'agriculture, d'archĂ©ologie et d'histoire Daturelle du dĂ©par- tement de la Manche 155 — d'archĂ©ologie d'Avranches et de Mortain 156 — archĂ©ologique, artistique, littĂ©raire et scientifique de l'ar- londissement de Yalognes 156 ‱— nationale des sciences naturelles de Cherbourg 156 — d'agriculture % 164 — de charitĂ© maternelle 162 — des courses d'Avranches 174 — — de Bourigny 174 — — deSaint-Lo 174 — — du Cotentin 174 — d'horticulture 173 — de secours mutuels 163 Sous-PrĂ©fectures 71 Tableau indiquant le nombre des arrondissements, cantons, com- munes, et la population du dĂ©partement 73 Travail des enfants dans les manufactures 163 Travaux publics 130 TrĂ©sorerie gĂ©nĂ©rale des finances 133 Tribunaux de commerce 116 — de premiĂšre instance 115 VĂ©tĂ©rinaires brevetĂ©s 175 L'Annuaire de la Manche se trouve CHEZ MM. PRÉVEL, libraire, Ă  Saint-Lo ; Dairkaui, imprimeur-libraire, Ă  imprimeur-libraire Ă  Goutances ; Saint-Lo ; Salettes, imprimeur-libraire, Ă  Lecluze, libraire, Ă  Saint-Lo *, Goutances ; Omond, libraire, Ă  SaĂźnt-Lo ; Lebkl, imprimeur-libraire, Ă  Mo^ Anpray, libraire, Ă  Avranches ; tain ; M"** Lecouflet, libraire, Ă  Cher- Luge, imprimeur-libraire, Ă  Va- bourg ; lognes ; Gapelle, libraire, Ă  Valognes. ANNUAIRE DU DÉPARTEMENT DE LÀ MANCHE 63 \NNÉB. - 1891 i 1 ANNUAIRE DU DEPARTEMENT 1^1 iLiv ^iv^^mis 65' ANNÉE. - nous n*avons plus Ă  craindre qu'on regrette le passĂ© et nous pouvons nous prĂ©senter fiĂšrement devant nos lecteurs. Nous le prions d'agrĂ©er le tĂ©moignage de notre bien sincĂšre recon- naissance. l'Editeur. Saint-Lo, le 15 fĂ©vrier 1891. I k ; H H' 3 S *> " ‱.s ‱ ‱ KO. B" O — 2 .s *? t> .S S Ăą^ s o - s es SUbl a a ^ .ii t, c 2^ w 03 n A ec X X X X '/3 y. a cft > I» '- »‹ a 2 Ă».*"^ ^ O. » en on »0 ĂŻ > X ^ cr. c J= S . ai . X !/J CA i/j en ? Ji S rt ^ -Ăźi ^ g 3 3 g 5 3 fl e a» 5? g u-o ^fi . fl ce S g S * s S S cil fl S fl lil^SfiiSĂą ‱p-CO-*aO ^ aj a a M C t»- fl ^ e fl O S IS^-S-S 5^3 > S 1 O = ji en ‱ S ^ o . . ‱ m en 10 ‱ ‱ ‱ ‱ S , fl 50 W — ^c^a 6 ^ = S S -S ^ Sa S S o £‱ >‱ » si fl fl G en in ‱in ^^ ^ w S ai O flC en kJ 09 ‱ C9 O ^ a ÂŁ S .ÂŁ fl C j3 o -fl es OS >^ ^ bC t- S 3 -a* 3 .1 V a. 5 a ce 3 fl . fl o ‱=?‱;? > c ;s i3 fl * w V Vl iĂź 03 »3rxAcnoooc x en . a g co vi ĂąC X -t! o fl a-e c I o fl X »^ Vi Ok 03 X . c e a> 3 g t3 fl Ăźgcs^ I 5? rtcÂŁ 3 a a l 5?ci5 e 'WCC*CDt'-XCĂŽ ^ ^ ^ ^ s s U i -S *1 S'I tl 'ĂŻl 'Î'I 'ri 'Tl Tl 1 CO * Ăźfl CD ~ ^' C fl , .Î2*°*'~'SZ; ‱E'^^'^aiS „cĂź^ e a. > Sci^ a a.ÂŁ.> ^si^ e ^ r-xcso-^Tico-^wcoi-xCĂŽOrißßSSrSĂźSStlS ‱ e fi IB ce .Ăź= ‱ 2 . 1; as S. 5 02 O 00 o >Ci3 ‱ ‱ ^ ‱ ‱ ‱ Sr . ‱ ‱ ‱ ^i ‱ ‱ ^* ‱ ‱ ‱ ~ ' _* _ * en X X X X xOxxxxwxxxxxx'/jxxxx 11 en X "^ e fl "C t^ 3 ÂŁ 5 . fl ce ‱ ^ ;> X M -^ fl ‱p*»! ce 53flc BceSsflfl .Cteajflgc B.>^Q^ fl a ce >‱ X o — s i 00 ^ — lo t fi ^ a o SS _©CQ t. » te s .s 2 = S QS5 > O fi r'X fi o* O -^ ‱> fi aĂŻ 2 o W;= s2 3 tfi C O o a> o .±; fi Ji3 CD O iiiS fi T m »} O en co en oo ^^ en on en en en w en O en en en en D en -2^ a S n o 0 en en cd a 6.ÂŁ.> SgQ^Sa.ÂŁ.Sgc5^ ^9ie0*^Mt^X0»O^9iC0 covafiB fiedO Sfi Ăą ^ . g * 3 > SQ^a SS>;SSS3;3;SS;iSSgS;8SS3SS a i o fi > O »; b- en ^.lĂŻ C B-^ > a 3 .firtoflgfi .casgS .9 Sq^ a a.ÂŁ.> gc^ a gc^^ -^^‱♩-^SSSSSSSCSSSSiSSSSSS 858^ eo ÂŁ *^ Si ‱ "S ^ ♩3 a a"* t 3 5 2 Oao Ăźd ..- * a en tlfi fi o t>o >» a '3 SfeSggS 3 3 2iSÂŁ *ÂŁ 2 5s 23 O on ‱ ‱ ‱ en A en 9} tT/cn'iienvĂźaQincnm en Q "en 00 0Q en en Sa^aB en on en se* 5 ‱X3 C cd a ^^ S en ‱ .-^ ^ en ^ — ‱X3 fi fi ^Ă«a fi Crs fi éé il.»^ieSsg..?iQ3i I -"-♩'-‱^ÏÏSSSSSzĂŻSSS^SĂźSSSS *8SS I I ‱ 20. ce PS HO ^§g rr -is ‹© ;fi fi eĂŽ 4 en U O a - o a "ĂŽ il 5-2 2r^ eo en en en X en " go-* H C9 O >‱ * .U m > fi '> y. 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Commanderie do Valognes. — HĂŽtel-Dieu. — 116. SĂ©minaire. 117. Tamerville. — 118. Vasteville. 119. Cherbourg. Au fol. 119, la capitulation du 12 aoĂ»t 1450. 129. Barfleur. 140. Saint-Sauveur le Vicomte. — 141. Pierreville. — 142 v°. RĂ©- ville. — 145. Saint-Germain de Tournebu. — 146 v*. NĂ©hou. 147. Bricquebec. Au fol. 148 vour l'instruction et pour l'entretien des pauvres ecclĂ©siastiques, 'ont fait regarder dans toute la province et dans les autres voisines comme un autre saint Charles BorromĂ©e. Il est mort dans sa 84ℱ annĂ©e, regrettĂ© de tout le monde pour ses vertu* extraor- dinaires. » Mangon trouvait un concours empressĂ© chez les reprĂ©sen- tants du clergĂ©, qui sans aucune mĂ©fiance lui laissaient copier tous leurs titres. Il a annotĂ© le cartulaire de Tabbaye des reli- 1 M. du Houguet avait Ă©tĂ© autorisĂ©, le 14 octobre 1699, Ă  Ă©tablir un banc pour lui et pour sa famille dans la chapelle Je la Sainte Vierge de l'Ă©glise des Cordeliers. Ibid., fol. 353. 2 Ibid., fol. 363. 3 L. de PoQtaumoDt, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Cher- bourg, 1861, p. 496. 4 Ibid., p. 496, note. 5 Dans ses mĂ©moires sur Valognes, Mangon dit avoir fourni au Mercure galant la note relative Ă  l'abbĂ© de La LuthumiĂšre. -rĂŽ- deuses bĂ©nĂ©dictines de Yalognes, qui est aux archives du dĂ©partement de la Manche, et j'ai vu jadis dans le cabinet de M. LĂ©chaudĂ© d'Anisy un Recueil des fondations de l'abbaye de Blanchelande, rĂ©digĂ© par le pĂšre prieur, le 12 juin 1690, Ă  la fin duquel se lit cette note . C'est l'exemplaire offert par l'auteur au roi François I", au chiffre duquel il est reliĂ©, en cuir noir ; il porte aujourd'hui le n^ 2869 dans la sĂ©rie des vĂ©lins de la BibliothĂšque nationale. IV. — Un bel exemplaire du livre d'Adrien de Valois Rerum francicarum usque ad uhlotharii senioris mortem libri VIII Paris, 1646, in-folio. J'ai vu ce livre en 1849 dans la bibliothĂšque de M. Auguste Le PrĂ©vost. 1 Ms 1394 de Greoeble, f^ 5 v». . Ăąo — m. — EXTRAITS DES MÉMOIRES DE PIERRE MANGON. Pour atteindre le but que je me suis proposĂ©, il ne me reste plus qu*Ă  citer quelques exemples qui donneront une idĂ©e de la variĂ©tĂ© et de l'importance des informations dont sont remplis les treize volumes du recueil de Grenoble. Par ces exemples, qui seront rapportĂ©s Ă  peu prĂšs suivant Tordre chronologique, j espĂšre justifier TĂ©loge que Toustain de Billy 1 a fait de Pierre Mangon quand il Ta qualifiĂ© de personne trĂšs savante et trĂšs curieuse. » Vie de saint Germain^ patron de Carleret et de Flamanville. Un saint Ă©voque nommĂ© Germain, qui est honorĂ© le 2 mai et qui fut martyrisĂ© au diocĂšse d'Amiens, dans la localitĂ© appelĂ©e aujourd'hui Senarpont, est le patron de plusieurs Ă©glises de la Basse-Normandie, notamment de Garteret et de Flamanville. Sa vie, qui a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e postĂ©rieurement au xi* siĂšcle, d'aprĂšs des traditions fort incertaines, mais qui n'en renferme pas moins des particularitĂ©s trĂšs curieuses, a Ă©tĂ© publiĂ©e par les BoUandistes 2. Mangon en avait remarquĂ© une copie dans tt un livre d Ă©glise en grand parchemin, d'Ă©criture gothique, facile et peu abrĂ©gĂ©e, *> qui appartenait Ă  l'Ă©glise de Flaman- ville et qu'il s'Ă©tait fait prĂȘter par M. de La Chapelle. Il prit la peine de la transcrire tout entiĂšre 3. Quoique cette transcrip- tion n'ait plus guĂšre d'intĂ©rĂȘt, maintenant que nous avons l'Ă©dition des Bollandistes, il ne faut pas la dĂ©daigner. Le manuscrit de Flamanville, dont Mangon nous a conservĂ© le texte, renfermait des parties d'office qui n'ont pas Ă©tĂ© publiĂ©es et qui mĂ©ritent d'ĂȘtre signalĂ©es comme exemple de liturgie locale. 11 y avait notamment une prose en 20 strophes, dans laquelle la lĂ©gende de saint Germain est prĂ©sentĂ©e sous une forme abrĂ©gĂ©e et pittoresque. Voici ce morceau, qui a dĂ» ĂȘtre chantĂ© avec beaucoup d'entrain, pendant plusieurs siĂšcles, Ă  Flamanville et dans d'autres Ă©glises placĂ©es sous l'invocation de saint Germain d'Amiens PROSA SANCTI GERMANI Ù. Germane, decus patrie, Te patre floret Gallia, DĂ©corum sidus Scolie, Te nato gaudet Scotia ; Ad regem defer glorie Illic clarus natalibus, Tue vota famille. Hic refiilges virtutibus. 1 Histoire ecclĂ©siastique du diocĂšse de CĂ©Outances, Ă©d. de la SociĂ©tĂ© de THistoire de Normandie, t. Il, p. 328. 3 Tome 1 de mai, p. ^59; nouv. Ă©dit., p. 263. 3 Us, 1401 de Grenoble, fol. 163. 4 Ms. UOl de Grenoble, fol 173 v*'. — 21 — Cum Aadino et Aquila Pia parentum copuia Sacro fonte renasceris. De divinis instruerĂźs. A beato pontifice, Qui te sacro de latice LavĂąt, nomeo adaptatur. FĂ©lix qui te imitatur I Imbutus ergo literis Divini curas operis Magis berere studiis Quam rĂ©bus transitoriis. Omnes stupent mente mota Sanctus Dei sedens rota, Maris eƓersis fluctibus, Se prĂ©sentĂąt littoribus. Magum putant vel Neptunum ; Sed vir Dei unum Deum His constanter insinuĂąt ; Vanos cultus Ă©vacuĂąt. Vite verba sanctus sent ; Vivit puer ; draco pĂ©rit. Per hec et his similia Credunt quam plura miliia. Ab Agrippine presule Pontincalis infule Gulmen ei tribuitur ; Inde cepta prosequitur. Romam pergit revisere Apostolorum limina. Illio divĂźno muoere Mira capit solamina. Confortatus alloquio ÂŁt sanctorum visione, Aggreditur Hispaniam, Non verita passione. IHic lepra depellitur, Defunctis vita redditur. Que sit Germani sanctitas Tolosa novit civitas. Baiocarum calcaneo Offensus muros subruit ; Defunctum vite pristine Vie gressu restituit. Multatur avaritia Damnis et contumelia Siccantur vino dolia. Tota tremit provincia. Jam, Germane, desideras, Consummari martyrio. Ad hec tendis et properas, Migres ut ab exilio. Erouios habet veritas. Et ministres iniquitas. De veritatis odio Hubaldus truncat gladio. In Hubaido dementia, In Senardo clementia, In virgine prudentia, Que sancti defert nuntia. Curre, virgo ; fac mature Ut tradatur sĂ©pulture ; Curre, ne sanctum canibus Gibus detur aut avibus. Te, Hubalde, tartareus Manet ignis ; istum Deus Geli locat in regia, Ubi perennis gloria. Actorem bujus cantici, Nosque qui tibi psaliimus, Martyr Dei, post te trabe, Quo te migrasse credimus. Amen. Char trier s ecclĂ©siastiques, Mangon a compulsĂ© les archives de la plupart des monastĂšres du Cotentin et a copiĂ© ou analysĂ© beaucoup des chartes qui 8*y trouvaient. La plupart de ces documents existent encore en original Ă  la PrĂ©fecture de la Manche. Le recueil de Mangon contient cependant plus d*une piĂšce qu'on chercherait vaine- ment ailleurs. Je signalerai notamment, dans le ms. H02 de Grenoble, une quarantaine de chartes du prieurĂ© de HĂ©auville Ă  la Hague, dont les originaux doivent avoir disparu presque sans exception. Il y a lĂ  des actes du xi' et du xii* siĂšcle qui sont — 22 — d'une importance majeure pour Thistoire du Cotentin. En combinant les copies de Mangon avec celles des BĂ©nĂ©dictins, de GaigniĂšres et de Baluze, aujourd'hui rassemblĂ©es Ă  la BibliothĂšque nationale, on formerait un petit cartulaire du plus haut intĂ©rĂȘt et qui jetterait beaucoup de lumiĂšre sur les annales de notre contrĂ©e avant la rĂ©union de la Normandie Ă  la couronne de France. Etablissement des Cordeliers dans les Ăźles Saint-Marcouf^ puis Ă  Saint'Vast et enfin Ă  Valognes. Nous avons vu que Pierre Mangon affectionnait le couvent des Cordeliers de Valognes. C'est lĂ  Ă  coup sĂ»r qu'il avait puisĂ© des renseignements sur un Ă©tablissement trĂšs prĂ©caire aue des religieux de Tordre de Saint-François avaient essayĂ© ae crĂ©er au xv siĂšcle dans les Ăźles de Saint-Marcouf, sur un fonds appartenant Ă  l'abbaye de CĂ©risy. Un acte du 23 avril H5i!i nous rĂ©vĂšle les circonstances qui les obligĂšrent Ă  abandonner une solitude par trop inhospitaliĂšre 1 Comme il soit ainsi que, par longue espace de temps, grand nombre des frĂšres mendians de l'ordre de Saint François ayent estĂ© logĂ©s es isleaux do Saint Marcouf 2 prĂšs la Hougue de Saint Vaast, par depriance, pour ce que le Heu est aux religieux de Cherisy, le terme desquels et du temps que preste leur auroit estĂ© soit presque fine ; et, posĂ© que plus long temps durast, si ne peuvent-ils faire chose seure pour eux et leurs autres frĂšres, pour ce cjuc la propriĂ©tĂ© ne peuvent ils avoir autrement qu'em prest ; et si est ainsi que Teau, qui est le plus de leur gouvernement avec leur pain, soit telle plus de la moityĂ© du temps elle est salĂ©e; et ainsi souventos fois a grand inconvĂ©nient et moult trouble par gens de mer; pour quoy et dempuis naguĂšres ils sont retournez par devers leur gĂ©nĂ©ral, afin de remonstrer les choses dessus dictes ; pour lesquelles causes il ayt envoyĂ© au lieu, et pour considĂ©ration des choses susdictes, ayant Ă©tĂ© autborisĂ©s de venir eux loger en la terre au plus prez des isleaux, se recouvrer peuvent place que l'en leur veille donner et omosner. . . » C'est alors que les pauvres religieux conçurent le projet de s'Ă©tablir sur le territoire de Saint-Vast. Un bourgeois de Quettehou, Jean Pervostel, vicomte du duc d'Alençon en Cotentin, leur offrait un terrain situĂ© prĂšs de la mer, Ă  La Hougue de Saint-Vast. Mais des conditions plus avantageuses ne tardĂšrent pas Ă  leur ĂȘtre proposĂ©es en vue d'un Ă©tablisse- ment Ă  Valognes. Ils y fondĂšrent un couvent, qui a subsistĂ© jusqu'Ă  la RĂ©volution et dont l'histoire dĂ©taillĂ©e pourrait s'Ă©crire i Ms. 1400 de Grenoble, 1" partie, fol. 40. 2 Dans le ms. 1402 de Grenoble, au fol. H, Mangon dit avoir vu, probablement chez les Cordeliers de Valognes, deux sceaux du gardien des lies en Tun y a un navire avec un crucifix au lieu de mĂąt, une vierge tenant son enfant Ă  TarriĂšre et un cordelier au devant. La lĂ©gende Sigillum custodis insularuro infĂ©rions Normanise. L'avers est illisible. » — 23 - Ă  Taide des matĂ©riaux rĂ©unis dans le volume des mĂ©moires de Mangon que possĂšde la bibliothĂšque de Valognes. Au moment oĂč les Gordeliers avaient songĂ© Ă  s^Ă©tablir Ă  Saint- Yast, le fief de La tiougue, dĂ©pendance de La baronnie de Gourcy, appartenait Ă  Robert de FrĂ©ville, Ă©cuyer, qui le vendit, le'l5 janvier H57 ^nouveau style, Ă  messire Jean de Magneville. Gelui-ci ne tarda pas Ă  le cĂ©der Ă  Louis, bĂątard de Bourbon, amiral de France. Le 16 juillet H98, GeofFroi Herbert, Ă©vĂ©que de Goutances, Tacheta de Jeanne de France, veuve de Tamiral. 1 Actes relatifs Ă  la fĂ©odalitĂ©. Pierre Mangon attachait une importance particuliĂšre aux actes dans lesquels Ă©taient exposĂ©s les droits et les devoirs des Possesseurs de fiefs, il avait Ă  sa disposition les archives du omaine royal ; c'est lĂ  et dans plusieurs chartriers seigneuriaux qu'il a trouvĂ© des contrats de vente, des accensements, des transactions et surtout des aveux, Ă  Taide desquels on pourrait tracer dans les moindres dĂ©tails, pour le xvi* et le xvii* siĂšcle, une carte fĂ©odale du Gotentin. Les actes dont nous lui devons la conservation nous font connaĂźtre, en outre, la succession des seigneurs et beaucoup d'usages plus ou moins singuliers. Je citerai seulement un acte du 17 juillet 1573, relatif Ă  un morceau de terre, situĂ© Ă  Saint-Marcouf, qui futfiefFĂ© Ă  Jacques Maupetit par Jacques Godefroy, seigneur d'Ingreville, sĂ©nĂ©chal et procureur de 1 abbaye de Saint-Wandrille. Le tenancier de cette terre devait fournir tous les ans un chapon et un coq destinĂ©s aux Ă©bats des jeunes gens de la paroisse ... un petit coin de terre sis Ă  Saint-Marcouf, au bourg du dit lieu, conte- nant environ demie vergĂ©e, Ă  charge de payer annuellement au terme de NoĂ«l un chapon, et au lundi de PĂąques un coq, avec trois basions blancs, de longueur de trois pieds et demi, lequel coq et bastons le dit Maupetit sera tenu nresenter le dit jour de lundy, aprĂšs vespres, aux dits sieurs religieux, procu- reurs ou officiers, Ă  la cour le roy, au lieu accoustumĂ© faire les esbats, lequel dit preneur sera tenu, luy et ses hoirs, planter le dit coq au dit lieu Ă  la longueur de trente marches, et prĂ©sen- ter les dits bastons Ă  ceux qui voudront ruer Ă  iceluy pour trois coups, ainsy que de coustume, les deniers provenans duquel seront recueillis par le dit Maupetit, et dont il tiendra compte aus dits religieux, sans qu'il soit tenu les porter hors de la paroisse, lequel chappon et coq seront surannez. . .» 2 Parmi les aveux que Pierre Mangon a recueillis, j'en ai remarquĂ© un dont la premiĂšre ligne renferme une formule digne d'ĂȘtre mise en relief 1 Ms. 1400 de Grenoble, 1" partie, fol. 19-23. 2 Mb. 1393 de Grenoble, fol. 293, v^ — 24 — os8ible qu*0D trouvĂąt des exemples de la formule. On lit en toutes ettres car tel est noire bon plaisir, dans un privilĂšge obtenu lo 2i fĂ©vrier 1719 par GuillHume lĂźruchel, imprimeur et libraire au Havre de GrĂące. Je cile ce texte d'aprĂšs TĂ©dition qui s'en trouve en tĂȘte d'un Journal de navigation de S. Le Cordier. Bibl. nat., 8 V. 8702. 3 Sully, MĂ©moires Amst. 17Ăą5. in-12, t. VIII, p. 455. - C'est Ă  Sully que les auteurs de la troisiĂšme Ă©dition de VArt de vĂ©rifier les dates ont empruntĂ© ce qu'ils ont dit de la formule ^ Car tel est notre bon plaisir. ** 4 Essai sur les rĂ©gties de Claude et de NĂ©ron, 1. Il, § 36, dans l'Ă©dition des Ɠuvres de Diderot publiĂ©e par Assezat, t. III, p. 264. — 25 — plaisir, aurait Ă©tĂ© la phrase la plus mĂ©prisante qu'un monarque ait pu adresser Ă  ses sujets, si es n'eĂ»t pas Ă©tĂ© une vieille formule de Taristocratie ? » Le bon plaisir du roi Ă©tait une locution courante dans la sociĂ©tĂ© du xvii* siĂšcle ; elle ne choquait personne en France, pas mĂȘme les parlementaires qui se faisaient un point d'honneur d'allier au plus absolu dĂ©voue- ment Ă  la royautĂ© le plus scrupuleux souci des prĂ©rogatives de leurs compagnies et des privilĂšges de leurs villes ou de leurs provinces. C est ainsi que Peiresc, dans une lettre adressĂ©e au chancelier, le 29 juillet 1636, tenait ce langage Au lieu que c'estoit du roy principalement, et aprĂšs de moy, soubs le bon plaisir de Sa MajestĂ©, qu'il devoit tenir cette grĂące. . . » 1 PrisĂ©e de la baronnie de Saint-Sauvevr-le- Vicomte, en 1474. Je regrette vivement de n'avoir pas connu quand je m'occu- pais de l'histoire du chĂąteau de Saint-Sauveur, un document qui remplit 136 feuillets d'un des volumes de Pierre Mangon 2 et qui abonde en renseignements sur toutes les dĂ©pendances de la baronnie qui avait appartenu Ă  Godefroi d'Harcourt dans la jremiĂšre moitiĂ© du xiv siĂšcle. Nous savions que Godefroi avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  payer 30,000 livres de dommages et in- tĂ©rĂȘts au seigneur de Cfniffrevast ; mais nous ignorions que cette grosse amende n'avait point Ă©tĂ© acquittĂ©e et que l'amiral Louis bĂątard de Bourbon avait acquis des hĂ©ritiers du seigneur de Ghiffrevast le droit de la recouvrer pour son propre compte. Telle est l'origine du procĂšs verbal aont il s'agit et dont il suffit de transcrire ici l'intitulĂ© a C'est la prisĂ©e de la baronnye, vicontĂ© et seigneurie de Saint Sauveur le Viconte, que fait jurer et passer par decre[t, par def- fault de biens meubles, ensuivant les ordonnances do leschiquier, Michel Gorbin, procureur de hault et puissant seigneur M. Louis bastard de Bourbon, comte de Roussillon, seigneur de Vallognes et dUsson, admirai de France, pour avoir et recouvrer le payement de 30,000 livres tournois pour une foys payer, monnoye lorĂš cou- rante, Ă  quoy faire Godeffroy de Hareourt, en son vivant chevalier, Iseigneur I du dit lieu de Saint Sauveur, fut condamnĂ© par arrest de ta cour de parlement vers et Ă  rencontre de feu messire Nicole de Syfrevast..., de laquelle somme de 30,000 1. iceluy mon dit seigneur comte a le droict par transport Ă  luy faict par les hĂ©ritiers ou ayans cause du dit deffunt de Syfrevast. . . » Le registre original qui contenait ce prĂ©cieux document avait subi des dĂ©tĂ©riorations pendant les troubles de la Ligue, lors de la prise et de la reprise du chĂąteau de Saint-Sauveur. 1 Lettre originale, conservĂ©e Ă  la BibliothĂšque naticoale, collcctioD Dupuy, vol. 718, fol. 277 v». t Xs. 13U9 de Grenoble, fol. 177-312. - Î6 - Le capitaine François Le Clerc. Dans le Journal de Gilles de Gouberville 1 il est question plusieurs fois du capitain»>. François Le Clerc, de RĂ©ville. Nous y voyons que le 29 mars 1555 ce capitaine reçut Ă  diner, dans sa maison, Tamiral de Goligny, qui faisait une tournĂ©e sur les cĂŽtes de la Basse-Normandie. Le 13 septembre de la mĂȘme annĂ©e, Claude Cabart et Gantepie vont trouver le capitaine François Le Clerc, pour savoir s*ils auraient quelque chose de la prise faite sur la mer. En 1556, le 17 aoĂ»t, Gilles de Gou- berville partage le diner de François Le Clerc, dont le nom revient encore dans le Journal Ă  la date du 9 juillei 1561 il faisait alors besogner Ă  son navire au port de Cherbourg. Ce François Le Clerc paraĂźt avoir Ă©tĂ© Tun des plus braves martns que le Cotentin ait produits au temps de François I*'. Un rĂ©sumĂ© de ses Ă©tats de services se trouve dans les lettres d'anoblissement que le roi Henri II lui accorda en septembre 1551 ei que Manson a insĂ©rĂ©es dans les mĂ©moires relatifs Ă  la paroisse de RĂ©vilie 2. Nous, considĂ©rant et ramenant Ă  mĂ©moire les bons services que noslre cher et bien amĂ© François Le Clerc, Tun des c-apitaines de nostre marine, a par cy devant el dĂšs longtemps faits, tant au feu roy nostre trĂšs honorĂ© seigneur et pĂšre, que Dieu absolve, que Ă  nous, au fait de nos guerres et armĂ©es, que nous avons eus tant sur la mer que par terre, oĂč continuellement il a exposĂ© sa personne en infinis dangers et peines, et avecques telle hardiesse et vaillance qu'il en est digne de louange et singuliĂšre recommandation, avec ce que, ez combats et conflicts esquels, pour nostre service il s'esl toujours des premiers rencontrĂ© et offert Ă  rencontre de nos ennemys, il a estĂ© grandement mutilĂ© de ses membres, y ayant perdu une jambe et un de ses bras grandement endommagĂ©, ne laissant toutefois pour cela son dit service, et exploite sa personne en telle et aussi grande voluntĂ©, hardiesse et vaillance qu'il a jamais fait. . » La bravoure de François Le Clerc nous a d'ailleurs Ă©tĂ© at- testĂ©e par Thevet, qui rappelle en ces termes la descente des marins français dans l'Ăźle des Palmes, l'une des Canaries ... laquelle fut saccagĂ©e de mon temps, lorsque les guerres estoient ouvertes entre l'empereur Charles le Quint et Henry second du nom, roy de France, par un capitaine corsaire nommĂ© François Le Clair, dit Jambe de Bois, nomme vaillant et accort Ă  la marine, avec lequel j*ay quelquefois voyagĂ©. 3 » La vie de l'intrĂ©pide corsaire auquel ses contemporains avaient donnĂ© le surnom de Jeunoe-de-Bois » mĂ©riterait sans aucun doute d'ĂȘtre Ă©tudiĂ©e par un de nos compatriotes. 1 Édition de TabbĂ© Tollemer, p. ill, 492, 506 et 51t. 3 Ms. 1397 de Grenoble, folio 299 v. C^ A. Thevet, La Cosmographie universelle^ 1. III, chap. X, Ă©d. de Paris, 1575, 1. 1, fol. 84. — 27 — La Ligue dans le Val de Saire, M. ArsĂšne Delalande a consacrĂ© un trĂšs intĂ©ressant chapitre de son Histoire des guerres de religion dans la Manche p. 17^- 186 aux Ă©vĂ©nements dont le Val de Saire fut le IhĂ©Atre pen- dant les premiĂšres annĂ©es du rĂšgne de Henri IV. Il en a em- pruntĂ© les principaux Ă©lĂ©ments Ă  V Histoire civile et religieuse de la ville ck Cherbourg par TabbĂ© DĂ©mons. Beaucoup ae dĂ©- tails, entiĂšrement nouveaux, sur les mĂȘmes Ă©vĂ©nements nous sont rĂ©vĂ©lĂ©s par les extraits que Pierre Mangon a tirĂ©s du re- gistre de Guillaume Le Tort, curĂ© de RĂ©ville, et du registre de ^Ăźicolas Ermisse, bourgeois de Barfleur. Je vais les reproduire, et, pour aider Ă  rĂ©tablir Tordre chronologique des faits, je com- mence par en prĂ©senter un rĂ©sumĂ© trĂšs sommaire. Le chef des ligueurs dans le Cotentin Ă©tait François de La Cour, communĂ©ment appelĂ© Du Tourp, du nom d'un petit chĂąteau fortifiĂ© qu'il habitait Ă  Anneville-en-Saire. 1589. Bataille Ă  la Bellecroix. Je ne saurais dire oĂč se trou- vait cette localitĂ©. 1590. 12 ou 13 fĂ©vrier. Sur le territoire de Saint-Germain- de-Yarreville, engagement des bandes rassemblĂ©es par Du Tourp avec les troupes royales que comjnandait le sieur de Canisy. 20 fĂ©vrier. Combat acharnĂ© dans le cimetiĂšre d'Émondeville. Du Tourp y est fait prisonnier. On l'enferma Ă  Saint-Lo, mais il ne tarda pas Ă  s'Ă©cnapper de prison. RĂ©fugiĂ© dans son manoir du Tourp, François de La Cour y est assiĂ©gĂ© par les capitaines royalistes, qui durent lever le siĂšge le 9 ou le 11 octobre. Au mois de fĂ©vrier 1591, une nouvelle tentative contre le ligueu] dĂ©rables. 11 s'empara le 2 juin de la tour de BarĂ»eur, et le 11 du chĂąteau du Tourp Ij. Le 1" septembre, François de La Cour fut mis en dĂ©route, ce qui ne l'empĂȘcha pas de tenir la campagne. En 1592, le 1" fĂ©vrier. Du Tourp passe Ă  RĂ©ville ; en avril, il est battu Ă  Saussemesnil. Le 6 mai de cette annĂ©e, M. de Sainte-Marie occupe Barfleur au nom du roi et s'y Ă©tablit solidement dans un fort, qui fut rasĂ© en 1597. 1 Mangon a copiĂ© Ms. 1397 de Grenoble, fol. 344 un acte du 10 juin 1591 relatif Ă  la rançon d'un prisonnier de TarmĂ©e royaliste em- ployĂ©e au siĂšge du Tourp. Par cet acte, Mive Symon, femme de Floxel Rouxel, vend deux champs de terre sis Ă  RĂ©ville pour 20 Ă©cus d'or sol qu'elle devait employer Ă  la dĂ©livrance dudit Rouxel, son mari, de prĂ©- sent estant dĂ©tenu prisonnier par les gens de guerre du camp de M. le comte de Tborigny estant devant le Tourp. — Î8 — Le 23 dĂ©cembre, François de La Cour est tuĂ© Ă  La Pernelle. On exposa sa tĂȘte sur une des portes de Cherbourg. La mort de François de La Cour ne mit pas fin Ă  ce que le curĂ© de RĂ©ville appelait la tragĂ©die des Du Tourp. François de La Cour avait laissĂ© un fils, appelĂ© comme lui François, qui, pour venger la mort de son pĂšre, prit du seivice dans le parti des Ligueurs. Il se trouvait Ă  Honfleur quand cette place dut se rendre au duc de Montpensier 1 juin 1591. Celui-ci dĂ©livra, le 8 juin 1594, au sieur Du Tourp un passe- Sort valable pendant trois mois pour se rendre en sa maison u Tourp au Cotentin, avec 25 ou 30 soldats 2. MalgrĂ© le serment de fidĂ©litĂ© qu'il avait prĂȘtĂ© Ă  Henri IV, le 9 juin 1491 3, le sieur Dn Tourp souleva quelques partisans dans le Cotentin, et, la nuit du 20 au 21 dĂ©cembre 1594, il surprit la tour de Tatihou, que le sieur de Canisi vint assiĂ©ger trois jours aprĂšs. Du Tourp capitula le 18 janvier 1595 4, mais la capitulation ne TempĂ©cha pas d'ĂȘtre assommĂ©. Voici textuellement les passages des registres du curĂ© de RĂ©ville et du bourgeois de Barfieur qui se rapportent Ă  ces tristes Ă©pisodes de nos guerres religieuses. I. — REGISTRE DE MAISTRE GUILLAUME LE TORT, CURÉ DE RÂVILLE 5. AnnĂ©e 1589, guerre et bataille Ă  la Bellecroix. Lestre 6 tuĂ©, en may, la sepmaine avant le dimanche H du dit mois. AnnĂ©e 1590, gens d'armes en campagne 7. AndrĂ© Fouace fui tuĂ© Ă  la guerre par les gents du siĂ«ur dĂ© Ganisy et les troupes d'avec luy le 12 8 febvrier, Ă  Saint Germain de Varre- ville, le corps duquel fut apportĂ© Ă  RĂ©ville, le vendredy suivant et enterrĂ© Ă  1 enlise le samedy d aprĂšs, qui estoit le jour de samedy de la Septuagesime 0 . 1 Ms. 1400 de Grenoble, part. I, fol. 116. 2 Ibid, fol 117 \. H Il paraĂźt mĂŽme que François de La Cour avait obtenu des' lettres de Henri IV, le 38 septembre 159i, pour ĂȘtre mis en possession des biens de son pĂšre ; voyez les lettres patentes de Henri IV, du mois de fĂ©vrier 1597. publiĂ©es par M. de Pontaumont dans une brochure intitulĂ©e Docu- ments pour servir Ă  l'histoire de Cherbourg in-8A^ un plancher de bois le logement des officiers au dessus de ceiuy des soldais. » Au dessus de ce logement des oitlciers est la grande voĂ»te, espaisso de 7 pieds de massonnerie, et couverte d un enduit de ciment pour renvoyer les eaux, avec six pieds de sable au dessus, ce qui la rend Ă  lepreuve de la bombe. Elle est percĂ©e d'embrasures pour dix canons de 18 Ă  24 livres de boulet. 1 Ms. UOO de Grenoble, part. I, fol. 207 i Ibid., fol. 108. 3; Ms. 1390 de Gienoblc, fol. 101 v. 4 Bfs. 1397 de Grenoble, fol. 3ii. — 35 ^- » Il y a un oscallier en tambour hors Ɠuvre; une guĂ©rite en haut percĂ©e de crĂ©neaux, et armoiries. » Cette tour sert pour la deffense de toute Tisle et fera mesme efTect que la fortification de toute Tisle. » La tour qui est sur TelĂ©vation de La Hogue est de 24 pieds de diamĂštre et le pareille hauteur et ouvrage que celle de nsle, et, Ă  vray dire, c'est un riers moins. Elle est percĂ©e pour six canons. Elle doit ĂȘtre regai'dĂ©e pour donjon et lieu de retraite en cas d'attaque et de prise du fort de La Hogue. >» Cela a coustĂ© en tout viron 50,000 livres, c'est Ă  dire le corps des tours. I » A cĂŽtĂ© de la construction du fort de La Hougue, nous pouvons mentionner un travail qui fut exĂ©cutĂ© dans le voisinage, en 1703, pour protĂ©ger contre les invasions de la mer une Ă©tendue considĂ©rable de terrain. Les marĂ©es de Thiver de 1703 2 avaient coupĂ© en plusieurs endroits un banc ou langue de terre qui servait de digue pour ariĂ©ter les coups dĂ© mer. Par suite, de vastes terrains des paroisses de Saint- Vast, de Rideauvilie, de Quettehou, de la Femelle, de RĂ© ville et d'\nneville-en-Saire, furent couverts d'eau salĂ©e. Un arrĂȘt du Conseil d'Etat, du 28 aoĂ»t 1703, pres- crivit d'urgence l'Ă©dification d'une nouvelle digue, aux frais des propriĂ©taires dont les fonds devaient ĂȘtre protĂ©gĂ©s par le travail. Le devis de cette digue, qui, sur une longueur de 350 toises, suivait le rivage allant de Saint- Vast Ă  RĂ©ville, et qui devait ĂȘtre achevĂ©e Ă  la fin de fĂ©vrier 1704, fut dressĂ© par François de Combes, l'ingĂ©nieur des tours de Tatihou et ae La Hougue. L'adjudication fut prise Ă  Ravenoville, le 10 octobre 1703 par Antoine Le MariĂ©, moyennant la somme de 5950 livres 3. EvĂ©nements militaires des annĂ©es i 688-i70J2, IndĂ©pendamment des rensei^ements relatifs aux fortifica- tions, Pierre Mangon nous a laissĂ© des notes fort prĂ©cieuses sur l'histoire militaire du Cotentin depuis TannĂ©e 1688 jusqu'en 1702. TĂ©moin oculaire de la destruction de la flotte française dans les eaux de La Hougue, il a dressĂ© une relation de cet Ă©vĂ©nement, qui suffirait pour justifier la publication des pages qui vont suivre et qui se trouvent aux fol. 253-257 de la premiĂšre partie du ms. lĂčOO de Grenoble. 1 Un. 1400 de Grenoble, part. I, fol. 107. i Il y avait dĂ©jĂ  eu des dĂ©gĂąts TannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Mangon a mis cette noie en marge de ses mĂ©moires sur Quettehou Bfs. UOO de Gre- noble, fol. 228 ' La ruine de la Longue-rive de Saint-Yast arriva le 2 fĂ©vrier 1702, et la mer en emporta bien deux toises. » 3 Ms. 1400 de Grenoble, part. II, fol. 227-230. — 36 — Comtnandans de VannĂ©e et troupes de La Hougue en la gue? re deimiĂšre. AnnĂ©e 1688. Le roy d'Angleterre Jacques II ayant estĂ© obligĂ© de s'enfuir d'Angleterre par Tintasion du prince d'Orenge, qui se nomma Guillaume III lorsqu'il fut dĂ©clarĂ© roy, et se retirer on France, la guerre seschauffa, et on envoya dans le pays aux environs de La ougne les mousquetaires et d'autres troupes, dont M. de Jonvelle, lieutenant gĂ©nĂ©ral et capitaine de la premiĂšre compagnie des mous- quetaires, rut commandant. . M. de Saint-Pierre, bailly deCostentin. Moy servant dans tous les arriĂšre-bans. On eut de la part de M. de Matignon un advis que le prince d'Orenge avoit mis en mer une grosse flotte pour se rendre maistre de Cherbourg, ce qui causa, sur l'advis de M. d'Artagnan, autre capitaine desdits mousquetaires, la dĂ©molition des fortifications de la ville de Cherbourg et du chasteau de Vallognes, sur la fin de cette annĂ©e 1688. Le quartier gĂ©nĂ©ral estoit Ă  Vallogncs. M. de Gourgues intendant AnnĂ©e 1689. Monsieur de La Hoguette, mareschal de camp, commandant. Son quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Vailognes. En cette annĂ©e on commença les fortifications de La Hougue, Tatihou, des forts et redoutes des dits lieux, et de l'islet. ainsy que de toute la coste. M. Foucault intendant. AnnĂ©e 1690. M. de La Hoguette commanda encore et continua son quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Vailognes. Les fortifications furent continuĂ©es, et, aprĂšs la campagne finie, M. de La Hoguette, qui me faisoit Thonneur de m'aymer, fut envoyĂ© commander en Savoye, oĂč il fut créé lieutenant gĂ©nĂ©ral ; et, la seconde campagne, il y mourut. Les galĂšres de ponant, fabriquĂ©es Ă  Rochefort, arrivĂšrent au mois de juillet 1690, au nombre de seize, Ă  Cherbourg, soubs la conduite de M. le bailli de Noailles, puis vinrent Ă  La Hogue, oĂč elles furent quelques joure, passĂšrent en aprĂšs en Angleterre, dĂ©barquĂšrent Ă  Torbay et bruslĂšrent quelques maisons, sans faire autre chose pendant la campagne ; furent conduites en septembre Ă  Rouen et y lurent dĂ©sarmĂ©es 1 . AnnĂ©e 1691. Au printemps 1691 les forçais furent conduits par terre Ă  Marseille et les canons et agrĂšs par mer. Jacques II, roy d'Angleterre, fugitif et sustentĂ© en France, ayant dessein d'aller en Angleterre avec une armĂ©e qui estoit campĂ©e ^ Quetehou, vint en cette parroisse de RĂ©ville le 15 may 1691 avec le duc de Bervvick, recognoistre des navires anglois qui parurent 1 Ce paragraphe et le suivant sont au fol. 239 du ros. 4400, l** partie. — 37 — comme Ton faisoit la reveue, sur la Longue-rive, de 9000 françois qui dĂ©voient passer en Angleterre. Et y avoit un fjareil camp de 12000 irlandois Ă  Ozeville. QuantitĂ© d'officiers iriandois logĂšrent Ă  RĂ©viUe. Il y vint aussy 13 compagnies Ă  Jonville vers la redoute, le 3 juin, et y campĂšrent huit jours i. M. DamulfĂźni, mareschal de camp, commanda. Son quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Valiognes. Il cstoit fort vieil et incapable d'agir. AnnĂ©e 1692. En celte annĂ©e, on eut dessein de rĂ©tablir le roy d'Angleterre, qui disoit avoir des intelligences considĂ©rables dans le pays. Le roy luy presla des troupes qui vinrent camper Ă  Quetehou, et voisinĂ© de La Hougue, infanterie et cavalerie, viron neuf Ă  dix mil hommes, ex- cellentes troupes. Les Irlandois qui campĂšrent Ă  QuinĂ©ville et Oze- ville estoient en plus grand nombre. Le roy d'Angleterre arriva avec M. le marquis de Bellefond Ă  l'Isle- Marie le 25 apvril oudit an. [ M. de BrĂ©autĂ©, bailli de Costentm.] Il prist ensuite son quartier Ă  QuinĂ©ville et logea au manoir seigneurial. M. de Barwik, son fils naturel, estoit avec luy, et plusieurs officiers considĂ©rables. On fist venir Ă  La Hougue toutes les chaloupes propres Ă  transport et descentes, depuis Bayonne jusques Ă  Dunkerque. Gela faisoit prĂšs de quatre cents; il en pĂ©rit une trentaine, avec 12 ou 15 hommes dans chacune, au raz de la Hague. Durant que le roy d'Angleterre et M. de Bellefons faisoientles prĂ©paratifs de l'embarquement pour TAngleterre, on publia un im- primĂ© anglois, de la part du roy d'Angleterre, portant amnistie Ă  tous ses sujets, exceptĂ©s etc. . . . DonnĂ© Ă  Saint Germain, en nostre cour, le 30 jour d'apvril, et de nostre rĂšgne le sixiesme. Per ipsum regem, manu propria. ImprimĂ© Ă  Saint Germain, par Thomas Halles, A. D. 1692. Tout le mois d 'apvril et celui de may se passĂšrent en prĂ©paratifs avec grand appareil, et beaucoup de braves gents prests Ă  passer en Angletere, le jĂ©suite Jobard et autres, en attendant l'armĂ©e na- vale de France, soubs la conduite du mareschal de Tourville ; mais ayant estĂ© dĂ©faits par les Anglois et Hollandois au droit de Torvay, et M. de Tourville bruslĂ© avec deux autres Ă  Gherbourg 2, les restes de l'armĂ©e françoise arrivĂšrent Ă  La Hougue le 1" jour de juin, au nombre de douze navires de premier et second rang 3, cinq Ă  Saint- Vast prĂšs de Tisle de Tatihou, et sept dans La Hougue. Et deux heures aprĂšs eux parurent Ă  leur suite 52 navires ennemis. Le 2 may, l'armĂ©e ennemie parut et se rangea depuis Barfleur jusques Ă  Saint- Vast, fort prĂšs de terre, au nombre de isio voiles, sans rien faire. El durant cela, on tira tout ce qu'on peut des navires fran- t Cet article est dans le ras. 1397, au fol. 342. 