Lart de La Guerre - Les batailles les plus cĂ©lĂšbres, de Gettysburg Ă Kyiv en Ukraine. Le texte ci-dessous est lâextrait du livre Lâart De La Guerre (ISBN: 9781783108763) Ă©crit par Victoria Charles et Sun Tzu, publiĂ© par Parkstone International.
Programmes scolaires français Histoire, Arts - 3e, 1re âą Ăquivalence canadienne Secondaire, 2e cycleIntroductionLa PremiĂšre Guerre mondiale modifie profondĂ©ment le regard que portent les artistes sur la guerre, ces derniers dĂ©laissant petit Ă petit une forme dâexaltation pour une dĂ©nonciation de la violence et de la barbarie. Longtemps, en effet, lâart a cĂ©lĂ©brĂ© le courage, le patriotisme et le sacrifice de soi, au travers de hĂ©ros illustres â comme ceux de lâIliade â et la guerre a inspirĂ© les artistes de tout temps, Ă travers toutes les pĂ©riodes. Cette inspiration est aussi due au fait que les Ćuvres qui traitent de la guerre Ă©taient souvent des commandes, afin de valoriser un gouvernement ou un homme. Par ailleurs, avant que nâapparaisse la conscription, en 1914 â et Ă de rares exceptions â, les artistes contemporains des guerres quâils reprĂ©sentaient nây participaient pas eux-mĂȘmes. Pour cette guerre-ci, les artistes â Ă©crivains, peintres, sculpteurs, musiciens â sont massivement mobilisĂ©s, voire sâengagent volontairement, portĂ©s par lâĂ©lan patriotique. Aussi peuvent-ils raconter, peindre, dessiner ce quâils vivent et ce quâils voient, laissant Ă la postĂ©ritĂ©, Ă travers des Ćuvres aux formes souvent nouvelles, dâauthentiques tĂ©moignages. Ce dossier propose quelques exemples dâĆuvres que la guerre a inspirĂ©es Ă des artistes qui ont participĂ© au combat, et dâautres dont les auteurs ont saisi ce thĂšme bien des annĂ©es plus tard. Chacun, Ă sa maniĂšre, tente de reprĂ©senter lâindicible brutalitĂ© des combats, la douleur des femmes et des enfants livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes, la peur face Ă la mort mais aussi, parfois, une certaine fascination face Ă cette guerre moderne et et rĂ©cits autobiographiquesParmi les nombreux Ă©crivains engagĂ©s dans la guerre, on peut citer les Français Guillaume Apollinaire, Alain-Fournier, Blaise Cendrars, Joseph Kessel, Henri Barbusse, Louis-Ferdinand CĂ©line, Jean Giraudoux, Raymond DorgelĂšs, Charles PĂ©guy, Jean Giono, Roger Vercel, Louis Aragon, Romain Rolland, lâAmĂ©ricain Ernest Hemingway, qui fut ambulancier en Italie, les Allemands Ernst JĂŒnger et Erich Maria Remarque, les Anglais Harry Fellows et J. R. R. Tolkien, qui ont participĂ© Ă la bataille de la Somme, le Belge Ămile Verhaeren ou encore lâAutrichien Stephen Zweig qui, jugĂ© inapte au combat, fut enrĂŽlĂ© dans les services de propagande. Beaucoup furent blessĂ©s ; Cendrars fut amputĂ© dâun bras. Dâautres y perdirent la vie comme Alain-Fournier, Charles PĂ©guy ou encore Apollinaire, dĂ©cĂ©dĂ© en 1918 de la grippe espagnole aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ© en 1915 au front. Pour ces hommes, il est nĂ©cessaire de tĂ©moigner de lâhorreur de la guerre. Ceux qui se sont engagĂ©s par exaltation patriotique expriment leur dĂ©sillusion face Ă lâabsurditĂ© et Ă la cruautĂ© des combats. Ceux qui cherchent Ă publier leur tĂ©moignage durant la guerre, pour leur part, sont confrontĂ©s Ă une censure qui ne souhaite pas voir se rĂ©pandre un esprit pacifiste et antimilitariste. Certains auteurs CĂ©line, Remarque, Giono, Hemingway attendront plusieurs annĂ©es aprĂšs la guerre, et la menace dâun nouveau conflit, pour publier des romans largement inspirĂ©s de leur expĂ©rience. Les Ă©crits postĂ©rieurs Ă la guerre rencontrent pourtant moins de succĂšs. Les Croix de bois de Raymond DorgelĂšs, par exemple, manque le prix Goncourt de peu, au profit de Proust Ă lâombre des jeunes filles en fleurs. Le public est en effet Ă ce moment lassĂ© des rĂ©cits du conflit ; par ailleurs, les mouvements dadaĂŻste et surrĂ©aliste contribuent Ă©galement Ă dĂ©valoriser ces tĂ©moignages pendant lâ cĂŽtĂ©s des hommes de lettres, de nombreux autres combattants ont aussi tĂ©moignĂ© par Ă©crit de leur expĂ©rience, du simple soldat aux plus hauts chefs de guerre tels que Philippe PĂ©tain ou Erich von Falkenhayn. Aux cĂŽtĂ©s des hommes de lettres, de nombreux autres combattants ont aussi tĂ©moignĂ© par Ă©crit de leur expĂ©rience, du simple soldat aux plus hauts chefs de guerre tels que Philippe PĂ©tain ou Erich von Falkenhayn. Henri Barbusse, Le Feu, Journal dâune escouade, 1916EngagĂ© volontaire en 1914, Ă 41 ans, Henri Barbusse raconte son expĂ©rience personnelle du front et des tranchĂ©es de dĂ©cembre 1914 Ă 1916. Ce rĂ©cit est paru sous forme de feuilleton dans le quotidien LâĆuvre Ă partir du 3 aoĂ»t 1916, puis intĂ©gralement Ă la fin de novembre 1916, aux Ă©ditions Flammarion. Il reçoit le prix Goncourt la mĂȘme annĂ©e. Un passage de ce rĂ©cit inspirera en 1934 au peintre allemand Otto Dix le tableau Flandres, sa derniĂšre toile consacrĂ©e Ă la grande guerre. Roland DorgelĂšs, Les Croix de bois, 1919DorgelĂšs sâinspire de sa propre expĂ©rience de la guerre mais il publie son roman sous un pseudonyme. Ă travers une succession de tableaux sans vĂ©ritables liens entre eux, il dĂ©peint le quotidien des soldats, au front comme Ă lâarriĂšre. Le titre fait rĂ©fĂ©rence aux croix de bois plantĂ©es le long des chemins pour les soldats morts au front. Si le roman manque le Goncourt de peu lâannĂ©e de sa publication 1919, il obtient nĂ©anmoins le prix Femina et rencontre un succĂšs considĂ©rable. Maurice Genevoix, Ceux de 14, 1949 rĂ©cits de guerre publiĂ©s de 1916 Ă 1921 rĂ©unisLe lieutenant Maurice Genevoix a 24 ans quand il est mobilisĂ© pour partir au front. Au long de cinq livres rĂ©unis dans le recueil Ceux de 14, il raconte les huit mois quâil a passĂ©s au front, Ă Verdun notamment face Ă lâhorreur des conditions de vie dans les combats â boue, froid et mort â, le lecteur assiste Ă lâamenuisement de lâenthousiasme patriotique du soldat et Ă la montĂ©e du dĂ©couragement. BlessĂ© en 1915, Maurice Genevoix sera rĂ©formĂ©. Ernst JĂŒnger, Orages dâaciers, 1920Lâauteur a rĂ©digĂ© ce rĂ©cit autobiographique Ă partir de ses carnets de guerre et de photographies. Il y raconte son quotidien de soldat pendant quatre ans dans un rĂ©cit lucide et parfois Ă©trangement dĂ©tachĂ© des horreurs de la guerre. JĂŒnger aura du mal Ă publier ce premier roman dans une sociĂ©tĂ© dâaprĂšs-guerre lassĂ©e de ce genre de rĂ©cit, trĂšs rĂ©pandu pendant la pĂ©riode du conflit. Joseph Kessel, LâĂquipage, 1923Brancardier durant quelques mois en 1914, Joseph Kessel rejoint lâaviation Ă la fin de lâannĂ©e 1916. Il sâinspire de cette expĂ©rience pour rĂ©diger ce rĂ©cit qui raconte les aventures dâHerbillon, un jeune homme qui quitte sa famille et celle quâil aime pour sâengager dans lâaviation. Kessel offre dans ce rĂ©cit une vision assez idĂ©alisĂ©e