Legrimoire du petit peuple tome 1 le crépuscule: Delcourt: 2004: Collège Jean Rostand 59177 Sains du Nord: questionnaire: correction: Dubois Pierre: Le grimoire du petit peuple tome 2 la forêt: Delcourt: 2005: Collège Jean Rostand 59177 Sains du Nord: questionnaire: correction: Dugain Marc: La chambre des officiers (3e) JC Lattès: 1999
Chapitre 2 II Certes, j'étais loin de me douter que je hasardais là une de ces démarches insignifiantes, en apparence, qui ont sur la vie entière une influence décisive. - Pour le coup, pensais-je à part moi, je tiens le mot de l'énigme !... Et tout plein d'une sotte et puérile satisfaction, je trottais comme un chat maigre aux côtés de monsieur Méchinet. Je dis je trottais, parce que j'avais fort à faire pour ne pas me laisser distancer par le bonhomme. Il allait, il allait, tout le long de la rue Racine, bousculant les passants, comme si sa fortune eût dépendu de ses jambes. Place de l'Odéon, par bonheur, un fiacre nous croisa. Monsieur Méchinet l'arrêta, et ouvrant la portière - Montez, monsieur Godeuil, me dit-il. J'obéis, et il prit place à mes côtés après avoir crié au cocher, d'un ton impératif - Rue Lécluse, 39, aux Batignolles... et, bon train ! La longueur de la course arracha au cocher un chapelet de jurons. N'importe, il étrilla ses rosses d'un maître coup de fouet et la voiture roula. - Ah ! c'est aux Batignolles que nous allons ? demandai-je alors avec un sourire de courtisan. Mais monsieur Méchinet ne me répondit pas ; je doute même qu'il m'entendit. Une métamorphose complète s'opérait en lui. Il ne parais-sait pas ému, précisément, mais ses lèvres pincées et la contraction de ses gros sourcils en broussaille trahissaient une poignante préoccupation. Ses regards, perdus dans le vide, y semblaient étudier les termes de quelque problème insoluble. Il avait tiré sa tabatière, et incessamment il y puisait d'énormes prises, qu'il pétrissait entre l'index et le pouce, qu'il massait, qu'il portait à son nez et que pourtant il n'aspirait pas. Car c'était chez lui un tic que j'avais observé et qui me ré-jouissait beaucoup. Ce digne homme, qui avait le tabac en horreur, était toujours armé d'une tabatière de financier de vaudeville. Lui advenait-il quelque chose d'imprévu, d'agréable ou de fâcheux, crac, il la sortait de sa poche et paraissait priser avec fureur. Souvent, la tabatière était vide, son geste restait le même. J'ai su, plus tard, que c'était un système à lui, pour dissimuler ses impressions et détourner l'attention de ses interlocuteurs. Nous avancions, cependant... Le fiacre remontait non sans peine la rue de Clichy... Il traversa le boulevard extérieur, s'engagea dans la rue de Lécluse, et ne tarda pas à s'arrêter à quelque distance de l'adresse indiquée. Aller plus loin était matériellement impossible, tant la rue était obstruée par une foule compacte. Devant la maison portant le numéro 39, deux ou trois cents personnes stationnaient, le cou tendu, l'œil brillant, haletantes de curiosité, difficilement contenues par une demi-douzaine de sergents de ville, qui multipliaient en vain et de leur plus rude voix leurs Circulez, messieurs, circulez !... Descendus de voiture, nous nous approchâmes, nous faufilant péniblement à travers les badauds. Déjà, nous touchions la porte du numéro 39, quand un sergent de ville nous repoussa rudement. - Retirez-vous !... On ne passe pas !... Mon compagnon le toisa et, se redressant - Vous ne me connaissez donc pas ? fit-il. Je suis Méchinet, et ce jeune homme - il me montrait - est avec moi. - Pardon !... Excusez !... balbutia l'agent en portant la main à son tricorne, je ne savais pas... donnez-vous la peine d'entrer. Nous entrâmes. Dans le vestibule, une puissante commère, la concierge évidemment, plus rouge qu'une pivoine, pérorait et gesticulait au milieu d'un groupe de locataires de la maison. - Où est-ce ? lui demanda brutalement monsieur Méchinet. - Au troisième, cher monsieur, répondit-elle ; au troisième, la porte à droite. Jésus mon Dieu ! quel malheur !... dans une maison comme la nôtre ! Un si brave homme ! Je n'en entendis