2 » Mil personnes pĂ©ris et blessez.— 1. U Soleil Royal, M. de Tourville. — i. Le Triomphant, M^chaiUi.— ^. I/Âdmirable, Beaujeu. » fNote mar- ginale. 3 " Navires bruslez Le S> Philippe, M. Infreville.— Le Tonnant, Sep- lenne.— Ias Magnifique, Coellogon.— U Fort, La RongĂšre. — Le S. Lcuys, Persetgue. ^ L'Ambitieux, Villette.— Le Foudroyant, Relinque.— Le Mer- veilleux, M. Anfreville-— Le Gaillard, C. Anfreville.— Le Fter, Larleloire. — Le Bourbon, Perrinel.— Le Terrible, Sebville. » Note marginale. - 38 — çois, qu'on ne voulut pas deffendre, quoiqu'on eust Ă  la cosie une ar- mĂ©e de 18000 hommes. Il descendit de nos navires, tant officiers et soldats que matelots, plus de 7000 personnes, avec beaucoup de pro- visions. L'artillerie et les armes y restĂšrent, et encore beaucoup de choses. Gela fut fait et rĂ©glĂ© en conseil de guerre par le roy d An- gleterre et le mareschal de Bellefons ; les plus braves et habiles es- tant dans la pensĂ©e de conserver les navires sans les Ă©chouer, ce qu'on eust peu faire, par le moyen des chaloupes, qu'on auroit rem- plies de soldats, qui le souhaitoienl. Le chevalier de Sebbevile avoit cassĂ© son navire, en arrivant, sur les roches de Tisle deTaiihou, par impericie, comme il avoit dĂ©jĂ  fait un autre. Et au soir, la mesme armĂ©e ennemie appareilla en ordre de bataille Ă  la mer montante, avec plus de cent chaloupes et quatre bruslots, et vint mettre le feu aux navires qui estoient prĂšs de Tatihou. AprĂšs quoy, elle se remist dans le mesme ordre, et passa la nuit entre Barfleur et Saint-Vast, avec grand rĂ©jouissance Ă  Tangloise. Le 3, la mesme armĂ©e, en bel ordre, entra Ă  La Hougue, et y brusla les sept navires du roy et six autres gros bastimens de charge remplis de provisions, et une barque de 120 tonneaux emmenĂ©e. Les -ennemis y perdirent deux bruslots qui eschouĂŽrent. Il y eut aussy quelques chaloupes renversĂ©es, quelques hommes tuĂ©s et cinq gris prisonniers par les Irlandois. On ne peut dire les rĂ©jouissant^^s et ruitdes canons des ennemis aprĂšs leur expĂ©dition, pendant la nuit. Le 4, l'armĂ©e ennemie resta encore au mesme ordre, montant alore 138 navires de ligne, vis Ă  vis de ma barriĂšre, d'oĂč je les entendois parler quelquefois assez distinctement. Et crainte qu'ils ne missent quelques chaloupes Ă  terre pour me venir voir, je lis mettre un attirail d'armes et piques Ă©levĂ©es, avec 10 hommes armĂ©s qui se promenoient mousquet sur l'Ă©paule comme si ç'avoit estĂ© un corps de garde, afin de leur faire croire qu'on les attendoit. Le 5, on envoya 13 compagnies d'infanterie camper prĂšs la redoute de RĂ©ville; et sur le soir l'armĂ©e ennemie ayant horziĂ© vers Barfleur, elle disparut Ă  l'entrĂ©e de la nuit. Do sorte que, le dessein du passage de France en Angleterre estant abandonnĂ© par la perte de nostre armĂ©e navale, on congĂ©dia les barques et chaloupes de transport. Le 9, il vint un ordre aux marins de s'en aller Ă  Brest et Saint- Malo, ce qu'ils firent les jours suivants. Le 13, il arriva un ordre du roy aux rĂ©giments de Berry, Nivernois et Poictiers d'aller Ă  La Rochelle, et ceux de Vaubecourt, l'Isle de France, Roussillon et DauphinĂ© restĂšrent au pays. Le 18, le roy d'Angleterre, aprĂšs avoir fait reveue des dits rĂ©gi- ments et de la cavalerie et dragons qui restoient aussy, il les remercia fort honnestemenL Le 20, les Irlandois dĂ©filĂšrent de leur camp, 750 par jour, et le roy d'Angleterre s'en retourna Ă  Paris. M. de Bellefons resta encor avec M. de Choiseul quelque temps ; et aprĂšs leur dĂ©part M. de Matignon le reste de la campagne avec plusieurs officie^s considĂ©rables ; son quartier Ă  Morsalines, Ă  la maison de la Peinterie. Il est Ă  remarquer que, pendant les mois d'apvril et mai de la dite annĂ©e, que les troupes s'assenibloient et campoient, il fist un temps de pluyes et vents extraordinaires, qui dĂ©sola les troupes campĂ©es et affligea tout le monde, et comme M. de Bellefons qui — 39 — commandoit n'avoit pas estĂ© fort heureux en guerre, ni le roy Jacques, avec qui il cfevoit passer en Angleterre on fist ces vers dans l'armĂ©e Qu*est devenu le printemps ? OĂč sont les zĂ©phirs et Flore ? L'affreux byver rĂšgne encore ; On entend gronder les \ents. Quf 1 astre vient aprĂšs Pasques Troubler nos belles saisons? C'est Tetoile du roy Jacque, Ou celle de Bellefons. AnnĂ©e 1693. M. do Matignon eut encore le commandement, et son quartier au mesme lieu oe la Peinterie. AnnĂ©e 1694. M. le mareschal de Ghoiseul commanda son quartier Ă  Fontenay, maison d'Anfreville Tlsle. — M. de Refuge, lieutenant gĂ©nĂ©ral, qui m'aymoit et me visitoit beaucoup, sçavant et de grande littĂ©rature. AnnĂ©e 1695. M. le mareschal de Ghoiseul commanda encor. Mesmo quartier. — M. de Refuge lieutenant gĂ©nĂ©ral. Compement dans mes herbages, 4 En TannĂ©e 1695, Ă  Touverture de la campagne, M. le mareschal de Ghoiseul, qui commandoit, fist camper deux bataillons dans mes deux herbages dos Mares, qui sont au chemin du hameau Goquet ou des Gosquets, qui est Ă  prĂ©sent la maison du sieur prieur de Roucasy, et autres voisins, et ces deux bataillons, oui estoient commandĂ©s par MM. le chevalier de Seppeville et ae Lartant, capitaines des vaisseaux du roy, y passĂšrent la campagne. J'ay entendu la messe dans mes herbages. Je me pourveus vers Nouel vers M. le mareschal, et, aprĂšs beaucoup de voyages, comme s'il m'avoit donnĂ© en aumosne, il fist faire un procĂšs verbal par le sieur de Meinville, commissaire de la marine Ă  Gherbourg, leqiiel estima mes dommages et de Gatherine Grisel, ma fermiĂšre, Ă  338 livres, et au pied du procĂšs verbal il mist son ordonnance que je serois payĂ© de 300 livres. Je la portay ensuite Ă  M. Foucault, intendant, pour en estro payĂ©, et quoy qu'il m'ayt marquĂ© d3 l'amitiĂ©, pour cause, au lieu de me faire payer cette somme de 300 livres, il a fait faire une nouvelle estimation par le sieur de Fontenellcs, commissaire, err mon absence, par 200 livres, que j'ay touchĂ©es, quoyque le sieur intendant m'eust promis plusieurs fois de me favoriser en cela, oe qu'il n'a pas fait, et, luy en ayant uarlĂ©, il me dist que je ne devois pas me pourvoir devant le marescnal, quoyque ce fusl l'ordre de la guerre. 1 Ce morceau est dans le ms. UOO, part. I, fol. 941, — 40 — AnnĂ©e 1696. M. le mareschal de Joyeuse commanda; son quartier Ă  Montbourg, maison du Manoir. -— M. de Refuge, lieutenant gĂ©nĂ©ral. AnnĂ©e 1697. Pareil commandant, quartier et lieutenant gĂ©nĂ©ral. La paix se Gt cette annĂ©e Ă  Riswick, le 20 septembre. Il y a eu pendant ces dites annĂ©es cy dessus en ce pays, aux environs de La Houffue six Ă  huit mille hommes de cavalerie et infanterie avec rarriĂšre-ban du pays et autres provinces. 1701. La ^erre ayant recommencĂ© en TannĂ©e 1701. . ., on recommença Ă  fortifier et rĂ©parer Ă  La Hogue, M. de Levy y commandant la marine sans troupes. Reg. R Ij, voyez autres comm^tndants. 1702. En 1702, M. de Matignon vint commander sur la coste avec quelques ofOciers gĂ©nĂ©raux. Son quartier Ă  Monlbourg. Le rĂ©giment Dragons S. Hermine aux environs; les rĂ©giments de plat pays, Montaigu et d'Aigrement, aux environs de La Hogue, avec quantitĂ© de noblesse, bourgeoisie des villes et milices ae toute la basse Normandie, crainte de descente des ennemis. M. de Levy restant pour la marine ; et le sieur de Montigny, ingĂ©nieur, logĂ©* dans ma ferme. Les mousquetaires, c'est Ă  dire la moitiĂ© des deux compagnies, sous le commandement de M. d'Artagnan et de Rigauville, vinrent en quartier Ă  Vallognes le 26 juillet, et en partirent le 17 2} les gris, et les noirs le 19. Le Roy fist une compagnie de cadets gentils- hommes. PĂšche et commerce des huĂźtres, — RĂ©colte du varech. PrĂ©occupĂ© des intĂ©rĂȘts de ses compatriotes du Yal de Saire, Pierre Mangon a fait entrer daus ses mĂ©moires des documents relatifs Ă  des questions qui tenaient une grande place dans la vie des populations du littoral la pĂšche et la rĂ©colte du varech. C'est ainsi au'il a formĂ© un dossier sur deux procĂšs auxquels le commerce aes huĂźtres donna lieu en 1647. Les communautĂ©s des habitants de Cancalle, des rades de Granville, de Barfleur, de Sainte-Honorine, de Grandcamp, de Port-en-Bessin et de Vierville, unis aux matelots de ces localitĂ©s, s'Ă©taient crus lĂ©sĂ©s par le privilĂšge qu'un certain Jean Meulan s'Ă©tait fait accorder pour avoir seul le droit de faire venir Ă  Paris et d'y vendre des huĂźtres Ă  TĂ©caille. Afin de justifier le monopole qu'il s'Ă©tait fait octroyer pour un an Ă  titre 1 Ce registre R des papiers de Mangon n'est pas Ă  Grenoble. 2y Mangon a onris d'indiquer le mois. — Ai — d'essai, il s'Ă©tait engagĂ© Ă  fournir Ă  la consommation de Paris, 200 miniers d'huĂźtres par semaine, et 600 milliers pendant le carĂȘme, Ă  raison de 6 deniers la piĂšce, c'est-Ă -dire, croyons- nous, la douzaine. Il donnait aux matelots 10 sous par millier de plus que les autres marchands. PrĂ©cĂ©demment le commerce des huĂźtres Ă  Paris Ă©tait concentrĂ© entre les mains de six marchands, qui les vendaient un carolus ou un sol la piĂšce, et se les faisaient expĂ©dier par bateau jusqu'Ă  Saint-Denis, d'oĂč elles arrivaient Ă  Paris par petites quantitĂ©s, pour empĂȘcher l'avilissement des prix. Toutes ces assertions Ă©taient contestĂ©es par la partie adverse, Ă  laquelle le parlement donna raison un arrĂȘt du k janvier dĂ©clara que le commerce des huĂźtres devait ĂȘtre librement exercĂ© 1. Un second arrĂȘt du !‱' dĂ©cembre 1618 2, reconnut Ă  Jean Jouan et Ă  d'autres marchands faisant trafic d'huĂźtres Ă  TĂ©caille Sour l'utilitĂ© de la ville de Paris, le droit de pĂȘcher et parquer es huĂźtres au havre de Barlleur et de les faire venir et vendre tant Ă  Rouen qu'Ă  Paris ; dĂ©fense fut faite Ă  Martin Yast, lieutenant de l'amirautĂ© de Barlleur, et Ă  tous autres de les troubler dans leur entreprise 3. Jean Meulan, dont nous venons de voir les prĂ©tentions repoussĂ©es par le Parlement de Paris, avait aussi voulu mono- poliser Ă  son profit le commerce des huĂźtres dans la ville de nouen. 11 avait formĂ© une sorte de syndicat, pour accaparer toutes les huĂźtres de Gancale, des rades de Granville, de Barfleur, de Sainte-Honorine, de Grandcamp, de Port-en- Bessin et d'autres li^ux. Il s'Ă©tait assurĂ©, mĂȘme dans la noblesse et dans le clergĂ©, l'appui de partisans, qui ne devaient pas reculer devant l'emploi de la violence pour empĂȘcher les matelots de porter leurs huĂźtres Ă  Rouen. Le Parlement de Normandie repoussa ces prĂ©tentions par un arrĂȘt du 15 mars 1647, qui rĂ©glementa le commerce des huĂźtres Ă  Rouen. Les contrats de Jean Meulan furent dĂ©clarĂ©s nuls ; dĂ©fense fut faite d'empĂȘcher le libre transport des lieux de production jusqu'Ă  Rouen ; mais il fut interdit aux matelots de s'arrĂȘter Ă  La Bouille, Ă  Dieppedalle et ailleurs. A l'arrivĂ©e des bateaux, les visiteurs de poisson devaient se rendre compte de la quantitĂ© et de la qualitĂ© des huĂźtres, dont le prix Ă©tait fixĂ© sur leur rapport et annoncĂ© par les crieurs sur le quai. Les revendeurs ne pouvaient pas s'attrouper ni entrer de force sur les bateaux. Il Ă©tait permis aux bourgeois d'acheter sur les bateaux, de 7 heures du matin Ă  5 heures du soir, concurremment avec les revendeurs. Les Ă©trangers ne pouvaient pas enlever des huĂźtres tant que la ville de Rouen n'Ă©tait pas suffisamment approvi- sionnĂ©e. 1 Ms. 1391 de Grenoble, fol. 85. 2 Ibid., fol. 87. 3 Ibid. foi. 89. — 4i — De plus, des poursuites furent ordonnĂ©es contre ceux qui avaient commis des violences pour favoriser l'entreprise de Jean Meulan, notamment contre HervĂ© du Moncel, sieur de Martinvast, contre un nĂšgre dit LaGhesnĂ©e, qui Ă©tait au service du sieur de Martinvast, contre Le Messent, sieur du Grippois, contre les curĂ©s de Gosqueville et de Tocqueville, contre un sergent nommĂ© Guillaume Le Bezuel et contre Guillaume Girard, bourgeois de Batfleur. En ce qui touche la rĂ©colte du varech, on a vu plus haut que le pĂšre de Pierre Mançon avait fait reconnaĂźtre par un arrĂȘt du Parlement de Rouen, le 5 mars 1657, le droit, pour les riverains de la mer, de recueillir le varech et la tangue, tant de jour que de nuit, en se servant de toutes sortes d'instruments 1. Ge droit ne tarda pas Ă  ĂȘtre compromis par un privilĂšge que Louis XIV accorda, le 15 janvier 1661, Ă  Louise de Savoie, pour qu'elle ĂŽĂ»t, pendant 25 ans, faire cueillir, du 15 mai au 15 septembre, e varech croissant sur la cĂŽtĂ© de La Hougue et sur les rochers des Ăźles de Saint-Marcouf, Ghausey, Tatihou et autres lieux. Le 25 juillet 1688, la princesse cĂ©da son privilĂšge Ă  Guillaume Lucas, directeur de la manufacture royale des glaces Ă  miroirs de Tourlaville. Ce Guillaume Lucas, qui tirait grand parti de la cendre des varechs, se fit renouveler le privilĂšge, le 23 mai 1691, pour une pĂ©riode de ving[t annĂ©es. Il en rĂ©sulta de graves inconvĂ©nients pour les paroissiens de Saint- Vast, dont Pierre Mangon prit en main les intĂ©rĂȘts. Il se chargea personnellement des irais d'un procĂšs qui aboutit Ă  une transaction signĂ©e le 20 dĂ©cembre 1699 2. Le dossier de l'afTaire, tel que Mangon l'a constituĂ©, est aussi intĂ©ressant pour Thistoire de la glacerie 3ue pour celle de l'exploitation du varech sur la cĂŽte du Val- e-Saire. Je ne ferai pas d'autres emprunts aux mĂ©moires de Pierre Mangon. J'espĂšre en avoir sufinsamment indiquĂ© l'importance. Puisse un de nos compatriotes avoir le dĂ©sir et le moyen de les Ă©tudier Ă  fond et d'en extraire tout ce qu'ils renferment de prĂ©cieux pour l'histoire du Gotentin I LĂ©opold Dbusle. 1 Bfs. 1397 de Grenoble, fol. 325. i Ms. 1400 de Grenoble, part. I, fol. 208-220. — 43 ~ NOTIiĂźS pour servir Ă  l'histoire de Saini-Lo et de ses environs. LES VILLAGES DE SAINT-LO'. LA VAUCELLE. A trois ou quatre cents mĂštres au Sud des derniĂšres maisons de la rue des nuettes, s'Ă©lĂšve le manoir de La Vaucelle, avec ses bĂątiments disparates, sa chapçlle abandonnĂ©e, sa large cour et son colombier gros et trapu. Ce n^est plus le manoir des anciens temps ; comme bien d'autres, il a subi des rĂ©parations qui, quoique visant Ă  reproduire son premier Ă©tat, en ont changĂ© la physionomie, le caractĂšre la chapelle notamment, avec sa galerie extĂ©rieure, n'est plus celle du commencement du siĂšcle. OĂč sont aussi les toits de chaume? OĂč sont les fenĂȘtres munies de grilles serrĂ©es ? Ses abords n'ont pas moins changĂ©. Le chemin qui y con- duisait directement^ ne passe plus au pied des bĂątiments ; la fontaine et TĂ©pine sĂ©culaire qui l'ombrageait, ont disparu ; la cour est devenue prairie comme l'ancienne voie Ă  moitiĂ© dallĂ©e qui, il y a peu a'annĂ©es encore, mettait La Yaucelle en com- munication avec les Ruettes. Telle qu'elle est cependant, au milieu de vertes prairies, que borde la Vire, cette rĂ©sidence n'en a pas moins un cachet sei- gneurial bien marquĂ© ; et Ton doit toujours lui appliquer ces vers de Guillaume Ybert Qua gelidas igitur valles, et mollia prata » Solis ad occasum rorans interfluit amnis, » Est antiqua domus nostri dixere Vacellas » Inciyta nominibus multis, auctoris honore, » RĂ©gis et hospitio, et Galileae virginis Ɠde. » Qu'on peut traduire ainsi C'est lĂ  qu'au couchant coule la Vire au milieu des fraĂźches » vallĂ©es et des molles prairies qu'elle arrose ; c'est lĂ  qu'est » assis un antique manoir nos ancĂȘtres l'ont appelĂ© La Vau- » celle illustrĂ© par de nombreux titres, par le nom de son fon- » dateur, par l'hospitalitĂ© donnĂ©e Ă  des rois, et par la chapelle *> dĂ©diĂ©e Ă  la vierge de GalilĂ©e. » * On appelait vilUiges de Saint- Lo^ la partie rurale de cette ville- qu'elle dĂ©pendu de Tune ou de lautre des paroisses formant son territoire. — H — La Vaucelle a Ă©tĂ©, suivant le cas, le chef on Vainesse d'un fief tantĂŽt noble, tantĂŽt roturier, dont les terres s'Ă©tendaient sur les deux rives de la Vire, aux paroisses de Notre-Dame de Saint-Lo et de Saint-Jean d'Agneaux. La partie sur Saint-Lo se nommait simplement La Vaucelle; celle sur Agneaux, La Petite- Vaucelle ou Vaucheulle, nom qu'elle quitta, au xv* siĂšcle, pour celui de fiocreul ou RocreuiL Les terres situĂ©es en la paroisse Notre-Dame contenaient 153 vergĂ©es environ, tandis que celles d'Agneaux en comptaient au moins 258, ainsi que l'Ă©noncent deux aveux rendus, l'un, en 1608, Ă  M. de Matignon, comme baron de Saint-Lo; l'autre, en 1412, Ă  Guillaume de La Haye, chevalier, seigneur d'Agneaux. L'ensemble Ă©tait grevĂ© de redevances fĂ©odales dont le total, d'aprĂšs les documents connus, s'Ă©levait Ă  14 sous 10 deniers en argent, 2 chapons et un homme garni d'une fourche pour la rĂ©colte des foins. ‱ A l'origine, La Vaucelle Ă©tait une terre noble ; on lit, en effet, dans l'aveu de 1412, que ce fief souloit estre une franche va- » vassorie et y a voit jadis gage pleige, court et usaige », ce que confirme, d'abord, une charte d HeAert d'Agneaux, Ă©cuyer, fils de Guillaume, chevalier, par laquelle il autorise les frĂšres de la Maison-Dieu de Saint-Lo Ă  clore une piĂšce de terre de quatre acres qu'ils ten oient de Herbert de La Vaucelle, auprĂšs de la » Falaise et la clame quitte de monte, de pressurage et de » tout autre devoir, exceptĂ© 6 deniers qui Ă©taient dus de tout » temps sur la dite terre par les seigneurs de La Vaucelle, aux » seigneurs d'Agneaux, leurs suzerams » ; ce que confirme en- suite une autre charte souscrite, en 1281, par Philippe de La Vaucelle, chevalier. Celle-ci faisait remise Ă  la Maison-Dieu de deux boisseaux de froment de rente sur 18 que [ la dite maison ] » lui devait payer, chaque annĂ©e, pour ses enclos de la paroisse » de Saint-Jean d'Agneaux , sur le bois d'Agne.\ux, les quels clos butaient au grand chemin de Saint-Lo Ă  Goutances. » DĂšs 1412, le fief Ă©tait rĂ©duit Ă  une franche vavassorie relevant du baron de Saint-Lo, pour ce qui Ă©tait situĂ© en la paroisse Notre-Dame, et du seigneur d'Agneaux pour le surplus. Au XVII' siĂšcle elle reconquit la qualitĂ© de fief noble. Nous nous occuperons, d'abord, du lieu Chevel ou aĂźnesse, c'est-Ă -dire de La Vaucelle proprement dite; pour ensuite parler de ce qui est connu de La Petite-Vaucelle. I. — Les terres attenant au chief ou aĂźnesse, c'est-Ă -dire Ă  la Maison de La Vaucelle, comptaient au nombre des fiefs dĂ©signĂ©s sous le nom de Fieux Robert de Saint-Lo dans un compte de la Baronnie rendu, en 1445-46, par Philippin Damian, mĂ©nager de M^ TEvĂ©que de Goutances. Elles Ă©taient partie en bourrage, et partie hors bourgage; le ruisseau du Val-Huby, aujourd'hui de la Gouerie, les sĂ©parait les unes des autres . Leur ensemble _ 45 — avait presque les mĂȘmes limites que de nos jours, savoir les chemins de La Vaucelle Ă  Saint-Lo, de La Vaucelle Ă  la Neuve- Rue et des Ruettes Ă  Gandol, les terres du Boscdelle et la riviĂšre de la Vire. Au XIV* siĂšcle et aux premiĂšres annĂ©es du xv*, les Pitelou en Ă©taient, sinon seigneurs, au moins francs-tenanciers; ils avaient succĂ©dĂ© aux seigneurs du nom de La Vaucelle, dont deux sont connus, Herbert et Philippe de La Vaucelle, qui vivaient au xiii". On lit, en effet, dans un aveu rendu, le 13 avril 1^12, par les frĂšres de la Maison-Dieu de Saint-Lo Ă  cause de leurs terres de la Falaise souhz demoiselle ClĂ©mence Pitelou, famĂ© de Pierres » du Hommet, escuier, dame d'un fieu nommĂ© le Fieu de La y» Vaucelle, assis en la paroisse d'Aigneaux et ailleurs » et par le mot ailleurs il faut Ă©videmment entendre La Vaucelle en Notre- Dame de Saint-Lo, puisque ClĂ©mence Pitelou et son mari ren- daient eux-mĂȘmes aveu au seigneur d'Aigneaux du fieu ou ten- » nement de La Vaucelle dont le chief est assis en la parroisse » Notre-Dame ». ClĂ©mence Pitelou Ă©tait sinon la fille, du moins rhĂ©ritiĂšre de ce Colin Pitelou, Ă©cuyer, qui est rangĂ© parmi les bienfaiteurs de THĂŽtel-Dieu, et dont Edouard IV d'Angleterre fut peut-ĂȘtre l'hĂŽte un peu forcĂ© lorsqu'il assiĂ©gea et prit Saint- Lo, en 1346. On sait, en effet, par Froissard, que qu^ind le roi d'Angleterre fut venu assez prĂšs, il se logea dehors et ne voulu oncques loger en la ville pour la doubte du feu », et c'Ă©tait une tradition, dans le pa^s, » dit Toustain de Billy, qu'il logea Ă  La Vaucelle, maison oĂč, depuis quelque » temps, on a dĂ©moli un appartement sur lequel Ă©toit Ă©crit en grosses lettres CHAMBnE DU ROY, non seulement parce que deux rois de France, François I"' et Charles IX, y ont logĂ© depuis, mais aussi Ă  cause de ce logement du roi » Edouard d'Angleterre ». Des vassaux, parchonniers ou puĂźnĂ©s de la dame de La Vau- celle, le plus considĂ©rable, en 1^09,. Ă©tait, sans contredit, Guillaume Adigard, devant l'hĂŽtel de qui passait Je douit Î ruisseau du Val-Huby formant en ce point la limite de la bourgeoisie. Sa veuve existait encore en H45-l/i46 et possĂ©dait l'hĂŽtel en question p mais le chef ou aĂźnesse de La Vaucelle appartenait, Ă  cette derniĂšre Ă©poque, Ă  messire Guillaume Biote, vicomte de Garentan, un de ces Normands attachĂ©s par principe, peut-ĂȘtre, mais certainement par intĂ©rĂȘt aux successeurs de leurs anciens Ducs sur le trĂŽne d'Angleterre, et qui soutenaient de toutes leurs forces, de leur intelligence et de la connaissance des affaires les prĂ©tentions des monarques anglais au trĂŽne de France, Ă  rencontre de Charles VIF, le roi lĂ©gitime. Nul doute que La Vaucelle n'ait Ă©tĂ© confisquĂ©e sur les Pitelou ou du Hommet, et donnĂ©e, par le roi Henri V, au vicomte de Garen- tan, son dĂ©vouĂ© partisan. On lit, en effet, dans un accord intervenu, le 17 janvier 1/32, entre Richard d'Esquay, Ă©cuyer, seigneur d'Agneaux, et les Prieur et FrĂšres de l'HĂŽtel-Dieu de Saint-Lo et au regard du dit hommage icellui escuier les en — 46 — » laissa paisibles et se rĂ©serva Ă  en faire la poursuite sur » TaĂźnesse du dit fief de La VaucheuUe », dont le tenant n^Ă©tait autre que Guillaume Biote, escuier, ayant le droit du dit fieu » et terre de La VaucheuUe par don Ă  luy fait par le roy, » nostre sire. » L'expulsion des Anglais de la Normandie H50] força Guillaume Biote d'abandonner La Vaucelle, et quoique nous manquions de renseignements Ă  ce sujet, il est prĂ©sumable que ce fiei passa aux mains des Adigard, restĂ©s fidĂšles Ă  leur roi, et de ceux-ci aux Boucard, Ă  cause du mariage de Ghardine Adigard avec Richard Boucard, seigneur du Mesnil-Amey, qui prit aussi le litre de sieur de La Vaucelle, Nous voyons, en effet, dans la recherche de Montfaut, ses deux fils, Pierre et Richard, se quali- fiant le premier, de sieur du Mesnil-Amey; le second, de sieur de La Vaucelle. Quoiqu'il en soit, un troisiĂšme frĂšre, nĂ©, en ce manoir, au commencement du mĂȘme siĂšcle, devait jeter sur sa famille un lustre tout nouveau; nous parlons de Jean Boucard, qui, aprĂšs de fortes Ă©tudes au collĂšge d'Harcourt, prĂźt Ă  Paris les degrĂ©s de maĂźtre es arts et de docteur en thĂ©ologie, fut archidiacre, aobĂ© du Bec et de Gormery, et devint, enfin, Ă©vĂȘque d'Avranches, aumĂŽnier de Gharles VII, aumĂŽnier et confesseur de Louis Xi. Aussi gĂ©nĂ©reux qu'Ă©minent, ce prĂ©lat non seulement dota, de concert avec messire Ursin Thiboult, sa ville natale d'une riche bibliothĂšque, mais encore il fonda de nombreux services religieux tant Ă  l'Ă©glise Notre-Dame qu'Ă  l'Abbaye de Saint-Lo, consacrant aussi une partie de ses larjjesses Ă  pourvoir la pre- miĂšre de ces Ă©glises de riches Ă©vangĂ©liers, d'ornements splen- dides et de meuoles prĂ©cieux, semblables Ă  ceux dont il avait fait don Ă  la cathĂ©drale d'Avranches. Enfin, ce fut lui, » dit l'his- torien de Saint-Lo, qui bĂątit, orna et dota cette fameuse cha- » pelle, Ă  la maison de La Vaucelle, dĂ©diĂ©e Ă  sainte PĂ©tronille, » qu'on appelle de la Pernelle, Ă  laquelle le peuple de Saint-Lo, » avait une dĂ©votion particuliĂšre. » Jean Boucard mourut, Ă  Saint-Lo, le 28 novembre 1484, pro- bablement dans le manoir qui l'avait vu naĂźtre ; il fut inhumĂ© dans l'Ă©glise Notre-Dame, en face l'autel de Saint-Martin adossĂ© au pilier nord de l'arc triomphal du chƓur. En 1499, le 28 novembre, Jacques Boucard, prĂȘtre, Ă©tait sei- gneur de La Vaucelle. Il possĂ©dait encore cette terre en 1507, alors ^u il vendait, en son nom et au nom de sa mĂšre, Ă  Jean Larchier, bourgeois de Saint-Lo, une rente de 25 boisseaux de froment, 4 pains et 4 gelines due par l'HĂŽpital. Mais il est Ă  prĂ©sumer qu elle Ă©tait sortie de la famille lorsque Richard Bou- card, Ă©cuyer, seigneur du Fouet delĂ  JuganniĂšre, cĂ©dait, Ă  son tour, en 1531, la rente en question, rentrĂ©e en ses mains par suite de retrait lignagier; un y est d'autant plus autorisĂ© que le procĂšs-verbal de l'entrĂ©e de François !‱' Ă  Sainl-Lo fl5 avril 1532, ne mentionne aucun personnage du nom de boucard, alors qu'il cite Richard de la Dangie, Ă©cuyer; Richard Thiboult, Ă©cuyer ; Jacques Quetil, Ă©cuyer ; noble homme Jean de Sainte- Marie, seigneur d'Agneaux ; Jean de Baudre, seigneur du lieu ; Guillaume de Pierrepont, seigneur de Montcoq, et AndrĂ© GlĂ©rel, seigneur de Rampan, c'est-Ă -dire toute la noblesse des environs. Mais comme ce mĂȘme document ne parle point non plus des du Chemin de la HauUe, il en rĂ©sulte qu'on ne sait qui fut ThĂŽte du roi François lorsqu'il logea dans l'ancien manoir desBoucard. Ce fut vers la moitiĂ© du xvi* siĂšcle que La Vaucelle devint la propriĂ©tĂ© de la famille du Chemin. Lucas du Chemin II'' du nom, Ă©cuyer, sieur du Peron, de la HauUe-Semilly, du Mesnil- Guillaume et Montbray, qui vivait en 1518 et mourut en 157/i, prĂźt le titre de sieur de La Vaucelle, Ce point est Ă©tabli par l'Ă©pi- tanhe de sa veuve Isabeau Renault, morte le 12 juin et inhumĂ©e dans la chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul de l'Ă©glise Notre-Dame. Ce fut lui que les huguenots, maĂźtres de Saint-Lo, en 1562, voulurent tuer pour le punir de sou atta*Ăźhement Ă  la religion catholique et Ă  la cause de la royautĂ©. S'il leur Ă©chappa, en se rĂ©fugiant en sa terre de La Meauffe, ils s'en vengĂšrent en sac- cageant le manoir de La Vaucelle, brĂ»lant les ornements de la chapelle de Sainte-Pernelle t abattant la grande croix Ă©levĂ©e en lace de cet oratoire. Les troubles un instant apaisĂ©s, le roi Charles IX profita de l'acaimie pour visiter le Cotentin. Il logea Ă  La Vaucelle, certain qu'il Ă©tait de la fidĂ©litĂ© et du dĂ©vouement du sieur du Feron. Lorsqu'en 157i, les Religionnaires reprirent les armes, ce fut en cet hĂŽtel que Matignon Ă©tablit son quartier-gĂ©nĂ©ral, lors de l'investissement rapide qui prĂ©cĂ©da le siĂšge de Saint-Lo. De GailliĂšres dit, en effet, que le MarĂ©chal se porta de sa per- sonne Ă  la tĂȘte du vallon oĂč son situĂ©s les faunourgs de Tor- » teron et de Vaucelle ». 11 ne pouvait choisir un lieu plus propice. D'une part, Lucas du Chemin Ă©tait un chaud royaliste, et, de sa demeure, son hĂŽte surveillait Ă  souhait les routes conduisant dans l'Avranchin et le Bocage oĂč Montgommery et ColombiĂšres comptaient de nombreux et intrĂ©pides partisans. En 1608, le 3 juillet, Nicolas du Chemin, fils du prĂ©cĂ©dent, rendait aveu du fief de La Vaucelle Ă  messire Charles de Mati- Snon, en se qualifiant de noble homme et de seigneur du [esnil-Guillaume, de HĂ©bĂ©crĂ©von et de La Vaucelle ; trente ans plus tard, le l/i mai 1638, son neveu, Luc du Chemin, sieur de La HauUe-Semillv, du Mesnil-Guillaume, seigneur et patron de HĂ©bĂ©crĂ©von, remiait, dans des termes identiques, au mĂȘme seigneur, un aveu de ce tenement. La terre qui en Ă©tait l'objet demeura jusqu'Ă  la fin du dernier siĂšcle la propriĂ©tĂ© des du Chemin qui, en gĂ©nĂ©ral, tinrent Ă  Saint- Lo, un assez grand Ă©tat. Nous distinguons entre autres 1° Laurent du Chemin, Ă©cuyer, seigneur et patron de La -^ — Yaucelle qui, en 1650, Ă©tait MarĂ©chal de camp et fut, en 1655, dĂ©putĂ© par la noblesse aux Etats de Normandie ; 2** François du Chemin, neveu de Laurent, et aussi son hĂ©ri- tier, seigneur de La Tour, conseiller du roi, lieutenant gĂ©nĂ©ral au bailliage de Saint-Lo et maire perpĂ©tuel de cette ville, lequel obtint des lettres royaux rendant Ă  La Yaucelle sa primitive SualitĂ© de Fief et Terre noble. Ce fief releva depuis lors de la laronnie de Saint-Lo ; il eut dans sa mouvance les terres du Hutrel, situĂ©es Ă  Saint-Thomas de Saint-Lo, plusieurs rentes créées seigneuriales et, enfin, ThĂŽtel des du Chemin sis dan Tenclos de Saint-Lo, entre les rues du Rouxelet et Ă  la Paille, maintenant appartenant Ă  M. Gaston Delamare, imprimeur. A l'occasion de cette mutation, qu'il avait d'ailleurs autorisĂ©e, le seigneur d'Agneaux concĂ©da au seigneur de La Yaucelle le droit de pĂšche depuis le village de la PouliniĂšre jusqu'Ă  la chaussĂ©e du moulin de Yire ; 3° Luc-François du Chemin, fils du prĂ©cĂ©dent et de demoiselle Marie Radulph, seigneur de La Tour, de La Haulle et de Iji Yaucelle, commandant Ă  Saint-Lo pour le roi. A sa requĂȘte, un arrĂȘt du Parlement de Normandie dĂ©cida, le 22 juillet 1718, que, par suite du dĂ©cĂšs du marquis de BrĂ©vands, Grand Bailli du Cotentin, il jouirait, jusqu'Ă  la nomination d'un nou- veau titulaire, des mĂȘmes honneurs que le feu Marquis. 11 remplit, en consĂ©quence, cet office jusqu'en 1726 et commanda toute la noblesse du bailliage. Il avait Ă©tĂ© nommĂ© colonel d'un rĂ©giment de milice, le 1" avril 1704; le 19 mai 1708, lieutenant gĂ©nĂ©ral d'Ă©pĂ©e au siĂšge de Saint-Lo; le 27 dĂ©cembre 1709, commissaire royal pour la rĂ©partition de la capitation de la no- blesse ; chevalier de l'ordre de Saint-Michel, le 17 janvier 1720 ; il fut lieutenant des marĂ©chaux de France en 1725 ; comman- deur de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem. NĂ© Ă  Saint-Lo, le 22 janvier 1684, il y mourut le 9 janvier \lhh, Ă  l'Ăąge de 60 ans. Le second fils de Luc-François, Jean-Baptiste-François-Edme- Firmin du Chemin de La Tour, hĂ©rita de la terre et seigneurie de La Yaucelle ; il mourut Ă  Saint-Lo, le 3 mai 1767, laissant de son union avec demoiselle Anne- Jacqueline de Saint-Gilles, Anne-StĂ©phanie du Chemin de La Tour La Yaucelle. Celle-ci porta le domaine de La Yaucelle aux de La Gonni- viĂšre par son mariage avec Pierre-HervĂ© de La GonniviĂšre. Anne-StĂ©phanie, unique hĂ©ritiĂšre des prĂ©cĂ©dents, le fit entrer, Ă  son tour, dans la famille des Le Provost de Saint-Jean, en Ă©pousant Charles-RenĂ© Le Provost. Ce fut Ă©galement par un mariage que La Yaucelle passa de ces derniers aux d'Annebault de La Motte pour faire retour, par le dĂ©cĂšs de Henri d'Annebault, aux Le Provost, et, enfin, collatĂ©rallement aux Mary de Longueville, hĂ©ritiers en partie de Mademoiselle Louise Le Provost de Saint-Jean, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  Saint-Lo, le 29 avril 1889. — 49 — Cette derniĂšre, a laissĂ© aprĂšs elle une rĂ©putation de charitĂ© bien Ă©tablie. Les malheureux de notre citĂ© et des environs savent seuls les larges aumĂŽnes que distribuaient ses mains secourables Ă  tous. II. — La Petite- Vaucelk. — En ce qui concerne l'extension sur Agneaux du fief de La Vaucelle, nous n'avons qu'Ă  copier ou plutĂŽt Ă  analyser l'histoire de cette paroisse, insĂ©rĂ©e au tome 1", 2* partie des MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie de la Manche. La Petite-Vaucelle, Yauchelle ou Vaucheulle, est mentionnĂ©e pour la premiĂšre fois dans la charte de donation du bois de la Falaise souscrite par Philippe d'Agneaux ad profit des pauvres de la Maison-Dieu de notre citĂ©. Elle y est donnĂ©e comme limite de ce bois de toutes sortes de rentes tant ordinaires que casuelles, droictures, sujĂ©tions et devoirs sieuriaux annuels et casuels » dont ils lui estoient redevables Ă  cause des terres susdites, » au moyen de Quoy les dits prieur et frĂšres lui quittĂšrent et » dĂ©laissĂšrent afin hĂ©ritage et Ă  ses hoirs, quinze vergĂ©es de » terre en quatre piĂšces du nombre des terres saisies. Le dit » seigneur dĂ©clare toutes droictures, redevances etc deuement » amorties, sans pourtant que les dignitĂ©s, prééminences, pre- » rogatives et libertez sieurialles Ă  luy comme direct seigneur » appartenans, soient en rien diminuez, comme seroitle droict » de chasse Ă  tout gibier Ă  poil et Ă  plume, et de pescher en la » riviĂšre de Vire contiguĂ« des dites terres, et passage sur les » dicts hĂ©ritages. — De plus, les Prieur et FrĂšres demeurent sujets » Ă  cĂ©lĂ©brer la messe accoustumĂ©e estre dite au samedy, procĂ©- » dant de la fondation des prĂ©dĂ©cesseurs du dit seigneur qui » payera pour ce 40 sous de rente. » Pour ĂȘtre logiques, nous eussions dĂ» dire, ou mieux, rĂ©pĂ©ter au dĂ©but de cette deuxiĂšme partie, que le manoir du Rocreul ou Roquereul Ă©tait jadis celui de La Petite- Yaucelle des xiii" el xiv* siĂšcle. Son nouveau nom ne date que de 1460. Nous igno- rons quels en furent les propriĂ©taires successifs, nous ne dĂ©ses- pĂ©rons pas d'en connaĂźtre quelques-uns. Disons toutefois, en terminant, que, dans ces derniers temps, le Roquereul appar- tint Ă  M. le capitaine de vaisseau Perrette-Lamarche, major de la marine, qui fut vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'ArchĂ©ologie, et Ă  M. L. Le Mennicier, son neveu, ^ui remplissait si bien les fonctions de classificateur de la section d'histoire naturelle de cette compagnie. Nous ne devons pas omettre les armoiries des familles nobles qui ont possĂ©dĂ© privativement tout ou partie du fief de La Vaucelle Les DE La Vaucelle.