de la guerre, qui nâapparaĂźt quâen arriĂšre-plan, mettant surtout en avant le courage et la fraternitĂ© des hommes face Ă la mort. Ernest Hemingway, LâAdieu aux armes, 1929Dâinspiration autobiographique, ce roman est Ă©crit Ă la premiĂšre personne. Lâhistoire se dĂ©roule en Italie pendant la Grande Guerre. Elle raconte lâhistoire dâamour tragique entre Frederic Henry, un ambulancier amĂ©ricain engagĂ© dans la Croix-Rouge italienne comme le fut Hemingway, et Catherine Barkley, une infirmiĂšre anglaise. Erich Maria Remarque, Ă lâouest rien de nouveau, 1929Erich Maria Remarque sâinspire de son expĂ©rience personnelle de la guerre pour Ă©crire ce roman pacifiste qui connut un succĂšs mondial. Le hĂ©ros, Paul BĂ€umer, est un jeune soldat allemand de 19 ans. InfluencĂ© par la propagande patriotique, il sâengage volontairement et dĂ©couvre sur le front ouest lâhorreur de la guerre. Ce roman, considĂ©rĂ© comme relevant de lâ art dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© » par les nazis, subira les autodafĂ©s allemands en 1933. Robert Musil, LâHomme sans qualitĂ©s, 1930-1932Robert Musil participe Ă la PremiĂšre Guerre mondiale, notamment sur le front italien. DĂ©mobilisĂ© en 1916 pour une neurasthĂ©nie dĂ©pressive, il fait la connaissance de Franz Kafka lors dâun sĂ©jour dans un hĂŽpital de Prague. Il finit ensuite la guerre dans le service de presse de lâarmĂ©e. Câest Ă partir de notes prises entre 1915 et 1917 dans des carnets quâil Ă©crit le roman LâHomme sans qualitĂ©s, considĂ©rĂ© comme son chef-dâĆuvre par la critique. Louis-Ferdinand CĂ©line, Voyage au bout de la nuit, 1932Ce rĂ©cit Ă la premiĂšre personne, largement inspirĂ© de la vie de lâauteur, est menĂ© par Ferdinand Bardamu. Dans les premiers chapitres, le personnage raconte lâenfer de la PremiĂšre Guerre mondiale et la violence absurde des tranchĂ©es. Ce premier roman de CĂ©line manque de deux voix le prix Goncourt mais obtient le prix Renaudot. Il est remarquable pour son style caractĂ©risĂ© par lâutilisation de points de suspension, dâonomatopĂ©es, de langage oral » et argotique. Lâauteur, blessĂ© Ă la guerre et traumatisĂ© par cette expĂ©rience, dĂ©nonce toute forme dâhĂ©roĂŻsme pour lui, la seule option raisonnable face Ă la folie guerriĂšre est la lĂąchetĂ©. Roger Vercel, Capitaine Conan, 1934Dans ce roman partiellement autobiographique, Roger Vercel sâinspire de sa participation Ă la Grande Guerre, notamment sur le front dâOrient au cours de lâannĂ©e qui suit lâArmistice. En 1918, les hommes du Capitaine Conan ne sont pas dĂ©mobilisĂ©s ils sont envoyĂ©s en mission de soutien en Roumanie. Mais ces soldats, qui sont plongĂ©s dans lâinaction, ont du mal Ă respecter les lois de la vie civile. Norbert, narrateur et ami de Conan, est chargĂ© dâenquĂȘter sur des mĂ©faits de ce type en vue de traduire les soldats incriminĂ©s devant le conseil de guerre. Mais Conan est accusĂ© de meurtre Norbert abandonne son nouveau poste en refusant dâaccuser son camarade. Le roman a reçu le prix Goncourt. Jean Giono, Recherche de la puretĂ© », 1939Ce texte autobiographique est publiĂ© en prĂ©face des Carnets Moleskine de Lucien Jacques Gallimard, 1939. Il sâagit dâun pamphlet qui tĂ©moigne des positions pacifistes de Giono dans les annĂ©es 1930. Lâauteur, qui a Ă©tĂ© traumatisĂ© par son expĂ©rience de la PremiĂšre Guerre mondiale, est condamnĂ© Ă deux mois de prison pour appel Ă la dĂ©sertion. Ce texte a Ă©tĂ© rééditĂ© en 2013 dans le recueil Ăcrits pacifistes. Dâautres textes de Giono dĂ©noncent lâhorreur de la guerre, tel le roman Le Grand Troupeau, publiĂ© en 1931, ou Refus dâobĂ©issance » 1934, un texte que lâon retrouve aussi dans le recueil Ăcrits pacifistes. Blaise Cendrars, La Main coupĂ©e, 1946En aoĂ»t 1914, le poĂšte Blaise Cendrars sâengage comme volontaire dans lâarmĂ©e française. Il combat sur le front de la Somme puis participe Ă la grande offensive de Champagne. GriĂšvement blessĂ© lors dâun assaut le 28 septembre 1915, il est amputĂ© de son bras droit⊠dâĂ©crivain. Dans La Main coupĂ©e, Cendrars raconte lâannĂ©e quâil a passĂ©e au front en condamnant les idĂ©ologies qui ont dĂ©chaĂźnĂ© et exploitĂ© la violence. On retrouve aussi le rĂ©cit de son amputation dans la nouvelle autobiographique Jâai saignĂ©, Ă©crite en 1938 Paris, Hatier, coll. Classiques et Cie. CollĂšge », 2012. En 1919, Cendrars assistera aussi le rĂ©alisateur Abel Gance lors du tournage du film pacifiste Jâ de lettresJean-Pierre GuĂ©no, Paroles de poilus. Lettres et carnets du front, 1914-1918, 1993 Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prĂ©nommaient Gaston, Louis, RenĂ©. Ils Ă©taient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers⊠Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revĂȘtir lâuniforme mal coupĂ©, chausser les godillots cloutĂ©s⊠Sur huit millions de mobilisĂ©s entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures⊠Huit mille personnes ont rĂ©pondu Ă lâappel de Radio France visant Ă collecter les lettres, jusquâici Ă©parpillĂ©es, de ces Poilus. Cet ouvrage en prĂ©sente une centaine. »PoĂ©sieJohn McCrae, In Flanders Fields », mai 1915On reconnaĂźt le coquelicot comme le symbole du souvenir Ă la mĂ©moire des soldats du Canada, des pays du Commonwealth britannique et des Ătats-Unis qui sont morts Ă la guerre. Cette fleur doit son importance au poĂšme "Au champ dâhonneurâ composĂ© par le major John McCrae nommĂ© plus tard lieutenant-colonel, un chirurgien dans lâartillerie canadienne, au cours de la deuxiĂšme bataille dâYpres, en Belgique, en mai 1915. Les rĂ©fĂ©rences au coquelicot aux premiĂšre et derniĂšre strophes du poĂšme de la guerre le plus lu et le plus souvent citĂ© ont contribuĂ© Ă donner Ă la fleur le statut dâemblĂšme du souvenir et de symbole dâune croissance nouvelle parmi la dĂ©vastation laissĂ©e par la guerre. Au champ dâhonneurAu champ dâhonneur, les coquelicotsSont parsemĂ©s de lot en lotAuprĂšs des croix ; et dans lâespaceLes alouettes devenues lassesMĂȘlent leurs chants au sifflementDes sommes mortsNous qui songions la veille encorâĂ nos parents, Ă nos amis,Câest nous qui reposons iciAu champ dâ vous jeunes dĂ©sabusĂ©sĂ vous de porter lâoriflammeEt de garder au fond de lâĂąmeLe goĂ»t de vivre en le dĂ©fi, sinonLes coquelicots se fanerontAu champ dâhonneur. Adaptation française du poĂšme In Flanders Fields » de John McCrae par le Major Jean Pariseau Wilfred Owen, Dulce et decorum est », 1917Dans ce poĂšme Ă©crit en octobre 1917 et publiĂ© Ă titre posthume en 1920, ce jeune Britannique dĂ©nonce lâexaltation guerriĂšre dâun cĂ©lĂšbre vers du poĂšte latin Horace Il est doux et honorable de mourir pour la patrie. » Il meurt Ă 25 ans, le 4 novembre 1918, sept jours avant lâArmistice. Dulce et decorum estPliĂ©s en deux, tels de vieux mendiants sous leur sac,Harpies cagneuses et crachotantes, Ă