pas davantage. Monsieur Méchinet s'était élancé dans les escaliers, et je le suivais, montant quatre à quatre, le cœur me battant à me couper la respiration. Au troisième étage, la porte de droite était ouverte. Nous entrons, nous traversons une antichambre, une salle à manger, un salon, et enfin nous arrivons à une chambre à cou-cher... Je vivrais mille ans, que je n'oublierais pas le spectacle qui frappa mes yeux... Et en ce moment même où j'écris, après bien des années, je le revois jusqu'en ses moindres détails. À la cheminée faisant face à la porte, deux hommes étaient accoudés un commissaire de police, ceint de son écharpe, et un juge d'instruction. À droite, assis à une table, un jeune homme, le greffier, écrivait. Au milieu de la pièce, sur le parquet, gisait dans une mare de sang coagulé et noir le cadavre d'un vieillard à cheveux blancs... Il était étendu sur le dos, les bras en croix. Terrifié, je demeurai cloué sur le seuil, si près de défaillir que, pour ne pas tomber, je fus obligé de m'appuyer contre l'huisserie. Ma profession m'avait familiarisé avec la mort ; depuis longtemps déjà j'avais surmonté les répugnances de l'amphi-théâtre, mais c'était la première fois que je me trouvais en face d'un crime. Car il était évident qu'un crime abominable avait été commis... Moins impressionnable que moi, mon voisin était entré d'un pas ferme. - Ah ! c'est vous, Méchinet, lui dit le commissaire de police, je regrette bien de vous avoir fait déranger. - Pourquoi ? - Parce que nous n'aurons pas besoin de votre savoir-faire... Nous connaissons le coupable, j'ai donné des ordres et il doit être arrêté à l'heure qu'il est. Chose bizarre ! Au geste de monsieur Méchinet, on eût pu croire que cette assurance le contrariait... Il tira sa tabatière, prit deux ou trois de ses prises fantastiques, et dit - Ah ! le coupable est connu !... Ce fut le juge d'instruction qui répondit - Et connu d'une façon certaine et positive, oui, monsieur Méchinet... Le crime commis, l'assassin s'est enfui, croyant que sa victime avait cessé de vivre... il se trompait. La Providence veillait..., ce malheureux vieillard respirait encore... Rassemblant toute son énergie, il a trempé un de ses doigts dans le sang qui s'échappait à flots de sa blessure, et là, sur le parquet, il a écrit avec son sang le nom de son meurtrier, le dénonçant ainsi à la justice humaine... Regardez plutôt. Ainsi prévenu, j'aperçus ce que tout d'abord je n'avais pas vu. Sur le parquet, en grosses lettres mal formées et cependant lisibles, on avait écrit avec du sang MONIS... - Eh bien ?... interrogea monsieur Méchinet. - C'est là, répondit le commissaire de police, le commencement du nom d'un neveu du pauvre mort... un neveu qu'il affectionnait, et qui se nomme Monistrol... - Diable !... fit mon voisin. - Je ne suppose pas, reprit le juge d'instruction, que le misérable essaye de nier... les cinq lettres sont contre lui une charge accablante... À qui, d'ailleurs, profite ce crime si lâche ?... À lui seul, unique héritier de ce vieillard qui laisse, dit-on, une grande fortune... Il y a plus c'est hier soir que l'assassinat a été commis... Eh bien ! hier soir, personne n'a visité ce pauvre vieux que son neveu... La concierge l'a vu arriver vers neuf heures et ressortir un peu avant minuit... - C'est clair, approuva monsieur Méchinet, c'est très clair, ce Monistrol n'est qu'un imbécile. Et, haussant les épaules - A-t-il seulement volé quelque chose ? demanda-t-il ; a-t-il fracturé quelque meuble pour donner le change sur le mobile du crime ?... - Rien, jusqu'ici, ne nous a paru dérangé, répondit le commissaire... Vous l'avez dit, le misérable n'est pas fort... dès qu'il se verra découvert, il avouera. Et là-dessus, le commissaire de police et monsieur Méchinet se retirèrent dans l'embrasure de la fenêtre et s'entretinrent à voix basse, pendant que le juge donnait quelques indications à son greffier.
AParis, dans le quartier des Batignolles, on découvre un petit vieux assassiné chez lui. Des lettres tracées dans son sang désignent le meurtrier. Mais Méchinet en a vu d'autres !