— Armoiries inconnues. Les PiTELOc. —Armoiries inconnues. Les DU HoMMET ou HoMHÉEL. — D'azur au sautoir d'argent ou encore, d'azur au lion lĂ©opardĂ©, de gueules, armĂ© et lam- passĂ© d'or, accompagnĂ© de 6 besansd'or sur les pieds du lion. Les Adigard. — D'argent Ă  3 Ă©querres ou diguets de sable. Les BouGARD. —De smople Ă  3 tĂȘtes de boucs d'or, 2 et L Les DO Chemin. —De gueules au lion d'argent semĂ© d'hermines. Les Rbgnault. —D'azur et de sable, Ă  3 molettes d'Ă©pron d'or, au chef chargĂ© d'un lion de mĂŽme. LesLEPROVOSTDE Saint-Jean. —D'azur Ă  3 tĂȘtes de lion arrachĂ©es d'or. Les DE La Hotte. —De gueules Ă  5 pals d'argent soutenus d'une bande du mĂȘme. Les DE Mary. —D'argent, au chef de gueules, chargĂ© de trois roses d'or mises de rang. Ed. Lepingard. — 52 — NOTICE HISTORIQUE SUR LA HÂGUË et L'ANSE SAINT-MARTIN. LA HAGUE. 1 "" lobour^.— A^uderville.— Ă«kilnt- Geraidin-des-Vciux. Le touriste qui vient d'admirer Ă  Cherbourg les prodigieuses crĂ©ations de la main de Thomme, fera bien^ selon nous, de vi- siter La Haque, cette partie du continent qui s'avance dans la Mancfte, au Nord-Ouest de Cherbourg. LĂ  se trouvent, en effet, rĂ©unis plusieurs des motifs de cu- riositĂ© ou d'intĂ©rĂȘt que Ton rechercne dans un voyage d'agrĂ©- ment. VariĂ©tĂ© extrĂȘme de la contrĂ©e sous le double rapport de la forme et de la couleur, monuments druidiques dans les landes montueuses de Yauviile 1 battues par les flots et qui ran- pellent la Bretagne ; cĂŽtes de Jobourg Ă©levĂ©es en falaises de 128 mĂštres au-dessus du niveau de la mer; points de vue ma- gnifiques; horizons de 50 kilomĂštres; beautĂ©s de paysages, gracieuses tt sauvages tout Ă  la fois. On remarque Tanse de Vauville qui a 16 kilomĂštres d'ouverture entre le nez de Jo- bourg et le cap de Flamanville ; le fond de cette anse est occupĂ© par une plage sablonneuse au bord de laquelle sont les landes de Vauville et les dunes ou miellĂ©s de Biville amas de sable blanc et fin qui offrent l'aspect d'un paysage couvert d'une Ă©paisse couche de neige. On raconte qu'en 1799, un combat eut lieu dans l'anse de Vauville, entre une frĂ©gate française et une frĂ©gate anglaise; la lutte fut si acharnĂ©e que toutes deux disparurent au milieu des flots. Quand le temps est clair on aperçoit les quatre Ăźles anglaises Aurigny, Sercq, Guernesey et Jersey. C'est au nez de Jobourg que finit le dangereux passage de la DĂ©route et commence le raz Blanchart, terrible dĂ©filĂ© ou le flot de marĂ©e et le jusant, resserrĂ©s entre des chaĂźnes d Ă©- 1 Voir V Annuaire de la Manche, annĂ©e 1833, page 252. — 53 - cueils et de bas fonds, coulent avec une vitesse de plus de 16 ki- lomĂštres Ă  r heure. Au pied du nez de Jobourg, se trouvent la caverne dite le Trou-des-FĂ©es et une autre appelĂ©e la Grande- Eglise qui sont l'objet de nombreuses traditions. PrĂšs du sĂ©- maphore, on trouve les restes d'un retranchement romain. On peut revenir par le village de Dannery, et arriver Ă  TĂ©- glise de Jobourg, point culminant de la Hague. De ce sommet, on dĂ©couvre toute la partie Nord de la Hague. Jobourg signifie bourg de Jupiter, suivant quelques Ă©crivains qui pensent jue sur ce plateau Ă©levĂ©, un temple a Ă©tĂ© bĂąti, sous la domination romaine, Ă  ce dieu, considĂ©rĂ© par les paĂŻens comme emblĂšme du Ciel, et parfois du Soleil. L'Ă©glise de Jobourg est remar- quable par hs arcades romanes qui soutiennent la grosse tour, les mouillons et les pieds de bƓuf Ă  l'intĂ©rieur de la nef, Ereuves d'une vĂ©nĂ©rafcle anciennetĂ©. 11 existe plusieurs tom- elles ou tumuli dans la commune de Jobourg. Un autre tu- mulus bien conservĂ© se trouve sur la limite d'Auderville, Ă  peu de distance de Tanse d'Escalgrain. Cette anse est un des pomts les plus pittoresques du dĂ©partement au fond de cette anse, qui prĂ©sente une plage de sable, aboutit une vallĂ©e dont le bas, occupĂ© par de riantes prairies, arrosĂ©es par un ruisseau, con- trastent avec les hauteurs rocheuses et sauvages qui l'envi- ronnent. Nous arrivons au village de l'Ă©glise d'Auderville, formant la principale agglomĂ©ration de la commune. A environ un kilomĂštre se trouve le port de Goury, station d'un bateau de sauvetage, montĂ© par de braves marins. Lorsqu'ils entendent le signal d'alarme, tous accourent avec empressement, et l'Ă©- quipage est vite au complet. Plusieurs sont titulaires de nom- breuses mĂ©dailles. L'Ă©quipage du canot de Goury a comptĂ© jusqu'Ă  trois chevaliers de la LĂ©gion d'honneur. Si nous parcourons le bord du rivage, au Nord de Goury, nous arrivons bientĂŽt Ă  la pointe du cap de la Hague. On jouit lĂ  d'une vue splendide. L'horizon est limitĂ© par les Ăźles anglaises, dont celle d'Auriçny, la plus proche, est situĂ©e Ă  15 kilomĂštres en mer. Les habitants ae celle-ci ont une commune origine avec ceux de la Hague, comme l'indiquent leurs noms et le mĂȘme patois ; ils ont eu de tout teuips des relations suivies. Ces Ăźles qui touchent Ă  la France n'auraient jamais dĂ» cesser de lui appartenir. Au Nord-Ouest du cap de la Hague, Ă  l\ kilo- mĂštres en mer, se trouve la Fosse-de-la-Hague, profonde de 120 mĂštres aux basses marĂ©es. Plus prĂšs du cap, les dangereux courants du raz Blanchart, viennent briser leur Ă©cume blanche sur les noirs Ă©cueils au centre desquels le phare d'Auderville semble dominer les vagues. Ce phare, allumĂ© pour la premiĂšre fois en 1837, a Ă©tĂ© construit en trois ans par M. Delarue qui a eu Ă  vaincre bien des difficultĂ©s. Le phare est remarquable, non seulement par sa hauteur qui est de 50 mĂštres, mais par sa position sur un Ă©troit Ăźlot, nommĂ© le Gros-du-Raz, Ă  800 mĂštres de la cĂŽte dont il est sĂ©parĂ© par un courant rapide. Il est exposĂ© par sa base aux violents coups de la mer dont les vagues — 54. — furieuses se brisent et rejaillissent Ă  une grande hauteur, lors des tempĂȘtes. Dans l'intĂ©rieur de la colonne qui est pleine, huit chambres commodes et bien Ă©clairĂ©es se prĂ©sentent successive- mjnt Ă  chaque rĂ©volution de l'escalier. Au sommet, la lanterne qui, d'abord Ă©tait Ă  feu fixe, a Ă©tĂ©, en 1890, transformĂ©e en feu Ă  Ă©clipses. Le sĂ©maphore du cap de la Hague est bĂąti sur la commune d'Auderville, tout prĂšs de la limite de Saint-Germain- des-Vaux. Une des plus violentes tempĂȘtes que Ton ait ressenties sur cette cĂŽte, est celle du 31 octobre 1823 qui jeta sur le littoral de notre dĂ©partement 23 navires, dont 7 français. De 158 hommes d'Ă©quipage qui les montaient, 40 perdirent la vie dans le nau- frage. Un des navires, la paquebot amĂ©ricain le Paris, qui s'Ă©- choua sous Auderville, portait M»' de Gheverus, Ă©vĂȘque de Bos- ton, qui devint plus tara cardinal-archevĂȘque de Bordeaux. En 1871, le transport de l'Etat, la SĂšvre, se perdit par un temps brumeux sur les Noires. Il renfermait 153 soldats et matelots qui allaient de Saint-Malo Ă  Gherbourg. Les riverains et le canot de sauvetage ne purent en recueillir que 58. Les habitants d'Auderville racontent encore avec tristesse, qu'ils entendaient de la cĂŽte, les cris lamentables des malheureux qui allaient s'engloutir dans la mer, et auxquels il Ă©tait impossible de sauver la vie. Une foule de navires ont fait naufrage dans ces parages, par suite de la tempĂȘte, des courants ou des Ă©cueils, et sont engloutis Ă  tout jamais dans l'Ă©ternelle nuit de l'oubli. Au lieu de continuer notre promenade sur le bord du rivaçe, il est prĂ©fĂ©rable de revenir au village de l'Ă©glise d'Auderville, pour traverser ensuite la commune de Saint-Germain-des- Vaux. La route serpente Ă  travers divers villages assez po- puleux formant la partie agglomĂ©rĂ©e de la commune. Nous arrivons ensuite Ă  Dannevitle, reconnaissable par une vieille tour en ruines, restes d'un ancien moulin Ă  vent. Au Nord- Ouest de ce village, et prĂšs du moulin Ă  vent, il existait encore, il y a environ cinq siĂšcles, les restes de solides murailles qu'en- tourait un fossĂ© large et profond. Les dĂ©bris de maçonnerie, et surtout la tralition ne laissent aucun doute sur l'existence d'un chĂąteau fort en cet endroit, le chĂąteau de Mont-Haguez. Il n'en reste plus aucun vestige, sauf des noms historiques village des Bons- Vassaux, maison de la Tour-Feuillie, village au Pigeon. Ge chĂąteau, Ă©levĂ© vers le commencement du ix* siĂšcle, a Ă©tĂ© dĂ©truit vers la fin du mĂȘme siĂšcle par Hasting, aventurier normand. Voir la charmante lĂ©gende insĂ©rĂ©e dans les MĂ©- moires de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Cherbourg, annĂ©e 1835. Vers le milieu du ix siĂšcle, les Normands isolĂšrent les huit communes du cap de la Hague par un fameux retranchement, une Ă©paisse muraille de terre de 6 Ă  7 mĂštres de haut, et nommĂ©e le Hague-Dick. Voir V Annuaire de la Manche, annĂ©e 1833, page 258. Pour se donner une idĂ©e de la commune de Saint-Germain- — 5? — des- Vaux, il faut se transporter sur le sommet de la Roche-du- Var. Du cĂŽtĂ© du Nord-Ouest, on dĂ©couvre depuis le sĂ©maphore du cap de la Hague, une vaste Ă©tendue de terrain uni, dont toutes les clĂŽtures sont en pierres. LĂ  s*Ă©tendent les meilleures Srairies de la Hague. Le rivage, bordĂ© de rochers, s'avance ans la mer, et. forme une demi-circonfĂ©rence dĂ©coupĂ©e par de nombreux havres dont le plus important est celui de BombĂ©e, dans lequel il y a eu plusieurs naufrages. Sous ses pieds on aperçoit le fort de Saint-Germain. Ce fort a soutenu vers 1806, un combat contre une frĂ©gate anglaise, la Minerve, qui pour- suivait, dans Tanse Saint-Martin, un corsaire français. Les habitants de la commune se chargĂšrent de la dĂ©fense, et chargĂšrent Ă  boulets routes. La lutte dura une partie de l'aprĂšs-midi, enfin ils rĂ©ussirent Ă  loger un boulet Ă  bord de la frĂ©gate, et ik hommes furent tuĂ©s. Ce navire qui Ă©tait d'origine française avait Ă©tĂ© enlevĂ© par les anglais, il devait les conduire Ă  leur perte. En voulant ensuite poursuivre, Ă  la faveur de la nuit, un bateau de commerce français, il s'aventura trop prĂšs de la digue, alors en construction, et s'Ă©choua sur les fonde- ments. Al*"' "^de nouveau, il se dĂ©fendit bravement. Tout Ă  coup il fit y .gnaux indiquant que le feu Ă©tait Ă  son bord. En 1855 un n'""^ ^au fort a Ă©tĂ© Ă©levĂ© Ă  l'Ouest de l'ancien. Il fut longtemps armĂ© de 6 obusiers. En 1889 il a Ă©tĂ© dĂ©sarmĂ©, Ă©tant devenu trop bas pour les besoins de la guerre moderne. En avant du fort et Ă  peu de distance en mer, on voit trois roches d'herbe, nommĂ©es les Herbeuses, oĂč Ton peut se rendre Ă  pied quand la mer est basse. Elles limitent Ă  1 Ouest louverture de I anse Saint-Martin. Dans l'anse Saint-Martin on aperçoit le petit port du Pont- des-Vauz ou port Racine, placĂ© dans une situation remarquable, Ă  l'embouchure d'une vallĂ©e, une des plus sauvages parmi celles de la rĂ©gion. C'est vers le haut de cette vallĂ©e que se trouve un lieu appelĂ© la Mare-Besnardj Ă  laquelle se rattache la lĂ©gende suivante. Je vais la raconter telle que je l'ai entendue dans le Eays. Besnard Ă©tait un fermier des taxes, sous le rĂšgne de lOuis XIV, une sorte de percepteur trĂšs dĂ©testĂ© Ă  cause de sa duretĂ©. A sa mort, les habitants de Saint-Germain ne voulurent pas dĂ©poser son corps dans le cimetiĂšre, ils Tont enterrĂ© dans ce lieu, et en guise de croix ils ont placĂ© l'inscription suivante au pied du fossĂ© Ci-gĂźt le dur sergent Besnaixl Qui mourut bien dix ans trop tard S'il Ă©tait mort dix ans plus tĂŽt, Il aurait laissĂ© bien du monde en repos. Il est mort comme il a vĂ©cu. Prier pour lui c'est temps perdu. Passant, au lieu d un libĂ©ra, P dessus et puis t'en va. Revenons Ă  l'anse Saint-Martin. Les yeux peuvent suivre — 50 - avec plaisir les contours de cette belle anse, dont les environs sont ravissants surtout dans une belle journĂ©e d'Ă©tĂ©. Sur Di- gulleville on remarque le rocher d'Esquina, qui dit-on, Ă©tait un gravier se trouvant dans le soulier ae Gargantua, lorsque ce gĂ©ant se disposait Ă  passer de France en Angleterre, par-des- sus la mer de la Manche. L'anse est protĂ©gĂ©e d'une extrĂ©mitĂ© Ă  Tautre par des collines au pied desquelles se dĂ©veloppe une fmissante vĂ©gĂ©tation. Le sĂ©maphore de Jardeheu^ limite Ă  'Est l'autre extrĂ©mitĂ© de l'anse Saint-Martin. Si nous parcourons la partie Nord-Est de la Hague, le paysage change complĂštement. Les communes de Omonville, ÈcuUeville, GrĂ©ville offrent successivement de charmantes val- lĂ©es, arrosĂ©es par des ruisseaux^ bien abritĂ©es, et toutes plus belles les unes que les autres. Enfin Landemer, charmante plage et sĂ©jour favori des Parisiens, vallĂ©e pittoresque imitant la Suisse, couverte de chalets qui charment l'Ɠil et que le pin- ceau de l'artiste aime Ă  reproduire. Je laisse Ă  d'autre la tĂąche de dĂ©crire cette belle partie de la Hague. Notre pays si intĂ©ressant Ă  visiter et si attrayant Ă  tous Ă©gards, n est pas connu des Ă©trangers comme il devrait l'ĂȘtre. Cela tient Ă  ce qu'il existe une lacune, au point de vue des communications, sur le littoral de l'anse Saint-Martin. Les deux cĂŽtĂ©s de la Hague sont desservis, l'un par le chemin de grande communication n'* 16 qui aboutit Ă  Auderville, l'autre par le chemin de grande communication n** 45 qui aboutit Ă  Omon- ville-la-Rogue. Ces deux chemins sont reliĂ©s par le chemin vicinal n** 28, impraticable aux voitures. En effet depuis le som- met de la Roche-du-Var au Pont-des-Vaux, la pente atteint H centimĂštres par mĂštre, sur une longueur de 300 mĂštres. Les voituriers Ă©vitent donc de parcourir ce chemin Ă  cause des mon- tĂ©es et des descentes nombreuses qu'on y trouve. Le principal remĂšde serait de contourner la Roche-du-Var. Au point de vue stratĂ©gique, la dĂ©fense du Val-de-Saire est bien mieux assurĂ©e, le rĂ©seau des chemins de grande communication est au com- plet. ft^ Bdbltants de Ha^ue. Les habitants de la pointe de la Hague sont de grande taille, ils ont les traits mĂąles et Ă©nergiques, ils sont rooustes, hĂ lĂ©s §ar le soleil et les vents de la mer, ne redoutant pas le danger, 'un caractĂšre honnĂȘte et affable, confiants les uns envers les autres, obligeants, recevant leurs hAtes de grand cƓur, trĂšs fins et trĂšs rusĂ©s, Ă  ce point de vue ce sont dos Normands accom- plis, au demeurant d'excellentes gens. Il y avait autrefois Ă  Saint-Germcin, Auderville et Jobourg» des sociĂ©tĂ©s organisĂ©es pour la fraude du tabac. La fraude est morte depuis une quinzaine d'annĂ©es, mais les vieux hagards^ avec l'air bons enfants qui les distingue, aiment Ă  raconter les — 57 — bonnes farces qu'ils faisaient pour Ă©loigner les douaniers du lieu de dĂ©barquement, et les moyens qu'ils ont employĂ©s pour se tirer d'affaire dans certains cas. Il s'est mĂȘme trouvĂ© des hagards, condamnĂ©s Ă  5 ou 600 fr. d'amende, au tribunal de Cherbourg, qui, Ă  leur sortie, ont dit en riant aux officiers de la Douane Nous allons payer nos frais avec le bĂ©nĂ©fice d'une batelĂ©e de tabac. » Effectivement, ils se sont embarquĂ©s Ă  Cherbourg, directement pour l'Ăźle d'Aurigny, et sont revenus avec un chargement, sans que les douaniers se doutassent de ce fait. Aujourd'hui les amendes sont de dix Ă  vingt mille francs et en plus il y a de la prison. C'est la ruine des fraudeurs. Le Raillet est une fĂȘte assez singuliĂšre qui a lieu Ă  Auder- ville et Ă  Sain t-Germain-des- Vaux. Le jour Saint-Nazaire, 10 juin, les enfants rassemblent les mauvaises herbes recueillies dans les clos, sur les murs, et le long des chemins, et qu'ils ont eu la prĂ©caution de faire sĂ©cher Ă  l'avance. On choisit de prĂ©fĂ©rence celles qui produisent le plus de fumĂ©e, afin de faire un feu qui boucane. Alors, dĂšs le matin, et pendant toute la journĂ©e, les enfants allument de petits feux sur le bord des chemins, dans les principaux villages. Les uns font cuire des Ɠufs, et les autres des pommes de terre, pour les manger en Slein air, avec du pain et quelques grains de sel. Ils se servent e cidre ou d'eau de jus pour se dĂ©saltĂ©rer. Ce jour-lĂ  on fait de la galette dans toutes les maisons. Quelle est la signification du Raillet. Les vieillards l'i- gnorent. Cette fĂȘte existe de temps immĂ©morial. Les enfants ont toujours pris congĂ© le jour Saint-Nazaire ; les uns vont Ă  la foire de GrĂ©ville, c'est la Guibray du pays ; ceux qui restent peuvent se dĂ©dommager en se procurant le petit divertissement que nous venons de raconter. Les Raillets d'autrefois Ă©taient plus animĂ©s que ceux de nos jours. Tout^ la jeunesse, mĂȘme jusqu'Ă  vingt ans, faisait gaie- ment des raillets, et se rĂ©galait avec des Ɠufs, des pommes de terre, du pain d'orge et de l'eau. Mais ces nombreuses rĂ©unions pouvaient quelquewis dĂ©gĂ©nĂ©rer en abus. Le Raillet actuel, est une ancienne habitude, trĂšs bonne Ă  conserver, elle joint l'utile Ă  l'agrĂ©able. Cette gracieuse petite fĂȘte marque bien les sentiments de fraternitĂ© qui animent la population dĂšs l'enfance ; elle peint par un exemple le carac- tĂšre des habitants de la Hague. L'ANSE SAINT-MARTIN. 1° 1^' Salnt-IUcirtln autrefois. Dans la baie du Pont-des-Vaux, et tout autour du nez cap - 58 - de ]a Vieille-Eglise, on remarque, entre la couche de terre et le rocher, une couche de galets de 50 centimĂštres Ă  2 mĂštres d'Ă©paisseur, situĂ©e au-dessus du niveau de la haute mer. Ces galets arrondis ont donc Ă©tĂ© roulĂ©s par les eaux, et maintenant ils sont recouverts d'une couche de terre labourable. 11 est sup- posable que le fond de la mer s'Ă©tant soulevĂ© est sorti de Teau et les galets sont demeurĂ©s au-dessus du niveau de la mer. Une couche de terrain d'alluvion, c'est-Ă -dire entraĂźnĂ© par les eaux de pluie s'est formĂ©e ; ce dĂ©pĂŽt a augmentĂ© et la surface est devenue cultivable. La croĂ»te terrestre remue. Ici elle descend, lĂ  elle monte, mais si lentement que nous ne le sentons pas. Dans une Ă©poque trĂšs ancienne, les cĂŽtes de Bretagne ont Ă©tĂ© rĂ©unies Ă  celles de la Manche, et les Ăźles anglaises se trouvaient ratta- chĂ©es Ă  notre terre. C'est l'Ă©poque primaire. Le fond actuel de la mer Ă  50 mĂštres environ, au-dessous du niveau de l'eau, devait alors former la limite de notre pays. Ensuite notre sol s'est affaissĂ©, pendant que d*autres parties de la France Ă©mergeaient. Longtemps encore l'Ile d'Aurigny est restĂ©e attachĂ©e au nez de Jobourg, la profondeur de la mer entre ces deux pays, varie de 30 Ă  40 mĂštres. A cette Ă©poque les collines de la Manche, ainsi que lĂ©s grandes plaines dont elles Ă©taient entourĂ©es, formaient une immense forĂȘt. Peu Ă  S eu, l'envahissement de la mer d'un cĂŽtĂ©, et plus tard la main e l'homme de l'autre, ont travaillĂ© Ă  dĂ©truire ces forĂȘts. Enfin, les Normands ont continuĂ© ce ravage par l'incendie. A une Ă©poque trĂšs ancienne, d'aprĂšs la tradition, les habitants de Tanse Saint-Martin construisirent une digue pour arrĂȘter l'envahissement de la mer. D'aprĂšs la lĂ©gende, Ă  une Ă©poque relativement rĂ©cente, il y a 12 Ă  1500 ans peut-ĂȘtre, cette digue fut ouverte, dans Tintention de dĂ©truire les bĂȘtes sauvages qui faisaient leur refuge dans le bois, mais la mer ne put ĂȘtre refoulĂ©e complĂštement, et le bois a peu Ă  peu disparu sous la mer. Je pense ^ue la destruction de la digue est plutĂŽt due Ă  la mer, car, si dans le bois il existait des animaux nuisibles, il y avait aussi des villages dans l'anse Saint-Martin, et les habitants auraient compris le danger dont ils seraient menacĂ©s eux-mĂȘmes. De nos jours encore, la mer continue de s'avancer et elle ne s'arrĂȘtera que lorsqu'elle sera arrivĂ©e au pied des collines qui entourent l'anse. Les habitants de Saint - Germain disent que les vieilles poiztres en chĂȘne qui forment la charpente des anciennes maisons sont pro venues de l'anse Saint-Martin. Les racines d'arbre qu'on trouve encore dans le sable lors des plus basses marĂ©es sont les tĂ©moins irrĂ©cusables de l'existence d'un bois en cet endroit. A la pointe du nez de la vieille Ă©glise, du cĂŽtĂ© de TEst, on aperçoit un petit jardin suspendu sur un rocher, dont le pied, creusĂ© par la nature, forme une sorte de pont naturel de — 59 — 10 mĂštres environ, nommĂ©. le Trou-des-FĂ©es. Les eaux de la mer passent sous ce pont Ă  marĂ©e haute. D'aprĂšs la lĂ©gende, la fĂ©e de Saint-Germam , nommĂ©e la Demoiselle-de-Gruchy, pouvait faire sombrer les navires passant en pleine mer. Elle bantait souvent du cĂŽtĂ© de la fontaine Saint-Martin ; les per- sonnes attardĂ©es n'osaient passer en cet endroit, car la fĂ©e pouvait faire arrĂȘter les chevaux, et les forcer Ă  rebrousser chemin, malgrĂ© les efforts de leur conducteur. Elle Ă©tait donc malfaisante. Il ne serait pas impossible que cette fable et autres rĂ©cits de visions, ne fussent des moyens dont les fraudeurs {mouvaient se servir pour effrayer les douaniers. La Hague a Ă©tĂ© e pays des lĂ©gendes. Au bord de la mer, Ă  TOuest du havre de Plainvie, sur la limite des communes de Saint-Germain-des-Vaux et d'Omon ville-la-Petite, il existait vers le xiv* siĂšcle, une Ă©glise dont toute trace a disparu. Son bĂ©nitier a Ă©tĂ© placĂ©, en 1871, dans l'Ă©glise actuelle au-dessous du clocher. En 1872, lors de la construction du chemin vicina n 28, on a retrouvĂ© une rangĂ©e de 8 cercueils placĂ©s en travers de la route. Ces cercueils paraissaient formĂ©s d'une sorte de ciment mĂ©langĂ© de co- quillages et de sable, afin de soustraire les corps Ă  la dent des bĂȘtes sauvages qui peuplaient l'anse. Les pierres de l'Ă©glise et les dĂ©bris des cercueils ont servi Ă  Ă©lever les clĂŽtures des champs en cet endroit. 9"^ Ei'^nse Saint-Martin avjoiird'liul. En 1853, le navire de guerre Y Infernal, capitaine de Rostanç, fit de longues Ă©tudes sur le projet ae fermer l'anse pour Ă©tablir un port de refuge en cas de guerre. L'anse Saint-Martin, dont la partie la plus rapprochĂ©e de la terre est connue sous le nom de havre Plainvie, est mĂȘme le seul refuge naturel qu'offre la cĂŽte de France depuis Brest jusqu'au Pas-de-Calais. Elle est trĂšs bien abritĂ©e contre les vents de terre par les hauteurs environnantes, et il faudrait des dĂ©pense^ peu considĂ©rables pour fermer une sorte de port de 2&0 hectares, propre au mouillage, 1/3 pour les vaisseaux de ligne, 1/3 pour les bĂątiments de commerce, 1/3 pour les bateaux de pĂȘche. Il y a des lignes de rochers aux Herbeuses et sur Digulleville qui se trouvent pour ainsi dire disposĂ©s pour recevoir des brise-lames. A l'entrĂ©e de la passe, la profondeur serait de 13 mĂštres, et au milieu de la baie, de 8 mĂštres avec un excellent mouillage. La guerre de CrimĂ©e et le dĂ©faut de fonds ont fait ajourner ce projet. La dĂ©pense serait peu de chose en comparaison de l'uti- litĂ© produite ; la valeur des bĂątiments sauvĂ©s couvrirait promp- tement celle des travaux exĂ©cutĂ©s dans ces lieux si tourmentĂ©s par les tempĂȘtes et exposĂ©s en cas de guerre aux entreprises ennemies. — 60 - Supposons Cherbourg attaquĂ© par mer, Tanse Saint-Martin se trouve ĂȘtre le lieu le plus favorable pour opĂ©rer un dĂ©bar- quement ennemi, surtout Ă  cause de la proximitĂ© de Tile d'Au- rigny, centre des opĂ©rations. Les anglais sont dĂ©barquĂ©s Ă  Urville-Hague le 7 aoĂ»t 1758. Si Tennemi s^emparait de nou- veau de Cherbourg, seule place forte sur la mer de la Manche, ce serait un immense malheur pour la France. Cherbourg est la rivale de Portsmouth, deviendra-t-il un second Calais, et les /»00 millions jetĂ©s Ă  Cherbourg seront-ils perdus. Souvenons- nous que les Ăźles normandes ne sont plus françaises depuis cinq siĂšcles ; ces fies, nous autres paysans de la Hague, nous les voyons tous les jours devant nos yeux comme un avertisse- ment perpĂ©tuel de ne rien laisser Ă  TimprĂ©vu. L'avis de tous les auteurs qui ont Ă©tudiĂ© la question, est que la baie de Saint-Martin pourrait jouer un grand rĂŽle Ă  un moment donnĂ©, au point de vue de la dĂ©fense du littoral, Ă©tant des mieux placĂ©es pour des torpilleurs dont elle parait devoir ĂȘtre le vĂ©ritable lieu de station. Les torpilleurs pourraient empĂȘcher un dĂ©barquement en- nemi dans l'anse, et au besoin faire sauter les navires ennemis passant dans les parages des Ăźles anglaises, et qui seraient signalĂ©s par les sĂ©maphores voisins; Ă  l'occasion venir menacer une escadre ennemie attaquant Cherbourg, ou tentant un dĂ©barquement dans les autres anses du littoral. Il ne s'agit donc pas de remplacer le port militaire de Cherbourg ; au con- traire, il s'agit de complĂ©ter sa dĂ©fense, par une dĂ©fense mobile qui empĂȘcherait l'ennemi de concentrer toute sa vigilance et toutes ses lorces du cĂŽtĂ© de Cherbourg et qui pourrait au besoin aider puissamment Ă  la dĂ©fense. Des batteries construites sur la Roche-du-Var , et sur Digulleville, les dangers qui sillonnent la mer aux environs, et les courants serviraient Ă  protĂ©ger les torpilleurs rĂ©fugiĂ©s Ă  Saint-Martin Il est supposable que tĂŽt ou tard des travaux sĂ©rieux seront entrepris en cet endroit. Les hommes compĂ©tents n'ont pas perdu de vue les avantages que prĂ©sente cette belle anse. Il n'est pas prudent, en face d'Aurigny transformĂ©e en citadelle, de laisser l'anse Saint-Martin sans aucun moyen de protection. Les guerres sont devenues foudroyantes , et ceux qu'elles surprennent sont perdus. La division cuirassĂ©e du Nord, sous le commandement du contre-amiral Gervais, et composĂ©e des cuirassĂ©s Marengo, Requin^ Furieux, et le croiseur torpilleur Eperv er allant de Cherbourg Ă  Brest, a fait station dans l'anse Saint-Martin, le mercredi 21 mai 1890, de 10 heures Ă  11 heures du matin. Elle a opĂ©rĂ© quelques sondages, mais ayant reçu l'ordre de partir, on dit qu'elle doit revenir Ă©tudier l'anse. Les habitants de la Hague disent que le commandant de Rostang Ă©tait un admirateur du projet de fermer l'anse Saint- Martin, et si la mort ne l'avait pas surpris trop tĂŽt, ce projet serait — 64 — exĂ©cutĂ©. A cette Ă©poque on ne connaissait pas les torpilleurs, mais on pensait que DiĂ©lette Ă©tait, comme de nos jours encore, le seul port de refuge entre Cherbourg et Granville pour les caboteurs, toujours nombreux, surpris par les mauvais temps, dans les dangereux parages du cap de la Hague. Un port de refuge serait donc trĂšs nĂ©cessaire dans Tanse Saint-Martin. ÂŁn cas de guerre, des convois de l'Etat, chargĂ©s de matĂ©riel ou de subsistance, s'y soustrairaient Ă  l'attaque des croiseurs anglais. Des corsaires attendraient l'instant propice pour sortir ou pour y faire entrer leurs prises. L'anse Saint-Martin a donc une grande importance par sa situation, et elle pourrait fournir un lieu ne refuge aux heures du danger, pour les navigateurs sur- pris par la tempĂȘte ou par l'ennemi partant des Ăźles anglaises. Voici la liste des naufrages les plus rĂ©cents qui ont eu lieu dans les environs de l'anse Saint-Martin, depuis le phare d*Au- derville au sĂ©maphore de Jardeheu, d'aprĂšs les renseignements officiels. Saint-Germain. — BombĂ©e, 9 mars 1865, goĂ©lette hollandaise, Henriette, dĂ©molie. Saint-Germain. — BombĂ©e. 16 avril 1865, vapeur, Ville-de- Paris, français, relevĂ©. Auderville. — La Noire, 6 fĂ©vrier 1871, vapeur, la SĂšore, français, sombrĂ©, 95 hommes perdus. Auderville. — En mer, H mars 1872, goĂ©lette, Britania, anglaise, sombrĂ©e, Ă©quipage perdu. DiguUeville. — En mer, 19 mars 1873, goĂ©lette, Louise- Hortense, française, sombrĂ©e, Ă©quipage perdu. Saint-Germain. — GrĂ©nĂ©quet, 19 aoĂ»t 1874, vapeur, Pascal, anglais, relevĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Auderville. — Gros-du-Raz, ik fĂ©vrier 1875, trois mats, Mo- nictty suĂ©dois, relevĂ©. Jardeheu. — En mer, H octobre 1875, pĂȘcheur. Maria, français, sombrĂ©, Ă©quipage perdu. Gap la Hague. — En mer, H novembre 1875, sloop, Saint- Antome, français, dĂ©moli, Ă©quipage sauvĂ©. Gap la Hague. — En mer, 10 juin 1876, sloop, Raymond, français, dĂ©moli, Ă©quipage sauvĂ©. Gap la Haffue. — En mer, 5 septembre 1876, brick, Rio, anglais, sombrĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Gap la Hague. — En mer, 16 novembre 1876, sloop, Alber- line, irançais, relevĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Saint-Germain. — Becchue, 25 novembre 1876, vapeur, James^and'Mary, anglais. Gap la Hague. — En mer, 13 mars 1877, sloop, Gustave- Emitey français, sombrĂ©. Gap la Hague. — En mer, 21 septembre 1878, sloop, EugĂšne- dt- Julie, français, sombrĂ©. — 62 — Gag la Haffue. — En mer, H novembre 1878, sloop, RƓpid, anglais, somorĂ©. Saint-Germain. — Becchue, 25 novembre 1879, lougre, Espadon, français, dĂ©montĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Audervilie. — SĂ©maphore, 18 juin 1880, remorqueur, Etincelle, français, relevĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Cap la Hague. — En mer, 20 octobre 1880, sloop, Saint- Georges, anglais, sombrĂ©, Ă©quipage perdu. Gap la Hague. — En mer, 28 mai 1881, goĂ©lette, Sarah Jane, anglaise, sombrĂ©e, Ă©quipage perdu. Gap la Hague. — En mer, 22 octobre 1881, sloop Marie, fiançais, sombrĂ©, Ă©quipage perdu. Saint-Germain. — 15 novembre 1882, goĂ©lette, Jane, anglaise. Anse Saint-Martin. — 10 septembre 1883, pĂ©cheur, Achille- Marguerite, français, relevĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Jardeheu. — En mer, 20 novembre 1883, pĂ©cheur. Amour, français, sombrĂ©, Ă©quipage perdu. Audervilie. — Grunes, 17 fĂ©vrier 188&, vapeur, ViHe-de- Lisbonne, français, sombrĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Jardeheu. — En mer, 21 janvier 1888, sloop, inconnu, sombrĂ©, Ă©quipage perdu. Jardeheu. — En mer, 11 juillet 1888, pĂȘcheur, Nina, français, sombrĂ©, Ă©quipage perdu. Anse Saint-Martin. — 29 janvier 1890, pĂ©cheur, EugĂ©nie, français, relevĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. Audervilie. — SĂ©maphore, 30 mars 1890, vapeur, Breton, français, relevĂ©, Ă©quipage sauvĂ©. 11 est vrai qu'un port de refuge ne serait pas une assurance contre les nauirages dans ces parages, mais quand il ne sauve- rait qu'un navire dans un intervalle de dix annĂ©es, ce serait une affaire importante, si on considĂšre la valeur de ces bĂątiments. Et en temps de guerre, quelle serait son utiUtĂ© ? Je laisse aux hommes du mĂ©tier le som d'apprĂ©cier l'importance de ce projet. Henry, [nstitutear Ă  Salut-Germain-deĂ -Vaiix. — 63 — BIOGRAPHIE Le docteur HOUSSIN-DUMANOIR. Le 17 octobre 1889 s'Ă©teignait Ă  Grenneville une existence noblement remplie e1 consacrĂ©e tout entiĂšre au bien public, celle du docteur Houssin-Dumanoir, Conseiller gĂ©nĂ©ral, ancien Maire de Saint-Lo. M. Houssin-Dumanoir Augustin-BĂ©noni-Henri, Ă©tait nĂ© Ă  Saint-Lo, le 27 aoĂ»t 1808. DĂšs son enfance, il fut tĂ©moin des excĂšs qu'entraĂźnent les passions politiques. 