coups de juronsNous pataugions dans la gadoue, hors des obsĂ©dants Ă©clairs,Et pesamment clopinions vers notre lointain marche en dormant. Beaucoup ont perdu leurs bottesEt sâen vont, boiteux chaussĂ©s de sang, estropiĂ©s, aveugles ;Ivres de fatigue, sourds mĂȘme aux hululements estompĂ©sDes Cinq-Neuf distancĂ©s qui sâabattent vers lâ gaz ! Le gaz ! Vite, les gars ! EffarĂ©s et Ă tĂątonsCoiffant juste Ă temps les casques malaisĂ©s ;Mais quelquâun hurle encore et trĂ©bucheEt sâeffondre, se dĂ©battant, comme enlisĂ© dans le feu ou la chauxâŠVaguement, par les vitres embuĂ©es, lâĂ©paisse lumiĂšre verte,Comme sous un ocĂ©an de vert, je le vis se tous mes rĂȘves, sous mes yeux impuissants,Il plonge vers moi, se vide Ă flots, sâĂ©touffe, il se des rĂȘves suffocants vos pas Ă vous aussiSuivent le fourgon oĂč nous lâavons jetĂ©,Que votre regard croise ces yeux blancs convulsĂ©s,Cette face qui pend, comme dâun dĂ©mon Ă©cĆurĂ© de pĂ©chĂ© ;Que votre oreille Ă chaque cahot capte ces gargouillisDe sang jaillissant des poumons rongĂ©s dâĂ©cume,Ce cancer obscĂšne, ce rebut dâamertume tel, immonde,LâulcĂšre Ă jamais corrompant la langue innocente,Ami, avec ce bel entrain plus ne direzAux enfants brĂ»lant de gloire dĂ©sespĂ©rĂ©e,Ce Mensonge de toujours Dulce et decorum estPro patria de Wilfred Owen, Dulce et dĂ©corum est », 1917, in Et chaque lent crĂ©puscule de Wilfred Owen, traduction de Xavier Hanotte, Bordeaux, Castor Astral, 2012. Guillaume Apollinaire, Calligrammes, PoĂšmes de la paix et de la guerre, 1918 ; PoĂšmes Ă Lou, 1947En novembre 1914, Apollinaire sâengage volontairement dans lâarmĂ©e française. BlessĂ© Ă la tĂȘte en 1915, il meurt en 1918 de la grippe espagnole aprĂšs avoir publiĂ© ses Calligrammes quâil dĂ©die Ă un camarade mort au champ dâhonneur en 1917. Parmi ces jeux dâĂ©criture », on peut retenir La colombe poignardĂ©e et le jet dâeau ».En 1914, Apollinaire fait aussi la rencontre de Lou, avec qui il passe une semaine Ă NĂźmes. Apollinaire lui Ă©crit tous les jours, entre 1914 et 1916, des lettres et des poĂšmes PoĂšmes Ă Lou qui seront publiĂ©s aprĂšs sa mort, en Apollinaire, La Colombe poignardĂ©e et le jet dâeau, 1918, calligrammeParis, BibliothĂšque LittĂ©raire Jacques GumilĂ«v, Lâouvrier », 1918Homme de lettres et historien russe mariĂ© puis divorcĂ© de la poĂ©tesse Anna Akhmatova, NicolaĂŻ GumilĂ«v est le chef de file de la Guilde des poĂštes. EngagĂ© dans le corps expĂ©ditionnaire russe en France, en 1914, il sâoppose ouvertement au rĂ©gime bolchevique et sera exĂ©cutĂ© en 1921. LâouvrierIl est devant son fourneau qui un homme vieillissant, regard calme a lâair humbleParce quâil cligne ses yeux ses camarades sont lui ne dort pas est occupĂ© Ă fondre la balleQui me sĂ©parera de la a fini ; ses yeux sont peut rentrer. La lune lui, dans le grand lit,Lâattend sa femme, somnolente et balle quâil a coulĂ©e siffleraPar-dessus lâĂ©cume de la Divina grise,La balle quâil a coulĂ©e trouveraMa poitrine quâelle tomberai, touchĂ© Ă mort,Je reverrai dĂ©filer mon passĂ©,Mon sang coulera Ă flotsSur lâherbe sĂšche, poussiĂ©reuse, alors paiera le prixDe ma vie brĂšve et blouse grisĂątre, vieillissant,Un petit homme a fait de NicolaĂŻ GumilĂ«v, Lâouvrier », 1918, in PoĂšmes, traduction de Serge Fauchereau, Neuilly-lĂšs-Dijon, Ăditions du Murmure, Giraudoux, La guerre de Troie nâaura pas lieu, 1935Lâauteur, qui a Ă©tĂ© blessĂ© durant la PremiĂšre Guerre mondiale, est un ardent pacifiste. Il Ă©crit cette piĂšce Ă lâaube de la Seconde Guerre mondiale, Ă©tablissant un parallĂšle entre la situation en Europe, oĂč tout le monde voit venir la guerre sans rien faire, et celle de lâAntiquitĂ© face Ă une guerre de Troie annoncĂ©e par Cassandre que personne ne veut croire. La piĂšce est créée par Louis Jouvet et sa troupe le 22 novembre 1935 au théùtre de lâ contemporainsDepuis une trentaine dâannĂ©es, la littĂ©rature contemporaine sâest emparĂ©e du thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale, comme pour remplacer les voix des derniers poilus disparus. Le prix Goncourt 2013 attribuĂ© au roman de Pierre LemaĂźtre, Au revoir, lĂ -haut â qui dĂ©bute dans une tranchĂ©e â, tĂ©moigne de cette tendance. Les rĂ©cits Ă la premiĂšre personne sont privilĂ©giĂ©s mais ces fictions, trĂšs documentĂ©es, donnent la parole Ă des tĂ©moins que lâon avait moins entendus dans les Ă©crits des Ă©crivains mobilisĂ©s, comme les femmes et les enfants. Roch Carrier, La Guerre, Yes Sir!, 1968Roch Carrier est surtout connu pour son premier roman, La Guerre, Yes Sir!, paru en 1968, qui a Ă©tĂ© traduit en anglais et adaptĂ© au théùtre et au cinĂ©ma. Lâhistoire, trĂšs allĂ©gorique, prend place autour de la veillĂ©e et de la cĂ©rĂ©monie mortuaires dâun hĂ©ros de guerre. Sise dans le QuĂ©bec profond durant la PremiĂšre Guerre mondiale, elle traite des thĂšmes de la conscription et des relations tendues entre les communautĂ©s francophone et anglophone Ă cette Ă©poque. Jean Rouaud, Les Champs dâhonneur, 1990Lâauteur retrace son histoire familiale au travers de courtes biographies. Il Ă©voque notamment la disparition de deux frĂšres de la famille, Ămile et Joseph ses grands-oncles, victimes de la Grande Guerre en 1916. Plus que lâhorreur des tranchĂ©es, les Champs dâhonneur dĂ©peint le vide et la souffrance créés par la Grande Guerre. Ce roman a obtenu le prix Goncourt. Joseph Boyden, Le Chemin des Ăąmes, 2006Ce premier roman de Boyden sâinspire de lâhistoire rĂ©elle dâun AmĂ©rindien et rend hommage aux autochtones canadiens engagĂ©s dans la Grande Guerre. Deux Cris, Xavier et Elijah, se sont enrĂŽlĂ©s. Xavier, de retour au pays, voyage durant trois jours en canot pour retourner chez lui. Il revit alors les moments difficiles et traumatisants de son expĂ©rience combattante. SĂ©bastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles, 1991Cinq soldats qui veulent Ă©chapper Ă lâenfer des tranchĂ©es se mutilent volontairement en espĂ©rant obtenir une permission. Pris sur le fait, ils sont condamnĂ©s Ă mort pour lâexemple. Mais Mathilde, la petite amie de Manech, lâun dâentre eux, ne veut en aucun cas croire en la mort de son fiancĂ© et enquĂȘte afin de pouvoir le retrouver. Ce roman policier historique a reçu le prix InteralliĂ© et a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma par Jean-Pierre Jeunet en 2004. Marc Dugain, La Chambre des officiers, 1998Ce bref roman Ă©voque les gueules cassĂ©es », les soldats dĂ©figurĂ©s durant la PremiĂšre Guerre mondiale comme le jeune lieutenant Adrien qui, entre les mains des chirurgiens et les soins de son infirmiĂšre, commence Ă sâaccepter et amorce son retour Ă la vie sociale. Le roman est un succĂšs de librairie couronnĂ© par une vingtaine de prix littĂ©raires. Il a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma par Marc Dupeyron en 2000. Laurent GaudĂ©, Cris, 2001Pour