Chapitre 1 Lorsque j'achevais mes études pour devenir officier de santé - c'était le bon temps, j'avais vingt-trois ans - je demeurais rue Monsieur-le-Prince, presque au coin de la rue Racine. J'avais là, pour trente francs par mois, service compris, une chambre meublée qui en vaudrait bien cent aujourd'hui ; si vaste que je passais très aisément les manches de mon paletot sans ouvrir la fenêtre. Sortant de bon matin pour suivre les visites de mon hôpital, rentrant fort tard parce que le café Leroy avait pour moi d'irrésistibles attraits, c'est à peine si je connaissais de vue les locataires de ma maison, gens paisibles tous, rentiers ou petits commerçants. Il en est un, cependant, avec qui, peu à peu, je finis par me lier. C'était un homme de taille moyenne, à physionomie insignifiante, toujours scrupuleusement rasé, et qu'on appelait, gros comme le bras, monsieur Méchinet. Le portier le traitait avec une considération toute particulière, et ne manquait jamais, quand il passait devant sa loge, de retirer vivement sa casquette. L'appartement de monsieur Méchinet ouvrant sur mon palier, juste en face de la porte de ma chambre, nous nous étions à diverses reprises trouvés nez à nez. En ces occasions, nous avions l'habitude de nous saluer. Un soir, il entra chez moi me demander quelques allumettes ; une nuit, je lui empruntai du tabac ; un matin, il nous arriva de sortir en même temps et de marcher côte à côte un bout de chemin en causant... Telles furent nos premières relations. Sans être ni curieux ni défiant - on ne l'est pas à l'âge que j'avais alors - on aime à savoir à quoi s'en tenir sur le compte des gens avec lesquels on se lie. J'en vins donc naturellement, non pas à observer l'existence de mon voisin, mais à m'occuper de ses faits et gestes. Il était marié, et madame Caroline Méchinet, blonde et blanche, petite, rieuse et dodue, paraissait adorer son mari. Mais la conduite de ce mari n'en était pas plus régulière. Fréquemment il décampait avant le jour et souvent le soleil était levé quand je l'entendais regagner son domicile. Parfois il disparaissait des semaines entières... Que la jolie petite madame Méchinet tolérât cela, voilà ce que je ne pouvais concevoir. Intrigué, je pensai que notre portier, bavard d'ordinaire comme une pie, me donnerait quelques éclaircissements. Erreur !... À peine avais-je prononcé le nom de Méchinet qu'il m'envoya promener de la belle façon, me disant, en roulant de gros yeux, qu'il n'était pas dans ses habitudes de moucharder » ses locataires. Cet accueil redoubla si bien ma curiosité que, bannissant toute vergogne, je m'attachai à épier mon voisin. Alors, je découvris des choses qui me parurent énormes. Une fois, je le vis rentrer habillé à la dernière mode, la boutonnière endimanchée de cinq ou six décorations ; le surlendemain, je l'aperçus dans l'escalier vêtu d'une blouse sordide et coiffé d'un haillon de drap qui lui donnait une mine sinistre. Et ce n'est pas tout. Par une belle après-midi, comme il sortait, je vis sa femme l'accompagner jusqu'au seuil de leur appartement, et là l'embrasser avec passion, en disant - Je t'en supplie, Méchinet, sois prudent, songe à ta petite femme ! Sois prudent !... Pourquoi ?... À quel propos ? Qu'est-ce que cela signifiait ?... La femme était donc complice !... Ma stupeur ne devait pas tarder à redoubler. Une nuit, je dormais profondément, quand soudain on frappa à ma porte à coups précipités. Je me lève, j'ouvre... Monsieur Méchinet entre, ou plutôt se précipite chez moi, les vêtements en désordre et déchirés, la cravate et le devant de sa chemise arrachés, la tête nue, le visage tout en sang... - Qu'arrive-t-il ? m'écriai-je épouvanté. Mais lui, me faisant signe de me taire - Plus bas !... dit-il, on pourrait vous entendre... Ce n'est peut-être rien quoique je souffre diablement... Je me suis dit que vous, étudiant en médecine, vous sauriez sans doute me soigner cela... Sans mot