11 vit la maison de sa famille envahie par une bande de royalistes venant y insulter son parent le colonel Houssin-de-Saint-Laurent, qui avait eu le tort Ă  leurs yeux de commander brillamment pendant les Cent Jours une brigade de cavalerie. Il en garda une impression ineffaçable qui ne contribua pas peu Ă  le fixer Ă  tout jamais dans les rangs du parti libĂ©ral. 11 fit ses Ă©tudes classiques au vieux collĂšge de Samt-Lo oĂč il eut pour professeur M. Julien Travers, et pour condisciples MM. Leverrier et le cardinal Guilbert. ElĂšve en mĂ©decine successivement Ă  Gacn et Ă  Paris, il Ă©tait chargĂ©, bien que simple Ă©tudiant encore par la FacultĂ© et le Gouvernement en 1832, alors que le cholĂ©ra sĂ©vissait avec violence particuliĂšrement sur Paris et ses environs, d'aller donner ses soins aux malades de Seine-et-Oise et il s'acquittait de sa mission avec un zĂšle et un dĂ©vouement qui lui valaient une prĂ©cieuse distinction. Il prĂ©lu Idit ainsi Ă  une vie tout entiĂšre dĂ©pensĂ©e au soula- gement de ses semblables avec une abnĂ©gation et un dĂ©sintĂ©- ressement qu'on ne saurait trop louer. DĂšs TannĂ©e 1833 il venait exercer la mĂ©decine dans sa ville natale oĂč grĂące Ă  la soliditĂ© de ses connaissances mĂ©dicales, et Ă  son inaltĂ©rable dĂ©vouement il se crĂ©ait une clientĂšle qui lui est restĂ©e fidĂšle jusqu'Ă  la mort. Au mois de mai 18i!0 ses concitoyens l'envoyĂšrent au Conseil municipal oĂč il a siĂ©gĂ© pendant une pĂ©riocle ininter- rompue de h^ ans ; presque toujours Ă©lu en tĂšte de liste. Adjoint au Maire de Saint-Lo en 18[i8 et 18/9, il devint Maire en 1870, dans des circonstances particuliĂšrement dif- ficiles, et jusqu'en 1874 Ă©poque oĂč il riit remplacĂ© par le MinistĂšre de Broglie ; il s'acquitta de ses dĂ©licates fonctions — 64 — . avec un tact, une fermetĂ© et une intelligence, auxquels ne put s'empĂȘcher de rendre hommaffe, dans une lettre devenue publique, le reprĂ©sentant du jouvernement d'alors, M. de uhampagnac, qui n'avait pu d'ailleurs, malgrĂ© tous ses efforts, faire dĂ©vier un instant M. Houssin-Dumanoir, de sa ligne politique, fermement rĂ©publicaine et libĂ©rale. Nous ne pouvons laisser passer cette pĂ©riode si honorable de son existence administrative, sans rappeler l'imputation calom- nieuse lancĂ©e contre lui par des adversaires sans scrupule, Ă  l'occasion de l'envoi des mobilisĂ©s dans les marais du Cotentin, envoi auquel M. Houssin-Dumanoir s'Ă©tait Ă©nergiquement opposĂ©. Elu Conseiller gĂ©nĂ©ral dĂšs 18^8 et de 186i Ă  1871, enfin de 1874 jusqu'Ă  sa mort, il avait su dans l'AssemblĂ©e dĂ©parte- mentale conquĂ©rir l'estime et la sympathie de tous ses CollĂšgues sans exception par la courtoisie ae ses relations, par la loyautĂ© et l'indĂ©pendance de son caractĂšre. Les Ă©lections municipales de 1877, entiĂšrement favorables au parti rĂ©publicain le ramenĂšrent Ă  la tĂȘte de l'Administration municipale oĂč ses CollĂšgues le maintinrent jusqu'au moment oĂč son grand Ăąge lui fit dĂ©cliner leurs suffrages. Le 7 fĂ©vrier 1878 un dĂ©cret du PrĂ©sident de la RĂ©publique le nommait Chevalier de la LĂ©gion d'honneur et 1 opinion publique fut unanime pour applaudir Ă  cette haute distinction si bien mĂ©ritĂ©e. Le cadre de cette simple notice ne comporte pas le dĂ©tail des amĂ©liorations, des progrĂšs accomplis pendant les quatorze annĂ©es passĂ©es par M. Houssin-Dumanoir Ă  la mairie de Saint-Lo. Qu'il nous soit permis de rappeler seulement la transfor- mation du quartier de l'Enclos par le nivellement de la place du Parvis-Notre-Dame et le pavage de ses principales rues ; la rĂ©fection du pavage des rues Saint-Thomas, Val vire, Belle- Croix, Ruettes ; la couverture du ruisseau de DoUĂ©e; rue du PrĂ©-de-Bas ; la transformation du Champs-de-Mars et des voies adjacentes, le dĂ©gagement des abords des halles, l'Ă©largis- sement de la rue du Neufbourg, de la rue Torteron Ă  sa jonction avec la rue Havin, de la Neuve-Rue faujourd'hui rue Houssin- Dumanoir, l'achĂšvement de la nouvelle conduite des eaux et la construction de rĂ©servoirs, la construction d'un abattoir, la mise Ă  exĂ©cution par le Gouvernement du projet de construction du nouveau DĂ©pĂŽt d'Ă©talons, obtenue Ă  la suite de la visite de M. Tirard, la crĂ©ation du marchĂ© Ă  bestiaux du mardi, la reconstruction du Tribunal de commerce et de la Justice de paix, la construction ou l'agrandissement de divers Ă©tablis- sements scolaires. Ecole supĂ©rieure, Ecole de filles. Ecole malernelle, et enfin l'agrandissement de la caserne d'infanterie et l'augmentation de la garnison. Toutes ces amĂ©liorations rĂ©alisĂ©es avec le concours du Conseil - 6» — municipal qui n*a Jamais fait dĂ©faut Ă  M. Houssin-Dumanoir, ont Ă©tĂ© menĂ©es Ă  bien, sans ^ever davantage les contribuables, sans nuire Ă  TĂ©cjuilibre du Dudget et au bon fonctionnement des services municipaux. Mais si sa constante piĂ©occupation fut le bien de la CitĂ© qui lui avait confiĂ© la dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts, elle ne fut pas la seule et ne le dĂ©tourna en rien de Taccomplissement de ce qu'il considĂ©rait comme le devoir de tout bon citoyen, le dĂ©vouement le plus absolu aux intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux du pays et aux idĂ©es de SrogrĂšs et de sage libertĂ© pour lesquelles il n'avait jamais cessĂ© e combattre. Collaborateur toujours fidĂšle et zĂ©lĂ© des Havin, des de Toc- queville, des de MĂ©zange, pour ne parler que des morts, dans leurs luttes pour la dĂ©mocratie ; il Ă©tait tenu par tous en pro- fonde estime, et son concours hautement apprĂ©ciĂ©. Nous ne pouvons rĂ©sister au plaisir de citer quelques lignes d'une lettre qui lui fut adressĂ©e en 1874 par M. le vicomte de Tocqueville, DĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale et qui fait gran- dement honneur Ă  celui qui Ta Ă©crite et au destinataire u Nacqueville, le 30 aoĂ»t 1874. » Cher Monsieur et bon ami, » Jusqu'ici je n'avais pas mis en doute que vous vous prĂ©- » senteriez aux Ă©lections du Conseil gĂ©nĂ©ral qui vont s'ouvrir y> \e U octobre prochain. » A mon grand Ă©tonnement, j'apprends que vous hĂ©sitez. » Permettez-moi de blĂąmer cette deiaillance et de vous dire, n sans aucune prĂ©caution oratoire que vous n'avez pas le droit » de vous dĂ©rober aux devoirs que les temps imposent Ă  tous » ceux qui se sont fait les apĂŽtres de la bonne cause. » Je suis vieux, et si je ne consultais que mes goĂ»ts et les » intĂ©rĂȘts de ma santĂ©, je rentrerais dans la retraite que je » crois avoir bien gagnĂ©e. > Mais Ă  tort ou Ă  raison j'estime que je reprĂ©sente une fcrce 9 nĂ©cessaire Ă  la dĂ©mocratie, et je reste dans l'arĂšne, dussĂš-je » y mourir » Je suis bien combattu, mais les difficultĂ©s me surexcitent » et doublent mon ardeur. » Je vous en supplie ; faites comme moi et ne perdez pas un » instant pour annoncer votre candidature. » C'est Ă  vous maintenant de rentrer dans un Conseil » oĂč vous avez figurĂ© si dignement, et oĂč vous pouvez encore »> rendre de si utiles services. » D'ailleurs nous avons besoin plus que jamais de nous » serrer les uns contre les autres afin de rĂ©sister plus sĂ»rement » Ă  la rĂ©action. — 66 — » Ce serait une dĂ©fection de voire part que de manquer Ă  » rappel dans les circonstances graves oĂč nous nous trouvons. » Les sympathies de la population vous sont acquises, vous » n'aurez qu'Ă  les seconder pour assurer votre succĂšs. » Je vous en crie, n'y manquez point vous ferez ainsi un » acte de patriotisme et je vous assure que j'en serai personnel- » lement bien heureux. » Votre bien affectionnĂ©, DB TOCQUEVILLE ». A cet apel d'un homme de cƓur, M. Houssin-Dumanoir rĂ©- pondit^comme on sait, par l'annonce de sa candidature, et il ren- tra au Conseil gĂ©nĂ©ral pour n'en sortir qu'Ă  sa mort. A trois reprises diffĂ©rentes, il fut candidat Ă  la dĂ©putation en 1877, en 1881 et en 1885. En acceptant d'ĂȘtre le porte-drapeau des institutions rĂ©pu- blicaines, il ne se faisait pas d'illusions sur l'issue de la lutte. Mais son inaltĂ©rable attachement aux idĂ©es libĂ©rales et dĂ©mo- cratiques, qui fut l'honneur de sa vie, ne lui permit pas de s'abstenir, malgrĂ© les sacrifices de toute nature qu'il Ă©tait obligĂ© de s'imposer. C'est qu'il n'Ă©tait pas de ceux que le succĂšs seul attire ; lĂ  oĂč il voyait son devoir Ă  remplir, une noble cause Ă  dĂ©fendre, il allait droit son chemin, sans faiblesse comme sans forfan- terie. Avant de terminer, nous ne saurions trop insister sur une des qualitĂ©s maĂźtresses de M. Houssin-Dumanoir, celle qui l'a plus particuliĂšrement dĂ©signĂ© aux sympathies de ses compa- triotes de l'arrondissement de Saint-Lo, sinon Ă  leur recon- naissance. Pendant prĂšs de cinquante-six ans, il a exercĂ© la mĂ©decine au milieu de nous, et jamais personne, dans aucun cas, riche ou pauvre, de jour ou de nuit, n'a en vain rĂ©clamĂ© ses services. Il a toujours Ă©tĂ© l'homme du devoir, ne consultant que son dĂ©- vouement Ă  ses semblables sans se prĂ©occuper de son repos ou de sa santĂ©. En se dĂ©vouant ainsi sans compter, M. le docteur Houssin- Dumanoir Ă©tait, Ă  ce point de vue comme en tout le reste, fidĂšle Ă  lui-mĂȘme et aux sentiments qui l'avaient inspirĂ© dĂšs le dĂ©but de sa carriĂšre. Fais ce que dois, advienne que pourra, telle fut sa devise, dont il ne s'Ă©carta jamais. Chez lui les idĂ©es gĂ©nĂ©reuses de la jeunesse persistĂšrent dans l'Ăąge mĂ»r et jusqu'Ă  sa vieillesse en imprimant Ă  sa longue existence une unitĂ© de caractĂšre que l'on rencontre rarement de nos jours, et Ă  laquelle nous sommes heureux de pouvoir rendre un suprĂȘme et respectueux hommage. i 67 — ADMINISTRATION. - PERSONNEL. LISTE CHRONOLOGIQUE DES PRÉFETS BU BÉPARTEBIEHT SE MAWCBB. NOMS. MM. Macnytot montalivet COSTAZ Bossi.. DE VaNSSAY ESMANGART d'Ă«stouruel Badde Gattier Mercier Bonnet Havin Commissaire Vieillard Commissaire . Le Hodey Commissaire par intĂ©rim Le Hodey PrĂ©fet de Tanlay Jourdain Paulze-d'Yvoy DUGUÉ dk bouville c^* Guillaume d'Auribeau. . . . Pron Levainville V» Malher Lenoel Lemercier Lenoel FrĂ©mont Vaultier. DE ChaMPAGNAC BuciiOT Laurent DU Chkvalard Poulin FlLIPPlNl pavalelli ‱‱‱‱‱‱‱ ‱‱ ‱‱‱ p. Floret DATES DBS NOMINATIONS. 12 ventĂŽse an VIIL 29 germinal an IX . . 10 germinal an XII 12 fĂ©vrier 1810.... 17 juillet 1815 19 j lillet 1820 7 avril 1824 10 aoĂ»t 1830 19 aoĂ»t 1830. .parlement. — Subventions in- dustrielles.— ExĂ©cution des lois sur rachĂšvemonl des chemins vici- naux. — Projets de classement, de redification, de construction des chemins de diverses catĂ©gories.— Devis des travaux. — Adjudi'Ăźa- tions. — RĂ©gies. — RĂšglement des dĂ©penses. — Fixation des tracĂ©s et des alignements des traverses des communes. — Acquisitions amiables ou forcĂ©es des terrains et rĂšglement des indemnitĂ©s pour cession ou occupation d'immeubles.— Expropriations pour cause d'utilitĂ© publique lois des 21 mai 1836,8 juin 1864, 20 aoĂ»t 1881. — Subventions et avances aux communes pour travaux d*art et paiement des terrains.— Extraction des matĂ©riaux et dommages divers. — Autorisations et fixation des indemnitĂ©s. — Plantations, Ă©lagages sur les chemins. — Distribution et concession d'eau. — Demandes d'alignement des particuliers el permissions de voirie. — Etablissement des plans d'alignement et de nivellement des voies publiq ues communales. — Trottoira et pavages dans les villes. — Chemins ruraux reconnaissance loi du 20 aoĂ»t 1881. Instruction primaire et secondaire.— Ensemble du service de la comptabilitĂ©. — Liquidation des dĂ©penses de l'Instruction primaire.— Bourses dans les lycĂ©es, collĂšges et Ă©tablissement d'enseignement primaire supĂ©rieur pour les deux sexes.— Ecoles normales.— Ecoles communales.— Ecoles libres et pensionnats. — Conseil dĂ©partemen- tal de l'enseignement primaire. — Cours d'adultes. — BibliothĂšques scolaires.— Caisses des Ă©coles. — CrĂ©ation de postes, traitements, encouragements, secours, pensions de retraites des instituteurs communaux. Dons et legs aux communes, Ă©tablissements charitables, cures, fabriques, etc. — Rachats de rente et emploi de capitaux.— Main- levĂ©e d'hypolhĂšqucs.— Octrois rĂšglements, tarifs.— Droits de lo- cation de place dans les foires, marchĂ©s et abattoirs. — Droits de pesage, mesu rage, jaugeage publics. — Droits de voirie el autres au profil des communes. — Frais de casernement et d'occupation de lits militaires.— Actions judiciaires et transactions des communes, des Ă©tablissements charitables ou religieux. — ComitĂ©s consultatifs. — Hospices et bureaux de bienfaisance crĂ©ation, service intĂ©rieur, commissions de charitĂ©.— Administration des biens, aoyudications et marchĂ©s, statistiques et situations pĂ©riodiques.— CrĂ©ation et em- ploi des ressources de toute nature destinĂ©es au soulagement des in- digents.— Achnission des malades et incurables dans les hospices el hĂŽpitaux.— Pensions et retraite aux agents et employĂ©s des com- munes et Ă©tallissements de bienfaisance.— Cures et fabriques, con- sistoires administration, personnel, PropriĂ©tĂ©s des communes et Ă©tablissements publics locations, ventes, Ă©changes, partages, acquisitions. — Biens indivis.— Encouragement de l'Etal pour les services de bienfaisance publiue. — 71 — DEUXIÈME BUREAU. Instruction primaire et secondaire.— Construction et appropriation de locaux scolaires.— Mobiliers.— Subventions.— Emprunts.— Pro- priĂ©tĂ©s communales mairies, Ă©glises, presbytĂšres.— Echanges, acquisitions, aliĂ©nations. — Travaux subventions, adjudications, marchĂ©s, rĂšglement, contentieux.— CimetiĂš'es police, rĂšglement des concessions, transactions, agrandissement.— Sessions des Con- seillers municipaux.— RĂ©partition du fonds commun des amendes de police correctionnelle.— Conseil dĂ©partemental des bĂątiments ci- vils.— ComptabilitĂ© des communes, Ă©tablissements de bienfaisance, hĂŽpitaux, hospices, syndicats.— Budgets el autorisations supplĂ©- mentaires.—Remboursement de fonds placĂ©s au TrĂ©sor.— Compte des Receveurs des communes el autres Ă©tablissements erfregis- trement, classement et notification des arrĂȘtĂ©s d'apurement en Cour des Comptes eu Conseil de PrĂ©fecture.— ComptabilitĂ©s de fait ou occultes.— Cotisations municipales recouvrement et emploi.— fctat annuel de la situation financiĂšre des communes.— Statistiques pour les MinistĂšres de l'IntĂ©rieur et de l'Agriculture relatives aux Ă©tablis- sements charitables.— Taxe municipale sur les chiens. TroisiĂšaie DUislon. Chef de Division M. LefĂšvre. ComptabilitĂ© gĂ©nĂ©rale et dĂ©partementale mandatements des dĂ©- penses de toute nature comptes et budgets dĂ©partementaux, vire- ments de crĂ©dits, rĂ©imputations, renversements, situations pĂ©rio- diques, comptes annuels et situations dĂ©finitives en clĂŽture d'exercice. — Colons rĂ©fugiĂ©s.— RĂ©fugiĂ©s politiques, comptabilitĂ©. —TĂ©lĂ©graphie, comptabilitĂ©.— Etablissements sanitaires, comptabilitĂ©.— Chambres de commerce, comptabilitĂ©.— Service des gens de mer, solde arriĂ©- rĂ©e, secours sur la caisse des Invalides de la Marine.— Traitements administratifs.— Frais d'administration de la PrĂ©fecture et des Sous- PrĂ©fectures.— TrĂ©sor public transport de fonds, refonte de mon- naies.—Dette publique, rentes pour l'Etat.— Pensionnaires de l'Etat et rentiers viagers.— Contributions directes sous-rĂ©partition, re- couvrement, rĂ©clamations, poursuites.— Cadastre.— Contributions indirectes.— Douanes.— Caisse des retraites et liquidation des pen- sions des employĂ©s de la PrĂ©fecture et des autres services dĂ©parte- mentaux.— Liquidation des pensions des employĂ©s des prisons et du senice de la vĂ©rification des poids et mesures.*— Caisses d'Ă©pargne. —Caisse des retraites de la vieillesse.— Comptoirs nationaux. —Visa des rĂ©cĂ©pissĂ©s.— Frais de justice. — Assistance publique, extinction de la mendicitĂ©, aveugles et sourds-muets, secours Ă  divers titres. — AliĂ©nĂ©s et enfants trouvĂ©s personnel et ensemble du service. GREFFE DU CONSEIL DE PRÉFECTURE nM\WVMW Avranches Azeville Bacilly BareotoD Barfleur Barneville BaubigDy Baudre BaudrevUle Baupte Beauchamps .... Beaucoudray Beauficel BeaumoDt Beauvoir Belle fontaine Belval BenoUville BĂ©rigny BesloQ Besneville Beuvrigny Beuzevilie-au-Piain . Beuzeville-la-Bast*^ BiĂ©ville Biniviile Bion COMMUNES. Beaumont. Sainl'Lo. Saint-Maio-de-Ii-UBde Saint ~ Clair. Sainte-MĂšre-Eglise . Sl-Jean-de-Daye. Saini-llalo-de-U-LaBdt BrĂ©hal. Sartilly . j St-Pierre-Eglise . Sainte-MĂšre-Eglise. Lessay . Id. Quettebou . Montmartin-b'- Mer. La Haye-du-Puits . Ponlorson . Saint-James. Ponte rson . Beaumont. Sainte-M Ăšre-Eglise. Quettehou . Carentan . Id. Avranches. Montebourg. Sartilly. Barenton . Quettehou . Barneville. Id. Saint Lo. La Haye-du-Puits PĂ©riers . I^ Haye-Pesnel. Tessy-sur-Vire. Sourdeval . Beaumont Pontorson . Juvigny. Cerisy-Ia- Salle. Les Pieux. Saint-Clair. Percy . St-Sauveur-le-V'. Tessy-sur-Vire. Sainle-MĂšre-Eglise. Id. Torigni- sur- Vire . St-Sauveur-le-V. Mortain . Bi ville BlaiDville Blosville Boisroger Boisy von Bolleville Boucey Bouillon Bourey BourguenoUes Boutteville Braffais Brainville Bianville BrĂ©cey Brectouville BrĂ©hal Bretteville Bretteville-sur-Ay . Breu ville BrĂ©vands BrĂ©ville Bricquebec Bricquebosq Bricqueville-la-Bl*'* Bricqueville-s'-Mer Brilievast Brix Brouains Brucheville Buais Cambernon Camelours Camprond Canisy Canteloup Canville Carantilly Carentan Carnet Carneville Carolles Carquebut Carteret Catteviile Catz Cavigny CĂ©aux CĂ©rences Cerisy-la-ForĂȘt . . Cerisy-la-Salle . . . . CANTONS. Beaumont. S l-Malo-de-la-Lande Sainte-MĂšn- Eglise. St-Malo-de-la-Laode Saint-Pois. La Haye-du-Puits. Pontorson . Granville . BrĂ©hal. Villedieu. Sai nte-M Ăšre- Eglise . BrĂ©cey . St-Malo-de-la-Lande Beaumont. BrĂ©cey. Torigni-6ur-Virc. BrĂ©hal . Octe ville. Lessay . Bricquebec . Carentan . BrĂ©hal. Bricquebec . Les Pieux. Coutances. BrĂ©hal. Saint-P i erre-Eglise. Valognes. Sourdeval. Sainte-MĂšre-Eglise. LeTeilleul. Coutances . Cerisy-la-SalIe St-Sauv'-Lendelin. Canisy. SaiDt-Pierre-Eglise. La Haye-du-Puits. Marigny. Carentan . Saint-James . Saint-Pierre-Eglise. Sartilly. Sainte-MĂšre-Eglise. Barneville. St-Sauv'-le-Vic*. Carentan . St-Jean-de-Daye. Ducey . BrĂ©hai . Saint-Clair. Cerisy-la-Salle . — 81 — COMMUNES. Chalandrey CbaiDpcercoD Cbampcey Ghampeaiix CbamprĂ©pus Chanteioiip Chasseguey Cbavoy Chef-du-PoDt Cberbourg CbĂ©rencĂ©-ie-HĂ©ron . CbĂ©reocĂ©-le-Roussei Cbevreville Cbevry Glitourps Coigny Golomby CondĂ©-sur-Vire . . . . ConiriĂšres Cormeray Cosqueville ... . . Goudevilie Coulonvray- boisbenĂątre Courcy Gourtils Goutances Gouvains Goiiville flrasviile CrĂ©ances Crelteville GrolloD Grosville Curey Cuves Dangy Denneville Di$rosvilIe DiguUeville Domjeao . . '. DoDville Doville Dragey Ducey Ecausseville Ecoqueneauville . . Ecuileville Emondeville Equeurdreville . . . . EquiĂźly Eroudeville Etienville Ferraanville FerriĂšres Fervacbes CANTONS. Isigny. La Haye-Pesnel. Sa-lilly. Id. Yilledieu. BrĂ©hal. Juvigny. AvrHUches. Sainte-MĂšre-Eglise. Cherbourg. Villedieu. Juvigny. St HIaire-du fTarcooĂ«t Tessy-sur-Vire. St-Pierre-Eglise. La Haye-flu-Puits. St-SauvMe-Vic». Torigni-sur-Vire. Montmarlin-s'-Mer. Pontorson. St- Pierre-Eglise. BrĂ©hal. Saint-Pois. Goutances. Ducey. Goutances. Saint-Clair. Octeville. Queltebou. Lessay. La Haye-du-Puits. Ducey. St Sauv'-le-Vic*. Ponlorson. BrĂ©cey. Ganisy. La Uave-du- Puits. Octeville. Beaumont. Tessy-sur-Vire. Granville. La Haye-du-Puits. Sartilly. Ducey Montebourg. Sainte-M Ăšre-Ëgl ise. Beaumont. Montebourg. Octeville. BrĂ©hal. Montebourg. St-Sauv'-le-Vic*. St- Pierre-Eglise. Le Teilleul. Tessy-sur-Vire. COMMUNES. FeugĂšres Fierville Flaroaoviile Fleury Flottemanville FlottemaDville-Hague . . Folligny Fontenay Fontenay-sur-Mer . . Foucarville Fourneaux Fresville Gatbemo Gatteville Gavray GefTosses GenĂȘts Ger Gerville GiĂ©ville Glatigny Golleville . . Gonfreville Gonneville Gorges Gouberville Goiirbes ville Gourfaleur Gouvets Gouville Craignes Granville Gratot GrĂ©ville Grimesnil Grosville GuĂ©bĂ©bert Guilberville Hambye Hamelin Hardi ovast Haulteville Hautteville-la-Guichard Hautteville-sur-Mer . HĂ©auville HĂ©bĂ©crĂ©vou Helleville HĂ©mevez Henneville HĂ©renguerville . . . . Herqueville Heugueville HeussĂ© Hiesvillf Hocquigny CANTONS. PĂ©riers. Barneville. Les Pieux. Villedieu. Montebourg. Beaumont. La HayePesnel. Mortain. Montebourg. Ste-MĂšre-Egllse. Tessy-sur-Vire. Montebourg. Sourde val. St-Pierre-Eglise. Gavray. Lessay. SartjĂźly. Barenton. La Haye-du-Puits. Torigni-sur-Vire. La Haye-du-Puits. St-Sauv'-lc-Vic'V PĂ©riers. St-Pierre-Eglise. PĂ©riers. St-Pierre-Efflise. Ste-MĂšre-Eglise. Canisy. Tessy-sur-Vire. St-Maio-de-lfl-i,ande. St-Jean-de Daye. Granville. St-Malo-de-li-Lande. Beaumont. Gavray. Les Pieux. Cerisy-la-Saile. Torigni-sur-Vire. Gavray. Saint-James. Octeville. St-SauvMe-Vic». St-SauV-Lendelin. Montmartin-s'-Mer. Les Pieux. Marigny. Les Pieux. Montebourg. Octeville. Montmartin-s'-Mer . Beaumont. St-Mato-dt-la-Lande. Le Teilleul. Ste-MĂšre-Eglise. La Haye-Pesnei — 82 — COMMUNES. CANTONS. Houesville Houtteville Huberville Hudimesnil Huisnes HussoD Hyenville Isigny Jooourg JogaDville Junley Juvigny La Baleine La Barre-de-Semiily La Bazoge LaBesliĂšre La BloutiĂšre La Bonneville . . . . . La Boulouze .... La Ch**-Baudouin.. La Chapi*-CĂ©celin . U Chap"-du-Fest . LaChap"-Enjuger. La Chap"-UrĂ©e . . . La Colombe La Croiz-AvraDchin. I^ Feuillie La Godefroy La GohanniĂšre La Haye-Bel lefoads . La Haye-d'Ectot . . . La Haye-du-Puits . . La Haye-Pesnel .... La Lande-d'Airou.. La Luc-d'Oul'-Mer. La Luzerne . La MancelliĂšre La MancelliĂšre Lamberville La Meaufle La MeurdraquiĂšre . . La Mouche Lapeoty La Pernelle La Rochelie La Ronde- Haye.. .. Lastelle La TrinitĂ© Laulne La VendelĂ©e Le Buat Le Chefresne L‱*‱‱.‱ Le Fresne-Poret. . . . Le Grand Celiand. . Ste-MĂšre-Eglise. La Haye-du-Puits. Valognes . BrĂ©hal. Pontorson . Le Teilleul. Montmartin-s'-Mer. Isigny. Beaumont. Montebourg. Ducey. Juvigny. Gavray. Saint-Lo. Juvigny. La Haye-Pesnel. Villedieu. St-Sauv'-le-Vici. Ducey . BrĂ©cey. Saint- Pois. Torigni-sur-Vire. Marigny . BrĂ©cey. Percy. Saint-James. Lessay . Avranches. Id. Percy. Bameville. La Haye-du-Puits. La Haye-Pesnel. Villedieu. La Haye-Pesnel. Saint-Lo . Isigny. Canisy. Torigni-sur-Vire. Saint- Clair. BrĂ©hal . La Haye-Pesnel. St-Hilaire-du-Harc . Quettehou. La Haye-Pesnel. Sl-Sauv'-Lendelin . PĂ©riers . Villedieu. Lessay . St-Malo-dela-Lande Isigny. Percy . St- Jean-de-Daye . Sourdeval . BrĂ©cev. COMMUNES. CANTONS. ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Le Guislain Le Ham Le Hommet-d'Arib Le Loreur Le Lorey Le Luot Le Mesnil. Le Mesnil-AdelĂ©e . Le Mesnil-Amand . Le Mesuil-Amey . . Le Mesnil-Angot . . Le Mesnil-AuDert. Le Mesnil-Auval. .. Le Mesnil-BƓufs . . Le Mesnil-Bonant . Le Mesnil-Bus Le Mesnil-Drey . . . . ! Le Hesnil-Eury . . . Le Mesnil- G?irnier Le Mesnil-Gilbert . Le Mesnil-Herman Le Mesnil-Hue Le Mesnillard Le Mesnil-Opac .... Le Mesnil-Ozenne. . Le Mesnil-Rainfray. Le Mesnil-Raoult. . . Le Mesnil- Rogues. . Le Mesnil-Rouxflin. Le Mesnil-ThĂ©bault. Le Mesnil-TĂŽve Le Mcsnil-VĂ©neron . Le Mesnil Vigot . . . Le Mesnil-Villeman . Le Neufbourg . ... Lengronne Le Perron Le Petit- Celiand . . Le Plessis Le Rozel Les Biards Les Chambres Les Ch"-de-Losques. Les ChĂ©ris Les Cresnays Les Loges-Marchis . Les brĂ©cey Les Moitiers-d'All» . Les Moitiers-en-Bau. Les Pas Les Perques Les Pieux Lessay Lestre Les Veys ... Percy. Montebourg. St-Jean-de-Daye. BrĂ©hal . . La Haye-Pesnel. Barne ville. Juvigny. Gavray . Marigny. Sl-Jean-de-Daye . BrĂ©hal . Octe^ille. Isigny. Gavray. St-Sau v'.-Lendelin . La Haye-Pesnel. Marigny. Gavray. Saint- Pois. Canisy. Gavray. St-Hilaire-du Harc. Tessy-sur-VĂźre. Ducey. Juvigny. Tessy-sur-Vire. Gavray. Saint-Lo. Isigny. Juvigny. St-Jean-de-Daye. Marigny. Gavray. Mortain . Gavray. Torigni-sur-Vire. BrĂ©cey. PĂ©riers . Les Pieux. Isigny. La Haye-Pesnel. St-Jean-de-Daye . Ducey. BrĂ©cey. St-Hilaire-du-Harc. BrĂ©cey. Barne ville. St-Sauv'-le-Vic*. Pontorson. Bricquebec. Les Pieux. Lessay . Montebourg. Carentan . — 83 — COMMUNES. Le Tanu Le Teilleul Le Theil Le ValdĂ©cie Le Val-Saint-Pair . . Le Vast Le Vicel Le VrĂ©tot Liesviile Lieusaint Liogeard Lingre ville Lithaire Lolif Longueville Lozon Macey Magne ville Marcey MarchĂ©zieux Marcilly Margueray Marigny Martigny Martinvast Maupertuis Maupertus MĂ©autis MiniĂšres Milly Mobiecq Moidrey Montabot Montaigu-la-Brisette Montaigu-leS'Bois . . Montanel Montbray Montchaton Montcuit Montebourg Montfarville Montgardon Montgotbier Monthucbon Montigny Mon^joie Montjoie Montmartin-sur-Mer. Montpinchon Montrabot Montreuil . . . . Mont-Saint-Michel. . Hontsurvent Montviron CANTONS. La Haye Pesnel. Le Teilleul. St-Pierre-Ëglise. Barne ville. Avranches. SI -Pieire- Eglise. Quettebou. Bricquebec Ste-MĂšre-Egiise. Yalognes. Saint-Pois Montmartin-s'-Mer. La Haye-du-Puits . Sartilly . BrĂ©bal. Marigny . Pontorson . Bricquebec. Avranches. PĂ©riers . Ducey. Percy . Marigny . St - Hilaire-du-Harc Octeville. Percy . St-Pierre-Eglise Garenlan . Lessay. St-Hilaire-du-Harc . La Haye-du-Puits . Pontorson . Perpy . Yalognes . Gavray. Saint-James . Percy . Montmartin-s'-Mer. St-Sauv'-Lendelin . Montebourg. Quettebou. La Uaye-du-Puits. . Isigny . St-SauV-Lendelin . Isigny . Saint- James. Saint-Pois . St-Jean-de-Daye . Montmartin s'-Mer. Cerisy-la-SalIe. Torigni-sur-Vire. Marigny . Pontorson . St-Malo-de-la-Land . Sartilly. COMMUNES. Moon-sur-EUe Morigny. . . ., Morsalines Mortain Morville Moulines Moyon Muneville-le Bing . Muneville-sur-Mer. . Nacquevilte Naftel Nay NĂ©greville NĂ©bou Neufmesnil Neuville-au-Plain . . Neuville-en-Beaum^ NĂ©ville Nicorps Noirpalu Cenilly Notre-Dame dElle.. . . Nouainville Octeville Ocleville-la-Venelle. Omon ville-la-Petite . Omonville-la-Rogue. Orglandes Orval Ourville Ouville Ozeville Parigny Percy PĂ©riers Pcrriers-en-Beaufic. Picauville Pierreville Pirou Placy-Montaigu .... Plomb Poilley Pontaubault Pont-HĂ©bert Pontorson Ponts Portbail PrĂ©cey PrĂ©corbin PrĂ©tot Querqueville Quettebou Quettetot CANTONS. Saint- Clair. Percy . Quettebou . Mortain . Bricquebec . St-Huaire-dU'Harc. Tessy-sur-Vire. St-Sauv'-Lendelin . BrĂ©bal . Beaumont. Isigny. PĂ©riers . Bricquebec. St-Sauveur-le-Vic . La Haye-du-Piiits. Ste-MĂšre-Ëglise. St-Sau vĂ©ur-le-Vic . Str Pierre-Eglise. Coutances . La Haye-Pesnel. Cerisy-la-Salle. BrĂ©cey. Saint- Clair. Mortain. Octeville . Id Quettebou . Beaumont. Id. St-Sauveur-le-Vic. Montma rt in-s'-Mer Barne ville . Cerisy-la-Salle . Montebourg. St-Hilaire-du-Harc. Percy. PĂ©riers. Sourdeval . Ste-MĂšre-Eglise. Les Pieux. Lessay . Torigni-sur-Vire. Avranches Ducey. Avranches . St-Jean-de-Daye . Pontorson . Avranches . Bameville . Ducey. Torigni-sur-Vire . La Haye-du-Puits. Octeville . Quettebou . Bricquebec. — 84 — COMMUNES. Quettre ville Quibou QuiDĂ©ville Raids Rampan Rancoudray Rauville-la-Bigot . . Rauville-la-Place. . . Ravenoville RefTuveille RegnĂ©ville Reigneville Remilly-sur-Lozon . RĂ©tĂŽville RĂ©ville Romagny Roncey RODthOD Roaffigny. ...... Rouxeville Saint-Amand . . StrAndrĂ©-de-BohoD . St-AndrĂ©-de-l'Epine. . St-Aubin-du-PerroD . Saint-BarthĂ©lĂ©my . . Saint-Brice St-Brice-de-Landi». Saint-Clair Saint-ClĂ©ment .... St-CĂŽme-du-Mont . . StrCyr-du-Bailleul.. Saint-Cyr Saint Denis-Ie-Gast . Saint-DenJs-le-VĂ©tu . Sainteny Saint-Floxel Saint-Fromond .... St-Georges-d'Elle. . . . St-Germaind'Klie . St . . St-Germ -sur- SĂšves . St-Germain-sur-Ay . CANTONS. Montmartin-s'-Mer. Canisy. Montebourg. Carentan . Sainl-Lo. Mortain. Bricquebec. St-Sauveur-le Vie . Sainte-HĂšreEglise. Juvigny. Mont martin-s^ Mer. St-Sauveur-le-Vic . Marigny. St-Pierre-Eglise. Quetteliou. Mortain. Cerisy -la-Salle. Sartilly. Yilledieu. Torigni- sur- Vire . Pontorson . Torigni -sur- Vire. Carentan . $aint-Clair. Gran ville. Saint-James. St-SauV-Lendelin . Mortain. Avranches. St-Hilairedu-Harc. Les Pieux. . Saint-Clair. Mortain. Careutan. Bareuton. Montebourg. Gaviay. Cerisy- la-SalIe. Canisy. Carentan . Montebourg. St-Jean-de-Daye. Carentan . Barneville. BrĂ©cey . Saint-Clair. Saint- Lo. Barenton. Saint-Clair. Beaumont. Montebourg. Sainte-MĂšre-Eglise. Les Pieux. PĂ©riers . Lessay . COMMUNES. Saint-Gilles St-Uilaire-du-Harc . St-H i lai re-Petitvi lie . Saint-James Saint-Jean-de-Daye. St-Jean-de-la Haize. St-Jean-de-la-Riv^. St-Jean-dd-Savigny . St-Jean-des-Baisants St-Jean-des-Charops. St-Jean-du-Corail . . St-Jean-du Corail . . St*Jean-le-Thomas . . Saint-Jores St-Laurent-de-Cuves . Saint-LĂ©ger Saint-Lo St-Louet-sur-Yirc . . Saint-Loup St-Malo de la-Lande Saint-Marcouf St-Martin-d'Aubigny St-Martin-d'Audouv. St-Martin-de-Cenilly . liant Sl-Martin-Ie-GrĂ©ard . Sl-Martin-le-HĂ©bert. St-Maur-des-Bois . . Saint -Maurice St-Mich. -de-la-Pierre St-Michel-des-Loups Sl-Nic. -de-Cou tances . St-Nicolas-des'Bois. Gran ville Saint- Osvin. ...... Saint-Pair St-Patrice-de-Claids Saint-Pellerin . . . . St-Pierre-d'ArthĂ©gl. St-Pierre-de-Cout . . St-Pierre-de->emilly Saint-Pierre-Eglise . St-Pierre-Langers . . Saint-Planchers . . Saint- Pois Saint-Quentfn . . . . St-RĂ©mi-des-Landes Saint-Romphaire . . . CANTONS. Marigny . Carentan. Saint-James . St-Jean-de-Daye. Avranches. Barneville. Saint-Clair. Torigni-sur-Vire . La Haye-Pesnel. BrĂ©cey. Mortain. Sariilly. PĂ©riers. Saint-Pois. Saint-James. La Haye-Pesnel. Salnt-Lo . Tessy-sur-Vire. Avranches . St-M al. -de-i a-Lande Montebourg. PĂ©riers . Montebourg. Canisy . Cerisy- la-Salle. Sou relevai. St-Hilaire-du-Harc. Avranches Sainte-MĂšre-Eglise. Saint- Pois. Octeville. Bricquebec. Saint-Pois. Barneville. St-Sauv^-Lendelin. Sartilly. Cou tances. La Haye-du-Puils. BrĂ©cey . Granville. Avranches. Granville. Lessay . Carentan . Barneville. Cou tance s. Saiot-Clair. St-Pierre-Ëglise. Sartilly. Granville. Saint-Pois. Ducey. La Haya-du-Puits. Canisy . i — 85 — COMMUNES. CANTONS. St-SamsoD-de-Bon f . St-SĂ©bast. -de-Raids . -Avranch Saiot-Symphorien . Saiot-Symphorien. SaiDt-SympborieD . Saint-Thomas .... Saint-Ursin St-Vaast-la-Uougue St-Vigor-des-Mouts Sainte- CĂ©cile Sainte-Colombe . . Ste-Croil-Hague . . Ste-Croix-de-St-Lo. SainteEugienne . . Sainte-GeneviĂšve. . Ste-Marie-duBois. Ste Marie-du-Mont. Ste-MĂšre-Eglise . . Sainte-Pience Sainte-Suzanne . . . Sainte-Suzanne . . . Sartilly Saultc*-du-Tronchet'i Saussemesnil Saussey . Savigny Savigny-le-Yieux.. SĂ©beviHe SĂ©noville ........ Servigny Servon Sideville Siouville Sorlosville So'-t^'-en-Beaum* . Sottevast .... Sotteville SoĂ»les Sourdeval Sourdeval-les-Bois Subligny.. Surta>nville . ... Surville CanisT. Sourdeval La Haye-du-Puits. BrĂ©hal. 8t-Sauv'>Lendelin . PĂ©riers Saint-James. .\vranches. La Haye-du-Puits. Le Teilleul. Torigni sur- Vire . SaĂźnt-Lo . La Haye-Pesnel. Quettehou . Tessy-sur-Vire. Viliedieu. St-Sauv'-le-Vic**. Beau mont. Saint-Lo . BrĂ©cey. Quettehou . Le Teilleul Ste-MĂšre-Eglise . Id. La Haye-Pesnel PĂ©ri ers. Sainl-Lo . Sartilly. Viliedieu Valognes . Cou tances. Cerisy-la- Salle. Le Teilleul. Ste-MĂšre-Eglise. Barneville. St-Malo-de-la-Land Ponlorson. Octeville. Les Pieux. Montebourg. Barneville. Bricquebec. Les Pieux. CanisY. Sourdeval . Gavray. La Haye-Pesnel. . . Les Pieux La Haye-da-Puits COMMUNES. Taillepied Tamerville Tanis Tessy-sur-Vire . . . TearthĂ©ville-Bocage TeurthĂ©ville-Hague. ThĂ©ville Tirepied Tocqueville .» . . . . Tollevast Tonneville Torigni-sur-Vire . . . Tourlaville Tourville TrĂ©auville Trelly Tribehou Troisgots Turqueville Urviile Urville-Hague Vains Valcanville Valognes Varenguebec VarouvtĂźle ........ Vasteville VaudreviPe Vaudrimesnil Vauville Vengeons Ver Vergoncey Vesly Vessey vezins. ..‱ . ‱ .. Videcosvilte Vidouville Vierville Villebaudon Villechien Viliedieu Villiers Villiers-Fossard. . . Vindefontaine Virandeville Virey Vrasville Yq'jcion , Yvetot CANTONS. St-Sanveir-le-Vic. . Valognes. PontorsoD . Tessy-sur-Vire. Quettehou. Octeville. St-Pi erre-Eglise. BrĂ©cey. St-Pierre-Eglise. Octeville. Beaumont. Torigni-sur-Vire. Octeville . St-Malo-de-la-Laod. Les Pieux. M on tm. -sur-Mer. St-Jean-de-Daye. Tessy-sur-Vire. St**-!!! Ăšre-Eglise. Montebourg. Beaumont. Avranches . Quettehou. Valognes . La Haye-du-Puits. St-Pierr-Eglise. Beaumont. Montebourg. St-Sau . Beaumont. Sourdeval. Gavray . Saint -James . BrĂ©cey. Lessay . Pontorson . Tsigny. Quettehou. Toriçni-sur-Vire. Ste-MĂšre-Eglise. Percy . Mortain. Viliedieu. Saint- James. Saint-Clair. La Haye-du-Puits. Octeville. St-Hilaire-du-Harc. St-Pierre-Eglise . Granville. Valognes . — 86 — TABLEAU DES COMMUNES PAR ARRONDISSEMENT Contenant la population par arrondissement, canton et commune ; — la superficie territoriale la distance au cheMieu du dĂ©partement, judiciaire, d'arrondissement, de canton ; les noms Les bureaux de poste sont indiquĂ©s par {^ et les relais par ^ \ le signe f placĂ© Ă  la suite de CurĂ©s sont en italique. NOMS DES COMMUNES. SAINT-LO^ Agneaux Baudre La Barre- de-Semilly La Luzerne Le Nesnil-Rouxelin Rampan Sainte-Croix-de-Saint-Lo . . Saint-Georges-Montcocq. . . Sainte-Suzanne-sur-Vire ‱ . Saint-Thomas-de-Saint-Lo . Canisy DangY Gourfaleur La MancelliĂšre Le Mesnil-Herman Quibou St-ËbrĂ©mond-de-BonfossĂ© . Saint-Martin-de-BoufossĂ©. . Saint-Romphaire Saint-Samson-de-BonfossĂ© . SouUes Carentan Anvers , Auxais BrĂ©vands Catz Les Veys -C 5 S m BUREAUX DE POSTE ‱S ÂŁ qui desservent les communes. ARROIWDISSEIIENT DE SAI!VT-LO. Camon de Saint-Lo . Population 10580 658 907 691 282 376 505 771 69 196 281 476 259 411 676 1187 613 895 353 506 286 430 K Saint-Lo idem, idem idem . idem, idem . idem . idem, idem . idem . 115042 80 M 28 9117 05 4012 67 6576 77 1531 50 2 4 5 5 26 32 33 33 2 4 5 5 2 4 5 5 3992 n 3526 82 11558 47 9437 50 4707 33 4030 33 5 6 >t 2 7 33 34 28 30 33 28 5 6 » 2 7 ‱ 5 6 > 7 » Canton de Canisy f . Population 786 625 853 973 478 845 402 6S0 140 192 1265 1713 730 1198 767 1253 769 997 590 629 826 1487 Canisy. Saint-Lo. tdem. St>Samson-de-Bonf. Canisy . idem. idem St-Samson-de-Bonf. Kl St-Samson-de-Bonf . 6978 6908 7158 4702 1211 13953 9U0 6467 7062 5042 7831 56 9 22 9 37 15 19 15 50 6 27 6 95 7 30 II 12 28 12 71 12 21 12 03 8 24 8 33 10 27 ll 04 9 29 9 73 9 27 9 73 16 23 16 6 5 9 H 3 3 10 5 10 Canton de Carentan ^. Population 3232 1567 1104 1872 307 776 479 921 157 278 550 12i3' Kl Carentan . Sainteny . Carentan. idem . idem . 49554 16604 6085 8622 3368 82 >» 67 28 34 28 H 32 35 32 6 29 30 21 14 29 42 29 8 20 39 26 5 28 41 28 7 8 DU DÉPARTEMENT, ET PAR CANTON. de chaque commune; ~]es bureaux de poste;— le principal des quatre contributions directes; — des Maires, Adjoints, Cures et Desservants, Instituteurs et Institutrices . chaque canton indique que toutes les communes sont desservies tous les jours. Les noms des Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. Popl»ti»B I 863M iMibiCaiils. 14,811 habitants 11 communes. MM. MM. MM. Bln ‱ MM" Amiard . Dussaux, Dary. HameL Cralrli, U»\ĂȘ UtMnn, Jahao, ImU mm». Pignet, tmH» liĂ©lU. Godard, CiifrtfnUu. Uarif, Ecole laiqae. Yver. Leboucher. LelubĂ©e. Godard. Lion. Nouet. Lemoussu DelanoĂ« . Hamard. LabbĂ©. Desfaudais . Bouchard. Chesnel . Pichard . AUix. Barbenchon . N... RĂ©unie Ă  Sl-An- drĂ©-de-VEpine. Surget. Leclerc. Larsonneur. Lenormand. Amev. Lambert. Vardon . Lefresne. ClĂ©ment. Lemieux . Blanchet, Lair. Delafosse . Lerouxel. HĂ©bert. Leconte . Aumont. Bellamy. Gilles. Lerebours. Desurvire. SĂ©bert. Gilles. Vieillard. Desfontaines . RĂ©uni Ă  Saint-Lo. 7,600 habitants 1 il communes. Pacary. Heussebrot. Hamel Pinard. Qui nette. Thomas . Leconte . Lepaulmier. HĂ©douin. Gillette. Grandin, Legardinier. Marin. Raoult Fossard . Delahaye. Delahaye M». Huet. AndrĂ©. LemĂ©tayer. Legouey. Graindorge . Levilly. Herman Auvray . Legendre . Osmond. Lechevalier. Briant. Gesbert. Vaufleury Guernet . Briard. Gauchet. HĂ©bert. Lecot . TTtr 4 la Tyiat-Uriirl . Meslin. LebouUnger, Pinard. LenoĂ«l . Larosft, Y von. GuĂ©rard. Larsonneur. Paris. Latrouite. Marigny . Lafosse . CouUeray. Rainfroy. Gautier. Legrand . Guilbert. Houssin . Gardie. Delafosse. Lesouel. 11,^97 habitants [14 communes. Cauville. Doucet, Bertrand. Touroude. N., N. Coossemaker, Girard. Philippe. Lhonorey . Polel Lecaplain. Pacary. Palla. Atexadre . Ciouard . Gilles. Sauvage . HĂ©roult. Abraham Ollivier. Joret Surcouf. Belhache. Langenais. Lecaudey . Gosselin. Bulot. Aubril. Bobine, Gautier. - f^8 — NOMS DES COMMUNES. ‱ ‱ 5S o 3 m rt is s o II a MĂ©autis Raids Saint-AndrĂ©-de-BohuD . .. -. SaiDt>CĂŽme-du-MoDt Sainteny Saint-Georges-de-BohoD, . . SaĂŻDt-Hilaire-Petitville . . SaiDt-PelieriD Marigny ^ CaraoUUy HĂ©bĂ©crĂ©voD La Ghapeile-ËDJugei* Le MesDil-Amey ‱ . . Le Hesnil-Eury Le Mesnil-Vigot Lozon Montreuil Reroilly-sur-Lozon .. Saint-Gilles Percy Beslon La Colombe La Haye-Bellefonds. Le Chefresne Le Guislain Margueray . Maupertuis IMoDtabot Montbray Morieoy Villeoaudon Saint-Clair Airel BĂ©rigny Cerisy-la-ForĂȘt . . . CouvaJDS La MeaufTe Moon-sar-Elle Notre-Dame-d Elle .... Saint-AndrĂ©-de-rEpioe . . . Saint-Georges-d'Elle Saiut-Germain-d'Elle BUREAUX DE POSTE qui desservent les commanes. 