son premier roman, Laurent GaudĂ© imagine un rĂ©cit polyphonique on dĂ©couvre la guerre, au front et Ă lâarriĂšre, Ă travers diffĂ©rentes voix, diffĂ©rents cris ceux de Jules, de Marius, de Boris, de Ripoll, de RĂ©nier, de Barboni ou de MâBossolo. Chacun agit et rĂ©agit Ă sa maniĂšre face Ă lâhorreur et Ă la folie des combats. Alice Ferney, Dans la guerre, 2003Lâauteur suit lâitinĂ©raire de Jules, un paysan landais, depuis son ordre de mobilisation en aoĂ»t 1914, jusquâĂ lâArmistice. Alice Ferney relate le quotidien des tranchĂ©es et celui des femmes restĂ©es Ă lâarriĂšre, Ă la terre, dans lâattente. Claude Michelet, En attendant minuit, 2003Lâauteur Ă©voque alternativement deux heures de la vie de deux personnages vivant la guerre Ă la fin de lâannĂ©e 1916 Jean, qui attend la relĂšve dans sa tranchĂ©e, et sa femme Marthe, qui se retrouve seule avec son angoisse dans sa ferme de Brive. BĂ©nĂ©dicte des Mazery, La Vie tranchĂ©e, 2008Louis Saint-Gervais, un soldat rĂ©formĂ© pour blessure, est affectĂ© au service du contrĂŽle postal le jeune homme doit censurer les lettres de ses camarades du front. Dans son roman, lâauteur cite des lettres de poilus authentiques. Lâouvrage existe dans une Ă©dition simplifiĂ©e notes, questionnaires et dossier d'accompagnement par Isabelle de Lisle, Paris, Hachette Ăducation, coll. Classiques Hachette. BibliocollĂšge », n° 75, 2009. Pierre LemaĂźtre, Au revoir lĂ -haut, 2013Le rĂ©cit dĂ©bute dans lâenfer des tranchĂ©es. Deux rescapĂ©s â lâun traumatisĂ©, lâautre dĂ©figurĂ© â tentent de poursuivre leur vie aprĂšs la fin de la guerre. Ils dĂ©cident de prendre leur revanche en rĂ©alisant une escroquerie aux monuments aux morts aussi spectaculaire quâamorale. Ce roman a reçu le prix de jeunesseDepuis une dizaine dâannĂ©es, de nombreux titres de littĂ©rature jeunesse, notamment des romans historiques, sont consacrĂ©s Ă la PremiĂšre Guerre mondiale, permettant une nouvelle approche pĂ©dagogique de cette pĂ©riode historique. Michael Morpurgo, Cheval de guerre, 1982Le rĂ©cit est menĂ© par Joey, un jeune cheval de ferme qui, aprĂšs avoir Ă©tĂ© vendu Ă des soldats britanniques, devient un cheval de guerre il combat au front, dĂ©place les canons, tire les brancards pour ramener les blessĂ©s. Un jour, il est capturĂ© par les Allemands. Ce rĂ©cit a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma par Steven Spielberg en 2012. Paule du Bouchet, Le Journal dâAdĂšle, 1995AdĂšle, une jeune paysanne de Bourgogne, a bientĂŽt 14 ans. Elle commence son journal intime en juillet 1914 et le tiendra durant les quatre annĂ©es de guerre. Elle y raconte le dĂ©part de ses frĂšres, puis de son pĂšre, la solitude des femmes et des enfants face aux travaux des champs, la mort des proches, sa correspondance avec Lucien dont elle est la marraine de guerre. Catherine Cuenca, La Marraine de guerre, 2001Ătienne est mobilisĂ© depuis deux ans. Son unique rĂ©confort lui vient de sa correspondance avec Marie-Pierre, sa marraine de guerre. Seuls ses lettres et ses colis lui permettent de supporter la peur de la mort et lâhorreur des tranchĂ©es. Au cours dâune permission, il dĂ©cide de rencontrer enfin celle quâil ne connaĂźt quâĂ travers son Ă©criture. Yves Pinguilly, Verdun 1916, Un tirailleur en enfer, 2003En 1915, Tierno, un jeune GuinĂ©en, rejoint Dakar afin de poursuivre ses Ă©tudes. Mais lĂ -bas, il est embarquĂ© de force sur un navire, avec dâautres Africains, Ă destination de la France. AprĂšs un entraĂźnement, il devient tirailleur sĂ©nĂ©galais » et part se battre Ă Verdun. Michael Morpurgo, Soldat Peaceful, 2004Dans la nuit du 24 au 25 juin 1916, Thomas Peaceful, trĂšs jeune soldat de lâarmĂ©e britannique, ne veut surtout pas sâendormir, il veut se souvenir⊠Le roman retrace son enfance dans la campagne anglaise du dĂ©but du XXe siĂšcle, jusquâĂ son engagement dans lâarmĂ©e britannique et son parcours en ce dĂ©but de la guerre de 1914. Un roman qui dĂ©nonce et rend hommage aux nombreux soldats qui furent injustement fusillĂ©s pour dĂ©sertion ou lĂąchetĂ© â dont certains seulement parce quâils sâĂ©taient endormis Ă leur poste. Sophie Humann, InfirmiĂšre pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, Journal de GeneviĂšve Darfeuil, Houlgate-Paris, 1914-1918, Alors que le conflit sâĂ©ternise et que, sur le front, les hommes tombent les uns aprĂšs les autres, GeneviĂšve et sa mĂšre intĂšgrent plusieurs associations dâaide aux soldats. Le jour de ses 16 ans, GeneviĂšve commence Ă travailler Ă lâhĂŽpital dâHoulgate oĂč elle trouve sa vocation infirmiĂšre. HervĂ© Giraud, Le Jour oĂč lâon a retrouvĂ© le soldat Botillon, 2013Deux Ă©poques nous sont racontĂ©es en alternance la guerre de 14-18, Ă laquelle participe le soldat Botillon, et le dĂ©but du XXIe siĂšcle, avec le rĂ©cit dâune fĂȘte de famille Ă lâoccasion des 100 ans dâune arriĂšre-grand-mĂšre qui nâest autre que la fille du soldat Botillon, et qui nâa jamais connu son pĂšre disparu lors des combats. Paul Dowswell, 11 Novembre, 2014Au matin du 11 novembre 1918, sur le front ouest, le soldat Will Franklin sâapprĂȘte Ă partir en mission, Ă la recherche de soldats allemands cachĂ©s au cĆur dâune forĂȘt. Le jeune homme, terrifiĂ© par la nouvelle Ă©preuve quâil doit affronter, ignore, comme ses camarades, que dâici quelques heures la guerre sera finie. Bandes dessinĂ©esĂ lâexception de Benjamin Rabier, il faut attendre la fin du XXe siĂšcle pour que la bande dessinĂ©e, alors en pleine expansion, sâempare du thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale. InspirĂ© par lâhistoire de son grand-pĂšre, Jacques Tardi sâest tout particuliĂšrement intĂ©ressĂ© Ă cette pĂ©riode historique et lui a consacrĂ© plusieurs albums. Benjamin Rabier, Flambeau, Chien de guerre, 1916En 1916, le cĂ©lĂšbre illustrateur Benjamin Rabier imagine le personnage de Flambeau, chien de ferme devenu chien de guerre, dans un album illustrĂ© trĂšs proche de lâunivers de la bande dessinĂ©e. Vilain et mal-aimĂ©, Flambeau part Ă la guerre en amateur » et triomphe toujours de lâennemi. Une Ćuvre patriotique qui donne un aperçu de ce que pouvait ĂȘtre la propagande destinĂ©e aux enfants. Jacques Tardi, CâĂ©tait la guerre des tranchĂ©es, 1993 Jacques Tardi, Jean-Pierre Verney, Putain de guerre, 2008 Kris, MaĂ«l, Notre mĂšre la guerre, 4 tomes, 2009-2014Affiches de propagandeLes affiches de propagande sont incontournables, dans toute lâEurope et aux Ătats-Unis, pour exalter lâĂ©lan patriotique elles incitent Ă sâengager et surtout, Ă participer financiĂšrement Ă lâeffort de guerre en souscrivant aux emprunts dâĂtat. Elles jouent aussi sur les peurs Ă travers des caricatures effrayantes de lâennemi, telle cette affiche allemande qui reprĂ©sente un soldat français aux doigts crochus cherchant Ă sâemparer de lâ dĂ©but du XXe siĂšcle, vers 1905, et dans la