dire, je le fis asseoir, et je me hâtai de l'examiner et de lui donner les soins nécessaires. Encore qu'il y eût eu une grande effusion de sang, la blessure était légère... Ce n'était, à vrai dire, qu'une éraflure superficielle partant de l'oreille gauche et s'arrêtant à la commissure des lèvres. Le pansement terminé - Allons, me voilà encore sain et sauf pour cette fois, me dit monsieur Méchinet. Mille remerciements, cher monsieur Go-deuil. Surtout, de grâce, ne parlez à personne de ce petit accident, et... bonne nuit. Bonne nuit !... Je songeais bien à dormir, vraiment ! Quand je me rappelle tout ce qu'il me passa par la cervelle d'hypothèses saugrenues et d'imaginations romanesques, je ne puis m'empêcher de rire. Monsieur Méchinet prenait dans mon esprit des proportions fantastiques. Lui, le lendemain, vint tranquillement me remercier encore et m'invita à dîner. Si j'étais tout yeux et tout oreilles en pénétrant dans l'intérieur de mes voisins, on le devine. Mais j'eus beau concentrer toute mon attention, je ne surpris rien de nature à dissiper le mystère qui m'intriguait si fort. À dater de ce dîner, cependant, nos relations furent plus suivies. Décidément, monsieur Méchinet me prenait en amitié. Rarement une semaine s'écoulait sans qu'il m'emmenât manger sa soupe, selon son expression, et presque tous les jours, au moment de l'absinthe, il venait me rejoindre au café Leroy, et nous faisions une partie de dominos. C'est ainsi qu'un certain soir du mois de juillet, un vendredi, sur les cinq heures, il était en train de me battre à plein double-six, quand un estafier, d'assez fâcheuse mine, je le confesse, entra brusquement et vint murmurer à son oreille quelques mots que je n'entendis pas. Tout d'une pièce et le visage bouleversé, monsieur Méchinet se dressa. - J'y vais, fit-il ; cours dire que j'y vais. L'homme partit à toutes jambes, et alors me tendant la main - Excusez-moi, ajouta mon vieux voisin, le devoir avant tout... nous reprendrons notre partie demain. Et comme, tout brûlant de curiosité, je témoignais beau-coup de dépit, disant que je regrettais bien de ne le point accompagner - Au fait, grommela-t-il, pourquoi pas ? Voulez-vous venir ? Ce sera peut-être intéressant... Pour toute réponse, je pris mon chapeau et nous sortîmes...
Lacuriosité publique cependant ne s’était pas affaiblie. Chaque jour on avait attendu la nouvelle de son évasion. On la souhaitait presque, tellement le personnage plaisait à la foule avec sa verve, sa gaieté, sa diversité, son génie d’invention et
Chapitre26: Il a été mordu par un serpent. Ils doivent se dire adieu. Le petit prince se sent responsable de la fleur. Chapitre 27: Il se demande comment va le petit prince sur sa planète, Il sait que les adultes ne peuvent pas le comprendre. Il est triste de ne pas revoir le petit prince au milieu du désert. Le Petit prince, chapitres
Jevous propose un petit agenda non exhaustif des Lire la suite. Le 06 décembre 2013 par Introduction Chapitre 1 : Premier mythe : « 1793 » aurait été démocrate Chapitre 2 : Deuxième mythe : « 1793 » aurait fondé la République La IIIe République Lire la suite. Le 13 juin 2009 par Copeau NONE, NONE. Terres de femmes ― Sommaire du mois de mai 2009.
Unjeune homme allait et venait devant lui, très élégant, attendant une femme sans doute. Elle parut, voilée, le pied rapide, et, ayant pris son bras, après une courte poignée de main, ils s’éloignèrent. Un tumultueux besoin d’amour entra au cœur de Duroy, un besoin d’amours distinguées, parfumées, délicates.
Chapitre6 LE PETIT VIEUX DES BATIGNOLLES de Émile Gaboriau, Chapitre 6 Chapitre 6 VI De même que pour venir aux Batignolles, nous prîmes un
5U1kf. zjsuo14bq4.pages.dev/866zjsuo14bq4.pages.dev/579zjsuo14bq4.pages.dev/459zjsuo14bq4.pages.dev/929zjsuo14bq4.pages.dev/128zjsuo14bq4.pages.dev/81zjsuo14bq4.pages.dev/805zjsuo14bq4.pages.dev/562zjsuo14bq4.pages.dev/760
le petit vieux des batignolles resume par chapitre