812 1698 435 667 604 1045 681 1456 1460 2133 589 1698 433 985 384 437 1280 1032 885 1070 842 1328 854 1502 223 281 262 346 504 226 614 886 456 646 891 956 559 783 Carentan . Sainteny. idem . Carentan. SI Sainteny ‱ Carentan . idem. Marigny. Saint-Lo. Marigny . idem . idem Remilly. idem . idem . Kl Saint-Lo Suite du CAStwn 16657 5640 9666 15614 21585 9439 10195 4899 Canton de Marigny 5- Population 78 27 31 27 6 33 30 22 30 12 54 21 30 21 10 46 32 38 32 4 1» 26 26 26 10 33 24 31 24 8 49 27 35 27 1 91 25 39 25 5 12323 8669 9075 9407 2278 2841 2782 6245 4655 9210 6576 22 02 72 67 13 53 17 72 17 67 20 13 16 13 0 16 19 16 4 7 26 7 1 13 20 13 4 10 20 10 3 13 22 13 6 17 18 17 9 17 18 17 6 15 21 15 6 18 23 18 14 7 21 ' 6 Canton de Percy f . Population 2721 3705 'Kl 23085 945 1726 Villedieu. 7408 9\d\USidem. 6322 192 2^5 VillebaudoD. 1906 738 1130 Percy. 4891 3411 539 Villebaudon. 3344 309 465 Percy. 1841 331 1 541 Villebaudon. 2873 633 1154 Percy. 44ȧ2 1035 1409 St-Sever CalvadosK 8548 250 453 idem, 2165 505 469 S 3323 Canton de Sai SI 6999 ^ 11556 i;^ 7464 g] 18946 Saint-Clair. 9758 idem. 10318 idem 8803 St-Jcan des-BaisaDts 1310 Saint-Lo. 4207 Cerisy-la-ForĂŽt. 1063 BĂ©rigny . 5058 90 37 08 17 50 i> 67 70 07 90 83 03 25 1 26 1 25 » 34 35 34 9 31 32 31 6 19 23 19 9 28 22 28 3 21 23 21 9 29 29 29 4 23 20 23 6 25 31 25 5 30 33 30 7 31 36 31 11 20 25 20 n 608 800! 823 1017 561 1217 1700 2383 677 1503 786 1022 815 980 18i 285 348 724 610 896 449 889 ST- Clair 92 42 93 15 73 17 33 18 53 10 07 9 50 13 16 11 17 9 56 11 59 13 f . Population 40 12 37 15 6 40 17 12 46 18 9 38 10 4 37 9 6 41 13 3 39 11 - 13 37 » 7 39 >* ! 11 41 13 i 16 , — 89 — Maires. Adjoints. DE Carentan. MAI Duval. Letenneur. Lecuyer. Herviea. NjMi i la Siuwrit. GuĂ©rard. Auvray. HamelÎD. 7,370 habitants Douchin . Gosset Bosmel. Genesit. Asselin . Le Baron. Rose. Duperrouzel. Vollet Raiilline Guillot. MM. Leviaatre . Osmont. Caillemer. HĂ©bert. Bourdon. Osmont. Saint. Eury. il communes. Leronxel . Lecluze . Godard . Legrand. Legrand . Chapel Lecarpentier. Auvray. Legrand . Lechevalier. Hardy. 8 910 habitants 1^ communes. Dufouc. Lucas. Deschamps . Carre y. Larsonneur . DeUĂźoMe AraĂšoe. Lebrun. Chapelle . Bossard . Le Monnier. Vimont. Canuet. Lehallais et Lenoir. Lecharpentiei . Lucas Estur. Ikeslier. Delafoasc AndĂ©cime. Manson . Legoupil. Lebouvier. Beauquet. Deschamps . Leredde. 8,890 habitants 1 Bernard . Groualle . Sansrefus . Fouque. Dbermilly . Ënouf. Reinioiif de Yaina i^. Lecot. DbĂ©rouville. Mignot. Lechevalier. 4 communes Raulin. Adam . Dumont. Malherbe. Rogier. Paingt. Demagny. Defauaais . Guilloy. Pacary . Youf. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices MM. Inln . MM"" Mouchel. Roussel . i Surget. Jardin M». Leroux . Jardin. BĂ©cherel . Simon. Denis . Saint. Herbin. Potrel. Duval. Loquet. Grossin . Baize . HĂ©bert. Viffort. CrcslĂ©. Delahaye. i Mazier. Le Gros. LenoĂ«l. Mangon. Fol lai n . De Saint-Danis. Garni er. Cahour. Ravenel . LĂ©cuyer. Legros . Edouard . Girard. Ernault. Le Bas . Costard . LemperiĂšre. Delalonde. Osmond. BĂ©atrix . Delacour . Legraverend. Lecat Lepage. Adelee. Ollivier. Lafosse Yger. Vigier. Le maĂźtre . Esnouf. GuĂ©rin. BĂ©chet. Alleaume . Helland. Lcmonnier. Doucin, Hingan Coupard. Gui lion . Lefaudeux. Simun. Lemoine. Gallouin. Lemercier. Rabet. Leboulenger. Letenneur. Nativelle. Dupard. Lemoine . Hennebic. Ruault. Nicolle Auvray. Blanchet. Bidois. Bigot. Bouille!. CoUin. Touroude. Cerisier. Lan guet. Lebugle. iSoyer. Desmonlins. '^esmoulins M"»». Cardin. De Saici-Denis. Lemonnier. Le tondeur. Desptanques. Blondel. Beaufils. Bertin . Leroy. LĂ©gal lai s. Postel. Hulmer. Ranglet. Durand . Aubey. LebrĂ©ton . Desplanques. LefĂšvre. Morisset. Tiphaigne. V» Beauquet. Quinette. Langlois. Fremond . Ravenel . Duboscq . Desmoulins . Delafosse . Letenneur. Paquet. Paquet M". NOMS DES COMMUNES. d 3 "s S o ĂŻ5 BUREAUX DE POSFE qui desservent les communes. » si -2 3 S "i a " C3 S > DiSTAHCI AU casF-Lui 4> -a g ‱a 'o 9 'S a o u s* OQ a "S SuUe du Canton Saint-Jean-de-Savigny. . . Saint- Pierre-de-Scmilly . . Villiers-Fossard Saint-Jean-de-Date Amigny Cavigny Craignes Le DĂ©zert Le Hommet-d'Arthenay . , Le Mesnil-Angot * Le Mesnil-VĂ©neron ... . Les Champs-de-Losques . Montmartin en -Craignes Pont-HĂ©bert t 506 755 298 461 527 869 Saint-Clair. Saint-Lo . iĂ©em. 6195 67 13 41 13 3 3595 33 7 35 7 9 6263 42 6 34 6 3 Canton de Saint- Jean- dr- Date . Population Saint-Fromond Tribehou 335 421 192 370 655 688 1067 1415 744 1459 540 1486 114 408 162 283 469 931 1365 3032 913 1499 874 1551 1037 997 PontrHĂ©bert. idem Saint-Jean-de-Daye. idem. idem . idem . idem . idem . idem. S Aire. Saint-Jean-de-Daye . 4431 3357 8062 10339 11681 10751 4056 2818 9092 24310 10250 83 15 20 12 50 33 » 50 75 13 19082 82 8757 37 15 33 15 8 25 8 U 11 35 U 7 21 33 21 6 13 29 13 4 14 27 14 7 18 31 18 5 18 33 18 3 17 24 17 9 21 39 2! 6 7 31 7 8 15 37 15 4 19 28 19 13 Canton de Tesst-sdr-Vire f Population Tkssy-sur-Vire Beaucoudray Beuvrigny Chevry Domjean Fervaches Fourneiux Gouvet8 Le Mesnii-Opac. . . Le Mesnil-Baoult . . . Moyon Saint-Louet sur-Vire. . Saint-Vigor-des-Monts Troisgots TORIGNlSUR-VlRE . . . . BiĂ©viile Brectou ville CondĂ©-sur-Vire .... GiĂ©ville GuiibervĂźlle La Chapelle-du-Fest. Lamberville Le Perron Montrabot 1417 285 321 221 1100 507 169 683 343 36H 1162 309 895 516 2013 362 161 1672 580 1402 172 374 318 207 1586 31 469 Villebaudon. 669 Tessy-sur-Vire. 364 Villebaudon. 1656 Tessy-sur-Vire. 480 idem. 234 idem. 1101 idem. 557 idem. 399 Torigni-sur-Vire. 2334 Tessy-sur-Vire. 734 idem. 1574;Pontfarcy Calv. 753 Tessy-sur-Vire. 13956 2003 2783 1925 8109 3405 1497 4579 3232 2910 10469 3570 8685 4503 24 18 34 18 » 67 21 27 21 7 67 21 40 21 6 33 19 29 19 6 58 18 37 18 5 80 15 33 15 3 w 21 37 21 3 20 24 34 24 6 13 12 31 12 6 08 12 32 12 10 55 14 30 14 6 87 21 40 21 6 43 27 37 27 6 65 14 33 14 6 ! Canton de Tessy-sur-Vire Î- Population 292]!^ 553 Torigni sur-Vire 375 idem. 2489 idem. idem. 2215 idem. 374 idem. j 706 idem. ^ 459 idem . \ 386 St-Jean-des-Baisants 20893 3963 2538 21754 6473 11770 1531 5072 3113 2079 53 14 39 14 »» 67 17 45 17 11 17 14 40 14 4 86 9 30 9 5 92 17 45 17 3 95 21 45 21 7 75 12 40 12 4 40 17 45 17 9 87 20 43 20 7 67 16 44 16 19 — 9i — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Instituteurs. Institutrices. Desservants. 1 E Saint -Clair. MM . flifli . MM. MM. MM»" DetourniĂšre. Dhermilly. Bouillon . Simon. Lemoussu . Buot SaintrLaurent. Lallemand. Guy. MĂ©lot. Lucas Legendre . TrĂ©feu . PĂ©tille. LefĂšvre M» . 8,467 habitants {i 3 communes. Raulline. Maincent. GUbert. Couillard. Jouin . Legrand. Le MĂ©nicier. Herson . Heussebrot. Rauline Menard. Guilbert. Gancel . Lescalier. Defortescu . Beaumont. Rault Lemoigne . MMiU It 11 Croililrt Thouroude. Maillard. Lelandais. Deschamps. Del'sie Desdevises. Tabard . Loisel . Moulin. Leduc. Vauitier. Laurent. Du four. Philippe. Vaultier. Levieux. Grandin. Touroude. Desplanques. Latire . Painchaud. Desplanques. Lebas . Gancel. Chartrain . Delocour, Daireaaz. Billard, Daireaux. Thomasse . Godard . Letot , Delarue , Puiney. Michel. VĂ©ron , Lefranc, Gazengel . Lebas. Laisney Surville. h rĂ©tienne. Terry . Belleux . Damecour. Debon. Lecoufle . HĂ©bert M». 8390 habitants i 4 communes. Lesage . Legablier. Delaville. Delauoe. Gillot . Lecrest. fr. de la doct. Godard. Quesnei. Bougis. [chrĂ©tienne . Canuet. Letot. Legrand. Bataille. Quesnei. Godard . Voisin. LeliĂšvre. BtfUllt . Chdsie. Manson. Levallois. Lemercerre . Goulet. Mourocq. Lemare. Suzanne. Gandillet. il,i5S habitants 17 communes. Du four. Jouet- Laconterie. Leroy; Cochard. Bucaille. Lediot. Bailleul. Auvray . David. Baziie. Besnard. Lepringard. Laiorge . Fontaine. Anne-Archard. Coursin. Leneveu. Nicolle. BrĂ©ard . Leroussel. Pommier. Nativelle. Queudeville. Laine. Gardie Cord'bomme. Tirard. Marguerite. Bizault. Davodet. Savare . LefĂšvre . LesĂ©nĂ©chal . DuprĂ©. Bion. Gaillard HeuzĂ©. Decos^^e . Joret. Le Pelletier. Lemazurier. Sansoii . Uervieu. Peeoix. Drouvassal . Boutemy. — 92 - NOMS DBS COMMUNES. Placy-Montaigu PrĂ©corbio Rouxeville Saint-AmaDd Saint-JeaD-des-Baisants SaiDt-Symphorien Vidouville AYRANCHES^ Chavoy La Godefioy La GohanDiĂŽre Lft Val -Saint-Pair Plomb PoDtaubault ÂŁ^ Ponts Saint-Brice Saint-Jean-de-la-Haize. . . . Saint-Loup Saint-Martin-des-Champs. . Saint-Osvin St-Ssoier-sous-Avrancbes. . Vains BrĂącet Braffais . . €iives La Chaise-Baudouin La Chapelle-UrĂ©e iÂŁ Le Grand-Celland Le Petit-Celland Leç Cresnays Les Loges-su r-BrĂ©cey . . . . Notrc-Dame-de-Livoye . . . . Sainte-Eugienne Saint-Georges-de-Livoye . . Saint- Jean-du-Corail ... . Saint-Nicolas-des-Bois . . . . Tirepied Vernix , a o a o II s S I! 8000 190 210 210 1118 774 588 306 460 160 633 478 520 533 TU 786 371 364 370 1110 673 819 195 70 255 875 646 640 670 1253 858 BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. tti on p-3 S 5 2-Ă» en a g S DIBTANCB AU CBFr*LlBO I "3 s I 00 il a o c s s I 5utte tfu Capiton de 408 899 513 721 377 576 1170 2462 1021 1336 182 387 233 445 TorJgni-sur-Vire . St-Jean-des-Baisants idem. Torigni-sur-Vire. SI Torigni-sur-Vire. St-Jean-des Baisants 4911 07 5421 13 3150 67 12650 70 8071 50 1997 33 3110 33 20 45 20 6 11 39 11 6 12 39 12 9 15 41 15 2 10 37 10 7 18 43 18 4 15 43 15 10 D'AVRANCnES. Canton d'Avranches f ‱ Population 2404 2103 330 581 715 060 821 1203 357 450 060 1240 410 657 674 078 367 527 2H2 335 06 170 305 52 150 362 357 1110 1507 332 584 Si Avranches . idem . idem. idem . idem . idem, idem . idem, idem. idem, idem. idem, idem, idem, idem. BrĂ©cey. idem. idem. idem. idem . idem . idem . idem. idem. idem . idem. idem . idem, Avrancbes BrĂ©cey . 77 50 47 V n 33 50 42 6 6 40 63 52 5 5 60 61 52 9 9 02 58 50 3 3 33 56 49 3 3 45 50 46 8 8 06 66 54 7 38 53 45 5 5 77 51 48 5 5 50 55 45 5 5 83 62 54 6 6 50 50 50 3 3 60 63 55 7 7 30 57 49 5 3 25 59 52 6 i 2204 1664 1701 2682 5176 2156 5701 1579 6122 4079 5297 4005 6502 6492 Canton de BrĂ©cet ^. Population 20957 2622 6977 4392 1664 4612 2690 5690 2762 1809 805 3330 952 1833 looai i032 45 49 48 17 38 46 35 13 58 54 54 22 » 48 43 16 65 57 57 17 73 60 54 14 60 63 54 13 70 54 52 21 70 45 44 19 67 iS 47 15 33 51 43 10 60 43 48 14 75 44 41 21 67 46 45 18 60 59 52 9 83 54 51 18 9 5 8 9 6 5 4 4 4 to 5 6 5 8 5! — 93 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 1 fORlGNI-SUR-VlRR. 1 1 MM. MM. MM. MM. MM»" .Girauld. iLefoulon. Huani . Guvot. PĂ stiirel . 1 LeguĂ©dois . AdelĂ©e. Vigot. N.. Aumond. 'Rouxeville. Jaunet. Legendre. Lesongeur. Le foulon. Philippe. Picard. HĂ©lĂšne. Lesouef. Blier. Leberruyer. LemiĂšre. Leconte. Letourneur. Françoise. Auvray . Bocbin. Jamard . Guernier . James . Deshayes. Philippe. Population 1 98,590 habitants. 15^799 habitants 16 communes. Lenoir. Desdouitils , LetrĂ©- guilly. /Lamatm. Ă  5l-Gervais; Baudry, k Notre Da- me-des -Champs ; Le- bedel, k St-Saturnin. Ruault. Esnol . Trochon Police. Resbeut. Besnard. de Mansigny. Lotlin. Boutin. Viel . Hubert. Doublet. Blouin Gaillard. Btier. Leteurtois . Piquois. Levionnois. Gautier. P ri maux. Le franc . Challier. HoUey. Davy. Jamard. Dubois. Gillette. ‱ Lecomte. Tuai. Godard . Morin. Loque. Haupais . Gautier. Lhoste . Laurence . Restoux. VauprĂšs. Boutelou . Masselin. Lu ri en ne Dubois Franc.. Dubois Pierre. AubrĂ©e. Aumont. Hubert Ruault Pinel Piauot. Belloir. Bouillon. Besnard . Mauduit. Pinel. DechĂ©rencey. Bereult Aubeut. Maheux. Mariette. Feillet, Chauvin. Lechoisne. Lebreton. Bernard . Gloria Pilon. LemĂ©tayer. Gauche. HĂ©bert. Ollivier. 9,654 habitants 16 communes. Denis-ThieudiĂšre Pinard. Guesnon . iLemonnier. Bagot. CossĂ© . Gauauelin. Nicolle . GuĂ©rin Gautier. Leroyer. Bonnel. Le mare. Hochard . Le Courtois. Desfeux . HĂ©dou . Vivier. Aumond . Desfoux . Bazin. Lecharpenlier. Chevallier. Jouenne. Roussin. Fortin Fras. Lebrun Sanson . Jouault. Gautier. Lecomte . Laurent. Anfray. Morin. Pichard . Robert. Vaugrante. Ameline. Fauvel. i GĂ©nĂ©aux . Loyson Moyse. Salliot. i Muincent. FrĂ©roond. Froger. Loyvet. Denis. Liot. TĂ©trei. Lepron Lepeltier. Desloges. PrĂ©veĂŻ. Cordon . De Besoe . Rigot. ^e^izier. Leroux. Navet. Le franc. Jehenne. Belloir. Lerenard. LemĂ©nager. Goron. Lepourcelet — w — 1 NOMS DES COMMUNES. DlĂźCEY CĂ©aux Courtils. CrolloQ Juilley Boulouze Le Mesnil-OzeuDe Les ChĂ©ris Marcilly Poilley PrĂ©cey Saint-Queutin Granville f^ Bouillon Donville Saint-Aubin-des-PrĂ©aux. . St-Nicolas-prĂšs-Gran ville . Saint-Pair Saint-Planchers Yquelon La Haye- Pesnel Beauchamps Champcervon FoUigny Hocquigny La BesliĂšre La Lucerne-d'Outremer . . La Mouche La Rochelle Le Luot Le Mesnil-Drey Les Chambres Le Tanu Noirpalu Sainte- Pience S&int-Jean-des-Champs. . . Saint-LĂ©ger Saint-Ursin Subligny ‱ . o 9 o. o fĂź s» m S m» ‱> A* BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. ss SƓ §00 ‱rj .- -^ - s 2 " -S o C s ai ‱—Ou b. o ‱— a. Ts OIS^AKCB AU cacr-UKC * "S ‱a s 3 t3 '5 "o fi Cd MB c 1831 558 410 385 7li 135 Ăą84 435 835 841 581 1238 1130 786 614 468 1183 318 460 591 886 s; Avranches idem . Ducey. idem . idem . idem, idem . idem. MIO idem. 773 1668 idem . idem. Canton de DrcEY f . Population 135^9 4943 3740 36i0 6501 977 2061 3671 5974 S636 4671 11695 Canton de Granville %. Population 68 67 >6 9 ùù 68 59 12 9 33 69 60 13 10 67 70 61 13 10 32 6» 58 il 5 40 62 60 13 10 tt 68 58 11 9 68 74 59 12 3 77 70 57 10 ‱ ‱ 0 50, 67 58 10 ^ 03 67 39 11 8 23' .61 53 6 4 11620 26S 510 639 846 296 402 824 1181 737 1341 1540 1003 1197 402 214 Granville idem, idem, idem, idem . idem . 103378 95 49 29 26 t. 4421 42 60 39 20 10 4455 30 46 26 28 i 5883 40 57 35 17 8 12868 26 51 31 24 4 17004 99 52 35 23 5 9258 50 56 23 21 7 3170 88 48 27 26 i Canton de la HĂąte- Pesnel f . Population 1007 548 3il 555 258 237 872 278 492 371 325 198 485 152 581 774 152 277 524 629 411 r>58 410 305 349 1451 443 751 851 421 418 694 819 868 1202 196 537 790 La Haye-Pesnel. idem . idem . idem . idem. idem. idem. Saiiilly. Avranches. La Haye-Pesnel. idem . idem . idem . Avranches. La Haye Pesnel Sartilly. La Haye-Pesnel. Avranches . 8028 3930 2924 3594 1874 2269 7289 2407 4187 4057 2905 1910 3987 1348 35^16 8513 1365 3133 4028 » 44 32 15 92 56 31 21 6 57 48 35 16 4 71 43 39 19 4 65 44 30 18 3 n 44 31 20 07 44 35 15 3 33 45 33 14 4 83 49 37 13 5 67 46 4t 13 8 67 45 31 18 2 1» 48 37 13 4 07 41 37 20 5 n 44 37 15 3 40 45 42 H 10 10 47 33 ai 0 10 60 38 17 8 20 47 36 18 3 03 50 40 9 8 — 95 — Maires. Adjoints. 8, 495 habitants 12 communes. MM. Aumont Provost. Dupont. Dumont. Fardin. BarbĂ© . Laloi. Caillou. Boutelou. Morin . Horel . Dupont MM. Champion, Morel. Colin. Cordier. Datin . Dali^ault. Challier. Gilbert. Dapilly. Laiosse . Fleury . Le Bedel. 17,305 habitants 8 communes Dior. DigĂ©e. Mequin. TillĂ rd. Chemin. Royer. Jouenne. belarue Pierre Bureau, Lucas. Bry. Fissadame . Leioutre . De Gibon. LefĂšvre. Hamelin. Delarue Gustave. 8,4i9 habitants 19 communes. Lanos. Rosselin. Poulain. Lorance . Le mains. Lhomme. Lebourgeois . DuguĂ©. Hurel. Dugueycher. GeoTr8M Alphonse. De8chaiap-Boudant. Micouin. Mahey. Jonauier. Coulombier. Lecoufle. Rieu Le Bourgeois. Avril. Simonne . Lelanrlais. Provo jI . Pinot. Fontaine. Goupil. Duchemin. Plaine. FillĂątre. Genvresse Louis Garnier. Lehodey. Janot Legrand. Lemuet . Encoignard. LefĂšvre . Pigeon r Jules. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. MM. MM. MM"" Maudouit, Larcher Miquelard. Pouiiain. Mauray. Maillard. Coslentin. Poirier. Letimonier. Guesnon. Besnier. Anger. Dubois. Poirier. Leprovost. Pinel. Roblin. Debon. Guillard. Roblin. Colet. Olivier. LavoqĂ©. Godard . Petipas. Guesnel. Maloizel . Basnel. DuchĂ©ne . Foulon . Turgot] Maquerel. Robbes , Pri - Deguelie, Legas V mault. telois . Boizard. Lebasnier. BarrĂ©. Briand. Gohin. Yberly. Ësnoult . Blanchet. Hamo'n . Duclos. Lucas Borel . Gombeit; Lajoie, Maloizel, Le Bas. Lemasle, Daprey. Ă  Kairon. ' M tf Petipas . Godier. Rosselin. Rabel. Potier. Dubourg M"»». Vignon. LeDas . LĂ©gal lai j> . Leolanc. Le Meslier. Leroyer. Lambert. Closet. Guillet. Letenneur. LehĂ©rissey. Trochon Mazier. PrĂ©vel. Lalleman. Berry . Gautier. Lehodey. Leresteux. Levallois. Mazier Laurence. Peslin. Chauvet. Charbonnel. Allain. Perrouault. Prevel . Desrues . Raulin. Lethimonnier. Yvon. Esnault . Juin. Pitel. DuprĂ©. Renault. Maillard. Dumouchol. Dumouchel Hna. DuprĂ©. Tabou rel . Lefranc. Lecbartier. Fougeray ThĂ©bault. Leioutre. — 96 — NOMS DES COMMUNES. O -s o a m §‱ il I PONTORSON ^ Ardevon Aucey Beauvoir Boiicey Cormeray. Huisnes Les Pas Macey ... Moidrey Mont-Saint-Michel Sacey Servon Tanis Vessey Saint-James Argouges Carnet Hamelin La Cruix-Avranchin Montanel Monijoie Sainl-Aubin-de-Terregatte St-Laurent-de Terregatte . Saint-Senier-de-Beuvron . Vergoncey Villiers Sartilly Angey .. Bacilfy Garolles Ghampcey Champeaux JL/riXKcY ‱‱‱‱‱ ‱‱‱ ‱ ‱ ‱‱ Genest Lolif Montviroo Ronlhcn Sainl-Jean-Ic-Thoinds. . . . Saint-Michel-des-Loups . SaĂźDt-Picne-Langers .... BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. oiĂŻiahch au ‱ ‱mm ‱ '3 rond ment u 9 ce * ^"^ TS Canton de Pontorson f . Population 2i83 353 786 484 665 103 339 344 273 247 291 2t1 1186 575 507 846 3265 1152 840 218 781 870 510 1497 1063 603 502 444 415 830 051 857' 1083 190 574 654; 460 587 636 1 258 1527 923 1 746 1261 1 Kl Pontorson dem . dem. dem . dem. dem . dem, dem . dem, dem. K! dem. dem. dem. dem. 18356 3893 6011 2865 6372 1192 2922 3568 2664 6669 3918 1087 8964 5716 3905 6934 70 70 09 22 » 77 68 20 33 83 74 26 50 84 60 21 27 81 72 23 17 76 68 21 60 77 67 20 58 75 66 19 67 77 67 19 09 76 67 19 33 82 69 22 92 89 7i 24 8;^ 86 72 25 83 71 62 14 60 73 64 16 17 79 71 23 ;> 8 6 i 10 o u 7 Kl to 7 Canton de Saint- James . Population 1819;S 1260 1151 219 247 1053 1587 448 38i 262 324 409 422 607 1815 647 676 820 1348 373 593 322 484 227 238 507 1426 682 840 1639, Saint-James, 1012 frf^m. 246 trfm. 1082'irfgfn. 1548f/em 745 idem. 2098 ĂźV/em. \Ql\ idem. 1114 idem. 774 idem . 791 idem. Sartilly. Avrancbes, Sartilly . idem. idem. idem. Avranches, idem . Sanilly idem idem. idem . idem. 8623 5861 1590 6260 6108 3690 13360 9353 6404 4189 3856 Ăź>5 77 67 20 08 82 71 22 30 80 70 23 72 86 78 22 83 74 65 17 77 80 71 24 33 77 67 19 79 71 m 15 77 74 62 16 95 71 62 14 33 74 64 16 38 77 7 20 6 3 8 o 10 3 7 9 16 7 7 Canton de Sartilly f . Population 9958 1461 10793 3764 2524 3461 6724 5730 8684 3912 3439 2249 4351 6195 51 41 39 14 1 33 53 42 14 3 07 57 46 8 7 91 62 41 19 8 83 54 43 0 4 83 63 45 17 6 67 57 44 12 5 83 58 47 11 8 41 53 42 7 62 52 42 9 4 67 56 44 13 4 35 64 45 14 6 77 54 40 18 7 40 56 39 16 5 - 9t — Mairies. Adjoints. 9,695 habitants 16 communes, MM. Cheael . Arondel . Piveit. Leroy. GuĂźchard. Faguais . Farcy . Leroy . ChauviĂšre. M*» de Cacqueray Tardif de Hoidrey. Fonlenier. Ozenne . Lion. LĂ©crivaio. Fouque . MM. Guichard . FerrĂ© . DuguĂ©pĂ©roux. Alix. Pichard. Petipas . DorĂ©. Laumaille. Royer. Faguais. Allain . Lochet. Trincot. Do min . Huet. Louiche. 11,754 habitants 12 communes. More! ‱ Trincot. Salmon. Abdola. Dernier. Costentin . Madelaine. Lusiey . Delacour. Langlois. Gantier>LpĂ©riĂšre. Royer, DesprĂ©aux , Bes nard. Jourdan. Fouasse. Le Monnier. DouettĂ©e. Jouanne. Besnard. Chevalier. Ameline. Juin. Piquot. Ameline. 7,836 habitants U communes. Lemenager. Sicot. Chauvin. Coupard. Le MĂ©tayer. LemarĂ©cbal . Basire. I^enepreu de Dangj. Delongraye. Ballois. Gosse . Lenoir. Lenormand. Gond. Letellier-ParisiĂšre . LĂąnĂ©e . Lemaltre. Desroches. Fleury . Letellier-ParisiĂšre . Leplat. Bedel. Bellet. Gautier. Bisson. Marie. Bougon. MĂ©quin. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. MM. MM . MM»" Ucacheux. Auvray. Quentin. Orvin. TesniĂšre . Lair. Forget. Nicolle. Datin . Lethimonnicr. Gobin. Jamard. Garandel. Deslandes. Letestu . ThĂ©berge. MĂ»ris. Desdouitils. Calrel . Ruault. DenoĂ«l. Lecharpentier. Faguais. Gautier. Radier. Laproste. TĂ©trel. Soismier. Morel . BarbĂ© . Labigne. Gillot. Gastebois. Dinard. Caresmel. Victor. Bigrel. Desfeux . FoUain. Legrand; GuĂ©ri n, Fleury. HĂ©bert, Gaucbet Ă  Saint-Benoit. Pierre. Lebas . UtbiBMBier, ikrahan. Esnoult. Roblin. Carnet. Roisillc. Legoupil. GuĂ©rin. Duval. Goron . Fougeray. Davy. Cbarbonnel. Chevalier. LehĂ©ricey. Tumoine. Lemoine. Rault. Le landais. Piquerel. Fil atre. Leroux. Henoequin. Maillard. Gilbert. Menard. Letcurtrois. Veaugeois. Martin. Desfeux. Fossard. Aubril. Anquetil. Alexandre. Morel . Bougourd. Leteurtrois . Legendre. Lecomte. Servain. Fer tel. Chcsnel. Martin . Blin. Blandin. Bachelot. HeuzĂ©. Villard. Lemonnyer. Blouin. Duprey. ‱ Lefebvre. Holley. Adam . Dumont. Pigeon. RubĂ©. ChĂ tel. Barbot. Guilmin. DorĂ©. Lerond. Salmon . Bicrel . Carouge. Laurent. — 98 — NOMS DES COMMUNES. a X 5 o s m ‱^ "ES rt s ** "s s 2 I BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. -S .2 22 ^ 3 S ^ en 0-r ‱"" is * 2 c ^ c ^ 0 342 579 Beaumont. 3550 13 84 75 11 10 463 433 idem. 4295 49 102 91 27 9 352 870 idem. 3135 » 89 83 18 8 106 212 idem. 1160 » 89 79 14 4 432 789 idem . 6054 46 98 87 32 4 102 233 idem . 1539 67 96 86 17 4 425 1130 Octeville. 4561 >. 86 77 9 11 487 1003 Beaumont-Hague. 7500 12 98 82 16 4 181 291 idem . 1422 33 97 86 22 4 501 1015 tdem . 6596 42 98 88 24 6 446 844 idem . 7215 33 86 81 10 9 300 614 idem. 4071 11 100 88 24 6 418 429 idem. 4181 50 98 88 22 5 419 984 idem . 4310 tĂŽ 80 78 13 6 570 635 idem . 7227 51 102 91 26 8 215 383 Equeurdreviiie. 2561 23 85 80 9 11 293 312 BeaumoQt-IIague. 3678 03 86 81 11 9 531 16721 idem. 7838 07 87 78 12 16 ^t 1138! idem . 4519 62 94 84 20 3 — 99 — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 9,8Ăą3 habitants 11 communes. M. TĂ©trel ^. Fauvel. Regnault. LeproTost Amand. HaaieU PrĂ©fonlaioe . Lecoutey. Potrel. Chapel Auguste TĂ©trel. NovĂ©. Fauquet. MM. Ledo, Boscher. Bouroux. Herbert. Leprovost Louis . Louiche. Lcnoir. Lepelletier. Chapel Paul. Debroize. Levaseur. Le Mattre. Population x 88,145 habitaals. 37,013 habitants 1 commune. Moll C . Daniel et Frigoult. 7^599 habitants ĂąO communes. Louis. Lefillialre. Fabien. Postel. Liais. Lecostey. Lem oigne. Domoncel Henri. Fleury. Lebonlenger^Chiirlei Fleury. Leroy Mesnil. Millet. Le Costey FĂ©lix. Lad venu. Orange. Lebarbenchon . Lamoite . Jean. Heleine. Poullain. Groult. Sanson . Paysant. Paris. Canoville . Dumoncel Georg.. Bosvy . Leboulenger Aug.. Heleine. Lesdos-LavallĂ©e. Falaize. Tripey . Paris Lecouvey. Fleury. Lesdos . Auvray . Legrand. MM. MM. MM"" Dupont. Pniril cnnMaiire. LĂšche valier. Costil. Anfray. Pichard. Du four. Herpin . llorin de U RiTÎùre. Paisnel. Milcent. Noblet. GuĂ©rin. Anfray. Dubois. Charnel . Villain. Lanos . Manet. Lerogeron. Leroy. Poidevin. Costentin. Hardy. Primauit. Lemazurier. Plantegenest. Liron . Couenne; Hus, Ă  Lcbugie ; Loyer Saint- Pierre-du- Tronchet. Leroux t Ă  Ste -Tri- nitĂ© ; Lepoultel, Ă  ; Moulin, du-V.; Germain, Ă  St-CIĂ©ment. Lemaiire, Besnard . Desvergez . Bonhomme, l^nglois . Letourneur. Saillard. Gohel. Picard. Boissel. BĂ©zard . Cabart. Fessier . Brault. Malard . Sauvey. Jean. Lethimonnier. Dubois. Gamas, Simon , Delalande ; Le- vallois; Lene- veu , Lalave- chef. Bellenger M»», M"* Jeanne , Travers. Guerrand, Fos- sard. De Saint-Jorcs. Ingouf. Bertaux. HĂ©bert. Lecouturier, Picquot. Gosselin. Martin. Diivard. Duboux. Bazin . Henry . Leclerc. Beaumont. Anquetil . Blaisot. PrĂ©vel . Langevin. Ecolivet M"». Jacquot . Fontaine. Restoux . Lccaplain. Moisy. Jacquette. Henncquin. Guiliotin. PiĂ©vel. Manson. Fossard. Gain. Blondcl. Legendre» Pinel. Jamard. - loĂŽ- ^OMS DES COMMUNES. Les PiErx Benottville Bricqueboscq Flamanville Grosville HĂ©auville Helleville Le Rozel ..!.... Pierrevillc Saint-Christophe-du-Foc . SaiQt-Germaio-le-Gaillard SiouvĂźllc Sotteville SurtaiDville TrĂ©auville OCTKVILLE Bretteville Gouville Digosville Equeiirdreville Hardinvast Henneville Le Mesnil-Auval Martinvast Nou9inville Queraueville Saint-MartiD-Ie-GrĂ©ard. . ‱ . Sideville TeurthĂ©ville-Hague ToUevast Tourlaville Virandeville 12 Si BUREAUX DE POSTE qui desscrvcot les communes. S en a s 00 en DtSTARCB AU CBKr-Liert I 9 t3 3 I B C es Saint-Pierre-Eglise. AngoviJle Brillcvast.. ...... Cauteloup CarDeville Clitourps Cosqueville Fermanvitie Gatlcville Gonneville Gouberville LeTheil Le Vasl Canton des 1 1 Pitux 1 5. PopuUlion 1 1 1 1416 t 1531 !2 14455 70 86 65 20 805 Grosville. 4752 93 \ 83 esi 16 K 1413 K 8718 24 . 93 71 26 6 804 1351 !K 8749 70 81 62 20 5 467 1079, Flamanville. 4277 17 97 75 15 10 303 588 Les Pieux. 3050 » 92 71 17 6 327 558 i/?m. 3308 17 91 63 24 4 630 1012 icf m. 7355 03 91 00 25 6 202 358 Grosville. 2659 13 83 73 14 8 764 1382 Les Pieux. 8758 62 90 62 23 4 534 639 Flamanville. 5190 83 93 71 21 6 326 614 Grosville. 4258 80, 91 71 17 6 1001 1483 Les Pieux. 9977 94 93 59 28 8 804{ 1327 Flamanville. 10850 73 89 68 20 3 Canton d'Octkyiue . ropuIatĂźoD 2895 77S ‱S 15552 44 78 72 3 1 . 7 10 462 578 Tourlaville. 4297 63 84 82 404 862 Martinvast. 4362 52 76 64 13 10 622 927 Tourlaville. 5072 » 83 70 7 10 5035 507 Kl 202A8 09 78 77 2 3 450 729 Martinvast. 3257 27 79 67 5 7 1158 767 Equeurdrevilie. 7209 92 82 79 10 5 333 1342 Tourlaville. 2602 17 72 67 7 12 742 1104 SI 5920 80 69 10 4 217 381 Octeville. 2070 33 82 76 0 4 1247 553 Equeurdre ville. 5716 64 82 78 8 7 219 286 Martinvast. 1369 67 73 66 12 9 329 763 idem. 4491 86 82 71 9 6 713 1273 idem . 75S7 32 81 71 13 10 601 1162 idem. 4491 33 74 69 H 9 6831 3287 S 38882 13 80 79 4 7 622 822 Martinvast. 4892 »! 81 1 74 12 9 Canton de Sain r-PiERRE- Eglise f. Population 1934 802 S 16142 07 71 76 17 1 * 57 102 Saint-Pierre-Eglise. 1267 » 75 79 20 1 3 521 909 idem . 5095 30 74 72 17 1 5 289 428 idem . 3066 33 38 74 19 0 370 688 idem. 3555 26 79 75 16 1 4 304 630 idem . 4207 » 70 75 19 1 4 758 860 idem , 8993 50 74 79 20 3 1347 1166 SI 7890 61 74 77 21 4 875 972 Barfleur. 14994 75 77 81 26 9 853 i 1535 Saint-Pierre-EgHse. 8776 25 74 81 13 6 300 270 idem. 3702 » 78 79 24 1 i 724 1 383 idem. 5713 25 71 66 14 11 842 1 1304 1 a 8542 481 65 71 1 21 1 7 — 401 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 9,921 habitants 15 communes. MM. Bonamy. Mabire. Cotlebrune. Courtois Im Hougue. Brisset. Gibon. Toulorge. Ilairon LeBllastre. Mocquet. Sorrtl , Lenoir. Rourget. Le Coi r te. Le Bourgeois. MM. Pezet. Vaultier. Quenault. Buhot . Lenoir. Letnasson . Lebacheley. Vruc. Bellet. Letourneur. Godard . Lefranc . Bouchard. Le BĂ©gin Toulorge-Lecacheur 2Ăą,99Ăą habitants 17 communes. Lesage. Rouxel. CompĂšre. BriĂšre. Dumoncel. Tiuffer. Sanson . Germain. Robin. Vrac. OeCouville ^. Orange. LaisnĂ© . Gosselin. Letourneur. ^Menut. fLelong. Il,ii0 habitants ĂąO communes. Polet, Hahieu-Laroqne. Planque. Martin. GuĂ©ret. Lecarpntier, AtoĂźd^. HĂ©bert. Quoniam . Mahier. Alexandre. Cousin . Cauvin. DecaritĂ©. Bourget. Turbert. LetouzĂ©. Burnel, Aubert. Douesnard. Lebas. Lehot Michel. riUfIU b QMMto. Trohel . Mahaut. Delisle. Vasse . Fatome . Touzard . Germain . Godel. Quelte ville. Delacour. Lehot François. Folliot Le Sacher. BesseliĂšvre. Heuvet. Michel . Groult. Lenevcu . Leiong. Le bourg. Lallemund. de la GermoniĂšre Thiessalin . MM. Fontaine. Lejeune. Lemieux. Godefroy . Grenier. Duboscq. LemariĂ© . Jouninet. L^^vesque. Blondel. Aumont. Vibet. Gauvain . Lemarquand. Pillet. Doueffe, Auvray. Tardif. Sorel . ClĂ©ment. Poisson . Mosqueron Deux. Bonnissent. Leforestier. Hainne ville. Gautran. Mauger. Travert. Letanneux. Le Ronrilluis; Chaurin. Le Poil. Pagny, Caruel ^ Renouf. HautcmaniĂšre. Couppey. NoĂ«l. Louet. Delacour. Delangle. Branthomme. Mesnil . Savary, MM. Bertrand . Avoyne . Brochard. LefĂšvre. Douchin. Cord*homme Voisin. Moulin. Goguelin . Anquetil. Pays. Baudrv . Cosnefroy. Durand. Pare y. Luce . Foucher. Auvray. Lehodey. Bibel. Lecostey. Catteloup. Lebrec. Bouillault. Auvray. lri6t,ljM,S]fi, iLhĂŽtellier. Duruel. rĂ©unie i VraitfiUe. Catherine. LefĂšvre. LemiĂšre. Lecordeux . Morel. Groult. ClĂ©ment. Simon. MM"" Leprince . Lerogueur. Devilly. Fossey . Gosselin . LeprĂ©vost. Bonissent. Dupont. Simon. Pezet. TrĂ©baol. Lemesle. CrestĂ© . Roulland. Lucas. Aubel . DuchĂšne. Lecocq. LaloĂ«. Assier M""" . Leiuan. Colette. Fauny. Louis . Roger. Simiane. Cauvin. M* Lebourg. Noyon . LeDoisselier. TiUĂ©e Ira. Imyai. Um, 1* Vil- IChoisnel. [»27 1701 1685 402 567 786 722 325 629 1297 1693 1517 2522 769 1220 914 1216 1170 1317 551 677 670 1016 Cou tances. idem . idem. idem. idem . idem. idem. Granville. CĂ©rences. BrĂ©bai. idem, BrĂ©hal. idem. Gavray. BrĂ©hal. CĂ©rences . idem. idem, Granville. CĂ©rences. BrĂ©hal. Canton SI Cou tances. Narigny. Roncey. Cerisy-laSalle . idem. Saixe . Population 13996 4103 6528 4210 12142 15008 6598 9966 11012 5036 6536 45 21 14 14 1» 80 27 6 6 7 30 17 14 14 6 » 40 14 14 10 67 23 12 12 3 01 21 18 18 5 92 31 9 9 7 07 29 18 18 7 75 38 9 9 12 20 23 18 18 9 07 24 9 9 3 — 103 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. S »aint-PierbÂŁ-ÂŁgli SK. MM. BIH. MM. MM. MM^i** Bourdet. Cabart. Noyon. Boblot. Philippe. Briard. Laronche. Fouque M»». Duvey. Du houx. Lauiens Etienne. Danneville. Lecoutour. Gibon. Daireaux. Blaizot. Gu illard. Rouxel. Birelte. Goueile. LefĂšvre. Restoux. Germain . Guerrand. Lecluze. Ruelle. Piard. Leroux . Lebartel . Guesnon . Popslalfon 1 i06,SS7 habltmaCs fi e o fi Canton de Gatray f. Population 1476 1601 185 261 2350 2957 274 403 390 675 235 239 587 923 216 334 427 478 708 1071 823 1208 528 665 1225 1671 4^9 585 843 1376 Kl li486 Gavray. 1685 Kl 23199 Gavray. 1840 dein, 4059 dem, 1128 dem. 4743 dem, 1972 dem. ?010 dem. 5551 dem. 8857 dem. 4004 dem. 13269 dem, 2484 c/em. 9160 Canton de la Haye-dd-Puits f. Population 83 34 18 18 n 57 31 15 15 6 13 25 19 19 8 20 32 20 20 4 33 38 22 22 4 33 38 23 23 5 >» 41 25 25 7 » 39 24 24 6 » 41 26 26 8 13 40 26 26 6 33 33 15 15 4 27 40 24 24 6 88 29 18 18 4 37 30 26 26 8 47 38 22 22 4 1385 517 557 1321 274 464 453 623 321 534 352 412 561 82 568 832 509 1018 183 582 319 499 197 448 864 1414 391 816 615 1331 265 532 565 811 656 813 506 816 401 819 310 581 361 746 801 2120 582 838 1333 2246 530 672 307 435 556 980 Kl PrĂ©iot. La Haye-du-Puits idem. idem. PrĂ©tot. idem. La Haye-duPaits. idem . idem . idem . PrĂ©tot. La Uaye-du Puits. idem. idem . idem. Kl Haye-du-Puits. idem . idem . idem idem . idem . PrĂ©tot. SI Lessay. Gou ville. Lessay . 14001 12583 3149 4243 4678 4359 7902 6159 5303 2707 3049 4696 6611 6356 6850 3503 6182 5038 48S2 5603 4933 3088 10164 7271 Canton de Lessay . Population 58 44 29 29 83 38 46 46 17 42 51 36 36 7 67 46 31 31 ^ 17 54 39 39 10 >i 40 42 42 13 23 46 44 44 14 » 51 39 39 10 83 47 33 33 3 93 44 28 28 5 53 52 37 37 8 27 41 4^1 44 15 17 42 30 30 5 13 44 28 28 4 86 46 32 32 2 » 36 32 32 2 M 46 39 39 10 05 49 34 34 5 07 52 36 36 7 73 50 35 35 0 60 45 30 30 1 67 53 39 39 10 35 50 m 36 7 50 45 41 41 12 11889 61 36 21 21 » 5974 58 40 26 26 0 2951 25 41 13 13 10 5910 67 48 30 30 0 105 ~ CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices 1 10,716 habitants 15 communes. 1 MM. MM. MM. MM. MM"* Gritton . Eudes . Etienne. Lesouef. Houet. Robine . Quesnel. Horel. Legros . Pignolet. Qiiesnel. Ijemazurier . Totain. Picot. LecoDte. Lebargy. Lepigeon. Gascoin. Ptel-FerroDoiĂ©re. Auvray . Cosson. BarbĂ©. Boisnei. FrĂ©m'ne. Templer. Hersent. Michel. Groult. Havel. Hubert. HĂ©douin . Reguault. Joret . Dauvergne. Auvray. Le Breton. DĂ©cley. Lechartier. Allain. Reffuveille. C^" de Gcurmont. Regnault. ADqntil; DeUnnay. BlouĂ«t. Godard, LebigoL LĂšche valier. Bosquet . Larose. BĂ©douin. Corbe. Marie. Blin. Thomas . Lerouet. Paysant. Le CoupĂ©. Drieu . Gautier. Morin. Godefroy . Dubois^ Legraverend Dubois, Lesage. SĂ©vaux. Richet. O^ de Mobecq. Dupont. Lemoigne . Lecouturier. TĂ©trel. i3,0i6 habitants 24 communes. Ducloux. Dolbet. Upelit* ThiĂ©bot. Gali chĂšre. Eude. Legigan. Carouge. Letoumeur. Eudes. Houssel. Desperques. Lbullier. Drieu Fautrad . tiuillebert. DepĂ©riers. Hacquebey . Roussel . Mauger. Canu. Portais. Villette. Vaultier. Asseline. Ilallot. James . JeaD. Ponlus. Milet. Lefebvre . Gaillard. Porct. Lemonnier. de Saint-Jores. LefĂšvre . Lebiguais. Beuvo. Hostingue. Riquier Mailinet. Martinet M»». Pitance. Levesque . Leguiliochet. Sohier. Hardy . Holley Angcr Gautier. Gautier M» . Adam. Je hennĂ©. Jouaudin. Gosselin. Du pin. Dolbet. Hinard. Lurienne . Deslandes . Le forestier. Doley. Voisin. Cloiiet. Lemoine. Lemarquand. Picauenot. Rouiland. Hervieu. Lirot. Yautier. Letoumeur. Saillard. Foliiot. Fortin. Gancel . Lebert. LemiĂšre . Lecesne . Letoumeur. Lerouge . Raudry. Le Rebourg. Mancel M">. Quenault. Lacotte . Godefroy. Cirou. Danguy. Delanaye. Lesage . Hurel. Fauquet. Regnault. Lesigne. Amy. Desrez. Marie . ' Courtel . Hurel. Duval. Hamel. Jeanne . Ledanois . Tarin . Massieu . Enault. Lepley. Lenodey. De LaMartiniĂšro ^. Leconte . Ollivier. Mathey. 11,250 habitants 13 communes}. Fauvel . Jean. Uroux. i Colin. Loret. Hutcl. Brochard . Auvray. Ledoux. AndrĂ© . Dau vin EugĂšne. Dau via LĂ©on. UĂ©i ouard . 1 Lechevretel. Tirel. Aubin . Desmotes. Lehcrichon. Fautrad. — 106 — ‱ '^o 1 utniARCtt AU caKr-&.iKV NOMS DBS COMMUNES. ‱ a o "s eu O s m BUREAUX DE POSTE qui desservent les Principal des contributions directes en 189 -3 6 ‱ 9 ‱ a o c d. 1397 1337 S H^»o8 10 41 11 U 4 467 i 773 Sl-Malo-dc-Ia-Landc. 4860 78 38 8 8 1543 l3H0'ia 10370 54 43 18 16 4 - i07 — CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 1" 1 DE LeSSAY. 1 HM. HM. MM. MM . MM eur-Lendelin 384JtWem. 76 i Coutances. 2000 St-Sauveur-Lendelin 750icfem. 484 1 idem. 603!PĂ©ricrs. 15589 3793 8693 4648 11565 4438 2972 5732 10530 5107 2846 3924 48 29 10 10 M 37 22 9 0 8 95 22 14 14 10 23 31 12 12 2 17 19 12 12 10 40 24 14 14 5 75 22 13 13 5 75 32 6 6 5 43 34 11 11 3 33 28 15 15 5 20 28 12 12 5 97 31 13 13 13 2408 68i SI 615 1261 Mortain . 429 685 idem . 660 223 idem. 1330 1795 idem . 400 852 idem. 1400 2946 idem. 454 679 idem . 947 2382 idem. 608 1404 idem . 581 1082 idem. 2415 351 51 Kl 2231 3936'!2' 5337 90 Canton de Barenton f . Population 20663 17 11005 84 13417 92 9136 89 62 98 » » 66 72 4 4 67 68 8 8 62 68 2 2 71 78 10 10 68 75 7 7 67 71 4 4 59 64 4 4 68 76 8 8 67 41 6 6 69 78 10 10 72 78 10 i> 73 79 14 11 77 83 15 5 87 77 15 5 ‱^ m - CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 0 4» V T3 a s 9 TS -^ Canton dIsiot f . Population 337 425 565 7H8 510 750 451 457 350 461 505 969 801 1060 510 750 511 903 260 276 5i3 775 El Isigny. idem . idem . idem, idem . St-Hilaire-du-Harc. Isignv. St-Hilaire-du-Harc. Lsigny. tdein . 