continuitĂ© de lâhĂ©ritage impressionniste, les peintres se rĂ©clament de Gauguin, Van Gogh et CĂ©zanne et rompent avec lâordre Ă©tabli. Ils peignent au mĂ©pris des rĂšgles de lâAcadĂ©mie et transgressent le principe dâimitation du monde visible fauvisme, cubisme, futurisme, abstraction constituent de vĂ©ritables rĂ©volutions picturales qui, face aux innovations, inventions et dĂ©couvertes du dĂ©but du siĂšcle aviation et cinĂ©ma notamment, inventent une nouvelle façon de reprĂ©senter la rĂ©alitĂ© et, plus, donnent Ă voir dâautres rĂ©alitĂ©s que celles des apparences. Ces rĂ©volutions sont internationales de Paris Ă Moscou, de Vienne Ă Berlin, de Bruxelles Ă Londres, les artistes Ă©changent, correspondent, et glissent peu Ă peu vers lâabstraction⊠La guerre de 14-18 brise lâĂ©lan de ce courant crĂ©atif. Ainsi, plusieurs mouvements dâavant-garde apparus avant 1914, comme le cubisme, disparaissent Ă la fin de la guerre. Braque, qui nâa pas laissĂ© un croquis de la guerre, est blessĂ© en 1915 ; Derain, qui passe les quatre annĂ©es de la guerre dans lâartillerie, remplace Ă cette occasion la peinture par la photographie. LĂ©ger Ă©chappe de justesse Ă Verdun. Dâanciens cubistes et fauves sont employĂ©s au camouflage. Certains, comme Delaunay et Picabia, quittent la France pour ne pas combattre. En Italie, la mort de Boccioni et de SantâElia vide le futurisme de sa substance. Par ailleurs, pour les pays en guerre, il nâest plus question de salons, dâexpositions ou de dĂ©bats artistiques. Cependant, pour certains peintres qui sont mobilisĂ©s, la guerre sâimpose comme sujet. Comment ont-ils reprĂ©sentĂ© cette guerre dâun genre nouveau, qui ne ressemble en rien aux batailles de jadis ? Les innovations technologiques de cette premiĂšre guerre industrielle, mais aussi lâeffacement des hommes devant les machines et les souffrances conduisent les artistes vers de nouveaux modes dâexpression. Les artistes des avant-gardes europĂ©ennes, expressionnistes, cubistes, futuristes, rompent avec la peinture acadĂ©mique des batailles, qui utilise lâallĂ©gorie et le rĂ©alisme. Ils inventent une expression nouvelle qui rend compte de la rĂ©alitĂ© â nouvelle aussi et monstrueuse â Ă laquelle ils sont confrontĂ©s. Fernand LĂ©ger, qui reprĂ©sentera en 1917 les soldats en hommes-robots, totalement dĂ©shumanisĂ©s, dans son tableau La Partie de cartes, Ă©crit en mai 1915 Ă un ami Câest tout de mĂȘme une guerre bien curieuse. [âŠ] Câest linĂ©aire et sec comme un problĂšme de gĂ©omĂ©trie. Tant dâobus en tant de temps sur une telle surface, tant dâhommes par mĂštre et Ă lâheure fixe en ordre. Tout cela se dĂ©clenche mĂ©caniquement. Câest lâabstraction pure, plus pure que la Peinture cubiste "soi-mĂȘme". Je ne te cache pas ma sympathie pour cette maniĂšre-lĂ [âŠ] » Fernand LĂ©ger, Une correspondance de guerre », Cahiers du musĂ©e national dâArt moderne, Paris, 1990.Fernand LĂ©ger, La Partie de cartes, 1917Huile sur toile H 1,29 m ; L 1,93 m, Otterlo, musĂ©e Britannique Nevinson et le futuriste italien Severini ressentent eux aussi que la guerre moderne doit ĂȘtre peinte de maniĂšre moderne. Il est impossible de reprĂ©senter les explosions des obus, ou le dĂ©chaĂźnement de lâartillerie il ne faut plus imiter, il faut transcrire. Pour exprimer la dĂ©shumanisation et la violence de la guerre, ces peintres vont briser les lignes, dĂ©laisser le dĂ©tail, pour faire Ă©clater les Nevinson, Explosion dâobus Bursting shell, 1915Huile sur toile H 0,76 m ; L 0,56 m, Royaume-Uni, Londres, Tate Severini, The War La Guerre, 1914Huile sur toile, Allemagne, Munich, Pinakothek der Moderne, Sammlung Moderne expressionnistes allemands, pour leur part, vont vers lâexpression des angoisses humaines â tel le cri de dĂ©sespoir sidĂ©ral » qui rĂ©sonne dans lâĆuvre fameuse dâEdvard Munch, que lâon peut considĂ©rer comme le prĂ©curseur de ce mouvement. La forme expressionniste utilise un trait nerveux et des dĂ©formations qui font jaillir Ă©motions et sentiments. Parmi eux, Otto Dix se distingue particuliĂšrement, qui consacre une grande partie de son Ćuvre Ă la reprĂ©sentation de la guerre et aux sĂ©quelles quâelle laisse dans la sociĂ©tĂ© allemande. La plupart de ses tableaux seront plus tard considĂ©rĂ©s comme de lâart dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© » par les Dix, Autoportrait en soldat, 1914Huile sur papier H 68 cm ; L 53,5 cm, Allemagne, Stuttgart, Kunstmuseum Dix, La Guerre triptique, 1929ContreplaquĂ©, huile sur bois panneau central H 2,04 m ; L 2,04 m ; panneau droit et gauche H 2,04 m ; L 1,02 m ; prĂ©delle H 0,60 m ; L 2,04 m, Allemagne, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, GemĂ€ldegalerie Neue il faut noter que la guerre est couverte par des photographes, des peintres et illustrateurs officiels comme François Flameng, dont les nombreux croquis et dessins sont parus dans la revue LâIllustration. Pour exemple, voici dâautres Ćuvres inspirĂ©es par la Grande Guerre Erich Heckel, Zwei Verwundete, 1915, Xylographie sur papier, Allemagne, Essen, musĂ©e Vallotton, Les BarbelĂ©s, 1916, Galerie Paul-Vallotton, Kokoschka, Isonzo-Front Le Front dâIsonzo, 1916, MusĂ©e Jenisch, Grosz, Explosion, 1917, Museum of Modern Art, New Gromaire, La Guerre, 1925, MusĂ©e dâArt moderne de la Ville de Ottawa, la salle du SĂ©nat contient une sĂ©rie de grandes peintures sur la Grande Guerre, commissionnĂ©es par le Canada mais pour la plupart exĂ©cutĂ©es par des Britanniques. Il est facile dâobtenir une brochure sur le sujet voir Internet. Le MusĂ©e canadien de la guerre possĂšde Ă©galement une imposante collection de peintures rĂ©alisĂ©es par des Canadiens dont le sujet est la Grande Guerre, Ă la fin du conflit ou tout de suite aprĂšs. Entre 2000 et 2005, une exposition itinĂ©rante de 60 Ćuvres de cette collection mĂ©connue du musĂ©e a circulĂ© dans le pays, donnant lieu Ă la brochure Tableaux de guerre, Chefs-dâĆuvre du MusĂ©e canadien de la guerre 2001. Enfin, on trouve un excellent article de Laura Brandon sur lâart de guerre et les membres du Groupe des Sept sur le site du MusĂ©e canadien de la guerre. Tous ceux qui sont nommĂ©s ne sont pas allĂ©s outre-mer, mais on les a souvent embauchĂ©s sur la fin de la guerre pour complĂ©ter ce que les Anglais avaient fait jusque-lĂ . La peinture de ceux du Groupe des Sept qui ont participĂ© aux combats ou ont eu lâoccasion de voir tout de suite aprĂšs la guerre les dommages quâelle avait causĂ©s, reste marquĂ©e par cette expĂ©rience. Une peinture de Jackson, un combattant, faite en Europe durant la guerre est Ă rapprocher dâautres quâil a plus tard faites au nord de lâ et monumentsLes sculptures et monuments sont essentiellement des objets commĂ©moratifs. Le monument aux morts fut particuliĂšrement important aprĂšs la guerre. On en trouve dans pratiquement tous les villages et villes de