2432 3674 3709 S9i0 2398 3739 6037 3961 4103 4528 4338 n 67 68 20 83 67 65 20 93 60 60 18 90 61 61 20 87 63 62 19 80 65 66 24 47 70 71 23 27 63 63 21 75 29 60 15 60 64 03 17 83 73 63 27 4 3 5 4 3 6 8 4 5 Canton de Jovig^t f . Population 789 750 358 673 191 316 800 1009 324 580 423 678 621 1147 682 11741 1289 2234 Jovigny. idem. idem, idem, idem. idem. idem . idem. 4347 2133 1162 5229 2537 2896 4079 4982 7975 58 60 60 10 » 83 62 62 n 4 47 66 63 11 6 17 57 57 11 5 20 64 64 8 4 93 58 56 18 8 83 63 65 15 5 25 57 57 13 3 47 57 57 17 7 Canton du TEiLLEtiL f . Population 2150 1327 173 727 766 230 440 1138 3906 277 931 697 1438 702 667 460 1267 1035 1616 1259 3048 SI 1779 13 345 1457 1356 477 675 Buais. LeTeilieul. idem, idem , St-Hilaire-du-Harc. 1716 idem. 17302 8669 1714 4816 7325 2547 3250 7291 42 74 82 14 22 80 80 17 8 33 77 80 14 6 70 79 86 18 4 83 72 78 10 4 w 73 80 12 4 78 81 76 14 14 25 85 76 19 14 Canton de Saint -Hilaire-dv-Harcodet . Population 995 441 1488 977 1988 888 964 731 1162 1525 1965 1693 S 30517 64 St-Hilaire-du-Harc. 2564 78 idem. 7666 33 idem . 4159 18 tdem. 9044 48 idem. 4984 57 idem . 5609 17 idem. 3103 08 idem. 7096 55 idem. 6722 68 idem . 10307 32 idem. 9086 33 77 69 15 ‱H 68 69 13 6 75 69 11 7 67 68 11 7 81 73 19 4 63 65 16 6 75 72 11 7 83 75 17 6 74 69 13 2 84 77 23 8 84 77 23 8 80 63 18 5 — Mi —. CurĂ©s Maires. Adjoints. et Desservants. Instituteurs. Institutrices. Ăźi ;,3Ăą3 habitants 1 1 conxmunes. HM ‱ MM. MM. MM. MM»" Foisil* Varin. Uvesque . VauprĂšs . Jouenne J.. Aubert. Simon Normand. LetouzĂ©. Danguy . Guilmin. Brault. Bocage . FilĂąlre. hlouin Aubert. Lemoinc. Huault. Touroul . Mazier. Gautier. TencĂ© . GuĂ©iiD. MahĂ©. Moisscron . Costentin . Da\y. Martin . Piton. Levivier. Hamel. LĂ©cha t . SauvĂ©. MĂ©nard. Trochon. Morin. Mazier. MacĂ©. Leroux. Gautier. Jouenne. Datin . PrĂ©veL Roblin . Morin. Pelcbat. Lair. Costard . 5,477 habitants 9 communes. Grossin. Raulin. ThĂ©ot. Lefranc. Pierre . Clouard . Dussault. Guesdon. Herbel . De Verdun . Martin. Dupont. Esnouf. Bazin . Loisel. Jamault . Jouciult. Couette. Caiytr te It Ckaulllrt. de Saint-Germain. Challier. Robert. Aguiton . HĂ©dou Fromentin. Dardenne. Besnier. GeĂŽrget . Leroy. Gautier. Aguiton . Hazure . Herbin. Fontaine . Blondel. Hamel . Turquetil. Loy\et. Gautier. Delafontaine . PouUain 6,951 habitants 8 communes. Malon . Ruault. DuvaL Lebigot. Couillabin. Rouel. Genson . Goupil. Gazengel. Jouin. HĂ©lie. Poulain. Leçon te . d'Avenel. Potier. Lebedel. Marie . M ace. Louvet. Buisson . Fautrel. Danguy . Debesne. Gi*andin. Gautier. Delafosse. Genson . Hamon . Guillemin. Vautier. Ecole libre. TencĂ© Pierre-Marin;. 'TentĂ© EngĂšoe-Pierre . Lemesle. Tillault. Davou^ . 14,255 habitants ^12 communes. Genest. Pleutin, Pinel. Leroy. Lecbanoine. Viel. Bochin. Ledos . Bliard. Lucas . Landry. Yger Lemonnier. DuguĂ©. de Beaurepaire. Bagot. Gazengel . Desilles Pinard. Geslin. Lepauvre. Margueritte . Durel . ThĂ©ault. 1 Vaudouer. Dupont . Lehurey. Yilledieu. GĂ©nĂ©rĂ©e. r Legrand Art.^ Pacilly . Levillain Le Capitaine . Leroy er. Fremin. Restoux . Pilley. PlantĂ©. Martin. Blouin. Quesnel. Durand. Le prieur. Pdutret. Badicbe. Corbe. Esnouf. Duclos. BoucĂ©. Alleaume. Philippe. Rault. Costentin . Pays. Dupont. Pillay. Coulon. Ruel. - Ui - »— MM rfh ÉMU MH MiM NOMS DES C0IIMUXE8. Saim-Pois Boisy von CouIouvrav-BoisbeDĂąlre . . La Chapeiie-CĂ©celm Le Mesnil-Gilbert Lingeard Monijoie Saint-Laurent-de-Cuves . . . Saint-Hartin-Ie-BDuillant .. Saint-Maur-des-Bois SOURDEVAL ^ Beauficel BrouaĂźDS ratbemo Le Fresne-Poret Perriers-en-Beau6cel Saint-Martin-de-Chaulieu . . SaĂŻDt-Sau veur-de-CbauIieu . Vengeons , VALOGNES^ Brix Huberville LĂźeusaiut MontaĂźgu Saussemesnil Tamerville Yvetot Barneyille Baubigny Carleret Fierville La Haye-d'Eclot Le Alesnil Les Moitiers-d'AUonne. . . . Le ValdĂ©cie fi 1^ o '18 ci C ‱ S. V BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. -o en c ^ Ăą* "Xi D1STAIIC8 AU CBKF-Urr -o g '5 'o a a o »6 C O a cj o a ‱a 753 247 1397 358 456 237 940 1145 676 303 788,Si 385 Villedieu. 1725 Saint-Pois. 522 785 Villedieu. Saint-Pois. 363 idem. I437t/m 1480 1237 497 3979 3648 441 911 495 379 652 1040 731 1001 701 931 545 788 183 270 1160 [1569 idem, Villedieu. idem. Kl Sourdeval idem, idem. idem. idem. idem. idem, idem. Canton de Saint- Pois f . Population 4100 1529 5772 20i2 3702 1322 4040 6935 3493 1876 Canton de Sourdeval . Poputalion 55 51 50 17 w 07 45 43 27 10 55 45 44 23 G 50 40 39 28 11 30 60 54 15 4 17 54 54 15 4 58 5i 67 19 3 07 55 50 22 5 33 42 40 28 11 13 41 37 20 12 2964; 3806 3133 3924 4643 4118 J34l 1296 6816 35. 82 57 49 57 40' 49 10 57 60 53 83; 52 67 52 62 50 67 11 6t 43 5 60 iO 8 57 18 7 75 19 8 61 14 12 68 18 7 68 19 8 62 10 5 5718 1748 2114 3357 308 576 279 522 785 1471 1536 2144 882 1933 885 1246 El ARROrVDISSEMENT DE VAMMGKES, Canton de Valognes . Population 67840 86 914 573 231 644 523 509 523 745 427 730 268 345 933 1712 251 398 Sottevast. Valognes. idem, idem. idem. idem, idem. 13 Barneville. idem. idem, idem. idem. idem. Bricqaebec. 16880 4501 4935 7113 9671 11703 13275 42 93 67 42 72 83 84 68 54 N 67 64 10 10 61 58 4 4 62 50 4 4 66 62 8 8 65 62 8 8 61 57 3 3 62 53 4 4 Canton de Barneville Ăź- Population 6779 2199 3462 4647 3262 2415 7090 1667 14 69 48 29 » 83 77 56 33 8 53 73 51 30 3 83 69 47 23 8 32 71 52 28 4 40 66 44 26 6 58 73 52 29 4 83 73 r-UKlI I ‱ 6 s 4» S. I 9i a es u 3 I 5i7tte du CxnTos 740;il84 18092107 377 327 220 358 402 745 252 539 308 717 418 1024 Portbail. Barneville. idem . idem . idem . idem idem . I 7813 93, 62 16640 58 64 2462 25 67 2277 33 68 3689 08! .^9 1512 33 74 3011 ' 77 3653 52 75 3617 5142 ^ 4^0 252 833 513 340 1022 675 840 190 868 841 485 2056 949 708 1642 1243 1716 213 1985 Canton de Bricqu^bec f . Population 37269 53 2149 588 185 300 142 m 466 529 191 487 274 485 459 814 712 1389 243 430 146 287 23-2 387 536 759 245 169 3^2 460 205 570 502 846 ^8 1391 328 1353 261 361 140 3 18 274 515 166 302' Soltevast . Bricquebec, idem idem . Valognes . idem . Bricquebec. Sot'evast. idem . 12 K Monlcbourg. idem . idem . idem. dem. dem, dem. dem . dem. dem . dem . dem . dem. dem . idem Valognes. Montebourg. idem . idem . idem 3642 2378 9140 7207 6324 11352 5650 7136 1497 7380 17 08 08 83 it 57 83 29 » 03 Canton de Monteboirg f. Population 19373 2384 4925 6338 3931 4718 7465 13610 4177 2775 4311 6827 2964 4396 368 i 8134 8817 11887 88 33 60 33 17 3i 42 67 33 80 46 33 92 His 50 97 37 08 3490 03 1998 48 4i26 50 1914 » 51 56 7 49 54 14 49 55 11 48 54 11 50 58 9 56 51 4 52 58 12 47 51 13 59 i9 6 49 53 10 56 50 10 60 64 11 56 60 tl 57 63 14 54 5 53 57 9 58 62 8 50 56 15 56 61 9 m 52 0 59 48 7 55 60 10 41 28 R 43 29 6 46 32 3 47 31 ^ 48 26 5 51 23 H 09 23 8 57 24 7 7*^ 52 13 1» 78 62 16 10 74 53 18 5 77 59 20 7 62 51 10 9 63 51 6 11 63 55 6 7 74 56 17 4 78 60 17 8 75 57 32 5 70 62 7P 7 I 4 4 2 , *‱ ;> 6 6 3 ;> 8 4 7 4 6 8 5 4 7 4 — iir> — DE I MM. JNoĂ«l . LegrifTon . ResDard. Le GanDellier. Anque il. Desprez . James . Desprey . mM . Vasselin. FenouillĂšres Luce. Cauchard . Lerouvilloii. Godrel . Nauger. CosDiaixi . 9,590 habitants 11 communes PrĂ©vel . Lemarinel. Langlois. Mendret. LemariĂ© Jean Larquemin . Picquenol . Le Rouvillois. Le Marchand. Couppey . Lebarbenchon. Mesnage, Anquetil Jeanne. Lebaiily. Le Pesqueur. LemariĂ© Victor . David. Lepetit. Hamel. Pellerin. Habire Jacqueline. 9,149 habitants Si commnnes. Lemor. FĂ©ron . Groult. Legouiiit iCIiarlM. David. Legoupil. Olivier. Lecouflet FoHiol. Folliot. Ruhot Rolland. Drouin Ferrand. Pothuau. Lefi'ançois . Ron Baillod. C de Pontgi baud ^ . Groult. Leridez. Lemoigne-Da taillis . Leroy. Gui Tard . Le fores lier Pinel . Le Goupil Orner. Agassc . Huet. Lefret . Duchemin. Gilles. Marie . Mouchel. Legambier Lechevalier Legendre. LesachĂ©. Leboulangcr. Gibert. Le MĂ©tais. Pouppeville Dupont. Leharlcl. Hallot. MM Lefranc . Mabieu, LefĂšvre. Fourmage. Leherpeur. Bizurais. Raulin. Levallois. Vilquin Caillemer ; Marie , Tollemer. Digard . Lcsavourey. Lemarinel. Denis. FoUiot. Gardin. Moulin. Mabire. Lem^irinel . Leneveu. Dallain . Cauvet. Caillcbotte . Leblastier. Boullot. Godefroy Onfroy ; Leroy, Osmont. Gottebrune. Dodeman. Vermont. Guyot. Levesque. Gaslonde. Pergeaux . Quesnel Lemcnnicier. Godefroy . Denoist. Seigneurie. Roulland. OgĂ©. >iM. Dumouchel Besnard . Harobye MM»" Fauvel . Lizieux. M* Hambye, Lebreton. Le Bisnier. Halbecq . Leforcslier. Vrac . Lecavelier, Houssin, Retou^ Pou lard. Hubert Beuve. Lamache . LeconnĂ©table. Chapey M». Marie. Brchant. Bardet . BĂ©douin. Herbin. Traverl . Quoniam. Garnicr. Fossey Lcsavourey. Lemoyne . M Leroy. La Tourneur. Simon. Magnin Cariot . Hcroul. Vimond. Orange. Thomelin. Marie. Leroyer. Auvray. Leroux. Lcmonnier. Anne. Poullain . Lacolley. BriĂšre. Lerendu . Liot. Lefranc. Duval. Auvray. Daniel. Lebarbenchon Rigard . Durand. VanprĂšB ; Lcbiiby. Roulois. Cordouan. Perier. Lchadouey. — i 0 [ 6 4 o 8 3 7 7 1 8 3 7 7 7 0 o 8 4 10 3 3 7 H ! i 7 11 3 10 I 7 9 9 0 4 !l i ĂŻ 117 — Maires. Adjoints. CurĂ©s et Desservants. Instituteurs. Institutrices. 13 036 habitants 16 communes. MM. flifli . MM. ftlM . MM"" Colas-Gorderie. Glatigny. Bagot. Poslel. Chalant. du Mesnildot. HĂ©bert. Lanon. Guilbert. Lemarinel. Tiphaigne Fortin. Leclerc. Berson . Hay. Alexandre . Cauchon. Belliard . Lecaudey. Basroger. Onfroy . Onfroy ; Launay . Eudet. Lapierre. Enault. B rĂ©gis. Lecostey. Marguery. N... Barreaux. Letourneur. Anne Labonde. HĂ©bert- On manoir . Legrin. Vastel. Baudry. Lefranc. Colas . Leguay . Folliot Leconte . Demcautis . DĂ©mĂ©autis. Leconte . Leroulley . Laurent. Guilbert. De Caumont. Lefauconnier. Leroy . Simon. Beuf Mauviot. LefĂšvre . Leca'idey. Renouf. Hamelin . Ardouin, Bidault. Jouenne, Courtois. Hubert. Legoupil . BouchĂ©. BeJel. Lebasnier. Beillard. Anthouard. Mouchel. Blestel . DuchĂšne. Gosselin . Godefroy . Cartot. Bouillon. Ruault. il, 950 habitants ^6 communes. Hairon. Butel. Gautier. Mabire. Lair. Ferey. Besnard . Dumoncel. Laronche. Lecocq. Bordel. Bulot. Hamel. Lemarchand. Brohier. Henry . LefĂšvre. Lehoux. Mouton . Duchemin. Bel!ot. RĂ©uni Ă  St-Ger- mainde-Var. M»» de Beauffort. Fautrat . BlanchĂšre. Robin. HĂ©rouard. Lallier. Lepellelier. Bersin. Mahier. Hulmel. Hays David. Lecot. Savary . Levavasseur. Lenourry. Langlois . Vindfard. Pican . LĂ©cuyer. Anger. ThiĂ©bot, Beslon. Nicole Gouhier. Paisant. Lelong. Gouesmcl. Marie Louis. Marie Alphonse. Lecavelier. c^ DorĂ©. i^etellier. Besnard. Joly. Heurtault . Levavasseur. Blaizot» Hurel. Plantegenest. Desplanques. Corbin-Desraan- Oesplanques . AubrĂ©e. neteaux . Lengronne. Simon. Vautier. Leduc. Perrodin. PĂ©pin. Langlois Chance. Bonnel. Liot Rabey . Simonne. Legrand . V' d'Aigneaux. Sehier F^epourry. Collelte. Le Bedel . Levesque. Masson . LepraĂ«le. Dacier. Annezo . De la GonniviĂšre. Huet. Lair. Girard . Nativelle. PrĂ©mont. Dupuis. Caruel. Beillard. Hersent. Osmont. Renouf. Marion. Simon. Brunel. Carel. Larose . LefĂšvre . HĂ©uni Ă  Blo^ville. DuTal-LemoDniar . Menant. Poignant. Eliard , Mahaut. Le vert. Gamas . LĂ©rĂ©verend . — ^6 — NOMS DES COMMUNES. QUETTEHOU Anneville-en-Sai>'e Aumevillc-Leslrc . Barfleur Crasville La Pernclle . . . Le Vicel Montfarville Morsalines Octeville-la-Venelle RĂ©ville Sainle-GĂ©neviĂšve SaiDt-Yaast ^ TeurthĂ©ville-Bocage . Valcanville Videcosville Sainte-M Ăšre-Eglise . Amfreville Angoville-au-Plain Auaouville-la-Hubert. .. Beuzeville-au-Plain . . . . Beuzeville-la-Baslille . . . BlosviUe . . Boutteville. Brucheville Carquebut Chef-du-Pont . Ecoqueneauville Foucarville Gourbesviile Iliesvills Houesville Liesville Neuvilie-au-Plain Picauville Ravenovillo Sl-G^rmain-de-Yarreville . Sainle-Marie-du-Mont . . Saiol-Martin-de-Varreville Sebeville Turquevillc Vicrville S il ai »! c o pu *i ‱ BUREAUX DE POSTE qui desservent les communes. — se ^^ ^* ^^ ‱S o ÂŁ DISTAHCR AU CHRF-IJPIT -^ S a '5 -o s I a C3 c o B e35 I Canton de Quetteiiou f . Population I 1107 594 194 1065 305 36Ăą 303 1i18 313 4i8 1530 46i 3844 1143 7-25 143 1691 600 !244 95 717 715 474 517 365 686 1864 495 630 Ăąl46 645 is Qucltehou. Queltehou. idem . Anneville-en-Saire Barfleur. Quettehou . idem . StVaast-la-Hougue Barfleur. Kl Le Vast Anneville-en-Saire. Quettehou. 18i88 9574 1975 5802 5661 5652 3234 10952 3824 5305 15451 8834 V 24082 85 16128 23 8823 » 1583 83 58 13 u 87 23 23 67 90 40 20 80 65 70 60 74 59 69 71 73 63 58 71 74 63 65 73 59 70 16 n 75 21 64 13 6 79 i5 9 64 U 6 74 20 4 75 21 5 77 25 8 68 15 3 63 M 7 76 32 7 78 24 8 73 19 3 68 12 7 74 20 7 65 12 7 Canton de Sainte-HĂšre-Eglise amas. Lehadomey. Durel. Marienne. Dennebouy. Burguet. Josse. rĂ©uni d Orglandet Desprez. Meslin. Duhamel. Allaire. Villedieu. Pican. LefĂšvre. Deslandes. ThiĂ©bot. — 120 POLICE GENERALE. Gommissaire» de Police. Arrondissement de Saint-Lo.— MyL. Boillcrault, commissaire de police, Ă Saint-Lo ; Boucher, Ă  Garenlan. Arrondissement d'Avranches, — MM. FourquiiS commissaire de police, Ă  Avranches ; RĂ©miot, idem Ă  Granville ; Rcinhart, commis- saire spĂ©cial de police sur les chemins de fer de TOuest et du port; Bernard, inspecteur spĂ©cial de police, Ă  Granville; Mangon, commissaire de police, Ă  Villedieu. Arrondissement de Cherbourg. —MM. Paysant, commissaii'e central de police, Ă  Cherbourg ; Brain et Pagnbt, commissaires de police, Ă  Cherbourg. AiTondissement de Coutances. — M. RourĂ©, commissaire de police, Ă  Coutances. Arrondissement de Valognes,^M. Marchand, commissaire de po" lice, Ă  Valognes; Geslin, commissaire spĂ©cial, Ă  Carteret; Lelanneur» commissaire spĂ©cial, Ă  Portbail. ORDRE JUDICIAIRE. COUR D'APPEL DE GAEN. MM. Houyvet C * A. I., premier prĂ©sident ; Tiphaigne *, Hue *, prĂ©sidents; Guillard,Guicherd ^, Hoffmann *, Manchon, Surcouf, Victor ClĂ©ment^, Turbout ^, Duchemin, AymĂ©, Piquet, Lemaro, Osmont de Courlisigny, LenoĂ«l, Laubey, Villey, Desmesercts, con- seillers. MM. Faguet 0 ^ , procureur-gĂ©nĂ©ral ; Lerebours-PigeonniĂšro *, Vaud rus, avocats-gĂ©nĂ©raux; LĂ©nard, Milliard, substituts ; Solange, greffier en chef; Boltet, Marie, W. Derarue, commis greflicrs. Membres honoraires. MM. Pochonnet, prĂ©sident; Godon ^, conseiller. Composition des Chambres de la Cour d'appel de Caen, pendant TannĂ©e judiciaĂ»*e 1890-1891. PremiĂšre Chambre. Audience les lundi, mardi, mercredi et jeudi. MM. Houyvet C * A. 1., premier prĂ©sident; Hue ^, prĂ©sident; — lĂźl — Guillard, Guicherd H^, ClĂ©ment^, Piquet, I-emare, Osmond de Courlisigny, Lcnool, conseillers. MM. Faguet 0 *, procureur gĂ©niTal ; Lerebours-PigeonniĂši'c^, avocat gĂ©nĂ©rai ; LĂ©nard, substitut; Solange, grefller en chef; Bottet, commis greffier. DeuxiĂšme Chambre. Audiences les mercredi y jeudis vendredi et samedi, M. Tiphaigne 'i^ , prĂ©sident Hoffmann H^, Manchon, Surcouf, Turboul ^, Duchemm, AymĂ©, Laubet, Villey Desmesercis, con- seillers ; Vaudras, avocat gĂ©nĂ©ral ; Milliard, substitut ; W. Delarue, commis greffier. Chambre des mises eu ceasatlon. Audience le mercredi. MM, Hue ^, prĂ©sident; Victor ClĂ©ment ĂźRf, Piquet, Osmond de Gourtisigny, LenoĂ«l, conseillers ; LĂ©nai'd, Milliard, substituts; Marie, commis greffier. TRIBUNAUX DE PREMIÈRE INSTANCE. La Cour rassises de la Manche siĂšge Ă  Goutanceii, sous la prĂ©sidence d'un Conseiller Ă  la Cour d'appel de Caen ; file tient au moins quatre sessions par an, Touverture de chacune des sessions est ordinairement fixĂ©e au commencement des mois de mars^ jum, septembre et dĂ©cembre. Tribanal civil sĂ©ant Ă  Salnt-Lo. Audiences mardi, police correctionnelle ; — vendredi^ rapports, affaires venant Ă  bref dĂ©lai ; — mercredi et jeu /t, affaires du rĂŽle, sui- vant la fixation ; — samedi, affaires de prompte expĂ©dition, publications et ventes. PrĂ©sident,— M. Lemonnicrde Gouville. Juges.— MM. Simon et Granval, Ju^/f d* instruction. Juges supplĂ©ants.— MM. Le Gampion, Gusson. Pargu^/.— MM. Simon, procureur de la RĂ©publique ; Regnault, substitut. Greffe, — MM. Sicot, greffier ; Lorence et Jeanne dit Baudry, commis greffiers. Avocats. — MM, Dieu, Amiard, Lelong, bĂątonnier; Hardouin, Guillot. Stagiaires,— MM, Pommier, Breton, Pannier-LachaussĂ©e. AvouĂ©s,— MM, Simon aĂźnĂ©, Jouanne,Hervicu, pregrand. Du val Darondel . Le Bouteiller. Ozenne. Lejeune . MM. Daubigny . Quinette. Dupont . LainĂ©. BrĂ©hier. Al lai n. Goron . Nicolle. MM. Leroux. Millet. .Vouchel Htlaire FĂ©lix Dubost. Chuquet. Hue. . Guillard. Lccluze. Lenesley. Larose . DubuissoQ. Leguay . Guenon. — 127 — CANTONS. JU6B8 DE PAIX. SUPPLÉANTS . Arrondissement de Mortain. HortaĂŻD Barenton Isignv-Paindav* lire . Saint-Pois Sourdev»-la-B" Le Teilleul... . NU . Hardy .... Norgeot. . LĂ©sai nt. . . Lefaverais. Costard . . . Laurent. . . Foubert. . . Lamotte. . . MM . Le Bigoti Delaunay . . . MoDtĂ©cot, Bourguignon Lemonnier, Boivent. . . GuĂ©rin, Crucbet Grossin, Maincent Datin, Legeard Almin, Enguehard . . . . Dupont, MĂąlon Arrondissement de Valognes. Barnevilie Bricquebec Hontebourg Quettehou Sie-MĂšre-Eglise.. . . Valognes MM. AgnĂšs . . . Gaillard. . Le Sachey . . Le Marquand. Catherine Delisle. Sanson ‱ . ‱ . MM. Denis, Lepelletier Hennequin, Langevin. . Vrac, Roumy . . jHay, Colas-Cordehe. . . Hairon, LĂ©cuyer Pain, Morin. .' . . Le Canoflier, Le Grosley GRKFFIERS. MM. Lorier. Martignon. Hirbec. Davalis . Boursin . Lemare . Beaugeard. Gesbert . MM. Auvray. Leroux . Mouchel . Delagarde , Raciquot. Dumaine. Simon . iNOTAIRES. Arrondissement de Saint- Lo.— -MM, Guillemin, secĂź^Ă©- tai?*e, Delauna}^ Ă  Sainl-Lo ; Gancel, prĂ©sident^ Ă  Saint-Clair ; Mithois, Ă  Domjean ; Faudemer, Ă  Saint-Jean-de-Daye ; Heurtaut, Ă  Pont-HĂ©bert ; Desprairics, Boissel-Dombreval, Ă  Cirentan ; Heus- sebrot, Ă  Canisy ; Delarue, Ă  Marigny ; Leroquais, trĂ©sorier, Gohier, Ă  Torigni-sur-Vire ; Flicher, Ă  Tessy-sur-Vire ; Diiboscq, Ă  Percy; Lechevrol, Ă  la Chapclle-Enjuger ; Charnel, Ă  Montbray; Leche- vallier, rapporteur, Ă  Saint-Samson-de-BonfossĂ© ; Sebire, Ă  Cerisy- la-ForÔt. Arrondissemcil d'Avrcknches.—WA, Le Conte-la-Prairie, prĂ©si- dent. Sergent, secrĂ©taire, Ă  Avranches ; Barbey, Denis-ThieudiĂšre, syndic, Ă  BrĂ©cey , Aumonl, Dosfeux, Ă  Dncey*; Le Pelit, Lamort, 7^apporteur, Taurines, Ă  Granville ; Jouenne, Fontaine, trĂ©soiier, Ă  La Haye-Pesnel ; Geoffroy, Darthenay, Ă  Saint-James ; Lcvallois, Morel, Ă 'Pontoreon ; Manuelle, Martin, Ă  Sarlilly ; Fontaine, Davy, Ă  Villedicu. A^ondissement de Cherbourg. -Uyi. Fleury, Ă  Saint-Pierre- Eglise ; Lebouteiller, Ă  Ciierbourg ; Pouillat, prĂ©sidtmt, Ă  Tourla- viile; Haniel, syndic, Ă  Sain t- Pierre-Eglise ; Marion, Robergo, Ă  Cherbourg ; Vautier, Ă  Beaumont ; Giot, aux Pieux, rapporteur, Lemarquand, Ă  Sainle-Croix-Hague ; Laroque, trĂ©sorier, aux Pieux ; Le Goupil, Ă  Cherbourg, secrĂ©taire. Arrondissement de Coutajices.—MM, Dandeville, Lelonnelllcr, — 128 — Dclarue, Ă  CoĂ»tantes ; Diiprey-Beuzeville, Ă  Bn4ial ; Adam, Ă  Carences ; Le Rosey, Ă  Cerisy-la-Salle ; Badin, Ă  Honcey ; Guernier, Ă  Gavray; FonnanI, au Mesnil-Garnior; Lecaplain, Ă  Hambye; Fauvell*Ă©ou,rds, Ă  Lessay; Lechevalliop, Ă  Pirou; PĂ©lron, Gaillard, Ă  la Ilaye-du-Puits ; Lcmonnier, Ă  Pivtot ; LeliĂšvre, Ă  Monlniarlin- sur-Mer; Savary, Ă  Queltreville ; LevĂŽque, Lecaiif, Ă  PĂ©riers ; Gallien, Potier, Ă  Blainville ; Delalande, Saffray, Ă  Sainl-Sauveur- Lendelin. Arrondissement de Mo? tain.— MM, Le Bigot, Morel, membre, et Hamard, secrĂ©taire^ Ă  Mortain ; Fiault et Lebreton, Ă  Barcnton ; GuĂ©rin, syndic, Lebret et Dupont, Ă  Saiiit-Hilaire-du-Hai'couĂ«t; Varin, trĂ©sorier, Ă  Isigny-Paindavaine ; Cruchot, prĂ©sident, an Buat; Lendormy et Damanie, Ă  Juvigiiy-le-Tertre; Datin, Ă  Saint- Pois ; Poisnel, membre, Ă  CoulouvTay-BoisbenĂ tre ; GoiTon et GuĂ©rin, Ă  Sourdcval-la-Baire ; Trempu, au Teilleul; Dupont, 7v/p- porteur, Ă  Sainte-Anne-de-Buais. Arrondissement de Valognes. — MM. Oury, Dubois, Danieconr, Ă  Valognes ; Le Breton, Ă  Brix ; Langlois, Pican, Ă  Bricquebec ; Guiflard, Lechevalier, Ă  Monlebourg ; Lemarinel, Legoupil, Ă  Sainl- Sauveup-le-Viconite ; Lemerre, Ă  Quettehou ; Mallet, Ă  Saint- Vaast ; Touroul, Ă  Barfleur; Denis, Ă  Barneville ; Legntfon, Ă  Porlbail ; Hairon, Ă  Sainte-MĂšre-Eglise ; Luee, Ă  Ponl-LabbĂ©; Dalidan, Ă  Sain le-Marie-du-Mon t. ORDRE MILITAIRE. lO' Corp* l'ArmĂ©e et lO RĂ©^ioii militaire. Grand Qvahtier Gfis^nAL a Rks.\es. DĂ©parteiBeDts fonnaDt la 10*" Bdgioa lIlMt-Viiaine. tfanchs, Cfitas-^n-Rorj GĂ©nĂ©ral commandunl en chef le Corps d'ar-mĂ©e Cailliot CĂźBĂź, Ă  Rennes. Chef d' Etat-major du 40^ Corps Colonel Leroy C*, Ă  Rennes. aO* Divlflion d'XnfanUrie l 5% 6*, 7* tt 8' rabdiviflioas de la lO* RĂ©gion. GĂ©nĂ©ral commandant Vosseur C^, Ă  Saint-Servan. 39' brigade GĂ©nĂ©ral de Geoifre de Chabrignac C*,Ă C!ierboiiPg. 25* de ligne.— Colonel Vallat 0*, Ă  Cherbourg. 130" de ligne.— Colonel Gillet ^. Portion principale Ă  Saint-Lo. Un bataillon Ă  Cherbourg. 40*^ brigade ; .N . . . , Ă  Saint-Malo. 2'' de ligne.— Colonel Cosles 0*, Ă  Gran ville. 47 de ligne.— Colonel Carpentier ^, Ă  Saint-Malo. 5 Subdivision, chef-lieu Cherbourg. ArroBdissrmeiils de Cherbourg et de Vilognei. Commandant. —GĂ©nĂ©ral de Geoffre de Chabriac C^, Ă  Cherbourg. Intendance,— BĂ©imrĂ» *, sous-inlendanlde 2* classe, Ă  Cherbourg. Major de la garnison de Cherbourg. — Branchery, chef de bataillon. Artillerie. — Colonel d'Espinay G^R?, directeur, Ă  Cherbourg; chef d*escadi*on Igot ^, sous-directeur, Ă  Cherbourg. GĂ©nie. — Chef de bataillon Lemardeley ^, chef du gĂ©nie, Ă  Cherbourg. i{ecru/emen/.— Commandant Dupuis 0^, Ă  Cherbourg. Subsistances militaires. — Officier d'administration Miroglio, Ă  Cherbourg. 6* Subdivision, chef-lieu Saint-Lo. Arrondissements de Saint-Lo et de Coatances. Commandant.— GéïïévĂ i de Geoffre de Chabriac Cif^ , Ă  Cherbourg. Intendance.— Apoevi, sous-intendant de 3 classe, Ă  Saint-Lo. de bataillon PĂ©choux 0*, Ă  Sainl-Lo. i^emon^e.— Capitaine Dumalle ^, Ă  Saint-Lo. 7* Subdivision, chef-lieu Granville. Arrondittemeots d'Avranehes et de Hortain. G^nie.— Chef de bataillon Renard , Ă  Granville. Recrutement.^fĂ Bjor Morier *, Ă  Granville. aENDARMERlE. 10* LÉGION. ComposĂ©e des compagnies d'Ille-et-Vilaine, Manche et CĂŽles-du-PĂźord. M. BÉRANGER 0^, colonel, commandant la lĂ©gion, Ă  Rennes. Compaipile de la Manehe. Besson, chef d'escadron, commandant la compagnie, Ă  Saint-Lo. Legavre, capitaine, Ă  Saint-Lo. Jardei, lieutenant-trĂ©sorier, Ă  Saint-Lo. Le Godec ^, capitaine, Ă  Cherbourg. Vanloup, lieutenant, Ă  Cou tances. Louison ^, lieutenant, Ă  Avranches. DesprÚù, lieutenant, Ă  Morlain. Rozel, lieutenant, Ă  Valogues. Le Guillou, marĂ©chal des logis adjoint au trĂ©sorier, Ă  Saint-Lo. 9 — 430 — liervloe des Brigade* DKSIGNATION ET RÉSIDENCE DES BRIGADES SaÏDt-Lo Idem Idem Garentan La Perrine Toriçni .sur -Vire VillcDaudon Saint-Clair Marigny Canisy Tessy-sur- Vire ... Cherbourg Idem Les Pieux SaiDt-Pierre-Eglise Ëqueurdreville Beaumont Tourlaville Avranches Idem Granville Idem Yilledieu Pontorson Ducey Sartilly BrĂ©cey Saint-James La Haye-Pesnel MortaiD Idem. .. Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t . Sourdeval Juvigny Le Teilleul Saint-Pois Barenton Isigny Coutanccs Idem PĂ©riers Gavray BrĂ©hal Lessay Cerisy-la-Salle. BRIGADES — » - .11 ' — A CHEVAL 1 . a ja de 5 hommes. Ă  pied ' de 5 homme » » » II >* 4 M » » u >‱ >r » 1 » X » » n 4 » » 1 M M 4 11 1 » » II 4 n » 4 1» » 4 » » 4 >i » 4 » » i » 1 » n >ĂŻ 4 » i w w M 4 » 4 >i » 1 il » 4 II » 1 » » II i » 4 II n i H 1 » W » i » \ » n 4 0 » » 1 * » i » » 4 n i 4 w » i M 1 >i » M 4 y> 4 » » 4 » i> 4 II 1 » » 4 M SOUS-OFFICIEBS COMMANDANT LKS BRIGADES. MM. Le MĂ©haulĂ©. Pinot. Taillandier. PerrĂ©e . Gaingouin. Recourt. Doutrcssouile. Orvain. Verger. Renet. Courtoux . Lahaie Mm. 1 Prigent. Foucher. Lemoigne. Joulaud. MafĂźre Mm. Marcher on. Le Lay. Gleyo. BrĂ©bion. Bonenfaot. LĂ©vĂȘque. Briend Mm. Desaintdenis. Dugardin. Lejuez. Saiigner. DrĂ©ano Mm . Mancel. Quaraniois . PĂ©lan . Chalmel. Hallot. M ado rĂ©. Hains Mm. LefĂšvre. Galliot. Avice. Mancel. Bindel. Hue. Bocage . Simon. Guesdon. 4 1 Les lettres Msi in liquent les lĂ©ourutijiit » M » M » >» n » T» » n -S a o e i » » n 1 » 1 1 u 4 >i n » -a u 1 1 1 l i » 1 » » 1 1 1 1 i SOUS-OFFIIERS COMMANDANT LES BBIGADKS. MM. Fougeray. Le GranĂ . LerĂ©verend. Vaslol. Josse. PoDcet. Cornille. Paulou . RollaDd. DesprĂ©aux. Martel ^m. Perquis Mm. Crestey Mm. Raux. ' Thomas. Hairon . MARINE. Premier arrondlssemenl marlllme. PrĂ©fecture maritime. MM. LespÈs GO if y vice-amiral, commandant en chef, prĂ©fet maritime. Meunier dit Joannet 0 *, capitaine de frĂ©gate, chef dĂ©lai-major ; Glamorgam, chef de bataillon d'infanterie de marine ; Giraiid ^, Thorel ^, lieutenants de vaisseau, aides-de-camp; Testard *, sous- commissaire de i" classe, chef du seciȎtariat de la prĂ©foclure maritime ; Pottier, sous-commissaire de 2'' classe, secrĂ©taire du conseil d'administration du port. MajoritĂ© gĂ©nĂ©rale, ^yi}^, UĂ©veillĂšro G ^, conlrc-amiral, major gĂ©nĂ©ral; Descamps, G ^, capitaine de vaisseau, major; ChassĂ©- riau 0 * et Noirot 0 *, capitaines de frĂ©gate, aides-major; Daubanel ^, lieutenant de vaisseau, chef du secrĂ©tariat; Jomier, lieutenant de vaisseau, chargĂ© de l'obsei^vatoire et des archives ; Sentis ^, Dejean ^ et d'Hespel ^, lieutenants de vaisseau, sous- aides-major; PumpernĂ©el *, commissaire-adjoint en retraite, com- missaire du Gonvernement prĂšs le 1" conseil de guerre permanent ; Piton 0 ^, capitaine de frĂ©gate, inspecteur des sĂ©maphores; de Laurens 0 ^, capitaine de frĂ©gate en retraite, rapporteur prĂšs le 1" tribunal maritime; Receveur *Rf, lieutenant de vaisseau, rap- porteur du I" conseil de guerre. — 132 — MajontĂ© de la floUe.— MM. Galache 0 ^^^ con Ire-amiral, migor de la flotte ; Vrankcn ^ , capitaine de frĂ©gate , aide-de-camp ; PailhĂšs, enseigne de vaisseau, oilicier d ordonnance ; Le Cannel- lier ^, lieutenant de vaisseau, chef du secrĂ©larial. Mouvements du port. -~ MM. Loclerc 0 ^, capitaine de vaisseau, directeur ; dllombres ^ et Dantin ^, capitaines de frĂ©gate, sous- directeurs ; Guillou,Lamy, Levreux et Caubel, lieutenants de vais- seau, officiers-adjoints. GĂ©nie maritime j—^XSL, Korn 0 ^, directeur des constructions navales; Gallon 0 '^, ingĂ©nieur de l' classe, sous-directeur; N . . . et Duchesne ^, ingĂ©nieurs de 1'' classe ; Choron et Bosquillon de Frescheville, ingĂ©nieurs de 2agnie du recrutement; Viard, lieutenant de vaisseau, capitaine de a compagnie des spĂ©cialitĂ©s; Duplessis et de Pommereau, lieutenants de vaisseau, adjudants-majors; de Gomicourt, sous-commissaire, trĂ©sorier; Saffre, mĂ©decin principal, mĂ©decin-major; Percheron, mĂ©decin de 2 elassc. Batteries dĂ©tachĂ©es.— uyL. VlviĂšs *, lieutenant-colonel comman- dant; Girard du Demaine *, chef d'escadron ; Latlrel, officier payeur et d*habillement ; Marchandon, mĂ©decin de 2* classe. 8* ĂŽaWene. —Marescot du Thilleul *, capitaine en !‱'; Steinmetz, capitaine en 2* ; Guigou, lieutenant ; SĂąrrieu, sous-lieutenant. P batterie,— }A}\. Duhamel, capitaine; N..., capitaine en 2 Ribes, lieutenant en !‱'; Rixens, lieutenant en 2; wargnicr, sous- lieutenant. 40^ batterie.— Myi. Troude, capitaine en 1"; Debon, capitaine en 2* ; Groc-Picquenartl, lieutenant en !‱'; Couarde, sous-lieutenant. // batterie.— yLM, DorĂ©, capitaine en !‱' ; Hune, capitaine en 2 ; Boins, lieutenant en !‱' ; Taupiac, lieutenant en 2° ; GĂ©rard, Palatre, sous-lieuieuants. /2 WA, Lecostey, capitaine en i°^ ; Lemoine, capitaine en 2; Nicole, lieutenant en 1°''; Chambon, lieutenant en 2; Schultz, sous-lieutenant. /' compagnie d'ouvriers d'artillerie. — Gouilly *, capitaine en P'; Bardot, capitaine en 2. JessoĂźi et Vallorey, lieutenants. IIWFAIVTEBIE DE HARL\E.^t' matlre de manƓuvre, commandant du Congre, Ă  Granville. M. Le Michel, i*' maĂźtre de manƓuvre, commandant de la BĂ©cas- sine, Ă  Carteret. TRVAUX PUBLICS. Service de» Mine». Division du Nord-Ouest, Inspecteur gĂ©nĂ©ral.—yi, Lorieux 0 *, 2 classe, rue de GalilĂ©e, 45, Paris. Arrondissement de Rouen, IngĂ©nieur en chef,—}A, de Genouillag ^, 1'° rue PavĂ©e, 6, Rouen. IngĂ©nieur ordinaire.— M. Lecornu 0. A, !'‱ classe, rue Jean- RomĂ in, Caen. Gardes-mines,— }im., Schefller, i" classe, Caen ; Yvart, f* classe. Fiera. - 137 — ContrĂŽle des travaux classe, d. n . , Ă  Carentan ; Dubost, 2* classe, Ă  Saint-Lo ; Marie, 2» classe, Ă  Saint-Lo ; Morin, 2 classe, Ă  Gran- ville ; Omond, 2" classe, Ă  Saint-Lo ; Savary, 2 classe, Ă  Cherbourg ; Servain, 2 classe, Ă  Saint-Lo ; Jeanne Êug., 2° classe, Ă  Cher- bourg ; Renault, 2 classe, Ă  Gatteville ; Tioulland, 2 classe, Ă  Cherbourg; Bergot, 3» classe, Ă  Villediou ; Bernard B., 3° classe, Ă  Saint-Lo ; Desmaros, 3» classe, Ă  Cherbourg ; Languehard, 3» classe, Ă  Granville; Leiuan, 3'' classe, Ă  Cherbourg ; Le Magnen, — !38 - ^° classe, Ă  Cherbourg ; Paysant Eug., 3 classe, Ă  Saint-Hilaire- du-HarcouĂ«l ; Pilron, '^'^ classe, Ă  GranvĂźlle; PorĂ©e, 3 classe, Ă  iranville; Sanson A., 3 classe, Ă  Jranville; Bazile, 3 classe, Ă  Granville ; Dumonchel, 3° classe, Ă  Garentau ; Mabii*e, 3 classe, Ă  Carentan. En sennce d/Ha'hĂ©.—}fl\l. Poteaux, I" classe, chef de division Ă  la PrĂ©fecture, Ă  Saint-Lo ; Poupeville, 3 classe, conducleur-voyer de la ville de Cherbourg. Commis,— yL^A. Maresl, !'‱ classe, Ă  Cherbourg; Tuai, 2 classe» Ă  Saint-Lo ; Bataille, 3° classe, Ă  Granville ; Bonneraains, 3 classe, Ă  Cherbourg ; Douchin, 3* classe, Ă  Saint-Lo ; Ferdinand, 3» classe, Ă  Saint-Lo ; Pell^, 3* classe, Ă  Cherbourg ; Robiquel, 3» classe, Ă  Saint-Lo; Sofrant^ Eug., 3 classe, Ă  Cherbourg; Thomelin, 3» classe, Ă  Granville ; Lamy, 3* classe, Ă  Saint-Lo ; Corre, i classe, Ă  Cherbourg; Fleury, 4 'classe, Ă  Cherbourg; Safrane Louis, 4^' classe, Ă  Cherbourg ; Turbert, 4 classe, Ă  Cherbourg ; Wagner, 4 classe, Ă  Granville. Officierf et maĂźtres de -port. — MM. Giot, 0. A., capitaine de 2" classe, Ă  Cherbourg; Yvon, lieutenant de 2» classe, Ă  Granville ; Philippes, maĂźtre de 2'» classe, Ă  Granville ; CrestĂ©, maĂźtre de 3" classe, Ă  Saint-Vaast ; Hauvet, maĂźtre de 3 classe, Ă  Cherbourg ; Le Crest, maĂźtre de 3 dasse, Ă  Barfleur; N , Ă  RegnĂ©ville ; Bazire, faisant fonctions de maĂźtre, Ă  Portbail; Bonnissenl, faisant fonctions de maĂźtre, Ă  DiĂ©lotte ; Dossoulles, faisant fonctions de maĂźtre, Ă  Carentan. Phares et BĂąlisbs. Inspecteur gĂ©nĂ©ral de /" classe chargĂ© de la direction du service.— M. Bkrnard Em. 0 *, 43, avenue du TrocadĂ©ro, Paris. IngĂ©nieur en chef de ^" classe, adjoint Ă  l* Inspection et chargĂ© du service cetifral.—U. Bourdelles 0 ^,43, avenue du TrocadĂ©ro, Paris. Le service dos Phares et Balises du DĂ©partement est confie au personnel du sei-vice maritime de la Manche. Voies ferrĂ©es d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral des quais des ports maritimes. Inspecteur gĂ©nĂ©ral. — M. de Villiers du Terrage 0 ^, rue Barbet-de-Jouy, 30, Paris. Le service du contrĂŽle local technique et commercial est confiĂ© aux ingĂ©nieurs, conducteurs et officiers du port du service mari- time. Service du ContrĂŽle de Vexploitation des chemins de fer d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral exploitĂ©s par les Compagnies. Lignes de Paris a Cherbourg, d'Argentan a Granville, DE LiSON A LaMBALLE, DE SoTTBVAST A GoUTANCES, DE VitrĂ© a FougĂšres et prolongements. Inspecteur gĂ©nĂ©ral.— yi, de du Terrage 0 iHĂź, 2* claiĂźse, ponts cl cha assises, 30, rue Barbet-do-Jouy, Ă  Paris. - 130 - IngĂ©nieurs en chef.