Benet, Le Poilu victorieux, 1920, monument aux morts une centaine dâexemplaires en France Walter Allward, Parc mĂ©morial canadien de Vimy, 1935-1936, Nord-Pas de Calais, FranceConstantin Brancusi, La Colonne sans fin, 1937, Targu Jiu, RoumanieParc mĂ©morial canadien de Vimy, Pas-de-Calais, 2013CinĂ©maLâhistorien du cinĂ©ma Laurent Veray distingue quatre phases dans la reprĂ©sentation de la PremiĂšre Guerre mondiale au cinĂ©ma. Durant le conflit mĂȘme, le cinĂ©ma joue un rĂŽle important. Câest la premiĂšre fois que la guerre est filmĂ©e. Que ce soient des fictions, des documentaires ou les bandes dâactualitĂ©, les films servent la propagande il sâagit souvent de reprĂ©sentations patriotiques qui glorifient lâacte guerrier. Dans cette veine, le film La Bataille de la Somme, qui est rĂ©alisĂ© Ă la demande du gouvernement britannique, sort en salles Ă Londres en 1916. Aux Ătats-Unis, Charlie Chaplin rĂ©alise en 1918 le film The Bond, qui exhorte Ă la souscription aux Liberty Bonds ». AprĂšs la guerre, et surtout dans les annĂ©es 1930, le cinĂ©ma reprĂ©sente la guerre dans une volontĂ© pacifique, voire pacifiste. Puis la Seconde Guerre mondiale Ă©clipsera la Grande Guerre pendant un temps, mais celle-ci fera un retour au cinĂ©ma dans les annĂ©es 1960-1970, dans une vision plus transgressive et plus antimilitariste encore dans le contexte de la dĂ©colonisation, la guerre de 14-18 permet de dĂ©noncer dâautres conflits. Enfin, dans les annĂ©es 1990, avec le retour de la guerre en Europe et Ă Sarajevo, la PremiĂšre Guerre mondiale est largement reprise et reprĂ©sentĂ©e, comme le point de dĂ©part de lâhistoire europĂ©enne. Malins, McDowell, La Bataille de la Somme The Battle of the Somme, 1916Ce film britannique rĂ©alisĂ© par Geoffrey H. Malins et John B. MacDowell en 1916, dĂšs le dĂ©but de la bataille de la Somme 1er juillet 1916, est considĂ©rĂ© comme le premier long mĂ©trage documentaire sur la guerre. Il sort Ă Londres quelques semaines aprĂšs cette date. Il montre les soldats en action, en mĂ©langeant des Ă©vĂ©nements rĂ©els et des actions reconstituĂ©es. Lâobjectif initial du film Ă©tait de servir Ă remonter le moral de lâarriĂšre afin de stimuler la mobilisation mais les images, qui laissent apparaĂźtre la violence de la guerre moderne, choquent au contraire. Trente salles projettent le film Ă Londres ; Ă lâautomne 1916, 20 millions de Britanniques lâont vu. La Bataille de la Somme compte parmi lâun des films que la censure canadienne accepte, et mĂȘme, elle encourage sa diffusion. Abel Gance, Jâaccuse, 1919Ce film muet qui reprĂ©sente la mort de masse est lâun des tout premiers longs mĂ©trages pacifistes. Les morts y sont jouĂ©s par des soldats permissionnaires qui retourneront au combat aprĂšs le tournage. Le rĂ©alisateur y fait aussi figurer des gueules cassĂ©es. Abel Gance en rĂ©alisera une seconde version, parlante, en 1937. Le film met en relief deux hommes que tout sĂ©pare issus dâun mĂȘme village. Lâun, Jean Diaz, est poĂšte et porte la joie de vivre, lâautre, François Laurin, est une brute qui rend sa femme, Ădith, contrainte au mariage par son pĂšre, malheureuse. Jean et Ădith tombent amoureux. La guerre Ă©clate. Jean et François apprennent Ă se connaĂźtre pendant la guerre. Ădith est dĂ©portĂ©e en Allemagne comme toutes les femmes de son village. Elle est violĂ©e par des soldats et parvient Ă sâĂ©chapper et rentre chez elle. Mais François meurt Ă la guerre, quant Ă Jean, il devient fou, il a des visions macabres qui dĂ©noncent et accusent les horreurs de la guerre et il finit par mourir Ă©galement. » LĂ©on Poirier, Verdun, visions dâHistoire, 1928Sorti Ă lâoccasion de la commĂ©moration des 10 ans de lâArmistice, ce film qui retrace la bataille de Verdun est Ă mi-chemin entre le documentaire et lâĆuvre de fiction. Il est composĂ© de trois actes ou visions » la Force, lâEnfer et le Destin. Lewis Milestone, Ă lâOuest rien de nouveau, 1930 dâaprĂšs le roman dâErich Maria Remarque Raymond Bernard, Les Croix de Bois, 1931 dâaprĂšs le roman de DorgelĂšs. Jean Renoir, La Grande Illusion, 1937 [âŠ] Deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffinĂ© et respectueux. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrĂ©e Ă creuser un tunnel secret. Mais Ă la veille de leur Ă©vasion, les dĂ©tenus sont transfĂ©rĂ©s. Ils sont finalement emmenĂ©s dans une forteresse de haute sĂ©curitĂ© dirigĂ©e par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie [âŠ] Mais les officiers français prĂ©parent une nouvelle Ă©vasion. » Stanley Kubrick, Les Sentiers de la gloire, 1957Dans ce film en noir et blanc dâaprĂšs le livre Ă©ponyme de Humphrey Cobb, 1935, Kubrick aborde le rĂŽle quâont jouĂ© certains officiers en dĂ©fendant des soldats accusĂ©s dâabandon de poste. En 1916, un gĂ©nĂ©ral veut faire fusiller la totalitĂ© des soldats encore en vie aprĂšs un assaut, les accusant de lui avoir dĂ©sobĂ©i en refusant dâaller au front comme les autres⊠Il est tempĂ©rĂ© par le colonel Dax seuls trois soldats dĂ©signĂ©s au hasard seront jugĂ©s et tuĂ©s pour lâexemple »⊠Cette Ćuvre fut censurĂ©e en France pendant prĂšs de 20 ans, par peur de porter atteinte Ă la dignitĂ© de lâarmĂ©e française ». Bertrand Tavernier, Capitaine Conan, 1996 dâaprĂšs le roman de R. Vercel François Dupeyron, La Chambre des officiers, 2000 dâaprĂšs le roman de M. Dugain Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de fiançailles, 2004 dâaprĂšs le roman de S. Japrisot Christian Carion, Joyeux NoĂ«l, 2005Ce film Ă©voque la trĂȘve de NoĂ«l de 1914 durant laquelle les camps ennemis ont fraternisĂ©, au grand dam de lâĂ©tat-major. Paul Gross, La Bataille de Passchendaele, 2007 Se dĂ©roulant durant la PremiĂšre Guerre mondiale, La Bataille de Passchendaele raconte lâhistoire du sergent Michael Dunne [âŠ], un soldat qui est brutalement blessĂ© en France et qui retourne Ă Calgary Ă©motionnellement et physiquement Ă©prouvĂ©. Lors de son sĂ©jour Ă lâhĂŽpital militaire de Calgary, il rencontre Sarah [âŠ], une infirmiĂšre mystĂ©rieuse et attirante avec qui il dĂ©veloppe une passion amoureuse. Lorsque le jeune frĂšre asthmatique de Sarah, Davis [âŠ], sâenrĂŽle pour combattre en Europe, Michael se sent contraint de retourner Ă la guerre pour le protĂ©ger. Michael et David, comme de milliers dâautres Canadiens, vont participer Ă la troisiĂšme bataille contre dâimpossibles forces, quâon appelle communĂ©ment ?Passchendaeleâ. Câest une histoire de passion, de courage et de dĂ©vouement, qui montre lâhĂ©roĂŻsme de tous ceux qui ont combattu Ă la guerre, et de ceux qui les ont appuyĂ©s. »Musique et chansonsComme les autres artistes, les musiciens et compositeurs français sâengagent dans la guerre. Arnold Schonberg, le pĂšre du dodĂ©caphonisme, et Claude Debussy sâengagent par patriotisme, chacun dans un camp opposĂ©. Le compositeur Maurice