^MM. Weisgerber , 0. A. ponts el chaus- sĂ©es, 2 classe, chargĂ© du contrĂŽle technique, 26, rue des Ecurii^s- d'Arlois, Paris; Chaberl ^, 2' classe 'ponts el chaussĂ©es, charjçj du contrĂŽle des travaux neufs et de Tentrelien, 19, rue Jacob, Paris. IngĂ©nieurs ordinaires, — MM, BarbĂ©, V° classe ponts el chaus- sĂ©es, Ă  Caen ; Michel, 3* classe ponts et chaussĂ©es^, h Rennes ; Lecornu, V classe mines, Ă  Caen ; Bernheim, leloup, Coudeville, Longueville, Muneville-sur-Mer. Lesage, CĂ©rences, Bourey, Equilly, Hudimesnil, la MeurdraquiĂšre, le Loreur, le Mesnil-Aubert, Saint-Sauveur-la-Pommeraye. Lecluze, Cerisy-la-Salle, Belval, Cametours, Montpinchon, Ouville, Saviffny, Roncey, GuĂ©hĂ©bort, Nolre-Damc-dc-Ccnilly, Saint-Dcnis- le-Velu, Saint-Marlin-de-Cenilly. Leuiazurier, Courcy rĂ©sidence Ă Coutances, Bricqueville-Ia-Blouetle, Cannberuon, Nicorps, Saussey. Desponts, Gavray, le Mesnil-Aniand, le Mesnil-Garnier, le Mesnil- Hue, le Mesnil-Rogues, le MesnlUVilleman, Montaigu-les-Bois, Ver. Lallier, Gorges rĂ©sidence Ă  PĂ©rieis, Baupte, LastelĂźe, le Plessis, Saint-Jores, Sainte-Suzanne. Barbier, Hambye rĂ©sidence Ă  Gavray, Grimesnil, la Baleine, Len- gronne, le Mesnil-Bonant, Saint-DeiĂźis-le-Gast, Sourdeval-les-Bois. — U3 — LeiniĂšre, la Haye-du-Pvits, Bolleviile, Gei*ville, Lilhaire, Mobeeq, Montgardon, Neufinesnil, Saint-Symphorien. Dudouyt, Lessay, Angoville-sur-Xy, Brettcville-sur-Ay, Laulne, Saint-Germain-siir-Ay, Saint-Palrice-de-Claids, Vesly. Tardif, le Mesnil-BuSy Monlcnil, Caniprond, Hautleville-la-Guichard, le Lorey, Sainl-Aubin-du- Perron. Doux, Montmarlm-sur-Mery Annoville, Hauttevillc-siir-Mer, HĂ©ren- guerville, Lingreville, Montchalon, RegnĂ©ville. Picaii, Pih'iersy FeugĂšres, Ăźonfrevillc, MarchĂ©sieux, Nay, Sainl- Martin-d'Aubigny, Sainl-SĂ©baslien-de-Raids, Saint-Geriimin-sur- SĂšves. Regnault, Pirou, Anneville, CrĂ©ances, Geffosses, la Feuillie, MiniĂšres. Guidon, PrĂ©tot, Appeville, Coigny, Gretteville, Houlteviile, Varen- guebee, Yindefontaine. \}Q Villartay, Quettreville, ConlriĂšrcs, Hyen ville, Orval, Trelly. Eudino, Saint -Malo-de-la-Lande rĂ©sidence Ă  Coulances, Ancte- ville, Boisrogor, Brainvilio, Gralot, la VendelĂ©e, Montsurvenl, Servigny. Lecorre, Saint-Sauveur-Lendelin , la Honde-Haye , Monthuchon, Muneville-le-Bingard, Saint-Michel-de-la-Pierre, Vaudrimesnil. ARRONDISSEMENT DE MORTAIN. Percepteurs^ Bourbon, Moriain, Bion, Rancoudray, le Neufbourg, Saint-BarthĂ©- lemy, Saint-ClĂ©nienl, Saint-Jean-d'u-Corad. Delagneau, Barenton, Ger, Sainl-Gyr-du-Bailleul, Saint-Georges-de- Rouelley. Garnier, BuaiSy FerriĂšres, HeussĂ©, Saiiil-Syinphorien, Savigny-lc- Vieux. Quenelle, Isigny, les Biards, le Buat, Chalandrey, la MancelliĂšre, le Mesnil-BƓufs, le Mesnil-ThĂ©baull, Monlgothier, Monligny, Naflel, VĂ©zins. Lebrun, Juvigny, Bellefonlaine, Chasseguey, GhĂ©rencĂ©-le-Roussel, le Mesnil-AdelĂ©e, la Bazoge, le MesniĂź-Rainfrav, le Mesnil-TĂŽve, Reffuveille. Nicolas, Milly rĂ©sidence Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂȘt, Chevreville, I-,apenty, Marligny, le Mesnillard, Parigny, Virey. Dauteuille, Notre-Dame-du-Touctiet rĂ©sidence Ă  Mortain, Fontenay, Romagny, Yiilechien. Duverne, Saint-Hilaire-du-HarcouĂȘt^ les Loges-Marchis, Moulines, Sainl-Brice-de-Landelles, Saint-Martin-de-Landelles. Lemasson, Saint-Pois, Boisyvon, la Chapolle-CĂ©celin, Coulouvray- BoisbenĂ tre, Lingeard, le Mesnil-Gilberl, Monljoic, Saint-Laureiil- de-Cuves, Sain l-Marlin-le-Boui liant, Saint-Maur-des-Bois. Hervy, Sourdeval, Beauficel, Brouains, le Fresne-Porct, Galhemo, Perriers-cn-Beauficel, Sainl-Martin-de-Chaulieu, Sainl-Sauveur- de-Chaulieu, Vengeons. Laborde, le TeilleuĂŻy Husson, Sainte-Maric-des-Bois. ARRONDISSEMENT DE VALOÛNES. Percepteurs, MM. Baize, ValogneSy Brix, Huberville, LĂźeusaint-Monlaigu, Sausse- raesnil, Tainei*villc, Yvelol. — 144 — Jourdan, Barfleur, Anneville-en-Saire, le Sainte- GeneviĂšve, Valcanville. LeiiĂšvre, Bmneville, Baubigny, CarteƓl, La Haye-d'Ectot, Les Moi- Uers-d'Allonne, Sainl-Pierro-d'ArthĂ©glisc, SĂ©noville, Sortosville- en-Beaumont. Leloutre, Bricquebec, Les Perques, Le VrĂ©lot, Quettetot. Lcgouix, Emondeville p58idenco Ă  Montebourg, Âzevillc, Ecaus- seville, Fontenay, Frcsville, Joganviile, Ozeville, QuinĂ©vilic, Saint-Marcouf. Laurent, Montebourg, Eroudeville, Flollemanville, Hemevez, Le Ham, Lestre, Sainl-Cyr, Saint-Floxel, Saint-Germain-de-Tournebut, Saint-Martin-d'Audouville, Sorlosville, UrviUe, Vaudreville. HĂ©bert, NĂ©greville rĂ©sidence Ă  Bricquebec, Breuville. Magneville, Morville, Saint-Marlin-le-HĂ©bert, Rauville-la-Bi^ot, Sottevast. Maccl , NĂ©hou rĂ©sidence Ă  Saint-Sauveur-le-Vicomle , Binivilie, Colomby, Golleville, Haulevillc, Orglandes, Sainte-Colonabe. Groult, PicauviUe, Amfreviile, Beuzeville-la-Bastille, Gourbesville, Houesville, Liesville. Ferrand, Portbail, Fierville, Le ValdĂ©cie, Saint-Georges-de-la-RiviĂšre, Saint-Jean-de-la-RiviĂšre , Sainl-Lo-d'Ourville , Sainl-Martin-du- Mesnil, Saint-Maurice. Sinoir, Quetttehou, Aumeville-Lestre, Crasville, Octeville-la- Venelle, TeulhĂ©ville-Bocage, Videcosvillo. Pestre-Lamy, Sainl-Sauveur-le-Vicomte, Besneville, Catteville, Crosville, Etienville, La Bonneville, Les Moitiers-en-Rauptois, Neuville-en-Beaumont, Rauville-la-Place, Reigncville, Taillepied. Le Loup, Saint-Vaast, La Pernelle, Morsalines, RĂ©ville. Clavreuil, Sainte-Marie-du-Mont, Angoville, Audouville-la-Huberl, Blosvilie, Boulleville, Brucheville, Hiesvilie, Saint-Martin-do- Varreville, SĂ©beville, Vierville. Boultvreuil, Sainte-MĂšre-Eglise, Beuzeville-au-Plain, Carqnebut, Chef-du-Pont, EcoquenĂ©auville, Foucarville, Neuville-au-Plain, Saint-Gcrmain-de-Varrevillc, Ravenoville, Turqueville. Succursale de la Banqnc de France, Ă  Saint-Lo. Directeur M. Simon. Censeurs MM. Derbois, Pannier-LachaussĂ©e, Gavaroo. Administrateurs MM. Angot, Breton, Vaultier, Trocheris, Darv, N Caissier M. Barreau. Chef de comptabilitĂ© M. Lefournier. Commis MM. Dieulcveult, Bienvenue. Barean auxiliaire de Ciierbourg. Chef M. Dolalande. Caissier M. de Lorgeril. Les opĂ©rations de la Banque de France c'OQsistent Ă  1* Escompter des efrts de commerce payables Ă  Paris ou dans les succursales, dans le dĂ©lai de trois mois, revĂŽ'us de trois signatures, ou seulement de deux avec dĂ©pĂŽt de titre en garantie , i — U5 — 2» Faire des avances de 80 % sur renies françaises et 73 Vo sur actions et obligations des chemins de fer, obligations de la ville de Paris, fonciĂšres et algĂ©riecnes; 3^ Emettre des billets Ă  ordre payables Ă  Paris et dans les succur- sales, moyennant une commission de 0 fr. 50 c. pour 1 ,000 fr. ADMINISTRATION DES CONTRIBUTIONS DIRECTES ET DU CADASTRE. Directeur M. Lorin, Ă  Saint-Lo, rue du ChĂąteau, 12. Bureaux de la Direction Rue Dame-Denise, 3, Ă  Sainl-Lo. ContrĂŽleur 4^r commis M. Fauvel, Ă  Sainl-Lo, rue du ChĂąteau, 9. Les bureaux sont ouverts tous les jours exceptĂ© les dimanches et fĂȘtes de huit heures du matin Ă  onze et demie et de une heure et demie Ă  quatre heures et demie du soir, pour les renseignements, ainsi que pour la dĂ©livrance des extraits de matrices cadastrales et des copies de plan. Inspecteur M. Bontemps, nie Grande-Rue, 7 his, Ă  Saint-Lo. ContrĂŽleur». Saint'Lo. — M. Cadiou, contrĂŽleur principal, ruo Rampc-des- Halles, Ă  Saint-Lo.— Perceptions de Canisy, iourfalour, Lozon, Marigny, Moyon, Percy partie, Tessy, Sainte-Croix, Saint-Lo. Carentan. — M. Rony, contrĂŽleur de 2° classe, Ă  Sainl-Lo, rue Torteron,95.— Perceptions do Carentan, Pont-HĂ©bert, Saint-Clair, Sainteny, Sainl-Georges-d'Elle, Saint-Hilaire-Pelitville, Saint-Jean- de-Daye, Sainte-Marie-du-Mont, Torigni. M. Charoy, contrĂŽleur dei" classe, Ă  Valognes. — Perceptions de Barfleur, Emondeville , Monlebourg , Queltehou , Sainte-MĂšre-Eglise, Saint-Vaast, Valognes. Cherbourg.— M. Le Couix, contrĂŽleur principal, Ă  Cherbourg, quai de Paris, 78.— Perceptions de Brillevast, Cherbourg, Equeurdre- ville, Saint-Pierre-Eglise, Tocquoville, Tourlaville. M. Bossu, contrĂŽleur de 2° classe, Ă  Cherbourg, place de la RĂ©volution, 23.— Perceptions de Barneville, Beauinont, Bricquebec, Les Pieux, Martinvast, NĂ©grevillle, Portbail, Sainto- Croix-Hague, SiouviUe. Coulances.— M. VallĂ©e, contrĂŽleur hors classe, Ă  Coulances.— Perceptions d'Agon,Cerisy-la-Salle, Courcy, Coulances, Le Mesnil- Bus, Montmartin, Queltreville , Saint-Malo-de-la Lande, Sainl-Sau- veur-Lendelin. PĂ©riers. — M. Millet, contrĂŽleur de 3" classe, Ă  Coulances.— Perceptions de Baudreville, Gorges, la Haye-du-Puits,Le3say, NĂ©hou, PĂ©riere, Pirou, PrĂ©tot, Saint-Sauveur-le- Vicomte. G/'anm7te.— M. Lubet, contrĂŽleur de 1" classe, Ă  Granville.— Perceptions de BrĂ©hal, CĂ©reuces, Granville, La BesliĂŽro, Montviron, Sartilly. Ax^ranches,— }IL. Plunicr, contrĂŽleur do 2 classe, Ă  Avranches, rue de Lille. — Perceptions d'Avranches, Carnet, Curey, Ducey, Isigny, Ponlaubaull, Pontorson, Ponts, Saint-James, Saint-SĂ©nier. 10 — 146 - Villedieu.— M. BouvaUier, contrĂŽleur de 4" classe, Ă  Avranches, boulevard du Sud.— Perceptions de BrĂ©cey, Gavray, FĂŻambye, la Colombe, la Haye-Pesnel, Percy partie, Sainl-Georges-dc-Livove, Saint-Pois, Villedieu. Mortain.— M. Josset, contrĂŽleur hors classe, Ă  Mortain.— Percep- tions de Barenton, Buais, Juvigny, Le Teilleul,MilIv, Mortain. Notre- Danie-di-Touchel, Saint-Hilaire-du-IlarcouĂȘl, Sourdeval-la-Barre. ContrĂŽleur adjoint. M. Lejoly-Senoville, Ă  Saint-Lo. ENREGISTREMENT, DOMAINE, TIMBRE ET HYPOTHÈQUES. M. Leroy, directeur, Ă  Sainl-Lo. Inspecteur.— M . Blavon-Duchesne, Ă  Saint-Lo. Sous-Inapecteurs ,— MM. Julliot de LamorandiĂšre, Ă  Saint-Lo ; Sanquer, Ă  Cherbourg ;Morin, Ă  Avranches ; Lecarpenlier, Ă  Cou- tances ; Bohn, Ă  Valognes ; Fribourg, Ă  Mortain. Receveur 7'Ă©dacteur pj^Ăšs de la Direction. — M. Olive. EmployĂ©s du timbre.— MM. Devaux, garde-magasin, contrĂŽleur de comptabilitĂ© ; GĂątĂ©, tinibreur. Conservateurs des hypothĂšques. — MM. N , Ă  Saint-Lo; de Puniet de Parry, Ă  Avranches ; Guillemin, Ă  Cherbourg ; Che- vallot, Ă  Coulances; Gautier, Ă  Mortain ; Plessis, Ă  Valognes. Receveurs des actes civils et des successions.— MM. Radiguer, Ă  Saint-Lo ; Tacheau, Ă  Cherbourg ; Boulier, Ă  Goutances. Receveurs des actes judiciaiĂź'es et des Domaines.— MM. Dclisie, Ă  Saint-Lo ; Badin, Ă  Cherbourg ; Dudouyt,Ă  Goutances. Receveurs de VEm^egistrement et des Domaines. — MM. Dutheil, Ă  Canisy ; Le Biez, Ă  Carenlan ; Aze, Ă  Marigny ; Pajot, Ă  Percy; Le Tellier, Ă  Pent-HĂ©bert; Lecourt, Ă tessy-sur-Vire ; Plouin, Ă  Tori- fni-sur-Vire ; Provost, Ă  Avranches ; Gautier, Ă  BrĂ©cey ; Chailloude Etang, Ă  Ducey; Millet, Ă  Granville ; Binet, Ă  la Haye-Pesnel; Lcfebvre, Ă  Pontorson ; Dhangest, Ă  Saint-James ; Ameline, Ă  Sartilly; Thomas, Ă  Villedieu; Bresson, Ă  Beaumont; RoullĂ©, Ă  Saint-Pierre-Eglise; Brouard, aux Pieux; Darne, Ă  BrĂ©hal; Casteilla, Ă  Cerisy-la Salle ; Jeannot, Ă  Gavray ; AgnĂšs, Ă  la Haye-du-Puits ; Dubois, Ă  Lessay ; Danlos,Ă  Montmartin-sur-Mer ; Dumonl, Ă  PĂ©riers ; Divoy, Ă  ; Jayet, Ă  Mortain ; FrĂ©mond, Ă  Barenton; Coslilion, Ă  Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t;Sinoir, Ă lsigny-le- Buat ; Massip, Ă  Juvigny ; Vaslin, Ă  Saint-Pois ; Herpin, Ă  Soui'deval ; Billaudeau, au Tcilleul ; CĂ©ron, Ă  Valognes ; Guillier, Ă  Barneville ; Broyelle, Ă  Bricquobec ; GuĂ©rin,Ă  Montcbourg ; Le MariĂ©, Ă  Sainle- MĂšrc-Eglise ; Gabriel, Ă  Sainl-Sauveurle-Vicomle ; Pierre, Ă  Saint- Vaast. SurnumĂ©raires. — MM. Nool-Desraarais, Ă  Sainl-Lo ; de Rom- milly, de Saint-Julien et Hamol, Ă  Cherbourg ; Pringault, Ă  Valognes ; Leroulley et Leconto, Ă  Goutances ; Trincot et Leguidecoq, Ă  Avranches ; N . ., Ă  Mortain. — 147 — ADMINISTRATION DES FORETS. Le dĂ©parlement de la Manche fait partie de la 2 conservation dont le siĂšge est Ă  Rouen, et relĂšve directement de l'Inspection de Bayeux iCalvados gĂŽrco par M. Surell, inspecteur-adjoint, chef de se i* vice. Une partie de la forĂȘt domaniale de Cerisy, dite le Bois-l'Abbc, d'une contenance de 334 hectares 49 centiares, se trouve situĂ©e dans le dĂ©parlement de la Manche. Le bois de MingreJ, 20 hectares, appartenant Ă  l'hospice de int-Lo, est soumis au rĂ©gime forestier ; il est gĂ©rĂ© par l'Adminis- ition des forĂȘts et fait partie de l'Inspection de Bayeux. Saint tration ADMINISTRATION DES DOUANES. Directeur M. Le Boullenger ^, Ă  Saint-Malo 1. Service admloistratlf et de pereepllon. Inspecteurs divisionnaires.— ^M. do Saint-Quentin, Ă  Cherbourg ; ChĂ©rot, Ă  Granville. PrincipautĂ© de Granville.— MM. Harivel, receveur principal, Ă  Granville; Dumoncel, Rculos, Dairou, contrĂŽleurs, Ă  Granville; Le Rumeur, Giron et Duval, commise Granville; Hennequin, rece- veur, Ă  RegnĂ©ville ; Le Cardonnel, receveur-buraliste, Ă  Pontorson. PnncipalitĂ© de MM. Chaumel, receveur principal, Ă  Cherbourg; Lucciana, sous-inspecteur ; Cousin, contrĂŽleur princi- pal ; Henry, Lemoigne, contrĂŽleurs; Girard la Barcerie, Le Buhotel, Lucas, contrĂŽleurs-adjoints ; Adam, Buache, commis Ă  Cherbourg ; Lemoigne, receveur Ă  Barfleur ; LeprĂ©vosl, receveur, Ă  Saint- Vaast ; Delamer, commis, Ă  Saint- Vaast ; Audoire, receveur, h Portbail ; Manques!, receveur, Ă  Carleret ; ReliĂ©e, receveur, Ă  Carenlan ; Fou- bert, receveur, Ă  DiĂ©lelte ; Vasselin, receveur-buraliste, Ă  Omon- ville. Service Aes brigades. Capitainerie de Pont-Crilbert.—MM. Le Couturier, capitaine, Ă  Pont-Gilbert; Dupont, lieutenant, Ăč Saint-Jean-le-Thomas ; — Brigadiers MM. Rondrcux, Ă  Reauvoir ; Le Ras, Ă  Pont-Gilbert ; Lelaidier, Ă  Genest; Sorel, Ă  Saint-Jean-le-Thomas ; Lenfanl, Ă  Ca- rolles. Capitainerie de Granville.— UM. Maron, capitaine, Ă  Granville ; Jouvin, lieutenant, Ă  Granville ; HautemaniĂšre, lieutenant, Ă  RegnĂ©- 1 Indt^pendamment des inspectiuns divisionnaires de Granvilio et de Chorbourji^, auxquelles se rattachent les services indiqui^s ici, la Direction des Douanes de Saiut- Malu comprend les trois inspection» de Saiut-Malo, de Saiut-Brieuc et de Trt'guicr, situĂ©es dans l'illc et-Vilaine et les CĂŽtes du-Nurd. ville. — Brigadici»s MM. Rosse, Ă  Saint-Pair; Le GuĂ©, Pinson, Ă  Granville ; Adigard, Ă  BrĂ©ville ; Duval, Ă  Bricqueville Le Roux, Ă  Hauteville ; Lenionnyer, Ă  RcgnĂȘvilic— M. David, patron, Ă  Gran- ville. Capitainerie de Gouville.—MM. Fardel, capitaine, Ă  Gouville ; Lecannellier, lieulenant, Ă  Biainviile ; Le Chevalier, lieutenant, Ă  Pirou.— Brigadiers MM. Jugan, Ă  Agon ; Lemoine, Ă  Biainviile; Ameline et Lenoir, Ă  Gouville ; Lebourg, Ă  Pirou ; Aubin, Ă  CrĂ©ances. Capitainene de PortbaiL- MM. Biilel, capitaine, Ă  Portbail ; Ra- pilly, lieutenant, Ă  Carteret; Giffard, lieutenant, Ă  La CosnardiĂšre. — Brigadiers MM. Lecouflet, Ă  Saint-Gerinain-sur-Ay ; La Housse, Ă  La CosnardiĂšre; Gressin, Ă  Denneville; Groult, Ă  Portbail; Le Gruel, Ă  Roualle ; Mahaut, Ă  Carteret; Quenault, Ă  Hattainville. —M. Guesnon, patron, Ă  Portbail. Capitainerie de DiĂ©lefte,—yi}A. Savenay, capitaine, Ă  DiĂ©letle ; Marcneyer, sous-lieutenant, au Rozel ; Le Boullenger, lieutenant, Ă  Siouville.— Brigadiers MM. Lecouillard, Ă  Surtainville ; Simon, au Rozel ; Joubert, Ă  Flamanville ; Cahu, k DiĂ©lette ; Devicq, Ă  Siou- ville ; Deganne, Ă  Vauville.— M. Fourmy, patron, Ă  DiĂ©lette. Capitainerie du Grand- Vey. —MM. Hilt, capitaine, au Grand- Vey; Leclerc, lieutenant, Ă  Carentan ; Dumas, lieutenant, Ă  Ravenoville. —Brigadiers MM. Montcuit, Ă  QuinĂ©ville; Quenault, Ă  Ravenoville; Jeanne, Ă  la Madeleine; MoitiĂ©, au Grand>Vey; Leconte, Ă  Carentan; Moucel, Ă  BrĂ©vands. Capitainerie de Beaumont.^MM. Palet ic, capitaine, Ă  Beaumont; Jeanne, lieutenant, Ă  Auderville; Lelebvre, lieutenant, Ă  Jobourg; Leprieur, lieutenant, Ă  Onionville. — Brigadiers MM. Quenault, Ă  Beaumont ; AgnĂšs, Ă  Herqueville ; Belliard, Ă  Jobourg ; Ruel, Ă  Merquetot ; Digard, Ă  Auderville; RĂ©gnier, Ă  Saint-Germain-des- Vaux; Le Begin, Ă  Saint-Martin des- Vaux ; Yver, Ă  Omonville ; Couillard, aux Ducs; LemĂ©layer, Ă  Landemer.— Patrons MM. Castel, Ă  Auderville ; Enault, Ă  Omonville. Capitainerie de Che^bourq. — MM. LiĂ©bard, capitaine, Ă  Cher- bourg; LemĂ©tayer, Blondel, lieutenants, Ă  Cherbourg.— Brigadiers MM. Hochet, Ă  Querqueville ; Burnel, Ă  Sainte-Anne ; Fontaine, Leviel, Osmont, Ă  Cherbourg ; Clouet, Ă  Bourbourg ; Le Terrier, au Becquet. — M. Jeanne, patron, Ă  Cherbourg. Capitainene de MM. QuidĂ©ville, capitaine, Ă  Barfleur; Levallois, lieutenant, Ă  Fermanville ; Boudeur, lieutenant, Ă  Saint- Vaast. — Brigadiers MM. Lega^neux, Ă  Maupertus ; Lec^agneux, Ă  Fermanville; Novince, Ă  Cosqueville; Lecourt, Ă  Gouberville; Lecan- nellier, Ă  Barfleur ; Duval, Ă  Montmorin ; Leterricr, Ă  Saint-Vaast ; Fiquet, Ă  Morsalines.— MM. Simon, patron, Ă  Fermanville et Bertrand, patron, Ă  Saint-Vaast. OrgauliailOB militaire 1. 27* Bataillon," Commandant M. de Saini-Quentin, inspecteur, Ă  Cherbourg ; capitaine adjudant-major M. QuidĂ©ville, Ă  Barfleur. 1 Le 27^ bataillon et les compagnies et sections de de la Manche sont rattachĂ©s au 10^ corps a armĂ©e. — 149 — Compagnies acUves,—{*^ MM. Hill, capitaine ; Lccler et Dumas, lieulenanls.— 2 MM. Palette, capitaine ; Lefebvre et Loprieur, lieutenants.— 3 MM. Butol, capitaine; Le Boullengcr et Ilapilly, lieutenants.— 4» MM. Fardel, capitaine ; Dupont et Giffard, lieute- nants. Compagnie de forteresse de GranmĂŻte.— MM. Maron, capitaine; Jouvin et Hautemaniire, lieutenants. Compagnie de forteresse de Cherbourg,— MM, LiĂ©bard, capitaine; LemĂ©tayer et Blondel, lieutenants. Section de forteresse de la Hougue,—^. Baudour, lieutenant. ^r vices 4e saBtĂ©. Capitainerie du Pont-Gilbert. — MM. Lelandais, FrĂ©min et N. . ., mĂ©decins Capitainerie de Granmlle. — MM. Lemoine, de la BelliĂšro et LeclĂšre, mĂ©decins. Capitaineries de Gouville et de PortbaiL—WA. Vincent, BĂ©iail- loudoux et Marguerie, mĂ©decins. Capitaineries de DiĂ©lette et de Beaumont.^M, Leduc, mĂ©decin. Capitainerie de Cherbourg. — M. Monnoye, mĂ©decin. Capitainerie de Bar fleur.— }\SL. Dalidan, Legalchep-Baron et MĂ©nard, mĂ©decins. Capitainerie du Grand-Vey. — MM. Carbonnel et Le Goupil, mĂ©decins. Administration des Contributions indirectes. M. Gdillaumin, directeur. MM. Delaon, contrĂŽleur, 1" commis de direction ; CessĂ©, Gahard. Perdon, commis de direction. MM. Silie, Cresson, N. . ., inspecteurs. ClrcoBseTlpIloB admlBlsiratlve de HalBi-l^o. SalnULo.— Le Moisson, receveur principal, entreposeur. — Tortu, contrĂŽleur. — Gouet, Lory, Choupault, Lesaint, commis ; Le Gue- linel, Lepeu, surnumĂ©raires. — Taiipin, receveur ; Turquand d'Auzay, commis prin- cipal. Capontan.— Sylvestre, receveur ; Yvenat, commis principal. Hlarlipny.— Mallet, receveur ; Ruaud, commis principal. TeB»y.— Fauvel, receveur ; Cotherel, commis principal. Topiiçal.— Lecoutey, receveur; Dutertre, commis principal. Contances.— L'Equillebec, receveur, entreposeur. ~ Lemasurier, commis principal de 3 classe, che! de poste. — Jehan, Michelol, Duranton, commis. — Noblet, receveur ; Fleury, commis principal. BpĂ©hal.— Danican, receveur; Guillard, commis principal. Ccpi»y-la-SaUe.— Garcelle, receveur ; Etienne, commis principal. Gavpay.— Masson, receveur ; Kervern, commis principal. La Haye-dn-Polt».— Lemoine, receveur ; Doussin, commis prin- cipal LeHsay. — Boiverl, receveur ; Lebrequier, commis principal. PĂ©plepsu— Lehodey, receveur ; de Monty, commis principal. Clrconscrlpllon aAtnlnlsiratlve A^AvraBetieft. M. Baudoux, sous-directeur. MM. Hamonic, Guillon, commis de sous-direclion ; N. . . ., surnu- mĂ©raire. Avpanclies.— Cazin, receveur principal, entreposeur. — Richard, contrĂŽleur. — Loir, Guillory, Frigot, Belan, commis; N...., sur- numĂ©raire. Granvllle.— Goissedet, contrĂŽleu r. — Picquet, receveur particulier sĂ©dentaire. — Montiguy, Chedeville-Desvaucelles, Le Bihan, Can- celier, Butoull, commis. BrĂ©ccy.— Frigot, receveur; Augrain, commis principal. Docey. — Chesnay, receveur ; Faligot, commis principal. Pontorson.— Loyer, receveur; Perrier, commis principal. Salut-James.— Monmirel, receveur; Le Berrigaud, commis prin- cipal. Saptllly— Desplanques, receveur ; Teslu, commis principal. Villedlen.— NĂ©cl, receveur ; Guillot, conmiis principal. Moptain.— Chante ux, receveur, entreposeur ; Pigeon, receveur; Lemoine, commis principal. Le Telllenl.— HĂ©dou, receveur ; Lenoir, commis principal. Saint-HUalrc— Danguy, receveur; Lerleau, commis principal ; Soint-Pois.— Duchesne, receveur ; Poirier, commis principal. Soupdeval.— FouquĂ©, receveur; Adam, commis principal. Ctrconscrlptlon aAmlnlstratlve Ae Cbevtoourg. M. Degord, sous-directeur. MM. Manceau, Briens, Couray, commis de sous-direction, Sicard, surnumĂ©raire. Cherbourg.— Lemulricy, receveur principal, entreposeur; Bazin, receveur particulier ; Fels, contrĂŽleur ; Desbois, Pelletier, commis principaux, chefs de poste. — LefĂšvre, llavy, Burgant» Le Bourhis, Enlard de GuĂ©my, Uo'quier, commis ; Jouvel, surnumĂ©raire. Beaaniont.— Gauvain, receveur ; Lefeuvre, commis principal. Equeurdreville. - LcliĂšvre, receveur; Dufresiie, commis principal. Les Pleox.— HĂ©bert, receveur ; BĂ©bin, commis principal. Saint-Pleppc-Egjilse.— Leguelinel, receveur; Le TanafT, commis principal. — I5i — TonrlavUle.— Ozenne, receveur ; Chaplain, commis principal. Vloçne».— Piriou, receveur-entreposeur; LĂ©pine, receveur; Savary, commis principal. Bricqaebee.— Guillain, receveur ; Balin, commis principal. Hontebonri;.— Mabire, receveur ; Goulon, commis principal. Salnte-MĂ«re-Eullse. — Josse, receveur; Beaugrand, commis prin- cipal. Saint-Sauvear-lc-Ylcoinie.— Desheulies, receveur; GuĂ©rin, commis principal. receveur ; Le Morellec, commis principal. POSTES ET TÉLÉGRAPHES. DIRECnorV DU DÉPARTEHENT M. Dard-ThĂ©nadey, directeur^ Ă  Saint-Lo. MM. Legrand, inspecteur, on rĂ©sidence Ă  Cherbourg ; Postairo et Le Landais, sous-inspecteurs y Ă  Saint-Lo. MM. Bougourd, commis principal; Goupil, Legendre, Letot, Osmond et TouzĂ©, commis. BUREAUX. NOMS NOMS DES RECEVEURS 1. DES BUREAUX. POSTES. Saint-Lo Agon Airel M. Delhomme, recev' p^ M" Lecadey. MmeB Piriou. PĂąques. M. Hantraye. M"" Simon. Duval-LapalliĂšre. Gesbert . M"^ Bigot. M. Brotelande. M"e- Rabec. Achard . M. Lesage. M"" Halley. Jossaume. Mℱ Lemeray. M"" EnĂ©e. Debieu . M. Delhomme. r'p* Mmoi Piriou Anneville en-Saire Avranches Barenton Barfleur Bameville-sar-Mer Beaumont-Hague BĂ©rigny Blainville BrĂ©cey PĂąques. M. Hantraye. M"" Simon. DuTalLapalliĂšrt. Gesbert. Mℱ Bigot. » M"" Rabec. Achard . BrĂ©hal Bricquebec Buais Canisy Carenlan CĂ©rences M. Lesage. M"" Halley. Jossaume. M" Lemeray . M»" EnĂ©e. Debieu. 1 Les communes puur lesquelles ne figurent pas de nom de Receveur dans Tune des colonnes dans la li3 NOMS NOMS DES RECEVEURS 1. DES BUREAUX. POSTES. TÉLÉGRAPHES . Saint-Jean-de-Daye Saint-Jean-des-Baisants. . . .^aint-Malo-de-la-Lande . . . Sainte-Marie-du-Mont .... Sainte-M Ăšre-Eglise Saint-Pair Sainte-Pience M Lebouteiller. M"" TrĂ©bet. Bourdet. Louail . Vieillard . Mondo. Brionne. M» Burnel . Coguyec. M"" Penin. Guenon. LeprĂ©vost . Lompecb . Joubin. ]lne yo Morisset. M» Frault. Mℱ* Lecuirot. M. Jouanne. M"- Eve. ma V* Hus. M" Peslin . M Lebouteiller. M M"" Bourdet. Louail. Vieillard . Mondo. Brionne. Saint-Pierre-Eglise Saint-Pois Saint Samson-dd-BonfossĂ©. Saint-Sauveur -Lendelin .. Saint-Sauveur-sur-Douves. Saint-Vaast-la-Hougue Teilleul fie M»»» Burnel. Coguyec. » M"" Guenon. LeprĂ©vost. Lompech . Joubin . Tessv-sur- Vire Mℱ v Morisset. Toriffni -sur-Tire M" Frault. Toumville Valognes Vast le Villebaudon Villedieu-les-PoĂ«les Mℱ Lecuirot. M. Jouanne. M" Laronohe . M» Peslin. >ËMAPHORES OUVERTS AU SERYIGS DB LA TÉLËeRAPHIE PRIVÉE. Agon. Barfleur. Cap la Hague. Cap LĂ©vy. Carterel . Cherbourg-Digue. Flaman ville. Fort la Hougue. Ile Chausey. Ile PelĂ©e. Nez de Jobourg. Onglet Vigie de 1';. Pointe^e Hardejeu. Pointe du Roc. Porlbail. Querquevillc. -6*/0»»J GARES OUVERTES AU SERVICE DE LA TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE. SoUevast. SERVICE VICINAL. M. LeliĂšvre agent voyer en chef du dĂ©parlenienl, Ă  Saint-Lo. AGENTS VOTERS D'ARRONDISSEMENT. M. Dupel, Ă Saint-Lo; Bonard, Ă  Avranchcs; Mcsnago, Ă  Choi'- boiu'ff ; Lopuissant, Ă  Goutances ; Honnann, Ă  .Morlain ; Ënqueloc*00*o- M. W. Marie-Cardine, OfTlcier de Ilnstruction publique, Inspec- teur d'AcadĂ©mie. MM. Rouel 0. A., commis principal, secrĂ©taire de Tinspection acadĂ©mique ; Fouchard, Davodel, commis de l'inspection. CONSEIL DEPARTEMENTAL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. MM. FloretO*, PrĂ©tel, pj'Ă©sident; ins- pecteur d'AcadĂ©mie, vice-prĂ©sident; Riotteau, dĂ©putĂ©; Morel, sĂ©na- teur, Regnault'et Le Moigne, conseillers gĂ©nĂ©raux; M. le Directeur de l'Kcole normale de Saint-Lo ; Mℱ" la Directrice de l'Ecole normale de Coutances ; MM. Gamas, instituteur public Ă  Cherbourg; Robbes, instituteur public Ă  Gran ville ; MM"" Travers, institutrice publique Ă  Cherbourg; Dujardin institutrice publique Ă  Blainville ; MM. Aubin 0. L, inspecteur primaire Ă  Saint-Lo et Chancerel 0. 1., inspecteur primaire Ă  Avranches. Membres adjoints pour les affaires contenlieuses et disciplinaires de l'enseignement pHvĂ© MM. Barbey, instituteur privĂ© laĂŻque Ă  Cherbourg; Duvivier, instituteur cougrĂ©ganiste privĂ© Ă  Avranches. LtyeĂ©e 4e CoulaBees. lilM. Lucas-Girardville 0. L, proviseur. Leparquier 0. L, censeur des Ă©tudes; l'abbĂ© Aubry, aumĂŽnier; Le Caplain 0. A, Ă©conome; Collette, Motlin, commis d'Ă©conomat; Paquet, surveillant gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ©. Philosophie Richard; rhĂ©torique Foulin 0. L; seconde Goulet; troisiĂšme Leitz ; sciences physiques Jouhet et Fesquet ; mathĂ©- matiques Lauvernay et Cauv'm ; histoire Le RĂ©vĂ©rend 0. L et Gautier ; langue anglaise Estruc et Dupont ; langue allemande Hamon ; quatriĂšme Liber ; cinquiĂšme Lavieille 0. A. ; sixiĂšme Lemare 0. L; septiĂšme LemaĂźlre 0. L; huitiĂšme Daireaux 0. 1; neuviĂšme FĂ©lix 0. A. ; dessin d'imitation Quesnel pĂšre, Quesncl, fils, 0. A. ; travaux graphiques Muriel 0. A. — Enseigne- — 159 — ment secondaire spĂ©cial Le Moine, Bi'Ă©ville, Joiihet, Le RĂ©vĂ©rend, PriouU, Carabeuf, Muriel ; classe primaire Aubril ; gvmnasliquc HĂ©on 0. A. ViycĂ©e 4e CticrlMiiirs. MM. H. Le Roux 0. L, proviseur. SalĂ©, censeur des Ă©ludes ; TabbĂ© LefĂŽvre, aumĂŽnier ; Mairot, Ă©conome; Lepot, Abadie, commis d'Ă©conomat; Bonvoisin, surveillant gĂ©nĂ©ral, dĂ©lĂ©guĂ©. Philosophie HĂ©relle 0. L ; histoire Gostantin ; rhĂ©torique Bouvier 0. A.; seconde Galland ; troisiĂšme Chamard ; allemand Dax, Beaumann ; anglais Dispau de Floran, Hodge ; quatriĂšme Lesigne; cinquiĂšme LefĂšvre; sixiĂšme Burnouf; septiĂšme Leduit 0. A.; huitiĂšme anglais mathĂ©matiques NoĂ«l, Etienne 0. L, Giot, Lamic, Onde, Cousm ; physique Sevet, Goudemant, Cor- biĂšre 0. A.; lettres en marine Halley. — Enseignement secondaire spĂ©cial Pouthier, Dagon, Merlot, Jeanne 0. A., Levallois, Leneveu, Duval; dessin Onfroy, Deguerne; classe primaire Dubost, Delisle; gymnastique Flaux.— Classe enfantine M"*^ Grard. COLLÈGES COMMUNAUX. CollĂšge d'Xvranelies. MM. Vilon 0. A., principal. Lucas, sous-principal ; l'abbĂ© Trochon, aumĂŽnier; philosophie Baron ; rhĂ©torique Doutelleaux 0. L ; seconde Dumont 0. A. ; troisiĂšme Nelet 0. A ; sciences physiques Durci 0. A. ; mathĂ©ma- tiques Vilquin 0. L ; langue anglaise BĂ©ghin ; quatriĂšme Gau- tier 0. A.; cinquiĂšme Toulain ; sixiĂšme Lucas ; septiĂšme ; Denoll ; huitiĂšme Lecoquct ; dessin et travaux graphiques FouquĂ©. — Enseignement secondaire spĂ©cial Durel, Vilquin 0. L, Nelet 0. A., Lematte, Encoignard 0. A., Malenfant; classe primaire M" FouquĂ©. Ae CaTeBlan. MM. N. . ., principal. Classes de latin N. . .; enseignement spĂ©cial, sciences ExmĂ©lin, Bergounhoux, GuĂ©guinou ; lettres Lacroix ; anglais ThĂ©venin. — Classe primaire Lelandais, directeur; Lcconte, mstituteur-adjoint; Picard, instituteur adjoint. CollĂšge de MorialB. MM. GoutiĂšre, principal. L'abbĂ© ThĂ©ot, aumĂŽnier ; rhĂ©torique et philosophie Ameline ; Morel de Montjon mathĂ©matiques; Gallic 0. A. sciences physique; Carouge quatriĂšme et cinquiĂšme ; Burnel sixiĂšme, septiĂšme et huitiĂšme ; enseignement spĂ©cial Moret de Montjou, Gallie 0. A., Ameline, Lemoyne, Le Juez; anglais Burnel ; allemand Ellminger; classe primaire Roblin ; gymnastique Lemoyne ; dessin Le Juez. CollĂšge de SalBt-mialre-da-llarcoaet. MM. Boyenval 0. A., principal. TroisiĂšme et quatriĂšme HĂ©on ; cinquiĂšme et sixiĂšme Boyen- val 0 A.; septiĂšme et huitiĂšme Pautret ; enseignement spĂ©cial — 160 — Beaumont, Pichon, Gallioii, Chauvin; classes primaires Mesiiildrey, Requier. Inspection de V Instruction primaire. MM. Chanccrel 0. 1.,Ă  Avranches ; BrĂ©ard 0. 1., Ă  Cherbourg; Lcclerc 0. Â., Ă  Coutaiicos ; SĂ©journĂ©, Ă  Morlain ; Aubin 0. 1., Ă  Saint-Lo; Desproz 0. 1., Ă  Valognes. ECOLES NORMILES. Ecole normale d'Inslltalenr» de SalnULo. Conseil d'administration de VEcok, MM. Marie-Cardine 0. I., inspecteur d'AcadĂ©mie, prĂ©sident; Amiajxl, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Saint-Lo ; Blouct ^, conseiller gĂ©nĂ©ral ; Simon 0. A., juge au tribunal civil; Lerendu 0. A., con- seiller municipal, Ă  Saint-Lo; Dussaux, adjoint au maire de Saint-Lo. Fonctionnaires de V Ecole. MM. Hanriot 0. A., directeur; RĂ©versĂ©, Ă©conome; Postel, Arnould, Louis, professeure ; Fiasse, maĂźtre-adjoint ; Postel, professeur d'anglais; Jaha, directeur de l'Ă©cole primaire annexe; Louis, maĂźtre de chant; Ravaut 0. A., professeur de dessin; Brunin 0. A., maitre de gymnastique; Rozeray, professeur d'agriculture; Loconte, profes- seur d'horticulture ; le docteur Bernard '^y mĂ©decin de l'Ă©cole. Ecole normale d*In»lllalrlceH de C Conseil d^ administration de C Ecole, MM. Marie-Cardine inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident; Boissel- Dombreval *, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Coulances; Guillemettc *, conseiller gĂ©nĂ©ral; Saillard, adjoint au maire de Coutances; Briens i^, dĂ©pulĂ© ; Pascal *, sous-prĂ©fet ; Lair *, proviseur honoraire. Fonctionnaires de C Ecole. MM"** Crouzel-Fontecave, directrice ; Lefaucheux, Ă©conome ; BrĂ©mont, Jacquot, professeurs; Paauet, Lefaucheux, maĂźtresses adjointes ; Debrun, firectrice de l'Ă©cole primaire annexe ; Marthel, directrice de l'Ă©cole maternelle annexe. M" Paquet, professeur d'anglais ; MM. LĂ©on Quesnel, professeur de dessin ; docteur Laisney 0. A., mĂ©decin de l'Ă©cole. Cours secondaire de Jeunes filles de Cherbourg;. Directeur M. H. Le Roux 0. 1., proviseur du lycĂ©e ; surveillante gĂ©nĂ©rale M" Lemoine. Professeurs MM"*"» Wable sciences ; Peysson lettres ; MM. Fri- goult littĂ©rature ; Wolf grammaire et histoire littĂ©raire ; Halley histoire ; HĂ©relle morale ; N anglais ; Thommin — iCI — musique ; DĂ«guerne el Onfroy dessin ; M" Lemoine travaux manuels. Institutrices primaires MM>'* Lebrelievillois 0. A , Simon, Lemoine, Juiia. Smrr e ; Leterrier, avocat, Ă  Goulances. Groupe de rAUlance française pour la propagation de la Lannfuc françalne k rĂ©lrang^er. PrĂ©sidents d'honneur MM. P. Floret 0 *, prĂ©fet de la Manche* Boissel-Dombreval *, maire de Goulances. — PrĂ©sident annuel Alphonse Lair *ftf , proviseur honoraire. — TrĂ©soner BrĂ©ville. SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique, Arlstlque, LittĂ©raire et Scientifique de Tarrondlssement de Valognes. CONSEIIi d'administration. PrĂ©sident MM. Le Giorc, PrĂ©sident du Tribunal. — PrĂ©sident honoraire Le Biez, Achille. — Vice PrĂ©sidents De More, G'* de Pontgibaud ; Foulon, avocat. — SecrĂ©taire Gouyc, architecte de la ville et de l'arrondissement. — Vice-SecrĂ©taire Leneveu, fils, docleur-mĂ©decin . — TrĂ©sorier ; N. . . — Conservateur-archiviste N. . — Membres adjoints Desprez, inspecteur primaire ; l'inspec- teur de l'enregistrement ; Guimond, greffier du tribunal. BIBLIOTHÈQUES Saint-Lio. — M. A. Pillon, bibliothĂ©caire . — JourÂ' et heures de i — 164 — l'ouverture les mardi, mercredi el jeudi de chaque semaine, de 11 heures Ă  4 heures. tnehe». — M. Dupraleau, bihliolhĂ©caire. — /ours et heures de Vouverture les luodi. mercredi, jeudi el samedi, de 10 heures du malin Ă  midi et de 2 heures Ă  4 heures. Clherbour^. — M, Amiot, bibliothĂ©caire. — Jours et heures de l'ouverture tous les jours non fĂ©riĂ©s, de 6 heures Ă  10 heures du soir et les mardi et jeudi, de midi Ă  4 heures. CouUince». — M. Daireaux, bibliothĂ©caire. — Jout^ el heures de l'ouverture tous les jours non fĂ©riĂ©s, de 10 heures Ă  2 heures. MortMln. — M. N..., bibliothĂ©caire. — Jours et heures de l'ouverture les mercn»di, jeudi et vendredi de chaque semaine, de 7 heures Ă  0 heures du soir. Membres du ComitĂ© de surveillance de la bibliothĂšque. MM. Broux, ancien professeur de l'UniversitĂ© ; Pinot, agrĂ©gĂ©, id.; Jossct, avocat ; N . . . 'Vttlo^nes. — M. N. . ASILES DÉPARTEMENTAUX DES ALIÉNÉS. ASILE OU BON-SAUVEUR DE SAINT-LO. 'M. le D' Lhomond, mĂ©decin de l'Ă©tablissement. — M"* sƓur Dramard-Burnel, directrice. — M. labbĂ© Marie, aumĂŽnier. Tv\x de la Venulov. 1'* classe avec soins exceptionnels, 2,000 fr.— 2" — 3» classe, 800 fr. — 4" classe, 600 rr. — 5 classe, classe, 1,200 fr. 450 fr. ASILE DE PONTORSON M. le D' Lelandais, mĂ©dedn prĂ©posĂ© responsable. — M. Rihouet, Ă©conome, — M. l'abbĂ© ThĂ©baull, aumĂŽnier. — M. DorĂ©, receveur. Vr\\ et la Vc8loB. i" classe avec soins exceptionnels, 1^600 fr.— 2 classe, 1,050 fr^ — 3" classe, 800 fr.— 4 classe, 600 5 classe, 500 fr.— AliĂ©nĂ©s placĂ©s au compte du dĂ©partement, 360 fr. ; dĂ©partements de la Seine et de Seine-cl-Oise, 400 fr. ASILE DE PONT-LABBĂȘ. M. Legrucl, docteur-mĂ©decin ot M. Viel, docteur-mĂ©decin adjoint. ^ii"^' Jean, supĂ©tneure.—}\M. HĂ©lie et Picot, aumĂŽniers. Prix de la Pension. I" classe, 2,000 fr . ; — 2 classe, 1 ,500 fr. ; — 3 classe, i ,000 fr. ; 4 classe, 800 fr.; — »‹ classe, 600 fr.; — 6 classe, 400 fr. — 16o — " " " M^^^^^M Ml IM^ M* I II» ^ - . .1 , . ^1 . - ! PERSONNEL DU DÉPÔT DÉPARTiidlENTAL DE MENDICITÉ Ă©tabli » Maas pmr dĂ©cret du S mmiI SK. MM. GarĂ©, directeur, — Martin, receveur Ă©conome, — Goutard, mĂ©decin,— L'abbĂ© Foulon, aumĂŽnier. ADMINISTRATION DES HOSPICES. MM. Julien-Sauve, inspecteur des enfants assistĂ©s, Ă  Saint-Lo. Milleret, ins[ecteur adjoint, Ă  Saint-Lo. Commission administratiye des Hospices. Hospice de SalnC-liO. MM. Amiard, maire de Sainl-Lo, prĂ©sident; Leparquois, con- seiller municipal ; Bosq, conseiller municipal ; Langevin, propriĂ©- taire ; Jouanne, avouĂ© ; Guillot Edouard, propriĂ©taire ; Guillot Paul, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. Nicolas, officier de l'Instruction publique. — Service mĂ©dical MM. Bernard * et Thomas.— Sef^ice intĂ©rieur MM"^"' les Religieuses de TOrdre de saint Paul de Chartres. — SupĂ©rieure M* sƓur Adrien.— A U7/w5mer M. TabbĂ© 011ivie.\ Hospice de Carentan. MM. le Maire de Carentan, prĂ©sident; Triquet, propriĂ©taire, Lerosier, nĂ©gociant; LenoĂ«l, juge de paix, ancien notaire i Lepelleticr, nĂ©gociant ; Hue, nĂ©gociant ; Lotourncur, huissier. Receveur M. Aubin Louis. — Econome secrĂ©taire M. HĂ©loin Hyacinthe. — 5emce mĂ©dical MM. Arlu Armand; Carbonnel Pierre.— Service intĂ©rieur MMℱ*^* les Religieuses de la Sagesse- SupĂ©rieure ; M" GĂ©rard Laure.— A U7nĂźnerie M. l'abbĂ© Saillard. Hospice de Torl^nl-snr-VIre. MM. le Maire de Torigni-sur-Vire, prĂ©sident; Plouin, receveur de l'enregistrement; Leuouchcr, propriĂ©taire; Letot Alfred; Leroquais, notaire ; Nativelle, propriĂ©taire ; Groualle, nĂ©gociant. Receveur Ă©conome MM. HĂ©bert, receveur; Bures, Ă©conome. - Service mĂ©dical M. Pommier. — Service infĂ©rieur MMℹ» les Religieuses du SacrĂ©-CƓur de Contances sƓurs saint Victorin et sainte Blandine. — SĂźiperieiÂŁ?*e U^^ sainte EugĂšne.— At/m>nerie ; M. Mourocq. Hospice d^Avranclies. MM. le Maire d'Avranches, prĂ©sident ; Langlois, propriĂ©taire ; Lechcvalier, propriĂ©taire ; Aulry, nĂ©gociant ; Quinton, propriĂ©taire ; Delaroche, propriĂ©taire ; Semery, propriĂ©taire. - i60 — Receveur Ă©conome M. \jang\ois,—Set*vice mĂ©dical MM. FrĂ©min. mĂ©decin ; BĂ©chel, chirurgien . — Sei'vice intĂ©rimr MMℱ*" les Reli- gieuses de Saint-Thomas de Villeneuve.— Sup-^newre ; M"° Duport. — AumĂŽnerie M. l'abbĂ© Massy. Honpice de Dacey. MM. le Maire de Ducey, prĂ©sident; Champion Paul, adjoint ; Baron, conseiller gĂ©nĂ©ral, ancien notaire ; Boisnara, propriĂ©taire ; Lecoinle, propriĂ©taire; Mauduit, curĂ©-doyen, vice-prĂ©sidetU . Honpiee de GraB^ille. MM. le Mnire de Granville, prĂ©sident; J. Pannier, nĂ©gociant; Le Prince, nĂ©gociant ; DuchĂȘne, propriĂ©taire ; Lucas, capitaine en retraite ; Lefebure, juge de paix ; P. Villars, armateur. Receveur Ă©conome M. Clair — Service mĂ©dical MM. Benoist, Letourneur, Davalis et Lemoine. — 5e/TĂŻcc intĂ©rieur MM"»** les Religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve.— 5Mpm>iire Mℱ Miot. ^AumĂŽnier M. TahbĂ© Bochet. BUREAU DE BIENFAISANCE DE ORANVILLE. MM. le Maire de Granville, prĂ©sident; Legendre, mĂ©canicien; Trocheris, nĂ©gociant ; Le Prince, nĂ©gociant ; Benoisl, docteur- mĂ©decin ; Letourneur, docteur-mĂ©decin ; Pergeaux, propriĂ©taire. HoHpIce de PoDtorsoD. MM. le Maire de Pontorson, prĂ©sident \ Bourges, vĂ©tĂ©rinaire; Lecacheux, curĂ©-doyen ; Guichard Nicolas, horloger ; More!, no- taire; Roulleaux, nĂ©gociant; Levallois Jacques, maĂźtre d'hĂŽtel. Econome M. RihoueL— ^'err/ce mĂ©dical M. Lelandais Casimir, docteur-mĂ©decm. — Receveur M. DorĂ©. — Service intĂ©rieur MM"" les Religieuses de la Sagesse, au nombre de 23. — SupĂ©- rieure Mℱ sainte AumĂŽnerie M. l'abbĂ© ThĂ©ault. Hospice de Salnt-Jamefl. MM. Morel. sĂ©nateur, maire de Saint-James, prĂ©sident ; Besnard, ancien pharmacien; DesprĂ©aux, propriĂ©taire; Gautier Pierre; Geffroy, notaire; Legrand, curĂ©-doyen. Receveur Ă©conome N . . . — Service mĂ©dical MM les docteurs Legros et Ameline.