Ravel, qui rĂȘve de participer Ă la guerre, sera cependant rĂ©formĂ© Ă cause de sa trop petite taille. Certains musiciens compositeurs joueront Ă proximitĂ© des lignes pour soutenir le courage des soldats quatuor du gĂ©nĂ©ral Mangin. La chanson a Ă©galement jouĂ© un grand rĂŽle dans les tranchĂ©es patriotique, grivoise ou contestataire, elle permettait aux soldats de se donner du courage. Enfin, lâarrivĂ©e des soldats afro-amĂ©ricains sur le continent europĂ©en va contribuer Ă la diffusion dâune nouvelle musique le jazz. Tout au long du XXe siĂšcle, la Grande Guerre continuera Ă inspirer de grands noms de la chanson française. Claude Debussy, Les soirs illuminĂ©s par lâardeur du charbon », 1917En fĂ©vrier 1917, Debussy compose cette courte piĂšce, aux accents de dĂ©sespoir et dâabandon, dont le titre est un vers de Charles Baudelaire. Gustav Holst, Les planĂštes, Mars, celui qui annonce la guerre, composĂ©e en 1914, créée en 1918Ćuvre symphonique dans laquelle les rythmes martelĂ©s et les dissonances exaltent lâĂ©lan et le courage des combattants. Cette marche guerriĂšre puissante et chaotique, parfois utilisĂ©e au cinĂ©ma, a influencĂ© les compositeurs de musiques de films notamment John Williams musique de Star Wars. Maurice Ravel, Concerto pour la main gauche, 1929-1931Ce concerto pour piano et orchestre en un seul mouvement a Ă©tĂ© composĂ© entre 1929 et 1931 et créé Ă Vienne le 5 janvier 1932 par le pianiste autrichien Paul Wittgenstein, qui avait perdu son bras doit sur le front russe. Cette Ćuvre, destinĂ©e Ă nâĂȘtre jouĂ©e que de la main gauche, nĂ©cessite une incroyable virtuositĂ©. La Chanson de Craonne, 1915Cette chanson contestataire fut censurĂ©e par le commandement militaire pour ses paroles subversives et antimilitaristes. Jacques Brel, La Colombe, 1959Cette chanson nâĂ©voque pas la guerre de 14-18 en particulier, mais la guerre en gĂ©nĂ©ral. Câest une chanson pacifiste Ă©crite dans le contexte de la guerre dâAlgĂ©rie. Barbara, Le Verger en Lorraine, 1962 paroles de J. Poissonnier Maxime le Forestier, Les Lettres, 1975Cette chanson, Ă©crite Ă partir de lettres retrouvĂ©es dans un grenier, Ă©voque la correspondance entre un mari mobilisĂ© et sa femme. Michel Sardou, Verdun, 1979 Notes bibliographie - sitographieBrandon Laura, Lâart de guerre canadien » sur le site du MusĂ©e canadien de la Françoise, Dagen Philippe dir., Histoire de lâart. Ăpoque contemporaine. XIXe-XXe siĂšcles, Flammarion, 1998 derniĂšre Ă©d. 2003.Milkovitch-Rioux Catherine , Lâinfluence de la Grande Guerre sur la littĂ©rature fr
LArt de la Guerre - Ădition illustrĂ©e et annotĂ©e Une Ă©dition spĂ©ciale enrichie avec : - Une prĂ©face - 13 illustrations inĂ©dites rĂ©alisĂ©es par O. Colavidas - Un article sur L'art militaire chinois par G. de Contenson - Une mise en page entiĂšrement revue avec une table des matiĂšre et des notes interactives L'Art de la Guerre est considĂ©rĂ© comme le plus ancien traitĂ© de stratĂ©gie Dans lâengrenage de la terreur RevendiquĂ©es par lâOrganisation de lâEtat islamique OEI, les tueries du 13 novembre dernier Ă Paris ont entraĂźnĂ© lâintensification de lâengagement occidental au Proche-Orient. Cette rĂ©gion du monde paraĂźt ainsi condamnĂ©e aux interventions armĂ©es. Pourtant, si la destruction militaire de lâOEI en Syrie et en Irak constitue un objectif sur lequel semblent sâaccorder des dizaines de pays Ă©trangers, des Etats-Unis Ă la Russie, de lâIran Ă la Turquie, tout le reste les sĂ©pare⊠par Serge Halimi Aperçu Yaser Safi. â Militarization of Ideas » Militarisation des idĂ©es, 2014 Mark Hachem gallery Je ne suis pas contre toutes les guerres. Ce Ă quoi je mâoppose, câest Ă une guerre imbĂ©cile, une guerre irrĂ©flĂ©chie, une guerre fondĂ©e non pas sur la raison mais sur la colĂšre. » Ainsi parlait, le 2 octobre 2002, un Ă©lu de lâIllinois nommĂ© Barack Obama. La colĂšre » consĂ©cutive aux attentats du 11 septembre 2001 nâĂ©tait pas retombĂ©e aux Etats-Unis, et le prĂ©sident George W. Bush avait choisi de la rediriger non pas vers lâArabie saoudite, dâoĂč provenaient la plupart des membres des commandos dâAl-Qaida, mais vers lâIrak, quâil attaquerait six mois plus tard. Les mĂ©dias voulaient la guerre ; la plupart des sĂ©nateurs dĂ©mocrates, dont Mme Hillary Clinton, sây ralliĂšrent. Et lâinvasion de lâIrak crĂ©a le chaos qui servirait dâincubateur Ă lâOrganisation de lâEtat islamique OEI. Les tueries du 13 novembre Ă Paris sont en passe de favoriser les deux principaux objectifs de cette organisation. Le premier est la crĂ©ation dâune coalition dâ apostats », dâ infidĂšles », de renĂ©gats chiites » qui viendra la combattre, en Irak et en Syrie pour commencer, en Libye ensuite. Son second projet est dâinciter la majoritĂ© des Occidentaux Ă croire que leurs compatriotes musulmans pourraient constituer une cinquiĂšme colonne » tapie dans lâombre, un ennemi intĂ©rieur » au service des tueurs. La guerre et la peur mĂȘme un objectif apocalyptique de ce type comporte une part de rationalitĂ©. Les djihadistes ont calculĂ© que les croisĂ©s » et les idolĂątres » pouvaient bien bombarder frapper » des villes syriennes, quadriller des provinces irakiennes, mais quâils ne parviendraient jamais Ă occuper durablement une terre arabe. LâOEI escompte par ailleurs que ses attentats europĂ©ens attiseront la mĂ©fiance envers les musulmans dâOccident et gĂ©nĂ©raliseront les mesures policiĂšres Ă leur encontre. Ce qui dĂ©cuplera leur ressentiment au point de pousser quelques-uns dâentre eux Ă rejoindre les rangs du califat. ExtrĂȘmement minoritaires, assurĂ©ment, mais les janissaires du djihadisme salafiste nâont pas pour ... Taille de lâarticle complet 2 748 mots. Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Ă notre offre d'archives LycĂ©es, bibliothĂšques, administrations, entreprises, accĂ©dez Ă la base de donnĂ©es en ligne de tous les articles du Monde diplomatique de 1954 Ă nos jours. Retrouvez cette offre spĂ©cifique.JacquesTardi est nĂ© en 1946 Ă Valence et passe son enfance dans l'Allemagne de l'aprĂšs-guerre, avec son pĂšre, militaire de carriĂšr e. Il a Ă©tĂ© Ă©l evĂ© dans un envi ronnement oĂč tout avait un rapport direct ou indirect avec la guerre : ses oncles et son grand-pĂšre, qui a Ă©tĂ© gazĂ©, ont combattu Ă Verdun, son pĂšre Ă©tait prisonnier en Allemagne pendant la Seconde Guerre