— 5cmce intĂ©rieur Mℱ Canton, supĂ©rieure. Honplcc de Villedleo. MM. le Maire de Villedieu, prĂ©sident Bavard Joseph, conseiller municipal; Lelegoard conseiller municipal, propriĂ©taire; Dupont, curĂ©-doyen; Brochet, propriĂ©taire; Pigeon-Litan, propriĂ©- taire ; Pitel Louis, propriĂ©taire. Receveur Ă©conome M. t^wiler .— Service mĂ©dical M. Lcdo. — Service intĂ©rieur MM"lir ces fonctions; Cirou, propriĂ©taire, — 169 — ancien juge de paix; Malençon, p'opriĂ©taire; Lcprince, propriĂ©taire; Gautier, curĂ© ; Philippe Augustei propriĂ©taire ; Gaillemer Amand, propriĂ©taire. Hospice de Saiiit-Saavear-le-Vieomte. MM. le Maire de Saint-Sauveur-le- Vicomte, prĂ©sident; Lemonnier Jean, propriĂ©taire, orrfonna^ewr; ClĂ©ret, curĂ©-doyen ; Pain-Deles- tan, propriĂ©taire; Mesnage, nĂ©gociant; Legoupil, notaire, et Gabriel, receveur de l'enregistrement, membres. Receveur M. Pestre-Lamy, percepteur. — Econojne M. Tahol, secrĂ©taire de la mairie. — Service mĂ©dical M. Bellet. — Service intĂ©rieur MM°*» les Religieuses de Saint-Paul de Chartres. — SupĂ©rieure Mℱ sƓur Bevmc—AumĂŽnerie M. l'abbĂ© Drieu. Hospice de Saint-Vaast. MM. le Maire de Saint-Vaast, prĂ©sident ; Maillard Louis, maĂźtre voilier; Leguay Pierre-Nicolas, propriĂ©taire ; Cornibert Alexandre, maĂźtre au cabotage ; Thin Marc, ancien capitaine au long cours ; Valette, nĂ©gociant. Receveur Ă©conome M. Leloup, percepteur. — Sei^vice mĂ©dical M. MĂ©nard, docteur-mĂ©decin. — Service intĂ©rieur MMℹ» les Reli- gieuses du SacrĂ©-CƓur. — SupĂ©rieure M"" saint llrbin. — AumĂŽ- nerie M. l'abbĂ© Jouenne, curĂ© de Saint-Vaast. OCIÉTÉ MATERNELLE. LISTE DES DAMES FORMANT LE COMITÉ D'ADMlNiSTRATlON. SAINT- LO. MM"''" Vaultier, prĂ©sidente ; V Le Campion et Lepingard, vice- prĂ©sidentes. Mesdames assistantes Breton, V° Chardon, V Chesnel, de Comines, Derbois Jores, Derbois Pierre, V*» Descoqs, V Dosfau- dais, la baronne d'Ëspinoss, V° Elie, V° Fouques, FrĂ©min, Gambillon, V Guillot Paul, Labarre, V LefĂŽvre, Lhomond, Le Monnier de Gouville, Levaillant, VPoupion, Rauline Gustave, Simon Adolphe, Toutain, les SupĂ©rieures du Bon-Sauveur et du SacrĂ©-CƓur orphe- linat et gardes-malades. BUREAU DE SÂLNT-JAMES. SociĂ©tĂ© poar rcxIlDClion de la mendicitĂ©. PrĂ©sidente Mℱ Hippolylc Morel. — Vice-prĂ©sidentes M"" Louis DesprĂ©aux et Mℱ la SupĂ©rieure de la Retraite. — TrĂ©soriĂšre M" Victor Porcher. —SecrĂ©taire Mℱ*^ FrĂ©dĂ©ric Gautier. — DĂźmes patronnesses M""^ Jules Gautier, M" Gouin du Roil, MM"»" Andiv Chevalier, Geffroy, M"" EnjourbauU, M"»*»' LĂ©on Besnard, Paven, Darthenay, Tribouillard, Dardenue, Monlmirel et EugĂšne Lemoine. — 470 — COMMISSIONS DU TRAVAIL DES ENFANTS ET DES FILLES MINEURES EMPLOYÉS DANS L'INDCSTKIE. AĂźTOiidissement de Saini-Lo.^MM.. N.. ; Bosq, ancien prĂ©si- dent du Tribunal de oommerce de ; N.. ; Tlnspecteur primaire, Ă  Saint-Lo ; Granger, nĂ©gociant, Ă  Saint-Lo ; Breton, pro- priĂ©laire de la papeterie, Ă  Saint-Lo ; Leturc, docteur-mĂ©decin, Ă  Saiut-Lo. Arrondissement d'Avranches.— Myi. TĂ©trel ^, conseiller gĂ©- nĂ©ral, maire de Viltedieu ; Gautier, conseiller gĂ©nĂ©ral ; Lebiez, maire de Granville; Chancerel, inspecteur primaire, Ă  Avranches; Gautier CĂ©sar, conseiller d'arrondissement, nĂ©gociant, Ă  Saint- James ; Lecaille, conseiller municipal et industriel, Ă  Avranches. Arrondissement de Cherbourg,— WA. TlngĂ©nieur en chef de la navigation, Ă  Cherbourg; Le Jolis, prĂ©sident du Tribual de commerce de Cherbourg ; Manger LĂ©on, prĂ©sident de la Chambre le commerce de Cherbourg ; l'Inspecteur primaire ; Mahieu Alfred, membre de la Chambre de commerce de Cherbourg ; Legard- Lafosse, docteur-mĂ©decin, Ă  Cherbourg; Pleury Paul, Slateur, Ă  Gonnevillc. AiTondissemeni de Couances —MyL. Quenault, conseiller gĂ©- nĂ©ral, Ă  Montmartin-sur-Mer ; N.. ; Lelandais, conseiller d arron- dissement, Ă  Coutanees ; Lecler, inspecteur primaire, Ă  Coutances ; Ducloux, maire de la Hayc-du-Puils ; iuillot, maire de Blainville ; le Conducteur des ponts et chaussĂ©es, Ă  Coutanees. Arrondissement de 3/or/a/n .— MM. de Bailliencourl, maire de Mortain ; Tlnspecleur primaire , Ă  Morlain ; Leriche , docteur- mĂ©decin, Ă  Mortain ; Lemonnier EugĂšne, conseiller municipal, Ă  Saint -Hilaire- du -HarcouĂ«t; Lcconte , directeur d© filature, au Neufbourg ; Bi'eillol JoscĂźph, marchand de NouveautĂ©s, Ă  Mortain ; Bazin Victor, nĂ©gociant, Ă  Sourdeval- la-Barre. Arrondissement de Valognes. — MM. Desprez, inspecteur pri- maire, Ă  Valofrnes ; Enquebecq, conducteur des ponts et chaussĂ©es, Ă  Valognes ; Leneveu, fils, docteur-mĂ©decin, Ă  Valognes ; Dalidan, ancien maire de Barfleur; Mauduit, pharmacien, Ă  Valognes. SOCIÉTÉS DE SECOURS MUTUELS. VILLE DE SAINT-LO. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Patrons et Ouvriers de la ville de Saint-Lo, Composition du Boreau.— M. le PrĂ©fet de la Manche, Mg' l'Evoque de Coutanees et d'Avranches, M. le Maire de la ville de Saint-Lo, prĂ©sidents d'honneur; MM. E. Breton, directeur de la papeterie de — n\ — \a\y\re, prĂ©sident; Dyvrandc, nĂ©gociant et LĂ©on Leparquois, fabri- canl, vice-p?'f^sidens QiioillĂ©, architetĂźlo, vice^prĂ©sident honoraire; Ruaiill, employĂ©, secrĂ©taire; Besnard, employĂ©, secrĂ©taire-adjoint ; Marie, Ă©picier, /r^soner; Kuel, connnis de banque, trĂ©sorier-adjoint; Pierre dit Girard, typographe, contrĂŽleur de la perception ; Maison - neuve, propriĂ©taire' et tĂ©moigne, teinturier visiteurs des malades ; Lecoustey, plafonneur ; Rivey, cordonnier ; Lecerf, peintre ; Lelan- dais, serrurier ; RirĂ©e, maçon, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels entre les Charpentiers, Scieurs de long et Marchands de bois de la ville et du canton de Saint-Lo, MM. J. Bosq, prĂ©sident; LefĂšvre, fils, vice-prĂ©sident; Jnng, secrĂ©taire-trĂ©sorier. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels Ă©tablie entre les Instituteurs et les Institutnces de la Manche. PrĂ©sident MM. W. Marit^.-Cardine, inspecteur d'acadĂ©mie ; vice- prĂ©sidents LenoĂ«l, sĂ©nateur et Hanriot, directeur de l'Ă©cole nor- male ; secrĂ©taire-trĂ©sorier Pignet, directeur de l'Ă©cole mutuelle de Saint-Lo ; secrĂ©taire-adjoint Bertrand, instituteur en retraite, Ă  Carentan. Membres du Bureau.— MM. Marie-Cardinc, inspecteur d'acadĂ©mie, prĂ©sident; Labiche, sĂ©nateur; Riolteau, dĂ©putĂ©; Reg^nault, conseiller gĂ©nĂ©ral, ancien dĂ©putĂ© ; Aubin, inspecteur primaire, Ă  Saint-Lo ; Desprez, inspecteur primaire, k Valognes ; Fautrad, instituteur public, Ă  Villedieu ; Ruault, instituteur public, Ă  Avranches ; Gamas, instituteur, Ă  Cherbourg; Simon, instituteur public, au Vast ; Le Prince, directeur de l'Ă©cole primaire supĂ©rieure de PĂ©riers; Briens, instituteur, Ă  Coutances; Bertrand, instituteur honoraire, Ă  Carentan; Simon, instituteur, Ă  Sourdeval-la-Barre ; Alexandre, instituteur, Ă  Mortain ; Pignet, instituteur public, Ă  Saint-Lo ; Courtois, institu- teur public, Ă  Saint-Vaast-la-Hougue ; Letourneur, instituteur public, Ă  Montebourg. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels entre les Cantonniers du Service vicinal. AppMuvĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 8 juillet 1867. PrĂ©sident d'honneur MM. Floret, prĂ©fet de la Manche, Officier de la LĂ©gion d'honneur, etc. ; prĂ©sident honoraire Leroy, agent voyer en chef honorais du dĂ©partement du Nord ; prĂ©sident LeliĂšvre 0. A., agent voyer en chef du dĂ©partement de la Manche ; vice-prĂ©sidents K. LenoĂ«l, sĂ©nateur, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral ; Colas 0. A., chef de division Ă  la PrĂ©fecture de la Manche; secrĂ©taire Heude, agent voyer principal, chef du bureau de l'agent voyer en chef; secrĂ©taire-adjoint Paorel, agent voyer cantonal de 1" classe, en retraite; trĂ©sorier Darthenay, agent voyer cantonal de 2^^ classe. AdmlnistratcnrH principnnx €l*arrondlseineiit. MM. Durel, Ă  Saint-Lo; Benard, Ă  Avranches ; Mesnage, Ă  Cher- — 72 — bourg ; Lepuissant, Ă  Goutances ; Hermann, Ă  Mortain ; Enquebecq, Ă  Valognes VILLE DE TORÎGNI-SUR-VIRE. MM. Philippe-Desportes Michel, prĂ©sident; Jouet-Lacoulure Ferdinand, vice-prĂ©sident; Harivel , secrĂ©taire de la mairie, secrĂ©taire; Groualle, nĂ©gociant, trĂ©sorier; Letellier LĂ©onor , serrurier, et Vimard, jardinier, administrateurs. VILLE D'AVRANCHES. SociĂ©tĂ© de Secours muttÂcls de Saint-François-Xavier. MM. Ghaumeil ^, capitaine en retraite, prĂ©sident ; Mg' Germain, Ă©voque de Goutances et d'Avranches, prĂ©sident d'honneur ; Bou- vattier, capitaine Lepennetier, administrateurs; Lhomer, secrĂ©- taire; Hamel, trĂ©sorier; Laurence, maĂźtre charpentier; Vachon, jardinier, contrĂŽleurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels la Fraternelle. PrĂ©sidents d'honneur MM. Tardif, sous-prĂ©fet d'Avranches ; Lenoir, maire d'Avranches ; prĂ©sident Mauduit, conseiller muni- cipal ; vice-prĂ©sidents LetrĂ©guilly Victor, et Louvel, conseillers municipaux ; secrĂ©taire Jorand , typographe ; vice-secrĂ©taire Desfeux Gh. ; trĂ©sorier Dufour ; vice-trĂ©soiner Poidvin, employĂ©; administrateurs Saint, conducteur principal des ponts et chaus- sĂ©es ; Desdouitils, adjoint au maire ; Longrais, conducteur principal des ponts et chaussĂ©es ; PĂ©guenet, conseiller municipal ; Le Bocey, menuisier; Allain, Ă©bĂ©niste ; Lemesle, Legrand. VILLE DE VILLEDIEU. M. Jules TĂ©trel ^j 0. A., conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Villedieu, prĂ©sident, VILLE DE SAINT-JAMES. M. Gautier GĂ©sar, conseiller d'arrondissement, prĂ©sident. VILLE DE GRANVILLE. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels et de pensions de retraite. MM. Dior Lucien, nĂ©gociant, prĂ©sident ; Lenormand François, nĂ©gociant, vice-prĂ©sident; Leconte Louis, secrĂ©taire; Bougourd Louis, secrĂ©taire de la mairie, trĂ©sorier; Herpin lEramanuel, armateur ; Laroque LĂ©on, marĂ©chal ferrant ; Legendre i Louis- Franr'oisV niiÎ!i^nnif».iftn Lniiharlinp fFrlniiaivir fprhljintiAp ‱ Hoiiptanf . ^..^^.,.^ y^^..... ^'V^... ^>V. ^.^WV/.V/.I Adolphe, comptable, administrateurs. — 173 — VILLE DE CHERBOURG. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Distributeurs et autres EmployĂ©s et Ouvriers du port et de la ville de Cherbourg. MM. LaniĂšce jorĂ©sident ; Levavasseur Alphonse, Philippe Louis, vice-prĂ©sidents MoitiĂ© Louis, Hamel Aimable, seci^Ă©t aires ; Des- seaux Pierre, trĂ©soner ; Grignard ThĂ©ophile, Ruault Jean, Anne Alphonse, Philippe Louis, Conor Victor], Juhel Louis, MoitiĂ© Louis, receveurs particuliers; Marion Charles, Michel Hippo- lyte, Delahaye Auguste, Toulorge Charles, Besse FrĂ©dĂ©ric], Vil- lĂšdieu Louis, Leearpenlier BienaĂŻmĂ©, Brissel Louis, Boisnel EugĂšne, Esterlingol François, CompĂšre Emile, Mersent Charles^ Ruel Henry, Conor Emile, Grainl EugĂšne, Gauvain Ferdinand, Paris Jacques, Cadet François, Vincent fJean, Leclerc DĂ©sirĂ©, Lecouvey AntĂ©nor, Lepaumier Jean, Poirier Jules, Legagneux Emile, Bourguet Louis, 'JhĂ©venot Auguste, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels la Cherbourgeoise. MM. Pignot Charles, prĂ©sident ; Lebiez, chef contre-maĂźtre, vice- prĂ©sident; N...., trĂ©sorier; Vasiot ouvrier forgeron; Sanson, ouvrier calfat; Bihel, ouvrier ajusteur ; Mosnil, ouvrier chaudron- nier; Renouf, chef ouvrier charpentier; Antoine, contre-mattre charpentier; Romuald, chef ouvrier charpentier; Chauvin, ouvrier charpentier, administrateurs Vautier, retraitĂ© de la marine, archi- viste ; Godreuil, Ă©crivain de la marine, secrĂ©taire. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des mĂ©decins de l'arrondissement de Coutances. MM. N , prĂ©sident; LemiĂšre, vice-prĂ©sident; Laisncy, trĂ©sorier ; Dudouyl, secrĂ©taire. VILLE DE COUTANCES.' MM. Boissel-DombrevĂąl, mhxTii, prĂ©sident Rouley, vice-prĂ©sident; HĂ©on, professeur, secr^/aj>6 ; Roguelin, trĂ©sorier; Leneslet, ^rĂ©so- rier-adjoint ; Lehuby, Hennequin, administrateurs. VILLE DE SALNT-HILAIRE-DU-HARCOUET. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels Sapeurs-Pompiers. MM. Fauchon Victor, prĂ©sident ; Amiard RenĂ©, vice-prĂ©sident ; Duboscq Joseph, secrĂ©taire ; LesĂ©nĂ©chal Ernest, Leroy, Charbon- nel François, administrateurs. SociĂ©tĂ© de Secours mutuels des Ouvriers [200 Membres. MM. Lefresne, conseiller gĂ©nĂ©val, prĂ©sident ; ChĂ©rel ThĂ©ophile cl — 17* — Lemonniop-DaliniĂŽre Louis, vice-pj'Ă©sidents Beaumonl, trĂ©sorier ; Samion Georges, secrĂ©taire Pleutin, GuĂčrin, Fautrard, Dodard, Y von, Orvain, administrateurs ; Beaubigny Jean, Diguet, Gauthier Louis, Ciaulier Pierre, GiqucI, Gharucl et GuĂ©rin Ernest, chefs de' quartier. VILLE DE VALOGNES. MM. Si-bire 0^, doc[Guv-mĂ©i\ec\nj prĂ©sident ; Vieljjuge, vice-prĂ©- sident; Lecannellier, secrĂ©taire; N , trĂ©sorier; Lecoquierro, serrurier; Roberge, nĂ©gociant; Lerouge, propriĂ©taire ; A. Lemas- son, Paris, peintre ; Vasselier, cultivateur ; LhĂŽtellier, adminis- trateurs. VILLE DE BRTCQUEBEC. MM. Garnier, prĂ©sident ; Guidon, vice-prĂ©sident. PRISONS. Les prisons de la Manche forment, avec celles de l'IUo-et- Vilaine et de la Mayenne, la l'U-Lo, N.... — Tessy -sur- Vire, Beaufils, maire de Moyen.— ron^ni-sur- Vire, Coitl 'homme, maire, conseiller d'arrondissement. Arrondissement d'Avranches, — Avranckes, MM. Couraye du Parc *, membre de la SociĂ©tĂ© d'agriculture. — Brccey, Laurent, maire aux Gresnays. —Ducey, Dupont, maire. -— Granviile, Duche- min, agriculteur, "Ă  Dragey. — Lo Haye-Pesnel, Bazire ElphĂšge, propriĂ©taire Ă  Dragey. — Pontorson, M'* de Verdun de la Crenne, maire d'Aucey, conseiller d'arrondissement. — Saint-James, .Morel, prĂ©sident du Comice agricole. — Sartilly, Riotteau, prĂ©sident du Comice agricole de Sartilly. — V'i7/erf/et/,TĂ©trel ^, conseiller gĂ©nĂ©- ral, prĂ©sident du Comice agricole do Villedieu. Arrondissement de Cherbourq. — Beaumont, MM. Louis, maire de Beaumonl. — Cherbourg^ Ilamneville, nĂ©gociant, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'agriculture. — Octeville, C^ de Sesmaisons et Lesage, maire d'Ocleville. — Les Pieux, LequĂ©riĂ©-Desroziei-s, juge de paix. — Saint-Pierre-Eglise, Lebas, maire. Arrondissement de CoiUances, — BrĂ©haly MM. Fauchon EugĂšne, nmive.—Cerisy'la'Salle, Guillemelte FrĂ©d.] ^.—Coutances, Boissel- Dombreval *, maire, conseiller gĂ©nĂ©ral. — Gavray, LecoupĂ© Marcel. —La Haye-du-Puits, Ducloux, nmĂŻve.—Lessay, Galuski *, maire. — Montmarlin-sur-Mer, Quenault, conseiller gĂ©nĂ©ral. — PĂ©riers, Hegnault, ancien dĂ©putĂ©, conseiller gĂ©nĂ©ral. ‱ - Saint- Malo-de la La?2-oon»m do Danemark ; N. . . , vice-consul d'Italie. SANlTAlllKS fifis PORTS DU DIPMTEMENT DE L» MANCHE. 8unU\. lo tlortour l..Kanl-».l^iHo. . . n ol lo li„„ ,lo Un oonut.^ '' '>'K''^ ^,.; v, ,i ,„ Siiint-Uuontin. ins.oolo>ic lo dounnos ; MfiHtI '" '‱ ''.b " ‱,,. la tlo w nnioivo ; l'oslol. vioo oons^ul ' ^ ' f J'' ' 'rilHlio ot tloH Klats riiiH . . .lu .'.n-pn r,ro,mU,>, - MM. Dior, ,o'. ; lo r^l^^S'innS ,,1„,,., .,.l..n.>l lu " .riurnlo.;i. f, '*" i.'liml; IMuViv.nK. .‱.. un l..nK-.;..ur. ‱'" ''V t. ',^„ " I iir u.\ ''\'"'; ,1„. ., Mu.'.. . .lo lu Hnul.^ ACIiorlmui-K ; lo '‱'»"" 7^»''^' ,1,; nuu'iluno ; M.^nniil. .luolou.'n..M.>oln ; l.u>.l.>ur. liinilouiiiil .los iikoii'.' H,ii,r^y. 0 SainI Clair, ». iMiooy. Villo- — 182 - Loyer, secr^tore ; Bidois, conseiller gĂ©nĂ©ral, Lechaptois, Loyer et Lebrun, commissaires. VETERINAIRES BREVETKS. Arrondissement de Saint-Lo. — MM. Gauville Alexis-Edouaixl, Carenlan ; Manoury ifcdouard, Saint-Lo ; Ganu Georges-LĂ©onard ^ Torigni-sur-Vire ; Gaillard François- Victor-Jean-Baptiste, Saint-Lo ; Lebrun Octave, Percy. Arrondissement d*Avranches, — MM. Dufour Joseph-Gasimir, Blin Isidore-Julien, ToupĂ© Alexandre, Ă  Avranches; Ollivier Pierre-Edouard, Ă  Granville ; Bourges Jean-Marie-LĂ©on^, Ă  Pontor- son ; Ollivier Louis, Ă  Granville. Arrondissement de Cherbourg, — MM. Poupeville Auguste, Ă  Gherbourg ; Boisanfray Jacques-FrĂ©dĂ©ric-Joseph, Ă  Gherbourg ; Debroize LĂ©on-Jules, Ă  Tocqueville. ArrondissemeiU de Coutances, — MM. Levionnais Joseph-Marie, Gauvin Louis-Gbarles, Gauvin Pierre-Victor, fils, Ă  Goutanccs ; Bernard Stanislas, Ă  la Haye-du-Puits. Arrondissement de Mortain, — MM. Goubin, Ă  Saint-Hilaire-du- HarcouĂ«t ; Hergault-LosiniĂšre Emile-Ovide, Ă  Mortain. Arrondissement de Valognes, — MM. Gosselin Bon-Hippolyle- Joseph, Ă  Valognes ; Liot EugĂšne-Donalien, Ă  Sain le-M Ăšre-Eglise ; Lemanjuand Auguste, Ă  Valognes ; Lebas Alphonse-Jacques, Ă  Valognes. CHAMBRES DE COMMERCE. Cherbourg.— yiM. LĂ©on Mander, prĂ©sident; Buhoi, vice-prĂ©sident' Hainneville EugĂšne, secrĂ©taire; Bonfils, Bayard, Menut, de la GermoniĂšre Edmond, du Vast, Hay, Bretel, Langlois, ti^Ă©sorier. Granville. — MM. Riotteau, prĂ©sident; FossĂ©, vice-prĂ©sident ; Breton, Dior Lucien, Gh. Guillebot, LeclĂšre, Langlois, Toupet, PhĂ©rivong ; Gaillard, trĂ©soiner. AGENTS CONSULAIRES. Cherbourg. — MM. Henri Prindergast Vercker, consul d'Angle- terre ; Guslave BonfiIs, vice-consul d'Angleterre, du BrĂ©sil, de SuĂšde et de ForwĂšge ; Menut, vice-consul de Portugal ; Liais LĂ©on, vice-consul d'Espagne; Liais Edouard, consul de Belgique; Lebrun, agent consulaire d'Autriche-Hongrie ; Emile Poslel, vice-consul de - 183 — Russie et d'Italie ; Hauvet, vice-consul de la RĂ©publique du Vene- zuela ; Postel Emile, vice-consul des Etats-Unis; Charles Postel, consul de la RĂ©publique de Salvador, du Chili et de HaĂŻti ; Archim- bauU, vice-consut du Mexique ; Liais Edouard, consul des Pays- Bas; Teslai'd-Marans Enrique, vice-consul de l'Uruguay. Granville.—MM.. N. . . , vice-consul d'Angleterre ; Ch. LeclĂšre ^, vice-consul d'Espagne ; de Laluc, vice-consul de Portugal ; Pannier Jules, vice-consul de SuĂšde et NorvvĂŽge; N..., vice-consul de Danemark ; N. . ., vice-consul d'Italie. CONSEILS SANITAIRES DES PORTS DU DEPARTEMENT DE LA MANCHE. Cherbourg. -MM. Martinet, sous-prĂ©fet, prĂ©sident ; un dĂ©lĂ©guĂ© du vice-amiral commandant en chef, prĂ©fet maritime du 1" arron- dissement ; un dĂ©lĂ©guĂ© du gĂ©nĂ©ral commandant la 39 brigade ; le major gĂ©nĂ©ral de la marine ; le directeur des mouvemeuls clu port ; le directeur du service de santĂ© de la marine ; l'ingĂ©nieur en chef des ponts et chaussĂ©es ou un dĂ©lĂ©guĂ© ; Moll, directeur des construc- tions navales en retraite, conseiller gĂ©nĂ©ral, maire de Cherbourg ; le docteur Guiffart, mĂ©decin en chef de l'HĂŽtel-Dieu, directeur de la santĂ© , le docteur Legard-Lafssse, chirurççien en chef de la 1" sec- tion de rHĂŽtel-Dieu, dĂ©lĂ©guĂ© du comitĂ© d'hygiĂšne ; le docteur Renault, chirurgien en chef de la 2ℱ* section de l'HĂŽtel-Dieu, mĂ©decin des Ă©pidĂ©mies; N..., dĂ©lĂ©guĂ© du conseil municipal ; de Saint-Quentin, inspecteur des douanes ; Alfred Mahieu, dĂ©lĂ©guĂ© de la chambre de commerce ; Emile Postel, vice-consul de Russie, d'Italie et des Etats-Unis d'AmĂ©rique, dĂ©lĂ©guĂ© du corps consulaire. Granville. — MM. Dior, maire, prĂ©sident ; le commandant de place, colonel du 2* rĂ©giment d'infanlerio de ligne ; le commissaire de l'inscription maritime ; rinspecteur des douanes ; l'ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es ; Lemoine, docteur-mĂ©decin, dĂ©lĂ©guĂ© du conseil municipal; PhĂ©rivong, capitaine au long-cours, dĂ©lĂ©guĂ© de la chambre de commerce ; Leclerc, armateur, vice-consul d'Espagne, dĂ©lĂ©guĂ© du corps consulaire ; Letourneur, docteur-mĂ©decin, con- seiller d'arrondissement, mĂ©decin des Ă©pidĂ©mies ; Jouvin, lieutenant des douanes, agent sanitaire. ^ain^Vaas^ — MM. Hameliu-Dectot, maire, prĂ©sident; Guiffart, docteur-mĂ©decin, directeur de la santĂ© Ă  Cherbourg ; le commissaire de l'inscription maritime ; MĂ©nard, docteur-mĂ©decin ; Rondeur, lieutenant des douanes, agent sanitaire. FOIRES DE LA MANCHE. Las foires en italique, sont celles qui, tombant un dimancbe, sont avancĂ©es ou retardĂ©es d'un jour.— Les foires mensuelles figurent Ă  leurs dates. JANVIER.— 1" Montbray, Portbail, Sainte-GeneviĂšve. 3 Gavray,' BrĂ©cev, Beaumont. 6 Carentan, Saint-Clair, BrĂ©hal, Ducey, Ville- — 18-t — dieu. 7 Tessv. 0 Avranches. 13 La Haye-du-Puils. U Montmartin- sur-Mer. SaiĂźile-MĂšpe-Kglise, Tourla»ille 15 Monibray 19 Iaire-lu-HarcoiiĂ«l. 20 Queltehou, Sounleva -la-Barre. 21 U Haye Pesnel, Pontorson. 22 Les Pieux. 23 Saint-Lo. 2/ Cherbourg. 30 FÉVRIER. -2 Sainl-Jamcs. 3 BrĂ©hal, Ducey, ViUedieu^ bourg. 4 Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«l. 5 Monlbray, Saiiilly J Gavrav . 9 CoStances, Sainl-James, Bricquebec, Coulouvray-BoisbenĂą re. 1 1 La Haye-du-Puils, Mcßß^iĂŻuaiitù»!^ ^*'"t^!^'''^K ^*' vray, Axranches, MontebourgTTS fl»P^»> ^"T^i'^^'^^n tSV il Soupdeval. 48 La Have-PesnoL 19 MonĂźNifty' ^eslv. 20 Torigm. 21 Beaumout. 23 Pcrcy/Barenton, 2o Saint-PieTSÇ;^^"^- ^' ""^ du-Puits. ^^Si. MARS. — 3 Brohal franche, Duccy, Villedieu, Buais!?^^^"^^^^; Montbray. 6 Carentan, Morlain. 7 Gavray, PĂ©riers. 9 BricqueSÇ^^^ Avranches, 11 Marigny, Monlmarlin-sur-Mer, La Haye-Pesnei, Avranches. 17 SourdovĂ l. 18 La Haye-Pesnel, Teilleul. 49 M bray, Isigny. 21 Avranches, Montebourg. 23 Goutanr^s, Bricquebec, Cherbourg.' 25 U Haye-du-Puits, Saint-Pierre-Eglise, Saint-Hilaire- du-HarcouĂ©t. 27 Carentan, Barfleur. 28 PĂ©riers. 30 SaintrJames. 31 Yalognes, Savigny-le-Vieux. AVRIL.— 1 Tessy. 2 Montbray. 4 Gavray, Avranches, Montebourg. 5 Brix. C Carentan, Bricquebec. 7 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu, Ref- fuveille, 8 Montmarlin-sur-Mer. 10 Granville 2 jours. i\ GrĂ©ville. 12 PorlbaiL 13 Bai^Miton. 45 La Haye-Pesnel, Saint-Sauveur-le-Vi- comte. 16 Montbray, Saint-Malo-de-la-Lande. 19 CĂ©rences. 21 Sour- deval. 22 Airel, Lessay, TeilleuL 22 Les Pieux. 26 Juvigny. 28 Saint-Lo. 29 Picauville. 30 Le Guislain. MAI. — 1 Fierville. 2 Gavray, PrĂ©tot, La Haye-Pesnel, Yalognes, Mortain. 4 Torigni, Villedieu, Queltehou, TeurthĂ©ville-Hague. 5 BrĂ©hal, Cuves, Ducey, Villedieu. 6 Pontorson. 7 Lithaire. 8- Saint- Clair, Montbray. 9 Avranches, Bricquebec. 12 Cuves, Sainl-Marlin- de-Landelles, Notre-Dame-du-Touchel. 43 Marigny, Montmartin-sur- Mer. 44 Saint-Sauvcur-Lendelin, Montebourg. 15 Saint-Pierre-Eglise. 16 Sain l-Pierre-de-Somilly, PĂ©riers, Beaumont. 48 Coutances, Saint- James, Besneville. 4 0 BrĂ©hal, Dueey, Sourdeval. 20 Saint-Jean-de- Daye, Haye-Pesnel. 2i Montbray, Brix, Saint-ClĂ©ment. 22 Beaucou- dray. 23 Gavray. 25 Carentan, Cerisy-la-ForĂ©t, Sartilly, Cherbourg, Saint-Gcrmain-Îe-Gaillard. 26 Lessay. 34 La Pernelle, Sourdeval. JUIN.— 4 Saint-James. 2 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 3 Montmartin- sur-Mer, Brix. 4 Saint-Lo, Montbray. 6 Gavray, Avranches. 10 Montmartin-sur-Mer, GrĂ©ville. 1 4 Barneville, Tei'lleul. 12 Folligny. 14 Juvigny. 45 NĂ©hou, Saint-Cyr-du-Bailleul. 46 Sourdeval, 17 \a Haye-Pesnel. 18 Montbray. 20 fouriaville. 23 Avranches, Les Pieux. 24 Marigny. 25 Hambye, Le Vicel. 26 La Haye-du-Puits. 29 Tessy. 30 Bricquebec, Juvigny, JUILLET.— 1 Pontorson, Barenlon. 2 Montbray, Cerisy-l a-Salle. 4 Gavray, Brwcey, Argouffes. 6 Saint-James, Montsurvent, Les Pieux, 7 BrĂ©hal; Ducey, Villedieu. 8 Montmartin-sur-Mer. 9 Le Teil- leul. 10 Sartilly. 11 Avranches, Querqueville. 12 Valognes. 15 Ce- risy-la-ForĂ©t, La Haye-Pesnel, Saint-SauveuiMe-Vicomte. 16 Mont- bray 48 Can^ntan, Saint-Clair, La Hayo-du-Puils. 20 Quettehou. 21 BrĂ©hal, Ducey, Sourdeval. 22 Saint-Lo. 23 La Haye-Pesnel. 24 — 185 - Sainl-Martin-d'Aubigny. 25 Montebourg. 27 Quettreville, Bricquebec, Buais, Coulouvray-BoisbenĂątre. 31 Saint-Germain-de-Varreville. AOUT.— 1 La Meauffe, Gavray, PrĂ©tol, Avrancues, Saint-Pierrc- Eghse. 3 MiniĂšres. 4 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu. 6 MoDlbray. 8 To- ngni. 9 Rauville-la-Place. i\ Montpinchon. 12 Montmartin-sur-Mer. 16 Montebourg. 18 Sourdeval. 19 La Haye-PesneL 20 Monlbrav. 26 Savigny, Cherbourg. 27 Le Teilleul. 28 CrĂ©ances. 29 Tocqueville. BrĂ©hal; Ducey, Villedieu, Fierville. 2 Lengronne. Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t. 3 Saint-Lo, Montbray, TeurthĂ©ville -Bo- cage. 4 Rauville- la-Bigot. 5 Gavrav. 7 Percy, GrĂ©viile. 8 Notre- pame-du-ĂŻouchct. 9 Marigny, Montmartin-sur-Mer, Pontorson, Vil- ledieu, Valognes, Juvigny. 10 Le Teilleul. 11 Saint-Pois. 12 Lessav. 14 BrĂ©cey, Virandeville. 1S Ducey, Sourdeval, Savignv-le-Vieux. 16 La Haye-Pesnel. 17 Montbray, Saint-Floxel. 18 Notre^Dame-dc-Ce- nilly. 19 Granville, Ger. 21 Avranches, Barenton. 22 Saint-Lo, Lo Grand-Celland, Bricquebec. 25 Roncev, Valcanville. 2G Sarlillv, Isigny. 28 Sainl-CĂŽme-du-Mont, Le Hommct-d'Arthenay, Saint- James. 29 Varenguebec. 30 Coutanccs, TeurthĂ©ville-Hague. OCTOBRE. — I Montbray, La Haye-Pesnel, Le Teilleul, Buais. 2 Portbail. 3 Gavray, Avranches. 5 Torigni, Lestre, Saint-Sauveui^le- Vicomte. 6 BrĂ©hal, Ducev, Villedieu, Valognes. 7 Tessy, Pontorson, Saint-Pierre-Eglise. 8 Saint-Clair. 9 Mesnil-Garnier, Brix. 10 Saint- Denis-le-Gast, Pcriers. 12 Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t, Romagny. 13 Saml-Jean-de-Daye, Clitourps. 14 Montmartin-sur-Mer. 15 Mont- bray, Bouteville, b>^intMil. 16 BrĂ©cey, La Lande-d'Airou, Teur- thĂ©ville-Hague^tĂźvarenguebec. 20 Sottevast, Reffuveillc, Sourde- ^SL4fri3Maye-Pesnel. 23 Airel. 25 Montebourg. 26 Sourdeval. 28 Queltehou. 29 Saint-Malo-de-la-Lande, Sacey, Sainte-MĂšre-Eglise. 31 Avranches. NOVEMBRE.— 2 Saint-James, Cherbourg. 3 BrĂ©hal, Saint-Denis- le-Gast, Sartilly, Villedieu, 4 Pontorson. 5 Montbray, Quettreville, Rauville-la-Place, Saint-Pois. 7Carentan, Gavray, Ducey. lOCerisy- la-Salle. 11 Torigni, Montmartin-sur-Mer. 12 Montsurvonl, BrĂ©cey, Les Pieux. 14 Avranches. 16 Valognes. 17 CĂ©ronces, Sourdeval. 18 Montmartin-sur-Mer, La Haye-Pesnel. 19 Montbray. 23 Villedieu. 25 Cerisy-la-ForĂ©t, Bricquebec. 29 Saint-Lo. DÉCEMBRE.— 1 BrĂ©hal, Ducey, Villedieu, Picauville, Saint-Pierre- Eglise. 2 Pontorson. 3 Montbray. 5 Gavray, Avranches. 7 Saint- James. 9 Montmartin-sur-Mer, Valognes. 15 Sartilly, Sourdeval. 16 La Haye-Pesnel. 17 Montbray. 19 Saint-Lo. 21 Barneville, Caren- tan. 24 Montebourg. 27Hanibyc. 31 Valognes. Foires mensuelles. BrĂ©cey, 1" vendredi de chaque mois; BrĂ©hal, Ducey, Villedieu, le 1" mardi de chaque mois; Bricquebec, le 2 lundi de chaque mois, marchĂ© Ă  bestiaux ; CĂ©rences, le dernier jeudi du mois, mar- chĂ© Ă  bestiaux; Gavray, le 1" samedi de chaque mois ; La Haye- Pesnel, le 'l mercredi cle chaque mois. Montbray, les 1<" et 3 jeu- dis de chaque mois ; Montmartin-sur-Mer, le 2 mercredi de chacue mois; Pontorson, le 1*' mercredi de chaque mois, exceptĂ© janvier, mai, juin et septembre ; Sourdeval, le 3 mardi de chaque mois; Sartilly, le 2* lundi de chaque mois. — 186 — MARCHÉS DE LA MANCHE. Arrondissement rf'AwrancAgs.— Avranchos, le samedi.~La veiJle des foires Montre ; BrĂ©cey, le vendredi ; Mirepiep, le jeudi ; Ducey, le mardi ; Granville, le samedi ; La Haye-Pesnet, le mercredi ; La Lande-d'Airou, S» lundi de chaque mois ; Pontorson, le mercredi ; Saint-James, le lundi ; Saint-Pair, le mercredi ; Sarlilly, le lundi ; Villedieu, le mardi. Aiv^ondissement de Cherbourg, —Besiumoni, le samedi.— MarchĂ© aux bestiaux gras le dernier, samedi de chaque mois ; Cherbourg, lundi et jeudi ; Les Pieux, le vendredi ; Le Vasl, le lundi ; Equeur- dreville, le dimanche ; Flamanville, le mardi ; Saint-Pierre-Eglise, le mercredi. Arrondissement de Coutances, —Agon. le dimanche Ă©tĂ© ; BrĂ©- hal; le mardi ; GĂ©rĂ©noes, le jeudi.— Grand march^ de bestiaux les 2 X derniers jeudis de chaque mois ; Gerisy-la-Salle, le samedi ; Cou- tances, le lundi ; CrĂ©ances, le dimanche ; Gavray, le samedi; Ham- bye, le mardi ; La Haye-du-PuiU. le mercredi ; Lessay, le mardi ; Montmartin-sur-Mer, le mercredi ; Lingreville, le dimanche ; PĂ©riere, le samedi; PrĂ©lot, le mardi; Saint-Sauveur-Lendelin, le jeudi; Saint-Denis-Ie-Gast, le dimanche. COUTAl^CES.— Le \\ lundi de CarĂȘme et le lundi de la Mi-Ca- rĂȘme sont considĂ©rĂ©s comme fortes foires. La veille de chaque foire il y a montre. Grand marchĂ© Ă  6c5/Ăźaui;,T4jĂŻĂŻ3*4egJ^ jours. Grand marche Ă  chevaux le lundi ne la petite Saint-Mictefe'*^iftJ^^^^^» MarchĂ© Ă  bestiaux, le 3° mardi du mois.— -LA IIAYE-DU-PUÎÇS*"* Grand marchĂ© Ă  bestiaux y le 1" mercredi de chaque mois. — PÉ- RIERS.— Grand marchĂ© de 15 en 15 jours, Ă  partir du 8 janvier. AfTondissement de il/or^am.— Barenton, le lundi ; Ger, le jeudi ; Isigny, le lundi ; Juvigny, le jeudi ; Le Teilleul, le jeudi ; Mortain, le samedi bestiaux ; saint-flilaire-du-HarçouĂ«t, le mercredi ; Saint- Pois, le jeudi ; Sourdeval, le mardi. Arrondissement de Saint-Lo.—Alrel, le samedi ; Canisy, le ven- dredi ; Carentan, les lundi et vendredi ; Cerisy-la-ForĂŽl, le mercredi ; Les Champs-dc-Losques, le mardi beurre ; 'Marigny, le mercredi ; Percy, le lundi ; Saint-Clair, le mardi ; Saint-Jean-de-Daye, le ven- dredi; Sainl-Lo, le mardi et samedi ; Tessy-sur-Vire, le 'mercredi ; Torign y-sur- Vire, le lundi. SAÏNT-LO. — Grand marchĂ© Ă  bestiaux, tous les mardis.— CA- HENTaN.— Grand marchĂ© tous les lundis. De 15 en 13 jours, Ă  partir du 2 janvier, grand marchĂ© Ă  bestiaux et maĂźxhĂ© Ă  chevaux. Tous les vendredis, vente de beurre, volaille, poisson, etc. Arrondissement de Valognes. — Barneville, le samedi ; Bricque- bec, le lundi ; Barfleur, le samedi ; Montebourg, le samedi ; Picau- ville, le vendredi ; Portbail, le mardi porcs, veaux, moulons ; Quel- lehou, le mai'di ; Sainle-MĂšre-Eglise, le jeudi ; Saint-Sauveur- le- Vi- comte, le samedi; Saint- Vaast, le samedi ; Valognes, les mardi et vendredi. VALOGNES. — MarchĂ©s francs de bestiaux, tous les premiers mardis de chaque mois qui ce sont pas jours de foire. — PIGAU- VILLE. — Grand marchĂ© le vendredi. — SAINT-SAUVEUU-LE-VI- Grand marchĂ© Ă  bestiaux, le !' samedi de chaque mois. — 187 — TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES C0NT8NUES DANS l'AnNUAIM DE LA MANCHE. Pages. Adjoints 87 Administrations —Personnel 67 Agents consulaires iSĂ  Agents voyers . 153 Agricalture 175 AliĂ©nĂ©s.— Asiles 164 Archives dĂ©partementales ... Ta Banque de France.— Succursale de Saint-Lo 144 BĂątiments civils 7i BibliothĂšques 163 Biographie.— Le docteur Houssin-Dumanoir 63 Bureaux de la PrĂ©fecture 69 Bureaux tĂ©lĂ©graphiques du dĂ©partement. ... 151 Cabinet du PrĂ©fet 69 Chambres consultatives d'agriculture 1 77 Chambres de commerce 182 Chemins de fer de TOuest . . 137 ClergĂ© du diocĂšse. . . 155 CollĂšges communaux 159 Comices agricoles .' 178 Commissaiies de police 120 Commission dĂ©partementale 68 Commission du travail des enfants employĂ©s dans l'industrie 170 Commission de surveillance des prisons 174 Communes.— Tableau par ordre alphabĂ©tique 80 Communes. — Tableau des communes par arrondissement et par canton, contenant la population par arrondissement, canton et communes, les bureaux de poste, le principal des contributions directes, la distance aux chefs-lieux de canton, du dĂ©partement et judiciaire, les noms des Maires, Adjoints, CurĂ©s et Desservants, Instituteurs et Institutrices 86 Conseil de PrĂ©fecture 68 Conseil gĂ©nĂ©ral 73 Conseils d'arrondissement 75 Conseils d'hygiĂšne li Conseils sanitaire 183 Contributions directes 145 Contributions indirectes , 1 40 Cour d'appel de Caen 1 20 Culte protestant , 158 — 188 — CurĂ©s et Desservants 87 DĂ©pĂŽt d'Ă©talons de Saint-Lo 18i DĂ©pĂŽt de mendicitĂ© du Mans 165 DĂ©putĂ©s de la Manche 68 Douanes Ii7 Ecoles normales . .^ 160 Enregistrement, domaines et hypothĂšques Ii6 Finances 139 ForĂȘts U7 Foires de la Manche 183 Gendarmerie * Ii9 Greffe du Conseil de PrĂ©fecture 71 Groupe de l'alliance française pour la propagation de la langue française Ă  l'Ă©tranger 163 Histoires et AntiquitĂ©s Les mĂ©moires de Pierre Hangon 1 1 Notes pour servir Ă  l'histoire de Saint-Lo et de ses environs. ... 43 Notice historique sur la Hague et l'anse Saint-Martin 5Ăą Hospices t65 Inspection primaire 160 Instituteurs e». Institutrices 87 Instruction primaire.— Commission d'examen 160 — PUBLIQUE 158 — SECONDAIRE 158 Jury d'examen pour les bourses dans les lycĂ©es et collĂšges 161 Justices de paix l!Ăź6 LycĂ©e de Cherbourg 159 — de Coutances 158 Maires 87 Mairies 77 MarchĂ©s de la Manche 186 Marine 131 Mines 136 Notaires 126 Ordre judiciaire liO Ordre militaire Ii8 Percepteurs des contributions 140 Poids et mesures 72 Police gĂ©nĂ©rale - 120 Ponts et chaussĂ©es 137 Postes et tĂ©lĂ©graphes 151 PrĂ©face 7 PrĂ©fecture 68 PrĂ©fets du dĂ©partement.— Liste chronologique ... 67 Prisons 174 Recettes particuliĂšres 140 Sciences et arts. 161 SĂ©nateurs de la Manche 68 Service vicinal... 153 — 489 — Pa^es. Service acadĂ©mique Je Cherbourg 163 — du Coteotio 163 SociĂ©tĂ© artistique et industrielle de Cherbourg 163 — d'agriculture, d'archĂ©ologie et d'histoire naturelle du dĂ©par- tement de la Manche 161 — d'archĂ©ologie d'Avranches et Ăźle Hortain 16i — archĂ©ologique, artistique, littĂ©raire et scientifique de Tar- rondissement de V^ognes 163 — nationale des sciences naturelles de Cherbourg 162 — d'agriculture 176 — de charitĂ© maternelle 169 — des courses d'Âvranches 181 — — de Bourigny 181 — - de Saint-Lo 181 — — du Colentin 181 — d'horticulture 180 — de secours mutuels 170 Sous-PrĂ©fectures 77 Tableau indiquant le nombre des arrondissements, cantons, com- munes et la population du dĂ©partement 79 Travail des rnfants dans les manufactures 170 Travaux publics 136 TrĂ©sorerie gĂ©nĂ©rale des finances 139 Tribunaux de commnrce lßù — de premiĂšre instance 121 VĂ©tĂ©rinaires brevetĂ©s 182 L'ÂDDuaire de la Manche se Iroave CHEZ MM. Lr Tual, Ă©diteur de VAnnuairej Ă  Daireaux, imprimeur-libraire, Ă  Saint-Lo , Cou tan ces ; PrĂ©vel, libraire, Ă  Saint-Lo ; Salettks, imprimeur-libraire, Ă  Saint-Lo ; Coutances ; LetrĂȘguilly, imprimeur-libraire Ă  Lebel, imprimeur- lihraire , Ă  Saint-Lo ; Mortain ; Omomd, libraire, Ă  Saint-Lo ; Lucf, imprimeur-libraire, Ă  Va- Anpray, libraire, Ă  Avranches ; lognes ; M"^e Lecouplet^ Ă  Cherbourg; Capelle, libraire, Ă  Valognes. 1gpyRkh.
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