TraitĂ© de stratĂ©gie militaire et de management tactique en Treize chapitres consacrĂ© Ă l'analyse stratĂ©gique de la guerre et de la diplomatie et attribuĂ© au stratĂšge chinois Sun Tzu Sin Zi ou Souen Tseu - Sun Tse Ăconomie, droit & management ePUB276,3 KBDRM filigrane ISBN 9782322228966Ăditeur Books on DemandDate de parution français 6,99 ⏠TVA incluse TĂ©lĂ©chargement disponible dĂšs maintenant Merci de noter que cet ebook ne peut pas ĂȘtre lu par une liseuse Kindle dâAmazon, mais seulement par des appareils qui peuvent prendre en charge des fichiers au format ePub. En savoir plus Votre propre livre !Devenez auteur avec BoD et vendez votre livre et votre ebook en savoir plus L'Art de la guerre littĂ©ralement MĂ©thodes militaires de MaĂźtre Sun » est un court traitĂ© de stratĂ©gie militaire chinois. AttribuĂ© au stratĂšge Sun Zi souvent orthographiĂ© Sun Tzu, lart de la guerre fait partie des livres historiques chinois du management stratĂ©gique des organisations et du champ du marketing management. l'art de la guerre de sun tzu s'articule autour de 13 chapitres consacrĂ©s Ă l'analyse rationnelle des diffĂ©rentes dimensions de la guerre et qui dĂ©gagent les principes de la poursuite intelligente d'une guerre victorieuse fondĂ©e sur une stratĂ©gie indirecte, toute d'Ă©conomie, de ruse, de connaissance de l'adversaire, d'action psychologique, destinĂ©e Ă ne laisser au choc que le rĂŽle de coup de grĂące assĂ©nĂ© Ă un ennemi art de la guerre a exercĂ© une influence considĂ©rable sur les traditions militaires chinoises et japonaises en guerre, et il est toujours enseignĂ© en Chine, Ă TaĂŻwan et dans l'ensemble des Ă©coles militaires du monde traduction en anglais de L'art de la guerre par Lionel Giles en 1910, puis la victoire de Mao Zedong en 1949, ramĂšnent l'attention sur ce manuel de stratĂ©gie indirecte. L'Art de la Guerre devient un canon de la pensĂ©e stratĂ©gique occidentale, Ă son tour profondĂ©ment influencĂ©e par ce traitĂ© qui analyse, avec une avance considĂ©rable, la guerre comme une affaire d'importance vitale pour les Ătats, pouvant en tant que telle se prĂȘter Ă une analyse rigoureuse et dont la paix dicte le livre historique l' art de la guerre est souvent liĂ© au TraitĂ© des cinq roues du grand samourai Miyamoto Musashi guerrier de la transcendance et au Gorin-no-sho. dans le traitĂ© des cinq roues, ce guerrier nous donne en un texte lumineux l'essence des arts martiaux et de diplomatie et le secret d'une stratĂ©gie victorieuse qui transcende la violence et devient art de vivre et d'agir avec succĂšs l'esprit de l'art de l'Ă©pĂ©e peut s'appliquer Ă tous les gestes de la vie quotidienne. Enfin, on compare aussi l'Art de la guerre au Prince de Nicolas Machiavel, l'Esprit indomptable de Takuan Soho ou encore au livre de guerre les 36 StratagĂšmes Manuel secret de l'art de la guerre. sun tzu l'art de la guerre a influencĂ© des oeuvres contemporaines comme confession d un ops. Sun TzuSun Tzu ou Sun Zi ou Souen Tseu signifiant militaire », martial » est un gĂ©nĂ©ral chinois du vie siĂšcle av. idĂ©es de lart de la guerre de sun tzu sont une introduction a la strategie. Elles ont Ă©tĂ© reprises et adaptĂ©es par diffĂ©rents auteurs pour la stratĂ©gie general beaufre et notamment la stratĂ©gie d'entreprise. Dans un sens plus large, L'Art de la guerre peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une mĂ©thode de rĂ©solution des est surtout cĂ©lĂšbre en tant quauteur de louvrage de stratĂ©gie militaire le plus ancien connu L'Art de la guerre. L'idĂ©e principale de son oeuvre est que l'objectif de la guerre est de contraindre l'ennemi Ă abandonner la lutte, y compris sans combat, grĂące Ă la ruse, l'espionnage, une grande mobilitĂ© et l'adaptation Ă la stratĂ©gie de l'adversaire. Sun ZiSun Tzu ou Sun Zi ou Souen Tseu signifiant militaire », martial » est un gĂ©nĂ©ral chinois du vie siĂšcle av. idĂ©es de lart de la guerre de sun tzu sont une introduction a la strategie. Elles ont Ă©tĂ© reprises et adaptĂ©es par diffĂ©rents auteurs pour la stratĂ©gie general beaufre et notamment la stratĂ©gie d'entreprise. Dans un sens plus large, L'Art de la guerre peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une mĂ©thode de rĂ©solution des est surtout cĂ©lĂšbre en tant quauteur de louvrage de stratĂ©gie militaire le plus ancien connu L'Art de la guerre. L'idĂ©e principale de son oeuvre est que l'objectif de la guerre est de contraindre l'ennemi Ă abandonner la lutte, y compris sans combat, grĂące Ă la ruse, l'espionnage, une grande mobilitĂ© et l'adaptation Ă la stratĂ©gie de l'adversaire. Sun TseSun Tzu ou Sun Zi ou Souen Tseu/Sun tseu signifiant militaire », martial » est un gĂ©nĂ©ral chinois du vie siĂšcle av. idĂ©es de lart de la guerre de sun tzu sont une introduction a la strategie. Elles ont Ă©tĂ© reprises et adaptĂ©es par diffĂ©rents auteurs pour la stratĂ©gie general beaufre et notamment la stratĂ©gie d'entreprise. Dans un sens plus large, L'Art de la guerre peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une mĂ©thode de rĂ©solution des est surtout cĂ©lĂšbre en tant quauteur de louvrage de stratĂ©gie militaire le plus ancien connu L'Art de la guerre. L'idĂ©e principale de son oeuvre est que l'objectif de la guerre est de contraindre l'ennemi Ă abandonner la lutte, y compris sans combat, grĂące Ă la ruse, l'espionnage, une grande mobilitĂ© et l'adaptation Ă la stratĂ©gie de l'adversaire. Souen TseuSun Tzu ou Sun Zi ou Souen Tseu/Sun tseu signifiant militaire », martial » est un gĂ©nĂ©ral chinois du vie siĂšcle av. idĂ©es de lart de la guerre de sun tzu sont une introduction a la strategie. Elles ont Ă©tĂ© reprises et adaptĂ©es par diffĂ©rents auteurs pour la stratĂ©gie general beaufre et notamment la stratĂ©gie d'entreprise. Dans un sens plus large, L'Art de la guerre peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une mĂ©thode de rĂ©solution des est surtout cĂ©lĂšbre en tant quauteur de louvrage de stratĂ©gie militaire le plus ancien connu L'Art de la guerre. L'idĂ©e principale de son oeuvre est que l'objectif de la guerre est de contraindre l'ennemi Ă abandonner la lutte, y compris sans combat, grĂące Ă la ruse, l'espionnage, une grande mobilitĂ© et l'adaptation Ă la stratĂ©gie de l'adversaire. Joseph-Marie AmiotJoseph-Marie Amiot, nĂ© le 8 fĂ©vrier 1718 Ă Toulon France et dĂ©cĂ©dĂ© le 8 octobre 1793 Ă PĂ©kin Chine, est un prĂȘtre jĂ©suite, astronome et historien français, missionnaire en Chine. Il fut l'un des derniers survivants de la Mission jĂ©suite en Ă©tudia le chinois et le mandchou alors langue officielle imposĂ©e par la dynastie Qing au pouvoir. Il est l'auteur d'une grammaire et dictionnaire mandchou. En fait il se passionna pour tout ce qui Ă©tait chinois coutumes, langues et dialectes, histoire et musique. Il prit Ă son service un jeune Chinois qu'il forma aux mĂ©thodes scientifiques europĂ©ennes et c'est avec lui que pendant 31 ans il publia ses a par ailleurs traduit et introduit en Europe en 1772 le livre, considĂ©rĂ© comme fondateur de la stratĂ©gie, l'Art de la guerre de Sun Zi, sous le titre Les treize articles. RĂ©digez votre propre commentaireMerci de vous connecter ici Ă votre compte client pour laisser un avis.| áŒÎŽĐžĐ±ŃаÎČŃ ŃĐ· ĐžÏŃΎДпÎčζá | áșŐŹ áźĐŒáŹĐżÎ±áĄĐŸĐŽ |
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